9
GESTION DE L'INFORMATION ENVIRONNEMENTALE EN ENTREPRISE : CHOIX ET ÉVALUATION D'UN SYSTÈME Dominique Spaey et Anastasio Sofias A.D.B.S. | Documentaliste-Sciences de l'Information 2006/2 - Vol. 43 pages 122 à 129 ISSN 0012-4508 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2006-2-page-122.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Spaey Dominique et Sofias Anastasio, « Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système », Documentaliste-Sciences de l'Information, 2006/2 Vol. 43, p. 122-129. DOI : 10.3917/docsi.432.0122 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour A.D.B.S.. © A.D.B.S.. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 1 / 1 Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A.D.B.S. Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A.D.B.S.

Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

GESTION DE L'INFORMATION ENVIRONNEMENTALE ENENTREPRISE : CHOIX ET ÉVALUATION D'UN SYSTÈME Dominique Spaey et Anastasio Sofias A.D.B.S. | Documentaliste-Sciences de l'Information 2006/2 - Vol. 43pages 122 à 129

ISSN 0012-4508

Article disponible en ligne à l'adresse:

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2006-2-page-122.htm

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Pour citer cet article :

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Spaey Dominique et Sofias Anastasio, « Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation

d'un système »,

Documentaliste-Sciences de l'Information, 2006/2 Vol. 43, p. 122-129. DOI : 10.3917/docsi.432.0122

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Distribution électronique Cairn.info pour A.D.B.S..

© A.D.B.S.. Tous droits réservés pour tous pays.

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites desconditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votreétablissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière quece soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur enFrance. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

1 / 1

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

-

- 93

.180

.53.

211

- 09

/02/

2014

16h

29. ©

A.D

.B.S

. D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A

.D.B

.S.

Page 2: Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

LES ASPECTS ET IMPACTS ENVIRONNE-M E N TA U X sont de plus en plus pris en comptepar les citoyens, les experts et les décideurs. Cespréoccupations concernent notamment le climat,les risques industriels et la gestion des re s s o u rc e sn a t u relles et des déchets. Dans ce contexte, lamasse des informations environnementales et leurcomplexité sont en forte croissance et leur gestionre q u i e rt une attention cro i s s a n t e .

Pour les entreprises, cette gestion re p r é s e n t ed ’ a b o rd une contrainte : il s’agit notamment def o u rnir des bilans environnementaux, d’assurer lesuivi des réglementations, de former du person-nel, etc. Ainsi la directive 2003/51/CE du Parle-ment européen et du Conseil du 18 juin 2003indique que « dans la mesure nécessaire à la com-préhension de l’évolution des aff a i res, des résultatsou de la situation de la société, l’analyse comport edes indicateurs clés de perf o rmance de nature tantfin a n c i è re que, le cas échéant, non fin a n c i è re ayanttrait à l’activité spécifique de la société, notammentdes informations relatives aux questions d’enviro n-nement et de personnel » (art i c l e 46). En France,l ’ a rt i c l e 116 de la loi Nouvelles Régulations éco-nomiques du 15 mai 2001 stipule que le rapport degestion « c o m p rend également des informations [ … ]

ÉT U D E

Gestion de l’information e n v i ronnementale en entre p r i s e :choix et éva l u ation d’un sy stè m e

Le volume des informations environnementales et leur complexitésont en forte croissance et leur gestion requiert une attention particulière. Que cettegestion appa raisse à une entreprise comme une co n t ra i n te ou une opportunité, ili m p o r te qu’elle optimise le rapport co û t-e f ficacité de son système de gestion del’ i n formation environnementale. Deux appro ches lui seront pa r t i cu l i è rement utiles : lesétudes de faisabilité de systèmes à mettre en œuvre et l’évaluation des performancesde systèmes déjà opéra t i o n n els. Ces appro ches sont présentées ici de manière généra l ea fin qu’une majorité d’e n t reprises puisse se re t ro u ver dans ce t te analyse et pour ne pa strahir les informations relatives aux clients et prospects des auteurs.

par DOMINIQUE SPAEY

ET ANASTASIO SOFIAS

122 •Documentaliste - Sciences de l’information 2006, vol. 43, n° 2

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

-

- 93

.180

.53.

211

- 09

/02/

2014

16h

29. ©

A.D

.B.S

. D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A

.D.B

.S.

Page 3: Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

c o n c u rrentiel en permettant d’anticiper les investis-sements liés à un durcissement de la réglementation3. »

Que l’accent soit mis sur les contraintes ou surles opportunités, il importe pour l’entreprise d’op-timiser le rapport coût-efficacité de son systèmede gestion de l’information envi-ronnementale et d’analyser l’op-p o rtunité d’investissements addi-tionnels. Dans cette optique,deux approches sont part i c u l i è-rement utiles : les études de fai-sabilité de systèmes à mettre enœ u v re et l’évaluation des perf o r-mances de systèmes déjà opéra-t i o n n e l s .

Cet article s’adresse tant auxresponsables d’entreprises qu’auxg e s t i o n n a i res de systèmes d’in-f o rmation. Nous tracerons lesp é r i m è t res des approches men-tionnées ci-dessus, appliquées àdes systèmes de gestion des infor-mations enviro n n e m e n t a l e s(GIE). Préalablement, et pour situer le contexte,nous présenterons l’information enviro n n e m e n t a l eet sa gestion, ainsi que les facteurs incitatifs et lesf reins à la mise en place de systèmes de gestion del ’ i n f o rmation enviro n n e m e n t a l e .

1L’informationenvironnementale

et sa gestionLe décret d’application du 20 février 2002 de la

loi Nouvelles Régulations économiques du 15 mai2001 évoquée ci-dessus fournit la liste des infor-mations environnementales que les sociétés cotéesdoivent publier :- consommation de re s s o u rces en eau, matière sp re m i è res et énergie avec, le cas échéant, lesm e s u res prises pour recourir aux énergies nou-velles, pour maîtriser les rejets dans l’eau et dansl ’ a i r, atténuer les nuisances olfactives et sonores àp a rtir d’une liste qui sera établie par arrêté desm i n i s t res de l’Environnement et de l’Industrie ;- m e s u res prises pour limiter les atteintes auxé q u i l i b res biologiques, aux milieux naturels, auxespèces animales et végétales ;- d é m a rches d’évaluation ou de cert i fication entre-prises en matière d’enviro n n e m e n t ;- m e s u res prises pour assurer la conformité auxdispositions législatives et réglementaires appli-cables en matière enviro n n e m e n t a l e ;- dépenses engagées pour prévenir les conséquencesde l’activité de la société sur l’enviro n n e m e n t ;

sur la manière dont la société prend en compte lesconséquences sociales et environnementales de sona c t i v i t é », et son décret d’application du 20 février2002 fournit la liste des informations enviro n n e-mentales que les sociétés cotées doivent publier.

Analysant la communication enviro n n e m e n t a l ede vingt-neuf sociétés cotées au CAC 40, de 1992à 1998, Alain Mikol conclut : « Tout se passe commesi les entreprises ignoraient à la fois les événementsp o u rtant abondamment relatés par la presse (parexemple la conférence des Nations Unies sur l’envi-ronnement et le développement), les travaux des org a-nismes internationaux et les inquiétudes du public :un public ému par la pollution des plages et des sols,un public inquiet de la qualité de l’eau qu’il boit et desaliments qu’il ingère, un public submergé par lesemballages et les déchets, un citadin qui chaque jours o u ff re du bruit et de la mauvaise qualité de l’air qu’ilre s p i re. L’indigence de l’information enviro n n e m e n-tale diffusée par les 29 grandes entreprises françaisesde l’échantillon retenu conduit le lecteur à se deman-der les raisons de la manifestation d’une telle indif-f é rence envers la protection et la remise en état del ’ e n v i ro n n e m e n t1. »

Ce type d’analyse a été poursuivi par d’autre s ,tels que le Centre français d’information sur lese n t reprises et l’Observ a t o i re de re s p o n s a b i l i t ésociale des entreprises. Des chercheurs tels queDenis Cormier et Michel Magnan précisent aussiqu’une évaluation récente des pratiques de com-munication de l’information enviro n n e m e n t a l eadoptées par les plus grandes sociétés canadiennesinscrites à la cote, autres que les entreprises dusecteur financier et du secteur de la distribution,indique que des normes strictes donnent lieu àune information de meilleure qualité2.

N o m b re d’entreprises ont cependant aussi com-pris le parti qu’elles pouvaient tirer de l’inform a-tion et de la communication enviro n n e m e n t a l e s ,en termes d’image citoyenne, d’accès aux marc h é sdes capitaux (investissements éthiques) et d’avan-tage concurrentiel, par exemple dans le cadre dem a rchés publics. De nombreux auteurs, dont Por-t e r, montrent que « les industriels mettant en placedes technologies plus pro p res en re t i rent de nombre u xa v a n t a g e s : réduction des déchets, efficacité accru egrâce à une chasse aux gaspillages, optimisation desp rocédés, voire amélioration de la qualité dans cer-tains cas. De plus, l’adoption de normes plus strictesque la réglementation leur donne un avantage

Documentaliste - Sciences de l’information 2006, vol. 43, n° 2 • 123

Dominique Spaeyestdirecteurd’étudeset

Anastasio Sof i a singénieurconsultantauBureauvanDijkIngénieursConseilsengestion,[email protected]@bvdmc.com

LesauteursremercientJacquesChaumier,anciennementprésident-directeurgénéralduBureauvanDijkIngénieursConseilsdeParis,etLouisCaeymax,ingénieurconsultantduBureaudeBruxelles,pourlapertinencedeleurscritiquesetconseils.

1 Alain Mikol, L’information environnementale publiée par lessociétés du CAC 40 de 19 92 à 1998 comparée à une info r m a t i o nt ype, 2000.2 Denis Cormier et Mich el Magnan, Info r m a t i o ne n v i ronnementale, camagazine.com, mai 2003.3 N a t a cha Gondran, Système de diffusion d’information poure n co u rager les PME-PMI à améliorer leurs perfo r m a n ce se n v i ronnementales, Thèse de docto rat à l’INSA Lyon, 2001 .

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

-

- 93

.180

.53.

211

- 09

/02/

2014

16h

29. ©

A.D

.B.S

. D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A

.D.B

.S.

Page 4: Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

ÉT U D E G E ST ION DE L’ INFO R M ATION ENVIRO N N E M E N TALE EN ENTREPRISE

124 • Documentaliste - Sciences de l’information 2006, vol. 43, n° 2

4 La plupart des définitions dans ce t te section s’ i n s p i rent deN a t a cha Gondran, op. cit.5 On inclut dans ces pratiques la « s e n s i b i l i t ée n v i ro n n e m e n t a l e » que les Anglo-Saxons qualifi e n td ’environmental awareness.

- existence de services internes de gestion et for-mation à l’environnement et organisation mise e nplace pour faire face aux accidents de pollution ;- montant des provisions et garanties pour risquesen matière d’enviro n n e m e n t ;- indemnités versées au cours de l’exercice en exé-cution d’une décision judiciaire en matière d’en-v i ronnement sauf si cette information est de natureà causer un préjudice sérieux à la société dans unlitige en cours ;- tous les éléments sur les objectifs que la sociétéassigne à ses filiales à l’étranger concernant lespoints ci-dessus.

Dans une acception plus générale4, le term ed ’ i n f o rmation environnementale (IE) re c o u v retoute information disponible sous forme écrite,visuelle, orale, électronique ou sous toute autref o rme matérielle permettant à l’entreprise d’influ e rsur les impacts environnementaux négatifs oub é n é fiques, directs ou indirects, qui résultent deses activités, produits ou serv i c e s .

Les aspects environnementaux sont les élémentsdes activités, produits ou services susceptibles d’in-teraction avec l’environnement. Ils re p r é s e n t e n tune partie de l’information environnementale del ’ e n t reprise. Ils sont identifiés par l’entreprise ene ffectuant, pour chaque activité, un bilan desentrants, des sortants et des installations et équi-pements nécessaires.

La fig u re 1 c i - c o n t re schématise pour toutee n t reprise les composants et opérations suscep-tibles d’impact enviro n n e m e n t a l .

Les impacts environnementaux, positifs ounégatifs, sont extrêmement divers : on y comptenotamment l’impact des emballages sur la consom-mation des re s s o u rces naturelles et la gestion desdéchets, le rejet des eaux usées et leur traitement,la pollution de l’air par les dioxydes de soufre et lesp a rticules en suspension, par le plomb, par lesoxydes de carbone (circulation automobile, trans-p o rt ro u t i e r, activités industrielles, etc.).

Par rapport à l’information traditionnellementutilisée et produite par les entreprises (bilan fin a n-cier et comptable, re s s o u rces humaines, commu-nication interne et externe, etc.), l’inform a t i o ne n v i ronnementale a des caractéristiques spéci-fiques qui re q u i è rent un traitement part i c u l i e r :- elle est en effet plus complexe en raison de lamultidimensionnalité intrinsèque des pro b l è m e se n v i ro n n e m e n t a u x : aspects scientifiques, techn o-logiques, temporels (long terme), économiques ;- elle est soumise à des incertitudes notamments c i e n t i fiques, à une imprédictibilité à long term e( e ffets environnementaux parfois incertains et àlong terme) et à des ambiguïtés (textes réglemen-t a i res vagues, conflits entre données, etc.) ;- les bénéfices qu’elle apporte sont diffic i l e m e n tmesurables, notamment la réduction des impactsnégatifs sur le milieu naturel et sur la société ;- on peut s’attendre à des exigences cro i s s a n t e sdes institutions régionales, nationales et euro-péennes et de la société civile concernant la dis-position et la diffusion de cette inform a t i o n ; ene ffet les facteurs environnementaux jouent un rôlec roissant dans les décisions des opérateurs publics,des industriels et des citoyens.

Une entreprise désireuse de minimiser sesimpacts environnementaux négatifs, et doncd ’ a m é l i o rer ses perf o rmances enviro n n e m e n t a l e s ,mettra en place une série d’actions préventives etcuratives (résultant d’impulsions normatives oufin a n c i è res, de type « p o l l u e u r- p a y e u r ») sousf o rme notamment de politiques, de plans ou desystème de qualité environnementale (ISO,EMAS). Pour ce faire, elle sera confrontée à la ges-tion des informations collectées, diffusées, traitéeset analysées tout au long des actions menées enfaveur de l’environnement. Cela nécessite la miseen place d’une démarche cohérente, efficace et pro-fessionnelle de gestion de l’information ainsi quela définition du périmètre des inform a t i o n srequises. La fig u re 2 schématise un système degestion de l’information enviro n n e m e n t a l e .

FIGURE 1 - COMPOSANTS ET OPÉRATIONS SUSCEPTIBLES D’IMPACT E N V I R O N N E M E N TA L

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

-

- 93

.180

.53.

211

- 09

/02/

2014

16h

29. ©

A.D

.B.S

. D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A

.D.B

.S.

Page 5: Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

Documentaliste - Sciences de l’information 2006, vol. 43, n° 2 • 125

On évoque parfois aussi la notion d’intelligencee n v i ronnementale, comprise comme l’ensembledes concepts, outils, méthodologies et pratiques5

p e rmettant de mettre en relation, de façon pert i-nente, diff é rentes connaissances et inform a t i o n sdans la perspective de maîtriser les impacts envi-ronnementaux de l’entreprise et le développementde sa dynamique environnementale. Cette mise enrelation implique en part i c u l i e r :- la mobilisation des hommes sur la préventionde la pollution, le traitement et l’analyse des infor-mations et connaissances environnementales dansun but opérationnel ;- la circulation efficace des informations et desconnaissances environnementales au sein dese n t reprises concern é e s ;- la perf o rmance des systèmes informatiques sous-jacents en termes d’ergonomie, de temps deréponse, de degré d’automatisation, d’intégrationdes outils informatiques, etc. ;- e n fin, et ce n’est pas le moins important, la cohé-rence des processus mis en place par rapport auxbesoins réels de l’entreprise. Ces processus concer-n e n t : le recueil de données, informations, règlesde connaissance, et retours d’expériences ; le pas-sage de l’information à la connaissance, par lamodélisation et l’extraction de sens, la re f o rm u l a-tion, l’élaboration de synthèses et la créationd ’ a r b res de connaissances ; l’engrangement, la capi-talisation, la conservation de ces données etc o n n a i s s a n c e s ; la redistribution et le partage dec e l l e s - c i ; et leurs renouvellement, mise à jour eta m é l i o r a t i o n .

2Facteurs incitatifs etfreins à la mise en place

de systèmes de gestion de l’IEA priori, toute entreprise, qu’elle soit publique ou

privée, grande ou petite, peut avoir à gérer de l’in-f o rmation environnementale et est donc susceptibled ’ i n t é g rer dans son organisation des systèmes d’in-f o rmation environnementale. Toutefois, notammentau niveau de l’entreprise pro p rement dite, un cer-tain nombre de facteurs influence le degré de néces-sité d’intégrer ces systèmes. L’encadré page suivanterésume l’influence de ces facteurs.

Nous décrirons ci-dessous deux approches per-mettant d’illustrer nos propos, à savoir les étudesde faisabilité et les évaluations de perf o rm a n c e s .Ces approches sont présentées ici de manière géné-rale afin d’une part qu’une majorité d’entre p r i s e spuisse se re t rouver dans notre analyse, et d’autrep a rt pour que les informations relatives à nosclients et prospects restent confid e n t i e l l e s .

3Les études de faisabilité

La mise en place ou l’amélioration d’un systèmede gestion des informations enviro n n e m e n t a l e sconstitue toujours un investissement impliquant lamobilisation de re s s o u rces matérielles, humaineset organisationnelles, pour des montants se chif-frant aisément en dizaines voire en centaines demilliers d’euros. Les études de faisabilité ont legrand avantage d’indiquer si et à quelles condi-tions – techniques, organisationnelles, fin a n c i è re s ,etc. – un investissement, quel qu’il soit, vaut lapeine d’être fait. Si les conditions ne sont pas re m-plies, ces études permettent d’éviter une mauvaiseallocation des re s s o u rces, en d’autres mots desp e rtes conséquentes de valeur.

L’étude de faisabilité telle qu’envisagée ci-des-sous peut se dérouler selon la séquence suivante :- analyse des besoins actuels et futurs prévisibles deGIE et des moyens disponibles à cet eff e t ;- réalisation d’une (ou plusieurs) maquette(s) dusystème et test de celle(s)-ci ;- bilan diagnostic.

Chaque étude doit être réalisée « sur mesure »pour répondre de manière spécifique aux besoinsp a rticuliers de l’entreprise concernée. De préfé-rence elle doit s’inscrire dans la double philoso-phie du « p rototypage rapide » et du « g a i nr a p i d e » (c’est-à-dire des projets requérant uninvestissement minimal et offrant à court term edes résultats visibles et concrets). Une étude defaisabilité ne doit pas nécessairement être degrande ampleur : elle peut concerner un sous-

FIGURE 2 - SCHÉMA DE SY STÈME D’INFO R M ATION ENVIRONNEMENTA L E

F i g u re inspirée de : EIS - Environmental Internet Sys tem - An effe c t i ve way toa c complish environmental management on the Internet, Tuula Pohjola, Hel s i n k iU n i versity of Te ch n o l o g y, January 2003.

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

-

- 93

.180

.53.

211

- 09

/02/

2014

16h

29. ©

A.D

.B.S

. D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A

.D.B

.S.

Page 6: Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

ensemble du système de GIE et perm e t t re au pre s-t a t a i re de rapidement et concrètement compre n d reles besoins et la situation du bénéfic i a i re, et à celui-ci de rapidement et concrètement compre n d re enquoi consistent les résultats de l’étude.

Une étude de faisabilité pourra porter sur lesaspects suivants.

L ’ i d e nt i f i c ation et la spécification des besoins de l’e nt re p r i s e

Quels sont les besoins actuels et futurs prévi-sibles de l’entreprise en information enviro n n e-m e n t a l e ? S’agit-il de répondre à des pre s c r i p t i o n slégales ou réglementaires, de faire de la pro m o t i o nde l’entreprise, de préparer une cert i fication ISO14001 ou EMAS ? Qu’impliquent ces besoins pourles diff é rents processus de GIE, à savoir le re p é r a g eet l’évaluation des sources, le traitement, l’analyse,la diffusion, la conservation et la destruction éven-tuelle de l’inform a t i o n ?

L ’ éva l u ation des éve nt u e ll es activités de GIE en co u r sIl s’agit ici d’évaluer diverses activités de ges-

tion de l’information environnementale en cours,aux plans suivants :- les principales informations pro d u i t e s : parexemple re s s o u rces allouées et postes concern é s(R&D environnement, investissement en techno-logies plus pro p res, etc.), écobilans, positionne-ment par rapport au secteur, etc. ;- les activités de collecte, traitement, etc., de l’in-f o rmation environnementale, en ce compris don-nées comptables et tableaux de bord spécifiq u e s ;- les re s s o u rces humaines et org a n i s a t i o n n e l l e s ,ainsi que les infrastru c t u res en place ; - les coûts des activités courantes de GIE ;- la mesure de perf o rmance de ces activités (effi-cacité, efficience, utilité, viabilité), le contrôle et lac e rt i fication des données et inform a t i o n s .

Les moyens futurs mis à disposition du sy stème de gestion de l’info r m ation env i ro n n e m e nt a l e

S’il est envisagé que des moyens diff é rents deceux actuellement consacrés soient disponibles,une vue claire du périmètre de ces moyens, ent e rmes de budget, de re s s o u rces humaines, d’in-f r a s t ru c t u res matérielles et logicielles, etc., est sou-haitable afin de cibler au mieux les maquettes pos-sibles du système.

Ma q u ettes du sy stème de GIEEn fonction notamment de l’analyse des besoins

et des moyens, une seule maquette ou plusieursmaquettes alternatives du système GIE peuventê t re conçues pour répondre aux besoins de l’en-t reprise. Chaque maquette est un descriptif pré-senté sous format normalisé comportant parexemple les rubriques suivantes :- description globale du système ;

ÉT U D E G E ST ION DE L’ INFO R M ATION ENVIRO N N E M E N TALE EN ENTREPRISE

126 • Documentaliste - Sciences de l’information 2006, vol. 43, n° 2

Fa c teurs d’infl u e n ce

Un certain nombre de fa c te u r scontribuent à l’ i n t é g ration d’u n

système de gestion de l’ i n fo r m a-tion environnementale dans unee n t re p r i se .S e c teur d’ac t i v i t é. Certains se c-teurs sont plus atte n t i fs aux enjeuxe n v i ronnementaux du fait de l’ i m-po r t a n ce de leurs impacts enviro n-nementaux (émission atmos p h é-rique, rejets liquides tox i q u e s ,g randes quantités de déch e t si n d u s t r i els, etc.), des te ch n o l o g i e sutilisées et des risques industriel sq u’ils génère n t ; les se c teurs de lachimie, de la production d’énergieet de l’eau en sont des exemples. Ilva de soi qu’au sein d’un même se c-teur d’activité il ex i s te à cet égarddes diffé re n ces de produit à pro-d u i t.E x i gence de la régleme n t at i o net des co n t r ô l e s.Ce niveau d’ex i-g e n ce a des implications telles quel’o b tention de permis d’e n v i ro n n e-m e n t, d’a u torisations et d’a g r é-ments. En cas de plainte ou deconstat d’infraction par la po l i ce del’e n v i ro n n e m e n t, l’e n t re p r i se doi tê t re à même de fournir l’ i n fo r m a-tion re q u i se .Lo c a l i s at i o n. L ’e n t re p r i se pe u tê t re localisée dans une zone parti-cu l i è rement sensible, qu’il s’a g i ssed ’une zone protégée ou d’une zonei n d u s t r i elle dense : selon lesb e soins du milieu natu rel, les pre s-sions des acteurs locaux (auto r i t é slocales et régionales, ONG, etc.)sont plus ou moins fo r tes et pe u-vent co n d u i re à des ch a r tes etco n ventions locales spécifi q u e stelles que co n t rats de rivière, ch a r tee n v i ronnementale, etc.On évo q u e ra aussi le « d u m p i n ge n v i ro n n e m e n t a l » pratiqué pardes entre p r i ses qui délocalise n tcertaines activités vers des zonesoù la réglementation est moi n ss t r i c te .Ta i l l e. La taille de l’e n t re p r i seconditionne à la fois sa pro pe n s i o n« cu l tu rel l e » à investir et lesm oyens financiers re q u i s : il est

ainsi généralement re connu queles re s ponsables de PME po u r s u i-vent des objectifs de rentabilité àplus court terme alors que lesb é n é fi ces ap portés par un sys t è m epe r formant de gestion de l’ i n fo r-mation environnementale so n ti n d i rects ou ap p a ra i ssent à moye nte r m e .À l’o p posé, de grandes entre p r i se spe u vent disposer de systèmes ce n-t ralisés d’information enviro n n e-mentale dont bénéficient to u te sleurs filiales et divisions.Performance éco n om i q u e. Le spe r fo r m a n ces économiques de l’e n-t re p r i se influencent dire c tement lad i s ponibilité de moyens po u ri n ve s t i r. Or et para d oxa l e m e n t,dans un certain nombre de cas, onco n s t a te une corrélation entre lespe r fo r m a n ces économiques (éva-luées par les index boursiers ou leratio bénéfi ce net / actifs) et lespe r fo r m a n ces enviro n n e m e n t a l e s ,qui sont pour partie le résultat d’u nsystème pe r formant de gestion del’ i n formation enviro n n e m e n t a l e .Sensibilité du pe r so n n e l. L asensibilité du pe r so n n el de l’e n t re-p r i se et de son management aure s pect de l’e n v i ro n n e m e n t, se sco n n a i ss a n ces te chniques et régle-m e n t a i res sont des fa c teurs favo-rables à l’ i n t é g ration de sys t è m e sG I E .M ar chés et autres fac te u r sex te r n e s. Certains marchés so n tplus sensibles au re s pect de l’e n v i-ro n n e m e n t, par exemple ceux desp roduits d’e n t retien, prod u i t sjetables, etc. Les marchés publicsco m p rennent de plus en plus so u-vent des cl a u ses enviro n n e m e n-tales. Des maiso n s - m è res inscrite sdans une démarche enviro n n e-mentale très active pe u vent re co m-mander ou même imposer unepolitique environnementale à leursfi l i a l e s .

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

-

- 93

.180

.53.

211

- 09

/02/

2014

16h

29. ©

A.D

.B.S

. D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A

.D.B

.S.

Page 7: Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

Documentaliste - Sciences de l’information 2006, vol. 43, n° 2 • 127

e t c . ? Il s’agit ici de comparer les perf o rm a n c e sréelles et objectivables du système par rapport àson cahier des charges originellement établi,comme, par exemple, les mesures d’accessibilitédes informations (vitesse, convivialité, etc.), defréquence de mise à jour, de pertinence des infor-mations obtenues, etc.

• L’ e ffic i e n c e. Les produits ou services du système– par exemple des indicateurs de perf o rmance –sont-ils en concordance avec les moyens mis enœ u v re? Une manière part i c u l i è rement appro p r i é ede mesurer la perf o rmance sur ce critère est dec o m p a rer la productivité du système par rapport àune ou plusieurs solutions externalisées. Une tellecomparaison devra bien entendu veiller à ne pass u restimer la productivité de solutions extern a l i-sées, notamment en considérant des coûts indi-rects tels que coûts de gestion, temps de réaction,p ro c é d u res de communication, etc., de ces solu-t i o n s .

• L’ u t i l i t é. Les produits ou services du systèmerépondent-ils aux besoins qui sont à l’origine dec e l u i - c i ? Satisfont-ils les principaux utilisateurs ?On peut ici distinguer deux types d’utilité du sys-t è m e :- ses perf o rmances « i n t r i n s è q u e s », à savoir sacapacité de satisfaire les besoins d’inform a t i o ne n v i ronnementale des utilisateurs ; les mesure ss e ront basées sur le degré de satisfaction des uti-lisateurs directs par rapport à des critères tels quel’accessibilité, la pertinence, l’actualité, etc. ;- sa contribution à l’amélioration des perf o r-mances de l’entre p r i s e : les mesures seront dansce cas fondées sur le degré de satisfaction d’uns o u s - g roupe d’utilisateurs dont le niveau d’infor-mation a une incidence directe sur la gestion del ’ e n t reprise et sur ses impacts enviro n n e m e n t a u xtels que les niveaux d’émission de rejets liquides,solides et gazeux, les niveaux de consommationd’eau, d’énergie et de matières pre m i è res, etc. Oncollectera leurs appréciations sur la contributiondu GIE à l’amélioration des perf o rmances, en esti-mant la part de celui-ci, notamment en appliquantla technique du scénario contre-factuel, c’est-à-d i re en estimant quelles auraient été les consé-quences de l’absence de GIE sur les perf o rm a n c e s .

• La viabilité. Le système est-il durable au sens oùil ne nécessite pas en permanence un niveaui m p o rtant d’interventions de mise au point et dem a i n t e n a n c e ? Ce critère doit cependant être maniéavec précaution en raison notamment de l’évolu-tion des obligations réglementaires, des attentesde la société et du caractère évolutif des aspectse n v i ronnementaux en fonction des progrès tech-nologiques. Pour mesurer ce critère, il faudra dis-poser de données objectivables concernant à la

- détail de chaque processus, en termes d’acteursi n t e rnes et externes, entrées et sorties de donnéeset d’informations, délivrables, infrastru c t u re smatérielles et logicielles, processus collaboratifs,moyens requis (techniques, budget, compétences),m e s u res de perf o rmance notamment en fonctionde la charge (nombre d’utilisateurs simultanés) ;- bilan SWOT6 du système, en ce compris ent e rmes de coûts d’investissement et de mainte-nance, de contraintes et de calendrier de migra-tion (ro a d m a p) .

Les maquettes peuvent être testées auprès desdécideurs et des autres parties concernées, parexemple dans le cadre de focus groupes, et unbilan diagnostic peut être dressé concernant l’ave-nir du pro j e t : aller de l’avant, re t a rder ou annulerle pro j e t .

Le déro u l e m e nt de l’ét u d eTypiquement, une telle étude peut être menée

sur la base d’entretiens semi-directifs (en moyenneune quinzaine) pour la collecte des inform a t i o n s ,d’une à deux réunions de focus groupes pour laphase de test des maquettes alternatives, et d’uns é m i n a i re de présentation des résultats de l’étudeà un public à définir avec le bénéfic i a i re .

4L’évaluation de performances

Cette évaluation est une démarche d’accompa-gnement du changement : elle aide à identifier leschamps d’accroissement potentiel de valeur et àm e t t re en place un système pérennisant l’évalua-tion au-delà du moment même de l’interv e n t i o n .Plus pratiquement, cette évaluation répond à desobjectifs de qualité ou de rentabilité du systèmeen terme de réduction des délais ou des coûts. Ellepeut aussi indirectement améliorer l’impact envi-ronnemental d’une entreprise en permettant àt e rme que le système d’information enviro n n e-mentale soit un support plus efficace à la prise ded é c i s i o n .

L’évaluation de perf o rmances d’un système deGIE consiste en une approche de suivi (m o n i t o r i n g)et de mesure sur la base de critères tels que son effi-cacité, son efficience, son utilité et sa viabilité.

Les critè res d’éva l u ation de perfo r m a n ces• L’ e ffic a c i t é. Le système délivre-t-il les inform a-tions attendues, en temps voulu et avec le niveaurequis de pertinence, d’exhaustivité, de fia b i l i t é ,

6 SWOT : te chnique de diagnostic présentant les cara c t é r i s t i q u e set perfo r m a n ces d’un système en termes de fo r ces, fa i b l e s s e s ,o p p o r tunités et menace s .

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

-

- 93

.180

.53.

211

- 09

/02/

2014

16h

29. ©

A.D

.B.S

. D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A

.D.B

.S.

Page 8: Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

ÉT U D E G E ST ION DE L’ INFO R M ATION ENVIRO N N E M E N TALE EN ENTREPRISE

128 • Documentaliste - Sciences de l’information 2006, vol. 43, n° 2

tinence de ces informations. Il importe de bieng a rder à l’esprit que le suivi et la mesure des per-f o rmances peuvent être à géométrie variable, enfonction de paramètres divers relevant de la cul-t u re de l’entre p r i s e : être mensuel ou annuel, sec o n c e n t rer sur un nombre re s t reint de critères ouê t re exhaustif, ne concerner que l’un ou l’autresegment ou l’ensemble du système.

• La conception et le développement du systèmede suivi et de mesure. Cette composante inclurales diff é rentes tâches suivantes :- la définition d’indicateurs quantitatifs et quali-tatifs, objectivables et vérifiables, et de leurs modeso p é r a t o i re s ;- l ’ i d e n t i fication d’éventuels référentiels sectorielsen matière d’information et de perf o rmance envi-ro n n e m e n t a l e s ;- l ’ i d e n t i fication des sources de données et d’in-f o rmation permettant d’alimenter les indicateurs ;- la description du ou des processus de collecteet de traitement des données et informations, spé-c i fiés en termes de modalités, fréquence, infra-s t ru c t u res matérielles et logicielles utilisées, etc. ;- une estimation des coûts d’investissement et defonctionnement du système prévu.

• L’application test du système. Le système dem e s u re développé sera appliqué à l’un ou l’autresegment du système de GIE. Plusieurs tests sero n tmenés pour s’assurer de la cohérence et de laconsistance des résultats. Un rapport de test serasoumis aux décideurs et acteurs concernés, et dis-cuté dans le cadre d’un à deux focus gro u p e s : lebut étant de confronter les résultats des tests avecla pratique, et le cas échéant de valider la concep-tion et le développement du système de mesureou d’identifier des modifications éventuelles àa p p o rter en fonction des réactions. Cette compo-sante peut éventuellement faire l’objet de plusieursitérations entre compléments de développementet test de ceux-ci, selon les besoins du bénéfic i a i re .

• Les re c o m m a n d a t i o n s. La dern i è re composantede l’évaluation de perf o rmance consiste à form u-ler des recommandations opérationnelles en vuede la mise en œuvre permanente du système,compte tenu des tests et des résultats du ou desfocus groupes. Ces recommandations port e ro n tprincipalement sur les indicateurs, les sources dedonnées, les processus de collecte et l’exploitationet l’interprétation des informations. Des pro p o s i-tions d’accompagnement de la mise en place dusystème peuvent être formulées le cas échéant.Elles consisteront notamment en sessions de for-mation de responsables internes à l’entreprise etp o rt e ront par exemple sur les méthodes de calculdes indicateurs et sur leur exploitation/interpré-t a t i o n .

fois la fréquence et la gravité des incidents encou-rus qui interrompraient l’usage de tout ou part i edu système, et leur résolution. Cette inform a t i o nsera collectée auprès des utilisateurs du système etauprès de ceux qui ont en charge sa gestion et sam a i n t e n a n c e .

• D ’ a u t res critère s. L’on peut évidemment consi-d é rer encore d’autres critères de perf o rmances, enfonction de besoins ou d’objectifs part i c u l i e r s .Nous évoquerons par exemple l’exhaustivité dup é r i m è t re de l’information, le degré de sécurité parr a p p o rt à des défaillances ou des intrusions, et lepotentiel de continuité opérationnelle.

Les fa c teurs favo ra b l es et les obst a c l es aux perfo r m a n ces

En tout état de cause, l’évaluation identifie r aégalement les principaux facteurs qui contribuentaux perf o rmances ainsi que les principaux obs-tacles qui peuvent freiner celles-ci, tant au plani n t e rne à l’entreprise qu’à celui de son enviro n n e-m e n t .

• Comme facteurs contribuant aux perf o r-m a n c e s, on citera par exemple l’importance accor-dée à l’information environnementale dans la cul-t u re de l’entreprise et dans les re s s o u rces allouées,le niveau élevé de compétences/capacités des uti-lisateurs et les formations effectuées à cet eff e t ,l ’ a c c roissement des incitants et obligations, notam-ment réglementaires, en matière de mise en placede systèmes d’information enviro n n e m e n t a l e .

• Comme obstacles aux perf o rm a n c e s, on citerapar exemple le peu d’utilisation effective de cettei n f o rmation dans la gestion quotidienne et straté-gique de l’entreprise, les réticences de la dire c t i o nà investir dans un système dont le rapport béné-fice-coût n’est pas évident, le faible développementhors entreprise d’un corpus d’informations envi-ronnementales réutilisables, le sentiment de pro-priété de l’information et l’inertie par rapport àtout changement de techniques et de méthodes det r a v a i l .

Les co m p o sa ntes de l’éva l u ation de perfo r m a n ceL’évaluation de perf o rmance comprend typi-

quement les composantes suivantes.

• L’ i d e n t i fication du besoin, de la stratégie oudu but précis à l’origine de la démarc h e. Appa-remment évident, ce point a l’avantage de per-m e t t re de hiérarchiser les processus à suivre et àé v a l u e r, ainsi que les critères de perf o rmance àc o n s i d é re r. Les responsables de l’entreprise sou-h a i t e ront par exemple évaluer prioritairement lesp e rf o rmances des activités de collecte d’inform a-tions sur Internet, en termes de fiabilité et de per-

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

-

- 93

.180

.53.

211

- 09

/02/

2014

16h

29. ©

A.D

.B.S

. D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A

.D.B

.S.

Page 9: Gestion de l'information environnementale en entreprise : choix et évaluation d'un système

Documentaliste - Sciences de l’information 2006, vol. 43, n° 2 • 129

et contrôler le système. L’ e n t reprise peut s’enga-ger dans un système normalisé ISO 14001 ouE M A S .

Pour optimiser le rapport coût-efficacité de sonsystème de gestion de l’information enviro n n e m e n-tale et analyser l’opportunité d’investissements addi-tionnels, deux approches sont part i c u l i è re m e n tutiles. Les études de faisabilité de systèmes à mettreen œuvre ont l’avantage d’indiquer si un investisse-ment est opportun et à quelles conditions. L’ é v a l u a-tion des perf o rmances de systèmes déjà opération-nels consiste en une approche de suivi et de mesure ,ainsi que d’identification des principaux facteursfavorables et nuisibles aux perf o rmances, tant auplan interne à l’entreprise qu’à celui de son envi-ro n n e m e n t .

JANVIER 2006

Le déro u l e m e nt de l’éva l u ation de perfo r m a n ceTypiquement, une évaluation de perf o rm a n c e

peut être menée sur une période de deux mois etimpliquer deux à trois semaines d’intervention ausein de l’entreprise, en ce compris des entre t i e n sp r é l i m i n a i res sur les objectifs de la démarche, lestests du système de mesure, les focus groupes etun séminaire de présentation des résultats del’évaluation à un public à définir avec le bénéfi-c i a i re .

5Conclusions

Les aspects et impacts environnementaux fontl’objet d’une attention croissante de la part despopulations, experts et décideurs dans uneoptique de développement durable. Ces tendancesg é n è rent un accroissement significatif de la masseet de la complexité des informations enviro n n e-mentales, dont la bonne gestion devient impéra-t i v e .

Pour les entreprises, cette gestion re p r é s e n t ed ’ a b o rd une contrainte : il s’agit notamment def o u rnir des bilans environnementaux, d’assurer lesuivi des réglementations, de former du person-nel, etc.7 Néanmoins l’information et la commu-nication environnementales peuvent aussi génére rde la valeur en termes d’image citoyenne, d’accèsaux capitaux et d’avantage concurre n t i e l .

Par rapport à l’information traditionnellementutilisée et produite par les entreprises, l’inform a-tion environnementale a des caractéristiques spé-c i fiques qui se répercutent sur les besoins de sag e s t i o n : mobilisation des membres de l’entre p r i s e ,c i rculation efficace des informations enviro n n e-mentales, perf o rmance des systèmes inform a-tiques sous-jacents et cohérence des pro c e s s u smis en place par rapport aux besoins réels de l’en-t re p r i s e .

Les besoins de gestion de l’information envi-ronnementale d’une entreprise sont aussi extrê-mement variables en fonction de facteurs tels quele secteur d’activité, la localisation, la taille, lesm a rchés, etc.

La mise de place d’un système de gestion del ’ i n f o rmation environnementale comme sous-ensemble du système de gestion de l’enviro n n e-ment permet à l’entreprise d’évaluer et par là i n d i rectement de maîtriser les impacts enviro n n e-mentaux de son activité. Cela implique de déter-miner les données à collecter, mettre en place l’in-f r a s t ru c t u re correspondante pour la collecte et letraitement des données, diffuser de l’inform a t i o n

7 Certains évoquent même l’inscription d’un principed ’ i n formation à un niveau co n s t i tu t i o n n el, ce qui permettra i td ’obliger les diffé rents acteurs à fournir l’ i n fo r m a t i o ne n v i ronnementale co r respondant aux espaces ou aux politiquesdont ils ont la charge, tout en respectant un cadreméthodologique harmonisé.

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

-

- 93

.180

.53.

211

- 09

/02/

2014

16h

29. ©

A.D

.B.S

. D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - - - 93.180.53.211 - 09/02/2014 16h29. © A

.D.B

.S.