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Guide de lecture des textes du concile Vatican II

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GuidedelecturedestextesduconcileVaticanIILaréformedel’Église-Tome2:laïcsetreligieux

LesÉglisesorientales

AbbéRégisMoreau

GUIDEDELECTUREDESTEXTES

DUCONCILEVATICANII

Laréformedel’ÉgliseTome2:laïcsetreligieuxLesÉglisesorientales

PerfectaeCaritatisApostolicamActuositatemOrientaliumEcclesiarum

InterMirificaGravissimumEducationis

ARTÈGE

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religieuses, comme les nomme notre texte, qui furent ensuiteapprouvéesparl’Égliselorsqu’elleeutvérifiéleurstyledevie.Ils’agitdoncd’initiativesvenantdelabase,pourrait-ondire:unhomme ou une femme charismatique a vécu une expérienceparticulière, sous la motion de l’Esprit Saint, et d’autres ontvoululesuivre,adoptantsonmodedevie.Cesdifférentsordres,provenantdecharismesdivers,constituentlabeautédel’Église,ornéedesmultiplesdonsduSaint-Esprit.Celle-cin’est-ellepas,comme l’affirme la traduction du psaume 44 dans la Vulgate,embellie des dons variés de l’Esprit Saint (circumdatavarietate)?N’est-ellepascette jeunefilleque l’onconduitauroipoursesnoces,revêtued’ornementsdecouleursdifférentes,qui sont précisément ces différents charismes ? De la sorte,l’Église n’est pas d’une beauté terne, comme si elle n’avaitqu’uneseuleetmêmecouleur.Ce paragraphe insiste aussi sur la continuité entre la vie du

Christ et des apôtres et la vie consacrée : on ne précise pas àquelmomentcetteinstitutiondelaviedel’Égliseacommencé,mais on affirme qu’elle découle de la prédication duChrist etdesexigencesdelaviechrétienneradicalementvécue12.

Dansune tellevariétédedons, tous ceuxqueDieu appelle à lapratiquedesconseilsévangéliquesetquienfontprofession,sevouentauSeigneurde façon spéciale en suivant leChrist chaste et pauvre (cf.Mt 8,20 ; Lc9,58), qui par son obéissance jusqu’à lamort de la croix (cf. Ph 2,8) aracheté les hommes et les a sanctifiés. Poussés dans cette voie par lacharité que l’Esprit Saint a répandue dans leurs cœurs (cf. Rm 5,5), ilsviventtoujoursdavantagepourleChristetpoursonCorpsquiestl’Église(cf.Col1,24).C’estpourquoi,plus ferventeest leurunionauChristparcettedonationd’eux-mêmesquiembrasse toute leurexistence,plusrichedevientlaviedel’Égliseetplusfécondsonapostolat.

Ainsi, laviereligieusenaîtdelaviechrétienne:ellerésulted’une écoute particulière de l’Esprit Saint. C’est une vie

baptismale poussée dans ses exigences, avec une professionouverteetsolennelledesconseilsévangéliques,destinésàtous,maisdanslesquelsleconsacrés’engageplusprofondément.Parles vœux ou l’engagement, on vise à mieux imiter le Christpauvre, chaste et obéissant : on se consacre à lui dans unecommunauté,dansunchoixdevieradical.Telleestl’essencedelavieconsacrée,tellequeleConcilel’afaitémerger.Le décret a voulu fortement insister sur le rôle de l’Esprit

Saint dans l’apparition de ces différents charismes quirehaussent la beauté de l’Église, en montrant une manièreparticulièredevivrel’Évangile,ainsiquesurceluidel’Église13.Cesdifférentescommunautéssontdoncliéesàlaviedel’Espritetàl’Église14.Dansl’exhortationapostoliqueVitaconsecrata,lepapeJean-

PaulIIprécisecelienàl’Église:

Laprésenceuniversellede lavieconsacréeet lecaractèreévangéliquedesontémoignagemontrentclairement,s’ilenétaitbesoin,qu’ellen’estpasune réalité isolée et marginale, mais qu’elle intéresse toute l’Église. Ausynode, les évêques l’ont plusieurs fois répété : «De re nostra agitur »,« c’estunequestionquinous concerne».En réalité, la vie consacréeestplacée au cœur même de l’Église comme un élément décisif pour samission, puisqu’elle « fait comprendre la nature intime de la vocationchrétienne » et la tension de toute l’Église-Épouse vers l’union avecl’unique Époux. Il a été plusieurs fois affirmé au synode que la vieconsacréen’apasseulementjouédanslepasséunrôled’aideetdesoutienpourl’Église,maisqu’elleestencoreundonprécieuxetnécessairepourleprésent et pour l’avenir du peuple de Dieu, parce qu’elle appartient demanièreintimeàsavie,àsasaintetéetàsamission15.

Ainsi,lelienentrelesinstitutsdevieconsacréeetl’Égliseestdouble:- ils font comprendre la nature intime de la vocation

chrétienne, dans la mesure où la vocation de consacré est un

prolongement, une radicalisation de la vie baptismale, qui enrappelleàtouslesexigences;- ilsmontrent la tensiondel’Église-Épouseverssonunique

Époux car les consacrés se tiennent du côté de l’Église, del’Épouse,etsontmystiquementunisauChrist-Époux,montranten quoi tous les fidèles doivent tendre vers leur Seigneur,jusqu’àsonretourdanslagloire.

Maispourquel’Église,danslescirconstancesprésentes,profitedavantagede l’excellence de la vie consacrée par la profession des conseilsévangéliquesetdesonrôlenécessaire,lesaintconcileastatuécequisuitet qui concerne seulement les principes généraux de la rénovation et del’adaptationdelavieetdeladisciplinedesinstitutsreligieux,et,étantsaufleur caractère propre, des sociétés de vie commune sans vœux et desinstituts séculiers. Les normes particulières de la mise en œuvre et del’application de ces principes généraux devront être établies après leConcileparl’autoritécompétente.

Ces différents charismes, dans le respect de leur intuitionoriginale,doiventêtrerégulièrementrénovéspournepastomberdanslaroutineourisquerdedisparaîtrefauted’adaptation.Ceteffortderénovationestdoncenvued’uneplusgrandevitalité,unpeucommeontaillelesarbrespourlesrendreplusvigoureuxet favoriser leur développement. Pour prolonger cettecomparaison, il faut ajouter qu’on doit veiller à ne pas tuerl’arbre, en le coupant d’une manière excessive ! Cerenouvellementestenvuedubiendecesmêmesinstitutsetdel’Églisetoutentière,quientendmieuxprofiterdecesœuvresetne souhaite évidemment pas les étouffer. Les normesparticulièresde lamiseenœuvre, renvoyées à l’après-concile,furent réaliséespar la réformeduCodededroit canonique en1983, qui parle désormais d’instituts de vie consacrée,d’instituts religieux (avec des vœux), d’instituts séculiers(institutsdevieconsacréeétabliedanslemonde)etdesociétés

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Voilà pourquoi la devise « Dieu seul », que l’on voit aufrontond’uncertainnombredechartreuses–ordrecontemplatifpar excellence ! – ne vaut pas seulement pour la prière : laperfection de la charité, pour les consacrés, consiste bien encetterechercheinlassabledeDieudanslacontemplationcommedans l’action. Ils s’efforcent doncde chercher sonvisagedansleur prière comme dans ceux dont ils ont la charge : jeunes àéduquer,maladesàsoigner,pauvres…Ceslogan«Dieuseul»unitcesdeuxdimensionsessentiellesàl’existenceconsacrée.Ilfauttendreàl’unitédevie,entrelacontemplationquipousseà«adhéreràDieudecœuretd’esprit»et l’activitéapostoliquepar laquelle on participe à la rédemption du monde et àl’extension du Royaume de Dieu sur la terre. Pour autant, sielles ne doivent pas être trop exacerbées, ces distinctionsdemeurent et sont utiles : on a cherché à rapprocher viecontemplativeetvieapostolique,pasàlesfusionner!Ce même enseignement se trouve d’ailleurs dans la

constitutionsurl’Église:

Mais comme les conseils évangéliques, grâce à la charité à laquelle ilsconduisent,unissentdemanièrespécialeceuxquilespratiquentàl’Égliseet à son mystère, leur vie spirituelle doit se vouer également au bien detoutel’Église.D’oùledevoirdetravailler,chacunselonsesforcesetselonlaformedesaproprevocation,soitparlaprière,soitaussiparsonactivitéeffective,pourlerègneduChristàenracineretàrenforcerdanslesâmes,àrépandrepartoutl’univers32.

6.Primautédelaviespirituelle

Que ceux qui professent les conseils évangéliques cherchent Dieu etl’aimentavanttout,luiquinousaaiméslepremier(cf.1Jn4,10)etqu’entoutes circonstances, ils s’appliquent à entretenir dans la vie cachée enDieuavecleChrist(cf.Col3,3),d’oùs’épancheetsefaitpressantl’amourduprochainpour le salutdumondeet l’édificationde l’Église.Parcette

charité aussi est vivifiée et régie la pratique elle-même des conseilsévangéliques.

La perfection de la vie consacrée est une perfection de lacharité, comme l’indique le texte de ce décret, c’est-à-dire larecherche de l’amour de Dieu, que l’on veut transmettre auxautres.Laconsécrationestuneprofessiond’amour33.Pourvivrelesconseilsévangéliques,pourrayonnerdecedondesoi,touslesconsacrésdoivents’alimenteràlasourcedelacharitéquiestDieului-même.

En conséquence, les membres des instituts cultiveront avec un soinconstant l’esprit d’oraison et l’oraison elle-même, puisant aux vraiessources de la spiritualité chrétienne. Tout d’abord, que chaque jour laSainte Écriture soit en leurs mains pour retirer de sa lecture et de saméditation « l’éminente science de Jésus Christ » (cf. Ph 3,8). Ilscélébreront la sainte liturgie, surtout le mystère de la très SainteEucharistie, priant selon l’esprit de l’Église du cœur et des lèvres, et ilsnourrirontleurviespirituelleàcettesourceinépuisable.

Commentpuiserà lacharitédivine?D’abord,par laprière.Pour aimer le prochain, et n’importe quel prochain, il estnécessaire de recevoir de Dieu ce don de la charité car,naturellement, nous ne pouvons aimer tous les hommes :certains nous plairont, d’autres, non. Pour être le « frèreuniversel », comme le souhaitait Charles de Foucauld, il fautprierlePèredetouteschosesavecinstance.Notre texte apporte ensuite quelques conseils quant à la

prièredesconsacrés:elles’alimenteàl’oraison;àlalecturedelaParoledeDieu(lectiodivina),recommandéeicicommedanslaconstitutionsurlaRévélationpourlesreligieux34;àladivineliturgie, que la constitution qui lui est consacrée présentecomme« source et sommetde toute lavie chrétienne»35. CesélémentssontreprisdansleCodededroitcanonique:

Lacontemplationdes réalitésdivineset l’unionconstanteàDieudans laprièreseralepremieretprincipalofficedetouslesreligieux36.

Les membres participeront chaque jour, autant qu’ils le peuvent, ausacrifice eucharistique, recevront le Corps du Christ et adoreront leSeigneurlui-mêmeprésentdansleSaintSacrement37.

Ils s’adonnerontà la lecturede laSainteÉcritureetà l’oraisonmentale,ils célébreront dignement les heures liturgiques, selon les dispositions deleurdroitpropre,restantsauvepourlesclercsl’obligationdontils’agitaucan.276,§2,n.3,etilsaccomplirontd’autresexercicesdepiété38.

Ils honoreront d’un culte spécial la Vierge Mère de Dieu, modèle etprotectricedetoutevieconsacrée,notammentparlerosaire39.

Restaurés ainsi à la table de la loi divine et du saint autel, qu’ils aimentfraternellement les membres du Christ, qu’ils aient pour les pasteursrévérenceetamourdansunesprit filial,qu’ilsviventetpensent toujoursplusavecl’Égliseetseconsacrenttotalementàsamission.

Maislesconsacréspuiserontaussià lacharitédivineparunservice concret et inventif, envers l’Église et envers tous leshommes.

II.Lesdifférentstypesdevieconsacrée

7.Lesinstitutsintégralementordonnésàlacontemplation

Lesinstitutsintégralementordonnésàlacontemplation,ensortequeleursmembres vaquent uniquement aux choses deDieu dans la solitude et lesilence, dans la prière assidue et une joyeuse pénitence, conserventtoujours,siurgentequesoitlanécessitéd’unapostolatactif,uneplacedechoixdansleCorpsmystiqueduChristdont«lesmembresn’ontpastousla même fonction » (Rm 12,4). Ils offrent en effet à Dieu un sacrifice

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des témoignages qui sont aujourd’hui plus nécessaires que jamais,précisémentparcequ’ilestsipeucomprisparlemonde.Ilestoffertàtoutepersonne–aux jeunes,aux fiancés,auxépoux,aux familleschrétiennes–pour montrer que la force de l’amour de Dieu peut opérer de grandeschoses à l’intérieur même des vicissitudes de l’amour humain. C’est untémoignage qui répond aussi à un besoin croissant de transparence danslesrapportshumains.

Ilestnécessairequelavieconsacréeprésenteaumonded’aujourd’huidesexemplesdechastetévécuepardeshommesetdesfemmesquifontpreuved’équilibre, de maîtrise d’eux-mêmes, d’initiative, de maturitépsychologiqueetaffective.Danscetémoignage,l’amourhumaintrouveunpointd’appuisolide,quelapersonneconsacréeretiredelacontemplationde l’amour trinitaire, qui nous est révélé par le Christ. Parce qu’elle estplongée dans ce mystère, elle se sent capable d’un amour radical etuniversel, qui lui donne la force de la maîtrise de soi et de la disciplinenécessairespournepas tomberdans l’esclavagedessensetdes instincts.La chasteté consacrée apparaît ainsi comme une expérience de joie et deliberté.ÉclairéeparlafoiauSeigneurressuscitéetparl’attentedescieuxnouveaux et de la terre nouvelle (cf. Ap 21,1), elle constitue aussi unstimulantprécieuxpourl’éducationàlachasteté,nécessairedansd’autresétatsdevie60.

13.Lapauvreté

Ce numéro est assez dense, et pourrait passerpresqu’inaperçu,endépitdesarichesse.Ilconvientdoncdelediviserendeuxparties:-l’aspectpersonneldelapauvretéduconsacré;-l’aspectcollectifCommençonsparlepremieraspect:lapauvretépersonnelle.

LapauvretévolontaireenvuedesuivreleChrist,cedontelleestunsigneparticulièrement mis en valeur de nos jours, doit être pratiquéesoigneusementpar les religieuxetmême,aubesoin, s’exprimersousdesformesnouvelles.Parelle,ondevientparticipantdelapauvretéduChristquis’est faitpauvreàcausedenous,alorsqu’ilétait riche,afindenous

enrichirparsondépouillement(cf.2Co8,9;Mt8,20).

Ce paragraphe est une belle définition de ce charisme : lapauvretéconsisteenuneimitationduChristpauvre,quin’avait«mêmepasdepierreoùreposersatête»61.Elleestchoisieetassuméevolontairement(etnonsubie)commeunerecherchede« l’unique nécessaire », afin de montrer aux hommes, surtoutdansunecivilisationmatérialiste,quelesbienscréésnefontpastoutetqu’onpeutvivreautrementqu’envoulantaccumulerdesrichesses et dans la recherche duplaisir.Comme le célibat, ceconseil évangélique a une vertu de libération.Dans ce but, onpourra « rechercher des formes nouvelles » pour vivre cecharisme : ainsi, certaines communautés nouvelles, comme lesfrèresetsœursdel’Agneau,serefusentàposséderdesvoituresetnesedéplacentqu’enauto-stop;lessœursmissionnairesdelacharitédemèreTeresanepossèdentenproprequedeuxsarisetunseau…pourlaverleurlingeàlamain!

Pour ce qui est de la pauvreté religieuse, il ne suffit pas seulement dedépendre des supérieurs dans l’usage des biens, mais il faut que lesreligieuxsoientpauvreseffectivementetenesprit,ayantleurtrésordansleciel(cf.Mt6,20).

La pauvreté consacrée n’est pas seulement matérielle : onpourraitalorss’enaccommoder,auboutd’uncertaintemps.Elledoitêtreunepauvretédecœur,liéeàl’humilitéetàlafoi,cequis’avère souvent beaucoup plus difficile ! Le consacré, commetout chrétien, doit se reconnaître comme totalement dépendantde Dieu : il recherchera activement cette pauvreté, cettedisponibilité à la fois matérielle et spirituelle. On ne secontenteradoncpasdecequedemandelarègle:onessaieradevivreeffectivementpauvre.

Que chacun d’eux, dans sa tâche, se sente astreint à la loi commune du

travail et, tout en se procurant ainsi le nécessaire pour leur entretien etleurs œuvres, qu’ils rejettent tout souci excessif et se confient à laprovidenceduPèredescieux(cf.Mt6,25).

Cette nécessité du travail est une invitation assez nouvelledans la pensée de l’Église, tout dumoins dans l’application àtous. En effet, si la règle de saintBenoît prévoit un temps detravail pour les moines (leur devise n’est-elle pas : « Ora etlabora, Prie et travaille » ?), certaines communautés de sœursvivaient de dots et voyaient le travail comme une entrave à larègle,undérivatifvis-à-visdelavocationproprementreligieuse,dans lamême optique que l’apostolat était vu comme quelquechoseenplus.LeConcileadoncpréféréinsistersurcetteloidutravailétenduàtous.

Les congrégations religieuses peuvent permettre par leurs constitutionsquelessujetsrenoncentàleursbienspatrimoniauxprésentsouàvenir.

Nous en arrivons à l’aspect collectif. Contre le règne de ladot, régime qui fit vivre un certain nombre de congrégationsdanslessièclesprécédents,lespèresconciliaires,sansl’imposerformellement, s’orientèrent davantage vers une pauvreté plusradicale.

Les instituts eux-mêmes s’efforceront, compte tenu de la diversité deslieux, de fournir en quelque sorte un témoignage collectif de pauvreté ;volontiersilsprendrontdeleursbienspoursubvenirauxautresbesoinsdel’Égliseetsoutenirlesindigentsquetouslesreligieuxdoiventaimerdansle cœur duChrist (cf.Mt 19,21 ; 25,34-46 ; Jc 2,15-16 ; 1 Jn 3,17). Lesprovinces et lesmaisons des instituts doivent partager les unes avec lesautresleursbiensmatériels,lesplusaiséessecourantlesplusdémunies.

Non content d’insister sur la recherche personnelle de lapauvreté, comme on vient de le voir, on préconise aussi unepauvreté commune à travers divers moyens : une vie modeste

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communes aux religieux. On instaurera une coordination et unecollaboration convenables avec les conférences épiscopales en ce quiregardel’exercicedel’apostolat.

Afinde favoriserun travail communetde collaborer envuedu bien de l’Église, le Concile propose de constituer desconférencesdesupérieursd’institutsdevieconsacrée,quisontengénéralorganiséesparpays.Onleurrecommandedecoopéreraveclesconférencesépiscopales,organismesquiexistaientdanscertainspaysavantleConcilemaisquifurentgénéralisésparledécretsurlesévêquesChristusDominus83.

De telles conférences peuvent être établies également pour les institutsséculiers.

SelonlesnormesMutuærelationesde1978,lebutprincipaldecesconférencesest« lapromotionde lavie religieusedansl’ensembledelamissionecclésiale»,donclacoopérationentreinstitutsetaveclesÉgliseslocales,conformémentauxvœuxdeChristus Dominus 35. Le Code de droit canonique vaformaliser cette requête du Concile en créant ces nouvellesinstitutions:

Les supérieurs majeurs peuvent utilement se grouper en conférences ouconseils, en vue de collaborer en unissant leurs forces, soit pour mieuxassurer la finalitédechacunde leurs instituts, restant toujours saufs leurautonomie,leurcaractèreetleurespritpropre,soitpourtraiterdesaffairescommunes, soit encore pour établir la coordination et la coopérationconvenables avec les conférences des évêques ainsi qu’avec chaqueévêque84.

24.Lesvocationsreligieuses

La vie des instituts de vie consacrée commence avec les

vocations, donc il est assez naturel qu’on leur consacre unnuméro85.

Lesprêtresetleséducateurschrétiensdoiventfairedesérieuxeffortspourdonner, à proportion des besoins de l’Église, un nouvel essor auxvocations religieuses choisies avec soin et discernement. Même dans laprédicationordinaire,ontraiteraplussouventdesconseilsévangéliquesetduchoixde l’état religieux.Dansl’éducationchrétiennede leursenfants,lesparentsdoivents’efforcerdecultiveretdeprotégeren leurscœurs lavocationreligieuse.

Les prêtres, les consacrés eux-mêmes et les éducateursdoiventparlerdelavocationconsacréeetencouragerlesjeunesdansleurdiscernement,sans,évidemment,leurforcerlamain.Lesparentschrétienssontaussiinvitésàparlerdelavocation

consacréeenlaissantlaporteouvertepourleursenfants.

Ilestpermisauxinstitutsdesefaireconnaîtrepoursusciterdesvocationset de chercher des candidats, pourvu qu’ils le fassent avec la prudencerequiseetenobservantlesnormesétabliesparleSaint-Siègeetl’ordinairedulieu.

Lesinstitutsdevieconsacréesontcensésmettreaupointunepolitiquede communication afinde se faire connaître.Chacundesmembresdoit égalementporter ce soucidesvocations,quinesontpasundû.

Cependant, les religieuxserappellerontque l’exemplede leurproprevieconstitue lameilleure recommandation de leurs instituts et l’invitation laplusefficaceàembrasserlaviereligieuse.

Toutescesdispositionsnesontriensansl’exemplepersonnelquechaqueconsacrés’efforcededonner.Notonsque cepassage traite exclusivementde lapromotion

des vocations ; il n’aborde pas la question du choix et dudiscernement. Par exemple, quelle maturité humaine faut-il

avant d’entrer dans une communauté86 ? Comment savoir siquelqu’unaunevocationspécifiquepourtelinstitutoupourtelautre ? Ces différents points ont été l’objet d’une réflexionultérieuredel’Église87.LesouciduConcilepour lesvocationsreligieusesétaitplus

queprémonitoirecarlasituationenFrancesedégradanettementaprès Vatican II : si, en 1966, on comptait encore 24 000religieuxfrançais,ilsn’étaientplusque20700en1975,14000en198288et7500seulementen200989.Lesreligieuses,quantà elles, sont passées de 52 000 en 1999 à 35 000 en 200990.Dans le reste du monde, la tendance est à la stabilisation,commel’indiquentleschiffressuivants:en2012,ladiminutiondes religieux non prêtres est enrayée, avec 54.665 en 2010contre54.229l’annéeprécédente(-3,5%enAmériquedusud,–0,9%enAmériquedunord,stationnaireenEurope,+4,1%enAsieet+3,1%enAfrique).Danslemêmetemps,lenombredesreligieusesfléchitencore,enpassantde729.371en2009à721.935 en 2010 (- 2,9% en Europe, – 2,6% enOcéanie, –1,6%enAmérique,pour+2%enAsie)91.

25.Conclusion

Lesinstituts,pourlesquelssontétabliescesnormesderénovationadaptée,auront vivement à cœur de répondre à leur divine vocation et à leurmissiondansl’Égliseà l’époqueactuelle.Lesaintconcile tientengrandeestime leur genre de vie chaste, pauvre et obéissant, dont le Christseigneur lui-même est le modèle, et il met un ferme espoir dans lafécondité de leurs œuvres, obscures et connues. Que tous les religieuxdonc, par l’intégrité de leur foi, leur charité enversDieu et le prochain,l’amourdelaCroixetl’espérancedelagloirefuture,répandentlabonnenouvelle du Christ dans l’univers entier, pour que leur témoignage soitvisibleàtousetquenotrePèrequiestauxcieuxsoitglorifié(cf.Mt5,16).Ainsi, par l’intercession de la très douce Vierge Marie, Mère de Dieu

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fondationcomprend:- lavocationàungenredeviechrétienne,consacréedans le

célibatetlaviefraternelle;-unapostolatpropreàl’institut,correspondantàunefinalité

particulière;- une spiritualité définie, à la fois religieuse (avec des

élémentscommunsàtouslesreligieux,commelaprofessiondesconseils évangéliques) et spécifique (découlantde l’expériencepropre de l’institut, comme, par exemple, les ExercicesspirituelsdesaintIgnaceetlamissionpourlesjésuites);- lamanière spécialedont le fondateuravécu lemystèredu

Christ,mettantenlumière teloutelaspectauquel ilaétéplussensible.Touscesélémentsmanifestent le rôleduSaint-Esprit.Ence

sens, la fondation est une expérience charismatique car ellereprésente l’expériencede ladocilité à l’EspritSaintdansunevie.C’estuncharismeausensdeLumenGentium12:

LemêmeEspritSaintnesebornepasàsanctifierlePeupledeDieuparlessacrements et lesministères, à le conduire et à lui donner l’ornementdesvertus,ildistribueaussiparmilesfidèlesdetousordres,«répartissantsesdonsàsongréenchacun»(1Co12,11), lesgrâcesspécialesquirendentapte et disponible pour assumer les diverses charges et offices utiles aurenouvellement et au développement de l’Église, suivant ce qu’il est dit :«C’est toujourspour lebiencommunque ledonde l’Esprit semanifestedans un homme » (1 Co 12,7). Ces grâces, des plus éclatantes aux plussimplesetauxplus largementdiffusées,doiventêtrereçuesavecactiondegrâceetapporterconsolation, étantavant toutajustéesauxnécessitésdel’Égliseetdestinéesàyrépondre98.

Le charisme, en ce sens, peut être défini comme latransmission de grâces reçues par le fondateur à ses disciplesdans l’institut qui prend la forme d’une « structure defidélité99.»Lecharismedefondationenconstituealorslasève

nourricière,l’inspirationprincipale.

II.Unethéologiedelaconsécration

Cette question est très liée à celle que nous venonsd’affronter : il semble que le concile Vatican II présente unethéologie de la consécration, tant pour les ministres ordonnésque pour les religieux et les membres des instituts séculiers.Qu’elle touche les consacrés ou les ministres ordonnés, cetteconsécration a Dieu pour agent principal100 ; elle peut êtrecommuniquée par un sacrement – en l’occurrence, celui del’ordre,commeilapparaîtdansledécretPresbyterorumOrdinis–ouparlaprofessiondesconseilsévangéliques.Danslesdeuxcas,onaboutitàunétatdeviestable,qualifiédeconsacrépourceuxqui ont fait professiondes trois conseils.Même si la viereligieuse n’appartient pas à la structure hiérarchique del’Église,commel’affirmeLumenGentium44101,ellereprésenteunenouvelleconsécrationparrapportaubaptême:

Lebaptêmedéjàl’avaitfaitmouriraupéchéetconsacréàDieu,maispourpouvoir recueillir en plus grande abondance le fruit de la grâcebaptismale, il veut, par la profession faite dans l’Église des conseilsévangélique, se libérer des surcharges qui pourraient le retenir dans sarecherched’unecharitéferventeetd’unculteparfaitàrendreàDieu,etseconsacrerplusintimementauservicedivin102.

Le reste de cet article précise d’ailleurs en quoi cetteconsécrationparlaprofessionreligieuseestnouvelle:-leconsacréest«liéplusdirectementàDieu»;- cette consécration permet « une liberté plus grande par

rapportauxchargesterrestres»danslalignedelapauvretéetdudétachement, du célibat, qui montre que ce monde n’est pas

tout;- ellemanifeste « la présence des biens célestes » dès cette

terre ; elle atteste « l’existence d’une vie nouvelle et éternelleacquise par la Rédemption du Christ » ; elle « annonce larésurrectionàveniretlagloireduRoyaumedescieux»;-ellefavoriseuneimitation«deplusprès»duChrist.Unetellevisions’appliqueaussiauxinstitutsséculiers,dans

lamesureoùleursmembres,danslemonde,fontprofessiondese consacrer. Toutefois, ils posent une difficulté : ilscomprennent des prêtres, qui ne sont pas des membres de lacommunautéordonnéspoursonbienàelle,maisquisontvenuscomme prêtres diocésains déjà ordonnés. Comme comprendrecette double consécration ? Qu’est-ce qui est primordial poureux?Onvoitquecettethéologiedelavieconsacréesechercheencoreetn’estpasparvenueàsapleinematurité.

III.Larefontedesconstitutions

Le Concile fut suivi d’un intense travail de rénovation desconstitutionsetstatutsdesdifférentescommunautésafindelesconformer aux décrets conciliaires : c’est l’aspect pratique leplus important de notre décret. Jamais un tel travail, sur uneéchelleaussi large,n’avaitété réalisédans l’Église103.Commenous l’avons vu dans l’introduction, la décision conciliaire derénover les constitutions était ancienne, puisque Pie XII avaitdéjàcommencécetteœuvre:ellenefutdoncpasunegénérationspontanée.UnmotupropriodupapePaulVI,intituléEcclesiaeSanctae,préciselesmodalitésderéforme104:

1.Danslarénovationetl’adaptationdelaviereligieuse,lapartprincipalerevientauxinstitutseux-mêmesquilesréaliserontsurtoutparleschapitresgénérauxou,chezlesOrientaux,parlessynaxes.Lerôledeschapitresne

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40:II.–PARTICIPATIONDESFIDÈLESAUSACRIFICEEUCHARISTIQUE.«Participation,maisnon pouvoirs sacerdotaux. Il est donc nécessaire, Vénérables Frères, quetous les chrétiens considèrent comme un devoir principal et un honneursuprêmedeparticiperausacrificeeucharistique,etcela,nond’unemanièrepassiveetnégligenteetenpensantàautrechose,maisavecuneattentionetuneferveurquilesunissentétroitementauSouverainPrêtre,selonlaparoledel’Apôtre:‘‘AyezenvouslessentimentsquiétaientdansleChrist-Jésus’’(PhII,5)offrantavecluietparlui,sesanctifiantenlui.110. Pie XII, Allocution « Magnificate Dominum », in Documentspontificaux. 1954, éd. saint Augustin, 2 novembre 1954, p. 480-482 :« L’office propre et principal du prêtre fut toujours et demeure d’offrir lesacrifice,sibienquelàoùiln’yaaucunpouvoirdesacrifierproprementdit,iln’yapasnonplusdevéritablesacerdoce.111.DABIN,P.,L’apostolatlaïque,op.cit.,p.92.112.Id.113.Id.,p.104.114.Id.,p.115-116.115.Cf.LumenGentium10-11.116.AusensdePieXIIdansMediatorDei:voirnotrenote5.117.LumenGentium11.118.LumenGentium35.119.LumenGentium36.120.LumenGentium33.121.Id.122.1Corinthiens9,16.123.LumenGentium33.124.LumenGentium35.125.LumenGentium34.126.Id.127.LumenGentium35.128.Id.,n.42.129.Cf.LumenGentium35.130.Cf.LumenGentium36.131.Id.132.Cf.LumenGentium35.

Décret«ApostolicamActuositatem»surl’apostolatdeslaïcs

Préambule

Le saint concile, dans sa volonté de rendre plus intense l’activitéapostolique du peuple de Dieu133, se tourne avec une grande attentionversleschrétienslaïcs,dontiladéjàrappeléend’autresdocumentslerôlepropre et absolument nécessaire dans la mission de l’Église134.L’apostolatdeslaïcs,eneffet,nepeutjamaismanqueràl’Église,carilestune conséquence de leur vocation chrétienne. L’Écriture elle-mêmemontre parfaitement (cf. Ac 11,19-21 ; 18,26 ; Rm 16,1-16 ; Ph 4,3)combien cette activité semanifesta spontanément aux premiers jours del’Égliseetcombienellefutféconde.

Un des buts duConcile, comme l’avait exprimé JeanXXIIIdans la constitution convoquant leConcile, est de favoriser lacroissance de l’Église par le biais de l’apostolat des laïcs135.L’apostolatn’estdoncpasréservéauxseulsministresordonnés:de par leur vocation propre, les laïcs doivent avoir le soucid’étendre le règne duChrist, comme le précise la constitutionsurl’Église:

LeChrist, s’étant faitobéissant jusqu’à lamort etpourcelamêmeayantété exalté par le Père (cf. Ph 2,8-9), est entré dans la gloire de sonRoyaume;àlui,toutestsoumis,enattendantquelui-mêmesesoumetteàsonPère avec toute la création, afin queDieu soit tout en tous (cf. 1Co15,27-28).Cepouvoir,ill’acommuniquéàsesdisciplespourqu’ilssoienteuxaussiétablisdanslalibertéroyale,pourqu’ilsarrachentaupéchésonempireeneux-mêmesparleurabnégationetlasaintetédeleurvie(cf.Rm6,12),bienmieux,pourque,servantleChristégalementdanslesautres,ilspuissent,dans l’humilitéet lapatience,conduire leurs frères jusqu’auRoidont les serviteurs sont eux-mêmes des rois. En effet, le Seigneur désireétendresonrègneégalementavecleconcoursdesfidèleslaïcs;sonrègne

qui est règne de vérité et de vie, règne de sainteté et de grâce, règne dejustice,d’amouretdepaix…136

Eneffet,devant l’importancede la tâchede lamission(prèsdes trois quarts de l’humanité ignorent le Christ ou leconnaissentmal),touslesbaptiséssontappelésàtravailleràlavigne du Seigneur : « À tout disciple du Christ incombe lachargederépandresafoi137.»Notretempsn’exigepasunmoindrezèledelapartdeslaïcs;

les circonstances actuelles réclament d’eux au contraire unapostolat toujours plus intense et plus étendu. En effet,l’augmentation constante de la population, le progrès dessciences et des techniques, la solidarité plus étroite entre leshommes ont non seulement élargi à l’infini le champ del’apostolatdeslaïcs,engrandepartieouvertàeuxseuls,maisilsontfaitsurgirdenouveauxproblèmes,quiréclamentdeleurpartunevigilanceetunerecherchetoutesparticulières.Cetapostolatdevient d’autant plus urgent que s’est affirmée, comme c’estnormal, l’autonomie de nombreux secteurs de la vie humaine,entraînant parfois un certain délaissement de l’ordre moral etreligieux, au grand péril de la vie chrétienne. Il faut ajouterqu’endenombreusesrégionslesprêtressonttrèspeunombreuxouparfoisprivésdelalibertéindispensableàleurministère,desorte que, sans le travail des laïcs, l’Église et son action nepourraientquedifficilementêtreprésentes.Lesignedecetteurgentenécessitéauxmultiplesaspectsest

l’actionmanifesteduSaint-Espritquirendaujourd’huileslaïcsde plus en plus conscients de leur propre responsabilité et lesinvitepartoutàservirleChristetl’Église138.Danscedécret,leConcileseproposed’éclairerlanaturedel’apostolatdeslaïcs,son caractère et sa variété, d’en énoncer les principesfondamentauxetdedonnerdesdirectivespastoralespourqu’il

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citéterrestre–àl’ordresurnaturelmaistravailleràlesunir,cariln’yaqu’unseulmonde!Lechrétiennedoitpassectorisersavie, en la cloisonnant entre le travail, d’une part, la vie defamilledel’autreetlaviereligieuse;aucontraire,toutceladoitêtreprofondémentunifié.

6.L’apostolatdestinéàévangéliseretsanctifierleshommes

Lamissiondel’Égliseconcernelesalutdeshommes,quis’obtientparlafoi au Christ et par sa grâce. Par son apostolat, l’Église et tous sesmembresdoiventdoncd’abordannonceraumondelemessageduChristpar leurs paroles et leurs actes et lui communiquer sa grâce. Celas’accomplitprincipalementparleministèredelaparoleetdessacrements.Confiéspécialementauclergé, ilcomportepourdes laïcsun rôlepropredegrandeimportance,quifaitd’euxles«coopérateursdelavérité»(3Jn8).Danscedomainesurtoutl’apostolatdeslaïcsetleministèrepastoralsecomplètentmutuellement.

L’apostolatdel’Églisecommenceparl’enseignementdelafoicar, comme l’écrit saint Paul : « comment croire sans d’abordentendreleSeigneur?Lafoinaîtdel’écoute163.»Ceministèrede la Parole, cette évangélisation, ne sont pas à séparer dessacrements: lesdeuxaspectsvontdepair,contrairementàunetendance qui existait dans les années soixante et qui mettaitl’accentprincipalsurl’annoncedelaParoledeDieu,opposantartificiellementannoncekérygmatiqueetsacramentalisation.

Les laïcs ont d’innombrables occasions d’exercer l’apostolatd’évangélisation et de sanctification. Le témoignage même de la viechrétienne et les œuvres accomplies dans un esprit surnaturel sontpuissants pour attirer les hommes à la foi et àDieu ; le Seigneur dit eneffet : «Que votre lumière brille devant les hommes pour qu’ils voientvosœuvresbonnesetglorifientvotrePèrequiestauxcieux»(Mt5,16).Cetapostolatcependantneconsistepasdansleseultémoignagedelavie;

le véritable apôtre cherche les occasions d’annoncer le Christ par laparole,soitauxincroyantspour lesaideràcheminervers lafoi,soitauxfidèlespour les instruire, les fortifier, les inciter àunevieplus fervente,«carlacharitéduChristnouspresse»(2Co5,14).C’estdanslescœursdetousquedoiventrésonnercesparolesdel’apôtre:«Malheuràmoisijen’évangélisepas»(1Co9,16)164.

Un commentaire autorisé de ce passage se trouve dansl’exhortationapostoliqueEvangeliiNuntiandi41-42,quenouscitions plus haut. « Il importe en effet de révéler la source oùs’alimentent les attitudes et les gestes et de rendre visible auxyeux d’autrui les motivations intérieures165. » Comme saintPierre nous y engage dans sa deuxième épître, « nous avons àrendrecomptedel’espérancequiestennous166.»

Àuneépoqueoùseposentdesquestionsnouvellesetoùserépandentdetrèsgraveserreurstendantàruinerradicalementlareligion,l’ordremoralet lasociétéhumaineelle-même, leConcileexhorte instamment les laïcs,chacun suivant ses talents et sa formation doctrinale, à prendre une partplus active selon l’esprit de l’Église, dans l’approfondissement et ladéfensedesprincipeschrétienscommedans leurapplicationadaptéeauxproblèmesdenotretemps.

Comme ce passage est d’actualité cinquante ans après leConcile!Deslaïcsbienformésontunrôleessentielàjouercarlasociété–notammentdanssaviemorale–courtdenombreuxpérils:enpolitique,desélusdoivents’efforcerdefaireentendrela parole de l’Église – et même le simple bon sens ; dans ledomainedelabioéthiqueetdurespectdelavie,desmédecins,des soignants, des psychologues vivant de la foi sontindispensables car leurs compétences leur permettent d’avoiruneécoutepluslargequelahiérarchiedel’Église,quicourtlerisquedesevoirenferméedansuneétiquette.Cesfidèlessefontainsilesrelaisdel’enseignementduChrist.

7.Lerenouvellementchrétiendel’ordretemporel

TelestledesseindeDieusurlemonde:queleshommes,d’uncommunaccord, construisent l’ordre des réalités temporelles et le rendent sanscesseplusparfait.Toutcequicomposel’ordretemporel : lesbiensdelavieetde lafamille, laculture, lesréalitéséconomiques, lesmétierset lesprofessions, les institutions de la communauté politique, les relationsinternationalesetlesautresréalitésdumêmegenre,leurévolutionetleurprogrès,n’ontpasseulementvaleurdemoyenparrapportàlafindernièrede l’homme. Ils possèdent unevaleur propre,mise en euxparDieu lui-même, soit qu’on regarde chacun d’entre eux, soit qu’on les considèrecommepartiesdel’ensembledel’universtemporel:«EtDieuvittoutcequ’ilavaitfaitetc’étaittrèsbon»(Gn1,31).Cettebonténaturellequiestleur reçoit une dignité particulière en raison de leur relation avec lapersonnehumaineauservicedelaquelleilsontétécréés.Enfin,ilapluàDieu de rassembler toutes les réalités, aussi bien naturelles quesurnaturelles, en un seul tout dans le Christ « pour que celui-ci ait laprimauté en tout » (Col 1,18). Cette destination, loin de priver l’ordrenatureldesonautonomie,desesfins,desesloispropres,desesmoyens,de son importance pour le bien des hommes, rend au contraire plusparfaites sa force et sa valeur propre ; elle le hausse enmême temps auniveaudelavocationintégraledel’hommeici-bas.

Le texte commence par une précieuse description de ce quel’Égliseentendpar«ordretemporel»:lafamille,laculture,letravail, l’économie, la politique, les relations internationales.Ces réalités « ont leur valeur propre », qui est exposée enGaudiumetSpes36dontnousparlionsprécédemment.Commele précise notre texte, elles n’ont « pas simplement valeur demoyensparrapportàlafindernièredel’homme.»Lechrétienest appelé à les construire, c’est-à-dire à œuvrer à leurdéveloppementavecses frères leshommes,sansomettrede lesordonneràDieu.Toutefois, il ne faut pas nonplus les voir commeun en soi

clossurlui-même–ettelleestlagrandetentationd’uncertain

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impôts et que dans les migrations la vie commune de la famille soitparfaitementrespectée192.

Quelques droits et devoir des fidèles, également cités dansd’autresdocumentsduConcile,sontencorerappelésici:- le plus important de tous : témoigner de la beauté du

mariage,del’importancedesesqualités;- le droit/devoir d’éduquer les enfants, sur le plan humain

comme sur celui de la foi193 et donc la liberté du choix del’école;-letravailpolitiquepourpromouvoirlemariageainsiqu’une

vraiepolitiquefamiliale.

Cettemission d’être la cellule première et vitale de la société, la familleelle-même l’a reçue de Dieu. Elle la remplira si par la piété de sesmembreset laprièrefaiteàDieuencommunelleseprésentecommeunsanctuairedel’Égliseàlamaison;sitoutelafamilles’insèredansleculteliturgique de l’Église ; si enfin elle pratique une hospitalité active etdevientpromotricede la justiceetdebons servicesà l’égardde tous lesfrères qui sont dans le besoin. Parmi les diverses œuvres d’apostolatfamilial,citonsenparticulier :adopterdesenfantsabandonnés,accueilliraimablement lesétrangers,aiderà labonnemarchedesécoles,conseilleretaiderlesadolescents,aiderlesfiancésàsemieuxprépareraumariage,donnersonconcoursaucatéchisme,soutenirépouxetfamillesdansleursdifficultésmatérielles oumorales, procurer aux vieillards non seulementl’indispensablemais les justesfruitsduprogrèséconomique.Toujoursetpartoutmaisspécialementdanslesrégionsoùcommencentàserépandrelespremièressemencesde l’Évangile,danscellesoù l’Égliseenestàsesdébuts, dans celles aussi où elle se heurte à de graves obstacles, lesfamillesrendentauChristuntrèsprécieuxtémoignagefaceaumondeens’attachant par toute leur vie à l’Église et en présentant l’exemple d’unfoyerchrétien194.

Ceparagrapherappellelabeautédelaprièreencoupleetenfamilleetspécialementsonrôlefondateurpourlaviechrétiennedesenfants.Onnoteaussil’importanced’éduqueràdesœuvres

de charité au sein des familles. Enfin, on propose différentsapostolatsàréaliserenfamille.

Afin d’atteindre plus facilement les buts de leur apostolat, il peut êtreopportunpourlesfamillesdeseconstituerenassociations195.

Lavieassociativeestrecommandée:uneactioncommuneestsouvent plus aisée et porte davantage de fruits qu’une actionsolitaire;enoutre,uneassociationpermetaussidedonnerplusfacilementuneformationà l’apostolat.C’est lecas,enFrance,des associations familiales catholiques ou, dans un autredomaine,deséquipesNotre-Dame,fondéesen1938par l’abbéCaffarel,dontleprocèsdebéatificationaétéouverten2006.

12.Lesjeunes

Les jeunes représentent dans la société moderne une force de grandeimportance196.Lescirconstancesdeleurvie,leurshabitudesd’esprit,lesrapportsavecleurspropresfamillessesontcomplètementtransformés.Ilsaccèdent souvent très rapidement à une nouvelle condition sociale etéconomique.Alorsquegranditdejourenjourleurimportancesocialeetmême politique, ils apparaissent assez peu préparés à porterconvenablementlepoidsdeceschargesnouvelles.

Le texte conciliaire ne peut que constater les importantschangements intervenus dans les sociétés occidentales dans lecourantdesannéessoixante:le«babyboom»del’aprèsguerres’est traduitparuneforteprésencedesjeunesdanslasociété ;l’allongement des études et l’accès de toute une génération àl’enseignement universitaire sont aussi des caractéristiques decetteépoque,quiaboutirontauxmouvementsdemai68danslespays occidentaux et à des mesures significatives sur le planpolitique(abaissementgénéraldel’âgedelamajoritéde21à18

ans). On remarque leur place croissante dans la société, maisaussilepeudeformationqu’ilsreçoivent,cequicréeuncertaindécalage.

Cetaccroissementdeleurimportancesocialeexiged’euxuneplusgrandeactivitéapostolique,et leurcaractèrenaturel lesydispose.Lorsquemûritla conscience de leur propre personnalité, poussés par leur ardeurnaturelle et leur activité débordante, ils prennent leurs propresresponsabilités et désirent être parties prenantes dans la vie sociale etculturelle;sicetélanestpénétrédel’espritduChrist,animéparlesensdel’obéissanceet l’amourenvers l’Église,onpeutenespérerdes fruits trèsriches. Les jeunes doivent devenir les premiers apôtres des jeunes, encontactdirect aveceux, exerçant l’apostolatpar eux-mêmeset entre eux,comptetenudumilieusocialoùilsvivent197.

Ce passage met l’accent sur l’enthousiasme propre à lajeunesseetpréconiseun«apostolatdesjeunesparlesjeunes».Ainsi, les jeunesparticipentà l’évangélisationetn’ensontpassimplement les destinataires, ce qui devrait les motiverdavantage. Mais cet apostolat de conversion suppose unecertaineformation.Àcetitre,l’initiativedupapeJean-PaulIIderéunir régulièrement autour du pape des « Journéesmondialesde la jeunesse » est un élément clé de la visibilité des jeunesdans l’Église et de l’importance de leur formation humaine,doctrinaleetspirituelle.

Lesadultes auront soind’engageravec les jeunesdesdialoguesamicauxquipermettentauxunsetauxautres,endépassantladifférenced’âge,deseconnaîtremutuellementetdesecommuniquerleurspropresrichesses.C’estparl’exempled’abord,et,àl’occasion,parunavisjudicieuxetuneaideefficacequelesadultespourrontstimulerlesjeunesàl’apostolat.Deleurcôté,lesjeunessaurontgarderlerespectetlaconfianceàl’égarddesadultes,etdansleurdésirnaturelderenouvellementilssaurontappréciercomme elles le méritent les traditions estimables. Les enfants ontégalement une activité apostolique qui leur est propre. À la mesure deleurspossibilités,ilssontlestémoinsvivantsduChristaumilieudeleurs

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suivantdiversesméthodes,ontététrèsfécondespourlerègneduChrist:recommandées et favorisées à juste titre par les papes et de nombreuxévêques,ellesontreçud’euxlenomd’Actioncatholique;ellesontétéleplus souvent décrites comme une collaboration des laïcs à l’apostolathiérarchique214.

L’Action catholique comme mouvement d’apostolat est néedanslamouvanceducatholicismesocialdudix-neuvièmesiècle.EnFrance,«l’Associationcatholiquedelajeunessefrançaise»(ACJF) est créée en 1886 par Albert de Mun ; en 1922,«l’Actioncatholiqueitalienne»estorganiséeparPieXIauseinde quatre branches (hommes, femmes, jeunes hommes, jeunesfilles)quidonneranaissanceàl’Actioncatholiquegénérale.Cevaste mouvement d’apostolat reçut ses lettres de noblesse en1922avecl’avènementdecePapequientraitadanssapremièreencycliqueUbiarcanoDei:

Parmi ces œuvres, Nous relevons particulièrement celles, nombreuses etsingulièrementopportunes,quionttraitàladiffusiondessainesdoctrinesetà la sanctificationdesâmes. (…)C’està ce courantdepiétéqueNousattribuons l’accroissement fort notable de l’esprit apostolique, Nousvoulonsdirecezèletrèsardentqui,d’abordparlaprièreassidueetunevieexemplaire, puis par la voie féconde de la parole et de la presse et lesautresmoyens,ycomprislesœuvresdecharité,tendàfairerendreauCœurdeJésus,parlesindividus,parlafamilleetparlasociété,l’amour,leculteetleshommagesdusàsadivineroyauté.C’estlemêmebutquepoursuitceboncombat«pourl’auteletlefoyer»,cetteluttequ’ilfautengagersurdemultiplesfrontsenfaveurdesdroitsquelasociétéreligieusequ’estl’Égliseet lasociétédomestiquequ’est la famille tiennentdeDieuetde lanaturepour l’éducation des enfants. A cet apostolat se rattache enfin tout cetensemble d’organisations, de programmes et d’œuvres qui, parl’appellation sous laquelle on les réunit, constituent l’Action catholique,qui Nous est très particulièrement chère. Toutes ces œuvres, et les autresinstitutionsdemêmenaturequ’ilseraittroplongd’énumérer,ilimportedeles maintenir avec énergie ; bien plus, on doit les développer avec uneardeur chaque jour croissante en les enrichissant des perfectionnementsnouveauxqueréclamentlescirconstancesdechosesetdepersonnes.Cette

tâchepeutparaîtreardueetdifficileauxPasteursetauxfidèles;ellen’enestpasmoinsévidemmentnécessaire,etilfautlarangerparmilesdevoirsprimordiauxduministèrepastoraletdelaviechrétienne215.

Voulant reconquérir la société occidentale tentée par lelaïcisme,cePapefavorisalesmouvementsd’apostolatorganisé.Son but est de « collaborer à l’apostolat de la hiérarchie »,commenouslemontrionsdansl’introduction:lesprêtresetlesreligieux n’étant plus assez nombreux, il faut que les fidèleslaïcssemobilisentpourlamissiondel’Égliseaveccetobjectif:« rendre chrétiens nos frères. » C’est donc « l’apostolat dusemblableparlesemblable.»

Ces formes d’apostolat, qu’elles portent ou non le nom d’Actioncatholique, exercent aujourd’hui un apostolat précieux. Elles sontconstituéesparlaréuniondesélémentssuivantsquilescaractérisent:a)Lebutimmédiatdesorganisationsdecegenreestlebutapostoliquedel’Églisedans l’ordrede l’évangélisation,de la sanctificationdeshommeset de la formation chrétienne de leur conscience, afin qu’ils soient enmesuredepénétrerde l’espritde l’Évangile lesdiversescommunautésetlesdiversmilieux.b) Les laïcs collaborant, selon un mode qui leur est propre, avec lahiérarchie,apportent leurexpérienceetassument leurresponsabilitédansladirectiondecesorganisations,danslarecherchedesconditionsdemiseenœuvredelapastoraledel’Église,dansl’élaborationet lapoursuitedeleurprogrammed’action.c)Ceslaïcsagissentunisàlamanièred’uncorpsorganisé,cequiexprimede façon plus parlante la communauté ecclésiale et rend l’apostolat plusfécond. d) Ces laïcs, qu’ils soient venus à l’apostolat de leur propremouvementouenréponseàuneinvitationpourl’actionetlacoopérationdirecteavecl’apostolathiérarchique,agissentsouslahautedirectiondelahiérarchie elle-même, qui peutmême authentifier cette collaboration parunmandatexplicite.

Ladéfinitiond’unmouvementd’Actioncatholiquecomprendquatrepoints:

-unbutdirectementapostolique;-unapostolatd’ensemble;-lalibrecréationetdirectionpardeslaïcs;-lelienaveclahiérarchie.

Les organisations qui, au jugement de la hiérarchie, vérifient l’ensembledecescaractères,doiventêtreréputéescommeétantd’Actioncatholique,mêmesiellesontdesstructuresetdesnomsvariésselonlesexigencesdeslieuxetdespeuples.Le saint concile recommande instamment ces institutions qui répondentcertainementenbeaucoupdepaysauxnécessitésdel’apostolatdel’Église,etilinvitelesprêtresetleslaïcsquiytravaillentàréaliserdeplusenplusles caractéristiques mentionnées plus haut et à coopérer toujoursfraternellementdansl’Égliseavectouteslesautresformesdel’apostolat.

Contrairement à ce que souhaitaient un certain nombre deFrançais, cet article ne parle pas de l’Action catholiquespécialisée, divisée selon les classes sociales (ouvrière, milieurural, milieux indépendants…). Ce modèle, typiquementfrançais,nefutpasadoptédansd’autrespayseuropéens,commel’Espagneoul’Italie,quiprivilégièrentunedémarcheglobaleetun lien avec les paroisses. Du reste, l’Action catholiquespécialiséeallaitentrerdurablementencriseenFranceaprèsleConcile.Notre texte établit bien que l’Action catholique n’estpaslaseuleformed’apostolat:ilenexisted’autres,etellessontappeléesàcollaborerentreelles.

21.Estimedesorganisations

Toutes les organisations d’apostolat sont à estimer comme il convient,maiscellesquelahiérarchie,selonlesbesoinsdestempsetdeslieux,auralouées, recommandées, décidé de fonder comme plus urgentes, doiventêtremises en première place par les prêtres, les religieux et les laïcs, etdéveloppéesparchacunsuivantsamission.Parmicesgroupements,ilfautmentionner très spécialement aujourd’hui les associations ou groupes

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Ondécriticilaformationspirituelleetsesbuts.Remarquonsladémarchetrinitaire.

Outre la formation spirituelle, une solide connaissance doctrinale estrequise en matière théologique, morale et philosophique ; cetteconnaissancedevraêtreadaptéeàl’âge,auxconditionsdevieainsiqu’auxaptitudesdechacun.Deplus, ilnefautaucunementoublier l’importanced’une culture générale appropriée jointe à une formation pratique ettechnique.

On passe ensuite à la formation doctrinale, avec uneinsistanceànotersurlaculturegénérale.

Parce que la formation à l’apostolat ne peut consister dans la seuleinstructionthéorique, ilfautapprendregraduellementetprudemmentdèsle début de cette formation, à voir toutes choses, à juger, à agir à lalumière de la foi, à se former et à se perfectionner soi-même avec lesautresparl’action.C’estainsiqu’onentreraactivementdansleservicedel’Église242. Cette formation est sans cesse à perfectionner à cause dudéveloppementprogressifdelapersonnehumaineetdel’évolutionmêmedesproblèmes ;elle requiertuneconnaissance toujoursplusprofondeetuneadaptationconstantede l’action.Tout encherchant à répondre à sesmultiples exigences, on aura le souci constant de respecter l’unité etl’intégrité totale de la personne humaine afin d’en préserver et d’enintensifierl’harmonieuxéquilibre.

Une telle formation doit être concrète, sur le terrain, par lebiaisd’une inititationà lapratiquede l’apostolat,etnepassecontenterdedonnéesthéoriques.

Decettemanière,lelaïcpeuts’insérerprofondémentetactivementdanslaréalitémêmedel’ordretemporeletprendrepartefficacementàlamarchedeschoses;enmêmetemps,commemembrevivantettémoindel’Église,il rend celle-ci présente et agissante au cœur même des réalitéstemporelles243.

30.Ceuxquidoiventformerlesautresà

l’apostolat

Laformationàl’apostolatdoitcommencerdèslapremièreéducationdesenfants,mais ce sont plus spécialement les adolescents et les jeunes quidoiventêtreinitiésàl’apostolatetmarquésdesonesprit.Cetteformationsera d’ailleurs à poursuivre tout au long de la vie en fonction desexigencesposéespardenouvelles tâches. Ilestdoncclairqu’il revientàceux qui ont la charge de l’éducation chrétienne de s’attacher à cetteéducationapostolique.

Laformationà l’apostolatdoitcommencerdès leplus jeuneâge.

C’estauxparentsqu’il incombe,auseinmêmedelafamille,depréparerleursenfantsdèsleur jeuneâgeàdécouvrir l’amourdeDieuenvers tousleshommes;ilsleurapprendrontpeuàpeu–etsurtoutparleurexemple–àavoirlesoucidesbesoinsdeleurprochain,tantauplanmatérielquespirituel.C’estlafamilletoutentière,danssacommunautédevie,quidoitréaliserainsilepremierapprentissagedel’apostolat.

Lapremièretâcheincombeauxparents : ilsdoiventéduquerlesenfantsetlesjeunesàl’apostolat.

Mais il est par ailleurs nécessaire de former les enfants de tellemanièreque, dépassant le cadre familial, ils ouvrent leur esprit à la vie descommunautés,aussibienecclésialesquetemporelles.Leurintégrationàlacommunauté paroissiale locale doit être faite de telle manière qu’ils yprennent conscience d’être membres vivants et agissants du Peuple deDieu. Les prêtres auront donc le souci constant de cette formation àl’apostolat : dans les catéchismes, les prédications, la direction des âmesainsiquedanslesdiversesautresfonctionsduministèrepastoral.

C’estaussilerôledelaparoisseetdesprêtres.

Ce sont également les écoles, les collèges et les diverses institutionscatholiquesconsacréesàl’éducationquidoiventsusciterchezlesjeuneslesenscatholiqueetl’actionapostolique.Sicesmoyensfontdéfaut,soitquelesjeunesnefréquententpascesécoles,soitpourtouteautreraison,que

lesparentsetlespasteurs,ainsiquelesmouvementsd’apostolat,prennentd’autantplussoind’ypourvoir.Quantauxmaîtresetauxéducateurs,qui,par vocation et par devoir d’état, exercent une excellente forme del’apostolatdeslaïcs,ilimportequ’ilssoientpénétrésdeladoctrineetdelapédagogienécessairespourtransmettreefficacementcetteéducation.

Lesécolesetleséducateurschrétienssontappelésàsusciterlegoûtpour l’apostolat. Ilsdoiventconnaître lafoide l’Égliseet être compétents du point de vue pédagogique, l’un n’allantpassansl’autre.Unprofesseurdebiologieoud’histoirequivitsafoiestuntémoincrédible,etmêmedoublementcrédiblepourlesjeunes,carilassociedeuxaspectsessentiels.

Les groupements et associations diverses de laïcs qui se consacrent àl’apostolat ou à toute autre fin spirituelle doivent soigneusement etassidûmentfavoriser,selonleursobjectifsetleurspropresmodalités,cetteformationà l’apostolat244.Cesorganismesconstituentd’ailleurs souventlavoieordinairedecette formationà l’apostolat.Ony trouveeneffet laformation doctrinale, spirituelle et pratique. Leurs membres réunis enpetits groupes avec leurs compagnons ou leurs amis, examinent lesméthodesetlesrésultatsdeleuractionapostoliqueetcherchentensembledansl’Évangileàjugerleurviequotidienne.

Lesassociationsd’apostolatorganisésont«lavoieordinairedelaformationàl’apostolat»carellessontcrééesdanscebut:cette formationfaitpartirde leurs finalités, tellesqu’ellessontdécritesdansl’article18,§3.

Cette formationdoit être poursuivie de façon telle qu’elle tienne comptedetoutl’apostolatquiincombeauxlaïcs,carcelui-cinedoitpass’exercerseulement à l’intérieur des groupements et des associations mais danstouteslescirconstancesdelavie,enparticulierdelavieprofessionnelleetsociale. Bien plus, c’est chaque laïc qui doit se préparer lui-mêmeactivementàl’apostolat;ceciesttoutparticulièrementvraidesadultes.Enavançant en âge, en effet, l’esprit s’ouvre davantage, et chacun est doncplus capable de découvrir les talents qui lui ont été départis parDieu etpeut exercer plus efficacement les charismes que l’Esprit Saint lui a

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Plan

Préambule

Premièrepartie:LesÉglisesparticulièresouritesArticle2Article3:ladiversitédansl’unitéArticle 4 : quelques mesures en faveur du maintien et dudéveloppementdesÉglisescatholiquesorientales

Deuxième partie : Le maintien du patrimoine spirituel desÉglisesorientalesArticle5:quelquesprincipesArticle6:applicationdecesprincipesàdiversescatégoriesdefidèles

Troisièmepartie:LespatriarchesorientauxArticle7:Qu’est-cequel’institutiondespatriarches?Article8:l’égalitédespatriarcatsArticle9:larestaurationdespatriarcatsArticle10:lesarchevêquesmajeursArticle11:lacréationdenouveauxpatriarcats

Quatrièmepartie:LadisciplinedessacrementsArticle 12 : la restauration de la discipline antique dessacrementsselonlatraditiondesÉglisesorientales

Article13:laconfirmationArticle14 : l’administrationconjointeou séparéedubaptêmeetdelaconfirmation

Article15:l’obligationdelasanctificationdominicaleArticle16:lafacultédeconfesserArticle17:larestaurationdudiaconatpermanent

Article18:lesmariagesmixtes

Cinquièmepartie:LecultedivinArticle19:lesfêtesArticle20:lafixationdujourdePâquesArticle21:quelquescasparticuliersconcernantlesfêtesArticle22:l’officedivinArticle23:leslanguesliturgiques

Sixième partie : Les rapports avec les frères des ÉglisesséparéesdenousArticle 24 : le rôle desÉglises catholiques orientales dans larecherchedel’unité

Article25:lesconversionspersonnellesaucatholicismeArticle26:principesgénérauxArticle27:la«communicatioinsacris»sacramentelleArticle28:la«communicatioinsacris»nonsacramentelleArticle29:ledevoirdevigilancedel’ordinairedulieu

CONCLUSION

Introduction:quisontleséglisescatholiquesorientales?

Sousl’appellationgénériquedecatholiquesorientauxoudecatholiques de rite oriental, on regroupe différents rites etnationalitésquinesontpastoujoursbienconnus,aussisemble-t-il préférable de commencer ce commentaire par une brèveprésentationdechacunedecesÉglises,toutestrèsanciennesetvénérables.Pour lacommoditéde l’exposé,cesÉglisesontétéregroupées selon leur rite liturgique : elles sont au nombre devingt-trois.

I.Leschrétiensderitebyzantin

Tous pratiquent une liturgie qui leur est commune avec lesorthodoxesgrecsourusses.

L’Églisemelkite

L’adjectifmelkiteprovientdel’arabemalak,quisignifieroi:ceschrétienspratiquentdonc la« liturgieduroi»,c’est-à-direde l’empereurdeByzance, le ritebyzantin.Leur liturgie est lamême que celle des Grecs orthodoxes, mais fut partiellementtraduiteenarabe.Ils’agitdechrétiensdelanguegrecquequinese sont jamais séparés deRomemalgré le schisme de Photius(867-869)etceluide1054entreRomeetByzance.Leurpatriarcatestceluid’Antioche,leplusancienetleplus

prestigieuxdel’Orientchrétien,puisquecetteÉglisefutfondéepar saint Pierre. Ils sont principalement présents en Syrie, auLiban,enJordanieetdansladiaspora.

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comprenduncertainnombredefidèleslaïcs;- il est confié à un évêque et à des prêtres, qui forment ce

qu’onappellelepresbytérium;- ilest«rassemblédansl’EspritSaint»,doncl’Églisen’est

pas qu’une organisation humaine,mais unmystère, une entitéspirituelle;-ilestconvoquéparlaParoledeDieu;-ilestrassembléparl’Eucharistieetparlessacrements(selon

lacélèbreformule:«lessacrementsfontl’Église»).Notonsaupassagequeleterritoiren’estpasmentionnédans

la définition conciliaire : ce qui compte, c’est qu’il y ait unpeuple de Dieu. L’Église particulière n’est donc pasnécessairement liée à un territoire géographiquement délimité.C’est le cas en règle générale, mais le décret OrientaliumEcclesiarumvamodifiercetaspect.Dans laconstitutionsur l’Église, l’article26sur la fonction

de sanctification des évêques présente aussi des indicationséclairantes. L’Église est organisée autour de la célébration del’Eucharistie et de l’évêque : on est en pleine « ecclésiologieeucharistique»,quiconsidère la liturgiede lamesseautourdel’évêque comme la « manifestation plénière de l’Église. » Laprésencedel’évêqueetduChristdanslessaintesespècesassurelaprésencedel’uniqueÉgliseduChristdanscequinepourraitêtre, au départ, qu’un simple rassemblement de fidèles (ce quiest le sens étymologique d’« ecclesia » : rassemblement,congrégation).

L’évêque, revêtu de la plénitude du sacrement de l’ordre, porte « laresponsabilitédedispenserlagrâcedusuprêmesacerdoce»,enparticulierdansl’Eucharistiequ’iloffrelui-mêmeoudontilassurel’oblation,etd’oùvientàl’Églisecontinuellementvieetcroissance.CetteÉgliseduChristestvraimentprésenteentoutesleslégitimesassembléeslocalesdefidèlesqui,uniesàleurspasteurs,reçoivent,dansleNouveauTestament,euxaussi,le

nomd’Églises267.Ensuite,letextefaitmentionduterritoireenprécisantquecetteassemblée

de fidèles autour de l’évêque constitue l’Église particulière. Cependant, lerôle central n’est pas tenu par le lieu, mais par la présence de lacommunauté,del’évêqueetduChristdanslacélébrationliturgique:

Ellessont,eneffet,chacunedans leur lieu, lepeuplenouveauappeléparDieudans l’Esprit Saint et dansunegrandeassurance (cf. 1Th1,5).Enelles,lesfidèlessontrassemblésparlaprédicationdel’ÉvangileduChrist,lemystèredelaCèneduSeigneurestcélébré«pourque,parlemoyendela Chair et du Sang du Seigneur, se resserre, en un seul Corps, toute lafraternité. » Chaque fois que la communauté de l’autel se réalise, endépendanceduministèresacrédel’évêque,semanifestelesymboledecettecharité et « de cette unité duCorpsmystique sans laquelle le salut n’estpas possible. » Dans ces communautés, si petites et pauvres qu’ellespuissent être souvent ou dispersées, le Christ est présent par la vertuduquelseconstituel’Égliseune,sainte,catholiqueetapostolique268.C’estdonc l’évêque, rendantprésent leChrist,quiest leprinciped’unité

del’Égliseparticulière.

Lumen Gentium 23 précise le rapport d’immanenceréciproque existant entre l’Église universelle et les Églisesparticulières:l’ÉgliseuniverselleestprésentedanschacunedesÉgliseparticulières,maisaucunenepeutprétendrelaréaliserenplénitude. Elle est « dans » et « à partir » des Églisesparticulières : ces deux prépositions servent à décrire lesrelationsentrelesdeux,quinesontpassimplementcellesd’unepartieparrapportautout,oud’unétatcentralparrapportàdesrégions.

Les évêques sont, chacun pour sa part, le principe et le fondement del’unitédansleursÉglisesparticulières;celles-cisontforméesàl’imagedel’Égliseuniverselle,c’estenellesetparellesqu’existel’Églisecatholiqueuneetunique.C’estpourquoichaqueévêquereprésentesonÉglise,et,tousensemble,aveclePape,représententl’Égliseuniverselledansleliendelapaix,del’amouretdel’unité269.

Aveccetarticle2dudécretsurlesÉglisesorientales,onsortd’unedéfinitionstrictementterritorialedel’Égliseparticulière:assurément, dans l’Église catholique, la plupart des ÉglisesparticulièressontdesÉgliseslocales,c’est-à-diredesdiocèses;maisleConcilelaisselaporteouverteàuneautreconsidérationdel’Égliseparticulière,considéréecommeunrassemblementdefidèlesautourd’unévêqueetd’unriteparticulier.Lacohésion,l’unité,estalorsassuréeparlaprésencedel’évêqueetparleriteliturgique plus que par le territoire. Le décret PresbyterorumOrdinis, parlant de la possibilité de constituer de nouvellesstructures, dont des diocèses particuliers ou des prélaturespersonnelles270, va dans lemême sens. Ce sera le cas avec laconstitution de paroisses personnelles rituelles après leConcile:lescatholiquesorientaux,habitués,avecleurdiaspora,à créer des foyers rituels et culturels, ont ouvert la voie à unemeilleurecompréhensiondelaréalitédel’Égliseparticulièreetde la paroisse, plus ajustée à la mission dans le mondecontemporain.L’unité catholique n’est pas uniformité : elle admet une

certaine variété, aussi bien dans la liturgie que dans lestraditions théologiques. C’est ce qu’expose notre décretlorsqu’ilaffirmeque«ladiversitédansl’Église,loindenuireàson unité, la met en valeur. » La diversité est ainsi liée à lacatholicité.Laconstitution sur l’Église rendun son tout à faitconcordant:

Envertude cette catholicité, chacunedespartiesapporteauxautres et àtoute l’Église le bénéfice de ses propres dons, en sorte que le tout etchacunedesparties s’accroissentparunéchangemutueluniversel et paruneffortcommunversuneplénitudedansl’unité.(…)Delà,enfin,entrelesdiverses parties de l’Église, les liens de communion intime quant auxrichesses spirituelles, quant au partage des ouvriers apostoliques et desressources matérielles. Les membres du Peuple de Dieu sont appelés en

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Cilicie sont, en fait, des catholicosats (juridiction suprême deces Églises séparées, qui n’ont pas voulu prendre le titre depatriarcheparrespectpourlesiègehistoriqued’Antioche).Ledécretaffirmedoncleurégalité;iln’yaqu’unepréséance

d’honneur.CeprincipeaétéinscritdansleCodeoriental:

LespatriarchesdesÉglisesorientales,mêmesilesunssontpostérieursauxautresdans le temps, sont touségauxen raisonde ladignitépatriarcale,restantsauveentreeuxlapréséanced’honneur305.

L’ordre de préséance entre les anciens sièges patriarcaux des Églisesorientalesestlesuivant:enpremierlieuvientlesiègedeConstantinople,aprèsluilesièged’Alexandrie,ensuitelesièged’AntiocheetenfinlesiègedeJérusalem306.

L’ordredepréséanceentretouslesautrespatriarchesdesÉglisesorientalesestrégléselonl’anciennetédusiège307.

Article9:larestaurationdespatriarcats

Envertud’une trèsancienne traditionde l’Église,unhonneurparticulierest dû aux patriarches des Églises orientales, car ils président à leurspatriarcatsrespectifscommepèresetchefs.

C’est pourquoi le Concile a décidé que leurs droits et leurs privilègesseraient restaurés, conformément aux anciennes traditions de chaqueÉgliseetauxdécretsdesconcilesœcuméniques308.

Le souhaitde restaurer l’institutionpatriarcale avait souventété exprimé dans les courriers reçus par la commissionantépréparatoire309. La discussion conciliaire fit émerger cetterequête,devenueunimportantengagementduConcile.Ils’agitde renouveler l’institution selon l’antiqueTradition, commeautempsdel’unionentrel’Occidentetl’Orient.Cetterénovationaen outre une dimension œcuménique : les orthodoxes, voyant

ces progrès de l’Église catholique et son souci de vivre ladiversisté,pourraientêtretentésdes’yrattacher.

Cesdroitsetcesprivilègessontceuxquiétaientenvigueurau tempsdel’unionentrel’Orientetl’Occident,mêmes’ilfautlesadapterquelquepeuaux conditions actuelles. Les patriarches avec leurs synodes constituentl’instancesupérieurepourtouteslesaffairesdupatriarcat,sansexclureledroitd’instituerdenouvelleséparchiesetdenommerlesévêquesdeleurrite dans les limites du territoire du patriarcat, restant sauf le droitinaliénableduPontiferomaind’intervenirdanschaquecas.

Avec le patriarcat, il faut aussi restaurer l’institution dusynode:lesdeuxvontdepair,etonnesauraitconcevoirl’unesans l’autre. Le patriarche, accompagné de son synoded’évêques, est l’instance supérieure de gouvernement pour lesÉglisesorientales : leCodedes canonsdesÉglisesorientalesprécisequelesynodeélitlepatriarche310,etdécritlespouvoirsde l’institution synodale311. Le vœu est émis qu’ils puissentfonder de nouveaux diocèses312 et nommer des évêques313, àmoinsquelePapen’interviennedirectement.Pendant le Concile, un certain nombre d’évêques orientaux

demandèrentdoncuneautonomiecanoniquepour leurÉglise :nonpasl’autocéphalie,commelesorthodoxes,devenusséparés,maislapossibilitédesegouvernerintérieurementcommeÉglisecatholique orientale, dans le respect de la primauté romaine.Auparavant,lepatriarchedevaitsolliciterdeRomeuncertificatpourunprêtrederiteorientals’ilpartaitdeuxmoisauxÉtats-Unis!Mêmesilanotiondesubsidiaritéestunenotiondifficileàappliquerdansl’Église,c’étaitbienceprincipequecesprélatsvoulaientmettreenavant.AprèsleConcile,lesmelkitessebattirentlongtempscontrela

Curiepourobtenirledroitd’élireleurpatriarcheetdelechoisirpareux-mêmes,sansinterventionduSaint-Siège314.Finalement,

il fut décidé que le patriarche serait élu par le synode quidemanderait ensuite le nihil obstat à Rome avant lapromulgationdéfinitive.Ladélégationestassezlargeetreprendla manière de faire de l’Antiquité, lorsque les nouveaux élusdemandaientlacommunion:

Le synode des évêques de l’Église patriarcale informera par lettresynodiqueauplus tôt lePontife romainde l’élection et de l’intronisationcanoniquement accomplies ainsi que de la profession de foi et de lapromessederemplirfidèlementsonofficeémisesparlenouveaupatriarchedevantlesynodeselonlesformulesapprouvées;deslettressynodiquessurl’élection accomplie seront aussi envoyées aux patriarches des autresÉglisesorientales315.

LenouveaupatriarcheparlettresignéedesapropremaindoitsolliciterauplustôtduPontiferomainlacommunionecclésiastique316.

Article10:lesarchevêquesmajeurs

Cequiestditdespatriarchesvautaussi,selon lesnormesdudroit,pourlesarchevêquesmajeursquisontàlatêtedetouteuneÉgliseparticulièreoud’unrite317.

Les archevêques majeurs sont placés à la tête des Églisesorientalesquin’ontpasdepatriarcat318.Celaconcernedonclesdix Églises d’Europe de l’Est, les syro-malabars et les syro-malankars.Cetterevalorisationentraînaunerévisionimportantede cette institution des archevêquesmajeurs, dont témoigne leCodedescanonsdesÉglisesorientales:

Ce qui, dans le droit commun, est dit des Églises patriarcales ou despatriarchesestcensévaloirpour lesÉglisesarchiépiscopalesmajeuresoules archevêques majeurs, à moins qu’une autre disposition ne soitexpressémentétablieparledroitcommunounerésultedelanaturedelachose319.

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Aux Églises d’Orient en communion avec le Siège apostolique romainappartient à titre particulier la charge de promouvoir l’unité de tous leschrétiens,notammentdeschrétiensorientaux,selonlesprincipesdudécretdeceConcilesur l’œcuménisme,par laprièred’abord,par l’exempledeleurvie,parunereligieusefidélitéauxanciennestraditionsorientales,parune meilleure connaissance mutuelle, par la collaboration et l’estimefraternelledeschosesetdeshommes359.

Les moyens d’action énumérés sont ceux décrits dans ledécretsurl’œcuménisme:-laprière(àcompléterparlalectured’UnitatisRedintegratio

8);- l’exemplarité (à compléter par la lecture d’Unitatis

Redintegratio7);-lafidélitéauxtraditionsorientales;- la connaissance mutuelle (à compléter par la lecture

d’UnitatisRedintegratio9);- la collaboration (à compléter par la lecture d’Unitatis

Redintegratio12).

Article25:lesconversionspersonnellesaucatholicisme

Des Orientaux séparés qui, sous l’action de la grâce de l’Esprit Saint,viennent à l’unité catholique, on n’exigera pas plus que ne requiert lasimpleprofessiondefoicatholique.Etpuisquechezeuxlesacerdoceestconservé de manière valide, les clercs orientaux qui viennent à l’unitécatholique ont la faculté d’exercer l’ordre qui leur est propre selon lesrèglesétabliesparl’autoritécompétente360.

Commeledécretsurl’oecuménismel’affirme,ilestbiennotéiciqueledialogueœcuméniquen’empêchepaslesconversionspersonnelles361.Pour les fidèles, on n’exige plus d’abjuration pour les

chrétiens non catholiques demandant leur pleine communionavecl’Églisecatholique,maisonparlede«rited’admissionàlapleine communion de l’Église catholique », qui constitue lechapitre quatrième du «Rituel de l’initiation chrétiennes desadultes ». Pour les chrétiens orientaux, il s’agit simplementd’uneprofessionde foi catholique, par laquelle ils sont admisdanslapleinecommunion:lesfidèlesconcernésreconnaissenttoute la foi de l’Église catholique et complètent ainsi ce quipouvaitmanqueràl’expressiondeleurfoi.Selonl’article3decemêmedécret,ilsconserventalorsleurrited’origine.Pour les prêtres, étant ordonnésvalidement dans lesÉglises

orientales séparées, on ne les ordonne pas à nouveau : ilsdeviennent prêtres catholiques des Églises orientalescatholiques.

Article26:principesgénéraux

La« communicatio in sacris », qui porte atteinte à l’unité de l’Église oubien comporte une adhésion formelle à l’erreur, un danger d’égarementdans la foi, de scandale ou d’indifférentisme, est interdite par la loidivine362. Mais en ce qui concerne les frères orientaux, la pratiquepastorale montre qu’on peut et qu’on doit prendre en considération lesdifférentes circonstances individuelles des personnes où ni l’unité del’Églisen’estlésée,nin’existentdesdangersàéviter,maisoùlanécessitédusalutet lebienspiritueldesâmesconstituentunbesoinsérieux.C’estpourquoi l’Église catholique, en raison des circonstances de temps, delieuxetdepersonnes,asouventadoptéetadopteunefaçond’agirmoinsrigoureuse, offrant à tous les moyens de salut et le témoignage de lacharité entre chrétiens, par la participation aux sacrements et aux autrescélébrations et choses sacrées. En considération de cela, « pour que parune sentence trop sévère nous ne soyonspas unobstacle pour ceuxquireçoiventlesalut363»,etafindepromouvoirdeplusenplusl’unionaveclesÉglisesorientalesséparéesdenous,leConcileaétablilamanièred’agirsuivante.

Le décret sur l’œcuménismemontre que, dans lamesure oùles Églises orientales séparées ont la succession apostolique,elles vivent des sept sacrements ; une forte communion existedoncdéjàdecefait.

Puisque ces Églises, bien que séparées, ont de vrais sacrements –principalement, en vertu de la succession apostolique : le sacerdoce etl’Eucharistie –, qui les unissent intimement à nous, une certaine« communicatio in sacris », dans des circonstances opportunes et avecl’approbationdel’autoritéecclésiastique,estnonseulementpossible,maismêmerecommandée364.

Notre article établit qu’il existe différents types de«communicatio in sacris» : elle est impossible avec ceuxquisont ouvertement schismatiques (ceux qui provoquent unschismeou qui y adhèrent, qu’on peut appeler « formellementschismatiques ») ou hérétiques (« hérétiques formels »).Maisceuxquinaissentdansleschismeoudansl’hérésie,sansfautede leur part, et qui en subissent les conséquences (et qu’onqualifiait autrefois de « matériellement schismatiques » ou de« matériellement hérétiques ») sont déjà dans une certainesituationdecommunionavecl’Églisecatholique.Àleurégard,leConcilerecommandeunecertainesouplessedanslapratiquequi, concrètement, va être exposée ci-dessous. Le principe quidoitguider l’actionde l’Église est résumédans l’ultimecanonduCodededroitcanonique:«Lesalutdesâmesdoittoujoursêtredansl’Égliselaloisuprême365.»

Article27:la«communicatioinsacris»sacramentelle

Lesprincipesrappelésrestantposés,onpeutconférerauxOrientaux,qui,en toutebonnefoi,sontséparésde l’Églisecatholique, lessacrementsde

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378.ÉvangileselonsaintJean17,21.379. Évangile selon saint Jean 13,34 : Je vous donne un commandementnouveau:aimez-vouslesunslesautres,commejevousaiaimés.

Conclusion

Destinéaudépartàréglerdespréoccupations trèsconcrètes,ledécretduconcileVaticanIIsurlesÉglisesorientaless’estpeuàpeuétofféetaeuunrôleimportantàlafoispourleschrétiensd’Orient et dans le domaine du dialogue œcuménique. Quelssontalorssespointssaillants?

I.LareconnaissanceplénièredesÉglisesorientales

Lepremier,etpeut-êtreleplusimportantdetous,estàlafoisd’ordre ecclésiologique et psychologique, pourrait-on dire : ils’agit de la reconnaissance des Églises orientales dans toutesleurs dimensions. Elles ont eu en effet un rôle absolumentessentiel dans la diffusion du christianisme dans les premiersâges:l’Églisedel’Orient,autrefoisqualifiéede«nestorienne»,a ainsi évangélisé l’Asie centrale, la Chine et jusqu’au Japon.Maisdifférentsfacteurs,dontl’expansiondel’islam,affligèrentun coup presque mortel à cet élan missionnaire : lescommunautéschrétiennestentèrentdesurvivredansuncontextedevenu difficile. Parallèlement, l’ère des grandes découvertesfavorisal’essormissionnairedel’Occidentenmêmetempsqueson développement culturel et économique, qui devinrent unevéritable hégémonie : la conversion des Amériques, puisl’évangélisationdel’Afrique,del’Océanie,et,partiellement,del’Asie, furent réalisées par des prêtres, des religieux et desreligieuses européens (puis, plus tardivement, américains dunord). Les deux phénomènes de mission et de latinisationallèrentdepair:c’estlacivilisationoccidentalequipritpresquepartoutledessus.L’interactiondecetteépopéemissionnairedel’Église latine et de la perte d’influence desÉglises orientales

dans leur propre aire culturelle finit par aboutir à unelatinisation de ces communautés : lorsque les missionnairesportugais et espagnols atteignirent les côtes de l’Inde et del’Érythrée-Éthiopie, ilsdécouvrirentdes chrétiens se réclamantd’une origine très ancienne, avec des usages et une visionthéologiquetrèsdiversedelaleur.Ilss’efforcèrent,avecplusoumoinsdecontrainteetplusoumoinsdesuccès,delesrattacheràRomeà traversunepolitiquede latinisation : lorsdusynodede Diamper (1599), les chrétiens de saint Thomas, dans larégionduMalabar,ausuddel’Inde,revinrentenpartiedanslacommunion romaineenétantobligésde latiniser leur liturgie ;un phénomène identique se produisit en Éthiopie, mais lepeuple chassa lesmissionnaires étrangers vers 1636.Enoutre,l’incompréhensionentreOrientetOccident, sanctionnéepar larupturede1054entre l’Égliseorthodoxeet l’Églisecatholiqueromaine, ne favorisa pas une meilleure compréhension deschrétiens d’Orient. Cette manière de voir dura jusqu’au dix-neuvièmesiècle.À partir du dix-neuvième siècle, la redécouverte des Pères

orientauxetunintérêtrenouvelépourl’histoiredel’Églisedespremiers siècles, ainsi que l’orientalisme ambiant aboutirent àun regain d’intérêt pour les chrétiens d’Orient : l’Occidents’intéressa à eux, à leur histoire, redécouvrit leur patrimoine ;LéonXIII rédigea la lettreOrientaleLumen à leur intentionetrétablit les droits des patriarches orientaux. Ce mouvements’accompagna du développement des Églises de jeunechrétienté : les encycliquesMaximum illud de Benoît XV en1919 etRerumEcclesiae de PieXI en 1926 réclamèrent avecforcelaconstitutiond’unclergéautochtonepouréviterunetropgrande dépendance par rapport aux missionnaires européens.Voulant lui-même donner l’exemple, PieXI ordonna une séried’évêqueschinoisàRome.

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Dieu.S’ils sontmal utilisés, ils peuvent aller contre l’homme lui-

même,enletrompantetenledétruisantparlemensonge,parlaviolence,parlapropagande…

C’est pourquoi le Concile œcuménique, prenant à son compte le soucivigilant des Souverains Pontifes et des évêques en unematière d’une sihaute importance, considère de son devoir de traiter les principauxproblèmesrelatifsauxmoyensdecommunicationsociale. Ilaconfiance,enoutre,queladoctrineetladisciplinequ’ilproposeiciserontutiles,nonseulement au salut des chrétiens, mais encore au progrès de toutel’humanité.

Chapitrepremier:Ladoctrinedel’Église

3.Tâchesdel’Église

L’ÉgliseaétéfondéeparleChristNotre-Seigneurpourapporterlesalutàtous les hommes ; elle se sent donc poussée par l’obligation de prêcherl’Évangile. Aussi bien l’Église catholique estime-t-elle qu’il est de sondevoir, d’une part, d’employer aussi les instruments de communicationsocialepourannoncerlemessagedusalutet,d’autrepart,d’enseignerauxhommeslebonusagedecesmoyens.

Cesmoyenspeuventêtremisauservicedel’évangélisation:le but de l’Église étant de porter le salut duChrist à tous leshommes,cesinstrumentsdecommunicationsocialepeuventluipermettred’atteindrecebut,entouchant,parexemple,desgensqu’elle ne pourrait atteindre par des moyens ordinaires.Songeons à saint François de Sales, patron des journalisteschrétiens, qui convertit les habitants de Thonon-les-bainsdevenus protestants, grâce à des tracts édités tous les soirs etdistribuéschezlesgens.

L’Église a donc le droit inné d’utiliser et de posséder ces moyens sansexception,danslamesureoùilssontnécessairesouutilesà laformationchrétienne et à toute autre action pastorale. Les pasteurs ont le devoird’instruireetd’orienterlesfidèlesensortequeceux-ciutilisentlesmoyensde manière à assurer leur propre salut et perfection, comme ceux del’humanitéentière.

L’Églisea ledroitde lesutiliser : ils fontpartiedesréalitésterrestresqu’elleassume.Elle doit aussi réfléchir au bon emploi de ces moyens et

développercesbonsusages.

Enfin, il revientprincipalementauxlaïcsd’animerdevaleurschrétienneset humaines ces moyens, afin qu’ils répondent pleinement à la grandeattentedel’humanitéetaudesseindeDieu.

Le rôle des laïcs est d’animer les réalités temporelles del’EspritduChrist394:illeurrevientdoncdetravaillerdanslesmédiasetdenepasdésertercequiestunchampd’apostolat.

4.Laloimorale

Pour qu’il soit fait un usage correct de ces moyens, il est absolumentnécessaire que tous ceux qui les utilisent connaissent les principes del’ordre moral et les appliquent fidèlement. Ils prêteront, certes, d’abordattentionà l’objet,c’est-à-direaucontenu,communiquéconformémentàlanaturepropredechaqueinstrument;maisaussiaucontextedanslequels’effectuelacommunication,comme,parexemplelebut,lespersonnes,lelieu, le temps, etc. Car le contexte peut en altérer et même changertotalement la moralité. À ce propos, signalons en particulier le moded’action propre de cesmoyens, c’est-à-dire leur puissance d’impact, quiest souvent telle que les hommes – surtout s’ils sont insuffisammentpréparés – ne peuvent que difficilement s’en rendre compte, la domineroularejeterlecaséchéant.

Lesmoyensdecommunicationsocialeétantdesinstruments,

doncmoralementneutres,commel’articleprécédentl’aétabli,ilconvientdeformerlespersonnesquis’enserventafinqu’elleenusentbien!Celaconcernebiensûrlesproducteurs,maisaussiles consommateurs. Sinon, les risques peuvent être d’entraînerune dépendance, comme on peut le constater par rapport à latélévision ou à Internet ; ou encore, dans la mesure où cesmédias, à travers l’image, jouent sur le sensible, à favoriserprécisément ce domaine de la sensibilité, pour le meilleurcommepourlepire…Celasupposeunecertainevertudelapartdesproducteurset

desjournalistes:soucidelavéritéetaussivertudejustice,quientraîneàrendreàchacuncequiluiestdû.La réflexion porte sur l’objet, le contenu : que veut-on

produire?Qu’entend-onfavoriser?Enoutre,ilfauts’intéresseraux destinataires : si on n’est pas honnête à leur endroit, onrisquedefavoriserlasuggestion,voirelapropagande.

Il est absolument indispensable que toutes les personnes intéressées seforment une conscience droite sur l’utilisation de ces instruments,principalementàproposdeplusieursquestionsvivementdiscutéesdenosjours.

5.Unepremièrequestionliéeauxrapportsentrelesmoyensdecommunicationsocialeetlamorale:Ledroitàl’information

Lapremièrequestionconcerne l’information,c’est-à-dire lacollecteet ladiffusiondenouvelles.Avecleprogrèsdelasociétémoderneetlesliensd’interdépendancedeplusenplusétroitsentresesmembres,l’informations’avèrehautementutileetmême,laplupartdutemps,indispensable:c’estune évidence. La diffusion publique et en temps voulu de faits etd’événements permet à chaque homme d’en avoir une connaissanceexhaustive et permanente. Par là même, chacun pour sa part peutconcourir efficacement au bien commun et tous ensemble peuvent

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36etlaparticipationdeslaïcsàl’apostolatdel’Église,aveclaprisederesponsabilitésquiestliée404.Ilfauttoutefoisqueceslaïcs soient imprégnés d’esprit chrétien, c’est-à-dire qu’ils seforment et qu’ils prient, pour être d’authentiques témoins duChrist dans leurmétier.Sinon,on se contenterait de créerunestructureenplus…

Laproductionetlaprogrammationdefilmsquiconcourentàunedétentemoralement saine de l’esprit, à la culture et à l’art, surtout de filmsdestinés à la jeunesse, sont à favoriser et à renforcer par tous moyensefficaces. On apportera cette aide principalement en soutenant et encoordonnant les réalisations et les initiatives des producteurs et desdistributeurs honnêtes ; en appuyant le lancement de films valables parunecritiquefavorableoupardesprix;enassociantentreelleslessallesdecinématenuespardesexploitantscatholiquesethonnêtes.

L’engagementdechrétiensdanslemondeducinémaacommebuts:- de proposer une vraie détente, ce qui suppose de

l’imagination, de l’inventivité, de la compétence dans latechniquecinématographiqueproprementdite,pourpromouvoirdesfilmsdequalité;-defavoriserlamoralité;-dedévelopperl’artetlaculture.

On soutiendra aussi efficacement les émissions radiophoniques ettélévisées moralement saines, surtout les émissions familiales. Lesémissions catholiques seront vivement encouragées, car elles incitent lesauditeurs et les spectateurs à participer à la vie de l’Église et elles lesfamiliarisent avec les vérités religieuses. On suscitera des stationscatholiques làoùcelas’avèreopportun ; il fautcependantveillerque lesémissionss’imposentparlaqualitéetl’efficacité.

Il est recommandé de fonder des stations de radio et deschaînes de télévision catholiques : en France, cettemesure se

réalisera avec la fondation des stations locales du réseauRCF(« Radios chrétiennes francophones »), de « Radio Notre-Dame»àParis,de«Radio-espérance»àSaint-Étienne(fondéepardeslaïcs)etcelledelachaînedetélévisionKTO.L’Italieestmieuxfournie,aveclachaînedetélévision«Sat2000»fondéeparlaconférencedesévêques,et«Telepace».Là encore, on préconise la compétence, pour ne pas se

contenterd’unediffusionconfidentielle.

On s’efforcera enfin de faire que l’art antique et noble du théâtre, quidésormais se répand largement grâce aux moyens de communicationsociale,contribueàlaformationhumaineetmoraledesspectateurs.

Pour ne pas être en reste, un père conciliaire proposa deparler aussi du théâtre : ce loisir culturel important voit sadiffusionfacilitéeparunautremédia,latélévision!

15.Laformationdesproducteurs

Afinde faire faceauxbesoinsci-dessusexposés,on formerasans retarddes prêtres, des religieux, ainsi que des laïcs. Ils devront acquérir unevéritable compétence pour employer ces instruments à des finsapostoliques.

Ledécretsouhaitequel’onformedesprêtresetdesreligieuxcompétents dans les médias pour investir le champ de lacommunication.Cetteinitiativen’estpasaiséeàmettreenplaceenFrancecarladiminutiondunombredesprêtresfaitqu’ilsseconcentrent sur les besoins les plus urgents et qu’ils onttendanceàdésertercedomaine.Desconsacrésayantunedoublecompétence, théologique et technique, pourraient toutefoispermettre une présence de l’Église dans le PAF (« paysageaudiovisuelfrançais»).

Une tâche primordiale s’impose : donner aux laïcs la préparationtechnique,doctrinaleetmoraleappropriée.Àceteffet,ilfautmultiplierlesécoles,facultésouinstitutsoùjournalistes,auteursdefilmsetd’émissionsderadioetde télévision,et toutesautrespersonnesconcernées,pourrontrecevoir une formation complète, imprégnée d’esprit chrétien et portantparticulièrement sur la doctrine sociale de l’Église. On formera etsoutiendraaussilesacteurs,afinqueparleurartilsserventàleurmanièrelasociété.Enfin,onveillerasoigneusementà lapréparationdescritiquesde livres, radio, télévision, etc. Ils acquerront une vraie compétence enleur matière ; ils seront préparés et encouragés à accorder dans leursjugementsàl’aspectmorallaplacequiluirevient.

Il est également urgent de former des laïcs. Concrètement,celasupposedemettreenplacedesécolesdejournalismeetdecommunication, c’est-à-dire qu’il faut disposer de fonds et deformateurscompétentsenmatièrededoctrinesocialedel’Église(qui est une sorte d’interface entre la théologie et la vie de lasociété)etdemoyensdecommunicationsociale.Telest lebutde la formation dispensée par l’université pontificale de laSainte-Croix à Rome, qui dispose d’une faculté decommunicationsocialeinstitutionnelle.Leprogrammes’articuleautourdequatregrandspôles:-l’approfondissementdelanaturedelacommunicationetde

sesélémentsdebase;- l’étudedumilieucultureldans lequel l’Égliseproposeson

message et incarne la foi en dialogue permanent avec leshommesetlesfemmesdesontemps;- la connaissance approfondie des contenus de la foi et de

l’identitédel’Église;- l’applicationconcrètedes théories,pratiques et techniques

delacommunicationentenantcomptedel’identitéparticulièredel’Église405.Les lignes tracéesdansnotre article représententun trèsbel

objectif, mais il semble difficile à réaliser intégralement en

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Déclaration«GravissimumEducationis»surl’éducationchrétienne

Préambule

L’extrême importance de l’éducation dans la vie de l’homme et soninfluencetoujourscroissantesurledéveloppementdelasociétémodernesontpour leconcileœcuménique l’objetd’uneréflexionattentive412.Envérité, les conditions d’existence d’aujourd’hui rendent à la fois plusaisées et plus urgentes la formation des jeunes ainsi que l’éducationpermanentedesadultes.Leshommes,eneffet,dansuneconscienceplusaiguëdeleurdignitéetdeleurresponsabilité,souhaitentparticiperchaquejour plus activement à la vie sociale, surtout à la vie économique etpolitique413.Lesmerveilleux progrès de la technique et de la recherchescientifique, les nouveaux moyens de communication sociale, leurdonnent la possibilité dans lemoment où ils jouissent de loisirs accrus,d’accéderplusaisémentaupatrimoineculturelet spirituelde l’humanité,etdes’enrichirmutuellementgrâceauxrelationsplusétroitesquiexistententrelesgroupesetentrelespeupleseux-mêmes.

La déclaration commence par souligner l’importance del’éducation en vue de la vie humaine : comment, en effet,développerlesressourcesdenotrehumanitésansuneformationhumaine,d’abord,donnéeparlesparentsdansleplusjeuneâge,puis intellectuelle, morale, sociale et culturelle ? Une bonnepartie de notre existence, de notre psychologie, dépend del’éducationreçue.Cetteimportanceestdavantageperçuedanslasociétédenos

jours, sous l’influencededifférents facteursque ladéclarationexpose:- l’importancedeladignitédelapersonnehumaine,quise

trouve au centre d’autres documents du Concile, comme laconstitutionGaudiumetSpes;

- les thèmes de la responsabilité et de la participation,également soulignés dansGaudiumet Spes dans les domaineséconomique414etpolitique415;- leprogrèsdelaculture,quisevoitdansledéveloppement

des moyens de communication sociale (auxquels le Concileconsacre un décret, Inter Mirifica), l’accès généralisé à lacultureetauxloisirs,etlesprémicesdelamondialisation.Desoncôté, l’Égliseaaussiprisconsciencede lacentralité

decethème:lesnombreuxdocumentsduMagistèrementionnésen notes montrent aisément que cette considération n’est pasnouvelle. Dans cette haute instance qu’est un concile, elle avoulu y réfléchir et produire un document sous forme dedéclaration. C’est d’ailleurs la première fois qu’un concileconsacreuntexteàcesujet.

Aussi s’efforce-t-on partout de favoriser toujours plus l’éducation ; lesdroits primordiaux de l’homme à l’éducation, spécialement ceux desenfants et des parents, sont reconnus et les documents officiels en fontétat416.Devantlacroissancerapidedunombredesélèves,onmultipliedetoute part et on perfectionne les écoles, on crée d’autres institutionséducatives. Des expériences nouvelles développent les méthodesd’éducation et d’enseignement. Des efforts de grande valeur sontaccomplis pour procurer ces biens à tous les hommes, quoiqu’un grandnombre d’enfants et de jeunes ne reçoivent même pas encore uneinstruction élémentaire et que tant d’autres soient privés de l’éducationvéritablequidéveloppeàlafoislavéritéetlacharité.

Signede cet intérêt de la société civile, cette importancedel’éducationestreconnuedansdesdocumentsinternationauxquisontcitésennotesdebasdepage : làencore,aprèsPacem interris, c’est la seconde fois que l’Église s’inspire du droitinternationalpourmanifester sapensée,etcettemanièred’agirétaitbiennovatriceaumomentduConcile!VoiciletextedelaDéclarationdesdroitsdel’hommedel’ONUde1948:

1.Toutepersonneadroità l’éducation.L’éducationdoitêtregratuite,aumoins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental.L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’enseignement technique etprofessionneldoitêtregénéralisé;l’accèsauxétudessupérieuresdoitêtreouvertenpleineégalitéàtousenfonctiondeleurmérite.

2. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalitéhumaineetaurenforcementdurespectdesdroitsdel’hommeetdeslibertésfondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance etl’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux,ainsiqueledéveloppementdesactivitésdesNationsUniespourlemaintiendelapaix.

3.Lesparentsont,parpriorité, ledroitdechoisir legenred’éducationàdonneràleursenfants417.

Parallèlement,en1959, l’ONUpublieune«Déclarationdesdroitsdel’enfant»quiparledel’éducation:

L’enfant doit bénéficier d’une protection spéciale et se voir accorder despossibilitésetdesfacilitésparl’effetdelaloietpard’autresmoyens,afind’êtreenmesuredesedévelopperd’unefaçonsaineetnormalesurleplanphysique, intellectuel, moral, spirituel et social, dans des conditions delibertéetdedignité.Dansl’adoptiondeloisàcettefin,l’intérêtsupérieurdel’enfantdoitêtrelaconsidérationdéterminante418.L’enfant a droit à une éducation qui doit être gratuite et obligatoire aumoins aux niveaux élémentaires. Il doit bénéficier d’une éducation quicontribue à sa culture générale et lui permette, dans des conditionsd’égalitédechances,dedéveloppersesfacultés,sonjugementpersonneletsonsensdes responsabilitésmoraleset sociales, etdedevenirunmembreutiledelasociété.L’intérêt supérieur de l’enfant doit être le guide de ceux qui ont laresponsabilitédesonéducationetdesonorientation;cetteresponsabilitéincombeenprioritéàsesparents.L’enfantdoitavoirtoutespossibilitésdese livrer à des jeux et à des activités récréatives, qui doivent être orientésvers les fins visées par l’éducation ; la société et les pouvoirs publicsdoivents’efforcerdefavoriserlajouissancedecedroit419.

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En outre, dans la conscience qu’elle a du très grave devoir de veillerassidûmentàl’éducationmoraleetreligieusedetoussesenfants, l’Églisese doit d’être présente, avec une affection et une aide toute particulière,aux très nombreux enfants qui ne sont pas élevés dans les écolescatholiques.Elleassurecetteprésenceàlafoisparletémoignagedeviedeleursprofesseursetdirecteurs,l’actionapostoliquedeleurscamarades456etsurtoutpar leministèredesprêtresetdes laïcsqui leur transmettent ladoctrine du salut avec des méthodes adaptées à leur âge et auxcirconstances, et les aident spirituellement par toutes sortes d’initiatives,suivantlescirconstancesdetempsetdelieu.

Commentl’Égliseest-elleprésenteauprèsdesenfantsquinesontpasdansdesécolescatholiques?- parlebiaisd’enseignantscatholiques(quisontlouésdans

unenotedebasdepage);- grâceaupersonneldedirection,administratifoutechnique

vivantdelafoi;- àtraverslaprésenced’élèvescatholiques;- pardesaumôniersoudeslaïcsenapostolat,dontlaplace

estreconnueparlaloi.

Maisauxparents,ellerappellelegravedevoirquileurincombedefaireensorte, au besoin d’exiger, que leurs enfants puissent bénéficier de cessecours et progresser dans leur formation chrétienne au rythme de leurformationprofane.Aussi,l’Églisefélicite-t-ellelesautoritésetlessociétésciviles qui, compte tenu du caractère pluraliste de la société moderne,soucieuses du droit à la liberté religieuse, aident les familles à assurer àleurs enfants dans toutes les écoles une éducation conforme à leurspropresprincipesmorauxetreligieux457.

Les parents catholiques sont sensés avoir le souci de laformationchrétiennedeleurspetits:elledoitêtreaussipousséequel’instructionintellectuelleelle-même!Ilssesoucientégalementdepromouvoirdesprincipesmoraux

dans toutes les écoles, y compris celles qui ne sont pas

confessionnelles. Cet aspect est particulièrement important (etdifficile)denosjours…etilyadutravaildanscedomainepourfaireentendresavoix!

8.Lesécolescatholiques

La présence de l’Église dans le domaine scolaire semanifeste à un titreparticulierparl’écolecatholique.Toutautantquelesautresécoles,celle-cipoursuitdesfinsculturellesetlaformationhumainedesjeunes.Cequiluiappartient en propre, c’est de créer pour la communauté scolaire uneatmosphèreaniméed’unespritévangéliquedelibertéetdecharité,d’aiderlesadolescentsàdévelopper leurpersonnalitéen faisantenmême tempscroître cette créature nouvelle qu’ils sont devenus par le baptême, etfinalement d’ordonner toute la culture humaine à l’annonce du salut detelle sorte que la connaissance graduelle que les élèves acquièrent dumonde,de lavie etde l’homme, soit illuminéepar la foi458.C’est ainsique l’école catholique, en s’ouvrant comme il convient au progrès dumondemoderne, forme les élèves à travailler efficacement aubiende lacitéterrestre.Enmêmetemps,ellelesprépareàtravailleràl’extensionduRoyaume de Dieu de sorte qu’en s’exerçant à une vie exemplaire etapostolique, ils deviennent commeun ferment de salut pour l’humanité.L’école catholique revêt une importance considérable dans lescirconstances où nous sommes, puisqu’elle peut être tellement utile àl’accomplissementde lamissiondupeupledeDieuet serviraudialogueentre l’Égliseet la communautédeshommes,à l’avantagede l’uneetdel’autre.Aussi,leConcileproclame-t-ilànouveauledroitdel’Église,déjàaffirmédansmaintdocumentduMagistère459,defonderetdedirigerdesécoles de tous ordres et de tous degrés. Il rappelle que l’exercice de cedroitimporteaupremierchefàlalibertédeconscience,àlagarantiedesdroitsdesparentsainsiqu’auprogrèsdelacultureelle-même.

L’école catholique assure une formation intellectuelle,culturelleethumaine,commetouslesautresétablissements;saspécificité est de le faire dans un esprit de foi et de charitépropre aux disciples du Christ. Les enseignants ont le soucid’éclairer les réalités temporelles, lesmatièresprofanescomme

les sciences exactes, les sciences sociales, les langues… del’esprit de l’Évangile.Ce faisant, ilsmontrent la compatibilitéentrelafoietlaraison.Parcette interactionentre la foi et les réalitésdecemonde,

elles préparent leurs élèves, dont la plupart seront les laïcs dedemain,à leurapostolatquiconsisteraà« imprégner lemonded’espritévangélique»,selonlestermesmêmesdelaconstitutionsur l’Église du Concile460, à permettre aux élèves d’élaborereux-mêmesune«synthèseentrelafoietlaculture461»etaussiune«synthèseentrelafoietlavie462.»Cette question de la spécificité de l’école catholique, qui

n’étaitpasencore tropprégnanteà l’époqueduConcileoù lessociétésoccidentalesétaient,dansleurmajorité,marquéesparlechristianisme, est devenue, au fil des années, de plus en plusimportante face à la déchristianisation. La perte du sensreligieux, lasécularisationde lasociétéaeudesconséquencessurl’écolecatholique:dufaitdelapertedesrepèreséducatifsdans le monde, de plus en plus de parents sont déçus parl’éducationpubliqueet se tournentvers leprivé,nonpourdesmotifsreligieux,maisparcequ’ilsestimentqu’ilyauraplusdediscipline et que leurs enfants seront suivis de plus près ; ducoup, certains établissements privés accueillent très largement,mais sans proposer un enseignement de la foi très explicite.D’autres, au contraire, cultivent unementalité de ghetto. Il estvrai que l’équilibre est difficile à trouver ! La lettre de lacongrégation pour l’éducation catholique, en 1977, se posaitdéjàcettequestion:

Enfacedesgravesproblèmesquel’éducationchrétiennerencontredanslasociétépluralistecontemporaine, lasacréecongrégationpour l’éducationcatholique croit nécessaire de centrer son attention sur la nature et lescaractères distinctifs de l’école qui se définit et se présente comme

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– lacompétenceetlaqualité.

412.Parmi lesnombreuxdocuments illustrant le tempsde l’éducation,cf. :BENOITXV,Épit.apost.CommunesLitteras,10avril1919:AAS11(1919),p.172. – PIE XI, Encycl.Divini Illius Magistri, 31 décembre 1929 : AAS 22(1930),p.49-86.–PIEXII,Alloc.adJuvenes,aci,20avril1946:Discoursetmessagesradioph.8,p.53-57.–Idem,Alloc.adPatresfamiliasGalliae,18septembre1951:Discoursetmessagesradioph.13,p.241-245.–JEANXXIII,Encycl.DiviniIlliusMagistri,30décembre1959:AAS52(1960),p.57-59.– PAUL VI, Alloc. ad sodales fidae, 30 décembre 1963 : Encycliques etDiscoursdePAULVI, I,Rome,1964,p.601-603.–ActaetDocum.ConcilioOecumenicoVaticanoIIapparando,seriesI,Antepraepar.,vol.III,p.363-364,370-371,373-374.413.Cf.JEANXXIII,Encycl.MateretMagistra,15mai1961:AAS53(1961),p.413,415-417,424.–Id.Encycl.Paceminterris,11avril1963 :AAS55(1963),p.278s.414.Cf.GaudiumetSpes68.415.Cf.GaudiumetSpes75.416.Cf.Déclarationdesdroitsdel’enfant,20novembre1959.–Protocoleadditionnel à la convention de sauvegarde des droits de l’homme et deslibertésfondamentales,Paris,20mars1952.ÀproposdecetteDéclarationdesdroitsdel’homme,cf.JEANXXIII,Encycl.Paceminterris,voirsupranote2.417.ORGANISATIONDESNATIONSUNIES,Déclaration des droits de l’homme de1948,a.26.418.ORGANISATION DESNATIONSUNIES,Déclaration des droits de l’enfant de1959,a.2.419.ORGANISATION DESNATIONSUNIES,Déclaration des droits de l’enfant de1959,a.7.420.Cf.JEANXXIII,Encycl.MateretMagistra,15mai1961:AAS53(1961),p.402.–Conc.Vat.II,Const.dogm.LumenGentium,n.7.421.Cf.DignitatisHumanae13;GaudiumetSpes76.422. Cf. CONGRÉGATION POUR L’EDUCATION CATHOLIQUE, L’école catholique,librairieéditricevaticane,1977.423.PIEXII,Messageradioph.du24décembre1942:AAS35(1943),p.12,19.–JEANXXIII,Encycl.Paceminterris11avril1963:AAS55(1963),p.259s.Etcf.Déclarationdesdroitsdel’homme,citéenote3.

424.Cf.PIEXI,Encycl.Divini IlliusMagistri, 31 décembre 1929 :AAS 22(1930)p.50s.425.Cf.GaudiumetSpes24.426. Cf. CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE, Vérité et signification de lasexualité humaine. Des orientations pour l’éducation en famille, librairieéditricevaticane,1995.427.Cf.JEANXXIII,Encycl.MateretMagistra,15mai1961:AAS53(1961),p.441s.428.Parexemple,jusqu’àilyapeu,àCuba,lesjeunescollégiensetlycéensdevaientobligatoirementvivredansdesinternatsd’étatetnerevoyaientleursfamilles que pendant quelques périodes de vacances dans l’année. Cesstructuresdonnaientlieuàtoutessortesdedébordements,notammentàl’âgedel’adolescence,sansquelesprétenduséducateursn’intervinssent…429.Cf.PIEXI,Encycl.DiviniIlliusMagistri,1,c.p.83.430.Cf.Conc.Vat.II,Const.dogm.LumenGentium,n.12-14.431.LumenGentium36.432.Cf.PIEXI,Encycl.DiviniIlliusMagistri,l.c.,p.59s.–Id.,Encycl.MitbrennenderSorge,14mars1937:AAS29(1937),p.164s.–PIEXII,Alloc.au premier congrès de l’AIMC, 8 septembre 1946 :Discours et messagesradioph.8,p.218.433.Cf.Conc.Vat.II,Const.dogm.LumenGentium,n.11et35.434.GaudiumetSpes48,§3.435.GaudiumetSpes50,§2.436.GaudiumetSpes52,§1.437.ApostolicamActuositatem11.438.GaudiumetSpes52,§2.439. À ce propos, on pourra lire l’excellent ouvrage : FFORDE, M., Ladésocialisation.Critiquedelapost-modernité,Cerf,2012.440.Cf.PIEXI,Encycl.DiviniIlliusMagistri,l.c.,p.63s.–PIEXII,Messageradioph.du1erjuin1941:AAS33(1941),p.200.–Id.,Alloc.aupremiercongrèsdel’AIMC,8septembre1946:Discoursetmessagesradioph.8,p.218.–Circaprincipiumsubsidiaritatis,cf.JEANXXIII,Encycl.Paceminterris,11avril1963:AAS55(1963),p.294.441.GaudiumetSpes52,§2.442.Ellesedistinguedelacommunautépolitiqued’aprèsGaudiumetSpes74.443.Cf.HÖFFNER,J.,Ladottrinasocialecristiana,ed.Paoline,1989,p.39-40.

444.Cf.PIEXI,Encycl.DiviniIlliusMagistri,l.c.,p.53s.-56s.–Id.,Encycl.Nonabbiamobisogno,29juin1931:AAS23(1931),p.311s.–PIEXII,lettreduSecrétariatd’ÉtatauxXXVIIIessemainessocialesd’Italie,20septembre1955:L’OsservatoreRomano,22septembre1955.445.«L’Égliselouelesautoritésciviles,locales,nationalesetinternationalesqui, conscientes des urgentes nécessités actuelles, font tout ce qu’ellespeuvent pour que tous les peuples puissent participer plus pleinement àl’éducation et à la culture », cf. PAUL VI, Alloc. devant l’ONU, 4 octobre1965:L’OsservatoreRomano,6octobre1965.446. Cf. PIE XI, motu proprioOrbem catholicum, 29 juin 1923 : AAS 15(1923),p.327-329.–DécretProvidesane,12janvier1935:AAS27(1935),p.145-152.–Conc.Vat.II,décretChristusDominus,n.13et14.447.Cf.Conc.Vat.II,Const.SacrosanctumConcilium,n.14.448.Cf.Conc.Vat. II,Décr.De Instrumentis communicationis socialis, n.13et14.449.Surcethème,onpourracomplétercetexteparlalecturededeuxautresdocuments magistériels : l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi dePaulVI(1975);l’exhortationCatechesiTradendaedeJean-PaulII(1979).450. Cf. PIE XI, Encycl. Divini Illius Magistri, p. 76. – PIE XII, Alloc. AdAssociationem Magistrorum Catholicorum Bavariae, 31 décembre 1956 :Discoursetmessagesradioph.,18,p.746.451.L’écolecatholiqueasouventunestructureassociative :elleest fondéepar uneassociation de parents d’élèves de l’enseignement libre (APEL) ;économiquement,elleestgéréeparuneassociation, l’OGEC(organismedegestiondel’établissementcatholique).452.CONGRÉGATION POUR L’ÉDUCATION CATHOLIQUE,L’école catholique,op. cit.,n.87.453.Cf.Conc.Prov.deCincinnati III, a.1861 :CollatioLacensis, III, col.1240.–PIEXI,Encycl.DiviniIlliusMagistri,p.60,63s.454.Cf.PIEXI,Encycl.Divini IlliusMagistri, l.c.,p.63.–Id.Encycl.Nonabbiamobisogno,29juin1931:AAS23(1911),p.305.–PIEXII,l.c.,lettredu Secrétariat d’État aux XXVIII semaines sociales d’Italie, 20 septembre1955:L’OsservatoreRomano,29septembre1955.–PAULVI,Alloc.àACII,6octobre1963:EncycliquesetDiscoursdePAULVI,Rome,1964,p.230.455.JEAN XXIII,Message pour le trentième anniversaire de l’Encycl.DiviniIlliusMagistri,30décembre1959:AAS52(1960),p.57.456. L’Église apprécie beaucoup l’action apostolique que peuvent exercer,égalementdanscesécoles,lesmaîtresetlesélèvescatholiques.457.Cf.PIEXII,Alloc.AdAssociationemMagistrorumcathol.Bavariae,31

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2.PourquoileConciles’occupe-t-ildecesquestions?

Chapitrepremier:Ladoctrinedel’Église

3.Tâchesdel’Église4.Laloimorale5.Unepremièrequestionliéeauxrapportsentreles

moyensdecommunicationsocialeetlamorale:Ledroitàl’information

6.Unedeuxièmequestionliéeauxrapportsentrelesmoyensdecommunicationsocialeetlamorale:l’artetlamorale

7.Unetroisièmequestionliéeauxrapportsentrelesmoyensdecommunicationsocialeetlamorale:peut-onmontrerlemalmoral?

8.L’opinionpublique9.Devoirsdesusagers10.Devoirsdesjeunesetdesparents11.Devoirsdesproducteurs12.Devoirsdespouvoirspublics

Chapitredeuxième:L’actionpastoraledel’Église

13.Actiondespasteursetdesfidèles14.Lesinitiativesdescatholiques

15.Laformationdesproducteurs16.Laformationdesusagers17.Moyenstechniquesetéconomiques18.Lajournéeannuelle19.LacommissionduSaint-Siège20.Lacompétencedesévêques21.Lesofficesnationaux22.Lesorganisationsinternationales

Conclusion

23.Uneinstructionpastoraleprolongeraletravaildecedécret

24.Exhortationfinale

Bibliographie

GRAVISSIMUMEDUCATIONIS

Plan

Introduction

Déclaration«GravissimumEducationis»surl’éducationchrétiennePréambule

1.Ledroituniverselàl’éducation2.L’éducationchrétienne3.Lesresponsablesdel’éducation4.Lesmoyensvariésauservicedel’éducation

chrétienne5.L’importancedel’école6.Lesdevoirsetlesdroitsdesparents7.Éducationmoraleetreligieuseàl’école8.Lesécolescatholiques9.Lesdifférentessortesd’écolescatholiques10.Facultésetuniversitéscatholiques11.Lesfacultésecclésiastiques12.LacoopérationdansledomainescolaireConclusion

Conclusion

I.L’insistancesurl’éducationcommedroitdelapersonnehumaine

II.Uneréflexionsurtouslesaspectsdel’éducation

III.Leséducateurs

IV.Lacoopération

Bibliographie