#Gabon :La Constitution de La République Gabonaise de 1991

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Préambule.Le peuple gabonais, conscient de sa responsabilité devant l'Histoire, animé de la volonté d'assurer son indépendance et son unité nationale, d'organiser la vie commune d'après les principes de la souveraineté nationale, de la démocratie multipartiste, de la justice sociale et de la légalité républicaine.

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Gabon

Texte initial de la Constitution du 26 mars 1991.

Prambule. Titre prliminaire. Des principes et des droits fondamentaux. Titre premier. De la Rpublique et de la souverainet. Titre II. Du pouvoir excutif. Titre III. Du pouvoir lgislatif. Titre IV. Des rapports entre le pouvoir excutif et le pouvoir lgislatif. Titre V. Du pouvoir judiciaire. Titre VI. De la Cour constitutionnelle. Titre VII. Du Conseil national de la communication. Titre VIII. Du Conseil conomique et social. Titre IX. Des collectivits locales. Titre X. Des traits et accords internationaux. Titre XI. Des accords de coopration et d'association. Titre XII. De la rvision de la Constitution. Titre XIII. Des dispositions transitoires et finales.

Prambule.

Le peuple gabonais, conscient de sa responsabilit devant l'Histoire, anim de la volont d'assurer son indpendance et son unit nationale, d'organiser la vie commune d'aprs les principes de la souverainet nationale, de la dmocratie multipartiste, de la justice sociale et de la lgalit rpublicaine.

Affirme solennellement son attachement aux droits de l'homme et aux liberts fondamentales, tels qu'ils rsultent de la Dclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, consacrs par la Dclaration universelle des droits de l'homme de 1948, par la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples de 1981 et par la Charte nationale des liberts de 1990 ;

Proclame solennellement son attachement ses valeurs sociales profondes et traditionnelles, son patrimoine culturel, matriel et spirituel, au respect des liberts, des droits et des devoirs du citoyen.

En vertu de ces principes et de celui de la souverainet des peuples, il adopte la prsente Constitution.

Titre prliminaire.Des principes et des droits fondamentaux.

Article premier

La Rpublique gabonaise reconnat et garantit les droits inviolables et imprescriptibles de l'homme, qui lient obligatoirement les pouvoirs publics :

1 Chaque citoyen a droit au libre dveloppement de sa personnalit, dans le respect des droits d'autrui et de l'ordre public. Nul ne peut tre humili, maltrait ou tortur, mme lorsqu'il est en tat d'arrestation ou d'emprisonnement ;

2 La libert de conscience, de pense, d'opinion, d'expression, de communication, la libre pratique de la religion, sont garanties tous, sous rserve du respect de l'ordre public ;

3 La libert d'aller et venir l'intrieur du territoire de la Rpublique gabonaise, d'en sortir et d'y revenir, est garantie tous les citoyens gabonais, sous rserve du respect de l'ordre public ;

4 Les droits de la dfense, dans le cadre d'un procs, sont garantis tous ; la dtention prventive ne doit pas excder le temps prvu par la loi ;

5 Le secret de la correspondance, des communications postales, tlgraphiques, tlphoniques et tlmatiques est inviolable. Il ne peut tre ordonn de restriction cette inviolabilit qu'en application de la loi, pour des raisons d'ordre public et de scurit de l'tat ;

6 Les limites de l'usage de l'informatique pour sauvegarder l'homme, l'intimit personnelle et familiale des personnes, et le plein exercice de leurs droits, sont fixes par la loi ;

7 Chaque citoyen a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Nul ne peut tre ls dans son travail en raison de ses origines, de son sexe, de sa race, de ses opinions ;

8 L'tat, selon ses possibilits, garantit tous, notamment l'enfant, la mre, aux handicaps, aux vieux travailleurs et aux personnes ges, la protection de la sant, la scurit sociale, un environnement naturel prserv, le repos et les loisirs ;

9 Tout citoyen gabonais sjournant ou rsidant l'tranger bnficie de la protection et de l'assistance de l'tat, dans les conditions fixes par les lois nationales ou les accords internationaux ;

10 Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivit, a droit la proprit. Nul ne peut tre priv de sa proprit, si ce n'est lorsque la ncessit publique, lgalement constate, l'exige et sous la condition d'une juste et pralable indemnisation ; toutefois, les expropriations immobilires engages pour cause d'utilit publique, pour insuffisance ou absence de mise en valeur, et visant les proprits immatricules, sont rgies par la loi ;

11 Tout gabonais a le droit de fixer librement son domicile ou sa rsidence en un lieu quelconque du territoire national et d'y exercer toutes les activits, sous rserve du respect de l'ordre public et de la loi ;

12 Le domicile est inviolable. Il ne peut tre ordonn de perquisition que par le juge ou par les autres autorits dsignes par la loi. Les perquisitions ne peuvent tre excutes que dans les formes prescrites pour celles-ci. Les mesures portant atteinte l'inviolabilit du domicile ou la restreignant ne peuvent tre prises que pour parer aux dangers collectifs ou protger l'ordre public de menaces imminentes, notamment pour lutter contre les risques d'pidmies ou pour protger les personnes en danger ;

13 Le droit de former des associations, des partis ou formations politiques, des syndicats, des socits, des tablissements d'intrt social ainsi que des communauts religieuses, est garanti tous dans les conditions fixes par la loi ; les communauts religieuses rglent et administrent leurs affaires d'une manire indpendante, sous rserve de respecter les principes de la souverainet nationale, l'ordre public et de prserver l'intgrit morale et mentale de l'individu.

Les associations, partis ou formations politiques, syndicats, socits, tablissements d'intrt social, ainsi que les communauts religieuses dont les activits sont contraires aux lois, ou la bonne entente des groupes ou ensembles ethniques peuvent tre interdits selon les termes de la loi.

Tout acte de discrimination raciale, ethnique ou religieuse, de mme que toute propagande rgionaliste pouvant porter atteinte la scurit intrieure ou extrieure de l'tat ou l'intgrit de la Rpublique sont punis par la loi ;

14 La famille est la cellule de base naturelle de la socit, le mariage en est le support lgitime. Ils sont placs sous la protection particulire de l'tat ;

15 L'tat a le devoir d'organiser un recensement gnral de la population tous les dix ans ;

16 Les soins donner aux enfants et leur ducation constituent pour les parents un droit naturel et un devoir qu'ils exercent sous la surveillance et avec l'aide de l'tat et des collectivits publiques. Les parents ont le droit, dans le cadre de l'obligation scolaire, de dcider de l'ducation morale et religieuse de leurs enfants. Les enfants ont vis--vis de l'tat les mmes droits en ce qui concerne aussi bien l'assistance que leur dveloppement physique, intellectuel et moral ;

17 La protection de la jeunesse contre l'exploitation et contre l'abandon moral, intellectuel et physique, est une obligation pour l'tat et les collectivits publiques ;

18 L'tat garantit l'gal accs de l'enfant et de l'adulte l'instruction, la formation professionnelle et la culture ;

19 L'tat a le devoir d'organiser l'enseignement public sur le principe de la neutralit religieuse et, selon ses possibilits, sur la base de la gratuit ; la collation des grades demeure la prrogative de l'tat ;

Toutefois, la libert de l'enseignement est garantie tous. Toute personne peut ouvrir un tablissement prscolaire, primaire, secondaire, suprieur ou une universit, dans les conditions fixes par la loi.

La loi fixe les conditions de participation de l'tat et des collectivits publiques aux charges financires des tablissements privs d'enseignement, reconnus d'utilit publique.

Dans les tablissements publics d'enseignement, l'instruction religieuse peut tre dispense aux lves la demande de leurs parents, dans les conditions dtermines par les rglements.

La loi fixe les conditions de fonctionnement des tablissements d'enseignement priv en tenant compte de leur spcificit ;

20 La nation proclame la solidarit et l'galit de tous devant les charges publiques ; chacun doit participer, en proportion de ses ressources, au financement des dpenses publiques.

La nation proclame en outre la solidarit de tous devant les charges qui rsultent des calamits naturelles et nationales ;

21 Chaque citoyen a le devoir de dfendre la patrie et l'obligation de protger et de respecter la Constitution, les lois et les rglements de la Rpublique ;

22 La dfense de la nation et la sauvegarde de l'ordre public sont assures essentiellement par les forces de dfense et de scurit nationales. En consquence, aucune personne, aucun groupement de personnes ne peuvent se constituer en milice prive ou groupement paramilitaire, les forces de dfense et de scurit nationales sont au service de l'tat.

En temps de paix, les forces armes gabonaises peuvent participer aux travaux de dveloppement conomique et social de la nation ;

23 Nul ne peut tre arbitrairement dtenu ;

Nul ne peut tre gard vue ou plac sous mandat de dpt s'il prsente des garanties suffisantes de reprsentation, sous rserve des ncessits de scurit et de procdure.

Tout prvenu est prsum innocent jusqu' l'tablissement de sa culpabilit la suite d'un procs rgulier, offrant des garanties indispensables sa dfense.

Le pouvoir judiciaire, gardien de la libert individuelle, assure le respect de ces principes dans les dlais fixs par la loi.

Titre premier.De la Rpublique et de la souverainet.

Article 2.

Le Gabon est une Rpublique indivisible, laque, dmocratique et sociale. Il affirme la sparation de l'tat et des religions et reconnat toutes les croyances, sous rserve du respect de l'ordre public.

La Rpublique gabonaise assure l'galit de tous les citoyens devant la loi, sans distinction d'origine, de race, de sexe, d'opinion ou de religion.

L'emblme national est le drapeau tricolore, vert, jaune, bleu, trois bandes horizontales, d'gale dimension.

L'hymne national est La Concorde .

La devise de la Rpublique est : Union-Travail-Justice .

Le sceau de la Rpublique est une Maternit Allaitante .

Son principe est : Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

La Rpublique gabonaise adopte le franais comme langue officielle de travail. En outre, elle oeuvre pour la protection et la promotion des langues nationales.

La capitale de la Rpublique est Libreville. Elle ne peut tre transfre qu'en vertu d'une loi rfrendaire.

La fte nationale est clbre le 17 aot.

Article 3.

La souverainet nationale appartient au peuple qui l'exerce directement, par le rfrendum ou par l'lection, selon le principe de la dmocratie multipartiste, et indirectement par les institutions constitutionnelles.

Aucune section du peuple, aucun groupe, aucun individu ne peut s'attribuer l'exercice de la souverainet nationale.

Article 4.

Le suffrage est universel, gal et secret. Il peut tre direct ou indirect, dans les conditions prvues par la Constitution ou par la loi.

Sont lecteurs et ligibles, dans les conditions prvues par la loi, tous les Gabonais des deux sexes, gs de dix-huit ans rvolus, jouissant de leurs droits civils et politiques.

Article 5.

La Rpublique gabonaise est organise selon les principes de la souverainet nationale, et celui de la sparation des pouvoirs excutif, lgislatif et judiciaire.

Article 6.

Les partis et les groupements politiques concourent l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activit librement, dans le cadre fix par la loi, selon les principes de la dmocratie multipartiste.

Article 7.

Tout acte portant atteinte la forme rpublicaine, l'unit, la lacit de l'tat, la souverainet et l'indpendance, constitue un crime de haute trahison puni par la loi.

Titre II.Du pouvoir excutif.

I. Du prsident de la Rpublique.

Article 8.

Le prsident de la Rpublique est le chef de l'tat ; il veille au respect de la Constitution ; il assure, par son arbitrage, le fonctionnement rgulier des pouvoirs publics ainsi que la continuit de l'tat.

Il est le garant de l'indpendance nationale, de l'intgrit du territoire, du respect des accords et des traits.

Il dtermine, en concertation avec le Gouvernement, la politique de la nation.

Il est le dtenteur suprme du pouvoir excutif qu'il partage avec le Premier ministre.

Article 9.

Le prsident de la Rpublique est lu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il est rligible une fois.

Le prsident de la Rpublique est lu la majorit absolue des suffrages exprims. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour, il est procd, le deuxime dimanche suivant, un second tour.

Seuls peuvent se prsenter au second tour les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour.

Au second tour, l'lection est acquise la majorit relative.

Article 10.

Si, avant le premier tour, un des candidats dcde ou se trouve empch, la Cour constitutionnelle prononce le report de l'lection.

En cas de dcs ou d'empchement de l'un des deux candidats les plus favoriss au premier tour avant les retraits ventuels, la Cour constitutionnelle dclare qu'il doit tre procd de nouveau l'ensemble des oprations lectorales ; il en est de mme en cas de dcs ou d'empchement de l'un des deux candidats rests en comptition au second tour.

La Cour constitutionnelle peut proroger les dlais prvus, conformment l'article 11 ci-aprs, sans que le scrutin puisse avoir lieu plus de trente cinq jours aprs la date de la dcision de la Cour constitutionnelle. Si l'application des dispositions du prsent alina a pour effet de reporter l'lection une date postrieure l'expiration du mandat du prsident en exercice, celui-ci demeure en fonction jusqu' l'lection de son successeur.

Sont ligibles la prsidence de la Rpublique, tous les Gabonais des deux sexes jouissant de leurs droits civils et politiques, gs de quarante (40) ans au moins et de soixante-dix ans au plus.

Toute personne ayant acquis la nationalit gabonaise ne peut se prsenter comme candidat la prsidence de la Rpublique. Seule sa descendance ayant demeur sans discontinuit au Gabon le peut, partir de la quatrime gnration.

Les modalits d'application du prsent article sont fixes par une loi organique.

Article 11.

Le mandat du prsident de la Rpublique dbute le jour de sa prestation de serment et prend fin l'expiration de la cinquime anne suivant son lection.

L'lection du prsident de la Rpublique a lieu un mois au moins et deux mois au plus, avant l'expiration du mandat du prsident en exercice.

Celui-ci ne peut courter son mandat de quelque manire que ce soit pour en solliciter un autre.

Si le prsident de la Rpublique en exercice se porte candidat, l'Assemble nationale ne peut tre dissoute. Il ne peut, en outre, partir de l'annonce officielle de sa candidature jusqu' l'lection, exercer son pouvoir de lgifrer par ordonnance. En cas de ncessit, l'Assemble nationale est convoque en session extraordinaire.

Article 12.

Lors de son entre en fonction, le prsident de la Rpublique prte solennellement le serment ci-dessous, en prsence du Parlement, de la Cour constitutionnelle, la main gauche pose sur la Constitution, la main droite leve devant le drapeau national :

Je jure de consacrer toutes mes forces au bien du peuple gabonais, en vue d'assurer son bien-tre et de le prserver de tout dommage, de respecter et de dfendre la Constitution et l'tat de droit, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge et d'tre juste envers tous.

Article 13.

En cas de vacance de la prsidence de la Rpublique pour quelque cause que ce soit, ou d'empchement dfinitif de son titulaire constat par la Cour constitutionnelle saisie par le Gouvernement et statuant la majorit absolue de ses membres, les fonctions du prsident de la Rpublique, l'exception de celles prvues aux articles 18, 19 et 116, alina 1er, sont provisoirement exerces par le prsident de l'Assemble nationale et, si celui-ci est empch son tour, par le premier vice-prsident de l'Assemble nationale. Dans ce cas, ni l'un ni l'autre ne peuvent tre candidats l'lection prsidentielle.

En cas de vacance ou lorsque l'empchement est dclar dfinitif par la Cour constitutionnelle, le scrutin pour l'lection du nouveau prsident a lieu, sauf cas de force majeure constate par la Cour constitutionnelle, trente jours au moins et quarante cinq jours au plus aprs l'ouverture de la vacance ou de la dclaration du caractre dfinitif de l'empchement.

Article 14.

Les fonctions de prsident de la Rpublique sont incompatibles avec l'exercice de toute autre fonction publique et activit prive caractre lucratif.

Article 15.

Le prsident de la Rpublique nomme le Premier ministre qui doit obtenir l'investiture de l'Assemble nationale aprs la constitution du Gouvernement et la prsentation de son programme de politique gnrale.

Il met fin ses fonctions, de sa propre initiative, ou sur la prsentation par le Premier ministre de la dmission du Gouvernement, ou la suite d'un vote de dfiance ou de l'adoption d'une motion de censure par l'Assemble nationale.

Sur proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin leurs fonctions.

Article 16.

Le prsident de la Rpublique convoque et prside le Conseil des ministres et en arrte l'ordre du jour. Il y est suppl, le cas chant, par le Premier ministre, sur son habilitation expresse et pour un ordre du jour dtermin.

Article 17.

Le prsident de la Rpublique promulgue les lois dfinitivement adoptes dans les vingt cinq jours qui suivent leur transmission au Gouvernement. Ce dlai peut tre rduit dix jours en cas d'urgence dclare par l'Assemble nationale ou le Gouvernement.

Le prsident de la Rpublique peut, pendant le dlai de promulgation, demander au Parlement une nouvelle dlibration de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle dlibration ne peut tre refuse. Le texte ainsi soumis une seconde dlibration doit tre adopt la majorit des deux tiers de ses membres, soit sous sa forme initiale, soit aprs modification. Le prsident de la Rpublique le promulgue dans les dlais fixs ci-dessus.

A dfaut de promulgation de la loi par le prsident de la Rpublique dans les conditions et dlais ci-dessus, il doit dfrer le texte la Cour constitutionnelle.

En cas de rejet du recours par la Cour constitutionnelle et si le prsident de la Rpublique persiste dans son refus, le prsident de l'Assemble nationale promulgue la loi dans les conditions et dlais prvus ci-dessus.

Article 18.

Le prsident de la Rpublique, sur sa propre initiative, ou sur proposition du Gouvernement, ou sur proposition de l'Assemble nationale prise la majorit absolue peut, pendant la dure des sessions, soumettre au rfrendum tout projet de loi portant application des principes contenus dans le prambule ou le titre prliminaire de la Constitution et touchant directement ou indirectement au fonctionnement des institutions.

Lorsque le rfrendum a conclu l'adoption du projet, le prsident de la Rpublique le promulgue conformment l'article 17 ci-dessus.

Article 19.

Le prsident de la Rpublique peut, aprs consultation du Premier ministre et du prsident de l'Assemble nationale, prononcer la dissolution de l'Assemble nationale.

Toutefois, le recours cette prrogative, limite deux fois au cours d'un mme mandat prsidentiel, ne peut intervenir conscutivement dans les douze mois qui suivent la premire dissolution.

Les lections gnrales ont lieu trente jours au moins et quarante-cinq jours au plus aprs la publication du dcret portant dissolution.

L'Assemble nationale se runit de plein droit le deuxime mardi qui suit son lection. Si cette runion a lieu en dehors des priodes prvues pour les sessions ordinaires, une session est ouverte de plein droit pour une dure de quinze jours.

Si, l'issue de la seconde dissolution, une majorit ne lui est pas favorable, le prsident de la Rpublique peut prsenter sa dmission.

Le prsident de l'Assemble nationale saisit la Cour constitutionnelle en vue de l'organisation de nouvelles lections prsidentielles.

Le corps lectoral est convoqu dans le dlai de trente jours au moins et quarante-cinq jours au moins aprs la dmission du prsident de la Rpublique, conformment l'article 9.

Article 20.

Le prsident de la Rpublique nomme, en Conseil des ministres, aux emplois suprieurs, civils et militaires de l'tat, en particulier, les ambassadeurs et les envoys extraordinaires ainsi que les officiers suprieurs et gnraux.

Une loi organique dfinit le mode d'accession ces emplois.

Article 21.

Le prsident de la Rpublique accrdite les ambassadeurs et les envoys extraordinaires auprs des puissances trangres et des organisations internationales. Les ambassadeurs et les envoys extraordinaires trangers sont accrdits auprs de lui.

Article 22.

Le prsident de la Rpublique est le chef suprme des forces armes et de scurit. Il prside les conseils et comits suprieurs de la dfense nationale.

Il y est suppl, le cas chant, par le Premier ministre, sur une habilitation expresse et pour un ordre du jour dtermin.

Article 23.

Le prsident de la Rpublique a le droit de grce.

Article 24.

Le prsident de la Rpublique communique avec l'Assemble nationale par des messages qu'il fait lire par le prsident de cette institution. A sa demande, il peut tre entendu par le Parlement. Ces communications ne donnent lieu aucun dbat.

Hors session, l'Assemble nationale est runie spcialement cet effet.

Article 25.

Le prsident de la Rpublique peut, lorsque les circonstances I' exigent, aprs dlibration du Conseil des ministres et vote de l'Assemble nationale la majorit des deux tiers, proclamer par dcret l'tat de sige, l'tat d'alerte ou l'tat d'urgence qui lui confrent des pouvoirs spciaux, dans les conditions dtermines par la loi.

Article 26.

Lorsque les institutions de la Rpublique, l'indpendance ou les intrts suprieurs de la nation, l'intgrit de son territoire ou l'excution de ses engagements internationaux sont menacs d'une manire grave et immdiate et que le fonctionnement rgulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le prsident de la Rpublique prend par ordonnance, pendant les intersessions, dans les moindres dlais, les mesures exiges par les circonstances, et aprs consultation officielle du Premier ministre, du prsident de l'Assemble nationale ainsi que de la Cour constitutionnelle.

Il en informe la nation par un message.

Pendant les sessions, ces mesures relvent du domaine de la loi.

L'Assemble nationale ne peut tre dissoute, ni la rvision de la Constitution entame ou acheve.

Article 27.

Les actes du prsident de la Rpublique autres que ceux viss aux articles 15 (alina 1er), 17 (alinas 1er, 2 et 3), 18, 19, 23, 24, 78, 89, 98 et 116, doivent tre contresigns par le Premier ministre et les membres du Gouvernement chargs de leur excution.

Il. Du Gouvernement.

Article 28.

Le Gouvernement conduit la politique de la nation, sous l'autorit du prsident de la Rpublique et en concertation avec lui.

Il dispose, cet effet, de l'administration et des forces de dfense et de scurit.

Le Gouvernement est responsable devant le prsident de la Rpublique et l'Assemble nationale, dans les conditions et les procdures prvues par la prsente Constitution.

Article 29.

Le Premier ministre dirige l'action du Gouvernement. Il assure l'excution des lois. Sous rserve des dispositions de l'article 20 susmentionn, il exerce le pouvoir rglementaire et nomme aux emplois civils et militaires de l'tat. Il supple le prsident de la Rpublique dans les cas prcits. Il peut dlguer certains de ses pouvoirs aux autres membres du Gouvernement.

L'intrim du Premier ministre est assur par un membre du Gouvernement dsign par un dcret du prsident de la Rpublique, selon l'ordre de nomination du dcret fixant la composition du Gouvernement.

Le ministre assurant l'intrim du Premier ministre est investi, titre temporaire, de la plnitude des pouvoirs du Premier ministre.

Les actes du Premier ministre sont contresigns par les membres du Gouvernement chargs de leur excution.

Article 30.

Les projets de loi, d'ordonnances et de dcrets rglementaires sont dlibrs, en Conseil des ministres, aprs avis de la chambre administrative.

Article 31.

Le Gouvernement se compose du Premier ministre, des ministres et des secrtaires d'tat.

Le Premier ministre est le chef du Gouvernement.

Les membres du Gouvernement sont choisis au sein de l'Assemble nationale et en dehors de celle-ci. Ils doivent tre gs de trente-cinq ans au moins, avoir une exprience professionnelle de sept ans et jouir de leurs droits civils et politiques.

Tout membre du Gouvernement ou tout autre citoyen battu une lection uninominale ne peut tre reconduit ou nomm dans un Gouvernement dans les dix-huit mois qui suivent cette lection.

Article 32.

Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l'exercice d'un mandat parlementaire.

Une loi organique fixe les traitements et avantages accords aux membres du Gouvernement et numre les autres fonctions publiques et activits prives dont l'exercice est incompatible avec leurs fonctions.

Article 33.

Les membres du Gouvernement sont politiquement solidaires. Ils sont pnalement responsables des crimes et dlits commis dans l'exercice de leurs fonctions.

Article 34.

En cas de dmission, le Gouvernement assure L'expdition des affaires courantes jusqu' la constitution d'un nouveau Gouvernement.

Titre III.Du pouvoir lgislatif.

Article 35.

Le pouvoir lgislatif est reprsent par un Parlement appel Assemble nationale.

Les membres de l'Assemble nationale portent le titre de dput.

Ils sont lus pour une dure de cinq ans au suffrage universel direct.

L'Assemble nationale est renouvele au terme de la lgislature.

Article 36.

Le Parlement vote la loi, consent l'impt et contrle l'action du pouvoir excutif dans les conditions prvues par la prsente Constitution.

Article 37.

Une loi organique fixe le nombre des dputs, leur indemnit, les modalits et les conditions de leur lection ainsi que le rgime des inligibilits et des incompatibilits.

Elle fixe galement les conditions dans lesquelles sont lues les personnes appeles assurer, en cas de vacance du sige, le remplacement des parlementaires jusqu'au renouvellement de la chambre concerne, ainsi que le rgime des inligibilits et des incompatibilits.

Article 38.

Aucun membre de l'Assemble nationale ne peut tre poursuivi, recherch, arrt, dtenu ou jug l'occasion des opinions ou votes mis par lui dans l'exercice de ses fonctions.

Tout membre du Parlement ne peut, pendant la dure des sessions, tre poursuivi, recherch ou arrt en matire criminelle, correctionnelle ou de simple police qu'avec l'autorisation du bureau de l'Assemble nationale, sauf en cas de flagrant dlit ou de condamnation dfinitive.

La dtention ou la poursuite d'un membre du Parlement est suspendue jusqu' la fin de son mandat, sauf en cas de leve de l'immunit parlementaire.

Article 39.

Tout mandat impratif est nul.

Le droit de vote des membres du Parlement est personnel.

Le rglement de l'Assemble nationale autorise exceptionnellement la dlgation de vote.

Nul ne peut recevoir dlgation de plus d'un mandat.

Article 40.

Le Parlement se runit de plein droit le premier jour ouvrable suivant le quinzime jour aprs son lection. Son ordre du jour comprend alors exclusivement l'lection de son prsident et de son Bureau.

Le prsident de l'Assemble nationale et les autres membres du bureau sont lus par leurs pairs au suffrage secret, pour une dure de trente mois renouvelable, conformment aux dispositions du rglement de l'Assemble nationale.

Toutefois, tout moment, aprs leur entre en fonction, l'Assemble nationale peut les relever de leur mandat la suite d'un vote de dfiance pour faute grave, la majorit des deux tiers pour le prsident et la majorit absolue pour tout autre membre du bureau.

Article 41.

Le Parlement se runit de plein droit au cours de deux sessions par an.

La premire session s'ouvre le troisime mardi d'avril ; sa dure ne peut excder cinquante jours.

La seconde session s'ouvre le premier mardi d'octobre et prend fin, au plus tard, le troisime vendredi de dcembre.

L'ouverture de la session est reporte au lendemain si ce jour est fri ou, le cas chant, le premier jour ouvrable qui suit.

Article 42.

Le Parlement se runit de plein droit pendant la dure de l'tat de sige et dans le cas prvu l'article 26 ci-dessus.

Article 43.

Le Parlement est runi en session extraordinaire, sur convocation du prsident de l'Assemble nationale, pour un ordre du jour dtermin, la demande, soit du prsident de la Rpublique sur proposition du Premier ministre, soit de la majorit absolue des membres de l'Assemble nationale.

Les sessions extraordinaires sont ouvertes et closes par dcret du prsident de la Rpublique.

Elles ne peuvent excder une dure de quinze jours.

Article 44.

Les sances de l'Assemble nationale sont publiques. Un compte-rendu intgral des dbats est publi au Journal des dbats.

Les pouvoirs publics assurent la retransmission fidle des dbats de l'Assemble nationale par les mdias d'tat conformment aux dispositions du rglement de l'Assemble nationale.

L'Assemble nationale peut siger huis clos, la demande, soit du prsident de la Rpublique, soit du Premier ministre ou d'un cinquime de ses membres.

Article 45.

L'Assemble nationale vote son rglement qui ne peut entrer en vigueur qu'aprs avoir t reconnu conforme la Constitution par la Cour constitutionnelle. Toute modification ultrieure est galement soumise cette dernire.

Article 46.

L'Assemble nationale jouit de l'autonomie financire.

Titre IV.Des rapports entre le pouvoir excutif et le pouvoir lgislatif.

Article 47.

En dehors des cas expressment prvus par la Constitution, la loi fixe les rgles concernant : - l'exercice des droits fondamentaux et devoirs des citoyens ; - les sujtions imposes aux Gabonais et aux trangers en leur personne et en leurs - biens, en vue de l'utilit publique et de la dfense nationale notamment ; - la nationalit, l'tat et la capacit des personnes, les rgimes matrimoniaux, les successions et les libralits, le statut des trangers et l'immigration ; - l'organisation de l'tat civil ; - les conditions de l'usage de l'informatique afin que soient sauvegards l'honneur, l'intimit personnelle et familiale des citoyens, ainsi que le plein exercice de leurs droits ; - le rgime lectoral de l'Assemble nationale et des assembles locales ; - l'organisation judiciaire, la cration de nouveaux ordres de juridiction et le statut des magistrats ; - l'organisation des offices ministriels et publics, les professions d'officiers ministriels ; - la dtermination des crimes et dlits ainsi que des peines qui leur sont applicables, la procdure pnale, le rgime pnitentiaire et l'amnistie ; - l'tat de mise en garde, l'tat d'urgence, l'tat d'alerte et l'tat de sige ; - le rgime des associations, des partis, des formations politiques et des syndicats ; - l'assiette, le taux et les modalits de recouvrement des impositions de toute nature, le rgime d'mission de la monnaie ; - le statut gnral de la fonction publique et les statuts particuliers ; - les nationalisations d'entreprises et les transferts de proprit d'entreprises du secteur public au secteur priv ; - la cration ou la suppression des tablissements et services publics autonomes ; - l'organisation gnrale administrative et financire ; - la cration, le fonctionnement et la libre gestion des collectivits territoriales, leurs comptences, leurs ressources et leurs assiettes d'impts ; - les conditions de participation de l'tat au capital de toutes socits et de contrle par celui-ci de la gestion de ces socits ; - le rgime domanial, foncier, forestier, minier et de l'habitat ; - la protection du patrimoine artistique, culturel et archologique ; - la protection de la nature et de l'environnement ; - le rgime de la proprit, des droits rels et des obligations civiles et commerciales ; - les emprunts et engagements financiers de l'tat ; - les programmes d'action conomique et sociale ; - les conditions dans lesquelles sont prsentes et votes les lois de finances et rgls les comptes de la nation ; - les lois de finances dterminant les ressources et les charges de l'tat dans les conditions prvues par une loi organique ; - les lois de programme fixant les objectifs de l'tat en matire conomique, sociale, culturelle et de dfense nationale.

La loi dtermine en outre les principes fondamentaux : - de l'enseignement ; - de la sant ; - de la scurit sociale ; - du droit du travail ; - du droit syndical y compris les conditions d'exercice du droit de grve ; - de la mutualit et de l'pargne ; - de l'organisation gnrale de la dfense nationale et de la scurit publique.

Les dispositions du prsent article pourront tre prcises ou compltes par une loi organique.

Article 48.

Toutes les ressources et charges de l'tat doivent, pour chaque exercice financier, tre values et inscrites dans le projet de loi de finances annuelle dpos par le Gouvernement l'Assemble nationale l'ouverture de la seconde session ordinaire et au plus tard le 10 octobre.

Si, au terme de la session budgtaire, le Parlement se spare sans avoir vot le budget en quilibre, le Gouvernement est autoris reconduire par ordonnance le budget prcdent. Cette ordonnance peut nanmoins prvoir, en cas de ncessit, toute rduction de dpenses ou augmentation de recettes. A la demande du Premier ministre, le Parlement est convoqu dans les quinze jours en session extraordinaire pour une nouvelle dlibration. Si le Parlement n'a pas vot le budget en quilibre la fin de cette session extraordinaire, le budget est tabli dfinitivement par ordonnance prise en Conseil des ministres et signe par le prsident de la Rpublique.

Les recettes nouvelles qui peuvent tre cres, s'il s'agit d'impts directs et des contributions ou taxes assimilables, sont mises en recouvrement pour compter du premier janvier.

La Chambre des comptes assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrle de l'excution de la loi des finances. Le projet de loi de rglement tabli par le Gouvernement, accompagn de la dclaration gnrale de conformit et du rapport gnral de la Chambre des comptes, doit tre dpos l'Assemble nationale, au plus tard, le 15 octobre de l'anne qui suit celle de l'excution de la loi de finances concerne.

Article 49.

La dclaration de guerre par le prsident de la Rpublique est autorise par l'Assemble nationale la majorit des deux tiers de ses membres.

Article 50.

La prorogation de l'tat de sige, au-del de vingt et un jours, est autorise par l'Assemble nationale la majorit des deux tiers de ses membres.

Article 51.

Les matires autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractre rglementaire. Elle font l'objet de dcrets du prsident de la Rpublique.

Ces matires peuvent, pour l'application de ces dcrets, faire l'objet d'arrts pris par le Premier ministre ou, sur dlgation du Premier ministre, par les ministres responsables ou par les autres autorits administratives habilites le faire.

Article 52.

Le Gouvernement peut, en cas d'urgence, pour l'excution de son programme, demander au Parlement l'autorisation de faire prendre par ordonnances pendant l'intersession parlementaire, les mesures qui sont normalement du domaine de la loi.

Les ordonnances sont prises en Conseil des ministres aprs avis de la Chambre administrative et signes par le prsident de la Rpublique. Elles entrent en vigueur ds leur publication.

Elles doivent tre ratifies par le Parlement au cours de sa prochaine session.

Le Parlement a la possibilit de modifier les ordonnances par voie d'amendements.

En l'absence d'une loi de ratification, les ordonnances sont frappes de caducit.

Les ordonnances peuvent tre modifies par une autre ordonnance ou par une loi.

Article 53.

L'initiative des lois appartient concurremment au Gouvernement et au Parlement.

Article 54.

Les projets de loi sont dlibrs en Conseil des ministres, aprs avis de la Chambre administrative, et dposs sur le bureau de l'Assemble nationale.

Au nom du Premier ministre, un membre du Gouvernement est charg, le cas chant, d'en exposer les motifs et de soutenir la discussion devant l'Assemble nationale.

Le projet ou la proposition d'une loi organique n'est soumis la dlibration et au vote de l'Assemble nationale qu' l'expiration d'un dlai de quinze jours aprs son dpt.

Toutes les propositions de loi transmise au Gouvernement par l'Assemble nationale et qui n'ont pas fait l'objet d'un examen dans un dlai de soixante jours sont d'office mise en dlibration au sein de l'Assemble nationale.

Article 55.

Les membres du Gouvernement ont le droit d'amendement. Les propositions de loi et les amendements d'origine parlementaire sont irrecevables lorsque leur adoption aurait pour consquence, soit une diminution des recettes publiques, soit la cration ou l'aggravation d'une charge publique sans dgagement des recettes correspondantes.

Les amendements ne doivent pas tre dpourvus de tout lien avec le texte auquel ils se rapportent.

Si le Gouvernement le demande, l'Assemble nationale se prononce par un vote unique sur tout ou partie du texte en discussion, en ne retenant que les seuls amendements proposs ou accepts par le Gouvernement.

Article 56.

S'il apparat, au cours de la procdure lgislative, qu'un texte ou un amendement n'est pas du domaine de la loi, au sens de l'article 47 susvis, ou dpasse les limites de l'habilitation lgislative accorde au Gouvernement en vertu de l'article 52, le Premier ministre ou le prsident de l'Assemble nationale peut soulever l'irrecevabilit, la demande du cinquime de ses membres.

En cas de dsaccord, la Cour constitutionnelle est saisie. Celle-ci statue dans le dlai de huit jours.

Toute personne lse par un texte jug inconstitutionnel peut galement saisir la Cour constitutionnelle qui doit statuer dans le mme dlai.

Si ce dlai n'est pas respect, le texte devient caduc.

Article 57.

L'ordre du jour de l'Assemble nationale comporte, par priorit, et dans l'ordre fix par elle, la discussion des projets de loi dposs par le Gouvernement et des propositions de loi acceptes par lui.

Le Gouvernement est inform de l'ordre du jour des travaux de l'Assemble nationale et des commissions.

Le Premier ministre et les autres membres du Gouvernement disposent du droit d'accs et de parole l'Assemble nationale et ses commissions. Ils sont entendus par elle sur leurs demandes ou la demande des commissions.

Article 58.

L'urgence du vote d'une loi peut tre demande, soit par le Gouvernement, soit par les membres du Parlement la majorit absolue.

S'agissant de l'urgence sur les lois organiques, le dlai de quinze jours est ramen huit jours.

Article 59.

Les projets et propositions de loi sont envoys, pour examen, dans les commissions comptentes de l'Assemble nationale avant dlibration en sance plnire.

Aprs l'ouverture des dbats publics, aucun amendement ne peut tre examin s'il n'a t pralablement soumis la commission comptente.

Article 60.

Les lois organiques prvues par la prsente Constitution sont dlibres et votes selon la procdure lgislative normale.

Les lois organiques, avant leur promulgation, sont dfres la Cour constitutionnelle par le Premier ministre.

Article 61.

Les moyens de contrle du lgislatif sur l'excutif sont les suivants: les interpellations, les questions crites et orales, les commissions d'enqute et de contrle, la motion de censure exerce par l'Assemble nationale dans les conditions prvues l'article 64 de la prsente Constitution.

Une sance par semaine est rserve aux questions des dputs et aux rponses des membres du Gouvernement.

L'excutif est tenu de fournir au Parlement tous les lments d'information qui lui sont demands sur sa gestion et ses activits.

Article 62.

Une loi organique dtermine les conditions dans lesquelles la question crite peut tre transforme en une question orale avec dbats, et les conditions d'organisation et de fonctionnement des commissions d'enqute et de contrle.

Une sance par semaine est consacre l'examen des questions orales relatives l'actualit.

Article 63.

Le Premier ministre, aprs dlibration du Conseil des ministres, engage la responsabilit du Gouvernement devant l'Assemble nationale, en posant la question de confiance, soit sur une dclaration de politique gnrale, soit sur le vote d'un texte de loi.

Le dbat sur la question de confiance ne peut intervenir que trois jours francs aprs qu'elle ait t pose. La confiance ne peut tre refuse qu' la majorit absolue des membres composant l'Assemble nationale.

Article 64.

L'Assemble nationale met en cause la responsabilit du Gouvernement par le vote d'une motion de censure. Une telle motion n'est recevable que si elle est signe par au moins un quart des membres de l'Assemble nationale.

Le vote de la motion de censure ne peut avoir lieu que trois jours francs aprs son dpt. La motion de censure ne peut tre adopte qu' la majorit absolue des membres de l'Assemble nationale.

En cas de rejet de la motion de censure, ses signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la mme session, sauf dans le cas prvu l'article 65 ci-dessous.

Article 65.

Lorsque l'Assemble nationale adopte une motion de censure ou refuse sa confiance au Premier ministre, celui-ci doit remettre immdiatement sa dmission au prsident de la Rpublique.

La dmission du Premier ministre entrane la dmission collective du Gouvernement.

Un nouveau Premier ministre est alors nomm dans les conditions prvues l'article 15.

Article 66.

La clture des sessions ordinaires ou extraordinaires est de droit retarde pour permettre, le cas chant, l'application des dispositions des articles 25, 26 et 50 ci-dessus.

Titre V.Du pouvoir judiciaire.

I. De l'autorit judiciaire.

Article 67.

La justice est rendue au nom du peuple gabonais par la Cour constitutionnelle, la Cour suprme, les cours d'appel, les tribunaux, la Haute Cour de justice et les autres juridictions d'exception.

Article 68.

La justice est une autorit indpendante du pouvoir lgislatif et du pouvoir excutif.

Les juges ne sont soumis, dans l'exercice de leurs fonctions, qu' l'autorit de la loi.

Article 69.

Le prsident de la Rpublique est le garant de l'indpendance du pouvoir judiciaire, dans le respect des dispositions de la prsente Constitution, notamment en son article 36. Il est assist du prsident de la Cour suprme et du Conseil suprieur de la magistrature.

Article 70.

Le Conseil suprieur de la magistrature veille la bonne administration de la justice, et statue de ce fait sur les nominations, les affectations, les avancements, et la discipline des magistrats.

Article 71.

Le Conseil suprieur de la magistrature est prsid par le prsident de la Rpublique assist du prsident de la Cour suprme, vice-prsident.

Le pouvoir lgislatif est reprsent au sein du Conseil suprieur de la magistrature par cinq parlementaires choisis par le prsident de l'Assemble nationale dans des partis diffrents.

Article 72.

La composition, l'organisation et le fonctionnement du Conseil suprieur de la magistrature sont fixs par une loi organique.

Il - De la Cour suprme.

Article 73.

La Cour suprme est compose de trois chambres : - la chambre judiciaire ; - la chambre administrative ; - la chambre des comptes.

Chaque chambre dlibre sparment, selon son chef de comptence.

Les arrts sont revtus de l'autorit absolue de la chose juge.

Article 74.

La Cour suprme est prside par un magistrat professionnel nomm par le prsident de la Rpublique sur une liste d'aptitude tablie par le corps judiciaire.

Le prsident de la Cour suprme est assist d'un vice-prsident nomm dans les mmes conditions.

Article 75.

Les magistrats figurant sur les listes d'aptitude doivent avoir au moins quinze ans d'exprience professionnelle, tre gs d'au moins quarante ans et faire preuve d'une comptence reconnue.

Article 76.

Les comptences de la Cour suprme et de chacune de ses chambres sont dtermines, titre transitoire, par les lois en vigueur au moment de la promulgation de la prsente Constitution.

Toutefois, les comptences lectorales et rfrendaires de la chambre administrative sont transfres la Cour constitutionnelle lors de l'entre en vigueur de la prsente Constitution.

Le prsident de la Cour suprme prsente chaque anne un rapport d'activits au prsident de la Rpublique et au prsident de l'Assemble nationale. Il peut, cette occasion, appeler l'attention des pouvoirs publics sur des rformes d'ordre lgislatif ou rglementaire qui lui paraissent conformes l'intrt gnral.

Article 77.

Une loi organique fixe l'organisation, la composition, la comptence et le fonctionnement de la Cour suprme.

III. De la Haute Cour de justice et des autres juridictions d'exception.

I. De la Haute Cour de justice.

Article 78.

La Haute Cour de justice est une juridiction d'exception non permanente.

Elle juge le prsident de la Rpublique en cas de violation du serment ou de haute trahison.

Le prsident de la Rpublique est mis en accusation par le Parlement statuant la majorit des deux tiers de ses membres, au scrutin public.

Pendant l'intersession, le dcret de convocation du Parlement sera exceptionnellement pris par le Premier ministre.

Les prsidents et vice-prsidents des corps constitus et les membres du Gouvernement sont pnalement responsables devant la Haute Cour de justice des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifis de crime ou dlit au moment o ils ont t commis, ainsi que leurs complices et co-auteurs en cas d'atteinte la sret de l'tat.

Dans ce cas, la Haute Cour de justice est saisie, soit par le prsident de la Rpublique, soit par le prsident de l'Assemble nationale, soit par le procureur gnral prs la Cour suprme agissant d'office ou sur saisine de toute personne intresse.

Article 79.

La Haute Cour de justice est lie, l'exception du jugement du prsident de la Rpublique, par la dfinition des crimes et dlits ainsi que par la dtermination des peines telles qu'elles rsultent des lois pnales en vigueur au moment o les faits ont t commis.

Article 80.

La Haute Cour de justice est compose de treize membres dont sept magistrats professionnels dsigns par le Conseil suprieur de la magistrature et six membres lus par le Parlement en son sein, au prorata des effectifs des groupes parlementaires.

Le prsident et le vice-prsident de la Haute Cour de justice sont lus parmi les magistrats viss l'alina premier par l'ensemble des membres de cette institution.

Article 81.

Les rgles de fonctionnement de la Haute Cour de justice, la procdure applicable devant elle et la dfinition des crimes reprochs au prsident de la Rpublique sont fixs par une loi organique.

II. Des autres juridictions d'exception.

Article 82.

Les autres juridictions d'exception sont galement des instances non permanentes.

Titre VI.De la Cour constitutionnelle.

Article 83.

La Cour constitutionnelle est la plus haute juridiction de l'tat en matire constitutionnelle. Elle est juge de la constitutionnalit des lois et elle garantit les droits fondamentaux de la personne humaine et les liberts publiques. Elle est l'organe rgulateur du fonctionnement des institutions et de l'activit des pouvoirs publics.

Article 84.

La Cour constitutionnelle statue obligatoirement sur : - la constitutionnalit des lois organiques et des lois avant leur promulgation, des actes rglementaires censs porter atteinte aux droits fondamentaux de la personne humaine et aux liberts publiques ; - les rglements de l'Assemble nationale, du Conseil national de la communication et du Conseil conomique et social avant leur mise en application, quant leur conformit la Constitution ; - les conflits d'attribution entre les institutions de l'tat ; - la rgularit de toutes les lections et des oprations de rfrendum dont elle proclame les rsultats.

La Cour constitutionnelle proclame les rsultats des lections des membres des collectivits locales.

La Cour constitutionnelle est saisie en cas de contestation sur la validit d'une lection, par tout lecteur, tout candidat, tout parti politique ou dlgu du Gouvernement dans les conditions prvues par la loi organique,

Article 85.

Les lois organiques sont soumises par le Premier ministre la Cour constitutionnelle avant leur promulgation.

Les autres catgories de lois ainsi que les actes rglementaires peuvent tre dfrs la Cour constitutionnelle, soit par le prsident de la Rpublique, soit par le Premier ministre, soit par le prsident de l'Assemble nationale ou un dixime des dputs, soit par le prsident de la Cour suprme, soit par tout citoyen ou toute personne morale lse par la loi ou l'acte querell.

La Cour constitutionnelle statue, selon une procdure contradictoire dont les modalits sont fixes par la loi organique, dans le dlai d'un mois. Toutefois, la demande du Gouvernement et en cas d'urgence, ce dlai est ramen huit jours. Le recours suspend le dlai de promulgation de la loi ou l'application de l'acte.

Une disposition dclare inconstitutionnelle ne peut tre promulgue ou applique.

Article 86.

Tout justiciable peut, l'occasion d'un procs devant un tribunal ordinaire, soulever une exception d'inconstitutionnalit l'encontre d'une loi ou d'un acte qui mconnatrait ses droits fondamentaux.

Le juge du sige apprcie le bien-fond de ladite exception et, dans l'affirmative, saisit la Cour constitutionnelle par voie d'exception prjudicielle.

La Cour constitutionnelle statue dans le dlai d'un mois. Si elle dclare la loi incrimine contraire la Constitution, cette loi cesse de produire ses effets compter de la dcision.

Le Parlement examine, au cours de la prochaine session, dans le cadre d'une procdure de renvoi, les consquences dcoulant de la dcision de non-conformit la Constitution rendue par la Cour.

Article 87.

Les engagements internationaux, prvus aux articles 113 115 ci-aprs doivent tre dfrs, avant leur ratification, la Cour constitutionnelle, soit par le prsident de la Rpublique, soit par le Premier ministre, soit par le prsident de l'Assemble nationale, ou par un dixime des dputs.

La Cour constitutionnelle vrifie, dans un dlai d'un mois, si ces engagements comportent une clause contraire la Constitution. Toutefois, la demande du Gouvernement, s'il y a urgence, ce dlai est ramen huit jours.

Dans l'affirmative, ces engagements ne peuvent tre ratifis.

Article 88.

En dehors des autres comptences prvues par la Constitution, la Cour constitutionnelle dispose du pouvoir d'interprter la Constitution, la demande du prsident de la Rpublique, du Premier ministre, du prsident de l'Assemble nationale, ou du dixime des dputs.

Article 89.

La Cour constitutionnelle comprend neuf membres qui portent le titre de conseiller.

La dure du mandat des conseillers est de cinq ans renouvelable une fois.

Les neuf membres de la Cour constitutionnelle sont dsigns comme suit : - trois nomms par le prsident de la Rpublique dont au moins deux juristes ; - trois nomms par le prsident de l'Assemble nationale dont au moins deux juristes ; - trois magistrats dsigns par le Conseil suprieur de la magistrature.

Les conseillers sont choisis titre principal parmi les professeurs de droit, les avocats et les magistrats ayant au moins quinze ans d'activit ainsi que les personnalits qualifies qui ont honor le service de l'tat.

Le prsident de la Cour constitutionnelle est lu par ses pairs.

En cas d'empchement temporaire, son intrim est assur par le conseiller le plus g.

En cas de dcs ou de dmission d'un membre, le nouveau membre nomm par l'autorit de nomination concerne achve le mandat commenc.

Les anciens Prsidents de la Rpublique sont membres d'honneur de la Cour constitutionnelle avec voix consultative.

Article 90.

Les fonctions de membre de la Cour constitutionnelle sont incompatibles avec toute autre fonction publique ou toute activit prive ou professionnelle.

Les membres de la Cour constitutionnelle prtent serment au cours d'une crmonie solennelle prside par le prsident de la Rpublique, devant l'Assemble nationale et la Cour suprme runies.

Ils prtent le serment suivant, la main gauche pose sur la Constitution et la main droite leve devant le drapeau national : Je jure de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans le strict respect de ses obligations de neutralit et de rserve, et de me conduire en digne et loyal magistrat.

Article 91.

La Cour constitutionnelle prsente chaque anne un rapport d'activits au prsident de la Rpublique, au prsident de l'Assemble nationale et au prsident de la Cour suprme, l'occasion duquel il peut appeler l'attention des pouvoirs publics sur la porte de ses dcisions en matire lgislative et rglementaire.

Article 92.

Les dcisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics, toutes les autorits administratives et juridictionnelles et toutes les personnes physiques et morales.

Article 93.

Les rgles d'organisation et de fonctionnement de la Cour constitutionnelle, ainsi que la procdure suivie devant elle, sont dtermines par une loi organique.

Titre VII.Du Conseil national de la communication.

Article 94.

La communication audiovisuelle et crite est libre en Rpublique gabonaise, sous rserve du respect de l'ordre public, de la libert et de la dignit des citoyens.

Article 95.

Il est institu cet effet un Conseil national de la communication charg de veiller : - au respect de l'expression de la dmocratie et de la libert de la presse sur toute l'tendue du territoire ; - l'accs des citoyens une communication libre ; - au traitement quitable de tous les partis et associations politiques ; - au respect des rgles concernant les conditions de production, de programmation et de diffusion des missions relatives aux campagnes lectorales ; - au contrle des programmes et de la rglementation en vigueur en matire de communication, ainsi que des rgles d'exploitation ; - au respect des statuts des professionnels de la communication ; - l'harmonisation des programmes entre les chanes publiques de radio et de tlvision ; - la politique de production des oeuvres audiovisuelles et cinmatographiques ; - la promotion et au dveloppement des techniques de communication et de la formation du personnel ; - au respect des quotas des programmes gabonais diffuss sur les chanes de radio et de tlvision publiques et prives ; - au contrle du contenu et des modalits de programmation des missions de publicit diffuses par les chanes de radio et de tlvision publiques et prives ; - au contrle des cahiers de charges des entreprises publiques et prives ; - la protection de l'enfance et de l'adolescence dans la programmation des missions diffuses par les entreprises publiques et prives de la communication audiovisuelle ; - la dfense et l'illustration de la culture gabonaise.

Article 96.

En cas de violation de la loi par les parties intresses, le Conseil national de la communication peut leur adresser des observations publiques et faire appliquer les sanctions appropries.

Article 97.

Tout conflit opposant le Conseil national de la communication un autre organisme publie sera tranch la diligence de l'une des parties par la Cour constitutionnelle.

Article 98.

Le Conseil National de la Communication comprend neuf membres dsigns comme suit : - trois par le prsident de la Rpublique, dont un spcialiste de la communication ; - trois par le prsident de l'Assemble nationale, dont un spcialiste de la communication ; - et trois lus par les professionnels de la communication audiovisuelle et de la presse crite.

Article 99.

Les membres du Conseil national de la communication doivent avoir des comptences en matire de communication, d'administration publique, des sciences, du droit, de la culture ou des arts, avoir une exprience professionnelle d'au moins quinze ans et tre gs d'au moins quarante ans.

Article 100.

La dure du mandat des membres du Conseil national de la communication est de cinq ans renouvelable une fois.

En cas de dcs ou de dmission d'un membre, le nouveau membre nomm par l'autorit de nomination concerne achve le mandat commenc.

Article 101.

Le prsident du Conseil national de la communication est lu par ses pairs.

En cas de vacance temporaire, le membre le plus g assure l'intrim du prsident.

Article 102.

Une loi organique fixe l'organisation et le fonctionnement du Conseil national de la communication, ainsi que le rgime des incompatibilits.

Titre VIII.Du Conseil conomique et social.

Article 103.

Le Conseil conomique et social, sous rserve des dispositions des articles 8, alina 3, 28 alina ler et article 53 ci-dessus a comptence sur tous les aspects de dveloppement conomique, social et culturel : - l'orientation gnrale de l'conomie du pays ; - la politique financire et budgtaire ; - la politique des matires premires ; - la politique sociale et culturelle ; - la politique de l'environnement.

Article 104.

Le Conseil conomique et social participe toute commission d'intrt national caractre conomique et social.

Il collecte et rdige, avec la participation des diffrentes entits qui le composent, l'attention du prsident de la Rpublique, du Gouvernement et du Parlement, le recueil annuel des attentes, des besoins et des problmes de la socit civile avec des orientations et des propositions.

Article 105.

Le Conseil conomique et social est charg de donner son avis sur les questions portes son examen par le prsident de la Rpublique, le Gouvernement, l'Assemble nationale ou toute autre institution publique.

Le Conseil conomique et social est obligatoirement consult sur tout projet de loi de finances, tout projet de plan ou de programme conomique et social, ainsi que sur toutes dispositions lgislatives caractre fiscal, conomique et social.

Article 106.

Le Conseil conomique et social peut galement procder l'analyse de tout problme de dveloppement conomique et social. Il soumet ses conclusions au prsident de la Rpublique, au Gouvernement et l'Assemble nationale.

Article 107.

Le Conseil conomique et social peut dsigner l'un de ses membres, la demande du prsident de la Rpublique, du Gouvernement ou de l'Assemble nationale, pour exposer devant ces organes l'avis du Conseil sur les projets ou propositions qui lui ont t soumis.

Le Gouvernement et le Parlement ont l'obligation, quand ils sont saisis, de donner une suite aux avis et rapports formuls par le Conseil conomique et social dans un dlai maximum de trois mois pour le Gouvernement et avant la fin de la session en cours pour le Parlement.

Le Conseil conomique et social reoit une ampliation des lois, ordonnances et dcrets ds leur promulgation. Il suit l'excution des dcisions du Gouvernement relatives l'organisation conomique et sociale.

Article 108.

Sont membres du Conseil conomique et social : - les reprsentants des syndicats, des associations ou groupements socioprofessionnels, lus par leurs associations ou groupements d'origine ; - les cadres suprieurs de l'tat dans le domaine conomique et social ; - les reprsentants des collectivits locales dsigns par leurs pairs.

Article 109.

Le Conseil conomique et social se runit chaque anne de plein droit en deux sessions ordinaires de quinze jours chacune. La premire session s'ouvre le troisime mardi de fvrier et la seconde, le premier mardi de septembre.

L'ouverture de chaque session est reporte au lendemain si le jour prvu est non ouvrable.

Les sances du Conseil conomique et social sont publiques.

Article 110.

Le prsident et le vice-prsident du Conseil conomique et social sont lus au sein du Conseil par leurs pairs lors de la sance d'ouverture de la premire session pour un mandat de quatre ans renouvelable.

Aucun membre du Conseil conomique et social ne peut tre poursuivi, recherch ou jug pour des opinions mises par lui lors des sances du Conseil.

Article 111.

L'organisation interne, les rgles de fonctionnement et de dsignation des membres du Conseil conomique et social sont fixes par la loi.

Titre IX.Des collectivits locales.

Article 112.

Les collectivits locales de la Rpublique sont cres par la loi. Elles ne peuvent tre modifies ou supprimes qu'aprs avis des conseils intresss et dans les conditions fixes par la loi.

Elles s'administrent librement par les conseils lus dans les conditions prvues par la loi, notamment en ce qui concerne les comptences et leurs ressources.

Titre X.Des traits et accords internationaux.

Article 113.

Le prsident de la Rpublique ngocie les traits et les accords internationaux et les ratifie sur autorisation de l'Assemble nationale.

Le prsident de la Rpublique et le prsident de l'Assemble nationale sont informs de toute ngociation tendant la conclusion d'un accord international non soumis ratification.

Article 114.

Les traits de paix, les traits de commerce, les traits relatifs l'organisation internationale, les traits qui engagent les finances de l'tat, ceux qui modifient les dispositions de nature lgislative, ceux qui sont relatifs l'tat des personnes ne peuvent tre approuvs et ratifis qu'en vertu d'une loi.

Aucun amendement n'est recevable cette occasion. Les traits ne prennent effet qu'aprs avoir t rgulirement ratifis et publis.

Nulle cession, nul change, nulle adjonction de territoire n'est valable sans consultation pralable du peuple gabonais par voie de rfrendum.

Titre XI.Des accords de coopration et d'association.

Article 115.

La Rpublique gabonaise conclut souverainement les accords de coopration ou d'association avec d'autres tats. Elle accepte de crer avec eux des organismes internationaux de gestion commune, de coordination et de libre coopration.

Titre XII.De la rvision de la Constitution.

Article 116.

L'initiative de la rvision appartient concurremment au prsident de la Rpublique, le Conseil des ministres entendu, et aux membres du Parlement.

Toute proposition de rvision doit tre dpose au bureau de l'Assemble nationale par au moins un tiers des dputs.

Tout projet ou toute proposition de rvision est soumis pour avis la Cour constitutionnelle.

La rvision est acquise soit par voie de rfrendum, soit la majorit des deux tiers des membres de l'Assemble nationale.

De mme, la rvision de la Constitution ne peut tre entame ou acheve, en cas d'intrim de la Prsidence de la Rpublique, de recours aux pouvoirs de crise de l'article 26 ci-dessus, ou en cas d'atteinte l'intgrit du territoire.

Article 117.

La forme rpublicaine de l'tat, ainsi que le caractre pluraliste de la dmocratie sont intangibles et ne peuvent faire l'objet d'aucune rvision.

Titre XIII.Des dispositions transitoires.

Article 118.

Les nouvelles institutions de la Rpublique prvues par la prsente Constitution sert mises en place au plus tard dans le dlai d'un an compter de sa promulgation.

Le prsident de la Rpublique en exercice demeure en fonction jusqu'au terme initial de son mandat, dans le strict respect des dispositions de la prsente Constitution.

Article 119.

La prsente Constitution, adopte par l'Assemble nationale, abroge celle du 28 mai 1990.

Article 120.

La prsente Constitution sera publie au Journal officiel et excute comme loi de la Rpublique.En 1925, le Haut-Ogoou est rattach au Moyen-Congo avant de revenir au Gabon un peu plus deux dcennies aprs, par dcret N46-2-250 du 16 octobre 1946, portant rorganisation administrative de lAfrique quatoriale franaise.