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La résilience Pourquoi la résilience? Pour juguler les effets de l’aléa, les experts calculent les magnitudes prévisibles de plus en plus précises de celui-ci, puis ils préconisent l’édification des équipements de défense pour protéger la société (digues, mesures antisismiques) Face à l’inefficacité de ces mesures l’on opte de plus en plus pour une stratégie fondée sur le concept de la résilience. Cette seconde stratégie vise, non pas à s’opposer à l’aléa, mais à en réduire au maximum les impacts La résilience est un concept polysémique récemment transféré en sciences sociales, notamment en psychologie et en économie, après un détour par l’écologie.

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La résilience : dernier cours des Rsiques naturels

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La résilience

• Pourquoi la résilience? • Pour juguler les effets de l’aléa, les experts calculent les

magnitudes prévisibles de plus en plus précises de celui-ci, puis ils préconisent l’édification des équipements de défense pour protéger la société (digues, mesures antisismiques…)

• Face à l’inefficacité de ces mesures l’on opte de plus en plus pour une stratégie fondée sur le concept de la résilience.

• Cette seconde stratégie vise, non pas à s’opposer à l’aléa, mais à en réduire au maximum les impacts

• La résilience est un concept polysémique récemment transféré en sciences sociales, notamment en psychologie et en économie, après un détour par l’écologie.

Qu’est ce la résilience?

• Résilience vient du latin Resilio qui signifie rebondir. La résilience physique mesure la capacité d’un objet à retrouver son état initial après un choc ou une pression continue (Mathieu, 1991).

• Un écosystème résilient est capable d’absorber les effets d’une perturbation; il persiste sans changement qualitatif de sa structure (1973, C. Holling).

• La résilience écologique garde donc son sens physique primitif. Elle est fonction de l’intensité de la perturbation et de la durée de l’exposition au choc

• La résilience écologique est donc aussi assimilable au temps de retour à l’état d’équilibre, ou à la vitesse mise pour revenir à cet état antérieur

• la résilience peut adopter deux formes :

• la résilience réactive qui est semblable à la résilience écologique ou mécanique.

• la résilience proactive, qui fait référence aux notions de l’apprentissage et de l’anticipation des sociétés humaines sur le futur.

• Dans le domaine des risques et catastrophes, la résilience

est la capacité d’un système ou d’une société à faire face

à un violent aléa et à se remettre rapidement du choc

• Les capacités de résistance, d’adaptation, de flexibilité et de réorganisation des systèmes techniques et sociaux sont donc au cœur de ce concept

Les facteurs de la résilience FACTEURS FAVORABLES A LA RESILIENCE

• 03 facteurs augmentent la résilience d’un système soumis à une perturbation :

– la diversité,

– l’auto organisation

– l’apprentissage.

• la perte de biodiversité est considérée comme un facteur qui réduit la résilience de l’écosystème.

• la résilience systémique est directement proportionnelle à l’auto organisation du système.

• la résilience dépend de la capacité d’un système à s’adapter, ce qui est le cas des sociétés humaines grâce à l’apprentissage.

• Par exemple, dans une société où la population est bien préparée à réagir face à un événement catastrophique, l’on observe beaucoup moins de panique qu’au sein d’une population mal informée

Facteurs réduisant la résilience

Les facteurs suivant peuvent diminuer les effets bénéfiques de la résilience sociale:

• L’opposition à toutes les formes d’innovation

• un pouvoir excessif réprimant toute déviance idéologique,

• une centralisation excessive des prises de décisions

• Un système dont la structure réduit la mobilité et amortit la circulation de l’information

Problématique de la mesure de la résilience

• La résilience : concept transdisciplinaire et difficile à mesurer

• Il faut considérer les mesures disciplinaires et les mesures systémiques

Les mesures disciplinaires

• la résilience est mesurée par l’ampleur maximale de l’aléa à ne pas dépasser pour que le système ne disparaisse pas (seuil).

• en écologie, la résilience est mesurée par la disparition d’une partie ou de toutes les espèces d’un écosystème.

• en macro économie, la résilience sera définie par deux paramètres : la robustesse et la rapidité du retour à l’état antérieur.

• dans les études de risques, la résilience est mesurée par les impacts d’une catastrophe.

Ces indicateurs absolus ou relatifs, sont imparfaits. Compte tenu de la complexité de ces systèmes il vaut mieux adopter des mesures systémiques

• 3 indicateurs sont mobilisés pour quantifier la résilience.

1 / La taille du bassin d’attraction, qualifiée de latitude (L),. Plus ce bassin est vaste et plus la résilience du système considéré est grande.

2 / La profondeur de l’attracteur (R), qui mesure sa puissance d’attraction. Plus l’attracteur est profond plus le système est résilient

3/ La précarité (Pr) est égale à la distance qui sépare le point figurant l’état du système, à l’instant où il est atteint par une perturbation, d’une limite d’un bassin d’attraction dans lequel ce point est situé.

Un état du système, très proche de la frontière d’un bassin d’attraction, est moins résilient qu’un autre état centré sur l’attracteur même.

Mesurer la résilience par les indicateurs

• Une dernière solution consiste à construire des indicateurs qui prennent en compte différents paramètres disponibles.

• Ainsi, le Pacific Disaster Center a construit un indicateur VESR (Vulnerability, Exposure, Sensibility, Resilience) à l’échelle des États et des régions.

• La résilience est mesurée par une fonction qui prend en compte des indicateurs de production économique, de disponibilité de nourriture et d’eau de qualité, de niveau scolaire, etc.

• En Amérique du Sud, une méthode similaire consiste à intégrer l’IDH, le % des dépenses sociales, le taux d’assurance des infrastructures et du bâti, l’Index de gouvernance de Kaufman, le nombre de lits d’hôpital pour mille personnes, etc.

• L’indice de perte de résilience est obtenu à différentes échelles, puis cartographié.