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EEMIEEEIE Cette exposition itinérante est une déclinaison de la version principale coproduite par le Muséum national d’histoire naturelle et l’Espace des sciences de Rennes en 2008. A rai gnée-crabe Graphiques : Alain Canard et Estelle Maugras Conception : La plume et le plomb (Frédérik Canard, Élodie Robert) Impression : Agelia Conception graphique : Octopode création Ar ai gnée-cra Conseil scientifique : Christine Rollard (MNHN) ée - c rab Mi c r om 15 Ar a i gn 1 1 m a be te e
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15
AU F I L D E S
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EEMIEEEIE
S
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Au fil des araignées
1
Araignée-cra
be
Araignée-c
rab
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Pour beaucoup les araignées sont noires, velues et dangereuses. Derrière ces idées
reçues se cache pourtant un monde vaste et surprenant. Colorées
et souvent minuscules, mères attentives et ingénieurs hors pair, les araignées ont bien plus à nous apprendre et à nous apporter que nous ne l’imaginons.
Araignée-cra
be
Micrommate
Conception : La plume et le plomb (Frédérik Canard, Élodie Robert)
Conseil scientifique : Christine Rollard (MNHN)
Conception graphique : Octopode création
Impression : Agelia
Crédits iconographiques : Alain Canard, Sébastien Damoiseau, Sonia Dourlot, Bernard Legarff, Patrick Maréchal, Christine Rollard
Graphiques : Alain Canard et Estelle Maugras
Cette exposition itinérante est une déclinaison de la version principale coproduite par le Muséum national d’histoire naturel le et l ’Espace des sciences de Rennes en 2008.
2les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
Une araignée, des araignées
Araignée-cra
be
Epeire diadème
Gastéracanthe
st-ce qu’unneeeeee aaaaararaignée ?
Arar ignée-crar
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Micrommate
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Epeire alsine
Gastéracanthe
Araignée saute
use
Sous nos pieds vit un monde insoupçonné peuplé de milliers de petites bêtes. Les araignées y sont nombreuses : on peut trouver plusieurs centaines d’entre el les sur un mètre carré de pelouse !
Quand on les regarde de près, toutes les araignées sont différentes ! Même si
elles arborent souvent des couleurs sombres pour se
fondre dans le paysage, certaines habitantes de nos jardins sont de couleurs
très vives : jaune, vert ou rouge.Leurs pattes peuvent être longues et fines
comme chez le pholque, commun dans nos habitations, ou au contraire courtes et
trapues comme chez les araignées sauteuses. La forme du corps varie aussi : il peut être rond,
allongé, avec des épines ou encore en forme de feuille.
Au total, 40 000 espèces d’araignées différentes sont connues aujourd’hui dans le monde.
Les araignées ont conquis tous les milieux, du fond des grottes à la cime des arbres. La dolomède, elle, a choisi l’eau comme terrain de chasse : elle se déplace à sa surface avec autant d’agilité que sur terre et peut même capturer de petits poissons.
La dolomède : une araignée entre air et eau
3les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
Les araignées ne sont pas des insectes !
Tégénaire des m
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qu’une araignée ?
Tégénairedes m
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A
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Araignées et insectes sont souvent mis dans le même sac. Ils ont en commun un squelette externe et des pattes articulées : ce sont des arthropodes. Mais à y regarder de près, les différences sont nombreuses : forme du corps, présence ou non de crochets à venin et d’organes de production de soie et enfin nombre de pattes.
Toutes les a ra ignées ont 8 pat tes re l iées au céphalothorax, contrairement aux insectes qui n’en ont que 6.
Le corps des araignées est en 2 parties : le céphalothorax à l’avant (A) et l’abdomen à l’arrière (B), reliés par un fin pédicule.
Toutes les araignées possèdent des filières à l’arrière du corps, tubes qui produisent la soie utilisée pour le déplacement, la fabrication des cocons, de la toile…
Placées à l’avant de la tête, les deux chélicères permettent aux araignées d’inoculer du venin à leurs proies.
Les araignées ont une 5ème paire de pattes à l’avant, plus courtes, que l’on appelle les pédipalpes ou « pattes-mâchoires ». Elles leur servent à « sentir » leur environnement, à tenir leurs proies et à la reproduction.
airreess,ssouu
enttnirr.
Les araignées sont des arachnides, mais tous les arachnides ne sont pas des araignées ! Ainsi, le faucheux (à gauche) a 8 longues pattes fines semblables à celles du pholque (à droite). Mais regardez de plus près, son corps est composé d’une seule partie : ce n’est pas une araignée.
Araignée ou non ?
4les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
Depuis les premières araignées
Araignée dans un ambre de 40 millions d
’anné
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4les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
Araignée dans un ambre de 40 millions d’a
nnées
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Permien
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Cambrien
Jurassique
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00 M
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- 355 Ma
- 210
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- 65 Ma
- 5 Ma
- 135
Ma
Attercopus
Familles actuelles
Premiers hommes
Megarachne
Trilobite
Ros
am
ygal
e, Triasaraneus
Trigonotarbide
Il y a près de 500 millions d’années, les arthropodes sont les premiers à coloniser la terre ferme. Les araignées
ont fait leur apparition peu après : les plus anciens fossiles connus ont 380 millions d’années. Tout
cela se passait bien avant les dinosaures et l’avènement des mammifères.
On connaît assez mal les premières araignées car il en existe peu de fossiles.
Leur corps mou n’est en effet pas assez résistant pour laisser des traces
dans les roches. En revanche, des araignées moins anciennes ont
été retrouvées en grand nombre dans l’ambre de la Baltique. Cette résine d’arbres a durci et s’est fossilisée, emprisonnant divers animaux dans des bulles dorées. La conservation en parfait état d’araignées dans l’ambre nous a ainsi appris que la plupart des espèces v i v a n t a u j o u r d ’ h u i étaient déjà présentes au temps des dinosaures, il y a plus de 100 millions d’années. Leur taille et leur aspect étaient donc comparables à ceux des araignées actuelles.
Aussitôt découvert, ce fossile fut considéré comme étant celui d’une grande araignée : son corps segmenté mesure à lui seul 30 cm. Des études récentes ont cependant montré que cet animal qui vivait il y a 300 millions d’années est en fait un euryptéride, arthropode aquatique cousin des araignées. L’araignée géante reste donc un mythe !
Trilobites : premiers arthropodes, Trigonotarbides : premiers arthropodes terrestres, Attercopus : première araignée, Rosamygale : première mygale.
La Megarachne : l’araignée géante n’existe pas
5les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
5l’exploration : Comment vit-elle ?
Ça mord !
ploration : Comment vit-elle ?exxxxxppp
Crochets d’une mygalomorp
he
Araignée-crabe et s
a pro
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proie
Crochets d’une aranéomorphe au micro
scope
glande venimeuse et muscles
canal excréteur
STRUCTURE DE LA GLANDE À VENIN
Le venin des araignées est très puissant : il doit foudroyer ou paralyser les proies avant qu’elles ne s’échappent ou ne blessent leur bourreau.
Cependant, l’homme en est rarement la victime : les araignées n’ont aucune raison d’attaquer
une si grande proie. Face à nous, la morsure est une attitude de défense, utilisée en
dernier recours.
Les araignées ne piquent pas, elles mordent. Elles n’ont en effet pas de dard, comme les guêpes, mais des chélicères, sortes de tiges munies de crochets à venin qui servent à immobiliser leurs proies.Une fois la proie paralysée par le venin, l’araignée liquéfie ses tissus à l’aide de sucs salivaires. L’animal n’a ensuite plus qu’à aspirer son déjeuner, en actionnant les parois de son estomac comme un soufflet. Cette digestion externe, commune à toutes les araignées, est un phénomène très rare dans le monde animal.
La tarentule n’est pas une grosse mygale, mais une araignée-loup qui a été découverte dans la région de Tarente en Italie. D’après la légende, sa morsure provoquait des crises de démence. Pour soigner la victime, une seule solution : tout le village devait danser une tarentelle ! Cet antidote miraculeux servait surtout de prétexte pour organiser des fêtes, autrement interdites par le pouvoir religieux.
La tarentule : une légende vivante
6les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
6l’exploration : Comment vit-elle ?
Entre peur et fascination
Peinture aborigène (C. D
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Peinture aborigène (C. Dju
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l’exploration : Comment vit-elle ?
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Masque araignée de Côte-d’Iv
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Sans qu’on puisse réellement en expliquer la raison, l’araignée est, en Occident, un animal redouté, objet des légendes les plus tenaces. Ailleurs pourtant, on vante ses mérites et on lui rend hommage.
Chez nous, l’araignée est systématiquement considérée comme dangereuse. Qu’importe sa taille et l’espèce à laquelle elle appartient, les pompiers sont souvent appelés en renfort pour s’en débarrasser.En Afrique, l’araignée est souvent symbole de sagesse, d’intelligence et de clairvoyance. Elle prédit l’avenir et représente la puissance des chefs ou des guerriers dont elle assure la victoire. Son habileté à tisser lui confère également un rôle dans divers mythes fondateurs, comme chez les Aborigènes d’Australie ou les Indiens Cherokee. Elle y figure comme experte en matière de tissage ou de vannerie, enseignant s o n s a v o i r a u x hommes.
Nombreux sont ceux qui tremblent à l’évocation du mot « mygale ». Pourtant derrière ce terme se cachent près de 2500 espèces d’araignées qui ne méritent pas toutes d’être qualifiées de monstres.Même si l’énorme Theraphosa leblondi peut atteindre, toutes pattes dehors, 30 cm d’envergure, l’Atypus affinis, qui se cache certainement dans une forêt derrière chez vous, dépasse tout juste 1cm.
L’Atypus : une mygale inoffensive
7les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
7l’exploration : Comment vit-elle ?
Tisser sa toile
Toile e
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7l’exploration : Comment vit-elle ?
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Toile géométrique d’épeire diadème
Toile en tube de la sé
gestrie
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Toutes les araignées produisent de la soie, mais toutes ne tissent pas nécessairement une toile géométrique. Beaucoup d’entre elles sont errantes : on les rencontre courant sur le sol, comme les araignées-loups, ou à l’affût sur une fleur, comme les araignées-crabes. D’autres creusent des terriers dans le sol grâce à un outil en forme de râteau situé sur leurs chélicères.
La fabrication d’une toile n’est pas une mince affaire : pour obtenir une belle toile géométrique, une à deux heures de
travail sont nécessaires. Lorsqu’elle est trop abîmée par les proies ou les intempéries, l’araignée la mange avant d’en reconstruire une nouvelle. Presque tout est recyclé !
Les toiles d’araignées peuvent prendre des formes très variées : horizontales ou verticales, en nappe, en
réseau, en cloche, en entonnoir ou encore en tube.
Certaines espèces d’araignées vivent même en groupe et tissent une toile en
nappe commune pouvant s’étendre sur des dizaines de mètres !
Les araignées à toile se déplacent avec agilité sur leur piège sans jamais y rester collées. El les sont en revanche bien maladroites sur une surface lisse. Ce sont ces araignées, comme les tégénaires, que l’on trouve au fond des baignoires : elles y sont tombées et sont incapables de ressortir. Afin de les sauver de ce piège fatal, certains, notamment en Angleterre, n’hésitent pas à leur construire des échelles miniatures !
La tégénaire : éternelle victime des baignoires
8les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
8l’exploration : Comment vit-elle ?
Pris dans la toile
Toile
géom
étriqu
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l’exploration : Comment vit evvviiitttt---eeeeelllllllllleee ?
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Dinopis et sa
toile
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Araignée sauteuse et sa p
roie
Diurnes ou nocturnes, les araignées sont des chasseresses impitoyables et ingénieuses.
Elles comptent parmi les rares animaux à fabriquer des pièges pour capturer leurs
proies. Le plus connu est évidemment la toile, mais il est loin d’être le seul.
La chasse prend des tournures bien différentes selon les espèces. La toile,
collante ou non, laisse peu de chances à ceux qui se prennent dans ses fils. Prolongeant les sens de l’araignée, ils transmettent la moindre vibration et l’informent de ce qui se passe sur sa toile : qui s’est fait prendre au piège ? où se situe cet intrus ?Les araignées sans toile ont développé bien d’autres techniques de chasse :
faire tournoyer une boule de glu au bout d’un fil pour attraper les papillons au vol,
lancer un filet sur les proies de passage ou encore cracher une substance
gluante sur la victime pour la clouer au sol…
Les araignées sauteuses chassent à vue, contrairement à la plupart des araignées qui ne voient pas plus loin que le « bout de leur nez ». Leurs yeux leur permettent de repérer les proies et d’évaluer avec précision la distance qui les sépare. Elles sont ensuite capables d’effectuer des bonds impressionnants, pouvant atteindre 40 fois leur taille, pour saisir leur victime par surprise.
La salticide : des yeux de prédatrice
9les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
9l’exploration : Comment vit-elle ?
Danse nuptiale, danse fatale
Pisaure et son cocon
eeeeelllllllleeeee ?????l’exploration : Comment vit-elle ?
Danse de séduction d’une araignée saute
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Araignée-loup portant ses p
etits s
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os
L’araignée a mauvaise réputation car elle est connue pour dévorer son mari. Pourtant cet acte cannibale n’est pas
systématique et a pour seul but la perpétuation de l’espèce : la principale préoccupation de la femelle est la survie de ses petits.
La reproduction est l’aboutissement de la vie de toute araignée, mais c’est aussi un véritable parcours du combattant pour les mâles. Il leur faut repérer une femelle, l’approcher sans être pris pour une proie, puis lui échapper avant qu’elle ne cherche à se nourrir en prévision de sa maternité.Mauvaises épouses, mais bonnes mères, les araignées font tout pour que leur cocon ne tombe pas en de mauvaises mains : certaines le camouflent pour qu’il se fonde dans le décor, d’autres le veillent attentivement, cessant parfois de s’alimenter pour le maintenir solidement entre leurs chélicères. Après l’éclosion, quelques araignées prennent soin de leurs petits qu’elles transportent sur leur dos.
L’épeire, comme beaucoup d’araignées, a un cycle de vie annuel. Les cocons éclosent au printemps. Les petits grandissent par mues successives jusqu’à la fin de l’été, période où le stade adulte est atteint. Les mâles partent ensuite en quête de l’âme sœur avant de mourir. Enfin à l’automne, la femelle emmaillote ses œufs pour l’hiver et meurt à son tour.
L’épeire fasciée : araignée des quatre saisons
10les bases : Qu’est-ce qu’une araignée ?
10l’exploration : Comment vit-elle ?
La mygale et la fourmi
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iiiooooon : Comment vit-elle ?explorattttiiiiiooooo
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Araignée-crabe et sa proie
Araignée-loup
Prédatrice, l’araignée est aussi proie. Oiseaux, lézards ou petits mammifères en font régulièrement leur repas. Elle doit
même souvent échapper à ses propres congénères. Face à cela, diverses stratégies de
camouflage sont nécessaires.
Pour échapper aux prédateurs, trois solutions : fuir, se camoufler ou au contraire s’exhiber en se faisant passer pour un autre.Ainsi certaines araignées ont adapté leur couleur à leur milieu : sombre sur le sol, vert dans les hautes herbes, jaune ou blanc sur les fleurs de même couleur. La forme du corps peut également se confondre avec une feuille, une branche ou un bourgeon. La plupart du temps, ces stratégies de camouflage servent autant à confondre les agresseurs qu’à tromper les proies.D’autres araignées préfèrent cependant se parer de couleurs vives, interprétées dans tout le monde animal comme toxiques : rouge ou jaune, associé au noir.
Cette petite araignée sauteuse ressemble à s’y méprendre à une fourmi : elle va même jusqu’à tenir ses deux pattes avant au-dessus de sa tête comme des antennes ! Cette imitation la protègerait des prédateurs qui préfèrent éviter les fourmis pour leur morsure douloureuse ou leur goût désagréable.
La Myrmarachne : araignée ou fourmi ?
11la confrontation : qu’a-t-elle à nous apporter ?
Arachné divine tisserande
1la confrontation : qu’a-t-elle à nous apporter ?
glandes aggrégées glandes tubuliformes
glandes aciniformes
glandes ampullacées
glandes pyriformes
glandes flagelliformes
bourre isolante
emmaillotage
enveloppe externe
fil de survie
spiralecollante
cadre
points d'attachement
glandes pyriformese
fil de survie
spiralecollante
cadre
points d'attachement
Filière vue au micro
scope
Filière
Toile d’épeire diadème couvert
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ggrégées glandes tubuliformes
Neoscona a
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Arachné était, selon la mythologie grecque, une tisseuse remarquable. Transformée en araignée par la déesse Athéna, elle fut condamnée, ainsi que ses descendantes, à vivre suspendue à son fil. Mais était-ce vraiment une malédiction ? Agissant de la sorte, Athéna a sans doute offert aux araignées leur plus beau cadeau : un fil aux propriétés étonnantes.
La soie est le grand atout des araignées. Personne ne peut rivaliser avec elles dans ce domaine. Ce fil qui nous paraît si fragile tant il est fin est en réalité un matériau étonnant : résistant, léger et flexible, ses propriétés sont incomparables. Plus solide que l’acier, un fil de seulement 1,2 cm de diamètre suffirait à soulever un bus ! Son secret : il est composé de centaines, voire de milliers de fils encore plus fins, appelés fibrilles. L’araignée les « tisse » entre eux afin d’obtenir une soie de nature différente pour chaque usage.
Les propriétés de la soie d’araignée ne sont pas passées inaperçues. Ainsi, d’importants élevages d’araignées ont vu le jour, en particulier au 19ème siècle à Madagascar où les néphiles pouvaient produire jusqu’à 4 km de fil chacune ! Ces élevages ont pourtant été rapidement abandonnés : la production n’était pas assez rentable et les araignées se dévoraient entre elles.
La néphile : une usine à soie
12la confrontation : qu’a-t-elle à nous apporter ?
Technologies de pointe
a confrontation : qu’a-t-elle à nous apporter ?
Zygiella x-notata en tr
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Epeire sur sa to
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L’araignée ne mérite pas notre dégoût car elle a beaucoup à nous apporter. Elle est même à la pointe de la technologie : l’armée s’y intéresse pour l’extrême solidité de son fil, la médecine pour son venin aux propriétés thérapeutiques.
L’élevage s’étant révélé trop difficile, c’est désormais grâce à la recherche génétique que les industriels espèrent reproduire la soie d’araignée dans le but de la commercialiser. Ainsi, depuis 1998, une société canadienne produit du lait de chèvre contenant des protéines de soie d’araignée ! Ce type de manipulation génétique a également été expérimenté sur des vers à soie, des bactéries ou des pommes de terre. Les résultats sont encore balbutiants, mais prometteurs.Le fil d’araignée pourrait ainsi servir à fabriquer des vêtements, des parachutes ou des gilets pare-balles ! Il pourrait également être utilisé dans le milieu médical comme fil de suture ou pour la fabrication de prothèses ligamentaires.
Le venin de certaines araignées parmi les plus dangereuses, comme la veuve noire, intéressent beaucoup les scientifiques. Les études en cours laissent présager de nombreuses applications pour soigner les insuffisances cardiaques, tumeurs du cerveau, maladies neurologiques...
La veuve noire : venin-poison ou venin-remède ?
13la confrontation : qu’a-t-elle à nous apporter ?
Un excellent partenaire
écologique
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ppppppppppeeeeeeeeiiiirrrrreeeeeeeeeeeeppppppppppllllllllllllllllllllllllllllllllllleeeeeeeeeeeeeee
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rrrrrrrooooooooooooooooooooooooooieeee
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Néphile et sa proie
Araignée-crabe et sa p
roie
Tout arachnophobe a sans doute déjà rêvé d’un monde sans araignées. Il ne faut pourtant
pas oublier que, sans ces prédatrices nombreuses et efficaces, nous serions
très rapidement envahis par d’autres petites bêtes : chaque année en France, les araignées mangent plus de 400 mil l ions d’insectes par hectare !
Les insectes que les araignées choisissent pour proies ne nous sont pas forcément sympathiques :
certains sont nuisibles aux cultures, d’autres s’attaquent directement à l’homme et lui
transmettent parfois des maladies. L’efficacité de leurs chélicères nous est donc bien
uti le pour nous éviter les invasions déplaisantes.De plus, en tant que prédateur, l’araignée est un bon indicateur écologique. Sa présence, en nombre et en espèces variées, témoigne de la bonne santé d’un milieu naturel. Un milieu pollué est en effet pauvre en insectes et les araignées, privées
de leurs proies, sont également absentes. Si les araignées
s o n t n o m b r e u s e s dans votre jardin,
réjouissez-vous donc !
Le théridion bienfaisant est une araignée, parmi d’autres, qui se tient cachée dans les grappes de raisin. Elle se nourrit des insectes qui approchent, protégeant du même coup les grains. Certains vignerons ont d’ores et déjà compris l’intérêt de favoriser le développement de ces prédatrices : plus besoin d’insecticides chimiques !
Le théridion : un insecticide naturel
14la confrontation : qu’a-t-elle à nous apporter ?
Arachnologie
aaaaaattttttiiiiion : qu’a-t-elle à nous apporter ?la confrontttaaattt
Récolte au filet fa
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94
679
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845
133
1990
551 522
124
2062
238
5088
506
Les araignées ont des capacités et des potentialités qui nous sont bien utiles. Pourtant, tout cela nous aurait échappé sans le travail de scientifiques qui ont consacré leur vie à ces
animaux : les arachnologues.
Pour mieux connaître les araignées, les nommer et les classer est une étape préalable indispensable et de longue haleine. Jusqu’à au jou rd’hu i , 40 000 espèces d’araignées ont été répertoriées dans le monde. Pou r tant , beaucoup de travail reste à faire : les chercheurs estiment que des dizaines, voire des centaines de milliers d’espèces sont encore à découvrir, notamment dans les zones équatoriales et tropicales. Ces aires, qui abritent la plus grande diversité, sont pourtant les moins étudiées.
Afin d’étudier les araignées, il est nécessaire d’aller récolter des spécimens sur le terrain. Pour cela, divers outils peuvent être utilisés. Posé sous un arbre ou un buisson dont on secoue les branches, le « parapluie » permet de récupérer les araignées qui en tombent. Celles-ci sont ensuite recueillies grâce à un petit aspirateur à bouche.
L’arachnologue : homme (ou femme) de terrain