18
— 2012 1 Colloque en agroclimatologie Outils agrométéorologiques pour la planification de l’irrigation des cultures Auteurs : Steeve Pepin, Ph.D., professeur‐chercheur Université Laval, Québec Gaétan Bourgeois, chercheur scientifique Agriculture et Agroalimentaire Canada, Bioclimatologie et modélisation Saint‐Jean‐sur‐Richelieu L’évaluation, à l’aide de mesures réelles ou par modélisation, des pertes d’eau provenant des cultures, vergers à graines et à fruits a fait l’objet de nombreux travaux de recherche au cours des dernières décennies. Que ce soit pour concevoir un système d’irrigation ou de ponceaux, pour combler les besoins en eau des productions agricole, horticole et forestière, ou pour gérer et utiliser de façon raisonnée les ressources hydriques et le territoire, cette information est importante pour le producteur. Une conduite optimale de l’irrigation visant à satisfaire adéquatement les besoins en eau des cultures est l’un des éléments incontournables d’une agriculture durable. Le défi s’avère toutefois de taille, en particulier dans le contexte actuel de climat variable et en évolution. Plusieurs méthodes de planification de l’irrigation sont disponibles et varient en complexité, soit de la simple perception d’un besoin en eau jusqu’à l’utilisation de modèles dynamiques de bilan hydrique du sol, combinée avec l’utilisation de mesures directes de l’humidité du sol (Simonne et al., 2011). Au cœur de toutes ces méthodes qui utilisent les données météorologiques pour la planification de l’irrigation, on retrouve le concept de l’évapotranspiration. Cette présentation vise à mieux comprendre les éléments requis pour prédire l’évapotranspiration et à explorer le potentiel des modèles de bilan hydrique du sol. APPROCHES BASÉES SUR L’ÉVAPOTRANSPIRATION L’évapotranspiration (ET) est la quantité de vapeur d’eau transférée dans l’atmosphère par transpiration des plantes et par évaporation au niveau du sol, de surfaces d’eau libre et autres surfaces interceptant la pluie. On définit l’évapotranspiration potentielle (ETP) comme étant la valeur maximale d’évapotranspiration d’un couvert végétal continu lorsqu’il y a suffisamment d’eau disponible dans le sol pour satisfaire la demande évaporative de l’atmosphère. L’ETP dépend essentiellement des apports énergétiques et est indépendante des caractéristiques de la surface. L’évapotranspiration réelle (ETR) correspond à la perte en eau effective d’un couvert végétal, soit la somme des quantités évaporée et transpirée, en tenant compte des diverses résistances au mouvement de l’eau (sol–plantes) et à la diffusion de la vapeur d’eau (feuilles–atmosphère). En général, la demande atmosphérique (ETP) est supérieure à l’offre (ETR) : la réduction de l’évapotranspiration sous le taux potentiel étant attribuable à la fermeture partielle des stomates et/ou à l’assèchement de la surface du sol. Durant l’été, une culture bien irriguée peut perdre de 2 à 5 mm en hauteur d’eau par jour.

Gestion de l'Eau2

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  • 2012 1 Colloque en agroclimatologie

    Outilsagromtorologiquespourlaplanificationdelirrigationdescultures

    Auteurs:SteevePepin,Ph.D.,professeurchercheur UniversitLaval,Qubec

    GatanBourgeois,chercheurscientifique AgricultureetAgroalimentaireCanada,Bioclimatologieetmodlisation SaintJeansurRichelieu

    Lvaluation, laide de mesures relles ou par modlisation, des pertes deau provenant descultures,vergersgrainesetfruitsafait lobjetdenombreuxtravauxderechercheaucoursdesdernires dcennies. Que ce soit pour concevoir un systme dirrigation ou de ponceaux, pourcomblerlesbesoinseneaudesproductionsagricole,horticoleetforestire,oupourgreretutiliserdefaonraisonnelesressourceshydriquesetleterritoire,cetteinformationestimportantepourleproducteur.Une conduite optimale de lirrigation visant satisfaire adquatement les besoins eneau des cultures est lun des lments incontournables dune agriculture durable. Le dfi savretoutefoisdetaille,enparticulierdanslecontexteactueldeclimatvariableetenvolution.Plusieursmthodesdeplanificationdelirrigationsontdisponiblesetvarientencomplexit,soitdela simple perception dun besoin en eau jusqu lutilisation de modles dynamiques de bilanhydriquedusol,combineaveclutilisationdemesuresdirectesdelhumiditdusol(Simonneetal.,2011). Au cur de toutes ces mthodes qui utilisent les donnes mtorologiques pour laplanificationdelirrigation,onretrouveleconceptdelvapotranspiration.Cetteprsentationvisemieuxcomprendreleslmentsrequispourprdirelvapotranspirationetexplorerlepotentieldesmodlesdebilanhydriquedusol.

    APPROCHESBASESSURLVAPOTRANSPIRATION

    Lvapotranspiration (ET) est la quantit de vapeur deau transfre dans latmosphre partranspiration des plantes et par vaporation au niveau du sol, de surfaces deau libre et autressurfaces interceptant la pluie. On dfinit lvapotranspiration potentielle (ETP) comme tant lavaleurmaximaledvapotranspirationduncouvertvgtalcontinulorsquilyasuffisammentdeaudisponible dans le sol pour satisfaire la demande vaporative de latmosphre. LETP dpendessentiellement des apports nergtiques et est indpendante des caractristiques de la surface.Lvapotranspirationrelle(ETR)correspondlaperteeneaueffectiveduncouvertvgtal,soitlasomme des quantits vapore et transpire, en tenant compte des diverses rsistances aumouvement de leau (solplantes) et la diffusion de la vapeur deau (feuillesatmosphre). Engnral, la demande atmosphrique (ETP) est suprieure loffre (ETR): la rduction delvapotranspiration sous le tauxpotentiel tant attribuable la fermeturepartielle des stomateset/ou lasschementde la surfacedu sol.Durant lt, une culturebien irriguepeutperdrede25mmenhauteurdeauparjour.

  • 2012 2 Colloque en agroclimatologie

    Puisquelvapotranspirationrelledeplusieurstypesdecouvertsvgtauxreprsenteunevaleurrelativement constante de lETP, on peut estimer lvapotranspiration partir de lquation dePenmanetutiliserunfacteurdecorrectionappropripourlespcetudie(normalementcomprisentre 0,6 et 0,8 pour les climats temprs). Le coefficient de correction peut tre plus petit si lecouvertvgtalnecouvrepascompltementlesol.Cecoefficientestprfrablementremplacparuneconductancedelasurfaceautransfertdevapeurdeauappelelaconductanceducouvert(gc)qui dpend, entre autres, de la conductance stomatique (gs) moyenne des feuilles. Lajout, danslquation de Penman, dune conductance du couvert qui reprsente le contrle physiologiqueexercpar lesplantessur lvaporationconduit lquationdePenmanMonteith.UnedesformescourantesdelquationdePenmanMonteithest:

    Ec = s Rn G( ) + ach ga D Pa s+ 1+ ga gc( )( ) (q.1)oEcestlvapotranspirationducouvert(molm2s1),sestlapente(enPaC1)delarelationentrelatempratureetlapressiondevapeurdeausaturation,Rnestlerayonnementnetaudessusducouvert (Wm2), G est la chaleur accumule dans le couvert (W m2), a est la densit de lair(1204kg m3), ch est la capacit de chaleur de lair (29,3 Jmol1), ga est la conductancearodynamique (mol m2 s1), gc est la conductance du couvert (mol m2 s1),D est le dficit desaturation de lair (en Pa), Pa est la pression atmosphrique et est la chaleur latente devaporisationdeleau(44kJmol1).IlestnoterqueGest~0pourdespasdetempsde24heures.

    Cette quation de PenmanMonteith permet destimer la transpiration du couvert entier sur unebase quotidienne, hebdomadaire oumensuelle. Les variables environnementales requises sont latempratureetlhumiditdelair,lerayonnementsolaireetlavitesseduventaudessusducouvert.Lorsquelvapotranspirationduneculturedoittreestimesurdelongsintervallesdetemps,ilestsouhaitabledutiliserdesdonnesmtorologiquesquotidiennes(ouhoraires)etdefairelasommedes volumes deau vapore et transpire quotidiennement plutt que dutiliser des moyenneshebdomadairesoumensuellesdurayonnementsolaire,de lavitesseduvent,de latempratureetde lhumiditde lair (CampbelletNorman,1998).LquationdePenmanMonteithestdeplusenplusutilisepourgrerlirrigationenagricultureetelleesttrsutile,entreautres,pourexaminerlinfluencedesvariablesenvironnementalesetdescaractristiquesducouvertsurlvapotranspiration.

    Ilestncessairedvaluerlesbesoinseneaudunecultureafindedterminerlesvolumesdeauapporterparirrigationaucoursdelasaisondecroissance(entenantcomptedesprcipitationsetde la rserve en eau du sol). Lvapotranspiration potentielle (ETP), qui est essentiellement unefonction de la demande vaporative de latmosphre, permet destimer la demande en eau descultures. LETP dune culture de rfrence (ETo) a tmise en place dans les annes 1970 pourliminer la ncessit de calibrer une quation dET spcifique chaque culture, stade cultural etzone gographique (c.d. calage local; Pereira et al., 2006). Lvapotranspiration de rfrencecorrespondlETdelavgtationaudessusdelaquellelesvariablesclimatiquesonttmesures,de faonbienreprsenter lesprocessusphysiquesetbiologiquesdans lebilannergtiqueduncouvertvgtal.LaFAOaadoptuncouvertdegazoncommeculturederfrence,dunehauteurvariantentre8et15cmetdontlaconductanceautransfertdevapeurdeausesitueautourde0,014m s1, ces paramtres fournissant des valeurs acceptables dETo dans la plupart des zones et

  • 2012 3 Colloque en agroclimatologie

    conditionsclimatiques(Lascano,2007).SelonAllenetal.(1998),lvapotranspirationderfrenceestdfiniecommelefluxdETduneculturehypothtiquederfrence,dunehauteursupposede0,12m,dunersistancedesurfaceautransfertdevapeurdeaude70sm1etayantunalbdode0,23,trsprochedelETdunegrandesurfacedegazondehauteuruniforme,encroissanceactive,avecunapprovisionnementeneauconvenable.LapprochedePenmanMonteith(PM)atchoisieparlaFAOcommemthodeprivilgiedestimationdelETodugazonetdescoefficientsculturaux(Pereira et al., 2006). Lquation dETo donne par la mthode FAOPM pour une priode de24heuresest:

    ETo = 0, 408 s Rn G( ) + (900 Ta + 273) u2 (es ea)s+ 1+ 0,34u2( ) (q.2)o ETo est lvapotranspiration de rfrence (mm j1), Rn le rayonnement net la surface de laculture(MJm2j1),G lefluxdechaleurlasurfacedusol(MJm2j1),Talatempraturemoyennequotidienne de lair une hauteur de 2m (C), u2 la vitesse du vent 2m (m s1), es et ea lespressionsdevapeurdeausaturanteetrelledelair2m(kPa),slapente(enPaC1)delarelationentre es et la temprature, la constante psychromtrique (kPa C1), 900 un coefficient pour legazon(kJ1kgK;liauxunitsutilisesetlasubstitutiondea,chetga),0,34uncoefficientdeventpour le gazon (kJ1 kg K; provenant de ga/gc) et 0,408 linverse de la chaleur latente devaporisationdeleau(2,45MJkg1).

    Lvapotranspirationduneculture(ETc)peutsecalculerdirectementparlquation1siondisposededonnes suffisantespour le calculdesparamtresde culture (notammentga etgc). Cependantdanslapratiquedelirrigation,onmultipliegnralementEToparuncoefficientcultural,kc,lequelvarie un peu avec le climat, mais essentiellement avec les caractristiques propres de la culture(Pereiraetal.,2006).Lescoefficientsculturaux(fournisparlaFAO)sonttablisexprimentalement(kc = ETc/ETo) partir de mesures dETc (par exemple, laide des lysimtres pesables) et parestimationdunevaleurdETolaidedelquation2.Lavaliditdecescoefficientsculturauxatprouvepardenombreuses applications rapportesdans la littrature (par exemple,Allen etal.,2005)ainsiquepardesapprochespartldtection(Nealeetal.,2005).Lecoefficientkcpeutvarierselonledveloppementcultural,prsentantdesvaleursdiffrentespourlaphaseinitiale(0,30,7),lamisaison(0,91,15)etlarriresaison(delamaturationlarcolte;0,251,15).

    APPROCHESBASESSURLEBILANHYDRIQUEDUSOL

    Lapport ncessaire en eaupar irrigationpour rpondre aux besoins en vapotranspirationde laculture dpend du type de culture, des caractristiques du sol et de lamtorologie. Diffrentescultures ont des caractristiques de croissance qui se traduisent par diffrents taux relatifsdutilisationdeleau.Lessolsvarientdansleurscaractristiquestexturalesethydriques,tellesquelacapacitauchamp,lepointdefltrissementetlemouvementcapillaire.Afindetenircomptedetousceslments,Simonneetal.(2011)recommandent,pourlaplanificationdel'irrigationdanslescultures marachres, dutiliser des modles dynamiques de bilan hydrique du sol, incluant lamtorologie et lvolutiondu stadephnologiquede la culture, et desmesuresdirectesde l'tathydriquedusolauchamp.

  • 2012 4 Colloque en agroclimatologie

    Le logiciel VSMB (Versatile SoilMoistureBudget), dvelopp par des chercheurs d'Agriculture etAgroalimentaire Canada, est un modle de bilan hydrique semidynamique pouvant s'avrer uncompromis intressant pour les producteurs. Une version nomme IRRIGUE a t propose audbut des annes 1990 comme outil de gestion de l'irrigation, initialementmis au point pour laculturedelapommedeterre.Danscetteculture,certainsessaisontteffectusetlesrsultatsontdmontr sonutilit. Le logiciel VSMBoffre les avantagesdesmodlesdynamiques tout en tantsimple d'utilisation. Avant de dbuter son utilisation, il est ncessaire de caractriser plusieurslmentsdusitedsiretdelaculturesimule:i)courbedertentiondeauetprofilhydriquedusol (densit apparente, saturation, capacit au champ, point de fltrissement, etc.) plusieursprofondeurs, ii) caractrisation de la culture en termes de prdiction de rendement et delextractiondeleaupourchaquestadephnologiqueetprofondeurdesoletiii)initialisationdelaquantitdeauprsentedanschaquehorizondusolaudbutdelasimulation.Aucoursdelasaisonde croissance, les donnes suivantes doivent tre recueillies et intgres dans les fichiersappropris:i)laquantitdeauajoutechacunedesdatesoilyaeuirrigationetii)lesdonnesmtorologiques quotidiennes, soit la temprature maximale, la temprature minimale et lesprcipitations.Optionnellement, les prvisionsmtorologiques pour les prochains jours peuventaussitreintgresdanslemmeformatquelesdonnesmtorologiques.Commelesprvisionsmtorologiques concernant les prcipitations sont habituellement exprimes en probabilit deprcipitations, lutilisateur doit transformer luimme cette probabilit (%) en quantit de pluie(mm)poureffectuerlessimulationsdsires.

    partirdumomentotouscesparamtressontconfigursetintgrsdanslesdiffrentsfichiers,ilest possible de simuler la dynamique de leau dans les diffrents horizons de sol qui ont tconfigurs. Les rsultats de simulation peuvent tre illustrs de diffrentes faons, dont lesquantitsdeauprovenantdesprcipitationsetdelirrigationetlesquantitsdeausimulesdanslesol. Lutilisation dun logiciel comme VSMB pour prdire la quantit deau dans le sol offre unexcellentpotentielpourlargiedelirrigation,pourvuquelonpuissecaractriseradquatementlescoefficients associs lextraction de leau pour chaque stade phnologique de la culture et pourchaqueprofondeurdesol,informationsquisontrarementdisponiblesdanslalittrature.Deplus,ilest important de calibrer rgulirement les prdictions dhumidit du sol avec des observationsfiables au champ. Il semble que lutilisation de tensiomtres serait la mthode la plus simple etefficace pour effectuer ces observations. Toutefois, comme plusieurs quipements de mesure,lutilisation adquate et lentretien minutieux sont deux critres essentiels pour assurer le bonfonctionnementdeceuxci.

    titredinformation,unnouveloutildeplanificationdelirrigationbassurlebilanhydriqueseraoffertenmodeexprimentaluneclientlecibleds laprochainesaisonagricole.DveloppeenColombieBritannique(BC)par lIrrigation IndustryAssociationofBC,cette interfaceWebattraduite et adapte ces derniers mois afin de pouvoir intgrer des observations et prvisionsmtorologiques du Qubec. En plus de la mtorologie (temprature, vapotranspiration etprcipitations), cet outil tient compte galement du type de culture, de la nature des sols et dusystme dirrigation employ afin de proposer des quantits deau dirrigation appliquer pourrpondreauxbesoinsdescultures.Aucoursdesdeuxprochainesannes, ilestprvude tester laperformancedecemodlesousnosconditionsetdvalueruneapprochehybride,soitloutildelaBCcoupldesmesuresentempsreldesconditionshydriquesdusol.

  • 2012 5 Colloque en agroclimatologie

    RFRENCESAllen,R.G.etal.1998.Cropevapotranspiration.GuidelinesforComputingCropWaterRequirements.

    IrrigationandDrainagePaperNo.56,FAO,Rome,p.300.

    Allen,R.G.etal.2005.Predictionaccuracyforprojectwideecapotranspirationusingcropcoefficientsandreferenceevapotranspiration.JournalofIrrigationandDrainageEngineering.131:2436.

    Bourgeois, G. 2006. Planification des irrigations l'aide demodles bioclimatiques. Colloque surl'irrigation,Boucherville,10fvrier2006.CRAAQ.

    Campbell, G.S. et J.S. Norman. 1998.An introduction to environmental biophysics, SpringerVerlag,NewYork,2edition,286p.

    Lascano,R.J.,2007.Thesoilplantatmospheresystemandmonitoringtechnology.DansLascano,R.J.&SojkaR.E.(eds).IrrigationofAgriculturalCrops.2edition.Agronomyno.30.pp.85115.

    NealeC.M.U.etal.2005.Irrigationwatermanagementusinghighresolutionairborneremotesensing.IrrigationandDrainageSystems.19:321336.

    Penman,H.L., 1948.Natural evaporation fromopenwater,bare soilandgrass. Proceedings of theRoyalSociety,LondonA,193:120145.

    Pereira,L.S.etal.2006.Mthodepratiqueducalculdesbesoinseneau.DansTiercelin,J.R.&VidalA.(eds).Traitdirrigation.Lavoisier,Paris,2edition,pp.227268.

    Simonne,E.H.etal.2011.Chapter3.Principlesandpracticesofirrigationmanagementforvegetables.UniversitofFlorida,IFASExtension20112012AE260.pp.1727.

  • 1Outils agromtorologiques pour la planification de lirrigationpour la planification de l irrigation

    des cultures

    Steeve Pepin, Sols et gnie agroalimentaire, Universit LavalGatan Bourgeois, AAC, Centre de recherche et dveloppement

    h ti lt S i t J Ri h lien horticulture, Saint-Jean-sur-Richelieu

    Mise en contexte

    vapotranspiration : potentielle (ETP), de

    Plan de la prsentationPlan de la prsentation

    vapotranspiration : potentielle (ETP), de rfrence (ETo) et relle (ETculture)

    lments requis pour prdire lET

    Avantages et limites de lapproche ET

    Modles de bilan hydrique du sol

    Modle Versatile Soil Moisture Budget

  • 2Planifier lirrigation des cultures

    Photo : Gayle Clement (2004)

    Efficacit de lutilisation de leau (EUE)

    EUE dEUE duune culturene culture

    Acquisition de CAcquisition de C Volume total Volume total ddeeau utiliseau utilise++RespirationRespiration PhotosynthsePhotosynthse

    dd eeau utiliseau utilise

    ISF, structure du couvertISF, structure du couvert

    Interception de la lumireInterception de la lumire

    vaporation (sol) vaporation (sol) RuissellementRuissellement

    DrainageDrainage

    Flexas et al. (2010)

    Assimilation Assimilation foliairefoliaire

    Interception de la lumireInterception de la lumirex x

    Transpiration foliaire Transpiration foliaire (E = g(E = gss x DPV)x DPV)

  • 3Augmentation de ~ 7 mm /anne(19821997)

    vapotranspiration lchelle plantaire

    Jung et al. (2010)

    Tendance la baisse(19982008)

    Diminution de lET lchelle plantaire

    Jung et al. (2010)

  • 4vapotranspirationvapotranspiration vapotranspiration (ET) : quantit de vapeur deau transfre

    dans latmosphre par transpiration (plantes) et par vaporation au niveau du sol

    vapotranspiration potentielle (ETP) : valeur maximale dETen fonction des caractristiques nergtiques et dynamiques de latmosphre (suffisamment deau pour satisfaire la demande vaporative)

    vapotranspiration relle (ETculture) : perte de vapeur deau effective subie par un couvert vgtal. Moindre que lETP cause des rsistances la circulation de leau (solplantes) et la diffusion de la vapeur deau (feuillesatmosphre)

    ET dune culture bien irrigue : 2 5 mm par jour

    Bilan nergtique et vapeur deau Rayonnement solaire incident de courtes longueurs donde

    Rayonnement solaire rflchi

    Rayonnement de grandes longueurs

    donde

    Rflchi par les nuages, les arosols et

    Ch l

    les arosols et latmosphre

    mis par latmosphre

    Fentre atmosphrique

    Gaz effet de serre

    Rflchi par

    Absorb par latmopshre

    Chaleur latente

    Bilan nergtique de la Terre en W m2 (Tir de Onil Bergeron, 2007)

    ETChaleursensible Rayonnement rmisRflchi par la surface

    vapo-transpiration Absorb par

    la surface

    Ascendances thermiques

    Rayonnement de la surfaceAbsorb par la surface

  • 5Conductance stomatique et DPV

    Air F ill

    Dficit de pression de vapeur :(es (Tculture) eair )

    Louverture des stomates contrle :

    Air(500 bars) Feuilles(12 bars)

    les flux de vapeur deau la quantit dnergie dissipe par ET vs chaleur sensible

    Racines(3 bars)

    Tension du sol(0,3 bars)

    quation de Penman pour estimer ET Temprature de la surface vaporante (couvert vgtal)

    est ncessaire pour estimer le flux de vapeur deau

    Penman (1948) suggre dutiliser le bilan nergtique ( ) gg g qpour remplacer Tsurface Tair

    nergie Dficit de saturation

    gH = transport par convection de la chaleur et de la vapeur deau

  • 6 Facteur de correction remplac par une conductance du couvert (gc) au transfert de la vapeur deau = contrle physiologique de lET par les plantes

    quation de Penman-Monteith

    ET de rfrence (ETo) selon la FAO

    Lquation P-M permet destimer ETo et les coefficients culturaux

    Pas de temps = 24 heures

    ET de rfrence et coefficients culturauxET de rfrence et coefficients culturaux

    Rfrence = gazon dune hauteur ~8 15 cm, albdo ~0,23 et gv ~0,014 m s1; (luzerne pour les cultures de grande taille)les cultures de grande taille)

    ETo limine le calage local pour chaque culture On multiplie ETo par un coefficient cultural (kc)

    pour obtenir ETmaximale

    kc = ETculture / EToc culture o kc peut varier selon le stade phnologique

  • 7Avantages et limites de Avantages et limites de PenmanPenman--MonteithMonteith

    ETmaximale pour guider les apports par irrigation (ajusts en fonction des relevs tensiomtriques)

    P ti d l i i ti ( til )tag

    es

    Pratique pour dmarrer les irrigations ( rserve utile)

    Estim fiable dETP; aucun calage localAvan

    kc varie durant la saison, espacement des rangs Aucune culture de rfrence pour couvert de mas

    mite

    s

    Conductance gc varie avec le climat, pratiques culturales Estimation indirecte dETculture; rsolution spatiale

    Lim

    ETo

  • 81 0

    1.2

    5

    6Canneberge Bieler juillet 2011

    )

    Estimation de lETo (quation P-M FAO)

    0.2

    0.4

    0.6

    0.8

    1.0

    1

    2

    3

    4

    ETo

    (mm

    h1

    ET

    o (mm

    j 1)

    0.0

    0.2

    018 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28

    Approche agromtorologiqueApproche agromtorologique

    vapotranspirationPrcipitation,

    roseRequiert une estimation de la demande en eau (ETP) et des ressources en eau (rserve en eau du sol, pluie, doses

    1) Modliser le bilan hydrique du sol (par ex., deux rservoirs : superficiel : ~40% de RU profond : ~60% de RU

    Ruissellement

    Interception,rtention

    Prlvement

    Prcipita-tion au sol

    dirrigation apportes)

    p

    2) Utiliser Pluie ETP sans bilan hydrique du sol

    Montecapillaire

    Prlvementracinaire

    Emmagasinement deau dans le sol, nappe phratique

  • 9SommaireSommaire Donnes mto disponibles en temps rel pour

    valuer les besoins en eau des cultures via des mesures de prcipitations et lestimation de lETPmesures de prcipitations et l estimation de l ETP

    Bilan hydrique du sol permet de calculer ETR et puis la dose dirrigation est estime par ETM ETR

    Dpend de la prcision des paramtres culturaux (variation de kc; double coefficients)

    Utilisation judicieuse de leau

    Outils agromtorologiques pour la planification de lirrigation des culturesplanification de l irrigation des cultures

    Gatan Bourgeois1 et Steeve Ppin21 AAC, Centre de recherche et dveloppement en horticulture, Saint-Jean-sur-Richelieu2 Universit Laval, Qubec

  • 10

    i. Dterminer la quantit deau requise par la cultureii. Dterminer le temps le plus appropri pour effectuer

    l ti

    Planification de lirrigation des cultures

    lopration

    Outil daide la dcision : bilan hydrique du sol Recommandation de Simonne et al. (2011) pour les cultures

    marachres : Utiliser des modles dynamiques de bilan hydrique du sol,

    i l t l t l i t l l ti d t d h l i d incluant la mtorologie et lvolution du stade phnologique de la culture

    Utiliser des mesures directes de l'tat hydrique du sol au champ

    Reprsentation du principe de bilan hydrique

    Prcipitation

    ETPIrrigation

    DrainageRemonte capillaire Lessivage

  • 11

    Rsultat de recherches sur la modlisation de lhumidit des sols

    Initialement propos par Baier et Robertson (1966)V i 1 B i t ll (1972)

    VSMB (Versatile Soil Moisture Budget)

    Version 1 : Baier et coll. (1972) Version 2 : Baier et coll. (1979) Version 3 : Dyer et Mack (1984), valuation au champ Versoin 4 : Boisvert et al. (1992), manuel de rfrence IRRIGUE (Boisvert et al. (1990), test de faon limite pour

    certaines cultures au Qubeccertaines cultures au Qubec Traduction de VSMB du langage Fortran Visual Basic

    (Bourgeois et al., 2005), valuation dans le cadre dun projet sur lirrigation du chou-fleur et du fraisier

    Prdictions de lhumidit du sol (VSMB)

  • 12

    Prdictions de lhumidit du sol (VSMB)

    34

    36

    38

    Prdictions de lhumidit du sol (VSMB)

    22

    24

    26

    28

    30

    32

    Eau

    pond

    ral

    e (%

    )

    18

    20

    160 180 200 220 240 260

    Jour de l'anne

    Eau 0-8 cm simule Eau 8-20 cm simule Eau 20-30 cm simule

  • 13

    Conclusions VSMB : excellent potentiel pour planifier les irrigations Limite principale : capacit caractriser

    adquatement les coefficients associs lextraction adquatement les coefficients associs l extraction de leau pour chaque stade phnologique de la culture pour chaque profondeur de sol

    Calibration rgulire des prdictions dhumidit du sol avec des mesures fiables au champavec des mesures fiables au champ Exemple : tensiomtres Critres : utilisation adquate, entretien minutieux

    Planification de lirrigation (BC) Projet pilote pour une implantation au Qubec