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FRANCE FRANCE n°2998 - 11 novembre 2005 3, 50 FRANCE Catholique FRANCE Catholique ISSN 0015-9506 www.france-catholique.fr 81 ème année - Hebdomadaire “Tout m’amuse, mais Dieu seul m’intéresse“Tout m’amuse, mais Dieu seul m’intéresse“Tout m’amuse, mais Dieu seul m’intéresseAlbéric de Palmaert Un hebdo engagé, au service de l’Amour et de la Vérité Un hebdo engagé, au service de l’Amour et de la Vérité

FRANCE · FRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°2998 - 11 novembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire “Tout m’amuse, Dieumais seul m’intéresse

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FRANCEFRANCEn°2998 - 11 novembre 2005 3,50 €

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Albéric de Palmaert

Un hebdoengagé,

au service del’Amour et de

la Vérité

Un hebdoengagé,

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la Vérité

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BREVES

2 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

FRANCEVIOLENCES : Après dix jours de manifes-tations nocturnes dans les communes dela banlieue parisienne et la destructionde centaines de véhicules et de bâti-ments publics et privés, les violencesurbaines ont gagné la province le 4novembre, puis la capitale elle-même,malgré la volonté de dialogue affichéepar le gouvernement ; le rôle de la télé-vision dans la contagion de ces vio-lences est de plus en plus pris ausérieux. Alors que le Premier ministre etle ministre de l’Intérieur jouent leur cré-dibilité sur le rétablissement de l’ordrepublic, le PS a demandé l’organisationd’un débat à l’Assemblée sur les ban-lieues. Le ministre de l’Emploi, Jean-Louis Borloo, a été chargé le 5 nov. d’ac-célérer la mise en place des plans derénovation urbaine et de cohésion so-ciale. Le Premier ministre a dévoilé surTF1, le 7 novembre, les principales me-sures envisagées par son gouvernement.POLITIQUE : Les 127 000 militants so-cialistes devaient départager le 9novembre les cinq motions en lice pourle congrès qui se tiendra au Mans du 18au 20 novembre ; si une nette majoriténe se dégageait pas, le Parti deviendraitdifficilement gouvernable.SOCIAL : Après 32 jours de grève dansles transports marseillais, le médiateur,Bernard Brunhes, a renoncé à sa missionle 4 novembre ; saisi en référé, le tribu-nal de Grande instance de Marseille ajugé le même jour la grève illégale etcondamné les syndicats à payer 10 000euros par jour de grève supplémentaire ;le travail a donc repris le 5 novembre,mais un nouveau préavis de grève pourle 11 novembre a aussitôt été déposé parles syndicats.La direction de Hewlett-Packard Franceet les syndicats ont repris le 3 nov. undialogue bloqué depuis six semaines surun plan social prévoyant 1 240 suppres-sions de postes ; la direction a proposéde supprimer 12 jours de RTT contre lasauvegarde de 250 emplois.Quatre syndicats de la SNCF ont appeléà une grève reconductible à partir du 21novembre à 20 h. pour lutter contre lamenace de "privatisation rampante".Les syndicats et le patronat se sontretrouvés le 8 novembre pour tenter deréduire le déficit de l’Unedic qui attein-

dra 14 milliards d’euros à la fin de cetteannée.D’après une enquête de l’Observatoirenational de l’action sociale (Odas) pu-bliée le 3 novembre, 95 000 enfants ontété maltraités ou menacés en 2004,chiffre en hausse de 7% par rapport àl’année précédente.FISCALITE : Examinée le 8 novembre parla commission des Finances de l’As-semblée, la réforme fiscale pour 2007fait l’objet de nombreux amendementsparlementaires ; Pierre Méhaigneriesouhaite la création d’une nouvelletranche supérieure du barème pour ren-dre l’impôt sur le revenu plus progressif.JUSTICE : Le Sénat a adopté en deu-xième lecture le 27 octobre la proposi-tion de loi sur la récidive des infractionspénales, notamment le recours au bra-celet électronique mobile.SANTE PUBLIQUE : Le ministère de l’A-griculture a étendu le confinement desvolailles à 26 départements par précau-tion contre la grippe aviaire.Lors de l’examen du budget 2006, l’As-semblée a limité, le 27 octobre, à 10paquets la quantité de cigarettes pou-vant être transportée par un particulieren France, dans le but de lutter contre letrafic transfrontalier de tabac ; pour sapart, le ministre de la Santé, Xavier Ber-trand, s’est déclaré favorable à l’inter-diction du tabac dans tous les lieuxpublics.TELEVISION : La chaîne de télévision ca-tholique KTO a déposé le 3 nov. une re-quête devant le Conseil d’ Etat contre lerejet par le CSA de sa candidature pourla télévision numérique terrestre (TNT). LITTERATURE : Le Goncourt a été attri-bué le 3 novembre à François Weyerganspour "Trois jours chez ma mère" (Grasset)et le Renaudot à Nina Bouraoui pour"Mes mauvaises pensées" (Stock).

MONDEEUROPE : La Commission européenne aannoncé le 3 novembre l’ouvertured’une enquête sur la mise en placeéventuelle par la CIA de prisons secrètesdans l’Est européen ; de telles prisonscontreviendraient à la législation euro-péenne sur les droits de l’homme.Le ministre français de l’Agriculture, Do-minique Bussereau, a réaffirmé le 3 no-

vembre que la France était prête à mettre son veto à un accord à l’OMC endécembre prochain à Hong Kong si cetaccord aboutissait à la mise en cause dela Politique agricole commune (PAC).AMERIQUES : Réunis à Mar del Platapour le IVe Sommet des Amériques, lesdirigeants de 34 pays se sont séparés le5 novembre sans parvenir à se mettred’accord sur le projet de zone de libre-échange défendu par Washington. SANTE PUBLIQUE : Des centaines d’ex-perts se sont réunis du 7 au 9 novembreà Genève pour mettre au point lesmoyens de défense contre le virus de lagrippe aviaire qui a tué au moins 64personnes et provoqué l’abattage de150 millions de volailles dans le monde. MONNAIE : En décidant le 3 novembrede ne pas modifier ses taux directeurs, laBanque centrale européenne a fait re-tomber la tension sur les marchés quiattendaient le retour d’une politique an-ti-inflation plus rigoureuse.ESPACE : La sonde européenne VenusExpress devait quitter la terre le 9 no-vembre depuis la base de Baïkonourpour atteindre l’orbite de Venus en avril2006.IRAN : Après les propos du Président ira-nien appelant "à rayer Israël de la carte"et la condamnation de ces mêmes pro-pos par le Conseil de sécurité de l’ONU,le ministre iranien des Affaires étran-gères a précisé le 29 octobre que sonpays souhaitait la fin de "l’occupationde la terre palestinienne… et l’instaura-tion d’un Etat palestinien démocratique"ayant Jérusalem pour capitale. Pour sapart, le Secrétaire général des Nationsunies a renoncé à sa visite officielle enIran prévue du 11 au 13 novembre. Parailleurs, l’Iran a confirmé le 6 novembrequ’il allait convertir de nouvelles quan-tités d’uranium dans son usine d’Ispa-han, malgré les pressions internatio-nales.ALEMAGNE : Les groupes de travailchargés de préparer l’accord de coalitionentre la CDU et le SPD ont achevé leurstravaux le 5 novembre ; mais le résultatglobal de ces contributions ferait dou-bler le déficit de l’Etat, à 70 milliardsd’euros en 2007 ; faute d’un accord rai-sonnable et définitif pour le 14 novem-bre, l’élection à la Chancellerie d’AngelaMerkel pourrait être compromise.

J.L.

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EDITORIAL

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 3

‘actuelle explosion qui concerne l’ensemble des zones urbainesde notre pays ne se comprend pas indépendamment de notrehistoire contemporaine et de l’évolution qui a amené à la consti-tution de ces vastes concentrations de population issues de l’im-migration. La violence qui apparaît de façon spectaculaire cesjours-ci, existe de façon endémique depuis longtemps. Même si

des causes conjonctuelles ont joué, elles ne peuvent être isolées d’uncontexte général propre à l’anonie sociale (les zones de non-droit), audésœuvrement (le chômage massif) ainsi qu’à la création d’une écono-mie souterraine de nature criminelle (le trafic de drogue). Ajoutons quetoute appréciation univoque, et plus encore simpliste ou manichéenne dela situation contribue à rendre plus insolubles des problèmes extrêmementardus. Ceux qui prétendent disposer de solu-tions complètes ou définitives aux maux dontnous souffrons, sont des imposteurs. L’ex-trême complexité des tâches à entreprendrerequiert de la part des personnes de bonnevolonté un climat de concertation et un oublides rivalités de partis.

Il faut d’abord bien comprendre qu’on nepourra revenir en arrière et que la seuleperspective raisonnable face à la présenceforte de populations d’origine étrangère estl’intégration au sens où le mot est comprisen France et qui se distingue des conceptionscommunautaristes anglo-saxonnes. Une des raisons peu évoquée des fluxmigratoires français se rapporte à notre passé colonial et des responsa-bilités que nous avons contractées à l’égard de ces pays qui parlent notrelangue et se tournent naturellement vers nous pour sortir de leur misèreéconomique. La décolonisation, en marquant une nouvelle phase desrapports politiques, n’a nullement interrompu une histoire qui se pour-suit. Sans doute peut-il y avoir une meilleure régulation de l’immigration,mais tant que l’Afrique sera dans l’incapacité d’offrir à ses enfants lesmoyens de leurs aspirations, les murs dressés pour empêcher la circula-tion des personnes se révéleront impuissants.

Sans doute, la faiblesse de notre croissance économique rend-elleproblématique l’accès à l’emploi dans les banlieues. De plus, la répu-gnance à l’expansion de la dépense publique s’oppose-t-elle aux inves-tissements massifs en faveur des besoins les plus cruciaux en matièred’urbanisme, d’éducation et de formation. Mais rien ne serait plus domma-geable qu’une résignation qui découragerait toute initiative. Mgr Ricard,depuis Lourdes, a résumé en une formule le vœu qui devrait être commun :“Il est vital d’offrir à ces nouvelles générations, souvent en mal d’espoir,un avenir de liberté, de dignité, et de respect de l’autre.” La violence doitêtre endiguée au plus vite. Mais le maintien de l’ordre immédiat ne suffirapas à résoudre une crise profonde. C’est toute la nation qui est appelée àse resituer dans une perspective de bien public pour trouver les solutionsmultiples et dynamiques qui juguleront le fatalisme du désespoir et de lahaine. �

L

SOMMAIRE

ACTUALITÉ

4 MOYEN ORIENT Le choix de DamasYves La Marck

5 BANLIEUES Riposte en désordreAlice Tulle

6 BIOETHIQUE Charlie a 3 mamansTugdual Derville

7 SOCIETE Halloween : la fin des citrouillesDamien Le Guay / Alexandre Liagat

DOSSIER 8 PORTRAIT Albéric de Palmaert :

écrire est un métierpar Bertrand Dumas de Mascarel

ESPRIT13 ECCLESIA En mémoire de Mgr Bernard Dupire

Père Patrick de Laubier

16 EN MEMOIRE DES JOURS Le tocsin de TéhéranRobert Masson

17 LECTURES 33e dimanche du temps ordinairePère Michel Gitton

18 COMMUNAUTE Les dominicaines de Lourdes

20 ORTHODOXIE Actualité du Père Alexandre Men Michel Evdokimov / Denis Lensel

Les 80 ans de l’Institut St-SergeD.L.

MAGAZINE23 THEATRE “Mon dîner avec André”

Pierre François

24 HISTOIRE Journal d’un poiluRobert Desaubliaux / L.L.

26 MUSIQUE A. Guilmant : Noël à l’harmoniumKurt Lueders

28 EXPOSITIONS Jannis KounellisAriane Grenon

30 EXPOSITIONS Peintres du XXe siècleCécile Catucci

31 TELEVISION Speer et HitlerMarie-Christine Renaud d’André

32 TELEVISION Votre début de soiréeM.-Ch. R. d’A.

34 LIBRAIRIE Les éditions Nouvelle Cité (4)

37 CINEMA “La servante et le samouraï”,“Les chevaliers du ciel”,

“Rencontres à Elizabethtown”, “Free zone”Marie-Christine R. d’André / Marie-Lorraine Roussel

38 BLOC-NOTES Vie associative et d’EgliseBrigitte Pondaven

photo de couverture : © DE PALMAERT

par Gérard LECLERC

Banlieuesenfeu

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ACTUALITE

e Conseil de Sécurité adonné au gouvernementsyrien jusqu’au 15 dé-cembre pour coopéreravec l’enquête sur l’as-

sassinat de l’ancien premierministre libanais Rafic Hariri tuéà Beyrouth le 14 février dernier.Confiée à un juge allemand Det-lev Mehlis, celle-ci met encause le chef des services derenseignements syrien AssafChaoukat, le beau-frère duprésident Bachar al-Assad.

Que peut donc fairece dernier ? Il peut cher-cher à s’entendre avec lacommunauté internatio-nale, ou au contraire fairefront. Le premier choixest inspiré par le modèlelibyen: le spectaculaireretournement du colo-nel Kadhafi devenul’ami des Américains.Comme lui, Assad peutlâcher quelques res-ponsables du terrorismed’Etat, comme le chef desrenseignements syriens auLiban, le général Rostom Gha-zaleh. Le prédécesseur de celui-ci, devenu ministre de l’Intérieur,s’est opportunément “suicidé”après avoir reçu le juge alle-mand. Assad peut coopérer avecles Américains en interdisantaux groupes jugés terroristes,irakiens, palestiniens ou liba-nais, l’accès au sol syrien.

Le second choix lui est sug-

géré par le nouveau présidentiranien. Celui-ci lui montre lavoie en reprenant le vieux dis-cours anti-sioniste qui n’étaitautre que la rengaine habi-tuelle du régime syriend’Assad père. L’allianceentre Damas

et Téhéran est une constantede la politique moyen-orientale,notamment hier contre SaddamHussein.

Les deux branches de l’al-ternative peuvent paraître ten-tantes pour le pouvoir syrien. Iln’est pas certain que le prési-dent actuel ait la force néces-

saire pour négocier de tels tour-nants, ce qui rend le troisièmescénario d’autant plus vraisem-blable: la chute du régime. Eneffet, où Bachar al-Assad trou-verait-il un soutien pour mettreau pas les services secrets quisont le rempart du pouvoir Baaset de la minorité alaouite ? Son

frère et son beau-frère auraienttôt fait de l’écarter si même ilsne gouvernent pas déjà à traverslui, sans oublier le poids de la“reine-mère”, la toute-puis-sante veuve du président Hafezal-Assad. Sa seule possibilitéserait de s’appuyer sur desforces nouvelles, civiles et

démocratiques, ce qui signifie lamajorité sunnite.

A l’inverse, une stratégie detension avec Israël serait éga-lement suicidaire pour le pou-voir syrien et au seul bénéficedes islamistes. Nul n’a été plusdur avec les islamistes, si cen’est Saddam Hussein. Ce quireste d’idéologie laïque dans le

parti Baas laisse à penserque la seule relèveimaginable, comme

en Irak serait inévita-blement plus religieuse.Un coup d’Etat n’est

donc pas à exclure: d’abord unerévolution de palais, au sein dela famille et des alliés, puis unbain de sang dans lequel péri-rait la même famille, conduitpar de jeunes officiers sunni-tes. L’Irak ou l’Egypte d’il y aquelques décennies fournissentdes modèles.

Les Américains préféreraientcertainement une entente a-miable avec le régime syrien,c’est-à-dire le premier choix ci-dessus. Leur priorité est la fer-meture de la frontière avec l’Iraket l’isolement de Téhéran. LesFrançais ont clairement le Libanà cœur et se contenteraient

sans doute d’un modus vi-vendi honorable.

Le problème est que lepouvoir syrien actuel est

plus indissolublement lié auLiban qu’à ce qui se passe à l’Est.Il pourrait plus facilement lâ-cher du lest aux Américains. Lemeurtre d’Hariri révèle quecelui-ci était considéré commel’obstacle véritable, politique etéconomique, qui méritait quel’on prenne tous les risquesinternationaux pour l’éliminer.Rien n’a changé à cet égard.Sauf qu’il n’y a pas d’autre RaficHariri au Liban aujourd’hui. Da-mas a atteint son but. �

La seule relève imaginable, comme en Irak,serait inévitablement plus religieuse(

4 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

L

par Yves LA MARCKMOYEN ORIENT

Le Choix de DamasLe régime de Damas doit choisir :

coopérer, résister, mourir. Le monde

doit se préparer aux conséquences.

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FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 5

ACTUALITE

lichy-sous-Bois, le jeu-di 27 octobre, desjeunes gens prennentpeur à la vue de poli-ciers et s’enfuient. Se

croyant poursuivis, trois d’entreeux se réfugient dans un trans-formateur. Ziad et Banou, mi-neurs inconnus des services depolice, meurent électrocutés.

Comme souvent lorsque sur-vient dans une banlieue popu-laire un accident ou un acte deviolence dans laquelle la policeest impliquée à tort ou à raison,le quartier s’enflamme au propreet au figuré. C’est ce qui se passeà Clichy-sous-Bois dans la nuitdu 27 au 28 octobre : jets deprojectiles, charges de CRS,incendie de véhicules…

Le ministre de l’Intérieur ré-plique à ces désordres de ma-nière d’autant plus acerbe qu’ila été pris à partie par de jeunesmanifestants alors qu’il se trou-vait à Argenteuil, le 25 octobre.Nicolas Sarkozy avait alors dé-noncé la "gangrène" et la "ra-caille" tout en affirmant que ces"expressions dérangeantes" nedoivent pas faire oublier qu’ilveut assurer la justice sociale etl’égalité des chances.

Mais l’équilibre ministérielentre prévention et répressionest sans effet : en fin de se-maine, les nuits demeurent vio-lentes à Clichy-sous-Bois – unegrenade lacrymogène qui éclatedevant une salle de prière mu-sulmane, alors qu’on est en finde ramadan, ravive la colère -d’autres banlieues sont gagnéespar les troubles.

A gauche, les dirigeants duParti socialiste – François Hol-

lande, Laurent Fabius - publientdes communiqués indignés maisdivers responsables de la majo-rité ont des arguments sans ré-plique : comment la gauchepourrait-elle accabler la droiteau vu d’une situation qui n’a ces-sé de se dégrader depuis le débutdes années quatre-vingt ? Et siNicolas Sarkozy dénonce la "ra-caille"*, Jean-Pierre Chevène-ment était-il mieux inspirélorsqu’il désignait les "sauva-geons" ?

Face à une opposition para-lysée par le rappel de ses ca-rences, on imagine que lesmembres du gouvernement sontunis dans leur volonté de mettrefin aux violences.

Telle est l’intention premièreaffichée par les ministres, maisleurs ripostes se font dans le dé-sordre : on assiste le jour de laToussaint à un quasi règlementde comptes entre les proches deDominique de Villepin et les amisde Nicolas Sarkozy.

Azouz Begag, ministre de laPromotion de l’égalité des chan-ces, se plaint le 1er novembredans divers organes de presse del’attitude de Nicolas Sarkozy quine l’associe pas aux initiativesprises par le ministère de l’In-térieur pour développer… l’éga-lité des chances.

Sociologue connu, né dansun bidonville lyonnais, AzouzBegag ne mâche pas ses motsquant à l’affaire de Clichy-sous-Bois : il reproche au ministre del’Intérieur de s’être laissé aller à

"une sémantique guerrière, im-précise" ; et d’ajouter que "c'esten luttant contre les discrimi-nations dont sont victimes lesjeunes qu'on rétablira l'ordre,l'ordre de l'égalité. Pas en ame-nant plus de CRS".

Deux députés proches de Ni-colas Sarkozy répliquent : ThierryMariani juge que Azouz Begag"aurait mieux fait de se taire" etAlain Marleix demande la démis-sion de ce ministre qui fait fi dela solidarité gouvernementale.

Tel n’est pas l’avis de Domi-nique de Villepin qui reçoit, le 2novembre dans la soirée, les pa-rents des deux adolescents encompagnie de Nicolas Sarkozy– que les familles des victimesavaient refusé la veille de ren-contrer. Il est clair, désormais,que le Premier ministre, avec

l’accord du président de la Ré-publique, s’est directement saisides problèmes relatifs aux"quartiers sensibles", en rédui-sant le rôle de son ministre del’Intérieur sans désavouer AzouzBegag - longuement reçu à Ma-tignon en ce même jour de laToussaint.

Alors que des voitures conti-nuaient de brûler, Matignonlançait un "appel au calme" etsouhaitait "ouvrir le dialogue"dans un "esprit de respect* mu-tuel". Il est étrange de constaterque ce message vaut pour leshabitants des quartiers difficilescomme pour le gouvernement enproie à ses conflits internes. �

Mais l’équilibre ministériel entre préventionet répression est sans effet

(BANLIEUES

C

Riposte en désordrepar Alice TULLE

* “Racaille” (“caillera” en verlan) comme“Respect” sont de ces mots dont il est faitun usage immodéré dans le vocabulairedes “jeunes” des banlieues.

Tandis que se succédaient les nuits d’émeutes dans plusieurs

localités de la région parisienne puis en province, le gouvernement

affichait ses divisions et l’opposition demeurait paralysée.

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ACTUALITE

’histoire familiale deCharlie, petit Anglais de 4mois, est déjà un casse-tête. Car la femme qui l’é-lève, Alex, 32 ans, ne lui

a donné ni ses gènes, ni le jour.Deux de ses sœurs s’en sontchargé : l’une, sa jumelle Char-lotte, a fourni un ovocyte, et l’au-tre, Helen, 35 ans, a bien vouluêtre mère porteuse. Cet écha-faudage s’est appuyé sur lafécondation in vitro. Seulle père a donné sonsperme. Si c’est la sœurjumelle qui a été choi-sie comme donneuse,c’est qu’elle était laplus apte à procurer àla mère adoptive un"bébé génétiquement leplus proche possibled’elle". L’enfant a donc unpère mais aussi, d’unecertaine façon, trois ma-mans. Deux d’entreelles se feront appeler"tantes", mais n’au-ront-elles pas uneautre légitimité à sesyeux ? Celle qui a ac-couché de Charlieavoue : "je suissurprise de constater àquel point il me manque".

Alex, la seule que Charlie ap-prendra à appeler "maman",confie de son côté avoir craintque "le bébé ne l’aime pas". Ilfaut constater que pour luttercontre une stérilité irréversibleprovoquée par le traitementchimiothérapique d’un cancer,elle a, sans le savoir, fait sauter

d’une façon inédite la barrière del’interdit de l’inceste sur le plangénétique. Et puisqu’il sembleque la médiatisation de cettenaissance évitera un secret defamille sur la manipulation,Charlie devra assumer le statutétrange de ses drôles de tantes.Peut-on faire l’impasse sur lerisque d’une construction af-

fective et psychologique mal-menée ? L’imbroglio familial danslequel cette conception à quatres’est nouée, révèle la confusiongénérée par une procréation arti-ficielle aggravée par l’usage des"mères porteuses". Et l’instru-mentalisation de l’enfant.

Entre la Belgique et les Pays-

Bas, c’est un autre scandale quivient d’être révélé. La petite Don-na, à 8 mois, est l’enjeu d’un crê-page de chignon internationalque le roi Salomon n’a pas ima-giné lorsqu’il dut départager deuxmères revendiquant le même en-fant. Car la mère porteuse belgea fait monter les enchères, reven-dant la petite fille dont elle avaitaccouché pour le compte d’uncouple flamand, à un couple

adoptif de hollandais,après avoir échoué

dans une ten-tative de venteà deux Belges

homosexuels. Letribunal d’Utrecht

a fini par trancheren faveur de la

nature ou plutôt dece qui en est resté :Donna sera rendueà son père biolo-gique belge.

Il faut direque le plat pays

fait figure d’eldo-rado pour les "pra-

ticiens de la fertilité".Les candidats à l’homo-

parentalité médicalementassistée s’y précipitent.La fameuse clinique

Erasme de Bruxelles attire lesFrançaises - "72% de sa clientèle"- dont "une majorité d’homo-sexuelles" selon sa responsable, ledocteur Anne Delbaere, qui craintmême que l’accueil de cesfemmes en quête d’inséminationavec donneur "se fasse au détri-ment des couples hétérosexuels".

Cette migration procréativedonne l’occasion aux militantsfrançais de l’homoparentalité,qu’elle soit adoptive ou "procréa-tive", de ressortir des argumentsdéjà entendus dans un autrecontexte : "Pourquoi faut-il quenos concitoyennes s’expatrientcomme certaines auparavantpour l’IVG ou d’autres pour l’aideà mourir ?" interroge Nadine Mo-rano, député UMP, dans un entre-tien à Libération. Et celle quiprend soin de préciser "Je suismère de trois enfants et catho-lique pratiquante" de s’insurger :"Il n’est pas normal qu’unefemme, qui, de toute façon, sefera inséminer à l’étranger, s’exileainsi. On ne peut pas interdire ledésir de maternité. Au nom del’égalité, il faut les laisser avoiraccès à la PMA en France". Na-dine Morano tente de rallierl’UMP à l’homoparentalité ens’appuyant sur le fait que NicolasSarkozy reconnaîtrait "que ladroite a eu une posture idiote aumoment du PACS". Elle utiliseune dialectique amalgamantl’expression d’un désir de mater-nité avec la promotion de sonassouvissement à tout prix.

Derrière l’invocation de"l’égalité des droits", utilisantcomme cheval de Troie l’exis-tence d’enfants déjà élevés pardes personnes homosexuelles,c’est le droit à l’enfant qui primesur le droit de l’enfant. Sinonpourquoi ignorer le "principe deprécaution" demandé par la pré-sidente de Enfance et Familled’adoption dans son audition àl’Assemblée nationale ? JanicePeyret conteste qu’on prive déli-bérément les enfants de la chanced’avoir un père et une mère. Loinde toute idéologie, le députéUMP Yves Nicolin rappelaitquant à lui la France à la réa-lité : 25 000 couples y sont enattente d’adoption. �

Le plat pays fait figure d’eldorado pour les “praticiens de la fertilité”(

L

BIOETHIQUE

Charlie a 3 mamans

6 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

Avec la procréation médicalement assistée, les cas

de figures de “parentalité” se multiplient, suscitant de

nouveaux désirs dont les victimes sont les enfants.

par Tugdual DERVILLE

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ACTUALITE

� Damien Le Guay, que pensez-vous du reflux d’Halloween ?

En 2000-2002 Halloweenétait, à suivre les médias, défi-nitivement inscrit dans le pay-sage... Aujourd’hui la fête amédiatiquement disparu (saufsous l’impulsion de municipalitésringardes ou de la grosse machi-nerie Disney). Les modes se dé-modent vite tout en faisantcroire qu’elles n’en sont pas.Mais les tendances lourdes quifirent le succès de cette fêteperdurent et prendront d’autresformes.

� Quelles sont ces tendances lourdes ?

La marchandisation des es-prits, la montée d’un paganismeen désordre, le souci de rire detout au second degré, la volontéde s’en remettre à soi seul pourrégler ses plaisirs et déplaisirs.

Je crois cependant qu’un"retour" non pas des Religionsmais du religieux se manifeste.Halloween ne faisait pas lepoids, si je puis dire, face à laToussaint. La mort ne passe pas.Et les souffrances ressentiesautour du deuil impossible et deces morts muettes pèsent.

� Vous insistiez sur l’anarchie dupaganisme qui se manifestaitdans Halloween. Qu’en est-ilaujourd’hui ?

Les forces occultes, les puis-sances venues du fond des âges,

du fond primitif de notrehumanité se retournent, deplus en plus, contre lesformes sociales. On nous afait croire que derrière laToussaint il y avait l’an-tique fête païenne deSamain qui se re-trouvait dans Halloween.Maintenant, de différentes ma-nières, on veut nous persuaderque le mensonge est partout,que certains (les prêtres catho-liques, les savants, les "puis-sants"...) se liguent contre lepeuple. On en revient à unerhétorique des "gros contre lepeuple".

Dan Brown, sans faire ladistinction entre le fictif et lavérité historique, instille l’idéequ’un "complot" est à l’œuvredans l’Eglise pour cacher, depuisdeux mille ans, les supposéesamours de Jésus avec Marie-Madeleine. Des feuilletons,comme, Buffy, Charmed fi-nissent par accréditer “inno-cemment” l’existence de mondesparallèles qui ont prise sur nous.X-Files, autre feuilleton améri-cain, brode sur le thème que despuissances extraterrestres com-plotent contre nous et que legouvernement américain sou-haite étouffer l’affaire. Doublecomplot donc. “Tout ce quisemble évident est mensongeret les autorités dissimulent la

vérité “: telles sont les leçonsqu’un certain imaginaire média-tique, destiné aux enfants, in-dique. Harry Potter, lui aussi, meten évidence l’existence d’unmonde parallèle, meilleur quecelui des humains, réservé aux"élus ", les magiciens. Ne parlonspas de certains jeux vidéo – quisont autant de vecteur de trans-mission de ces "leçons".

� Est-ce dangereux docteur ?

Vous avez raison, il est pos-sible de prendre cela à la légère.De renvoyer chacun à ses res-ponsabilités et les parents à leurtravail d’éducation pour distin-guer le "bon grain de l’ivraie".Mais je persiste à penser quetous ces éléments tendent àrompre la confiance nécessairedes individus entre eux et detous à l’égard de leurs institu-tions. Alors s’installe un climatidéologiquement inflammable.

Une certaine idéologie de ladéfiance, de la soumission à desforces occultes, d’une apparence

toujours trompeuse, des com-plots innombrables est présentedans l’imaginaire dominant –celui du Code da Vinci, commedes feuilletons de magie, sansoublier Matrix ou les "guignolsde l’info". Cette idéologie détruitla confiance : “l’Eglise noustrompe, l’Etat nous ment”. Rap-pelons-nous que pour HannahArendt la politique est, avanttout, la confiance entre leshommes. L’imaginaire dont jeparle tend à détruire cetteconfiance-là.

Sommes-nous, seulement,des individus livrés à eux-mêmeset à tous les complots, men-songes, leurres et puissancesoccultes qui traversent notremonde et soumis, de plus en plus,à ces nombreuses injonctions deconsommation ? Je ne le croispas. Et l’échec d’Halloween 2005me paraît, malgré tout les signescontraires, un réflexe de santésociale. �

Marchandisation des esprits, paganismeen désordre, souci de rire de tout...

(SOCIETE

* Damien Le Guay, “La Face ca-chée d'Halloween”, Le Cerf,168 pages, 13 €.

Halloween est, cette année, un échec

commercial retentissant. Est-il trop tôt

pour s’en réjouir ? Opinion de notre ami

Damien Le Guay. *

La fin des citrouilles

propos recueillis parAlexandre LIAGAT

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 7

Page 8: FRANCE · FRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°2998 - 11 novembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire “Tout m’amuse, Dieumais seul m’intéresse

ui était-il quand il avait douze ans ? Enpubliant, en un an, trois livres sur troisentrées en adolescence, Albéric de Pal-maert est-il en train de se libérer àjamais d’écrire un jour sa propre his-toire ? Ses trois volumes de la collection“Quand il avait 12 ans”, Saint-Ex, RobertSurcouf et Charles de Foucauld, forment

un véritable triptyque. Et, comme les œuvres anonymesdes peintres flamands du XVe siècle, ce triptyque ne ditpeut-être pas qui est leur auteur, mais il révèle plusencore : c’est-à-dire ce qui l’anime.

“Il aurait aimé ne pas être exilé de son enfance,comme il s'est considéré toute sa vie, écrit-il dans lapréface du Saint-Ex. Mais il a dû grandir comme lesautres, alors il s’est contenté de ne pas l’oublier. Il estsurtout l’homme qui a regardé le monde avec les seulsyeux qui vaillent : le cœur.” “…ce que nous cherchons

tous, poursuit-il dans la préface du RobertSurcouf, ce n’est ni le confort matériel, nil’assurance d’une sécurité enfermante, ceque nous recherchons tous quand on estjeune et qu’on sait le rester, c’est l’aventure.Une aventure qui nous mène au bout dumonde, au bout de notre monde.” Avant delivrer le secret du triptyque sur son troi-sième volet, un Charles de Foucauld adoles-cent très insolite : “Avec Dieu, le passé nenous colle pas aux pieds, comme une bouequi empêcherait de marcher […] La sainteté

c’est ne jamais désespérer de soi. Car désespérer de soirevient à ne pas espérer en Dieu. Et c’est tout le mys-tère de la foi : je crois que Dieu m’attend.”

Ce n’est pas un accident de parcours qui a conduitAlbéric à s’arrêter sur le passage de l’enfance à l’adoles-cence de trois personnages. C’est une véritable orienta-tion. En trente-cinq ans de métier, on retrouve toujourschez Albéric de Palmaert la boussole de la jeunesse etl’univers de ses trois jeunes héros : les airs, la mer et ledésert. Trois univers qui s’ouvrent sur le risque de l’infini.

Epouvantable progressiste pour les

uns, irrécupérable réactionnaire pour

les autres, Albéric de Palmaert

serait-il insaisissable ? En trente-

cinq ans de presse écrite et

audiovisuelle, d’enseignement du

journalisme et à la tête d’une œuvre

littéraire aujourd’hui importante, il

s’est taillé une solide réputation,

éclairée par un humour bon enfant et

une grande érudition. La jeunesse et

la sainteté sont au cœur de cette

œuvre. Tous ses héros ne sont pas

des saints, mais tous parlent de la

grandeur de l’homme. Il n’est pas

surprenant, alors, de le voir publier

cette année un livre sur l’enfance de

Charles de Foucauld. Or quel intérêt

a-t-il pu trouver à se pencher sur

l’enfance d’un personnage dont la

sainteté est issue d’une conversion à

l’âge adulte ? Les livres d’Albéric de

Palmaert ne sont jamais les livres

d’un homme sur des saints, mais de

saints livres sur des hommes

ordinaires. Cet auteur passe sa vie

à traquer la sainteté comme une

condition humaine préexistante et

quasi naturelle chez tout le monde.

Son œuvre s’attarde sur chaque

misère humaine, non pas comme

une rupture, mais comme une

étape vers la sainteté.

PORTRAIT

8 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

CHRETIENS DANS LA CITE

La boussolede la jeunesseet l’univers deses trois jeuneshéros : les airs,la mer et ledésert

Q

Albéric de PalmEcrire est

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Dans les milieux catholiques, le nom d’Albéric dePalmaert est celui d’un écrivain et d’un journaliste sou-vent insaisissable, inclassable. Cependant, pour son amile père Gérard Naslin, prêtre diocésain à Nantes etrédacteur de billets à La Croix, Albéric n’a pas changédepuis qu’ils se sont connus, alors qu’il était aumôniernational des ACE. “Quel que soit le sujet ou l’informa-tion qu’il aborde, Albéric a toujours le souci de ladimension spirituelle de l’homme. Son approche n’estjamais banale parce qu’elle intègre toujours Dieu,jamais triste parce que la familiarité de l’homme avecDieu explique le côté bon vivant du personnage.”

Albéric ne ressemble, en effet, ni à certains journa-listes qui complexeraient d’être dits catholiques,confondant objectivité professionnelle et pasteurisa-tion, ni à certains gens de lettres qui, faute d’appella-tion artistique contrôlée, s’étiquettent “écrivains catho-liques”. Albéric de Palmaert ne craint pas que l’épithèteconfessionnel s’appose à son métier d’auteur et derédacteur. Il ne le revendique pas non plus ; pour labonne raison qu’il ne réduit pas son catholicisme à unadjectif. Catholique, c’est-à-dire fils d’un amour pater-nel étendu à l’univers entier des hommes, il l’est corpset âme, jusqu’au bout de sa plume. L’écrivain, le journa-liste ou l’enseignant n’est pas différent de l’homme.D’ailleurs, Albéric ne devrait pas s’étonner que sonépouse lise plus souvent les livres des autres que lessiens ! Puisqu’il existe une réelle coïncidence entrel’œuvre et leur auteur.

Est-il surprenant de trouver chez cet homme decinquante-cinq ans des attitudes qui n’appartiennent àaucune génération ? Il était trop jeune, dans l’immédiataprès Vatican II, pour le vivre dans la sclérose. Il n’avaitpas non plus quinze ans aux parcs des Princes avecJean-Paul II. Il semble rester un éternel jeune hommeaux cheveux de vent, blancs. “J’ai trente-cinq ans, affir-me-t-il sans paraître se moquer, puisque je suis né àvingt ans.” Une renaissance dans la petite chambresombre d’une célèbre malade de la Drôme, au chevet delaquelle tant et tant de vocations sont nées. Qu’Albéric

de Palmaert nous pardonne ; il n’aime pas ébruiter sarencontre avec Marthe Robin. “Cette histoire estpresque banale” s’excuse-t-il… Banale, oui, commetoutes les grâces devraient l’être, si nous avions les yeuxsuffisamment ouverts pour reconnaître leur abondance.Il était alors à l’Ecole Supérieure de Journalisme deParis, en pleine génération mai 68 et en avait assez del’effervescence parisienne. Quand un ami lui a parlé deChâteauneuf : “c’est à la montagne et c’est gratuit…” Ilespérait y trouver de la neige. Son ami lui avait aussiparlé d’une voyante et cela avait excité sa jeune curio-sité de journaliste. Il pensait pouvoir rencontrer un“phénomène”. Sur place, en fait de pistes, Albéric atrouvé un désert, certes vallonné. Et, voyant de nom-breuses personnes s’inscrire sur la file d’attente pourrencontrer Marthe avec de nombreuses raisons plus“saintes” que les siennes, il a renoncé à le faire à sontour. Cependant, il fut appelé par la personne qui géraitles listes. Impossible de comprendre comment il y figu-rait. Et, dans le noir, l’anonymat et le défilé des visiteursde la chambre de Marthe, celle-ci lui a adressé ces sim-ples trois mots : “Il faut des journalistes catholiques.”

PORTRAIT

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 9

par Bertrand DUMAS de MASCAREL

aert

“J’ai trente-cinq ans”,affirme-t-ilsans paraître semoquer

un métier

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PORTRAIT

10 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

Professionnellement, Albéric de Palmaert n’a paspoursuivi une carrière ; il est un homme de métier. Il amis sa personne au service de son métier et non pas lecontraire. Après des débuts au Figaro (sous la directionProuvot) et dans la presse quotidienne régionale, il apris très vite un virage éducatif qui sera déter-minant : dix ans chez Fleurus presse (la rédac-tion en chef de Djin, la création de Triolo et ladirection éditoriale des BD) ainsi que des mis-sions de formation au CFPJ, dans différentesécoles de journalisme françaises et internatio-nales. Son premier livre Clair de terre, paru en1982, fut un recueil de prières adressé auxadolescents. Plus récemment, Albéric a faitpartie de ceux qui ont encouragé jusqu’aubout l’équipe de Terres lointaines et de TLNotre Hebdo, pendant sept ans. Avec sa ru-brique Site.notre.Eglise, il voulait notamment donneraux jeunes des raisons hebdomadaires de découvrirque, derrière l’institution, se cachait une mère univer-selle, aimante et aimable.

Sa pédagogie fait toujours appel à la joie. “Quelleque soit la date de l’année, on va toujours vers l’été”s’amuse-t-il à répéter, ou encore : “Il y a toujours dusoleil au-dessus des nuages”. Or il en a vu passer desnuages… Surtout sur la presse jeune. Ces quinze der-nières années, il a assisté, titre après titre, à la mort dechacun des derniers journaux qui accompagnaientl’enfance par l’espérance chrétienne, de la BonnePresse à Edifa jeunesse. Jean Li Sen Lie, son ancienpatron chez Fleurus, se souvient : “Nous avons vul’Eglise de France, qui avait pourtant tellement prêchél’engagement dans le temporel, se laisser en partieasphyxier par l’air du temps et se désengager.”Egalement participante de cette aventure Fleurus,Aline Seeuws a retrouvé Albéric chez Média dans descirconstances qui méritent de s’y attarder. L’un de seslivres fut fortement critiqué dans Famille Chrétiennepar Christine Ponsard, regrettée et incontestable péda-

gogue qui y dirigeait les pages “foi en famille”. Alinesuscita un déjeuner pour offrir aux deux parties de serencontrer. Or à l’issue de ce déjeuner, les deux journa-listes ont engagé une collaboration rédactionnelle quidura des années.

Aujourd’hui, Albéric transmet l’espérancequi l’habite, en formant des apprentis jour-nalistes. Une de ses anciennes élèves del’Institut français de journalisme, Marie,n'hésite pas à dire qu’il est “un personnage ;plus par des qualités que par une parole.” Apropos de lui, elle emploie souvent le motde “confiance”. “Pour des journalistes, sonapparente légèreté devient un modèle derecul. Il ne dit pas forcément qu’il est chré-tien, mais sa liberté s’explique par sa foiprofonde”. Le formateur aime profondé-

ment ses étudiants. Son ami Bruno Rivière, petit-fils duministre Michelet et frère de Mgr Rivière, témoignequ’on ne l’entendra jamais se plaindre. “Dans les réuni-ons du corps professoral, il est le seul à rappeler tou-jours “Mais eux…” pour souligner la priorité due enversles élèves. Il prend sur lui les problèmes.” En un mot,Albéric éduque au risque de lui-même, dans la lignéepédagogique d’un Don Bosco. Ses quatre enfants, enparticulier Nicolas qui est graphiste, illustrateur et lui-même enseignant, ne le démentiraient sans doute pas.

Ensemble, Bruno Ri-vière et Albéric de Pal-maert partagent une pas-sion pour l’aviation et ontmené des reportages surtous les continents. “Quelque soit l’endroit, Albérictrouve toujours le moyende témoigner. Son érudi-tion est étonnante. Etparce qu’il est avant toutquelqu’un de spécialementhumain, de drôle, il peutse permettre de parler defoi avec une évidence dés-armante. Oh, bien enten-du, parfois pour provoquerun peu, il semble marcherhors des clous. Combien de fois on s’est engueulé !Mais d’un mot d’humour il écrase toutes les discus-sions. En vérité, il est très attaché aux textes, se réfèreà eux et c’est un grand fidèle de la doctrine.”

Au-delà de sa réelle érudition, le caractère imper-turbablement joyeux d’Albéric frappe beaucoup sonami. “Il a l’étoffe d’un père abbé et l’âme d’un er-mite… Aucune situation ne semble pouvoir le déstabi-liser. Je me souviendrai toujours d’un transit à l’aéro-port de Londres. Nous revenions d’un reportage àPékin où nous avions été logés dans des hôtels cinqétoiles et où il fallut attendre une nuit entière la cor-respondance. Après le luxe, cette nuit sous un escala-tor mettait en joie Albéric. Et il s’est endormi parterrede bon cœur !”

“Quelleque soit ladate del’année, onva toujoursvers l’été”

LivresClair de Terre (Fleurus, 1982) ; Credo pour Aujourd'hui (Fleurus, 1984) DiplômeLoisirs Jeunes 1984 ; Créateur et Père (Fleurus, 1986) ; Les religions face à laguerre (Centurion, 1992) ; Devenir des saints (Desclée de Brouwer, 1992) ; Lesecret d'Herboné (Triomphe, 1993) ; La reine noire des Gitans (Gallimard, 1994) ;Le sexe ignoré (Desclée de Brouwer, 1994) Traduit en portugais ; Quand Dieu faitsigne (Saint Paul, 1999) ; Aux heures de l'Evangile (Anne Sigier, 2001) ; Visagesde Passion (Anne Sigier, 2001) ; Saint-Pierre et Miquelon (Edilarge-Ouest-France,2001) ; Quand il avait 12 ans... Saint-Ex (Viltis, 2004) ; Un siècle de bords demer - 1850-1950 (Ouest-France, 2005) ; Quand il avait 12 ans... Charles deFoucauld (Viltis, 2005) ; Quand il avait 12 ans... Robert Surcouf (Viltis, 2005) ;Il y a un siècle, l'aviation (Ouest-France, à paraître en 2006)

Bandes dessinées Les ailes de l'Hippocampe & Chassé croisé (prix Hélices d'Or 1988) ; Cap surOrmuz ; Opération Esculape ; Norvège 1940, la première victoire ; Charles deGaulle : du saint-cyrien au général (préface de Jacques Chaban-Delmas) ;Leclerc : le chemin de la liberté (préface du général Jacques Massu) ; Roger Riou, le flibustier de Dieu. Etc.

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FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 11

Cette liberté personnelle, Albéric de Palmaert en afait l’inspiration principale de son œuvre. Une inspira-tion invocatoire toute tournée vers Dieu et qui retournemalgré eux les lecteurs. Les prières rédigées par Albéricde Palmaert sont aujourd’hui innombrables. Si vous fai-tes une recherche sur internet à son nom, elles serontles premiers textes de lui vers lesquels un lien vous diri-gera. “Tout m’amuse, dit-il avec sérieux, mais Dieu seulm’intéresse.” Toutefois, si la toile est jalonnée de prièresd’Albéric, son œuvre est encore méconnue.

En 1992, il publiait un petit livre chez Desclée deBrouwer qui aurait dû faire grand bruit : Devenir dessaints. Avec une exceptionnelle pédagogie et de nomb-reux textes et citations, ce livre offre à ses lecteursd’entrer dans l’univers de la sainteté comme on entredans une maison familière. “On ne peut pas échapper àla sainteté, dit Albéric. C’est notre état normal. On peutéchapper à être reconnu, certes. Mais il n’y a pas moinsou plus de saints aujourd’hui qu’autrefois, même siJean-Paul II a fait le choix d’en porter un grand nombresur les autels. Il existe la sainteté d’état, avec la multi-tude des saints qui le resteront dans le secret du cœurde Dieu, et la poignée des saints reconnus. Les hommesn’ont pas le choix. Il leur faut devenir des saints. Cen’est pas une proposition, c’est un commandement duChrist à être ce que nous sommes : son image capabled’un même amour. Seuls les saints sont des vivants.”

En professionnel de la communication, dans cepetit livre remarquable, Albéric de Palmaert s’était pen-ché sur la sainteté piégée par les médias et les critèreséphémères de notre époque. “C’est le grand piège, lecritère de sainteté devient la perfection. Or nous lesavons, ce n’est pas la perfection de l’individu quiimporte aux yeux de Dieu, mais sa capacité à aimer età se laisser aimer, parfois dans l’humilité d’une vie sanslumière.”

Parfois, on aimerait prier Dieu de nous libérer d’unregard trop “médiatique” pour ne pas passer à côté desvies sans lumière ou mettre en lumière des œuvreshumbles et pourtant saintes comme les livres d’Albéricde Palmaert. Lui-même ne s’étonne pas ou ne semblepas dérangé que son œuvre ne rencontre pas unereconnaissance plus grande. Il sait que cette humilitéforcée lui vient aussi de sa liberté. “Un livre qui nerépond pas à une pensée commune ou à une anti-pen-sée commune échappera aux projecteurs. Ce qui estsans importance, s’il touche le cœur de ses lecteurs.”

Un livre existe surtout - quand on a pris la peine dele prendre en mains, d’en ouvrir la couverture et tour-ner les pages de garde - par son écriture, par la tonalitéde la voix de son auteur. Or Albéric de Palmaert est unécrivain enchanteur. Il procède par affinités et cor-respondances, avec une érudition qui renvoie à unemultitude d’histoires humaines. Jamais ses descriptionsne sont froides ou relèvent du procès d’inventaire. Leplus bel exemple est encore son dernier album paruchez Ouest-France, Un siècle de bords de mer. Il auraitpu se lire comme un joli catalogue d’images successi-ves. Non, de personnages en personnalités, l’écrivain aréussi le pari de tenir en lecture jusqu’à la dernière

page. Le moindre objet inanimé est mis en relation avecune évocation prête à toucher les âmes les plus insen-sibles. Parce que le “je” d’Albéric est celui d’une person-ne habitée par la joie, ses sujets, même les plus somb-res, sont convaincants quand ils espèrent. L’écrivainprocède de la même écriture, quand il s’agit de réaliserun reportage pour la télévision. Sa caméra ne fige pasdes natures mortes ou vives, réveillées par un montage.Non, elle part toujours à la rencontre de quelqu’un.

Actuellement, Albéric de Palmaert semble heureuxd’avoir trouvé, cette année, un véritable nouveau lecto-rat : les préados. Ces trois romans vrais parlent de pre-miers pas. Dans toute histoire d’amour, ce sont les pre-miers pas dont on se souvient le plus, sur lesquels onveut en savoir le plus. Lui, le pilote d’avion, sait quenégocier un décollage est plus important qu’un atter-rissage. Lui, le marin, sait combien il est important dese choisir une étoile pour continuer à naviguer sans seperdre, et que méditer sur la vie d’un ami de Dieu mènetoujours à Dieu. Lui, le citoyen attiré par le désert, ai-merait que les peuples apprennent à nouer des liens dejoie et d’affection capables de faire chanter les pierres.

“L‘absence est souvent plus visible encore qu’uneprésence à laquelle on s’est habitué”, écrit-il dans sonCharles de Foucauld. Toute l’œuvre d’Albéric de Pal-maert vient nous déshabituer de l’extraordinaire pré-sence quotidienne de l’amour, afin, comme lui, de nousmettre en perpétuel état de bonne humeur ! �

Méditer sur la vie d’un ami deDieu mènetoujours àDieu

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…… MM ÈREÈRE TT ERESAERESA , S, S AINTAINT -E-E XX , M, M OLIÈREOLIÈRE OUOU

SS AINTAINT LL OUISOUIS NN ’’ ÉTAIENTÉTAIENT PASPAS ENCOREENCORE DESDES HÉROSHÉROS ..

MM AISAIS ILSILS NENE LELE SERAIENTSERAIENT PASPAS DEVENUS

DEVENUS

SS ’’ ILSILS AVAIENTAVAIENT OUBLIÉOUBLIÉ LEURSLEURS 12 12 ANSANS ..

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LISBONNE

La grande mission de Lisbonne esten cours (5-13 novembre). Hervé-Ma-rie Cattta, qui est sur place depuisdeux semaines et a participé à la pré-paration de la Mission depuis plusieursmois, nous adresse ses premières im-pressions.

Une affiche énorme couvre septétages (27 m sur 20) d’un immeuble,“praça Marques de Pombal” au centrede la ville, on peut y lire “Le Christ estvivant !” avec l’image de Notre Damede Fatima, que tous ici identifient im-médiatememt.

“Christ est vivant !“ Annonce éton-nante, déconcertante, pour un chris-tianisme sociologique, traditionnel ouidéologisé ! “Je n’y avais jamais pensé”,dit une dame catéchiste émue, “Oui,Jésus est vivant !”. La visibilité, l’au-dace de la grande mission de Lisbonneest entrée en jeu, elle agit.

Cinquante-cinq paroisses de Lis-bonne participent, 295 églises sont ou-vertes pour la mission, les Commu-nautés Nouvelles et les Mouvementsecclésiaux sont engagés. 400 congres-sistes viennent de l’étranger et 120jeunes d’écoles de missions interna-tionales notammemt de Vienne, Romeet Paray le Monial .

J’ai participé en plusieurs occasionsà la formation des volontaires d’unevingtaine de paroisses et mouvements.”Dieu n’a pas de petits enfants”, af-firmait un des formateurs, stimulant leschrétiens laïcs de Lisbonne à proposerune rencontre personnelle de Jésus-Christ aux nouvelles générations.

Il est trop tôt pour apprécier le tra-vail de ces “nouveaux” évangélisateurs,mais je réalise déjà le chemin parcouruet l’évolution des esprits depuis avrildernier ou j’ai séjourné à Lisbonne.

A cette époque j’avoue que, en de-hors de Don Manuel Clemente, évêqueauxiliaire dont nous avons la semainedernière publié l’entretien, les “ecclé-siaux” de Lisbonne m’avaient donnéune vision plutôt “ad intra” de l’évan-gélisation… On avait peine a re-connaître les fermes déclarations deDon Polycarpo, patriarche et cardinal,

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 13

Mgr Bernard Dupiree Père Bernard Dupire est mort le 30 octobre dernier. C’était un desplus sûrs amis de notre hebdomadaire. C’était surtout la bonté, un

sourire, un visage resté étonnamment jeune et des ressources inépuisablesde bons mots, de plaisanteries qui permettraient d’appliquer au PèreBernard ce qu’Erasme disait de Thomas More : More avait depuis son jeuneâge un tel penchant pour la plaisanterie que l’on pouvait presque penserqu’elle était sa vocation. Comme le grand saint anglais, le Père Bernardn’avait pas que cette vocation, mais elle lui était fort utile dans l’ac-complissement de ses devoirs de pasteur et de directeur du Centre culturelFranco-russe dont il était non seulement le chef , mais aussi l’âme.

Sa formation au Russicum lui avait valu d’être chargé par Rome d’animerun Centre culturel franco-russe tout en appartenant à la paroisse catholiqueet byzantine de la Ste-Trinité rue François Gérard à Paris.

Depuis près de 50 ans, l’anniversaire devait être célébré en 2006, le PèreBernard avait organisé etaccompagné des voyages enURSS de nombreux jeunesfrançais apprenant ou non lalangue de Pouchkine, maistoujours attirés par la Russiemême sous son habit commu-niste. Russie mystérieuse desgrands auteurs, des grandsespaces et Russie religieuseavec ses splendeurs liturgiques.Les soviétiques s’étaient fi-nalement inquiétés de la présence de cet animateur incomparable etrussophone qui se jouait des difficultés de la bureaucratie locale etparaissait bien s’intéresser à autre chose qu’aux circuits touristiquesproposés par l’Intourisme. On finit donc par lui interdire l’accès en URSS etc’est la chute du communisme qui lui ouvrit à nouveau les frontières russes.

Depuis 41 ans l’auteur de ces lignes a eu le privilège de connaître, devoyager et de travailler avec le Père Bernard à cette grande tâche consistantà créer des liens d’amitié avec nos frères Orthodoxes de Russie et d’Ukraine.Il rayonnait l’amitié dans son comportement et son action à la foisincessante et paisible avait quelque chose de contagieux. Le Père Bernardétait un prêtre disponible et cordial. Tout se préparait avec une tranquilleefficacité, grâce à sa collaboratrice Nicole Blanche, dans les étroits locauxdes "deux ours". Le Centre culturel Franco-russe, s’intitule en effetfamilièrement "les deux ours" et non plus les "deux canards" qui était lenom d’origine du local de la rue Mignon. Les "deux ours" parisiens avaientun peu le comportement du fameux ours de Saint Séraphin qui s’invitait aupetit-déjeuner du célèbre ermite, préfigurant ainsi, sans le savoir, ce quidevint à Paris de pieuses "oursonnades".

Le recueil des œuvres complètes du P. Bernard devra naturellementinclure les trouvailles linguistiques (franco-russes) accompagnées de dessinsfigurant dans le bulletin qui se proposait non seulement de donner les

Lpar le Père Patrick de Laubier

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sur une évangelisation “ad extra”.Il faut du temps bien sûr pour qu’un

élan se transmette à tous, et que lesmentalités se transforment. La bonnevolonté d’un grand nombre de laïcs etde prêtres de Lisbonne m’a profon-

dément touché. Je dirai que, comme lesRois Mages, ils marchent à l’étoile, aupas du chameau ou d’un cheval decourse, mais ils marchent du pas de laNouvelle Evangelisation. On espèreque notre confrère Henri Tincq du quo-tidien “Le Monde” et les dévoués jour-nalistes de “La Croix” vont voir ça !

Le Congrès d’Évangélisation de

Lisbonne aborde aussi les questionsd’existence des hommes, “bienheureuxles passionnés de justice”, spécialementle sort des migrants et immigrants.

La Culture est aussi confrontée à lalumière du Christ. La musique clas-sique, avec par exemple “Le Messie” deHaendel, mais aussi la musique despeuples d’aujourd’hui avec la “MissaCubana”; la société des Beaux Arts deLisbonne a proposé à des artistes cro-yants et incroyants de se réunir pourune exposition sur le thème du visagedu Christ. Enfin le “la” de la culture ac-tuelle est donné par un colloque sur“Évangélisation et Eglise dans unesociété sur Internet”.

Au moment ou j’envoie ces lignesles Reliques de Thérèse de Lisieux sontaccueillies a la “Se” (pour sede, laCathédrale) : la piété populaire reprendses droits au milieu d’une société in-tellectuelle et politique portugaise aussilaïque et intellectualiste que possible.Par un contraste également significatifde la société portugaise, ces reliquesont fait le tour du pays escortées par laforce publique…

Loin du conservatisme associé abu-sivement au beau nom de chrétien, au-delà du socialisme nain qui échoue adonner à l’homme l’espérance chré-tienne, ici aujourd’hui se forge en Por-tugal un nouveau dialogue entrel’homme, la société, la culture, le dia-logue de l’amour de Dieu pourl’homme, l’aventure de l’homme avecle Dieu vivant. Christ est Vivant !

H.-M. C.

DEI VERBUM

Le dimanche 6 novembre, le Papea prononcé, avant la prière de l’Angé-lus, une allocution dans laquelle ilrappelle l’importance de la constitutiondu Concile Vatican II « Dei Verbum ».

Chers frères et sœurs,

Le 18 novembre 1965 le Concileœcuménique Vatican II approuva laConstitution dogmatique sur la Ré-vélation divine, Dei Verbum, quiconstitue l’un des piliers de tout l’édi-fice conciliaire. Ce document traite dela Révélation et de sa transmission, del’inspiration et de l’interprétation desSaintes Ecritures et de leur importancefondamentale dans la vie de l’Eglise.Recueillant les fruits du renouveauthéologique précédent, Vatican II metle Christ au centre, en le présentantcomme « médiateur et plénitude de larévélation tout entière » (n. 2).

En effet, le Seigneur Jésus, Verbe faitchair, mort et ressuscité, a porté à sonaccomplissement l’œuvre de salut, faitede gestes et de paroles, et a manifestépleinement le visage et la volonté deDieu, si bien que jusqu’à son retourglorieux il ne faut attendre aucune nou-velle révélation publique (cf. n. 3). Lesapôtres et leurs successeurs, les évê-ques, sont les dépositaires du messageque le Christ a confié à son Eglise, afinqu’il soit transmis de manière intégraleà toutes les générations. Les SaintesEcritures de l’ancien et du nouveauTestament et la Tradition sacréecontiennent ce message dont la com-préhension progresse dans l’Eglise sousla conduite de l’Esprit Saint. Cettemême Tradition fait connaître le canonintégral des Livres sacrés et en favoriseune compréhension correcte ainsi queleur application concrète, si bien queDieu, qui a parlé aux Patriarches et auxProphètes, ne cesse de parler à l’Egliseet, par son intermédiaire, au monde (cf.n. 8).

L’Eglise ne vit pas d’elle-même maisde l’Evangile et tire toujours de cemême Evangile l’orientation pour sonchemin. La Constitution conciliaire «Dei

14 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

nouvelles des activités du Centre et de ses participants innombrables, maisaussi de susciter un flot modeste, mais continu de miel nourricier.

Le Père Bernard qui était un des connaisseurs les plus avertis de lasituation religieuse en Russie voyait les choses d’un regard surtout spirituel.Ce que Jean Paul II appelait le poumon oriental de l’Europe était pour le PèreBernard non seulement une société civile, mais aussi un don de l’Esprit deDieu pour son Eglise. Il souffrait des incompréhensions réciproques et laprière. La Liturgie surtout, couronnait sa vie active.

Un an exactement avant ses funérailles le Père Bernard avait offert à JeanPaul II, dont c’était la fête le 4 novembre 2004, une icône ancienne de

Notre-Dame de Kazanqu’un prêtre orthodoxelui avait secrètementdonnée lors d’un péripleen Russie, 40 ans au-paravant.

On sait que Jean-Paul IIavait vivement désirérapporter lui-même enRussie une célèbre icônede ND de Kazan qui futfinalement confiée à unedélégation présidée par leCardinal Kaspers. Grâceau geste du Père Bernard,

le pape Jean Paul II retrouva une icône de ND de Kazan qu’il fit placer surson bureau. Cette rencontre avec le Saint-Père, qui a tant fait pour l’unité desEglises fut, selon Nicole Blanche, la dernière grande joie du Père Bernard.

L’ultime réunion que le Père Bernard a préparée est le symposium du 5novembre 2005 consacré à deux figures prophétiques de l’unité : VladimirSoloviev et le Métropolite André Szeptycky.

La communion des saints que l’on proclame en récitant le credo nousinvite à confier au Père Bernard la poursuite de cette quête de l’amitié qui estla meilleure préparation à l’unité des disciples du Christ si nécessaire pourque le monde puisse croire. �

Le P. de Laubier et le P. Dupire, le 4 novembre 2004

“Christo Vivo”, soirée inaugurale deprière, le 5 novembre à Lisbonne

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Verbum» a fortement relan-cé la valorisation de la Pa-role de Dieu, ce qui a en-traîné un profond renouveaude la vie de la Communautéecclésiale, surtout dans laprédication, la catéchèse, lathéologie, la spiritualité et lesrelations œcuméniques.C’est en effet la Parole deDieu qui, par l’action de l’Es-prit Saint guide les croyantsvers la plénitude de la vérité(cf. Jn 16, 13).

Parmi les multiples fruitsde ce printemps biblique ilme plaît de mentionner ladiffusion de l’ancienne pra-tique de la «lectio divina»,ou « lecture spirituelle » desSaintes Ecritures. Celle-ciconsiste à s’attarder longue-ment sur un texte biblique,en le lisant et le relisant,presque « en le ruminant »comme disent les Pères, eten en pressant, si l’on peutdire, tout le « jus », afin qu’ilnourrisse la méditation et lacontemplation et parvienneà irriguer, comme la sève, lavie concrète. Une conditionde la « lectio divina » estque l’esprit et le cœur soientéclairés par l’Esprit Saint,c’est-à-dire par l’Inspirateurlui-même des Ecritures, etqu’ils se placent par consé-quent dans une attitude«d’écoute religieuse».

Il s’agit de l’attitude ty-pique de la Très SainteVierge Marie, comme lemontre de façon embléma-tique l’icône de l’Annon-ciation : la Vierge accueillele Messager céleste alorsqu’elle médite attentivementles Saintes Ecritures, repré-sentées généralement par unlivre que Marie tient dans lamain, sur les genoux ou pla-cé sur un pupitre. C’est éga-lement l’image de l’Egliseofferte par le Concile, dansla Constitution «Dei Ver-bum» : l’écoute religieuse dela Parole de Dieu (cf. n. 1).Prions afin que, comme Ma-rie, l’Eglise soit une servantedocile de la Parole divine etla proclame toujours avecune confiance ferme, afinque « le monde entier croieen écoutant, espère en cro-yant, aime en espérant »(ibid.).[Texte original : italien – Traduction réa-lisée par Zenit] ZF2005-11-06(France Catholique consacrera son prochaindossier à la diffusion de la Parole de Dieu dansla ligne de Dei Verbum).

CHINE

Deux prêtres de l’Eglisecatholique clandestine, WangXhou Fa, 79 ans, et PaulusShao Gu Min ont été récem-ment arrêtés à Wenzhou.

ZF05110306

Déclaration de Mgr Jean-Pierre RicardArchevêque de Bordeaux Président de la Conférence des évêques de France

Réunis à Lourdes en Assemblée plénière, les évêques de Franceexpriment leur vive préoccupation devant les actes de violence etde destruction que connaissent depuis quelques jours plusieurs denos grandes agglomérations. Des groupes de jeunes s’affrontentdurant la nuit aux forces de l’ordre et provoquent des peurs dans lesesprits. Les images des médias donnent à ces événements un fortretentissement dans l’opinion publique et créent des méfiancesentre les différentes composantes de la population.

Nous devons nous interroger sur ce qui peut engendrer de tellesspirales de violence dans nos grands ensembles. L’urbanisationrécente, les difficultés de l’emploi pour les jeunes, l’instabilité dansla vie familiale sont souvent évoquées.

Mais nous estimons que la répression et l’incitation à la peurcollective ne sont pas une réponse à la hauteur de ces tensionsdramatiques de notre société.

Nous tenons à souligner tout le travail qui est fait au quotidienpar bien des associations et des institutions afin de créer des liensde solidarité pour un vivre ensemble fraternel. Beaucoup nebaissent pas les bras. Les écoles, les diverses instances deformation, les éducateurs, les animateurs sociaux doivent se sentirsoutenus par nous tous. Nous savons aussi combien peut êtreprécieuse la présence de petites communautés de religieuses dansles cités. Il est vital d’ouvrir à ces nouvelles générations, souvent enmal d’espoir, un avenir de liberté, de dignité et de respect del’autre.

Lourdes, le samedi 5 novembre 2005

Traditionnellement utilisée en cas de

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En mémoire des jours

e président nouvellementélu de l’Iran n’est décidé-ment pas un homme à

faire dans la demi-mesure. Ilsouhaite tout simplementrayer de la carte Israël. Pro-pos inacceptable qui a évi-demment suscité la réproba-tion des nations. Mais cela nesemble guère l’impressionner.Il n’en a que faire. Si l’on encroit une autre de ses décla-rations qui n’atténue pas lapremière. L’homme de Téhé-ran se soucie très peu de l’o-pinion d’autrui, et encoremoins de ses condamnations.Le nouveau personnage n’ou-blie pas le gardien de la révo-lution qu’il a été et qu’il reste,ce qui n’est pas pour rassurer.Car la haine d’Israël est unedes constantes de la politiquede Téhéran, depuis que l’aya-tollah Khomeny s’est imposédans l ’ancien empire desPerses. Lui aussi voulait déjàanéantir Israël. Le propos està tous égards terrifiant.

L’Iran dispose aujourd’huide moyens qui mettent Jé-rusalem à la portée de sesmissiles. Dans ses labora-toires, Téhéran poursuit desmises au point qui pourraientbien nous valoir d’ici peu, dedésagréables surprises. Entout cas, ce pays qui n’est pas

négligeable, s’est montré in-sensible, à ce jour, aux effortsdes diplomaties occidentalesqui faisaient leur possiblepour dissuader les dirigeantsiraniens de se doter de l’armeatomique. On ne peut, dansces conditions, prendre à lalégère les menaces proféréesà l’encontre d’Israël, et quivisent à le rayer de la carte.La brutalité du langage nousrappelle de sombres souve-nirs. En des temps pas si loin-tains, on avait déjà entreprisde rayer de la mémoire deshommes ce petit peupled’Israël, qu’on tenait pour unpeuple en trop. Cela s’appe-lait la “solution finale”. Qu’enserait-il si demain Téhéranallait au bout de ses lo-giques ? On n’en est pas là,mais on ne peut jurer de rien.

Le peuple iranien certesn’est pas aussi unanime danssa haine d’Israël, que le donnent à penser les orches-trations du pouvoir. En Iran, ily a une aspiration à la paix, àla liberté, et à ce qu’onnomme ici la démocratie.Reste que le président actuela été élu, à la surprise de biendes observateurs. Et même sison pouvoir est contrebalancépar des dirigeants plus me-surés, il n’en est pas moins leprésident.

Israël, qui ne sousestimepas le péril , en appelle àl’ONU pour que l’Iran soit ex-clu de ses rangs. L’avenir estplus incertain que jamais,dans cette région du mondeoù tout peut arriver. L’universa pourtant mieux à faire quede se livrer à de mortellesexclusives. C’est bien là pour-tant que nous en sommes,dans ce Proche Orient où l’onferait bien de peser ses mots,si l’on ne veut pas s’engager

dans des processus qui n’ontpour aboutissement que lamort. �

Un mondesans misère

l n’y a pas si longtemps, -cinq ans seulement - 147pays dont la France, s’en-

gageaient à réduire l’extrêmepauvreté qui sévit dans lemonde. On parlait pour celad’un partenariat mondial, quipermettrait à tous les peuplesde prendre leur destin enmain. Tâche immense, à laseule mesure de l’ONU, dontla vocation dépasserait enfinles soucis d’équilibre, entreses membres. On en est en-core loin, à voir l’état d’uneplanète, qui n’est pas égalabri pour tous. Chaque année,constatait un rapport récent,se produit une sorte de Tsu-nami silencieux, qui tue descentaines de milliers d’en-fants. Ce n’est pas pour peudans ses Exodes de la néces-sité, qui poussent des émi-grants à tout risquer poursouffrir les chicanes de toutessortes, que l’Europe dresse àtous ses lieux de passage.

Sans doute ne peut-elleaccueillir toute la misère dumonde, comme disait un denos anciens premiers mi-nistres. Mais les faits sont là,et ils ne sont pas rassurantspour notre avenir à tous. Lesdéconvenues ne manquentpas, quand ces pauvres trou-vent accès parmi nous. Dansdes conditions qui relèventordinairement de l’extrêmeprécarité. Une jeune femmevenue de Haïti confiait sonétonnement devant tant decas de pauvreté, dans un pays

- le nôtre - par ailleurs opu-lent. Un monde sans misèreest possible, pour peu qu’onen prenne vraiment les mo-yens. Un vrai combat celui-là,qui mériterait qu’on se mobi-lise tous, pour rayer de lacarte de la terre, non pas unEtat, mais la misère. �

Un trop courtinstant

n prêtre vient de s’é-teindre dans ce Libanqui était sa terre na-

tale. Je l’avais connu à Parisoù il séjourna longtemps,avec une grâce qui lui étaitpropre. C’était un homme dusouffle, qui donnait voix à laParole, et la rendait présente.Un être habité, comme on entrouve sur ces terres d’Orient,qui sont celles des longuesmémoires. Michel Hayek, ils’appelait. C’était bonheur dele connaître, même quandc’était en passant, maisjamais à la hâte. Je relis unpetit mot qu’il m’avait écrit ily a quelques années. C’étaitune prière : “Tu m’as donnéun corps. Comme tu en asdonné un à ton fils. De lamême glaise. Habitant d’unjour d’éternité sur la terre.J’avance : il me porte, à tra-vers les ronces et les épinesdu monde, les péchés de l’his-toire. Jusqu’à ce qu’il s’enconstruise un vrai Golgotha,où je mourrai. NE M’ABAN-DONNE POINT.” Michel Hayek,le 3 janvier 2000, à l’angle duboulevard Raspail et de la ruede Rennes, dans la douleur.Comment oublierai-je cetami, qui me fut prêté un tropcourt instant ? �

Le tocsin deTéhéran

L U

IPar Robert Masson

ESPRIT

16 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

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FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 17

ESPRITLectures de la messe du 13 novembre 200533ème dimanche du temps ordinaire par Michel GITTON

� Ce dimanche, le dernier avant celui du Christ Roi,nous tourne déjà très fort du côté de la fin destemps. Saint Paul nous en parle dans des termesinoubliables ("le jour du Seigneur viendra comme unvoleur"), l’Evangile évoque un départ du Maître suivid’un retour qui coïncide avec une grande redditionde comptes, en d’autres termes le Jugement final oùle Christ viendra mettre toute chose en place.

� Curieusement, la première lecture dans lesProverbes, le fameux texte sur la "Femme Forte",nous garde bien les pieds sur terre, il s’agit de louerle travail assidu, qui ne perd pas son temps enrêverie mais mérite la prospérité par son applicationà la tâche. Quel rapport avec le thèmeeschatologique qui court dans le reste de cetteliturgie ?Le rapport tient justement à ce trait de l’espérancechrétienne qu’elle ne vise pas un événementrepérable sur la courbe des prévisions humaines. Ilne s’agit pas de faire un plan quinquennal pour

programmer le bonheur de l’humanité,il s’agit de travailler aujourd’hui commesi tout allait s’arrêter demain, comme si les assisesdu jugement étaient pour ce soir, mais aussi commesi cela allait durer encore mille ans.

� C’est ce que le serviteur chargé d’un seul talentn’a pas perçu. Pour lui, la venue future de sonMaître est irréelle ou terrifiante. Parce qu’il nel’aime pas, il ne songe qu’à se protéger. L’attente estune attente vide. Dans ce cas la surprise ne peutêtre que fâcheuse. N’oublions pas que cette scènes’insère dans le grand triptyque qui compose tout lechapitre 25 de l’Evangile selon saint Matthieu, aprèsla parabole des vierges sages et des vierges folles,avant la grande scène du jugement dernier que nousentendrons dimanche prochain. Chacune d’elle meten valeur une certaine qualité d’attente du Christ.Aujourd’hui, c’est cette attente besogneuse qui estretenue et mise en valeur. N’y manquons pas ! �

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es frères dominicains sont réputéspour être des prédicateurs de laParole, tels un Père Carré ou Ti-mothy Radcliffe, hommes de laParole contemplée et étudiée,

vécue en communauté, puis partagée etsemée là où ils sont appelés. Mais sansdoute connaît-on moins bien les fonda-tions de leur vie apostolique "en pleinvent" puisque saint Dominique a paradoxa-lement posé les fondements de l’Ordredominicain sur la vie contemplative… dequelques femmes converties par lui.

Alors qu’il est encore chanoine desaint Augustin à Osma, il découvre aucours d’un voyage en Languedoc que lamisère la plus grande n’est peut-être pasla misère matérielle. C’est un véritablechoc spirituel devant les ravages de l’hé-résie cathare qui le fait prier et pleurer dejour et de nuit pour implorer miséricordeet y plonger tous les hommes rencontréset aimés. Des femmes aussi, sont tou-chées et "retournées", converties de l’hé-résie cathare par sa parole et elles dé-sirent suivre le Christ avec Dominiquecomme maître pour les former à la vieévangélique.

En 1208 il les rassemble en un mo-nastère qu’il appellera la "Sainte Pré-dication", fondations de l’Ordre tout en-tier. Ce monastère sera pour lui un lieusource au cours des années qui précédè-

rent la création de la petite communautédes premiers frères : source du silencepour un prophète à l’écoute du Verbe etfontaine de prière pour tous les hommesen attente de paroles de Vie, soutien del’amitié de ses sœurs vivant du mêmedésir apostolique que lui.

Aujourd’hui huit siècles plus tard, laparole des frères prêcheurs reste toujoursfondée, enracinée dans la communionavec la prière silencieuse de leurs sœursmoniales pour que souffle l’Esprit.

On ne peut donc penser l’Ordre domi-nicain sans ce double rameau des frères etdes moniales, double dimension de laParole et du silence dont chacun vit à l’in-térieur de sa vocation propre. Les monialesrappellent par leur existence même l’in-dispensable contemplation qui avec l’inter-cession féconde la mission : "contempler etlivrer aux autres le fruit de sa contempla-tion". De même que les frères prêcheurssont pour elles le rappel d’une vie donnée à

Dieu, en prise directe avec les souffrances,les attentes et les espoirs des hommesd’aujourd’hui.

C’est pourquoi des moniales cloîtréespeuvent être les pierres de fondation etfaire partie d’un Ordre apostolique.

Contemplatives ou prêcheresses ?

Puisque des moniales ne prêchentpas, comment vivons-nous la dimensionde la mission de l’Ordre dans notre viecontemplative ?

Tout d’abord et tout simplement parceque nous avons reçu la "mission de laprière" au cœur de l’Eglise. La prière delouange et d’intercession dans le don to-tal au Seigneur, telle est notre vocation etdonc notre mission. Dans la communiondes saints, la Parole de Dieu que nous ac-cueillons et que nous désirons mettre enpratique dans nos vies déploie toute sapuissance d’illumination, et elle ne revientpas au Père sans avoir fait germer le Salutdans les cœurs.

La vocation des sœurs

dominicaines de Lourdes

est de porter dans la

prière, le Silence et une

vie recluse, les frères

prêcheurs, qui portent la

Parole au monde.

ESPRIT

18 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

COMMUNAUTE

Une sorte de pari de la vie commune cimentéepar la miséricorde et le pardon mutuel(

L

Les moniales dominicaou sœurs

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Mais notre mission consiste égale-ment à être "signes" : car si des femmesqui ne prennent pas la parole de manièrehabituelle devant un auditoire peuventêtre appelées "sœurs prêcheresses", c’estque leur choix de vie a quelque chose àdire : une vie en tension vers Dieu parl’espérance qui nous fait désirer le bon-heur éternel en Lui, et fécondité mysté-rieuse d’une existence offerte avec leChrist pour la transfiguration de l’huma-nité.

Nous vivons selon la règle de saintAugustin, règle monastique inspirée dutexte des Actes de Apôtres : "la multitudedes croyants n’avait qu’un cœur et qu’uneâme. Nul ne possédait quoi que ce fût enpropre. Mais entre eux tout était com-mun. On distribuait alors à chacun sui-vant ses besoins "(Ac 32a-35b).

Il y a là une sorte de pari de la viecommune cimentée par la miséricorde etle pardon mutuel. Si "ça tient" malgrétoutes les difficultés de l’entreprise, celapeut faire signe sur la réalité de l’Espritqui accomplit son Œuvre en nous, ou dumoins cela peut interpeller !

Dominicaines à Lourdes

Un dernier aspect à souligner est laparticularité de notre vocation domini-caine à Lourdes, avec le message de laVierge Marie à Bernadette : "Priez pourles pécheurs". Or c’était le cri de Domi-nique : "Mon Dieu, ma miséricorde, quevont devenir les pécheurs ?".

Ce double héritage ancre notre prièredans la contemplation du Christ, offertsur la Croix pour sauver tous les hommes.A la grotte de Massabielle, la source couledu rocher comme le Sang du Christ a jaillide son Côté ouvert pour nous laver de nospéchés, et Marie "Mère de Miséricorde"invite les pèlerins à aller "boire et se laverà la fontaine".

Pour nous qui vivons si près des Sanc-tuaires tout au long de l’année, la vie per-sonnelle et communautaire est commerythmée par l’alternance des pèlerinageset de la "saison creuse", d’une certainemanière encore entre paroles et silence.Paroles échangées au cours des ren-contres à l’hôtellerie du monastère oùl’accueil bat son plein pendant l’été, et

dialogue avec des personnes de tous hori-zons géographiques.

L’un des temps forts de l’année estpour nous aussi le pèlerinage du Rosaire,où la famille dominicaine avec ses diffé-rentes branches se rassemble au servicedes malades et pèlerins venus de toute laFrance. Notre participation à ce pèleri-nage "ne se voit pas", mais du haut denotre colline surplombant le domaine desSanctuaires nous sommes un peu commeMoïse les bras levés dans la prière poursoutenir Israël.

Avec l’hiver vient le silence, temps del’intériorisation et de la germination oùnous portons les moissons de l’été, puisPâques et l’écho renaissant des Ave Ma-ria : c’est une sorte d’aurore sur une nou-velle "saison" et la joie est profonde carnous savons que pour les milliers de pèle-rins et de visiteurs, Marie refuge des pé-cheurs sera consolatrice et médiatrice degrâces. �

ESPRIT

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 19

Monastère des Dominicainesav. Jean Prat, 65100 Lourdes

Tél. 05.62.46.33.30/Fax 05.62.94.89.76 Site internet : http://moplourdes.com

inesprêcheresses

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� Comment expliquer que l’influence du PèreAlexandre Men soit plus grande quinze ansaprès sa mort que de son vivant ?

C’est le grand mystère qui entoure lemartyre ou l’assassinat de certains person-nages. Je pense à Martin Luther King : on adavantage parlé de son action contre leracisme après sa mort. C’est la mêmechose avec Gandhi.

Pourtant, avant sa mort, lui qui vivaiten Russie comme dans un lieu clos – iln’est allé qu’une fois à l’étranger pour uncolloque – et qui vivait en dehors de Mos-cou, chose extraordinaire, était déjà unpoint d’attraction pour de grandes person-nalités du monde chrétien occidental,comme le cardinal Lustiger, Jean Vanier,Sœur Emmanuelle, beaucoup de catho-liques notamment qui ont participé à la li-turgie dans sa petite église. Il y avait là uneflamme qui s’est levée dans le glacis so-viétique des dernières décennies.

Cependant, l’Occident qui est encoresous-informé sur les richesses spirituellesde la chrétienté d’ex-URSS ignore encoreque le Père Men était un intellectuel, d’uneenvergure exceptionnelle…

� Ce que vous dites sur la méconnaissancedu christianisme russe est vrai, mais ilconcerne aussi le christianisme occidentalqu’on a oublié en Occident même. Et il fautque ce soit un agnostique comme RégisDebray ou certaines personnalités poli-tiques de la France actuelle qui disent :"Attention, nous sommes en train d’oubliernos racines"...

On constate notamment cette mécon-naissance dans les médias laïques… L’in-formation religieuse, en particulier concer-nant le christianisme, y est devenue le pa-rent pauvre, avec un manque fréquent decompétence… A l’inverse, le Père AlexandreMen était parvenu à la fin de sa vie à faireune utilisation pédagogique très efficacedes médias, même à la télévision moscovi-te. Une paroissienne russe m’a dit quequand il apparaissait sur les écrans, lesgens se téléphonaient pour se dire : "Ouvrela télé et écoute-le parler". Cela a durédeux ans. C’était sous Gorbatchev, sous lecommunisme, même si c’était l’époque dela Glasnost. Le Père Men a réussi à fairepasser énormément de choses, comme s’ilsentait que son temps lui était compté…

Il ne s’arrêtait pas, et continuait contrevents et marées. Au cours de ces deux der-nières années de sa vie, il a fait plus dedeux cents interventions, conférences, soi-rées. Il a été le premier prêtre à être autori-sé à entrer dans un lycée pour catéchiser. Ilparlait dans des cinémas, des salles dethéâtre ou de concert, et même une foisdans un stade. Il parlait devant des audi-toires de centaines de personnes.

Il répondait à une soif de spiritualité etde connaissance, lors de l’effondrementprogressif du communisme. Un mondenouveau, que le Père Alexandre n’a pasconnu, allait naître de là. Mais il a été unde ceux qui ont accéléré le processus.

Toutes proportions gardées, il a fait ce queJean-Paul II a fait vis-à-vis du commu-nisme plus à l’Ouest. Ce sont des voix pro-phétiques qui clament dans le désert, etqui en même temps annoncent la venued’une ère nouvelle…

En Russie, les gens se sont précipitéspour recevoir le baptême par dizaines demilliers… surtout au moment de la chutedu communisme, à partir du millénairechrétien de 1988, jusque vers 1990-91…

� Vous soulignez dans votre livre que le PèreMen aimait beaucoup le mot du mystiquemédiéval Maître Eckart "Dieu prononce saparole dans le silence"… Cela rejoint-il lafaçon dont Jean-Baptiste et ses succes-seurs spirituels parlaient dans le désert ?Comment comprendre cette formule ?

Il y a le silence, mais Dieu est là. C’estce qui se passe à notre époque : on a l’im-pression d’un silence de Dieu, mais Dieu estprésent d’une autre façon. Dès les premierstemps de l’Eglise, à l’époque de saint Paulpar exemple, il y avait une espèce d’intimi-té entre l’homme et Dieu.

Aujourd’hui, Il est toujours présent,mais nous avons perdu cette capacité derecevoir la volonté de Dieu dans notre vie.C’est un des grands problèmes du croyantà l’heure actuelle : comment ajuster sa vo-lonté avec la volonté de Dieu, dans uncontexte de souffrances.

Le Père Men a bien connu lui-même lasouffrance, dans un régime de surveillancepolicière où il était soumis à des interroga-toires pendant des heures, et déplacé d’uneparoisse à l’autre.

A la question d’un ami : "Est-ce quecela ne vous est pas difficile de parler à unpolicier du KGB ?", il a fait cependant cetteréponse magnifique : "Je suis prêtre, etdonc je peux parler avec n’importe qui".

De nombreuses attaques, souventcalomnieuses, des dénonciations, ont étédirigées contre lui. Une certaine jalousie

Le Père Michel Evdokimov

a beaucoup lu et médité

l’œuvre du Père Alexandre

Men, disparu tragiquement

voici quinze ans. Il lui

consacre un petit essai qui

donne un éclairage

nouveau sur le monde

orthodoxe russe et pose un

jalon pour l’œcuménisme.

ESPRIT

20 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

ORTHODOXIE RUSSE

du Père Alexandre

Il y avait là une flamme qui s’est levée dansle glacis soviétique des dernières années(

Actualitépropos recueillis par Denis LENSEL

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cléricale s’est également opposée à lui.Heureusement, Alexandre Men a été

soutenu par le métropolite Juvénal, unhomme d’Eglise orthodoxe de grande va-leur. Mais l’Eglise orthodoxe russe avait éténoyautée par l’Etat, qui avait placé çà et làdes gens fragiles et malléables, hélas…

� Les premiers pas d’Alexandre Men n’ontpas été faciles, avant même son ordinationsacerdotale…

Le Père Men a fait ses premières armesdans le christianisme avec un prêtre clan-destin de l’Eglise des Catacombes, ce quirisquait de lui valoir le Goulag du jour aulendemain. Ce prêtre a tenu à le confesserjeune, et juste après, le petit Alexandre adit à sa mère : "Je ne savais pas si j’étaissur terre ou au paradis". Cela avait été gra-tifiant à la fois pour l’enfant et le prêtre.

Ensuite, une fois prêtre, quoi qu’inter-rogé fréquemment par le KGB, il n’a jamaisété envoyé en camp de travail.

� On dit qu’il a eu la prudence de ne jamaisse poser en dissident, et de ne jamais faireacte d’opposition politique.

En effet, il n’a jamais fait acte de dissi-dence. En outre, il savait repérer les indica-teurs de police qui venaient dans son égliseet savaient mal comment se comporter à lamanière de fidèles, et quand il prêchait, ilsavait quoi dire et ne pas dire…

En outre, il avait une capacité éton-nante de mettre tout le monde à l’aisedans sa paroisse, peut-être même y com-pris les policiers en civil…

� On parle souvent de son sens de la péda-gogie spirituelle, de ses dons de prédica-teur...

Dans sa paroisse rurale, à Novaia

Derevnia, il y avait à la fois des gens sim-ples de la campagne, surtout des femmes,et des intellectuels venus de Moscou parintérêt pour ses sermons. Et il parvenait àdire des choses qui touchaient tout lemonde.

C’est une capacité rare pour un prédi-cateur. C’est un charisme particulier, chris-tique. Le Christ savait parler à des foulestrès composites…

� Comment a-t-il pu écrire une œuvre aussidocumentée ?

Depuis l’enfance, il y avait un grandsérieux chez lui. Il se couchait tôt et selevait très tôt, avant les autres, pour lire. Illisait énormément. Il ne perdait pas uneseconde.

Il a notamment écrit une histoire desreligions. Il a aussi beaucoup écrit sur laBible, à partir d’une vingtaine d’éditionsqu’il comparait toutes.

Confronté au gel de la pensée russe parle régime communiste, il est parvenu à seprocurer d’assez nombreux documentspubliés à l’Ouest, grâce à des amis venusnotamment de Paris. Il a réussi à se tenir

ESPRIT

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 21

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Le Père Alexandre Men

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22 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

au courant de l’évolution des idées enOccident, notamment en patristique. Il a luBoulgakov et d’autres grands théologiensrusses de l’émigration, mais aussi Teilhardde Chardin…

� Comment peut-on expliquer l’assassinat duPère Alexandre Men ?

C’est évidemment une question diffi-cile, que cette affaire d’assassinat dans uncontexte obscur.

� Au su des origines partiellement juives duPère Men, on a parlé de l’influence d’unextrémisme antisémite resté présent enRussie et éventuellement manipulé…

Ce facteur a pu jouer. Mais il faut res-

ter conscient qu’Alexandre Men a été bap-tisé et élevé dans l’orthodoxie dès son plusjeune âge, et qu’il était un grand serviteurdu christianisme orthodoxe. J’inclineraiplutôt à penser que son influence crois-sante dans la région moscovite a fortementdéstabilisé les militants de l’athéisme com-muniste et d’un appareil idéologique etpolicier qui œuvrait à déraciner la foi chré-tienne depuis trois quarts de siècle… Letravail négatif d’une vie entière de ces par-tisans de la promotion d’une société fon-dée sur un "athéisme scientifique" a étéremis en cause par l’œuvre d’évangélisa-tion de ce prêtre jusqu’à la télévision de lafin de l’ère soviétique. Un tel fait peutexpliquer le crime dont le Père Men a étévictime.

Les commanditaires de l’assassinat duPère Alexandre Men ont agi à la façon dedesperados de l’athéisme marxiste alorsque leur projet de société commençait àsombrer sous leurs yeux.

� Vous observez qu’Alexandre Men auraaccédé à la prêtrise "sous le régime d’unsystème visant à abolir tout élan de foi",mais vous ajoutez que nous autres Françaisde 2005 "sommes ici renvoyés à nous-mêmes", certes sans violence physique,mais "à travers une atmosphère feutrée,insidieuse, visant à déconsidérer celui quicontemple la beauté du monde spirituelcomme un illuminé, sinon un attardé", dansun contexte matérialiste qui "évacue Dieudu devant de la scène”...

Cet affadissement de la foi chrétienneen France ne rend pas les gens plus heu-reux pour autant… Etant moi-même uni-versitaire entre 1968 et 1994, j’ai connu uncollègue d’abord très gagné par l’athéisme,tout en étant un homme fin et cultivé, quime demandait assez ironiquement dans lesannées 70 pourquoi je demeurais campédans une foi chrétienne qu’il jugeait tota-lement dépassée. Puis, vers la fin desannées 80, après diverses expériences, ilm’a demandé de prier pour lui… �

Les 80 ans de l’Institut Saint-SergeL’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge a fêté ses 80 ans en cet automne 2005, enmanifestant, lors d’un grand colloque international, une réelle vitalité spirituelle etintellectuelle.Fondé dès 1925 par un groupe de théologiens issus de l’émigration russed’après 1917, il s’est implanté sur une colline proche des Buttes-Chaumont, occupéeprécédemment par… une communauté d’Allemands luthériens. Le métropolite orthodoxerusse Euloge Gueorguievsky, chef spirituel des Russes émigrés, cherchait à la fois un lieu deculte et l’emplacement d’un séminaire. Un élan d’entraide permit l’acquisition desbâtiments le 18 juillet 1924, jour de la fête de saint Serge de Radonège. Cette coïncidencedécida Mgr Euloge à appeler le nouvel établissement institut Saint-Serge, dans un esprit decontinuité avec la tradition des Académies religieuses russes fermées désormais en ex-URSS.Le métropolite Euloge s’entoura d’une équipe de professeurs, théologiens et penseursréputés, qui avaient déjà entamé un renouveau spirituel de l’Eglise orthodoxe russe audébut du XXe siècle. Parmi eux, l’archiprêtre Serge Boulgakov, économiste de formationrevenu d’une jeunesse marxiste et devenu un grand penseur religieux, le Père GeorgesFlorovsky, pionnier du renouveau de la patristique orthodoxe et du mouvementœcuménique, qui vécut jusqu’en 1979, Léon Zander, autre précurseur de l’œcuménisme,mort en 1964 – l’année du baiser de paix entre Paul VI et le Patriarche Athénagoras - , lePère Nicolas Afanassiev, historien et spécialiste de droit canonique, l’évêque Cassien,exégète du Nouveau Testament, les historiens Georges Fedotov et Antoine Kartachev, et lesphilosophes Boris Vytcheslavtsev et Basile Zenkovsky, sans compter une pléiade d’étudiantsse préparant au sacerdoce avec une grande espérance dans le cœur.Très vite, l’Institut Saint-Serge a pris part au mouvement œcuménique : ses professeurs ontparticipé aux grandes conférences internationales qui ont abouti notamment au Conseilœcuménique des Eglises, mais aussi à de multiples rencontres informelles mais fraternellesentre chrétiens de diverses confessions. L’institut a aussi envoyé des observateurs auconcile Vatican II. Aujourd’hui certains de ses professeurs enseignent à l’Institut supérieurd’études œcuméniques de Paris.Chaque année, une " Semaine d’études liturgiques " est ouverte à tous. L’Institut Saint-Serge a acquis aujourd’hui un rayonnement international, principalement en formant desprêtres pour une bonne partie de la diaspora orthodoxe russe, et en effectuant des travauxthéologiques de grande qualité.

D. L.

Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, 93 rue de Crimée, 75019 Paris, Tél 01.42.01.96.10, email :[email protected] – Librairie religieuse, tél. 01.42.01.19.13, email librairie.saintsergeanadoo@fr.

Michel Evdokimov, “Petite vie du Père Men”,Desclée de Brouwer, 96 pages, 11 euros.

(Ce livre s’ajoute à la biographie publiée parYves Hamant, “Alexandre Men”, aux éditions

Nouvelle Cité, qui ont également publié “Jésus,le maître de Nazareth” du Père Men)

Le Père Michel Evdokimov

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FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 23

THEATRE

on dîner avec André" (1) d’André Gré-gory et Wallace Shawn est la tra-duction d’une pièce rédigée d’aprèsle scénario du film "My dinner withAndré" de Louis Malle. C’est une

excellente pièce pour qui aime le théâtre au pointde se demander ce qu’est le théâtre et le rapportqu’il doit entretenir avec la société. Il s’agit en effetde la confrontation de deux metteurs en scène auxparcours totalement différents, dans le contextepseudo mystique des années 60 et 70. Ce qui estavancé par chacun n’est cependant pas daté tant ils’agit d’un débat éternel.

La force de ce spectacle est de réussir à nousfaire assister à un débat quasi philosophique plusd’une heure durant sans qu’on ressente d’ennui.

En effet, chacun des personnages est bien incar-né, avec ses émotions, ses absurdités, ses petitstravers et sa grande probité intellectuelle.

Jeune, dit l’un, qui écrit des pièces et joue cel-les des autres pour vivre, "je ne pensais qu’à l’artet à la musique, aujourd’hui j’ai 36 ans et nepense qu’à l’argent". S’adresse-t-il au public, àson partenaire ou à lui-même ? Cela dépend desmoments. Face à lui, un metteur en scène qui aréussi, et s’est offert en prime le luxe de dispa-raître plusieurs années pour faire quelques expé-riences exotico-mystiques. Pour lui, il faut offrirdu rêve et de la magie au public, les mêmes sansdoute qu’il est allé chercher au bout du monde.Mais le théâtre ne devient-il pas un acte obscèneet superflu dans ce monde si dur ? Et commentmaintenir la vie, la lumière et la culture vivantes ?Toutes ces questions, et bien d’autres, sont abor-dées dans cette confrontation entre deux universsi différents et ayant pourtant en commun devouloir servir le spectateur. �

Introspectiond’une profession

"MON DÎNER AVEC ANDRE"par Pierre FRANÇOIS

Rare sont les pièces sur

le théâtre qui résistent à la

tentation nombriliste. Celle-là en

est, parce qu’elle a en point de

mire permanent le spectateur.

(1) "Mon dîner avec André", avec François Clavier,Christine Nissim. Du mardi au samedi à 20h auLucernaire, 53 rue Notre-Dame des Champs, 75006Paris. Tél. 01 45 44 57 34.

"M Un débatquasi philosophiquesans ressentirl'ennui

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Talent et générosité"Trop c’est trop" (1) est un très bon divertissement. Dynamique, sans vulgarité, dont latrame permet bien des délires. Entendons nous : cela n’est pas, et n’a pas la préten-tion d’être du Shakespeare. Uniquement de faire rire. De ce point de vue, le contratest rempli, avec générosité. Cette cavalcade verbale, parfois physique, est fort bienjouée. On pense particulièrement aux personnages de l’épouse, toujours parfaitementjuste au milieu d’exagérations en tous genres. Et à celui du peintre, qui parvient àfaire régulièrement rire au sujet de son désir d’en finir. Mais la générosité des comédiens ne concerne pas que leur presta-tion. Georges Beller l’exprime à sa façon : "j’arrive à un âge où on a un peu plus de temps, avec ma grande gueule et alorsque je suis connu", d’où il conclut qu’il est dans son rôle de parrainer l’association de Muriel Hermine "J’ai un rêve". (2)

Son objet consiste à prendre des enfants en échec scolaire et à utiliser leur admiration pour le sport et le spectacle. Partant de là, on leurfait découvrir la persévérance et l’effort sans lesquels rien n’est possible. Le second volet de cette pédagogie consiste à utiliser les béné-fices engrangés durant le spectacle préparé pour les envoyer participer à la construction d’une école au Sénégal. Au retour, ces jeunesqui croyaient initialement vivre l’enfer ont découvert la relativité de cette notion, et aucun de ceux qui ont participé à ces activités nes’est ensuite retrouvé en situation d’échec... �(1) "Trop c’est trop", avec Axelle Abadie, Georges Beller... Les lundis, mardis, jeudis, vendredis à 20h30, samedi à 17h et 21h, dimanche à 17h. A Bobino, 20

rue de la Gaîté, 75014 Paris. Places à 36, 28 et 19 €. Tél. 01 43 27 75 75.(2) Association "J’ai un rêve", 3 rue de l’Encheval, 75019 Paris, Tél/Fax 01 40 34 06 63, www.jai-un-reve.com

Cinquième reprise…"Les étoiles du Balthazar", pièce signalée dans nos colonnes en son temps, en est à sa cinquième prolongation. Méritéedans la mesure où ce spectacle manie l’émotion avec intelligence et pudeur. Il est actuellement à la Comédie de laPasserelle jusqu’au 10 décembre. �(1) "Les étoiles du Balthazar", de Nicolas Bria. Avec Ludivic coquin, Delphine Homerville... A la Comédie de la Passerelle, 102 rue Orfila,75020 Paris, tél. : 01 43 15 03 70.

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HISTOIRE

24 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

31 juillet 1914[…] L’escadron doit s’embarquer, à midi,

à une gare de la Grande Ceinture. Ledoigtnous avertit "qu’il y a déjà du populo enmasse qu’est collé aux grilles du corps degarde, pour nous voir partir en guerre".Nous nous rassemblons dans la cour duquartier – à cheval –, les quatre pelotonsparfaitement alignés les uns derrière lesautres. Le capitaine de Kermorgan, deboutsur ses étriers, lève son sabre à bout debras et commande d’une voix forte : — Sabre ! – Main ! L’escadron se hérisse de pointes.

Puis, très théâtral, le capitaine nouscrie : — Mes amis, nous allons nous battre.Je veux que le premier escadron du 11e cui-rassiers que j’ai l’honneur de commandersoit le premier partout." Présentez ! – Sabre !" Remettez ! – Sabre !

Toutes les lames comme mues par unmême mécanisme automatique rentrentdans les fourreaux. Plusieurs jeunes che-vaux, que ce cliquetis effraie, lancent desruades. L’escadron se met en route. Lecorps de garde franchi, nous dominons lafoule. Ni cris, ni applaudissements, ni ner-vosité. La foule est grave, presque re-cueillie. L’escadron fait irruption dans larue comme une rivière dont on ouvre lesécluses. Le soleil miroite sur l’acier des cui-rasses et des sabres, sur les cuivres descasques et des brides. Les cuirassiers, […]en endossant leur cuirasse, y ont aussi en-fermé leur âme, pour la rendre inaccessibleà l’émotion […]

Le train file maintenant vers une desti-nation inconnue. Dans les villages, près despassages à niveau et sur les quais desgares, des vieillards, des femmes, desenfants saluent le train de leurs vivats :— Bravo, les jeunes !… Bon courage ! Bonnechance ! À Berlin ! à Berlin ! […]

6 septembre 1914Une phrase du sermon de Troyon me

revient : "La douleur est un creuset d’oùsortent les grandes âmes, comme lesgrands peuples". Hommes, chevaux, canonsmarchent à l’ennemi. On les croirait subite-ment jaillis du sol français. […]

24 octobre 1914"Mon cher papa, voici cette lettre que

tu dois attendre depuis plusieurs jours […]Depuis hier, nous sommes en réserve. Mal-heureusement, les Boches bombardent lesbois où nous nous sommes mis à couvert.Les shrapnells floconnent de tous les côtés[…] Le salut du pays est entre de bonnesmains ; la victoire est à nous ; ayezconfiance. Je n’ai que de bonnes nouvellesà vous donner de moi-même ; je me porteadmirablement ; rien ne vaut la vie augrand air. J’ai rasé ma barbe, ce qui medonne un teint frais. Je suis aussi heureuxqu’on peut l’être en campagne".

Je souris en écrivant ces mots. En réali-té, je suis exténué. Hier soir, à Vlamer-tinghe, j’ai pu m’examiner dans une glace,ce qui ne m’était pas arrivé depuis le débutde la campagne… J’ai beaucoup maigri ; lapeau de ma figure est parcheminée, plissée,collée aux mâchoires. Mes membres sontperpétuellement courbaturés, comme ceuxd’un animal fourbu. […] Mais qu’importe ?À quoi bon dire aux miens que je souffre ?Je continue ma lettre : "Et cependant, j’aibien changé. Il y a deux mois, je vous quit-tais enthousiaste, insouciant, jeune et heu-reux d’aller me battre, ignorant les dangers,la rudesse de cette vie. La souffrance phy-sique m’a aguerri à toutes les fatigues. Lasouffrance morale, ma trop naïve confiancesouvent trompée, mes illusions souvent dé-çues, mes espoirs souvent brisés, ont affer-mi mon raisonnement et mûri mon carac-tère. Je sens que je suis devenu unhomme." […]

16 juillet 1915Je suis allé me présenter au colonel

M…, commandant le régiment. Je finis parle découvrir avec ses officiers d’ordonnanceet le médecin chef du régiment, au fond

C’est en 1920 que paraît

pour la première fois "La

Ruée". Son auteur, Robert

Desaubliaux, fut mobilisé

en 1914 dans la cavalerie,

avant d’intégrer l’infanterie.

Dans un style bouleversant,

son Journal nous décrit les

poilus de la bataille de

l’Yser, des tranchées de la

Somme, de celles de

Verdun et de Douaumont.

C’est une inestimable leçon

d’histoire et un chef-

d’œuvre littéraire.

Morceaux choisis. L.L.

La RuéeHOMMAGE DU 11 NOVEMBRE

La douleur est un creuset d’oùsortent les grandes âmes...

journal d’un poilu

(

RobertDesaubliaux

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HISTOIRE

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 25

d’une cave sous une maison rasée perdueparmi l’enchevêtrement […] Les ordon-nances se sont glissées dans la cave pourmettre le couvert. […] Le colonel me dit :— Je vous mets à la 3e compagnie, vous yremplacerez le lieutenant Rochat qui a ététué hier.— Ne faites pas comme lui, ajoute le doc-teur.

On rit. La mort n’est vraiment pas iciune chose triste. […]

26 décembre 1915Un vieux à barbe grise demande par

signes de quoi écrire ; un éclat d’obus lui afracassé la mâchoire. Sur la carte-lettreque je lui donne, il trace ce beau men-songe : "Ma chère Suzanne, Je n’irai plusaux tranchées d’ici longtemps. Rassure-toi ;je suis repris de mes crises de rhumatismeet je rentre à l’hôpital."Il y a des mensonges héroïques. […]

29 janvier 1916Enfin, nous réussissons à enlever la mi-

trailleuse. Les autres hommes se réveillentde leur torpeur et viennent à notre aide.Toute la première ligne est démolie et enpartie comblée ; les territoriaux qui l’occu-paient se sont sauvés. Auprès du boyau desGobelins, je vois sur un gourbi la pancarte :Ici les gars de la Butte. Défense aux obusd’entrer, que mes mitrailleurs avaient jadisaccrochée lorsqu’ils habitaient ces parages.

11 février 1916— Le lieutenant était un chic type, j’allaistout de même pas le laisser crever là commeun chien ! C’est une mort à venger !— Tais-toi donc, riposte Badoix, t’as doncpris une cuite que tu parles déjà d’y retour-ner ?— Se venger sur qui ? fait un petit hommemaigrelet.— Se venger ! dit l’homme roux, on dit ça,les Boches disent ça aussi et c’est pour çaque la guerre continue.— Tous les poilus sont des gueux, dit Ba-doix, qu’y soient amis ou ennemis ; ils por-tent tous la même vermine et la mêmemisère. Tiens ! j’parie une chose : mets centBoches d’un côté et cent poilus d’l’autre, ycrieront tous sur l’même ton : Vive la paix !— Alors, pourquoi qu’il y a des guerres ?demande Jules dont les sourcils se fron-cent.— Tout ça, explique Badoix, c’est la faute àun tas d’huiles de l’arrière, qui se gargari-sent avec le sang des poilus ! […]

9 avril 1916Matinée de beau soleil : on voudrait

vivre, aimer, se promener et rire, se lever,s’étirer les membres comme le font les jeu-nes chats.— Il ferait meilleur dans les bois de Meu-don qu’ici ! dit Lepitoix, rêveur.

Mais il faut nous cacher et nous vau-trer dans la boue.

19 mai 1916[…] Le sang qui coule de mon crâne

m’empêche de voir clair. Ma jambe gauchene peut plus me soutenir. Je m’appuie detout mon poids sur les épaules de Dranem,et je saute à cloche-pied ; il y a deux kilo-mètres d’ici au poste de secours. Les obsta-cles que je ne vois pas me font tomber plu-sieurs fois.

Une douleur violente me tiraille le flancgauche ; je glisse ma main sous ma tu-nique. Un long éclat en fer de lance estpiqué dans ma poitrine, je me couche sur laroute et je l’arrache.— Vois-tu, Dranem, je suis trop blessé, c’estpas la peine de risquer de te faire tuer pourme ramener, laisse-moi mourir là.

Mais Dranem se contente de détacherson bidon, me l’applique sur les lèvres etm’ordonne :— Buvez, c’est de la gnôle, ça vous donnerade la force pour gagner le poste de secours.

Allons, un dernier effort. Mon sauve-teur suant à grosses gouttes et tremblantde fatigue me remet debout, passe monbras droit autour de son cou et je me traînevers le poste de secours sur ma jambeencore valide.

Encore quelques centaines de mètres.Je me sens faiblir, mais je ne m’arrêteraipas ; si je m’arrêtais, je ne pourrais pasrepartir.

Je veux arriver ! je veux être sauvé ! jeveux vivre !… �

Robert Desaubliaux, “La Ruée, Journal d’un poilu”,Presses de la Renaissance, 324 p. 19 €.

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MUSIQUE

26 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

orsqu’au printemps de 1871,Alexandre Guilmant s’installe àParis pour devenir titulaire del’église de la Trinité, il a derrièrelui un brillant début de carrière

à Boulogne-sur-Mer comme organiste,maître de chapelle, pianiste, chef dechœur et enseignant. Issu d’une famillede facteurs d’orgues et fils de l’organisteet maître de chapelle de Saint-Nicolas, iloccupera désormais, pour les Boulon-nais, la première place parmi les musi-ciens enfants du pays, dont Charles-Louis Hanon, auteur des célèbres exerci-ces. Il vient d’acquérir un "orgue Mus-tel", instrument qui sera d’un précieuxsecours au nouveau Parisien lorsque, àla suite des combats de la guerre de1870 et de la Commune, il trouve enpiteux état le superbe Cavaillé-Coll

auquel il doit présider. Quoi de plus effi-cace pour se faire connaître dans lacapitale que de se produire sur l’harmo-nium et de composer pour lui ?

L’harmonium fait aussi ressortir lesouci qu’avait Guilmant de mettre sonœuvre à la portée de tous par un lan-gage soigné mais conventionnel, facile-ment compréhensible. Son aisance deplume, portée par un don exceptionneld’improvisateur, a été relevée de sonvivant ; les musiciens sont aujourd’huipartagés quant à la valeur globale deson œuvre écrite qui passe souvent pour"rétrograde". Pourtant, lorsqu’il s’empare

d’une idée prenante — tel beau sujet defugue, telle mélodie à traiter en varia-tions, tel instrument à mettre en va-leur… — cette inspiration donne desrésultats étonnants de souplesse et d’in-vention.

Le corpus de sa musique pour har-monium comprend entre autres deuxsonates originales et une importantecollection de pièces variées. Or l’harmo-nium a non seulement une structure so-nore propre par rapport à celle de l’or-gue, mais il bénéficie aussi d’une flexibi-lité dynamique que même les boîtes ex-pressives les plus sensibles des orguessymphoniques sont loin de pouvoir éga-ler. Ainsi, retrouver non seulement lestimbres et équilibres mais encore le"souffle de vie" de ces pièces solistes et

L’harmonium est aujourd’hui

complètement délaissé.

Seuls quelques très rares

artistes sont à même de se

produire en concert pour ce

répertoire. Musicologue et

organiste, Kurt Lueders a

consacré sa thèse de

doctorat à Alexandre

Guilmant, figure musicale

majeure de la fin du XIXe

siècle. Avec le disque “Noël

au salon”, il fait redécouvrir

le compositeur et entendre le

son insolite de l’harmonium

Mustel qui lui a appartenu.

ALEXANDRE GUILMANT

Un Noël pour l’har

L

Musicien d’apparat, mondain, doubléd’un réel érudit et homme du peuple(

Alexandre Guilmant

D.R

.

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de chambre permet leur pleine compré-hension et appréciation. Lorsque la mu-sique doit respirer et chanter à chaquemesure, nul instrument polyphonique nepeut égaler un harmonium bien cons-truit et bien harmonisé. Son côté quasiorchestral a séduit plus d’un composi-teur (Rossini, Franck, Saint-Saëns, Dvo-rak, Schœnberg) et les pièces d’ensembleenregistrées ici nous font comprendrepourquoi “l’orgue Mustel” a souvent étéutilisé à l’époque pour remplacer la pe-tite harmonie dans des auditions de mu-sique “symphonique” à effectif réduit.

Dans son travail de compositeur, lenoël populaire accompagne Guilmanttoute sa vie : les premières pièces dejeunesse qui nous soient parvenues,écrites autour de ses treize ans, sont desharmonisations de noëls, et soixante ansplus tard, son avant-dernière publica-tion, l’opus 93, s’intitulera Chorals etNoëls. Père de famille nombreuse, Guil-mant se montre particulièrement sensi-ble à la saison de Noël et aux mélodiesqui s’y attachent.

C’est vraisemblablement à l’intentionde sa fille Cécile, qui tenait l’orgue de laparoisse de Meudon, que plusieurs noëlsont été écrits et rassemblés en un re-cueil éponyme. Ces pièces d’envergure sivariable portent certes des titres litur-giques — offertoire, élévation, commu-nion, sortie — mais leurs thèmes sonttirés d’un répertoire d’inspiration popu-laire, tandis que leur expressivité et leurvirtuosité sont celles de la musique desalon, voire de la salle de concert.Comme pour élargir encore l’éventailstylistique, même Mozart et Haydn sontmis — nommément — à contribution ;quant au Schumann qu’évoque le Finalsur un noël languedocien, il s’agit d’uneréminiscence, d’une inspiration fort libreà partir d’éléments de rythmes et de dé-clamation, plutôt que d’un vrai exercicede style.

Ainsi, la transition est insensible

entre ces pièces mi liturgiques, miconcertantes, et celles qui sont de vrais"morceaux de genre" (La Crèche, Prièreet Berceuse) ou encore inspirés par lapiété populaire (cantique Cœur de Jésusenfant).

A l’autre bout de l’échelle, le soutienpondéré que Guilmant prodiguait en fa-veur des érudites recherches des moinesde Solesmes se lit à travers l’harmonisa-tion de Melodiæ natales — d’où est tiréle célèbre introït Puer natus est — dansune série publiée par les éditions de laSchola Cantorum, école dont le compo-siteur a été le co-fondateur.

Le disque Noël au salon rassembledes pièces de provenance fort diversereflétant tantôt le faste de la liturgiecatholique, tantôt l’intimité du salon,mais tous ayant trait à la fête la plusfamiliale qui soit.

C’est le propre de ce répertoire quede mettre en évidence l’ambiguïté de lareligiosité du XIXe siècle, héritière à lafois des courants positivistes, de l’essord’une bourgeoisie aisée et des mouve-ments de catholicisme social. Guilmantest le modèle même de musicien d’ap-parat, mondain et concordataire à lafois, doublé d’un réel érudit et un"homme du peuple".

Ainsi, par son mélange d’inspiration,de science et surtout de sincérité, Guil-mant s’affirme bien comme un musiciengénéreux, intègre et de grand cœur.Qu’il puisse ainsi aider à répandre lemessage de "paix sur la terre" qui sous-tend la saison de noël, au milieu denotre époque qui en a si dramatique-ment besoin. Et, plus modestement, qu’ilnous permette de regarder autrement etde sauver quelques harmoniums dansnos paroisses... �

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 27

par Kurt LUEDERS

monium

Disque “Noël au salon avecAlexandre Guilmant” – KurtLueders harmonium, FrançoiseMasset soprano, François Lambretpiano – réf hortus 044

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EXPOSITIONS

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é en 1936, Jannis Kounellis avaitvingt ans lorsque, quittant son Piréenatal, il s’installe à Rome, où ildeviendra un acteur important del’Arte Povera. L’Hôtel des Arts de

Toulon, centre méditerranéen d’art consacré àl’art moderne et contemporain, l’accueilleaprès nombre d’artistes renommés, ClaudioParmiggiani, Jean-Paul Marcheschi, BernarVenet, Sarah Moon, Claude Viallat…

Séduit par ce bâtiment historique, JannisKounellis a pensé son exposition en fonction

du lieu ; cette préoccupation, constante chezlui, est au cœur de sa démarche. Il n’a pasvoulu de rétrospective mais montre son tra-vail actuel, entamé depuis deux ans : c’est unparcours dialectique dont les contradictionssont mises en perspective et qui aboutit à lacréation de nouvelles formes. Rappelons lepoint de départ de l’artiste à sa premièremanifestation, dans le cadre de l’Arte Poveraen 1967 à Gênes : il exposait des tas de char-bon.

A Toulon, Kounellis est arrivé, dans cettebelle architecture d’un hôtel particulier an-cien, avec ses matières brutes. "Les nouvellesœuvres se font dans les vieux espaces", dit-ilen souriant.

Il montre ici une série de grandes tachesde goudron, posées sur du papier blanc fixésur des plaques d’acier presque carrées (2 x1.80 m.) D’une certaine façon Kounellis laisseses formes ou figures se développer dansl’espace. Le noir profond du goudron s’étend,à la limite de l’informe.

L’artiste déplace la masse visqueuse, àl’aide d’un instrument à tranche, de manièreà ce qu’elle s’écoule selon sa propre gravité.Le goudron coagule par place, laissantquelques épaisseurs, des traces légères, jus-qu’au dernier filet… selon les gestes plus oumoins appuyés de l’artiste.

L'Hôtel des Arts de Toulon accueille,

jusqu'au 4 décembre prochain,

Jannis Kounellis, avec des

réalisations d'art contemporain qui

n’étonnent plus, mais qui expriment

plus que jamais la sensibilité

de notre époque.

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Les dramaturgies de Kou

HOTEL DES ARTS, À TOULON

par Ariane GRENON

Jannis Kounellis,

2005

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Jannis Kounellis

Kounellislaisse sesformes oufigures sedévelopperdans l'espace

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EXPOSITIONS

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 29

Où l’on découvre que le goudron est unetrès belle matière, mate et brillante !

On peut parler d’une énergie condenséedans ces taches opaques, un concentré de viepour ces flaques, immobilisées dans un tempsmagique, la durée de la contemplation.

Il existe un fort continuum dans l’œuvrede Kounellis. L’exposition se poursuit dans lessalles où l’artiste développe différentsconcepts qui lui sont personnels, toujoursavec ces matériaux dédaignés : le charbon, lalaine et l’étoupe, la cire, la toile de jute… Ilutilise aussi les objets ou éléments de la viequotidienne, lits, sommiers, cordes, étagèreset de vieux vêtements. Il se sert parfois desparois, des poutres, des plafonds. Le specta-teur est intégré à sa création, dans les es-paces de ses dramaturgies.

Les œuvres sont aux dimensions du bâti-ment. Ainsi d’un cercle de chaises, repliéessur leur espace propre, puisqu’elles tournentde dos au visiteur...

Ailleurs, des sacs emplis de café sontaccrochés au mur. La réalité de leur poids estsensible dans un rythme de vibrations.

Les installations relèvent parfois du hap-pening, c’est un mode d’expression qui dateun peu, mais qui garde son efficacité quandla sincérité, l’imagination, le sens esthétiqueet le savoir-faire sont au rendez-vous : dansune pièce, une barre noire sur un papierblanc, avec une collection de pardessus –homme/femme – comme autant de mortsvivants…

Kounellis livre un combat pour l’art. Il in-siste sur sa volonté de communiquer et saconception élevée de l’art. Qu’il mène aussicomme un combat intérieur, qui fait parfoisdu dégât. Le spectateur lui-même fait partiede l’œuvre et sa subjectivité est requise !

Kounellis dresse des dramaturgies exem-plaires, sur des mythes ou intérêts majeurs del’humanité. Si sa forme est théâtrale c’est quele drame est à l’échelle de la civilisation. Kou-nellis n’est pas grec pour rien !

Dans ses accents tragiques, l’œuvre sé-vère, universelle de Kounellis nous rejoint,profondément. �

Jannis Kounellis, jusqu’au 4 décembre 2005 àl’Hôtel des Arts, centre méditerranéen d’art.Conseil Général du Var. Toulon.

Rens. et réservations au tél. 04.94.91.69.18L’exposition est ouverte du mardi au dimanchede 11h à 18h. Fermeture les lundis et joursfériés.

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Jannis Kounellis, 2005Hôtel des Arts du Conseil Général du Var, 2005.

Jannis Kounellis, 2005Hôtel des Arts du Conseil Général du Var, 2005.

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EXPOSITIONS

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e "Feu sous les cendres" : ce titre est néd’un cheminement intellectuel, entamélors d’une visite dans l’atelier de MarkRothko, à New York. Celui-ci, en montrantses tableaux à Jan Kruger, un marchand et

grand collectionneur, évoqua cette idée : "Si vouscherchez le feu, vous le trouverez sous les cendres".Cette phrase marqua profondément Jan Kruger ;en jaillit l’élaboration d’une collection et cetteexposition, présentée en premier lieu dans sa propre galerie, à Genève en avril 2004.

Le parcours de l’exposition est ponctué d’œuvres qui dialoguent entre elles, en résonance.Une filiation de peintres dans lapluralité des tendances et des dif-férents mouvements qu’ils repré-sentent. Le parti pris du commis-saire donne libre court à l’émotiondu visiteur plutôt que de formulerune chronologie ou une présenta-tion thématique. Mais le discoursse dévoile petit à petit, les sonori-tés se mettent en place.

Ces œuvres marquent des repères dans l’his-toire de l’art moderne, des ruptures proches desavant-gardes du début du siècle. Le lien, ce "feusous les cendres" est une vérité explorée par l’ar-tiste dans les méandres profonds de la mémoire."Un peintre qui se projette entièrement dans cetterecherche de l’inconscient ignore ce qu’il va ren-contrer" écrivait Rothko. Une expérience de l’in-connu, où seuls les artistes capables d’impliquerleur vie peuvent trouver cet éclat, perdu à traversle temps.

Avec Francis Bacon, Jean-Michel Basquiat ouPicasso, nous avons un art du cri, de la déforma-tion. "J’ai voulu peindre le cri plus que l’horreur"écrit Francis Bacon dans ses entretiens avec DavidSylvester. En face, se découvre le silence d’uneœuvre de Rothko, abandonnant la figuration pourses aplats de couleurs qui vibrent et transmettentune force mystique.

Après la peinture mélancolique de Chirico, lesilence contenu des portraits de Giacometti, vientla table rase de toutes formes de culture que pra-

tique Torrès Garcia. Hommage à Zoran Music, mort en juin

2005, incarne vraiment ce travail sur soi ; ilpeint la révélation d’une vérité effrayante,dans ses tableaux intitulés "Nous ne sommespas les derniers". Et rappelle que "sans Da-chau, je n’aurais fait que de la simple illustra-tion. Après Dachau, je devais aller au fond deschoses". Zoran confia son trouble face à sessouvenirs de déportations et la beauté deceux-ci : "ce qui m’a ému tout particulière-ment c’était la terrible beauté de ces corpsempilés comme les branches d’un bûcher". Sestableaux expriment cette souffrance qui lehantait. Chaque peintre a sa façon de dévoilerses démons, et de faire ainsi le portrait d’unsiècle qui, à bien des égards, fut démoniaque.

Le feu sous la cendre : "C’est une très bellephrase n’est-ce pas, rappelle Jan Kruger, jepense qu’elle résume très bien la fonction deschamans. Ils trouvent le feu sous la cendre. Ils trouvent notre vérité et nous latransmettent". �

Au musée Maillol, arrive une

exposition, brûlante

d’intelligence, qui nous met

en contact sensible avec la

peinture du siècle dernier.

L

Le feu sous les cendres : De Picasso à Basquiat jusqu’au 13 février 2006, au Musée Maillol,61 rue de Grenelle, 75007 Paris. Ouvert tousles jours sauf Mardi et jours fériés de 11h à18heures. Site : www.museemaillol.com

"Si vouscherchez le feu, vousle trouverezsous les cendres"

L'art modernedans le sièclePEINTRES DU XXe SIECLE

par Céline CATUCCI

Pablo Picasso / Tête de femme désespérée, 1938 / Huile sur toile, 55 x 46 cmCollection Marina PicassoCourtesy Galerie Jan Krugier, Ditesheim & Cie, Genève

Jean-Michel Basquiat / Ancien Scientist, 1984 / Acrylique, crayon gras et collage surtoile, 168 x 153,7 cmGalerie Jan Krugier, Ditesheim & Cie, Genève

© SUCCESSION PICASSO, 2005

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De tous les dignitaires nazis, c’est,sans doute, l’un des moins connus.Pourtant, il fut l’un des plus pro-

ches collaborateurs de Hitler et aussi sonami. Aussi est-ce passionnant de mieux leconnaître, à travers ce documentaire-fic-tion qui, en trois parties, retrace les an-nées de gloire, aux côtés de Hitler, puis leprocès de Nuremberg et, enfin, la déten-tion dans la prison de Spandau. �� Retracer les vies d’Albert Speer avecun documentaire-fiction est une excel-lente idée, car cela permet de reconstituercelle-ci, avec la fiction, et d’éclairer les

scènes de sa vie avec les témoignages dequelque-uns de ses contemporains, enparticulier, ceux de certains de ses en-fants. On découvre ainsi un homme, heu-reux en ménage et bon père de famille,mais tellement fasciné par la personnali-té de Hitler qu’il en est devenu aveugle.Malgré un début peu palpitant, on s’at-tache à la personnalité de cet homme quisemble découvrir l’horreur du nazisme aumoment de son procès.�� Complice ou aveugle ? Telle est laquestion posée tout au long de cette

œuvre. Il est difficile de répondre, tant lesdénégations d’Albert Speer semblent au-thentiques. Au moins aurait-il pu se ren-seigner davantage sur ce qui se passaitdans les camps de concentration. En toutétat de cause, il a bien profité de la spo-liation des biens des juifs. �

Speer & Hitler «L’architecte du Diable».Documentaire-fiction allemand en trois parties de HeinrichBreloer, avec Sebastien (Koch (Albert Speer), Tobias Moretti(Hitler), Dagmar Manzel (Gretel Speer), Eva Habmann (EvaBraun), Peter Rühring (Karl Dönitz) (3 x 1h30). Diffusion surCanal + dimanche 13 novembre, à 20h55, lundi 14 novembre,à 22h30, et mardi 15 novembre, à 22h25.

Colomba

«La seule justice en Corse, c’est le fusil». C’estavec des phrases de ce genre que la tragiquetradition de vendetta s’est perpétuée sur l’île deBeauté. À son retour chez lui, après des annéesd’absence pour cause de carrière militaire, lefringant lieutenant Orso Della Rebbia est attendupar sa sœur Colomba et par toute leur famille. Ildoit, en effet, venger dans le sang la mort deleur père. Sur le bateau qui le ramène en Corse,Orso fait la connaissance du général Neuville etde sa ravissante fille Lydia.�� Les superbes paysages de Corse serventd’écrin à cette terrible histoire de vengeance. Lacélèbre nouvelle de Prosper Mérimée a étéadaptée avec soin par Olivier Gorce et LaurentJaoui. La mise en scène de ce dernier rend bienl’atmosphère oppressante de ces villages corsesreculés, dans lesquels les habitants ruminentleurs vieilles querelles. Certes, c’est parfois unpeu trop appuyé et l’on n’évite pas toujours lesponcifs sur le sujet. Mais Olivia Bonamy, avecses vêtements de deuil, fait plus Corse que na-ture, et l’on suit l’enchaînement tragique desfaits avec beaucoup d’intérêt. Cette sorte dewestern corse est agrémentée de quelquessuperbes chants, en particulier un chant auxmorts poignant.

�� Ce personnage de femme, courageuse,digne et assoiffée de vengeance, fait un peufroid dans le dos. D’autant plus qu’elle parvientà convaincre son frère, au début réticent, dubien-fondé de sa mission. Fort heureusement, lebeau personnage de Lydia vient apporter un peude fraîcheur à cette sombre et tragique histoire.

Téléfilm dramatique français de Laurent Jaoui, d’après ProsperMérimée, avec Olivia Bonamy (Colomba), Grégory Fitoussi (Orso),Claire Borotra (Lydia), Jean-Luc Bideau (le général Neuville),Philippe Beglia (le préfet), Émilie Gavoi-Kahn (Margot), AméliaGualtieri (Saveria), Moussa Maaskri (Brando). Diffusion le samedi12 novembre, sur France 3, à 20h50.

TÉLÉVISION

Urgence enfants (1 et 2/4)L’hôpital Robert Debré, à Paris, est spécialisé en pé-diatrie. C’est ainsi que, chaque année, près de 3000bébés y naissent. L’équipe de Gilles de Maistre estrestée près de huit mois pour y filmer les malades,mais aussi les médecins et les infirmières.��� Il est magnifique, ce documentaire, car ilnous fait partager la vie quotidienne de ces gens quise consacrent au plus beau des métiers : celui quifacilite les naissances des petits d’homme. Et l’onne se lasse pas d’assister à ces naissances, car elles

sont filmées avec beaucoup de retenue et de pudeur. Quelle merveille d’assister à cet instant mira-culeux de l’arrivée au monde d’un bébé ! Et comme c’est touchant de voir le visage étonné des pères.Gilles de Maistre montre l’extraordinaire gentillesse du personnel envers les tout-petits, en particulierles grands prématurés, si faibles, si fragiles et auxquels les infirmières parlent si tendrement. Enfin,on assiste au magnifique témoignage d’amour d’un père qui donne un de ses reins à son jeune fils detrois ans.

Documentaire français de Gilles de Maistre (4 x 0h52). Diffusion le lundi 14 novembre, sur France 3, à 20h50. La suite sera diffusée le lundi 21 novembre.

En faisant revivre le personnage

d’Albert Speer, l’auteur de ce

documentaire-fiction pose bien

le problème de la culpabilité

des proches du dictateur.

Une passionnante Reconstitution SPEER & HITLER «L’ARCHITECTE DU DIABLE»

par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Peut-on côtoyer leDiable chaque jour et tout ignorerde ses méfaits ?

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TELEVISION

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TF120.50 Football «Match amical :France/Allemagne»-.00.45 Espions d’État «Un traitéen danger». Téléfilm avec RockyCarroll, Will Patton, Paige Turco.France 220.55 Symphonic show «Lesstars chantent les plus belleschansons des années 70».Divertissement présenté parDaniela Lumbroso, avec MichelSardou, Raphaël, ArielleDombasle, Pierre Palmade, IsabelleMergault, Chimène Badi, etc.23.15 Tout le monde en parle.Magazine de Thierry Ardisson.France 320.50 Colomba GA. Téléfilm deLaurent Jaoui, d’après ProsperMérimée, avec Olivia Bonamy,Grégory Fitoussy, ClaireBorotra, Jean-Luc Bideau,Philippe Beglia. (voir notreanalyse page 31)00.05 Passé sous silence«Fusillés pour l’exemple».Documentaire.Arte

20.40 L’aventure humaine«Akhenaton, 1350 avant J.-C.» J.Un superbe documentaire surle pharaon qui introduisit leculte du Dieu unique.21.35 360 ° le reportage Géo«Mecaniqueros : Impossible n’estpas cubain».22.35 Susheela Raman «Auxsources indiennes». Documentaire.23.30 Metropolis.M620.50 La trilogie du samedi«Charmed». Séries avec RoseMcGowan, Holly Marie Comb.21.40 Tru calling «Compte àrebours». Série avec Eliza Dushku.Canal +20.55 À l’épreuve du feu GA.Film de guerre (1996) de EdwardZwick, avec Denzel Washington,Meg Ryan (1h52). �� Un excel-lent film sur le thème de l’hon-neur perdu.KTO20.50 Concert : «Purcell : Ode àsainte Cécile», «Haendel : DixitDominus», avec les LondonBaroque Players et l'EnsembleInstrumental de Lausanne.22.10 Les Justes en Rhône-Alpes.23.05 Solidairement vôtre«Tourisme solidaire».

TF1

20.50 The full monty, le grandjeu A/Ø. Comédie (1997) de PeterCattaneo, avec Robert Carlyle,Mark Addy (1h32). ���� Unesavoureuse comédie sociale qui endit long sur l'Angleterre pauvre.22.30 Au revoir, à jamais A.Policier (1996) de Renny Harlin,avec Geena Davis, Samuel L.Jackson (1h55) (- 12 ans). ���Très bien fait, mais très violent.France 2

20.50 Urgences : «Carter estamoureux», «Le spectacle conti-nue». Série médicale.22.35 Cold case «Affaires clas-sées». Série avec Danny Pino.France 320.50 On ne peut pas plaire àtout le monde. Magazine desociété.00.05 Le mirage de la vie GA.Drame en VO (1958) de DouglasSirk, avec Lana Turner (2h04).��� Un mélo flamboyant.ArteMaîtresses femmes...20.40 Diane de Poitiers GA. Filmhistorique (1955) de D. Miller, avecLana Turner (1h46). � Moyen.22.30 La maîtresse du roi. 23.20 La maîtresse du sultan. 00.15 La maîtresse du pape. M620.50 Capital «Pétrole trop cher :Comment réduire vos factures ?».Magazine de société.22.50 Enquête exclusive «Grippeaviaire : Faut-il avoir peur ?». Canal +20.55 Speer & Hitler «L’architectedu Diable : Allemagne, l’illusion(1/3)» GA. Documentaire-fiction.(voir notre analyse page 31)KTO10.00 Cérémonie de béatifica-tion de Charles de Foucauld,Maria Pia Mastena et MariaCrocifissa Curcio.20.50 Document religieux «Latrès chère indépendance du Haut-Karabakh».21.45 La foi prise au mot«Charles de Foucauld (l'intégrale)».

TF120.50 Alice Nevers, le juge estune femme «Feu, le soldat dufeu» GA. Téléfilm policier avecMarine Delterme. ��� Prenant,mais pas toujours très crédible.22.40 Y’a que la vérité quicompte. Magazine de société.France 220.50 Les rois maudits (3/5) «Lespoisons de la couronne» A/Ø.Téléfilm d’après M. Druon, avecJeanne Moreau, Philippe Torreton(1h34). ����� Les dialoguessont éblouissants. Mais c’estsinistre sur le plan humain. Unescène érotique.22.35 Mots croisés. Magazinepolitique.00.40 Musiques au cœur«Disque, disque, rage». Magazine

musical.France 320.50 Urgence enfants (1 et2/4) GA. Documentaire deGilles de Maistre. (voir notreanalyse page 31)23.35 L’insoumis GA. Drameen NB (1964) de Alain Cavalier,avec Alain Delon, Léa Massari

(1h40). �� Une œuvre prenanteet nuancée sur le drame des sol-dats perdus de l’OAS.Arte20.40 Milou en mai A/Ø. Comédie(1989) de Louis Malle, avecMichel Piccoli (1h42). ��� Unfilm très décevant et corrosif (etringard !) sur mai 68. Une banali-sation de l’homosexualité.22.25 Grand format «La maisonhaute» J. Documentaire de PavelLounguine. ��� Un superbe do-cumentaire sur la Russie actuelle.M620.50 Le choc des tempêtes.Téléfilm catastrophe avec NannyMcKeaon, Chandra West (2h57).Canal +

20.55 Vipère au poing GA. Drame(2004) de P. de Broca, avec Cathe-rine Frot, Jacques Villeret (1h37).��� Une bonne adaptation deBazin. Mais c’est sinistre.22.30 Speer & Hitler «L’architectedu Diable : Nuremberg, le procès(2/3)» GA. Documentaire-fiction.(voir notre analyse page 31)KTO20.50 KTO magazine «Labéatification de Charles deFoucauld». Un portrait du célèbreermite.21.45 Maurice Chevalier, le cœurqui chante.

TF120.50 Fanfan la Tulipe GA.Aventures (2003) de G. Krawczyk,avec Vincent Perez, Penélope Cruz(1h35). ��� Pas mal, mais l’ar-mée et la monarchie sont ridiculi-sées.22.40 Le droit de savoir «Crimeset délits : Enquête sur une justicesur mesure» (sous réserve). 00.10 Vol de nuit. Magazine litté-raire de P. Poivre d’Arvor, avecJean Raspail, Maurice Lever, ShanSa, Alain Rey, J.-F. Mattéi, Jean-Philippe Moinet, FrançoisNourissier, Samuel Benchetrit.France 220.50 En pleine tempête J.Aventures (2000) de WolfgangPetersen, avec George Clooney(2h04). �� Un bel hommage auxmarins disparus en mer et desscènes époustouflantes.23.10 La sirène rouge A. Policier(2002) de Olivier Mégaton, avecJean-Marc Barr (1h54) (- 16 ans).��� Sans grand intérêt et trèsviolent.France 320.50 Famille d’accueil«Soupçons» GA. Téléfilm avecVirginie Lemoine, ChristianCharmetant. �� Un excellentépisode sur une gamine victimed’un pédophile.23.00 France Europe Express.Magazine politique.ArteMain basse sur la nature20.40 Les pirates du vivant J.Documentaire. �� Pas mal.21.40 Le blé «Chronique d’unemort annoncée» J. ��Passionnant.22.30 Débat avec Alfred Grosser.22.45 Qui a tué la femme dupasteur ? A. Téléfilm policieravec Rudolf Kowalski (1h30).��� Prenant, mais la fin estdécevante et la morale absente.M620.50 Le camp des fortes têtes.Divertissement.22.40 Le collège de l’angoisse.Téléfilm avec Jennifer Nitsch (1h31).Canal +20.55 90 minutes : «Les OGMsont-ils dangereux pour la santé ?L’étude qui accuse», «Cuba :Enquête clandestine sur l’apar-theid entre Cubains et touristes»,«Quand l’Éducation nationalesacrifie ses instits».22.25 Speer & Hitler «L’architectedu Diable : Spandau, le châtiment(3/3)» GA. (voir notre analysepage 31)KTO20.50 Solidairement vôtre«BICE». 21.45 Nomades et pharaons.Documentaire.

Samedi 12 novembreSamedi 12 novembre DimancDimanche 13 novembrehe 13 novembre LLundi 1undi 14 novembre4 novembre Mardi 15 novembreMardi 15 novembre

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Émissions religieuses :Émissions religieuses :08h30 Émissions religieuses : «Voix boud-dhistes», «Islam», «À Bible ouverte», «Chré-tiens orientaux», «Présence protestante» -10h30 Le jour du Seigneur «Comment val’Église de France ?» - 11h00 Messe, en directde l’église Saint-Nicolas, à Stotzheim (67).

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RADIOSRCFDimanche 13novembre10h00 Messe de béatification deCharles de Foucauld en directde Rome. Commentaires : PèreNicolas RissoFrance CultureSamedi 12novembre10h00 Concordance des tempsPolitique et vie privée : "les se-crets de Marie-Antoinette", parJean-Noël Jeanneney, avecChantal Thomas, qui vient depublier "La reine scélérate :Marie-Antoinette dans les pam-phlets" (Seuil 1989, 2003)15h00 Radio libre, portrait de"Marguerite Barankitsé : bâtis-seuse de Paix", par Anne BrunelLorsque la guerre civile éclateau Burundi en octobre 1993,Marguerite Barankitsé recueilleles orphelins dans l’évêché deRuyigi. Aujourd’hui, plus de10 000 enfants bénéficient deson aide. Chrétienne de convic-tion et humanitaire de circons-tance, c'est une femme de foi etd’action portée par une seuledevise "la haine n’aura pas ledernier mot".Dimanche 13novembre9h10 Maison d'étude, "L'ensei-gnement de l'histoire contempo-raine", par Victor Malka. Quemet-on dans la tête de nos en-fants dans les lycées et les col-lèges ? Comment y enseigne-t-on les événements et les ten-sions de l'histoire contemporai-ne ? Avec Barbara Lefèbvre (en-seignante d'histoire) et Eve Bonni-vard (journaliste) [auteurs de "Elèvessous influence" (Stock)] 10h00 Messe, par le père AlainCarron de la Carriere M.B.

sur KTOJeudi 17 novembre, à 20h50La victoire des vaincus JGugu, Dado, le Migrateur, Têtu et

Charlotte, une bande d'adoles-cents, refusent l'inacceptable : ladéfaite de la France en 1940. Ilsdécident d'entrer en «résistance»et de pourrir la vie des Allemands. �� On ne s'ennuie pas uneminute en compagnie de ces gar-nements, même si leur élocutionlaisse parfois un peu à désirer. Untéléfilm cocasse et charmant.�� Une œuvre sympathique,qui montre que c'est très jeuneque l'on s'éduque au courage et àla résistance. Un personnaged’anticlérical plus bête queméchant.

TF120.50 La grande soirée du som-meil «Comment mieux dormir ?».Magazine de Julien Courbet.23.15 New York, unité spéciale.Série avec Chris Meloni.France 220.50 Les hommes de cœur «Lemal du pays» GA. Téléfilm deÉdouard Molinaro, avec PatrickCatalifo, Thierry Redler, NathalieQuenard, Isabelle Boyysse (1h26).(voir notre analyse page 31)22.30 Ça se discute «Commentmieux combattre le cancer ?». France 320.50 Vie privée, vie publique«Gloire et fortune, les hauts et lesbas». Magazine de société deMireille Dumas, avec ChantalGoya, J.-J. Debout, PatrickTopaloff, J.-L. Trintignant, etc.23.30 Culture et dépendances«La France peut-elle résister àl’ultralibéralisme et au modèlechinois ?». Magazine de société deF.-O. Giesbert, avec RaymondBarre, Jacques Marseille, Shan Sa,Philippe Cohen, ArnaudMontebourg, Jean Peyrelevade.Arte

20.40 Les mercredis de l’histoi-re «Cet hiver-là, en Ardenne...»GA. �� Des témoignages boule-versants de survivants de la bar-barie nazie à la fin de la guerre.Mais c’est souvent très dur.22.20 Arte reportage.23.10 Le dessous des cartes«Kouriles : Le Japon et la Russiesigneront-ils un traité de paix ?».Magazine géopolitique présentépar Jean-Christophe Victor.23.25 Audition Ø. Horreur (1999)de Takashi Milke (1h49). ���Très décevant et ultraviolent,voire sadique.M620.50 Les rats. Téléfilm avecMädchen Amick (1h24).22.25 Shark zone «Alerte auxrequins». Téléfilm avec DeanCochran, Alan Austin (1h27).Canal +20.55 Le prix du désir A/Ø.Drame (2004) de Roberto Ando,avec Daniel Auteuil (1h54).���� Bien fait, mais bancal etérotique.KTO20.50 KTO magazine «Commentsortir de l'abîme ?».21.45 Katia Guerreiro, entre lesmains du fado. Documentairemusical.

TF120.50 Domino Day «Record dumonde». Divertissement présentépar Flavie Flament et DenisGrogniart, avec Dave.23.20 C’est quoi, l’amour ?Magazine de société présenté parCarole Rousseau.France 220.50 PJ «Délivrance» A. Téléfilmpolicier avec Charles Schneider(0h53). ��� Prenant, mais trèsscabreux.21.45 Avocats et associés«L’oiseau miteux» A/Ø. Téléfilmpolicier avec François-EricGendron (0h51). ��� Un épi-sode moyen qui plaide pour l’a-doption d’enfants par des couplesd’homosexuels.22.40 La Crim’ «Jeu d’enfant» GA.Téléfilm policier avec Isabel Otéro(0h52). ��� Bien ficelé, maisassez sordide.France 3

20.55 Thalassa : «Brésil, Chine,France : Les fils de la Lune»,«Océan Indien : Jacques et lesespadons». Magazine de la mer.Arte20.40 Le dernier seigneur desBalkans (1 et 2/4) : «L’empire duvent (1892-1914)», «Les fils del’aigle (1914-1924)» A/Ø. Téléfilmhistorique de Michel Favart, avecArnaud Binard, MélisandreMeerens (3h). ����� Unesuperbe saga, avec d’excellentsinterprètes et des paysages su-perbes. Des scènes très complai-santes.00.00 Ten A. Drame en VO (2002)de Abbas Kiarostami, avec ManiaAkbari (1h30). ��� Original etbien filmé, mais inégal et parfoiscontestable.M620.50 N.C.I.S. «Enquêtes spécia-les». Série avec Mark Harmon,Sasha Alexander.21.40 N.I.H. «Alertes médicales».Série avec Neal McDonough.23.25 Sex & the city. Série.Canal +20.55 Kill Bill Volume 1 A.Policier (2003) de Quentin Taran-tino, avec Uma Thurman (1h46)(- 16 ans). ����� Brillant,mais répétitif et ultraviolent.KTO20.50 KTO magazine «Le maga-zine de l'actualité».21.45 Point de chute. Un docu-mentaire sur les Centres éducatifsfermés.

TF120.50 Commissaire Moulin, po-lice judiciaire «Kidnapping» GA.Téléfilm policier de et avec YvesRénier, et et avec JohnnyHallyday, Samantha Rénier.��� Un bon suspense et la pré-sence charismatique de notreJohnny national. Mais ce n’est pastoujours très crédible.22.40 La méthode Cauet.Magazine comique présenté parCauet.France 220.50 À vous de juger «Qu’est-cequ’être de gauche ? : À quoi sertla gauche aujourd’hui ?».Magazine politique présenté parArlette Chabot, avec DominiqueStrauss-Kahn, Olivier Besancenot,Thierry Breton, etc.22.55 Trafic.musique. Magazinemusical présenté par GuillaumeDurand.France 320.55 Harcèlement A/Ø. Comédiedramatique (1994) de BarryLevinson, avec Michael Douglas,Demi Moore (2h08). ����Bien fait, mais peu crédible etassez érotique.23.00 Débat en régions«Harcèlement au travail».Arte20.40 Adieu poulet GA. Policier(1975) de Pierre Granier-Deferre,avec Lino Ventura, PatrickDewaere (1h27). �� Un excel-lent policier politique.22.10 La vie en face «Nathalieperd le nord». �� Un beau docu-mentaire sur le Maroc, où vien-nent s’installer les Européens.23.05 Tracks. Magazine.M620.50 Attention Mesdames etMessieurs. Divertissement musi-cal avec Michel Fugain, Jean-Claude Camus et Roger Louret.22.15 Alias. Série avec JenniferGarner.Canal +20.55 Desperate housewives.Série.KTO

20.50 La victoire des vaincus J.Téléfilm de Nicolas Picard, avecMaurice Barrier, Lara Guirao,Julien Rochefort (1h41). (voirnotre analyse ci-contre)22.35 Des métiers et des hom-mes «Sophie, graveur».

Mercredi 16 novembreMercredi 16 novembre Jeudi 1Jeudi 17 novembre7 novembre VVendredi 18 novembreendredi 18 novembre

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T : Tout publicJ : AdolescentsGA: Grands adolescentsA : AdultesØ : Œuvre (ou scène) nocive� : Elément positif� : Elément négatif

Repères

Page 34: FRANCE · FRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°2998 - 11 novembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire “Tout m’amuse, Dieumais seul m’intéresse

34 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

avec BERNADETTEFrançois VayneISBN 2 85 313 319 2[Prier 15 jours n° 27]128 pages - 11,50 €En suivant à la fois le messagedes apparitions et les grandesétapes de la vie de Bernadette

à Lourdes puis à Nevers, l’auteur, direc-teur du mensuel Lourdes Magazine,nous fait découvrir la vie intérieure decette grande sainte populaire.

avec CATHERINE DE SIENNEChantal Van Der Plancke et André KnockaertISBN 2 85 313 302 8[Prier 15 jours n° 20]128 pages - 11,50 €A la découverte de la vie inté-rieure d’une jeune femmeextraordinaire qui vécut au

XIVème siècle, mourut à 33 ans, eut desdisciples de toutes catégories sociales,donna des ordres évangéliques au Pape.

avec CHARLES PEGUYPierre DeruazISBN 2 85 313 460 1[Prier 15 jours n° 85]128 pages - 11,50 €Charles Péguy (1873-1914)ne livre pas Dieu en direct,par déclarations péremptoireset figées. Il donne référence dans unlangage poétique, dans une parole para-bole, une ligne verset. Comme la Bible.Le lecteur, plutôt le receveur, a unchemin à faire. Il a tout à moudre de cequ’il lit avant de faire provision au fondde soi. Les mots passent à travers le corps.Les textes sont des bases de méditations,infinis, à finir. "Lecteur, si tu éprouves duplaisir aux mots, si tu es fragile au sens deDieu ou à son absence, si tu aimes l’itiné-raire, sous le voile quotidien, prends lerisque d’une révélation..."L’auteur, poète et homme de foi, proposeune nouvelle approche poétique et spiri-tuelle de cette grande figure de la littéra-ture française. Rarement livre de lacollection Prier 15 jours avec aura étéautant travaillé, médité et "ruminé".

avec CLAIRE D’ASSISEMarie-France BeckerISBN 2 85 313 392 3[Prier 15 jours n° 55]128 pages - 11,50 €Marie-France Becker, clarisse aumonastère de Malonne en Belgique,

nous invite à accompagner Claire surson chemin de communion avec unDieu pauvre, à nous laisser transformerpar la folie aimante d’un Dieu crucifié età goûter la beauté de la vie ordinaire.

avec COLUMBA MARMIONFerdinand PoswickISBN 2 85 313 453 9[Prier 15 jours n° 83]128 pages - 11,50 €Pour toute une générationde catholiques, et plusparticulièrement de prêtres, de religieux et de

religieuses, Dom Columba Marmion(1858-1923), Abbé de Maredsous, a étéun maître de vie spirituelle. Il a ramenéles catholiques vers les sources bibliques(surtout saint Paul) et liturgiques de leurfoi, il leur a fait prendre conscience,avec réalisme, de leur vie d’enfants deDieu, animés par l’Esprit, humbles etsimples dans leur appel à la miséricordeet à l’amour du Père. Cette vision s’ac-compagnait d’un grand sens de la parti-cipation au Corps du Christ dansl’Eucharistie et d’une forte piété mariale.

avec DANIEL BROTTIERAlphonse GilbertISBN 2 85 313 449 0[Prier 15 jours n° 81]128 pages - 11,50 €Le Père Daniel Brottier,béatifié en 1984 par Jean-Paul II, est un véritablehéros : missionnaire spiritain auSénégal, éducateur hors pair, aumôniervolontaire au front durant la premièreguerre mondiale, il reste avant tout,pour un vaste public, le fondateur del’œuvre des "Orphelins Apprentisd’Auteuil", apôtre intrépide dont onadmire la générosité et l’ingéniosité ausecours des enfants en détresse.

avec DOM HELDER CAMARAMarie-Jo HazardISBN 2 85313 430 X[Prier 15 jours n° 72] 128pages - 11,50 €Mariée, mère de familleet grand-mère, Marie-JoHazard est journaliste,spécialisée dans l’infor-mation religieuse et les pays du tiers-monde. Elle a effectué de nombreuxséjours au Brésil, pays où vit l’un de sesfils et dont elle parle la langue. La parole de Dom Helder Camara,disparu en 1999, a enthousiasmé desfoules - pas seulement chrétiennes -

mais a dérangé aussi certains puissantsqui n’ont pas supporté d’être mis enquestion par l’Évangile auquel, souvent,ils faisaient référence !

avec DON BOSCORobert SchiéléISBN 2 85 313 369 9[Prier 15 jours n° 7]128 pages - 11,50 €Salésien de Don Bosco, lepère Robert Schiélé a consacré30 ans de sa vie à la formation

des jeunes et de leurs éducateurs.Don Bosco (1815-1888) a été proclamé"Père et Maître de la jeunesse" par Jean-Paul II en 1989. Son but fut d’apporter lebonheur sur terre, celui qui libère etconstruit tout l’homme, et le rend digneenfant de Dieu.

avec EDITH STEINMichel DupuisISBN 2 85 313 361 3[Prier 15 jours n° 46]128 pages - 11,50 €Michel Dupuis, né en 1954, marié,père de trois enfants, est philo-sophe, collaborateur scientifique à l’édi-tion française des œuvres d’Edith Stein.Chez Edith Stein, la pensée devient unevéritable prière, et la prière est toujoursprofondément chargée de réflexion. Onperçoit aussi l’intime unité de la foi etde la raison, de la spiritualité avec laphilosophie, sans qu’on puisse direlaquelle se met au service de l’autre.avec EDMOND ET MARIE MICHELETBenoît RivièreISBN 2 85 313 342 7[Prier 15 jours n° 35]128 pages - 11,50 €Edmond Michelet (1899-1970)fut plusieurs fois ministre dugénéral de Gaulle. Avec sonépouse Marie, ils ont élevésept enfants. Edmond connut la dépor-tation à Dachau comme résistant. Dans ce livre, un de leurs petit-fils nousfait entrer dans leur expérience spiri-tuelle fondée sur une charité vraimentuniverselle, un sens de l’engagementhumain et chrétien digne des saints, etune vie de prière très intense en tant quecouple. Benoît Rivière, né en 1954, estle onzième des 44 petits-enfantsd’Edmond et Marie Michelet. Il a étéordonné évêque en 2001.avec ELISABETH DE La TRINITÉJean RémyISBN 2 85 313 363 X[Prier 15 jours n° 44]128 pages - 11,50 €Jean Rémy est prêtre dudiocèse de Cambrai. Sadécouverte de la spiritualitéd’Elisabeth a profondémenttransformé sa vie. Elisabeth Catez

Prier 15 jours

Issues du Mouvement des Focolari,

les éditions NOUVELLE CITÉ s’adressent au grand public,

avec des ouvrages accessibles, solides et ouverts.

Comme la semaine dernière, nous vous proposons

une sélection de la collection "Prier 15 jours, avec..."

EDITIONS NOUVELLE CITE

Page 35: FRANCE · FRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°2998 - 11 novembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire “Tout m’amuse, Dieumais seul m’intéresse

(1880-1906) est connue sous le nomd’Elisabeth de La Trinité, entrée auCarmel en 1901. Ce livre présente lesdifférents aspects de la riche spiritualitétrinitaire de celle dont Jean-Paul II disaitle jour de sa béatification en 1984 : "Sonmessage se répand aujourd’hui d’unefaçon prophétique."

avec EMMANUEL D’ALZONFondateur des Assomptionnistes

Jean-Paul Périer-MuzetISBN 2 85 313 435 0[Prier 15 jours n° 75] 128pages - 11,50 €Le Père Emmanuel d’Alzon(1810-1880) a passé quasi-ment toute sa vie à Nîmes.Vicaire général de son

diocèse durant 40 ans, il a fondé deuxcongrégations, les Assomptionnistes etles Oblates de l’Assomption. C’est unmaître de vie spirituelle et un modèled’action apostolique. A l’école de saintAugustin, il introduit la prière dans lecadre d’une vie fraternelle, conduite enÉglise, aiguillonnée par les attentes deshommes: le désir du Royaume de Dieuà faire advenir en soi et autour de soi.

avec EMMANUEL MOUNIERJean-François PetitISBN 2 85 313 373 7[Prier 15 jours n° 51]128 pages - 11,50 €Né en 1966, Jean-FrançoisPetit est religieux assomp-tionniste.Le philosophe Emmanuel

Mounier (1905-1950) est à l’origine du"personnalisme", doctrine qu’il exposaet développa dans la revue Esprit (dont ilfut le fondateur en 1932). Il prôna lerespect de la personne humaine et pritparti contre le fascisme et le colonia-lisme. Ce livre peut servir d’initiationspirituelle succincte à son œuvre.

avec EUGÈNE DE MAZENODBernard DullierISBN 2 85 313 381 8[Prier 15 jours n° 53] 128 pages - 11,50 €Fondateur des Oblats de MarieImmaculée, évêque de Marseille

Eugène de Mazenod(1782-1861) connut uneenfance et une jeunessemouvementées (divorce de ses parents, exil de laProvence vers l’Italie…).Après avoir cherché àbriller dans les salons, il est

bouleversé par la Croix du Christ, lorsd’un office du Vendredi Saint. Il fait ladécouverte de Dieu Amour. Il a le soucides plus pauvres et beaucoup de créati-vité pour les aimer.

avec FRANÇOIS D’ASSISEThaddée MaturaISBN 2 85 313 390 7[Prier 15 jours n° 13]128 pages - 11,50 €François d’Assise (1182-1226) est plusconnu pour sa vie extraor-dinaire que pour ses textes.

Il a pourtant laissé un message écritpour les hommes de tous les temps. Cesont des textes simples, évangéliques etpoétiques, au contenu éternel : décou-verte de soi, du prochain et par-dessustout du mystère du Dieu Trinitaire,centre de toute vie chrétienne.

avec FRANÇOIS DE SALESClaude MorelISBN 2 85 313 406 7[Prier 15 jours n° 3]128 pages - 11,50 €Saint François de Sales(1567-1622) a marqué lavie de l’Église et de lasociété de son temps par

son zèle d’évêque, pasteur et prédica-teur. Grand directeur spirituel, "Docteurde l’amour de Dieu", il a développétoute une pédagogie pour nous faireprogresser dans la sainteté au quotidien,en nous aidant à contempler lesmerveilles de Dieu.

avec FRANÇOISET JACINTHE DE FATIMAJean-François deLouvencourtISBN 2 85 313 393 1[Prier 15 jours n° 56]128 pages - 11,50 €Les deux pastoureaux n’ont qu’unedizaine d’années, mais leur prière est siétonnamment sérieuse et attachantequ’elle nous séduit et nous émerveille.Le premier à être ainsi séduit, c’est lepape Jean-Paul II, qui est allé prier partrois fois sur leur tombe, lors de troisvoyages différents, et qui les a béatifiésle 13 mai 2000.

avec FRANCOIS LIBERMANNDeuxième fondateur des Spiritains

Arsène AubertISBN 2 85313 431 8[Prier 15 jours n° 73]128 pages - 11,50 €Pour Libermann (1802-1852), rien ne s’est passécomme prévu : "Je n’aijamais réalisé un plan que

j’ai rêvé" écrit-il à la fin de sa vie. Les diffi-cultés et les échecs ne lui ont pas manquéet, loin de le décourager, sont chaque foisde nouveaux motifs d’espérer.Le secret de son courage et de son dyna-misme, c’est sa disponibilité radicale àl’Esprit Saint, pas seulement dans saprière intime, mais dans toute son

action. Cette disponibilité lui donne unesagesse pratique en toute circonstance.

avec FRANCOIS XAVIERFrançois BécheauISBN 2 85313 422 9[Prier 15 jours n° 66]128 pages - 11,50 €Le Père François Bécheau, jésuite,a fait une partie de ses études enInde. Il est donc bien placé pourapprécier l’itinéraire de conversion deFrançois Xavier, l’un des premierscompagnons d’Ignace de Loyola.La disponibilité sans réserve au servicede Dieu et de l’Église, le détachementde toute affection déréglée, l’unionintime au Seigneur dans la prière, l’hu-milité, l’attention aux mouvements del’Esprit Saint en lui, la confiance indé-fectible en Dieu au milieu des dangers...telles sont quelques-unes des qualitésqui font de ce géant des missions unchrétien stimulant pour aujourd’hui.

avec GANDHIJoseph Pyronnet et Charles LeglandISBN 2 85 313 320 6[Prier 15 jours n° 26] 128 pages - 11,50 €Les deux auteurs, compagnonsde l’Arche de Lanza del Vastoet, pour le premier, prêtre dudiocèse de Grenoble, nousfont découvrir l’itinéraire spiri-tuel de l’apôtre, très évangé-lique, de la non-violence.

avec GEORGES BERNANOSBenoît LobetISBN 2 85 313 327 3[Prier 15 jours n° 32]128 pages - 11,50 €Le père Benoît Lobet nous initie àla prière de ce très grand écrivainchrétien à partir de son œuvre litté-raire. Les héros de Bernanos, confrontésau mal qui les dépasse et parfois lesfoudroie, sont aussi appelés à la sainteté.Voici ouvert le lieu du combat spirituel.

avec GUILLAUME-JOSEPH CHAMINADERoger BichelbergerISBN 2 85 313 371 0[Prier 15 jours n° 49]128 pages - 11,50 €Fondateur de la Famille marianisteEcrivain de talent, Roger Bichelberger faitpartie des Fraternités ou Communautéslaïques marianistes dont il a été respon-sable national cinq années durant.Guillaume-Joseph Chaminade (1761-1850), béatifié le 3 septembre 2000,fonda la Famille marianiste en réponse à la déchristianisation post-révolution-naire. Sa spiritualité est particulièrementadaptée aux laïcs d’aujourd’hui.

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 35

EDITIONS NOUVELLE CITE

Page 36: FRANCE · FRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°2998 - 11 novembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire “Tout m’amuse, Dieumais seul m’intéresse

EDITIONS NOUVELLE CITEavec HENRI CAFFAREL

Fondateur des Équipes Notre-DameJean AllemandISBN 2 85 313 407 5[Prier 15 jours n° 61]128 pages - 11,50 €Le père Henri Caffarel (1903-1996) est une grande figure spiri-tuelle du XXème siècle. Animateurdes semaines de Prière à

Troussures (près de Beauvais), il a sufaire découvrir à des milliers de couplesque le Christ fait quotidiennement routeavec eux, dans leur mariage. Il a mis enlumière cette sainteté laïque où la prièreen couple et en famille devient centrale.Il a fait découvrir à beaucoup l’oraison, laprière intérieure qui prépare à entrer tota-lement dans le dessein de Dieu et à tra-vailler à son règne au milieu du monde.

avec IGNACE DE LOYOLAFrançois BécheauISBN 2 85 313 360 5[Prier 15 jours n° 43]128 pages - 11,50 €Le père François Bécheau, Jésuite,a été formé, dès sa jeunesse, parla spiritualité de saint Ignace.

Ignace de Loyola (1491-1556), le fonda-teur des Jésuites, fut un grand mystiqueet un grand maître spirituel, ne serait-ceque par la fécondité de ses Exercices.

avec JEAN DE LA CROIXConstant TonnelierISBN 2 85 313 382 6[Prier 15 jours n° 4]128 pages - 11,50 €Jean de la Croix nous invite à nous dépouiller pour Dieude tout ce qui n’est pas Dieu,jusqu’à l’union de ressemblance avec le

Seigneur Jésus. L’auteur, très proche duCarmel, nous guide sur le chemin decette transformation.

avec JEAN TAULERAndré PinetISBN 2 85 313 234 X[Prier 15 jours n° 6]128 pages - 11,50 €Sur les pas d’un des repré-sentants les plus significatifs

et les plus modernes des mystiquesrhéno-flamands, une porte d’entrée dansson expérience de la prière.

avec JEAN XXIIICardinal Roger EtchegarayISBN 2 85 313 375 3[Prier 15 jours n° 50]128 pages - 11,50 €"Témoin de la miséricordede Dieu, il a vécu lesBéatitudes", dit le cardinalEtchegaray à propos du pape Jean XXIIIbéatifié le 3 septembre 2000. C’est luiqui a suscité le Concile Vatican II, révo-lution copernicienne qui a permis unretour de l’Église catholique vers sessources bibliques et évangéliques.

avec JEAN-BAPTISTE DE LA SALLEFondateur des Frères desÉcoles chrétiennesGilles BeaudetISBN 2 85 313 358 3[Prier 15 jours n° 41]128 pages - 11,50 €Gilles Beaudet, québécois,est Frère des Écoles chré-tiennes. Professeur de carrière, il a étémembre de la maîtrise du Centre Inter-national lasallien à Rome (1987-1991).Saint Jean-Baptiste de La Salle (1651-

1719) a réussi, dans une France saignéepar les famines et les guerres, à mettre surpied un système éducatif pour les jeunesgarçons issus des familles pauvres.

avec JEAN-ÉMILE ANIZANPhilippe BradelISBN 2 85 313 442 3[Prier 15 jours n° 77]128 pages - 11,50 €Fondateur des Fils de la CharitéDès sa jeunesse (2ème moitié duXIXème siècle), Jean-Émile Anizan entredans une relation personnelle avec Jésusqui développe rapidement en lui unedouble passion : "le mal de Dieu" et "lemal du ministère du peuple". L’amour deDieu est comme un feu source d’un autreamour : celui du peuple des pauvres , destravailleurs auquel il consacre toute savie. Pour communiquer à d’autres cettedouble passion, il fonde les "Fils de laCharité", congrégation consacrée àl’évangélisation du monde populaire.

avec JEANNE D’ARCDidier DastaracISBN 2 85 313 348 6[Prier 15 jours n° 37]128 pages - 11,50 €Ces pages veulent inviter à unerelecture attentive des principalessources (procès, témoignages) relatant ceque Jeanne exprime de sa relation avecDieu. Jeanne prie, agit et est sommée des’expliquer sur le lien qui l’unit à Dieu, sur lemessage qu’il lui adresse par l’intermédiairedes voix qui la visitent jusque dans sa prison.47 ans, marié et père de six enfants, DidierDastarac est né à Orléans, ville où Jeanne d’Arcest l’objet d’une fête autant religieuse que civile,le 8 mai. Comme laïc, il s’est formé théologi-quement à l’Institut catholique de Paris.

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Prier 15 jours❏ avec BERNADETTE ..........................ISBN 2 85 313 319 2 ..[n° 27] 11,50 €❏ avec CATHERINE DE SIENNE...........ISBN 2 85 313 302 8 ..[n° 20] 11,50 €❏ avec CHARLES PEGUY ....................ISBN 2 85 313 460 1 ..[n° 85] 11,50 €❏ avec CLAIRE D’ASSISE .....................ISBN 2 85 313 392 3 ..[n° 55] 11,50 €❏ avec COLUMBA MARMION ...........ISBN 2 85 313 453 9 ..[n° 83] 11,50 €❏ avec DANIEL BROTTIER ..................ISBN 2 85 313 449 0 ..[n° 81] 11,50 €❏ avec DOM HELDER CAMARA.........ISBN 2 85 313 430 X ..[n° 72] 11,50 €❏ avec DON BOSCO ..........................ISBN 2 85 313 369 9 ....[n° 7] 11,50 €❏ avec EDITH STEIN ...........................ISBN 2 85 313 361 3 ..[n° 46] 11,50 €❏ avec E. ET M. MICHELET..................ISBN 2 85 313 342 7 ..[n° 35] 11,50 €❏ avec ELISABETH DE La TRINITÉ.......ISBN 2 85 313 363 X ..[n° 44] 11,50 €❏ avec EMMANUEL D’ALZON ...........ISBN 2 85 313 435 0 ..[n° 75] 11,50 €❏ avec EMMANUEL MOUNIER ..........ISBN 2 85 313 373 7 ..[n° 51] 11,50 €❏ avec EUGÈNE DE MAZENOD .........ISBN 2 85 313 381 8 ..[n° 53] 11,50 €❏ avec FRANÇOIS D’ASSISE ...............ISBN 2 85 313 390 7 ..[n° 13] 11,50 €❏ avec FRANÇOIS DE SALES ..............ISBN 2 85 313 406 7 ....[n° 3] 11,50 €❏ avec F. ET J. DE FATIMA......................ISBN 2 85 313 393 1 ..[n° 56] 11,50 €❏ avec FRANCOIS LIBERMANN .........ISBN 2 85 313 431 8 ..[n° 73] 11,50 €❏ avec FRANCOIS XAVIER..................ISBN 2 85 313 422 9 ..[n° 66] 11,50 €❏ avec GANDHI .................................ISBN 2 85 313 320 6 ..[n° 26] 11,50 €❏ avec GEORGES BERNANOS............ISBN 2 85 313 327 3 ..[n° 32] 11,50 €❏ avec G.-JOSEPH CHAMINADE ..........ISBN 2 85 313 371 0 ..[n° 49] 11,50 €

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36 FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005

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Page 37: FRANCE · FRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°2998 - 11 novembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire “Tout m’amuse, Dieumais seul m’intéresse

L e nouveau film de Yoji Yamada secaractérise par une forme de raf-finement qui rappelle le cinéaste

japonais Mizoguchi («Conte des chry-santhèmes tardifs», «les amants cruci-fiés»). On retrouve à la fois une proxi-mité thématique (le poids des codessociaux et du système clanique, laposition de soumission des femmes...)et stylistique (de beaux plans fixes trèscomposés où le positionnement despersonnages illustre leur place dans lasociété). Ce film constitue un bel hom-mage à un cinéaste qui contribua àdonner ses lettres de noblesse au ciné-ma nippon.

A la fin de la période Edo, le Japons’ouvre peu à peu à l’Occident. Mu-nezo Katagiri est un samouraï debasse caste. Il est secrètement amou-

reux de sa servante, la belle et douceKie, mais il ne peut révéler son amourcar elle appartient à une caste infé-rieure. Trois ans plus tard, Kie s’estmariée. Lorsque Munezo apprendqu’elle est très malade, il vient lui rendre visite et découvre qu’elle estexploitée par sa belle-famille. A lasurprise de tous, il décide de l’em-mener avec lui .

Le dernier film du vétéran YojiYamada («The twilight samouraï»)s’inspire d’une nouvelle de Shuhei

Fujisawa. Si le héros est un samouraï,le cinéaste nippon a voulu nous don-ner une autre image de cette figurelégendaire, moins guerrière. Le récit,poignant et romanesque, exalte debeaux sentiments comme l’amour se-cret et le sens de l’honneur. La pein-ture de cette société très codée estd’une grande subtilité. La reconstitu-tion est soignée et certains plans sontd’une grande beauté. Yoji Yamadasigne une œuvre classique, dans lemeilleur sens du terme �La servante et le samouraï. Drame japonais (2005) deYoji Yamada, avec Masatoshi Nagase (Munezo Katagiri), TakatoMatsu (Kie), Hidetaka Yoshioka (Samon Shimada), YukiyoshiOzawa (Yaichiro Hazama), Tomoko Tabata (Shino) (2h12).Sortie le 9 novembre 2005.

Les chevaliers du cielUne solide amitié unit Antoine Marchelli etSébastien Vallois. Ils partagent une mêmepassion pour l’aviation, sont tous les deuxcapitaines de l’armée de l’air et ont été nommésofficiers émérites. Lors d’une manifestationaéronautique à laquelle ils participent, un Mirage2000 disparaît. Les deux amis partent à sarecherche. Ils finissent par le localiser audessous d’un Airbus. Malgré plusieurssommations, l’appareil refuse de se rendre. Lesdeux pilotes doivent renoncer à leur mission.Mais le Mirage se met soudain à tirer sur Vallois. Le nouveau film de Gérard Pirès («Taxi»)s’inspire d’une bande dessinée de Charlier etUderzo dont la série fut diffusée à la télévisiondans les années 60. La principale qualité de cefilm réside dans ses scènes d’action aériennesspectaculaires. Plusieurs prises de vue en réelont été effectuées à partir des bases d’Orange etde Djibouti. Le résultat est parfois d’une beautévertigineuse. Le récit est conventionnel, maistrès prenant. Attachez vos ceintures !

M.-L. R.

Film d’action français(2005) de GérardPirès, avec BenoîtMagimel (le capitaineAntoine Marchelli dit« Walk’N »), ClovisCornillac (le capitaineSébastien Vallois dit «Fahrenheit »),Géraldine Pailhas(1h42). Sortie le 9novembre 2005.

Rencontres àElizabethtownAprès un lourd échec professionnel, un jeunedesigner se rend au Kentucky pour préparerl’enterrement de son père.Cameron Crow signe une œuvre inégale,intéressante, mais pas complètement aboutie.Certaines scènes sont inutiles et maladroites,quand d’autres sonnent juste. Le road moviefinal est assez réussi et la bande originale d’unebelle diversité.

M.-L. R.

Comédie dramatiqueaméricaine (2005)de Cameron Crowe,avec Orlando Bloom(Drew Baylor),Kirsten Dunst (ClaireCoburn), SusanSarandon (HollieBaylor), Alec Baldwin(Phil De Voss),(2h03). Sortie le 02novembre 2005.

CINEMA

Free zoneRebecca, une jeune Américaine vivant depuis quelques mois àJérusalem, se remet très difficilement de la rupture avec sonfiancé. Elle convainc Hanna, une Israélienne, de l’emmener avecelle dans la free zone de Jordanie, où celle-ci doit récupérer uneimportante somme d’argent.On a connu Amos Gitai («Kadosh) plus inspiré. Le cinéaste

n’évite pas certaines maladresses : des fondus enchaînés fatigants, des scènes inutilement étirées,un récit parfois confus. Mais son nouvel opus nous réserve aussi quelques moments de grâce : lascène d’ouverture sur l’air d’une comptine, «Had Gadia», les trois héroïnes chantant ensemble, ouencore la dispute finale... Le trio d’actrices est superbe.

Marie-Lorraine ROUSSEL

Comédie dramatique (2005) de Amos Gitai, avec Natalie Portman (Rebecca , Hanna Laslo (Hanna), Hiam Abbas (Leila), Carmen Maura (MmeBreitberg), Makram Khoury (Samir), Aki Avni (Julio), Uri Klauzner (Moshe) (1h30). Sortie le 9 novembre 2005.

La sobriété de la mise en scène,

qui s’inscrit dans la lignée du

cinéma de Kenji Mizoguchi,

fait merveille.

Un classicisme élégantLA SERVANTE ET LE SAMOURAI

par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Les personnages sonttiraillés entre leurconscience et l’universcodé où ils évoluent(

FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 37

Page 38: FRANCE · FRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°2998 - 11 novembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire “Tout m’amuse, Dieumais seul m’intéresse

ParisParis✔ Exposition sur le Linceul de Tu-rin, au 76, rue des Saints Pères75007 Paris, jusqu'au 25 no-vembre. Visites libres : du 14 au18 novembre (9h à19h), du 21 au24 novembre (12h-14h et 16h30-19h). Visites guidées pour grou-pes scolaires, du 21 au 25 no-vembre, durée de la visite 55 mi-nutes, à 9h30, 11h, 14h, 15h30.Conférences pour adultes (CE,professeurs, parents, APS...) à18h15 : le 7 "Le Linceul est-il au-thentique ?", le 9 "La Passion se-lon le Linceul", le 22 "Le Linceulest-il authentique ?", le 24 "LeLinceul, signe du salut : de quoi leChrist est-il venu nous sauver ?".✔ A l'espace Georges Bernanos,Association "Les Amis de SaintLouis d'Antin", 4, rue du Havre,75009 Paris, ✆ 01.45.26.65.26,fax 01.45.26.65.25, "les 9èmes

entretiens avec les écrivains por-teurs d'espérance" sont prévus

les 18, 19 et 20 novembre, sur lethème "Aujourd'hui la Bible". La1ère journée : "La Bible, une lec-ture savante", avec Yves-MarieBlanchard (Institut Catholique deParis), René Girard (de l’Académiefrançaise)... La 2ème journée "Lire laBible avec les poètes et les philo-sophes", avec Dominique Millet-Gérard, le père Xavier Tilliettes.j., le pasteur Michel Leplay,Claude Vigée, Robert Masson...La 3ème journée "La Bible, une lec-ture croyante", avec Mgr Pierred’Ornellas (évêque auxiliaire deParis), Colette Kessler, Claire Pa-tier... Entrée libre (dans la limitedes places disponibles). Par-tic./frais : 10 € par jour. Site :www. espace-bernanos.com✔ A l'IPC, Facultés Libres de Phi-losophie et de Psychologie, 70,av. Denfert-Rochereau, 75014Paris, ✆ 01.43.35.38.50, fax 01.43.35.59.80, une présentation dulivre du père Léo J. Elders

"L'Ethique de saint Thomas" (pre-mier ouvrage des Presses Universi-taires de l'IPC, co-édité avec les édi-tions de l'Harmattan) est proposéele 17 novembre (18h). Et aussiune conférence de Rémi Brague(professeur d'université Paris I -Sorbonne, Munich) sur le thème "Laloi de Dieu, questions d'hier et dedemain", le 15 novembre (20h30).Courriel : [email protected] : www.ipc-asso.com✔ Les Semeurs d'Espérance orga-nisent une Nuit d'Adora-tion, "Le pouvoir à lalumière de l'Évangile !",le 25 novembre, avecavec Ernest-Antoine Seil-lière (président du conseil desurveillance de Wendel, socié-té d’investissement). Rendez-vous à 20h à la paroisse StSéverin, 75005 Paris, avec votresac de couchage et votre tapis desol. Entrée par le 3 rue desPrêtres. Programme : Enseigne-ment... messe animée... adorationguidée... relais devant Jésus...sacrement de réconciliation...petit déjeuner. Rens. ✆ 06.13.16.29.08, courriel : info@ se-meurs.org site : www.semeurs.org✔ Conférence organisée par leCercle du Vieux Colombier (3 rueBaron, 75017 Paris), le 23 no-vembre (20h30), à la Maison del’Europe, 35 rue des Francs-Bour-geois 75004 Paris, sur le thème"Tocqueville et la démocratieaujourd’hui". Le bicentenaire dela naissance d’Alexis de Toc-queville est l’occasion de s’inter-roger l’actualité de sa pensée.Cette dernière peut-elle nous

aider à faire face au défi majeurauquel sont confrontées les dé-mocraties contemporaines :Comment fonder un socle devaleurs communes dans unesociété pluraliste ? Courriel :alix@ vieuxcolombier.org Site :www.vieuxcolombier.org✔ A la galerie du Vert Galant, 52quai des Orfèvres, 75001 Paris,rétrospective, du 13 au 27 no-vembre, (10h-20h) de quaranteannées de peinture à travers

l'œuvre africaine du pein-tre Laurioz, ✆ 01.39.51.82.65. Site : http://lauriozgraf.free.fr✔ Une conférence-ren-contre de l'Office chré-tien des personnes han-dicapées aura lieu le 23novembre (20h30)

"Quand le handicap de monenfant touche mon cœur depère", par une table ronde "Pa-ternité et handicap", animée parOlivier Le Gendre, avec JeanVanier, (co-fondateur de l'Arche),Gilles Le Cardinal (membre del'Arche) et Michel Viénot (père d'unenfant autiste), à la Chapelle desSœurs de l'Assomption, 17 rue del'Assomption, 75016 Paris. Messeà 19h. Libre partic./frais. Rens. àl'O.C.H. ✆ 01. 53.69.44.30, site :www.och.frCalvadosCalvados✔ Un week-end pour les jeunesest prévu à Lisieux, les 19 et 20novembre par le "Service jeunes", ✆ / fax 02.31.48.55.09,courriel : [email protected]✔ Sr Marie Diane animera unweek-end Cithare (initiation etperfectionnement, technique dela cithare et ateliers divers), du26 (9h) au 27 novembre (16h30)au centre des religieuses domini-caines, 100, av de Vals, BP 610,Vals-près-le-Puy, 43008 Le Puy-en-Velay, ✆ 04.71.09.33.39,fax 04.71.04.05.97, (Sr MarieDiane). Frais pédagogiques 30 €.Hautes-PyrénéesHautes-Pyrénées✔ Un colloque aura lieu les 24 et25 novembre : Au cœur du mes-sage de Lourdes, l'étonnanteparole de Marie à Bernadette "Jesuis l'Immaculée Conception",Que veut-elle dire ? Que veut-ellenous dire ?, avec Mgr JacquesPerrier (évêque de Tarbes et Lourdes),les pères Guillaume de Menthière(du diocèse de Paris), Johann G.Roten (Marianiste, Dayton), AndréCabes (Communauté Notre-Dame del'Aurore, diocèse de Tarbes etLourdes)... Inscrip. Colloque 2005,1 avenue Mgr Théas, 65108Lourdes Cedex, ✆ 05.62.42.89.01, fax 05.62.42.89.51. Frais 25 €.

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Courriel : [email protected]✔ A l'occasion du cinquante-naire de l'église Notre-Dame desPauvres, 27 bd Galliéni, 92130Issy-les-Moulineaux, ✆ 01.40.93.05.34 : du 12 au 20 novembre,retraite aux flambeaux, concerts,conférences, exposition, visiteguidée et messe présidée parMgr Daucourt. Courriel : [email protected]✔ L'association Issoudun, unCœur pour le Monde, 4, rue del'Avenier, BP 18, 36107 IssoudunCedex, ✆ 02.54.03.19.16, fax 02.54.03.01.40, annonce leur pre-mier "Samedi d'Issoudun" de lasaison les 26 et 27 novembre"Face à nos peurs : le bien vieil-lir !", avec Mme San Juan Lucas.Rens. ✆ 02.54.03.33.83. (CentreInternational Jules Chevalier, 38, placedu Sacré-Cœur, à Issoudun).Loire-AtlantiqueLoire-Atlantique✔ Le docteur Xavier Mirabelviendra à la salle St-Marc, rue St-Charles (près de la maison desœuvres) 44100 Nantes, le 24novembre (20h30) dans le cadrede la Pastorale de la Santé pourune conférence-débat sur lethème "Maladie, fin de vie, deuil :comment accompagner la viesouffrante ?". Ouverte à tous et àtous les soignants, étudiants enmédecine et études para-médicales.Maine-et-LoireMaine-et-Loire✔ Un colloque scientifique, les1er et 2 décembre "La Séparationet les Eglises de l'Ouest", sous laprésidence du professeur EmilePoulat (directeur d'études à l'Ecoledes Hautes Etudes en Sciences so-ciales), est organisé par la Facultéde Théologie de l'Université Ca-tholique de l'Ouest, 1, placeAndré Leroy, BP 10808, 49008Angers Cedex 01, ✆ 02.41.81.66.22. Courriel : [email protected]èvreNièvre✔ A l'espace Bernadette, 34, rueSaint-Gildard, 58000 Nevers,✆ 03.86.71.99.50, dans la cadrede leur journée "La pause dulundi : un espace pour Dieu", uneprochaine rencontre est prévue le21 novembre "Du pain pour laroute". Un texte d'évangile nourri-ra notre méditation, nos échanges,notre prière. Egalement une retrai-te est proposée du 20 (19h) au 26novembre (9h) "Jésus a destiné l'é-vangile aux pauvres et les a décla-rés bienheureux", avec le père A.Durand, dominicain. Courriel :[email protected]✔ Au Foyer de Charité, 19, rueSacriquier, BP 105, 62240 Cour-set, ✆ 03.21.91.62.52, fax 03.21.

83.87.13, une retraite est prévuedu 21 au 27 novembre "Un Dieude miséricorde", par le pèreEtienne Ducornet.Saône-et-LoireSaône-et-Loire✔ Une retraite pour hommes estproposée du 25 (19h30) au 27novembre (16h) Avec le Christ,retrouver sa place de fils, de pèreou d'époux... "Adam, où es-tu ?"(Gn 3,9), par le père EdouardMarot. Rens. : Sanctuaires deParay-le-Monial, BP 104, 71603Paray-le-Monial Cedex, ✆ 03.85.81.62.22, courriel : [email protected]✔ Au foyer de Combs-la-Ville,10, rue Sommeville, 77380Combs-la-Ville, ✆ 01.60.60.20.62, fax 01.60.34.07.48 un week-end est proposé du 26 au 27novembre, "En toi Seigneur, notreespérance".VVarar✔ Roc-Estello - La Sainte Baume,retraite de fin d'année, selon lesenseignements reçus par LéandreLachance, du 27 au 31 dé-cembre, suivi du réveillon 1900(costume si possible). ✆ 04.42.04.50.09, courriel : [email protected]✔ Au centre Sophie Barat, 11 rueDavier, 89300 Joigny, ✆ 03.86.92.16.40, 1ère journée d'un par-cours de 7 rencontres, le 23novembre (19h30-21h), "Ap-prendre à prier sans se retirer dela vie quotidienne", avec Sr M.-Th. Deprecq. Site : http://centre.barat.free.fr✔ A la basilique de Vézelay,Presbytère, 89450 Vézelay,✆ 03. 86.33.39.53 (9h30-12h et14h45-16h45 sauf dimanches et lun-dis), une retraite est proposée les19 et 20 novembre "A l'écartavec Dieu" sur le thème de laLiberté. Enseignements : "Laliberté dans la Bible", "MauriceZundel, un regard sur la liberté","Charles de Foucauld, visage deliberté". Courriel :[email protected] Pour la VieUnion Pour la Vie✔ L'Union pour la Vie (31 rueRennequin, 75017 Paris, ✆/fax 01.47.66.21.91) organise son 10ème col-loque le 20 novembre (15h-19h30) dans la salle Rossini, 8rue de l'Annonciation, 75016 Pa-ris "Droit à la vie ou droit sur lavie", avec Don Marc Aillet, (vicai-re général du diocèse de Fréjus Toulon)et Tugdual Derville, (délégué géné-ral de l'Alliance pour les Droits de laVie) qui se situeront dans la per-spective du 10ème anniversaire del'encyclique Evangelium Vitae.Participation aux frais. Courriel :upvparis@ wanadoo.fr

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FRANCECatholique N°2998 11 NOVEMBRE 2005 39

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Tarif : la ligne de 35 lettres : 6 €. Domiciliation : 9 €. Communiqué dans lebloc-notes, forfait : 20 €

➥ Achète en Savoie (73) ou Haute-Savoie (74)appartement de 3 pièces ou petite maison, auxenvirons de 1500 mètres d'altitude. Tél. 03.80.50.11.81.

➥ Visitez le Musée du cloître [Musée municipald'Art et d'Histoire du Pays de Tulle - Site de l'Ab-baye Saint-Martin et Saint-Michel], place MgrBerteaud, 19000 Tulle, tél. 05.55.26.22.05. Soncloître du XIIIe siècle remarquable, sa salle capitu-laire exceptionnelle par l’équilibre de son architec-ture, son acoustique et l’harmonie de ses peinturesmurales. Le jardin médiéval est l'un des joyaux dusite. Courriel : [email protected] : [email protected]

➥ Entretien et réparation d'orgues sur toute laFrance, nombreuses références : Marc Hédelin.Tél. 01.39.55.33.29.

➥ Notre-Dame de Bonne Nouvelle (25, rue de laLune, 75002 Paris, tél. 01.42.33.65.74) organise savente pour l’Évangélisation les samedi 19 etdimanche 20 novembre (12h-19h) : vêtements demarque, brocante, livres, tombola, concert, etc…

➥ Recherche projet de nouvelle forme de vieconsacrée masculine, non liée au Renouveau cha-rismatique, tél. 06.88.26.87.96.

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1006 I 85771

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Page 40: FRANCE · FRANCE FRANCE CatholiqueFRANCE n°2998 - 11 novembre 2005 3,50 € Catholique ISSN 0015-9506 81ème année - Hebdomadaire “Tout m’amuse, Dieumais seul m’intéresse

‘histoire du Champagne GARDET débute à la fin duXIXème siècle. Charles GARDET (1870-1913) fut d’abordDirecteur d’une petite maison de Champagne de

MAREUIL-SUR-AY, aujourd’hui disparue.Il créa sa propre marque en 1895 et résida successivement à DIZYpuis EPERNAY.Son fils Georges (1895-1952) reprit la maison entre les deux guerreset transféra les celliers au cœur de la Montagnede REIMS, à CHIGNY-LES-ROSES, pourmieux assurer son développement.

Depuis, les dirigeants successifs ont perpétué l’œuvre entreprise en s’attachant àrespecter la philosophie d’une maison, plus que centenaire, fondée sur le respectde la tradition et le souci d’élaborer de grandes cuvées.

e vignoble familial lié à la maison GARDET s’étend sur près de 7hectares classés « Premiers crus ». Le reste de l ‘approvisionnement en raisins s’opère dans une trentaine

de crus situés, principalement, dans les prestigieux vignobles de laChampagne (la Montagne de REIMS, la Côte desBlancs et la Vallée de la Marne). Les vins de lamaison GARDET sont élaborés de façontraditionnelle, vieillissant pour une partie dansdes foudres centenaires avant d’aller reposer dansla fraîche intimité des caves voûtées. Ainsi, aprèsdes années de travail et de patience, les cuvées ontacquis leurs lettres de noblesse et leur cachet siparticulier : Arôme et Finesse, marques duChampagne GARDET.

Visites possibles sur rendez-vous.

Ventes des champagnes à la cave et expéditionsdans toute la France

DEMANDE D’INFORMATION A RETOURNER ACHAMPAGNE GARDET - 13, rue Georges Legros - 51500 CHIGNY-LES-ROSES

Tél : 03.26.03.42.03 – Fax : 03.26.03.43.95 - www.champagne-gardet.com – [email protected]

Nom / Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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