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démocratie et la participation citoyenne à partir des enquêtes auprès des ménages Enseignements des enquêtes 1-2-3 François Roubaud, Mireille Razafindrakoto Javier Herrera, Emmanuelle Lavallée, Mathias Kuepié, Xavier Oudin, Jean-Michel Wachsberger UMR 225 DIAL (IRD, Université Paris-Dauphine) Atelier de préparation du processus du MAEP MAECI, Sec. G al du Gouvernement, PNUD-OGC Djibouti, 26-27Janvier 2010 1

François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

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« Mesurer » la gouvernance, la démocratie et la participation citoyenne à partir des enquêtes auprès des ménages Enseignements des enquêtes 1-2-3. François Roubaud, Mireille Razafindrakoto Javier Herrera, Emmanuelle Lavallée , Mathias Kuepié , Xavier Oudin , Jean-Michel Wachsberger - PowerPoint PPT Presentation

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Page 1: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

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« Mesurer » la gouvernance, la démocratie et la participation citoyenne

à partir des enquêtes auprès des ménages

Enseignements des enquêtes 1-2-3

François Roubaud, Mireille Razafindrakoto Javier Herrera, Emmanuelle Lavallée, Mathias Kuepié,

Xavier Oudin, Jean-Michel Wachsberger

UMR 225 DIAL(IRD, Université Paris-Dauphine)

Atelier de préparation du processus du MAEPMAECI, Sec. Gal du Gouvernement, PNUD-OGC

Djibouti, 26-27Janvier 2010

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Plan de la présentation

Introduction: Pourquoi et comment mesurer?

I.- La mesure de la gouvernance  : que peut-on attendre des enquêtes auprès des ménages ?

II.- Méthodologie et mise en œuvre

III.- Les questionnaires IV.- Illustrations et discussions des résultats obtenus dans

différents pays

V.- L’enquête miroir

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« Mesurer » la gouvernance, la démocratie et la participation citoyenne à partir des enquêtes auprès des ménages

Introduction

Pourquoi et comment mesurer?

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Nécessité de mesurer On peut tout mesurer… Mais on mesure jamais parfaitement Mesurer ne signifie pas comprendre Nécessité de combiner différentes

approches Mesure statistique incontournable Mesure relative → comparaison dans le

temps ou dans l’espace

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Les types de mesure de la gouvernance à partir d’enquêtes

Opinions d’experts Enquêtes participatives Enquêtes auprès de certains groupes

Donnent des mesures tronquées, non représentatives et finalement trompeuses

Nécessité d’enquêtes représentatives auprès des ménages et des individus

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Les enquêtes ménages fournissent une partie des indicateurs (voir questionnaire MAEP)

Certaines questions relèvent davantage d’opinions d’experts (ex: séparation des pouvoirs,

grande corruption…) ou d’autres sources Pour les indicateurs relevant des

opinions ou du vécu de la population, les enquêtes représentatives auprès des ménages et des individus sont la seule méthode acceptable

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•« Mesurer » la gouvernance, la démocratie et la participation citoyenne à partir des enquêtes auprès des ménages

I.- La mesure de la gouvernance  : que peut-on attendre des enquêtes auprès des ménages ?

1. Qu’est-ce que les enquêtes ménages?2. Avantages des enquêtes statistiques auprès des ménages 3. Types d’enquêtes auprès des ménages 4. Les enquêtes 1-2-35. Mise en œuvre

Page 8: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

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1. Qu’est-ce que les enquêtes « ménages » ?

Enquête dont l’unité de base est le ménage (personnes partageant le même foyer)

≠ établissement p.ex. Données sur le ménage et sur les individus

qui le composent Enquête par sondage, représentative

(extrapolation des résultats)

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2. Avantages des enquêtes statistiques auprès des ménages

Avantages des enquêtes par sondage aléatoire (auprès des ménages) Transparence des procédures de mesureReprésentativitéQuantification Comparabilité des indicateurs dans le temps

Appui à la mise en place et au suivi des politiques Plus appropriées que les indicateurs internationaux agrégés

A la fois, informations objectives (comportements, expériences vécues) et subjectives (perception, satisfaction) Suivi et mise en relation de ces deux dimensions essentielles des phénomènes

Désagrégation Socio-économique Ces deux dimensions peuvent être combinées avec les caractéristiques socio-économiques traditionnelles des individus ou des ménages (revenu, emploi, sexe, âge, etc.). Possibilité de désagréger les informations par catégorie de population (genre, pauvreté, groupes ethniques, groupes discriminés, etc.

Désagrégation Spatiale Production d’indicateurs régionaux (pertinent pour piloter les processus de décentralisation, renforcer la démocratie locale

Comparabilité internationale

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3. Types d’enquêtes auprès des ménages

On peut distinguer trois types d’enquêtes auprès des ménages

Enquêtes ciblées

Enquêtes spécialisées

Enquêtes modulaires greffées

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Enquêtes ciblées

Seule une catégorie de la population est ciblée (exemple: pauvres, fonctionnaires…)

Les techniques d’enquêtes quantitatives sont cependant appliquées (sondage aléatoire, résultats quantifiés…)

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Enquêtes ciblées

Avantages Permet des

questions mieux ajustées

Eventuellement, plus grande précision des résultats

Inconvénients On ne peut resituer les informations dans

un contexte global ou comparer avec d’autres catégories

Difficulté de procéder à un sondage aléatoire (population mère, critères de choix…)

Risques d’oubli de ménages ciblés ou d’inclusion de ménages non ciblés >> qualité moindre

Coût élevé par rapport à la population étudiée

A priori, ne s’applique pas au MAEP, sauf si enquêtes particulières auprès des fonctionnaires ou autres catégories…

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Enquêtes spécialisées

L’enquête ne porte que sur un thème et répond à une commande précise (exemple: Afrobaromètre)

Elle est réalisée auprès d’un échantillon représentatif national selon les méthodes habituelles

Les questions visent un objectif précis

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Enquêtes spécialisées

Avantages Permet des questions

mieux ajustées et plus nombreuses

Plus grande précision des résultats dans le domaine considéré

Inconvénients Difficile de « croiser » les résultats

avec caractéristiques socio-économiques des individus

Coût élevé Difficile à appliquer régulièrement

Peut être une option pour le MAEP si le questionnaire est lourd et qu’aucune autre solution n’est envisageable

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Enquêtes modulaires

L’enquête consiste en des modules ajoutés à une enquête ménage déjà prévue (exemple: enquêtes 1-2-3)

L’échantillon est le même que celui de l’enquête ménage (adaptations possibles)

Les questions des modules visent un objectif précis

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Enquêtes modulaires

Avantages Permet de « croiser » les résultats avec

les caractéristiques socio-économiques des ménages

On peut prévoir des modules pour des sous-échantillons (fonctionnaires…)

Peut être intégré dans un dispositif régulier d’enquêtes ménages et répété régulièrement

Coût faible (si l’enquête ménages est financée par ailleurs)

Dispositif léger et flexible pour le suivi de la pauvreté et de la gouvernance

Inconvénients Nécessaire de

limiter le nombre de questions pour ne pas trop alourdir l’enquête ménages

Moins grande précision des résultats dans le domaine considéré

Si les conditions sont réunies, c’est la meilleure option pour le MAEP

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4. Les enquêtes 1-2-3

+ modules thématiques variables1. Module gouvernance2. Module démocratie

3. Module multiples dimensions de la pauvreté

Phase 1 . Caractéristiques socio-

démographiques . Emploi

Enquête auprès des ménages (échantillon de base, représentatif)

Phase 2 . Secteur informel

Enquête sur les unités de production informelles

Sous-échantillon

Phase 3 . Consommation

. Conditions de vie Enquête auprès des ménages

Sous-échantillon

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Les enquêtesModules sur la Gouvernance et la Democratie greffés sur les enquêtes officielles auprès des ménages conduites par les INSEnquête support (sondage stratifié à plusieurs degrés: ZD/ménage) pour les Modules (Individus):

En Afrique: Enquête 1-2-3 (Emploi, secteur informel, consommation et pauvreté)

- Madagascar 1995-2004, Capitale + zones urbaines (2000, 2001) et rurales (OR), entreprises (séries)

- Afrique de l’Ouest 2001/2003, dans 7 capitales UEMOA (Abidjan, Bamako, Cotonou, Dakar, Lomé, Ouagadougou and Niamey)

35 594 personnes enquêtées

En Amérique latine: Enquêtes standard Nationale auprès des ménages (ECH, Bolivie; SIE-ENEMDU, Equateur; ENAHO, Pérou). Inférence nationale et régionale au Pérou et en Equateur.

- Pérou 2002-, nationale (18 000 Ménages in 2002; enquêtes continues depuis 2003).

- Equateur 2004, nationale (20 000 Ménages)

- Bolivie 2004, nationale (1 700 Ménages).

-Colombie (6 000 Ménages, Capitale, 2ème trimestre 2005).

Près de 60 000 personnes enquêtées

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5. Mise en œuvre

Deux possibilités

ONG, secteur privé, centre de recherche

Institut National de la Statistique (DISED à Djibouti)

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Institut National de Statistique

Avantages Appropriation (les données d’enquêtes sont un bien public

national) Possède les outils nécessaires au tirage de l’échantillon

(recensement, images satellites…) Expérience dans les enquêtes, la logistique, le traitement des

données… L’INS est mieux à même d’intégrer ces enquêtes dans son

programme régulier d’enquête et de répéter les opérations avec la même méthodologie (« sustainability »)

La mise en place de ces enquêtes participe au mouvement d’amélioration des capacités et de la gouvernance

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Institut National de Statistique

Inconvénients Indépendance non

garantie Pas d’obligation de

respecter « le contrat » Défiance de la population

envers enquêteurs « officiels »

Politique de valorisation souvent déficiente

Remèdes Appliquer à l’INS les

principes de bonne gouvernance du programme

Campagne auprès du public avant enquête

Plan de valorisation et accords avec instituts de recherche

Si les conditions sont réunies, c’est la meilleure option pour le MAEP

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Institut National de Statistique

Légitimité: indépendance, transparence, service public

Capacité: ressources, outils… Restitution et valorisation Ouverture (mise à disposition des

informations, travail avec chercheurs, universitaires, services de l’Etat…)

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Caractéristiques des enquêtes en Afrique

% Afrique de l’Ouest Mada

Cotonou

Ouaga-dougou

Abidjan

Bamako

Niamey

Dakar Lomé Antana-narivo

Total

Nombre total d’unités primaires 464 713 2 483 993 368 2 041 129 1 330 8 521

Nombre d’unités primaires échantillon 125 125 125 125 125 125 125 108 983

Nombre initial de ménages échantillon 3 000 2 500 2 500 2 500 2 500 2 500 2 500 3 000 21 000

Nombre final de ménages échantillon 3 001 2 458 2 494 2 409 2 500 2 479 2 500 3 000 20 841

Nombre total d’individus G/D 6 328 2 023 4 794 4 482 6 431 6 829 1 840 2 807 35 534

Sources : Enquêtes 1-2-3 Surveys, Phase 1, Module Gouvernance, 2001/2003, INS, AFRISTAT, DIAL, calculs des auteurs.

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« Mesurer » la gouvernance à partir des enquêtes auprès des ménages

III.- Les questionnaires

Principes généraux1. Module gouvernance2. Module démocratie3. Module multiples dimensions de la pauvreté

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1. Principes généraux Connaissance du sujet avant de formuler les

questions (résultats de recherches qualitatives, focus groups…)

Questions en général fermées (modalités établies lors de la phase test)

Choix de la formulation et traduction en langue locale

Questionnaires denses et courtsFormation poussée des enquêteurs

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2. Types de questions Des questions subjectives (propres aux sondages d’opinions)

Exemples: appréciation du fonctionnement de la démocratie et de l’État, niveau d’adhésion aux politiques mises en œuvre, préférences partisanes, conception de l’ethnicité, sentiment d’exclusion ou de discrimination, système de valeurs et de représentation, etc.

Des données objectives sur les comportements et les pratiques sociales participation politique et sociale, pratiques religieuses accès aux services publics violence ou corruption, etc.

Les caractéristiques socio-économiques individuelles traditionnelles sexe, âge, scolarité, migrations, emploi, chômage, revenus, etc.

possibilités de désagréger les informations suivant les catégories de ménages ou d’individus

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Qualité et fiabilité des données Les différents aspects de la gouvernance ont la réputation

d’être difficiles à mesurer. Les modules « démocratie » et « gouvernance » interrogent

directement les individus sur leurs expériences et leurs perceptions de telles ou telles facettes de la gouvernance. Par exemple: – « Avez-vous été victime de la corruption au cours de l’année

passée? » « Si oui, dans quel service principalement ? Quel est le montant total que votre ménage dû payer pour la corruption au cours de l’année? »

– « Dans le pays, la démocratie fonctionne-t-elle bien? »– « La liberté d’expression, l’égalité devant la loi, la liberté politique

[..] sont-elles respectées dans le pays? » Malgré le caractère sensible de ces questions, les personnes

ne sont pas réticentes à y répondre.

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Taux de non-réponse à quelque questions des modules en Afrique

Cotonou

Ouaga

dougou

Abidjan

Bam

ako

Niam

ey

Dakar

Lomé

Antananarivo

Opinion sur le gouvernement 0 3.6 0.9 1.1 2.7 5.2 3.5 0.1 Opinion sur la démocratie 0 2.8 0.5 0.9 1.9 3.1 0.3 0.2 Niveau de revenu (continu) 40.2 54.3 40.9 43.3 51.6 56.3 37.2 47.3 Niveau de revenu (continu ou discret) 2.3 6.5 3.2 6.5 14.1 9.2 1.6 0.1

Sources : Enquêtes 1-2-3, Phase 1, module gouvernance et démocratie module, 2001/2003, INS, AFRISTAT, DIAL, calculs des auteurs.

Le taux de non-réponse aux questions sur la gouvernance et la démocratie est en général plus faible que celui obtenu sur les revenus.

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« Mesurer » la gouvernance à partir des enquêtes auprès des ménages

IV.- Illustrations et discussions des résultats obtenus dans différents pays A- Corruption et réforme de la fonction publique B- L’évaluation de la gouvernance locale au PérouC- La « voix des pauvres » (Madagascar)D- Les multiples dimensions de la pauvretéE- La crise en Côte d’IvoireF- Gouvernance, participation et pauvreté en Amérique Latine

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Corruption et salaires publics à Madagascar 1995-2004 (voir article de Razafindrakoto, Roubaud dans le Global Corruption Report 2003, TI)

Mesure de l’incidence de la corruption (mesure objective du phénomène : le pourcentage de la population de la capitale qui déclare avoir été victime de la corruption au cours de l’année écoulée (petite corruption)) De plus suivi dans le temps (depuis 2000 compréhension du phenomène. lien entre l’amélioration des salaires (pouvoir d’achat) des fonctionnaires et la forte chute de l’incidence de la corruption entre 1995 & 2001.

048

121620242832364044

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2004

en %

90

100

110

120

130

140

150

160

170

180

Bas

e 10

0=19

95

Incidence de la corruption Rémunération APU (salaire net) (échelle de droite)

Crise Politique

Politique active anti-corruption

Source: Enquêtes 1-2-3, 1995-2004, MADIO, DIAL/INSTAT, calculs des auteurs.

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Incidence et coût de la corruption en 2002/2003 et en 2004

En 2002/2003 En 2004

Total Revenus par tête Total Revenus par tête

1er quartile 4ème quartile

1er quartile

4ème quartile

Incidence (population totale) 16,3 11,9 20,1 8,4 6,0 10,3Sans contact avec l’administration 40,4 46,8 31,5 29,9 34,2 22,4Incidence (population touchée) 27,4 22,4 29,3 12,0 9,1 13,3

Montant (1 000 Fmg/an)

Montant moyen (ménages touchés) 381 219 682 300 77 484Montant médian (ménages touchés) 25 20 50 30 14 50% du revenu (ménages touchés) 3,3 7,8 3,1 1,2 1,8 1,2

Source : Enquête 1-2-3, modules qualitatifs, 2003 et 2004, INSTAT, nos propres calculs.

Suivi de la corruption (de 2002/2003 à 2004 à Madagascar)• Incidence (pourcentage de ménages victimes) a diminué• Montant total payé a diminué en termes réels• Les pauvres comme les riches ont bénéficié de cette amélioration

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Quelle catégorie de la population est la plus touchée par la corruption?

Sources: 1-2-3 Surveys, PARSTAT, National Statistical Institute, AFRISTAT, DIAL, 2001-2003, authors calculations.

Concernant l’incidence, le quartile le plus pauvre (en termes de revenus) est moins victime de la corruption

Mais en fait, les pauvres sont plus touchés Le montant annuel total payé par les ménages (victimes): 16% des revenus du quartile le plus pauvre de la population 1% des revenus du quartile le plus riche

Total Fonctionnaires Quartiles de revenu par tête 1er

quartile 2nd

quartile 3e quartile 4e quartile

Incidence (population totale) 8,2 14,1 5,2 6,6 9,7 11,4 Pas de contact avec service pub. 32,9 9,2 40,2 39,1 29,8 21,3 Incidence (Populat° en contact) 12,2 15,5 8,7 10,9 13,9 14,5 Montant annuel (1000FCFA/an) Moyenne (ménage victime corruption)

41,6 21,2 49,3 48,8 33,7 38,7

Médiane (ménages victimes) 5,0 5,0 10,0 5,0 5,0 5,0 % du revenu (ménages victimes) 2,2 0,6 15,8 6 ,0 2,6 0,9 % du revenu (tous les ménages) 0,5 0,2 2,6 1,1 0,5 0,3 Incidence (ménages victimes) 23,4 26,0 19,9 21,4 23,5 28,7

Incidence et coûts de la corruption à Niamey

Page 33: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

33

Incidence et déterminants de la petite corruption en Afrique de l’Ouest(voir article de Razafindrakoto, Roubaud dans le Global Corruption Report 2004, TI)

Résultats profil des groupes victimes de la corruption.

le niveau de revenu et statut dans la famille accroissent la probabilité d’être victime de corruption (Les plus riches et les chefs de ménage <-> solvabilité).

la jeunesse (le risque diminuant avec l’âge) ou le fait d’être étranger (c’est le cas à Abidjan) rendent plus vulnérables, toutes choses égales par ailleurs.

Contrairement aux idées reçues, ethnie ou religion ne jouent pas sur l’incidence de la corruption (à quelques exceptions près, elle ne constitue pas un moteur des pratiques discriminatoires)

les fonctionnaires semblent moins susceptibles d’être touchés par la corruption solidarité de corps? (effectivement moins victimes de la corruption, ou moins enclins à dénoncer la corruption).

Page 34: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

34

3c. Consensus sur la réforme des services publics en Afrique francophone.

La réforme du service public n’a jamais connu le succès. Les fonctionnaires sont considérés comme responsables (à cause de la défense des avantages acquis et des rentes de situation (absentéisme, corruption, etc.) ils sont censés constituer le principal obstacle aux réformes.

Cette sociologie d’une supposée résistance à la réforme ne tient pas. Il y a un réel consensus sur les mesures à prendre (systême de sanctions/incitations, décentralisation). Même les syndiqués ou ceux qui auraient le plus à perdre (les plus vieux, les moins qualifiés) sont d’accord. (ces résultats sont confirmés dans d’autres pays) permet de révéler et de construire les fameuses coalitions pro-réforme (RDM 2000).

Source : Razafindrakoto and Roubaud (2001), basé sur enquête-emploi 1995-2001, INSTAT/MADIO.

Madagascar Total Fonctionnaires

En faveur des mesures suivantes pour accroître l’efficacité du service public: Total Peu qualifiés,

+ de 45 ans Syndiqués

- Lier les salaires au mérite / performance 95,0% 92,5% 95,8% 81,9%

- Sanctionner les fonctionnaires défaillants 90,0% 83,0% 83,5% 73,4%

- Recruter des jeunes pour remplacer les fonctionnaires défaillants

88,4% 82,0% 87,6% 63,6%

Page 35: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

35

La « voix des pauvres » Pour la définition d'une politique efficace de lutte contre la pauvreté, la démarche consistant à recueillir les opinions des différents acteurs de la société, notamment celles des pauvres, et à les impliquer dans un processus participatif est aujourd'hui mise en avant

Objectif : chercher à savoir si la spécificité des caractéristiques objectives et des comportements des pauvres est associée à des attitudes, des opinions ou des valeurs qui les différencient du reste de la population.

Attention: le sens de causalité entre situation de pauvreté et système de valeurs est complexe.

Satisfaction citoyenne et voix des pauvresExemple de questions:- les services sociaux (santé, éducation) sont-ils des priorités pour les citoyens?- les citoyens sont-ils satisfaits?- les dimensions privilégiées: quantité ou qualité?- l’expérience vécue dans les services sociaux a-t-elle une importance?- la corruption joue-t-elle sur la satisfaction?

Page 36: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

36

Indices de satisfaction et de confiance dans l’administration à Madagascar

0

4

8

12

16

20

24

28

32

1998/99 2000 . Confiance1998/99

%

Urbains Fonctionnaires

Ruraux Industriels

Efficacité administration

0

10

20

30

40

50

60

J ustice Force del'ordre

Fisc Ministèrestechniques

Domaines Santé Education

UrbainsFonctionnairesRuraux

Indice de confiance

Page 37: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

37

Réforme de la fonction publique (Madagascar)

Jugement sans concession sur l ’efficacité de l ’administration (15% la jugent efficace ; 36% considèrent qu’elle est inefficace)

Paradoxalement ce sont les plus démunis qui se montrent les plus indulgents

Indices de satisfaction et de confiance dans l’administration suivant : Niveau d’études Niveau de revenu

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Efficacité Confiance

%

Primaire Collège Lycée Supérieur

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Efficacité Confiance

%

Q1 Q2 Q3 Q4

Sources : Enquête-emploi 1998, nos propres calculs.

Page 38: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

38

Pourquoi les démunis se montrent plus indulgents? Faible niveau d ’éducation inhibe sens critique ?

Ils sont plus sensibles à la fonction protectrice de l ’Etat, malgré ses défaillances

Indices de satisfaction et de confiance dans l’administration suivant : Niveau d’études Niveau de revenu

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Efficacité Confiance

%

Primaire Collège Lycée Supérieur

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Efficacité Confiance%

Q1 Q2 Q3 Q4

Sources : Enquête-emploi 1998, nos propres calculs.

Page 39: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

39

CONSTATS : Les pauvres sont plus attachés au rôle de l ’Etat pour les huit métropoles étudiés

Rôle de l’Etat suivant le niveau de revenu et le niveau scolaire

Total Fonctionnaires

Quartiles de revenus par tête

1er quartile

2ème quartile

3ème quartile

4ème quartile

Favorable à un régime d’économie administrée

50,1 46,6 54,7 51,3 47,6 46,9

L’Etat doit jouer un rôle majeur dans la sphère économique

36,6 34,7 38,8 38,0 35,9 33,7

Niveau d’études

Total Non scolarisé

Primaire Collège Lycée Supérieur

Favorable à un régime d’économie administrée

50,1 53,3 51,5 51,3 47,6 41,0

L’Etat doit jouer un rôle majeur dans la sphère économique

36,6 40,3 38,9 36,8 33,4 27,4

Sources : Enquêtes 1-2-3, module Gouvernance, 2001/2003, Instituts Nationaux de la Statistique, AFRISTAT, DIAL, nos propres calculs.

Page 40: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

40

CONSTATS : Les pauvres sont plus attachés au rôle de l ’Etat

Soutien à l’ “intervention de l’Etat” diminue avec le niveau de revenu à Antananarivo

Pourcentage de la population en faveur de l‘intervention de l’Etat suivant le niveau de revenu

Sources : Enquêtes 1-2-3, module Gouvernance, 2001/2003, INSTAT, DIAL, calculs des auteurs.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Etat doit jouer un rôle majeur dans la sphère économique Favorable à un régime d'économie administréeOptions économiques

%

1er quartile 2ème quartile 3ème quartile 4ème quartile

Les plus pauvres

Les plus riches

Page 41: François Roubaud, Mireille Razafindrakoto

41

Politique d ’éducation Les pauvres sont d ’autant plus attachés au rôle de

l ’éducation et plus attachés au principe de gratuité de l ’école

Pauvreté, éducation et politique scolaireen % Quartiles de revenu par tête

1er

quartile2ème

quartile3ème

quartile4ème

quartileTotal

Taux net de scolarisation 78,3 85,7 90,1 93,2 85,0Ne vont pas à l’école pourraisons financières*

45,3 35,5 36,2 0 39,3

Scolarisés dans des écolesprivées (primaires)

36,7 53,9 67,4 85,4 55,4

Principe de gratuité de l’écolepour tous - primaire 84,2 80,0 77,4 70,3 78,5 - secondaire 73,3 64,9 65,8 57,1 65,8 - universitaire 66,5 66,9 61,0 50,6 62,0Ecole privée, facteurd’inégalités

31,1 25,1 20,9 16,6 24,0

Garantie de l’emploi publicpour les diplômés

68,0 60,5 54,6 42,6 56,4

Source : Enquête emploi 1996, MADIO, nos propres calculs. * porte sur les 6-10 ans.

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0

10

20

30

40

50

60

1er quartile (pluspauvres)

2e quartile 3e quartile 4e quartile (plusriche)

en p

erce

ntag

e

En faveur du système de recouvrement des coûts pour les services de santéEn faveur du système de recouvrement des coûts pour les services d'éducation

Une illustration du « besoin d’Etat » des pauvres

Le système de recouvrement des coûts à Tana Soutien au système de recouvrement des coûts (éducation, santé)

diminue à mesure que le niveau de pauvreté augmente

Population en faveur du système de recouvrement des coûts dans les secteurs sociaux

Source : Enquête 1-2-3, modules qualitatifs, 2002/2003, INSTAT, DIAL , calculs des auteurs

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Quelques résultats pour comprendre la crise en Côte d'Ivoire(voir article de François Roubaud dans la Revue Afrique Contemporaine )

--> L’enquête 1-2-3 à Abidjan avant la crise (en 2002) apporte un éclairage intéressant. En comparaison avec les autres capitales, Abidjan n’apparaissait pas comme une ville au bord de l’implosion, du fait de la « montée des tensions » dans la population. Au contraire, les Abidjanais semblaient reprendre espoir et se montraient plutôt confiants dans la volonté des autorités à sortir de l’impasse. Le dérapage n’est donc pas le résultat de l’accumulation des frustrations populaires.

Démocracie et gouvernance: l’optimisme des Abidjanais Abidjan Cotonou Bamako Niamey Lomé# Démocratie fonctionne bien 57 % 71 % 58 % 48 % 25 % Le service public fonctionne bien 53 % 48 % 55 % 54 % 18 % Les autorités sont compétentes 66 % 63 % 61 % 63 % 31 % Politiques tiennent compte aspirations de la population 52 % 17 % 35 % 34 % 14 %

EVOLUTION* Democratie fonctionne mieux depuis 1990 +39 +21 +27 +23 -59 Le Service Public s’est amélioré depuis 2001 +10 -7 +11 +2 -61 La petite corruption s’est accrûe depuis 2001 -16 -49 -27 -45 -46 La grande corruption a augmenté depuis 2001 +7 -64 -26 -44 -41 Nombre de personnes enquêtées 5 200 6 300 4 770 6 600 570 Sources : Enquêtes 1-2-3 2001/02, PARSTAT. * : solde d’opinion.# : Les indicateurs pour Lomé sont basés sur un échantillon représentatif de chef de

ménage. Dans les autres capitales, l’enquête a été réalisée sur un échantillon d’adultes de 18 ans et plus.

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Quelques résultats pour comprendre la crise en Côte d'Ivoire

D’un autre côté signes d’une ligne de fracture ethno-religieuse dans opinion publique : entrée ethnique critère de polarisation de l’opinion publique. Les « gens du Nord » font montre d’une grande méfiance à l’égard des institutions et des autorités nationales.

Le spectre des prises de position respecte toujours le même ordre : Mandé du Nord (les plus critiques) et Krou (les plus favorables au pouvoir) aux extrêmes (Les étrangers (Burkinabè, Malien) au milieu des prises de position) Plus encore que sur le diagnostic de la situation au printemps 2002, c’est dans la perception de son évolution que les appréciations divergent (amélioration d’un côté, recul sur tous les fronts de l’autre).

Indices de satisfaction dans l’administration et la démocratie par groupe ethnique Niveau Evolution

Sources : Enquête 1-2-3 2001/02, PARSTAT. * : solde d’opinion.

0102030405060708090

Démocratiefonctionne bien

Respect desdroits del'homme

Administrationfonctionne bien

Autoritéscompétentes

%

Mandé du Nord Krou

-40-30-20-10

010203040506070

Démocratie1990/2000

Administration2001/2002

Services desécurité

2001/2002

Grandecorruption2001/2002

Mandé du Nord Krou

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Quelques résultats pour comprendre la crise en Côte d'Ivoire

Conditions de vie, corruption et violence Groupe ethnique Religion

Sources : Enquête 1-2-3 2001/02, PARSTAT. * : solde d’opinion

Paradoxe :Ivoiriens du Nord/ Ivoiriens du Sud- Pas de discrimination sur la situation objective (revenu, corruption, violence) - Polarisation forte sur les prises de position. Les Ivoiriens du Nord, et plus largement les « gens du Nord » sont aujourd’hui animés d’un réel ressentiment à l’encontre du pouvoir.Etrangers du Nord/ Ivoiriens (du Sud) : - Discrimination sur la situation objective (revenu, corruption, violence) - Polarisation moyenne sur les prises de position.

Pourquoi ? En résumé, les politiques ont fini par trouver un écho dans la population. (concept d’ “ivoirité” comme un instrument de division entre population Ivoirienne.

-60

-40

-20

0

20

40

Déclare vivrecorrectement

Déclare réussirà épargner

Victime decorruption

Victime deviolence

Niveau de vie2001/2002

%

Mandé du Nord Krou

-60

-40

-20

0

20

40

Déclare vivrecorrectement

Déclare réussirà épargner

Victime decorruption

Victime deviolence

Niveau de vie2001/2002

%

Musulman Chrétien

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« Mesurer » la gouvernance à partir des enquêtes auprès des ménages

V.- L’Enquête - miroir

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Dans quelle mesure peut-on se fier à l’opinion des experts?Une expérience basée sur des enquêtes en Afrique

francophone

Fortement critiquées initialement, les enquêtes-experts ont acquis aujourd’hui une certaine légitimité. Deux types d’arguments :

Corrélation des indicateurs issus de bases de données indépendantes les unes des autres montre qu’ils appréhendent bien un même phénomène.

Un nombre croissant d’études mettent en évidence l’impact significatif de ces indicateurs sur des phénomènes de la sphère réelle (croissance, l’investissement, les échanges internationaux, la pauvreté, etc.).

Cependant, rien n’assure qu’il y ait un lien entre ces indicateurs de perception et le niveau effectif de la corruption.

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L’Enquête - miroir

Pour compléter le dispositif d'enquêtes sur la Gouvernance et la Démocratie en Afrique de l'Ouest et à Madagascar,

réalisation d’une enquête complémentaire spécifiquement adressée aux spécialistes du Sud et du Nord (chercheurs, praticiens du développement, « décideurs », hauts fonctionnaires, hommes politiques, etc.)

Objectif de l’ « enquête-miroir » étant de confronter les réponses des individus enquêtés dans chaque pays à celles des spécialistes.

Questionnaire : une version simplifiée de celui qui a été réellement administrée sur le terrain.

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L’Enquête - miroir

Deux batteries de questions :

- la première série de questions : « Que pensez-vous qu’ils ont répondu ? »exemple : à la question D4. (Dans le pays, la démocratie fonctionne-t-elle bien ?), vous devez essayer d’estimer le % de ceux qui ont répondu « Oui »  à Tana;

- la seconde série de questions : « Quelle est votre opinion personnelle ? » Ex : question D4., votre opinion personnelle sur le fonctionnement de la démocratie à M/car.

Pour affiner l’analyse, caractéristiques socio-démographiques (sexe, âge, profession, nationalité, etc).

Objectifs Spécificité des points de vue de la population des pays / acteurs du développement ? Appréciation du niveau de connaissance des acteurs sur les réalités et les opinions de la population

pertinence indicateurs basés sur appréciations de panel d’experts ?

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Résultats de l’enquête-miroir 

Il existe une différence importante entre le niveau de corruption reporté par la population et la perception des experts.

010203040506070

Incidence of corruption

General population * (% of victims of corruption from HHhousehold surveys)Expert panel (mirror survey)(what they believe could be thepercentage of victims of corruption)

HH Survey

Mirror Survey

Cotono

u

Ouaga

Abidjan

Tana

Bamak

o

Niamey

Dakar

Lomé

Avera

ge

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Population who believes that making bribe is acceptable

General population * (% from Household (HH) survey)

Expert panel (what they think could be the % of population whobelieves that making a bribe is acceptable)

Mirror Survey

HH Survey

Sources: Enquêtes auprès des ménages (35,594 personnes interviewées; 4500 pour chaque pays en moyenne); Enquête miroir (246 personnes enquêtées; 30 experts pour chaque pays en moyenne). * A Madagascar, les resultats sont tirés de l’enquête de 2003. Calculs des auteurs.

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Résultats de l’enquête miroir

Cotonou Abidjan Dakar Bamako Lomé Niamey Mean Mirror ExpertSurveyOpinion

EVALUATIONAdministration fonctionne bien 46 53 61 53 20 54 48 35 33Confiance administration 42 58 64 57 34 54 51 38

INDICATEUR OBJECTIFIncidence de la corruption (%) 9 17 11 10 10 8 11 55

OPINIONNombre de fonctionnaires trop élevé 5 8 18 9 5 7 9 39 18Nombre de fonctionnaires pas assez élevé 73 60 59 66 82 70 69 37 32Salaires des fonctionnaires trop élevé 7 7 21 8 11 14 11 39 21Salaires des fonctionnaires trop faible 76 73 63 74 82 61 72 45 60

OPINIONS SUR LES REFORMESLier salaire au mérite 85 96 98 89 95 94 93 62 77Sanctionner ceux défaillants 84 83 93 84 70 82 83 59 84

En faveur Syst. recouvrement Santé 80 66 60 65 68 23 60 33 55 Syst. recouvrement Education 80 65 60 58 65 26 59 34 58

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Résultats de l’enquête miroirMirror Expert

Cotonou Abidjan Dakar Bamako Lomé Niamey Mean Survey Opinion

SYSTEME DE VALEURSFavorable Démocratie 95 94 91 76 91 71 86 83Liberté expression fondamentale 99 98 97 92 95 91 95 84 95

Importance travail 100 99 99 99 100 99 99 83Importance loisirs 85 77 81 79 84 65 79 50Importance politique 52 50 63 61 64 56 58 42

Jugement non paiement impôts = acceptable 3 3 2 4 5 2 3 36Jugement pot de vin 4 5 2 5 4 3 4 29Jugement adhérer nouv. Religion 7 10 14 9 19 5 11 37Jugement consulter marabout 12 14 38 24 12 51 25 60Jugement dépenses cérémonie 6 15 5 11 11 13 10 54

Fierté appartenance = pays 80 78 56* 68 75 83 64 64

* Pour le Sénégal, 3 modalités (pays/ethnie/confrérie, secte) au lieu de 2 comme dans tous mes autres pays (pays/ethnie)Sources : Enquêtes 1-2-3 2001/02, PARSTAT. Echantillon représentatif d’adultes de 18 ans et plus.Enquête-miroir 106 individus (dont 32% sur Abidjan, 17% Cotonou, 15% Dakar, 11% Ouagadougou, 10% Bamako)

A priori, l’origine (Nord/Sud) des personnes ayant répondu à l’enquête-miroir ne constitue pas un facteur discriminant les réponses Sens et ampleur des erreurs d’appréciation confirmés lorsque l’on confronte enquête-miroir et enquête PARSTAT par pays.

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les experts surestiment systématiquement le niveau de la corruption subie par les citoyens.

Dans l’ensemble, les experts ont une vision beaucoup plus négative de la réalité que la population.

Cette surestimation massive des niveaux réels de corruption constituerait un moindre mal si elle était uniforme. Mais fortes discordances concernant le classement relatif des pays (ex Burkina Faso ; Togo)

En fait, pas de corrélation entre les deux variables mesurant le taux de corruption (l’une estimée par les experts et l’autre issue des enquêtes auprès de la population)  (-0,19, ns).

En revanche, les résultats de l’enquête-miroir sont bien corrélés avec les indicateurs publiés dans les bases de données internationales (corrélation avec l’indicateur de « contrôle de la corruption », construit par Kaufmann, Kraay et Zoido-Lobaton (KKZ) pour 2002, -0,52)