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Master : Economie et finance internationales Module : Finance Élément du module : Audit comptable et financier Exposé sous le thème : Réalisé par : Encadré par : Chafik BENSFIA. Pr. BENSEDDIK Abdillah M’sa ISLAM. Mohammed EL KASSMI. Niang MAME FAUTTE. Mohamed BOUSSALHAM. Souria OULAD ABDELOUASSA. ANNEE UNIVERSITAIRE AUDIT ET CONTROLE PUBLIC - LA COUR DES COMPTES- Université Mohammed 1 er - Oujda Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et sociales

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Master : Economie et finance internationales

Module : Finance

Élément du module : Audit comptable et financier

Exposé sous le thème :

Réalisé par : Encadré par :

Chafik BENSFIA. Pr. BENSEDDIK

Abdillah M’sa ISLAM.

Mohammed EL KASSMI.

Niang MAME FAUTTE.

Mohamed BOUSSALHAM.

Souria OULAD ABDELOUASSA.

ANNEE UNIVERSITAIRE

2008-2009

PLAN

AUDIT ET CONTROLE PUBLIC

- LA COUR DES COMPTES-

Université Mohammed 1er -

Oujda

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et

sociales

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INTRODUCTION

CHAPITRE I   : Présentation générale de la cour des comptes

Section 1 : Evolution du contrôle supérieur au Maroc.

Section 2 : Organigramme et organisation de la cour des comptes.

CHAPITRE II   : Les compétences et la place de la cour des comptes dans le secteur public

Section 1 : Les compétences de la cour des comptes.

Section 2 : La cour des comptes et le contrôle administratif.

CHAPITRE III   : Le secteur public quelle relation d’agence

Section 1 : Le contrôle public et la relation d’agence.

Section 2 : Cas du contrôle public.

CONCLUSION

INTRODUCTION GENERALE

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Le secteur public et comme le secteur privé n’échappent pas de l’analyse critique ainsi de la fiabilité de ses opérations financières, l’étude du contrôle supérieure des finances publiques au Maroc est assuré par la Cour des Comptes, cet organe institué le 14 décembre 1979, en remplaçant la Commission Nationale des Comptes. Cette dernière se situe en dehors des hiérarchies administratives normales. Il a été érigé en institution constitutionnelle en 1996 chargée, en vertu des articles 96 et 97 de la constitution :

D'assurer le contrôle supérieur de l'exécution des lois de finances. De s'assurer de la régularité des opérations de recettes et de dépenses des organismes

soumis à son contrôle en vertu de la loi et en apprécier la gestion.

De sanctionner, le cas échéant, les manquements aux règles qui régissent lesdites opérations.

D'assister le Parlement et le Gouvernement dans les domaines relevant de sa compétence en vertu de la loi.

De rendre compte à Sa Majesté le Roi de l'ensemble de ses activités.

L'intérêt primordial de ce contrôle juridictionnel réside au moins, théoriquement, dans son indépendance. A en juger en particulier par l'inamovibilité de ses magistrats prévue par l'article 1 de la loi de 1979 et maintenue par la loi n° 62-99 formant code des juridictions financières, laquelle indépendance se manifeste aussi sur le plan des moyens d'action.

Pour permettre le démarrage de la Cour, celle-ci a pu disposer dans un premier temps d'un budget imputé sur celui du Premier Ministre, puis par sa disposition d'un budget propre prévu dans le budget général de l'Etat, dont le premier président assure la préparation et l'ordonnancement comme ordonnateur principal.

Par ailleurs, la valeur de son action semble découler de son rôle complémentaire à un système de contrôle à priori, certes effectivement utile de par son aspect préventif des irrégularités mais demeurant insuffisant.

En ce qui concerne le secteur public, cet intérêt est concrétisé par l'intervention de la Cour, après l'achèvement des opérations, ce qui lui permet de saisir la réalité et de déceler les moindres irrégularités à n'importe quel niveau de l'opération à l'occasion de l'exercice de contrôle juridictionnel sur les intervenants dans l'engagement, la régularité et l'exécution, les ordonnateurs, les contrôleurs et les comptables.

Ainsi notre problématique tourne autour de deux questions, à savoir la façon dont la cour des comptes approche la problématique du contrôle public ? Le secteur public quelle relation d’agence ?

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il s'avère souhaitable de traiter en premier lieu les rouages structurels et organisationnels de cette institution ainsi que ses compétences et sa place dans le contrôle public, afin de se rapprocher de l'environnement où se déroule ce

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contrôle juridictionnel des secteurs publics, avant de s’attaquer ensuite à la relation qui réunit la Cour des Comptes avec le gouvernement et le parlement.

CHAPITRE PRELIMINAIRE   : PRESENTATION GENERALE DE LA COUR DES COMPTES

Le contrôle supérieur au Maroc a connu au fil du temps un ensemble de mutation en vue de respecter les résolutions et les recommandations émanant des organisations internationales du contrôle supérieure de finance publique surtout celles qui apparaissent utiles dans le processus d’adaptation des structures avec les exigences de développement économique et social.

Section 1 : Evolution du contrôle supérieure au Maroc

Aujourd’hui le contrôle supérieur est nommé sous le nom de « Cour des Comptes », cette dernière n’est pas une création ex nihilo (à partir du rien) elle est inspirée par le modèle français du fait que l’Institution Supérieure des Comptes (ISC) au Maroc n’est que la transposition locale d’une institution comparable qui est la cour des compte française, d’une part et d’autre part la cour des comptes est une transformation de la Commission Nationale des Comptes (CNC). Elle a été créée en 1960 en vue d’un contrôle comptable supérieur, la CNC n’est composée que d’un président nommé par le Dahir et deux inspecteurs des finances. On peut définir la CNC comme étant un établissement public à caractère industriel et commercial, chargé de vérifier leur comptabilité et de fixer par décision les masses et les soldes de la balance. Ainsi comme son nom l’indique « commission » la CNC qui est compétente en matière de vérification de la régularité et de la légalité des comptes ne peut en aucun cas juger ni les comptes ni les comptables mais elle a pour mission finale de vérifier l’exactitude des comptes, en plus et en vertu de l’article portant la création de la CNC celle-ci émet des décisions susceptibles d’un recours en annulation devant la chambre administrative.

A cet égard, on peut aisément conclure que la Commission Nationale des Comptes réuni un ensemble de limites qui représente un facteur de l’échec de cette commission qui ne découlait pas seulement de la faiblesse des matériels humains mis à sa disposition, mais aussi de son manque d’autonomie vis-à-vis de l’appareil exécutif.

Face à ces divers facteurs ainsi que les recommandations de la banque Mondiale, du FMI, de l’INTOSAI (International Organization of Supreme Audit Institution), des chercheurs et des spécialistes ont tous favorisé la nécessité de créer une Cour des Comptes bien adaptée aux exigences du développement économique et social.

C’est en 1979 que la Cour des Comptes a été constitué suite à la loi de n° 12-79 en tant qu’organe juridictionnel chargé d’assurer le contrôle supérieur de l’exécution des lois de finances . La Cour s’assure de la régularité des opérations de recettes et de dépenses des organismes soumis à son contrôle et, le cas échéant, réprime les manquements aux règles qui régissent lesdites opérations. Elle contrôle et apprécie la gestion des organismes soumis à son contrôle. Elle rend compte à Sa Majesté le ROI de l’ensemble de ses activités. Il est à noter que l’activité de la Cour a démarrée relativement limité principalement par manque de moyens.

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En vue de faire jouer pleinement son rôle à la Cour en tant qu’Institution Supérieure de Contrôle, la Constitution du 13 septembre 1996 l’a érigée en Institution Constitutionnelle : Le titre X de la Constitution précise que la Cour des comptes est chargée d’assurer le contrôle supérieur de l’exécution des Lois de finances. Par ailleurs, dans le cadre de la politique de décentralisation et de déconcentration et en vue d’améliorer la gestion des Collectivités Locales, la Constitution a également prévu la création de Cours Régionales des Comptes qu’elle a chargées d’assurer le contrôle des comptes et de la gestion des Collectivités Locales et de leurs groupements.

En appliquant des dispositions constitutionnelles précitées, la Loi n°62-99 formant Code des Juridictions Financières a été promulguée le 13 juin 2002. Ce nouveau Code a permis une adapter à l’évolution des Juridictions Financières au Maroc au niveau des standards internationaux ainsi que le renforcement et l’élargissement de leurs attributions et de leur autonomie. Ce code a consacré les dispositions prévues par la Constitution en procédant à la création des cours régionales des comptes. L’ensemble des dispositions législatives a été regroupé en livres :

Livre I : les dispositions relatives à la Cour des Comptes Livre II : les dispositions relatives aux Cours Régionales des Comptes

Livre III : le statut des magistrats des juridictions Financières.

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Section 2 : Organigramme et organisation de la Cour des comptes

A- Organigramme de la cour des comptes.

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La Cour des Comptes est une juridiction financière. Tout en gardant son autonomie, celle-ci s'insert dans l'ordre judiciaire du Royaume. Elle est composée de magistrats qui sont régis par un statut particulier similaire à celui des autres magistrats. Elle dispose à l'instar des autres juridictions d'un parquet.

PREDIDENCEPARQUET GENERAL

CRC Agadir.

CRC Fès.

CRC Oujda.

CRC Tanger.

CRC Settat.

CRC Casablanca.

CRC Rabat.

CRC Laâyoune.

CRC Marrakech..

CHAMBRE 1. CHAMBRE 2.

CHAMBRE 3. CHAMBRE 4.

CHAMBRE 5.

Section 1.

Section 2.

Section 3.

Section 3.

Section 2.

Section 1.

Section 2.

Section 1.

Section 1.

Section 2.

Section 1.

- Primature.

- Justice.

- Affaire Etrangère et Coopération Intérieur.

- Habous et Affaire Islamique.

- Secrétariat Générale du Gouvernement.

- Modernisation des Secteurs Publics.

- Communication.

- Défense Nationale.

- Finance et Privatisation.

- Agriculture et Développement Rural.

- Equipement et Transport.

- Industrie, Commerce et Mise A Niveau de L’économie.

- Tourisme.

- Pêche. Maritime.

- Energie et Mine.

- Commerce Extérieur.

- Affaires Economiques Générales.

- Aménagement du Territoire, Eaux et Environnement.

- Emploi, Affaire Sociale et Solidarité.

- Education Nationale, Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique.

- Culture.

- Artisanat et Economie Sociale.

- Santé.

- Habitat et Urbanisme.

Discipline Budgétaire et Financière.

L’APPEL.

CABINET.

SECTRETARIAT GENERAL.

RAPPORTEUR GENERAL.

Section 3.

Section 2.

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B - La composition de la cour des comptes.

La Première Présidence :

Le Premier Président exerce ses attributions par décision, arrêté, ordonnance et référé. Il exerce essentiellement les pouvoirs suivants :   - assure la direction générale et l’organisation des travaux de la Cour ;   - dirige l’administration ;   - approuve le programme annuel des travaux de la Cour, préparé et arrêté par le comité des programmes et des rapports ;   - coordonne les travaux des Cours régionales ;   - prépare le projet du budget des Juridictions financières dont il est l'ordonnateur; il peut à ce titre, déléguer sa signature au secrétaire    général de la Cour et instituer sous ordonnateurs, les Présidents des Cours régionales ;   - préside l’audience solennelle, les chambres réunies, la chambre du conseil, le comité des programmes et des rapports et le Conseil de la magistrature des juridictions financières.

Le Parquet général : 

Le ministère public est exercé par le Procureur général du ROI par le dépôt de conclusions ou de réquisitions dans les matières juridictionnelles dévolues à la Cour. Le PGR est assisté d’avocats généraux. Il dispose du secrétariat du ministère public. Il exerce essentiellement les pouvoirs suivants :   - reçoit communication des rapports relatifs aux attributions juridictionnelles de la Cour et assiste aux séances des formations de la Cour   - coordonne et supervise l’action du ministère public prés les Cours régionales.

Le Secrétariat général :

Le secrétaire général de la Cour est chargé des attributions suivantes :   - assure, sous l’autorité du Premier Président, le fonctionnement des services administratifs de la Cour et du greffe.   - assiste le Premier Président dans la coordination des travaux de la Cour, l’organisation des audiences des formations de la Cour ainsi que dans la coordination des travaux des Cours régionales.   - veille a ce que les comptes soient produits par les personnes concernées, dans les délais requis. Il avise le Procureur général du ROI en cas de retard.

Le Greffe : 

Le greffe est chargé des tâches suivantes : - Il enregistre les comptes et les autres documents comptables produits à la Cour et en assure la distribution aux chambres selon le programme des travaux de la Cour. Il procède à l'archivage desdits comptes et documents.   - Il notifie les arrêts et actes de la Cour et certifie les copies et extraits de ses actes juridictionnels.

C. Les Formations de la Cour :

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Toutes les décisions de la Cour ayant rapport à son activité de contrôle sont délibérées collégialement, par des formations. Les formations de la Cour sont :

L’audience solennelle :

La Cour siège en audience solennelle notamment pour procéder à l’installation des magistrats et recevoir leur serment. Assistent à l’audience solennelle, le Premier Président, le Procureur général du ROI et l’ensemble des magistrats.

La formation toutes chambres réunies:

La Cour se forme toutes chambres réunies :  - Pour formuler des avis sur les questions de jurisprudence ou de procédure;  - Pour juger les affaires qui lui sont soumises soit directement par le Premier Président, soit sur réquisition du ministère public ou sur renvoi après cassation d’un arrêt rendu par la Cour. Les chambres réunies se composent du Premier Président, du Procureur général du ROI, des Présidents de chambres et d'un magistrat par chambre élu par ses pairs pour un an. En outre, des Présidents de Cours régionales peuvent, sur invitation du Premier Président assister aux audiences des chambres réunies.

La formation inter chambres :

La formation inter chambres statue sur les appels formés contre les arrêts rendus définitivement en premier ressort par les chambres ou les sections de chambres de la Cour en matière de jugement des comptes et de discipline budgétaire et financière. La formation inter chambres est composé de cinq magistrats et présidée par un Président de chambre, désigné annuellement par ordonnance du Premier Président.

La chambre du conseil :

La chambre du conseil approuve le rapport annuel de la Cour, le rapport sur l’exécution de la Loi de finances et la déclaration générale de conformité. Elle peut être consultée par le Premier Président sur les matières dans lesquelles il estime son avis nécessaire. La chambre du conseil est composée du Premier Président, des Présidents de chambres, du secrétaire général de la Cour et du plus ancien conseiller de chaque chambre.

Les chambres :

Le nombre, la composition et la répartition des compétences des chambres de la Cour sont fixés par arrêté du Premier Président. Les chambres et les sections de chambres ne peuvent siéger en audience qu’en présence de 5 magistrats, dont le Président de la chambre ou de la section. La Cour comprend actuellement cinq (5) chambres. L’une des Chambres exerce les compétences de la Cour en matière de discipline budgétaire et financière ; une deuxième Chambre statue sur les appels formés contre les jugements définitifs rendus par les Cours Régionales des comptes. Quant à la répartition des compétences entre les 3 autres Chambres, elle est faite sur une base sectorielle puisque chacune des 3 Chambres exerce

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l’ensemble des compétences dévolues à la Cour des comptes à l’égard d’un certain nombre de Départements ministériels et sur les organismes publics qui en dépendent.

Le comité des programmes et des rapports :

Le comité des programmes et des rapports est chargé de la préparation du programme annuel des travaux de la Cour et des rapports produits par la Cour. Il est composé du Premier Président, des Présidents de chambres et du secrétaire général de la Cour. Lorsque le comité examine des questions qui concernent des Cours régionales, les Présidents desdites Cours régionales participent à ses travaux, sur invitation du Premier Président.

CHAPITRE 2   : LES COMPETENCES ET LA PLACE DE LA COUR DES COMPTES DANS LE SECTEUR PUBLIC

Dans ce chapitre on va traiter les différentes compétences que détient la cour des comptes dans le système du contrôle public.

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SECTION 1: Les compétences de la cour des comptes

Au Maroc, la cour des comptes est investie de trois fonctions ; deux de type juridictionnel et la troisième de type extra juridictionnel ou administratif.

Néanmoins, si ces trois formes de contrôle sont distinctes, elles ne sont pas pratiquement séparées partout ou s’exerce le contrôle juridictionnel peut s’exercer aussi, à partir de données, le contrôle extra juridictionnel.

A- le contrôle juridictionnel sur les comptes publics   :

Ce contrôle est caractérisé par son étendu, son efficacité et surtout la valeur de ses mission dans les attribution des ISC compétentes tout en s‘effectuant selon des règles et des procédures très originales pour aboutir à ses jugements objectifs (la ligne des comptes) et subjectifs (responsabilité pécuniaire et personnelle de comptable).

a)Jugement objectif

Le jugement objectif de la cour des comptes peut être définit comme étant une double compétence : matérielle par le jugement des comptes des comptables et l’autre d’ordre public par la vérification et l’instruction des comptes publics.

-Le jugement des comptes des comptables :

Les comptables régulièrement nommés par le ministre des Finances sont appelés « comptables patents ». La juridiction financière a pour mission de juger les comptes de ces comptables c'est-à-dire de s'assurer qu'ils ont correctement recouvré les recettes dont le recouvrement leur incombe et que le paiement des dépenses qu'ils ont exécutées a été effectué selon les règles de la comptabilité publique. Lorsque le compte est régulier, la Cour donne quitus au comptable de sa gestion et lui accorde la décharge.

Les comptables sont personnellement responsables des opérations qui leur incombent. Si la juridiction financière constate un manquant en deniers (soit parce qu'une recette n'a pas été recouvrée alors qu'elle aurait dû l'être, soit parce qu'une dépense a été payée alors qu'elle n'aurait pas dû l'être, soit encore parce qu'il manque des deniers dans la caisse du comptable), elle déclare le comptable en débet : celui-ci doit alors rembourser sur ses deniers personnels la somme manquante.

La Cour ne juge pas directement l'ensemble des comptables publics, qui sont au nombre de plusieurs milliers. Certains comptables, dits « comptables secondaires », voient leurs opérations rattachées au compte d'un « comptable principal », qui répond de leurs opérations devant la Cour des comptes. Les comptables principaux, seuls justiciables de la Cour, sont essentiellement les trésoriers-payeurs généraux, installés dans chaque département, et les receveurs généraux.

Chacune des chambres saisit les comptes délivrés au moins une fois par an par les comptables publics de l'État. Les comptes des collectivités locales sont contrôlés par les chambres régionales des comptes .la Cour ne statuant qu'en appel. Les procédures sont dirigées par la Cour, et contradictoires (règle du double arrêt : une charge n'est définitive qu'après que le contrôlé a pu la contredire). Les auditions sont principalement écrites et secrètes, les arrêts de condamnation sont en revanche publics.

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Les recours possibles sont l'appel devant la Cour d'un jugement rendu par l'une des chambres régionales, la révision devant la Cour, ou le recours en cassation devant le Conseil d'État.

La procédure de jugement des comptes des comptables de fait a d'abord été mise en place sur une base jurisprudentielle par la Cour des comptes. Elle permet d'appréhender le maniement de fonds qui, ayant été irrégulièrement soustraits d'une caisse publique, ont de ce fait échappé aux règles de la comptabilité publique.

La Cour peut déclarer les personnes qui ont manié ces fonds « comptables de fait ». La déclaration de gestion de fait revient, pour la Cour, à se déclarer compétente à l'égard de ces personnes et à leur enjoindre de lui rendre compte. Le compte est ensuite jugé selon les règles ordinaires.

La Cour peut en outre infliger aux comptables de fait une amende sanctionnant leur immixtion dans les fonctions de comptable public.

En matière de jugement des comptes des comptables publics, c’est le juge des comptes qui remplit la fonction procédurale de demandeur mais il ne peut statuer avant d’avoir provoqué la contradiction du comptable défenseur.

Ainsi, lorsque la cour note des irrégularités à la charge du comptable elle lui enjoint de produire ses justifications dans un délai fixe, passé ce délai la chambre statue par arrêt définitif.

-La vérification et l’instruction des comptes :

La Cour vérifie les comptes des services de l'Etat ainsi que ceux des établissements publics et des entreprises dont le capital est souscrit exclusivement par l'Etat ou des établissements publics .Elle vérifie aussi les comptes des collectivités locales, lorsque ces organismes sont dotés d’un comptable public. Les comptables publics de ces organismes sont tenus de produire annuellement à la Cour, les comptes ou les situations comptables dans les formes prévues par la réglementation en vigueur. La Cour des Comptes statue sur le compte ou la situation comptable par un arrêt provisoire puis par un arrêt définitif.

Le contrôle des entreprises publiques ne donne pas lieu à des jugements mais à des rapports particuliers ou avis. En plus de la simple légalité ou régularité des opérations financières, il examine aussi l'efficacité des activités de l'administration ou de l'organisme contrôlé, dans un souci de bon emploi des fonds publics.

Une fois par an, la Cour rédige un rapport public d'ensemble destiné au Parlement et au Président de la République. .

- La procédure d’instruction est engagée par la nomination d’un conseiller rapporteur. - Durant l’instruction, le Conseiller rapporteur a de larges pouvoirs d’investigation ; il peut ainsi exiger de l’ordonnateur, du contrôleur, du comptable public ou de tout autre responsable, toutes précisions ou justifications qu’il juge nécessaires, dans la limite des compétences de chacun et des documents qu’il est tenu de conserver en application des dispositions réglementaires en vigueur. Il peut effectuer sur place toutes les investigations qu’il estime nécessaires à la réalisation de sa mission.

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- Après avoir accompli ses investigations, le Conseiller rapporteur établit deux rapports dont :

 Le premier relatif à la présentation des résultats de l’instruction du compte accompagné des pièces justificatives. Il relève s’il y a lieu, les observations sur des faits de nature à mettre en jeu la responsabilité, notamment de l’ordonnateur, du contrôleur ou du comptable dans les matières juridictionnelles de la Cour ; 

 Le deuxième reprend les observations sur la gestion du service, de l’entreprise ou l’établissement public concerné et qui ont trait à la compétence de la Cour en matière de contrôle de gestion.

B- Les contrôles de la cour en matière de disciplines budgétaire et financière (DBF)

Comme toute les autres attributions de la cour les contrôles de la cour en matière de CBF vise à assure le respect du droit budgétaire et financier c'est-à-dire garantir une bonne gestion des deniers publics. Ainsi la Cour exerce une fonction juridictionnelle en matière de discipline budgétaire et financière à l’égard de tout responsable, de tout fonctionnaire ou agent de l’un des organismes soumis au contrôle de la Cour. Chacun dans la limite des compétences qui lui sont dévolues, qui commettent l’une des infractions prévues par le code des juridictions financières. Ces derniers sont passibles de sanctions.

Au demeurant, le contrôle exercé par la cour en matière de DBF se distingue nettement de celui exercé sur les comptables et ce d’un double point de vue : de la nature des justiciables des infractions et de la nature de la procédure suivie.

a)La nature des justiciables

La compétence de la cour des comptes en matière de DBF s’étend, à l’exception des ministres et des parlements qui encourent une responsabilité politique, à tous les ordonnateurs, c’est donc une catégorie de justiciable très large. La soumission des ordonnateurs au contrôle de la cour est nécessaire dans la mesure ou les manquements au respect des règles budgétaires et financières peuvent entraîner pour les finances publiques des conséquences bien plus lourdes que celles des comptables. Et souvent irréparables, puisque les dettes contractées, même irrégulièrement du point de vue budgétaire, sont néanmoins exigible par les créanciers, et que les erreurs d’appréciation qui échappe au contrôle des comptables, sont aussi celles qui peuvent avoir les suites plus graves. Ainsi laisser subsister, en face de la responsabilité du comptable, une irresponsabilité de fait de l’ordonnateur, c’est s’attacher au moins important.

D’où il convient de distinguer l’engagement de la responsabilité des différentes catégories d’ordonnateurs avant d’envisager le contrôle juridictionnel opéré par la cour de DBF.A savoir les différentes phase de la dépense publique : la phase administratif et la phase comptable. Mais aussi les différentes phases du contrôle de la dépense publique qui sont le contrôle a priori de la dépense publique, les contrôles au cours de l’exécution de la dépense publiques et les contrôles a posteriori de la dépense. Ainsi les gestionnaires publics sont passibles de sanction en d’erreur sur l’une des infraction ou règles prévu par le code des juridictions.

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b) La nature des infractions:

Dans cette perspective, les irrégularités susceptibles d’être commises par l’ordonnateur sont nombreuses. Elles concernent, en vertu de l’article 56 de la loi sur la cour des comptes, les infractions suivantes :

-Non respect des règles d’engagement des dépenses ;

-Dissimulation de nature à permettre la fausse imputation d’une dépense 

-Engagement en dépassement de crédit

-Procuration à soi même ou autrui d’un avantage injustifié en espèce ou en nature entraînant un préjudice pour un organisme public

-Omission, en méconnaissance des dispositions fiscales en vigueur, de remplir les obligations qui en découlent en vue d’avantager indûment des contribuables

-Dissimulation de pièces ou production à la cour des comptes de pièces falsifiées ou inexactes

c) La nature de la procédure suivie

La procédure devant la cour en matière de DBF se diffère de celle poursuivie dans le jugement des comptes des comptables publics. En effet, la possibilité de traduire un fonctionnaire coupable de l’une des infractions visées ne peut se faire que s’il y a saisine de la cour par un nombre limité de personnes. Néanmoins, il apparaît que le procureur général dispose de pouvoir très larges en l’occurrence. Si les personnes qui peuvent saisir la cour par son intermédiaire ne le font pas, il se substitue à eux et ouvre l’instance.

Sur la base des documents qu’il reçoit et des informations et autres documents qu’il peut demander aux autorités compétentes, le Procureur Général du ROI (PGR) peut décider :

Soit la poursuite ; soit le classement de l’affaire s’il lui apparaît qu’il n’y pas lieu d’engager des

poursuites ; il prend à cet effet une décision motivée qui est communiquée à la partie qui lui a soumis l’affaire.

- En cas de poursuite, le Procureur Général du ROI sollicite du Premier Président la désignation d’un Conseiller rapporteur chargé d’instruire le dossier. - Le Procureur général du ROI avise les personnes concernées qu’elles sont l’objet de poursuites devant la Cour et qu’elles sont autorisées à se faire assister dans la suite de la procédure, par un avocat agréé devant la Cour Suprême. - Le PGR informe également de cette poursuite, le Ministre ou l’autorité dont dépend ou dépendait le fonctionnaire ou l’agent mis en cause, le Ministre chargé des Finances et, le cas échéant, le Ministre de tutelle.

 -L’instruction de l’affaire par le Conseiller rapporteur

-Consultation du dossier par l’intéressé 

- Audience de jugement

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C- Le contrôle de gestion

La grande originalité de la cour des comptes marocaine réside dans le fait d’avoir cumuler, à coté de ses compétences juridictionnelles, une autre fonction extra juridictionnelle appelée contrôle de gestion. Ce contrôle s’oriente vers la rentabilité, l’efficacité, l’économie et l’efficience des actions de l’Etat .Il porte non seulement sur chaque cas de gestion individuel ; mais aussi sur l’ensemble des activités de l’administration y compris son organisation et les systèmes d’administration.

a)Contrôle de la gestion. La Cour contrôle la gestion des services et organismes publics qui entrent dans la sphère de ses compétences; afin d’en apprécier la qualité et de formuler, éventuellement, des suggestions sur les moyens susceptibles d’en améliorer les méthodes et d’en accroître l’efficacité et le rendement. Le contrôle de la Cour porte sur tous les aspects de la gestion. Elle peut effectuer des missions d’évaluation des projets publics afin d’établir sur la base des réalisations, dans quelle mesure les objectifs assignés à chaque projet ont été atteints, au regard des moyens mis en œuvre.

b) Contrôle de l'emploi des fonds publics. La Cour contrôle également l'emploi des fonds publics reçus par les entreprises, ou par les associations, ou tous autres organismes bénéficiant d’une participation au capital ou d’un concours, quelque soit sa forme de la part de l’Etat, d’un établissement public ou de l’un des autres organismes soumis au contrôle de la Cour.

Le contrôle de l'emploi des fonds collectés par appel à la générosité publique. La Cour peut aussi contrôler, à la requête du Premier ministre, les comptes relatifs à l’emploi des ressources collectées par les associations qui font appel à la générosité publique.

SECTION2   : LA COUR DES COMPTES ET LE CONTROLE ADMINISTRATIF

Les contrôles de la cour des comptes qui sont opérés par une juridiction se caractérisent par leur indépendance théorique vis-à-vis des services contrôles, des instances politiques et des influences extérieures.

De surcroît, ces contrôles bénéficient d’incontestables Avantages Juridiques et techniques qu’on a souvent dit que le ‹‹contrôle exercé par la cour des comptes est le contrôle par excellence ››.

Nous tentons dans ce paragraphe de dégager quelques rapports significatifs d’abord entre la cour des comptes et le CED, ensuite entre la cour des comptes et l’ICF , enfin entre la cour des comptes et le trésorier général en définitive entre la cour des comptes et le Ministre des finances.

A- La cour des comptes et le CED   :

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En vertu de l’article premier du décret du 30 décembre 1975, relatif au contrôle des engagements et de dépenses ‹‹ les engagements de dépenses de l’Etat sont soumis à un contrôle budgétaire assuré par le contrôleur centraux, préfectoraux et provinciaux››.

Ce contrôle qui intervient préalablement à tout engagement et s’exerce par un visa donné sur la proposition d’engagement ou par refus de visa motivé a pour objet de vérifier la régularité budgétaire, d’informer le ministre des finances sur les conditions d’exécution du budget et enfin d’apporter son concours et son aide aux services de gestion (services de marché).

Cependant, contrairement à ce contrôle, la cour n’intervient généralement qu’à posteriori, c'est-à-dire après l’exécution des opérations budgétaires et comptables. Le plus souvent, le contrôle préalable ou concomitant ne saisit pas une opération de son ensemble, mais seulement par fonction au fur et à mesure de l’exécution. En revanche, les contrôles de l’ISC reconstituent la totalité d’une affaire et peuvent la rapprocher de cas analogue.

Ainsi, en dépit de la commodité du contrôle du CED de graves irrégularités peuvent être constatées du et mises en lumière par cette reconstitution et cette confrontation de pièces et de donnés.

Techniquement, le contrôle a priori a toujours fait l’objet de critiques acerbes de la part des organismes contrôlés, des grandes entreprises contractantes et des spécialistes, à tel point que certains milieux n’ont pas hésité de demander son annulation, il est en véritable co-gestion quand il ne réduit pas les responsables en simples exécutants des instructions du ministre des finances.

Dans cette optique, le contrôle de la cour des comptes, considérants le choix du moment de son intervention, il n’est guère contesté par personne.

Pour ces raisons, plusieurs auteurs ont même préconisé, en revanche, son renforcement au détriment du contrôle a priori.Or, il semble, qu’il existe une relation très étroite entre celui-ci et la cour des comptes.

En effet, c’est à partir de l’appréciation du contrôle opéré par le CED que la cour peut juger dans certaine mesure la nature même du contrôle interne envisagé au sein de l’Administration.

Dans ce cas, la rationalisation du contrôle a priori s’impose comme une nécessité impérieuse, car il est générateur d’effets dérivés, la cour peut en dépit de l’absence de relations institutionnelles, le considère comme une source fiable d’information.

En sens inverse le CED peut exploiter les travaux effectués par la cour des comptes.

Mais pratiquement, à l’instar des divers organes de contrôle, le CED se heurte à diverses limites, d’ordre juridique, technique et sociopolitique. A titre d’illustration, plusieurs recherches ont constatés que les conditions dans lesquelles s’effectuent notamment les contrôles des marchés de l’Etat laisse à désirer. Selon une étude effectuée en 1976 il ressort que le CED a examiné environ 11312 dossiers de différentes natures (projets de marchés, contrats de location, convention etc.…). Nombre qui laisse penser que le contrôle du CED, n’est que formel. Il est arrivé à une moyenne quotidienne de 14,5 dossiers traités

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par chaque chef de section en travaillant 260 jours pleins par un. Selon une autre étude plus actualisée, on assiste une légère amélioration due essentiellement au chargement quantitatif du nombre de sections.

Néanmoins, conclut l’auteur, on ne peut ramener tout à des statistiques qui pouvaient cacher des réalités qu’on ne peut pas appréhender à travers elles, car dans la pratique, ce contrôle n’est pas apte à remplir ses fonctions, parce qu’il n’a ni les moyens matériels, ni la formation nécessaire ni même le temps que nécessite l’étude d’un dossier. L’un des problèmes majeurs du CED commente l’auteur réside dans l’absence de cadre compétents. Il en résulte donc, que cette situation pèse lourdement sur l’orientation du contrôle de la cour des comptes, étant donné les effets négatifs du contrôle a priori, d’où le rôle primordiale que doit jouer cette ISC en vue de parer à l’insuffisance ou à la défaillance du contrôle a priori, en vertu de la globalité technique de sa vision, du moment opportun de son intervention et surtout de sa capacité de déceler les imperfections et les lacunes de la réglementation et de la pratique.

Une indication de l’importance du contrôle a priori, du point de vue de ses effets, en amont et en aval du processus de l’exécution, du budget et fournie par l’étude effectuée en France, en 1983, par le comité central d’enquête sur le coût et le rendement des services publics, sur le contrôle financier central. En effet, malgré les critiques qui lui sont adressées, les auteurs ont constatés que contrôleurs et assujettis se rejoignent tous pour souhaiter son maintien voir même son renforcement tout en mettant l’accent sur la nécessité d’une telle institution, à la fois pour garantir les administrations, contre leurs propres excès et pour permettre le contrôle d’une exécution budgétaire régulier.

B- la cour des comptes et l’IGF

Si en France l’IGF créée en 1816, est considérée comme un grand corps de l’Etat, celle du Maroc à l’instar des ISC est création récente. L’objet du contrôle de l’IGF, tel qu’il est déterminé par l’article premier du dahir qui l’a institué ressemble à celui dans lequel s’effectue celui de la cour des comptes. Il s’agit d’un domaine très vaste et diversifié.

Sur le plan juridique, il n’existe pas de rivalité entre les deux corps. Car, la cour des comptes est exclusivement le seul organisme qui est chargé de l’exercice du contrôle supérieur des finances publiques en vertu de la loi. Mais si cette juridiction est dotée théoriquement d’une indépendance organique fonctionnelle et financière, l’IGF qui, opérant son contrôle selon des modalités et des règles spécifiques, se différencie nettement par son caractère Administratif, car malgré son intervention au cour ou a posteriori l’exécution de la loi des finances, elle se retrouve directement rattachée au ministre de finance. Par ailleurs, comme veut le dire son nom, l’IGF est un corps d’inspection et non de contrôle, du fait que son action ne s’exerce pas de façon permanente mais par épreuve, non sur pièces, mais sur place, au cour d’une mission dite ‹‹ tournée››. Ainsi contrairement à la cour des comptes l’IGF se distingue par deux particularités majeures.

D’abord elle n’est pas investie d’un pouvoir d’initiative propre d’où l’importance accordée au ministre des finances dans le guide et le déclenchement de tout processus de vérification. En suite l’absence de suites nécessairement génératrices d’effets dérivés. En juillet 1990 l’IGF en est à sa 23eme promotion depuis sa création

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L’effectif des inspecteurs depuis 1960 est environ 150 mais seulement une trentaine d’entre eux sont en activité. Il en résulte donc que le contrôle inopiné opéré par cet organisme commence a perdre son caractère intimidant surtout lorsqu’il s’agit de tous les comptables éparpillés dans les pays.

En définitive, il existe un autre obstacle majeur auquel se heurtent tous les organes de contrôle quelque soit leur nature ou leur statut et qui résident dans l’environnement dans lequel s’opère le contrôle. En somme, en dépit de la différence de leur statut rien n’empêche la cour des comptes et l’IGF de coordonner leurs travaux de contrôle. Cependant, il apparaît à la lumière de la confrontation de l’effectif des inspecteurs en activité et la liste des comptes à contrôler par l’IGF que le contrôle de cette dernière est inexistant du fait que le comptable a une forte chance de ne pas être contrôlé pendant toute sa carier.

C- la cour des comptes et le trésorier général du Royaume

Si avec la cour des comptes, le CED et l’IGF n’ont guère de relations institutionnelles, le trésorier général du Royaume partage avec elle, strictement en matière de jugement des comptes des comptables publics certaines compétences en vertu de la loi sur la cour des comptes. C’est le décret du 13 Janvier 1983 qui a fixé la liste des comptes qui sont apures par le trésorier général et dont la cour conserve un droit d’évocation à tout moment.

A cet égard, il est prévu que chaque année le trésorier général pressente à la cour des comptes un Etat récapitulatif de ses décisions, auquel il joint un rapport dans lequel i expose ses observations sur les gestions financières dont il a apurés les comptes. Mais, il semble que la cour des comptes qui ne s’est pas encore prononcée définitivement sur les comptes de 1979 concernant notamment le trésorier général n’a reçu de celui-ci aucun état,ni rapport afférant au contrôle qu’elle lui a délégué. Par ailleurs, si nous comparons le contenu de la liste des comptes délégués au Maroc au trésorier général, avec celle qui est fixée par le décret du 26 novembre 1986 en France, on constate qu’il est insignifiant.

D’abord, si en France une telle délégation avant la création des chambres régionales en 1985, a déchargé la cour des comptes de l’examen de quelques 80000comptes. Au Maroc, les comptes délégués demeurent sans importance, étant donné la diversité et la multiplicité des comptes qui restent à la charge de la cour des comptes. Dans cette optique, la décision du ministre des finances, en date du 4 octobre 1982, en érigeant les comptables secondaires en comptables principaux n’a fait qu’encombrer la cour de nombreuses charges inutiles.

A quoi donc d’encombrer la cour de tant de comptes ?

Ces comptables qui ont été dans leur majorités des comptes secondaires dont les comptes sont centralisés par comptables principales, dorénavant, ils constituent parmi d’autres les justiciables directs de la cour. Par ailleurs, il faut signaler que le trésorier général du Royaume malgré les compétences qui lui sont confiées en matière d’apurement Administratif est toujours soumis au contrôle de la cour des comptes.

En tant que comptable supérieur de l’Etat, il additionne toutes ses écritures propres et celles des receveurs des finances, le résultat ainsi obtenu, permettent de confectionner le compte général du Royaume lequel est jugé par cette juridiction.

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D- la cour des comptes et le Ministre des finances   :

Etant donné l’importance technique et politique du Ministre des finances, dans l’élaboration et l’exécution des opérations budgétaires de recettes et de dépenses, le système de relation existant entre celui-ci et la cour des comptes se caractérises notamment par la dualité de compétence dans la mise en jeu de la responsabilité des comptables publics et par l’incompétence du juge des comptes pour atténuer cette responsabilité.

-Dualité de compétence pour la mise en jeu de la responsabilité des comptables publics

La responsabilité pécuniaire des comptables peut être mise en jeu par la voie Administrative. A cet égard, tous les ministres, à l’instar du ministre des finances ont le pouvoir de mettre en débet quiconque se trouve ‹‹en compte avec l’Etat ›› : Comptable public, régisseur titulaire d’un marché public. Ainsi, le comptable se voit soumis à deux contrôles, portant l’un et l’autre sur la régularité comptable de ses opérations. En faite, dans le principe cette dualité n’a rien de choquant si la cour des comptes est informée. Dans ce cas deux hypothèses peuvent se présenter :

Lorsque le ministre des finances,intervient avant la cour,l’arrêt de débet est considérée comme un acte conservatoire,lorsqu’il est fondé la cour le transforme en débet donc juridictionnel, dans le cas contraire,lorsqu’elle juge qu’elle n’est que partiellement fondée elle détermine le montant réelle des sommes soumises a la charge du comptable ou même lorsqu’elle estime que l’arrêt de débet est mal fondé en totalité ;elle décharge le comptable de sa gestion .or, ce qui est fâcheux, dans la pratique,c’est l’absence de coordination,entre les deux organes,surtout lorsqu’on trouve qu’aucun circuit n’est prévu pour informer la cour des comptes des décisions prises par le ministre des finances.

En France, pour assurer une certaine coordination satisfaisante, d’une manière générale entrée les ministres et le juge des comptes,il a été proposé que les recours formées contre les arrêté ministériels de débet concernant les comptables publics soient portés devant ce juge. .

- Incompétence de la cours des comptes pour atténuer la responsabilité des comptables publics

Le ministre des finances est le seul organe qui est investi doublement d’un pouvoir de décharger la responsabilité du comptable public et de celui de la remise gracieuse.

En vertu de l’article 5 du dahir de 02 avril 1955 sur la responsabilité des comptes publics, ‹‹le comptable déclaré en débet a la suite des déficits de caisse, de décision du juge des comptes ou de non recouvrement de droits et produit, peut être décharger de sa responsabilité en cas de force majeur ou s’il justifie avoir pris toutes dispositions prévues par le règlement et faits en temps utile toute poursuite en déligences nécessaires››.

Sur cette base la décharge de la responsabilité du comptable et de droit dès lors que la force majeure est bien établie.

Celle-ci réside dans un événement extérieur, imprévisible et irrésistible.

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Par ailleurs le recours à la demande de la décharge, en vertu de l’article 7du texte sur la responsabilité des comptables publics, peut être justifié doublement. D’abord du fait de l’importance et de al complexité des opérations effectuées par le comptable .ensuite du fait des conditions difficiles dans lesquelles celui-ci peut exercer ces activités.

- la remise gracieuse

Contrairement à la décharge qui pèse juridiquement sur les diverses circonstances d’un événement de force majeur permettant d’atténuer la responsabilité pécuniaire du comptable publique, la remise gracieuse constitue une faveur, une grâce que le ministre accorde ou refuse à son gré.

Au Maroc, cette remise est prononcée par décret, après avis du ministre des finances et du ministre intéressé.

En définitive, il faut signaler que cette dualité de compétence et contestée par les auteurs qui considèrent qu’un usage extensif du pouvoir de remise gracieuse par le ministre des finances ne fait que nuire à la crédibilité de la décision de justice.

CHAPITRE III : LE SECTEUR PUBLIC, QUELLE RELATION D'AGENCE.

Le système de contrôle supérieur des finances publiques ne peut fonctionner isolement, il est toujours du contraire en communication permanente avec d'autres systèmes, en particulier le système économique , le système politico administratif, le système judicaire et le système social. Les rapports qu'il entretient avec ces derniers permettent de mieux comprendre ses mécanismes de saisir son fonctionnement interne et de déterminer avec précision et rigueur les fonctions qu'il lui incombe de remplir au sein de la société et envers l'opinion public car ils doivent lui dire que son apport, que sa contribution au trésor public sous forme d'impôt, représentant parfois un véritable sacrifice a été bien géré et que le gouvernement et l'administration publique l'a bien employé, car si cela n'avait pas été ainsi, ils auront imposé une sanction adéquate.

Dans ce contexte, nous allons traiter dans la première section, les différents conceptions et intervenants du contrôle public ainsi que les manifestations de la relation d'agence dans ce

contrôle avant d'entamer, dans une deuxième section, l'étude de cas concrète du contrôle public via l'intervention de la cour des comptes -cas CHU Ibnou Rochd- on se servant du

dernier rapport dont la cour a présenté aux représentants des contribuables (parlement).

SECTION I : LE CONTROLE PUBLIC ET LA RELETION D'AGENCE

Nous nous proposons, dans cette première section, d'apporter certains éléments de réponses aux diverses points posées, d’où les subdivisions ci-après :

A- Contrôle public : concepts

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On pourrait classer les différentes conceptions de contrôle supérieur en quatre grands représentations chacun une étape importante dans le développement de la gestion économique et financière de l'Etat :

- le contrôle de la régularité

- le contrôle de gestion

- la vérification intégrée

- l'évaluation des politiques publiques

Pour la commodité de l'analyse, les quatre courants peuvent être réduit à deux conceptions principales, d'une part la conception classique qui comporte le contrôle de la régularité et le contrôle de gestion; d'autre part les développements récents du contrôle public comprennent l'approche de vérification intégrée et celle de l'évaluation des politiques publiques. Ces deux dernières approches de contrôle sont à peine débouchées.

§A:LA CONCEPTION CLASSIQUE DU CONTROLE SUPERIEUR.

Il s'agit de faire une distinction entre le contrôle de régularité et le contrôle de gestion tout en dégagent les rapports existants entre eux.

a)-Le Contrôle de la régularité.

La notion de régularité est étroitement liée à celle de la sincérité. Cependant les deux notions n'ont jamais été clairement et précisément définies, que ce soit pour la loi, par la jurisprudence ou par la doctrine. On peut définir la régularité comme la qualité de ce qui est régulier, conforme à la loi, ou en son absence aux principes généralement admis. Objet et fonction du contrôle du régularité : la théorie classique a eu une conception très étroite du contrôle. Cette constatations peut être prouvée doublement:au niveau du contrôle exercé sur le secteur public et au niveau de celui exercé sur l'entreprise privée

L'objectif principal du contrôle de régularité est d'assurer la protection des deniers publics du fait que l'ingérence dans le recouvrement des recettes publiques ou l'extraction irrégulière de fonds ou valeurs permet de constituer des détournements au sens large en ce qu'ils empêchent des recettes publiques de parvenir aux comptables publics, ou réalisant des dépenses sans l'autorisation des corps délibérants .Ces agissements irréguliers peuvent être poursuivis pénalement.

Le contrôle de régularité exercé par la cour des comptes se manifeste par la vérification de toute opération de finances publiques en vue de savoir dans qu'elle mesure les principes et les règles budgétaires sont respectées. En effet,il faut distinguer entre deux règles principales dont le contrôle de régularité révèle depuis toujours l'étendue et la complexité lesquelles ont profondément marqué l'évolution de la jurisprudence et du droit budgétaire à savoir : la règle du service fait et celle de la gestion de fait.

a-1)-la règle du service fait.

La définition sémantique de l'expression « service fait» signifie l'idée de service rendu, de travail effectué au plus généralement l'acquittement ou l'accomplissement de

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l'obligation d'exécuter une prestation donnée. Juridiquement, la notion de service ne peut être évoquée que dans le cadre des rapports contractuels ou statutaires organiquement, la notion de service met en cause les organismes publics, ou sens de personnes morales de droit public à savoir l'Etat;les collectivités locales et leur groupement. Il s'agit en somme de tous les services publics dotés d'un comptable public.

D'un point de vue technique enfin la règle du service fait ne sera invocable qu'en matière de derniers publics et de derniers privés réglementés. En bref,la règle signifie que l'Etat tout comme les autres personnes publiques ne peut payer qu'après que le service à été fait dans tous les cas tout paiement d'avance est absolument interdit sous justification.

a-2)-La règle de la gestion de fait.

La règle de la gestion de fait constitue une sauvegarde essentielle de l'ordre et de la régularité dans les finances publics. Instituée par la cour des comptes, elle a été, selon l'expression de MIRMONDE précise et développés par cette juridiction et demeure toujours une des parties les plus vivantes de son contentieux. Elle s'enrichit sans cesse l'applications nouvelles, s'adapte ceux conditions changeantes de l'époque et du milieu.

En l'état actuel de la loi et de la jurisprudence, il y'a matière de déclaration de gestion de fait lorsque trois conditions nécessaires sont réunis. D'abord, il faut qu'il y ait maniement. Cette expression doit être entendue dans un sens large du fait qu'elle englobe non seulement le numéraire proprement dit, mais aussi les valeurs de«porte feuille», d'ailleurs extensive et la ferrière notait déjà qu'elle«est plus être à dessein, afin de pouvoir s'adapter aux applications qu'elle peut recevoir dans la pratique»

Inversement les paiements en nature, effectués à l'aide de denrées appartenant à des collectivités publiques ne sont pas générateurs de gestion de fait.

b)-Le contrôle de gestion.

Le contrôle de gestion au départ comme l'amélioration des performances économiques de l'entreprise privée. Mais certains acteurs, depuis longtemps, n'ont pas hésité à le faire entrer dans la catégorie des innovations sous signatures. Cependant il faut noter que ce concept de contrôle qui est l'apparition relativement récente peut être considéré comme le fruit d'un contexte socio-économique bien déterminé et marque essentiellement par la crise.

Le contrôle de gestion défini comme le processus mis en œuvre au sein d'une entité économique pour s'assurer d'une mobilisation effective et permanente des énergies des ressources envie d'atteindre l'objectif que vise cette entité.

Audit et contrôle de gestion : Le contrôle de gestion ne saurait être confondu avec l'audit pour plusieurs ordres de considérations:

Concernant d'abord son évolution historique, le contrôle de gestion n'a pas une origine très lointaine du fait que c'est le contexte socio-économique de la crise de 1929 qui a provoqué aux USA. La nécessité de sa création au sein de l'entreprise d'une fonction spécifique de contrôle, appelée «contrôle de gestion», permettant de réduire les coûts de production et d'augmenter la productivité tout en mettant en évidence les causes de gaspillage.

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Par ailleurs, ce qui distingue nettement le système de contrôle de gestion comme le souligne un auteur c'est qu'il «s'est développé en privilégiant une rationalité technico-économique …il s'agit d'obtenir une meilleure performance en centrant son action sur le produit à forte marge,et en essayant d'obtenir au sein de la firme une meilleure productivité. Cela passe par une meilleure connaissance des coûts des produits, une rationalisation des tâches dans l'atelier, une meilleure gestion des stocks d'autres différences résident dans le fait que le contrôle de gestion réduit sa démarche de vérification dans l'optique purement éco analytique en se limitant, on activité, à la comparaison des prévisions aux réalisations tandis que l'approche de l'audit est une approche globale qui s'entend à tous des aspects de la gestion y compris les problèmes humaines(Audit social).

§B: LES GRANDES TENDANCES ACTUELLES DU CONTROLE PUBLIC.

Au cours des deux dernières décennies, plusieurs courants de pensée ont prétendu formuler des schémas interprétatifs permettant d'émerger et d'identifier une approche globale de contrôle financière dépassant la conception classique dans la voie de maîtrise et du perfectionnent de l'art du contrôle.

a)-la vérification intégrée.

La vérification intégrée est basée sur le respect de deux principes fondamentaux afférents à la gestion du secteur public. Le premier principe veut que les affaires publiques soient gérées de façon à permettre la meilleure utilisation des derniers publics. Les gestionnaires doivent s'assurer que leur décision sert conformes aux lois et à l'éthique et que les programmes doivent produire les résultats attendus.

Le second principe, veut que les personnes publiques soient imputables pour une gestion prudente et efficiente des ressources qui leur sont confiées la vérification intégrée est définit comme un examen qui permet de déterminer de façon objective et constructive jusqu'à quel point:

- les ressources financières, humaines et matérielles sont gérées avec un souci d'économie, d'efficience et d'efficacité.

- les liens de responsabilités sont raisonnablement supportés.

La vérification intégrée porte à la fois sur les contrôles financiers et les contrôles de gestion, y compris les systèmes d'information et les pratiques de reddition de compte. Elle recommande des améliorations lorsqu'elles s'avèrent nécessaires.

b- L’approche de l'évaluation des politiques publiques

L'évolution des politiques et des programmes gouvernementaux est-elle le stade suprême du contrôle public? Sur quelle légitimité doivent s'appuyer les institutions supérieures de contrôle (ISC) au sens juridique et au sens sociopolitique, pour opérer une évaluation de la «chose publique»? L'approche de l'évaluation des politiques publiques se

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distingues nettement de l'approche classique de contrôle .Cette différence doit être opérée doublement, d'abord au niveau de la finalité et de l'objet du contrôle; ensuite au niveau de sa méthodologie.

L'approche de l'EPP est marquée par son caractère spécifique par rapport à la finalité du contrôle, et de l'évaluation, on peut même parler d'une coupure épistémologique entre les approches classiques et l'approche actuelle de l'EPP du fait qu'ils ne s'agit plus d'améliorer la pensée antérieure (classiques) de contrôle et de vérification mais de proposer une autre façon de poser le problème.

Il est vrai l'approche classique de contrôle supérieur répondait à un besoin de surveillance (des comptes, des procédures) ou à un besoin de contrôle de l'allocation interne des ressources par la mise en œuvre du contrôle de gestion (contrôle interne).

En fait, l'approche classique peut donner lieu à une forme d'évaluation critique des décisions du contrôle interne et de la gestion, mais une telle évaluation portée sur la qualité de la gestion d'un organisme public n'a pas la même signification que celle menée par l'approche d'EPP, parce que si la première relève d'un système de contrôle intraverti, le deuxième relève d'un système extraverti.

Une autre différence réside dans la source et le sort de l'information en ce qui concerne la source de l'information, il faut préciser que l'EPP se distingue par sa méthodologie rigoureuse de l'approche classique de contrôle supérieur. Dans cette dernière l'information de base est obtenue par vérification de pièces attachés à la marche du service contrôlé et par enquête sur place. Le recours à des données extérieures (sondages, statistiques) est exceptionnel.

B- Contrôle Public: Relation d'Agence.

La relation d'agence est un contrat par lequel une personne appelée principal ou mandatant a recours à une autre personne appelée mandataire ou agent en vue d'accomplir une tâche déterminée en son nom. Autrement dit, c'est la relation qui existe entre le propriétaire et le dirigeant. En ce qui concerne les entreprises privées par exemple, cette relation existe entre les actionnaires ou tout autre pourvoyeur de fonds, et les dirigeants auxquels ils délèguent une partie de leur pouvoir. Mais en faisant une projection de cette optique sur la gestion des établissements publics, cette relation peut être vu d'une autre manière et sous l'angle du statut préétabli, des trois grands intervenants de la gestion des finances publiques, par la constitution, dans la mesure où le propriétaire est un ensemble de contribuables présentés par des députés dans le parlement, et le dirigeant comme étant le pouvoir exécutif chargé de mettre en œuvre les politiques générales de l'Etat cadré par les directives du parlement et agissant au nom du peuple. Et pour l'instauration d'une bonne gouvernance, l'Etat prévoit un cadre réglementaire considéré comme référentiel de fonctionnement des organismes publics, organisant aussi le contrôle et le pouvoir entre le parlement et le gouvernement, l'institution supérieure de contrôle -la cour des comptes- intervient comme instance de refuge et d'audit externe du secteur publics.

Donc en supposant la compétence de cette dernière en la matière, ainsi que son indépendance du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, on peut dire qu'elle est proposé

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comme, institution d'examen professionnel des informations diffusées à l'opinion public, un organisme externe de gouvernance et d'ajustement et un remède pour les problèmes d'agence.

En fin on ne peut pas parler de la relation d'agence sans vérifie les hypothèses de la théorie d'agence, donc où se manifeste cette relation d'agence et qu'elle sont ses hypothèses principales ? Pour répondre à cette problématique on va proposer le triangle suivant qui schématise le lien formel entre les trois intervenants dans la gestion des affaires publiques à savoir le gouvernement comme responsable de cette gestion devant le parlement et la cour des comptes en tant que auditeur externe donnant lieu à une multitude de flux.

§A: LES HYPOTHESES DE LA THEORIE D'AGENCE AU SEIN DU SECTEUR PUBLIC.

Parmi les hypothèses les plus importantes de la théorie d'agence, on trouve la divergence d'intérêt comme fondement majeur de la relation d'agence, l'asymétrie d'information entre les dirigeants et les propriétaires et enfin la concrétisation de la relation par un contrat .

a)- La divergence des intérêts.

La divergence des intérêts entre les dirigeants et les propriétaires conduit à la relation d'agence ou conflit d'intérêt. En principe, le gouvernement (pouvoir exécutif formé de la majorité politique) à travers ses différents départements ministériels et ses représentants dans des organismes publics s'encharge à agir dans l'intérêt des contribuables mais en fait, ils chercheront d'abord à maximiser leur richesse personnelle avant la rationalisation de la gestion des affaires publiques et la maximisation de leur rentabilité et leurs performances de fonctionnement, ainsi le gouvernement a tendance à exploiter les ressources publiques sous forme des privilèges pour des dépenses discrétionnaires des ministres, de plus les dirigeants expriment la volonté de renforcer leur position à la tête du secteur, ils peuvent ainsi préférer la croissance de la rentabilité au détriment de la politique sociale, leur intérêt est de dégager des indicateurs économiques positifs pour servir leur fins politiques d'assurer la continuité de direction.

D'une manière générale l'aspiration du dirigeant consiste à maximiser sa rémunération et à minimiser son effort, de l'autre coté le parlement, en tant que représentant des contribuable et responsables devant le peuple sur l'application des normes et la maximisation de la rentabilité du secteur public ainsi que la répartition équitable du revenu nationale, surveille le gouvernement en le poussant à publier le bilan d'action en fin de mission. D'où la divergence d'intérêts qui est essentiellement à l'origine de la relation.

b)-l'asymétrie de l'information.

Dans cette hypothèse le propriétaire représenter par le parlement à travers le processus constitutionnel va mettre un système qui poussera le dirigeant à dévoiler toute l'information, c'est le cas des conseils de surveillance et des directoires dans les firmes publiques ou le cas des comités du contrôle et de vérification parlementaires.

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Autrement, le dirigeant représenter par des cadres supérieurs et des ministres, appartenant à des parti politiques, dans la plupart des cas, cherchent à gagner des surfaces politiques devant l'opinion public et au détriment des autres concurrents, cherchera à garder l'information ou à ne pas la divulguer dans son intégrité de façon à conserver le pouvoir décisionnel à travers la communication des rapports non fiables à l'opinion public et au chef d'Etat.

c)-le contrat entre dirigeant et propriétaire.

Le contrat entre le dirigeant et le propriétaire comme troisième condition de la relation d'agence ne se manifeste pas expressément et physiquement, mais tacitement dans la mesure où la constitution organise le pouvoir entre les parties intervenantes dans le secteur public, et les oblige à opérer dans le cadre réglementaire et la référence constitutionnelle.

Par conséquent, la réalisation de ces dernières trois conditions affirme cette relation d'agence qui a tendance à engendrer des coûts dits coûts d'agence d'où la nécessité à faire appel à une troisième instance de contrôle externe dite de refuge pour réduire ces coûts d'agence et trancher indirectement dans les différent entre le gouvernement et le parlement.

La problématique de la demande du contrôle externe de la cour des comptes s'inscrit au cœur de la relation d'agence, née du nécessaire séparation entre pouvoir exécutif et pouvoir législatif dans le cadre de la gestion des organisations publiques. Bien qu'il s'agisse aujourd'hui d'une activité réglementée par la constitution et la loi.

Après avoir présenter le contrôle public en tant que concept, les intervenants dans la gestion des affaires publiques, l'instance chargée du contrôle et de vérification -cour des comptes- et la relation qui s'instaure entre eux, on va se servir du dernier rapport réalisé par cette instance adressé au parlement et qui critique le fonctionnement de certains secteur géré par le gouvernement pour concrétiser la procédure du contrôle public: le cas concerne le contrôle du complexe hospitalier universitaire ibnou-rochd et que à travers lequel la cour des comptes soulignée quelque anomalies concernant la situation générale de l'hôpital en traçant des recommandations pour les y remédier.

SECTION2: CAS DE CONTROLE PUBLIC.

Extrait du dernier rapport réalisé par la cour des comptes lors de son contrôle à certains d'organismes publics, partie consacrée au Centre hospitalier Ibnou Rochd (CHIR).

Le Centre hospitalier Ibn Rochd (CHIR) a été érigé en établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière par la loi n° 37-80 du 15 janvier 1983 relative aux centres hospitaliers telle qu’elle a été modifiée et complétée. Il est soumis à la tutelle administrative du ministère de la Santé. En vertu du décret n° 2-86-74 du 5 juillet 1988, pris pour l’application de la loi susvisée, le Centre est administré par un conseil d’administration, assisté d’un conseil de gestion et d’un directeur.

A- OBSERVATIONS ET RECOMMANDATIONS DE LA COUR DES COMPTES.

Le contrôle de la gestion de cet établissement par la Cour des comptes a débouché sur les observations suivantes :

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a)- activités et performances Baisse d’activité

Malgré l’augmentation du budget du Centre hospitalier Ibnou Rochd durant la période de 2003 à 2005, suite à la conclusion du contrat plan 2003 / 2004, ceci n’a pas conduit à l’amélioration des performances escomptées au niveau des différentes prestations hospitalières. En effet, son activité a connu une chute anormale en 2005 par rapport à 2004, comme le montre l’évolution des indicateurs ci-dessous :

• Les admissions ont régressé de 63.670 à 59.699, soit une baisse de 6% ;

• Le nombre d’opérations chirurgicales est passé de 26.882 à 22.692, soit une baisse de 16%

• Le nombre d’accouchements a baissé de 8.661 à 8.355, soit moins de 4 % ;

Faible productivité des structures de soins En prenant en considération l’effectif de 64 chirurgiens en exercice, cela correspond à moins d’un acte chirurgical par médecin et par semaine. La faible productivité est frappante au sein de plusieurs services hospitaliers notamment les services d’oncologie, de chirurgie viscérale (Aile I), de chirurgie viscérale (Aile III) et de traumatologie orthopédie (Aile IV).

Baisse continue de la capacité litière du CHIR La capacité litière est également en baisse continue. Elle est passée de 2.224 lits en 1989, date de création du Centre, à 1.452 lits à fin de 2005, soit une baisse de 34% (correspondant à 772 lits supprimés).

Il est recommandé au CHIR d’optimiser l’utilisation de ses ressources humaines et d’améliorer sa capacité litière.

Insuffisance du personnel para- médical Il ressort de l’analyse de l’effectif du personnel médical disponible par rapport à la capacité litière au niveau de chaque service que la majorité des services hospitaliers souffrent d’un besoin pressant en personnel et particulièrement en personnel paramédical. Selon la norme établie par le Ministère de la Santé, chaque Centre hospitalier devrait disposer d’un infirmier pour trois lits.

Il est recommandé de doter le Centre en personnel paramédical suffisant.

b)- gestion financière

La gestion financière du CHIR se caractérise par un manque de rigueur en ce qui concerne l’identification des besoins et l’établissement des prévisions budgétaires, des modifications budgétaires fréquentes (budget primaire, budget modificatif et budget définitif) et un nombre important de virement des crédits. Les restes à mandater s’élevant à 180.800.262,51 DH sont détaillés comme suit :

Le premier tableau représente le matériel et dépenses diverses tant que le deuxième représente l'investissement. Le I : Matériel et dépenses diverses

Exercice Montant Exercice Montant

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1997/98 23.461,20 2003 2 887.989,17

1998/99 4.543,00 2004 13.346.108,06

2ème semestre 2000 17.571,86 2005 60.893.383,01

2001 49.756,58 S/Total 77.606.920,56

: Investissement

Exercice Montant Exercice Montant

1995 276.380,66 2002 612.188,58

1999/2000 24.265,96 2003 9.886.491,81

2ème semestre 2000 271.720,45 2004 7.780.410,36

2001 70.146,24 2005 84.271.737,89

S / Total 103.193.341,95

• Les restes à recouvrer ont atteint au 31 décembre 2005 un total de 220.339.915,66 DH détaillés comme suit :

- CNOPS : 17.908.577,16 DH ;

- Autres organismes de prévoyance sociale : 5.355.852,85 DH ;

- Assurances : 989.987,95 DH ;

- Particuliers : 196.084.797,69 DH.

Ces restes à recouvrer gonflent les ressources du budget.

• Par ailleurs, et sans base légale, le CHIR impose aux indigents différentes «contributions» (à titre d’exemple : 200 DH pour l’hospitalisation et 50% du tarif de base pour les analyses et la radiologie).

La Cour recommande aux autorités de tutelle de définir les bases juridiques pour la perception des recettes propres du CHIR.

c) - système d’information

Les divers projets d’informatisation du CHIR ont été retracés dans un schéma directeur informatique. L’examen de la réalisation de ces projets a donné lieu aux observations suivantes :

• L’apport du Cabinet chargé de «l’assistance à la maîtrise d’ouvrage » est faible dans la mesure où certaines prestations ont été réalisées par le service informatique de l’administration d’une part et d’autre part, seule une personne a été affectée au lieu des 10 prévues ;

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• Une acquisition massive d’ordinateurs en l’absence des solutions informatiques prévues.

La Cour recommande d’activer la réalisation des divers projets informatiques et d’accentuer la sécurité du Système d’information.

d)- hygiène hospitalière

Le Centre a signé avec l’Etat un contrat plan pour les années 2003 / 2004 dans lequel il s’est engagé à mettre en place un schéma directeur d’hygiène hospitalière (procédures, normes, actions) et à confier à des consultants indépendants l’audit du programme d’hygiène hospitalière et les mesures de protection de l’environnement. De multiples insuffisances en hygiène hospitalière ont été relevées au niveau des services hospitaliers. Il s’agit principalement de l’absence de matériel spécifique au nettoyage du matériel de chirurgie, normalisation du processus de stérilisation du matériel, Protection des lieux de désinfection.

La Cour recommande de veiller à une application rigoureuse de l’hygiène hospitalière.

e)- activités externalités

Le CHIR a procédé à l’externalisation de plusieurs activités par recours à des marchés de service. Il s’agit de l'alimentation des malades et du personnel de garde, collecte et traitement des déchets hospitaliers, blanchissement du linge, sécurité et gardiennage, nettoyage des locaux, jardinage et balayage des trottoirs et abords extérieurs.

L’examen des conditions de passation et d’exécution de ces marchés a révélé plusieurs problèmes liés notamment à l’insuffisance des références techniques des titulaires des marchés, au non respect des cahiers de charges et au manque de contrôle exercé par le CHIR sur les prestations.

La Cour recommande de veiller à la rigueur en matière d’externalisation des services et à l’application scrupuleuse des clauses des marchés conclus.

f)-gestion du matériel medico-technique

Matériel défaillant à l’acquisition Un scanner acquis, pour l’hôpital 20 août 1953, dans le cadre du marché n°184/03, pour une valeur de 7.200.000 DH, est tombé en panne dès les premiers jours de son installation (sept rapports de pannes signalés dans le premier semestre de son utilisation).

Il convient de signaler que le CHIR n’a pas appliqué les clauses de garantie et a procédé au précompte d’une pénalité de retard de 1.440.000 DH, bien que la livraison a eu lieu dans les délais. Par ailleurs, l’acquisition de 52 fauteuils dentaires pour un montant total de 6.637.800,00 DH est une opération qui a porté sur un matériel de mauvaise qualité et non adapté aux missions dévolues aux centres hospitaliers universitaires en matière de production de soins et de formation et ce, malgré les 11 réserves formulées par la commission chargée de la réception de ce matériel en date du 5 avril 2005.

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Matériel neuf non utilisé Un bronchoscope souple, inventorié sous le n°1300645 et acquis depuis le 3 avril 2004 au prix de 510.579,00 DH au profit du service pédiatrie1, n’a jamais été utilisé pour des raisons qui demeurent imprécises.

Affectation de matériel non conforme aux besoins Le matériel acquis pour certains services ne répond pas à leurs besoins. C’est le cas, par exemple, des minis autoclaves jugés trop petits par rapport aux dimensions des boîtes de stérilisation utilisées par le service de traumatologie.

Vétusté de certains matériels Le service d’oncologie utilise quatre appareils vétustes : genre curietrons, sources CESIUM dont trois ont été acquis depuis 1985. Or, ce type d’appareils présente, selon les spécialistes, un réel danger pour la santé des patients. Plusieurs pays ont abandonné l’utilisation de ce type de matériel en matière d’oncologie. De plus, les pièces de rechange les concernant ne sont plus disponibles sur le marché.

Retard important en matière de réparation du matériel médico -technique La Cour a constaté que la quasi-totalité des services hospitaliers souffrent du retard dans la réparation du matériel en panne (plus de cinq mois en moyenne). Ce retard qui entrave le fonctionnement normal des services hospitaliers est dû aux défaillances de la maintenance interne (insuffisance de techniciens, défaut de formation continue, absence de pièces de rechange et inadéquation des locaux).

Manque de matériel Plusieurs services manquent du matériel nécessaire pour prodiguer des soins. C’est le cas du service de chirurgie cardio-vasculaire où le fléchissement de l’activité en 2005 pourrait être attribué à la vétusté du matériel, le manque de certains équipements essentiels (défibrillateur, échangeur thermique, etc.) et l’absence de tables opératoires.

Au niveau de la maternité, le nombre de lits pour bébés est très insuffisant. A titre d’exemple, le service gynéco dispose de huit lits pour bébés et 32 lits pour mamans. Les mamans se voient obligées de partager leurs lits avec leurs bébés, ce qui expose ces derniers au risque d’asphyxie et prive les mères du repos nécessaire.

Ainsi, la Cour des comptes recommande au CHIR de prendre soin du matériel médico- technique et de veiller à sa maintenance pour assurer un minimum de confort aux patients.

g)-Accueil A L’hôpital

Des agents de gardiennage non qualifiés pour orienter les malades ou les renseigner, assurent l’accueil à l’entrée principale de l’hôpital.

Prise en charge des patients• Mauvais état des boxes d’accouchement

• Taux de mortalité élevé aux urgences de l’hôpital Ibnou Rochd

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• Sous-exploitation des blocs opératoires

• Des blocs opératoires fermés pendant un mois

• Indisponibilité de certaines analyses dans les laboratoires

• Défaillances du système de sécurisation du circuit prélèvements / résultats se rapportant aux analyses médicales

• Des salles d’hospitalisation surchargées

h)-gestion des produits pharmaceutiques

Utilisation de médicaments périmés C’est le cas du HALOPERIDOL, périmé depuis le 1er septembre 2006, mais qui continue à être administré aux malades le 11 octobre 2006.

Absence de traçabilité pour la consommation des médicaments L’utilisation des médicaments au niveau des services hospitaliers n’est pas totalement maîtrisée. Aucun registre permettant d’identifier les malades bénéficiaires n’est tenu.

Rupture du stock de médicaments pour certains services La comparaison de la liste des médicaments vitaux établie par la division des urgences du ministère de la Santé avec celle du service d’accueil des urgences (SAU) a permis de relever l’absence d’une partie non négligeable de ces médicaments. En plus, ce service est parfois confronté à des ruptures de stock.

Absence ou inadéquation de locaux de stockage des médicaments Au niveau des services de psychiatrie, de cardiologie, d’accueil des urgences et de médecine interne, les locaux de stockage des médicaments sont inexistants, ou, lorsqu’ils existent, ils sont inadaptés.

i)-patrimoine immobilier et les systèmes réseau

Patrimoine immobilier

Le patrimoine immobilier du CHIR est très important et couvre une superficie totale de 438.700 m².

• Construction de logements sans autorisation

Sur les 74 logements situés dans l’enceinte du centre hospitalier, 33 logements ont été construits sans autorisation des autorités compétentes.

Il est recommandé au CHIR d’apurer cette situation pour permettre, éventuellement, son extension et augmenter sa capacité d’accueil.

• Occupation illégale de logements

Sur les 74 logements situés dans l’enceinte du centre hospitalier, quatre sont occupés sans titre ni décision d’attribution et 59 autres sont occupés par des personnes n’exerçant plus de fonction au CHU (déchargés, mutés, décédés, retraités, etc.).

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Il est recommandé au CHIR de prendre les mesures appropriées pour évacuer les logements illégalement occupés.

• Occupation illégale de locaux administratifs

Des syndicats occupent certains locaux administratifs qu’ils exploitent pour l’exercice d’activités commerciales (restauration, kiosque, photocopie, téléboutique, etc.).

Il est recommandé au CHIR de mettre fin à cette situation.

• Location irrégulière des biens affectés à l’association des oeuvres sociales

Les buvettes exploitées par l’Association des oeuvres sociales du CHIR (buvette de la direction générale, buvette du CCP (P28), buvette de la maternité et le kiosque situé au SAU) sont louées sans respect des principes de la concurrence et de la transparence.

Il est recommandé au CHIR de respecter les principes de la concurrence et de la transparence en matière de location de ses locaux.

Travaux d’aménagement• Retard dans l’exécution des travaux

L’exécution des marchés de travaux d’aménagement accuse des retards importants qui varient d’un à sept ans.

• Détérioration des locaux par manque d’entretien de la tuyauterie et des installations sanitaires

C’est le cas par exemple du service des maladies infectieuses, dont l’état vétuste contraste avec le qualificatif du centre de référence qui lui est souvent attribué. La détérioration qui touche en particulier la plomberie, les équipements sanitaires et électriques perturbe énormément le fonctionnement de ce service.

Dépenses excessives en électricité, eau et téléphone Les frais d’eau et d’électricité atteignent en moyenne 10 millions DH par an. Les logements de fonction et les locaux commerciaux sont branchés aux réseaux d’eau et d’électricité du centre hospitalier. En ce qui concerne les dépenses relatives au téléphone, la consommation annuelle s’élève à 1,1 million DH.

La Cour recommande de rationaliser les dépenses relatives à la consommation d’eau, d’électricité et du téléphone notamment par l’installation des compteurs individuels pour les logements de fonction.

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CONCLUSION

La haute juridiction financière est sortie pour l'occasion de son silence et de son rôle classique (l'évaluation de la gestion des administrations et organismes publics) marqué par une certaine passivité envers les dérapages que connaît le secteur public et le gaspillage de l'argent des contribuables. Elle a réalisé une analyse fouillée, à la fois politique et sociologique, de l'activité de certains organismes publics, des difficultés rencontrées et des solutions avancées tant en termes de régularité que d'efficacité. Elle s'est aussi intéressée aux réformes en cours et adresse de multiples recommandations, dans un rapport qu'elle devait rendre public dernièrement, elle met en cause l'absence de réflexion, le travail des différents gouvernements et les organismes publics chargés de les mettre en œuvre, et adresse une sévère critique des gouvernements successifs et constate une "situation de crise".

La cour des comptes consciente du rôle qui lui incombe en tant que institution constitutionnelle chargé du contrôle supérieur des finances publiques, compte accroître la participation et la promotion de la culture de la transparence et de l'obligation de rendre en compte au niveau de la gestion publiques.

Elle vise aussi le renforcement de ses capacités pour emplir de manière efficace et efficiente ses missions et assurer une base solide aux cours régionales des comptes pour contribuer à l'amélioration de la qualité de la gestion locale et cela à travers les missions de contrôle et de conseil dévolues à ces juridictions.

L'efficacité de ses interventions réside dans la capacité d'anticiper les évolution de notre environnement juridique, institutionnel, économique technologique, notamment pour:

Mieux s'adapter à un environnement en évolution constante et rapide; Renforcer le savoir faire et les compétences des magistrats, notamment pour la mise

en place des nouvelles dispositions du code des juridictions financières marocain; Favoriser le travail d'équipe d'ensembles des compétences de la cour des comptes et

entre toutes les composantes de ses structures (chambres, parquets, greffe services administratifs);

Développer des rapports de collaboration, d'échange et d'information avec le monde extérieur de la cour: les dirigeants et gestionnaires des entreprises et administrions publiques, les autres instances de contrôle de l'usage de l'utilisation des deniers publics et leur gestion, le monde universitaire et ses réseaux de recherche, les spécialistes du monde de la finance de la gestion de la comptabilité et d'audit…;

Développer sa stratégie de programmation en maîtrisant les outils d'investigation et de pilotage en fin d'identifier les enjeux de l'action publique de les soulever et d'y remédier pertinemment en terme de coût et de temps.

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Renforcer son ouverture sur les activités internationales par le développement des efforts déjà entrepris au sein de l'ONTOSAI, et concentrer les efforts vers des institutions spécialisées pour sceller un partenariat solide qui lui permettant à cette institution d'atteindre les objectifs qui lui sont assignés.

BIBLIOGRAPHIE