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Financement des associa-ons : Quelles nouvelles pistes pour pallier
la baisse des subven-ons ?
Bérengère SCHAAL
Expert-‐Comptable-‐ Commissaire aux Comptes – GVA -‐ ARCCA/Différence
Olivier LACHKAR Expert-‐Comptable -‐Commissaire aux Comptes -‐
CREATIS/Différence
Atelier A 25
Introduc-on
• L’enquête publiée le 16 janvier 2012 par France AcKve et la Conférence Permanente des CoordinaKons AssociaKves (CPCA) confirme l’inquiétude des associaKons sur l’évoluKon de leurs financements publics.
• Entre 2009 et 2010, 69% des associaKons interrogées ont vu leurs financements publics diminuer.
• CeWe diminuKon se traduit par une sérieuse alerte pour le monde associaKf qui, pour la première fois enregistre une baisse de l’emploi salarié fin 2010 qui s’est poursuivie en 2011 et 2012.
• Origine des financements publics et privés dans les budgets associaKfs selon enquête CNRS « le paysage associa6f français 2013 »
A PARTIR DE CE CONSTAT, 3 AXES DE REFLEXION POUR PALLIER LA BAISSE DES SUBVENTIONS
1. ASSOCIATIONS ET NOUVEAUX FINANCEMENTS PUBLICS
La programma6on des fonds structurels 2014-‐2020 2. PANORAMA DES PRATIQUES INNOVANTES
Les nouvelles opéra6ons évènemen6elles et les nouveaux partenariats,
3. A LA CONQUETE DE NOUVEAUX DONATEURS Fundraising, une discipline en plein essor
1. ASSOCIATION ET NOUVEAU FINANCEMENT PUBLIC
La Programma-on des fonds structurels 2014-‐2020
Une nouvelle opportunité de financement….
• Les projets de règlements des fonds structurels pour la période 2014-‐2020 laissent envisager une nouvelle programmaKon favorable aux associaKons.
• Les opportunités de financement seront certaines, mais malgré les mesures de simplificaKon annoncées, une préparaKon spécifique des acteurs associaKfs restera nécessaire.
• Les fonds structurels sont 2 sources de financement de l’Union Européenne :
- Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et du
- Fonds Social Européen (FSE)
• Améliorer l’aWracKvité des territoires en développant leur accessibilité (nouvelles techno) et en favorisant le développement durable.
• Accompagne les mutaKons économiques en sKmulant les dépenses de R&D dans les PME.
• Contribue à renforcer la cohésion économique et sociale au sein de l’UE en corrigeant les déséquilibres régionaux.
FEDER : Fonds Européen de Développement Régional
Il peut financer par exemple :
• la mise en place d'une cellule de recherche et de développement au sein d’une entreprise,
• l’informaKsaKon et la numérisaKon des pièces d’un musée,
• la réhabilitaKon d’un ensemble immobilier,
• l’aménagement d’un espace naturel…
• souKent les acKons innovantes pour faciliter l’accès à l’emploi et pour améliorer la formaKon.
- adaptaKon des travailleurs et des entreprises - accès à l'emploi des demandeurs d'emploi, des
personnes inacKves, des femmes et des migrants ; - intégraKon sociale des personnes défavorisées et
luWe contre la discriminaKon sur le marché du travail ; - renforcement du capital humain par la réforme des
systèmes éducaKfs et mise en réseau des établissements d’enseignement.
Le FSE : Fonds Social Européen
• Instruments financiers de la poliKque de cohésion économique, sociale et territoriale de l’UE.
• 36% du budget de l’UE en 2012
• 2 Md€ à la France chaque année en 2007-‐2013
• Fin 2012 : env. 86 000 dossiers d’aides FEDER et FSE avaient déjà été programmés, les acteurs de la sphère associaKve mobilisant principalement le FSE.
• Devrait rester stable pour la France (14,5 Md€ entre 2014 et 2020) et visera toujours la réducKon des inégalités de développement entre régions et la cohésion sociale.
A quoi vont-‐ils servir demain ?
Les principaux axes de mobilisaKon des Fonds Européens • Adapter les travailleurs et les entreprises aux évoluKons
économiques ;
• Favoriser le retour et le mainKen dans l’emploi ;
• Intégrer les personnes défavorisées et luWer contre les discriminaKons dans l’emploi ;
• Améliorer le système d’éducaKon et de formaKon ;
• Promouvoir les partenariats et renforcer la capacité des services publics, des partenaires sociaux et des ONG en maKère d’accès au marché du travail.
Quand seront-‐ils mobilisables?
• Les négociaKons difficiles sur le budget de l’UE amènent à penser que l’objecKf du 1er janvier 2014 ne sera pas respecté.
• Il convient donc de prévoir un premier semestre 2014 difficile pour la mobilisaKon de ces fonds européens.
• Dans le contexte actuel de baisse des aides publiques, les fonds structurels européens devraient consKtuer une source de financement proporKonnellement de plus en plus importante pour nombre d’associaKons
Fonds européens : un accès facilité par le nouveau programme
• L’accès au financement européen sera amélioré.
• L’Economie Sociale et Solidaire sera désignée comme priorité d’invesKssement dans le FSE
• Une ligne spécifique de financement sera introduite sur la pauvreté dans le FEDER,
• Une simplificaKon administraKve mise en place (accéléraKon des paiements, avance FSE pour les projets de moins de 100 k €, gesKon et modalités comptables simplifiées,
Fonds européens : des raisons de rester vigilant
• La concentraKon des aides qui limiteront les opportunités de financement sur les domaines jugés moins prioritaires
• Le mainKen de guichet mulKple • Les niveaux et le nombre des contrôles globalement
inchangés
• La dématérialisaKon imposée à toute les étapes de la procédure
Fonds européens : des raisons de rester vigilant
• Les délais de paiement des aides qui risquent d’être encore allongés
• La conciliaKon d’un coût de projet simplifié avec l’exigence de suivi de coût réel.
Pour en savoir plus
• Consulter la brochure FSE sur le site
• www.europe-‐en-‐france.gouv.fr
• www.avise.org
2. PANORAMA DES PRATIQUES INNOVANTES
Contexte
• Face à la baisse sensible des fonds alloués par les organismes publics, les associaKons et les fondaKons doivent diversifier leurs financements.
• D’où l’ouverture de la collecte de fonds auprès des parKculiers et des entreprises à de nouvelles grandes causes, une professionnalisaKon du secteur et des innovaKons dans les techniques de collecte uKlisées.
• Ces innovaKons permeWent de baisser les coûts tout en renouvelant et en rajeunissant le public donateur.
Contexte
• Les techniques classiques de collecte ont montré certaines limites.
• Les dons collectés restent insuffisants au regard des besoins. Le nb de donateurs n’augmente pas tandis que le nombre d’acteurs se tournant vers la générosité privée pour financer leurs acKons est croissant.
• Les organismes de collecte innovent et uKlisent d’autres modes de collecte qui peuvent être regroupés en 2 catégories :
1) Les nouvelles opéraKons évènemenKelles 2) Les nouveaux partenariats
Les nouvelles opéra-ons évènemen-elles
• La vente aux enchères : vente volontaire de meubles, ceux-‐ci étant aWribués au plus offrant.
• Si l’opéraKon bénéficie à une structure d’intérêt général au sens fiscal, celle-‐ci peut procurer des avantages fiscaux.
• AWenKon le donateur n’est pas l’acheteur, le donateur est le parKculier ou l’entreprise qui a donné le bien.
Les nouvelles opéra-ons évènemen-elles
Plusieurs montages peuvent être envisagés : • organiser la vente aux enchères ou la confier à l’OSBL : il effectue un don à due concurrence du montant obtenu lors de la vente => le donateur devra déclarer au Ktre de ses revenus le produit de la vente et bénéficiera d’un reçu fiscal à hauteur de 66% du montant de la somme abandonnée. • Le bien est donné à l’OSBL en amont de la vente : il s’agit alors d’un don en nature => quid de la valorisaKon du don ? • Soit le bien est déconnecté de toute vente => valeur du bien au jour du don • Soit le bien est donné pour être intégré dans la vente aux enchères => valeur = prix de vente obtenu à l’issue de l’opéraKon.
Les nouvelles opéra-ons évènemen-elles
La micro collecte • Le don par SMS est par principe interdit mais a bien
eu lieu en praKque (dans le cadre du Tsunami). Il nécessite la parKcipaKon des grands opérateurs téléphoniques car c’est eux qui prélèvent sur les factures les promesses de dons. CeWe technique induit des problémaKques : TVA, exhausKvité et émission des reçus fiscaux,
Les nouvelles opéra-ons évènemen-elles
Le prélèvement à la source • CeWe technique consiste à meWre en place avec
l’accord de l’entreprise et de ses salariés un prélèvement sur le salaire net perçu.
• L’entreprise a la possibilité de compléter le don réalisé par le salarié. Les salariés choisissent librement le montant et l’organisme desKnataire
Les nouveaux partenariats
• Les nouvelles techniques de collectes s’appuient également sur des partenariats renouvelés avec les entreprises. 3 techniques peuvent être citées :
• Les produits financiers solidaires
• Le produit-‐partage
• Les programmes de fidélité
Les produits financiers solidaires
• Il est possible pour les épargnants d’invesKr dans des acKons de sociétés à capital risque ou de sociétés coopéraKves qui placent leurs fonds dans des projets solidaires (développement de l’emploi, rénovaKon de l’habitat).
• Ces produits financiers bénéficient le plus souvent d’un label accordé par des associaKons agréées et permeWent à certaines enKtés de renforcer leurs fonds propres sans avoir à verser de rémunéraKons comparables à celles exigées dans des condiKons de marché.
Les produits financiers solidaires
Cinq exemples de produits financiers solidaires
• Livret d'Epargne pour les Autres
CIC : vous vous engagez à verser sous forme de don 50, 75 ou 100 % des intérêts à l’une des six associaKons partenaires.
• FCP Obli Etheis
BNP Paribas : vous parKciper à financer à hauteur de 5 à 10% du capital engagé un fonds dédié à la micro-‐finance.
Les produits financiers solidaires
• Ac-ons dans le capital d'Habitats Solidaires SCIC Habitats Solidaires : vous aidez Habitats Solidaires à poursuivre son acKon pour la réinserKon des familles franciliennes en difficulté via le logement.
• Livret Codévair
Crédit CoopéraKf : vous vous assurez que 100% de votre argent seront uKlisés pour accorder des prêts à des taux intéressants à des parKculiers porteurs de projets respectueux de l’environnement.
Les produits financiers solidaires
• FCPE Decisiel Responsable Ac-ons 70 Solidaire La Banque Postale : 5 à 10% du capital de ce fonds est invesK dans l’achat de parts de la Société d’InvesKssement France AcKve (SIFA), qui finance des entreprises solidaires.
Le produit-‐partage • Une entreprise s’engage à reverser à un OSBL une par-e
du prix des ventes de biens ou de services qu’elle commercialise
• de plus en plus u-lisé par les associa-ons et les fonda-ons.
• Aucun texte juridique ou fiscal
• Des recommanda-ons de l’ARPP
• La rédacKon d’une convenKon est préconisée
Le produit-‐partage Qualifica-on de l’opéra-on: • Mécénat : absence de contrepar-e significa-ve
• Parrainage : intérêt direct de l’entreprise
Parrainage si :
• Intérêt/contrepar-e directe
• Corréla-on versements aux œuvres et croissance du chiffre d’affaires
• % du prix de vente reversé à l’organisme bénéficiaire.
• produit partage est une opéra-on par laquelle une entreprise s’engage à reverser à un OSBL
Le produit-‐partage
Conséquence de la qualifica-on en opéra-on de parrainage pour l’organisme bénéficiaire :
• Les versements sont assimilés à des recedes publicitaires et assujees aux impôts commerciaux
• En cas de doute, il est recommandé d’effectuer une démarche de rescrit fiscal
Les programmes de fidélité
Ce type d’opéra-ons peut prendre des formes diverses. Il tend à se développer auprès des entreprises de la grande distribu-on qui émedent des cartes de fidélité. Dans le cadre de ce mécanisme, les clients de ces entreprises ob-ennent des points de fidélité supplémentaires à chaque fois qu’ils réalisent un don pour une associa-on carita-ve.
Les programmes de fidélité
Inversement et pour exemple, les Magasins U souKennent AcKon contre la Faim dans son combat quoKdien contre la faim en proposant à leurs clients de reverser tout ou parKe de leurs Points Fidélité à l’associaKon.
Chaque année, l’enseigne remet à l’associaKon un chèque correspondant à la totalité des points de fidélité. En décembre, les magasins abondent les points donnés par les clients.
3. A LA CONQUETE DE NOUVEAUX DONATEURS • Fundraising,une discipline en plein essor
Le fundraising c’est quoi ?
• Un processus de sollicitaKon et de collecte financière sous forme de dons de parKculiers, d’entreprises, de fondaKons ou d’organismes gouvernementaux.
• L’objecKf est de mobiliser des ressources privées au service d’organisaKons et de causes d’intérêts général.
3 Clés pour réussir
• Etablir une stratégie sur le Long Terme
-‐ Définir votre projet -‐ MoKver les donateurs
• Inves-r
-‐ La clé = Ressources humaines • Agir -‐ IdenKfier vos donateurs -‐ MeWre en place la stratégie
Stratégie à Long Terme Définir votre projet
Missions
Valeurs
ObjecKfs généraux
Stratégies
Plans d’acKon
ObjecKfs/Indicateurs/AcKons/Contrôle
Vision
Exemple : « que dans le monde chaque femme et
chaque homme puisse vivre dignement dans le respect de ses droits fondamentaux »
CCFD
• Qui êtes-‐vous ? Que faites-‐vous ? • Pourquoi c’est important ? Pourquoi c’est urgent ? • En quoi êtes-‐vous les mieux placés pour répondre au
besoin ? • Quelles sont vos garanKes ? • En quoi êtes-‐vous différents des autres ? Qu’apportez-‐
vous de plus/mieux ? Pourquoi-‐vous ? • Pourquoi avez-‐vous besoin de moi ? Que me
proposez-‐vous concrètement ? • Quel en sera l’impact ? Quels seront mes bénéfices ? • Comment passer à l’acKon ?
Construisez votre discours donateurs
Nécessité d’inves-r pour collecter
• La clé = RH -‐ Qui s’empare du projet
-‐ Bénévolat souvent insuffisant
• Un mé-er qui s’apprend
-‐ Se former pour éviter les erreurs et perte de temps
• Recruter
-‐ Est-‐on prêt ?
-‐ Quel profil ? En foncKon de quelle stratégie ?
• Se faire accompagner en externe -‐ Une opKon pour démarrer et monter en compétences
Passer à l’ac-on -‐ le cercle stratégique de la collecte Connaître Analyser
Contrôler Evaluer
Capitaliser
Collecter
Construire son plan de collecte
Fixer ses objecKfs
Etablir son « busines model »
IdenKfier ses cibles
Construire son discours
Construire son offre
Iden-fier votre cible
Capacité à
donner
Degré de proximité /
d’accessibilité
Intérêt pour mon acKon
Cœur de cible
A chacun sa propre stratégie
10 %
20 %
70 %
70 %
20 %
10%
Pyramide des donateurs
Pyramide des dons
• De toute évidence, les grands donateurs demeurent peu sollicités en France. Il s’agit d’une populaKon exigeante avec un fort pouvoir d’influence qui impose que les associaKons soient au fait de leurs fondamentaux (vision, missions, valeurs, projets, impacts aWendus). Telle est la condiKon indispensable pour instaurer une relaKon sereine et vertueuse avec ces bienfaiteurs, dans un esprit de co-‐contrucKon et sans craindre le dévoiement des projets.
• Une perspecKve : les PME • Les PME Françaises représentent également un
potenKel. Le mécénat des entreprises est esKmé en France à 490 M€ en 2011.
• Ce sont les entreprises de taille moyenne, soucieuses de donner du sens à leur acKon qui présentent certainement les meilleures perspecKves. Souvent très ancrées dans leur territoire, ces PME sont sensibles aux démarches des associaKons locales ou celles d’antennes d’ONG naKonales bien implantées en région.
Conclusion
• L’appui des pouvoirs publics peut aussi se faire « en nature »: mise à disposiKon de salles, prêt de matériel, appui logisKque, etc….
• Ce potenKel semble d’une part, peu mobilisé par les associaKons et d’autre part peu valorisé,
• Ce manque de valorisaKon se constate également au niveau des bénévoles qui sont rarement « comptabilisés » comme ressource humaine.
• Les pouvoirs publics « apportent moins » mais par contre, exigent plus en terme de reporKng.
• La mobilisaKon du mécénat privé est un exercice long et difficile en raison d’une concurrence accrue entre associaKons présentes sur un même secteur d’une part, et entre secteurs d’acKvité, d’autre part.
Conclusion
• Le contexte est difficile pour les associaKons qui bénéficient d’emplois aidés, car leur modèle économique n’est pas toujours en mesure d’assurer la pérennité de ces emplois.
Conclusion
• Enfin, quelques quesKons-‐réponses
• Des partenariats entre associa-ons, ont-‐ils été constatés ?
La quesKon, se réfère entre autres, aux stratégies de mutualisaKon entre associaKons
Il n’existe pas de données précises sur ce sujet.
De fortes résistances existent.
Conclusion
• Pour une associa-on « vulnérable », quelles sont les solu-ons pérennes existantes ?
Il s’agira d’essayer de renforcer les fonds propres de l’AssociaKon, ainsi que ses réserves. Pour cela des ouKls existent mais sont peu uKlisés nous constatons chez les associaKons, un frein culturel au recours à l’emprunt. De même, les associaKons devraient pouvoir consKtuer des réserves, ce qu’elles hésitent à faire, pensant à tort que ces réserves sont incompaKbles avec leur gesKon désintéressée.
Conclusion
Pour Informa-on
www.associaKonfondaKonconseil.com
Stand « Différence » n°141