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FLEXICURITÉ Flexibilité du marché du travail et sécurité socioéconomique dans une perspective du parcours de vie Paul Bernard et Anouk Lebel Département de sociologie Université de Montréal Discussions sur les politiques de RHDCC sous le thème « L’approche des parcours de vie comme optique pour les politiques » Ottawa, le 30 janvier 2009

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FLEXICURITÉFlexibilité du marché du travail et

sécurité socioéconomique dans une perspective du parcours de vie

Paul Bernard et Anouk LebelDépartement de sociologie

Université de Montréal

Discussions sur les politiques de RHDCC sous le thème

« L’approche des parcours de vie comme optique pour les politiques »Ottawa, le 30 janvier 2009

La recherche et l’enjeu stratégique

Les pressions occasionnées par la mondialisation et les changements technologiques augmentent le niveau de flexibilité requis sur le marché du travail

Un emploi standard ne peut désormais plus être le fondement de la sécuritésocioéconomique des travailleurs et de leur famille

La recherche et l’enjeu stratégique

De plus, les changements familiaux (présence des deux parents sur le marché du travail, instabilité des relations, etc.) augmentent le besoin de flexibilité des travailleurs

Le modèle familial traditionnel « homme au travail et femme au foyer »ne peut plus constituer le fondement de la conciliation des exigences du marchédu travail et des responsabilités familiales

La recherche et l’enjeu stratégiqueEst-ce que cela signifie que la flexibilité peut seulement être obtenue aux dépens de la sécuritésocioéconomique?

Flexibilité Sécurité

Flexicurité?

La flexicurité peut-elle offrir une « troisième voie »intéressante?

La recherche et l’enjeu stratégiqueNotre recherche compare systématiquement les réponses de la majorité des pays de l’OCDE.Elle est axée sur la capacité de ces pays d’inventer de nouvelles façons de concilier les objectifs inséparables de flexibilité et de sécurité.

Les politiques d’activation sont des investissements sociaux

Compétitivitééconomique

Ces nouvelles façons de faire supposent, dans un nombre croissant de pays, l’intégration des politiques sociales et des politiques d’emploi

Politiques d’activation

Qu’est-ce que la flexicurité?

Il s’agit d’un mot-valise, c’est-à-dire qu’il est composé d’une partie du mot flexibilité et d’une partie du mot sécurité.Un quasi-concept : une notion hybride que les décideurs nous proposent de plus en plus d’utiliser pour, simultanément,

détecteret forger

un consensus possible sur une vision systématique de la réalité (un nouveau « scénario » à l’égard du parcours de vie)

Qu’est-ce que la flexicurité?

une invention néerlandaise de la fin du 20e sièclequi vise à corriger un déséquilibre entre les travailleurs réguliers et les travailleurs atypiqueset à accroître la participation des groupes « marginaux »sur le marché du travailen encourageant la création de droits et de prestations en emploi pour les emplois atypiques (emplois temporaires, travail à temps partiel, etc.)

Qu’est-ce que la flexicurité?

Une expérience sociale danoise de la fin du 20e siècletrès différente de l’expérience néerlandaisefondée sur les consensus corporatistes de longue datecomposée de trois éléments (le « triangle d’or » de Madsen)

protection limitée de l’emploi (niveau semblable à celui des pays anglo-saxons, comme le montre l’indicateur de la législation sur la protection de l’emploi de l’OCDE)

0,70,8

11,1

1,2

1,51,6

1,8

2,22,3

2,42,5

2,6 2,62,7

2,8

33,1

3,5

3,7

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

4,0

USA NZ

R.-U.

CAN IRL

AUSTR

SUI

DAN FIN

P.-B.

AUT

BEL

ALL SUE

NOR

FRA

ESP ITA

GRE

PORIndicateur de la législation sur la protection de l’emploi, OCDE, fin des années 90

USA = É.-U.

Qu’est-ce que la flexicurité?Une expérience sociale danoise de la fin du 20e siècletrès différente de l’expérience néerlandaisefondée sur les consensus corporatistes de longue datecomposée de trois éléments (le « triangle d’or » de Madsen)

protection en emploi limitée (niveau semblable à celui des pays anglo-saxons, comme le montre l’indicateur de la législation sur la protection de l’emploi de l’OCDE)protection du revenu généreuse pour les personnes sans emploi, qui diminue très graduellement au fil du tempspolitiques actives sur le marché du travail

Qu’est-ce que la flexicurité?Au-delà de ces expériences sociétales particulières, la flexicuritéreprésente, comme il a été expliqué précédemment, un défi inévitable pour toutes les sociétés industrialisées :

pour concilier les objectifs inséparables de flexibilité du marché du travail ainsi que de flexibilité et de sécurité socioéconomique pour les travailleurs et leur famille.

En vogue en Europe, malgré une certaine tendance à mettre l’accent sur la diminution de la protection de l’emploi, plutôt que sur le soutien au revenu et sur les mesures d’intervention (Barbier, 2005)Les expériences néerlandaise et danoise, tout comme d’autres, ne sont évidemment pas transposables directement dans notre société, oùl’histoire, les établissements et la culture diffèrent.Toutefois, ces expériences mettent au jour un éventail d’idées stratégiques qui peuvent s’avérer une source d’inspiration

Aperçu : concepts, constatations, leçons

Examiner les enjeux de flexibilité et de sécurité sous un nouvel angle : marchés du travail transitionnels et optique axée sur le cycle de vieL’éventail de politiques sociales et de politiques sur l’emploi dans les pays de l’OCDE : trois régimes de gestion des risques, et des cas hybridesRenseignements plus détaillés sur la situation au CanadaLeçons stratégiques pour le Canada

La flexicurité et la théorie des « marchés transitionnels du travail » (MTT)

Les MTT (Schmid et Gazier, 2002) s’inquiètent de la façon dont les institutions d’aide sociale, renouvelées, peuvent

• aider les travailleurs à faire face aux nouveaux risques pesant sur le marché du travail :

•sous-emploi•diminution des compétences et de l’employabilité•exclusion à long terme du marché du travail et besoin de l’aide sociale

• rendre les transitions payantes (de Gier et van den Berg, 2005) en formant de nouveaux ponts institutionnels entre les diverses étapes et les divers domaines

Source : Günther Schmid (1998) Transitional Labour Markets: A New European Employment Strategy

La flexicurité et la théorie des « marchés transitionnels du travail » (MTT)

Les MTT (Schmid et Gazier, 2002) s’inquiètent de la façon dont les institutions d’aide sociale, renouvelées, peuvent

• aider les travailleurs à faire face aux nouveaux risques pesant sur le marchédu travail

•sous-emploi•diminution des compétences et de l’employabilité•exclusion à long terme du marché du travail, et besoin de l’aide sociale

• rendre les transitions payantes (de Gier et van den Berg, 2005) en formant de nouveaux ponts institutionnels entre les diverses étapes et les divers domaines

• promouvoir le partage des risques et des responsabilités entre les particuliers, les entreprises et l’État

Les MTT sont évidemment inspirés par une optique axée sur le parcours de vie

• Ils examinent les transitions et les parcours• au sein du marché du travail (entre des emplois

différents, entre les périodes d’emploi et de chômage)• entre un emploi et

• les études• les responsabilités familiales et civiques• les aspects de la vie liés à la santé

• Ils comparent les contextes sociétaux et locaux qui contribuent ou qui nuisent aux transitions

MAIS les MTT ne mettent pas suffisamment l’accent sur un aspect clé de l’optique axée sur le parcours de

vie• Les MTT tendent à traiter séparément les diverses transitions, plutôt que de

tenir compte de l’interaction simultanée de tous les aspects de la vie, et de la façon dont un éventail de séquences entrent en conflit et se combinent au fil du temps.

• Plus particulièrement, lorsque les trajectoires professionnelles supposent de multiples transitions en emploi, tous les aspects de la vie des particuliers et des familles peuvent être chamboulés, et doivent constamment être réadaptés• le revenu, bien sûr• le maintien et le perfectionnement des compétences• l’organisation des responsabilités familiales• le maintien de la santé• et même le maintien des réseaux sociaux ( « Jouer seul aux quilles »,

selon Putnam)• C’est une question non seulement de transition, mais également d’adaptation à

des « carrières parallèles » qui se développent simultanément (Willekens, 1991)

Approche méthodologique

• Comparer 20 pays de l’OCDE à la fin des années 90 et au début des années 2000

• Utiliser 33 indicateurs stratégiques « qualitatifs », pour un total de 76 modalités différentes, couvrant les aspects les plus pertinents du parcours de vie• protection de l’emploi

Perspectives de l'emploi de l'OCDE - Édition 2004

Politiques de protection en emploi (indicateurs d’LPE de l’OCDE)

15. Définition de congédiement collectif (1/4)16. Exigences supplémentaires liées

aux avis (1/4)17. Retards supplémentaires connexes (1/4)18. Autres coûts spéciaux pour

l’employeur (1/4)

Congédiements collectifs(version 2 : 2/12)(version 1 : 0)

12. Types de travail pour lesquelsla procédure est légale (1/2)

13. Restrictions relatives au nombrede renouvellements (1/4)

14. Durée maximale cumulée (1/4)

Emploi temporaire par une agence de travail(1/2)

9. Cas valides d’utilisation de contratspour une durée déterminée (1/2)

10. Nombre maximal de contrats successifs (1/4)11. Durée cumulée maximale (1/4)

Contrats pour une durée déterminée(1/2)

Contrats temporaires(version 2 : 5/12)(version 1 : 1/2)

5. Définition de congédiement injuste (1/4)6. Période d’essai (1/4)7. Indemnité (1/4)8. Réintégration (1/4)

Difficulté de congédiement(1/3)

3. Période d’avis après 9 mois (1/7) 4 ans (1/7) 20 ans (1/7)

4. Indemnité de départ 9 mois (4/21)après 4 ans (4/21)

20 ans (4/21)

Avis et indemnité de départ pour les congédiements individuels sans égard à la responsabilité(1/3)

1. Procédures d’avis (1/2)2. Retard relatif à l’avis (1/2)

Inconvénients procéduraux(1/3)

Contrats réguliers(version 2 : 5/12)(version 1 : 1/2)

Indicateur sommaire global

Niveau 1Échelle 0 à 6

Niveau 2Échelle 0 à 6

Niveau 3Échelle 0 à 6

Niveau 4Échelle 0 à 6

Approche méthodologique

• Comparer 20 pays de l’OCDE à la fin des années 90 et au début des années 2000

• Utiliser 33 indicateurs stratégiques « qualitatifs », pour un total de 76 modalités différentes, couvrant les aspects les plus pertinents du parcours de vie• protection de l’emploi• protection du revenu

Politiques de protection du revenu

• Dépenses sociales (en % du PIB) consacrées• à l’assurance-emploi• aux prestations d’invalidité• aux prestations de retraite

• Taux de remplacement moyen du revenu durant les 12 premiers mois de chômage

• Taux de remplacement moyen du revenu durant une période de chômage à plus long terme

Approche méthodologique

• Comparer 20 pays de l’OCDE à la fin des années 90 et au début des années 2000

• Utiliser 33 indicateurs stratégiques « qualitatifs », pour un total de 76 modalités différentes, couvrant les aspects les plus pertinents du parcours de vie• protection de l’emploi• protection du revenu• politiques d'activité du marché du travail

Politiques actives sur le marché du travail

Dépenses, en % du PIB, pour• les services d’emploi et l’administration publics• la formation sur le marché du travail• les mesures visant les jeunes• les emplois subventionnés• les mesures visant les personnes handicapées

Approche méthodologique

• Comparer 20 pays de l’OCDE à la fin des années 90 et au début des années 2000

• Utiliser 33 indicateurs stratégiques « qualitatifs », pour un total de 76 modalités différentes, couvrant les aspects les plus pertinents du parcours de vie• protection de l’emploi• protection du revenu• politiques d'activité du marché du travail• politiques qui favorisent l’équilibre travail-famille

Politiques qui favorisent l’équilibre travail-famille

• Nombre total de semaines de congé de maternité, de congé parental et de congé pour garde d’enfant

• Nombre total de semaines payées de congé de maternité, de congé parental et de congé pour garde d’enfant

• Dépenses consacrées aux services aux familles (en % du PIB)

Approche méthodologique

• Comparer 20 pays de l’OCDE à la fin des années 90 et au début des années 2000

• Utiliser 33 indicateurs stratégiques « qualitatifs », pour un total de 76 modalités différentes :• protection de l’emploi• protection du revenu• politiques actives sur le marché du travail• politiques qui favorisent l’équilibre travail-famille

• Grâce à une « analyse de correspondance factorielle », une technique qui regroupe les pays en fonction de leur similitude globale liée à ces indicateurs, et qui établit une distinction entre les pays ayant des ensembles de politiques différents

Constatations préliminaires sur l’indicateur LPE de l’OCDE

• Une nouvelle analyse des 21 indicateurs de base de réglementation entourant la protection de l’emploi (LPE) de l’OCDE montre que cet indice bien connu ne tient pas compte de toutes les différences pertinentes entre les pays.

• Certains pays offrent très peu de protection de l’emploi (pays anglo-saxons, particulièrement les États-Unis) tandis que d’autres en offrent beaucoup (particulièrement les pays du Sud de l’Europe)

• Il y a toutefois de nombreux cas hybrides, qui mettent àl’essai de nouvelles formes de protection (particulièrement en Europe continentale du Nord et dans les pays nordiques)

• Ces nouvelles formes supposent, en particulier, des préavis dans le cas de licenciements, plutôt que le paiement d’indemnités.

Constatations : régimes et cas hybrides

• La flexicurité ne vise pas seulement la valeur quantitative de la protection en matière d’emploi que les pays peuvent offrir, mais également les types de protection offerts par les divers pays.

• À l’aide des 33 indicateurs, nous pouvons cerner trois « régimes d’emploi » généraux

• Dans les pays anglo-saxons, les risques sont principalement assumés par les particuliers

• Dans les pays méditerranéens, les risques sont principalement assumés par les entreprises

• Dans la majorité des pays nordiques, les risques sont assumés conjointement par les travailleurs, les syndicats, les entreprises et l’État

Constatations : régimes et cas hybrides

• La flexicurité ne vise pas seulement la valeur quantitative de la protection en matière d’emploi que les pays peuvent offrir, mais également les types de protection offerts par les divers pays.

• À l’aide des 33 indicateurs, nous pouvons cerner trois « régimes d’emploi »généraux

• Dans les pays anglo-saxons, les risques sont principalement assumés par les particuliers

• Dans les pays méditerranéens, les risques sont principalement assumés par les entreprises

• Dans la majorité des pays nordiques, les risques sont assumés conjointement par les travailleurs, les syndicats, les entreprises et l’État

• Il existe un parallèle clair entre ces régimes d’emploi et la typologie des États-providence inspirée par Esping-Andersen.

• Toutefois, un certain nombre de pays sont des cas hybrides, qui mettent à l’essai des orientations stratégiques variées dans les domaines des politiques sociales et des politiques sur l’emploi

Régime individualisé de gestion des risques

• Australie, Canada, États-Unis, Irlande, Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande• Principales caractéristiques stratégiques :

• Peu de réglementation sur le travail atypique• Les entreprises peuvent facilement congédier des travailleurs• Dépenses publiques modérées pour protéger les travailleurs contre le

chômage et la maladie et soutenir les gens à la retraite• Principaux résultats (l’analyse des données ne tient pas compte de ces

résultats)• Taux de chômage modérés• Inégalités répandues, et proportion élevée de rémunération sous la tranche

des 2/3 du point médian (plus de détails sur le Canada ci-après)

Régime de gestion des risques fondé sur l’employeur

• Espagne, Italie, Grèce, Portugal• Principales caractéristiques stratégiques :

• La protection de l’emploi commence tôt• Indemnités importantes aux travailleurs en cas de congédiement• Soutien public dans les cas de chômage – élevé au départ, puis

diminue rapidement à plus long terme• Mesures d’intervention limitées (formation, soutien à la recherche

d’emploi)• Principaux résultats

• Les revenus situés sous la tranche des 2/3 du point médian ne sont pas aussi répandus que dans les pays anglo-saxons

• Les taux d’emploi sont élevés pour les hommes d’âge moyen, même ceux ayant peu de compétences, mais faibles pour les femmes, les jeunes et les travailleurs âgés

Régime de gestion des risques coordonné• Danemark, Suède, Finlande• Principales caractéristiques stratégiques :

• Mesures de protection du revenu généreuses dans les cas de chômage, de maladie et de retraite

• Soutien public important à l’égard des mesures d’intervention (formation, soutien à la recherche d’emploi)

• En cas de congédiement, les entreprises doivent fournir un préavis longtemps àl’avance et aider les travailleurs à se recycler pour obtenir un nouvel emploi

• Le soutien public en cas de chômage : remplacement du revenu ≥75 % du revenu précédent au cours de la première année, diminuant très graduellement, et demeure toujours parmi le taux d’aide le plus élevé

• Résultats principaux• Peu d’inégalités au chapitre du revenu• Haut taux d’emploi parmi toutes les catégories de particuliers

Cas hybrides entre les régimes fondés sur l’employeur et les régimes coordonnés

• Autriche, France, Pays-Bas, Suisse• La protection de l’emploi relève grandement des employeurs,

mais la protection du revenu pour les personnes au chômage est publique

• Le travail atypique est moins restreint dans les deux derniers pays

• Les Pays-Bas ont supprimé les restrictions pour diminuer la segmentation du marché du travail entre les « insiders » et les « outsiders ». Les entreprises doivent donc prendre part à la gestion des risques

Cas hybrides entre les régimes fondés sur l’employeur et les régimes coordonnés

• Belgique, Allemagne• Stratégies coordonnées touchant les employeurs, les travailleurs,

les syndicats et l’État• L’utilisation de travailleurs atypiques est réglementée• Soutien public important à l’égard de la protection du revenu en

cas de chômage, même à long terme• Norvège

• Protection de l’emploi assurée par l’employeur• Importante protection du revenu pour les personnes sans emploi

et politiques d’équilibre travail-famille semblables à celles d’autres pays nordiques

La situation au Canada• Le Canada fait partie du régime individualisé de gestion des risques des pays anglo-

saxons, mais certains éléments de la protection sociale et de la protection de l’emploi sont plus développés

• Réglementation limitée du travail atypique• Inégalité importante au chapitre du revenu, y compris une haute proportion de

travailleurs à faible revenu (semblable au Royaume-Uni, et légèrement plus faible qu’aux États-Unis)

• Indemnités limitées pour les travailleurs congédiés, versées principalement à ceux ayant beaucoup d’ancienneté

• Assurance décroissante des travailleurs au chômage, mais taux de remplacement du revenu net parmi les plus généreux dans les pays anglo-saxons au cours de la première année, bien que la diminution soit nette par la suite

• Importance croissante des programmes d’assistance-travail dans diverses provinces, y compris un éventail d’éléments incitatifs (Dufour et coll., 2003)

• Investissement à l’égard de la création de capital humain tôt dans le cycle de vie, mais dépenses très limitées à l’égard des mesures d'activité du marché du travail durant le reste du cycle de vie (Saint-Martin, 1999; Banting, 2005; Green, 2007)

Leçons en matière de politiquesFlexicurité et cycle de vie

• Les questions de flexibilité, de sécurité socioéconomique et de flexicuritédevraient être examinées dans l’optique des marchés transitionnels du travail, en lien direct avec le parcours de vie :

• causalité récurrente touchant l’emploi, les études, la santé ainsi que l’équilibre travail-famille

• importance des transitions et du choix du moment (en particulier en ce qui concerne le moment de la formation au cours des transitions liées au parcours de vie)

• besoin de concilier les « carrières parallèles »• Les deux éléments sont importants

• politiques pour le soutien à court terme des personnes qui vivent des transitions perturbant leur parcours de vie

• politiques d’investissement social qui permettent aux particuliers de s’adapter et d’être prêts à anticiper ces transitions, à long terme, et de les réussir

Leçons en matière de politiquesFlexicurité et développement humain

• Pour faire face aux défis que présente la flexicurité, il faut tenir compte du développement humainLe développement humain (PNUD, RHDCC) signifie s’assurer que les gens• ont les ressources nécessaires pour poursuivre le développement de

leur potentiel• et peuvent ainsi contribuer de façon optimale au développement

économique, social et culturel de leurs collectivités et de leur société• En retour, fournir aux particuliers et aux familles une souplesse et une

sécurité à l’égard de leur carrière facilite l’établissement des conditions propices au développement humain

• Cette relation à deux sens devrait être le fondement du processus de partage et de coordination des responsabilités entre tous les partenaires sociaux compétents

Leçons en matière de politiquesFlexicurité et compétitivité

• Il est possible d’améliorer grandement la compétitivité grâce à des politiques de flexicurité qui tiennent compte du cycle de vie. Les enjeux de base à cet égard sont les suivants :

• adopter une optique liée aux investissements sociaux, où le développement social est un ingrédient clé du développement économique (comme l’affirment Bernard et Boucher, 2007)

• déterminer une façon de partager les responsabilités entre les travailleurs, les syndicats, les entreprises et l’État, de façon appropriée dans le contexte canadien

• Si on laisse les particuliers se débrouiller seuls face aux risques, les avantages à court terme pour le trésor public peuvent se traduire par des coûts à long terme, en raison des éléments suivants :

• dépenses liées aux programmes de soutien• perte de productivité (tant en rapport production/heures qu’en celui heures

actives/durée de vie)

Autres pistes de recherche• Intégrer un autre élément clé de l’optique axée sur le cycle de vie, les

politiques liées à la santé, dans le raisonnement en matière de politiques de flexicurité

• Une fois les politiques examinées, analyser les éléments suivants :• résultats sur le marché du travail : les compromis entre les taux de

participation, le chômage à court terme et à long terme, et les salaires peu élevés

• conséquences des divers ensembles de politiques sur la flexicuritétouchant le maintien et le développement des fondements du parcours de vie d’une personne : santé, éducation, sécurité économique, intégration sociale

• Dans cette optique, examiner les éléments suivants : l’utilisation des compétences, le maintien des compétences, et les liens entre ces éléments et la productivité/compétitivité