86e année - Hebdomadaire n° 3212 - 14 mai 2010 3 €

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FRANCEFRANCECatholique86e année - Hebdomadaire n° 3213 - 21 mai 2010 3 €

À Fatima,le peuple solidaire pages 8 à 14

Le nouveau livrede Gérard Leclerc pages 20 à 22

Un Françaisrelance letourisme

en Irak pages 24 à 27

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BRÈVESFRancEBUDGET :  D'après  l'Insee,  les dépenses publiques ont aug-menté de 3,8 % l'an dernier, pour atteindre 56 % du PIB, un record absolu en France.cinéma :  Le  63e  Festival in ternational  du  film  s’est ouvert  le  12  mai  à  Cannes sous  la  présidence  du  réali-sateur américain Tim Burton.JUSTicE :  Le  convoyeur  de fonds  qui  avait  disparu  en novembre 2009 au volant de son  fourgon  avec  11,6  mil-lions d’euros, a été condamné le  11  mai  à  Lyon  à  3  ans de  prison  et  45  000  euros d’amende ; le parquet a déci-dé de faire appel.

écolE : Pour la première fois, la  Cour  des  comptes  s’est penchée sur les performances du  système  éducatif ;  elle constate  que  le  coût  de  la politique  d’éducation  priori-taire n’est  pas  connu et  que le système français est deve-nu très inégalitaire.PoSTE :  Le  prix  du  timbre passera  de  0,56  à  0,58  euro le 1er juillet prochain.FooTBall :  Le  sélection-neur  de  l’équipe  de  France, Raymond  Domenech,  a annoncé  le  11  mai  lors  du journal  de  20h  de  TF1  la présélection de 30 joueurs en vue  de  la  Coupe  du  monde en  Afrique  du  sud ;  les  spé-

cialistes  ont  noté  l’absence de  Patrick  Vieira  et  Karim Benzema.

monDEEURoPE :  La  Commission  de Bruxelles a proposé le 12 mai 

que  les États de  l’Union lui  soumettent  leur  loi de  finances  avant  de la  faire  voter  par  leur Parlement.TRaVail :  Le  Bureau international  du  Tra vail de  Genève  a  publié  le 11 mai ses chiffres selon lesquels  215  millions d’en fants dans le monde exerçaient  une  activité professionnelle en 2008, 

soit  14%  de  la  population totale des moins de 18 ans.RUSSiE :  Un  double  coup de  grisou  dans  une  mine  de charbon de Sibérie  a  fait  43 morts et des dizaines de dis-parus le 9 mai.PRochE-oRiEnT :  Les  pour-parlers  « indirects »  israélo  – palestiniens  se  sont  ouverts le  9  mai  sous  l’égide  des États-Unis.éTaTS-UniS :  Le  président Obama  a  choisi  une  troi-sième  femme,  la  juriste Elena Kagan, pour  remplacer un  juge  démissionnaire  à  la Cour suprême, un pas de plus vers  la  féminisation de cette importante institution.

GRanDE-BRETaGnE :  Le conser vateur  David  Cameron a obtenu le 11 mai l’approba-tion  de  la  reine  Elisabeth  II pour  former  un  gouverne-ment  de  coalition  entre conser vateurs  et  libéraux-démocrates ;  il  devient  ainsi Premier ministre, mettant fin à  13  ans  de  pouvoir  tra-vailliste.  L’accord  de  coali-tion considère comme priori-taires  la  réduction du déficit public  et  la  poursuite  des mesures  de  soutien  à  l’ac-tivité ;  cependant  la  presse s’interroge sur la capacité des nouveaux  alliés  à  travailler ensemble.Plusieurs  aéroports  du  nord de  l’Angleterre  et  d’Écosse ont  été  fermés  le  16  mai en  raison  de  la  progression d’un  nuage  de  cendres  vol-caniques.liBan : Onze soldats français de la Force des Nations Unies ont été blessés le 12  mai par l’explosion accidentelle d’une roquette au sud du Liban.ThaïlanDE :  Le  Premier  mi-nistre a annulé le 13 mai les élections  législatives  antici-pées ; l’armée a pris position autour du centre de Bangkok pour  isoler  les manifestants ; de violents affrontements ont opposé  le  14  mai  militaires et  manifestants  antigouver-nementaux ; 7 personnes ont été  tuées  -  dont  le  général Seh Daeng, stratège des che-

mises  rouges qui  a  reçu une balle en pleine tête - et plus de 100 blessées. Les affronte-ments  se  sont  poursuivis  les jours suivants et les manifes-tants ont demandé le 16 mai l’ouverture  de  négociations sous l’égide de l’ONU.ESPaGnE :  La  fédération  des fonctionnaires a appelé à une grève générale pour le 2 juin afin  de  protester  contre  les mesures d’austérité imposées à la fonction publique par  le gouvernement socialiste.PoRTUGal : Le gouvernement portugais a décidé le 13 mai d’augmenter  les  impôts et  la TVA  pour  réduire  les  déficits budgétaires.VEnEzUEla :  Une  plateforme gazière a sombré dans la nuit du 12 au 13 mai au large des côtes  vénézuéliennes ;  les  95 employés ont pu être évacués.liByE :  Malgré  les  mises  en garde de nombreuses ONG, la Libye a été élue le 13 mai au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ridicule et odieux !aUSTRaliE : Une adolescente de 16 ans est devenue  le 15 mai la plus jeune navigatrice à  avoir  réalisé  un  tour  du monde à la voile en solitaire, sans escale ni assistance.iRan :  La  Française  Clotilde Reiss, qui a vu sa condamna-tion  pour  espionnage  com-muée en amende par Téhéran où  elle  était  retenue  depuis juillet  2009,  a  regagné  la France le 16 mai ; le ministre Bernard Kouchner a démenti l’existence d’un marchandage entre la France et l’Iran.Le  président  iranien  Mah-moud Ahmadinejad a signé le 17 mai à  Téhéran un accord d'échange  de  combustibles nucléaires  avec  le  président brésilien  Lula  da  Silva  et  le premier  ministre  turc  Recep Tayyip Erdogan.

Jacques LECAILLON

2 FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010

SOMMAIRE ACTUALITÉ

4 SOCIÉTÉ Apéros géants Alice Tulle5 TURQUIE L'Orient via Ankara Yves La Marck6 SOCIÉTÉ Naître ou ne pas naître Tugdual Derville

DOSSIER 8 PORTUGAL Un peuple solidaire Natalia Bottineau 13 Culture et vérité N. B.

ESPRIT 15 CHRONIQUE ROMAINE « Papa Day » Natalia Bottineau 16 LECTURES Pentecôte Père Michel Gitton 19 ECCLÉSIA Montpellier, Avignon… MAGAZINE 20 SOCIÉTÉ La pédophilie dans l'Église Gérard Leclerc / Grégoire Coustenoble 23 LIVRES Sélection de romans Brigitte Clavel 24 VOYAGES Redécouvrir l'Irak Hubert Debbasch / Pierre Simon 28 B.D. Les indices pensables Brunor 30 LIVRES Sélection pour les enfants Christèle Hubert 31 CINÉMA "Imogène", "Street Dance 3D", "Le plan B", "Don Quichotte" Marie-Christine Renaud d'André, Georges Collar 32 EXPOSITIONS Le centre Pompidou Metz Philippe Buron Pilâtre 34 THÉÂTRE "La construction de soi", "Magie noire" Pierre François 35 TÉLÉVISION "Looking for Éric", "La mort de Dante Lazarescu", "Tchernobyl : une histoire naturelle ?", "La famille Flick" M.-C. Renaud d'André, J.-P. Marie, Fr. Maupin 36 TÉLÉVISION Sélection début de soirée M.-C. R. d'A. 38 BLOC-NOTES Vie associative et d’Église Brigitte Pondaven

Couverture : © François Lapointe

NOTRE confrère Le Monde a pris heureusement acte des propos de Benoît XVI durant son voyage au Portugal. Une Église catholique qui assume les fautes des siens et entend qu'ils n'échappent pas à la justice humaine, voilà qui agrée à son éditorialiste. Cependant, atten-

tion ! Cette Église pénitente est invitée à bien se tenir. Surtout, qu'elle n'intervienne pas dans la sphère publique et ne s'avise pas de donner son point de vue sur un projet législatif, tel que celui du mariage homosexuel. Pénitente, elle est supportable, intervention-niste, elle n'est pas la bienvenue. Étrange attitude ! Participer à un débat public, ce n'est pas s'arroger le pouvoir législatif, c'est assu-mer sa part d'argumentation et d'enrichissement dans le dia logue démocratique. De plus, rappeler, comme le fait le Pape, que les catholiques n'ont pas à se cacher sous le masque de la laïcité (d'ailleurs comprise à contresens) pour renoncer à leurs convictions, c'est tout simplement replacer l'honnêteté intellectuelle au sein de l'engagement civique.

D'évidence, il est difficile de faire reconnaître sa conviction argumentée, dès lors que l'inter-dit se trouve jeté sur une tradition spirituelle et intellectuelle qui a tant marqué les progrès moraux de la civilisation. On s'en aperçoit, cette semaine, avec la journée contre l'homophobie. S'il s'agit de prémunir une catégorie de la population des menaces de la violence directe contre les personnes, il ne peut y avoir qu'un consensus pour le combat « en faveur de la dignité de chacun ». Mais le droit à la sécurité qui correspond à cette dignité ne saurait empêcher l'expression d'un autre droit fondamental qui est celui de la conscience. Faut-il empêcher le rappel public de l'importance fondamentale de la différence sexuelle, de la dignité maternelle et paternelle ? Force nous est de constater que, sous prétexte de lut-ter contre la violence injustifiable qui atteint les homosexuels dans le monde, on aboutit à établir une police de la pensée qui rédui-rait l'Église (et pas elle seule !) au silence sur une notion aussi grave que l'ordre symbolique (sans lequel l'interdit de l'inceste n'aurait plus de sens) et celle de la normativité du mariage entre un homme et une femme. Le respect de l'autre, c'est aussi le respect de ce qui constitue notre humanité. Contre la nouvelle police de la pensée, nous combattons pour la liberté de conscience, préalable à toute liberté religieuse. ■

« Combattrepour la dignité

de chacun »

ÉDITORIAL

FRANCECatholique N°3213 21 MAI 2010 3

par Gérard LECLERC

Du lundi au jeudi,Gérard Leclerc intervient en direct sur

Radio Notre-Dame vers 8 h 10

Écoutez la chronique de Gérard Leclerc, chaque

semaine sur :

ACTUALITÉpar Alice TULLE

4 FRANCECatholique n° 3213 21 mai 2010

D ans la matinée du 13 mai, l’af-faire des « apéros géants » occupait la première place

dans les médias, avant la crise de l’euro qui affecte des peuples entiers. Cela signifie qu’il n’y a plus de hiérarchie de l’information et qu’une fois de plus les médias ont donné la priorité à l’événe-ment spectaculaire.

Bien entendu, la mort du jeune Nantais n’est pas insignifiante : elle illustre les conséquences funestes de la consommation exces-s ive d ’a lcool – contre laquelle sont régulièrement menées des campagnes de prévention. Trop de jeunes meurent tous les samedis soir pour avoir conduit en état d’ébriété sans que la presse nationale s’en émeuve.

On ne saurait non plus nier que les « Apéros géants » constituent un problème sérieux, sous prétexte que les rassemblements festifs ont toujours existé. Cinq mille jeunes à Rennes voici quelques semaines, neuf mille à Nantes dans la nuit du 12 au 13 mai : les invi-tations ont été lancées par des inconnus sur le réseau « Facebook » - ce qui inquiète

les autorités, habituées à préparer les manifestations et rassemblements avec des organisateurs patentés. Certains sociologues se sont empressés d’y voir le signe d’une évolution de la société et les adversaires d’Internet et des réseaux sociaux (tel « Facebook ») en ont profité pour relancer leur campagne.

Sans doute est-il perti-nent de relever que la so ciété moderne détruit de nombreux liens et conduit de très nombreuses personnes à vivre dans la solitude parmi la foule des grandes cités. Ces indi-vidus recréent du lien social avec les instruments dont ils disposent : le téléphone

mobile, qui permet également des mobilisations rapides - voire de diffuser des rumeurs - les réseaux sociaux et plus généralement Internet. Le médiateur matériel est neutre, aussi neutre que le papier qui souffre tout. La diabolisation des systèmes de médiation n’a pas lieu d’être. Mais que l’alcool et la drogue

soient utilisées pour « faire du lien », ce n’est certainement pas le propre de la société moderne et nul n’ignore qu’il n’y a jamais loin de la fête à la violence – car la violence peut être un mode de consti-tution des groupes, comme on le voit depuis des décen-nies aux abords des stades.

La seule nouveauté de ces rassemblements apéri-tifs, c’est leur spontanéité. Mais cette belle idée de la rencontre entre des inconnus qui viennent pour bavarder et s’amuser (tous ne boivent pas de l’alcool) n’a été qu’une illusion vite passée. Il n’y a pas d’ordre spontané. Il n’y a pas de rassemblement sans organisation : le réflexe des autorités directement concernées (le préfet, le maire) a été de demander à rencontrer un organisateur, afin de le mettre devant ses responsabilités. C’est parce qu’ils savent que toute fête peut dégénérer. Dans les « apéros géants » comme dans les grandes prome-nades des adeptes du roller (des milliers de personnes à Paris certains soirs d’été), il faut un point de départ et un point d’arrivée, un début et une fin, des policiers et des infirmiers.

Ce s cons i dé ra t i on s ba nales conduisent à une conclu sion classique qui permet de résoudre le débat entre l’autorisation et l’in-terdiction générales : ces rassemblements doivent être soumis, cas par cas, au critère de l’ordre public et à l’intervention des autori-tés municipales et dépar-tementales s’il y a menace de trouble. Ainsi chacun prend ses responsabilités, dans le respect des liber-tés publiques, sans que le gouvernement n’ait à s’en mêler. n

« ApÉros gÉAnTs »

La société moderne conduit de nombreuses personnes à vivre dans la solitude(

Un mort à Nantes à la suite d’un rassemblement de jeunes gens qui se sont retrouvés grâce au réseau « Facebook ». Le drame a pris très vite une dimension politique.

La fin du spontané

ACTUALITÉ

S'il y a un régime faible à Athènes, le pouvoir turc n'a jamais été aussi solide. L'unité entre le président Gül,

le premier ministre Erdogan et le ministre des Affaires étran-gères Davutoglu a un effet multiplicateur à l'extérieur. Qualifiée de néo-ottomane, la diplomatie turque se pose en médiatrice dans la plupart des conflits qui pullulent autour de ce nouvel empire du Milieu entre Europe et Moyen-Orient, entre Mer Noire et Mer Rouge. Tout ceci dépasse parfois les moyens humains et financiers de l'administration ankariote, d'autant qu'elle est restée comme l'armée d'esprit kemaliste, donc nationaliste et laïque, moins ouverte vers l'étranger et peu habituée à une expression de solidarité musulmane. Le gouvernement de l'AKP au pouvoir depuis 2002 commence néanmoins à imprimer une marque durable sur les orientations du pays.

Les 22 et 23 mai, c'est Istanbul qui abrite une confé-rence des Nations Unies sur la reconstruction de la Somalie. La Turquie rivalise avec une Égypte affaiblie par la maladie de Moubarak pour s'affirmer en Mer Rouge et sur la côte orientale de l'Afrique. Mais c'est surtout vis-à-vis de l'Iran et de la Syrie qu'Ankara affiche ses ambitions.

La Turquie, membre non permanent du Conseil de Sécurité, s'est alliée avec le Brésil, autre membre non permanent, pour essayer d'ou vrir une brèche dans le régime de sanctions qui frappe Téhéran pour ses efforts d'en-richissement nucléaire.

Aprés s'être évertués à rapprocher le Hamas du président de l'Autorité

Palestinienne Mahmoud Ab bas, les diplomates turcs souhaitent réintégrer durable-ment la Syrie d'Assad parmi les pays fréquentables et ont levé l'obligation de visas pour les Syriens et les Libanais.

Faut- i l pour autant penser à un renversement des alliances ? Le gouver-nement d'Ankara réaffirme

son ancrage économique en Europe et militaire dans l'OTAN. Et c'est vrai que ces initiatives peuvent être complémentaires des efforts de la présidence Obama (pas à pas) ou de la diplomatie de Bruxelles (en attente) qui ont bien besoin d'une sorte de tête chercheuse dans une région où les puissances occidentales se sont épuisées à trouver de

nouvelles idées de manœuvre.Le prix payé est l'ame-

nuisement des anciennes relations entre la Turquie et Israël. Depuis le coup d'éclat d'Erdogan au sommet de Davos en janvier 2009, mettant fin à un débat avec le président Shimon Peres lors de l'opération Plomb Durci dans la Bande de Gaza,

les relations entre les deux pays n'ont cessé de se tendre. La Turquie n'a pas hésité lors des dernières assemblées sur le traité de non-proliféra-tion à briser le tabou de la bombe atomique israélienne. Cela l'empêchera de mener à terme un rôle de médiateur entre Syrie et Israël. C'est sans doute forte de cet échec que la Turquie s'est réinves-tie dans une mé diation stra-tégique plus large incluant l'Iran et aussi la Russie.

Le dialogue politique avec la Turquie devrait être d'autant plus intéressant que celle-ci sera capable d'apporter un éclairage plus intelligent sur l'Autre, arabe, islamique, caucasien, comme hier balkanique, et d'ouvrir des portes, ou plutôt de lancer des ponts vers lui. Ankara joue ce rôle en toute indépendance – c'est sa crédibilité – mais du sein de l'Alliance Atlantique – en partenaire exigeant, mais n'est-ce pas ce que souhaite la France pour elle-même ? Ankara s'estime aussi libre d'adhérer ou non aux décla-rations de la politique étran-gère et de sécurité commune européenne auxquelles ses représentants n'auraient pas été associés en amont. Le besoin de partenariat est tel qu'il ne saurait attendre l'issue - dans dix ou quinze ans... - des négociations d'adhésion à l'Union... n

TUrQUIE par Yves LA MARCK

La Turquie multiplie les initiatives diplomatiques au Proche et Moyen-Orient. Cela ne remet pas en cause son ancrage européen ni son alliance privilégiée avec Washington.

L'orient via Ankara

FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010 5

L'amenuisement des anciennes relations entre la Turquie et Israël )

ACTUALITÉpar Tugdual DERVILLE

6 FRANCECatholique n° 3213 21 mai 2010

Q u'ont donné les g r a n d e s p r o ­messes de libéra­tion des femmes des années 1970 ? Celles­ci sont­elles

débarrassées des tourments associés à la maternité ? Pas vraiment estiment les orga­nisateurs de la Tournée bioé­thique 2010.

Beaucoup de ceux qui affirmaient vouloir « arracher les femmes à la fatalité » pour garantir leur épanouissement ont déchanté. Ils imaginaient briser quelques chaînes qui les entravent depuis la nuit des temps : grossesses non dési­rées ou au contraire épreuve de l’infertilité, sans oublier la menace sur la santé de la jeune accouchée et de son nouveau­né. Qu’en est­il ?

Bien sûr, dans les pays développés, on voit de moins en moins de femmes mourir en couche et la mortalité infantile s’est heureusement effondrée. Pourtant, malgré les progrès de la technique médicale, et parfois à cause d’eux, la réalité de la mater­nité semble s’être assom­brie. Avec la multiplication des examens, on parle de « grossesse anxiogène » pour décrire la traque du handi­cap qui marque de plus en

plus l’attente de l’heureux événement. En France, elle est plus intense que partout ailleurs. Elle a abouti à cet « eugénisme démocratique » que de plus en plus de voix dénoncent, à l’image des professeurs Didier Sicard et Jean­François Mattei.

Dans le même temps, la stérilité augmente, à cause, pense­t­on, de la pollution et des modes de vie séden­taires, et pas seulement parce que les femmes attendent désormais d’avoir 30 ans (en moyenne) pour donner nais­sance à leur premier enfant. Un couple sur dix suit un jour un traitement contre l’infertilité. Lorsque le bébé tant attendu paraît enfin, la société applaudit la prouesse des médecins procréateurs. Mais la moitié des couples qui se sont tournés vers les procédés artificiels restent en échec. Et, quel que soit leur résultat, ces techniques d’assistance médicale à la procréation sont une épreuve, à cause de l’inter­vention d’une tierce personne dans l’intimité conjugale. Les démarches d’adoption s’en trouvent retardées d’autant. Il y a à ce propos un paradoxe hexagonal qu’on commence à pointer comme l’a fait le

député Yves Nicolin, initia­teur de l’Agence française de l’adoption, dans son livre Adoption une nouvelle nais-sance (2007) : tandis que vingt­cinq mille couples sont en attente d’enfant adop­table (alors que très peu de nouveaux­nés sont confiés à l'adoption en France), 220 000 femmes subissent chaque année un avorte­ment…

Sur ce sujet de l’avorte­ment, le débat reste fermé, mais on reconnaît de plus en plus qu’il y a trop d’avorte­ments, que le « tout contra­ceptif » n’a pas fait baisser leur nombre et que les femmes en souffrent. Car voilà qu’une nouvelle injonction, celle de « programmer » les nais­sances semble peser sur elles. Les grossesses rapprochées n’ont pas bonne presse. La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits (Halde) a même dénoncé, au début de l’année, les discriminations professionnelles qui briment les femmes enceintes. Le tout récent rapport de l’Inspec­tion générale des affaires sociales a noté que 72 % des femmes qui subissent une IVG étaient sous contracep­tion lorsqu’elles sont tombées

enceintes ! C’est le fameux « paradoxe  contraceptif français » : il s’explique par la différence entre l’effica­cité théorique des méthodes et leur moindre efficacité pratique. En cas de rupture d’un préservatif ou d’un oubli de pilule, les femmes qui se retrouvent enceintes s’orientent désormais bien plus systématiquement vers l’avortement que celles qui essaient de réguler leurs grossesses par les méthodes naturelles. Ces dernières sont par ailleurs de plus en plus fiables, même si elles sont exigeantes pour les couples.

Les pouvoirs publ ics pers istent cependant à augmenter encore l’infor­mation contraceptive – qui confine au harcèlement – et à multiplier les lieux de pres­cription de l’IVG. Jouant au pompier pyromane, Ségolène Royal vient de surenchérir avec son « pass contracep­tion ».

C’est pour réagir à ce contexte que l’Alliance pour les Droits de la Vie a choisi, pour sa tournée bioéthique 2010 d’aborder globalement toutes ces questions, et de proposer de nouvelles pers­pectives d’action. La question de l’avortement n’est­elle pas bioéthique ? Elle mérite alors d’être intégrée sinon au débat législatif, du moins à la réflexion globale sur la maternité.

Du côté de l’Office chré­tien des personnes handica­pées et du Comité protestant

TOURNÉE BIOÉTHIQUE

La moitié des couples qui se sont tournés vers des procédés artificiels restent en échec(

De l’avortement au bébé à tout prix – en passant par le bébé « zéro défaut » – les bouleversements de la procréation sont au cœur de la Tournée bioéthique qui fait étape dans 9 villes de France.

Naître ou ne pas naître

pour la dignité humaine qui participent à cette tournée ainsi qu’à l’association Mère de Miséricorde, se dégage une même sensibilité : celle qui incite à partir des souf­frances dont témoignent les femmes qui se confient aux diverses associations et d’es­sayer de « comprendre » ce qui se passe, avant de recher­cher les solutions permettant d’encourager l’accueil de la vie, spécialement des plus vulnérables.

La Tournée permet aussi de mesurer à quel point la procréation contemporaine est marquée par la surproduc­tion des embryons, leur tri et leur destruction. En addition­nant aux IVG (220 000), les quelque 280 000 embryons conçus dans le cadre de la fécondation in vitro (pour moins de 14 500 naissances) et les millions qui sont élimi­nés par les divers disposi­tifs contragestifs (stérilet puis seconde génération des pilules du lendemain), on arrive à trois ou quatre fois plus d’embryons conçus puis détruits que les quelque 821 000 qu’on laissera naître. La tendance est à l’accéléra­tion de ce processus indus­triel, selon le professeur Jacques Testard. Le généti­cien pronostique une société de la procréation 100% arti­ficielle, où, choisissant parmi d’innombrables embryons, l’expert exercerait un rôle totalitaire.

À quelques semaines du débat au Parlement en vue de

la seconde révision de la loi de bioéthique, la Tournée bioé­thique propose de déjouer de telles prophéties. Les femmes veulent une maternité plus naturelle et, même si la revendication du bébé sans défaut tend à se générali­ser, leur malaise est percep­tible. Selon le sondage IFOP commandité par l’Alliance, 83% des Françaises veulent qu’on indique aux femmes enceintes consultant en vue d’une IVG la liste des aides aux femmes enceintes et aux

jeunes mères. Ces aides ont été brutalement effacées des guides officiels, en 2001. Et 67% des Françaises consi­dèrent même qu’il faudrait davantage indiquer aux femmes enceintes qui éprou­veront de lourdes diffi cultés pour élever leur enfant la possibilité de le confier à l’adoption. Une opinion en pleine mutation car elle monte à 75% pour les moins de 35 ans.

Sans attendre l’engage­ment des pouvoirs publics

auxquels elle vient présenter ces revendications, l’Alliance pour les Droits de la Vie vient d’éditer son propre guide intitulé Je suis enceinte ! Il récapitule les aides publiques auxquelles elles ont droit. À l’occasion de la Tournée, est lancé un appel aux élus pour qu’on n’oriente plus systé­matiquement les femmes en difficulté vers l’avortement comme issue obligée d’une grossesse imprévue ou diffi­cile. Pour donner sa chance à la vie. n

FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010 7

Naître ou ne pas naître

Quelques chiffres• 821 000 naissances en 2009 • 220 000 avortements officiellement recensés par an • 72% des femmes ayant avorté étaient sous contraception lorsqu’elles sont tombées enceintes (rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales, janvier 2010) • + 30% d’avortements chez les mineures entre 2001 et 2006 malgré la généralisation des moyens contraceptifs • Près de 40% des Françaises subiront au moins un avortement (selon l’Institut National d’Études Démographiques) • 1 couple sur 7 consulte pour infer-tilité • L’AMP connaît seulement 50% de réussite et retarde souvent le processus d’adoption • 25 000 familles en France sont en attente d’un enfant à adopter • 278 000 embryons sont conçus annuellement in vitro pour donner 14 500 naissances par fécondation in vitro. Il faut donc en moyenne concevoir in vitro 19 embryons pour aboutir à une naissance ; autrement dit : 5% seulement des embryons conçus en laboratoire verront le jour • Pour assurer un Diagnostic Préimplantatoire (DPI), la proportion d’em-bryons conçus passe à 28 pour une naissance • 1 300 enfants naissent chaque année par Assistance médicale à la procréation (AMP) avec utilisation de gamètes issus de donneurs • 154 000 embryons vivants sont actuellement « stockés » dans les établissements d’AMP, congelés dans l’azote liquide • 96% des cas de trisomie 21 dépistés se terminent par une IMG (interruption « médicale » de gros-sesse) • 80% des grossesses font l’objet de tests sériques de dépistage de la trisomie 21. n

Tournée bioéthique 2009, ici à Grenoble.

Le chiffre parle de lui-même : plus d’un million de personnes ont participé aux célébrations autour de Benoît XVI en quatre jours de voyage à Lisbonne, Fatima et Porto (11-14 mai). Les foules étaient là, les jeunes se sont invités jusque sous les fenêtres du Pape le

premier soir à Lisbonne, ils sont partis à pied le rejoindre à Fatima, et des étudiants se sont imposés dans l’emploi du temps serré, vendredi matin, à Porto, au balcon de l’Hôtel de Ville. Ils ont chargé le Pape d’affection et d’un bric-à-brac improbable et généreux : toge universitaire noire pour l’évêque en blanc, guitare électrique blanche, design, pour le pape pianiste.

Que s’est-il donc passé ? Chacun a sa ré ponse, le président de la République, le porte-parole du Saint-Siège, le Pape lui-même.

Le président Anibal Antonio Cavaco Silva, qui a suivi toutes les étapes du voyage, s’avoue impressionné par ces foules enthousiastes , par la personnalité du Pape, et par son mes-sage « revigorant ». Il dit sa « nostalgie » - ce sentiment de « saudade » réputé intraduisible - de voir partir celui dont le nom a été scandé partout « Bento décimo sexto».

Avec les Portugais, le président a découvert - je cite - la bonté, la séré-

nité, la profondeur, la force intérieure du Pape : un exemple qui « inspire », parce qu’il est un vrai « pasteur » qui indique le chemin à qui veut le suivre et un « sage » qui va au-devant de tous.

C’était bien le danger d’un tel voyage : que les fractures internes au Portugal ne se manifestent à

DOSSIER

à l'heure du scandale des prêtres pédophiles, les grands médias français ont dû le reconnaître, souvent d'un ton pincé : le pape Benoît XVI a déplacé à Fatima plus de Portugais que le pape Jean-Paul II lors de son pèlerinage de l'an 2000. De là à prendre une mine condescendante pour les Portugais, il n'y a pas loin. Il apparaît en tout cas que l’opinion publique, et notamment l’opinion catholique, ne réagit pas de la même façon au scandale dans tous les pays, même si elle est partout meurtrie. Dans les échos venus d’Allemagne, et même de Bavière, où les révélations relayées par la presse sont rudes, on note beaucoup de désaffections qui parviennent dans les évêchés. à Malte, au Portugal, il semble que la même épreuve soit vécue comme un appel à renforcer la solidarité dans l’Église autour de son chef. En France aussi, on a noté, d’une façon générale, une assistance plus nombreuse aux offices de la Semaine sainte. Le moment de l’épreuve peut être celui d’un approfondissement intérieur. La blessure de la faute conduit à s’interroger plus sérieusement sur le sens chrétien de la Rédemption, l’abîme du Vendredi saint et la victoire de Pâques. C'est ainsi que semble avoir été vécue la visite au Portugal, avec son apogée le 13 mai sur l’esplanade de la Vierge de Fatima.

8 FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010

par Natalia BOTTINEAU / Photos : François LAPOINTE

LE PAPE AU PORTUGAL

Un peuple solidaire

Dans les rue de Lisbonne : panneaux publicitaires sur les murs

et drapeaux du Vatican sur les bus...

l’occasion de la venue du Pape. Les deux person-nalités les plus emblématique étant peut-être le président catholique, et le Premier ministre socia-liste José Sócrates Carvalho Pinto de Sousa, qui a aussi rencontré Benoît XVI à la nonciature et avait annoncé deux jours de congés pour la venue du Pape. Ces rencontres étaient délicates sur les questions de société, après l’adoption par le Parlement portugais, le 8 janvier dernier, du projet de loi du gouvernement socialiste sur l’union entre personnes homosexuelles.

Lors de sa rencontre avec les représentants des associations engagées dans les services sociaux et caritatifs de l’Église, jeudi 13 mai, à Fatima, le Pape a dit ce qu’il pensait, mais à sa

façon, - « constructive » et « sereine » dira son porte-parole -, situant le droit à la vie dans le cadre des droits de l’homme, demandant à l’Église de se soucier de qui est blessé par l’avortement, et louant « les initiatives qui ont pour but de sauve-garder les valeurs essentielles et premières de la vie, dès sa conception, et de la famille, fondée sur le mariage indissoluble entre un homme et une femme ». Les applaudissements ont interrompu cette partie du discours.

Le Pape s’est adressé « à tous les Portugais, catholiques ou non, aux hommes et aux femmes qui vivent dans ce pays, même s’ils n’y sont pas nés ». En somme, le Pape est de ceux qui construi-sent des ponts et non des murs et il a accom-

Travailler dans la

concorde, dans le

dialogue, au bien commun

FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010 9

Un peuple solidaire

pli ce tour de force - qu’il demande mainte-nant à l’Église du Portugal - : travailler dans la concorde, dans le dialogue, au bien commun, à la « cohésion ». Car il sait, il l’a dit à la presse dans l’avion de Rome à Lisbonne, que les « ennemis de l’Église » les plus « terrifiants », ne sont pas à l’extérieur, mais à l’intérieur de l’Église, et c’est le péché.

Le Président conclut sur « l’espérance » et la « confiance » que Benoît XVI a insufflées pour relever les défis actuels. Une confiance qu’un geste a confirmée : Benoît XVI s’est vu remettre symboliquement les « clefs » de la ville de Lisbonne.

Le porte-parole du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a, dès le mercredi soir 12 mai, souligné que les Portugais étaient en train de « décou-vrir » Benoît XVI. Ils pensaient rencontrer un pape moins « communicatif » que son prédécesseur, plus « froid », ils ont vu un pape « ami », « discret » certes, mais très « aimable », « cordial », « sou-riant ». Qui ouvre sa fenêtre pour bénir les jeunes

et leur adresser quelques mots, à Fatima va spon-tanément au-devant des enfants, ou embrasse les tout-petits qu’on lui tend pour qu’il les bénisse. Au moment d’entrer dans l’avion de la TAP, il se retourne une dernière fois pour adresser de la main et du regard, en souriant, un dernier signe amical au couple présidentiel. C’est ce qu’ex-pliquait la semaine dernière Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, en visite ad limina : autant Jean-Paul II était à l’aise devant de grandes foules, autant il était peu bavard dans les rencontres personnelles. Benoît XVI est quelqu’un qui écoute beaucoup mais qui parle aussi très facilement.

Un « voyage merveilleux », dit le P. Lombardi dont voici le diagnostic : « Ce ne sont ni les médias, ni les évêques, ni le Pape qui ont réuni des foules, mais le message de Fatima. »

La clef, c’est le 13 mai. « Celui qui penserait que la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait », affirme Benoît XVI. Il tourne les regards vers le prochain anniversaire, en 2017 :

10 FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010

Les ennemis de l'Église

les plusterrifiants

ne sont pas à l'extérieur,

mais àl'intérieur de l'Église

« Puissent ces sept années qui nous séparent du centenaire des Apparitions hâter le triomphe annoncé du Cœur Immaculé de Marie à la gloire de la Très Sainte Trinité. » Le message, c’est prière et pénitence. L’Église a besoin de redécouvrir la pénitence, avait suggéré le Pape, en réponse aux scandales.

Sa rose d’or entourée de trois jeunes boutons traduit sa « gratitude » envers la Vierge Marie qui a inspiré aux Pastoureaux un tel amour du Pape qu’ils s’attristaient des souffrances de « l’évêque vêtu de blanc », dans la vision du « secret » dévoi-lée en l’An 2000. Il est venu pour se mettre à l’écoute de la Vierge Marie, se placer sous sa pro-tection maternelle, avec l’Église, « pour prier pour notre humanité affligée par des détresses et des souffrances », pour dire son amour du Christ et pour confier à Marie « les prêtres, les personnes consacrées, les missionnaires et tous ceux qui œuvrent » dans l’Église. Couronnement de l’Année sacerdotale. Il souligne, au moment de partir, la dimension universelle de sa venue : « À Fatima, j’ai prié pour le monde entier, demandant que l’avenir soit porteur d’une plus grande fraternité et soli-darité, d’un plus grand respect réciproque, d’une familiarité et d’une confiance renouvelée en Dieu, notre Père qui est aux cieux. »

Le Pape a lui aussi été impressionné par « l’ac-cueil chaleureux », « la manière tellement enthou-siaste et spontanée avec laquelle se sont créés des liens de communion » à chaque étape du voyage. Il a senti « l’amour des Portugais et leur désir de le rencontrer », par les sourires, les chants, la joie, et il en a été « très heureux » a confié son porte-parole.

Le Pape avait annoncé une visite sous le signe de l’espérance, pour proposer une sagesse – dia-logue, solidarité, ouverture - et une mission, celle de « transformer le monde », comme le rappelle le titre qui barre la Une de L’Osservatore Romano des 14-15 mai : « Renouvelés dans l’amour pour trans-former le monde ». À partir du Christ, et de l’eu-charistie, symbolisée par le calice précieux qu’il a offert à chaque messe à l’évêque qui l’accueillait. Pour cela, le Pape ne s’est pas épargné, et il l’a expliqué à ses « frères évêques » : « Le Pape a besoin de s’ouvrir toujours davantage au mystère de la Croix, en l’embrassant comme l’unique espé-rance et le chemin ultime pour gagner et réunir dans le Crucifié tous ses frères et sœurs en huma-nité. » Voilà comment il vit ses épreuves : « Obéis-sant à la Parole de Dieu, il est appelé à vivre non pas pour lui-même mais pour rendre Dieu présent dans le monde. »

FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010 11

Confier à Marie

les prêtres, les personnes consacrées,

lesmissionnaires

La balle qui a frappé Jean-Paul II est sertie dans la couronne de la « Reine de la paix », il en montre le sens pour nous : « C’est une profonde consolation pour nous de savoir que tu es cou-ronnée non seulement avec l’argent et l’or de nos joies et de nos espérances, mais aussi avec le "projectile" qui symbolise nos préoccupations et nos souffrances. »

L’espérance est constitutive du mes-sage de Fatima. Le Pape emploie cette image dès son arri-vée à l’aéroport de Lisbonne : l ’appari-tion de la Vierge à F rancisco , Jac inta et Lucie c’est « une fenêtre d’espérance ouver te par D ieu lorsque l’homme Lui ferme la porte ». Son mes s age inv i te à « rétablir, au sein de la famille humaine, les liens de la solida-rité fraternelle fondés sur la reconnaissance mutuelle du même et unique Père : il s’agit d’un dessein d’amour de Dieu ».

Si l’on voulait résu-mer – pardon des rac-courcis dans le style de nos ados - cette espérance, on pour-rait dire qu’au terme du voyage de Benoît XVI « Fatima, c’est pas fini » : la révélation de la « troisième partie du secret » aurait pu le faire croire.

Le Pape non plus « n’est pas fini », lui dont on demandait la démission et qui, surtout, a été atteint non pas tant par les campagnes média-tiques, mais par la réalité du péché sous ses formes les plus tragiques, dans l’Église, qui lui ont fait monter du cœur des larmes en rencon-trant à Malte des victimes d’abus.

Les prêtres – parfois découragés par les « amalgames » et les « injustices » disaient les évêques de Belgique – ont répondu présents. Benoît XVI les a tous – plus de quatre cent mille dans le monde - consacrés au Cœur Immaculé de Marie et il leur a rappelé le nom de la fidélité dans le temps : c’est l’amour. Les vocations aussi

sont là : vendredi, Benoît XVI a béni la première pierre d’un nouveau séminaire.

Les malades ne doivent pas se « sentir inu-tiles », dans une société qui préfère souvent l’ef-ficacité à la fécondité. Plus encore, ils sont des « rédempteurs dans le Rédempteur ».

L’Église n’est pas « finie ». Mais pour vivre, elle doit sans cesse « propo-ser le Christ » et ne pas se « bâi l lonner » elle-même, car sa force c’est « la résurrec-tion du Christ ». Les jeunes y prennent leurs r e s p o n s a b i -l i té s e t leur place, visible – avec un t-shirt pour qu’on les r e c o n n a i s s e dans la foule de Lisbonne – et audible ! Le Pape leur fait confiance : « Je compte sur vous e t sur vot r e prière. »

Le Portugal, q u ’o n d i s a i t a u b o r d d u gouffre avec la crise grecque, a

manifesté sa vitalité et sa capacité de mobilisa-tion.

On croyait Dieu chassé de l’espace public de l’Europe sécularisée, et le voilà vivant, « visible », au cœur de la société, jusque dans les foyers inondés par les trois principales chaînes de télévisions d’images « en direct » y compris sur Internet : « N’ayez pas peur de parler de Dieu et de manifester sans honte les signes de la foi », dit le Pape. Ce qu’il fait.

« Ce n’est pas l’Église qui a imposé Fatima, mais c’est Fatima qui s’est imposé à l’Église » : Fatima a rassemblé visiblement pendant quatre jours un million de personnes, et invisiblement tant d’autres, leur ouvrant un avenir et une espérance, à l'image des Portugais qui, au temps des Grandes découvertes, portèrent avec eux la foi au Christ par-delà les océans. n

12 FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010

« Ce n’est pas l’Église

qui a imposé Fatima, mais c’est Fatima

qui s’est imposé à l’Église »

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Une colombe pas timide qui suivait la procession et que les télévisions

du monde entier ont filmée...

500 000 personnes sur l'esplanade de Fatima.

FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010 13

Où se trouvait, le jour de Notre-Dame de Fatima, le 13 mai, Manoel Cândido Pinto de Oliveira, le cinéaste portugais, centenaire ? À Cannes, pour présen-ter son Étrange affaire Angelica qui

concourt dans la catégorie « un certain regard ».Mais la veille, le 12 mai 2010, le cinéaste,

jadis éduqué dans un collège jésuite de Galice et qui a reçu la Palme d’Or en 2008 pour l’en-semble de son œuvre, accueillait Benoît XVI au Centre culturel de Belém, à Lisbonne, par une réflexion sur la religion et l’art.

D'emblée, il a affirmé que « l’univers et l’homme » ont été créés par « un être trans-cendant », et que les « problèmes inquiétants » de notre époque ont leur « solution » dans le « Verbe fait chair dans le Christ » en qui nous pouvons puiser les « grâces divines ». Il parle des anges de ses films et de la nostalgie du paradis perdu qui traverse la culture européenne. Il se présente comme « appartenant à la famille chré-tienne » dont il partage « les valeurs » qui sont « les racines de la nation portugaise et celles de toute l'Europe ». Il dit attendre les paroles du pape avec une « profonde vénération ».

Au moment où il s’envolait pour Rome, le Pape a dit admirer cette « volonté évidente de rechercher la vérité et la beauté dans le monde de la culture », et il a salué « la créativité des acteurs de la pastorale sociale » : « Puisse cette glorieuse Nation continuer à manifester sa gran-deur d’âme, le sens profond de Dieu, l’ouverture solidaire guidée par les principes et les valeurs imprégnés de l’humanisme chrétien. »

Plus d’un millier de personnes étaient venues l’écouter à Belém. Il a été exigeant : « Faites des choses belles, mais par-dessus tout faites que vos vies deviennent des lieux de beauté ».

Le Pape n’a pas caché qu’une « crise de la vérité » traverse aujourd’hui la culture euro-péenne, avec une tendance à « absolutiser le présent », en le « détachant du patrimoine cultu-rel du passé », sans pour autant « dessiner un avenir ».

Or, avertit Benoît XVI, « un peuple qui cesse de savoir quelle est sa vérité propre finit par se perdre dans le labyrinthe du temps et de l'his-toire, privé des valeurs clairement établies et sans grands buts clairement énoncés ».

Le rôle de l’Église consiste justement – sans

Culture et vérité

« L’annonce de la vérité

est un service que

l’Égliseoffre à la société »

LA CONFÉRENCE DE BELÉM

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La tour de Belém, symbole de l'ouverture du Portugal au monde.

La rose de métal précieux offerte par le Pape à la Vierge de Fatima.

14 FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010

relâche et impérati-vement - à « aider la société à comprendre que l'annonce de la vérité est un service qu'Elle of fre à la société, ouvrant de nouveaux horizons d'avenir, de grandeur et de dignité ».

A u n o m d e l’homme. « La fidé-lité à l'homme exige la fidélité à la véri-té qui seule, est la garantie de la liberté et de la possibilité d'un développement humain intégral. » L’expression revien-dra.

Ils ne doivent donc pas craindre de se « confronter avec la source première et ultime de la beauté, de dialoguer avec les croyants, avec ceux qui - comme eux - se sentent en pèlerinage dans le monde et dans l'histoire vers la Beauté infinie ».

Le lendemain, en l’église de la Sainte-Trinité de Fatima, sur le fond de cette fabu-leuse mosaïque de lumière due à l’atelier Rupnik, devant quelque 8 000 personnes, Benoît XVI demande aux catholiques de s’engager davan-tage dans ce « processus de développement humain intégral » pour « une plus vaste humani-sation de la société ».

Le Bon Samaritain, c’est le Christ lui-même qui prend soin de l’humanité. Une obligation désormais pour les baptisés : « L’amour incondi-tionnel de Jésus qui nous a guéris devra main-tenant se transformer en amour donné gratui-tement et généreusement, à travers la justice et la charité, si nous voulons vivre avec un cœur de bon samaritain ».

On peut y entendre une réponse à Marx : « La loi fondamentale de la perfection humaine, et donc de la transformation du monde, est le commandement nouveau de l’amour. »

Et le Pape recrute ! Il faut des laïcs assumant leurs responsabilités dans la société, y compris en politique, pour mettre en œuvre l’enseigne-ment social de l’Église, au service du « bien com-

mun ». Étudiez, dit-il, cet enseignement, dont la charité est le « principe » et la « force principale ». Agissez ! Il faut que les catholiques se montrent « créa-tifs » devant la crise actuelle, « vaste et complexe ».

M a i s a t t e n -tion à l’activisme, et aux compro-mis. Le remède à un monde éclaté c’est au contraire « une profonde et authentique unité de cœur, d’esprit et d’action », ce qui suppose une vie spirituelle nourrie, et une « identité » chrétienne claire, « autonome et indé-pendante », autre-ment dit libre, face

aux forces politiques ou aux idéologies.Si l’on veut bâtir la « civilisation de l’amour »,

il faut s’engager pour la défense des droits hu mains. Le droit à la vie, en promouvant « la réconciliation » et « la guérison des personnes blessées par le drame de l’avortement ». Le droit à une famille « fondée sur le mariage indisso-luble entre un homme et une femme ». Il faut « répondre à certains des défis les plus insidieux et les plus dangereux qui aujourd’hui s’opposent au bien commun. »

Au cœur de la culture, de l’économie, de la société, le message de Fatima prend toute sa force : « La pénitence, la prière, le pardon visent à la conversion des cœurs. C’est le chemin pour édifier la civilisation de l’amour, dont Dieu a jeté les semences dans le cœur de tout homme et que la foi dans le Christ Sauveur fait germer ».

Mais n’enviez pas les petits voyants, avertit le Pape, car vous aussi vous pouvez voir Dieu et la Vierge Marie par vos « sens intérieurs » : Dieu qui a le pouvoir « d’enflammer les cœurs les plus froids et les plus tristes », « peut nous rejoindre, en s’offrant à notre vision intérieure ». Un appel à concourir dans la catégorie « un cer-tain regard » ? n

Au cœur de la culture,

de l'économie, de la société, le message de Fatima prend toute sa force

FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010 15

E ntre 150 000 et 200 000 personnes ont répondu pré-sentes, place Saint-Pierre, ce

dimanche 16 mai autour du Pape. Le rendez-vous, baptisé familiè-rement « Papa-Day », était fixé à midi pour la prière mariale, à l’ini-tiative de 67 associations italiennes de laïcs regroupées dans la CNAL, pour manifester leur solidarité avec Benoît XVI.La télévision italienne a transmis son émission dominicale depuis la colonnade du Bernin : la RAI avait annoncé la semaine dernière le numéro de portable où laisser un SMS pour tous ceux qui ne pour-raient venir place Saint-Pierre.Des monastères contemplatifs se sont associés à l’initiative par la prière. Le président de la confé-rence des évêques d’Italie, l’ar-chevêque de Gênes, le cardinal Bagnasco, a préparé la rencontre par une liturgie de la parole.Benoît XVI a eu un mouvement d’admiration en voyant la foule sous ses fenêtres : « Grazie ! ». Après la prière mariale, le pape a de nou-veau remercié la foule : « Merci pour votre présence et votre confiance, merci ! Aujourd'hui, ma

première salutation va aux fidèles laïcs venus de toute l'Italie et au cardinal Angelo Bagnasco (…). Je vous remercie de tout cœur, chers frères et sœurs, pour votre présence nourrie et chaleureuse ! »« Vous avez adhéré avec enthou-siasme à cette manifestation de foi et de solidarité belle et spon-tanée », a souligné le pape en signalant la présence de nombreux députés et en saluant aussi les milliers d'immigrés rassemblés au Latran autour du cardinal Agostino Vallini.Le Pape voit dans ce rassemble-ment le signe de la « grande affec-tion » et de « la proximité profonde de l'Église et du peuple italien pour le pape et vos prêtres ». Les applaudissements et les acclamations l’ont interrompu.« Vos prêtres, a repris Benoît XVI, qui prennent chaque jour soin de vous pour que, dans un engage-ment de renouvellement spirituel et moral, nous puissions toujours mieux servir l'Église, le Peuple de Dieu et tous ceux qui s'adressent à nous avec confiance. »Le Pape a rappelé son avertis-sement : « L'ennemi véritable à

craindre et à combattre est le péché, le mal spirituel qui par-fois, hélas, contamine aussi les membres de l'Église [...]. Nous devons craindre le péché et pour cette raison être profondément enracinés en Dieu, solidaires dans le bien, l'amour, le service. » Il insiste : « Servir Dieu et l'homme au nom du Christ. »Interrompu sans cesse par les ova-tions, le pape a ajouté : « Il est beau de voir cette foule place Saint-Pierre, comme il a été émouvant pour moi de voir la foule immense qui, à Fatima, a prié à l'école de Marie pour la conversion des cœurs. Je renouvelle aujourd'hui cet appel, conforté par votre pré-sence si nombreuse ! Merci ! »Il a conclu, sous les ovations : « Merci à tous, avançons avec le Seigneur et avec sa grâce. Merci à tous. Bonne semaine. Bon di-manche. »Malgré les averses, paroisses, jeunes, familles, ont prolongé la rencontre par un pique-nique place Saint-Pierre sous le grand calicot de la CNAL « Insieme con il Papa », « Ensemble avec le Pape ». n

Succès du « Papa Day »CHRONIQUE ROMAINE

par Natalia BOTTINEAU

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lectures

16 FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010

Pour que le petit enfant commence à s’exprimer, pour qu’il utilise des mots, des mimiques, des baisers, et plus seulement des cris,

afin de faire comprendre ce qu’il désire et ce qui lui donne de la joie, il faut qu’il soit déjà sevré, sorti du rapport immédiat qu’il a eu d’abord avec sa maman, il faut qu’elle soit pour lui quelqu’un et plus seulement la source à laquelle il puisait dans l’inconscience. C’est un peu la même histoire entre Jésus et ses apôtres. S’il dit que son départ est nécessaire pour qu’il nous envoie l’Esprit Saint, ce n’est pas que nous devions quitter le Christ (oh ! horreur !) pour nous intéresser à quelqu’un d’autre, c’est que nous avons à expérimenter une certaine distance pour nouer une vraie relation avec lui.

Et c’est là que l’Esprit Saint intervient pour remplir de sa lumière l’espace qui s’ouvre ainsi entre Jésus et nous, entre le Père et nous, entre nos frères et nous. Cette distance est celle qui permet la prière, qui fait naître demande, adoration, action de grâce,... c’est elle aussi qui débouche sur l’annonce de la Bonne Nouvelle : on a reçu un don merveilleux, il faut le partager. Et la joie alors rebondit, il ne s’agit plus de s’accrocher à un avantage qu’on a toujours peur de perdre (comme Marie Madeleine se cramponnant aux pieds de Jésus), il faut faire fond sur un amour dont on sait déjà, au plus profond de soi, que rien ne pourra nous séparer.

Ainsi les Apôtres se mettent-ils à parler. C’est impressionnant cette parole qui jaillit d’un coup, sans que

rien ne l’ait précédé. Même après la Résurrection, quand les premières rumeurs avaient déjà filtré, ils étaient encore tout craintifs, bouclés dans le Cénacle, ou prêts à reprendre leur ancien métier comme Pierre. Leur seule perspective d’avenir était une restauration du Royaume de David, un rêve sans doute longtemps caressé et qu’ils pensaient devoir se réaliser d’un coup de baguette magique. Ils découvrent tout à la fois qu’ils peuvent avoir avec Jésus un rapport adulte et qu’une tâche leur est confiée dans un monde réel et pas illusoire, qu’après avoir tant reçu de lui, ils sont capables de faire quelque chose pour lui et avec lui. Merveille !

L’Esprit de la Pentecôte est un feu qui vient d’un coup illuminer nos profondeurs cachées et nous révéler à nous-mêmes. Les icônes byzantines représentent en bas de la scène un vieillard chenu les mains ouvertes dans une disposition d’attente, au milieu, dans un espace tout noir. C’est ce vieux monde auquel nous appartenons qui mendie le don de l’Esprit, lequel va soudain descendre en lui et tout irradier de l’intérieur. Faisons confiance à cette présence et soyons-en assez conscients pour lui ouvrir de nouveaux champs !

Bonne fête de l’Esprit ! Joyeuse Pentecôte ! n

Dimanche 23 mai : "Pentecôte"Première Lecture : Actes 2.1-11Psaume : 104.1, 24, 29-31, 34Deuxième Lecture : Romains 8.8-17Évangile : Jean 14.15-26.

et ils commencèrentà parler...

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14. 15 « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. 16 Moi, de mon côté, je demanderai au Père de vous donner un autre Protecteur qui sera pour toujours avec vous. 17 C’est l’Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaissez, puisqu’il est avec vous et demeure en vous.18 Je ne vous laisserai pas comme des orphelins, puisque je reviens vers vous. 19 Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez, puisque je suis vivant et que vous aussi vous vivrez. 20 Ce jour-là vous saurez que je suis dans mon Père, et vous en moi, et moi en vous. 21 Celui qui a reçu mes commandements et qui les garde, voilà celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père. Moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui. »22 À ce moment-là Jude, non pas Judas Iscariote, dit à Jésus : « Mais comment cela ? Veux-tu te manifester à nous et pas au monde ? » 23 Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera. Alors nous viendrons à lui et nous nous ferons chez lui une demeure. 24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles, mais ce discours que vous écoutez n’est pas de moi, il vient du Père qui m’a envoyé.25 Je vous ai dit tout cela pendant que j’étais avec vous. 26 Mais le Protecteur, l’Esprit Saint que le Père vous enverra grâce à mon Nom, se chargera de vous enseigner toutes choses : il vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

pentecôte (année c)

par le Père Michel Gitton

FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010 17

semaine de pentecôte

Dimanche de la Pentecôte1. Jésus qui fait naître son église avec le don d’en haut qu’il avait promis (lecture des Actes des Apôtres).➤ Adorons le Fils monté à la droite du Père qui répand son Esprit sans mesure.Point spi : Supplions-le d’accomplir en nous toutes ses promesses.2. Jésus qui répand sur nous son Esprit, l’Esprit qui l’anime, l’Esprit qui fait

toute sa vie d’enfant du Père (lecture de la Lettre aux Romains).➤ Adorons l’époux qui partage son dernier secret avec celle qu’il aime.Point spi : Partageons à notre tour le secret qui nous fait vivre.3. Jésus qui insuffle l’Esprit Saint à ses Apôtres, pour leur faire connaître de l’intérieur sa mission (lecture de l’évangile selon saint Jean).

Semaine après la Pentecôte et VIIIe semaine du temps « per annum »

par le Père Michel Gitton

➤ Adorons le Dieu fort qui apporte le remède au péché des hommes.Point spi : Faisons mémoire de notre confirmation.

Lundi de Pentecôteoccasion d’honorerspécialement l’Esprit :1. Jésus lui-même tout rempli de l’Esprit Saint, (cf. « il exulta dans le Saint-Esprit »).➤ Adorons Celui qui éternellement, avec le Père, est à la source de l’Esprit.Point spi : Revenons à la source de notre baptême.2. Jésus qui nous parle avec admiration du Paraclet, (cf. « lui, l’Esprit de vérité »).➤ Adorons Celui qui fait la passe à l’Esprit en s’effaçant pour qu’il ait toute la place.Point spi : Enrichissons notre contem-plation d’un fervent appel à l’Esprit Saint.3. Jésus qui nous confie à l’Esprit, qui sait que nous ne pouvons rien sans lui.➤ Adorons Celui qui laisse l’Esprit expliciter ce qu’il a dit.Point spi : ne lisons pas les écritures comme un texte ordinaire.

+ Le jeune homme riche(Marc 10, 17-27)1. « Personne n’est bon, sinon Dieu seul » ; Jésus passionné de la bonté du Père, chantre de l’unique amour.➤ Adorons le « Religieux de Dieu » (cf. Bérulle), consacré jusque dans ses fibres au seul vrai Dieu.Point spi : Cessons de donner à des valeurs humaines un crédit qui n’ap-partient qu’à Dieu (j’adore, je suis passionné de…).2. « ...puis viens et suis-moi ! » ; Jésus qui propose audacieusement au jeune homme riche un changement de vie radical, mais surtout lui offre de partager sa vie.➤ Adorons le Maître qui appelle, qui propose de le suivre, sans forcer la liberté.Point spi : osons, si cela nous est demandé, des choix qui soient de vrais choix pour Jésus.At

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3. « Pour les hommes, cela est im-possible » ; Jésus conscient de notre incapacité, ne nous laissant aucune illusion sur nos possibilités.➤ Adorons Celui qui nous sauve « à main forte et à bras étendu ».Point spi : Cessons de nous débattre tous seuls avec nos problèmes.

Mardi : Les exigencesde la vocation apostolique(Marc 10, 28-31)1. « quitté à cause de moi » ; Jésus qui sait voir les choix qui sont vraiment pour lui, qui accueille nos folies.➤ Adorons l’Ami qui voit notre désir et nos humbles réalisations, qui nous croit capables d’un don total en Lui.Point spi : Demandons-lui de savoir vraiment nous risquer.2. « En ce temps déjà, le centuple » ; Jésus qui nous laisse entrevoir l’éton-nante fécondité du sacrifice, sans pour autant nous laisser croire à un placement en toute sécurité (« des persécutions »).➤ Adorons l’Ami qui sait nous rendre le centuple, à sa façon.Point spi : ne nous plaignons pas des choix que nous avons faits pour Le servir.3. « Les derniers seront les pre miers » ; Jésus qui nous rend sensibles à l’ins-tabilité des conditions, qui nous ouvre les yeux sur les changements qui s’an-noncent.➤ Adorons la Pierre angulaire, seule solide.Point spi : n’envions pas ceux à qui tout semble réussir.

Mercredi : La requête des filsde Zébédée (Marc 10, 32-45)1. « voici que nous montons à Jéru-salem » ; Jésus qui marche devant et qui sait où il va.➤ Adorons le Maître qui ouvre la route, qui fraye le passage devant nous, bon Berger en tête de son troupeau.Point spi : ne boudons pas les invita-tions à l’effort.2. « que voudriez-vous que je fasse pour vous ? » ; Jésus qui connaît les

lectures

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petites ambitions de ses apôtres, leurs rivalités, au moment où Lui se prépare à leur donner la vie.➤ Adorons l’Ami délicat et sensible, qui veut nous associer à Lui dans le combat et la victoire.Point spi : n’hésitons pas à suivre Jésus comme il veut être suivi, dans l’obéissance du cœur.3. « Mais pour servir et donner sa vie ». Jésus qui sait ce qu’il a à faire et que rien ne détourne de son but.➤ Adorons le Serviteur du Père tout dévoué à sa volonté.Point spi : ne demandons pas à être servis, compris, aimés…

Jeudi : L’aveugle de Jéricho(Marc 10, 46-52)1. « Jésus s’arrête » ; Jésus qui se laisse arrêter par un cas particulier, qui ne passe pas à côté de la misère humaine.➤ Adorons l’Ami compatissant qui se penche sur la détresse réelle qu’il est seul à voir.Point spi : Laissons-nous arrêter, ne fuyons pas les requêtes importunes.2. « que veux-tu que je fasse pour toi ? » ; Jésus qui oblige l’homme à formuler sa folle demande, à risquer le tout pour le tout.➤ Adorons l’Amant qui demande une réponse sans réserve à son fol amour.Point spi : osons dire à Jésus que nous attendons de lui l’impossible.3. « va, ta foi t’a sauvé ! » ; Jésus qui cache son intervention derrière un éloge de la foi, seul moyen de déchaîner la puissance de Dieu.➤ Adorons le Fils qui reçoit du Père au fur et à mesure les « signes » qu’il prodigue pour nous.Point spi : ne marchandons pas notre acte de foi.

Vendredi : La purification du Temple et le figuier desséché (Marc 11, 11-25)1. « que jamais plus personne ne mange de tes fruits » ; Jésus qui constate l’infécondité, qui sait qu’il y a des expériences sans suite, qui refuse de se bercer d’illusions.

➤ Adorons le Juge qui prononce la sentence, qui ne condamne pas, mais accueille la réponse de l’homme en la rendant définitive.Point spi : tant qu’il en est temps, luttons et progressons.2. « Ma maison sera une maison de prières » ; amour de Jésus pour le temple de Jérusalem, qu’il a tant fréquenté.➤ Adorons Celui qui est rempli de zèle pour la maison de son Père, qui la veut belle et propre.Point spi : Faisons de notre âme le tabernacle clair et rangé de Sa présence.3. « Ayez foi en Dieu » ; Jésus admiratif de la foi, Jésus qui fait naître la foi vive dans nos cœurs.➤ Adorons le témoin de la Puissance de Dieu, maître de l’impossible, le Serviteur qui s’en remet totalement à son Père pour la suite.Point spi : ne doutons pas que notre prière est écoutée.

Samedi : Par quelle autoritéfais-tu cela ? (Marc 11, 27-33)1. « Je vous poserai une seule question » ; Jésus qui renvoie ses interlocuteurs à eux-mêmes, les oblige à sonder leur propre attitude.➤ Adorons la Sagesse qui se rit des calculs des hommes.Point spi : Laissons-nous interroger par Jésus, au lieu de lui demander des comptes.2. « Par quelle autorité … ? » L’autorité de Jésus, qui saute aux yeux des interlocuteurs.➤ Adorons l’autorité divine de Celui qui n’a pas à présenter ses lettres de créances, qui parle et agit avec la force de Dieu.Point spi : n’ayons pas peur quand nous devons parler en Son nom.3. « Moi non plus, je ne vous dirai pas… » ; Jésus qui échappe, qui ne se laisse pas enfermer dans les pièges des hommes.➤ Adorons la liberté du Christ : « pas-sant au milieu d’eux, il allait son chemin » ; Jésus qu’on ne peut réduire.Point spi : Sachons rompre les échanges inutiles. n

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MONTPELLIERMgr Pierre-Marie Carré, 63 ans, ar che vêque d'Albi, Castres et Lavaur de puis l'an 2000, vient d'être nommé archevêque coadjuteur de Montpellier auprès de Mgr Guy Thomazeau, qui est âgé de 73 ans.

AVIGNONMgr Raymond Bouchex, archevêque émérite d'Avignon, est décédé le dimanche 9 mai 2010, dans sa 83e

année, à Avignon. La célébration de ses obsèques a été présidée par Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, en la métropole Notre-Dame des Doms à Avignon, le 12 mai. On lui doit de nombreux livres de spiritualité et des prises de position particulièrement fermes contre la libéralisation de l'avortement. C'était un fidèle abonné de notre journal.

VIETNAMMgr Pierre Nguyên Van Nhon, 72 ans, actuel président de la Conférence épiscopale du Vietnam, et qui avait été nommé par le pape archevêque coadjuteur de Hanoi, le 22 avril der-nier, a été nommé archevêque en titre le 14 mai, en remplacement de Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt qui avait présenté sa démission la veille pour raison de santé. Dans le diocèse de Vinh, au centre du pays, c'est le dominicain Paul Nguyên Thai Hop, 65 ans, qui a remplacé, le 13 mai, Mgr Paul Marie Cao Dinh Thuyen, atteint par la limite d'âge.

VIETNAM

À Con Dau, près de Da Nang, le 5 mai, la police a confisqué le cercueil d'une vieille dame morte, pour empêcher sa famille de l'enterrer dans un cime-tière catholique où une opération immobilière est prévue par les au torités. Il y a eu plusieurs blessés et des arres tations.

LASSALLIENS1 300 élèves, de la 4e à la 1ère, venus de 50 établissements du réseau LaSalle en France, se sont retrouvés du 7 au 9 mai au collège de Passy-Buzenval (Rueil, Hauts-de-Seine) pour un « Festival de la Fraternité ».

NIGERIALa ville de Jos, capitale de l'État du Plateau au centre du Nigeria, après des affrontements interreligieux qui ont fait de nombreux morts et destructions de bâtiments, est au jourd’hui divisée en deux parties : une chrétienne Berom au Sud, et l'autre musulmane Haoussa et Fulani au Nord.

KENYALes évêques catholiques ont, le 11 mai, appelé les Kenyans à refuser le projet de nouvelle Constitution qu'ils estiment dangereuse pour le respect de la vie et ouvrant la voie à une justice islamique parallèle.

éTATS-UNISLe diocèse catholique de Burlington (Vermont) a annoncé le 13 mai qu'il verserait 17,6 millions de dollars aux proches des victimes d'actes pédophiles en lien avec le personnel de l'Église. Cela correspond à 26 plaintes déposées.Le diocèse va vendre le bâtiment abri tant ses services administratifs à Bur lington, ainsi qu'un vaste camp de loi sirs.

HOMOSEXUELSDes militants homosexuels avaient prévu une manifestation de type "kiss-in" (couples du même sexe s'embrassant publiquement) devant la cathédrale St-Jean à Lyon, le samedi 15 mai en fin d'après-midi. À Bruxelles, les res-ponsables d'un groupe Facebook avaient prévu, le même 15 mai, « jour de la Pride à Bru xelles », un rassemblement devant l'ambassade du Vatican et an -

nonçaient qu'ils remettraient au nonce une lettre dénonçant l'assimilation entre pédophilie et homo sexualité par l'Église catholique (cf. la récente intervention du cardinal Tarcisio Bertone au Chi-li, sur laquelle il a dû s'expliquer de vant le scandale médiatique). Une manifestation semblable, regroupant une vingtaine de personnes, avait eu lieu à Strasbourg le 26 avril dernier devant la mission permanente du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe.

KONGKONGLes sœurs canossiennes (fondées par sainte Madeleine de Canossa (1774-1835) ont fêté le 11 mai les 150 ans de leur présence à Hong Kong. Elles y gèrent un hôpital et sont au nombre de 82 (sur 3000 dans le monde).

DOMINICAINESDu 14 au 20 mai, plus de 100 prieures dominicaines adhérentes au mouvement DSI (Sœurs dominicaines internationales), représentant 154 congrégations et 25 500 dominicaines de 111 pays, se sont réunies à Rome pour la VIe assemblée générale de leur mouvement fondé en 1995.

PEINEDEMORTDes ministres de la Justice de 30 États se sont réunis à Rome les 17 et 18 mai, à l'invitation de la Communauté de Sant'Egidio « pour discuter des récents progrès enregistrés par la campagne concernant l'abolition de la peine de mort dans le monde ».

HIT-PARADEL’album Spiritus Dei, du trio Les Prêtres est en tête du Hit-Parade en France de puis quatre semaines, avec 220 000 exemplaires achetés, devant Christophe Maé, Chimène Badi ou Céline Dion… Le père Charles Troesch, le père Jean-Michel Bardet et le séminariste Dinh Nguyen Nguyen seront en concert le 11 juin dans l'église de la Madeleine à Paris puis le 18 juin à Rouen…

n Gérard Leclerc, vous publiez un livre sur la pédophilie dans l'Église. Ne crai-gnez-vous pas de participer à l'embal-lement médiatique en risquant d'être pris par cette violence polémique qui ne joue pas en faveur de la lucidité ?

C'est incontestablement un risque, mais je l'ai assumé, parce qu'il me semblait nécessaire d'intervenir au plus vite dans un débat qui n'en était pas un, parce que scandaleusement unilatéral. Je n'échappe pas à la pas-sion du moment, mais je m'efforce d'apporter le maximum de raison là où la sagesse me paraît absente et où l'Église est mise en procès, à partir d'une instruction uniquement à charge.

J'ajoute que je n'ai pas atten-du l'emballement de ces dernières semaines pour réfléchir à la question. Je la porte en moi depuis plusieurs années, je tente ici de la problémati-ser en réunissant toutes les pièces du dossier. Malgré la très petite taille de cet essai, je m'efforce en effet de n'en oublier aucune.

n La tentation pour quelqu'un comme vous n'est-elle pas de minimiser la responsabilité de l'Église et la gravité des fautes qui sont reprochées à ses ministres ?

Je ne sous-estime pas l'objection. Mais dussé-je surprendre, j'affirmerai que le poids de l'accusation m'écrase, à un point difficilement soupçonnable. D'ailleurs je n'ai pas tout dit dans ce petit livre, il y avait des choses indi-cibles, dont je porte le secret et que je ne vous livrerai d'ailleurs pas, sauf pour vous exprimer le fond de ma pen-sée. Je suis d'autant plus touché par les atteintes les plus graves à l'inno-cence de l'enfance par des ministres de l'Église, que j'ai dans la tête des exemples dont la portée me fait fré-mir. On ne soupçonne pas à quel point « la trahison » de certains prêtres a pu provoquer des conséquences qui ont, non seulement, affecté l'existence entière de certaines personnes, mais qui ont abouti à des constructions intellectuelles qui ont bouleversé notre

culture, en l'orientant dans des direc-tions qui ont modifié radicalement le nord magnétique de la pensée et de la morale.

Pour me faire comprendre, j'em-ploierai une comparaison. Je suis per-suadé qu'il y a dans la biographie de Frédéric Nietzsche l'explication com-plète de sa rage antichrétienne. Le fils et le petit-fils de pasteurs protestants n'a cessé de remuer en lui un ressen-timent qui tenait au traumatisme d'un moralisme qui l'avait détruit. Bien sûr, il faudrait revenir à son enfance, à son éducation, au sur-moi dont il a hérité pour comprendre la portée de sa révolte. Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait eu de violence incestueuse dans son cas, bien que son inconscient semble sans cesse faire vibrer une sorte d'avertisseur dans ce domaine. Tout cela pour dire, que je sais, de science certaine, que l'agression pédo-philique a produit chez certains, parce qu'elle provenait de prêtres, des effets proprement inouïs. Je ne suis donc pas disposé à minimiser le moins du monde le dossier de la pédophilie dans l'Église. Bien au contraire !

n Pourtant vous-même instruisez à charge contre l'offensive médiatique qui a pris cette même Église pour cible. Ne seriez-vous pas en pleine contradic-tion ?

S'il y a contradiction je l'assume. Il y a deux volets dans ce dossier : l'un qui concerne l'Église elle-même qui se trouve déstabilisée par la révélation de l'ampleur internationale des accusa-tions vérifiées contre le clergé, l'autre qui concerne l'amplification média-tique qui donne à croire que l'Église

SOCIÉTÉ

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On trouvera dès le 25 mai, dans toutes les bonnes librairies, un essai de Gérard Leclerc sur le drame de la pédophilie dans l'Église. Nos lecteurs savent par ses articles qu'il suit le dossier attentivement, depuis que la crise a éclaté, à partir d'une tempête médiatique, fondée malheureusement sur des faits réels. Dans ce livre, il a voulu prendre plus de distance pour formuler les grandes lignes d'élucidation d'un phénomène qui concerne l'Église catholique mais aussi la société tout entière.

LE NOUVEAU LIVRE DE GÉRARD LECLERC

Propos recueillispar Grégoire COUSTENOBLE

La pédophilie dans l'Église

FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010 21

serait le milieu privilégié d'une telle perversion. J'assume le premier point, je conteste le second de la façon la plus formelle. Sur le retentissement intérieur de la trahison des siens, je ne puis que me référer aux propos de Benoît XVI dans sa lettre aux catho-liques d'Irlande. Le pape n'hésite pas à affirmer que ce drame conduit à déna-turer le témoignage évangélique infi-niment plus que n'avait pu l'obtenir la pire persécution religieuse du XXe siècle. Je ne sais pas si on a mesuré la force de ces mots. Ils sont terribles.

Mais en même temps, l'offensive des médias est insupportable, parce qu'elle laisse penser que l'Église serait le lieu privilégié de la perversion pédo-philique, ce qui est complètement faux et elle prend le pape Benoît XVI comme cible, avec une violence incroyable. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu, de diverses façons, éclai-rer le dossier, en apportant un certain nombre de pièces inconnues ou déli-bérément méprisées par ceux qui s'éri-gent en accusateurs.

n Revenons un instant aux médias. Ne font-ils pas leur travail en rapportant des informations incontestables, au demeurant confirmées par les Églises locales et le Vatican ?

Certes sans les informations en cause, le scandale ne serait jamais apparu. Mais le système médiatique fonctionne de telle façon qu'il confère aux informations une logique très par-ticulière. Je ne reviendrai pas ici sur un thème qui m'est très familier, c'est-à-dire le processus d'emballement mimétique décrit par René Girard, qui se distingue par sa violence et par la

désignation d'une cible. Pourtant, c'est exactement selon ce schéma que les médias se sont conduits ces dernières semaines, en accumulant de la vio-lence et en faisant du Pape le bouc émissaire suprême.

J'insisterai cette fois sur les erreurs de perspective de notre communi-cation. En enquêtant uniquement à charge et dans un unique champ d'in-vestigation, celui de l'Église, toutes les perspectives sont faussées. Les lec-teurs, les auditeurs, les téléspecta-

teurs et les internautes ne peuvent plus échapper au sentiment qu'il faut partir en chasse contre une institution perverse, structurellement perverse, dont le responsable principal accueille et protège les délinquants.

Je rappellerai brièvement l'affaire du New York Times qui a été reprise par les médias du monde entier et qui donnait à la campagne son point d'aboutissement ultime, en présentant le dossier qui apportait la preuve de la responsabilité du cardinal Joseph

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La pédophilie dans l'Église

Un certain nombre de pièces inconnues ou délibérement méprisées )

Gérard Leclerc, ici à sa table de travail, passera dans l’émission « L’Esprit des lettres »

sur KTO (enregistrée dans la librairie La Procure à Paris) pour son livre « L’Église et la pédophilie », le jeudi 24 juin.

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Ratzinger dans la protection d'un prêtre prédateur, coupable de for-faits abominables contre l'enfance. Beaucoup crurent avoir enfin l'argu-ment décisif propre à ébranler l'en-semble de l'édifice catholique, jusqu'à justifier la démission du pape. Le pro-blème c'est que ça ne tenait pas du tout, pour plusieurs raisons. La jus-tice civile avait abandonné la cause faute de preuves, l'Église locale avait privé le prêtre de son ministère, la Congrégation pour la doctrine de la foi n'avait été avertie que très tardi-vement, peu de temps avant la mort de l'intéressé. Mais le comportement du New York Times est significatif de cette logique de communication qui devient folle et se retourne contre toute déontologie de l'information.

n Mais revenons-en au fond. Il y a les accusations fondées sur des faits incontestables. Il y a les explications que l'on veut apporter à ces faits. Là-dessus vous intervenez encore pour apporter un démenti.

Les lecteurs de France Catholique savent que j'ai contré vigoureusement Hans Küng, qui avait pris prétexte de la crise pour s'imposer à nouveau comme grand réformateur de l'Église. Il est singulier que des grands organes d'information, réputés sérieux comme La Stampa ou Le Monde donnent ré gulièrement la parole à ce person-nage qui semble doué des dons d'un oracle et dont les jugements parais-sent indiscutables. D'ailleurs l'édito-rialiste du Monde appuie les propos de notre « théologien » pour réitérer que le célibat sacerdotal constitue un anachronisme et que le mariage des prêtres apporterait la seule réponse aux déviations sexuelles du clergé. C'est une énorme sottise, mais qui passe la rampe comme la plupart des fausses évidences. Il est important de faire les mises au point nécessaires, ce

qui impliquait un retour à une culture théologique sérieuse et aux fonde-ments du célibat sacerdotal.

n Mais l'originalité de votre essai réside sans doute dans l'élucidation que vous opérez, à l'aide de l'anthropologie chré-tienne, des dysfonctionnements de la sexualité.

J'ai voulu désigner deux directions de recherche. La première concerne le phénomène de la pédophilie lui-même, que l'on ne peut séparer du drame de l'inceste, puisque dans l'énorme majo-rité des cas, les atteintes à l'enfance se produisent dans le milieu familial. L'énorme imposture de la campagne que nous avons vécue vient du fait que la pédophilie s'y est trouvé associée à la seule Église alors qu'il s'agit d'un phénomène qui concerne la société entière. Il suffit de consulter les spé-cialistes, de la base au sommet. De l'assistante sociale de quartier au psy-chanalyste consultant pour les ins-tances judiciaires, en passant par les

documents les plus scientifiques, les agressions sexuelles à l'enfance se trouvent caractérisées selon une ana-lyse clinique appropriée et le clergé n'intervient dans l'affaire que très sub-sidiairement. Ce qui apparaît égale-ment, c'est que les responsables poli-tiques et la justice reconsidèrent com-plètement la gravité de la pédophilie depuis les années 90, singulièrement après l'affaire Dutroux. Parallèlement, on observe aux États-Unis un renver-sement de la culture psychanalytique qui attribue désormais les névroses aux pratiques incestueuses durant l'en fance.

Ma seconde insistance concerne l'anthropologie chrétienne, car c'est elle qui a provoqué dans le monde antique une attention respectueuse au corps singulier, notamment celui de l'adolescent. Par ailleurs, l'élabo-ration théologique de la notion de péché a permis un approfondissement des causes de dysfonctionnement de la psychologie et du comportement humain. Saint Augustin a anticipé les découvertes de la psychanalyse, son attention à la sexualité rappelant curieusement certaines intuitions freu-diennes. Tout cela pour dire que l'Église sait depuis toujours, contrairement à ce que profère un Hans Küng, que la sexualité détermine une zone de per-turbation profonde et qu'elle associe constamment la sensation de plaisir à un climat traumatique dont elle peine infiniment à se libérer. L'accusation lancée contre le célibat sacerdo-tal n'apparaît pas seulement ridicule dans ce contexte, elle est inappro-priée. Surtout, elle masque la difficulté essentielle, qui est simplement la dif-ficulté d'aimer. L'échec constant d'une humanité en quête d'amour aboutit à ces conduites pathologiques dont l'inceste et la pédophilie sont les mani-festations les plus graves. C'est bien pourquoi le christianisme a toujours refusé les facilités d'une prétendue bonne nature, qu'il a toujours prôné l'ascèse contre les tendances pecca-mineuses, et qu'il n'attend toujours le Salut que de la grâce qui vient de la Rédemption. n

Le clergé dans l'affaire n'apparaît que très subsidiairement(

128 pages - Prix : 14 eDisponible en librairies

dès ce 25 mai.

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■ LE PAQUETde Philippe Claudel,Stock Théâtre, 2010, 87 pages, 10 €.

Philippe Claudel semble plus pessimiste que jamais. L’unique personnage de sa pièce de théâtre traîne péniblement un paquet au contenu inconnu. Serait-ce le corps de sa femme défunte ou tout sim-plement sa propre solitude ? Serait-ce sa jeunesse insouciante ou un rêve chimérique ? Serait-ce le bonheur effacé par des misères successives ? « Ce paquet, c’est aussi le vôtre ! LE VÔTRE !!! »

Philippe Claudel est un visionnaire. « Je suis un peu tout le monde. » L’homme est aussi alourdi que son paquet, incapable de penser par lui-même, tiré par un mot qui en entraîne un autre, balloté par des événements non maîtrisables qui en font un fétu de paille, pesant de tristesse. Car il l’avoue : ce paquet contient toutes les ordures de l’humanité, « les vôtres, Les Nôtres ». La pièce semble s’achever par un appel au secours, un désir de solidarité : « pour que vous m’aidiez à tirer mon paquet ». Mais l’ob-jectif du protagoniste ne semble pas atteint, le paquet n’est pas moins lourd car autour de lui il n’y a que le vide, le néant, l’incohérence de l’existence. « Vous n’avez jamais été là/Je suis ridicule/Je suis seul/Seul. » Pas la moindre espérance. C’est un retour au Nouveau Théâtre des années 50. Heureusement le talent de Gérard Jugnot qui inter-prétait ce rôle au Petit Théâtre de Paris en janvier 2010 apporta la touche d’humour qui seule peut délester « Le Paquet ».

■ ENTRE CIEL ET TERREde Jon Kalman Stefansson,Gallimard, 2010, 238 pages, 21 €.

En Islande, au pays de l’auteur, la destinée des hommes au XIXe siècle ne tient qu’au bon vouloir de la mer et de la montagne. Dans un village à l’extré-mité d’un fjord, des pêcheurs essaient, chacun à leur façon, de « cogner la mort pour la faire fuir ». Certains iront « ramer profond » pour la chasse à la morue, d’autres puiseront leurs forces dans l’amour d’une femme, l’alcool ou la poésie de Milton. Mais la mort omniprésente fait apprécier les bons instants, comme un délice trop doux. Et si la certitude du bonheur se résume au bienfait d’une tasse de café ou d’un poème, il s’agit pour l’auteur d’arracher l’in-certitude, puissance qui détruit et donne envie de mourir. Le lecteur suit alors le parcours d’un « gamin » qui a tout perdu : la mer vient de lui enle-ver le seul être qui lui restait. Il découvre avec lui le vieux capitaine ivrogne, le pêcheur aveugle à force d’avoir trop lu et la tenancière du café aux mœurs légères. Ceux-ci doivent-ils continuer sans cesse le combat de la vie ? Ce livre fascine par la description des attitudes humaines et des phénomènes naturels

qui peuvent geler les corps comme les espérances, mais aussi redonner miraculeusement une flamme à l’existence. C’est plus qu’un voyage en Islande, c’est un voyage initiatique, envoûtant par son style poé-tique, où se côtoient rêve et réel, situations déses-pérées et impression de « vivre un roman » comme le dit celui qui finit par ne plus être un « gamin ». Nos regards « peuvent aussi bien être des fusils que des notes de musique, un chant d’oiseau qu’un cri de guerre ».

■ LE PAPILLoN DE SIAMde Maxence Fermine,Albin Michel, 2010, 155 pages, 14,50 €.

Ce livre est vivement conseillé pour qui aime les voyages ou désire s'évader. Avec un style léger et poétique, Maxence Fermine nous fait suivre les traces d’un jeune explorateur des années 1860 origi-naire de Montbéliard, Henri Mouhot. Avide de découvertes suite à de nombreuses lectures, celui-ci s’embarque d’abord pour la Russie en tant que pré-cepteur puis pour l’Indochine, aux frais de la Grande-Bretagne, avec pour mission de rapporter au botaniste de l’Académie Royale Britannique « le papillon de Siam » qui manque à la collection de Sa Majesté. Henri Mouhot trouvera bien davantage et procurera à l’Angleterre de nombreuses découvertes qui font aujourd’hui toute la grandeur historique et l’attrait touristique de cette terre lointaine. La pas-sion de l’explorateur et les couleurs du paysage sont telles que le lecteur suit tous les dangers rencontrés et les interdits dépassés comme un beau rêve. Hommage bien mérité rendu à Henri Mouhot jamais revenu de ses expéditions.

■ RUde Kim Thuy,éditions Liana Levy, 2010, 143 pages, 14 €.

La double signification du titre qui signifie « ruis-seau » en français et « berceuse » en vietnamien donne à ce livre toute sa dimension. Souvenirs heu-reux et malheureux s’enchevêtrent dans cette auto-biographie de Kim Thuy, vietnamienne miraculeuse-ment rescapée des boat-people, qui, suite à une jeu-nesse pleine de promesses, connaît tous les effrois de la guerre, des camps de réfugiés et de l’immigration. Les images perçues enfant ressurgissent pêle-mêle avec l’interprétation mûre de l’adulte. Sans la moindre impression de leçon ou d’amertume, Kim Thuy trouve avec poésie et justesse les mots simples qui font le bonheur de l’existence et lui rendent tout son sens. Tour à tour mélancolie et ironie ressusci-tent des êtres chers, des situations cocasses, des attitudes héroïques qui transforment une vallée de larmes en un chant d’espérance.

SéLECTION

RomansBrigitte Clavel

LIVRES

n Hubert Debbasch, pourquoi vous lancer dans l'organisation de voyages dans le sud de l'Irak après en avoir organisé en 2008 et 2009 dans le nord du pays ?

Lorsque nous avons pris l'initia-tive d'organiser des voyages dans le Kurdistan irakien, nous avions annon-cé qu'il s'agissait d'une porte d'entrée avant d'étendre notre activité au reste du pays. Le Kurdistan a été la première région pacifiée d'Irak. Nous continue-rons d'y organiser des voyages, d'une part en raison du fort intérêt culturel

de la province avec ses sites antiques, notamment assyriens, et d'autre part en raison de la présence de la com-munauté chrétienne avec laquelle les relations se déploient. Mais les princi-pales richesses archéologiques de l'Irak se situent au sud. Et la fréquentation du terrain nous permet désormais de connaître les régions qui peuvent ou non être l'objet d'un circuit touristique. À ce jour, ni Bagdad, ni Mossoul, très riches du point de vue historique, ne peuvent être l'objet de visites touristiques. En revanche, après deux années de présence

sur le terrain, nous avons la certitude de pouvoir conduire des voyageurs en toute sérénité dans ce paradis de l'Orient qu'est le sud du pays.

n Que proposez-vous de voir ?

Le mot « Paradis » que je viens d'employer est intentionnel. La tradi-tion biblique situe le Paradis entre quatre fleuves et les deux seuls dont on reconnaît le nom et la situation géo-graphique sont le Tigre et l'Euphrate. Il suffit d'avoir un peu de culture pour savoir que c'est entre ces fleuves, en Mésopotamie, que se trouvent les sources vives de notre civilisation. Pour vous en convaincre, allez sim-plement déambuler dans les salles du Louvre ou du British Museum pour voir les richesses qui proviennent de cette zone et auprès desquelles nous aimons retrouver nos racines les plus profondes. Toute âme éprise du sens de l'histoire va vibrer avec ces lieux qui portent une mémoire immense de l'humanité. Rien d'imposant ni d'écrasant comme dans la civilisation voisine, l'Égypte. Les dynas-ties qui se sont succédé sur ce sol ont dû composer avec la matière fragile de

VOYAGES

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Hubert Debbasch, PDG de l'agence de voyages Terre Entière partira du 6 au 14 juin avec un groupe de touristes français dans le sud de l'Irak. Le groupe est définitivement constitué et les dates maintenues malgré l'actualité. D'autres groupes partiront en automne où l'on peut encore s'inscrire.

ENTRETIEN AVEC HUBERT DEBBASCH

Propos recueillis par Pierre SIMON

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Redécouvrir l'Irak

Site de Girsu - Fragment d'une tablette cunéiforme.

Hubert Debbasch à Uruk.

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Mésopotamie et avec l'absence de roche qui les a conduites à inventer un art tout en finesse.

n Quel est l'état de conservation des sites ?

Je définirais trois types de sites. Il y a d'abord ceux dont des monu-ments majeurs sont dans un bon état de conservation. Je reste très impres-sionné par les vestiges d'Ur et d'Uruk. Ensuite, je distingue les sites qui ont été largement reconstruits . C 'est le cas de Babylone que le régime de Saddam Hussein avait voulu restituer. Les puristes en archéologie préfére-raient ne rien voir et avoir l'esprit libre. Mais on ne peut nier au site, dans son état actuel, une réelle valeur. Sa visite constituera l'un des grands moments de notre voyage. Il reste d'ailleurs des pièces in tactes : je pense notamment au fameux lion de Babylone : chaque jour des écoliers viennent se faire photo-graphier devant l'animal admirablement sculpté dans un bloc de basalte. Il repré-sente la déesse Ishtar ; pour ces jeunes, il représente à juste titre la noblesse de leur histoire.

Enfin, je vois une autre catégorie de sites qui rassemble des lieux tout aussi éloquents et majestueux bien que presque rien de tangible ne sorte de la terre. La terre porte encore en elle-même la plus grande partie des richesses. Je n'oublierai jamais ma pre-mière visite de Lagash, un site pour-tant déjà fouillé par bien des chercheurs, où dès mes premiers pas sous un soleil ardent j'ai marché malencontreusement

sur une tablette à l'écriture cunéiforme. Je pense qu'il existe peu de lieux dans le monde où vous vous trouvez projeté à des millénaires en arrière et où vous êtes en même temps mis en présence de ce qui vous constitue aujourd'hui comme être humain et civilisé. Très hon-nêtement, la nudité et la virginité de ces sites me permet de penser que la Mésopotamie ne sera jamais atteinte par les ravages du tourisme de masse. S'il n'est pas nécessaire d'être cultivé, il faut au moins être curieux de nos origines.

n Pour rejoindre le sud de l'Irak et les sites que vous décrivez, les voya geurs atterri-ront sans doute à Bagdad ?

Non pas du tout. Pour l'achemine-ment de nos groupes, nous avons fait un choix qui sera durable et que nous avons éprouvé. Tous nos voyageurs venant de France passeront par le Koweït pour se rendre en Mésopotamie. Ce choix peut surprendre quand on sait que nous avons des bureaux dans le nord du pays et que de plus en plus de compagnies aériennes

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Redécouvrir l'Irak

La Mésopotamie ne sera jamais atteinte par les ravages du tourisme de masse )

Ur - La fameuse ziggourat - IIe millénaire avant J.-C.

Des écoliers de Bagdad se font photographier devant le lion de Babylone.

26 FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010

promettent de desservir Bagdad. Notre choix peut paraître d'autant plus para-doxal si l'on sait le caractère tragique de l'histoire récente entre l'Irak et le Koweït ; et pourtant c'est ce qui va nous permettre d'acheminer les voyageurs avec le plus de confort et de sécurité. Confort car ce sont des vols directs et que les infrastructures hôtelières sont irréprochables. Sécurité car chacun sait que la ville de Bagdad, à ce jour, n'offre pas de garanties de sécurité suffi-santes pour y transporter des voyageurs. Paradoxalement, nous sommes beaucoup plus prudents que ceux qui voudraient nous donner des leçons.

n Quelle est la qualité des infrastructures d'accueil ?

Si vous me posez la question, il est temps de parler de Nasiriyah, la ville dans laquelle nous avons ouvert nos bureaux et dans laquelle nos groupes logeront pendant toute la durée de leur séjour en Mésopotamie. Nous avons fait le choix de travailler dans cette ville avec un hôtel qui donne toutes les garanties de sécurité et qui correspond à un bon 4 étoiles français.

Quant aux routes, elles sont en bon état, aussi bien au Koweït qu'en Irak. Ce n'est qu'à l'approche de quelques

sites qu'elles se dégradent voire qu'elles disparaissent. Tous nos circuits dans la région nécessitent d'ailleurs pour les voyageurs d'être en bonne condition physique aussi bien pour supporter les rigueurs du climat que pour arpenter pendant des heures des sites dépour-vus de toute structure d'accueil et de confort.

Mais la baignade dans les eaux du Golfe, en fin de séjour, peut constituer un agréable rafraîchissement après les marches dans le désert mésopotamien !

n Pour les voyages dans le nord de l'Irak, vous organisez des rencontres plus ou moins formelles avec la population locale, des moments d'ailleurs très appréciés des voyageurs. En sera-t-il de même pour les circuits dans le sud du pays ?

C'est une exigence constitutive de Terre Entière que de proposer la ren-contre non seulement avec des civili-sations anciennes mais aussi avec les populations locales, et ce toujours dans des dispositions de profond respect. La différence avec nos circuits dans le nord réside dans le fait que les rencontres se dérouleront beaucoup plus in situ. Il ne sera pas nécessaire d'organiser des réu-nions avec des habitants en les invitant à l'hôtel. La plupart du temps, ce sont

eux-mêmes qui nous accueilleront dans leurs sites et nous ouvriront les portes de leurs maisons. Je pense notamment à la journée autour de la ville de Shatra ; il a été difficile de choisir le lieu de ren-contre parce que chaque famille pro-posait ses services pour nous accueillir et nous offrir le déjeuner. On a parlé de dégradation des sites ces dernières années, mais je peux vous dire qu'elles ne sont pas flagrantes là où nous nous rendrons. La plupart du temps, ce sont des gens du coin qui nous accueilleront pendant la visite des sites ; ce sont eux-mêmes qui ont veillé jour et nuit pour défendre l'intégrité de ces lieux et ils sont impatients maintenant d'y accueillir des hôtes vraiment désirables.

n Comment la population locale perçoit-elle l'arrivée de touristes ?

J'aime parler de la virginité de ces lieux. Quand un pays a l'habitude de recevoir des touristes et même si pen-dant un temps le flux touristique s'est interrompu pour telle ou telle raison, le touriste est souvent vu comme une proie. Il n'en est vraiment rien en Irak. Bien entendu, les autorités officielles et la population ne sont pas dupes de l'in-térêt que peut représenter le dévelop-pement du tourisme dans le pays. Mais ce qui prévaut, c'est l'étonnement et la gratitude. Étonnement de voir enfin des personnes qui viennent rendre visite à cette terre dans des dispositions autres que celles de l'agresser ou de l'envahir. Gratitude face à cette initiative qui met en valeur des lieux et ceux qui les habi-tent. Toutes celles et ceux qui, en dépit de toutes les épreuves, ont choisi d'y rester, apprécient notre démarche.

Une autre dimension de l'hospitalité réside dans l'appartenance religieuse de la très grande majorité des habitants. Ce sont des musulmans de confession chiite et leur première manière de manifester leur foi réside dans l'accueil. Je veux sur ce point remercier la Commission pour l'investissement de la province de Dhi-Qar. Son aide et son encouragement ont été vraiment décisifs. Et je veux saluer Haider Ajeel, responsable des bureaux

Chaque famille proposait ses services pour nous accueillir et nous offrir le déjeuner(

Près des rives du Tigre...

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de Babel Tours à Nasiriyah. Son intelli-gence, son sens pratique et son dévoue-ment me permettent de savoir qu'avec lui et son équipe, tous les voyageurs à venir sont dans de bonnes mains.

n Quels sont les obstacles que vous avez rencontrés dans le processus de création de votre filiale Babel Tours ?

Le premier obstacle et je dirai la plus grande déception viennent de mon propre pays. On nous parle depuis quelques temps de la volonté du gouver-nement français d'encourager les entre-prises françaises à investir en Irak. Mais si vous n'investissez ni dans le pétrole, ni dans le béton, et si vous n'êtes pas une société du CAC 40, le moins qu'on puisse dire est qu'il vaut mieux savoir se débrouiller tout seul. Quand je dis cela, je suis injuste. Je n'oublierai jamais l'aide de tel ou tel diplomate français pour me permettre d'obtenir un visa dans les temps. Je n'oublierai jamais l'écoute étonnée et bienveillante des ambassa-deurs successifs. Surtout je n'oublierai jamais l'aide qui m'a été apportée par des Irakiens eux-mêmes. En effet, il est quasiment impossible de dépasser les obstacles de procédure et de corruption sans avoir un réseau d'amis et de sou-tiens. Pour nous, tous ces liens se sont tissés dans une grande simplicité et j'ose dire dans une grande fraternité.

n On entend parler d'attentats très meur-triers en Irak. Qu'en est-il ?

Vous me demandez un bulletin géné-ral sur la situation en Irak ou vous m'in-terrogez sur la sécurité des lieux propo-sés dans nos voyages ?

n Je veux parler bien sûr des lieux qui sont au programme de vos voyages.

Terre Entière ne faillit pas à sa répu-tation avec cette nouvelle initiative. Il faut savoir que les zones dans lesquelles nous nous rendrons, du fait de l'unité ethnique et religieuse des populations,

sont apaisées depuis déjà un certain temps. Les lieux proposés dans nos pro-grammes sont sûrs. Nous appliquerons évidemment une vigilance particulière non seulement sur chacun des groupes mais aussi sur l'évolution de la situa-tion dans son ensemble comme nous le faisons déjà dans les destinations dites « sensibles » que nous proposons.

n Allez-vous recourir à des mesures parti-culières pour la sécurité ?

Nous nous appuyons sur notre pro-ximité avec les gens du pays, sur la puissance publique qui fait très bien son travail et qui a compris l'enjeu du développement touristique. En revanche, pas plus que pour nos voyages dans le Kurdistan, nous ne recourrons, en aucun cas, aux services de sociétés privées de sécurité.

n Mais vous savez que les zones dans les-quelles iront les voyageurs sont formel-lement déconseillées par le ministère français des Affaires Étrangères ?

Pour apprécier la situation d'une région en particulier, il faut s'y rendre. Si on n'en a pas le courage ni le temps, il faut alors envoyer des personnes qua-lifiées pour en apprécier le caractère dangereux ou non. Tout l'Irak est en rouge vif, à l'exception du Kurdistan. Les diplomates qui représentent la France en Irak se trouvent à Bagdad, qui reste pour le moment dangereuse. Ils ignoraient tout ou presque de ce qui se passe dans le sud du pays. Je les ai invités à s'y rendre. La récente venue à Nasiriyah du nouvel ambassadeur de France, M. Boris Boillon, a changé la donne. Il a inauguré cette nouvelle implanta-tion de notre entreprise. Il a en même temps pu apprécier le calme et l'hospi-talité des lieux. La France témoigne ainsi désormais d'une réelle espérance pour ce pays.

n Vous parlez de Bagdad comme étant une zone dangereuse. Mais Babylone, au pro-gramme de votre circuit, se trouve non loin de la capitale irakienne ?

Erbil, l'endroit le plus paisible d'Irak se trouve à moins d'une heure de Mossoul, qui est hélas la ville la plus dangereuse du pays. Notre circuit évite les grandes villes ; c'est une des rai-sons pour lesquelles nous logerons à Nasiriyah. Nous n'allons pas non plus à Bassorah qui pourtant est toute proche. Notre itinéraire privilégie déli-bérément les sites archéologiques et les zones touristiques comme les Marais. Les grandes villes irakiennes ne sont pas dépourvues d'intérêt, mais il serait prématuré d'y conduire des voyageurs. Babylone ne présente pas de problème de sécurité dès lors qu'on ne s'y rend pas en venant de Bagdad.

n Disposez-vous d'une assurance spéciale pour les voyageurs en Irak ? Quelles sont les prochaines étapes pour Terre Entière dans ce pays ? Avez-vous déjà arrêté des dates de voyages ?

Nos voyageurs sont couverts de la même manière que pour tout autre cir-cuit. Notre circuit Mésopotamie : nais-sance de l'histoire est un programme de 9 jours / 8 nuits dont 6 nuits en Irak. Il est équilibré et permet une découverte à la fois profonde et paisible d'une des parties les plus passionnantes du pays. En septembre, Terre Entière propose un certain nombre de départs (les dates et conditions sont déjà sur notre site Internet). Pour nos amis de la région, c'est un événement très attendu. Après des années de désert et de nuit, ces visites sont considérées comme une source de joie et de renaissance. n

Terre Entière, 10, rue de Mézières 75006 Paris - Tél. : 01 44 39 03 03http://www.terreentiere.com

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Des zones apaisées du fait de l'unité ethnique et religieuse des populations )

BANDE DESSINÉE

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Centre Pompidou-Metz,vue de nuit.

LIVRES■ Les transports DelphineGravier-Badreddine, GallimardJeunesse,77pages,10,50€.

Dans cet album conçu pour résister à un usage intensif de la part de « petites mains », on retrouve tous les moyens de transport possibles, que ce soit la route, le rail, l'eau ou l'air. Tout est expliqué et mis à la portée des enfants les plus jeunes. Certaines planches de transparents permettent même de les découvrir de l'intérieur - le camping-car par exemple. Pour les petits curieux de tout.

Àpartirde4ans

■ Les bêtes qui pincent, qui pissent, qui percent à La campagne SophieFauvette,GulfStream,83pages,15€.

Avec des illustrations résolument naïves, cet album présente les petites (et plus grandes) bêtes qui peuplent nos campagnes. Le titre est un peu provocateur, mais les petites bêtes sont présentées sous un angle inhabituel : pourquoi se défendent-elles en pinçant, perçant ? Leurs particularités sont présentées avec humour. On apprend et on rit beaucoup à la lecture de ce documentaire.

Àpartirde10ans

■ une soupe de diamants NormaHuidobro,Écoledesloisirs,182pages,9,50€.

Les parents de Maléna sont séparés et elle souffre beaucoup de cette désunion. Elle part en vacances chez son grand-père. Dans ce petit village de montagne, un homme, simple d'esprit, est injus-tement accusé du meurtre d'une infirmière. Maléna pense que cette affaire pourrait avoir un lien avec une maison inhabitée et le vol d'un diamant dans les années trente en Angleterre. Un roman policier au rythme intense.

Àpartirde10ans

■ un secret de famiLLe ÉricHeuvel,Belin,60pages,11€.

En fouillant dans le grenier, Jeroen découvre de vieux souvenirs et sa grand-mère se met à lui raconter ce qu'elle et sa famille ont vécu pendant la guerre. Le dessin est clair et lisible, l'histoire limpide et sobre. Les enfants comprendront bien qu'il n'y avait pas le camp des bons et celui des mauvais. Une bande dessinée bien faite.

Àpartirde11ans

■ Vercingétorix, héros de Légende ClaudeMerle,BayardJeunesse,208pages,4,90€.

Grâce à la recherche archéologique, nous connaissons mieux le chef gaulois battu à Alésia par Jules César. Ce livre nous raconte, comme un roman, la vie de Vercingétorix et la vie quotidienne des Gaulois. Un roman passionnant, même si cha-cun en connaît d'avance l'issue tragique.

Àpartirde11ans

■ peindre Le Vent PamMuñozRyan,ActessudJunior,223pages,13€.

Orpheline, Maya est élevée comme une captive par sa grand-mère paternelle. À la mort de cette dernière, Maya est accueillie dans le ranch de son grand-père paternel. C'est une plongée dans un univers radicalement différent : les grands espaces du Wyoming. Pour des jeunes passionnés de chevaux.

Àpartirde13ans

■ pic RolandSmith,Seuil,240pages,12,50€.

Pic a décidément un prénom bien choisi. Passionné d'escalade, il s'entraîne là où il le peut et ses idées sont parfois saugrenues, comme celle d'escalader des buildings de New York. Arrêté, il doit quitter la ville pour se faire oublier. Son père l'emmène au Népal et l'entraîne pour atteindre le sommet du monde. L'histoire est intéressante, les difficultés pour atteindre le sommet de l'Everest sonnent juste. Certaines scènes sont cependant un peu dures et ne permettent pas de recommander ce livre à de trop jeunes lecteurs.

Àpartirde13ans

■ d'or que Landes ou L'étrange aVenture d'harVey squire DenisBretin,Syros,280pages,14,90€.

Le père d'Harvey est barbier et, à ce titre, doit faire la toilette des morts. Le premier jour où il confie ce travail à Harvey, un soir de Noël, celui-ci n'a que 10 ans. Il s'agit de raser le visage de Lord Fearnwood, un vieil homme excentrique. Ce faisant, Harvey découvre un secret qui risque de lui coûter la vie. Une aventure certes un peu sombre, qui nous mène dans les coulisses d'un manoir anglais et nous montre la noirceur de certains personnages avides. Mais Harvey a la trempe d'un héros et l'histoire est passionnante.

Àpartirde14ans

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Livrespour enfants

Christèle Hubert

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Elle est Écossaise jusqu’au bout des on gles ! Imogène McCarthery, du clan des McLeod, est une femme

de caractère, qui n’a pas sa langue dans sa poche, aime le rugby et le whisky. Elle travaille dans les bureaux de l’Ami-rauté, à Lon dres, comme secrétaire. Un jour, sir Woolish, le grand patron, lui propose d’accomplir une mission spéciale : partir pour l’Écosse, dans son village natal des Falklands, pour y re mettre des documents importants à un agent secret. Les romans de Charles Ex brayat ont connu, en leur temps, un certain succès, surtout ceux mettant en scène son personnage réjouissant d’Imogène. Les aventures de celle-ci ont déjà été portées à l’écran, pour la té lévision, avec Dominique Lavanant dans le rôle-titre. Comme cette dernière, Catherine

Frot possède cette espèce de folie douce et d’énergie qui siéent au person-nage, et elle est l’atout ma jeur de cette comédie iné gale.

Car il faut tout de même dire qu'Alexan dre Charlot et Franck Magnier, les scénaristes des « Gui gnols », de Canal + et de « Bien ve nue chez les ch’tis », n’ont pas su tirer tout le parti possible de ces aventures rocambo-lesques, qui peinent ici un peu à susciter le rire. La faute aussi à une réalisation paresseuse qui fait tomber à plat un certain nombre de gags.

Il reste que l’on ne s’ennuie pas, car le rythme est vif et les péripéties nom breuses. Sans oublier certaines répliques très amusantes. Elle est des plus sympathiques, cette Écossaise chauvine et courageuse, qui n’hésite pas à se lancer à la poursuite des traîtres, sans craindre - ni bien mesurer - le danger. ■

Imogène McCarthery. Comédie française (2010) de Alexandre Charlot et Franck Magnier, avec Catherine Frot (Imogène McCarthery), Lambert Wilson (Samuel Tyler), Danièle Lebrun (Mrs Elroy), Michel Aumont (sir Woolish), Lionel Abelanski (Aneurin Archaft), Sara Giraudeau (Nancy Nankett). (1h22). (Adolescents.) Sortie le 5 mai 2010.

Street dance 3DCarly anime un groupe de street dance dont la vedette est Jay. Le groupe vient de se qualifier pour la finale des champion-nats anglais, quand Jay, petit ami de Carly, annonce son intention de quitter le groupe pour se consacrer à ses études. L’histoire suit fidèlement les règles du genre, dont l’attrait premier est les numéros de danse. La nouveauté consiste à confronter la street dance au ballet clas-sique. L’histoire sentimentale sert de bon intermède aux numéros musicaux, des ballets assez étonnants, exécutés à la perfection. Le résultat est assez sidérant, car les réalisateurs ont su tirer le meilleur parti du format 3D. La romance sentimentale est clas-sique et, à sa façon, elle montre que l’amour de la danse peut réunir des formes d’art en principe très éloignées.

Comédie musicale britannique (2010) de Max Giwa et Dania Pasquini, avec Nichola Burley (Carly), Richard Winsor (Tomas), Charlotte Rampling (Helena)... (1h36). (Adoles-cents.) Sortie le 19 mai 2010.

Georges Collar

Le plan BObsédée par l'idée d'avoir un enfant, Zoe a recours à une insémination artificielle avec un donneur inconnu. Pour les besoins de la comédie, l'ordre naturel (tomber amoureux, se marier et faire des enfants) est inversé et permet ainsi de multiplier les situations comiques provoquées par cette transgres-sion. Certaines sont les bienvenues, d'au tres, comme les consultations chez le gynécologue, le sont beaucoup moins. Mis à part l'erreur du départ, tout ce qui suit est classique et souvent drôle. Si l'on prenait les choses au sérieux tout cela serait peu crédible. Mais on doit rejeter la banalisation de l'insémination artificielle, qui produit, dans la réalité, plus de drames que de comédies.

Georges CollarComédie américaine (2010) de Alan Poul, avec Jennifer Lopez (Zoe), Alex O'Loughlin (Stan), Eric Christian Olsen (Clive), Michaela Watkins, Noureen Dewulf. (1h47) (Adultes.) Sortie le 19 mai 2010.

CINÉMA

Les aventures de Don QuichotteTandis que Miguel de Cervantès écrit son célèbre roman, mettant en scène son personnage de Don Quichotte, Sancho, un petit rongeur, est tellement fasciné par ces aventures que, dès qu'il rentre chez lui, il ne peut s'empêcher de les raconter à ses enfants. Pour mettre ces célèbres aventures à la portée des tout-petits, Antonio Zurera les a adaptées en anima-

tion, transformant Don Quichotte en Lynx et Sancho Pança en souris. Le résultat est assez charmant, même si l'on peut se demander s'il était nécessaire de moderniser à ce point l'histoire, en y introduisant des personnages tels que Pinocchio, Alice, une baleine et même Sigmund Freud. Si l'ensemble est charmant, avec de jolis dessins et des personnages atta-chants, il n'est pas sûr que les enfants ne soient pas déroutés par toutes ces allusions. On retrouve dans cette histoire les thèmes chers à Cervantès, tel le courage, l'aide aux plus démunis et les valeurs de la chevalerie.Film d’animation espagnol (2009) de Antonio Zurera, d’après le roman de Miguel de Cervantès (1h13). (Tous.) Sortie le 12 mai 2010.

Cette comédie fantasque redonne à Imogène son caractère écossais si réjouissant.

Une Écossaise pur juspar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Une femme de caractère, qui n’a pas sa langue dans sa poche(

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IMogèNE McCArthEry

Le Président sarkozy a évoqué une « renais-sance lorraine », en présence d’un millier d’invités dont une bonne centaine arrivés en TGV depuis Paris. Anciens ministres de la culture, médias... et Mme Chirac.

Il a souligné les difficultés rencontrées par la Lorraine, à travers la restructuration militaire notamment, et a rappelé quelques uns de ses engagements financiers pour les années à venir.

Aux dires des premiers visiteurs, l’exposition de huit cents œuvres magistrales de l’époque contemporaine, peut être qualifiée d’extraor-dinaire et devrait a priori rencontrer un succès international. On a d'ailleurs parlé, pour qualifier

ce musée implanté tout près de la gare TGV, de « poste avancé de la culture française en direction du cœur de l'Europe ».

L’opération se présente en tout cas comme la première décentralisation d’un établissement public national culturel en France. Selon son directeur, Laurent Le Bon, « tout a été mis en œuvre pour provoquer la surprise, l’émerveille-ment, le plaisir et pour stimuler et renouveler sans cesse l’intérêt des publics pour l’art contem-porain ». Avec son architecture originale (un toit en forme de chapeau chinois et une flèche qui culmine à 77 mètres en référence, nous dit-on, à l’année de construction du Centre Pompidou Paris) imaginée par le Japonais Shigeru Ban et le Français Jean de Gastines, Pompidou Metz devrait attirer plus de deux cent mille personnes la pre-mière année, selon les estimations officielles.

L’aventure a été longue depuis mars 2003 (lancement du concours d’architecture) à sep-tembre 2005 (obtention du permis de construire), puis trois ans de travaux pour que l’édifice sorte de terre. Mais les chiffres dont on dispose sem-blent justifier cette attente : le centre Pompidou Metz, c’est en effet 5 020 m2 de surface d’expo-

expositions

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Stimuler et renouveler sans cesse l'intérêtdes publics

Le Centre pompidou metz

Le 10 mai 2010, le Centre Pompidou Metz a été inauguré par le président de la République. L'ouverture de ce bâtiment exceptionnel était attendue depuis sept ans… Et à ce jour, les polémiques accompagnant ce genre de dépenses « pharaoniques » semblent céder le pas à une large espérance...

première grande décentralisation culturelle

Pablo Picasso "La Muse" (1935).

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sition (dont trois galeries de 1 150 m2 chacune), une grande nef de 1 200 m2, un auditorium de 144 places, un studio de création de 196 places, un café, un restaurant, une librairie boutique et un centre de ressources.

Le projet culturel de Pompidou-Metz repose sur quatre priorités : faire découvrir la création artistique sous toutes ses formes, donner des clefs de lecture de l’histoire de l’art depuis 1905, émouvoir et inviter le spectateur à appréhender le monde par le biais artistique et élargir la fré-quentation des musées à de nouveaux publics. En marge des expositions, une programmation cultu-relle (spectacles vivants, cinéma, conférences) sera bâtie dans l’esprit du modèle du Centre Pompidou à Paris. La richesse des collections de Paris permettra d’exposer de véritables trésors.

Metz Métropole (communauté d’agglo méra-tion de Metz), la région Lorraine, la ville de Metz, le Conseil Général de la Moselle, l’état et l’Eu-rope sont les principaux bailleurs de fonds de ce Centre qui a coûté près de soixante-dix millions d’euros et dont on espère que le succès de fré-quentation et ses retombées économiques justi-fieront les frais de fonctionnement.

La construction d’un palais des congrès, de bureaux et la réhabilitation du quartier devraient intervenir dans les années à venir pour placer ce bijou architectural dans un véritable écrin urba-nistique. reste que, selon les professionnels du tourisme, il manque encore une véritable volonté de commercialisation de la destination Lorraine avec comme locomotives le Centre Pompidou Metz, la place Stanislas de nancy et l’ouverture prochaine du plus important « Center Parcs » d’Europe en Moselle. ■

FRANCECatholique n°3213 21 mai 2010 33

par Philippe Buron PILâtre

Centre Pompidou-Metz, 1 parvis des droits de l’Homme, 57000 Metz, tél. : 03.87.15. 39.39. ouvert les lundi, mercredi (11h-18h), jeudi, vendredi (11h-20h), samedi (10h-20h), dimanche (10h-18h), fermé le mardi. www.centrepompidou-metz.fr

première grande décentralisation culturelle

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Vassily Kandinsky "Bleu de ciel" (1940).

Centre Pompidou-Metz,vue de nuit.

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Cette pièce philosophique s'ancre dans des situations concrètes. En effet, Alexandre Jollien, également auteur d'un Éloge de la faiblesse ou du Métier d'homme, est lui-même différent. Du coup, dit-il, « j'ai ren-

contré des esprits qui, avec une cruelle bienveillance, me surnomment "le philosophe du handicap" ». Peut-être, mais personne n'a effectivement jamais trouvé de mots aussi exacts pour parler de la façon dont on peut compenser des manques physiques par une force de caractère supérieure à la moyenne.

Le comédien qui incarne l'auteur joue très juste. Si la réalité de la différence est sans cesse au cœur de son propos, il n'est nulle part dit de quel handi-cap précis souffre son personnage et les moments au cours desquels il imite l'attitude d'une personne atteinte physiquement sont suffisamment brefs et bien dosés pour éviter toute compassion ou rejet, deux attitudes qui engendrent des conclusions fausses.

Si au début on se demande où le comédien veut nous mener en compagnie de Spinoza, Épicure ou Etty Hillesum, on réalise rapidement combien ces maîtres ne sont là que pour éclairer une unique question : « Qui suis-je ? », qui ici devient implici-tement « Qui suis-je, moi qui suis déjà autre ? ». La réponse à une interrogation aussi personnelle ne peut se trouver que dans la vie que l'on mène, et ce sont les dia logues d'Audiard entendus au long des films vus par l'auteur, les émotions qu'il a vécues lors d'un saut en parachute et tant d'autres moments personnels, mais facilement transposables émotion-nellement, qui tracent des pistes.

Ce spectacle est d'abord le témoignage de quelqu'un qui utilise la philosophie autant comme outil de compréhension que de communication et qui a décidé de nous livrer ce qu'il a glané dans ce champ. C'est joué sans jugement, sans agressivité, sans pédanterie.

Ce témoignage-enseignement laisse le public coi tant il nous touche tous. La règle selon laquelle il est plus juste de se construire non pas contre quelque chose mais en se prenant tels que nous sommes n'est-elle pas universelle ? n

« La  Construction  de  soi »,  d'Alexandre  Jollien.  Avec Olivier Lacut. Tous les lundis jusqu'au 14 juin au théâtre Les  Déchargeurs,  3,  rue  des  Déchargeurs,  75001  Paris.  Tél. : 08.92.70.12.28.

théâtre

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Quand la philosophie montesur scène, elle prend des risques. Mais ici le défi est d'autant mieux relevé que le propos s'incarne dans une réflexion personnelle au sujet d'un corps qui refusede rendre les services que l'on attend de lui. Passionnant.

La philosophie autant comme outil decompréhension que decommunication

« La ConstruCtion de soi »

par Pierre François

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Qui suis-je ?

Travail, talent et réussite socialeCe défi est presque une redite : Laurent Poncelet a déjà monté « Résistance Resistência » il y a plusieurs années. Déjà à l'époque il était en cheville avec une ONG brésilienne implantée dans la favela de Recife. Déjà alors il avait sélectionné des jeunes présentés pour participer à son spectacle, les avait formés pour devenir de vrais comédiens capables de faire tourner le spectacle au Brésil d'abord, en Europe ensuite, avec à la clé la possibilité de s'insérer socialement. Aujourd'hui il fait tour-ner, dans les mêmes conditions, « Magie noire », dont les ressorts sont les danses afri-caines et latino-américaines, dont le thème est la lutte entre la vie et la mort, avec pour contexte le quotidien des favelas. C'est à partir du 3 juin que « Magie noire » partira chez nos voisins transalpins, avec un succès qu'on devine identique. Comme quoi, il est possible, grâce à un travail acharné, de se hisser à un niveau professionnel tout en servant une cause sociale. n

« Magie noire » se donne le 28 mai à l'Espace Aragon de Villard-Bonnot, le 29 à l'Espace Malraux de Chambéry, le 1er juin à Saint Jean en Royans, le 2 juin à Salaise-sur-Sanne, le 4 juin à Varese (Italie), le 5 à Milano (Italie), le 6 à Bologna (Italie), le 7 à San Casciano (près de Florence) et le 9 à Cernusco. www.opheliatheatre.fr

Rien ne va plus plus pour Eric Bishop, un postier, qui ne s'est jamais remis d'avoir quitté femme et enfant,

plus de vingt ans auparavant. Malgré l'amitié de ses collègues de travail, il n'a plus goût à rien. Il se confie à son idole de toujours, Éric Cantona, dont le poster figure en bonne place dans sa chambre. Et voilà que le footballeur se matérialise aux côtés d'Eric et commence à lui donner des conseils, en particulier sur la manière de récupérer sa femme. On repère bien la part de Ken Loach et celle d'Éric Cantona dans ce pur di vertissement plein de charme. Ken Loach, pour le réalisme social du film, et Éric Cantona pour l'autodéri-sion. Car il y a des moments très drôles, dans cette comédie, et des moments

plus émouvants, en particulier avec l'histoire d'amour du héros pour sa femme. Surtout peut-être, le film est émaillé d'images des plus beaux buts du footballeur, ceux qui ont fait de lui une grande star et ont enflammé les stades.

Quant à Can tona, il semble prendre beaucoup de plaisir à se caricaturer (« les mouettes » !). C'est dire si le film cultive l'aphorisme (on pourrait dire « le cantonisme » !), et suscite le sou rire, voire le rire. L'interprétation est sensationnelle. Il y a beaucoup d'éléments posi-tifs dans cette œuvre divertissante (sens

de l'amitié, du pardon, de l'entraide…). En particulier, et c'est bien dans la veine de Ken Loach, le film développe l'idée que l'on est toujours plus fort à plusieurs que tout seul. Mais on regrette qu'Éric Can tona passe son temps à fumer des joints avec son fan. ■

Looking for Éric. Comédie franco-belgo-britannique (2009) de Ken Loach, avec Eric Bishop (Steve Evets), Éric Cantona (Éric Cantona), Stephanie Bishop (Lily)... (1h59). Dimanche 23 mai, sur Canal +, à 20h50.

La mortde Dante Lazarescu

À 63 ans, Dante Lazarescu vit seul avec ses chats dans un petit appartement. Un soir, ses douleurs sont plus fortes que d’habitude. Il appelle une ambulance. Commence pour Dante une longue nuit de déambulations d’un hôpital à l’autre. Un film roumain de deux heures et demie sur les dernières heures d’un vieil homme n’est pas forcément très engageant. Et pourtant, cette œuvre bouleversante et inconfortable mérite d’être vue. Cristi Puiu ausculte, dans un style très réaliste, parfois avec humour, souvent avec gravité, l’univers hospitalier, qui passe d’une compassion pleine d’humanité à une cruelle indifférence. Cette œuvre, austère et poignante, que l’on ne quitte pas vraiment indemne, aborde, comme rarement au cinéma, le thème de la dignité humaine, si souvent malmenée et pourtant si précieuse. Le cinéma, c’est aussi cela.Drame roumain (2004) de Cristi Puiu, avec Ioan Fiscuteanu (Dante Lazarescu), Luminata Gheorghiu (Mioara Avram), Gabriel Spahiu (2h34). Diffusion le mercredi 26 mai, sur Arte, à 22h35.

Tchernobyl :Une histoire naturelle ?Qu’est devenue la zone interdite autour de la centrale de Tchernobyl ? Bien que parfois ardu, ce remar-quable documentaire montre l’extraordi-naire travail d’étude de différents scienti-fiques (biologistes, chimistes, généticiens, ornithologues…) qui vont de surprises en découvertes étonnantes. C’est ainsi que l’on apprend que les pins ne repoussent plus, tandis que les bouleaux s’épanouissent, que les souris sont en pleine forme, mais pas les oiseaux… C’est passionnant, intrigant car les chercheurs n’expliquent pas tous les phénomènes, et porteur d’espoir.Documentaire français (2009) de Luc Riolon (1h30). Mardi 25 mai, sur Arte, à 20h35. Diffusion le mardi 25 mai, sur Arte, à 20h35.

TÉLÉVISION

Les mercredis de l’histoire « La famille Flick »Né en 1883, dans une modeste famille, Friedrich Karl Flick a bâti un empire industriel. Chef d’entreprise de génie, mais sans scrupule, il est devenu un rouage essentiel de l’écono-mie allemande, que ce soit celle du IIIe Reich ou celle de l’Allemagne d’après-guerre. Ce documentaire-fiction devrait davantage intéresser

les Allemands que les Français, car il traite d’une histoire familiale inconnue de ces der niers. Mais sa réalisation soignée, avec de nombreuses reconstitutions et images d’archives, le rend plaisant à regarder. Surtout, cette histoire allemande est, avant tout, un destin humain : la compromission entre pouvoir politique (totalitaire ou démocratique) et pouvoir économique, la difficile transmission d’un héritage industriel, la difficulté pour les enfants de se situer par rapport à leur père, la nécessité pour n’importe quel grand chef d’être bien secondé, l’entre-prise qui passe avant la famille et les hommes… Tous ces thèmes sont universels.

Jean-Pierre MarieDocumentaire allemand (2010) de Thomas Fischer (2 x 0h52). Diffusion le mercredi 26 mai, sur Arte, à 20h35.

Éric Cantona se moque joyeusement de lui-même, dans cette comédie sympathique sur fond de réalisme social.

Looking for Éricpar Marie-Christine

RENAUD d’ANDRÉ

Le film est émaillé d'images des plus beaux buts du footballeur

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TF120.35 Football «Ligue des Cham­pions : Bayern Munich/Inter Milan».23.00 New York, unité spéciale. Série avec Christopher Meloni 2.France 220.35 Les années bonheur. Divertissement de Patrick Séba­tien, avec Nadiya, Nicolas Peyrac, Michèle Torr, La Compagnie Créole, Amaury Vassili, François Feldman, Tonton David, Fran­çois Deguelt, Les Va ga bonds, Jean­Luc Lahaye...22.50 On n’est pas couché. Ma gazine de Laurent Ruquier.France 3

20.35 Ange de feu GA. Téléfilm avec Frédéric Diefenthal, Louise Monot, Marc Ruchmann (3h20). Un policier de grande qualité, mais avec les réserves liées au genre policier (meurtres, suicide, etc.).00.30 Les notes de l’espoir «Block 15».Arte20.40 L’aventure humaine : «La maîtresse du pape», «La maîtresse du sultan». Documentaires.22.25 Gilles Jacob, l’arpenteur de la Croisette J. Un beau portrait d’un homme passionné.23.35 Metropolis «Spécial Cannes».M620.40 Les bleus, premiers pas dans la police (7 et 8/8) : «La tentation d’Alex», «Corps étran­gers» GA. Série avec Élodie Yung, Nicolas Gob, Raphaël Lenglet 2. C’est toujours excellent, mais la fin est décevante.22.40 Les bleus, premiers pas dans la police (10, 11 et 12/12) A. Série avec Élodie Yung 2. Fin de la première saison qui banalise l’homosexualité.Canal +20.50 Ne te retourne pas A. Thriller (2007) de Marina de Van, avec Sophie Marceau, Monica Bellucci (1h46) 2. Ce sus­pense fantastique est bien mené, mais la fin déçoit et les images ne sont pas très discrètes. KTO20.05 VIP «Didier Van Cauwelaert».21.00 Vigile de la Pentecôte, en direct de Notre­Dame.23.40 Mille questions à la foi «Qui est l’Esprit Saint ?».

télévision

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TF120.45 Les experts : «Pour une poi­gnée de jetons», «Le seul rescapé», «Entre la vie et la mort». Série 2.23.10 Destination finale 2 GA. Horreur (2003) de David R. Ellis, avec A. J. Cook (1h30) 3. Quelconque et assez pénible.France 2

20.35 Le cœur des hommes 2 GA. Comédie (2007) de Marc Esposito, avec Bernard Campan, Gérard Darmon (1h50) 2. Cette suite ne manque ni de charme ni d'humour, mais la licence des mœurs est totale et le langage peu châtié.22.30 Faites entrer l’accusé «Jacques Mesrine, l’homme aux 1 000 visages». Magazine 2.France 320.35 50 ans de caméras cachées. Divertissement.22.55 Commando J. Un documentaire intéressant sur les futurs commandos de marine. Mais leur entraînement est terrible, tout comme leurs souffrances.01.05 Trahison à Athènes GA. Film de guerre en NB et VO (1959) de Robert Aldrich, avec Robert Mitchum, Stanley Baker (1h45). Assez confus et très long.ArteLe Tibet : L’avenir en exil20.40 Kundun J. Drame (1998) de Martin Scorsese, avec Tenzin Thu­thob Tsarong (2h08). Une biographie du dalaï­lama très bien faite, mais une vision idéali­sée du bouddhisme.22.55 Les orphelins du Tibet J. Poignant et passionnant.M620.40 Capital «Ils font tout pour vous changer les idées». Magazine.22.45 Enquête exclusive «Tou­risme sexuel : Sur la trace des prédateurs». Magazine.Canal +19.20 Cannes 2010 «Cérémonie de clôture».20.50 Looking for Eric GA. Comédie (2009) de Ken Loach, avec Eric Bishop, Éric Cantona (1h52). (Voir notre analyse p. 35.)KTO10.00 Messe de la Pentecôte, en direct de Rome.20.40 La foi prise au mot «Guérison».22.40 Regina Cæli.

TF120.45 Sœur Thérèse.com «Pardon ma sœur» GA. Téléfilm avec Domi­nique Lavanant, Martin Lamotte. Sympathique, mais bêta.22.30 New York section crimi-nelle. Série avec V. D’Onofrio 2.00.55 Au Field de la nuit, avec Douglas Kennedy, Jean­Louis Ser­

van Schreiber, Dominique Baudis, Alexandra Lapierre, Jean Becker, Martin Hirsch.France 220.35 The closer : «Affaires classées», «Médecine parallèle». Série avec Kyra Sedgwick.

22.25 Un œil sur la planète «Chine : L’appétit du dragon». Maga­zine présenté par Étienne Leenhardt.France 320.35 Hors-série «Des femmes enchaînées, des femmes déchaî­nées» GA. Cette apologie de la lutte des femmes est cocasse, ironique et... très agaçante. L’avor­tement est, bien sûr, présenté comme une grande victoire.22.50 Concert Roberto Alagna aux arènes de Nîmes.01.00 La case de l’oncle Doc «En route pour la grande école». Arte

20.35 Le fils du désert GA. Wes­tern (1948) de John Ford, avec John Wayne, Pedro Armendariz, Harry Carey Jr. (1h30). Un western original et atypique, bourré d’humour et de tendresse.22.05 Cabaret-Berlin, la scène sauvage. Documentaire.23.05 Spécial Cannes «Dennis Hopper : Créer (ou crever)» GA. (Voir notre analyse ci­contre.)M620.40 50 ans qui ont changé votre quotidien «Mon logement, ma maison». Documentaire.22.30 Zone interdite «Ils vou­laient construire leur maison ». Canal +20.50 Engrenages (7 et 8/12) A/Ø. Série avec Caroline Proust 3. Excellent, mais très dur et avec des scènes érotiques.KTO20.40 Si Bon Die (si Dieu le veut).21.10 Terreville, un monastère au cœur des Antilles.21.45 Un cœur qui écoute «Déta­chement».22.20 Hors les murs «Pèlerinage pour les vocations».

TF120.45 Dr. House : «97 secondes», «Les revenants…», «Miroir, miroir» GA. Série avec Hugh Laurie 2. Toujours aussi bien fait.23.15 Enquêtes et révélations «Rites secrets et pouvoirs occultes : Enquête au cœur de la franc­maçonnerie». Magazine.France 220.35 Prise directe «Amour, crimes et trahisons». Magazine présenté par Béatrice Schönberg.22.50 Les 10 ans du Fou du roi. Divertissement présenté par Sté­phane Bern, avec Olivia Ruiz, Franck Dubosc, Alain Souchon, Pa trick Tim­sit, Jane Birkin, Antoine de Caunes, François Morel, Benjamin Biolay, Bruno Solo, Jack Lang, etc.France 320.35 Le sang des Atrides A. Téléfilm avec Victor Lanoux, Thi­bault de Montalembert, Luc Palun, Annie Gregorio, Valéria Cavalli, Camille Figuereo. C’est assez prenant, mais le rythme est languissant et il y a une scène très sensuelle.22.40 Ce soir (ou jamais). Maga­zine présenté par Frédéric Taddéï.Arte

20.35 Tchernobyl «Une histoire naturelle» J. (Voir notre analyse page 35.)22.10 The killing (3 et 4/20) A. Série avec Sofie Grabol, Lars Mik­kelsen. C’est très prenant, avec des scènes émouvantes, mais aussi un bref flash très érotique.M620.40 Pékin Express, la route du bout du monde «Course­poursuite dans les montagnes et vignobles argentins». Divertissement.Canal +20.50 Étreintes brisées A/Ø. Drame (2008) de Pedro Almodo­var, avec Penélope Cruz, Lluis Homar... (2h03) 2. On retrouve toutes les obsessions du maître (la mort, le sexe, la créa­tion...) dans cette histoire à tiroirs, magistralement interprétée. C'est drôle, souvent poignant, mais il y a beaucoup de longueurs et le sexe est omniprésent.KTO20.40 Les mardis des Bernardins «L’hindouisme et le salut».21.45 Église du monde «Chine».22.20 VIP «Didier Van Cauwelaert».

samedi 22 mai Dimanche 23 mai lundi 24 mai Mardi 25 mai

émissions religieuses : 08h30 Émissions religieuses : «Sagesses boud­dhistes», «Islam», «À Bible ouverte», «Chrétiens orientaux», «Présence protestante» ­ 11h00 Messe en l'église St­Georges, à Malleray­Bevilard (Suisse).

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sur ArteLundi 24 mai à 23h05Dennis Hopper : Créer (ou crever) GA Alors qu’il se meurt d’un cancer, Arte rend hommage à cet acteur mythique et donne la parole à ceux qui l'ont côtoyé (Wim Wenders, Sean Penn, David Lynch) pour cerner, à travers son parcours chaotique, la personna­lité de cet artiste rebelle. Le pire, c'est sa longue déchéance dans l'alcool et la drogue. Le meilleur, c'est la consécration d'un artiste doué et polyvalent (il fut le réali­sateur du mythique «Easy rider», mais il est aussi écrivain, peintre et photographe).

TF120.45 Football «France/Costa Rica», en direct du Stade Bollaert, à Lens.23.10 Lost «Les disparus». Série avec Matthew Fox, Evangeline Lilly 2.France 2

20.35 Le repenti (1/2) A. Téléfilm avec Aurélien Recoing, Bruno Debrandt, Natacha Lindinger, Éli­sabeth Vitali, Artus de Penguern... (1h40) 3. Cette sombre histoire, nerveuse et violente, est très prenante, avec de superbes images des docks et une excellente interprétation. Mais les images ne sont pas toujours très discrètes.22.15 Panique dans l’oreillette. Magazine présenté par Frédéric Lopez.France 320.35 Des racines et des ailes «Gardiens des trésors d’Afrique». Documentaire.22.50 Ce soir (ou jamais). Maga­zine présenté par Frédéric Taddéï.Arte20.35 Les mercredis de l’his-toire «La famille Flick : Une his­toire allemande» GA. Documen­taire (1h44). (Voir notre analyse p. 35.)22.20 Le dessous des cartes «La Russie : Une grande puissance ?». Magazine.22.35 La mort de Dante Laza-rescu J. Drame en VO (2004) de Cristi Puiu, avec Ioan Fiscuteanu (2h26). (Voir notre analyse p. 35.)M620.40 Nouvelle star. Divertisse­ment présenté par Virginie Guil­haume, avec Lio, Philippe Manœuvre, André Manoukian et Marco Prince.Canal +20.50 Carlos (2/3). Téléfilm de Oli­vier Assayas, avec Edgar Ramirez, Alexander Scheer, Nora Von Walds­tatten, Ahmad Kaabour (1h48) 3.KTO20.40 Comme un grain de séne-vé (3/6). Série documentaire.21.45 La famille en questions «Couple : Comment rester fidèle ?». Magazine.22.20 La foi prise au mot «Guéri­son». Documentaire.

TF120.45 Une soirée de bêtes «Quand les animaux font leur show !». Divertissement présenté par Christophe Dechavanne.23.15 Confessions intimes. Divertissement présenté par Marion Jollès.France 220.35 Quand vient la peur A/Ø. Téléfilm avec Sophie Quinton, Grégory Fitoussi, Pascal Elso, Lionel Astier... (1h35). Pas mal, mais inégal et avec une histoire affreuse et plusieurs scènes très suggestives.22.40 Vous aurez le dernier mot ! Magazine présenté par Franz­Olivier Giesbert.France 320.35 Thalassa «L’expédition : Cap sur Madagascar». Magazine présenté par Georges Pernoud.22.55 Vie privée, vie publique, l’hebdo «Michel Leeb». Magazine présenté par Mireille Dumas.Arte20.35 Déchaînées A. Téléfilm avec Adèle Haenel, Irène Jacob, Paolina Biguine (1h35). Cette histoire de quête d’identité revisite le mai 68 suisse, avec son apologie de l’avortement. C’est émouvant, mais bien long.22.10 Secrets de plantes «L’or­tie, vers un jardin sauvage». 22.55 Grand format «Bananes !». Documentaire.M620.40 NCIS, enquêtes spé-ciales : «Les braqueurs», «Mr et Mrs Smith», «Meurtre en direct», «Tireur d’élite». Série avec Mark Harmon, Michael Weatherly 2.23.55 Californication. Série 3.Canal +

20.50 Fast and furious 4 J. Poli­cier (2009) de Justin Lin, avec Vin Diesel, Paul Walker, Michelle Rodriguez (1h43) 2. Des aventures classiques, mais dis­trayantes, avec des touches de violence et de sensualité.KTO20.40 Caritas «Alliance pour les droits de la vie».21.45 La vie des diocèses «Châlons­en­Champagne, avec Mgr Gilbert Louis».22.20 Les mardis des Bernar-dins «L’hindouisme et le salut».

TF1

20.45 Profilage : «Passé compo­sé», «Les fils de l’homme», «Moins que rien» GA. Série avec Guillaume Cramoisan, Odile Vuillemin, Jean­Michel Martial, Vanessa Valence. C’est bien mené et amusant. Le second épisode, qui traite de l’insémina­tion artificielle, s’il appelle des réserves, n’en montre pas moins les limites.23.35 Ça va s’Cauet. Divertisse­ment présenté par Cauet.France 220.35 Envoyé spécial : «Jugé coupable, reconnues victimes», «Du plomb dans le zinc». Maga­zine présenté par Guilaine Chenu et Françoise Joly.22.45 Infrarouge : «Scientologie, la vérité sur un mensonge», «Nos mémoires secrètes : Voyage en psy­chogénéalogie». Documentaires.France 320.35 Le secret de Brokeback Mountain A/Ø. Drame (2006) de Ang Lee, avec Heath Ledger, Jake Gyllenhaal, Michelle Williams... (2h09) 2. Ce film superbe et poignant banalise l'homosexualité, présentée avec des images très explicites.23.15 Ce soir (ou jamais). Arte20.35 Irina Palm Ø. Comédie dra­matique (2006) de Sam Garbarski, avec Marianne Faithfull (1h39) 3. Sinistre et glauque.22.10 Latin music USA (4/4) «Divas et superstars». 23.05 Tracks.M620.40 Lie to me : «La vie comme elle est», «Les infiltrés», «Noces de cire». Série avec Tim Roth 2.23.10 Enquêtes extraordinaires «Ils parlent aux animaux». Docu­mentaire.Canal +20.50 Desperate housewives (17 et 18/23) GA. Série avec Teri Hatcher 2. Des épisodes prenants, mais outranciers et banalisant l’homosexualité.KTO20.15 Veillée de prière pour la vie, présidée par le cardinal André Vingt­Trois, depuis Notre­Dame. 22.30 L’esprit des lettres. Maga­zine présenté par Jean­Marie Guénois.

Mercredi 26 mai Jeudi 27 mai vendredi 28 mai

T : ToutpublicJ : AdolescentsGA: GrandsadolescentsA : AdultesØ : Œuvre(ouscène)nocive : Elémentpositif: Elémentnégatif

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RaDiosRadio Notre-DameLundi 26 au jeudi 29 avril8h Les matinales, avec la chro-nique de Gérard Leclerc (à 8h07).Mercredi 26 mai7h30 Le Grand Témoin Monique Hebrard (auteur de Prêtres - Enquête sur le clergé d’aujourd’hui, [éd. Buchet-Chastel]).Vendredi 28 mai16h Agenda musical. Jacqueline Lœwenguth (directrice du Festival de l’Orangerie de Sceaux), présente "La musique de chambre en 21 concerts". RCFLundi 24 mai14h Musiphonie "Les oiseaux"14h30 Halte spirituelle "Ouvrir la porte à l'esprit", avec Simone Pacot (fondatrice de l'Association Bethasda). (Tous les jours, à 14h30 et 20h45.)Mercredi 26 mai13h équateur "Comprendre le déclin des pollinisateurs, défendre les abeilles, agir pour la biodiversité", avec Bernard Duran (auteur du livre Les Abeilles, La Planète et le Citoyen).Vendredi 28 mai20h45 Concert en direct de l’église de l’Annonciation à Lyon à l’occa-sion de la 1000e émission de «La voix du Petit chanteur», avec les Petits chanteurs de Lyon de la Maîtrise de la Primatiale dirigée par Jean-François Duchamp (maître de chœur).France CultureDimanche 23 mai10h Messe. Dimanche de Pente-côte, depuis la chapelle Sainte Emérentienne, 84210 Venasque, commentée par le Frère Laurent Lemoine. Prédicateur : Père Étienne Michelin. Marie BIZIEN

Paris✔ Une grande veillée pour la vie aura lieu le 27 mai (20h15-22h), en la cathédrale Notre-Dame de Paris en présence des évêques des diocèses d’Ile-de-France, sur le thème "Choisis donc la vie" (Dt19,30). Veiller pour la vie, c’est demander, dans la prière la grâce d’un véritable respect de la vie. Mais c’est aussi s’encourager mutuellement à accueillir, à proté-ger et à servir de multiples façons toute vie humaine dans les diffé-rentes étapes de sa croissance. Avec : un temps de prière avec et pour ceux et celles qui ont été ou qui sont devant des décisions difficiles et douloureuses, pour les médecins, les chercheurs, les personnels soignants, ceux qui cherchent les moyens d'al-léger la souffrance... ; un temps d’enseignement du cardinal André Vingt-Trois ; un temps de

témoignages (des parents

qui accueillent un enfant lour-dement handicapé, un accom-pagnateur en soins palliatifs...). La veillée sera animée par une chorale de volontaires d’Ile-de-France. Rens. ✆ 01.41.38.12.48 ou 01.53.10.33.82.✔ Les Semeurs d'Espérance or-ganisent une Veillée d'Adora-tion, "Les médias. Quels enjeux pour l'Église ?", avec Mgr Bernard Podvin (Porte-parole et respon-sable de la communication de la Conférence des évêques de France). Rendez-vous le 28 mai (20h15) à l'église St-Gervais, 75004 Paris (entrée par le 13 rue des Barres), avec sac de couchage et tapis de sol. Au programme : confé-rence… messe animée… ado-ration guidée… relais devant Jésus… sacrement de réconcilia-tion. Rens. ✆ 06.13.16.29.08 / www.semeurs.orgSaône-et-Loire✔ Les Fêtes du Cœur de Jésus, rythmées par les offices, les célé-brations eucharistiques et les enseignements, auront lieu du

11 au 13 juin, aux Sanctuaires de Paray-Le-Monial, Place Cardinal Perraud, 71600 Paray-le-Monial. Avec des conférences : "Saint Claude La Colombière fidèle serviteur et parfait ami" avec le Père Antoine Bergeret ; "Saint François de Sales modèle de prêtre" avec Mgr Benoît Rivière ; "Saint Paul ami du Christ" avec le Père Georges Auduc ; "Jean-Paul II et la Miséricorde" avec le Père Bernard Peyrous. Le dimanche, fête du Cœur de Jésus, sera présenté un spectacle sur Saint Augustin par l’École Internationale de Formation et d’Evangél isat ion (E IFE) . Rens. ✆ 03.85.81.62.22, fax 03.85.81.51.67 / sanctuaires.paray@emmanuel.infowww.sanctuaires-paray.comVal-de-Marne✔ Une confé rence de J . Henno, sur le thème "Nos ados dépendants ?" ( inter-net à la maison, musiques et v idéos en l igne, té léphone portable, internet et l'école,

les jeux vidéos, Facebook...) ouverte à tous, et bien sûr aux jeunes, est prévue le 10 juin (20h30) dans la salle des fêtes de la Mairie de St-Maur (94100). Entrée libre. Rens. : ✆ 06.09.26.26.21, organisée par les AFC de St-Maur-des-Fossés.Chemin de Vézelay✔ Les 29 et 30 mai, plusieurs centaines de pèlerins seront sur le chemin de Vézelay, sur le thème "Le prêtre, un signe de contradiction", pour arriver au chef d’œuvre de l’art roman bourguignon du XIIe siècle, la Basi l ique Sainte Marie-Madeleine. Tous - enfants, jeunes, adultes, aînés, ou familles - suivront l’une des six routes adaptée au niveau de marche de chacun. Ce pèleri-nage présente l’originalité de rassembler des personnes de tous âges, baptisés ou non, qui marchent, prient et réfléchissent ensemble. La messe de clôture sera célébrée le 30 mai (17h) par Mgr Patrick Le Gal (évêque

BLOC-NOTES

(*) France métropolitaine et DOM uniquement - (**) Pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) Le pré-ciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autres entrepri-ses. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement.

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Avec un premier abonnement, en cadeau, un CD "Un dimanche à Saint-Benoît-sur-Loire" Chœur des moines et orgue de la Basilique. Chant français (dir. Anton Elder) & chant grégorien (dir. Jaan-Eik Tulve).

Orgue : Jean-Sébastien Bach interprété par Vincent GrappyDepuis des siècles les voûtes de ce fl euron de l’art roman résonnent du chant le plus pur. La liturgie des moines de Saint-Benoît-sur-Loire mêle à la fois l’originalité des compositions modernes en français et la tradition séculaire des grandes pièces grégoriennes de la liturgie de la messe.

[Le CD peut être commandé seul, par courrier, au prix de 18 € franco, chèque à l’ordre de France Catholique]

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André Vingt-Trois ; un témoignages Cadeau

LAUDES - MESSE - CHANTS DU SOIR

(Éditions Jade)

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auxiliaire de Lyon). Départ le 29 (8h30) de Paris, place du Gén. Leclerc (Por te d’Orléans) . Transport par cars. Tarifs entre 36 à 66 €. Avec la Communauté Aïn-Karem (Communauté catho-lique, au service de l’évangélisation) et le Mouvement Résurrection (fondé en 1958 par Mgr Charles, propose un engagement dans l’apos-tolat). Rens. pour les routes : jeunes, ✆ 06.13.79.36.26, adultes, ✆ 06. 88.30.55.13, 11-18 ans, ✆ 06.86. 68.73.46, 8-10 ans, ✆ 09.53.40.66.85 ou 06.68.30.14.48, familles, ✆ 06.72.96.23.82, aînés ✆ 06. 08.14.30.95 / murielle@machi-cot.com / www.mouvement-resurrection.orgSession d'été✔ Du 22 au 27 août, à Rézé près de Nantes, une session d'été sera organisée par l'IPC, ouverte à tous, sur le thème "Les interroga-tions de la sagesse". Vous souhai-tez comprendre le sens du monde et de l'existence. Cette session s'inscrit dans cette recherche. Elle a pour but d'initier aux grandes interrogations qui préparent la voie de la sagesse. Ces journées sont surtout l'occasion de réflé-chir, au seuil de l'âge adulte, "à tout ce qui ne s'apprend pas" et qui est laissé le plus souvent à l'improvisation. Elles permettent de se situer au sein d'une vision du monde et d'acquérir le sens de la recherche philosophique. Le programme : L'homme, dans quelle lumière ? L'homme, pour quel amour ? Quelle société pour l'homme ? Les questions de l'homme à travers l'histoire. Deviens ce que tu es. Rens. : ✆ 01.43.35.38.50 / ipc.infos@ipc-paris.frPèlerinages✔ La 26e année pour la retraite- itinérante "Bordeaux-Lourdes" aura lieu : depuis Notre-Dame de Verdelais du 1er au 15 août ou depuis Notre-Dame de Maylis (Landes) du 6 au 15 Août, sur le thème des Actes des Apôtres "Mais vous allez rece-voir une force, celle du Saint-

Esprit, qui viendra sur vous. Alors, vous serez mes témoins... jusqu'aux extrémités de la terre" (Actes 1.8). Marche (20-25km/jour) - silence - prière, offices, Eucharistie et adoration - par-tages de la Parole. Vous avez de 17 à ...ans, soif de prendre un temps avec le Seigneur à la suite de l'Immaculée Conception, dans l 'espr i t des pèler ins d'Emmaüs, contactez-nous : Communion des Pèlerins de l'Immaculée Conception, 19, av. Toulouse-Lautrec, 33740 Arès, ✆ 05 57 70 46 16 / 05 53 63 12 00 / 05 56 97 76 87.✔ Une retraite-pèlerinage à Fatima est proposée par Les Amis de St-Jacques de Compostelle (42, rue Droite, 06300 Nice, ✆ 04.93.80.41.64), du 7 au 19 octobre "Fatima, trois secrets, un message", animée par le frère Joseph. Le voyage s'effectue en autocar au départ de Nice.La troupe "Duc in altum" recrute✔ Pour une mission d’évangélisa-tion par le théâtre dans la périodedu 1er au 27 août, des représenta-tions sont prévues "Briser la sta-tue" [pièce de Gilbert Cesbron, sur la vie et la mort de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face], dans des paroisses, des sanctuaires et dans des com-munautés religieuses. Objectif : évangélisation "Thérésienne" de nos cœurs et du cœur de ceux qui verront le spectacle. Conditions : désirer vivre le temps de mission comme un service, dans la joie ; désirer progresser dans sa vie spi-rituelle ; avoir entre 17 et 25 ans. Déroulement : inscription pour la totalité de la mission, ou pour un temps donné (une semaine au moins) ; recevoir un script de la pièce avec un rôle à apprendre. Rejoindre Duc in altum, et la mise en scène est réglée ensemble. Contact : ✆ 06.70.97.10.74 / helene.grehant@gmail.com / www.duc-in-altum.fr.

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➥ Paroisse Saint-Eugène, Paris 9e, foyer étudiants (18-23 ans, 370€/mois, charges comprises). Réunion lundi soir (dîner+débat). Participation vie communau-taire + liturgie dominicale + formations offertes par la paroisse. Tél. : 01.48.24.70.25.

➥ Centre-ville de Montpellier, location de chambres meublées, avec espace cuisine indépendant, pour étudiants au couvent des Dominicains à deux minutes de la Comédie. 250 € par mois + charges. Rens. : montpellier@dominicains.com