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FRÈRES MARISTES EUROPE CENTRE-OUEST 1 2014 BULLETIN

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FRÈRESMARISTES

EUROPE CENTRE-OUEST

12014

BULLETIN

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REDACTIONFr. Jacques Scholte

Fr. Victor VermeerschMme Nellie Beelen

Mme Daphne van DongenSophiaweg 4

NL 6523 NJ Nijmegenwww.marists.eu

TRADUCTEURSMme Margaret Charrier

M. Philippe CharrierM. Jacques ChezeaudFr. Joseph De Meyer

Fr. Alois EngelFr. Charles Gay

Fr. Dietrich GleixnerFr- Augustin Hendlmeier

M Michael MurphyFr. Albert Thomé

INDEXEditorial 3

Lettre du Frère Brendan Geary 4

Carême: un moment de joie paisible ? 7

Frères Maristes, 100 ans en Allemagne 8

Frères Maristes, 100 ans en AllemagneRésumé de l'histoire 9

Service de volontaires à l'étranger 10

En formation pour l'ordination au diaconatpermanent 13

1967 Congrès mondial des anciens élèvesmaristes à Bruxelles 15

"Nos années ISMA" 16

In Memoriam: Frère Elie Ceulemans 17

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Le premier numéro de notre Bulletin en 2014 pa-raît en plein Carême. Comme dans les numérosprécédents du présent mandat, l’idée de lien ou

d’être relié revient dans le mot de la rédaction.Dans le numéro qui a suivi le Chapitre Provincial,vous pouviez lire qu’être relié était le thème que leChapitre nous a confié pour cette période.

Le Carême est un temps adéquat d’intériorisation,pour réfléchir au lien de chacun avec ses propresracines. Quelle est ma terre nourricière ?

Silence, méditation, réflexion et une vie sobre, misen avant durant le Carême, peuvent nous rendreplus conscients du lien plus profond possible entrenos actes et nos intentions. L’absence d’un tel lienpeut s’avérer pénible. Il manque quelque chose. Onse sent perdu.

Le lien dont question présente a aussi une dimen-sion religieuse. Sur base du lien religieux, nous for-mons communauté, nous nous rassemblons. Il four-nit notre identité communautaire.

Hormis que ce lien constitue un thème accentué encette période, il est aussi d’actualité dans notre so-ciété. Mieux : l’absence de lien est un thème. Cetteabsence se manifeste par le désir vécu par les per-sonnes d’être relié à soi-même. La question fré-quente : « Qui suis-je vraiment ? » exprime ce désir.

Le mot de la rédaction vous invite à ouvrir vospensées durant les moments de méditation silen-cieuse ou en d’autres temps de silence à cette ques-

tion : « Qui suis-je réellement ? » Cela peut être unthème vivifiant durant ce Carême.

Les confrères néerlandophones connaissent peut-être le livre de Herman Andriessen a.a. Le chemin dudésir (1992, Gooi en Sticht). Un ouvrage de plus devingt ans. Remarquez-vous le titre ? Il parle du dé-sir, non vers le désir. Sans doute le désir suit-il sapropre voie dans la vie de l’homme !

Ce livret facile à lire présente de brefs chapitres.L’un d’eux est intitulé : « Du désir de notre profon-deur ». Andriessen s’attache au mot « profondeur ».On peut y substituer celui d’intériorité et d’autresparlent de l’âme. Le mot « caché » surgit aussilorsqu’on veut maladroitement désigner un endroit« intérieur » où se trouverait l’âme. « Caché dansnotre cœur » dit-on aussi.

Quand nous voulons atteindre les racines de notreexistence et créer un lien avec ce qui nous motiveen profondeur, seul le silence ou le vide non comblésatisfait. Nous y soupçonnons le lien profond avecDieu, le porteur de vie.

Ce n’est pas un hasard si la maison transformée deLa Valla est dotée d’une cave de silence méditatif.C’est dans la profondeur que se trouve le lien véri-table avec l’âme de notre vie, personnellement etcomme communauté de Maristes.

Dans les récits de ce numéro du Bulletin, vous trou-vez des exemples de femmes et d’hommes qui, re-liés à leur être profond, ont pris le chemin de leurdésir.Cela impose silence !

Frère Jacques Scholte

Sur basedu lien religieux

nous formonscommunauté

EDITORIAL

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Chers frèreset amis maristes,

Comme vous le savez, la Confé-rence générale a eu lieu en septem-bre dernier à l’Hermitage enFrance. Elle s’est concentrée princi-palement sur l’internationalité ets’est également intéressée à ce quesera la vie mariste dans la mondia-lisation, sachant qu’à l’avenir, il yaura moins de frères et qu’il fau-dra trouver de nouvelles structu-res d’animation et de gouverne-ment. L’Institut continuera de trai-ter ces sujets au cours des années àvenir, particulièrement dans notrepréparation du XXIIème Chapitregénéral qui aura lieu en 2017.

La contemplationet notre vocation mariste

Dans les lettres que j’ai écrites lorsde la Conférence ainsi que dans les

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présentations que j’ai faites dansle cadre des visites des différentspays de la Province, vous voussouviendrez peut-être qu’un autrethème clé de la Conférence étaitcelui de la contemplation.

Il n’est pas toujours facile de par-ler de prière et de spiritualité, sur-tout pour des frères dont la for-mation a découragé toute sorte departage personnel s’agissant desentiments ou de prière. Le mot« spiritualité » ne fait partie denotre vocabulaire que depuis peu.Auparavant, l’on considérait quela vie spirituelle faisait partie de lavie privée d’un frère. La directionspirituelle, comme nous l’enten-dons maintenant, n’a commencé àse développer que dans les an-nées 1970. Elle ne fait pas partiede l’expérience de tous.

Chaque Supérieur général a parléet écrit à propos de l’importancede la prière personnelle et de laméditation. Pendant la Conféren-ce générale, Frère Emili a cité lesparoles suivantes du pape Fran-çois s’adressant au Chapitregénéral des Carmélites tenu enseptembre 2013 :

Il peut nous être facile de dire queles Frères Maristes ne sont pas des« contemplatifs ». Cependant,nous sommes tous appelés –frères et amis maristes pareille-ment – à trouver dans notre viedes moments consacrés au silenceainsi qu’à la prière contemplative.

Expériences de prière

Quand je repense à certaines demes premières expériences deprière en communauté en tant quefrère, le terme « silence » ne mevient pas aisément à l’esprit. Je mesouviens encore d’une expérienceoù la communauté s’était engagéeà prier une heure par semaine entant que communauté pendant lecarême. Nous avions convenu quetrente minutes de silence feraientpartie de l’heure de prière. Celavalut pour la première semaine.La deuxième semaine, le silencefut réduit à cinq minutes. La troi-sième semaine, le silence dura en-viron 90 secondes – et il n’y eutpas de quatrième semaine!

Frère Charles Howard a dit unjour que la différence entrel’Office bien récité et l’Office malrécité est de 90 secondes. J’endéduis qu’il faisait référence à une

SPIRITUALITECONTEMPLATION

PRIERE

Voici le c�ur de votre témoig-nage : la dimension « contem-plative » de l’ordre, � �trevécue, cultivée et transmise. Jevoudrais que chacun d’entrevous se pose la question : com-ment est ma vie contemplati-ve ? Combien de temps par jourest-ce que je consacre à la pri�reet à la contemplation ?

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décision consciente de ralentirafin de ménager des pauses pourle silence et la réflexion. Frère Be-nito a repris ceci quand il a men-tionné « une prière personnellefaible ainsi que le formalisme etla pauvreté de la prière en com-munauté » dans son allocutiond’ouverture au XXème Chapitregénéral.

Heureusement, c’est un bonheurpour moi de dire que ces com-mentaires ne reflètent pas monexpérience de la prière en com-munauté dans la Province aucours des quatre dernièresannées. Il existe un paisiblerythme de prière dans un bonnombre de communautés où l’onfait des efforts afin d’animer laprière en communauté de diver-ses façons. Certaines commu-nautés continuent d’avoir desmoments de silence partagés fai-sant partie de leur prière en com-munauté. Cependant, je crois quebien des frères ne se sentent tou-jours pas à l’aise avec les termes« méditation » et « contemplati-on ». Dans cette lettre mon sou-hait n’est pas de m’intéresser ausens spécifique de ces deux mots.Mon souci réside dans la pratiquede la prière personnelle ainsi quedans l’engagement à développerune attitude contemplative aulong de notre vie.

La seule réponse ultime…

Le pape François et l’archevêqueRowan Williams (ancien primatde l’église d’Angleterre et de lacommunion anglicane dans lemonde) ont tous les deux parlé etécrit à propos de la contemplati-on comme étant une réponsenécessaire à notre monde frag-menté et en perpétuel change-ment. Je veux répéter les parolesinspirantes de l’archevêque Willi-ams lorsqu’en octobre 2012, àRome, il s’est adressé au synodedes évêques sur l’évangélisation :

Ceci est une remarquable inter-vention qui a le courage d’affir-

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mer l’importance de la pratiquede la contemplation. Il existe denombreuses façons importantes etnécessaires de répondre aux be-soins de notre monde maisl’archevêque Williams exprimeclairement que la contemplationconstitue la seule réponse ultime.

Je suis très conscient des déclara-tions que je fais concernant la viede prière personnelle des frères.Beaucoup de frères, en particulierles frères les plus âgés, passent denombreuses heures à la chapelleet témoignent d’un amour deschoses de Dieu ainsi que d’undésir de mieux connaître Dieu parla prière et la présence. En mêmetemps, il existe un grand nombrede frères pour qui la prière per-sonnelle s’avère difficile et qui yrencontrent un sentiment d’in-satisfaction ou d’échec. Cela m’estsource d’inquiétude et je m’inter-roge sur la façon dont nous pou-vons soutenir les frères qui veu-lent prier mais ne savent pascomment croître dans cet espacede leur vie.

Nous sommes tous desdébutants

Je me suis senti gratifié et émuquand des frères ont eu la confi-ance de faire face à la question dela prière lors des moments departage qui font partie desprésentations que j’ai effectuéesdans certaines communautés. Je

crois que la première étape de lasagesse est d’être honnète surnotre expérience. Je me souviensque lorsque j’étais membre del’équipe de retraite à KinharvieHouse à Dumfries, nous avonsencouragé un atelier intitulé« prière pour débutants ».L’évêque Maurice Taylor, quinous rendait visite ce jour-là, a re-gardé le titre et a dit avec sincé-rité : « Je pense que nous pourri-ons tous tirer profit de cet ate-lier. » Lorsqu’il s’agit de la viespirituelle, nous sommes tous desdébutants.

Il me semble que parmi les fruitsde la prière, il y a la paix, la joie,la gratitude, la générosité, la mag-nanimité, l’humilité, l’empathie etla compassion envers les autres.Ce sont des valeurs profondé-ment mariales qui touchent auplus profond du cœur de Marcel-lin Champagnat qui, comme nousle savons, pouvait se recueilliraussi bien dans les rues de Parisque dans la chapelle de l’Hermi-tage. Le Père Champagnat étaitimprégné d’une attitude contem-plative face à la vie, une attitudequi recherchait des moments desilence et avait le désir ainsi quele talent nécessaire pour être at-tentif, conscient de ce qui se passeen soi, prêt à entendre commentDieu nous parle à travers nosexpériences et nos sentiments.

La curiosité

Dans des lettres précédentes,Frère Jacques et moi-même avonsparlé de la valeur de la curiosité.La capacité à être curieux et àvouloir remarquer ce qui se passeen moi et autour de moi peut êtreun atout dans la vie de priêre.Cette attitude de curiosité peutnous mener à être ouvert auxmouvements de l’esprit avec uneobservation dépourvue de criti-que. Je soupçonne que lorsquenous avons des moments de dis-traction, des pensées ou des senti-ments qui nous dérangent, il peutêtre facile d’essayer de les chasser

La contemplation est la seulerèponse ultime à adresser aumonde irréel et fou dans le-quel nos systèmes financiers,notre culture de la publicité etle chaos de nos émotions inex-plorées nous incitent à nousréfugier. Apprendre la prati-que de la contemplation, c’estapprendre à savoir ce dont ona besoin pour vivre sincère-ment, honnêtement et avecamour. C’est un sujet pro-fondément révolutionnaire

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de son esprit ou de se sentir mal àl’aise, gêné. Une attitude de curio-sité nous permet de les remarquerpuis de nous demander ce qu’ilspeuvent peut-être révéler surnous-mêmes – ainsi que sur l’étatde nos vies, spirituelle et autre.

Cette attitude est évidente dansl’une des prières d’introduction deSaint Ignace pour les exercices spi-rituels. Il y a bien des années, dansun foyer de retraite, j’ai trouvé latraduction suivante sur un mor-ceau de papier qui se trouvait àl’intérieur d’une bible :

Cette prière nous invite à écouter,ainsi qu’à capter tout ce qui pour-rait se passer en moi pendant montemps de prière. Un directeur spi-rituel expérimenté m’a dit unjour : « Si je ressens la paix pen-dant ma prière, il y a des chancesqu’elle soit celle de Dieu. Si je res-sens l’angoisse, il y a des chancesque Dieu soit en train de me direque ce n’est pas là qu’il veut que jesois. » Si nous réfléchissonshonnètement à notre expériencede prière, nous pouvons alors dis-cerner comment Dieu pourraitnous parler et ainsi lui permettrede nous mener en des lieux oùnous vivrons en accord avec nosvaleurs et le projet qu’il a pournous. Comme nous le voyonsdans la prière ci-dessus, le but dela prière est le plus grand service

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de Dieu et notre croissance dansl’Esprit.

Conclusion

Le Conseil provincial a prévu dansl’année qui vient la créationd’ateliers destinés à la Province etqui sont basés sur la prioritéqu’accorde le Chapitre provincialà promouvoir et à partager la spi-ritualité ainsi que sur le désirqu’ont les Supérieurs généraux àpromouvoir la contemplation etune attitude contemplative dans la

vie des maristes. J’espère que lecontenu de cette lettre pourra ai-der à créer un espace pour desconversations sur ce sujet d’unefaçon telle que les gens de notreProvince se sentiront encouragéset soutenus dans la croissance deleur vie spirituelle.

Je voudrais vous proposer quel-ques questions afin de vous aiderà réfléchir sur votre expérience dela prière. Partager vos pensées surces questions avec un frère, un di-recteur spirituel, un conseiller ouami qui est votre confident seraitune excellente façon de continuervos réflexions liées à cette lettre :

Frère Emili nous a proposé troisicônes de Marie dans sa circulaireIl nous a donné le nom de Marie. Lesicônes ont pour but de nous attirerplus profondément dans le mys-tère de Dieu par la contemplationet la prière. Peut-être pouvons-nous recourir à ces images afin defaire davantage attention à l’espritmarial situé au cœur de la vocati-on mariste que Marcellin Cham-pagnat nous a transmise.

FrèreBrendan Geary,

Provincial

Prière préparatoire (exercices spirituels 46)

Dirige, ô Seigneur, guide et influence tout ce qui se passe dans monespritEt dans mon cœur pendant ce moment de prière…Tout ce que je pense, tout ce à quoi j’aspire et tout ce que je crains ;Mes humeurs, mes sentiments et mes attitudes constamment enchangement,Mes souvenances, mes espoirs et mes désirsMes répugnances et mes résistances…Mon sentiment de dépression ou d’ennuiOu de joie ou de désespoir ;

Dirige et influence tout celaVers ton plus grand service

Et ma croissance dans l’Esprit.Amen(paraphrase par Paddy Meagher SJ)

�Quel rôle le silence joue-t-ildans votre vie?�Pouvez-vous vous rappelerune occasion o� vous aveztrouvé la contemplation / laméditation:

a) frustranteb) gratifiante?

�Quelles personnes vous ontle plus appris sur la contem-plation / la méditation ?

…et comment s’y sont-ellesprises ?

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Actuellement, les équipes defootball se préparent à unévénement important : la

coupe du monde. Dans l’espoirde remporter la victoire ou entout cas d’aller le plus loin possi-ble, elles s’exercent intensive-ment depuis bien longtemps.

Le temps du Carême nous estproposé comme un tempsd’exercice, d’entraînement inten-sif, de combat... non pas seule-ment pour gagner un match,mais pour tenir notre place devrais chrétiens, de baptisés, defils de Dieu véritables. Il est bienévident que nous devrions êtrede bons joueurs dans« l’équipe-Église » pendant toutel’année. Mais pendant quarantejours, le Carème est un cadeauqui nous est offert pour luttercontre ce qui, en nous, fait obsta-cle à la Vie, et qui empêched’entendre ce que Jésus a à nousdire. Il est donc un temps pourfaire la vérité sur notre proprevie, en nous détachant de ce quipeut nous emprisonner, et ainsiretrouver le chemin vers nous-mêmes, vers les autres et versDieu. C’est un temps de libérati-on intérieure notamment parrapport aux normes qui noussont imposées par la société.Si le Carème est un combat, unentraînement exigeant, il est aus-si source de joie intérieure carnous savons qu’au bout du che-min il y a la Résurrection. Com-me le montagnard sait déjà dès ledépart l’immense bonheur qu’ilconnaîtra une fois le sommet at-teint malgré la peine qu’il se don-ne, nous pressentons dès lemercredi des cendres la Joie ra-dieuse de Pâques promesse denotre propre résurrection.

car il nous rappelle notre proprepauvreté. D’une certaine façon ilnous remet à notre place.Il en est du partage comme de laprière, il n’est jamais à sens uni-que. La prière n’est pas monolo-gue mais dialogue ; le partagen’est pas que don, il est aussi ac-cueil et source de joie. Nous al-lons donc à la rencontre de nosfrères en toute humilité, à l’exem-ple de Jésus le soir du Jeudi Saint.

� Un troisième rendez-vous, à nepas manquer, c’est le rendez-vousavec nous-mêmes à travers lejeûne qui nous permet de jouird’une plus grande liberté par rap-port à tout ce que « le monde »propose de futile, de passager, demortifère..., pour nous conduire àvivre de l’essentiel puisque noussommes appelés à la Vie. Cette li-berté nous rend disponibles àDieu et nous révèle un peu mieuxqui nous sommes : des hommes etdes femmes en chemin de libérati-on.

C’est Dieu Père que nous allonsrencontrer dans la prière, cela doitnous réjouir.C’est un Christ Frère que nous al-lons rencontrer dans le partage,cela doit nous réjouir.C’est un Christ Sauveur que nousallons rencontrer dans notre vie,cela doit encore nous réjouir.

Bon et joyeux Carème, avec lesourire et la grâce de Dieu.

Frère.MauriceGodenir

Au cours de ce temps de grâce,nous sommes invités de manièreparticulière à la rencontre avecDieu dans la prière, dans nosfrères et en nous-mêmes.

� Nous avons un premier ren-dez-vous avec Dieu notre Père.Faut-il pour autant multiplier lesmoments de prières, « les exerci-ces » ? Non ! Il s’agit d’entrerdans une authentique relationavec Dieu et cela dans le secret,précise Jésus. « Mais toi, quand tupries, retire-toi dans ta pièce laplus retirée, ferme la porte, et prieton Père qui est présent dans lesecret ; ton Père qui voit dans lesecret te le rendra. » (Mt 6,6)Ce n’est pas au nombre de lettreséchangées, de coups de téléphonedonnés ou d’heures passées en-semble que la qualité d’une relati-on peut se mesurer mais biendans l’intensité de la communionen cœur à cœur. Il en va de mêmepour notre relation à Dieu qui dità chacun de nous aujourd’hui « Jevoudrais te rencontrer, tu es monenfant. »

� Un deuxième rendez-vous quinous attend, c’est celui avec nosfrères et spécialement avec nosfrères les plus pauvres. Le Carê-me est un temps de partage à tousles niveaux. Ici aussi, il ne s’agitpas de multiplier nos rencontres,nos dons, nos actes de bienfaisan-ce... Il s’agit d’ouvrir notre cœur,et encore une fois dans le secret.Mais qui dit partage dit échange.A travers le visage du pauvre,c’est le visage du Christ souffrantsur la croix que nous pouvonscontempler et dans ce sens, nouspouvons dire que si nous appor-tons quelque chose au pauvre, luien contre partie nous évangélise

CAREME :UN MOMENTDE JOIE PAISIBLE ?

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Frère Brendan Geary, Provincial, retraçait brièvement l’historique de lacréation de l’institution de Recklinghausen et marquait le lien avecl’actuelle Province européenne des Maristes. Il dit sa joie et son espéran-ce pour les trois traits visiblement présents dans l’école d’aujourd’hui :internationalité, une image personnelle, un lien avec le diocèse de

Münster. Il souhaita au corps enseignant, aux parents et aux élèves debelles années à venir.

M. Wolfgang Pantförder, bourgmestre de Recklinghausen, prononçaitdes paroles de fête et tenait un plaidoyer vivant pour tout ce que cettebelle et vivante cité peut offrir, entre autres une excellente école mariste.

Au nom des parents, un arbre est offert pour exprimer que l’école est vi-vante et le sera encore longtemps.

Le Père Christian Tauchner s.v.d. rappelait dans son panégyrique le“Gute Christen und gute Bürger – in einem verrückten Kontext”.

La rencontre jubilaire se clôturait par un agréable buffet.

Au nom de la rédaction du Bulletin, je félicite frères, professeurs, parentset élèves à l’occasion de beau jubilé.

Frère Jacques Scholte

FRERES MARISTES100 ANS EN ALLEMAGNE

JUBILEA RECKLINGHAUSEN

BULLETIN 2014 Numéro 1 page 8

3 février 2014. Durant l’Eucha-ristie festive en l’église St-Paulavec présence de tous les

élèves de l’école, l’évèque auxili-aire Mgr. Dieter Geerlings prési-dait et prononçait l’homélie. Ilrappelait que les nombres rondss’accordaient bien avec les jubilés.Ainsi pour la présence centenairedes frères à Recklinghausen.Dans la vie des gens, les nombresjouent souvent un rôle. Pour ex-primer l’heure, il nous faut desnombres. Les résultats sportifss’expriment en chiffres. Notresanté se mesure en nombres. Lavaleur pécuniaire des objets aussi.Les nombres nous montrent unétat des lieux. Ils nous disent siune chose est gérable et autorisentla comparaison. Les nombres fontaussi la différence entre guerre etpaix. Ou rendent jaloux.Ainsi le nombre (l’année) 1914, lejour où voici 100 ans, les FrèresMaristes arrivèrent à Reckling-hausen. Pour beaucoup, cetteannée a une autre signification.Sûrement pas un souvenir de fêteou de paix. 1914 rappelle untemps où la paix a été bafouée. Untemps abominable.La venue des Maristes montrequ’un jour, par Marcellin, un au-tre message a été porté à l’histoire.Il lui importait une existence hu-mainement digne pour tous, sur-tout pour les jeunes. Pour Marcel-lin, il importait de croire à la grai-ne de vérité contenue dans les pa-roles de Jésus : « Là où deux outrois sont réunis en mon nom, jesuis au milieu d’eux. »Il a été touché par l’homme com-me image de Dieu, comme décritdans la Genèse. C’est là qu’ildécouvrait Dieu dans chaquehomme, chaque jeune.Cette inspiration de Marcellin esttoujours présente dans l’école deRecklinghausen. Pour l’équipe di-rigeante actuelle, il importe d’êtredans les pas de Marcellin : pouréduquer un enfant, il faut l’aimer.

Après la célébration, un verre defête réjouit chacun, suivi des allo-cutions de circonstance.

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Les débuts de la Provinced’Allemagne sont à chercheren Belgique, à Arlon plus

précisément. Le « Kulturkampf »qui opposa à l’époque l’état alle-mand à l’Eglise catholique eut desconséquences très négatives. Ilétait notamment interdit auxcongrégations d’ouvrir une mai-son en Allemagne. On dirigeadonc, dès 1888, les jeunes aspi-rants venus de toute l’Allemagnevers le noviciat d’Arlon. Après

leurs années de formation, ungrand nombre de ces frères alle-mands choisit de partir dans unpays de mission comme le Brésil,l’Afrique du Sud ou encore Sa-moa. La première fondation enAllemagne eut lieu à Reckling-hausen, le 2 février 1914, par leFrère Raymund Koop. Cela s’estpassé via un détour par l’île Sa-moa où le gouverneur local, le DrSolf, connaissait bien les frères et illes appréciait hautement. Il ap-puya la création d’une maisonde formation pour de jeunesmissionnaires, en Allemagne.Après le déclenchement de la 1ère

guerre mondiale, les frères et no-vices allemands durent quitterla Belgique. De nombreux frères(160) furent enrôlés dans l’ar-mée allemande et 45 frères mou-rurent à la guerre. Lors de leursdémarches pour trouver unlogement pour les novices etles frères, les Frères Ar-mand-Leo Dorvaux et Josef-Verius Porta, les vrais « fon-dateurs » de la Province, ar-rivèrent finalement au châ-teau de la baronne Philome-na von Hornstein, à Furth,près de Landshut. Ellen’accepta pas seulementd’héberger les frères maiselle leur céda en outre labrasserie ainsi qu’une partiedes terres agricoles situées

près du château. Les frères se char-gèrent de transformer l’immenseparc en verger et jardin potager.Dès 1919, la branche allemandedes Frères Maristes des Ecoles, de-venue district en 1920, connut ungrand développement. Les écoles,les internats et les orphelinats de-vinrent bien vite le nouveauchamp d’apostolat des frères.Comme le nombre de frères necessait de croître, il fallait bien as-surer une base matérielle solide

aux frères. On poussa doncl’exploitation de la brasserie et desterres agricoles et la productiond’arquebuse et de biphosphate.Avec l’arrivée au pouvoir du régi-me Nazi, en 1933, une nouvellepériode difficile s’annonça. Lesmenaces du nouveau gouverne-ment envers l’Eglise allaient deve-nir de plus en plus vives etfinalement, en 1936, une nouvelleloi ordonna la fermeture de tous

les établissements, en Bavièred’abord et puis aussi à Remagen(entre Bonn et Coblence) et à Reck-linghausen. Quelque 150 frèresperdirent ainsi leur emploi et du-rent se mettre à la recherche d’unnouveau champ d’apostolat en de-hors de l’Allemagne. Quelquesannées auparavant, les frères avai-ent déjà ouvert une maison au Da-nemark. Cette nouvelle situationentraîna l’ouverture de nouvellesimplantations aux Pays-Bas, en

Pologne, en Suisse et surtout auLichtenstein. Quelques frères par-tirent pour l’Italie et y travail-lèrent au juvénat international deGrugliasco et au noviciat de SanMauro. Les fondations en Hongriene connurent pas le succès espéréet cela pour des raisons politiques.Les quatre internats ouverts enAutriche durent être fermés, aprèsl’annexion de l’Autriche par lesNazis. Un nouveau champ d’a-

postolat s’ouvrit ainsi en Améri-que du Sud, à savoir l’Uruguay.A partir de 1937 de nombreuxfrères partirent vers ce pays,pour y ouvrir des écoles.Avec le déclenchement de la 2e

guerre mondiale, la situation dudistrict allemand devint de plusen plus critique. De nombreuxfrères furent enrôlés dans l’ar-mée et beaucoup perdirent la

vie. Il ne restait plus quedeux maisons en Allemag-ne, Furth et Recklinghau-sen. Ces deux maisonsfurent réquisitionnées parles autorités pour différentsusages (Hitlerjugend, hôpitalmilitaire, réfugiés). Furthfut à plusieurs reprises vi-sité par la Gestapo. 52 frèressont morts à la guerre etbeaucoup d’autres ont quit-té la congrégation, à la fin dela guerre. En 1938, il y avait235 frères dans la Province,

LES FRERES MARISTES100 ANS EN ALLEMAGNE

Résumé de l'histoire de la Province allemande

Furth-villa 1920

BULLETIN 2014 Numéro 1 page 9

Recklinghausen St-Joseph

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il n’en resta plus que 87, à la fin dela guerre ; 34 travaillaient en Uru-guay. Un frère est mort au campde concentration de Dachau.Un nouveau départ s’avéra néces-saire, en 1945. Les maisons de Va-duz (Lichtenstein) et de St Gin-golph ont pu continuer leurs acti-vités mais celle au Danemarkavait été fermée. Le travail repritassez rapidement à Cham, à Min-delheim et à Recklinghausen etcela dès que les bâtiments réquisi-tionnés furent remis à la dispositi-on des frères. (Mindelheim, p.ex.,avait été transformé en hôpitalmilitaire.)En 1946, le district d’Allemagnefut élevé au rang de Province. Cefut là un signal encourageant de laMaison Mère pour stimuler unnouvel essor. Parmi les étapes dece nouvel essor, nous avons laconstruction d’une maison pourétudiants à Munich, d’une nou-velle église et d’une maison pourles frères, à Furth et la constructi-on de l’école de Recklinghausen.Il y eut surtout, en 1961, la con-struction du collège de Mindel-heim avec plusieurs agrandis-sements, au courant des annéessuivantes. Une nouvelle école futinaugurée à Cham en 1966 et àFurth en 1995. En 1967, il y avaitquelque 187 frères. Les internatset les écoles étaient florissants.Mais la crise se manifesta égale-ment, en Allemagne, dès la fin desannées 60. Beaucoup de frères

quittèrent la congrégation et lesnouvelles vocations étaient rares.Le nombre de frères encore actifsdans l’enseignement diminuad’année en année. Il devint évi-dent que les frères n’étaient plusen mesure de diriger et d’admi-nisistrer seuls les écoles et inter-nats, à cause du manque en per-sonnel (frères) et de ressourcesmatérielles propres. Les écoles fu-rent donc remises entre les mainsdes diocèses respectifs. Les quatreécoles maristes existant encoreaujourd’hui, Mindelheim, Cham,Furth et Recklinghausen furentcédées respectivement aux diocè-ses d’Augsburg, Regensburg etMunster. Les frères avaient quittéleur école du Lichtenstein en 1991.Les frères ont à coeur, ces derniè-res années, de maintenir l’espritmariste dans ces écoles, en stimu-lant notamment cet « esprit maris-te » parmi les professeurs. Il s’agitaussi avant tout de maintenir,dans ces écoles, les caractéristi-ques de cette éducation maristequi connut tant de succès, dans lepassé. La présence des Frères Ma-ristes en Allemagne peut êtrecomparée à une histoire à succèset cette histoire-là nous ne pou-vons pas l’oublier. Le travail desfrères, aujourd’hui, doit pouvoirs’épanouir dorénavant sous d’au-tres formes, mais toujours au ser-vice de l’Eglise et de la société. Les34 frères (2013) font partie, depuisl’an 2000, de la Province d’Europe

Centre-Ouest, avec la Belgique,l’Irlande, la Grande- Bretagne etles Pays-Bas. La maison provincia-le se trouve à Nimègue (P-B).En guise de conclusion à ce résumésuccinct de l’histoire des FrèresMaristes, en Allemagne, il fautmentionner l’apport des frères al-lemands partis en mission, dansplusieurs pays du monde, commele Brésil, l’Uruguay, l’Afrique duSud, la Chine, l’Océanie et depuis1985, le Kenya. On peut au-jourd’hui encore y déceler des tra-ces de leur passage. Les frères alle-mands ont marqué de leur em-preinte l’histoire de l’Institut,même si de nombreux frères l’ig-norent. Le centenaire de la Provin-ce d’Allemagne nous offre l’occa-sion, par excellence, pour leur ren-dre hommage.Les festivités débutèrent le 3 fé-vrier à Recklinghausen, car c’est làque débuta vraiment l’histoire desFrères Maristes d’Allemagne, le 2février 1914. Après les nombreusesannées passées à Arlon, Reckling-hausen fut la première maison oc-cupée par les frères en Allemagne.D’autres festivités sont prévues àFurth, au courant de l’année. Unebrochure commémorative sera pu-bliée à cette occasion particulière.

FrèreAugustin

Hendlmeier

SERVICE DE VOLONTAIRES A L'ETRANGER

«Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues ! » C’est ce qu’affirmait Marcellin Champagnat. Ces pa-roles étaient souvent citées quand il s’agissait de notre travail missionnaire dans l’une ou l’autre partie dumonde. Ces paroles s’adressaient en premier lieu aux frères qui avaient choisi ou étaient forcés par les cir-

constances politiques de s’expatrier vers des pays lointains et pour y perpétuer le rêve de Marcellin.Je suis heureux de voir que nous pouvons lire ces paroles, aujourd’hui, d’une nouvelle manière. Depuisl’année passée, des jeunes adultes ont la possibilité, grâce au projet Cmi*, d’aller vivre le rêve de Marcellin,« dans tous les diocèses du monde ». Jasmin Nimar, Laura Sattelmair (anciennes élèves du Maristenkolleg deMindelheim), Hannah Mair (fille d’un professeur du même collège), Anna Hastreiter de la région de Cham etBram De Backer de Belgique ont osé se lancer en tant que volontaire dans cette aventure et partir pour un payslointain. Ils nous ont résumé leurs impressions. Leurs messages sont très encourageants et nousrévèlent, comment des jeunes de nos jours peuvent s’enthousiasmer pour le rêve de Marcellin etaller aider des enfants et des jeunes à vivre leur vie.

Frère Michael Schmalzl*Collaboration missionnaire internationale

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Bram De Backer au Cambodge

Nous vivons dans un monde relativement troubléet agité (en allait-il autrement avant ?), dans le-quel beaucoup n’arrivent pas à regarder l’autre

dans les yeux, voire dire une parole compréhensive.Au Cambodge aussi la situation – sur le plan politi-que – est très tendue. Tu peux perdre courage,l’espoir peut s’envoler, … mais il reste alors cet extra-ordinaire sursaut inspiré et l’inimitable courage desenfants et des jeunes qui, malgré les nombreuses limi-tations physiques et mentales que la vie leur a im-posées, réussissent à donner le meilleur d’eux-mêmes et, je l’espère, de leur futur. Ils ne réalisentprobablement pas, je pense, mais à partir de leur ma-nière d’être unique, ils m’aident à donner le meilleurde moi-même et du futur. Cela te tombe dessus, gra-tuitement : un sourire désarmant, un enfant handi-capé aidant un autre, un câlin inattendu. J’ai eu lachance d’habiter à Takhmao et de travailler chez lesfrères australiens qui ont créé de toutes pièces uneécole primaire pour enfants handicapés. Entre-temps, il y a aussi deux fermes et une pédagogie pourenfants (tous moins valides) fréquentant l’école se-condaire locale. Honnêtement, j’avoue qu’il se réaliseici des rêves, surtout celui de Marcellin. Mais je re-connais aussi avoir vécu des heures difficiles, commede juste. Par essais et erreurs, avec des doutes et descertitudes, j’ai découvert quelque chose de moi-même et du monde auquel j’appartiens. Mais à nou-veau, ce sont les enfants qui me réveillent etm’incitent à croire. C’est le cas de ce garçon qui, con-taminé par la polio durant l’enfance, a gardé une pa-ralysie des membres droits. Il me visite régulièrementet nous rions ensemble en faisant le fou. Inconsciem-ment, j’ai senti à un moment qu’il me mordait le hautdu bras droit. Je le regardais étonné et il me dit ensouriant : « Manger Bram. » Sans doute le plus beaucompliment jamais reçu. Oui Mao, je pourrais aussi temanger, simplement pour ce que tu es.

Bram De Backer

Hannah Mair, pour six mois au Kenya

Voici quelques premières impressions de monséjour dans le St Martin Youth Training Centre(YTC), centre de formation pour jeunes sur l’île

de Mfangano, dans le lac Victoria. Le YTC est une éco-le professionnelle pour des jeunes de mon âge qui ap-prennent le métier de menuiser, de mécanicien, demaçon ou encore de tailleur. L’agriculture est uncours obligatoire pour tous. La plupart de ces jeunesproviennent d’un milieu plutôt pauvre. Le YTC orga-nise aussi une école maternelle (nursery school) et c’estlà précisément que j’accomplis mon travail de volon-taire. Le travail avec ces petits mômes de 3 à 6 ans meprocure beaucoup de satisfactions. Ces petits gail-lards sont toujours plein d’entrain et n’hésitent jamaisà me jouer des petits tours pour essayer de me désta-biliser. Suite à la demande de quelques professeurs etétudiants, je me suis également engagée à donner desleçons d’informatique.Les garçons et les filles du Centre sont très gentils, ou-verts et amusants. Ils préparent eux-mêmes leurs re-pas et quand cela me tente, je peux partager leurrepas, en me servant uniquement de ma main droi-te (sans cuiller, fourchette et couteau). J’en ai apprisdes choses pratiques! Je lave mon linge moi-même, àla main et j’essaie même d’apprendre à traire unevache ! Je dois avouer, sans succès, jusqu’à ce jour. Lesélèves m’ont aussi appris à préparer le ugali, sorte debouillie de maïs, le skumaviki, une sorte de légumes etle samaki, du poisson. Pour le moment je m’entraîne àporter des choses, … en équilibre, sur ma tête.La vie religieuse, telle qu’elle est pratiquée ici, m’at-tire très fort. L’Eglise témoigne d’une grande simpli-cité, les prêtres sont pleins d’élan et les paroissienstrès enthousiastes. Les célébrations sont parfois trèslongues, près de quatre heures mais cela ne semblepas les déranger. Ce qui n’est pas le cas pour moi.Je suis très heureuse d’avoir pris la décision de meplonger pour quelque temps dans un tout autre mon-de. Pour moi, ce fut la meilleure décision de ma vie…jusqu’à ce jour ! Je suis fort reconnaissante aux FrèresMaristes de m’avoir donné cette chance unique.

Source:La revue Kontinente, 2014, no 1

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Jasmin Nimar, pour une année en Bolivie

Je me suis donc retrouvée dans un pays dont je neconnaissais absolument rien. Comme je n’ai que 18ans j’ai été hébergée dans une famille missionnaire

mariste: un papa, une maman et quatre filles. Deuxjours par semaine, je donne des cours d’anglais dansle Collège Champagnat. Un réel défi . J’étais à peinearrivée et je ne parlais pas encore un mot d’espagnol.Pour mes premières leçons, j’ai pu compter sur l’aided’une des filles de ma famille d’accueil. Mes progrèsen langue espagnole furent assez rapides et deuxmois après mon arrivée je n’avais pratiquement plusde problèmes pour me faire comprendre. Les autresjours de la semaine, je travaille pour « Sembrar », unprojet mariste dirigé par des volontaires et qui s’étendà quinze écoles où nous donnons des cours de rattra-page. Nous dirigeons aussi des ateliers de travail etorganisons des cours de vacances et de formationcontinue pour des professeurs et des parents. Notretravail nous permet d’atteindre quelque 5000 élèvessurtout originaires des milieux défavorisés. Le butpoursuivi par « Sembrar » est de travailler selon lecharisme des Maristes et de transmettre la parole deDieu aux élèves et de leur faire découvrir des vraiesvaleurs. Je me réjouis surtout d’avoir de très bons con-tacts avec les Frères Maristes sur place. Je leur rendsvisite une fois par semaine et un des frères m’aidedans l’apprentissage de la langue espagnole. J’ai pro-fité des deux semaines de congé en janvier, pour visi-ter toutes les autres maisons des Frères Maristes de larégion. La Bolivie est un pays aux multiples facettes etest vraiment unique au monde. Il jouit d’une natureluxuriante, possède de précieuses ressources mi-nières et on y trouve les fruits les plus variés. Le re-vers de la médaille est que cette population siaccueillante est pauvre et le pays manque de bons di-rigeants, de vraies routes et l’hygiène laisse grande-ment à désirer. Les jeunes sont fort entreprenants etils bougent. Ils essaient de faire changer tout douce-ment la mentalité des gens. On peut déjà ressentir undébut de changement dans la ville et je dois dire que jesuis heureuse de pouvoir y collaborer. Comme vousvoyez, tout va bien ici. Je suis heureuse de pouvoirdire que je me sens vraiment CHEZ-MOI en Bolivie,comme en Allemagne d’ailleurs.

Laura Sattelmair,pour trois mois en Afrique du Sud

Je suis bien arrivée à Johannesburg, le 3 janvier der-nier. Le directeur de l’école Colin Northmore étaitlà avec sa famille pour m’accueillir. J’ai de la chan-

ce de me retrouver dans une si belle famille. Ils m’ontfait visiter la ville et on a entrepris pas mal de chosesensemble.Je travaille au Collège du Sacré Cœur, plus exacte-ment au Three2Six-Project. Les enfants réfugiés ve-nus de toute l’Afrique sont pris en charge ici, dulundi au vendredi, de 3 à 6 heures l’après-midi. Lesenfants de la 1ère à la 6e classe reçoivent des cours demath, d’anglais et Life skills, c.-à-d. initiation au sport,à la musique, des cours techniques et d’hygiène ali-mentaire, etc. Les cours sont donnés par des profes-seurs qui sont eux-mêmes des réfugiés. Lorsque l’unou l’autre de ceux-ci vient à manquer ou qu’un élèvea besoin d’un soutien scolaire, c’est moi alors qui doisintervenir. Sinon, mon travail principal consiste à tra-vailler au bureau avec Esther (responsable du projet,ma conseillère pédagogique et également réfugiée) etde m’occuper des enfants, avant les cours. C’est là untravail fort passionnant car les enfants sont vraimentformidables ! Chaque fois que les portes du bus sco-laire s’ouvrent, une douzaine de visages rayonnantsapparaissent et se précipitent sur nous deux, Johannaet moi. Nous les accompagnons alors vers la plainede jeu où nous jouons, chantons, dansons avec eux etoù nous devons parfois aplanir l’un ou l’autre petitconflit. Ces enfants sont tellement spontanés, joyeuxet heureux de vivre… malgré toutes les épreuves su-bies chez eux et puis sur la route de l’exil. La plupartproviennent du Centre de l’Afrique et beaucoup ontdû faire le long chemin à pied ou en auto-stop. C’estd’autant plus étonnant de les voir si heureux et si re-connaissants pour chaque livre, chaque jeu et chaqueminute passée avec eux. Il faut croire qu’ils retrou-vent ainsi un peu de leur jeunesse.Encore un grand MERCI au Frère Michael et BrotherChris de m’avoir donné la chance de participer à ceprojet.

Source:http://laurafrika.wordpress.com

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Anna Hastreiter,

pour trois mois aux Philippines

Anna est arrivée, au milieu du mois d’août, dansun centre pour enfants de la rue appelé « Mar-cellin Home », situé à General Santos City, au

sud des Philippines. Elle découvrit d’abord le Centre,fit la connaissance des différentes personnes activesdans le Centre et put prendre contact avec les com-munautés maristes les plus proches. Les responsablesdu Centre lui indiquèrent, en tenant bien sûr comptede ses capacités et connaissances, les tâches à accom-plir auprès des 40 jeunes vivant dans les quatre famil-les d’accueil du Marcellin Home. Elle donna, entre autres, des cours d’anglais et des cours de musique. Lesjeunes aimaient lui apprendre des exercices et desjeux typiques de la tradition philippine. Dans leursfamilles respectives, ces jeunes manquaient du strictenécessaire pour pouvoir survivre et n’allaient pas àl’école. C’est pour cette raison qu’ils partaient tenterleur chance en ville en vendant divers petits objets surla voie publique. Mais il leur arrivait souvent de de-voir commettre des petits vols pour avoir à manger.Pris sur le fait le pauvre garçon était remis à la policeet aboutissait généralement en prison. Comme leMarcellin Home plaide régulièrement pour le respectdes droits des enfants auprès des responsables de laville chargés de l’encadrement des jeunes et qu’il leurpropose des cours appropriés pour les assistants soci-aux et la police, ceux-ci s’adressent de plus en plussouvent aux Maristes pour résoudre les cas conflictu-els. S’il y a de la place, le jeune est retiré de la prison etremis entre les bonnes mains d’une personne quali-fiée du Marcellin Home. Cette dernière année, hélas,on n’a pas pu répondre à toutes les demandes et accu-eillir tous les jeunes, à cause du manque de place et

d’argent. Cette situation a incité quelques bienfai-teurs et amis des missions allemandes à financer laconstruction d’une nouvelle maison où une familled’accueil peut s’occuper d’une douzaine de jeunes.L’inauguration a eu lieu au mois d’août et Anna a puy participer en tant que « ambassadrice » d'Allemag-ne. A la mi-septembre, Anna résuma ses premièresimpressions comme suit : « Le pays où je vis et lesgens autour de moi ont changé mon regard sur certai-nes choses. Mon nouveau style de vie très simple m’amontré qu’on peut être heureuse avec très peu de cho-ses. Je suis infiniment reconnaissante pour chaquemoment passé ici, que ce soit pour l’accueil cordiald’une famille pauvre ou la vue de cette nature luxuri-ante et encore si intacte ou encore pour le simple faitde pouvoir aller arracher une banane dans un arbreou me retrouver tout simplement parmi mes jeunesprotégés. Le temps que j’ai passé ici a vraiment bea-coup d’importance pour moi ! »

Source:La revue Kontinente, 2013, no 6

Le Concile Vatican IIencourage le déve-loppement du diaco-

nat permanent commeun rôle spécifique dansl’Eglise et Paul VI, dansle « motu proprio » Mi-nisteria Quaedam a de-mandé que les futursdiacres « aient exercé lesministères institués du-rant un temps convena-ble » avant l’ordination.Depuis, nombreux sont

ceux qui ont été appeléset ordonnés à ce service.Alors que j’étais le Provi-seur du Lycée St Josephde Dumfries (1994-2008),j’étais très conscient quela formation permanenteofferte par les autoritésresponsables de l’enseig-nement était d’un intérêtlimité dans le domaine etau point de vue spirituel.J’avais aussi reçu un ap-pel d’un prêtre indiquant

EN FORMATIONPOUR L'ORDINATION AUDIACONAT PERMANENT

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le chemin du diaconat permanentcomme une possibilité de continu-er de servir l’Eglise. Après quel-ques trente années passées enEcosse, j’ai dû décider, en accordavec Joan, ma femme, si nous vou-lions continuer de vivre en Ecosseou bien aller vivre en France, monpays d’origine où nous avions unerésidence secondaire pour les va-cances.En tout état de cause, j’étais unétranger dans mon propre pays,puisque j’étais parti en 1974, afind’être assistant de français dans le« Dumfries and Galloway » quandj’avais 22 ans. Joan et moi nousnous sommes mariés et j’ai fini mesétudes universitaires en Ecosse.Ma vocation avait toujours étéd’être professeur et, dans ce con-texte, il y avait une logique à resteren Ecosse, car Joan avait déjà unposte d’enseignante.Après une carrière qui a été pres-que exclusivement dans le sys-tème catholique écossais, j’aidécouvert un système qui plaçaitréellement l’enfant au centre duprocessus d’apprentissage. En1982, le Pape Jean-Paul II a rendula première visite pastorale enEcosse depuis des siècles etl’impact de cette visite a eu desconséquences immenses. « N’ayezpas peur » s’est-il exclamé devantles 50 000 jeunes qui étaient dans lestade de Murrayfield, qui ontrépondu avec un cri d’enthousi-asme plus significatif même quequand l’équipe d’Ecosse marqueun essai contre l’Angleterre.En 2006, je suis allé voir le Direc-teur des Services Pédagogiques,Fraser Sanderson, et j’ai expliquéque mon développement spirituelfaisait partie de ma « formationcontinue professionnelle » puisquej’étais un des garants de la commu-nauté au service de laquelle j’avais

été nommé. J’ai proposé qu’on medonne 5 jours de congés pour mepermettre de voyager à Limogeset prendre part à une formationqui avait pour but de faire con-naître le diocèse à des laïcs et lesamener à réfléchir sur des engage-ments potentiels. Là aussi, j’aireçu un appel pour le diaconatpermanent et nous avons donc dû,Joan et moi, prendre une décisionsur le pays dans lequel nous alli-ons passer nos années de retraite.Nous avons décidé d’aller dans lelieu géographique d’origine dema famille (La Creuse dont peu depersonnes semblent avoir enten-du parler) et nous avons com-mencé la formation. Une année dediscernement pour commencer.La surprise fut que, en ce qui con-cerne un couple, la femme suitexactement la même formationque le mari. Pour Joan, qui con-naissait un peu le français, maisqui n’était pas une spécialiste, etpour moi, qui n’avait utilisé lefrançais qu’en tant qu’enseignantet avec nos enfants, et de plus quin’avait jamais utilisé un registreélevé, en plus du changementdans notre mode de vie (pays,maison, culture etc.) ce fut un vraitest !L’évêque de Limoges, Mgr Kalist,a décidé que, à cause de notre situ-ation géographique, dans unerégion plus désertifiée que le« Dumfries and Galloway », iln’était pas raisonnable de nous en-voyer à Agen, dans le Sud-Ouestde la France, où la formation in-ter-provinces prenait place puis-que cela ajouterait 3 heures devoyage. Nous sommes donc allésà Clermont-Ferrand, à quelquesdeux heures de route.En relisant notre cheminement,nous pensons avoir vécu uneexpérience incroyablement positi-

ve, avec des sessions interactives, enpetits groupes, avec des interve-nants de renommée nationale et in-ternationale et avec l’hospitalitéofferte par d’autres cheminants.Cela a créé des liens très forts, quiont fait que, par exemple, je suis alléen retraite de pré-ordination avecun ami diacre ordonné, qui a main-tenant décidé de se diriger vers lepresbytérat. Ce furent des tempstrès forts et je me sens particulière-ment privilégié d’avoir reçu l’appelà l’ordination.J’ai aussi gardé contact avec un demes anciens professeurs d’anglais,qui m’a encouragé et soutenu pen-dant mes études et qui m’a donné ledésir d’étudier l’anglais quandj’étais lycéen. Après 45 ans, noussommes toujours proches et j’airécemment découvert qu’il avait étééduqué en Normandie par desFrères Maristes. C’est un grandphotographe, écrivain, poète et sur-tout le spécialiste de tous les aspectsde la cathédrale de Bourges. C’estlui le catalyseur initial qui a fait queje suis devenu le Proviseur du LycéeSt Joseph pendant 14 ans et mainte-nant sur le point d’être ordonné dia-cre permanent pour le diocèse deLimoges.« NISI DOMINUS FRUSTRA » :

QUE CELA EST APPROPRIEPOUR MOI !

Jacques Chezeaud

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L’internationalité fut un desthèmes centraux abordés lors dela Conférence générale, en sep-

tembre 2013. Beaucoup d’efforts ontété déployés dans notre Province pourstimuler une meilleure collaborationentre les écoles et les professeurs. Lecongrès qui sera organisé en Espagne,en juin prochain, pour les professeurset autres éducateurs y contribueracertainement. En vue de cet événe-ment, il est peut-être bon de rappelerque dans le cadre général de l’Institut,les différents pays qui constituentaujourd’hui notre Province ont réa-lisé, dans le passé, de très grandeschoses dans le domaine de l’internati-onalité. Les thèmes abordés à l’époquesont encore d’actualité de nos jours.Espérons que nous trouverons enco-re, à l’avenir, les forces nécessairespour bâtir sur ces fondations solidesdu passé. Jetons un regard en arrière:

Nous sommes en 1967 ! Plus de500 anciens élèves se sont re-trouvés, du 12 au 19 août, àBruxelles, pour participer en tantque délégués de leur pays au 5e

Congrès mondial. Le programmevaste et varié, établi par le comitéorganisateur, s’était déroulé nor-

malement. Le congrès était pré-sidé par Roger Schmitz, vice-président, (le présidant étant ab-sent pour cause de maladie) et lesecrétaire général, André J. Cerise.

Les présentations, les réunions degroupes et les discussions avaienteu lieu au Palais des Congrèsdécoré pour la circonstance desdrapeaux des différents pays par-ticipants et du drapeau du Vati-can. Une messe commune futcélébrée dans la cathédrale SteGudule. Les organisateurs avaientégalement réservé quelques buspour emmener des intéressés versdes écoles de frères, vers desmusées ou encore des lieux touris-tiques.

Voici une liste avec quelquesthèmes abordés :�Les associations de l’Europedoivent travailler d’une manièredifférente de celles de l’Amériquedu Sud.�L’association ne doit pas seule-ment envisager une formation re-ligieuse.�Informer les écoles du but pour-suivi et sur la manière de travail-ler de l’association.�Favoriser les contacts entre desanciens d’une mème profession.�Toute la famille d’un ancien ouancienne élève doit se sentir con-cerné par l’association.�Chaque pays devrait fournirdes articles pour la revue del’association : Unitas.�Etoffer davantage les revuesrégionales.�Aménager dans chaque écoledes salles pour la formation conti-nue et les loisirs.

Une proposition du président estdigne d’être mentionnée : « Lesanciens élèves maristes doiventtrouver le moyen pour aller tra-vailler comme volontaire maristedans des pays en voie de dévelop-pement. Je pense en premier lieu à

un engagement de deux ans. »L’assemblée eut également unepensée particulière pour le cardi-nal J. Cardijn (fondateur de laJOC, jeunesse ouvrière chrétienne– † 24 juillet 1967) dont l’œuvre asuscité le respect de tous.

A la question, quelle impressionparticulière il avait gardé de cecongrès, le Frère HildebaldMüller, délégué des Frères Maris-tes allemands, répondit ceci :« Beaucoup de pays ont cherché,avec insistance, d’établir des con-tacts avec les Allemands. Les dis-cussions ouvertes entre lesparticipants et leur engagementpour la bonne cause méritentd’être soulignés. Espérons quenous pourrons participer en nom-bre au prochain congrès, enAngleterre. »Le Frère Hildebald était accom-pagné par le Dr. Schleser, foncti-onnaire à l’E-U, et par l’ambass-adeur du Rwanda, à Bonn, SonExcellence Muchigan.Le Cardinal Suenens de Bruxelles,modérateur au 2e Concile du Vati-can, adressa deux fois un messageaux participants du congrès.

(d’après un article paru dans

la revue Kontinente,1967 N° 6)

FrèreAugustin

Hendlmeier

1967 CONGRES MONDIALDES ANCIENS ELEVESMARISTES A BRUXELLES

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vers bords, dont Benoît Lutgen, encore un ancien del’ISMA et fier de l’être.�Ouverture, ... conduire haut, servir nos étudiants,c’est aussi par exemple développer des projets à ca-ractère transnational, projets qui associent nos étudi-ants et des partenaires de pays plus ou moinslointains, projets qui obligent donc à parler la languede l’autre, néerlandais, allemand, anglais…

L’ISMA d’aujourd’hui est entré dans le XXlème siècle.Vous les frères avez à une certaine époque beaucoupconstruit, beaucoup donné de votre savoir-faire, devotre sueur, de vos deniers... Mais voilà, vous êtespartis et vous nous laissez un très lourd héritage...qu’il nous faut assumer.Vous savez probablement que les statistiques indi-quent un taux de réussite dans l’enseignementsupérieur bien plus élevé pour les étudiants issus denotre Province, voire de notre arrondissementd’Arlon... En ce jour de fête pour l’ISMA, permet-tez-moi d’ajouter que les étudiants issus de l’ISMAoccupent très souvent bien belle place dans ces pal-marès !

Un camp international réunira chez nous des étudi-ants venant d’écoles maristes de divers pays. Ces jeu-nes se parleront, se comprendront, … grâce auSaint-Esprit ? Peut-être ! Mais surtout grâce au travaild’enseignants qui un peu partout les préparent àmaîtriser les langues de Molière, de Vondel, de Goe-the ou de Shakespeare… !Cette manifestation se déroulera avec cette même vo-lonté d’ouverture, de simplicité, d’accueil, d’esprit defamille, volonté qui animait les Maristes d’autrefoiset qui nous anime aujourd’hui, ce avec la fierté d’êtrede l’ISMA.

ISMA, 125 ans à Arlon...Merci les frères, vous faites partie de l’histoire de no-tre bonne ville d’Arlon.Merci pour les services, les bienfaits rendus pendantdes décennies à Arlon, à ces générations de jeunes quisont passés par notre institut.A vous les frères, à vous les anciens « profs », je peux(nous pouvons) vous donner l’assurance que l’espritmariste continue à nous inspirer.Certes c’est un peu différent aujourd’hui mais la plusbelle preuve de notre fidélité à l’esprit maristen’est-elle pas présente à travers cette exposition ounous cherchons à garder en mémoire ces presque 125ans de présence et de développement mariste àArlon.

Extraits du discours de Charly Malvaux, président dupouvoir organisateur de l’Institut Sainte-Maried’Arlon, pendant l’inauguration de l’exposition « Nos

années ISMA », à l’occasion du 125ème anniversaire de lafondation de l’institut.

Ce vendredi, le 7 février 2014, a lieu une grandeconférence pédagogique à l’ISMA d’Arlon. Le butétait de partager entre enseignants d’Arlon etd’ailleurs, des valeurs maristes, des valeurs fonda-mentales, des connaissances, des expériences.C’est en 2007 que les derniers Frères Maristes ontquitté ces lieux. Mais l’esprit mariste est toujoursprésent, il est transnational, il évolue à travers letemps, à travers ses valeurs.Je tiens à vous en évoquer juste quelques-unes aux-quelles directions, enseignants, tiennent beaucoup àl’ISMA, tant à l’école fondamentale, à l’école d’en-seignement spécial qu’au secondaire.

A I’ISMA, nous tenons à être :�une école respectueuse des différences�une école attentive…, attentive aux difficultés ren-contrées par certaines (autrefois, on disait « le pro-chain », terme qui a riche et profonde signification ànos yeux)�une école accueillante, à l’écoute…�une école qui veut, essaye de conduire chacun trèshaut dans la voie qu’il s’est tracée�une école qui veut que chacun prenne consciencequ’il y a mille et une façons de bien réussir sa vie…

Seulement quelques illustrations :�Accueil, attention, respect des différences :Les Frères Maristes, n’ont-ils pas fondé, voici 40 ans,l’école d’enseignement spécialisé qui aujourd’huirend un service immense à bien des parents et enfantsde la région ? J’ai fierté à dire qu’en maternelle, au pri-maire, au secondaire, nous veillons à accueillir aumieux des enfants malentendants par exemple…�Ouverture sur le monde, volonté de montrer qu’il ya mille et une façon de réussir sa vie, de servir aussi…Sous le signe du 125ème anniversaire, des invités demarque, des gens d’expérience viennent témoigner àl’ISMA. En novembre, c’était M. Lambin, un profes-seur réputé des universités de Stanford aux USA et deLouvain, venait témoigner de son parcours professi-onnel dans le domaine de l’écologie.En décembre, Mme Debaille, chercheuse de l’ULB ra-contait, expliquait à des étudiants, ses recherches etexpéditions hors du commun en Antarctique.En janvier, Joël Franka d’Arlon, ancien de l’ISMA,jeune cinéaste et prix « Magritte du premier meilleurfilm » venait évoquer son parcours à nos étudiants.Cette semaine, nos rhétoriciens accueillaient dans lecadre d’un débat citoyen, hommes politiques de di-

" NOS ANNEES ISMA"

Page 17: FRÈRES MARISTES - Fraters Maristen · vez des exemples de femmes et d’hommes qui, re-liés à leur être profond, ont pris le chemin de leur désir. ... viron 90 secondes – et

Le 8 octobre 1919 naît à Woluwé-St-Lambert en région bruxelloise le petit Pierre dans la famille de LouisCeulemans, employé, et d’Emilie George, ménagère. Le 4 janvier 1933, Pierre prend le chemin du juvénat àHabay-la-Vieille. Le 25 août 1936 il prononce ses premiers vœux temporaires qu’il renouvellera à cinq re-

prises avant d’émettre sa profession perpétuelle à Arlon le 25 aoft 1941. C’est à Save (Rwanda) qu’il prononce levœu de stabilité le 15 août 1956.Un maître entraînantFrère Elie est diplômé instituteur le 30 septembre 1940, à l’Ecole Normale primaire d’Arlon. Il enseigne àl’Institut Ste-Marie d’Arlon de 1940 à 1943 avant de partir à St-Gilles-Bruxelles pour aller étudier le dessin et ladécoration dans l’enseignement supérieur. Dès septembre 1944, il enseignera durant onze années à l’Ecolemoyenne de Mont-St-Guibert. Il y était membre d’une communauté de Frères entreprenants et disponibles auxélèves internes et aux juvénistes qui fréquentaient l’école. Ceux qui ont eu le bonheur d’y vivre se souviennentdu Frère Elie comme un homme jovial, enthousiaste, au verbe facile et dont chacun se sentait aimé, même du-rant les remontrances qui tombaient de ses grands yeux menaçants. Les promenades des jeudis et des diman-ches en sa compagnie étaient toujours appréciées pour ses conversations pleines d’anecdotes et enrichissantes.Armé de sa légendaire canne, il arpentait avec son groupe les chemins creux de la campagne brabançonne ou laroute de Villers-la-Ville où il emmenait annuellement sa classe pour y visiter les célèbres ruines abbatiales.Heures chaleureuses d’un apprentissage sur le terrain dont les traces sont durables !Sous d’autres cieuxEn août 1955, il s’envole pour nos missions d’Afrique. Il y travaillera durant quinze ans à Save, Byimana et Bu-kavu, comme enseignant ou comme directeur d’école, mais aussi comme concepteur et surveillant de chantierde construction d’écoles, églises ou ponts, avant de reprendre le chemin de la mêre-patrie fin juillet 1970 et de-venir économe des écoles et de la communauté de St-Hubert. Mais il retourne encore pour un an à Save commeprofesseur jusqu’en décembre 1972. Suivent alors quelques nominations e.a. à Couvin et à la Rue de Linthoutcomme secrétaire provincial et aide-économe et à l’économat de St-Hubert. En 1994 il est chargé de la concier-gerie à l’Institut Ste-Marie d’Arlon. Une progressive déficience auditive mettra un terme à sa vie active.L’homme talentueuxFrère Elie avait des dons artistiques confirmés que ses études à Bruxelles avaient mis en valeur. Il maniait la cal-ligraphie avec une grande aisance et possédait un jugement sûr en matière de choix des couleurs et de mise enpage des illustrations qui lui étaient demandées. C’est à son habileté que la Province fait appel pour illustrer larevue mensuelle Entre Nous et les albums relatant la vie des confrères décédés.L’étape ultimeNotre confrère arrive à la maison de repos des Frères Maristes à Genval en février 2004. Progressivement, samobilité se réduit et il dort la plupart du temps, sans se départir de son optimisme et affichant son sourire mali-cieux. A la mi-février 2014, il cesse de se nourrir et décline lentement durant la thérapie palliative qui est appli-quée. Son organisme usé par l’âge, il s’éteint paisiblement en soirée le vendredi 21 février 2014, à l’âge de 94 anset après 78 années de profession religieuse mariste.

Frère Joseph De Meyer

IN MEMORIAM

Frère Elie Ceulemans8 octobre 191921 février 2014

BULLETIN 2014 Numéro 1 page 17