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N° 04 SEPTEMBRE 2017 L’OUARSENIS… Le bijou du Tell occidental ALGÉRIEN Le GÉOLOGUE Étudiant | Géologue | Journaliste GASS | En attendant la contribution des chercheurs algériens, maghrébins et africains pour réussir le projet

GÉOLOGUE · bas et le moyen Chélif), de la Tafna et de Msirda à lextrême ouest. ... Avant-plan : Le versant sud du massif culminant de lOuarsenis ... Lévolution tectono-eustatique

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N° 04 ► SEPTEMBRE 2017

L’OUARSENIS… Le bijou du Tell occidental

ALGÉRIEN

Le GÉOLOGUE

Étudiant | Géologue | Journaliste

GASS | En attendant la contribution des chercheurs

algériens, maghrébins et africains pour réussir le projet

SOMMAIRE

Algérien G ÉOLOGUE

RÉDACTEUR EN CHEF

Mohammed Nadir NAIMI COMITÉ DE RÉDACTION

Djamel Eddine BENDAHO Mohammed Chakib CHEKKALI Mohammed Abdelmadjid HAMMOUS

RÉDACTEURS

C. ALLAL U.S.T.H.B. - Alger

Noureddine Amine LALIKI U.S.T.H.B. - Alger

Mohammed Nadir NAIMI Université d’Oran 2 Mohammed Ben Ahmed

Abdelkader SAADALLAH GeoAfrica Sciences Society

COUVERTURE

Mohammed Nadir NAIMI GRAPHISTE

Mohammed Nadir NAIMI

EDITORIAL Le Géologue Algérien… Un espace pour les étudiants en géologie

DOSSIER

L’Ouarsenis et son massif culminant

BIOLOGIE

Les coraux, la richesse naturelle méconnue

ACTUALITÉS

GASS : GeoAfricaSciences Society,

vous concerne et vous interpelle !

DOSSIER

L’Oligocène de l’Ouarsenis : Entre le Numidien et le Boghari

GEOTOURISME Un arc-en-ciel de couches sédimentaires

DOSSIER INTERVIEW : Zoom sur la vie universitaire de Monsieur BENHAMOU Miloud, Professeur à la Faculté des Sciences de la Terre et de l’Univers : Parcours et conseils

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epuis Février 2016, la date de la parution du 1er

numéro de notre revue ‘Les dinosaures… et leur monde dans le Mésozoïque !'’, j’insiste et je réinsiste que Le Géologue Algérien est un journal d’étudiants, réalisé

par des étudiants et destiné essentiellement aux étudiants, ceux qui étudient la géologie ou autres filières, vu que nous avons des lecteurs biologistes, géographes etc. ; c’est pour cela que je vous demande chaque fois sur notre page Facebook de participer en proposant des articles.

La rédaction de ces articles scientifiques vulgarisés, avant d’être une amélioration pour le magazine, ça va aider le rédacteur lui-même à augmenter ses capacités littéraires et scientifiques et apprendre à rédiger avec un style propre à lui, je pense que comme ça il n’aura plus de difficultés lors de la préparation de ses mémoires ou de ses notes dans le futur.

Si on veut vraiment que la revue continue dans cette aventure, vos encouragements ne suffisent pas, il faut participer, chacun de vous doit prendre l’initiative et faire partie de notre équipe, cette fois on a réalisé un numéro sur le massif de l’Ouarsenis et on prépare d’autres numéros sur d’autres provinces géologiques de l’Algérie ‘occidentale’, restez branchés.

A tous merci

D

Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Editorial

▲ Kef Ighoud, quelques kilomètres à l’est de la ville de Tissemssilet Grès-Calcaires de l’Oligocène, Ouarsenis © Djamel Eddine BENDAHO

LE GÉOLOGUE ALGÉRIEN… UN ESPACE POUR LES ÉTUDIANTS EN GÉOLOGIE ! Par : Mohammed Nadir NAIMI, Rédacteur en chef

Pour plus d’informations contactez-nous, sinon vous pouvez consulter notre blog et notre page Facebook

www.legeologuealgerien.wordpress.com www.facebook.com/legeologuealgerien CONTACT

[email protected]

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Les cascades de Sidi Ouadah dans La région de Tiaret (Hautes plaines oranaises) © Mohammed Nadir NAIMI

e massif de l’Ouarsenis est l’une de ces chaînes intégrantes de l’Atlas tellien dans sa partie méridionale, il est le plus important massif de l’Algérie occidentale, son point culminant est Kef Sidi Amar (Le grand pic

de l’Ouarsenis) le 4e plus haut point de notre pays avec 1987 m d’altitude. Cette chaîne de montagnes s’étend d’Oued Mina à l’ouest qui la sépare des monts de Béni Chougrane jusqu’aux monts du Titteri à l’est sur une distance de 200 km, elle est limitée au nord par le bassin néogène de Chélif, et au sud par le plateau de Sersou, sa largeur ‘N-S’ est de 100 km. Le massif culminant se trouve dans la wilaya de Tissemssilet, exactement entre les communes de Bordj Bou Naâma au sud et Bou Caïd au nord, ce dernier est un village minier connu par l’exploitation de la baryte.

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Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Dossier

L’OUARSENIS ET SON

MASSIF CULMINANT

Dans sa partie occidentale, l’Atlas tellien est composé par une séries de chaînes

littorales orientées W-E (le massif volcanique d’Aïn Témouchent, Djebel

Murdjadjo, Djebel Khar, Monts d’Arzew, Dahra, Bou Mâad), et par des chaînes

internes parallèles aux premières (Traras, Sébaâ Chioukh, Tessala, Ouled Ali, Béni Chougrane, Ouarsenis). Entre les deux

chaînes nous avons un sillon caractérisé par des dépôts mio-plio-quaternaires, c’est les bassins néogènes de Chélif (Le

bas et le moyen Chélif), de la Tafna et de M’sirda à l’extrême ouest.

Ces reliefs cités font partie par la chaîne des Maghrébides ou la chaîne alpine de

l’Afrique du Nord, un domaine très affecté par la tectonique où l’allochtonie domine, la plupart des terrains sont des

nappes de charriage qui datent du Crétacé-Paléogène à Néogène.

ORAN

Aïn Témouchent

Mostaganem

Ténès

Tipaza

ALGER

Chélif

Tissemssilet

Médéa

Blida

Tiaret

Le grand pic de l’Ouarsenis

NORD

50 Km

Monts d’Arzew

et Djebel Khar

Djebel Murdjadjo

Sebkha d’Oran

Tessala

Ouled Ali

Béni

Chougrane

Ouarsenis

Dahra

Atlas de Bou Mâad Atlas

Blidéen

Titteri

Bassin du Bas Chélif

Bassin du Moyen Chélif

Bassin de la Mitidja

Plateau de Sersou

Bassins néogènes (post-nappes)

Hauts plateaux

Unités telliennes

Socle métamorphique et chaîne calcaire

LÉGENDE

Les unités géologiques du Tell algéro-oranais. Données compilés d’après les travaux de Benhamou (1996), Domzig et al. (2006) et Belkebir et al. (2008) ► © Mohammed Nadir NAIMI

Mer Méditerranée

▲ Arrière-plan : Carte géologique de l’Ouarsenis oriental (Mattauer, 1958) Avant-plan : Le versant sud du massif culminant de l’Ouarsenis © Mohammed Nadir NAIMI

[email protected] Mohammed Nadir NAIMI

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Hauts Plateaux

Bassin de Médéa

La région culminante de l’Ouarsenis est formée par un ensemble de massifs carbonatés d’âge jurassique (le grand pic de l’Ouarsenis, Sra Abdelkader, Rokba Aatba et Kef Belkheirat, ce dernier a deux annexes qui sont Batha et Fartas), ces massifs se trouvent extrudés au sein d’un flysch albo-aptien qu’ils l’ont percé, et ils séparent l’Ouarsenis en deux parties, l’Ouarsenis oriental, et l’Ouarsenis occidental (ou oranais). Structuralement l’Ouarsenis est très complexe, et c’est à cause de la tectonique, on remarque la présence de plusieurs contacts ‘anormaux’, autour du grand pic nous avons plusieurs failles, la faille de Senan qui le sépare du Sra Abdelkader au nord, et celle de Roubia de Kef Belkheirat au sud.

Une coupe jurassique très intéressante, celle du grand pic ‘Le nombril du monde’, il s’agit de dépôts mixtes (carbonatés et détritiques) de plate-forme peu-profonde à profonde, riches en fossiles (Ammonites, Bélemnites, Brachiopodes, Crinoïdes, Bivalves), sauf qu’elle est très affectée par la tectonique. Cette série étudiée par Nicaise (1870), Mattauer (1957) et Benhamou (1996) fait l’un des cas structuraux les plus rares dans la nature algérienne, c’est le renversement de séries. Cette série est totalement renversée, les dolomies du Jurassique inférieur affleurent au sommet (le pic) par contre les dépôts du Jurassique supérieur se trouvent à la base. A noter que le grand pic est para-autochtone (un terrain qui a déplacé en place).

Formations Etages Membres

CALCAIRES DE ROKBA

AATBA

BAJOCIEN

Calcaires à filaments

Calcaires à Silex supérieurs

Marno-calcaires à Zoophycos

Calcaires à Silex inférieurs

DETRITIQUE DE SENAN Grès à Galets

Calcaires roses à entroques d’El Merdja

MARNO-CALCAIRE DE TRIG SIDI AMAR

TOARCIEN Niveau à Oncolithes de l’Ouarsenis

Marno-calcaires à Brachiopodes

CALCAIRES DU DJORF

TOUKA

CARIXIEN Supérieur

CARIXIEN Moyen

Banc à Chaetétidés

Calcaires Stratifiés à Lithiotis

Calcaires sombres micritiques

Calcaires à Lithiotis

Remplissage conglomératique

CARBONATES DU KEF SIDI AMAR

CARIXIEN Inférieur SINEMURIEN Supérieur

Calcaires compactes oolithiques

Tidalites calcairéo-dolomitiques

Dolomies bréchiques

▲ Les différentes formations du Jurassique inférieur et moyen du grand pic de l’Ouarsenis (D’après M. Benhamou)

MCZ

CSI fm DS

MCB

CSL

CL CSM RC

CCO TCD

N223 N255

◀ Vue panoramique des différents ensembles qui apparaissent sur le flanc nord du grand pic de l’Ouarsenis © Mohammed Nadir NAIMI

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LÉGENDE

TCD : Tidalites calcairéo-dolomitiques ; CCO : Calcaires compacts oolithiques ; RC : Remplissage conglomératique ; CSM : Calcaires sombres micritiques ; CL : Calcaires à Lithiotis ; CSL : Calcaires stratifiés à Lithiotis ; MCB : Marno-calcaires à Brachiopodes ; DS : Détritiques de Senan (Formation) ; CSI : Calcaires à Silex inférieurs ; MCZ : Marno-calcaires à Zoophycos

Bordj Bou Naâma

Bou Caïd

Sra Abdelkader

Le Grand Pic

Belkh.

Far.

Bat.

RA NORD

500 m

Les principaux massifs de la région culminante de l’Ouarsenis Dessinée à partir des travaux de Mattauer (1958) et Zaagane et al. (2014) ► © Mohammed Nadir NAIMI

Boum.

Abréviations

Bat. : Massif de Batha ; Belkh. : Massif de Belkheirat; Boum. : Massif de Boumelah; Far. : Massif de Fartas ; RA. : Rokba Aatba ;

Dans sa morphologie générale, l’Ouarsenis est formé par des terrains autochtones (Dépôts peu profonds de plateforme) et par des terrains allochtones (nappes de charriage) ; d’après la théorie de Maurice MATTAUER, on peut subdiviser ces nappes en :

- Complexe A - Nappe B - Nappe C

La première entité structurale (le complexe A) est la plus proche de l’autochtone, l’âge et le type de ses faciès le ressemblent beaucoup ; le Crétacé inférieur et le Miocène représentent les principaux âges de ses formations, la tectonique est plus complexe dans cette nappe. La nappe B est formée par des terrains généralement marneux, ils datent du Sénonien, Eocène, Oligocène et Miocène, et elle repose sur l’autochtone sinon sur le complexe A ; la dernière, la nappe C, et qui est connue surtout dans la partie orientale de l’Atlas tellien (nappe numidienne), elle fait un contact anormal avec le Trias sur lequel elle repose, ses terrains sont généralement des flyschs crétacés, de l’Oligocène faciès numidien et du Miocène à galets.

▲ Unités structurales de l’Ouarsenis orientale (Mattauer, 1958 ; Zeghari, 2013)

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Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Dossier

LA BARYTINE ET LA MINE DE BOU CAÏD

Dans ses débuts au 19e siècle, la mine a été exploitée par une compagnie franco-belge appelée (Vieille montagne) pour ressortir du plomb et du zinc ; l’exploitation de ces substances s’est arrêtée en 1976. Après 6 mois la mine a repris de nouveau, mais cette fois avec l’exploitation de la baryte. La barytine (BaSO4), ce sulfate de baryum est un minéral hydrothermal formé par l’infiltration des eaux ; avec sa densité de 4.48 elle est utilisée pour l’augmentation de la densité des boues de forages pétroliers et hydrauliques. La baryte est insoluble dans l’eau et sa couleur est blanchâtre à grisâtre ; dans l’Ouarsenis on la rencontre associée à la malachite, l’azurite et à la galène, sous forme de filons ou en amas sinon mixte (Les deux au même temps), l’encaissant est généralement des calcaires ou des schistes, et les principaux gisements dans la région sont le grand pic, Belkheirat et Bourokba ; la capacité de production de ces gisements là est de 500.000 tonnes. La barytine est utilisée pour la production des boues de forage, la production des peintures, des plaquettes de freins, des produits pharmaceutiques, poudre colorée (utilisée dans la réalisation des clips de musique et dans les festivals), la céramique et enfin pour le béton barytique (pour l’isolement dans les chambres de radiologie dans les CHU). Pour la production des boues de forages la taille des grains de la baryte doit être entre 6 et 74 μ, et le rôle exact de ce minéral dans ce domaine est de faire monter les cuttings, maintenir les parois de forage, et de colmater les fissures.

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▲ Téléphériques utilisés au passé pour transporter la barytine exploitée dans le gisement du grand pic © Mohammed Nadir NAIMI

BIBLIOGRAPHIE BELKEBIR L., LABDI A., MANSOUR B., BESSEDIK M. & SAINT MARTIN J.P., 2008. Biostratigraphie et lithologie des séries serravallo-tortoniennes du massif du Dahra et du bassin du Chélif (Algérie). Implication sur la position de la limite serravallo-tortonienne. Geodiversitas 30 (1): 9-19. BENHAMOU M., 1996. L’évolution tectono-eustatique d’un bassin de la Téthys Maghrébine : L’Ouarsenis (Algérie) pendant le Jurassique inférieur et moyen. Thèse. Doct. D’Etat, Univ. Oran, 374 p., 139 fig., 27 pl. DOMZIG, A., YELLES, K., LE ROY, C., DEVERCHERE, J., BOUILLIN, J.-P., BRACENE, R., MERCIER DE LEPINAY, B., LE ROY, P., CALAIS, E., KHERROUBI, A., GAULLIER, V., SAVOYE, B. & PAUC, H., 2006. Searching for the Africa-Eurasia Miocene boundary offshore western Algeria (MARADJA’03 cruise), C. R. Geoscience, 338, 80-91. HALIMI I., 2012. Aspect sédimentologique des calcaires noduleux (Oxfordien moyen et supérieur) de la coupe de Koudiat Aïn El Hadjela (Grand Pic de l’Ouarsenis). Mém. Ing. D’Etat, Univ. Oran, 45 p., 19 fig., 6 pl. MATTAUER M., 1958. Etude géologique de l’Ouarsenis oriental (Algérie). Thèse ès Sci., Publ. serv. Carte. Géol., Algérie, N

lle sér. Bull. N° 17, 534 p.

ZAAGANE M., BENHAMOU M., FREDERIC D., REFAS S. & HAMIMED A., 2014. Morphometric analysis of landslides in the Ouarsenis area (west Algeria): implications for establishing a relationship between tectonic, geomorphologic, and hydraulic indexes. Arabian Journal of Geosciences. ZEGHARI A., 2013. Etude des blocs diachrones dans le « flysch albo-aptien » (Grand Pic de l’Ouarsenis) : Cartographie et aspects sédimentologiques. Mém. Magister, Univ. Oran, 77 p., 47 fig.

es océans et les mers abritent environ 2500 sortes de coraux ; on peut les subdivisés en 2 grandes catégories : Les coraux hermatypiques ou bien les constructeurs des récifs qui représentent les

formes durs qui vivent en symbiose avec les algues microscopiques (zooxanthelles) et les coraux ahermatypiques qui ne construisent pas des récifs et qui représentent les formes fragiles des coraux. MODE DE VIE : Les coraux se sont des organismes qui vivent en colonies, leur morphologie est souvent liée à la profondeur et à l’agitation des eaux, on distingue les formes branchues fragiles qui caractérisent les eaux calmes et les formes massives qui résistent à l’hydrodynamisme. Pour se développer, les coraux ont besoin de la lumière du soleil puisque la plupart se nourrissent de la photosynthèse des micro-algues… Quand sont dépourvus de zooxanthelles se nourrissent de planctons qu'ils capturent en filtrant passivement les eaux qui passent entre leurs tentacules. Ils ont également besoin d'une eau saine dont la température variera de 17 à 28°C. Si l'eau est trop chaude, ils blanchissent et meurent. QUE FONT LES CORAUX POUR NOUS ? A part la beauté qu’ils donnent aux océans, Ils

fournissent aussi une protection et une nourriture à divers animaux tels que les poissons et

de nombreuses espèces marines ; les coraux participent aussi à la protection par l’effet des

récifs coralliens qui produisent une barrière absorbant la majorité des éléments venant de

large mais aussi l’énergie des vagues avec la réduction d’érosion aux bords des côtes, en

plus de ces travaux ces barrières servent aussi à la diminution des dégâts en cas d’une

tempête, cyclones ainsi dans une certaine manière l’énergie des tsunamis Sans ce rôle

protecteur, certains pays tel que les îles Marshall par exemple n’existent plus sans ces

barrières.

L

LES CORAUX… LA

RICHESSE NATURELLE

MECONNUE C. ALLAL

On connaît tous les coraux… mais est-ce

qu’on sait leurs importances ?! Quels sont leurs utilités dans notre vie ?!

Aujourd’hui c’est l’un des écosystèmes les plus importants dans la planète…

Les coraux sont des animaux qui existent depuis longtemps à l’échelle géologique ils existent dès le protérozoïque dans la

faune d’Ediacara… Ce sont des animaux pourvus de

tentacules, essentiellement marins avec quelques formes des eaux douces, ils

appartiennent au phylum des cnidaires (les méduses et les coraux) se sont des formes sessiles au substratum ce qu’on

appelle les formes polypiers. Ce polype dans le but de protection construit un squelette à partir des

minéraux existants dans les océans les plus évidements les carbonates de

calcium ce qui nous donne des squelettes calcaires : c’est la partie dure

des coraux.

Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Biologie

▲ Polypiers coloniaux ; échantillon du laboratoire de paléontologie du département des sciences de la Terre (Université d’Oran 2) © Mohammed Nadir NAIMI

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En plus de ces utilisations naturelles les coraux et depuis longtemps sont aussi

utilisés dans le domaine des bijoux et accessoires… mais aussi dans le

domaine médical où ces organismes récifaux sont utilisés dans certains

traitements des maladies telles que le VIH, ou certains cancers.

LES CORAUX SONT MENACÉS : La plupart des récifs coralliens sont menacés et d’autres sont déjà détruits par de nombreuses causes telles que la surpêche irrégulière des humains, la pollution, et aussi le réchauffement climatique qui nous donne le phénomène le plus observé aujourd’hui ‘blanchissement’ qui traduit par la mort de plusieurs coraux avec un impact observé à la grande barrière corallienne qui résulte d’un stress qui conduit à éloigner les organismes et les micro-organismes qui vivent en symbiose avec eux et qui leur donne une couleur blanche (d’où vient le terme blanchissement). Ce phénomène cause un haussement anormal dans les températures des surfaces du milieu, donc des changements climatiques et des changements atmosphériques et d’autres conséquences.

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◀ Polypiers dans un calcaire méssinien,

Sidi Lahssen, Ouarsenis © Mohammed Nadir NAIMI

Sources : https://www.coralguardian.org/ http://www.futura-sciences.com/planete/ Cours de paléontologie L2-USTHB

Nouvel ouvrage

Une année après la parution de son livre intitulé ‘Va de l’avant’, le grand géologue algérien Dr. Abdelkader SAADALLAH revient en 2017 avec un nouvel ouvrage ‘scientifique’ qui porte le nom de : ‘La Grande Kabylie Dans le contexte algérien vue par les géosciences’. Ce livre de 11 chapitres est le fruit d’un travail et d’une expérience de plus de 40 ans et il permettra aux géologues professionnels ou néophytes, et même aux non géologues ‘amoureux des géosciences’ de découvrir cette importante région géologique de la chaîne alpine de l’Afrique du Nord. La Grande Kabylie dans le contexte algérien vue par les géosciences. Book, pp 237, ISBN : 978-9931-9211-5-8. Dépôt légal 2017 ; Editions INGESE, Alger (Algérie). Prix : 2700 DA

ept ans, c'est une très courte période de temps, comparée à certaines sociétés géologiques comme par exemple la Société Géologique de Londres (http://www.geolsoc.org.uk), la première créée en 1807. Ou d’autres très

connues créées au cours du 19eme siècle comme la Société Géologique de France (http://sgfr.free.fr) (1830), AAPG (http://www.aapg.org/) American Association of Petroleum Geologists (1917), ou encore récemment en 1961 IUGS (L’Union Internationale de Sciences Géologiques : http://www.iugs.org) ; pour ne citer que celles-là. En même temps, cette expérience globale et précieuse, est notre base d’inspiration. Depuis des décennies elles sont les locomotives de la promotion des géosciences et la construction des réseaux entre les géoscientifiques dans leur pays respectif, et de plus en plus à l'échelle mondiale, elles sont devenues des forces motrices globales de la connaissance géoscientifique. De plus nous vivons une époque où les frontières reculent, les frontières qui limitaient les connaissances aux "sociétés savantes" du reste de la société au sein même de chaque nation, entre les disciplines elles-mêmes, entre les nations aussi, même si de temps à autre des idées de murs à construire, à surélever, ressurgissent comme des espèces "fossiles" encore survivantes, et voulant tirer toute la société, toutes les sociétés, en arrière loin derrière le train à grande vitesse (TGV) du progrès de notre époque. Peine perdue, le TGV continuera vers le progrès, et ce qui est extraordinaire, il s'accélère ! Incessamment. C'est dans ce contexte qui nous challenge et que nous défions en édifiant GASS ! Cette époque nous offre, à nous géoscientifiques africains, des opportunités nullement envisageables avant la révolution digitale, avant l'ère de l'internet à portée de la main, du smartphone dans la poche. En un clic et vous avez la copie d'un document qui n'était consultable physiquement que dans certaines bibliothèques, il y a à peine quelques décennies.

S

Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Actualités

GASS GeoAfricaSciences Society

VOUS CONCERNE ET

VOUS INTERPELLE !

GASS, GeoAfricaSciences Society, la Société Africaine des Géosciences va

boucler 7 ans en septembre cette année. Une ONG (Organisation Non Gouvernementale) créée et basée en

Norvège, donc conforme à la législation norvégienne (comme vous pouvez le

vérifier en allant sur ce lien : http://w2.brreg.no/enhet/sok/detalj.jsp?orgnr=995824396, dont l'ambition est

de se construire avec une double particularité : continentale (Afrique) et globale (Terre), car sa vocation est de

tisser des liens entre les géoscientifiques dont l'Afrique fait

partie de leurs d'intérêts, les "AfricaGeolovers".

Geo Africa Sciences Society (GASS) ONG created September 20, 2010 Registred in Norway (995 824 396)

Misjonsveien 39, 4024 Stavanger Norway http://geoafricasciences.org/

Abdelkader SAADALLAH

Docteur en Géosciences, Président-fondateur de GASS

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"…GeoAfricaSciences est une ONG (Organisation Non Gouvernementale), une organisation sans but lucratif ayant pour rôle de construire un réseau entre ses membres et de promouvoir les échanges, d’informer, de répandre la connaissance des Géosciences et les disciplines associées. L’Afrique est le but principal, et par conséquent les membres de GeoAfricaSciences devraient constamment avoir ceci à l’esprit. GeoAfricaSciences devrait, autant que faire se peut, aider ses membres à : - Développer leurs compétences, - Initier des entreprises, - Améliorer/moderniser les activités dans leurs institutions et entreprises…" ; comme vous pouvez le lire sur les statuts officiels en 3 langues (norvégien, français et anglais) que vous pouvez télécharger de ce lien : http://geoafricasciences.org/wp-content/uploads/2014/03/GeoAfricaSciencesStatute.pdf Il nous appartient à nous géoscientifiques de la construire, pour contribuer à faire connaitre les formations, stages et les bourses que les institutions de par le monde offrent aux meilleurs à l'échelle globale. Et comme dans tous les domaines les réseaux, qui se construisent très tôt dans la formation et les carrières professionnelles, jouent un rôle primordial pour faire connaitre vos capacités, les meilleurs en leur faisant sauter les frontières et les visas. GASS vous aidera à construire votre expérience, qui est très différente de l'ancienneté qui se limite à regarder les années défiler devant votre situation, confortable ou pas, jusqu'à votre retraite avec finalement un bilan nul et un CV vide en articles et livres publiés, études réalisées et achevées, aucune évolution dans vos connaissances et vos aptitudes techniques, restées figées à votre apprentissage des décennies plus tôt, du temps de votre passage à l'Université, sans vous rendre compte que vous êtes devenus un "fossile". Alors que nous vivons une période où les connaissances scientifiques et techniques évoluent de façon vertigineuse. Il n'y a qu'à voir le parcours au cours de ce dernier demi-siècle. Il fut un temps où on recrutait avec le diplôme universitaire, c'était suffisant ! Puis vint la notion de CV (curriculum vitae) alors que vous venez de quitter les bancs de l'Université ! Ça parait aberrant ! Pas du tout car le marché du travail se rétrécit et donc on prend les meilleurs, ceux qui se distinguent par le fait, qu'alors ils étudiaient encore, qu'ils avaient trouvé le moyen d'apprendre autre chose, que leurs cours, en travaillant l'été, en plus de leurs études, une autre langue comme l'anglais, qu'ils sont en mesure d'utiliser un microordinateur, des logiciels.

Ces derniers se distingueront des autres qui se sont contentés d'obtenir leurs diplômes, mémoires et thèses comme on obtient l'examen d'entrée en 6

ème (devenu 5

ème) à

l'âge de 11 ans, c'est à dire il a répondu "juste" aux questions et il a obtenu "la moyenne". Et pour continuer encore dans ce parcours, même les thèses, quelques décennies auparavant déjà, ne suffisaient plus, il fallait être passé par une "post-doc" et donc avoir publié ! Notre temps exige en plus de votre spécialité, une autre langue, que celle de vos études, la maitrise de l'anglais au point d'être un outil d'acquisition du savoir et du "know-how", et que cela ne vous étonne pas si très bientôt on vous posera la question "comprenez-vous un peu le chinois ? ". Votre CV doit être rempli, une année à l'autre, par quelque chose, et dès qu'une interruption apparait, votre recruteur potentiel vous demandera "Qu'est-ce que vous avez fait pendant cette année-là ?". Un arrêt d'une durée de quelques petites années dans votre formation et/ou activité professionnelle, signifie dans beaucoup de cas que vous êtes dépassé par le TGV de la science et de la technique ! En quelques mots, votre temps offre une multitude de moyens pour apprendre et progresser, si vous en utiliser une partie, cela indique clairement que vous vivez votre temps, vous n'êtes pas un "fossile", alors que votre apparence est une personne jeune, sans cheveu blanc ! Il est clair que GASS, sans prétendre combler tout ce que le système de formation ne vous offre pas, et ne pourrait pas le faire, elle contribuera par tous vos efforts, vos synergies, vos apports à contribuer par les échanges d'expériences, d'information, les livres ouverts, les "think tanks", le bulletin que nous espérons lancer par les efforts de chacun de nous et pas seulement de certains pour tous les autres. Compter sur nous-mêmes en premier lieu, l'apport des autres viendra plus tard, des sponsors locaux, continentaux et globaux, "faites vos preuves, montrez-nous ce que vous êtes en mesure d'accomplir" ! Et si certaines institutions en sont pas, ou ne sont plus à la hauteur des exigences de l'heure et sur le terrain de la complexité des taches quotidiennes, n'attendaient pas qu'elles le deviennent, vous vieillirez avant d'avoir appris et compris. Pour ne citer qu'un seul exemple combien savent que la Chine a lancé une grande initiative globale d'échanges et de formation…Et combien d'autres savent qu'il est possible d'avoir gratuitement des logiciels professionnels pour se former dans les universités ou clubs ? GASS incite et encourage la création d'associations locales partenaires "local chapters" pour stimuler les échanges à la base, sur le terrain, les cours à distance, les stages de terrain, les ateliers centrés sur des notions techniques et scientifiques de base et de pointes. Vous êtes le bienvenu pour construire ensemble GASS pour nous former tous, pour construire ensemble et cultiver notre expérience. Pour adhérer c'est très simple, télécharger la demande d'adhésion en allant sur la page frontale du website de GASS : http://geoafricasciences.org/ ou tout simplement en cliquant sur le lien :(http://geoafricasciences.org/wp-content/uploads/2014/03/ApplicationForm.doc ). Une fois remplie, envoyer la avec votre CV (encore !) et les email-adresses de deux (2) géoscientifiques, de préférence déjà membre de GASS, qui vous recommandent, pour pouvoir vérifier la véracité de votre statut et CV.

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e nom « Numidien » a été donné pour la première fois à cette nappe par Ficheur en 1890 en grande Kabylie. Ce flysch numidien ; est une épaisse formation argilo-gréseuse oligo-miocène, qui affleure dans tous les pays des deux rives de la méditerranée occidentale. En

Algérie les dépôts numidiens caractérisent le nord du pays, notamment la chaîne de l’Ouarsenis.

Le flysch numidien est composé par des argiles « appelées sous-numidiennes » versicolores à Tubotomaculum, suivies par une épaisse formation gréseuse qui peut atteindre 2000 m d’épaisseur, cette dernière est surmontée par des argiles, des marnes et des silexites supra-

numidiennes (faciès Babouche), très développées à l’est algérien (Vila, 1980) et absentes dans l’Ouarsenis. Dans notre région d’étude, cette nappe numidienne (ou la nappe C) repose sur un substratum de type flysch crétacé.

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Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Dossier

Si on prend la carte géologique de

l’Ouarsenis oriental, les terrains oligocènes sont subdivisés selon leurs

caractères lithologiques en 2 types différents, Oligocène à faciès Boghari

(ou Oranais) et Oligocène à faciès Numidien connu dans tous les pays de

la méditerranée occidentale.

NORD

Oran

Alger

Tissemssilet

13

Argiles versicolores ; Oligocène à faciès Numidien, Sebt Béni Chaâïb, Ouarsenis ► © Mohammed Nadir NAIMI

Masses gréso-calcaires ; Oligocène à faciès Boghari, Kef Mahmoud, Ouarsenis ▼ © Mohammed Nadir NAIMI

▲ Distribution du flysch Numidien en Algérie septentrionale. Données compilés d’après les travaux de Domzig et al. (2006), Talbi et al. (2008), Riahi et al. (2014) ; la zone encadrée est la région de l’Ouarsenis orientale (carte p. 18) © Mohammed Nadir NAIMI

L’OLIGOCÈNE DE

L’OUARSENIS : ENTRE LE

NUMIDIEN ET LE BOGHARI ✉[email protected]

100 km

LE FACIES NUMIDIEN

Mohammed Nadir NAIMI

ARGILES SOUS-NUMIDIENNES Mattauer les a dénommé ‘Série argileuse de base’, ce complexe argileux est de différentes couleurs (argiles versicolores), rougeâtres, bleuâtres à grisâtres, renfermant des Tubotomaculum, ces derniers sont des corps cylindriques dont leur origine est encore inconnue, certains auteurs les considèrent comme un ichno-taxon (origine biologique), on peut même citer des ichno-espèces comme : Tubotomaculum mediterraensis (Garcia-Ramos et al., 2014) ; d’autres ont donné des hypothèses sur leur origine inorganique, à l’image de ‘vase roulée’ ou encore de ‘concrétions

des oxydes de fer et de manganèse’.

ARGILES SOUS-NUMIDIENNES Des intercalations gréseuses sont présentes dans cette série argileuse, ces grès sont glauconieux dans quelques endroits et ils sont riches en figures sédimentaires : HCS, HCS déformées, convolutes, litages parallèles et entrecroisés, méga-slumps ‘qui indiquent les faciès flychoïdes’, galets mous, mini ripples marks… et des traces ichnologiques représentées surtout par des Zoophycos, avec lesquelles on peut déterminer une zone à Zoophycos (proprement dite) au niveau du talus ; cette zone est influencée par les tempêtes.

Tubotomaculum des argiles numidiennes de Sebt Béni Chaâïb, Ouarsenis ▼ © Mohammed Nadir NAIMI

Les argiles numidiennes à Sebt Béni Chaâïb dans les environs de Theniet El Had, Ouarsenis ▼ © Mohammed Chakib CHEKKALI

A B C

D E F

▲ Figures sédimentaires et traces ichnologiques retrouvées dans les grès intercalés dans les argiles numidiennes de Sebt Béni Chaâïb, Ouarsenis. A) Stratifications en mamelon ‘HCS’ ; B) Convolutes ; C) Mini ripples marks ; D) Stratifications entrecroisées ; E) Slumps ; F) Zoophycos © Mohammed Nadir NAIMI

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15

Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Dossier

GRÈS NUMIDIENS Cette série ‘gréseuse’ qui vient succéder la première (celle des argiles sous-numidiennes) est formée par de grands bancs gréseux métriques intercalés avec de petits lits argileux ; à la forêt des cèdres dans la région de Theniet El Had, ces grès sont azoïques, et ils sont très riches en figures sédimentaires à l’image de : load casts, rides, pillow structures, galets mous, groove casts, gutter casts, flute casts asymétriques, frondescent casts, mud ripples, séismites, slide structures, ridge & furrow, flute loaded, structures de locomotion biologique, Thalassinoides… La grande dalle sur laquelle on rencontre ces belles curiosités sédimentologiques est renversée, les rides on les retrouve à la base tandis que les figures de la base des bancs comme les flutes casts affleurent au sommet, ce renversement nous fait rappeler du cas du

GRÈS NUMIDIENS Grand Pic de l’Ouarsenis, et comme ce dernier il est dû à la tectonique. La plupart des figures sédimentaires rencontrées est caractéristique des flyschs et des turbidites, ce qui confirme encore une fois que la sédimentation s’est effectuée au niveau du talus.

Le cèdre, un arbre qui caractérise les monts de l’Ouarsenis ► © Mohammed Nadir NAIMI

A B

C D

E F

► Quelques figures sédimentaires et traces ichnologiques des grès numidiens de la forêt des cèdres, Ouarsenis A) Rides à la base, indice d’un renversement de série B) Load casts C) Flute casts asymétriques D) Frondescent casts E) Mud ripples F) Thalassinoides © Mohammed Nadir NAIMI

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LE FACIES BOGHARI

Ce nom de Boghari est le nom d’une localité dans le Titteri (chaîne de montagnes à l’est de l’Ouarsenis), où ‘les grès de Boghari’ sont la plus importante formation grâce à leur continuité et leur étendue

(Joly, 1912) ; le Boghari est un faciès de la nappe B, essentiellement marneux avec des intercalations

gréseuses et calcaires (Mattauer, 1958), et il affleure plus au sud par rapport au faciès Numidien. Les affleurements du Bogharien s’étendent depuis Oued El Abtal (anc. Uzès-Le-Duc ; wilaya de Mascara) à l’ouest jusqu’à Sour El Ghozlane (anc. Aumale ; wilaya de Bouira) à l’est pour réapparaître en Tunisie

centrale autour du Kairouan (Savornin, 1930), d’ailleurs on trouve ‘l’Oligocène faciès de Boghari’ dans quelques feuilles de la carte géologique de l’Algérie au 1/50.000

e comme celles d’Aumale et de Souaghi

et sur les cartes géologiques de l’Ouarsenis orientale, et de l’Ouarsenis occidental (sous le nom de l’Oligocène à faciès oranais).

La coupe de Kef Ighoud est la coupe ‘bogharienne’ la plus étudiée à l’Ouarsenis grâce à sa richesse en faune (échinides) et en microfaune (foraminifères). Ce terrain oligocène repose sur un substratum miocène (nappe de charriage), et il est marqué par la présence de 2 grands ensembles. ENSEMBLE 1 | Marno-glauconieux Ce premier ensemble est formé à la base par des argiles glauconieuses, cette partie inférieure de la coupe est totalement verdâtre (couleur de glauconie), Mattauer a parlé sur des véritables glauconites, ces dernières sont jonchées en Tubotomaculum. Ces argiles sont surmontées par des grès argileux glauconieux qui sont slumpés et qui comprennent

moins de glauconie, nous avons la couleur verte qui devient jaunâtre en quittant la base de la coupe. Après ces grès la série va devenir marneuse dans sa quasi-totalité, avec quelques niveaux calcaires et d’autres niveaux gréseux. ENSEMBLE 2 | Gréso-calcaire Cet ensemble est beaucoup plus gréseux que le premier, on a des alternances sporadiques de marnes et de calcaire un peu sableux, et vers le sommet nous avons des masses gréso-calcaires qui forment une grande falaise. Les marnes gréseuses de la partie basale de l’ensemble sont de couleur chocolatée, et ils contiennent des grains de glauconie ; ces marnes débitent quelques fois en pilules d’oignons pour donner des structures en coussinets. Nous avons également la présence de terriers, de galets mous aplatis, et de structures diagénétiques en géopétale. FAUNE La faune est présente, nous avons des bancs calcaires à Nummulites (foraminifères macroscopiques) : Lepidocyclina et Miogypsina. Les échinides (oursins irréguliers) sont très abondants dans la partie sommitale de la coupe de Kef Ighoud, d’ailleurs 8 espèces ont été découvertes et décrites par Pomel dans ce gisement en 1889 et qui sont : Sarcella mauritanica Spatangus cruciatus Schizaster mac carthyi Pericosmus nicaisei Pericosmus subœquipetalus Echinolampas florescens Echinolampas sulcatus Clypeaster atavus █

N S

Ensemble 1

Ensemble 2 1252 m

Glauconie

Miocène inf.

► Coupe du Kef Ighoud, d’après Mattauer 1958 (Redessinée par M. N. NAIMI)

► Vue panoramique de Kef Ighoud © Mohammed Nadir NAIMI

100 m

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Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Dossier

A B C

D E F

G H I

J K L

▲ Principales caractéristiques lithologiques, sédimentologiques et faunestiques de Kef Ighoud A) Argile glauconieuse, B) Grès-argile glauconieux, C) Amas de Tubotomaculum, D) Slump au niveau des grès-argiles glauconieux, E) Structures en coussinets, F) Terrier, G) Galets mous aplatis, H) Géopétale, I) Foraminifères macroscopiques, J) La falaise du 2

e

ensemble, K) Masses gréso-calcaires, L) Echinide ‘Oursin’ © Djamel Eddine BENDAHO, Mohammed Nadir NAIMI

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BIBLIOGRAPHIE DOMZIG, A., YELLES, K., LE ROY, C., DEVERCHERE, J., BOUILLIN, J.-P., BRACENE, R., MERCIER DE LEPINAY, B., LE ROY, P., CALAIS, E., KHERROUBI, A., GAULLIER, V., SAVOYE, B. & PAUC, H., 2006. Searching for the Africa-Eurasia Miocene boundary offshore western Algeria (MARADJA’03 cruise), C. R. Geoscience, 338, 80-91. GARCÍA-RAMOS J. C., MÁNGANO M. G., PIÑUELA L., BUATOIS L. A., RODRÍGUEZ-TOVAR F. J., 2014. The ichnogenus

Tubotomaculum: An enigmatic pellet-filled structure from upper Cretaceous to Miocene deep-marine deposits of southern Spain. Journal of Paleontology, 88(6), p. 1189–1198. JOLY A., 1912. Le Titteri, sa structure, son modèle. Annales de Géographie, t. 21, n°120. pp. 426-451. MATTAUER M., 1958. Etude géologique de l’Ouarsenis oriental (Algérie). Thèse ès Sci., Publ. serv. Carte. Géol., Algérie, N

lle sér. Bull.

N° 17, 534 p. PAUTOT G., TRUILLET H., HOFFERT M., 1975. " Tubotomaculum " et nodules de manganèse Comparaison d'objets énigmatiques fossiles avec des concrétions marines et lacustres. B.S.G.F., (7), XVII, no 1. POMEL A., 1889. Les Echinides du Kef Ighoud. Mat., Carte Géol. Alg., 1 fasc., 3 pl., Alger, Fontanes. RIAHI S., UCHMAN A., STOW D., SOUSSI M., LATTRACHE K. B. I., 2014. Deep-sea trace fossils of the Oligocene-miocene Numidian Formation, northern Tunisia. Palaeo, 414, 155-177 SAVORNIN J., 1930. La géologie algérienne et nord-africaine depuis 1830. 1830-1930 Coll. Du centenaire de l’Algérie, Paris, Masson et C

te Editeurs, 416 p.

TALBI F., MELKI F., BEN ISMAIL-LATTRACHE K., ALOUANI R., TLIG S., 2008. Le Numidien de la Tunisie septentrionale: données stratigraphiques et interprétation géodynamique. Estudios Geológicos, 64 (1) enero-junio, 31-44. VILA J. M., 1980. La chaîne alpine d'Algérie orientale et des confins algéro- tunisiens. Thèse Sc. Univ. Paris VI, 3 vol, 663 p., 199 fig., 40 pl., 7 pl. h. t.

Faciès Boghari

LÉGENDE

Faciès Numidien

10 Km

Theniet El Had

Tissemssilet

Forêt des cèdres

Sebt Béni Chaâïb

Kef Ighoud

Le Grand Pic

Cartographie des affleurements oligocènes de l’Ouarsenis oriental (d’après les Travaux de Mattauer, 1958) ▼ © Mohammed Nadir NAIMI

ui chers lecteurs ce que vous avez sous les yeux se trouve bel et bien dans notre pays dans la

wilaya de Ghardaïa située à 600 km au sud d'Alger, elle est la capitale de la vallée du Mzab. Ghardaïa fait partie du patrimoine mondial et elle est considérée comme site touristique d'importance majeure en Algérie, de par son architecture et son histoire. Cet affleurement de roches sédimentaires est l'un des plus beaux et beaux affleurements sédimentaires de la planète, situé plus exactement à 40 km au sud de Ghardaïa et porte le nom de Rio Oued Métlili il est donc composé de roches sédimentaires datant de l 'Albien (Crétacé inférieur). Vous pouvez observer la stratification horizontale et le changement de couleur en fonction des conditions ambiantes des dépôts biogéochimiques de chaque strate.

O

UN ARC-EN-CIEL DE

COUCHES

SEDIMENTAIRES

Par : Noureddine Amine LALIKI

Les couleurs rougeâtres indiquent des environnements oxydants. Tandis que les couleurs gris et vert indiquent la réduction des environnements. Il s'agit d'un mélange d'un groupe de couleurs brillantes résultant de l'oxydation minérale dans le calcaire composé en grande partie des minéraux de calcite et d’aragonite, qui ont des différentes formes cristallines de carbonate de calcium (CaCO3). La solubilité du calcaire dans l'eau et des solutions d'acide faible conduit à des paysages karstiques, dans lesquels l'eau érode le calcaire sur des milliers à des millions d'années. Je vous invite donc chères géologues à visiter cet endroit si vous passez par Ghardaïa.

Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Géotourisme

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Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Événements

JST11 de la SONATRACH

Sous le thème de ‘Innovation et partenariat, dans un contexte mondial de transition énergétique’. La SONATRACH organise 2 événements, les 11èmes journées scientifiques et techniques et l’événement Exposiences3, et cela au Centre des Conventions d’Oran

du 19 au 22 Novembre prévu.

CMGA7 du CRAAG 20

Site web: www.Jst.sonatrach.dz/

Le Centre de Recherche en Astronomie, Astrophysique et Géophysique (GRAAG) organisera à partir du 20 Février 2018 et sur une durée de 3 jours ‘Le 7e colloque maghrébin de Géophysique Appliquée’ à Alger. Cette 7e édition de l’événement sera axée sur le sujet des ressources naturelles qui « constituent un élément déterminant dans le développement économique et

social des sociétés maghrébines ».

Site web: www.craag.dz/cmga7/

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Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Dossier

ZOOM SUR LA VIE

UNIVERSITAIRE DE MONSIEUR

BENHAMOU MILOUD,

PROFESSEUR A LA FACULTÉ

DES SCIENCES DE LA TERRE

ET DE L’UNIVERS : PARCOURS

ET CONSEILS

Préparé par : NAIMI Mohammed Nadir & CHEKKALI Mohammed Chakib

Le Géologue Algérien : Pouvez-vous vous présenter à nos chers lecteurs qui ne vous connaissent pas : (i) Présentations : BENHAMOU Miloud (63 ans), date de recrutement 09/09/1980 donc 37 de service auprès de l’Université d’Oran.

(ii) Domaine de recherche : Sédimentologie, Microfaciès, Etude des séries sédimentaires (Analyse séquentielle, strati-séquentielle, strati-sismique) et les grands faciès (ammoniticio-rosso, faciès à Lithiotis, faciès numidien, paléosols, calcrêtes, verrucano, culm....). Le Géologue Algérien : Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir le métier de géologue ? Est-ce un choix arbitraire ou avez-vous été influencé par une personne en particulier ? Dans les années 70, le Département des Sciences de la Terre (Géologie) fait partie intégrante de la Faculté des Sciences biologiques qui comprenait la Médecine, la Pharmacie, la Biologie, la Géographie et la Géologie. Comme, il y avait beaucoup d’étudiants au sein de cette Faculté, et comme le Département de géologie reçoit moins d’étudiants, j’ai opté pour la Géologie dans le but d’obtenir un diplôme de D.E.S (Diplôme d’Enseignement Supérieur). Il y avait un taux d’effectif très restreint (environ 12 étudiants). Ceci est résulté de libre choix : donc c’était un choix arbitraire. Le Géologue Algérien : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours universitaire ? (i) Mes diplômes universitaires : BAC (juin 1974, Lycée Lotfi), Diplôme des Etudes Supérieurs (D.E.S., 1979), Diplôme des Etudes Approfondies (D.E.A., 1980), Doctorat 3

ème Cycle (1983), - Service National

(1984-1986)-, Doctorat d’Etat (1996).

(ii) Parcours universitaire : Je suis passé par tous les grades (Assistant, Maître-assistant, Chargé de Cours, Maître de Conférences, Professeur (depuis 2002)

(iii) Fonctions administratives : Chef de département, Directeur-Adjoint Chargé de la post-Graduation, Membre au Conseil scientifique de la Faculté, Directeur de laboratoire de Géodynamique des Bassins et Bilan Sédimentaire (jusqu’à ce jour)

(iv) Activités de recherche : Membre important dans les projets (CMEP) de coopération Université d’Oran/ Université Claude Bernard (Lyon 1). Expert auprès du Ministère d’Enseignement Supérieur et de Recherche (expertiser des projets de PNR, CNEPRU.....)

(v) Encadrement et travaux de recherche : Concernant l’encadrement, il y a une pléthore d’étudiants qui ont été encadrées. Citons 4 doctorants et 9 sont en cours, 13 Magisters et 4 Masters, 28 Ingénieurs d’Etat. Du point de vue recherche, 25 articles publiés tant dans des revues internationales que nationales et 77 communications internationales et 65 nationales. Le Géologue Algérien : Passez-vous beaucoup de temps sur le terrain ou bien dans un laboratoire ou autre ? Je suis incontestablement géologue de terrain. La géologie est mon dada, ma passion, mon stimulant. La géologie est dans le cœur, la géologie est dans les actions, les comportements, la conduite et la dignité. Tels sont les sujets dans lesquels nous devrions nous pencher en matière de recherche. Beaucoup de sollicitations (par les doctorants ou les collègues) dans le but de résoudre les problèmes rencontrés sur le terrain. Je préfère aussi étudier "terra incognito" (terrains inconnus). D’ailleurs, dans les années 90, j’ai proposé à Monsieur le Chef de Département d’antan, de me réserver tous les stages de tous les paliers confondus et de m’exempter des cours et des TP.

Le Géologue Algérien : Côtoyez-vous d'autres géologues dans ce métier ? Effectivement, il est indispensable de côtoyer d’autres géologiques pour acquérir beaucoup d’expériences et de se familiariser avec différents terrains pour revigorer et stimuler vos connaissances. Cela veut dire faire inébranlablement beaucoup de sortie de terrain. A cet effet, je disais toujours : "un géologue de terrain sans marteau, ne peut pas se targuer d’être géologue". Je suis détenteur d’une médaille d’honneur ayant une valeur de récompense par le Comité du Congrès International, GAW (Geology of the Arab World) lors de la centenaire de l’Université de Caire vu ma forte participation aux différents congrès organisés à l’Egypte. J’ai coudoyé sur le terrain des marocains, des tunisiens des libyens et des africains à Dakar (Sénégal) et tant de géologues européens (France, Italie...).

Le Géologue Algérien : Quels sont les importantes trouvailles que vous avez faites ? (1) Dans les Traras orientaux (Thèse de Doctorat 3

ème cycle) :

(i) J’ai mis en évidence pour la première fois l’infra-Toarcien de la sous-zone à Mirabile, caractérisée par des ammonites Dactylocératidés. (ii) J’ai repéré pour la première fois le "Domérien à brachiopodes" versus "Domérien à ammonites" ; idem pour

Car sur le terrain, je vois mon cours, ma propre roche, mes synthèses, mes résultats, mes interprétations et les modèles propre à moi. Je suis doté d’une "perspicacité clairvoyante", disait-on. Sur le terrain, je suis de toutes mes teufs et dans un comportement dithyrambique, excité et extasié ; la "roche et la faune me parlent". Le flair est ma manière symptomatique qui me donne un sentiment d’extase quand je récolte une faune inédite. C’est pour cela, des collègues étrangers avec qui j’ai travaillés me disaient parfois "Miloud, vous êtes élégant sur le terrain" ; d’autres me traitaient de "redoutablement"… La plupart du temps, je travaille chez moi, à corriger les mémoires et les thèses et je m’en occupe ardemment de ma recherche, à rédiger les articles. Parfois je délaisse ma recherche, d’une façon ou d’une autre, pour cause, manque de données ou pour servir ceux qui sont sous ma direction.

le "Bajocien à brachiopodes" vs "Bajocien à ammonites" dans les Traras occidentaux. (2) Dans l’Ouarsenis (Thèse de Doctorat d’Etat) : (i) j’ai mis en évidence le "Faciès rose à entroquites" téthysiens d’âge Bajocien. (ii) j’ai découvert également les gastéropodes téthysiens (déter. Conti et Morani, italiens) dans le Lias (publié). Cette faune a été récoltée également en Italie et au Maroc. (iii) Les fissures doléritiques qui recoupent le Carixien, ont été repérées pour la première fois dans les blocs de l’Ouarsenis. Ce travail a été présenté au Congrès international qui s’est déroulé à Paris (1992). (iv) La tectonique synsédimentaire a été bien étudiée générant ainsi une tectonique en blocs basculés de taille métrique à plurimétrique. (v) La découverte la plus importante est la récolte des poissons de 93 Ma (passage Cénomanien-Turonien). Cette trouvaille est une première en Algérie. Ces ichtyofaunes crétacées de la Mésogée eurafricaine étaient essentiellement connues au Maroc, au Portugal, en Italie, en Egypte, au Liban et en Palestine. (3) Dans les monts des Ksour : dans le cadre d’une convention entre la Sonatrach et l’Université d’Oran, notre équipe a récolté des ossements d’un dinosaurien herbivore dans la région de Sfissifa (Aïn Sefra) : le Géant des Ksour, baptisé "Chebsaurus algeriensis"

Cela me maintient connecté et m’ouvre à de nouvelles opportunités. On n’arrête jamais d’apprendre, et pas seulement de l’expérience professionnelle : on apprend aussi des autres, des livres, des magazines, des différentes discussions constructives, d’Internet. La connaissance est une quête infinie.

"Un géologue de terrain sans

marteau, ne peut pas se

géologue"

Le Géologue Algérien : Vous avez passé plus de 30 ans à étudier la région de l'Ouarsenis. Pouvez-nous décrire cette région d'un point de vue géologique ? Qu'est-ce qu’il fait que ce terrain soit aussi complexe ? Le massif de l’Ouarsenis est un édifice structural très complexe de l’Algérie du Nord dans le domaine tellien. Cette complexité est le résultat d’une tectonique polyphasée, traversée par de nombreux contacts anormaux et accidents verticaux. Donc, l’effet de la phase alpine est très bien marqué dans l’Ouarsenis. Cette complexité réside aussi dans le reversement des séries, la tectonique synsédimentaire, des blocs basculés. La structuration est également amplifiée par l’halocinèse du Trias créant des "rim-synclines subsidents", où les faciès riches en matière organique (black-shale) se déposent. Le domaine de l’Ouarsenis est caractérisé par des unités tectono-stratigraphiques manifestes. On peut distinguer : (i) l’autochtone qui englobe les massifs primaires et jurassiques de Chélif. (ii) le Complexe A situant entre l’autochtone et la Nappe B. Ce complexe est constitué surtout par des terrains du Crétacé moyen, considéré comme un autochtone ou para–autochtone (iii) l’Allochtone ou Nappe B est représentée par un Crétacé supérieur généralement marneux, un Oligo-

Miocène à ˝Faciès Boghari˝, un Eocène et un Miocène remarquable par la diversité de leurs faciès s

22

Le Géologue Algérien 04 ⋅ Septembre 2017 Dossier

différents de ceux de l’autochtone et enfin (iv) la Nappe C, dite également ˝nappe numidienne. Le Géologue Algérien : Avant de travailler dans le massif de l’Ouarsenis, vous aviez l'occasion d'étudier le massif des Traras dans le domaine tlemcénien, et vous avez effectué également des travaux de recherche dans l'Atlas saharien et même à l'étranger, racontez-nous concisément toute cette expérience que vous avez. Après l’obtention du D.E.S (1979), dans les années 80, j’ai préparé un DEA (1980) et un Doctorat 3

ème

cycle (soutenu 1983) dans les monts de Traras orientaux. J’ai participé et collaboré aux travaux de recherche sur différents secteurs : dans les monts de Rhar-Roubane, les monts de Saïda, les monts de Tiaret et dans l’Atlas saharien, ainsi dans les terrains du Paléozoïque de la Saoura. En plus les travaux de recherche, j’ai participé aux encadrements des étudiants de 4

ème année et les encadrements

d’ingénieurs d’Etat dans l’Atlas saharien ainsi dans les monts d’Ougarta (Paléozoïque).

Le Géologue Algérien : Vous êtes le directeur du laboratoire de recherche Géodynamique des Bassins et Bilan Sédimentaire, parlez-nous un peu sur les principaux projets sur lesquels travaillent les chercheurs de "GéoBaBiSé" Le laboratoire est composé de 4

équipes pluridisciplinaires qui sont :

(i) Géodynamique des bassins sédimentaires de l’ouest algériens (équipe 1) ; (ii) Magmatologie et tephrochronologie (équipe 2) ; (iii) Traitements et modélisation des données paléontologiques (équipe 3) ; (iv) Sédimentologie des terrains cénozoïques et quaternaires (équipe 4). Au fait, la découverte, sans cesse, de nouveaux gisements paléontologiques et miniers, les levés des coupes inédites et les méthodes modernes d’étude et de synthèse font appel aux différentes techniques d’analyses. Pour bien cerner ces travaux, il était indispensable de créer un environnement pluridisciplinaire (pétrologie, géochimie, métallogénie, biostratigraphie, sédimentologie, géophysique, informatique-mathématique…) L’objectif le plus important à réaliser est de faire le levé cartographique au 1/50 000

è et à collecter un

grand nombre de matériel paléontologique (ammonites, brachiopodes, foraminifères, ostracodes) dans la colonne géologique de l’Algérie occidentale.

L’analyse de ce matériel revêt une importance capitale, car elle contribue à une meilleure connaissance du patrimoine paléontologique de l’Algérie occidentale. L’établissement d’un inventaire complet de la faune algérienne servira de mettre en place des collections, de proposer un cadre biostratigraphique fiable qui permet des corrélatives entre les différents domaines paléogéographiques de l’Algérie occidentale ainsi qu’avec les autres provinces du domaine mésogéen. Ce travail conduit également à : (i) dégager une dynamique biogéographique et évolutive de la faune rencontrée dans les séries géologiques. Il est complété par des études statistiques qui ont pour objectif de rechercher l’existence d’une relation entre les biocénoses des faunes et les variations eustatiques ainsi que la nature des dépôts. (ii) définir les crises bioclimatiques : triasico-jurassique (Tr/J), toarcienne et pliensbachienne.

(iii) définir et rechercher la crise de l’Hautérivien et du passage Cénomanien-Turonien qui représente respectivement, l’équivalent du "Niveau à Faraoni" et du "Niveau à Bonarelli", ainsi, la différenciation de l’intervalle albo-aptien dans la Téthys nord. Les indices indirects suggèrent l’existence d’un glacio-eustatisme dont les effets seraient sensibles à la fois à la limite cénomano-turonienne et à la limite turono-coniacienne.

(iv) rechercher le passage Crétacé-Tertiaire (K/T) sur la base des ostracodes et l’extinction des ammonites et des dinosaures. (v) étudier la géologie magmatique et minéralogique des Maghrébides, a depuis longtemps attiré de nombreux chercheurs (cf. PNR). Si la densité des indices et gîtes minéraux, où l’extraction, est très élevée, et si le dossier exploration est maintenant considérable, les études purement scientifiques restent cependant, très peu nombreuses, malgré la relance de ces quinze dernières années. Dans l’état actuel des connaissances, les minéralisations (plomb, zinc, cuivre, barytine), sont les plus nombreuses au Nord de l’Algérie où plus de 2000 prospects, toutes échelles confondues sont recensés (EREM, 1972). Cette affirmation est d’actualités (cf. PNR). Le Géologue Algérien : Trouvez-vous cela normal que des géologues algériens doivent aller à l’étranger pour faire des analyses isotopiques ? Est-ce un problème d'ordre matériel ?

23

Tout à fait, ce n’est pas normal faute de moyens de matériels. A titre d’exemple, les doctorants qui font partie de notre laboratoire confectionnent leurs lames minces et des analyses géochimiques au CRD (Centre de Recherche et de Développement, Boumerdès) ou dans d’autres laboratoires étrangers. A titre d’exemple, la préparation d’une lame mince standard coûtait 2160 DA, c’est très exorbitant, n’est-ce pas ?

Le Géologue Algérien : Qu'est que vous pensez de cette nouvelle génération de géologues et quel conseil leur donneriez-vous ? Vraiment, cette génération est énormément chanceuse. Déjà, vous avez le réseau social (internet), pour se fier à ce matériel fiable qui vous permettra d’avancer à grands pas et prendre un essor exponentiel, rapide et continu. Une forte référence bibliographique est à votre disposition, il suffit de lire et consulter les sites...

(i) Profiler votre avenir : pour trouver sa voie, il faut être à l’écoute de soi-même, conscient néanmoins que l’introspection n’est pas facile quand on est étudiant. Ce n’est pas évident d’entendre sa petite voix. L’idéal est même d’aimer ce que l’on fait, au point de ne plus avoir l’impression de travailler.

(ii) Découvrir sa passion : que votre passion relève du domaine géologique, sédimentologique, paléontologique ou stratigraphique et/ou pétrographique, peu importe. On sait que l’on va être bon là où l’on prend du plaisir. Voilà ce qui est important : il faut être extrêmement motivé par quelque chose pour devenir excellent dans sa spécialité. L’expertise et la passion sont liées. Que chaque personne a une passion, il s’agit simplement de la découvrir, en voyageant, en allant à la rencontre des autres pour comprendre ce qui véritablement nous fait vibrer. Parce que sans passion, il est bien difficile de passer par-dessus les embûches et aller jusqu’au bout des choses. Donc, faire le bon choix.

(iii) Oser cheminer sans se limiter : l’important est de réussir à ne pas se brider. Ne pensez pas aux normes de la société, ne vous fixez pas de limite, ne penser ni au Harga, ni aux affaires (business) ; il faut penser qu’au diplôme et à la recherche scientifique, en perspective. Il faut faire sauter tous les blocages donc aller droit, alors l’ambition vous permettra d’aller très loin. Les grandes universités ne sont pas réservées à une élite. Elles sont réservées aux gens qui ont les moyens de réussir intellectuellement et qui se surpassent pour réussir. "Ne pas s’arrêter en cas d’échec". (v) Multiplier les expériences : pour apprendre à se connaître, le

conseil numéro un que je donnerais, est de se lancer dans des projets scientifiques. Il est important d’aller à la rencontre de différents monde, poser des questions et ne pas avoir peur de dire "je ne sais pas, expliquez-moi". L’enseignant est là, pour vous orienter, vous diriger, vous développer. Et ce, jusqu’à ce que l’on ait compris, dois-je dire. Regarder à droite et à gauche, faire des différents stages de terrain variés, organisés par le Département pour vraiment savoir ce qui vous plaît et ce qui ne vous plaît pas. Ce travail personnel est indispensable. (vi) Cultiver sa curiosité : Il faut tout lire, des ouvrages géologiques des grands penseurs, pour acquérir les fondamentaux, des mémoires, des thèses disponibles à la bibliothèques pour acquérir une discipline de travail, des revues scientifiques pour se familiariser avec la méthodologie et les modèles de base. C’est grâce à cette culture que l’on acquiert des références et des données vous permettant de construire une vision systémique générale de l’étude considérée. - En conclusion : apprenez autant que vous pouvez intramuros (en salle) et extramuros (sur le terrain) : pour être créatif, il faut regarder ce qui se passe ailleurs, lire, se documenter, échanger les idées avec les autres. Le meilleur conseil est de ne jamais cesser d’apprendre, ne jamais penser que l’on a fini son développement et qu’on ne peut rien faire ou apprendre de nouveau. Eviter l’arrogance, suffisance et fatuité quand vous serez au summum (diplômé), soyez modeste : "l’Education avant la science", disait Notre Prophète".

Je suis pleinement à votre disposition.

M. Benhamou, Professeur

Le plus souvent le budget est destiné vers cette prestation, mais très insuffisant comme budget alloué au laboratoire. Ça fait 2 ans que j’attende le matériel lourd, avec impatience, destinés pour le laboratoire. Jusqu’à présent, l’arrivage de ce matériel ne s’est pas encore concrétisé. Ce matériel lourd comprend une rectifieuse des lames minces et un spectromètre (DRX) pour faire des analyses des minéraux argileux et d’autres manipulations. Il me semble qu’il aurait une restriction budgétaire ce qui fait je ne réceptionnerai point ce matériel.

" Ne pensez pas aux normes de la société, ne vous fixez pas de limite, ne penser ni

au Harga, ni aux affaires "

Le bassin néogène du Bas Chélif

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ALGÉRIEN Le GÉOLOGUE

Carrière d’Ouillis (Benabdelmalek Ramdane, Mostaganem) © Mohammed Nadir NAIMI

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