Upload
others
View
6
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
GERMAINE NORMAND
Préface de Jacques Lacoursière
Fonder foyer en Nouvelle-France
Fonder foyer en Nouvelle-France
Les Éditions du TrilleFond
er fo
yer e
n Nou
velle
-Fra
nce
Les
Norm
and d
u P
erch
eG
ERM
AIN
E N
ORM
AN
D
Les Normand du PercheL’histoire d’un peuple n’est, en quelque sorte, que la généralisationde l’histoire de celles et ceux qui le constituent. Si chaque famillea son propre passé, ses propres moments de vie, ses propres cou-tumes, ses propres aventures et même mésaventures, la comparai-son de tous ces événements permet de tracer un portrait passable-ment fidèle d’un passé commun. [...] Heureusement, des généalo-gistes-historiens, comme Germaine Normand, ont poussé plus loinleurs recherches, réussissant à reconstituer les principaux élémentsde la vie de leurs ancêtres.
JACQUES LACOURSIÈRE
Fonder foyer en Nouvelle-France refait le parcours des Normandvenus du Perche au cours du XVIIe siècle. Suivre leurs tracessur quatre générations, c’est accéder à un siècle d’histoire, dansle quotidien des familles, en accord avec les mêmes règles devie que la mère patrie.
Sociologue de formation, professeure au cégep F.-X.-Garneau de1972 à 1984, GERMAINE NORMAND présente ici un ouvrage sur unsujet qui la fascine : l’émigration des familles vers de nouvellesterres, dans de nouveaux paysages, leur stratégie d’implantation etle changement d’orientation des métiers exercés. Tel fut le thème dela Monographie sur des familles de Charlevoix émigrées dans lesCantons-de-l’Est au début du XXe siècle, mémoire de maîtrise présenté à l’Université Laval en 1984.
ISBN 2-921146-90-8
,!7IC9C1-begjag!
Couverture 1-4 28/05/07 13:59 Page 1
Ext
rait
de la
pub
licat
ion
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page i
Extrait de la publication
Fonder foyer en Nouvelle-FranceLes Normand du Perche
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page iii
Extrait de la publication
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page iv
GERMAINE NORMAND
Préface de Jacques Lacoursière
Fonder foyer en Nouvelle-France
Les Éditions du Trille
Les Normand du Perche
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page v
Extrait de la publication
Coordination à l’édition : Richard DubéRecherches iconographiques : Paul TrépanierRévision linguistique : Ghislaine FisetNumérisation (documents et cartes) : Nancy LongpréPhoto de la couverture : La côte de Beaupré vue de Québec.Photo du dos : Limoilou, l’emplacement des terres de Jean Le Normand (à gauche du pont). Détails du tableau panoramique d’Henry Richard S. Bunnet(vers 1885). Musée McCord d’histoire canadienne (M880.1, M880.2)Pelliculage : CompélecImpression : AGMV Marquis Imprimeur
ISBN 2-921146-90-8Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 1999Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 1999© Éditions MultiMondes
Données de catalogage avant publication (Canada)
Normand, Germaine, 1934-
Fonder foyer en Nouvelle-France : les Normand du Perche
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 2-921146-90-8
1. Normand (Famille). 2. Canada – Histoire – Jusqu’à 1763 (Nouvelle-France).3. Le Normand, Gervais. 4. Canada – Mœurs et coutumes – Jusqu’en 1763.5. Perche (France) – Émigration et immigration. 6. Québec (Province) – Généalogies.I. Titre.
CS90.N6768 1999 929’.2’0971 C99-941145-4
ÉDITIONS MULTIMONDES
930, rue PouliotSainte-Foy (Québec)G1V 3N9 CANADATéléphone : (418) 651-3885Téléphone sans frais depuisl’Amérique du Nord : 1 800 840-3029Télécopie : (418) 651-6822Télécopie sans frais depuis l’Amériquedu Nord : 1 888 303-5931Courriel : [email protected] : http:///www.multim.com
DISTRIBUTION EN LIBRAIRIE AU CANADA
Diffusion Dimedia539, boulevard LebeauSaint-Laurent (Québec) H4N 1S2Téléphone : (514) 336-3941Télécopie : (514) 331-3916Courriel : [email protected]
ÉDITIONS DU TRILLE
2806, chemin Saint-LouisSainte-Foy (Québec)Téléphone : (418) 658-0458Télécopieur : (418) 650-5795
Les Éditions MultiMondes reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie et de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition.
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page vi
Extrait de la publication
À mon père, François
À ma filleule, Pascale
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page vii
Extrait de la publication
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page viii
Extrait de la publication
ix
Remerciements
M es remerciements s’adressent aux membres du personnel desArchives nationales du Québec à Québec, tant à la section
des documents écrits qu’à celle des documents iconographiques etcartographiques, pour leur assistance technique et leurs renseigne-ments pertinents, de même qu’aux membres du personnel des Archivesnationales du Québec à Montréal pour leur empressement à rendreservice au chercheur.
Une reconnaissance bien sincère à toute l’équipe de travail ayantcontribué à la réalisation de ce livre avec enthousiasme et profes-sionnalisme, premiers lecteurs : Richard Dubé, Paul Trépanier, GhislaineFiset, ainsi que Lise Morin et Jean-Marc Gagnon, des ÉditionsMultiMondes.
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page ix
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page x
Extrait de la publication
Préface
L’histoire d’un peuple n’est, en quelque sorte, que la généralisa-tion de l’histoire de celles et de ceux qui le constituent. D’où
l’importance de la reconstitution de la vie des ancêtres. Si chaquefamille a son propre passé, ses propres moments de vie, ses proprescoutumes, ses propres aventures et même mésaventures, la compa-raison de tous ces événements permet de tracer un portrait passa-blement fidèle d’un passé commun.
Pendant trop longtemps, la généalogie n’a été que la construc-tion de l’arbre des ancêtres, le lignage ! On pouvait alors découvrirla liste des personnes qui avaient précédé, mais rien de plus. Onignorait le caractère de chacun, les éléments constitutifs de leur che-minement. Ce n’était rien de plus que la mise en place d’un sque-lette sans chair ni vie. Heureusement, des généalogistes-historiens,comme Germaine Normand, ont poussé plus loin leurs recherches,réussissant à reconstituer les principaux éléments de la vie de leursancêtres. De tels chercheurs n’ont pas hésité à présenter des pansd’histoire qui ne sont pas toujours à l’honneur de celles et de ceuxqui les ont vécus. Ils ont relaté les démêlés avec la justice, illustrantainsi l’affirmation qu’aux siècles derniers, Chicanoux occupait uneplace importante, que ce soit pour une chanson offensante ou pourune question d’animaux qui vont ravager les champs des voisins.
À la question «La généalogie est-elle devenue indispensable àl’historien?», André Burguière, directeur d’études à l’École des HautesÉtudes en Sciences sociales de Paris, répond : « Indispensable, non,mais utile à la science historique, dont elle partage les préoccupa-tions de méthode : identifier, dater, et mettre en rapport les docu-ments. Curieusement, ajoute-t-il, c’est pour l’histoire ancienne, trèspauvre en sources de ce type, que la démarche généalogique est deve-nue une mode. Ceux qui font des sciences sociales ont recours, eux
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page xi
Extrait de la publication
FONDER FOYER EN NOUVELLE-FRANCE
xii
aussi, à la généalogie afin de montrer tout le contraire de ce querecherchent ses adeptes. Ces derniers veulent prouver l’excellencesociale de la famille depuis ses origines ; les autres cherchent à éva-luer le temps plus ou moins rapide, une ou deux générations ouplus, qu’elle a mis pour gravir l’échelle sociale. »
Au Québec, on ne gravit pas habituellement l’échelle socialeavec le même souci qu’en France. On était fier de son titre d’habi-tant et on refusait de se voir affubler du nom de paysan. Posséderune terre que toute la famille s’affairait à développer était peut-êtreun titre de gloire plus important qu’une mince particule de noblesse.Le patronyme Normand en est l’illustration.
Jacques Lacoursière, msrc
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page xii
Extrait de la publication
Table des matières
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1
Prologue – Quitter son pays, pourquoi ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
Première partie – Les Normand du Perche en Nouvelle-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29
Chapitre 1 – Gervais Le Normand
L’aventure au-delà de l’océan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
Chapitre 2 – L’oncle Jean
Ici tous les sentiers s’appellent liberté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47
Chapitre 3 – Pierre Normand dit La Brière
Le monde est vaste, on peut toujours faireson petit coin de paradis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73
Chapitre 4 – Les enfants Normand dit La Brière
Quand la marée retourne ses flots . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .109
Deuxième partie – Planter cognée, fonder foyer . . . . . . . . . .127
Chapitre 5 – Jean Le Normand et Anne Le Laboureur
Fonder foyer en Nouvelle-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .129
Chapitre 6 – Le cahier des Mémoires
Quand la petite histoire se mêle aux grands récits . . . . . . . . . .157
Chapitre 7 – 1691-1700
«Celui qui marche d’un pas léger ne laisse pas de traces » . . . .175
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page xiii
Extrait de la publication
xiv
Chapitre 8 – 1700-1706
Menacé par les flots, mais ne coule pas . . . . . . . . . . . . . . . . . .197
Chapitre 9 – 1706-suite
Ce jour étrange où, solitaire, j’aborde les rives de la mort . . . .223
Chapitre 10 – Que sont mes enfants devenus ? . . . . . . . . . . . .255
Épilogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .287
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .291
MM/Fonder foyer en N.-F. LIM 28/05/07 14:05 Page xiv
Extrait de la publication
Introduction
R épondant à l’appel de compatriotes recruteurs, des membresd’une famille s’engagent pour un temps déterminé au service
d’un seigneur, et si le nouveau pays semble leur promettre un ave-nir meilleur, ils peuvent obtenir les titres d’une concession et êtreconsidérés comme « habitants » de la Nouvelle-France. En général,c’est de cette manière, qu’avec persévérance, les premiers colons ontpris racines et planté l’«arbre du patronyme». Il en fut ainsi, pense-t-on, pour les membres de la famille Normand venus en ce pays.
Afin de saisir les raisons qui ont incité nos ancêtres à quitterleur pays pour une aventure que nos manuels scolaires ont présen-tée comme incertaine, pour ne pas dire téméraire, il faut se repor-ter au contexte historique dans lequel vivaient les Percherons à l’époquedes premières migrations vers le Nouveau Monde. Nous pourronsalors mieux comprendre la mise en place du système de peuplementde la colonie qui, combiné au désir exprimé par des gens de la hautesociété de travailler à la conversion des Indigènes, servira l’ardeurde Robert Giffard et des frères Juchereau, les premiers grands recru-teurs du Perche. De cette petite province et de celle de la Normandie,la Nouvelle-France avait reçu en 1660 plus de la moitié des 420familles émigrantes.
Grâce aux documents archivés, les traces de ces pionniers sontnombreuses : de leur capacité de signer leur nom à l’importante quan-tité de transactions consignées par les notaires, des événements fami-liaux inscrits dans les registres paroissiaux jusqu’aux inventaires aprèsdécès. À cela s’ajoutent les édits et ordonnances du Conseil souve-rain, les dénombrements des biens et les recensements de la popu-lation ainsi que les descriptions des mémorialistes. Cependant, unemultitude d’ouvrages spécialisés nous ont été d’un grand secours,tant ceux des historiens que ceux des généalogistes et d’autres
MM/Fonder foyer en N.-F. EP 28/05/07 14:11 Page 1
Extrait de la publication
FONDER FOYER EN NOUVELLE-FRANCE
2
spécialistes du XVIIe siècle. Avec ces nombreux jalons, il est pos-sible d’aller au-delà d’une simple énumération de noms et de dates,pour retrouver le mode d’existence de ces lointains ancêtres, les suivredans leurs déplacements géographiques, connaître les pratiques deleurs métiers et les alliances entre leurs familles.
Nous proposons d’extraire un échantillon de la société du temps,en suivant pas à pas une famille d’émigrés qui continue à vivre selonles coutumes de son pays d’origine, tout en s’adaptant à l’organisa-tion politique, économique et religieuse du nouveau pays. Cette vueen contre-plongée, à partir du peuple, ce premier palier de la société,nous permettra de relire l’histoire en nous donnant la possibilité devivre cette époque avec les ancêtres comme guides. En leur compa-gnie, nous serons aux premières loges de la colonie naissante, puis-qu’ils font partie de la première génération des habitants français enterre d’Amérique, dans cette ville que fonda Champlain.
Les textes insérés, bien que typographiés et transcrits avec l’or-thographe d’aujourd’hui, garderont les tournures anciennes. Il fautles lire à voix haute, à l’oreille cela donne des résultats surprenants,les mêmes effets que l’écoute d’une musique ancienne. En se fami-liarisant avec l’unité monétaire du temps, la livre, il est aisé à l’usagede l’adopter pour comparer la valeur des biens en regard du travaildes hommes et des femmes.
À tous les lecteurs qui reconnaîtront en Gervais Le Normand,le père de Jean, marié à Québec en 1656 à Anne Le Laboureur, unequelconque parenté avec le nom d’une province de France, nous offronsun scénario, du moins un canevas, pour que chacun des intéressésait un égal plaisir à voir se dérouler, en une succession de paysages,le film des générations.
MM/Fonder foyer en N.-F. EP 28/05/07 14:11 Page 2
Extrait de la publication
Équivalences
Mesures de longueur 6 pieds : 1 toise3 toises : 1 perche ou 18 pi. fr. ou 19,1835 pi. angl.10 perches : 1 arpent ou 180 pi. fr. ou 191,835 pi. angl. (58,4 mètres)84 arpents : 1 lieue (3 milles terrestres)
Mesure de surface1 arpent : 0,84 acres ou 3 418,894 m2
Mesures de volume 2 roquilles : 1 demiard2 demiards : 1 chopine2 chopines : 1 pinte2 pintes : 1 pot4 pots : 1 velte (1/2 gallon)l’ancre : 32 potsle baril : 35 à 40 potsle poinçon : 93 potsla barrique : 110, 120 et même 180 potsle tonneau de bordeaux : 420 pots
Mesures de capacité1 minot : 8 gallons canadiensla barrique de sel : 6 minotsle poinçon de pois : 9 minotsla barrique de farine ou de lard salé : 180 livres au moinsla barrique de sucre : 1 000 livres au maximum
Unités monétairesArgent
la livre tournois : 20 sols1 sol : 12 deniers1 sol marqué : 18 deniers1 écu blanc : 3 livres et 6 sols1 écu à couronne : 6 livres
Or 1 louis d’or : 24 livres1 pistole d’Espagne : 21 livres et 10 solsPapier-monnaie (sur cartes à jouer avec cachet de l’intendant) :une carte entière : 24 livresles coins coupés en biseau : 12 livresla carte est aux 3/4 de sa surface : 6 livres si écornée : 3 livres, et ainsi de suite
3
MM/Fonder foyer en N.-F. EP 28/05/07 14:11 Page 3
MM/Fonder foyer en N.-F. EP 28/05/07 14:11 Page 4
PROLOGUE
Quitter son pays, pourquoi?
Normand ou Percheron
U n voyage au pays de mes ancêtres était nécessaire, croyais-je,pour bien connaître les paysages qu’avaient quittés Gervais et
Jean Le Normand au XVIIe siècle, ne serait-ce que pour m’impré-gner de la couleur des ciels ou pour vérifier la découpe des hori-zons. Il me semblait que je serais à même de mieux comprendre parce paysage l’une des spécificités de mes origines percheronnes.
En avril 1989, je fis ce pèlerinage et suivis le trajet balisé ducircuit touristique du Perche, m’arrêtant au passage au Musée desarts et traditions populaires de Sainte-Gauburge. Son directeur memit au courant de la rencontre des membres de l’Association desAmis du Perche, qui était prévue le lendemain et devait débuter parune messe solennelle au prieuré situé tout près du musée.
Après cette cérémonie, je fus invitée par le président de l’Associationà prendre part au déjeuner précédant l’assemblée annuelle de ses membresau Centre de rencontres de la Lubinière, à Préaux-du-Perche. Leurassociation favorise la connaissance du patrimoine de cette ancienneprovince, la sauvegarde de ses monuments et sites, la publicationdes Cahiers percherons et autres recherches historiques. Le président,monsieur Philippe Siguret, me présenta à l’assistance comme cana-dienne et, après mon nom de famille, Normand, il ajouta : « maispas de la Normandie ». L’assistance sourit à l’allusion et j’en com-pris plus tard, grâce à un convive, la signification. Nous étions enpleine période des festivités du deuxième centenaire de la Révolutionfrançaise et, malgré l’avènement de la République, le Perche servaitencore d’identité. Mes recherches subséquentes pour approfondir la
MM/Fonder foyer en N.-F. EP 28/05/07 14:11 Page 5
FONDER FOYER EN NOUVELLE-FRANCE
6
réalité percheronne m’incitent maintenant à trouver que le mot d’es-prit du président, émis sur un ton de badinage, en disait long pources convaincus, percherons avant d’être français, comme le sont lesVendéens ou les Bretons et, pourquoi pas, les Québécois avant d’êtrecanadiens.
Dorénavant, il me faudra penser comme Alain, le philosophené à Mortagne, ville du Perche: «Je suis percheron, c’est-à-dire autreque normand», et savoir qu’on ne porte pas impunément ce patro-nyme de Normand qui sert aussi à qualifier une réponse n’engageantà rien : ni oui, ni non !
Le Perche visité
Au printemps, les paysages du Perche, disait déjà Fénelon, « sontfaits à souhait pour le plaisir des yeux », et il avait raison, lorsquepar un temps favorable, le ciel découpe en bordure le vert profonddes forêts, contrastant avec celui plus clair des prairies. S’ajoutentau plaisir du regard, les champs ensemencés de colza faisant surgir
Abbaye de la Grande Trappe à Soligny-la-Trappe.Édition de l’Abbaye, Soligny-la-Trappe
MM/Fonder foyer en N.-F. EP 28/05/07 14:11 Page 6
Extrait de la publication
GERMAINE NORMAND
Préface de Jacques Lacoursière
Fonder foyer en Nouvelle-France
Fonder foyer en Nouvelle-France
Les Éditions du TrilleFond
er fo
yer e
n Nou
velle
-Fra
nce
Les
Norm
and d
u P
erch
eG
ERM
AIN
E N
ORM
AN
D
Les Normand du PercheL’histoire d’un peuple n’est, en quelque sorte, que la généralisationde l’histoire de celles et ceux qui le constituent. Si chaque famillea son propre passé, ses propres moments de vie, ses propres cou-tumes, ses propres aventures et même mésaventures, la comparai-son de tous ces événements permet de tracer un portrait passable-ment fidèle d’un passé commun. [...] Heureusement, des généalo-gistes-historiens, comme Germaine Normand, ont poussé plus loinleurs recherches, réussissant à reconstituer les principaux élémentsde la vie de leurs ancêtres.
JACQUES LACOURSIÈRE
Fonder foyer en Nouvelle-France refait le parcours des Normandvenus du Perche au cours du XVIIe siècle. Suivre leurs tracessur quatre générations, c’est accéder à un siècle d’histoire, dansle quotidien des familles, en accord avec les mêmes règles devie que la mère patrie.
Sociologue de formation, professeure au cégep F.-X.-Garneau de1972 à 1984, GERMAINE NORMAND présente ici un ouvrage sur unsujet qui la fascine : l’émigration des familles vers de nouvellesterres, dans de nouveaux paysages, leur stratégie d’implantation etle changement d’orientation des métiers exercés. Tel fut le thème dela Monographie sur des familles de Charlevoix émigrées dans lesCantons-de-l’Est au début du XXe siècle, mémoire de maîtrise présenté à l’Université Laval en 1984.
ISBN 2-921146-90-8
,!7IC9C1-begjag!
Couverture 1-4 28/05/07 13:59 Page 1
Ext
rait
de la
pub
licat
ion