Glauber. de Tribus Lapidibus

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    R. GLAUBER LE TRAVAIL DE LA PIERRE 1

    DE TRIBUS LAPIDIBUS« Le travail de la Pierre »

    Glauberus concentratus

    « Les concentrés de Glauber »

    &

    DE IGNE SECRETO

    « Le Feu Secret »

    « Traduit d’après Glauber »

    Cote B.N {R 12557- 12562

    Edition de 1668.

    *************

    DE TRIBUS LAPIDIBUS

    Lorsque j’étais encore jeune, fort et en bonne santé, je pris à Amsterdam une maison confortable pour y travailler, célibataire,car, en ce même temps, je possédait quelques argent et le désird’entreprendre de grande et belles choses en Alchimie, de plus lamaison avait été construite par un amoureux de l’art, ce quim’incita à y installer un bon laboratoire, ce que je fis, embauchaisdes serviteurs et des jeunes gens, fit construire des fourneauxpetits et grands, disposais différents soufflets grands et petits,créai des fourneaux à réverbères, et, comme la maison étaitgrande et de belle apparence, je devais l’équiper abondamment àcause des gens, afin qu’ils ne pussent pas dire et se moquer que

     j’avais une grande maison et rien dedans, donc je dépensaischaque année mille florins. Comme je pensais alors que j’avaistout bien installé, il manquait toujours une chose ou une autre,car, je fut bientôt volé par les serviteurs et les jeunes de mesmoyens, et comme je dépensais beaucoup pour la maison chaqueannée, je devais récupérer cet argent, et je devais aussi faire desdépenses pour acheter du charbon et autres matériaux. En fait,beaucoup d’argent dépensé et bien peu gagné. Quand les gens

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    passaient et voyaient cette grande maison parmi les petites, ils sedemandaient ; qui habite ici ? Les voisins leur répondaient : un

     Alchimiste ou un fabricant d’Or. Et quand, par inadvertance, lefeu sortait de quelque maison voisine, chacun d’accourir pour voir

    si ce ne serait pas de la grande maison de l’Alchimiste.Mais la maison était si bien construite et protégée du feu, qu’ilétait impossible qu’elle souffrit du feu ; en effet, six grandesmaisons étaient construites en pierres et pourvues de cheminéessi solides et hautes, que l’on eut pu passer avec une charretteremplie de foin. Par contre, je n’était pas sur de qui habitait présde chez moi. En effet, il advint une fois, que les enfants courantet jouant dans le jardin, une étincelle de feu tomba de la coupelle

    qu’ils avaient l’habitude de porter dans les mains, quand il faisaitfroid, dans une botte de paille et enflamma celle-ci. Les voisins,voyant monter la fumée, s’écrièrent au feu, au feu ; cassèrent lesportes en morceaux, nous firent entrer et éteindre le feu, maisqui n’existait pas. Alors arrivèrent quelques voisins,curieusement les fondeurs, qui habitaient à proximité, etvoulurent avec force ouvrir la porte. Mais ils ne le purent, tant laporte était dure. Il essayèrent aussi, mais en vain, par les murs.Certains cassèrent le toit et versèrent de l’eau jusqu’en bas pour

    éteindre le feu qui n’existait pas.Si ces misérables avaient pu réussir à pénétrer dans la maison,ils l’auraient sûrement entièrement saccagée. Puis, à cause desdommages, la maison fut partagée en 4 parties, chacune venduede façon particulière.

    Je dus poser toutes les portes et laisser un passage pour lesvisiteurs que l’habitude amenait. Ne venaient pas seulementceux décidés à acheter, mais aussi un très impertinent Docteur

     Apothicaire, maître monnayeur, fondeur d’argent, et quantité depassants qui achètent l’eau, l’oléum Vitrioli et autres Spiritus,seulement pour constater les fourneaux étranges de monlaboratoire et en apprendre quelque chose. Il y avait unmarchand qui partagea la maison en 4 parties. Il fit ses lettresd’achat sous la condition que la maison serait à vendre avec lefond et les biens cloués ; il aurait pu me demander, auparavant,si tels biens se trouvaient dans la maison qui aient pum’appartenir et vérifiés au moment de la vente. Mais c’était unméchant homme, qui n’avait pas de scrupules, et un ennemi des

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    artistes allemands. Ce méchant homme, après que j’eus apprisqu’il aurait également vendu mes biens et devait répondre decette vente illégale répondit m’avoir demandé si je possédaisquelque chose dans la maison qui fut cloué et que j’aurais dit ou

    répondu que non. Mais ceci n’est pas vrai, car je n’aurais pu niermes propres biens. Mais comme je le menaçais de le produire en

     justice, et avant que je pus le faire, il fut brusquement repris parle diable. Et les acheteurs restèrent sur leur prétention qu’ilsavaient acheté mes biens, avaient fait poser les scellés ; je nevoyais pas le moyen de récupérer mes biens, dus faire un procès àces méchantes gens, pour reprendre par voie de justice mes biensscellés. Après quoi, je restais deux ans en procès avec lesacheteurs et obtins le droit qu’ils me rendirent sans frais et

    dommages mes biens.

    Mais, comme je le constatais, presque tous mes biens étaientabîmés, les souris avaient fait des trous dans les soufflets et lesnombreux instruments pour Cuivre, Etain, Plomb et Fer, avaientété soit cassés soit volés. De sorte que le dommage subi s’élevaità plus de mille Gulden. Comme j’espérais alors parvenir à unaboutissement d’apaisement, la femme de mon avocat mourutainsi que mon procureur, peu de temps après, qui devait conduire

    le procès. Je me retrouvais donc entre deux chaises, ne sachentpas que faire, si je devais prendre un autre procureur et dépenserencore plus d’argent. Finalement, quelques amis me conseillèrentde ne plus dépenser d’argent, mais je ne savais pas ce qui meserait rendu par la justice en compensation de ce dommage. Jerévolus de plus tôt oublier ce dommage déjà passé, plutôt que deme lancer à nouveau dans une procédure de longue durée, enperdant le temps précieux et l’argent. Il me fallait penser, qu’unméchant chien m’avait mordu le mollet, j’aurais subi le même

    dommage. En effet, mes ennuis ne pouvaient pas mieux êtrecomparés qu’a une morsure de chien ; j’aurais été autrefois sagede ne pas avoir érigé un laboratoire si grand et si inutile, car jen’aurais pas subi de tels dommages. Il doit bien s’agir d’une forceempoisonnée, qu’entraîne derrière elle l’Alchimie indiscrète. Nonseulement on subit des dommages matériels et fait perdre àl’homme généreux un temps incomparables, mais on est aussiméprisé par les gens.

    Car le nom d’Alchimiste est très détesté par les hommes dans cepays. Rien de mieux donc qu’aux temps ou les Alchimistes

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    paysans, dispersés et détestés étaient abolis et les secretshautement utiles de l’Alchimie, saisis par le roi.

    Cela ne nécessite pas un grand laboratoire, pas de fourneaux ni

    de charbon noir ; cette Alchimie secrète qui est la notre nenécessite pas davantage de frais, mais peut, en se jouant et sansfatigue ni dépense, être fort bien exercée dans le silence d’unepetite chambre. Les voisins ne se plaindront pas que tu enflammeleur maison. Le nom d’Alchimiste, ou fabricant d’or, reste dans tademeure : ton Or et Argent reste dans ta bourse et ne sera pasgaspillé inutilement, car tu n’en as pas besoin pour ta médecineUniverselle, ta santé sera conservée, tant que la mort n’y mettepas fin. Ton argent et tes biens se multiplieront, si tu n’est pas

    empêché d’agir. Le pauvre et le riche t’aiment et défendent ce queta main secourable leur a montré de bien.

    Tu méprises tes ennemis et obtiens un nom immortel. Ne telaisses pas dérouter par le grand nombre de savantes etignorants, des personnes de haut ou bas rang qui se traînentdans tous les lieux du monde avec cette Alchimie ordinaire etcoûteuse pour leur tort et leur dérision. Ils ne connaissent rien demieux sinon ils laisseraient choir leurs bêtises. Combien d’années

    suis je resté dans cet hôpital, aveugle et malade, avant que Dieune m’ait ouvert les yeux et m’ait rendu la santé.

    En allant dans mon laboratoire, je voyais plus d’une fois,comment, à cause de serviteurs peu zélés, mon argent et mesbiens avaient été spoliés si honteusement ; ici, un verre là unrécipient en terre rempli de matières, avait été cassé, jeté au feu,perdu. Alors, plus d’une fois, mes cheveux se dressaient sur matête, mais je me consolais à nouveau en pensant que mes bonsMédicaments, avec lesquels je pourraient me dédommagerdommage subi. Mais, comme il arrive à ceux qui ne gagnent rienà cote, dépensent tout le temps et ne reçoivent que fumée,poussière et cendre, l’expérience quotidienne montre que tel outel Alchimiste touche le fond et doit se sauver en ville, et, de cefait, on en vint à mépriser l’Alchimie.

     Après que je devins, par la grâce de Dieu, maître de la Médecinesecrète et d’Alchimie, aboli le vieux gâchis avec le grandlaboratoire, passé d’une grande maison à une plus petite, car, je

    ne pus, une année après l’autre, en raison d’une longue maladie,mettre un pied dans mon laboratoire et que celui ci ne m’était

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    GLAUBERUS CONCENTRATUS

     Panaceae Aureae  : De coloris pourpre est encore disponible en

    poids de 2 livres et véritable onces ; chaque once pour 4 Ducat en8 Reichst (Reichs thaler ?) - Dose à gran. 1.2.3.4.6.8

    La Panacea Antimonii : Rouge, courante, n’est plus préparée,trop onéreuse.

    Par contre on en trouve une autre, meilleure extraite del’Antimoine, légèrement jaune de teinte. Uncia Una comme lacouleur pourpre pour 4 D. Dose est ½ 1.2.3.4 gran (granulés ?) ;Cette Panacea est encore disponible 3. Livres et véritable onces.

     Du Lapis Ignis  : Préparé à partir du Mercurio Antimonii existeencore 1. Livre 9 onces, once pour 8 Ducat, dose à gran ; 1/8 1/4 ½

     jusqu'à 1 ou au plus 2 gran. (granulés ? grain ?)

    Sa préparation et utilisation sont relatées dans mon petit livre« Fewer und Edel Gestein ».

    Du miraculeux Olei rouge préparé à partir de la pierre Ignis.Existe encore en 15 ou 16 livre. On trouvera également dans mon

    ouvrage précité la préparation et son utilisation interne aussibien qu’externe.

    ELIXIRIS PROPRIETARIS : Préparé avec un Spiritum Vini Alcolisatum, traité par l’Elia Artista ou le Sale Artis, existeencore en véritables Pfunden. Dont chaque once est baissée pour1 Ducat ; dose à gutt. (gouttes ?) 1-3-6-9-12.

    NEPENTHES : ou tous les calmants et somnifères avec unSpiritum Vini, médicament préparé à la flamme, reste encore en

    16. Ou 18. Onces. Une once pour 4 Ducats. Dose à gran. 1/8 ¼ ½.Jusqu'à 1 ou au plus 2 grains.

    MERCURII FIXI CORALLINI : Contre la Podagre, peut encoreexister environ 1 livre. Une once pour 8 Ducats. Dose à Gran.1.2.3.4.5.6.

    OLEI TALCI COSMETICI OPTIMI : Existe encore en onces

    véritables, dont la taxe ne peut étre fixée, car pas beaucoup, etl’un plus joli que l’autre.

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     VITRIOLI AURI : Fait sans corrosif, couleur jaune d’or, unmerveilleux Cordiale, Stomachal, et Sudorificum, existe encoreun et demi livre. L’once 4 Ducats. Dose à gran. 1.2.3.4.6.8.12.

     AURI POTABILIS : Jaune d’or, sans corrosif. Reste 8 à 10 onces.Une once pour 6 Ducats, Dose à gran ; 1.2.3.4.6.8.

     VITRIOLI LUNAE : Blanc amer au goût, appelé AbsinthiumMinérale purge lentement et extermine les vers chez les jeunes etles adultes. Dose à gran 1.2.3.4. onces 1 pour 2 Ducats.

     ARGENTUM POTABILE : Vert comme l’herbe, pas aussi amerque le vitriol blanc. Purge et élimine les vers. Dose à gutt(gouttes ?)1.2.3.4. Un once pour 2 Ducats.

    ELEMENTUM IGNIS : ex Sulphure non fixo. Les 4 Eléments,Terre, Eau, Air, Feu sont de tous temps immiscibles. Traité parle Tribus Principiis, dose à gutt (goutte ?) 1.2.3.4.8.12. Une oncepour un Ducat. Seul doit entre utilisé l’élémentum Ignis cité plushaut, jaune d’or, les 3 autres éléments ne servent en rien enmédecine.

    ELEMENTUM IGNIS : ex Sulphure fixo, qui dore l’Argent, lefameux*, supérieur *, sublime* (*hochst ?) cordiale. Dose à gran1.2.3. Une once pour 20 Ducats.

    TINCTURA FER & ANTIMONII FIXE : Est un UniversalPurgans, Diaphoreticum et Aperitivum fameux dans toutes lesobstructions. Par projection. Dose à gran 1.2.3. Once 1 pour 8Ducats.

    ELEMENTUM VENERIS : gran 1. Pour 1/8 Thaler

    LIQUOR ALKAHEST : Comme décrit dans la 7eme  partie Phar.Spagiricae. Existe encore en 100 livres. Dont 1 livre est laissépour 1 Thaler.

    SALIS TARTARI VOLATILIS : Sur lequel a écrit Helmont, 1once pour 1 Ducat.

    MERCURIi VINI : Five Salis Coelestis : ex Spiritu Vini séparépar la flamme, les fameux Cordiale, Cephalium, Nephriticum,

    Stomachale, etc. 1 once pour 8 Ducats.

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    SALIS VOLATILIS CORALLORUM & PERLARUM : 1 once pour4 Ducats.

    MERCURII de PLOMB : ni per se, existe encore environ 5 ou 6

    onces, chaque once pour 8 Ducats.DE MERCURIOS MARTIS : (mercure du fer), reste encore 2 ½onces l’once pour 20 Ducats.

    Un petit four artificiel dans lequel on peut chaque jour, avec trèspeu de charbon, préparer 6.8.10 jusqu’à 12 livres en plus de Olei

     Vitrioli, ce qui est fort bien, car un Oleum Vitrioli est une base ouun fondement de toute la médecine Spagirique et de l’Alchimie.Un instrument artificiel, ou réfrigératorium, dans lequel la

    flamme du Spiritus Vini est refroidie, et le Mercurius monté avecla flamme est prisonnier, lequel instrument ne nécessite pasd’eau froide, mais maintenu constamment assez froid pourcondenser ou refroidir l’Aquam Vitae montante.

    Un petit instrument artificiel, contenant le Spiritus Ardens,comme un Agent de secours nettoie son Patiens incorporé,conduit aussi à la fixation parfaite, donc compendiore, de sortequ’il ne soit pas nécessaire de reverser souvent ou tout le temps

    du Spiritum Ardentem,  au contraire le remplissage du petitinstrument se fait de soi-même,  de sorte que l’on ait à regarderque toutes les 24 heures.

    Un petit four confortable, dans lequel on puisse préparer à partirde tous les métaux, facilement et sans frais, un MercuriumCurrentem en quantité honnête.

    Un four artificiel, que quelques hommes puissent, chez soi, à peude frais, s’occuper d’un minéral constamment résistant.

    Un four particulier, dans lequel on puisse, en les brûlant dans unfeu particulier Tingir et Gradir, donner de jolis coloris à despierres précieuses pales, mauvaises (fausses ?) Hyacinthes,diamants jaunes et pierres semblable de valeur modeste, de sortede pouvoir les vendre plus cher et gagner aussi beaucoup.

    Un four particulier dans lequel on puisse émailler l’objet en terre,

    tel que gobelet, pot, écuelle, assiette, bol ou autre objetsménagers, en leur donnant des couleurs jolies et peu communes,

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    lequel émail peut être estimé beaucoup plus beau et supérieur àla porcelaine chinoise, car l’on peut émailler la terre le plus

     joliment Or et Argent, Cuivre et aussi semblable à la nacre :lesquels émaux ne sont pas altérés par l’air impur comme l’Or,

    l’Argent et le Cuivre mais conservent toujours leur beau brillant :si beau, qu’il ne peut-être comparé avec la plus fine porcelaine.

    Un petit four pourvu d’un récipient spécial, dans lequel on puissefaire l’Oleum Sulphuris, Acidum in Copia.

    Un instrument spécial secret (pour ou en Acier ?), avec lequel du Virgilii opaca on puisse toujours (abhawen ?) un Ramun Aureumaprès l’autre autant de fois qu’on le veut, au grand contentementde l’artiste.

    Un Instrument Destillatorium spécial dans lequel on puissesoustraire l’odeur et le goût désagréable du vin distillé fait de blé,miel et autre chose, de sorte qu’il égale en qualité l’eau de vie deFrance. C’est un travail très utile, par lequel on peut gagner parsemaine Centum pro cente si l’on s’y adonne activement.

    Un four à fondre spécial, dans lequel on puisse gradiren ettingiren le Cuivre jaune, ou laiton, de sorte qu’il ne noircisse pas

    à l’air (Amsterdammisch ?), mais reste toujours brillant. Fairedes (Wurztramer ?) des anneaux et heurtoirs des portes demaisons et à partir aussi des petites et grandes pelles des

     Apotheckers ; ils ne deviennent pas aussi facilement verts etsales, comme le laiton ordinaire, car ce Cuivre est plus dur quel’autre Cuivre, se laisse fondre dans toutes les formes et grâce àson poli dur reste beau comme le meilleur acier durci, lequelcuivre ne perd pas son brillant.

    N.B. On peut cuire ce Cuivre jusqu'à ce qu’il obtienne une couleuror. Dont petits et gros morceaux coulés, ne brûlent pas sifacilement que l’autre cuivre et ne coûtent pas plus cher qu’unCuivre ordinaire.

    Dans le même four, le fer est également fondu en un métal blanc,lequel se laisse couler facilement comme un Cuivre jaune, selaisse également traiter comme le cuivre, ne ternit pas mais resteblanc comme l’argent. Ne coûte pas plus que l’autre cuivre.

    Egalement un four spécial, dans lequel on puisse séparer l’Or etl’Argent in copia compendiossime, et cela à peu de frais, de

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    fatigue et de travail, donc aisément, de sorte qu’une seulepersonne puisse séparer journellement plus de cent marks avecsix (Reichs) thaler (Thaler Allemand). Cette séparationartificielle, et jamais connue dans le monde, garde encore sans

    aucun doute pour impossible aux ignorants ; aussi trouves-je bonde donner à croire à ceux qui doutent, de sorte qu’ils puissent voiravec les yeux et toucher avec les mains qu’il ne s’agit pasd’imaginaire ou de rêve non fondés mais de la vérité fondée, qu’ilsoit possible de séparer 100 mark d’argent à si peu de frais.

    Cette merveilleuse invention de séparer l’Or de l’Argent siaisément, apportera un grand service au monde entier, et enparticulier, jusque dans ces endroits, ou beaucoup d’Or et

    d’Argent sont enfouis, et doivent être séparés. Soit les feuillesd’Argent du Pérou, qui sont importées chaque année en grandequantités de l’Inde Occidentale ; de même pour les très richesmines d’Or et d’Argent en Hongrie, Bohème, Moravie, Silésie,Corinthe etc. ou beaucoup d’Or et d’Argent sont séparés. Aussibeaucoup d’Or et d’Argent furent de tout temps séparés dans lesgrandes villes commerciales en bordure de mer, comme

     Amsterdam en Hollande, Londres en Angleterre, Paris en France,Hambourg, Francfort, Nuremberg, Augsbourg, Vienne, en

     Allemagne, et tout cela à beaucoup de frais, fatigue, et travail .DU FEU SECRET DES PHILOSOPHES

    D’abord, il faut savoir qu’aucun de ces si nombreux philosophes,qui, sinon auraient écrit sur ce feu secret, n’ont donné la moindreinformation, mais que tous, au contraire, ont gardé le silence, àl’exception d’un seul, l’ancien  Artéphius, qui a laissé des traces,mais si obscures, que l’on a pu que bien peu apprendre de sesécrits, lequel Artéphius écrit aussi que, comme les autres il avaitde tout temps été avare et envieux, et n’avait rien voulu écrire, etque ce n’est qu’après avoir atteint 900 ans, qu’il a seulementcommencé à écrire sur ce sujet.

    N.B. Il n’est pas croyable qu’il ait été si âgé, un zéro a du êtrerajouté, ce devait être 90, car, souvent chez les anciens, onprenait 10 pour 100. Quoiqu’il en ait été, c’est lui qui d’abord

    nous a appris à connaître ce feu.  Pontamus, dans ses écrits,indique que les bons matériaux lui étaient connus, mais qu’il s’est

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    trompé 200 fois et n’y serait jamais parvenu, s’il n’avait pas lu Artéphius et appris de lui le feu secret.

    Qu’un tel feu nous soit resté si longtemps inconnu, tient au

    péchés des hommes, lesquels n’ont pu le voir ou le remarquer àcause de leur aveuglement, car, comme souvent dit, les péchésdes hommes rendent le cœur aveugle, car la majorité de ceux quirecherchent un si grand secret, ne le font pas dans un bondessein pour louer Dieu, mais cherchent seulement à s’enrichir etopposer les chrétiens et en faire leurs esclaves, ce sur quoi Dieuveille et ne permet pas que ces loups voraces apprennent un sigrand secret et n’en deviennent que plus mauvais. Mais quandceux-la, pour qui le monde avec toutes ces vanités est mort,

    cherchent, à ceux-la cet art tombe dans les mains sans beaucoupdevoir chercher. C’est ainsi et pas autrement que Dieu distribueses dons et n’aide pas à la précipitation mais seulement à lamiséricorde de Dieu. Si nos yeux et nos coeurs n’étaient pas siaveuglés par l’orgueil diabolique, nous pourrions aisément voir etreconnaître le feu pour lequel la nature  utilise dans la terre lesmatériaux, dont on pourrait apprendre quel agent pourrait aiderl’artiste, en dehors de la terre, à conduire à la perfection de l’or etde l’argent, grâce à l’art, les métaux encore imparfaits, aussi bien

    que la nature l’eut fait dans la terre.Si nous ouvrons les yeux et regardons autour de nous, nous nevoyons rien d’autre que l’acide, feu agent universel, c’est à dire le« sal vitrioli sulphurum », dont proviennent tous les métaux dansla terre et qui, à longue échéance, sont devenus partiellementfixes et, à courte échéance, sont restés partiellement non fixes.Un tel acide ou agent se trouve d’autant plus fréquemment dansles métaux. Et quand le métal est fondu au moyen d’un feu

    puissant, une grande part de l’acide avec la gangue se sépare dumétal et devient scories, mais le métal, qu’il soit coulé, fondu ouforgé, il reste encore quelque chose de l’agent,  que le feu n’a puséparer, particulièrement quand les métaux sont encore fuméeset intemporels, tout comme si l’agent voulait dire , je ne veux pasencore me laisser séparer de mon patient, car je ne pourrais pasencore le supporter, le patient dit la même chose, je ne peux pasencore me laisser séparer de mon homme, ou agent, car nous nesommes pas restés suffisamment ensemble. Mais quand survient

    le feu, rien ne sert de dire, le fort expulse le faible, et l’agent doitlaisser partir son agent, peu importe de gré ou de force, car

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    contraint par la force, mais dans une séparation si violente etcontrainte que l’un pouvant prendre de l’autre ne se peut pas,comme on le voit quand le minerai de fer est fondu, le feupuissant retire l’agent du patient et en fait des scories, lesquels

    scories cependant ne sont pas de pures scories, ayant entraînéavec elles une certaine part de son « Mercurial Patient » lequeln’est pas devenu scories et, quand en fond à nouveau ces scories,le feu puissant sépare à nouveau une partie du fer les scories.

    Si agent et patient n’avaient pas ensemble été si amis, ils seseraient sûrement volontiers laissés séparer purement etsimplement par le premier feu, ce qui n’aurait pas pu se produirepar le second ou le troisième feu. Et quand même l’agent, par la

    puissance du feu, se trouve séparé de son patient contre savolonté, il ne peut pas être intégralement séparé de son patient,car le patient, « Mercure et sexe féminin », fait tout son possiblepour conserver quelque chose de son agent, son cher « homme ousoufre ». De sorte que tout minerai fondu n’est pas trouvé sansson agent, en tant qu’acide, qui n’ait gardé son partenaire avecsoi dans le puissant feu. Ce qui se constate, lorsque sur unmorceau de fer lisse tombe seulement un peu d’eau douce et qu’ilse corrode immédiatement, ce qui ne saurait se produire, si il n’y

    avait pas d’acide dans le feu ; en effet, l’acide a tenu si fermementà son patient, que la fusion ne l’a pas évincé, et quand il reçoitseulement un peu d’eau douce, alors l’acide l’attire à lui paramour et travaille dans le patient en fonction de ses moyens,

     jusqu'à devenir rouillé. Cela ne se produit pas avec les métauxqui n’ont plus besoin de leur agent, comme l’or et l’argent et quiaprès la fusion, ne rouillent pas par l’eau, car leur agent propre,sel de vitriol, a fait son office et rendu leur patient temporel, ens’étant séparé volontiers de lui dans le feu de fusion.

    Le Cuivre ou Vénus garde aussi en fondant quelque chose de sonpatient, donc il s’oxyde volontiers, mais pas si facilement que lefer, car il n’a pas gardé en fondant autant de son acide que le fer.

    Le Plomb et l’Etain en ont gardé moins que le Cuivre et le Fer ;c’est pourquoi ils attirent moins l’air humide ou la pluie qui lesnoircissent. l’Or et l’Argent n’en ayant gardé que peu, ils nepeuvent pas rouiller facilement, et ne perdent leur bel éclat, quepar une forte corrosion.

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    Le cuivre conserve parfaitement son agent propre et n’en perdrien. Il faut également savoir, que le soufre, lequel contient unpur sel de vitriol acide, est un agent universel, par lequel tous lesmétaux sont engendrés par la nature dans la terre et rendus

    intemporels, et que donc tout métal aurait, en plus du soufrecomme agent universel un agent particulier propre qui aideraitl’agent universel, le soufre, dans son action en lui portantassistance.

    L’or contient, en dehors de l’agent universel, soufre, un peu de selcommun (chlorure de sodium)

    L’argent et le plomb, en dehors du soufre et du sel de vitriol,contient un peu de nitrate de potassium.

    Le mercure contient un salpêtre subtile, concentré, ardent, il setient toujours en écoulement, vivant et courant. C’est pourquoiles sels ou esprits de sel comme l’acide vitrioli, sel commun,salpêtre, dissolvent de préférences ces métaux, qui contiennenten partie tel ou tel sel par exemple l’argent, l’étain, et le cuivrecontenant partiellement en dehors du vitriol, un sel nitrique, cequi fait que le nitre ou son esprit attaque si volontiers ce métal,les travaille et les dissolvent. En effet, du fait que dans ces trois

    métaux se trouve un sel nitrique, l’esprit de nitre a la un bonami, qui lui ouvre volontiers les portes et le laisse pénétrer, carl’ami interne est en accord avec l’ami externe. Comparons : Unennemi arrive devant une ville pour la conquérir et s’enemparer ; s’il y possède des amis qui lui ouvrent les portes, alorsil pourra y pénétrer facilement ; mais si il y rencontre larésistance d’un ennemi, il ne peut rien entreprendre et doit s’enretourner sans rien avoir fait.

    Tandis qu’une eau forte, distillée par le vitriol et le salpêtre(sulfate de fer ou sulfure de fer, pyrite, et nitrate de potassium)n’attaque que l’argent, le plomb et le cuivre et les dissout, il setrouve que ces derniers contiennent du vitriol et du salpêtre,comme des éléments consanguins, alors que semblable eau (ils’agit la de l’acide nitrique) n’attaque pas l’or, la cause en étantqu’il n’a aucune amitié (sympathie), ne contenant aucun salpêtre,mais un esprit de sel commun ; quand tu mets dans ton eau desalpêtre  (acide nitrique) seulement un peu de sel de cuisine 

    commun (chlorure de sodium), alors elle attaque volontiers l’orpour le dissoudre et acquiert une autre nature et qualité de sel de

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    cuisson, au point qu’elle ne veut plus attaquer l’argent maisseulement l’or, toutefois dissout par ailleurs le fer, le cuivre etl’étain, car ces métaux contiennent beaucoup d’esprit de l’or et selaissent volontiers dissoudre par cet esprit de sel (acide

    chlorhydrique), de même que l’on voit ici la raison de pourquoi unacide commun fait seulement de vitriol et de salpêtre ne dissoutque l’argent, le plomb et le cuivre et pas l’or. Ainsi il arrive qu’unsel de cuisine commun, ajouté à cet acide commun, ne dissolveque l’or et pas l’argent, il arrive de la même façon avec les « selssecs » quand ils sont dissous dans l’eau, et non distillés, et qu’unpeu d’acide universel - oleo vitrioli  - (acide sulfurique) ajouté àl’eau salé, et les métaux cuits ainsi, que ces derniers se laissentdissoudre aussi bien, qu’avec les esprits (acides).

    Par exemple, admettons que je ne possède pas d’eau fortedistillée par le vitriol et le salpêtre et voudrais cependantdissoudre de l’argent, je pourrais aussi bien faire une tellesolution, si je dissous un nitrate de potassium pur dans un peud’eau ordinaire et que je mette un peu d’acide sulfurique, qui necontienne pas de sel de cuisine, afin d’acidifié ainsi l’eau nitratée,alors cette eau nitratée acidifiée par l’acide sulfurique dissoudraitl’argent, mais pas si facilement qu’une eau forte distillée et si l’on

    mettait un peu de sel commun, il laisserai l’argent et dissoudraitl’or et en admettant que l’on ait pas non plus de l’acide sulfuriqueet que l’on doive dissoudre l’or, on pourrait le faire de la mêmefaçon si l’on dissout dans de l’eau commune salpêtre (nitrate depotassium), alun (sulfate) et de sel de cuisine (chlorure desodium) et que l’on cuise ainsi l’or, les sels dissoudraientpareillement l’or, mais pas si bien qu’avec la composition acide,connue sous le nom d’eau régale ou royale. Ce qui ne veut pasdire, que l’on doive dissoudre les métaux avec des sels et de

    l’acide sulfurique, car les eaux distillées (acides obtenus pardistillation) sont mieux que les sels non distillés encore à l’étatsolide, mais il est seulement dit en fin de compte, que l’onvoudrait d’autant mieux comprendre avec quel type de sels telmétal dispose d’une correspondance et s’accorde volontiers aveclui, ce à quoi on peut d’autant mieux reconnaître l’agent propre àchaque métal. Si, quelqu’un, en effet, veut utiliser l’agent propreà bon escient, il doit en avoir un bon entendement et savoir ceque tel métal aime et à quoi il réagit. Et cela, on ne peut pas

    mieux l’apprendre, qu’en regardant ce que le feu de fusion

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    puissant a extrait comme esprit ou agent naturel du métal, quiaurait du le rendre intemporel, si il était resté plus longtempsdans la terre.

    Nous découvrons maintenant qu’un sel de nitre (nitrate depotassium) s’est de toujours trouvé dans l’argent, le plomb et lecuivre, qui est séparé du métal par le puissant feu de fusion. Orsi semblable métal intemporel, retiré trop tôt de son nid (minière)et, de plus, dérobé par le puissant feu à son esprit fortifiant (quile fait croître), est amené de nouveau à croître et s’améliorer, ilest nécessaire que lui soit rendu ce qui lui a été pris par le feu.En effet, si un esprit nitré a été pris à l’étain en plus du soufrecommun, alors il lui faut rendre pour agent un salpêtre (nitrate

    de potassium).Si un soufre vitriolique (sulfure ou sulfate) à été ôté au fer et aucuivre, il faut leur en redonner un, si un soufre arsenical et esprità été ôté à l’étain pendant la fusion, il faut lui en redonner un,afin de rendre à nouveau le corps croissant.

    Si le Sel sulfurique est parti de l’or pendant la fusion, que l’or avolontiers laissé partir, car, déjà temporel, il n’en a pas besoin,mais si l’or le voulait encore plus à maturation et meilleurs que

    ne le fait la nature, alors il lui faudrait à nouveau rentrer dans lecorps de sa mère, c’est à dire être uni à nouveau à l’esprit de selsulfurique (eau régale) et éclos, de sorte qu’on l’obtienne meilleurque s’il était donné par la nature. En effet, la nature ne peut pasdonner plus qu’un corps parfait, de sorte que si nous voulons uncorps encore plus parfait, nous devons replacer celui ci avec sonpropre agent naturel dans sa matrice et , à l’aide du feu de boisou de charbon ranimer le feu secret naturel de sorte qu’il puisserendre intemporel son propre corps dans une teinture plus queparfaite. En effet, la nature ne peut pas donner plus que descorps parfaits, notamment l’or et l’argent, mais si l’art à nouveaucommence la ou la nature s’est arrêtée, alors elle peut rendre lescorps parfaits, avec laquelle teinture plus que parfaite on peutamener à la perfection de l’or et de l’argent les métauximparfaits, ce pour quoi leur agent propre aurait eu besoin denombreuses années avant de porter à maturation à l’or etl’argent sa qualité de métal immature. En effet, de la même façonque l’on veut porter à la maturité de l’or et de l’argent à traversleur propriété les métaux imparfaits, un certain temps est

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    nécessaire, mais cette mise à maturation ne nécessitera pasd’autres dépenses que le feu de bois ou de charbon, afin que le feusecret soit toujours maintenu en action. Tel travail en maturationparticulière de métaux peu importants peuvent prendre

    l’importance que l’on désire, d’ou également une grande utilité,telle fixation ne requérant pas non plus de grand fonds ; en effet,le fer, le cuivre, l’étain et le plomb coûtent peu, on peutégalement se procurer l’agent ( sels ou acides) facilement, seul lefeu de bois ou de charbon coûte, ce qui n’est pas non plus d’unegrande signification, car à qui sait y faire, cette fixation peutprocurer, chaque année, une grande richesse.

    Quand j’étais plus jeune, je ne pouvais pas généraliser cette

    amélioration particulière, peu coûteuse, des métaux, pour faire lebien à des milliers de pauvres gens. Maintenant, le temps estrévolu et je dois laisser à d’autres, mais si j’avais maîtrisé plustôt cette amélioration, je ne l’aurais pas négligée. Mais Dieu nem’a donné la lumière qu’à ma troisième année d’alitement en mefaisant connaître une fixation si utile, ce qui maintenant m’est depeu d’utilité, n’ayant pas d’enfants pour continuer. Tandis que jene peux plus rien faire personnellement, je le commande àd’autres, ce pourquoi j’ai déjà indiqué un bon chemin, de mieux

    faire comprendre le bien et le mal qui se trouvent devant chacun ; j’ai posé les fondements et montré comment continuer et quecette fois cela reste.

    Il reste seulement encore à montrer comment porter à lamaturation d’une teinture plus que parfaite les métaux parfaitscomme l’or et l’argent, et rendre aussi parfait par projection lesmétaux imparfaits. Un processus fondamental et sans aucunedissimulation des manipulations décrites pour faire une teinture

    de l’or et de l’argent.Prendre une once d’or (30,59 g) et trois once d’argent (91,77 g),dissoudre l’or dans l’eau régale et l’argent dans de l’acidenitrique, (Important : Je rappelle que dans ce cas la couleurblanche, en teinture, dominera alors que comme je l’ai dit plushaut si l’on met autant d’or que d’argent ou bien si l’or estdominant la couleur rouge dominera en teinture) verser ces deuxsolutions ensemble, de sorte que l’argent va attirer à lui l’or etvont tomber ensemble et fondre sur le sol, mais si par manque desel ils ne veulent pas tomber, alors asperger dessus une eau

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    salée, car l’argent ne peut pas tomber sans sel suffisant. Si,maintenant, plus rien ne veut tomber, c’est le signe, que les deuxcorps se comportent comme mâle et femelle et se sont unis.

     Verser l’or et l’argent ensemble avec l’esprit de sel dans un

    récipient en verre, faire cuire dans un bain de sable, alors lesdeux corps s’unissent encore mieux, les laisser reposer chauds 1

     jour et une nuit sans y toucher dans le verre puis refroidir, alorsles deux corps vont pousser ensemble, comme des herbes ou depetites fleurs, que l’on va devoir verser dans un récipient enpapier (papier filtre), de sorte que l’eau salée traverse le papier,l’or et l’argent restent retenus dans le récipient, on y verse del’eau courante pour bien broyer et on laisse couler ; l’or et l’argentsont adoucis, on les sèches et pulvérise, et ils deviennent donc

    prêt à se placer comme agent propre avec leur feux secret et à sefixer en une teinture. En ce qui concerne l’agent propre de l’or etde l’argent, je dis qu’il est tel une eau mercuriel d’antimoine« aqua Mercurialis Antimonii », lequel est connu aussi de

     Artéphius, lequel pour l’obtenir fit ainsi : mettre la conjonction oret argent (le mélange des deux sels d’or et d’argent obtenusprécédemment) dans un récipient propre, le poser entre lescharbons, de sorte que l’or et l’argent chauffent uniformémentdans le récipient sans rougir ni entrer en fusion ; les esprits ainsine s’en vont pas, partent en fumée, quand ils ne fument plus, ilfaut retirer le récipient du feu, laisser refroidir, peser l’or etl’argent secs, constater comme ils sont devenus beaucoup pluslourd, qu’ils n’étaient avant la dissolution et la précipitation ; ilsont gardé autant d’esprits de sel que ces esprits de sel secsdoivent s’apprêter à fixer en une teinture d’antimoine, notre feusecret ou agent propre de l’or et de l’argent. (Important :

     Attention dans cette préparation, qui suit, la teneur d’Argent estdominante, la teinture sera alors blanche, pour obtenir uneteinture rouge il faut que l’Or soit dominant ou égal dans lemélange) : Par exemple, nous avons dissous et précipité 30,59 gd’or et 91,77 g d’argent et notre or et argent pèsent après séchage6 onces : 2 onces d’esprit de sel se sont donc coagulés et provoquél’augmentation. Car il faut savoir que l’argent a la nature et laqualité quand il est dissous par l’acide nitrique et précipité par lesel commun, de sorte qu’il tire de l’acide nitrique et du selcommun beaucoup d’esprits, qui ne peuvent pas être adoucis avec

    de l’eau douce. Le plomb tire encore davantage de sel que l’argentet ces esprits de sel sont encore un agent propre chez le fer et le

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    plomb tout comme ils le sont pour l’argent et l’or, le travail avecle plomb et le fer est pareil à celui de l’or et de l’argent, avec pourseule différence, que la teinture du plomb et du fer ne s’étend passi loin, que celle de l’or et de l’argent, bien que tout deux, or et

    argent, comme aussi plomb et fer dans ce travail aient un agentde même espèces.

    Maintenant que cet agent, pour l’or et l’argent comme pour leplomb et le fer a coagulé des esprits de sel, doit être d’abord portédans une eau mercuriale, avant de pouvoir agir, pénétrer dansles corps métalliques, les porter à maturité ou améliorer, amenerles choses jusque la ; les 4 onces d’or et d’argent ont coagulé lesdeux onces d’esprit de sel ; pour ces deux onces, mettre deux

    onces de d’antimoine pur et pulvérisé les mélanger avec l’or etl’argent préparés, mettre la mixture dans un petit alambic garniet distiller l’eau mercurielle d’antimoine, seront alors aussitransportées en même temps l’or et l’argent animés (animas auriet argenti) sous forme d’un beurre d’antimoine (butiri antimonii)mais haut en couleurs, car les « animas auri » sont hautementexaltées par l’antimoine c’est à dire « Arietem mineralem ».

    Ce beurre solaire rouge est le feu secret d’Artephius ou l’agent

    propre de Pontanus (Pontani proprium agens), pour fixer l’or etl’argent ainsi dans une teinture, dont a besoin Artephius pour l’oret l’argent, mais Pontanus, comme on le voit dans ses écrits, n’apas préparé sa teinture à partir de l’or mais du fer, car il attesteavec Dieu, que ses matières de la pierre, dont il prépare sateinture, possèdent beaucoup de « terrestréités et desuperfluités » dont elle n’était pas séparée, et pourtant étaitdevenue, par l’agent propre, une véritable teinture. Donc oncomprend assez bien qu’il ait préparé d’un métal impur, le fer,

    cette teinture. Ce qui est croyable, car un tel agent de feu, enmême temps qu’une que l’or et l’argent animé est lui même unevéritable teinture, que par sa grande force animé par le mercuretendre et pur, il a assez de pouvoir pour pénétrer, améliorer,transformer en teintures les plus pures, les corps durs etgrossiers.

    N.B. Mais qu’un agent si pur et ardent, quand il est utilisé pourl’amélioration du pur or et argent, ne devrait pas donner uneteinture beaucoup plus haute que pour les métaux grossiersencore impurs ; personne ne doutera, car l’or est exalté et

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    amélioré au plus profond par cette eau mercuriel d’antimoine,qu’il doit nécessairement donner une teinture beaucoup plusétendue.

    Je vais faire connaître maintenant, aussi bien que je le peux,comment notre « eau mercurial d’antimoine saturnienne » doitêtre appliquée, pour l’or et l’argent, afin de se rehausser dans sescouleurs et se transformer en une teinture. Les deux oncesd’esprit de sel, lesquels ont coagulés avec les quatre onces d’or etd’argent et, en se faisant, deux onces de régule d’antimoinequittent à nouveau l’or et l’argent qui avaient été dissous danscelui ci et dans la distillation transportent avec lui la plus douceet le plus pur mercure d’antimoine avec la teinture d’or sous

    forme de beurre rouge, car l’antimoine a une nature qui tire sacouleur à l’or, l’entraîne dans la distillation (les âmes des mortsdu vase). Ce beurre de l’âme de l’or (anima auri) teinté ouimprégné de rouge, est le feu secret d’Artephius et l’agent proprede Pontanus, lequel peut porter à la maturité en teinture, passeulement l’or et l’argent mais aussi le fer et le plomb avec toutela substance sans séparer la partie pure de l’impure.

    De l’or et de l’argent restants, on doit laver avec du nitrate de

    potassium le régule d’antimoine et séparer l’or et l’argent avec lesacides appropriés, ainsi n’a t-on pas de perte, lorsque la teintured’or, laquelle transporte l’huile d’antimoine (oleum antimonii)avec elle, laquelle est appelée huile rouge ou beurre d’antimoinesolaire de Neusement, mais est connu de moi comme EauMercurielle d’Antimoine Aurifique, qui est le nom juste, que nousemployons donc.

    Prendre cette Eau Mercurielle d’or distillée, finement battusautant d’or que d’argent, placer ensemble dans un verre à fixer,les poser sur une « capellen » de sable, qui doit être maintenu àun degré de feu égal, grâce à un petit fourneau, alors l’eaumercurielle va dissoudre l’or et l’argent et devenir ensemble unepierre. Cependant les esprits de sel, après avoir dissous l’or etl’argent en plu à coté du mercure d’antimoine se séparent d’euxmêmes peu à peu du mercure ; car ils ne sont pas de la mêmematière et ne peuvent donc pas parvenir à une teinture avec l’oret l’argent et mercure (d’antimoine), ce que Pontanus a bienrappelé.

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    Cette séparation des esprits de sel de la teinture veut prendreson temps et ne veut pas être hâtée. Mais on sait aussi sépareravec subtilité, par artifice, le surplus d’esprits de sel de ce beurresolaire, on dissout alors l’or et l’argent, ainsi on gagne dans la

    fixation beaucoup de temps, car l’humidité est gênante, ce que lesanciens ont laissé sous forme de fable, ce que le très instruitBracesius mentionne aussi dans son petit traité « De Ligno

     Vitae », cela même de cette superfluité, qu’elle doit être séparée,est traitée minutieusement. Laquelle eau de sel est appeléeMinerve par les poètes, voir les philosophes et en particulierBrasecius, et tu trouvera comment elle doit être séparée de lateinture.

    N.B. Tu ne dois pas te laisser berner quand Bracesius enseigne lapréparation non pas de l’or et de l’argent mais du fer, car ellepeut se faire aussi du fer, mais ne s’étend pas autant que celle del’or, sinon le travail est identique et ne il n’y a pas de différence.Dire à nouveau, que lorsque l’on veut avoir un travail court,qu’on laisse aller Minerve en paix, car elle est gênante pour lafixation. Que, peut-être, certains pourraient penser à ce quel’argent ne pouvait aider à la teinture car il ne serait pas decouleur mais seulement le blanc, à cela je rapporte que l’argent

    n’est pas blanc en son intérieur mais rouge et pourrait parvenir àune teinture. De même façon que le plomb n’est pas rougeextérieurement et toutefois arrive à une teinture rouge avec lefer, de même l’argent avec l’or. Ce peu de chose au sujet du feusecret d’Artephius, je n’ai pas pu m’empêcher de le dire, qui veuten savoir plus lira Artephius, Pontanus, Paracelse, Bracesius,Neusement, Cosmopolitain, qui ont laissé davantage derenseignements à ce sujet et il trouvera de bons éléments.

    Egal maintenant comme, par les métaux, l’agent propre rendpossible la transformation en teintures pas seulement de l’or etde l’argent , mais aussi d’autres métaux moins importants, doncces autres métaux peuvent aussi être fixés plus particulièrementdans l’or et l’argent avec une incroyable utilité, car ils peuventêtre produits en grande quantité avec un agent tout à fait bonmarché, et portés à maturité d’un bon or ou d’un bon argent,encore très peu connu du monde jusqu'à aujourd’hui, mais je nedoute pas que cet art de porter ces métaux à la maturité de l’or

    sera mieux connu et remettra des hommes honnêtes sur pieds,car comme on l’a dit, l’agent propre aux métaux ordinaires est

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    également ordinaire et peu coûteux, donc que les métauxordinaires et encore immature, à très peu de frais, par l’action deleur propre agent naturel, lequel est rejeté par le puissant feu defusion, peut-être amenés à la perfection de l’or et de l’argent,

    grâce au feu extérieur de bois et de charbon.N.B. Mais pouvoir avoir de tel métaux, qui sont encore dans leursminerais et n’ont pas encore été dans le feu, et à chacun desmétaux son agent propre ajouté, et, dans un vase fermé placédans le fourneau à fixation, et avec une chaleur régulière, commeil se doit, porté à maturité, alors la fixation se produit beaucoupplus facilement qu’avec les métaux déjà fondus, cependant lesminerais doivent être d’abord bien lavés, écumés et séparés de

    leur gangue, avant d’être mélangés à leur agent et placés pour lafixation.

    N.B. Cette fixation des métaux en argent et or, comme celle del’or et de l’argent en une teinture par leur propre argent, peutaussi se produire par voie humide, notamment quand les métauxsont dissous dans leur propre menstrue et digéré, ensemble dansleur temps imparti. N.B. Mais pour semblable digestion humideou fixation, conviennent beaucoup mieux les végétaux que les

    minéraux et les animaux encore mieux que les végétaux, maistous utilisés pour le mieux pour la fixation du mercure communou encore le mercure métallique non commun, pour fixer aussibien universellement en teintures que particulièrement en or eten argent. Pour les métaux grossiers et leurs mineraiscorrespondants, l’agent universel c’est à dire le soufre commun etarsénique en même temps que leur comparés cobalt et orpiment,est le préférable. L’or et l’argent ont aussi leur agent particulierpar lequel ils sont portés à maturité en teinture, l’agent anima

    étant le meilleur qui fut trouvé, car il a une nature telle, qu’iltout ne à l’extérieur et rend visible les couleurs cachées de l’or etde l’argent, ce que ne peut faire autrement aucun sujet universel.Car si l’on ne pouvait pas extérioriser les couleurs propres à l’oret l’argent, il serait impossible d’en faire des teintures. En effetl’or et l’argent, tels qu’ils sont nés dans la terre de la nature, lesmétaux ordinaires n’ont pas d’autres couleurs pour colorer, ilsn’ont rien de plus que ce qui est nécessaire à leur perfection. Maisquand ils sont, par l’artifice, exaltés dans leurs couleurs, ils

    peuvent transmettre de leurs couleurs généreusement à d’autresmétaux, et sinon pas du tout. Mais de quel agent animae il s’agit,

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    par lequel une telle augmentation de couleurs peut se produire, jene peux pas le dire mais qui veut le savoir, peut le demander à

     Adam lequel a apporté cet élément du paradis. On peutégalement lire mon cinquième Centuriam, ainsi que l'explication

    correspondante, lesquels traitent ce sujet. Egal maintenantcomme l’agent propre des métaux, ainsi que leurs esprits,notamment soufre, arsenic, cobalt, orpiment et autres espritsmétalliques se laissent fixer dans les corps métalliques etdeviennent ainsi les métaux fixes, car ils sont déjà des demi -métaux, par contre les sels qui sont aussi un bon agent et portentaussi les métaux à maturité, ne deviennent pas des métauxcomme le soufre, l’arsenic, l’antimoine, l’orpiment, cobalt, zinc,bismuth, Kakimia et autres réalgar ou autres demi métaux ou

    esprits métalliques le font ; car les sels ne sont pas d’une naturepartiellement métallique, car pourquoi ils ne peuvent pas devenirdes métaux mais le fait qu’ils attaquent les métaux, dissolvent,rendent fluide ou de nouveau fixe, ne se produit qu’en raison deleur acidité, laquelle a ne affinité avec cette acidité que la naturea placé dans les métaux, et pour comprendre ceci, des selsminéraux communs, soit le sel commun, sel nitrique, sel gemme,alun vitriol et leur équivalent dans la terre , les pierres et lesfleuves, et croissent ainsi en dehors de la terre de façonnaturelle, sont déterrés par l’homme, purifiés, et utilisés à mainsusages . Ces sels ont de grandes affinités avec les métaux, car ilssont très peu partiellement d’une nature métallique, surtout lessels animaux sont volatils et donnent un bon salmiac, lequel aune grande affinité avec les métaux, comme il ressortsuffisamment de mes écrits. Les sels des végétaux s’altèrent dansle feu et deviennent des alcalis fixes, trouvent leur bon usageaussi dans les métaux, comme on le verra dans mes écrits. Maisle sel volatil animal, prévaut sur tous les autres sels par sa forceet vertu, car non seulement tous les métaux, aussi fixes puisent-ils être, il les rend volatils, et sépare la teinture la plus pure desmétaux, minéraux, pierres précieuses et ordinaires, ou bien lesâmes immortelles de leurs corps grossiers, réalise des chosesincroyable en médecine et en alchimie, mais encore ce selmiraculeux rend les esprits les plus volatils aussi bien pour lesbons et mauvais esprits, rapide et contre tout entendementhumain, visibles, tangibles, corporel et résistants au feu, lesquels

    esprits concentrés et rendu fixes, peuvent entrer et égalementressortir par des portes fermées, par quoi d’incroyable chose sont

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    réalisées d’une telle grande force, Dieu le tout puissant a doté lesel animal et extraordinairement le sel microcosmique avant tousles autres sel, ce qui est très peu connu dans le monde, en effet lesel microcosmique, volatil des autres animaux, oiseaux, poissons,

    comme aussi des herbes et des bois ont ce pouvoir de rendrevolatiles toutes les choses fixes et à nouveau fixe le volatil.

    Dans cette opération de volatilisation, la part la pure est séparéede la partie impure et grossière, donc quand la partie pure estfixée, on obtient une teinture et il n’existe pas au monde dechemin plus simple et moins coûteux pour obtenir les teinturevéritables, qu’à travers les sels qui ont la propriété de rendrevolatil. Si l’on prend du tartre de l’esprit de vin, lorsqu’il est

    encore mélangé ou caché dans la lie, il est peu considéré, maisquand il en est retiré par distillation, et épuré par rectification,exalté dans sa force et sa vertu et augmenté, alors seulement ilest estimé, et c’est pourquoi on peut faire tant de bien avec. C’estainsi et pas autrement qu’on doit le comprendre avec les métaux,dans lesquels se dissimulent de si belles teinture, maisauxquelles on ne prête pas attention, et ce pourquoi il existe sipeu au monde qui savent les grandes choses qui pourraient êtreréalisées. De même il existe de grands trésors cachées

    fréquemment dans les pierres ordinaires, lesquels ne sont niconsidérés ni cherchés par les ignorants de même que les anciensphilosophes nous ont recommandé de tirer les extractions endistillation et séparation de plus belles teintures des métauxindignes et grossiers ainsi que des pierres, cependant leurs bonsécrits et enseignements ont été acceptés et reconnus par très peu.Basile Valentin mentionne dans ses écrits que le travail desphilosophes ne pourrait pas être mieux comparé qu’à ce travailconnu de préparer le « spiritus vini », laquelle préparation d’un

    esprit ardent est connu par tous les paysans, et que la distillationdes philosophes en séparation de la teinture est toujours aussifacile que faire l’eau de vie des paysans, ce qui pourtant n’est faitque par très peu. Paracelse, en parlant des esprits des métaux,écrit explicitement dans son « Coelo Philosophore », que c’est unemauvaise et faible chose que de faire de l’or et de l’argent, que cen’est pas la peine d’écrire quelque chose à ce sujet. Notre

     Virgilius Mars, nous apprend comme il est facilement faisable decasser la branche d’or du triste arbre Vitriolo, dit qu’elle suit

    volontiers, il suffit de la saisir, de la casser, et quand une branche

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    est cassée, il faut aussi prendre la seconde. Que pourrait-être ditde plus clair ? Mais à cela, je dis qu’il est bien plus facile etfréquent d’obtenir cette branche d’or de la terre rouge et despierres que des métaux. Mais celui qui ne veut ou ne peut le

    croire, celui la peut bien rester aveugle, il me suffit de faire ensorte de décrire et laisser positivement au méchant monde lavérité purement et simplement sans aucune réserves.

    Notre Sel Armoniac, mais pas le courant, est une bonneProserpine, pour transporter facilement les teintures des métauxet des pierres, mais destiné à faire un bon usage de lasoustraction des branches porteuses de pommes d’or, celui lamême est pensé pour préparer sa Proserpine, à ce que seule, elle

    atteigne les teintures, les transportes et laisse en arrière lescorps grossiers. De même l’artificier doit être suffisammentinstruit dans la séparation de Proserpine ou de Minerve de lateinture transportée, laquelle minerve est gênante pour lafixation de la teinture, c’est pourquoi elle doit en être séparée, cequi constitue la partie essentielle de notre perfection. En effet,toutes les teintures des métaux et pierres, quand elles sontséparées par notre Proserpine des corps grossiers et incapables,ils sont encore volatils, jusqu'à ce qu’ils soient encore séparés par

    Proserpine, qui ouvre et referme, rend volatil et à nouveau fixe, ilse trouve aussi que peu savent se servir de ce sel et c’est pourquoi je conseille de le séparer de la teinture et, ensuite, fixer lateinture. Mais, quand Dieu t’aime tant qu’il te montre, commenttu peux fixer la Proserpine ou pour être plus clair, notre selarmoniacum, avec une telle teinture, laquelle est tirée desmétaux ou des pierres en même temps, sans séparation de l’und’avec l’autre en une pierre liquide comme de la cire, rouge,pénétrée et tinctible, alors tu peux remercier Dieu chaque jour,

    car tu peux avoir assez de temps et rien ne te manquera jamais,car aucune teinture particulière plus riche et aucune teintureuniverselle moins coûteuse peut-être trouvée au monde. C’est ceque tu apprendra, si Dieu t’ouvre les yeux et te montre desgrands miracles. C’est pour les ignorants une chose incroyable,que de parler de chose aussi grandioses, puissent de tels grandssecrets compter parmi les miracles de Dieu, car tout ce quidépasse l’entendement humain, doit nécessairement êtreconsidéré. En effet, qu’est ce qui peut être plus grand parmis tous

    les arts que de transporter, en quelques heures et à l’aide de

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    notre salmiac les teintures les plus pures des métaux impurs etdes pierres et ce, par la distillation, de même qu’atteindre à laplus grande pureté par rectifications ce qui ne demande vraimentque peu d’heures de travail, et ensuite, rendre en l’espace de

    quelques heures, ces teintures volatiles, à nouveau fixe etrésistantes aux feu, afin que l’on puisse graduer et teinter desmétaux ordinaires en bon or et ce à bon escient. Je JohanRudolph Glauber, dis cela avec vérité, que ce travail utile quiconsiste, à l’aide de notre salmiac, à tirer, exalter les teinturesdes métaux et des pierres et à nouveau les fixes, nécessite à peine24 heures du commencement à la fin, ce qui semblera incroyableau ignorants, mais qu’il ne m’intéresse pas de savoir si on le croitou pas. Dieu désire que ses grands dons ne tombent pas entre les

    mains des athées mais ne restent qu’auprès de ceux qu’il croitdignes de connaître semblables grands secrets et d’en faire aussibon usage.

     Virgile n’en a parlé le premier qu’en peu de mots, puis leCosmopolite a expliqué cette œuvre d’une façon détaillée. PuisNeusement a été encore plus précis, mais c’est le pieux Bracesius(ou Bracescus) dans son dialogue de la ligne de Vie (Dialogo deligno vitae) qui fut le plus clair et le plus détaillé, mais fut

    accepté par un petit nombre, tandis que l’orgueilleux Tanlatanusdédaigne ce travail peu coûteux, comme si rien ne se cachaitdans le fer et que l’on ne faisait des découvertes que dans l’or etl’argent, je reconnais que des secrets variables me sont connus,par quoi l’on peut avoir un bon usage des métaux, mais aucunqui ne soit plus facile et moins coûteux que l’œuvre de Virgile àpartir du vitriol et de l’arbre mystérieux (Arbore Opaca) à l’aidede sa Proserpine ou de mes aigles et griffes d’aigle, que de casserune branche d’or après l’autre. Quel que soit le bon usage que l’on

    veuille faire de ce travail, il peut être pourvu d’une bonnequantité de griffes ou d’ailes d’aigles, que l’on peut bien aussiavoir in copia, comme j’ai suffisamment enseigné la façon de lesobtenir en bonne quantité. Il faut savoir aussi, quand nous tironsles teintures des métaux rouges et des pierres, avec notrealkahest, comment transformer celle ci en métaux, car tandisqu’elles sont encore volatiles on ne peut pas perfectionner demétaux, elle doivent être fixés avant de pouvoir être utiliser,laquelle fixation peut être réaliser en six heures, de sorte que ces

    teintures conservent leur ingrés et leur légère fluidité et au

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    moment ou ils sont portés au métal incandescent, ils coulent etaussi volontiers pénètrent et teintent comme une huile dans uncuir sec, ce que ne font pas toutes les teintures, mais doiventd’abord y être amenées par artifice, le fait qu’il ne dissolvent,

    seule peut le faire cette teinture, laquelle prépare cela grâce ànos esprit volatils. La cause en est la suivante : tous les corpsfixes grossiers sont par nature fixes, par contre tous les espritsvolatils, quand ils sont coagulés dans des corps fixes, doivent êtrenécessairement volatils et pénétrant. Remarques cela, en effetqui est dit assez clairement, voir à ce sujet « Arnold Epistolam adqueudam Papam »  (Lettre d’Arnold à son père), tu trouveras cetenseignement. Rien ne peut-être réaliser sans ce sel Armoniacsecret de l’alchimie, qui soit profitable, la je termine monexplication quant aux feux secrets, par lesquels tous les métauxen particulier et aussi universellement, peuvent être, avec uneincroyable utilité, rendus à la maturité de la perfection de l’or etde l’argent. Reste encore à indiquer un peu, comment ces feuxsecrets ou agents sont portés à la maturité de teintures, parchaque agent propre en particulier, également de façon étrange.

    Nous avons appris, que l’agent propre du Plomb est le soufrecommun, lequel avec le plomb devient fixe et, se faisant, teinte et

    fixe également son patient le plomb dans l’Argent et l’Or. Nousavons appris également que l’arsenic en le cobalt en tant queagent propre sur son propre patient est l’étain, et que l’agent entant qu’arsenic, se laisse volontiers fixé par son patient l’étain et,en plus de l’étain, devient également or et argent et que mercurese laisse fixer par le plomb en bon argent, et aussi que tous lessulfures d’arsenic volatils « Réalgar », en tant qu’auripigmentum(orpiment) et son équivalent pourrait être fixé par le fer et lecuivre en bon or, ce qui est la vérité fondamentale, dont personne

    ne doit douter (à différentes reprises, j’ai réalisé semblablesfixations peu coûteuses, et suis suffisamment assuré de ceschoses). J’ai jugé inutile même de décrire en détails toutes lesmanipulations intervenant dans cette fixation peu coûteuse desmétaux ordinaires et également de la coagulation des espritsminéraux volatils en or et en argent, c’est pourquoi, j’ai écritaussi succinctement (bien que de façon compréhensible), que celafut possible on peut réfléchir soi-même aux choses et on nemanquera pas de comprendre facilement, et, ensuite, agir, dans

    la mesure ou Dieu n’y mettra pas d’objection, ce qui arrive

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    souvent pour les méchantes gens, de sorte que de leurs propreyeux, ils ont vu des choses facilement faisables, que cependant ilsne peuvent éviter, et cela par le seul empêchement de Dieu,quand ils ont fait évaluer semblables secrets par d’autres au

    moyen de méchantes pratiques perfides et se sont montrésingrats à l’égard de leur bienfaiteur, ils n’ont rien put faire, par le

     juste jugement de Dieu. Ainsi en est-il en général avec lesméchantes gens, quand ils ont rejeté la bonté, ne connaissentplus le bienfaiteur, il reste toutefois, mais rarement, que de telsgens ingrats ne soient pas punis par Dieu, dont je pourrais, si jele voulais, citer de nombreux exemples. Je dis que c’est la raisonpour laquelle ils font tant de travail vain, alors qu’ils saventégalement de bonnes choses, car Dieu veille à ce qu’ils n’aient pas

    de chance dans leurs agissements pour une peine vaine, untravail vain, qu’il en soit toujours ainsi et le véritable serveurs’en trouvera récompensé.

    Pour en finir avec ces choses et montrer que l’agent universel,dissous le soufre ordinaire, le grand-père « Daimorgon » (Demogorgon) de tous les minéraux et métaux, a aussi son agent,afin qu’il puisse être porté à la maturité d’une véritable médecineuniverselle ou teinture, j’ai donc jugé bon et utile de faire

    connaître au méchant monde semblable fixation aisée et peucoûteuse du soufre, curieusement aussi parce que, il y a quelquesannées, j’avais effectué quelque peu semblable fixation du soufre,mais je n’avais pas découvert si clairement, que chacun aurait pule faire mais, maintenant pour l’amour de Dieu, je vais le faireconnaître aussi clairement que pourront comprendre de simplesouvriers et imiter, si Dieu veut bien me prêter aide et secours.

     Amen.

    Il y a quelques années, j’ai enseigné, au moyen de mon seladmirable, sulfate de sodium ,« Sal mirabilis ou sel miraculeux » ,chaque soufre courant, qui se trouve encore lié au charbon de boisou de pierre, et qui ne part pas si facilement par le feu, mais selaisse se laisse devenir incandescent et traiter mieux que lesoufre ordinaire volatil. J’ai montré à quelques amis cemerveilleux travail, la main devant les yeux, et leur aiexplicitement recommandé de prendre en main cette fixationsimple et peu coûteuses du soufre et vouloir la mener à bonne fin,

    car je savais avec certitude, qu’une teinture sèche et très étenduedevait en sortir, mais comme le soufre ne voulut pas de sitôt se

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    fixer, l’œuvre en est resté la. Sur ces entrefaites, j’ai continué, parmes écrits, de divulguer et vulgariser mon travail bien que,

     jusqu'à présent, bien peu ait été tenté, car chacun est trop pressé,et ne peut pas attendre la bonne fin et ces gens ne pensent pas,

    que chaque chose doit disposer de son temps, et que de la hâterien d’autre ne peut sortir que du gâchis.

    Quand il voit son blé dans la terre, il faut bien, pour le multiplierpar cent, que le paysan sache attendre avant d’obtenir lamultiplication, pourquoi donc le chimiste ne devrait-il pasattendre que se réalise cette utile fixation, dont mille utilité sontà attendre. Ces personnes devraient prendre d’avantage à cœurce proverbe des philosophes « le malheur vient de Satan » qu’ils

    ne le font ; ils n’en auraient que plus de bonheur et ne feraientpas de travail perdu. Mais Dieu veut que faire ne réussissent pasaux méchantes gens, car Dieu sait bien, que s’il leur permettaitde réussir, il en feraient mauvais usage, ce qui est la cause deleurs si grande recherches et de leurs si rares découvertes.Certain prétendent, parcequ’ils ont des moyens, d’entasser or etargent. Mais cela est tout à fait erroné, car Dieu veille et nepermet pas que de méchantes gens aient l’occasion ou reçoiventune aide pour exercer encore plus de vilainies par leur pouvoir.

     Au contraire, il y a au monde beaucoup plus de personnespauvres que l’on dédaigne et au travail desquelles il donnera sabénédiction, car il sait qu’elle ne feront pas mauvais usage desdons de Dieu. En conclusion, Dieu élève les démunis pieux etcondamne les riches impies.

    Maintenant, venons en à la chose (ad rem) pour expliquer quetout soufre commun consumable, sur tout les métaux est unagent universel, pour porter à maturité en or et argent, a

    également son propre agent, par lequel il peut-être porté àmaturité non seulement de l’or et de l’argent, mais aussi d’uneteinture universelle véritable, et cela au moyen de certain sel, quiont le pouvoir de rendre le soufre fixe et résistant au feu. Ce quele Cosmopolite rappelle bien, quand il dit, que le sel, encombattant, a porté une blessure mortelle au soufre, ce qui estégalement la vérité à savoir que sans le sel ou un fort esprit desels, quand ils sont détachés ont le pouvoir de figer, ce que j’aiaussi appris à faire dans un petit traité « de Tribus Principiis

    Metallorum »  (des 3 principaux métaux). Mais un sel sulfuré,lequel a été fixé par l’eau forte, en même temps totalement tué et

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    auquel l’ingres aura été pris dans les métaux, mais pourra luiêtre rendu après, il va volontiers dans les métaux et les teinttotalement. Paracelse dit que l’on doit réverbérer le soufre fixé enrouge, ensuite extraire la teinture au moyen d’un esprit de vin,

    et, ensuite teinter le mercure comme aussi l’argent en or.Neusement enseigne à noyer le dragon dans les eaux fluides(inaquis Stigiis), pour fixer, et, quand il est amené à sa fixitémaxima, qu’on le rende à nouveau vivant ou volatil, qu’on le fixeune seconde fois, afin qu’il ait un meilleur ingres dans les métauxpour fixer ceux ci. Bracelsus enseigne la même chose pourextraire son soufre fixe des scories fixées et pour fixer en uneteinture volatile pénétrante. Le Cosmopolite enseigne également

    cela, notamment que pour faire sortir son soufre de sonempoisonnement, il récompensera son libérateur de troiscouronnes sur les trois royaumes.

     Ainsi peut-on apprendre assez sur la véritable fixation, mais jene peux pas négliger d’y ajouter également ma façon de fixer, àlaquelle le chercheur voudrait arriver : cette fixation du soufrepeut se faire de différentes façons, et d’abord : en ce qui concerneles préparations de mon sel mirabilis dit « sel miraculeux »

    (sulfate de sodium)  , j’ai enseigner comment fixer le soufre dans« Barmferkelstein » ? ( pierre étincelle ?) rouge, résistante au feuet fixe, lequel mode de fixation n’est pas du tout coûteux, maisrequiert un certain temps, pas trop long cependant, ce qui est lacause que peu, jusqu'à maintenant, aient tenté quelque chose, oune parviendrait toutefois que difficilement à une fixation dusoufre moins onéreuse, et même a-t-on cela au mieux, que lesoufre, quand il est fixé par le sulfate de sodium, garde sa légèrefluidité et ingrés, ce qui n’arrive pas lors de la fixation du soufre

    par un acide, mais le soufre de cette façon est fixé à une terrefixe, laquelle n’a pas d’ingrés dans les métaux, mais l’ingrés doitlui être fait par artifice, ce que tout le monde ne peut pas faire.De même Neusement a décrit cela clairement avec de tel mots :Quand tu as amené ton sujet à la fixité maxima, notamment parl’extraction de l’eau forte (acide nitrique)  « laquelle fixation ilenseigne aussi clairement, quand il dit que l’eau doit noyer le

    dragon dans les eaux stygiis ou eau stygié (acide nitrique), c’est à

    dire rendu fixe » et, après fixation, rendre à nouveau volatil, alors

    il obtient son ingrés, et est facile à teindre, ce qui est dit aussiclairement que possible, mais semblables merveilleuses écritures

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    ne sont lue que superficiellement, et comprises et imitées par trèspeu.

    Mais Dieu veut que ces dons de Dieu ne soient pas transmis aux

    impies et mal utilisés, mais reste uniquement parmi les enfantsde lumière, qui les utiliseront pour le bien des pauvres. De lavient que nombreux sont qui courent et cherchent et rares ceuxqui trouvent. Enfin, je vois encore une façon très concevable defixer tout soufre rapidement et de réaliser avec de grandes chosesen médecine.

    Du charbon ou, à défaut, du charbon de bois pulvérisé, du bonsalpêtre, sel de cuisine commun et de l’acide sulfurique, autantde l’un que de l’autre, mettre ces éléments mélangés dans unecornue, distiller à feu libre toute humidité, activer le feu au plusfort, alors il se forme au dessus une liqueur verte de soufreappelée « Lion vert »  par les anciens qui dissout l’or, et sedigèrent ensembles en son temps ; on extrait la liqueur verte del’or de sorte qu’ils deviennent fixes ensemble, puis la liqueur desoufre avec l’or devient une pierre rouge teintante.

    N.B. Mais si l’on ne veut pas que le soufre parte, mais aucontraire demeure fixe, alors on peut prendre, à la place du sel

    qui rend le soufre volatil, un bon salpêtre (nitrate de potassium),lequel la nature en plus de l’huile de vitriol (acide sulfurique), afixé tout le soufre, le sel de cuisine par contre, le rend volatile.

     Avec les eaux fortes de salpêtre (acide nitrique), Jason a tué ledragon qui veillait c’est fixé.

    Bracelcus, Basile Valentin, Paracelse, Neusement et d’autres ontfait la même chose, qui leur succède bien, ne peut pas se tromper,mais il est impossible de décrire à l’ignorant tout si clairement

    qu’il devrait pouvoir le saisir et l’imiter. On doit prendre soi-même l’affaire en mains et agir avec application, sinon iln’arrivera et ne pourra rien arriver.

    Cela est dit pour le soufre commun qui est un agent universelpour porter à maturité tous les métaux et est même chez lesmétaux fixé en or et argent, et se laisse aussi fixé uniquement enune véritable teinture, par le salpêtre (nitrate de potassium) etl’huile de vitriol (acide sulfurique), comme indiqué.

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    La je termine l’explication de la fixation de l’agent et du patientdes métaux, plus particulièrement en or et en argent, comme decelle, plus universellement, en teinture.

    Reste maintenant à fournir une petite explication sur la fixationdu soufre.

    RÉCAPITULATION

    Cher lecteur.

    Dans ce petit ouvrage, j’ai enseigné ce qu’est l’agent propre desmétaux, par lequel ils peuvent dans la terre , par la nature, êtreportés à maturité, que le Démogorgon, ou soufre, n’est pas

    seulement un père des métaux mais aussi leur agent universel,ou encore ce qu’est le feu qui rend nature, par lequel tous lesmétaux sont conduits à la perfection dans la terre par la natureet aussi, en dehors de la terre, par l’artifice, et, qu’en plus dusoufre en tant qu’agent universel, les métaux ont leurs agentsprivés ou propres, par lequel ils aident, en plus d’avec l’agentuniversel, les métaux à atteindre la perfection. J’ai enseignéaussi que les esprits volatils des métaux, en tant qu’agent proprene portent pas seulement leurs métaux à maturité, mais qu’ils

    deviennent aussi eux mêmes de bon métaux avec leurs corps. J’aienseigné aussi, comment le soufre, en tant qu’agent universelpeut-être porté à la teinture par des sels, laquelle fixation par lessels doit prendre un certain temps, avant qu’on puisse la rendretout à fait fixe et résistante au feu, lequel long temps a étéraccourci par un certain travail, de sorte que l’œuvre à étéarrêtée, tant ils étaient persuadés, que rien d’autre qu’une bonneteinture en résulterait. Cela provient de l’impatience, qu’ilsn’aient pas pu attendre le temps des récoltes. Si donc les gens

    impatients devaient laisser l’alchimie en paix et rester prés desvignobles, il serait alors plus rapide et plus facile de boire unverre de bon vin que de rendre résistant au feu un soufre volatilfacilement consumable, les anciens philosophes nous ont prescritla patience comme la racine de toutes les sciences et des arts,pourquoi, alors, les fous se hâtent-ils ainsi dans leurs action ?Tous les philosophes s’accordent à dire que la précipitation vientde Satan. Paracelse a enseigné à fixer le soufre à l’aide d’unepuissante eau forte (aqua fortis ou acide nitrique pur), quand

    lequel fut extrait à 4 ou 5 reprises. Mais, moi, j’ai enseigné dansmes « Tribus principis », à fixer par une seule abstraction de

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    puissantes eau fortes, mais il perd de cette façon sa fluidité etingrés, lequel cependant peut lui être rendu, de sorte qu’ilpénètre et teinte volontiers, ce que je n’ai pas toutefois encorerévélé, pour certaines raisons. Car nous savons, que rien ne fixe

    comme un soufre, qu’un soufre inflammable noircit et corromptles métaux et ne fait que les gâcher, mais que, par contre, unsoufre teinter n’a pas d’ingrés, et qu’on ne le lui redonne quelorsqu’il est capable de teinter les métaux, car tout ce que lesmétaux doivent teinter durablement, doit soi-même être fixé,sinon les coupelles n’existeraient pas, du fer et du cuivre on peutaussi tirer facilement des teintures, mais en aucune façon descouleurs constantes, si elles ne sont pas fixées auparavant.Beaucoup pensent que s’ils pouvaient apporter un crocus« Crocum de Mars »  (safran de mars) dans l’argent devraitimmédiatement devenir de l’or, mais ils se sont trouvés trompés,car même si un Crocus martis est porté dans l’argent, il ne teintpas, mais redevient minerai et rend l’argent cassable. N.B. Si l’onsait rendre constant le fer en tant que coupelle de sulfure rouge,qu’il ne puisse plus au feu refondre en fer et extrait ensuite de cesulfure fixe rouge, son âme la plus pure ou sa teinture, alors on aune bonne coloration pour colorer tous les métaux en or.

    C‘est pourquoi les anciens philosophes ont tant cité la destructionde l’or, qu’il ne pouvait pas redevenir de l’or, tant que l’on neconnaîtrait pas le grand secret.

    Mais je n’ai rien put dire d’autre au sujet de cet or détruit, jusqu'à ce que j’eus appris à lui rendre une ingrés en effet, quandil est ainsi détruit, ainsi il en va dans un petit métal, mais quandl’entrée lui est faite, alors il teint comme aussi le fer et le soufrecommun fixé ne peuvent pas teindre quand ils n’entrent pas,

    comme il est simple de le croire. Il existe donc tout un art pourteindre. D’abord les métaux rouges comme l’or, le fer, le cuivredoivent être rendus irréductibles, les couleurs extraites d’eux, etune ingrés faite à eux. Ce qui est peu de chose pour celui qui sait,mais est incroyable pour l’ignorant ou semble impossible. Eneffet, il y a quelques années, j’ai, de bon cœur, montré à quelquesami ces destruction de métaux et ces fixations et aussicommuniqué l’extraction en même temps que l’ingrés de la façonla plus claire, et recommandé au maximum cette œuvre

    universelle : ils ont fait la fixation, mais ils ont laissé l’extractionet l’incération, bien que ce soit un travail facile, qu’un enfant de

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    10 ans devrait pouvoir faire. J’avais espéré qu’ils m’auraientégalement appris quelque chose sur la teinture, s’ils avaientréussi, mais heureusement, je m’aperçois qu’ils n’auraient pas pule faire, car Dieu veillait bien à ce qu’il ne pussent pas. Ainsi en

    est-il de ceux qui apprennent des bons secrets des autres et,cependant, se voient empêchés par Dieu de pouvoir réaliserquelque chose de bien, car Dieu sait diriger, qu’il ne pousse pas àla chèvre une queue aussi longue qu’à la vache, afin qu’ils n’enfassent pas mauvais usage. De toutes les méthodes indiqués ici,les teintures extraites des métaux rouges sulfurés et des pierressont les plus faciles . Comme je dispose encore de quelqueséléments pour teinter en blanc et en rouge, ce que j’avais préparéavant ma maladie, et que je fais préserver pour mes

    prédécesseurs. Certain pourraient objecter, qu’il devrait existerun chemin plus court pour préparer les teintures des métaux quede passer par les extraction et les fixations, ce qui demandetemps et argent. A ceux la, je réponds que certes, il existe unchemin plus rapide, sans perte de poids et sans l’aide ouadjonction des sels ou esprit de sel, pour fixer sans dépenses etfacilement le soufre dans toute sa substance. Notamment par lecoagulant universel dans une teinture, et par les coagulantparticuliers dans l’or et l’argent, les coagulants correspondantstels que je viens de le citer, notamment le plomb du soufrecommun, comme il est aussi le coagulant du mercure courant,l’étain de l’arsenic et du cobalt, le fer et le cuivre de l’orpiment,sandaraque et de tous les autres réalgars, et que l’or et l’argentsont des coagulant du mercure d’antimoine pour coaguler celui cidans une teinture correspondante au coagulant universelle, celuila n’est donc pas un métal liquide, mais seulement un minéralvolatil immature, pas différent d’un minerai de plomb, d’ou sonappellation de Magnésie saturnienne par les philosophes, que l’onne trouve pas la une unicité, mais sous différentes formes etcouleurs, donc celui qui veut l’utiliser, doit connaître lesdifférences et n’introduise pas son œuvre quelque chose d’inexact,ce qui rendrait son travail vain. Les anciens n’ont pas faitconnaître ce minéral volatil, mais l’ont tenu dans le plus grandsecret comme coagulant universel, car ils ont porté à maturitéainsi leurs esprits métalliques volatils et teintures. Sinon, sansce coagulant universel, les teintures volatils sont encore à fixer,

    mais en un laps de temps plus long, c’est pourquoi, ils ont eurecours à ce coagulant grâce auquel ils ont pu porter à maturité

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    de teinture fixés, en peu de temps, les esprits métalliques les plusvolatils, et qui est le compendium le plus subtil dans l’art de lachimie. (voir le traité des 3 principaux métaux) .

    Continuons maintenant avec le soufre et montrons qu’il est trèsfacile à rendre fixe et résistant au feu.

    Prendre une part de soufre commun, 3 ou 4 part de cendre deplomb, placer cette mixture dans un pot en ciment fait de bonneterre, luter celui ci soigneusement au moyen d’un lute. Quand lelut est sec, placer le pot avec le plomb et le soufre dans un four enciment ou dans un feu tel que le soufre fonde seulement et lacendre de plomb puisse pénétrer et se cacher peu à peu ets’habitue au feu, renforcer le feu ensuite jour après jour, jusqu'àce que le récipient finisse par devenir rouge sombre, augmenterencore davantage le feu et l’entretenir aussi longtemps, jusqu'àce que le soufre soit rendu, par la cendre de plomb, complètementfixe et résistant au feu, ce qui demande presque huit à neuf mois,pendant lequel temps le soufre sera devenu fixe et son corps aurateinté et fixé le plomb, dans la mesure ou il aura pu le faire, car,de cette façon, il ne lui est pas possible de fixer tout le plomb enor et en argent , mais une partie seulement et encore, de façon à

    ce qu’une totale utilité en résulte, si l’on a procédé comme il lefallait. La cause de l’amélioration du plomb est celle ci : si leplomb a le pouvoir et la force de rendre un soufre volatil etconsumable, inconsummable fixe et résistant au feu, qu’il nefume ni ne brûle plus, alors il est bien fixe et bon. Pour lateinture un autre soufre, lequel a été avec beaucoup de peine etde travail rendu fixe par l’abstraction des eaux fortes. Pendantcette fixation, le soufre conserve son ingrés, et celui-ci ne doit paslui être rendu, avant que d’abord il ne pénètre quand il n’est pas

    encore fixe, et que, quand il est fixe, il reste et ne remonte pas.C’est pour cette raison que le proverbe des philosophes est exact.Quand le soufre pénètre d’abord le plomb (saturne)  et que leplomb en raison de sa grande sécheresse le tire à lui et l’unit àlui, alors il est dit : « la nature jouit de la nature ». Quand il selaisse fondre par le plomb, il est dit « la nature vainc la nature »,quand ensuite , le soufre fixé reste constant par le plomb dans lacoupelle il est dit « la nature retient la nature » . Ce que j’énonceici si clairement, les philosophes l’ont tenu secret, mais le fait que

     je fasse connaître semblables secrets importants a ses raisonsque chacun n’a pas besoin de connaître. Quelque soit

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    l’enseignement de la fixation du soufre par le plomb c’est ainsi etnon autrement que se produit la fixation de l’arsenic par l’étain,devient fixe et résistant au feu et donne dans la coupelle du bonor et argent en récompense au travail, lequel travail a toujours

    été tenu très secret par les philosophes. Le cosmopolite écrit qu’ily a dans la mer un petit poisson du nom de rémora, qui a un telpouvoir, quand il se trouve sur la rame d’un bateau, que celui-cidoit s’arrêter et par grand vent et à pleines voiles, ne peut pasavancer. Ailleurs on nomme ce poisson Eschanis qui donne si onle lit à l’envers zuin (étain) ou zuin-esche (frère étain). D’autrephilosophes ont également écrit sur ce travail de fixation, qu’il ya toujours deux sortes d’oiseaux dans le nids ou deux sortes dedragons dans la mine, l’un voulant bien rester, c’est le corps,

    l’autre s’envolant, et voulant tout le temps s’envoler, mais estcontraint peu à peu à rester par celui qui n’a pas d’ailes jusqu'àne plus chercher, finalement à ne plus s’envoler. C’est aussi cequi se produit avec notre arsenic volatil pour la potée d’étain fixe,l’oiseau volatil-arsenic veut sans cesse s’envoler, mais la potéed’étain le lie et le retient, de sorte que contre son gré il doiventrester prés de son compagnon, qui est la partie fixe, et devenirfixe à son tour. Comme on à procédé avec l’arsenic et l’étain,comme aussi avec le soufre et le plomb, il faut égalementprocéder avec l’orpiment, le fer ou le cuivre.

    Pour le soufre et le mercure d’antimoine avec l’or et l’argent lafixation se produit d’une façon particulière, mais comme j’ai faitconnaître semblable fixation, il est inutile de la répéter. J’aivoulu faire des révélations sur l’agent et le patient des métaux,mais je suis assuré de ce que cette fixation est peu et malsemblable à elle même et cependant ne peut-être réaliséefacilement, uniquement parce que j’ai fait ces révélations dans ce

    style simple. Le monde est plein de vanité et ne peut donnercrédit à de si petites choses ; au contraire, il préfère se languiravec des processus ennuyeux, fatigants, douteux, sophistiqués, etmauvais, lorsqu’ils se vante seulement d’un bavardage délicat,alors Dieu veut que ces secrets importants ne parviennent pasaux impies.

    En ce qui concerne la fixation du soufre commun par le plomb, del’arsenic par l’étain, de l’orpiment par le fer et le cuivre, j’ai parlé

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  • 8/18/2019 Glauber. de Tribus Lapidibus

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    R. GLAUBER LE TRAVAIL DE LA PIERRE 36

    tout à fait franchement et n’ai rien dissimulé, toutefois, je saisparfaitement que cela pourra bien demeurer irréalisé, en partie àcause du temps requis par semblable fixation, qui impressionnecertains et les écartera de l’œuvre, ceux-la ne comprendront pas

    que cette simple fixation peut-être faite, car personne n’a encoreécrit sur l’amélioration peu coû