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ANTÉCHRIST [Antichrist] s3DAN. 2009. 104 min. Drame d’horreur de Lars Von TRIER avec Willem Dafoe, Charlotte Gainsbourg et Storm Acheche Sahlstrom. - Dépressive et rongée par la culpabilité depuis la mort accidentelle de son bambin, une jeune femme se soumet à la thérapie de son mari psychologue, laquelle se déroule dans leur chalet, au fond d’un bois qui recèle bien des mystères. - Alors qu’il illustrait sa conversion au christianisme dans son magnifique Breaking the Maves, Lars von Trier convoque cette fois L’Antéchrist de Nietzsche pour transposer à l’écran ses doutes et ses tourments à la suite d’une profonde dépression. D’où une œuvre provocatrice, dure, dérangeante, au contenu symbolique riche, dans laquelle on reconnaît néanmoins la misogynie ambiguë de l’enfant terrible du cinéma danois, de même que ses contradictions et son sens de l’esbroufe. La mise en scène rigoureuse est féconde en images recherchées et raffinées, particulièrement lors des envoûtants prologue et épilogue, filmés au ralenti dans un noir et blanc sublime, sur fond d’aria de Haendel. En outre, le cinéaste forge un climat angoissant à l’aide d’effets sonores oppressants qui rappellent fortement ceux de la série télévisée Le Royaume, sa première incursion dans l’horreur. Charlotte Gainsbourg incarne avec générosité et abandon un personnage tourmenté et souffrant, aux côtés du toujours solide Willem Dafoe dans le rôle d’une nouvelle figure christique, vingt ans après celle, mémorable, du Last Temptation of Christ de Scorsese.

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AVATAR s4É.-U. 2009. 162 min. Science-fiction de James CAMERON avec Sam Worthing-ton, Zoe Saldana et Sigourney Weaver. - Sur la planète Pandora exploitée par une corporation minière, un ex-soldat paraplégique subit une transformation génétique qui lui donne l’apparence d’un Na’vi. Son mandat : gagner la confiance de cette peuplade autochtone et l’amener à se relocaliser. Sa rencontre avec une Na’vi le détournera du cours de sa mission. - Avatar fera époque. L’ampleur colossale de la production (et incidemment du budget, estimé à 300 millions de dollars) est pleinement justifiée par l’avancée technologique fulgurante qu’elle met de l’avant, permettant l’amalgame optimal entre images tournées et de synthèse. Le film marque ainsi une frontière définitive entre les possibles d’hier et ceux de demain. Expressions faciales précises au micron près, mouvements de la jungle amples et naturels, créatures polymorphes d’une beauté sidérante, scènes à grand déploiement réalisées tambour battant, la forme fluide a bénéficié d’une attention de chaque instant. Tant et si bien qu’on s’explique mal pourquoi James Cameron (The Terminator, The Abyss, Titanic) a choisi de mettre son talent et ces techniques de pointe au service d’une fable écologiste déjà datée, aux per-sonnages archétypés, aux enjeux manichéens, qui rappelle en moins bien The New World ou même Mia et le Migou. Il manque à ce film, défendu par d’excellents interprètes, une ampleur dans le discours qui serait à la hauteur de la forme.

BAL DES ACTRICES, LE s4FR. 2008. 105 min. Comédie de MAÏWENN avec Maïwenn, Jeanne Balibar et Romane Bohringer. - La comédienne et cinéaste Maïwenn tourne un documen-taire sur les diverses facettes du métier d’actrice. Munie d’une caméra numérique, elle part à la rencontre de onze vedettes du cinéma français. À chacune, elle demande la permission de filmer leur intimité, et de laisser pour un instant tomber le masque glamour qui sépare leurs vies privée et publique. - La comédienne et cinéaste Maïwenn (Pardonnez-moi) offre avec Le Bal des actrices un savant mélange de réalisme et de satire, où vérités et mensonges semblent impossibles à départager. Malgré des moyens de production plutôt modestes, l’ensemble, qui recourt à la fois aux techniques du documentaire et aux artifices de la comédie musicale, s’avère cohérent et amusant. Le film regorge en outre de clins d’œil au milieu cinématographique français et égratigne au passage l’image idyllique que le public se fait des actrices. Un aréopage impressionnant de figures connues cautionne par sa seule présence la démarche ludique et joyeusement impertinente de la réalisatrice.

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BEAUX GOSSES, LES s4FR. 2009. 90 min. Comédie de mœurs de Riad SATTOUF avec Vincent Lacoste, Anthony Sonigo et Alice Tremolières. - Dans une petite ville de province, deux adolescents puceaux et pas très beaux rêvent de séduire les plus belles filles de leur lycée. Leur entreprise semble vouée à l’échec, jusqu’au jour où une jolie consœur les divise en montrant de l’intérêt pour l’un d’eux. - Ce premier long métrage du bédéiste Riad Sattouf renoue avec des préoccupations qui ont marqué plusieurs de ses œuvres antérieures, dont les affres de l’adoles-cence. Derrière un titre plein d’ironie, Les beaux gosses dresse le portrait cru et sans complaisance de deux ados hormonaux qui, comme leurs cousins de Superbad, voient leur virginité comme une fatalité. Résultat : un récit enjoué, souvent drôle et chargé d’observations pertinentes. Le rythme n’est pas tou-jours constant et quelques passages laborieux ankylosent le film, mis en scène avec sobriété. Il se dégage néanmoins de l’ensemble un parfum de vérité, attribuable entre autres au jeu naturel et à l’assurance des jeunes interprètes, au premier chef Vincent Lacoste et Anthony Sonigo.

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BONNE, LA [Nana, La] s3CHIL. 2009. 95 min. Drame psychologique de Sebastian SILVA avec Catalina Saavedra, Claudia Celedon et Mariana Loyola. - À l’emploi d’une famille bourgeoise de Santiago depuis vingt-trois ans, une bonne taciturne et posses-sive voit d’un mauvais œil que sa patronne embauche une autre domestique pour la seconder dans ses tâches. - Sebastian Silva (l’inédit La vida me mata) a tourné dans la maison familiale ce récit simple et touchant, inspiré de ses souvenirs de jeunesse, duquel se dégage un portrait de femme sensible et pénétrant, sur fond de peinture sociale finement brossée. En aucun temps, le réalisateur ne juge sa protagoniste, servante fanée sans vie personnelle, mère de substitution frustrée d’amour, même lorsqu’elle défend de façon obsessive et puérile son « domaine ». Et lorsque le film menace de sombrer dans le drame, Silva déjoue habilement les attentes du spectateur en ménageant un troisième acte rédempteur, petit rayon de soleil sur un destin sombre et aliénant. La réalisation souple, efficace, met à profit une caméra nerveuse et inquisitrice qui s’attarde au visage angoissé et fermé de l’héroïne, incarnée avec une troublante intensité par la talentueuse Catalina Saavedra.

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BRIGHT STAR [Mon amour] s3ANG. 2009. Drame sentimental de Jane CAMPION avec Ben Whishaw, Abbie Cornish et Paul Schneider. - Grande-Bretagne, 1818. Le poète John Keats vit aux crochets d’un ami, en banlieue de Londres. Il a pour voisins la famille Brawne, dont l’aînée, Fanny, épate la société avec des robes élégantes et audacieuses. A priori, rien ne rapproche Keats, artiste introverti, de cette jeune coquette. Mais au fil des promenades et des sorties mondaines, naît entre eux un amour impossible. - Jane Campion (La Leçon de piano) fait revivre à l’écran l’Angleterre du XIXe siècle à travers une reconstitution somptueuse, très soignée, quoiqu’un brin compassée. Sa mise en scène moderne, portée par une caméra sur le qui-vive, traque les émotions et les contradictions des personnages, dont les silences sont plus révélateurs que les paroles. L’histoire d’amour de Keats et Fanny étant peu fertile en rebondissements, Campion a meublé son récit de micro-événements, témoignant ici de l’esprit agité du poète romantique, là du caractère romanesque de son héroïne. Il en résulte un film savant, un peu cérébral, mais qui s’inscrit dans la continuité d’une œuvre forte fondée sur les malentendus du cœur.

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BUREAUX DE DIEU, LES s3FR. 2008. 122 min. Drame social de Claire SIMON avec Nathalie Baye, Nicole Garcia et Anne Alvaro. - Dans une clinique de planning familial à Paris, des jeunes filles et des femmes, provenant de toutes les cultures, défilent pour rencontrer médecins, psychologues, intervenantes sociales. Certaines veulent obtenir une première ordonnance de pilules contraceptives, à l’insu de leurs mères. D’autres viennent planifier une interruption de grossesse ou discuter des alternatives qui s’offrent à elles. - Avec Les Bureaux de Dieu, Claire Simon nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’une clinique de planning familial à Paris. Le récit, intelligent et captivant, est constitué d’un enchaînement vivant de rencontres, entre professionnelles ou avec leurs patientes. La cinéaste privilégie une approche documentaire, sur le qui-vive, avec une caméra qui fait ses champs-contrechamps à vue, comme une troisième personne, invisi-ble, qui déplace son regard de l’une à l’autre. Si le sujet peut évoquer, à son désavantage, les documentaires de santé publique, dans la forme, Simon et ses formidables actrices nous font vivre une véritable expérience de cinéma réalité.

CARCASSES s4QUÉ. 2009. 72 min. Docu-fiction de Denis CÔTÉ. - À Saint-Amable, en Monté-régie, Jean-Paul Colmor veille jalousement sur des centaines de carcasses d’automobiles, entassées sur son terrain, ainsi que sur ses vieux trésors accumulés dans une aile de sa maison. Un jour, quatre jeunes trisomiques viennent dresser leur campement sur sa terre et se mettent à l’épier... à la pointe de leur fusil. Sans se laisser le moindrement intimider, le vieil homme poursuit le fil de ses activités. - Denis Côté (Les États nordiques) poursuit avec courage et opiniâtreté sa démarche personnelle et radicale dans ce film ludique, à la frontière du documentaire et de la fiction, en marge de tout. À l’instar de son personnage central, que le cinéaste filme avec patience et pudeur, portant un grand soin aux images et une attention toute particulière aux formes qu’elles contiennent. Un amas de ferrailles rappelle ici Jackson Pollock; un assemblage d’objets hérétoclite évoque Kandinsky. Dommage que le scénario improvisé soit à ce point nébuleux quant à ses intentions, et que la deuxième partie, consacrée à l’« occupation » du territoire par les trisomi-ques, apparaisse trop plaquée.

CECI EST MON SANG [Thirst] s4COR.S. 2009. 133 min. Drame d’horreur de Park CHAN-WOOK avec Song Kang-ho, Kim Ok-vin et Kim Hae-suk. - Le prêtre Sang-hyun se porte volontaire pour tester sur lui-même un vaccin devant permettre l’éradication d’un virus mortel. Or l’expérience, en sol africain, tourne mal. Le jeune homme d’Église meurt, mais ressuscite presque aussitôt. De retour au Japon, Sang-hyun se découvre une aversion pour la lumière du jour et un goût inédit pour le sang humain : il est devenu vampire. - Pour cette adaptation très libre du roman Thérèse Raquin d’Émile Zola, le Sud-Coréen Park Chan-wook a reçu à Cannes 2009 le Prix du Jury. Récompense méritée pour un film fin, au climat éthéré, à l’humour quasi burlesque, ankylosé par les longueurs, certes, mais néan-moins traversé de beaux moments. Toutefois, ces instants de grâce se font plus rares dans la deuxième partie, où la nature extravagante du cinéaste prend le dessus. Les limites du scénariste aussi. Ainsi, la plastique du film, d’un grand raffinement, s’appuie sur un scénario qui, au-delà des motifs judéo-chrétiens opposant la rédemption et la libération, néglige de creuser la psychologie des personnages.

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CHASER, THE s3COR.S. 2008. 125 min. Thriller de Na HONG-JIN avec Kim Yun-seok, Ha Jung-woo et Seo Yeong-hie. - À la suite de la disparition d’une de ses « protégées », jeune mère monoparentale, un ex-détective devenu proxénète ouvre sa propre enquête. Le recoupement de numéros de téléphone le met sur la piste d’un client, qui se révèle être un tueur en série. Tandis qu’il pourchasse ce dernier dans l’espoir de sauver la vie de la captive, la police de Séoul lui met des bâtons dans les roues. - Un ex-détective devenu proxénète remonte la piste d’un tueur en série qui s’en prend aux prostituées à son emploi. Nouveau venu à la réalisation, Na Hong-jin affiche l’assurance et la virtuosité technique d’un vieux routier du film d’action. Adaptant son propre scénario, fertile en rebon-dissements inattendus, il forge un climat sordide, tout en maintenant les spectateurs en haleine par son utilisation habile des codes du film d’horreur. Le tout coiffé d’un enlevant duel d’acteurs entre l’énergique Kim Yun-seok et l’inquiétant Ha Jung-woo.

CHE s3É.-U. 2008. 251 min. Chronique historique de Steven Soderbergh avec Benicio Del Toro, Demian Bichir et Rodrigo Santoro. - Après la victoire cubaine, Guevara, qui a passé quelques années dans le giron de Castro disparaît au Congo, en 1965, dans le but d’y importer le modèle révolutionnaire cubain, et refait surface deux ans plus tard en Bolivie, où il sera éventuellement capturé puis exécuté. - Surgissant souvent là où on ne l’attend pas, Steven Soderbergh (Kafka, Out of Sight, Erin Brockovich) propose avec Che une œuvre particu-lièrement ambitieuse reposant sur un scénario très dense mais d’une grande précision. Le sujet lui-même ayant depuis longtemps été mythifié, il eut été facile d’opter pour un traitement hollywoodien et hagiographique. Or, à l’in-verse, le cinéaste a privilégié, dans la première partie surtout, une approche « à hauteur d’homme » qui ne laisse place à aucun débordement. Plus classi-que et linéaire, le second volet est paradoxalement le plus prenant, dans la mesure où Soderbergh maintient une relative distance (dominance de plans larges et moyens) avec le charismatique révolutionnaire. À tel point qu’il pourra sembler difficile, pour les spectateurs, de relier l’homme avec le symbole qu’il est devenu. Plus cérébrale qu’émotionnelle, cette œuvre exigeante et réfléchie est portée par le jeu magnétique de Benicio Del Toro (Traffic, 21 Grams), troublant d’authenticité et de retenue dans le rôle-titre.

CHERRY BLOSSOMS - UN RÊVE JAPONAIS s3ALL. 2007. 127 min. Drame psychologique de Doris DÖRRIE avec Elmar Wepper, Hannelore Elsner et Aya Irizuki. - Apprenant que son mari Rudi n’a plus que quelques mois à vivre, Trudi lui cache la vérité et lui propose un dernier voyage. Le couple retraité se rend à Berlin pour voir deux de ses enfants, mais leur accueil s’avère froid. Alors qu’ils séjournent au bord de la mer Baltique, Trudi meurt dans son sommeil. Sur les conseils de sa belle-fille, Rudi part pour Tokyo, où la défunte a toujours rêvé d’aller. - Avec Cherry Blossoms, Doris Dörrie signe une méditation émouvante sur le deuil, l’amour, les rêves sacrifiés et la découverte interculturelle. La première partie de son film, sur le mode de la chronique familiale douce-amère, témoigne d’un sens de l’observation aiguisé. Puis, dans la deuxième partie, l’auteure, au-delà de quelques préciosités, illustre de façon touchante la recherche éperdue d’un veuf repenti pour l’âme de sa bien-aimée disparue, à travers des gestes parfois insolites mais pleins de tendresse. La mise en scène, précise, adopte un traitement poétique envoûtant, tandis que le montage s’avère fort évoca-teur. Tous les interprètes sont excellents.

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CITRONNIERS, LES [Etz Limon] s3ISR. 2008. 106 min. Drame social de Eran RIKLIS avec Hiam Abbass, Ali Suliman et Rona Lipaz-Michael. - En Cisjordanie, la Palestinienne Salma voit d’un mauvais œil débarquer son nouveau voisin : le ministre israélien de la Défense. Sa demeure, qui jouxte la frontière, étant située en face de la plantation de citronniers de Salma, les services militaires décrètent qu’il faut la raser par mesure de sécurité. Craignant de perdre son moyen de subsistance, Salma se rend jusqu’en cour suprême pour faire valoir ses droits. - Après La Fiancée syrienne, Eran Riklis poursuit son étude des remous qui affligent le Moyen-Orient. Le conflit israélo-palestinien est ici cristallisé autour d’une plantation de citronniers sur le point d’être rasée, métaphore absurde de l’obsession sécuritaire. La démonstration, articulée avec finesse et originalité, illustre les effets de cette paranoïa sur le quotidien de divers personnages. Les destins de ceux-ci s’enchevêtrent avec fluidité, le récit complexe et humaniste multipliant les considérations familiales et sentimentales sans se répandre en explications inutiles. La prestation remarquable de Hiam Abbass contribue à la réussite de ce plaidoyer pour la tolérance et le dialogue.

CONTE DE NOËL, UN ®2FR. 2008. 150 min. Drame psychologique d’Arnaud DESPLECHIN avec Cathe-rine Deneuve, Mathieu Amalric et Jean-Paul Roussillon. - Junon Vuillard a besoin d’une greffe de moelle osseuse. Deux donneurs sont compatibles : son petit-fils Paul et son fils cadet Henri, mouton noir de la famille. Après cinq années de bannissement décrétées par sa sœur Élizabeth, Henri est invité à passer les Fêtes à la maison. Entre tension et règlement de comptes, les Vuillard vont passer un Noël pas comme les autres. - Au moyen d’une écriture fine, spirituelle, souvent cruelle, Arnaud Desplechin rend un vibrant hommage à la famille, grâce à des personnages brillamment construits. Au début du film, ceux-ci apparaissent comme des puits ouverts, impudiques. À la fin, ce sont des édifices construits, habités, limpides. Entre ces deux extrémités, Un Conte de Noël raconte trois journées d’amours refoulées et de rancœurs affichées. Desplechin divise son scénario en chapitres qui lui permettent, subtilement, de déplacer le point de vue, de décaler la perspective, de provoquer le désordre. La mise en scène s’avère d’une grande virtuosité, tandis que la distribution de haut calibre est parfaite.

CORALINE s3É.-U. 2009. 100 min. Film d’animation de Henry SELICK. - À peine est-elle installée dans sa nouvelle maison que la petite Coraline se retrouve livrée à elle-même par ses parents plongés dans le travail. Wybie, son jeune voisin avenant, voudrait bien l’aider à tromper son ennui. Mais Coraline préfère broyer du noir. Partie explorée par dépit son nouveau chez soi, elle découvre une porte secrète ouvrant sur un passage conduisant dans une réalité parallèle en apparence idyllique. - Près de 13 ans après James and the Giant Peach, Henry Selick renoue avec l’animation image par image pour cette éblouissante adaptation du conte de Neil Gaiman (Stardust). Déployant une maîtrise technique remarquable et des trésors d’imagination, Selick propose une réalisation très fluide, rehaussée par un usage raffiné de la technologie 3D. Autre atout de taille : la musique bien calibrée de Bruno Coulais (Microcosmos, Les Choristes), en parfaite harmonie avec le ton si particulier de l’ensemble.

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COVE, THE s4É.-U. 2009. 91 min. Documentaire de Louie PSIHOYOS. - Chaque automne, dans une lagune de Taiji au Japon, des centaines de milliers de dauphins sont massacrés pour leur viande par des braconniers. Richard O’Barry, qui fut dans les années 1960 l’entraîneur du dauphin Flipper dans la télésérie du même nom, consacre sa vie à la protection de ces mammifères marins. Avec l’aide de cinéastes de l’Oceanic Preservation Society, il entend révéler au grand jour ce que les autorités japonaises tolèrent à Taiji. - Louie Psihoyos a relevé son défi : tout montrer, de la pêche interdite jusqu’au massacre illicite des dau-phins à Taiji au Japon, dans l’espoir de susciter l’indignation du public. The Cove se voulant un vibrant plaidoyer en faveur des cétacés, il ne faut pas se surprendre si le cinéaste, membre de l’organisation écologiste (Oceanic Preservation Society) qui produit le film, avilit ses opposants et claironne un peu trop ouvertement son mépris des autorités nippones. La plastique du film, sur le mode du reportage clandestin, le rythme haletant, soutenu tout du long, ainsi que les témoignages chargés d’émotion, suffisaient à rendre la plainte recevable.

CRAZY HEART s3É.-U. 2009. 111 min. Drame psychologique de Scott COOPER avec Jeff Bridges, Maggie Gyllenhaal et Robert Duvall. - Bad Blake, ancienne gloire de la musique country qui en est réduit à donner des concerts dans des petits bars miteux, tente de mettre de l’ordre dans sa vie et de vaincre son alcoolisme sur l’im-pulsion de sa rencontre avec une mère célibataire dont il s’est épris. - Ce premier long métrage de Scott Cooper rappelle à plusieurs égards le très beau Tender Mercies de Robert Duvall. Pas surprenant, puisque ce dernier est impliqué dans le film, à titre d’interprète et de coproducteur, et qu’il a entraîné dans l’aventure plusieurs membres de l’équipe technique de son The Apostle. Portrait intimiste et touchant d’un être narcissique mais néanmoins attachant, ce film non dépourvu de quelques facilités n’en demeure pas moins un brillant coup d’essai. Rarement le milieu de la musique country « en province » aura-t-il été évoqué avec autant de justesse et d’authenticité, avec ses personnages crédibles, dessinés avec force et précision. À la mise en scène, Cooper, qui signe également le scénario, met sa caméra au service des acteurs. Par sa forte présence, Jeff Bridges domine aisément une très solide distribution. Son interprétation de la chanson Brand New Angel constitue l’un des instants de grâce du film.

DEMAIN DÈS L’AUBE s3FR. 2009. 94 min. Drame de Denis Dercourt avec Vincent PÉREZ, Jérémie Renier et Aurélien Recoing. - À la demande de sa mère malade, Mathieu, pianiste de renom en pleine crise existentielle, revient à la maison familiale afin de veiller sur son frère cadet Paul, magasinier passionné par un jeu de rôles sur le thème des guerres napoléoniennes. Afin de vérifier si ce loisir n’est pas dangereux pour l’équilibre psychique de Paul, Mathieu accepte de l’accompagner lors d’un « bivouac ». Mais de fil en aiguille, le musicien se prend lui-même au jeu. - Denis Dercourt (La Tourneuse de pages) met à nouveau sa passion pour la musique au service d’un thriller psychologique intelligent et prenant. Le scé-nario fluide et rigoureusement construit brouille de façon fascinante la fron-tière entre temps présent et passé recomposé, tout en illustrant avec subtilité la lente renaissance du pianiste en crise. En outre, la complicité qui unit ce dernier à son jeune frère, incarné avec fougue et candeur par Jérémie Rénier, s’avère touchante. La réalisation précise et élégante génère une tension dramatique qui va crescendo, jusqu’à l’affrontement final. Très sobre, Vincent Pérez est à mille lieues du bretteur flamboyant qu’il incarnait dans Fanfan la tulipe.

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DONATION, LA s4CAN. 2009. 94 min. Drame de Bernard ÉMOND avec Élise Guilbault, Jacques Godin et Éric Hoziel. - Une urgentologue montréalaise tourmentée par son passé se rend à Normétal, village minier de l’Abitibi afin de remplacer un vieux docteur du coin pour un mois, et plus si affinités. Son épreuve de l’exil, fondée sur son désir de se rapprocher des gens, la renvoie à sa propre impuissance. - Ce dernier volet de la trilogie de Bernard Émond sur les vertus théologales reprend de la puissance qui manquait au second (Contre toute espérance), sans égaler le premier (La Neuvaine). Résolument non croyant, mais fidèle à son style dépouillé hérité de son passé de documentariste, le cinéaste signe un film austère et contemplatif, forgé de silences et de dialogues solennels (souvent surécrits et récités), dans lequel il oppose le passé et le présent, ce qui était et ce qui n’est plus, avec une mélancolie inédite dans son regard. Le film mis en scène au scalpel repose en entier sur le dialogue muet entre le cinéaste, dont on sent la présence dans chaque image cadrée au millimètre près, et le personnage de Jeanne, déjà au centre du premier volet de la trilo-gie, qui ici cherche un sens à sa vie et comble son besoin d’être utile dans l’exil, l’abandon et le don. Résultat : une œuvre belle et inspirante, autant qu’intransigeante et constipée, à l’intérieur de laquelle la grande Élise Guil-bault, à la retenue quasi « statufiante », trouve quasi miraculeusement son chemin jusqu’aux spectateurs.

ÉDEN À L’OUEST s4FR. 2009. 110 min. Comédie dramatique de COSTA-GAVRAS avec Riccardo Scamarcio, Juliane Koehler et Ulrich Tukur. - Fuyant son pays des Balkans, un immigrant clandestin charmant mais naïf vit de multiples mésaventures en traversant l’Europe pour se rendre à Paris, où un mystérieux magicien lui a promis du travail. - Le vétéran Costa-Gavras surprend agréablement avec ce récit picaresque au traitement mi-réaliste, mi-loufoque, porteur de ses préoc-cupations politico-sociales. Le réalisateur de Z, Amen. et Le Couperet propose en effet une fable amusante mais nuancée sur le thème de l’immigration et de la tolérance - le protagoniste croisant à parts égales bienfaiteurs et profi-teurs -, le tout mis en scène avec aisance et précision. Dans le rôle de l’anti-héros, véritable Candide du XXIe siècle, Riccardo Scamarcio est fort crédible et très attachant.

FANTASTIC MR. FOX [Fantastique maître Renard, Le] s4É.-U. 2009. 87 min. Film d’animation de Wes ANDERSON. - Deux ans d’humains, soit douze années de renard, ont passé depuis que Mr. Fox a promis à son épouse qu’il cesserait de dévaliser les poulaillers de la région pour se consa-crer à des activités honnêtes. Mais par ambition, ce bon père de famille se laisse à nouveau tenter par le crime et cambriole trois éleveurs de volaille industriels. La colère de ces derniers est telle que tous les animaux de la prairie se retrouvent expropriés à coups de bulldozers. - Tiré d’un conte de Roald Dahl, Fantastique maître Renard se distingue avant tout par sa beauté plastique exceptionnelle, combinant l’emploi avant-gardiste de la technique d’animation en « stop-motion » et un filmage (en HD numérique) à douze images par seconde, qui donne à l’ensemble un aspect rétro. Cela dit, le film comporte quelques longueurs, attribuables à un scénario qui manque de péripéties et plafonne assez rapidement. En outre, les déboires du fils ado-lescent, complexé devant les aptitudes et le charme de son cousin, n’ont pas la portée voulue. Elles donnent cependant aux enfants une meilleure prise sur un récit résolument pensé pour les adultes.

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FILLE COUPÉE EN DEUX, LA s3FR. 2007. 110 min. Drame de Claude CHABROL avec Ludivine Sagnier, Benoît Magimel et François Berléand. - Une séduisante présentatrice météo est partagée entre un écrivain pervers, âgé, blasé et marié, et son nouveau mari, un jeune héritier perturbé, sous la coupe d’une mère dominatrice. - De prime abord léger et aguicheur, ce beau cru de Claude Chabrol déploie, après exa-men, beaucoup plus de nuances qu’il n’y paraît, tout en abordant plusieurs thèmes chers à l’auteur. Forte d’une construction diabolique menant à des développements implacables, l’intrigue regorge de notations psychologiques tantôt subtiles, tantôt ambiguës. Réfléchie et élégante, la mise en scène n’accuse aucun excès, optant volontiers pour la suggestion. L’interprétation est uniformément excellente.

FISH TANK s3ANG. 2009. 123 min. Drame de Andrea ARNOLD avec Katie Jarvis, Michael Fassbender et Kierston Wareing. - Dans une banlieue ouvrière anglaise, une adolescente rebelle, passionnée de hip hop, se laisse apprivoiser par le nouvel amant de sa mère, qui lui prête une caméra vidéo pour enregistrer un démo en prévision d’un casting de danseuses. - L’Anglaise Andrea Arnold (Red Road) signe avec Fish Tank, son second long métrage, une œuvre mature et sensible, qui pose un regard éclairé et sans compromis sur la société anglaise contemporaine à travers le quotidien d’une poignée de marginaux et de laissés pour compte. On ne trouve rien de superflu dans ce récit tendu, documentant patiemment le cheminement psychologique d’une adolescente qui, au plan symbolique, tente de rompre les liens qui l’enchaînent à un destin de chômeuse alcoolique. Plus proche de l’esprit et de la manière sèche des frères Dardenne (Rosetta, Le Silence de Lorna), que de la tendresse et de l’humour caractérisant le cinéma social de ses compatriotes Ken Loach et Mike Leigh, Arnold privilégie une mise en scène nerveuse, avec une caméra traqueuse, emportée dans le mouvement de son héroïne. Les cadrages, res-serrés par un filmage en format 4/3 (tombé en désuétude depuis l’avènement des téléviseurs à écran large) renforcent l’impression d’enfermement, ou mieux, d’aquarium. La réussite du film doit beaucoup au jeu criant de vérité de la jeune Katie Jarvis, ainsi qu’au magnétisme de Michael Fassbender.

FOLLE DE DIEU s3CAN. 2008. 75 min. Film d’essai de Jean-Daniel LAFOND avec Marie Tifo, Lorraine Pintal et Marie Chouinard. - Ce film trace un portrait de Mère Marie de l’Incar nation à travers les filtres de l’Histoire, la théologie, le théâtre, la littérature, la musique et la danse. Née Marie Guyard à Tours, cette jeune femme d’affaires veuve, obéissant à un appel mystique, a tout quitté pour devenir missionnaire en Nouvelle-France, où en 1639, elle fonda le couvent des Ursulines de Québec. - Projet ambitieux et fouillé, ce Folle de Dieu fasci-nant et instructif, œuvre d’un intellectuel et non d’un dévot, prend en quelque sorte la forme d’une enquête de la comédienne Marie Tifo visant à lui permet-tre d’incarner à la scène cette femme d’exception dans toutes ses nuances imaginables. L’abandon du fils, a priori révoltant, et les extases mystiques de la religieuse en communion avec son « époux spirituel », donnent lieu à des commentaires passionnants des différents spécialistes. Le tournage en vidéo enlève peut-être un peu de lustre et d’ampleur à l’entreprise, mais la mise en scène rigoureuse, ainsi que la performance intense et inspirée de Tifo, rachè-tent largement ces lacunes.

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GHOST WRITER [Écrivain fantôme, L’] s3FR. 2010. 128 min. Thriller de Roman POLANSKI avec Ewan McGregor, Olivia Williams et Pierce Brosnan. - Engagé pour terminer la rédaction des mémoires de l’ex-premier ministre britannique Adam Lang, un écrivain fantôme met sa vie en péril lorsqu’il découvre des secrets troublants sur le passé de l’homme d’État, accusé de crime de guerre par la cour pénale internationale. - Après l’académique Oliver Twist, Roman Polanski revient en grande forme avec cette passionnante adaptation du roman de Robert Harris, prouvant avec éclat qu’il a encore beaucoup à donner au septième art. Son thriller évoque en premier lieu l’échiquier géopolique actuel : la controversée position pro-américaine du gouvernement britannique dans le conflit irakien, la torture des terroristes arabes autorisée en sous-main par les dirigeants occidentaux, etc. Mais jusqu’à son dénouement percutant, il entraîne aussi le spectateur vers des pistes de lecture multiples, où les références à la vie et l’œuvre de Polanski abondent. La mise en scène maîtrisée, mesurée, subtile, ménage un suspense prenant, qui doit beaucoup à la puissante trame musicale d’Alexandre Desplat. Dans des rôles fortement inspirés de Tony et Cherie Blair, Pierce Brosnan et Olivia Williams brillent, aux côtés du toujours fiable Ewan McGregor, excellent en écrivain apolitique impliqué malgré lui dans une machination qui le dépasse.

GREENBERG s3É.-U. 2010. 107 min. Comédie dramatique de Noah BAUMBACH avec Ben Stiller, Greta Gerwig et Rhys Ifans. - Un quadragénaire new-yorkais dépressif, venu à Los Angeles garder la maison de son frère, entame une liaison en dents de scie avec l’assistante domestique de ce dernier, une jeune aspirante chanteuse qui lui témoigne intérêt et compassion. - Avec Greenberg, Noah Baumbach (The Squid and the Whale, Margot at the Wedding) offre une autre chronique douce-amère où des personnages un peu largués, déçus de ne pas mener l’existence qu’ils souhaiteraient, entretiennent des rapports compliqués les uns avec les autres. Le scénario, qui possède de grandes qualités d’écriture, repose essentiellement sur l’évolution de ces relations et abonde en obser-vations pleines d’acuité rendues avec verve et intelligence. Baumbach manie l’humour noir - voire caustique - avec aisance, mais confère tout de même à son récit une certaine tendresse. Sa mise en scène, comme à l’habitude, se fait attentive et mesurée : expressive quand il le faut, au service des dialogues le reste du temps. L’interprétation jouissive d’interprètes issus d’horizons divers confirme la réussite de l’ensemble.

HIER ENCORE, JE T’ESPÉRAIS TOUJOURS s4CAN. 2008. 70 min. Documentaire de Catherine VEAUX-LOGEAT. - En août 1972, le Guinéen Abdoulaye Barry disparaît sans laisser de traces. Opposé au régime du dictateur Sékou Touré, il se préparait à quitter le pays pour aller rejoindre sa femme Nadine Bari et ses quatre enfants en France. Depuis ce temps, Nadine enquête dans l’espoir de faire la lumière sur cette tragédie. Parallè-lement, elle milite activement pour les droits des femmes de disparus, ainsi que pour l’amélioration des conditions de vie des Guinéens. - Sa souffrance, Nadine Bari, la femme de l’opposant guinéen Abdoulaye Barry mystérieusement disparu en 1972, l’a sublimée dans un véritable engagement dont la portée dépasse largement les frontières de la Guinée ou de la France. La documen-tariste Catherine Veaux-Logeat a tissé une véritable complicité avec son héroïne, formidable exemple de courage et de résilience. Résultat : un docu-mentaire émouvant et intimiste qui, à travers des témoignages poignants, raconte avec pertinence et sens critique l’histoire sanglante d’un pays devenu indépendant en 1958, ainsi que les rapports complexes que celui-ci entretient encore aujourd’hui avec le colonisateur français.

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HUNGER s3IRL. 2008. 96 min. Drame historique de Steve McQUEEN avec Liam Cunningham, Michael Fassbender et Stuart Graham. - Prison de Maze, Irlande du Nord, 1981. Vêtus uniquement d’une couverture crasseuse, les activistes de l’IRA ont entrepris une grève de l’hygiène dans l’espoir d’obtenir le statut de prisonniers politiques. Mais celui-ci leur est continuellement refusé, si bien que la tension monte. À bout de ressources, le militant Bobby Sands annonce qu’il entamera une grève de la faim. - À travers la reconstitution de faits his-toriques à peine déguisés pour les besoins de la fiction, l’Anglais Steve McQueen illustre la vie carcérale sans faux-fuyants des activistes irlandais emprisonnés dans les années 1980. Constitué d’une suite de tableaux percu-tants aux cadrages précis, Hunger expose également la violence, l’humiliation et la détresse qui ponctuent le quotidien de ces prisonniers politiques, de même que les ravages physiques provoqués par leur grève de la faim. En guise de repères pour les spectateurs : quelques cartons explicatifs, de même que les brefs énoncés radiophoniques de Margaret Thatcher. Michael Fassbender incarne avec ferveur le militant Bobby Sands.

IL DIVO s3ITA. 2008. 110 min. Drame biographique de Paolo SORRENTINO avec Toni Servillo, Anna Bonaiuto et Giulio Bosetti. - En 1990, Giulio Andreotti, membre du Parti démocrate-chrétien, dirige le Conseil du Parlement italien pour un septième mandat depuis le début de sa carrière en 1946. Derrière une façade imperturbable, Andreotti est hanté par le souvenir de ses confrères et amis assassinés. Bien que réputé pour son habileté à manipuler le pouvoir, Andreotti perd peu à peu le contrôle de la situation lorsque le juge Falcone est tué par la mafia. - La longévité dans l’arène politique italienne de Giulio Andreotti demeure encore aujourd’hui un mystère. Paolo Sorrentino lève en partie le voile sur ce personnage énigmatique aux manies étranges, concentrant le récit, fertile en détails révélateurs, sur les années précédant sa chute. Chemin faisant, il décrit les coulisses du pouvoir au moyen d’une caméra virevoltante, qui nous transporte ici dans un film de gangsters, là dans un opéra rock ou un vaudeville. La réalisation, baroque et audacieuse (jusque dans ses choix musicaux, parfois décoiffants), s’efface pourtant devant la composition magistrale de Toni Servillo, méconnaissable et vulnérable sous le masque d’Andreotti.

IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS, L’ s3[Imaginarium of Doctor Parnassus, The]ANG. 2009. 122 min. Comédie fantaisiste de Terry GILLIAM avec Christopher Plummer, Heath Ledger et Lily Cole. - Un jeune amnésique se joint à une troupe de saltimbanques menée par un vieux docteur qui se dit immortel, et dont il cherche à percer le secret. Grâce à ses extraordinaires pouvoirs, Parnassus parvient en effet à donner vie aux univers fantasmagoriques imaginés par ceux qui visitent son « imaginarium ». - Terry Gilliam a fait appel à Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell afin qu’ils relèvent à tour de rôle le regretté Heath Ledger, mort avant la fin du tournage. Contre toute attente, le pari audacieux, risqué, rappelant I’m Not There, est relevé avec brio et enrichit cette œuvre atypique, qui convoque le souvenir de Time Bandits et The Adventures of Baron Munchausen (pour les voyages fantastiques), et The Fisher King (pour la décrépitude urbaine). Prétexte à des fulgurances surréalistes éblouissantes inspirées de Magritte et Dali, ce film à l’imagination foisonnante repose toutefois sur un scénario capricieux, dans lequel Gilliam faufile une réflexion désenchantée, et sans doute très personnelle, sur la place réservée de nos jours à la fantaisie et à ses disciples. Très astucieuse, sa mise en scène laisse fleurir le merveilleux dans tous les coins, à un point tel qu’un seul visionnement risque de ne pas suffire pour en mesurer toute la richesse. Une distribution bigarrée offre un jeu plein de brio et ce, des deux côtés du miroir.

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IN THE LOOP [Dans le coup] s3ANG. 2009. 106 min. Comédie satirique de Armando IANNUCCI avec Peter Capaldi, Tom Hollander et Gina McKee. - Après s’être fourvoyé en ondes en déclarant peu probable la possibilité d’une guerre entre les États-Unis et le Moyen-Orient, Simon Foster, ministre anglais du Développement international, est envoyé à Washington pour réparer ses gaffes. De retour à Londres, le ministre réalise que de nouveaux ennuis l’attendent : non seulement la guerre est inévitable, mais son gouvernement semble même la souhaiter. - Avec Dans le coup, l’Écossais Armando Iannucci propose une satire implacable et d’une acuité sans merci, qui donne lieu à de nombreux passages hilarants dont plusieurs vilipendent implicitement la position de Tony Blair à la veille du déclenchement du conflit en Irak. Dans son traitement, le cinéaste a opté pour un naturalisme de bon aloi et sa caméra fébrile est au diapason des prota-gonistes. À cet égard, le pari audacieux d’identifier ces derniers presque exclusivement par le biais du dialogue est brillamment relevé. Incisifs, les échanges aussi corsés que colorés séduisent l’oreille et l’esprit. Des interprè-tes remarquables d’aisance leur font honneur.

INSTANTS ÉTERNELS / EVERLASTING MOMENTS ®2DAN. 2008. 131 min. Drame de Jan TROELL avec Maria Heiskanen, Mikael Persbrandt et Jesper Christensen. - Suède, début du XXe siècle. Maria, mère d’une famille nombreuse, vit des instants difficiles aux côtés de son mari alcoolique, infidèle et violent. Après avoir exhumé d’une malle un vieil appareil-photo, Maria se découvre un goût pour la photographie. Curieuse, la femme nouvellement épanouie amorce une relation privilégiée mais platonique avec un commerçant. - Au-delà de la riche peinture d’époque qu’il brosse avec une minutie exemplaire, le cinéaste suédois Jan Troell signe ici un portrait de femme vibrant et chaleureux. Travaillant à partir d’un thème (la photographie) qui lui est manifestement très cher, Troell filme l’ensemble à la manière de vieilles photographies, comme si tout le film était filtré par la lentille de son héroïne. Techniquement très maîtrisé, le film bénéficie en outre d’une lumière remarquable. Toutes ces qualités esthétiques auraient été vaines sans un scénario solide, peuplé de personnages entiers et nuancés. D’une grande vérité, la composition sensible de Maria Heiskanen est rien de moins que formidable.

J’AI TUÉ MA MÈRE s4QUÉ. 2009. 110 min. Comédie dramatique de Xavier DOLAN avec Xavier Dolan, Anne Dorval et Suzanne Clément. - Un adolescent montréalais, qui ne supporte plus sa mère, qu’il juge trop vulgaire, provoque une crise familiale lorsqu’il lui annonce son intention d’aller vivre avec son meilleur ami, sans toutefois lui révéler que celui-ci est en fait son amant. - J’ai tué ma mère est en soi un petit miracle. Produit à compte d’auteur, avec la fougue et l’opiniâtreté de la jeunesse, ce premier long métrage de Xavier Dolan, 20 ans, affiche certains défauts caractéristiques des premières œuvres. À commencer par une gram-maire un peu empruntée (à la Nouvelle Vague et à Wong Kar-wai, entre autres) et une intensité dramaturgique inégale. Mais la fraîcheur et la vivacité du traitement rendent ces défauts aussi indispensables au charme du film que ses qualités, fort nombreuses au demeurant : un filmage direct et frontal, qui laisse réellement percer la voix d’un auteur et tire le meilleur parti de moyens techniques limités; des dialogues intelligents et criants de vérité; enfin, une direction d’acteurs impeccable, qui met en valeur la formidable Anne Dorval, inoubliable en cible indestructible du fils précieux et intransigeant défendu par le cinéaste avec aplomb et une bienheureuse abnégation.

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JE ME SOUVIENS s4QUÉ. 2009. 89 min. Comédie dramatique d’André FORCIER avec Céline Bonnier, Pierre-Luc Brillant et Roy Dupuis. - Abitibi, 1949. Monseigneur Madore fait embaucher des orphelins à la Sullidor Mining, afin de favoriser l’élection de Richard Bombardier à la tête du syndicat. Mais ce dernier meurt et son remplaçant est battu par le communiste Robert Sincennes, à la grande joie de son fils Louis. Lorsque la mère de ce dernier et une amie font courir le bruit que Richard a été tué par son épouse, celle-ci se venge en couchant avec les maris des médisantes. - L’époque de la Grande Noirceur au Québec ainsi que les accointances bien connues entre le cabinet de Duplessis, l’Église catho-lique et le patronat sont illustrées ici à gros traits, mais de manière efficace par André Forcier, au gré d’un scénario aussi touffu qu’imprévisible. Le film adopte dans l’ensemble un ton plutôt sérieux, discrètement désamorcé par les délicieuses touches d’humour insolite et de poésie si particulières à Forcier. Ce dernier parvient, en dépit d’un budget restreint, à composer des images en noir et blanc très soignées, rehaussées par une musique prenante. Relevée, la distribution est dominée par une formidable Céline Bonnier.

JE SUIS HEUREUX QUE MA MÈRE SOIT VIVANTE s3FR. 2009. 91 min. Drame psychologique de Claude MILLER et Nathan MILLER avec Vincent Rottiers, Sophie Cattani et Christine Citti. - Au seuil de l’âge adulte, un mécanicien part confronter sa mère biologique, à qui il a été arraché par les service sociaux lorsqu’il avait cinq ans. S’amorce alors entre eux une relation compliquée qui aura des conséquences dramatiques. - Après la semi-réussite de Un Secret, Claude Miller revient en force avec cette illustration sèche, rigoureuse, dénuée de tout sentimentalisme, d’un fait divers dérangeant mettant en jeu les blessures de l’enfance liées au déficit d’instinct maternel. Partant d’un article d’Emmanuel Carrère (L’Adversaire), Miller, bien secondé par son fils Nathan, décrit le parcours d’un garçon agressif et revêche qui tourne le dos à ses dévoués et aimants parents adoptifs pour s’engager dans un pas de deux équivoque avec sa peu chaleureuse mère biologique. Quelques invraisemblances ou raccourcis commodes ponctuent ce récit fascinant, qui se conclut sur une scène de rédemption d’une déchirante sobriété. Vincent Rottiers et Sophie Cattani se livrent à un prenant duel d’acteurs, aux côtés de la sensible Christine Citti et du touchant Yves Verhoeven.

JOUR AVANT LE LENDEMAIN, LE [Before Tomorrow] s4CAN. 2008. 92 min. Drame de Marie-Hélène COUSINEAU et Madeline IVALU, avec Peter-Henry Arnatsiaq, Madeline Ivalu, Paul-Dylan Ivalu. - Le Grand Nord, vers 1840. Deux clans inuits isolés célèbrent ensemble l’arrivée de l’été. Au cours de la fête, un aïeul raconte sa rencontre avec des hommes étranges à qui il a pris un couteau fait d’un matériau tranchant inconnu. La vie de la communauté en sera à jamais transformée. - Adaptée d’un roman de Jorn Riel, l’intrigue minimaliste, avant tout prétexte à une incursion privilégiée dans la culture traditionnelle inuit, sert de point d’ancrage à une réflexion pudique sur la mort et la transmission. De nature contemplative, Le Jour avant le lendemain est bien servi par des images d’une beauté simple mettant en valeur le panorama désertique mais vivant du Nunavut. Le rythme lent ne s’accorde cependant pas toujours bien avec certains développements dra-matiques. Épurée, la réalisation s’alourdit çà et là de quelques effets répétitifs. Cela étant, la charge émotionnelle discrète que charrie le dénouement rachète ces faiblesses. L’interprétation est de surcroît d’un naturel bouleversant.

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KATYN ®2POL. 2007. 118 min. Drame historique de Andrzej WAJDA avec Artur Zmijewski, Maja Ostaszewska et Andrzej Chyra. - Printemps 1940. La Pologne est occupée par l’Allemagne et l’URSS. Dans la forêt de Katyn, des milliers d’officiers polonais sont tués par les services secrets soviétiques. Ces événements tra-giques ont des répercussions durables sur les familles des victimes. Après la guerre, le gouvernement soviétique nie farouchement son implication dans ce massacre, prétendant qu’il avait été perpétré par l’armée allemande. - Avec cette évocation puissante d’un répugnant massacre dont son propre père, alors officier dans l’armée polonaise, a été victime, Andrzej Wajda (L’Homme de marbre) persiste dans la veine d’un cinéma engagé et courageux. Il aura fallu attendre la Perestroïka pour que l’URSS admette, en 1989, ses torts dans cette triste affaire. Fluide malgré sa structure complexe et ambitieuse, le scénario est porté par des dialogues d’une grande vérité psychologique. Enfin, la reconstitution de la tuerie laissera le spectateur presque en état de choc, assommé et révolté devant tant de cruelle violence. La réalisation, maîtrisée et nerveuse, met en valeur le jeu intense des interprètes.

LOUISE-MICHEL s3FR. 2008. 94 min. Comédie de Benoît DELÉPINE et Gustave KERVERN avec Yolande Moreau, Bouli Lanners et Benoît Poelvoorde. - Des ouvrières en Picardie apprennent avec stupeur la fermeture définitive de leur usine. Louise, une ouvrière bourrue et taciturne, propose alors à ses compagnes d’assassiner le patron avec l’aide de Michel, un tueur à gages qui n’est en fait que le gardien d’un parc de maisons mobiles. - Complices à la télévision (Grosland) et au cinéma (AVIDA), les Français Benoît Delépine et Gustave Kervern mettent leur humour féroce au service d’un sujet qui leur tient à cœur : l’impact de la mondialisation sur les petites gens. Sans s’encombrer de grands discours, ils privilégient la charge satirique tous azimuts, tissée de situations outrageuses et invraisemblables, mais filmées avec une grande retenue, ce qui a pour effet de déstabiliser le spectateur. Cette comédie intimiste et précise, dont le titre et le sujet font un sympathique clin d’œil à la célèbre anarchiste française Louise Michel, est en outre portée par la complicité sans failles de deux grands acteurs belges, Yolande Moreau et Bouli Lanners, très à l’aise dans ce type d’humour décalé.

MARY ET MAX [Mary and Max] s3AUS. 2008. 100 min. Film d’animation de Adam ELLIOT. - Melbourne. Affligée d’une tache de vin au milieu du front, Mary, huit ans, subit les railleries de ses camarades de classe. Un jour de profond ennui, la fillette ouvre un annuaire téléphonique américain et choisit au hasard un correspondant. Quelque temps plus tard à New York, Max, un vieux garçon souffrant aussi d’isolement, reçoit une lettre de Mary. Entre ces deux êtres que tout sépare, une amitié spontanée se noue, résistante aux années et à la maladie. - Réalisé en « stop-motion » (animation image par image de figurines de pâte à modeler), Mary et Max est un pur enchantement. Bien observé et profondément touchant, ce récit de deux solitudes qui se trouvent et se soignent mutuellement pose les jalons d’une réflexion approfondie sur les thèmes de l’isolement et de la dépression. Or la gravité du sujet se voit allégée par un humour noir réjouissant et quelques trouvailles fantaisistes du meilleur cru. Cela étant, Adam Elliot ne cherche jamais à minimiser les problèmes des protagonistes, conférant à son œuvre une grande honnêteté intellectuelle. La fluidité remarquable de la mise en scène n’a d’égal que le souci du détail maniaque qui émane de chaque plan.

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MESSENGER, THE [Messager, Le] s4É.-U. 2009. 105 min. Drame de Oren MOVERMAN avec Ben Foster, Woody Harrelson et Samantha Morton. - À son retour d’Irak où il a été blessé, un jeune sergent reçoit un nouvel ordre de mission : annoncer aux familles les décès de soldats morts au combat, à mesure qu’ils surviennent. Peu à peu, il se lie d’amitié avec son supérieur tout en s’intéressant au sort d’une jeune veuve. - Le scénariste Oren Moverman (Jesus’ Son, Married Life, I’m Not There) signe ici un premier long métrage sincère, souvent touchant, qui s’intéresse à un aspect méconnu du travail de l’armée. Si le sujet est en lui-même prenant, le scénario bien construit n’est cependant pas dépourvu de quelques passa-ges obligés vers la fin, notamment dans son discours sur la relativité de l’héroïsme. Ceci dit, on sent chez Moverman un réel souci d’étoffer autant les personnages que les situations. Le cinéaste a cependant eu la main moins heureuse sur le plan de la mise en scène, qui s’avère compétente mais limitée. Quelques longueurs viennent en outre plomber le rythme du film. La force principale de The Messenger réside dans la grande qualité de la distribution. Woody Harrelson et Samantha Morton se distinguent dans des rôles très bien écrits. Le moins connu Ben Foster tire quant à lui son épingle du jeu grâce à une interprétation d’une intériorité bien contrôlée.

MOTHER [Madeo] ®2COR.S. 2009. 128 min. Thriller de Bong Joon-ho avec Kim Hye-ja, Won Bin et Jin Goo. - Une herboriste de Pusan, qui couve obsessivement son fils simple d’esprit, se met en devoir de prouver l’innocence de ce dernier, accusé du meurtre d’une écolière. Au long de son enquête, la mère est confrontée au manque causé par l’absence de son fils auprès d’elle. - Cette œuvre puissante aux enjeux psychologiques fouillés confirme le rang de Bong Joon-ho (THE HOST, TOKYO !) au titre de chef de file de la nouvelle vague sud-coréenne, avec Park Chan-wook (OLDBOY). Fort d’un scénario à tiroirs imprévisible et captivant qui n’est pas sans rappeler celui de son MEMORIES OF MURDER (inédit en salle au Québec), le cinéaste brosse un riche portrait d’individu et, en filigrane, celui de sa société dont il expose codes et traditions avec un sensible souci du détail. Déjà remarqué pour la richesse de sa grammaire cinématographique, l’auteur propose ici une mise en scène soigneusement étudiée, jamais maniérée, d’une maîtrise peu commune. La direction photo concertée, le montage fluide et la trame sonore riche participent de cette éblouissante réussite. À la fois vulnérable, émouvante et profondément déterminée, Kim Hye-ja est tout simplement inoubliable dans le rôle-titre.

PARLEZ-MOI DE LA PLUIE s4FR. 2008. 102 min. Comédie dramatique de Agnès JAOUI avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri et Jamel Debbouze. - Agathe Villanueva, écrivaine féministe réputée, revient dans son patelin du Sud de la France afin d’y lancer sa carrière politique. Sur place, elle retrouve sa sœur Florence, qui trompe son mari avec Michel, un journaliste sans envergure. Or, ce dernier a proposé à Agathe de tourner un film sur elle, avec l’aide de son ami Karim. Mais le manque d’or-ganisation des deux documentaristes amateurs plombent vite le projet. - Réflexion généreuse mais un peu courte sur le féminisme, le racisme ordinaire et la famille, Parlez-moi de la pluie s’articule autour d’un trio de personnages mal assortis, aux motivations mystérieuses. Trop peut-être pour que l’intrigue qui les assemble paraisse vraisemblable. On se surprend ainsi à voir le per-sonnage de l’intellectuelle prolonger sa participation à une expérience documentaire pénible et clairement vouée à l’échec. Agnès Jaoui manque d’ailleurs un peu d’autorité pour ce rôle. Cela dit, la musique des dialogues du tandem qu’elle forme avec Jean-Pierre Bacri reste toujours aussi accro-cheuse et la distribution, parfaitement dirigée, donne de la vigueur et de la couleur à l’ensemble.

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PLAGES D’AGNÈS, LES s3FR. 2008. 110 min. Documentaire d’Agnès VARDA. - À 80 ans, Agnès Varda revient sur sa vie et ses films, ainsi que sur les plages, qui ont marqué la première et inspiré les seconds. Son parcours nous conduit en Belgique où elle a passé son enfance, puis sur les rives du Sud de la France où elle a vécu durant la guerre, et enfin sur celles de la Californie où elle a séjourné dans les années 1960. À voile ou à pied, Varda remonte le temps afin d’identifier les rencontres et les événements qui ont forgé son imaginaire. - Aboutissement d’une démarche documentaire et autofictionnelle entreprise depuis de nombreuses années, Les Plages d’Agnès d’Agnès Varda n’a rien d’un testament cinématographique. On y renoue avec une artiste multidisciplinaire de 80 ans, toujours alerte, curieuse et en mouvement, qui se raconte en mettant l’em-phase sur les lieux où elle a vécu et les rencontres qu’elle a faites. Tournant le dos à la biographie traditionnelle, Varda privilégie un enchaînement tantôt fluide, tantôt digressif, d’images du passé, de tournages au présent et de mises en décor ludiques. Résultat : un jeu de miroirs inventif, orchestré avec brio sous un faux air d’improvisation.

POLYTECHNIQUE s4QUÉ. 2008. 77 min. Drame social de Denis VILLENEUVE avec Maxim Gaudette, Karine Vanasse et Sébastien Huberdeau. - Le 6 décembre 1989, un étudiant dans la vingtaine, qui voue une haine farouche aux féministes, surgit à l’école Polytechnique de Montréal armé d’un fusil semi-automatique et abat froide-ment quatorze jeunes femmes. Ces événements tragiques sont racontés du point de vue du tireur fou, puis d’un étudiant qui a assisté impuissant à la tuerie et enfin d’une survivante. - S’appuyant sur une rigoureuse recherche auprès des survivants et témoins de cette tragédie, Polytechnique s’avère à la fois respectueux et percutant dans sa façon d’effectuer un douloureux mais nécessaire devoir de mémoire. Cela dit, le scénario, plutôt mince, a recours à un symbolisme pas toujours subtil et la conclusion, bien que porteuse d’espoir, devient surexplicative. Denis Villeneuve signe une mise en scène impression-niste, dont les images en noir et blanc raffinées créent une salutaire distan-ciation lors des éprouvantes scènes de violence. Dans le rôle du tueur, l’ex-cellent Maxim Gaudette fait montre de beaucoup de présence malgré un regard vide, détaché, qui devient proprement glaçant.

PONYO s3JAP. 2008. 101 min. Film d’animation de Hayao MIYAZAKI. - Désireuse de connaître le monde terrestre, une petite créature marine à tête de fillette gagne la terre ferme. Sur la rive, elle est recueillie par Sosuke, un garçon de cinq ans qui la baptise Ponyo. Très en colère contre sa fille, le magicien Fujimoto charge les vagues de l’océan de la ramener. Rapatriée dans le monde sous-marin, Ponyo parvient à prendre forme humaine et s’échappe de nouveau. Mais sa transformation va bouleverser l’équilibre du monde. - Adaptation libre de La Petite Sirène de Hans Christian Andersen, Ponyo de Hayao Miyazaki nous plonge dans un univers peu complexe, mais où les grands thèmes et motifs qui caractérisent l’œuvre du cinéaste d’animation japonais occupent toutefois leur juste place. À cet égard, les préoccupations écologiques de l’auteur trouvent leur plus bel aboutissement à l’occasion du mémorable tsunami déclenché par les mutations de la protagoniste. Les scènes aquati-ques, orchestrées comme de véritables ballets, révèlent en outre un artiste qui maîtrise pleinement son art. Enfin, le récit est peuplé de personnages tour à tour étranges et attachants dont la candeur ne verse jamais dans la mièvrerie.

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PROPHÈTE, UN ®2FR. 2009. 155 min. Drame de mœurs de Jacques Audiard avec Tahar Rahim, Niels Arestrup et Adel Bencherif. - Forcé par le chef des prisonniers corses à tuer un codétenu, un jeune beur analphabète et sans famille condamné à six ans de prison est admis au sein de la bande de ce dernier et s’émancipe en se livrant pour lui et pour d’autres à toutes sortes de trafics. - Jacques Audiard (De battre mon cœur s’est arrêté) signe avec Un Prophète, son cinquième long métrage en quinze ans, une œuvre supérieure et riche, qui se situe à mi-chemin entre le thriller (pour le décor, les enjeux, les archétypes) et la peinture de mœurs (pour la finesse du regard, la profondeur de l’intrigue, l’attention aux détails). Le scénario précis avance à la vitesse du personnage, lentement vers le début, plus rapidement vers le milieu, à toute allure lorsque celui-ci prend son envol et qu’il devient l’adulte, le quelqu’un, qu’il n’était pas avant d’entrer en prison. La mise en scène vertigineuse et d’une envergure excptionnelle recourt à différents artifices (distortions sonores, ouvertures à l’iris, illusions optiques) pour illustrer l’état psychologique de son héros, campé avec justesse et ce qu’il faut de vulnérabilité par l’excellent Tahar Rahim. Son vis-à-vis Niels Arestrup est d’une terrifiante vérité lui aussi, dans un rôle résolument plus typé.

RUBAN BLANC, LE [Das Weisse Band] ®2ALL. 2009. 144 min. Drame de Michael HANEKE avec Christian Friedel, Burghart Klaussner et Leonie Benesch. - En 1913, dans un village protestant de l’Alle-magne du Nord, divers événements tragiques et actes criminels non résolus sèment le désarroi et la peur. L’instituteur, fiancé à une ancienne employée du baron, en vient à soupçonner la fille et le fils aînés du pasteur. - Si la facture du Ruban Blanc évoque Dreyer et Bergman (noir et blanc soigné mais austère, cadre luthérien rigide et sans joie), son scénario est bel et bien marqué du sceau de son auteur Michael Haneke. En effet, le réalisateur autrichien de Funny Games et Caché y poursuit son exploration de la noirceur de l’âme humaine, à travers une fable puissante et d’une redoutable perversité sur les racines du Mal et les germes du nazisme. Dense et très riche, le récit, aux accents romanesques inhabituels chez Haneke, traite avec une remar-quable fluidité de la vengeance, de la culpabilité, de l’expiation, des devoirs religieux, de la mort, des fossés entre classes sociales, etc. Précise et très rigoureuse, la mise en scène s’enrichit d’un montage d’une rare intelligence, lequel crée aux moments les plus inattendus des effets de miroir déstabilisants ou des associations d’idées tordues. Le tout se concluant sur une fin ouverte chère à Haneke, qui suscitera une fois de plus de vives discussions. Tous les interprètes, tant les enfants que les adultes, offrent des prestations nuancées et bouleversantes, qui forcent l’admiration.

SERIOUS MAN, A [Un Homme sérieux] s3É.-U. 2009. 105 min. Comédie de Ethan et Joel COEN avec Michael Stuhlbarg, Sari Lennick et Richard Kind. - Minneapolis, 1967. Rien ne va plus dans la vie de Larry Gopnik. Sa promotion à la faculté de physique est compromise, son voisin fasciste cherche à le provoquer, son frère dépressif abuse de son hospitalité et son épouse Judith lui annonce qu’elle le quitte. Déstabilisé, Larry sollicite le soutien d’un vieux rabbin. En vain. Le pauvre Larry n’est pas au bout de ses peines. - Les frères Joel et Ethan Coen ont remonté à leur propre source (le Midwest de leur enfance, au sein d’une famille juive) pour réaliser avec Un Homme sérieux leur film le plus personnel à ce jour. De tous les replis de cette formidable tragi-comédie, on reconnaît les germes de l’œuvre antérieure, ici l’élément déclencheur de Fargo, là la prison psycholo-gique de Barton Fink. La fable yiddish illustrée en prologue éclaire rétrospec-tivement le parcours d’un « homme sérieux » aliéné par sa culture et humilié par sa femme. L’ensemble est porté par une réalisation subtile, qui laisse transpirer la tendresse infinie des auteurs pour leur héros défendu sans fausse note par Michael Stuhlbarg.

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SHUTTER ISLAND s3É.-U. 2009. 138 min. Drame policier de Martin SCORSESE avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo et Ben Kingsley. - En 1954, un policier fédéral et son nouveau partenaire se rendent sur une île fortifiée au large de Boston pour enquêter sur la disparition d’une patiente d’un hôpital psychiatrique logeant de dangereux criminels. - Martin Scorsese ne s’était pas frotté d’aussi près aux conventions du thriller depuis Cape Fear. Il s’en donne manifestement à cœur joie avec cette adaptation très fidèle du roman de Dennis Lehane, un auteur qui a déjà inspiré Mystic River et Gone Baby Gone. Bien que ce projet s’éloigne du créneau habituel du réalisateur, le sujet renferme des préoccu-pations éminemment « scorsesiennes » (schizophrénie, hallucinations) en lien direct avec Taxi Driver, The King of Comedy et Bringing Out the Dead. S’ap-puyant sur un montage chirurgical et des décors angoissants, sa réalisation vigoureuse, inventive et sur le fil, oppose savamment les faits avérés et les passages fantasmés issus de l’esprit tourmenté du policier, qui confond réalité et mensonge. Dans la peau de ce personnage, Leonardo DiCaprio oscille brillamment entre la vulnérabilité et la férocité, un art qu’il a su développer dans ses quatre films avec Scorsese. Ce dernier emploie d’ailleurs le reste de sa formidable distribution comme autant d’instruments de haute précision, avec des résultats épatants.

SILENCE DE LORNA, LE s3BEL. 2008. 105 min. Drame social de Jean-Pierre et Luc DARDENNE avec Arta Dobroshi, Jérémie Renier et Fabrizio Rongione. - Claudy a contracté un mariage blanc avec l’Albanaise Lorna afin que celle-ci puisse obtenir la citoyenneté belge. Le jeune homme, drogué, ignore toutefois que sa femme, son amant et des complices capitalisent sur sa mort prochaine, par overdose, dans le but de remarier la jeune veuve à un Russe désireux d’obtenir un passeport européen. Mais contre toute attente, Lorna se prend d’affection pour Claudy. - Peinture sociale précise et dense, Le Silence de Lorna évoque les enjeux de la nouvelle Europe, si difficile d’accès pour ceux qui en sont exclus, ainsi que les réseaux d’immigration clandestine auxquels celle-ci a donné naissance. Ce phénomène nous est révélé à travers l’expérience intimiste, banale et terriblement vraie, d’une poignée de personnages, instruments ou victimes du système. Sans verser dans la thèse, le scénario riche et vigoureux nous fait suivre une héroïne attachante qui peu à peu se découvre un sens moral. La mise en scène au souffle parfaitement contrôlé et l’interprétation criante de vérité de toute la distribution rendent le silence de Lorna extrêmement parlant.

STILL WALKING ®2JAP. 2008. 115 min. Drame psychologique de Hirokazu KORE-EDA avec Hiroshi Abe, Yui Natsukawa et You. - Des ressentiments se font jour entre les divers membres d’une famille rassemblés pour commémorer la disparition du fils préféré, qui a péri quinze ans plus tôt en voulant sauver un jeune garçon de la noyade. - Quatre ans après Nobody Knows, Hirokazu Kore-eda revient avec une autre prégnante histoire de famille marquée par l’absence de l’un des membres. Se gardant bien d’adopter le point de vue de l’un ou l’autre prota-goniste, l’auteur nous convie à partager une journée d’intimité de cette cellule familiale comme si nous en étions les invités privilégiés. Chaque dialogue, parfaitement ciselé, chaque image, admirablement cadrée, et chaque son, même le plus anodin, contribue à poser patiemment les pièces de cette mosaïque douce-amère, versant par moments dans l’humour cruel. Fort attentive aux détails et aux non-dits, la mise en scène, de facture classique, exploite brillamment les espaces clos, afin de bien circonscrire les enjeux dramatiques, sans appuyer inutilement. D’un naturel vibrant, les comédiens livrent un jeu d’ensemble tout à fait homogène. Le grand maître du cinéma nippon Yasujiro Ozu aurait été fier d’y reconnaître le prolongement de son œuvre.

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TAKING WOODSTOCK [Souvenirs de Woodstock] s4É.-U. 2009. 121 min. Comédie dramatique de Ang LEE avec Demetri Martin, Imelda Staunton et Henry Goodman. - Été 1969. En tant que président de la chambre de commerce de Bethel, communauté rurale de l’État de New York, Elliot Teichberg y autorise la tenue du festival de musique de Woodstock. Elliot compte ainsi trouver de la clientèle à ses parents, dont le motel décrépit est menacé de saisie. Gagné par l’ambiance de liberté qui règne sur le site, l’in-troverti Elliot s’abandonne lui aussi au jeu et au plaisir. - Pour les quarante ans de Woodstock, Ang Lee (Souvenirs de Brokeback Mountain) évoque de façon drôle et attachante les coulisses de ce célèbre événement musical. Portée par une vibrante et précise reconstitution d’époque, la dynamique mise en scène reprend par moments la technique de l’écran fragmenté de Woods-tock, le documentaire de Michael Wadleigh. L’esprit libertaire véhiculé par cet immense festival et son effet bénéfique sur la vie du protagoniste constituent le noyau dur du film, la musique en tant que telle demeurant en retrait. Pour incarner Elliot, l’humoriste Demetri Martin opte pour la sobriété, une perfor-mance sympathique mais néanmoins un peu fade.

TETRO s4É.-U. 2009. 127 min. Drame de Francis Ford Coppola avec Vincent Gallo, Alden Ehrenreich et Maribel Verdu. - Profitant de son passage à Buenos Aires, le jeune Bennie tente de renouer avec son frère aîné Tetro, qui y vit depuis qu’il a coupé les ponts avec la famille. Avec l’aide de sa belle-sœur, Bennie apprivoise Tetro, non sans raviver quelques blessures attribuables à la tyrannie de leur père. - Après l’échec de Youth Without Youth, Francis Ford Coppola persiste et signe avec un autre film fortement stylisé qui, de par sa dimension artificielle assumée, s’inscrit dans la lignée de One From the Heart et Dracula. Œuvre étrange et nostalgique, Tetro tisse un récit intrigant chargé de symboles et de clins d’œil aux maîtres comme Fellini et surtout Powell & Pressburger. Les séquences oniriques s’inspirant de The Tales of Hoffmann s’avèrent particu-lièrement éblouissantes. S’il ne parvient pas à insuffler au film un rythme constant, Coppola se rachète toutefois par une mise en scène inspirée et baroque qui tire pleinement avantage d’une superbe direction photo en noir et blanc d’inspiration expressionniste. Les trois vedettes offrent pour leur part un jeu éminemment attachant en symbiose avec le ton très particulier de l’œuvre.

TOKYO SONATA s3JAP. 2008. 119 min. Drame de Kiyoshi Kurosawa avec Teruyuki Kagawa, Kyoko Koizumi et Yu Koyanagi. - Un père de famille désemparé à la suite de son congédiement dissimule sa situation aux siens. Tandis que son épouse glisse vers la dépression, leurs deux enfants affrontent également certaines difficul-tés qu’ils gardent pour eux. - Surtout connu pour ses drames policiers et ses films d’horreur inventifs, Kiyoshi Kurosawa (Cure) forge dans Tokyo Sonata un climat feutré semblable à celui dans lequel baignait Seance (inédit au Qué-bec). Délaissant le fantastique et le suspense, le Japonais propose une analyse fine de la société nippone contemporaine par le truchement d’une famille type. D’une belle densité psychologique, le scénario pose un regard empreint d’empathie sur une galerie de personnages murés dans le secret, ou, dans le cas de la mère, un indicible sentiment d’aliénation. Élégante mais jamais appuyée, la mise en scène est ponctuée de plans fixes très évocateurs visant à traduire par l’image ce que les personnages taisent, c’est-à-dire presque tout. Dans le contexte d’un drame consacré à une cellule familiale aux prises avec différents maux, dont le silence, on ne s’étonnera guère que la riche palette automnale privilégiée rappelle, elle aussi, les œuvres tardives d’Ingmar Bergman. L’interprétation est uniformément juste.

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TULPAN s3ALL. 2008. 103 min. Comédie dramatique de Sergey DVORTSEVOY, avec Askhat Kuchinchirekov, Samal Yeslyamova et Ondasyn Besikbasov. - Son service militaire terminé, Asa s’établit dans les steppes kazakh chez sa sœur qui vit avec un éleveur de moutons. Asa souhaite connaître la même petite vie pai-sible qu’eux. Mais il lui faut un troupeau, et pour l’obtenir, il doit se marier. Or, Tulpan, la seule femme disponible, décline sa demande en mariage, sous prétexte qu’il a les oreilles décollées. Faisant fi de ce refus, Asa décide de la conquérir. - Après plusieurs documentaires, le Kazakh Sergey Dvortsevoy signe un premier long métrage de fiction affichant les mêmes qualités d’observation et un égal souci du détail ethnographique. Sa connaissance profonde du milieu singulier qu’il décrit ici rehausse cet hommage à la ténacité de ce peuple du désert. Un désert dont le cinéaste montre la dureté, sans jamais masquer sa beauté. Dans son récit aux accents naturalistes, assaisonné d’humour, il oppose subtilement les mondes traditionnels et modernes, à travers les quêtes contradictoires du berger qui s’accroche au passé et de la fiancée convoitée, qui rêve de partir étudier à la ville. Tous les interprètes sont d’un naturel confondant.

VIE MODERNE, LA s3FR. 2008. 90 min. Documentaire de Raymond DEPARDON. - Depuis dix ans, Raymond Depardon a suivi divers fermiers français luttant pour survivre dans les collines des Cévennes et ailleurs en moyenne montagne. Au centre de ce portrait d’un univers paysan en voie d’extinction : deux frères octogénaires, qui continuent tant bien que mal à garder les brebis et les vaches, mais aussi un cultivateur dans la quarantaine et un jeune couple qui peine à démarrer un élevage de chèvres. - Dans La Vie moderne, au titre douloureusement ironique, Raymond Depardon pose un regard à la fois empathique et lucide sur des gens de la terre fiers, entêtés, parfois d’une étonnante franchise, dont le mode de vie, naguère riche et florissant, est sur le point de disparaître. Avec un respect infini et une affection palpable, le réalisateur donne la parole à ses sujets, pas toujours très loquaces malgré la confiance établie avec eux, puis les filme à l’œuvre, dans des paysages d’une touchante beauté. Il en résulte un tableau sincère, d’une poignante mélancolie, sur les derniers soubresauts d’une tradition millénaire, dont le rythme lent occasionne toute-fois quelques longueurs.

VILLA AMALIA s3FR. 2009. 94 min. Drame de Benoît JACQUOT avec Isabelle Huppert, Jean-Hugues Anglade et Xavier Beauvois. - Après avoir découvert l’infidélité de son conjoint, une célèbre pianiste vend son appartement parisien, abandonne sa carrière et tente de disparaître. Au terme d’un périple européen, elle s’installe dans une villa à flanc de montagne sur une île italienne. - Benoît Jacquot signe une adaptation impressionniste du roman de Pascal Quignard (Tous les matins du monde, L’amour conjugal), sur le thème porteur de la table rase et de la renaissance à la vie. Intrigant, elliptique, le récit tourne délibérément le dos à toute explication psychologisante, qui aurait du reste enlevé son pouvoir de fascination à ce film en état d’apesanteur. La mise en scène inspirée, rehaus-sée par un montage brillant, joue avec habileté des dissonances, tant dans l’alternance des moments tendus et contemplatifs que dans la partition musicale très relevée, aux ambiances tantôt angoissantes, tantôt apaisantes. À l’occasion de sa cinquième collaboration avec Benoît Jacquot, après Les ailes de la colombe, L’École de la chair, Pas de scandale et La fausse suivante (inédit au Québec), Isabelle Huppert livre une performance d’une formidable subtilité, dans un rôle de femme insaisissable qui lui va comme un gant.

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WELCOME s3FR. 2009. 109 min. Drame social de Philippe LIORET avec Vincent Lindon, Firat Ayverdi et Audrey Dana. - Dans le Nord de la France, des milliers de réfugiés font le pied de grue dans l’espoir de monter en clandestins dans un camion à destination de l’Angleterre. C’est le cas de Bilal, un adolescent kurde déterminé à rejoindre sa petite amie à Londres. Ses économies dilapidées par une tentative de traversée avortée, Bilal forme un projet fou : franchir la Manche à la nage. À la piscine municipale où il s’entraîne, il fait la connais-sance de Simon, un moniteur de natation renfermé. - D’un réalisme cru, Welcome jette un regard lucide sur un sujet social et politique qui divise l’Europe : l’immigration clandestine. Le scénario intelligent et patient, tissé de micro-événements, profite d’une recherche rigoureuse et éclairante. Cela dit, Philippe Lioret évite tous les pièges du film à thèse et maintient sa caméra braquée sur ses deux personnages francs, taillés dans le réel. Peu à peu s’installe dans le récit un jeu de miroir, le comportement des deux hommes étant dicté par un désir voisin, le plus jeune de rejoindre une petite amie, le plus vieux de reconquérir une ex-épouse. Résultat : un hommage émouvant à la fraternité masculine, porté par un formidable Vincent Lindon.

WOMEN WITHOUT MEN [Zanan bedoone mardan] s3ALL. 2009. 95 min. Drame de Shoja AZARI et Shirin NESHAT avec Pegah Ferydoni, Arita Shahrzad et Shabnam Tolouei. - En Iran, en 1953, les destins de quatre femmes se retrouvent intimement liés à une oasis située non loin de Téhéran. Alors que la propriétaire donne une grande réception, un coup d’État éclate, provoquant l’irruption de l’armée dans le domaine. - Women Without Men est l’adaptation libre du roman de Shahrnush Parsipur par l’artiste visuelle Shirin Neshat (assistée de son conjoint), qui signe son premier film de fiction. À travers ce récit mystérieux chargé d’insolite et de poésie, qui évoque autant L’ange exterminateur de Buñuel que « Le Balcon » de Genet, la cinéaste s’intéresse à un moment charnière de l’histoire de l’Iran où la modernisation se fit aux dépens des libertés individuelles, celles des femmes au premier chef. Extrêmement soignée, la réalisation aligne les images splendidement composées issues d’une riche culture picturale. Le rythme demeure résolument méditatif, sauf dans le dernier tiers alors que le chaos s’empare de Téhéran. Les quatre comédiennes évoluent avec grâce dans cet environnement à la lisière du rêve et offrent un jeu empreint de mélancolie.

35 RHUMS s3FR. 2009. 100 min. Drame de Claire DENIS avec Alex Descas, Mati Diop et Grégoire Colin. - Lionel et sa fille Joséphine habitent un immeuble où ils ont forgé, au fil des années, des amitiés privilégiées avec deux voisins : Gabrielle, une chauffeuse de taxi qui est amoureuse de Lionel, et Noé, un jeune homme qui en pince pour Joséphine, circonspecte à son égard. Quand ce dernier lui annonce son intention d’aller s’établir au Gabon, la jeune fille est contrainte de faire le point sur ses propres sentiments. - Neuvième long métrage de la Française Claire Denis et l’un de ses plus aboutis, 35 Rhums poursuit une réflexion sur le cloisonnement urbain. En ces lieux qu’elle connaît bien pour les avoir déjà mis en scène (J’ai pas sommeil), la réalisatrice orchestre un double chassé-croisé amoureux mais s’attarde surtout à décrire le quotidien du père et de sa fille vivant une relation complice, presque fusionnelle. Tran-quille, la progression narrative ne fait cependant jamais de surplace et ménage des développements inattendus. La mise en scène discrète, attentive, met en valeur les interprètes. Mati Diop fait ici des débuts prometteurs et Alex Descas est impeccable.

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LES SÉLECTIONS

DANGERMAN (Saison 1), É.-U.DANTE’S COVE (Saison 3), É.-U.DEAD LIKE ME (Saisons 1 à 2), CAN.DEADWOOD (Saisons 1 à 3), É.-U.DEFYING GRAVITY (Saison 1), CAN.DESPARATE HOUSEWIVES (Saisons 1 à 5),

É.-U.DESTINATION NOR’OUEST (Saison 1), QUÉ.DEXTER (Saisons 1 à 3), É.-U.DICK VAN DYKE SHOW (Saisons 3 et 5),

É.-U.DIRTY SEXY MONEY (Saisons 1 à 2), É.-U.DL CHRONICLES, THE (Saison 1), É.-U.DOLLHOUSE (Saison 1), É.-U.DORIS DAY SHOW (Saison 2), É.-U.DRAGNET (Saison 1), É.-U.DUKES OF HAZARD (Saisons 1 à 4), É.-U.DURHAM COUNTY (Saison 1), CAN.DYNASTY (Saisons 1 à 3), É.-U.E.R. (Saisons 1 à 3), É.-U.EASTBOUND AND DOWN (Saison 1), É.-U.ELI STONE (Saisons 1 à 2), É.-U.ELLEN (Saison 1), É.-U.ENTOURAGE (Saisons 1 à 6), É.-U.ET DIEU CRÉA... LAFLAQUE (Saison 2), QUÉ.ÉTOILES FILANTES, LES (Saisons 1 à 2),

QUÉ.EUREKA (Saisons 1 à 2), É.-U.EVERYBODY LOVES RAYMOND (Saison 1),

É.-U.EXTRAS (Saisons 1 à 2), É.-U.F WORD, THE (Saison 3), ANG.FAME (Saison 1), É.-U.FANTASY ISLAND (Saison 1), É.-U.FEAR ITSELF (Saison 1), CAN.FEMME NIKITA, LA (Saison 2), CAN.FLASH FORWARD (Saison 1), É.-U.FLIGHT OF THE CONCHORD (Saisons 1 à 2),

É.-U.FORTIER (Saisons 1 à 5 ), QUÉ.FRANÇOIS EN SÉRIE (Saisons 1 à 2), QUÉ.FRASIER (Saisons 1 à 3), É.-U.FRESH PRINCE OF BEL-AIR, THE (Saisons 1 à

5), É.-U.FRIDAY NIGHT LIGHTS (Saisons 1 à 3), É.-U.FRIENDS (Saisons 1 à 10), É.-U.FRINGE (Saison 1), É.-U.GALÈRE, LA (Saison 1 à 2), QUÉ.GARY UNMARRIED (Saison 1), É.-U.GET SMART (Saison 1), É.-U.GHOST ADVENTURES (Saison 1), É.-U.GILLIGAN’S ISLAND (Saisons 1 à 3), É.-U.GILMORE GIRLS (Saisons 1 à 5), É.-U.GOOD TIMES (Saison 1 à 4), É.-U.GOSSIP GIRL (Saisons 1 à 2), É.-U.GREEN ACRES (Saisons 1 à 2), É.-U.GREY’S ANATOMY (Saison 1 à 5), É.-U.HAPPY DAYS (Saison 1), É.-U.HAUTS ET LES BAS DE SOPHIE PAQUIN, LES

(Saisons 1 à 3), QUÉ.HAWAII FIVE-0 (Saison 1 à 2), É.-U.HAZEL (Saison 1), É.-U.HEAD CASE (Saison 1), É.-U.HEROES (Saisons 1 à 3), É.-U.HILLS, THE (Saisons 1 à 3), É.-U.HOGAN’S HEROES (Saison 1), É.-U.HOMICIDE (Saisons 1 à 7), É.-U.HOTEL BABYLON (Saisons 1 à 3), ANG.HOUSE (Saisons 1 à 5), É.-U.HOW I MET YOUR MOTHER (Saisons 1 à 4),

É.-U.HUFF (Saison 1), É.-U.HUNG (Saison 1), É.-U.HUSTLE, THE (Saison 1), ANG.I LOVE LUCY (Saisons 1 à 9), É.-U.ICI LOUIS-JOSÉ HOUDE (Saison 1), QUÉ.

IN LIVING COLOR (Saisons 1 à 2), É.-U.IN PLAIN SIGHT (Saison 1), É.-U.INVASION (Saison 1), É.-U.INVINCIBLES, LES (Saisons 1 à 3), QUÉ.IRONSIDE (Saison 1), É.-U.IT CROWD, THE (Saisons 1 à 3), ANG.ITS ALWAYS SUNNY IN PHILADELPHIA

(Saisons I à 4), É.-U.JAMIE FOXX (Saison 1), É.-U.JEFFERSONS, THE (Saisons 1 à 3), É.-U.JEREMIAH (Saison 1), É.-U.JERICHO (Saisons 1 à 2), É.-U.JETSONS, THE (Saison 1), É.-U.JOHN FROM CINCINNATI (Saison 1), É.-U.KATH AND KIM (Saison 1), É.-U.KATHY GRIFFIN : MY LIFE ON THE D-LIST

(Saison 1) , É.-U.KIDS IN THE HALL (Saisons 1 à 3), CAN.KNIGHT RIDER (Saisons 1 à 2), É.-U.KNIGHT RIDER NEW SERIES (Saison 1), É.-U.KOJAK (Saison 1), É.-U.KUNG FU (Saisons 1 à 2), É.-U.KYLE XY (Saison 1), É.-U.L WORD,THE (Saisons 1 à 5), CAN.LAIR, THE (Saisons 1 à 2), É.-U.LAND OF THE LOST (Saisons 1 à 2), É.-U.LAS VEGAS (Saisons 1 à 5), É.-U.LAVERNE & SHIRLEY (Saison 1), É.-U.LIE TO ME (Saison 1), É.-U.LIFE (Saisons 1 à 2), É.-U.LIPSTICK JUNGLE (Saisons 1 à 2), É.-U.LITTLE MOSQUE ON THE PRAIRIE (Saisons 1

à 3), CAN.LIVING WITH ED (Saison 1), É.-U.LOST (Saisons 1 à 5), É.-U.LOST IN SPACE (Saisons 1 à 3), É.-U.M*A*S*H* (Saison 5 à 7), É.-U.MACGYVER (Saison 1), É.-U.MAD MEN (Saisons 1 à 3), É.-U.MAGNUM P.I. (Saisons 1 à 7), É.-U.MAN SHOW, THE (Saisons 1 à 2), É.-U.MARY TYLER MOORE SHOW (Saison 2 à 4),

É.-U.MASTERS OF HORROR (Saison 1), É.-U.MENTAL (Saison 1), É.-U.MENTALIST, THE (Saison 1), É.-U.MIAMI VICE (Saisons 1 à 5), É.-U.MIGHTY BOOSH, THE (Saisons 1 à 3), ANG.MILE HIGH (Saisons 1 à 2), ANG.MILLENNIUM (Saisons 1 à 2), É.-U.MIND OF THE MARRIED MAN (Saison 1),

É.-U.MINUIT LE SOIR (Saisons 1 à 3), QUÉ.MISTRESSES (Saison 1), ANG.MONK (Saisons 1 à 2), É.-U.MONKEES, THE (Saisons 1 à 2), É.-U.MOONLIGHT (Saison 1), É.-U.MTV: PUNK’D (Saison 1), É.-U.MUNSTERS, THE (Saisons 1 à 2), É.-U.MURDER, SHE WROTE (Saison 1), É.-U.MURPHY BROWN (Saison 1), É.-U.MY FAMILY (Saisons 1 à 2), ANG.MY NAME IS EARL (Saisons 1 à 4), É.-U.NÉGOCIATEUR, LE (Saisons 1 à 2), QUÉ.NEW ADVENTURES OF OLD CHRISTINE, THE

(Saisons 1 à 2), É.-U.NIGHT COURT (Saison 1), É.-U.NIGHT GALLERY (Saison 1), É.-U.NIP / TUCK (Saisons 1 à 5), É.-U.NOAH’S ARC (Saison 1 à 2), É.-U.NOS ÉTÉS (Saisons 1 à 4), QUÉ.NURSE JACKIE (Saison 1), É.-U.O.C., THE (Saisons 1 à 4), É.-U.OFFICE, THE (É-U) (Saisons 1 à 5), É.-U.ON PREND TOUJOURS UN TRAIN (Saisons 1

à 2), QUÉ.

ONE TREE HILL (Saisons 1 à 6), É.-U.OUTER LIMITS, THE (Saisons 1 à 3), É.-U.OVER THERE (Saison 1), É.-U.OZ (Saisons 1 à 6), É.-U.PARENTS, LES (Saison 1), QUÉ.PARTY DOWN (Saison 1), É.-U.PENN & TELLER: BULLSHIT! (Saison 1), É.-U.PERSUADERS!, THE (Saison 1), ANG.PETIT MONDE DE LAURA CADIEUX, LE

(Saisons 1 à 3), QUÉ.PETITE MAISON DANS LA PRAIRIE (Saisons 1

à 7), É.-U.PIEDS DANS LA MARGE, LES (Saisons 1 à 2),

QUÉ.PRISON BREAK (Saisons 1 à 4), É.-U.PRIVATE PRATICE (Saison 1), É.-U.PSYCH (Saisons 1 à 3), É.-U.PURE LAINE (Saison 1), QUÉ.PUSHING DAISIES (Saisons 1 à 2), É.-U.QUEER AS FOLK (AMÉRICAIN) (Saisons 1 à

5), É.-U.RAM DAM (Saison 1), QUÉ.REGENESIS (Saison 1), CAN.REMINGTON STEELE (Saisons 1 à 3), É.-U.RESCUE ME (Saisons 1 à 5), É.-U.RICHES, THE (Saison 1 à 2), É.-U.RICK AND STEVE (Saisons 1 à 2), É.-U.ROBIN HOOD (Saisons 1 à 2), ANG.ROME (Saisons 1 à 2), ANG.ROYLE FAMILY, THE (Saison 1), ANG.RUMEURS (Saisons 1 à 6), QUÉ.SAMANTHA WHO? (Saisons 1 à 2), É.-U.SARAH SILVERMAN PROGRAM, THE (Saison

1), É.-U.SAVING GRACE (Saisons 1 à 2), É.-U.SAXONDALE (Saisons 1 à 2), ANG.SCOOP (Saison 1), QUÉ.SCRUBS (Saisons 1 à 8), É.-U.SECRET DIARY OF A CALL GIRL (Saisons 1 à

2), ANG.SECRET LIFE OF THE AMERICAN TEENAGER,

THE (Saison 1), É.-U.SEINFELD (Saisons 1 à 8), É.-U.SEX AND THE CITY (Saisons 1 à 6), É.-U.SHARK (Saison 1), É.-U.SHIELD, THE (Saison 1 à 2), É.-U.SIMPLE LIFE GOES TO CAMP (Saison 5),

É.-U.SIMPLE LIFE, THE (Saison 1), É.-U.SIX FEET UNDER (Saisons 1 à 5), É.-U.SMALLVILLE (Saisons 1 à 7), É.-U.SOAP (Saison 1), É.-U.SOEURS ELLIOT, LES (Saisons 1 à 2), QUÉ.SONS OF ANARCHY (Saison 1), É.-U.SOPRANOS (Saisons 1 à 6), É.-U.STAR TREK ORIGINAL SERIES (Saisons 1 à

3), É.-U.STAR TREK VOYAGER (Saisons 1 à 4), É.-U.STARGATE ATLANTIS (Saisons 1 à 5), É.-U.STARSKY & HUTCH (Saisons 1 à 3), É.-U.STARTER WIFE, THE (Saison 1), É.-U.SUPERNATURAL (Saisons 1 à 4), É.-U.SURVIVOR (Saison 1) , É.-U.SWINGTOWN (Saison 1), É.-U.TALES FROM THE DARKSIDE (Saisons 1 à 3),

É.-U.TAXI (Saisons 1 à 2), É.-U.TAXI 0-22 (Saison1 à 2), QUÉ.TELL ME YOU LOVE ME (Saison 1), É.-U.TEMPS D’UNE PAIX (Saisons 1 à 6), LE, QUÉ.TERMINATOR: THE SARAH CONNOR

CHRONICLES (Saison 1), É.-U.TERRE HUMAINE (Saisons 1 à 4), QUÉ.THAT 70’S SHOW (Saisons 1 à 8), É.-U.THIRTYSOMETHING (Saisons 1 à 3), É.-U.THREE’S COMPANY (Saisons 1 à 8), É.-U.

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LES SÉLECTIONS

Romances avec du piquant1- Apartment, The 2- Breakfast at Tiffany’s 3- Graduate, The 4- Two for the road 5- Harold and Maude 6- As Good As it Gets 7- Love Actually 8- Sideways 9- Me and You and Everyone We Know 10- Knocked Up Les comédies noires1- Ladykillers2- Little Murders 3- Last Detail, The 4- Eau chaude, l’eau frette, L’ 5- After Hours 6- Withnail and I 7- Shallow Grave 8- Happiness 9- American Splendor 10- Kiss Kiss Bang Bang Le cinéma au cinéma1- Nuit Américaine, La 2- Stunt Man, The 3- Player, The 4- Last Action Hero 5- Living in Oblivion 6- State and Main 7- Adaptation 8- Tristam Shandy- A Cock & Bull Story 9- Waiter 10- Synecdoche, New York Les classiques hollywoodiens1- My Man Godfrey2- It Happened One Night3- Holiday4- Bringing up Baby 5- Ninotchka 6- His Girl Friday 7- Philadelphia Story 8- Mr. Smith Goes to Washington 9- Seven Year Itch, The 10- Some Like it Hot Les comédies satiriques1- Dr. Strangelove 2- O Lucky Man!3- Monty Python and the Holy Grail 4- Network 5- King of Comedy 6- This Is Spinal Tap 7- How to Get Ahead in Advertising 8- Wag the Dog 9- Borat 10- Walk Hard - The Dewey Cox Story Les comédies internationales1- Good Morning 2- Divorce Italian Style 3- Amarcord 4- Swept Away 5- Dieux sont tombés sur la tête, Les 6- Tampopo7- Femmes au bord de la crise de nerfs 8- Like Water for Chocolate 9- Undergound 10 Songs from the Second Floor Les comédies d’ados1- Fast Time at Ridgemont High 2- Breakfast Club 3- Ferris Bueller Day’s Off 4- Pretty in Pink 5- Heathers 6- Some Kind of Wonderful 7- Dazed and Confused 8- American Pie 9- Superbad 10- Adventureland

Nostalgie 80 en famille1- Indiana Jones 2- Neverending Story 3- Ghostbusters 4- Goonies, The 5- Back to the Future 6- Stand by Me 7- Labyrinth 8- The Princess Bride 9- Starman10- Adventures of Baron Munchausen,The

l’horreurEn famille1- Adventures of Ichabod and Mr. Toad 2- Poltergeist 3- Gremlins 4- Little shop of horror 5- Beetlejuice 6- The Witches 7- Addams Family Values 8- Nightmare Before Christmas 9- Hocus Pocus 10- Frighteners, The Les incontournables (1965 à 1995)1- Night of the Living Dead (1968)2- Rosemary’s Baby3- Exorcist, The4- Texas Chainsaw Massacre, The (1974)5- Suspiria 6- Halloween (1978)7- Dawn of the Dead (1978)8- Evil Dead9- Shining, The (1980)10- Thing, The (1982)Les classiques 1- Cabinet du Dr. Caligari, Le 2- Nosferatu (1922)3- Dracula (1931)4- Frankenstein (1931)5- Vampyr (1932)6- I Walked with a Zombie 7- Yeux sans visages, Les 8- Peeping Tom 9- The Innocents10- Haunting, The (1963)Les contemporains1- Scream (1996)2- Ringu3- Blair Witch Project 4- Audition 5- 28 Days Later 6- The Descent 7- Wolf Creek 8- Orpheanage, The 9- Rec 10- Let the Right One In Comédies et satires1- Attack of the Killer Tomatoes 2- An American Werewolf in London 3- Creepshow 4- Basket Case 5- Toxic Avenger , The6- Re- Animator 7- Fright Night8- Evil Dead II, The9- Braindead 10- Shaun of the Dead

le suspenseLes incontournables1- Diaboliques, Les (1955)2- Trou, le 3- Le Locataire4- Runaway Train 5- Hitcher, The (1986)6- Homme qui voulait savoir, L’

TIM AND ERIC AWESOME SHOW, GREAT JOB! (Saisons 1 à 3), É.-U.

TORCHWOOD (Saisons 1 à 3), ANG.TOUCH OF FROST, A (Saisons 1 à 10), ANG.TOUT SUR MOI (Saisons 1 à 2), QUÉ.TRACEY TAKES ON (Saisons 1 à 4), ANG.TRAILER PARK BOYS (Saisons 1 à 4), CAN.TRINITY (Saison 1), ANG.TRUE BLOOD (Saisons 1 à 2), É.-U.TUDORS, THE (Saisons 1 à 3), CAN.TWILIGHT ZONE (Saisons 1 à 2), É.-U.TWO AND A HALF MEN (Saisons 1 à 6), É.-U.UGLY BETTY (Saisons 1 à 3), É.-U.UNIT, THE (Saisons 1 à 4), É.-U.UNITED STATES OF TARA (Saison 1), É.-U.UNSUITABLE JOB FOR A WOMAN (Saisons 1

à 2), ANG.UPSTAIRS DOWNSTAIRS (Saisons 1 à 5),

ANG.VERONICA MARS (Saisons 1 à 3), É.-U.VICE CACHÉ (Saisons 1 à 2), QUÉ.WATATATOW (Saisons 1 à 3), QUÉ.WAYANS BROS., THE (Saison 1), É.-U.WEEDS (Saisons 1 à 5), É.-U.WEST WING, THE (Saisons 1 à 7), É.-U.WILDBOYZ (Saison 1), É.-U.WILL & GRACE (Saison 1 à 7), É.-U.WIRE, THE (Saisons 1 à 5), É.-U.WONDER WOMAN (Saisons 1 à 3), É.-U.X-FILES (Saisons 1 à 9), É.-U.XENA WARRIOR PRINCESS (Saisons 1 à 6),

É.-U.I0 ITEMS OR LESS (Saisons 1 à 2), É.-U.III JUMP STREET (Saisons 1 à 2), É.-U.II4 (Saisons 1 à 7), É.-U.3 X RIEN (Saisons 1 à 4), QUÉ.30 ROCK (Saisons 1 à 3), É.-U.4400 (Saisons 3 à 4), É.-U.90III0 (Saison 1), É.-U.

les incontournables selon le personnel

de la boîte noire

Toutes les sélections présentées dans le Guide DVD sont établies par la Boîte Noire. À l’occasion du 15e anniversaire du Guide, la Boîte a voulu pousser plus loin l’exercice en proposant des TOP 10 dans un certain nombre de catégories. Des suggestions pour tous les goûts en un coup d’œil.

la comédieGrands succès français1- Vache et le prisonnier, La2- Tontons flingeurs, Les 3- Valseuses, Les 4- Cage aux Folles, La 5- Bronzés, Les 6- Père Noël est une ordure, Le 7- Visiteurs, Les 8- Cité de la Peur, La 9- Belle verte, La 10- Dîner de cons, Le Les comédies françaises d’auteurs1- Drôle de Drame 2- Règle du jeu, La 3- Vacances de Mr. Hulot, Les 4- Femme est une femme, une 5- Charme discret de la bourgeoisie, Le 6- À nous la liberté 7- Buffet Froid 8- Nuits de la pleine lune, Les 9- Va savoir 10- Changement d’adresse

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LES SÉLECTIONS

7- Misery 8- Se7en 9- Spanish Prisoner, The 10- Memories of MurderSuspense politique1- Seven Days in May 2- Fail- Safe 3- Z. 4- Punishment Park 5- Parallax View 6- All the President’s Men 7- Official Story, The 8- Hidden Agenda 9- In the Line of Fire 10- Insider, The Espionnage1- North by Northwest 2- Manchurian Candidate 3- Spy Who Came from the Cold, The 4- Quiller Memoranum, The 5- Conversation, The 6- 3 Days of the Condor 7- Marathon Man 8- Blow Out 9- Mission: Impossible 10- Cie des autres, La

la science-fictionLes incontournables 1- Metropolis 2- Day the Earth Stood Still, The (1951)3- Jetée, La 4- 2001: A Space Odyssey 5- Solaris (1972)6- Clockwork Orange 7- Alien (1979)8- Blade Runner 9- Brazil 10- RobocopDe 1990 à aujourd’hui1- Total Recall 2- Terminator 2: Judgment Day 3- 12 Monkeys 4- Starship Troopers 5- Gattaca 6- Dark City 7- Matrix 8- Equilibrium 9- Save the Green Planet 10- Children of Men

le film d’action1965 à 2000 1- Bullitt2- Wild Bunch, The 3- French Connection, The 4- Vanishing Point 5- French Connection II, The 6- Die Hard 7- The Killer 8- Hard Boiled 9- True Lies 10- Face off 2000 à 20101- Bourne Trilogy 2- Time and Tide 3- The Rundown 4- Old Boy 5- Kung- Fu Hustle 6- Layer Cake 7- Mr. & Mrs. Smith 8- Shoot’em’Up 9- Hot Fuzz 10- Planet Terror Arts martiaux1- Enter the Dragon 2- 36th Chamber of Shaolin

3- Heroes of the East 4- Young Master, The 5- Fist of Legend 6- Ong Bak 7- Kill Zone 8- The Rebel 9- Fearless (2006)10- Flash Point

lE feel good movie1- Fried Green Tomatoes 2- Forrest Gump 3- Shawshank Redemption, The 4- Fabuleux destin d’Amélie Poulin, Le 5- Julie en juillet 6- Auberge espagnole, L’ 7- Grande séduction, La 8- Big Fish 9- Choristes, Les 10- Little Miss Sunshine

le meilleur du québec1- Pour la suite du monde 2- Chat dans le sac, Le 3- Mon oncle Antoine 4- Ordres, Les 5- Eau chaude, l’eau frette, L’ 6- Bons débarras, Les 7- Bête lumineuse, La 8- Déclin de l’empire américain, Le 9- Gaz bar blues 10- Congorama

les top 10 du personnelSteve Bolduc:1- Éclisse, L’2- Fellini Satyricon3- Nuits de Cabiria, Les4- Œdipe Roi5- Parlez-nous d’amour6- Sept samouraïs, Les7- Sunset Boulevard8- Tokyo Monogatari9- Ugetsu Monogatari10- Youth of the BeastÉtienne Boulet1- Trois couleurs: Bleu2- Long Day’s Journey into Night

(1962)3- Armée des ombres, L’4- Days of Heaven5- Sweet Hereafter, The6- Tête de Normande St-Onge, La7- Yards, The8- Heiress, The9- A Place in the Sun10- Cérémonie, LaJordan Coulombe1- Querelle2- This is England3- Brokeback Mountain4- Ghost World5- Shortbus6- Satyricon7- Desperate Living8- Mean Street9- Crooklyn10- Y tu mama tambienGuillaume Dupuis1- A Woman Under the Influence 2- Le Rayon vert 3- Vraie Nature de Bernadette, La 4- Opening Night 5- La Bête lumineuse 6- Sans soleil 7- Chinese Roulette 8- Holiday (1938)

9- Grizzly Man 10- Phenomena Olivier Godin1- Odd Man Out 2- Ordet 3- Bad Day at Black Rock 4- Ox-Box Incident, The 5- Quiller Memorandum, The 6- Ballad of Cable Hogue, The 7- Story of a Prostitute 8- Boiling Point 9- On est loin du soleil 10- Thérèse (1986)

Huy D. Huyhn 1- Nostalgia 2- Red Desert 3- The Wind Will Carry Us 4- Vive l’Amour 5- L’Argent 6- Fallen Angels 7- Eternity and a Day 8- Dolls (1987)9- Paris, Texas 10- Code inconnu Isabelle Lacombe1- Kwaidan2- Night and the city3- Stray Dog4- Zorba the Greek5- Alice (Svankmajer)6- La Strada7- Corps célestes, Les 8- Flickering Lights9- They Live10- Bête humaine, la Patrick Lambert1- Running on Empty 2- Mulholland Drive 3- Suicide Club4- Summer of Sam5- Magnolia6- Buffalo 667- Unforgiven8- Une vierge chez les morts-vivants9- Suspiria10- Habit Renaud Després-Larose1- Night of the Hunter 2- Chat dans le sac, Le 3- Persona 4- Ma Nuit chez Maud 5- Edvard Munch 6- Diable Probablement, Le 7- Stalker 8- Mon Oncle d’Amérique 9- Décalogue, Le 10- Idiots, LesMathieu Lavigne1- Raging Bull2- Un Pays sans bon sens!3- Secret Honor4- High Fidelity5- Dead Man6- Two-Lane Blacktop7- Punishment Park8- Clockwork Orange9- If….10- Winter SoldierJean-François Leblanc1- Septième continent, Le2- Two-Lane Blacktop3- Squid and the Whale, The4- Texas Chainsaw Massacre, The (1974)5- Dogville6- Last Detail, The

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LES SÉLECTIONS

Samuel St- Pierre1- Johnny Suede2- Edukateurs, Les3- He Got Game4- Brazil5- Sawako6- Noì7- Flic ou Voyou8- Tokyo drifter9- Mustang10- Pulp FictionRemy Turcotte1- Silence of the Lambs2- Halloween3- Année dernière à Marienbad, L’4- Texas Chainsaw Massacre5- Mulholland Drive6- Cries and Whispers7- Picnic at Hanging Rock8- Charme discret de la bourgeoisie, Le9- 3 Women 10- Red Desert

7- Animal Love8- Bête lumineuse, La9- Songs From the Second Floor10- Knocked UpFrançois Lévesque1- Blow Out 2- Boucher, Le3- Locataire, Le4- Mortelle Randonnée 5- Women in Love6- Being There 7- Postcards from the Edge8- Damnés, Les9- Company of Wolves10- Corbeau, LeGabriel Martin-Meilleur1- Slacker2- Grave of the Fireflies3- Amarcord4- Taste of Tea5- Red Beard6- Chat dans le sac, Le7- Last Days of Disco, The8- Bête lumineuse, La

9- Accatone, 10- Kicking and Screaming, Esther Plumb-Malo1- Énigme de Kaspar Hauser, L’2- Miroir, Le3- Shadows4- Edvard Munch5- Woman in the Dunes6- Sunrise7- Ali: the Fear Eats the Soul8- Ordet9- Au hasard Balthazar10- Straight Story, TheAmélie Sakelaris1- Elephant Man2- Roi et l’oiseau, Le3- Princesse Mononoke4- Shining, The5- Vraie Nature de Bernadette, La6- Trainspotting7- Phantom of Paradise8- Jurassic Park9- Natural Born Killers10- Psycho

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