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Géodésie, topographie et cartographie Claude Brezinski Université des Sciences et Technologies de Lille France Géodésie Topographie Cartographie 1

Géodésie, topographie et cartographie

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Géodésie, topographie et cartographie

Claude Brezinski

Université des Sciences et Technologies de LilleFrance

➜ Géodésie➜ Topographie➜ Cartographie

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DÉFINITIONS

géodésie: détermination mathématique de la forme de laTerre.

topographie: mesures des dimensions de la Terre,coordonnées géographiques des points, altitudes, déviationsde la verticale, longueurs d’arcs de méridiens et deparallèles, etc.

cartographie: élaboration et dessin des cartes, avec souventun souci artistique.

géographie: observation et description de notreenvironnement physique et ses modifications.

DÉFINITIONS 2

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Longitude et Latitude

DÉFINITIONS 3

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LA FORME DE LA TERRE

Les anciens croyaient que la Terre était plate. Mais était-ceun disque ou un carré?

Thalès (v. 625 - v. 547 av. J.-C.) montre que les étoilesdécrivent des cercles autour du pôle et prédit une éclipsede Soleil.

Anaxagore (Vè siècle av. J.-C.) pense que c’est une sphère:

➜ ombre circulaire de la Terre sur la Lune lors des éclipses

➜ vision des navires à l’horizon

➜ quand on marche vers le Nord, l’Étoile Polaire est de plus enplus haut et le Soleil à midi de plus en plus bas

LA FORME DE LA TERRE 4

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La Terre n’est pas une sphère.

Il faut substituer, à sa surface physique réelle, avec sesmontagnes et autres accidents de terrain, une surfacethéorique facile à définir géométriquement au moyen dequelques paramètres et surtout facile à déterminerexpérimentalement en chaque point.

C’est la notion de verticale.

La surface terrestre devra être perpendiculaire en chaquepoint à la verticale.

Il y a une infinité de telles surfaces de niveau. On choisit cellequi vient se raccorder à la surface de la mer.

LA FORME DE LA TERRE 5

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Mais le niveau de la mer change. Il faut déterminer un pointmoyen qui servira de zéro.

Mais tous ces zéros, obtenus en divers points de la Terre,appartiendront-ils à la même surface de niveau?

Il faut choisir une origine et prendre la surface de niveaudéfinie de proche en proche par l’ensemble des verticaleset qui passe par cette origine.

C’est le géoïde qui est aussi la surface équipotentielle duchamp de pesanteur.

Johann Benedict Listing (1808 - 1882) en 1873.

LA FORME DE LA TERRE 6

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Le Géoïde

LA FORME DE LA TERRE 7

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Le Géoïde

LA FORME DE LA TERRE 8

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LA LONGITUDE

Comment savoir si deux lieux se trouvent à la mêmelongitude, c’est-à-dire sur le même méridien?

La réponse est apportée par l’ombre d’un piquet(le gnomon) quand le Soleil est au plus haut et doncquand l’ombre est la plus courte.

Réponse:

Si deux points sont sur le même méridien, les ombres desgnomons sont alignées.

LA LONGITUDE 9

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Gnomon

LA LONGITUDE 10

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LE RAYON TERRESTRE

Ératosthène (Cyrène, v. 284 - Alexandrie, v. 192 av. J.-C.)mesura le premier la longueur du méridien terrestre.

Il utilisa le théorème:

les droites qui tombent sur des parallèles produisent desangles alternes égaux.

Il trouva 11562 km, valeur exacte à 15% près (10002 km)!

LE RAYON TERRESTRE 11

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Méthode d’Ératosthène

LE RAYON TERRESTRE 12

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LE RAYON TERRESTRE 13

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Alidade pour mesurer les angles

LE RAYON TERRESTRE 14

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DÉTERMINATION DE LA LATITUDE

Claude Ptolémée (Ptolémaïs, v. 100 - Canope, v. 170) montracomment déterminer la latitude d’un lieu à partir du passagedu Soleil au zénith le jour du solstice d’été.

Mais le problème est plus compliqué car le mouvement duSoleil n’est pas uniforme.

La Terre tourne comme une toupie. Son axe de rotationtourne sur lui-même en 26000 ans tout en gardant la mêmeinclinaison:

précession des équinoxes

découverte par Hipparque (Nicée, 190 - 125 av. J.-C.).

DÉTERMINATION DE LA LATITUDE 15

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DÉTERMINATION DE LA LATITUDE 16

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La latitude

DÉTERMINATION DE LA LATITUDE 17

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Les grecs avaient établi la sphéricité de la Terre, évalué sesdimensions. Ils savaient repérer la position d’un lieu etdéterminer la longitude. Ils distinguent les pôles, l’équateuret les tropiques. Ces conceptions sont inséparables del’hypothèse géocentrique qui place la Terre au centre del’Univers.

Déclin des connaissances en Occident à la chute del’Empire Romain en 476.

Le mythe biblique d’une Terre plate refait surface chez SaintAugustin (354 - 430) et d’autres.

Les Arabes reprennent le flambeau avec Al-Khwarizmi(v. 780 - v. 850). Il trouve 11016 km pour le quart de méridien.

DÉTERMINATION DE LA LATITUDE 18

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Jean Fernel (1497 - 1558), mathématicien, astronome etmédecin d’Henri II, mesure la distance entre les cathédralesd’Amiens et de Paris qui sont situées sur le même méridien. Ilutilise une roue et effectue des corrections douteuses pourtenir compte des accidents de terrain. Il a de la chance caril trouve 10011 km, un excellent résultat pour l’époque.

DÉTERMINATION DE LA LATITUDE 19

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LA TRIANGULATION

On remplace la mesure directe des longueurs par unemesure indirecte au moyen des angles d’une triangulationdu terrain.

Une triangulation est constituée par une chaîne de trianglesadjacents dont les sommets se trouvent alternativement depart et d’autre du méridien à mesurer.

On mesure l’un des côtés du premier triangle et latrigonométrie fait le reste.

Si l’on effectue les mesures sur une grande distance il fauttenir compte de la sphéricité de la Terre et utiliser desformules de trigonométrie sphérique.

LA TRIANGULATION 20

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La triangulation

LA TRIANGULATION 21

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LA TRIANGULATION 22

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En 1533, Gemma Frisius explique le principe de latriangulation et invente le goniomètre qui permet de mesurerles distances.

La triangulation fut popularisée par Snellius (1580 - 1626). Ilmesura l’arc de méridien entre Berg-op-Zoom et Alkmaaraux Pays-Bas à l’aide de 33 triangles et obtint 10004 km pourle quart de méridien terrestre.

LA TRIANGULATION 23

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Gemma Frisius

LA TRIANGULATION 24

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Snellius

LA TRIANGULATION 25

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LE PROBLÈME DE LA LONGITUDE

24 heures = 360 degrés

1 heure = 15 degrés

4 minutes = 1 degré

À l’équateur 1 degré = 109 431 mètres et au pôle 1 degré = 0.

Pour calculer sa longitude il faut connaître l’heure auméridien d’origine et la comparer à l’heure locale.

Mais les horloges se dérèglent en mer sous l’influence de latempérature, de la pression, de la gravité, du magnétisme et... des mouvements du bateau.

On peut utiliser les éclipses mais celles-ci sont trop rares.

Il fallut attendre le chronomètre de marine mis au point parJohn Harrison (1693 - 1776) entre 1735 et 1757.

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L’AVENTURE DE LA MÉRIDIENNE

Jean Richer (1630 - 1696) remarque en 1672 que la longueurd’un pendule battant la seconde est moins grande àCayenne qu’à Paris. La pesanteur décroît donc avec lalatitude. Il pensait que cela était dû à un aplatissement de laterre car Paris était plus rapproché du centre de la Terre queCayenne. Donc le globe est aplati en allant vers les pôles.

Jacques Cassini (1677 - 1756) calcula que le degré deméridien était plus long au sud de Paris qu’au nord. La Terren’était donc pas une sphère parfaite, mais elle était allongéevers les pôles.

Il n’en démordra pas malgré les preuves que Richer avaitraison.

D’après la théorie de la gravitation universelle d’IsaacNewton (1642 - 1727), la Terre devait être aplatie aux pôles.

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Jacques Cassini

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Il fallait départager les deux camps.

En 1668, l’Académie des Sciences donne mission à JeanPicard (1620 - 1682) de mesurer l’arc de méridien entreMalvoisine, au sud de Paris, et Sourdon, au sud d’Amiens. Ceméridien, qui est celui de Paris, est connu sous le nom de LaMéridienne.

Il utilisa 11 triangles et 2 bases. La base principale, de 11 km,fut mesurée à l’aide de perches de 8 m. Il obtint 111 092 malors que la valeur exacte est de 111 220 m. Ses erreurs demesure s’étaient compensées!

Cette valeur ne permit pas de trancher la question. On dûprolonger La Méridienne jusqu’à Dunkerque et Collioure,mais sans résultat probant.

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Jean Picard

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Des expéditions furent organisées:

Maupertuis se rendit en Laponie en 1737-1738.

Godin et La Condamine allèrent au Pérou de 1735 à 1744.

La Caille partit pour le Cap de Bonne Espérance en 1752.

Les mesures des Cassini n’avaient pas été faites avec assezde soin et de précision:

la Terre est aplatie aux pôles .

On mesura de nouveau La Méridienne entre Dunkerque etCollioure. Au terme de ces travaux, la France était couverted’un réseau de 800 triangles. La cartographie scientifiquepouvait commencer.

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Carte de Cassini

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LA FIGURE DE LA TERRE

Simultanément, les scientifiques poursuivaient leurs travauxsur la forme de la Terre. Celle-ci a, à peu près, la forme d’unellipsoïde. Il fallait démontrer mathématiquement que c’étaitbien une figure d’équilibre.

L’un des principaux intervenants fut Alexis Claude Clairaut(1713 - 1765). On lui doit la définition des surfaces de niveau,telles que la verticale leur soit perpendiculaire en chaquepoint.

Il faut citer aussi d’Alembert (1717 - 1783), Pierre Simon deLaplace (1749 - 1827), Carl Jacobi (1804 - 1851), ...

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A.C. Clairaut

LA FIGURE DE LA TERRE 34

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Pour déterminer les paramètres de cet ellipsoïde, il fautrésoudre un système d’équations linéaires avec plusd’équations que d’inconnues.

C’est la méthode des moindres carrés. Elle conduit à lameilleure combinaison possible des observations quelque soitla loi de probabilité des erreurs.

Elle a été étudiée par Adrien Marie Legendre (1752 - 1833)mais c’est Carl Friedrich Gauss ( 1777 - 1855) qui en donnal’interprétation statistique en 1802.

Cette méthode fut immédiatement et universellementreconnue comme une contribution majeure.

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C.F. GaussLA FIGURE DE LA TERRE 36

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LE SYSTÈME MÉTRIQUE DÉCIMAL

En 1790, l’Assemblée Constituante décide d’instituer lesystème métrique décimal. Il fallait rattacher l’unité delongueur soit au pendule battant la seconde soit à unefraction du méridien. La première solution faisait dépendre lalongueur du temps. Ce fut la seconde solution qui fut choisie.

Il fallait donc, de nouveau, mesurer le méridien terrestre afinque le mètre ne fut sujet d’aucune critique et puisse êtreadopté par l’ensemble des nations.

Le travail fut confié à Jean Baptiste Joseph Delambre (1749 -1822) et Pierre Méchain (1744 - 1804).

L’aventure commence!

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J.B.J. Delambre

LE SYSTÈME MÉTRIQUE DÉCIMAL 38

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Delambre devait effectuer les mesures jusqu’à Dunkerque.

Méchain devait aller jusqu’à Barcelone. Le voyage jusqu’auxPyrénées n’est pas facile car ses instruments sont suspectsaux yeux des révolutionnaires. La guerre éclate en la Franceet l’Espagne. Il continue ses mesures puis est emprisonné etest autorisé à se rendre à Gênes. Il y reste jusqu’en 1795.

Il croyait ne pas avoir réussi à fermer sa triangulation: il y avaitun écart de 3 degrés entre les latitudes calculées pour unmême point de Barcelone selon la station où l’on s’appuie.

Il recommence ses calculs. À son retour en France, il refusede communiquer ses résultats. Il obtient une nouvelle missionpour prolonger le méridien jusqu’aux Baléares. Il succombe àla fièvre jaune le 20 septembre 1804, au nord de Valencia.

Il n’avait finalement commis aucune erreur.

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P. Méchain

LE SYSTÈME MÉTRIQUE DÉCIMAL 40

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Registre

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Entre temps, la Convention Nationale avait fixé la définitiondu mètre en se basant sur les mesures de Delambre etMéchain. Le véritable mètre est en réalité plus court que sadéfinition actuelle!

Après le décès de Méchain, son fils devint secrétaire del’Observatoire mais il démissionna et la place fut offerte à unjeune Polytechnicien appelé à devenir célèbre FrançoisArago (1786 - 1853). Il fit la connaissance de Jean-BaptisteBiot (1774 - 1862) et les deux hommes commencèrent àtravailler ensemble sur divers sujets.

Mais leur idée était de continuer la mesure du méridieninterrompue par le décès de Méchain.

Laplace soutint leur projet et obtint les fonds nécessaires.

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Jean-Baptiste Biot

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Ils partent au début de 1806. Fin novembre, Arago reste seulprès de Valence. Le signal d’Ibiza se voyait rarement.

L’Espagne déclare la guerre à la France. Arago se rend àMajorque. Le bruit se répandit qu’il était là pour faire dessignaux à l’armée française. Craignant pour se sécurité, ildemanda à être emprisonné, puis on organisa son évasion. Ilfit route vers Alger. On se prépara ensuite à faire voile versMarseille. Deux lions, offerts par le Dey d’Alger à Napoléonétaient du voyage.

En approchant de Marseille, ils furent faits prisonniers par uncorsaire espagnol. On les débarqua à Rosas. Arago,intérogé par le juge, réussi à cacher son identité et sanationalité en chantant une chanson dans le dialected’Ibiza. Rosas tomba aux mains des français. Les prisonniersfurent transférés à Palamos.

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L’un des lions du Dey étant mort, celui-ci devint furieux etmenaça l’Espagne d’une guerre. Arago fut libéré. On remitle cap sur Marseille, mais la tempête dérouta le navire versBougie, en Algérie. Arago voulait se rendre à Alger mais n’enreçut pas l’autorisation à causes des dangers que celareprésentait. Il dut se déguiser pour y parvenir. Le Dey avaitété décapité et son successeur étranglé. On leur réclamaitune somme énorme pour le laisser partir. Enfin, il partit pourMarseille où il arriva le 2 juillet 1809. Après une quarantaineau lazaret, il rejoignit Paris après un détour à Perpignan pourvoir sa famille.

L’aventure avait duré 3 ans, mais Arago en ramenait toutesses mesures!

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Triangulation

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Triangulation

LE SYSTÈME MÉTRIQUE DÉCIMAL 47

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cm

François Arago

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APRÈS LA MÉRIDIENNE

La France était en tête des nations pour les progrès de lagéodésie. De nombreux officiers géographes étaient auservice de l’armée napoléonienne. Le Dépôt de la Guerre,ancêtre de l’Institut Géographique National, fut créé. LaCarte d’État Major au 1/80000 fut dressée sous l’impulsion deLouis Puissant (1769 - 1843).

De nombreux pays se lancèrent dans des triangulations.L’Association Géodésique Internationale fut fondée en 1864.

On remarqua, qu’en certains endroits, le fil à plomb étaitdévié de la position qu’il devrait avoir si la Terre étaithomogène. On rechercha des anomalies dues à des métauxplus denses ou à des cavités. Les préoccupations de lagéodésie rejoignaient celles de la géologie.

APRÈS LA MÉRIDIENNE 49

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Carte d’État-Major

APRÈS LA MÉRIDIENNE 50

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LES MESURES DE LA TERRE

Rayon polaire = 6356.752 km

Rayon équatorial = 6378.136 km

Circonférence méridienne = 40007.864 km

Circonférence équatoriale = 40075.017 km

Superficie = 510 065 000 km carrés

Volume = 1 083 320 000 km cubes

Masse = 5.98 1024 kg

Densité moyenne = 5.515

Variations de ± 100 m par rapport au géoïde

LES MESURES DE LA TERRE 51

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LA TOPOGRAPHIE

Le principal problème de la topographie est lareprésentation du globe sur la surface plane d’une carte. Ilfaut définir une correspondance entre les points de la Terreet ceux de sa représentation plane: c’est la notion de

système de projection.

Une autre notion essentielle est celled’échelle.

Si 1 cm sur la carte en représente n sur le terrain, on dit que lacarte est au 1/n.

Plus l’échelle est grande et plus l’on peut représenter depetits détails. Plus l’échelle est petite et plus il estfondamental de tenir compte de la rotondité de la Terre.

La méthode de projection peut différer selon l’échelle.

LA TOPOGRAPHIE 52

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LES SYSTÈMES DE PROJECTION

Projection conforme: conserve les angles

Projection équivalente: conserve les surfaces (une projectionéquivalente ne peut pas être conforme)

Projection équidistante: conserve les distances à partir d’unpoint donné

Projection aphylactique: ni conforme, ni équivalente, niéquidistante

Aucune projection ne peut conserver toutes les distances.

On peut aussi classer les projection selon leur manière deprocéder en:

coniques, cylindriques, azimutales.

LES SYSTÈMES DE PROJECTION 53

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LES PROJECTIONS CONIQUES

On projette sur un cône tangent à un parallèle de la sphèreterrestre et dont l’axe passe par les pôles.

Les méridiens sont des demi-droites concourantes en unpoint qui est l’image du pôle. Les parallèles sont des arcs decercle concentriques autour de ce point et équidistants.

LES PROJECTIONS CONIQUES 54

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Projection conique

LES PROJECTIONS CONIQUES 55

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À ce genre de projection se rattache celle de Charles MarieRigobert Bonne (1727 - 1795). Elle est pseudo-conique etéquivalente et était, en fait, connue depuis 1520.

Elle est celle utilisée dans la carte d’État Major au 1/80000.

Les méridiens ne sont pas des droites concourantes mais lesparallèles sont des arcs de cercle concentriques. Lesaltérations d’angles et de longueurs augmententrapidement quand on s’éloigne du méridien central et duparallèle d’origine.

LES PROJECTIONS CONIQUES 56

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Projection de Bonne

LES PROJECTIONS CONIQUES 57

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La projection conique conforme de Johann Heinrich Lambert(1728 - 1777), qui date de 1772, est la plus importante.

Elle a d’abord été introduite dans l’armée pour plus decommodité dans les tirs d’artillerie.

Les surfaces sont conservées le long de tous les parallèles.

Elle est très utilisée pour les cartes des régions nordiques car ily a moins de distortion sur de vastes régions.

Elle est à la base de la cartographie française à grandeéchelle (1/25000).

LES PROJECTIONS CONIQUES 58

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Conformal Conic.jpg Conformal Conic.bb

LES PROJECTIONS CONIQUES 59

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LES PROJECTIONS CYLINDRIQUES

On enferme la Terre dans un cylindre tangent à l’équateur.

Les méridiens deviennent des droites verticales équidistanteset les parallèles des droites horizontales.

Plus on s’éloigne de l’équateur et plus les distances sontamplifiées. Les zones polaires sont fortement distordues, maison retrouve sur la carte les proportions qui sont celles desrégions dans la réalité.

Ce type de carte est très utilisé pour la navigation car lechemin le plus direct (à cap constant) entre 2 points estdonné par la droite qui les joint. C’est la ligne de rumb ouloxodromie. Ca n’est pas le chemin le plus court qui estdonné par l’orthodromie. Ce chemin passe plus au nord ouplus au sud, il suit un grand cercle. Entre le Cap Horn et lesCap de Bonne Espérance la différence est de 370 km.

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Loxodromie et Orthodromie

LES PROJECTIONS CYLINDRIQUES 61

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La projection la plus connue est celle de Mercator (1512 -1594). Elle s’apparente, avec quelques modifications, à uneprojection cylindrique. Mercator voulait représenter par unedroite la trajectoire d’un navire gardant un cap constant. Ilétait naturel de dessiner des parallèles équidistants etperpendiculaires aux méridiens.

Restait à calculer la latitude de chaque parallèle de la carte.

Mercator utilisa l’idée qu’un plan tangent à une sphère s’enécarte peu sur de petites distances et calcula, de proche enproche par des formules de trigonométrie, la latitude dechaque parallèle.

Cette projection est toujours utilisée quand la représentationde surfaces est de peu d’importance, comme c’est le caspour les liaisons intercontinentales, et que l’on veut mesurerfacilement la distance entre 2 points.

LES PROJECTIONS CYLINDRIQUES 62

Page 63: Géodésie, topographie et cartographie

LES PROJECTIONS CYLINDRIQUES 63

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LES PROJECTIONS CYLINDRIQUES 64

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Lambert eut l’idée d’une projection de Mercator eninversant les rôles de l’équateur et du méridien. C’est laprojection cylindre appelée la projection de Mercatortransverse ou UTM (Universal Transverse Mercator).

Elle facilite la représentation des pays qui s’étendentbeaucoup en latitude mais pas en longitude, comme leChili. Elle est utile pour les vols passant près du pôle.

Son utilisation fondamentale est la cartographie del’ensemble de la planète à l’exception des pôles selon undécoupage en fuseaux.

LES PROJECTIONS CYLINDRIQUES 65

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J.H. Lambert

LES PROJECTIONS CYLINDRIQUES 66

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LES PROJECTIONS AZIMUTALES

C’est une projection sur un plan tangent au globe enn’importe quel point.

Quand ce point est le pôle, les méridiens sont desdemi-droites qui concourent en l’image du pôle et lesparallèles sont des cercles concentriques autour de ce point.

On distingue les projections gnomonique, orthographique etstéréographique. La nature de la projection varie selon lasource des rayons.

Certaines de ces projections permettent de représenter desrégions près des pôles avec assez peu de déformation.

Le drapeau de l’ONU est réalisé par projection azimutaleéquidistante centrée sur le Pôle Nord.

Il existe encore d’autres types de projection.

LES PROJECTIONS AZIMUTALES 67

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Le drapeau de l’ONU

LES PROJECTIONS AZIMUTALES 68

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LE TRAVAIL DE TERRAIN

Le premier travail concerne le choix des points de latriangulation.

Ils doivent être facilement repérables (tours, sommets,clochers, bornes, etc.) et être répartis uniformément. Lesangles ne doivent pas être trop aigus. Si besoin est, oneffectuera des triangulations internes, plus fines.

À cause de l’accumulation de petites erreurs de mesure, lestriangles ne se referment pas. Il faut effectuer descorrections. C’est la compensation des réseaux.

LE TRAVAIL DE TERRAIN 69

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Borne géodésique

LE TRAVAIL DE TERRAIN 70

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Comme les sommets des triangles ne sont pas tous à lamême hauteur, les triangles sont inclinés. Il faut les ramener àl’horizontale. C’est l’opération de nivellement.

C’est une technique connue dès l’antiquité. On doit auxAnciens, l’aqueduc entièrement souterrain de Siloé construità Jérusalem en 701 av. J.-C. ainsi que le tunnel de Samos,long de 512 mètres et en forme de S, qui date de 525 av.J.-C.

LE TRAVAIL DE TERRAIN 71

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Tunnel de Samos

LE TRAVAIL DE TERRAIN 72

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LA CARTOGRAPHIE

Babylone vers 2300 av. J.-C.

Papyrus de Turin de 1200 av. J.-C.

Anaximandre vers 600 av. J.-C.

Ératostène vers 200 av. J.-C.

Ptolémée vers 150

Les Romains n’étaient intéressés que par des cartesindiquant des itinéraires.

C’est le cas de la Table de Peutinger, copie médiévale d’unecarte datant, peut-être, du premier siècle.

LA CARTOGRAPHIE 73

Page 74: Géodésie, topographie et cartographie

Table de Peutinger

LA CARTOGRAPHIE 74

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Au Moyen Âge, on trouve des cartes en T.O.

Le monde est délimité par une mer circulaire en O.

La barre verticale du T interne représente la Méditérranée.La barre horizontale vers la gauche indique le Nord. La MerNoire et le Don sont indiqués. La barre horizontale vers ladroite montre le Sud, c’est-à-dire le Nil.

Souvent, Jérusalem est au centre.

LA CARTOGRAPHIE 75

Page 76: Géodésie, topographie et cartographie

Carte en TO

LA CARTOGRAPHIE 76

Page 77: Géodésie, topographie et cartographie

Ce furent les Arabes qui reprirent le flambeau de lacartographie.

Citons Al-Idrisi (v. 1099 - v. 1165) qui réalisa une carte dumonde qui s’étendait de l’Europe Occidentale à la Chine etde la Scandinavie au Sahara.

À partir du 13è siècle, les navigateurs dessinent des cartesprécises de la Méditérranée. Elles ne comportent niméridiens ni parallèles mais des lignes qui relient des portsimportants. Les côtes étaient représentées avec précision,mais l’intérieur des terres manque de détails.

Ce sont les portulans.

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Portulan de 1456

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On redécouvre Ptolémée, traduit en latin en 1405.

L’imprimerie se développe.

La cartographie connaît un essor avec les grandesdécouvertes: Cap de Bonne Espérance découvert parBartolomeu Diaz en 1487 et doublé par Vasco de Gama dixans plus tard.

Puis Christophe Colomb découvre l’Amérique en 1492.

En 1507, les chanoines de Saint-Dié Gauthier Lud et MartinWaldseemüller publient la première carte où est porté lenom d’Amérique.

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L’Amérique

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En 1570, Abraham Ortelius (1527 - 1598) publie 53 planchescontenant 70 cartes.

C’est le premier Atlas Universel.

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Carte d’Ortelius

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On réalise de nombreuses mappemondes.

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Mappemonde

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Mappemonde

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La cartographie militaire fera des progrès considérable sousl’Empire.

Napoléon confie au peintre Louis Bacler d’Albe (1761 - 1824)la réalisation d’une carte de l’Europe. Il accompagneraNapoléon sur tous les champs de bataille, partageant satente, établissant la marche des unités et envoyant sesingénieurs à l’avant-garde pour dessiner à vue.

Il en résultera une carte en 420 feuillets au 1/100 000.

Mais la malle les contenant sombrera pendant le passagede la Bérésina du 26 au 29 novembre 1812.

Plus tard, l’armée sera toujours à la pointe de lacartographie. Vers 1906, une nouvelle triangulation de laFrance fut commencée. Elle conduira un ingénieur militairefrançais, André Louis Cholesky à proposer une nouvelleméthode mathématique pour la compensation des réseaux.

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Triangulation

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Et, pour terminer voici...

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L’île de La Réunion

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L’île de La Réunion

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ICONOGRAPHIE

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Quadran solaire équatorial, fin 17è siècle

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Cercle répétiteur de Borda, 1805

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Nivellement

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Cartes de Cassini

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Louis Bacler d’Albe

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André Louis Cholesky

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La Réunion

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