GUIDE POUR LA MISE EN PLACE D’UNE … · De plus, il a l’avantage ... s’est illustré par sa disponibilité à collaborer avec la société civile dans son entreprise de

OPEN SOCIETY IN IT IAT IVE FOR AFR ICA

Avr i l 20 13

OS IWA

G U I D E P O U R L A M I S E E N P L A C ED ’ U N E S I T U A T I O N R O O MÉLECTORALE DE LA SOCIÉTÉ C IV ILE

Par Moussa Mbaye et Hawa Ba

Guide pour la mise en place d’une Situation Room électorale de la Société Civile


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Notes :


Guide pour la mise en place d’une Situation Room électorale de la Société Civile 3

Notes :

Sommaire

Note sur les auteurs................................................................................................................................ 4

Préface................................................................................................................................................... 5

Introduction............................................................................................................................................. 6

I. ELEMENTS FONDAMENTAUX......................................................................................................... 9

II. CONDITIONS CRITIQUES DE SUCCES......................................................................................... 10

III. LES MOMENTS CLES ET CONDUITES A TENIR............................................................................ 21

IV. GERER UNE SITUATION ROOM ELECTORALE............................................................................. 30

V. QUELQUES RESULTATS CLES DE LA SITUATION ROOM ELECTORALE AU SENEGAL (2012) 42



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Notes :

Moussa MBAYE, sociologue de formation

Directeur Exécutif de ENDA Dialogue Prospectivespolitiques (ENDA DIAPOL), membre de la plate-forme des organisations de la société civile qui amis en œuvre la Situation Room électorale lors desélections présidentielle et législatives sénégalaisesde 2012. Il dispose d’une expérience de douze anscentrée sur l’analyse des processus de structurationdes sociétés civiles sénégalaises et de leurs interactions avec les pouvoirs publics.

Hawa BA, sociologue et journaliste de formation

Responsable du Programme Pays Sénégal de lafondation Open Society Initiative for West Africa(OSIWA). Elle a étroitement travaillé avec les organisations de la société civile sénégalaises lors des élections présidentielle et législatives sénégalaises de Février-Mars et juillet 2012 et dansla mise en œuvre de la Situation Room électorale.

Note sur les auteurs



La fondation pour les Sociétés Ouvertes en Afriquede l’Ouest, ou Open Society Initiative for WestAfrica (OSIWA), promeut une gouvernance démocratique et inclusive, des institutions transparentes et responsables et une citoyennetéactive en Afrique de l’Ouest. Aussi, favorise-t-ellepar une large participation de la société civile à tous les processus de gouvernance pour un engagement effectif des citoyens à tous les niveauxde choix, de performance et d’évaluation des gouvernants et de leurs politiques.

Les élections constituent un élément crucial dansles processus de gouvernance de toute démocratie.Elles consacrent de la manière la plus parlante leschoix des citoyens quant à la gestion de leur destincommun. En Afrique plus qu’ailleurs, l’élection revêtune importance capitale de par les conditions quiont présidé à la naissance des Etats africains,façonné leur trajectoire et déterminé les enjeux mul-tiformes qui jalonnent la construction et la consolidation des nations africaines. La démocratien’étant jamais un acquis mais toujours une quête,les élections sont quasiment pour chaque pays unrendez-vous fiévreusement attendu qui permet d’évaluer les avancées tout en mesurant le cheminqui reste à parcourir.

Aussi dans le travail quotidien d’une fondationcomme OSIWA, ces rendez-vous sont toujours attendus avec enthousiasme mais aussi avec incertitude et appréhensions… Ayant acquis plusde 10 ans d’expériences de travail sur des électionsdans des contextes variés tout aussi fébriles qu’exaltants, OSIWA a acquis la conviction que lerespect des règles du jeu pour des scrutins libres,pacifiques et transparents et l’acceptation des résultats par tous demeurent un problème majeur.La Situation Room ou plateforme de veille

électorale, semble dans une large mesure, répondreà ce besoin de la société civile africaine de contribuer en temps réel, et dans une démarcheproactive, à la tenue d’élections mieux organisées,moins contestées et qui favorisent la synergie entretous les acteurs-clés du processus.

Une version anglaise de ce guide, qui s’inspirelargement des expériences de la mise en œuvre dela Situation Room au Nigeria et au Liberia en Avrilet Novembre 2011 respectivement, a été déjà publiée en Avril 2012 sous la direction de Jude UdoIlo, responsable du Bureau pays Nigeria de OSIWA.Ce présent guide en français, tout en reprenant lesacquis dans la version anglaise, est élaboré principalement à partir de l’expérience sénégalaisetelle que vécue de la Situation Room mise enœuvre lors de l’élection présidentielle de février etmars et des élections législatives de juillet 2012. Il offre une approche nouvelle et innovante à toutesles organisations de la société civile africaine quisouhaitent s’engager dans le monitoring desprocessus électoraux. De plus, il a l’avantage d’êtreparfaitement adapté à différents contextes et laisseune large place à la flexibilité aux défis et aux opportunités propres à chaque situation.

OSIWA exprime sa profonde gratitude à tous ceux– société civile, partenaires techniques et financiers,organes de gestion des élections et des structures étatiques – qui ont collaboré de manières directesou indirectes à la mise en œuvre de la SituationRoom au Sénégal. Ce guide est le leur et seprésente comme un instrument précieux pour tousceux qui désirent s’engager de manière constructivedans la consolidation des démocraties en Afrique.

Abdul Tejan-ColeDirecteur Exécutif, OSIWA

Préface




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Notes :

Ce guide est publié par la fondation Open SocietyInitiative for West Africa (OSIWA) pour partager lesleçons apprises à travers les efforts visant à créerun nouveau paradigme pour l’engagement de lasociété civile dans les processus électoraux enAfrique de l’Ouest. La Situation Room électorale estainsi dénommée du fait de l’analogie avec decélèbres salles de gestion de situation de crise, notamment en temps de guerre. Celles-ci permettaient d’assurer la coordination entre lesforces armées et les autorités civiles. La SituationRoom électorale, pour sa part, vise à assurer unecoordination d’efforts de la société civile pour contribuer à des élections démocratiques, libres et sincères.

Ce guide donne ainsi l’occasion de proposerquelques repères et de revenir, entre autres, sur :

• Les éléments de définition de la Situation Room,sa spécificité, son utilité et les résultats visés ;

• Les principaux défis auxquels on peut faire facedans la mise en œuvre d’une telle initiative ;

• Les moments-clés du processus et, à chaqueétape, la suggestion de conduites à tenir ;

• Les principales dimensions dans la gestion d’uneSituation Room.

Bien entendu, ce guide ne constitue pas un modèleachevé avec des prescriptions normatives. Il constitue, plutôt, une illustration d’une démarche possible à partir de la systématisationdes expériences vécues au Nigéria, au Libéria et au Sénégal.

C’est le lieu de rappeler l’origine de l’initiative et deretracer brièvement les évolutions du modèle avecdiverses expérimentations et une consolidation aufur et à mesure.

Le modèle de Situation Room électorale a été expérimenté dans trois pays africain en 2011 et en2012, précisément au Nigéria, au Libéria et auSénégal. C’est d’abord au Nigéria que l’innovationfut introduite, en réponse à une demande pressante pour la coordination des actions de lasociété civile et pour son engagement constructifet proactif dans le processus électoral.

Au Nigeria, le modèle a été mis en place avec l'appui d'OSIWA, qui a tiré parti de sa capacité àréunir dans un cadre unifié plusieurs groupes de lasociété civile. Autour du Centre de plaidoyer sur lespolitiques et les questions juridiques (Policy andLegal Advocacy Center -PLAC), une large coalitiond’organisations de la société civile (OSC) a collaboré au cours des élections générales d'avril2011 (législatives et présidentielles, nationales et auniveau des États). L’objectif visé était d'apporterune réponse plus efficace aux risques de fraude etde violence électorale.

Ces élections au Nigeria constituaient un momentcritique. Celles de 2007 avaient été jugées commeles pires jamais organisées dans le pays, avec desdysfonctionnements d’une gravité inimaginableayant entaché la crédibilité du processus électoral.Cependant, la nomination d’un nouveau Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en la personne de ProfesseurAtahirou Jega, avait fini par donner l'espoir que levote en 2011 pourrait être plus sincère. Il y avait lesentiment que c'était la dernière chance pour leNigeria pour montrer qu'il pouvait organiser desélections sincères et transparentes. Universitaire respecté, réputé rigoureux et intègre, Pr Jega dansl’exercice de sa fonction de président de la CENI,s’est illustré par sa disponibilité à collaborer avec lasociété civile dans son entreprise de crédibilisationdu processus électoral. L’une des meilleures

Introduction



Notes :

manifestations de son ouverture à l’endroit de la société civile fut l’étroite collaboration entre la CENIet la Situation Room.

La Situation Room a ainsi permis de mettre en place :

• une plateforme d’échange d’informations et derecommandations au sein de la société civile etavec les autres acteurs ;

• la production d’analyses crédibles et fiables ;• des réponses rapides aux urgences connues

dans le processus électoral, notamment dans lessituations critiques survenues après l’électionprésidentielle, avec des contestations des résultatsentraînant le développement de la violence.

Le Nigéria dispose d’une société civile riche etplurielle, composée notamment de grandes figuresintellectuelles et de militants très expérimentés.Néanmoins, ces atouts de taille étaient investisdans des directions variées sans aucune coordina-tion ou synergie. La Situation Room électorale a induit la jonction de ces groupes et a permis d’agréger une palette plus large d’informations etde disposer d’une plateforme unifiée pour l’analyseet l’intervention. Chaque partie prenante a apportéà la Situation Room une plus-value ou compétencespécifique. Ces apports ont été déterminants pourles facilités dans l’accès aux pouvoirs publics, l’utilisation des outils internet, l’accès aux servicesde sécurité, ainsi qu’à l’essentiel des partiesprenantes au processus électoral. La mise en commun de toutes ces ressources et la coordinationdes efforts ont permis à la Situation Room de peserde tout son poids sur le processus.

Le succès de l’expérience au Nigéria a naturelle-ment suscité un intérêt pour l’établissement d’uneSituation Room électorale durant les électionsgénérales au Libéria en fin 2011.

Le Comité de Coordination (Electoral CoordinationCommittee -ECC) mis en place a regroupé unelarge coalition d’organisations de la société civiledu Libéria. Il était composé de militants chevronnésqui ont permis au Comité d’avoir une compréhensionprofonde de la situation politique au Libéria et l'accès aux officiels et aux autres parties prenantes.L'ECC a déployé des observateurs appartenant àses organisations membres dans plus de 90% desbureaux de vote à travers le pays. Il a permisd’établir des relations avec d'autres groupes, afinde compléter l'information sur le terrain et renforcerla fiabilité de ses informations.

La société civile a ainsi fourni des analyses périodiques, donné des alertes précoces et suscitédes réponses rapides aux situations d'urgence.Dans la crise qui a suivi les élections présidentielles,le Comité de coordination de la société civile a jouéun rôle dans la mobilisation d'Hommes d’Etat expérimentés, d’organisations internationales et dela communauté diplomatique afin de constituer unespace de dialogue. Le Comité a constamment informé le public sur les élections, ce qui a contribué à fournir aux citoyens une image plusclaire et plus objective des événements, contrastantavec les positions partisanes mises en avant par lespartis politiques. Cette expérience a mis sur orbiteune plateforme crédible donnant à la société civilel’opportunité de jouer un rôle stabilisateur dans cequi était sans doute l'un des moments les plus inquiétants au plan politique, depuis la fin de laguerre civile.

Sur cette lancée, et à la suite de visites d’échangesorganisées pour des représentants de la sociétécivile sénégalaise au Nigeria pour s’imprégner deleur expérience, OSIWA a appuyé, en Février 2012,un projet de création d'une Situation Room pour les élections présidentielles sénégalaises.



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Notes :

La Situation Room a constitué un observatoire pourles événements des phases pré-électorale, électorale et post-électorale, avec un accent particulier sur le respect de loi électorale et sur laviolence électorale. Cette expérience a été reproduitelors des élections législatives de Juin 2012.

OSIWA est habitée par un souci constant de renforcer et de sécuriser le processus électoral (qui est une composante essentielle de ses objectifs stratégiques n° 1 et 2, respectivement « Promouvoir des institutions, mécanismes et desstructures de gouvernance forts » et « renforcementdes organisations de la société civile (OSC) et uneplus large participation des populations à la prisede décision et au contrôle citoyen »). C’est ainsiqu’elle a joué un important rôle dans ce processusen suscitant l’innovation, en soutenant sa mise en œuvre mais aussi et surtout en favorisant l’appropriation locale par les OSC, et en insistantsur les occasions de renforcement de capacité àleur endroit. L’autre acquis fut l’appropriation duconcept par d’autres partenaires financiers et techniques qui se sont joints à OSIWA dans l’appuiet la mise en œuvre de l’initiative.

Au sortir de chacune de ces expériences, toutesles parties prenantes de la société civile ont acquisla conviction que l’on tenait là une très bonne solution pour renforcer la qualité de la participationde la société civile à l’effort de démocratisation. Surce plan, les défis restent immenses dans le contexte de l’Afrique en général où plusieurs paysrisquent de demeurer ou de basculer dans l’instabilité en l’absence d’un encadrement etd’une attention soutenue pour une gestion crédibleet transparente des processus électoraux. D’où lanécessité, bien perçue par OSIWA et ses partenaires, de capitaliser et saisir l’essentiel de laSituation Room électorale, à travers un guide afin

de faciliter la réplication de l’expérience dansd’autres pays.

Un guide qui répond à ce souci a déjà été élaborépar OSIWA, en anglais, notamment à partir des expériences au Nigéria et au Libéria. Il aurait étéassez pratique de simplement traduire celui-ci enFrançais. Néanmoins, à l’analyse, on a estimé quele cas du Sénégal apparaît comme beaucoup plusavancé dans l’opérationnalisation de la SituationRoom en Afrique de l’Ouest ; en raison notammentdu niveau de déploiement technologique considérable lors de l’élection présidentielle defévrier/mars 2012 et des élections législatives deJuin 2012. Aussi, OSIWA a-t-elle opté pour uneconsolidation qui permet de bâtir sur les acquis touten développant le modèle en intégrant les apports précieux de l’expérience sénégalaise.

OSIWA reste convaincue qu’une telle capitalisationet systématisation des expériences tirées de la Situation Room électorale est utile pour le renforcementde la légitimité des missions d’observations nationales à travers la modernisation et l’adaptationdes moyens et techniques d’observation utilisés.Envisagé sous cet angle, ce guide est une contribution importante pour la mise en œuvre d’expériences analogues dans d’autres pays confrontés aux mêmes défis.



Notes :

I. ELEMENTS FONDAMENTAUX

Une Situation Room électorale, pourquoi ?

Le dispositif Situation Room électorale, expérimentéavec un certain succès lors d’élections très controversées en Afrique de l’Ouest, offre l’opportunité de réunir des organisations de la société civile pour la période de l'élection. Il favorisele partage d'informations et de ressources, l’anticipation des problèmes et la possibilité d’y apporter des solutions rapidement, quasiment entemps réel.

Mieux, ce dispositif vient combler une partie deslimites des modes traditionnels d'intervention desMissions d’observation électorale (MOE). En effet,l'observation des élections, dans le modèle classique, se contente essentiellement de documenter les événements liés aux élections et deprésenter un rapport assorti de recommandationspour l'amélioration de processus électoraux futurs.Il n'est pas conçu pour réagir en temps réel auxdéfis du processus électoral. Le dispositif SituationRoom électorale, en revanche, offre une plate-forme de réponse rapide ; il est conçu pourveiller à ce que, au-delà de l'observation, la sociétécivile soit en mesure de jouer un plus grand rôledans la gestion des crises, dans l'alerte précoce et l'engagement constructif dans le processus pourgarantir des élections crédibles.

Pourquoi une Situation Room électorale ?

Pour s’assurer de la tenue d’élections libres etéquitables, il est indispensable d’avoir une implication significative et qualitative des coalitionsd'OSC dans la surveillance du processus électorald'une part, et la collaboration étroite entre les organes de gestion des élections et les OSC,

d'autre part. Un instrument précieux pour la contribution des OSC à de tels objectifs est la miseen place d’une Situation Room électorale, uneplate-forme des organisations et coalitions d'organisations de la société civile qui, en commun,suivent les élections de près.

C’est quoi une Situation Room électorale ?

La Situation Room est une plate-forme de partaged'information entre des groupes de la société civiletravaillant sur les élections pour renforcer la collaboration, le plaidoyer et rendre possible uneréponse rapide aux dysfonctionnements dans lagestion du processus électoral. Elle complète l'observation électorale traditionnelle.

Une plate-forme de coordination des représentantsde la société civile se réunit périodiquement au cours de la période d'une élection ou d'un ensemble d'élections pour analyser les informationsprovenant du terrain, donner une alerte précoce en réponse aux problèmes identifiés, et des recommandations ponctuelles pour assurer lacrédibilité et le succès du processus électoral.

La Situation Room ou Plateforme de veille électorale est ainsi un observatoire permanent desuivi. Elle consiste en une veille active et organiséesur l’ensemble du processus électoral, en particulier les périodes de pré-campagne, campagne, scrutin et post scrutin.

Elle est constituée par des représentants de la société civile, les médias, les universitaires, lesorganisations confessionnelles, les femmes et lesgroupes de jeunes et les associations profession-nelles impliquées dans la surveillance des élections.



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Notes :

La Situation Room électorale constitue unmodèle de plateformequi donne la possibilitéaux organisations parties prenantes deconduire parallèlementleur travail électoral defaçon autonome.Chaque groupe apporteà la plate-forme des informations et des relais sur le terrain, quiconstituent les bases del'analyse et du plaidoyerde la Situation Room. La diversité des membres qui la composent permet decombiner diversessources d'information, d'analyse, de réseaux,de compétences distinctives, etc.; ce quipermet de construiredes positions objectiveset équilibrées etd'améliorer la crédibilitéde la société civile.Néanmoins, il ne s’agitpas d’une simple superposition mais d’ungroupe constitué demanière délibérée et organisée afin d’accroîtreles chances d’obtenir lesinformations utiles etdésirées.

D’un point de vue fonctionnel, la SituationRoom/Plateforme de veille électorale est ainsi :

1 Un moyen subtil de collaboration entre la sociétécivile et les autorités en charge de l’organisation,de la gestion et de la supervision du processusélectoral, à travers la mise à disposition d’informations stratégiques liée à la matière électorale par la société civile pour que ces autorités puissent intervenir pour corriger les dysfonctionnements

2 Une source d’information fiable pour les citoyens,les médias, etc. sur le déroulement du processusélectoral et sa conformité aux principes etnormes en vigueur

3 Une alliance entre l’opérationnel et le stratégique,matérialisée par l’observation électorale qui permet de recueillir des données de terrain envoyées à une chambre technique, d’une part,et les chambres intermédiaire et politique quidocumentent et produisent de l’information liéeà la matière électorale, d’autre part.

Qu’est-ce qu’une Situation room ?

• Une situation roomest une salle permanente d’analyse, d’alerteprécoce et de gestion de situationde crise ou potentiellementconflictogènes.

• Elle s’appuie sur un dispositif de collecte de l’information entemps réel, utilisantdes sources d’informationsvariées et notamment lesTechnologies de l’information et de lacommunication(TIC).

• La situation room joue le rôle d’un observatoire, un mécanisme d’alerterapide qui permetd’anticiper sur lesrisques de dysfonctionnementmais aussi de violence pré-électorale, électorale etpostélectorale



Notes :

II. CONDITIONS CRITIQUES DE SUCCES

Les sources d’information

Le déploiement d’observateurs est un atout majeurdans le monitoring du processus électoral. Il estnécessaire de prendre des dispositions pour le déploiement d’observateurs électoraux de l'électionà venir ; il faut élaborer et tester les moyens choisispour l’observation et les protocoles d’échange d’informations entre observateurs et SituationRoom ; et aussi de mettre en place des mécanismes de résolution des problèmes pour lessituations où les protocoles établis ne marchentpas. Il y a également une probabilité que les événements ne se déroulent pas comme prévu, de sorte qu’une planification permettant de faireface aux urgences et imprévus s’avère toujoursnécessaire. D’où l’importance des démarchesprospectives permettant l’élaboration en amont descenarios possibles et la définition de stratégies et,le cas échéant, d’alternatives.

La Situation Room peut déployer des observateursdirectement ou par le biais de ses organisationspartenaires. Mais le plus important, dans tous les cas, c’est qu’il y ait un système clair pour latransmission des rapports et un plan de rechangeau cas où le système ne marche pas comme convenu. Les observateurs doivent être formés surle type d’information qui est important, afin de ne pas inonder la Situation Room avec un flot d'informations non pertinentes.

Pour s’assurer que la Situation Room fonctionneavec la gamme d'informations la plus large possible, il est important d'avoir d’autres sourcesd'information, en dehors des observateurs. Ceux-ci peuvent suivre strictement leur modèle de rapport, ce qui peut ne pas être suffisammentcomplet pour couvrir tout incident, ou il se peut qu’iln’y ait pas d’observateurs dans certaines parties

du pays. Ces gaps devront être comblés avec des informations provenant d'autres sources, etcelles-ci doivent être recherchées dès que possible.Les sources peuvent inclure des connaissances de confiance, mais il doit aussi y avoir des mécanismes pour vérifier la crédibilité, dans lamesure où l’utilisation d’une information partisanepourrait s’avérer très dommageable.

La Situation Room aura également besoin dessources au sein du gouvernement et des forces de sécurité, ainsi que de l'organe de gestion desélections.

Le traitement et l’analyse de l’information

Il ne suffit pas de recueillir une grande masse d’informations sur plusieurs dimensions d’unprocessus électoral, encore faut-il pouvoir en tirerles éléments nécessaires pour la formulation desrecommandations ou initier des actions immédiates.L’efficacité et la crédibilité de la Situation Room endépendent.

Il faudra veiller à la qualité et la précision des rapports sur le terrain et autres informations pertinentes recueillies par la Salle de veille ainsi qu’àla formation et au soutien technique pour les agentsconcernés, concernant la maîtrise des outils de collecte et d'analyse de données.

Ainsi, les responsables de la Plateforme de Veilleélectorale doivent avoir le souci permanent de s’assurer de l’existence et de l’appropriation desdispositifs de remontée et de traitement des informations, avec des CAT (conduites à tenir) explicites et connues de chaque acteur.



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Notes :

En outre, la Situation Room électorale devraréfléchir à la meilleure manière de faire face aurisque de toute activité de veille informationnelle :peu ou trop d’informations qu’on n’arrive pas àtraiter ou qui – tout en étant intéressant - nouséloignent de l’objectif initial… Aussi, est-il importantde faire régulièrement le point pour s’assurer que l’on garde un focus sur les objectifs de la veilleélectorale.

La connaissance des normes, des rôlesdes acteurs et des besoins des citoyens

La qualité du contrôle citoyen dépend en grandepartie de la maîtrise du processus et des opérationsélectorales par les citoyens en général, et les organisations de la société civile engagées dans lasurveillance des élections, en particulier.

Il est important pour les membres de la SituationRoom de maîtriser les données générales sur leprocessus électoral (cadre normatif et cadre institutionnel) à partir des textes législatifs et réglementaires du pays et des données factuellessur le corps électoral, sur la conformité ou lesécarts vis-à-vis de ces textes. La maîtrise du calendrier électoral, des rôles et responsabilité dechaque acteur aux différentes étapes sont des aspects essentiels à maîtriser. Il en est de mêmepour la connaissance des fonctions et prérogativesdes acteurs institutionnels, des organes indépen-dants de gestion des élections, des organismes derégulation, des OSC, des médias, etc., dans toutle processus.

Par conséquent il est important d’intégrer dans ladémarche de constitution de la Situation Room desopportunités de renforcement de capacités et

d’appui conseil permettant d’éclairer les situationsavec des processus de formation et de recherche-action : cela assure une pertinence et une crédibilitéfortes à l’action sur un terrain où prédominent desstratégies instaurant la défiance, l’instrumentalisation,etc., envers les acteurs de la société civile quicherchent à jouer un rôle significatif.



Notes :

Exemple n°1 : Cartographie des OSC intervenant sur lesprocessus électoraux au Sénégal

Les joutes électorales au Sénégal forment de véritables « système d’action » dans lequel interagissent plusieurs catégories d’acteurs de natures diverses, d’objectifs identiques voire opposés et d’approches diverses (Ministèrechargé des élections, Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), partis et coalitions, candidats, OSC,médias, groupes de pouvoir -autorités religieuses et coutumières-, citoyens-électeurs). Ces acteurs sont porteursd’actions et d’initiatives hétéroclites et parfois complémentaires. Il est bon de répertorier ces initiatives etd’analyser leurs interrelations et leurs implications sur le processus électoral. D’où la réalisation d’une étude parEnda DIAPOL avec l’appui d’OSIWA, en prélude à la Prési-dentielle de 2012. Ainsi, un atelier participatif de cartographiesociale a permis de :• saisir de façon plus fine les ressorts des diverses initiativesdes OSC sur le processus électoral au Sénégal de 2012, plusparticulièrement, et dans les cycles électoraux passés plusglobalement ;• analyser les relations entre les OSC et entre celles-ci et les

autres parties prenantes au processus électoral ;• analyser les stratégies et les alliances ayant un impact sur

les enjeux d’un déroulement du processus électoral sat-isfaisant pour toutes les parties ;

• examiner les voies et les moyens de valoriser les initiativesexistantes des OSC en matière de mobilisation sociale desélecteurs et de contrôle citoyen des élections ;

• définir les modalités de mise en réseau des OSC faitièresen la matière en vue de la constitution d’un noyau dynamique de vigies sur toutes les phases du processusélectoral via une plateforme E-citoyen ;

• réfléchir sur des scenarii plausibles pouvant influer positivement ou négativement sur le processus électoral.

Les analyses collectives réalisées à travers cet atelier ont étél’occasion d’échanges ayant permis aux OSC d’avoir une vision plus large et plus profonde du processus électoral afin

de poser avec plus de pertinence les stratégies, actions, positions et alliances qui leur permettraient de jouer un rôlesignificatif dans celui-ci. L’analyse des initiatives et leur croisement avec les enjeux etdéfis a donné l’occasion de mieux cerner leur contraintes etavantages comparatifs. La connaissance des initiatives desuns et des autres a également permis de prendre consciencede la nécessité d’une action commune basée sur les complémentarités et de la mutualisation des ressources (humaines, financières, techniques, etc.) pour faire face auxdéfis pour une observation active du processus électoral. Assurément, cette initiative a été un des déclencheurs de laprise de conscience qui a amené les OSC à mettre en commun leurs forces, avec notamment des initiatives mutualistes, telle que la Situation Room.



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Notes :

Cartographie des risques de la corruptionélectorale

Une analyse par cartographie des risques laisse apparaitre comme nous pouvons le voir dans leschéma ci-dessous la complexité de liens entre acteurs politiques mais aussi que le citoyen est aucœur des dynamiques sociales dès lors que l’onparle de pratiques corruptives.

(Source : Corruption électorale au Sénégal. Rapport d’enquête. Forum Civil)

Exemple n°2 : Etude sur la corruption électorale

La lutte contre la corruption est au cœur des préoccupationsdes acteurs de la société civile.. En fait, la corruption est laperversion ou le détournement d'un processus ou d'une interaction avec une ou plusieurs personnes dans le dessein,pour le corrupteur, d'obtenir des avantages ou des prérogatives particulières ou, pour le corrompu, d'obtenir unerétribution en échange de sa bienveillance. Elle conduit engénéral à l'enrichissement personnel du corrompu ou à l'enrichissement de l'organisation corruptrice (groupemafieux, entreprise, club, etc.). C'est une pratique qui peut-être tenue pour illicite selon le domaine considéré (commerce, affaires, politique...).

C’est ainsi qu’a été produit cette étude réalisée par le ForumCivil avec l’appui financier de Open Society Institute for WestAfrica (OSIWA). Ainsi un contexte économique et social défavorable se matérialisant par une pauvreté importante,l’ignorance ou l’analphabétisme de la plupart des électeurs,combiné à une absence de transparence dans le financement des partis politiques ainsi qu’un déficit de culture démocratique contribuent à installer durablement lacorruption lors des compétitions électorales. Avec la crise, lemilitantisme s’est érodé pour laisser la place à la poursuited’intérêts individuels d’abord initiés par les leaders politiquesdu PS dans les années 2000 et désignés sous le terme detranshumance politique.

Les résultats de cette étude et le fruit du monitoring continu,y compris le jour du scrutin constituaient une des séries dedonnées fournies à la Situation Room pour traitement.



Notes :

Exemple n°3 : Formation monitoring des principesdémocratiques et de la prévention de la violenceélectorale

L’Institut de Gorée, membre du RESOCIT, avec l’appuid’IFES (Fondation internationale pour les systèmes électoraux) et d’Open Society Initiative for West Africa(OSIWA) a formé une soixante de personnes au monitoringdes principes démocratiques et de prévention de la violenceélectorale en utilisant la méthodologie du projet « EVER »(Election Violence Education and Resolution). Initiée en 2002,la méthodologie EVER a été utilisée dans plus d’une dizainede pays à travers le monde pour documenter, sensibiliser etprévenir la violence électorale. Suivant un système rigoureuxet bien défini, EVER offre une gamme d’outils spécialisésdans le monitoring de la violence électorale, ainsi que laprévention et l’atténuation de la violence.

Un des buts du projet « EVER » est de capitaliser sur l’existence des réseaux ou coalitions d’organisations de lasociété civile pour la mise en œuvre de ce projet. Au Burundipar exemple (www.burundi.ushahidi.com), plusieurs organisations se sont alliées pour former un consortium « Amatora Mu Mahoro » dans le cadre du EVER. Par contre

au Nigéria (www.nevr.org), quelques organisations ont crééune nouvelle structure – l’Association Nationale pour desElections Apaisées au Nigéria. Au Sénégal, il y a plusieurs organisations qui sont fortement impliquées dans le processus électoral, notamment à travers le Collectif des Organisations de la Société Civile.

Après l’identification des points focaux, les partenaires d’exécution ont organisé des formations régionales pour introduire la méthodologie EVER aux moniteurs. Les thèmeschoisis pour ces formations étaient les suivants :

• la définition spécifique de la violence électorale ;• les indicateurs de violence à caractère électoral ;• les fiches de monitoring ;• l’utilisation des portables pour envoyer les SMS ;• les techniques de communication ;• les notions élémentaires pour un reporting sécurisé et

réussi ;• l’interaction avec les parties prenantes ;• la sécurité personnelle et les spécificités de chaque étape

du processus électoral.Les informations recueillies dans le cadre de ce monitoringfut l’une des données traitées par la Situation Room.



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Notes :

Le lien avec les autorités nationales, enparticulier les OGE, et les personnes /groupes influents

L’expérience a démontré la nécessité d’établir desrelations avec les pouvoirs publics, les partis politiques et d'autres institutions ou individus ayantla capacité d'influencer le processus :

Afin que la Situation Room électorale connaisse lesuccès escompté, elle doit avoir la capacité de déclencher des changements ou ajustements desdécisions prises au niveau des fonctionnaires oudes acteurs politiques, lorsque celles-ci s’avèrentcontraires à la loi électorale ou aux finalités d’uneélection crédible. Il pourrait y avoir des cas où legouvernement ou l’organe de gestion des électionsne sont pas réceptifs en dépit des efforts de la Situation Room, ou lorsque les actions de l'Organede gestion des élections restent ignorées par lespoliticiens. Dans ce genre de situation, la SituationRoom peut utiliser des interlocuteurs respectés etécoutés, tels que des hommes politiques à la retraite, les chefs religieux, ou d'autres personnalitésde premier plan, pour faire bouger la situation et résoudre une situation de crise.

Par ailleurs, des efforts peuvent être faits pour atteindre directement les individus au sein des partis politiques ayant le pouvoir d'influencer lesréponses des partis à des problèmes relatifs auprocessus électoral. Dans d'autres circonstances,les missions d'observation internationales ou lesprincipaux partenaires au développement peuventêtre invités à faire pression sur les politiciens ou les fonctionnaires pour les amener à changer d'attitude.

Visite de M. Macky SALL, candidat à la Présidentielle 2012

Visite du président de la CENA



Notes :

La diversité et la cohésion au sein desOSC parties prenantes de la Plateforme

On ne saurait guère mener à terme avec succèsune expérience de Plateforme de Veille électoralesans constituer un consortium ou mettre en œuvre une collaboration avec un large éventaild'Organisations Non Gouvernementales et acteursde la société civile. Une organisation a beau êtreperformante, elle ne saurait, toute seule, faire faceà toutes les dimensions d’un tel défi.

Une dimension primordiale de la Situation Roomélectorale, c’est son modèle collaboratif, qui assurela prise en compte d’une pluralité d’opinions. Enfait, les participants n'ont pas besoin de se mettred'accord les uns avec les autres sur toutes choses.Ce qu’il importe de garder à l'esprit, c’est que l'engagement primordial de chaque membre est decontribuer à faire de l'élection un succès.

Sa composition devrait être largement diversifiée,transcendant les barrières idéologiques, religieuses,sexuelles, ethniques, raciales, politiques, etc., etcapturant substantiellement les divers intérêts etperceptions.

Pour assurer une forte cohésion au sein du groupeet maintenir vif l’enthousiasme de départ, il ne fautpas hésiter à discuter ouvertement de règles, desattentes des uns et des autres et du partage desgains symboliques associés à la participation à unetelle initiative. Même dans le cas où il existe une dynamique unitaire affirmée, on ne peut nier la réalité d’une certaine concurrence entre organi-sations de la société civile, qui peut avoir un impactnégatif sur le succès et l’efficacité de la Plateformede veille électorale et qu’il ne sied pas d’ignorer.

de Gorée Institute (GI) et du Collectif des organisations dela société civile pourles élections (COSCE ) a été créé le 27Mars 2011.

• Le RESOCIT a pour but de mettre en cohérence et coordonnerles interventions des organisations de la société civile surle processus électoral avec comme volonté de contribuerà des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées,à travers une observation par les organisations de la sociétécivile, en partenariat avec la presse.

• Cette coalition sera rejoint durant le processus par d’autresorganisations qui déployaient également des MOE (Missions d’Observation Electorale). Une mutation seranotée tant du point de vue de l’appellation que de la composition. On parlera désormais de la Plateforme de lasociété civile pour les élections composée du RESOCIT etd’autres consortiums et organisations de la société civileengagés dans le suivi du processus électoral.

• Grâce à cette mutualisation des ressources, la Plateformedes OSC pour les Elections a déployé quatre mille neuf quatre vingt quinze (4995) observateurs et a pu couvrirl’ensemble des centres de vote et près de 80% des bureaux de vote. La prise en compte de diverses sensibilitésa été très bénéfique dans l’analyse des données et l’appréciation des situations. Par exemple ; l’arrivée del’AMLD au sein de la Plateforme des OSC pour les électionsa permis de prendre en charge le Genre dans l’analyse etl’interprétation des résultats du scrutin.

Exemple n°4 : Mise en synergie tous les acteurs dela société civile qui ont développé une compétenceréelle en matière électorale

• La Situation room a pu être réalisée au Sénégal durant l’élection présidentielle 2012 grâce à l’appui technique etfinancier de OSIWA, USAID, l’Ambassade de la Grande Bretagne au Sénégal, l’Union Européenne et Oxfam Novibet en collaboration avec le Réseau des observateurscitoyens (RESOCIT). Dans un premier temps, le RéseauSénégalais des Observateurs Citoyens (RESOCIT), cadred’harmonisation et d’échanges des missions d’observation



18

Notes :

La question de la visibilité des différentes organisa-tions dans les différents actes et supports de communication faites au nom de la Plateforme estun sujet habituellement disputé, de façon ouverteou non. Il est recommandé d’adopter en amont uncode de conduite explicite sur la visibilité des parties prenantes et sur les règles entourant lacommunication autour de l’initiative.

De la même manière, la question de la représentationet en particulier ceux qui doivent parler à la presseou sont désignés porte-parole, etc., doivent êtreouvertement abordés et les différents points de vuepris en compte.



Présentation de la plateforme des Organisations dela Société Civile pour l’observation des élections,Sénégal, 2012

La plateforme des Organisations de la Société Civile pourl’observation des élections constituée du Réseau des Observateurs Citoyens (Gorée Institute et Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Elections1), del’Eglise (Commission Episcopale Justice et Paix et les scoutsdu Sénégal), de l’Association Culturelle d’Auto Promotion Educative et Sociale (ACAPES) et de la plateforme des Acteurs Non étatiques/ENDA Dialogues Politiques ont décidé de mettre sur pied une plateforme commune pourl’observation du second tour de l’élection présidentielle du25 mars au Sénégal.

La plateforme des organisations de la société civile pour l’observation du second tour de l’élection présidentielle viseprincipalement à :

- harmoniser les stratégies d’observation de la société civileSénégalaise ;

- assurer le déploiement des observateurs nationaux surl’ensemble du territoire national en ce qui concerne l’observation des opérations de vote, de dépouillement, detransmission et de compilation des résultats, etc.;

- faciliter la remontée rapide d’informations crédibles afin deprévenir les autorités compétentes pour corriger les dysfonctionnements en temps réel.

Chaque Mission d’observation a gardé son quartier généralet a participé aux travaux de la salle de veille « Situation Room »de la plateforme de la société civile pour l’observation du second tour de l’élection présidentielle du 25 mars 2012.

La Plateforme a bénéficié de l’appui technique et financier del’USAID, OSIWA, IFES, One World UK, Oxfam Novib, NDI,l’Union Européenne et l’Ambassade de Grande Bretagne auSénégal.

Notes :



20

Notes :

Du bon usage des TIC

Lorsque vous appuyez tout ou partie de votre dispositif d’observation ou de monitoring sur l’utilisation des TIC, n’hésitez pas, au besoin, à faireappel à des organisations spécialisées, qui ont déjàexpérimenté des modèles et procédures adéquats.Le cas échéant, il faut prévoir un protocole departenariat murement réfléchi et le plus détaillé possible sur les rôles et responsabilités des partiesprenantes et les modalités de leur collaboration.

Il faudrait s’assurer de la maîtrise adéquate des dif-férents outils et supports par toutes les partiesprenantes. Dans ce sens, les initiateurs devrontveiller à programmer assez tôt toutes les sessionsde formation utiles à cet effet.

La mobilisation des ressources financières

La mise en place et l’animation d’une SituationRoom électorale nécessitent bien entendu desmoyens conséquents. Aussi, faut-il s’y prendre àtemps pour identifier les partenaires susceptiblesd’appuyer le processus, élaborer des propositionstechniques et financières à leur soumettre et assurer un suivi régulier de la relation.

Des dimensions essentielles ne doivent pas être omises dans les projets de budget. Les éléments ci-dessous doivent notamment faire l’objet d’attention : les hébergements, la locationde salle, les émoluments pour experts, la restauration,les frais de communication pour la remontée desinformations, la prise en charge d’une plateformetechnique, les badges, banderoles, postestéléviseurs et radios, la sécurité, l’élaboration durapport général, la publication de communiqués,l’organisation de conférences de presse, les fraisde transport, etc.

Exemple n°5 : Collaboration avec des organisationsspécialisées sur les TIC

Pour l’élection présidentielle de Février et Mars 2012 auSénégal, le Collectif des Organisations de la Société Civilepour les Elections (COSCE) a eu recours à l’assistance technique continue de One World UK (OWUK) et du National Democratic Institute (NDI) pour le management del’observation, de la plateforme senvote2012 et du plateautechnique de la situation room. L’équipe locale de OWUK acheminé avec le COSCE pendant près de trois mois pour lesassister techniquement et lors des deux tours du scrutin desexperts de OWUK et du NDI sont venus de Londres et deWashington pour la gestion du traitement des données remontées par sms par les m-observateurs et les m+observateurs. Pour les législatives de juin 2012, les équipesde OWUK (basées à Dakar et à Londres) et de NDI ont administré une série de formations à des représentants desorganisations locales intervenant dans l’observation des élections. Ensuite, ils les ont appuyés durant tout le processus de préparation et de déploiement des observateurs,d’établissement de la plateforme technique de remontée desdonnées (senevote2012) et de traitement des données le jourde l’élection pour le compte de la Situation Room.



Notes :

III. LES MOMENTS CLES ET CONDUITES A TENIR

• Proposition de termes de référencesou document d’orientation aux organisations potentiellement membres

L’initiative de mise en place d’une Situation Roompeut venir d’une organisation ou d’un réseau d’organisations. Dans tous les cas, au-delà des discussions formelles ou informelles, il est importantde rédiger très tôt des termes de référence ou undocument d’orientation de l’initiative ; ce documentdoit être partagé et peut évoluer au fur et à mesureque les organisations associés à l’initiative proposent des enrichissements.

• Réunion d’installation et prise de contact de la Situation Room

Une fois que des accords solides sont trouvés surles orientations et le format général de la SituationRoom, une réunion d’installation permettra de constituer formellement un comité de pilotage.Généralement, on y retrouve les principauxdirigeants des organisations parties prenantes ou,à tout le moins, des mandataires pouvant engagerleur organisation d’origine. Dans tous les cas, il estnécessaire que des personnalités fortes, intègreset respectées de la société civile y participent.

Au début, il est important de consacrer un tempssuffisant à la présentation de chaque organisationet des personnes qui les représentent, afin de favoriser une connaissance mutuelle et une certaineconvivialité dans le groupe.

• Préparation du ou des dispositifs d’observation électorale

La Situation Room complète et renforce le dispositifclassique d’observation électorale. Aussi, les différents éléments ci-dessous doivent avoir étébien stabilisés et les acteurs concernés formés :

• l’élaboration de plan de déploiement des observateurs ;

• le suivi et contrôle des observateurs avant pendant et après le scrutin ;

• le management de plateformes techniques detraitement des données ;

• les principes du comptage de vote parallèle (PVT) ;• le système de déploiement des observateurs ;• l’échantillonnage, le codage des fiche

d’observation ;• l’établissement de la plateforme technique de

remontée des données, le cas échéant• la mise sur pied de plateforme web ;• le traitement des données le jour de l’élection

pour le compte de la Situation Room.



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Notes :

Exemple n°6 : Dispositif d’observation électoraleLors des élections présidentielles et législatives tenues auSénégal en 2012, les coalitions de la société civile ont menédes activités organisées autour de quatre grandes composantes : observation électorale classique, monitoringde la violence électorale, monitoring de la corruption électorale et monitoring des média.

Pour le volet observation proprement dite, il s’agit de la supervision du déroulement des élections avant, pendant etaprès. Il s’agit de l’observation classique du vote le jour duscrutin. Autrement dit, une observation de l’élection législativele jour du vote qui porte surtout sur la régularité du vote, notamment sur les dispositions du code électoral. Ces activités se font au niveau national à l’échelle du territoiresénégalais.

- Grâce à la mise en commun des ressources de l’ensembledes organisations investies dans l’observation électorale,la Plateforme des OSC pour les Elections a déployé quatremille neuf quatre vingt quinze (4995) observateurs dontcent trente cinq (135) M+ observateurs qui ont remontéen temps réel par SMS toutes les données du scrutin et publiées sur le site www.senevote2012.com, 50 observateurs média pour faire la remontée par téléphonedes informations relatives au scrutin.

- Le COSCE a déployé Mille Cinq Cent Cinquante (1550)observateurs dont Cinquante (50) journalistes;

- Le Forum Civil a déployé 220 observateurs de la corruption électorale ;

- La Raddho, membre du COSCE, à déployé Cinq CentTrente Deux ( 532) observateurs ;

- Gorée Institute a déployé vingt cinq observateurs (25),ainsi que douze (12) moniteurs des média qui remonteronten temps réel toutes les données du scrutin qui seront visibles sur le site www.resocit.org;

- La Commission épiscopale Justice et Paix a déployé huitcent soixante cinq (865) observateurs ;

- Le Consortium Enda DIAPOL / Plateforme ANE a déployédeux cent soixante (260) observateurs ;

- ACAPES a déployé mille six cent quatre vingt quinze (1 695) observateurs ;

- Handicap FormEduc a déployé quarante (40) observateurs.- AMLD a déployé vingt-huit (28) observateurs.

Le jour du scrutin, la Plateforme électorale a mis en placetrois (3) salles opérationnelles au niveau de son quartiergénéral.

• Réunion(s) de coordination en amont

Au cours d‘une ou plusieurs réunions de coordinationles jours précédant le démarrage effectif de la Situation Room, les membres du Comité de pilotage se réuniront afin de :− s’accorder sur les modalités et l’organisation de

la mission qui sera la leur au moment du scrutin ;− harmoniser les points de vue des membres ;− discuter du mode de scrutin ;− passer en revue la méthodologie qui sera mise

en œuvre ;− procéder au choix définitif des analystes (politique,

médias, électoral, genre, etc.) qui devront les accompagner dans la perspective d’exploitationdes données collectées.

• Installation de la Situation Room à sonQuartier Général

Au cours d‘une ou plusieurs réunions de coordinationQuelques jours avant et après le scrutin, il faut concrétiser le dispositif en mettant en place uneplateforme opérationnelle dans un lieu soigneusementchoisi, afin de traiter immédiatement les cas dedysfonctionnements relevés par les moniteurset/ou observateurs des OSC déployés sur le terrain.Dans le choix de ce lieu qui sert de quartier généralde la Situation Room, il est important d’avoir à l’esprit ces différents éléments : fonctionnalité réelle(accès continu a l’électricité, connectivité internet),sécurité des lieux, sérénité cadre, accessibilité, etc.Auparavant, il aura été déterminé des sallesadéquates pour les plateformes technique, intermédiaire et politique ; les supports de commu-nication assurant une pleine visibilité de la SituationRoom (telles les banderoles, etc.) auront égalementété installés à des endroits stratégiques.



Notes :

La durée de l’installation de la Situation Room dansle QG dépendra à la fois des moyens et du formatretenu. Néanmoins, il est conseillé de la mettre enplace au moins une semaine avant le début duscrutin, si possible. Après le scrutin, le dispositif devrait rester en place idéalement jusqu’à la proclamation des résultats et, dans tous les cas, aumoins une semaine après le scrutin.

• Communication tous azimuts autourde l’initiative

La Situation Room ne saurait être efficace sanspasserelles et interactions avec les pouvoirs publics,les Organes de Gestion des Elections notamment.Aussi, dans la phase préparatoire, il faut avoir à l’esprit d’informer toutes ces institutions et

organisations à travers un courrier officiel, des rencontres de présentation de l’initiative et une demande de collaboration avec la Situation Room.Il est également recommandé d’informer toutes leschapelles politiques engagées dans le scrutin.Tous ces acteurs doivent être invités à se rapprocherde la Situation Room par des visites pour s’enquérirdu travail effectué.

Par ailleurs, il est utile d’engager une campagne decommunication autour de l’initiative pour informer lepublic et vulgariser la plateforme web pour son utilisation effective par les citoyens. De même, ilfaudrait encourager également l’utilisation des medias sociaux (blogs, facebook, twitter, etc.) par les membres de la Situation Room comme canalde partage des informations et de suscitation de discussions autour du processus.



24

Notes :

• La déclaration d’arrivée

Conformément aux exigences d’une mission d’observation classique, dès l’arrivée de la Missiond’Observation sur les lieux devant abriter la Plateforme électorale, une Déclaration d’arrivée doitêtre élaborée et partagée avec toutes les partiesprenantes. C’est alors l’occasion pour la SituationRoom de :− présenter la Plateforme de la société civile,

porteuse de l’initiative ;− présenter le dispositif mis en place par la

Plateforme pour l’observation des élections ;− faire le diagnostic du contexte dans lequel se

tiennent ces élections ;− partager avec l’opinion les motifs de satisfaction

durant la phase pré – électorale ;

− dresser une liste des dysfonctionnements notésdurant la phase pré – électorale ;

− faire des recommandations d’ordre général ou àl’endroit des organes de gestion et/ou de régulation des élections, de l’administration, descitoyens etc.

La déclaration d’arrivée peut être accompagnéed’un communiqué et d’une conférence de Presse.

• Les réunions de coordination in situ

Dans la dynamique de la préparation des activitésde la Situation Room le jour du scrutin, une réunionde coordination regroupant toutes les partiesprenantes à la Plateforme électorale est organisée.



Notes :

Durant cette rencontre, il s’agit de mettre à niveautoutes les parties prenantes à l’initiative.

Ainsi, seront présentés et discutés :− l’agenda le jour du scrutin ;− le dispositif qui sera mis en œuvre ;− le fonctionnement de la Plateforme technique,

le cas échéant ;− les canevas de rapports, pour une bonne

maitrise des informations qui seront produitesle jour du scrutin ;

− la définition d’un circuit de remontée de l’information ;

− la composition des différentes chambres ouéquipes ;

Ensuite, il est utile que chaque structure ou équipead hoc (chambres politique, intermédiaire et technique, dans l’expérience du Sénégal) se réunisse afin de procéder une à une à la revue destâches, une mise à niveau et si nécessaire desajustements des démarches, stratégies et outilsspécifiques les concernant.

Par exemple, dans l’expérience du Sénégal en2012, la réunion de la Chambre intermédiaire a permis de :

− définir la fréquence de la production des rapports à transmettre à la Chambre politique ;

− finaliser les canevas de rapportage des infor-mations remontées par téléphone ;

− stabiliser les outils de collecte de données pourl’ouverture des bureaux de vote, le déroulementdu scrutin et la fermeture des bureaux de vote ;

Par ailleurs, des réunions de la chambre politiqueont permis de dresser des scenarios sur la base del’analyse des tendances pour se préparer à touteséventualités et avoir les réactions appropriées.

• La remontée des informations et leuranalyse à différents niveaux

Le dispositif technique et opérationnel mis en placea pour objet principal de produire l’information statistique qui permet à la chambre politique d’étayer ses communiqués de presse et la Déclaration préliminaire qui sera faite à l’endroit del’opinion publique nationale et internationale, despartenaires et des autorités politiques.

La collecte de données par les observateurs doitse faire à l’aide de protocole et d’outils de rapportage qui auront déjà été stabilisés et dont ons’est assuré l’appropriation par les utilisateurs. Le cas échéant, les questionnaires assez complexes ou détaillés doivent avoir été codifiéspour faciliter leur utilisation en temps réel par legroupe en charge de la réception, du traitement etde l’interprétation des données (chambre techniqueet intermédiaire)

Exemple n°7 : Mise en place et optimisation d’unsystème d’alerte précoce le jour du scrutin (Sénégal, 2012)

Les alertes, remontées tout au long du scrutin, ont permisd’améliorer qualitativement le scrutin. Les membres de lasalle politique ont pris en charge les alertes. Plusieurs autorités en charge de l’organisation, de la supervision et dela gestion du processus électoral ont été contactées afin queles dysfonctionnements notés soient corrigés. La plupart desdysfonctionnements concernaient des cas d’achat de conscience, de fraudes électorales, de violences électorales,d’arrêt de vote, de convoiement d’électeurs.

Notons que plusieurs canevas de remontée des informationset données recueillies ont été élaborés par la plateforme, cecidans le but de mieux maitriser l’information mais aussi d’avoirun monitoring très ténu du scrutin. C’est ainsi que l’on a puavoir un canevas pour la remontée des alertes, un canevasde rapportage des informations et données remontées partéléphone, un canevas de remontée des données brutes.



26

Notes :

L’utilisation des technologies de l’information et dela communication a déjà démontré toute son efficacité et son efficience dans ce cadre. La remontée de l’information peut se faire à partir dutéléphone (voix ou sms), d’internet (emails, message tweeter, formulaire web, etc.). Le circuitde remontée de l’information doit être assez clair etmaîtrisé par tous les utilisateurs aux différents maillons de la chaîne.

Les sources de données suivantes pourraient êtreoptimisées pour l’opérationnalisation de la SituationRoom électorale :

1. Les organisations qui prévoient de déployer desobservateurs des élections (pour surveiller les élections, les actes de violence, les cas d’achatsde consciences ou d’influence du vote, le comportement de la police et des services desécurité en général, etc.). Il serait important de s’assurer qu’une égale attention est accordéeaux différents groupes de travail intervenant aussibien dans les zones urbaines que dans les zones rurales ;

2. Les organisations/personnes ayant accès i) à lapolice et aux diverses agences de sécurité impliquées dans les élections, ii) aux organes degestion des élections, iii) aux organisations internationales (travaillant sur les élections), etc. ;

3. Les organisations/personnes ayant accès auxmédias (nationaux et internationaux) : elles vontcontribuer à donner une large visibilité à la Situation Room et aux messages qui sontvéhiculés (large diffusion des communiqués depresse, déclarations et autres) ;

4. Les organisations/personnes travaillant sur lesélections en utilisant Twitter, Facebook et autresréseaux sociaux.

Les données remontées doivent être agrégées,croisées et vérifiées (aux niveaux intermédiaires)avant d’être présentées au niveau du groupe encharge de l’analyse politique et de la définition desmodes d’intervention adéquats (chambre politique).

Exemple n°8 : La plateforme technique senevote2012pour un suivi en temps réel du processus électoral

L’utilisation des TICS pour le monitoring des élections présidentielles et législatives ont été plus que bénéfique,étant donné que le Sénégal bénéficie d’une bonne couvertureréseau. Ainsi, dans l’activité d’observation des élections, l’intégration des TIC a permis à la société civile de faire untraitement en temps réel des informations. Ainsi, une coalitiond’OSC a conçu une plateforme web www.senevote2012.comet une plateforme citoyenne «www.samabaat.com» qui a permis d’augmenter le nombre de personnes touchées parles activités de sensibilisation. Ainsi, les actes de violence, lesincidents, les achats de conscience, et les témoignages sontrelayés par Sms sur le portail. Ce qui a permis que l’informationsoit disponible en temps réel.



Notes :

• La détermination et la mise en œuvrede réponses rapides et adéquates

L’une des innovations de la Situation Room électorale c’est qu’elle permet de mettre en placedes systèmes d’alerte et de réponses rapides. Onest au cœur de la mission d’anticipation et d’alerteprécoce que s’assigne la plateforme politique parle biais de la salle politique. Il s’agit d’une bonnefaçon de prendre en charge les problèmes plutôtque de rester dans l’expectative, attendant la fin duscrutin pour faire des déclarations.

Cette fonction est pertinente autant avant qu’après,mais prend une importance cruciale durant lescrutin proprement dit. Ce travail s’appuie sur lesdonnées remontées des autres niveaux de la Plateforme de veille électorale. Une modalité intéressante est l’élaboration de rapports périodiquescouvrant différentes dimension du scrutin (élaboréspar les niveaux intermédiaires sur la base des données et statistiques produites par l’équipe technique) et qui sont exploitées par la Chambrepolitique. Cet examen peut entrainer un retour d’information ou des requêtes au niveau des observateurs, superviseurs ou analystes pour unsupplément d’information ou la vérification de tel outel aspect. Lorsque l’information est avérée ou trèsplausible et porte sur un dysfonctionnement pouvant influencer la qualité et la conformité duprocessus, des décisions sont prises par la Chambre politique pour un traitement rapide. Le plus souvent, cela consiste à saisir par téléphone la ou les autorités compétentes pour unecorrection dans les meilleurs délais, le cas échéantaprès vérification.

Lorsque le dispositif mis en place inclut un systèmede remontée et de traitement des résultats du vote,et selon les données du contexte, il peut arriver que

le groupe en charge de l’analyse et de la stratégiedécide de communiquer publiquement le soirmême des élections, notamment pour appeler lesprotagonistes à éviter de s’auto proclamer vainqueur avant même la publication des résultatsprovisoires.

• La déclaration préliminaire

Une déclaration ou communiqué de presse estémise dans les jours suivants le scrutin relatant lesconclusions générales de la Plateforme électorale.Rappelons que cette déclaration est dite préliminaire car elle est effectuée avant la conclusion du processus et avant la proclamationdes résultats définitifs. Une déclaration ultérieurepourra avoir lieu si des problèmes majeurs surviennent au cours du processus.

En général, la déclaration présente le dispositif utilisé pour l’observation, la collecte et le traitementdes données, les motifs de satisfaction, les dysfonctionnements constatés et les recomman-dations.

• L’information sur des résultats etfaits saillants

En fonction du contexte, des enjeux et des objectifsvisés, il peut être utile d’extraire et de synthétisercertains résultats ou faits saillants à l’intention dupublic et/ou des parties prenantes. Une fois lesdonnées issues du terrain regroupées de façon exhaustive et stabilisées, et avec un peu plus dedistance, les analyses peuvent révéler desphénomènes ou tendances très intéressantes pouraider les acteurs à mieux comprendre le processusélectoral. Par exemple, après le deuxième tour desélections présidentielles et après les élections



28

Notes :

législatives en 2012 au Sénégal, le Réseau des observateurs citoyens (RESOCIT) a publié quelquesrésultats du monitoring des medias. Face auprincipe d’égalité, il était frappant de voir la

distribution très inégale des temps d’interventiondes membres des différentes listes en compétition.

INTERVENTION DES COALITIONS

THEMES ABORDÉS



Notes :

• Le suivi évaluation

Spécifiquement, les résultats de ce type d’initiativepourront se mesurer à l’aune du nombre d’informa-tions pertinentes transmises à l’autorité politique auniveau national ou local pour correctif. La massed’information accumulée et la nature de cette infor-mation (heure d’ouverture des bureaux de vote,arrêt de vote, ancre non indélébile, cas de violence,

taux de participation,…) pendant cette périodeconstituent aussi une source d’évaluation de la pertinence et du niveau de professionnalisation dela Situation Room conduite par les OSC et son impact sur la sécurisation et la pacification duscrutin.Le tableau ci-dessous donne une idée des outilsqui peuvent être développés pour faciliter le travailde suivi des actions de la Situation Room:

On s’intéressera également aux indicateurs d’effets :par exemple, combien de problèmes notifiés ontété suivis d’actions et finalement corrigés, nombred’articles de presse relayant les informationsfournies par la Situation Room, etc. On analyseraégalement les types d’intervention qui ont été lesplus efficaces (téléphone, intervention dans lapresse, descente sur le terrain, déplacement et dis-cussions avec les autorités ou organes en chargede la question, etc.).

• Le rapport final

Après la proclamation définitive des résultats, aprèsrevue minutieuse des rapports écrits déposés parles observateurs, la Plateforme électorale élaboreson rapport final, sous l’égide du comité de pilotage. Après l’introduction et le rappel des objectifs et de la méthodologie, ce document reviendra utilement sur les activités menées, les résultats obtenus et les conclusions, en mettant enannexe les différents produits (déclaration d’arrivée,déclaration préliminaire, différents rapports d’étapesur le monitoring, etc.).

Indicateurs Définition Sources des données Méthode de collecte de données

Nombre d’observateurs déployés

Cet indicateur vise à mesurer la quantité d’observateurs mobilisés

Rapport d’observationPlan de déploiement

Nombre de fiches d’observation reçues

Nombre de bureau devotes couverts

Cet indicateur vise àmesurer le taux de couverture de l’observationpar rapport au nombre de bureau existant

Rapport d’observationRapport des points focaux

Revue des rapports et des fiches



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Notes :

IV. GERER UNE SITUATION ROOM ELECTORALE

S’organiser

a) Choisir un dispositif

Le fonctionnement adéquat de la Situation Roomrepose sur l’accès en temps utile à une informationfiable sur le processus électoral. Le traitement entemps réel d’une masse d’informations provenantde sources diverses est une gageure lorsqu’elledoit permettre l’analyse des situations et la prise dedécisions immédiates sur des questions sensiblesou des enjeux complexes. La qualité et la diversitédes personnes-ressources, porteurs d’expérienceset de sensibilités plurielles sont à combiner pouraboutir à des positions justes et équilibrées et audéclenchement des réactions appropriées, dansles meilleurs délais. Sans dispositif idoine articulantles différentes dimensions et niveaux impliqués, lesuccès de l’expérience risque d’être fort mitigé,voire impossible.

Au Sénégal, en 2012, le dispositif a été le suivant- Une chambre technique pour le recueil et la mise

en ligne des données en temps réel, composéed’une trentaine de techniciens et d’opérateurs.Les données sont transmises par les observateursdéployés sur le terrain.

- Une chambre intermédiaire qui regroupe les coordonnateurs des différentes organisations etcoalitions ayant déployé des missions d’obser-vation et un analyste politique qui reçoivent lesdonnées pour les analyser.

Il est apparu opportun de mettre en place un pooloù travaillent des analystes et experts, l’idée est decollecter, d’analyser et de mettre à disposition dustaff de coordination des informations pour prévenirles crises inhérentes au processus électoral.

L’approche de ce pool est de faire des analysesfactuelles avec des propositions concrètes pouraider le staff à solutionner immédiatement les problèmes qui se posent.

- Une chambre politique qui se charge des dysfonctionnements mis en exergue dans lesdocuments fournis par les deux autres chambres.Elle a à sa disposition l’annuaire de tout le commandement territorial, les autorités administratives et toutes les autorités en chargedu processus électoral. Ainsi, les dysfonction-nements sont corrigés en temps réel, grâce àdes appels téléphoniques passés par les membres de la chambre politique à chaque foisqu’ils sont sollicités. Cette chambre est composée d’acteurs de la société civile, de journalistes et d’anciens haut-fonctionnaires, etc.

La Chambre politique doit être composée de personnalités connues pour leur impartialité, intégrité et équité, dont les avis comptent au seindes organes en charge de l’organisation des élections. Elles ont pour mission de jouer un rôled’alerte et de veille sur l’ensemble des opérationsélectorales. Il s’agira de relever les dysfonction-nements et manquements et de saisir les autoritéspour apporter les corrections à temps réel.

b) Répartir clairement les rôles et responsabilités

Dans l’idéal, chaque personne impliquée doit connaitre le schéma global de fonctionnement maisaussi les attentes à son égard et les tâches qu’ildoit assumer dans ses fonctions. Aussi est-il important de définir le contenu de chaquetâche/fonction, les liens hiérarchiques et fonctionnelsentre elles et d’en vérifier la compréhension parchaque personne concernée.



Notes :

• Dans l’expérience du Sénégal, les postes suivants ont été définis avec des tâches précisespour chaque titulaire : Président du Comité dePilotage, Vice Président du Comité de Pilotage ,Chef de Mission, Chef de Mission Adjoint, Coordinateur Général de la Situation Room, Coordinateur Adjoint en charge des Plateformes,Coordinateur Adjoint en charge de la Liaisonavec les autres MOE, Analyste en Chef, AnalysteElectoral, Analyste Juridique, Analyste politique,Analyste Genre et Minorités nationales, AnalysteMédias, Analyste de données, Statisticien,

Informaticien, Coordinateur TIC, CoordinateurPool Communication et Information, Pool Médias, Rapporteur, Coordinateur Documentairede capitalisation, Chargé de Liaison avec les Observateurs, Responsable Logistique, Coordinatrice de l’Appui Technique, ResponsableSécurité, Responsable Financier, Responsabledu Monitoring des Violences électorales, Responsable du Monitoring des Médias, Responsable du Monitoring de la CorruptionPolitique/Electorale, Responsable des Points Focaux Observateurs.



32

Notes :

Selon le contexte, les besoins et les ressources humaines disponible, il faudra s’adapter mais un organigramme clair et fonctionnel est un atout important pour être efficace.

• La fonction de facilitation est importante à prendre en considération ; dans l’idéal une figurereconnue de la société civile, crédible tant auxyeux des partenaires extérieurs qu’auprès desmembres de la société civile devrait jouer un rôle-clé de modération des débats et la facilitation des interactions, notamment dans l’équipe en chargedes décisions politiques et stratégiques.

• La fonction de secrétariat doit être bien assuméetout au long du processus. Le travail du secrétariat est de fournir le soutien administratifnécessaire à la Plateforme. Il est conseillé qu’unpersonnel ad hoc soit embauché pour ces rôlesspécifiques. Toutefois, dans les cas où cela n'estpas possible, les groupes participants peuvents'entendre sur une formule permettant d’utiliserleur personnel existant pour exercer de tellesfonctions. Le principal facteur ici est que ce personnel se consacre à temps plein au soutienaux opérations de la Plateforme de veille

• Dans le cas où la Plateforme de Veille électoraleest constituée d’une coalition d’organisationsn’ayant pas utilisé les mêmes méthodes, démarches et outils d’observation, il est important que chaque mission d’observation soitreprésentée au niveau technique ou intermédiairepar un-e plénipotentiaire. Sa tâche sera de collecter les informations envoyées par leurs observateurs, de faire les vérifications nécessaires pour attester de leur véracité et deles partager avec l’équipe de coordination et d’analyses pour un traitement immédiat.

c) Elaborer un agenda de la Plateformede veille électorale

Dès les premières réunions de coordination enamont ou à l’arrivée de la Plateforme sur le site, ilest important de confectionner un agenda qui dé-taille les activités pour chaque journée. Celui-ci doitêtre constamment mis à jour. Il faut prévoirplusieurs réunions de briefing/débriefing au seind’une équipe ou entre les différentes équipes (ouChambre).

Observer, analyser, réagir

a) Collecte, traitement et analyse des données

Il s’agit de capitaliser et cartographier des flux d’informations afin de faciliter l’analyse et d’aider àla prise de décision. Aux différentes sources d’informations (observateurs, presse, acteurs étatiques, citoyens, web, etc.) doit correspondreune procédure déterminée en termes de collecte,de vérification, de croisement et d’agrégation desdonnées recueillies. L’analyse et la présentation desdonnées mettront en exergue les phénomènes importants en termes de fréquence, de volume (ouétendue) et surtout d’écart par rapport à la normeou aux standards. On fera attention aux points critiques et risques identifiés dans l’analyse de la période précédente ou devant faire l’objet d’attention d’après les scénarios esquissés. Néanmoins, on gardera aussi à l’esprit que les imprévus sont toujours riches d’enseignement.



Notes :

Exemple n°9 : Les plateaux techniques alimentantla situation room au Sénégal (2012)

En plus du plateau technique principal que constituaitSENEVOTE 2012 (www.senevote2012.com, présentée ci-avant), la Situation Room a bénéficié des inputs provenantde plateformes tels que :

Plateau technique SamabaatSamabaat est une plateforme citoyenne d’informations et deformation à la citoyenneté (www.samabaat.com). Samabaatsignifie en wolof « Ma voix ». C’est une initiative qui est centrée sur les enjeux des élections, elle encourage lescitoyens à participer et à s’informer sur le processus électoralau Sénégal à travers les réseaux sociaux que sont Twitter etFacebook. Les citoyens peuvent s’en servir comme forumd’échange, de dialogue et d’expression en matière d’élection. De même, les organisations de la société civilepeuvent également l’utiliser comme cadre pour informer surleurs activités.

Samabaat a centralisé les rapports de toutes les organisationsqui étaient déployées sur le terrain. Par exemple, 134 rapportsont été produits durant la journée du scrutin :Les rapports ont porté sur :- Des incidents à hauteur de 14%- 39% d’achats de conscience- 25% de fraudes électorales- 23% d’irrégularités

Plateau technique du monitoring de la violence élec-torale « Fallade Fitinaaji » (preventionfitnasenegal.org)Falaade Fitinaaji est un programme mis en place pourprévenir et faire un monitoring de la violence électorale. Il s’agit d’un monitoring fait dans le long terme, le jour duscrutin y compris. Les données recueillies le jour du scrutinpar SMS ont permis de constater par exemple que :- 4 régions sont concernées par la violence électorale :

Kaolack, Tamba, Thiès et Ziguinchor- Les militants des partis politiques en sont les principaux

auteurs et les premières victimes

- Une typologie des violences a pu être établie : intimidations,destruction de propriétés, affrontement entre des groupesde militants

- Les armes utilisées : l’incendie criminelle, l’arme blanche,les coups de poing

- Au total, 11 incidents violents ont été notés durant le scrutin.

Plateau technique Corruption politiqueIl s’agit d’identifier les pratiques corruptives qui se sont produites durant le scrutin si l’on sait que l’achat de conscience pourrait a priori influencer l’électorat dans unsens ou dans un autre et donc impacter sur le résultat finaldu scrutin. Ainsi, tout au long du scrutin, les moniteurs de lacorruption politique, présents sur l’étendue du territoire ontfait une remontée des données par téléphone, ce qui a permis de constater notamment que 77 incidents portaientsur la corruption mais également sur d’autres dysfonction-nements. Ainsi, on a pu noter :

- 27 cas d’achats de consciences - 1 consigne de vote- 3 convoiements d’électeurs- 1 cas de détention de cartes d’électeurs- 2 cas d’erreurs pendant le vote- 1 cas d’excès de zèle par une des forces de l’ordre- 10 cas d’influences du vote- 3 cas d’intimidation- 4 cas de violences électorales- 2 tentatives de fraude- et plusieurs autres incidents tels que non respect des

procédures de vote, influence, etc.

Source : Plateforme des OSC pour les élections. RapportGénéral. 2nd tour de l’Election Présidentielle (2012)

L’évaluation a montré que dans de tels cas de figure, l’idéalc’est de mettre en place une plateforme technique uniquepour résoudre tous les problèmes, à défaut, il faut multiplierles efforts pour renforcer l’harmonisation des plateformes.



34

Notes :

b) Préparation de scénarios et étab-lissement de conduites à tenir le caséchéant

Au niveau de l’analyse politique et stratégique, laplateforme de veille électorale ne doit pas être tropsurprise et déboussolée par les évènements ; aussi,doit-elle anticiper sur les scénarios probables et sepréparer à faire face dans les meilleurs délais.

La séquence pourrait-être la suivante :1. définir des scénarios en fonction des paramètres

disponibles2. définir ce que la mission veut faire dans le cas

d’une hypothèse pessimiste3. définir la manière de le faire4. rester sur la stratégie définie afin de ne pas se

faire manipuler

Exemple 10 : Proposition de scenarios et actions à entreprendre(Chambre politique, Situation Room Sénégal, 1er tour élection présidentielle 2012



Notes :

c) Identifier les problèmes nécessitantune intervention

Le dispositif mis en place et toute la préparation effectuée ont comme aboutissement logique l’analyse d’une masse importante de données pouridentifier les problèmes qui risquent d’entraver significativement le processus électoral. Tous lesdysfonctionnements n’entraînent pas la nécessitéd’une intervention directe ou indirecte au niveaudes autorités politiques et/ou OGE pour une rectification immédiate. Un tri est à faire en croisant

des éléments relatifs aux écarts à la norme par rapport à la réglementation ou au respect ou nondu rôle des acteurs/institutions impliqués, les germes de violence électorale, les entraves auprincipe de traitement équitable des candidats oulistes dans les opérations électorales ou dans lesmedias, etc. La qualité du groupe dédié à l’évaluationdes dysfonctionnements majeurs (chambre politique), la diversité en son sein et la facilitation dela dynamique de groupe sont des éléments cruciaux pour cette phase.



36

Exemple 11 : Deuxième rapport sur le déroulement du vote, les dysfonctionnements, les incidents,les achats de conscience : 12h 30 - 15h 30





38

Notes :



Notes :

d) Organiser une réponse rapide et en assurer le suivi

• La réaction de la Situation Room aux événementsdoit être rapide et constructive. Il ne s’agit pasde produire juste des observations sur les faitsqui sont survenus. Selon l'évolution des évènements, une réaction appropriée peut-consister en un appel téléphonique, un communiqué de presse, une note de politique (« policy brief ») ou l’organisation d'une réunionavec les parties prenantes, les pouvoirs publicsou les OGE. Le choix est fonction de l’effet quela Plateforme de veille électorale veut produire et de ce qui apparait comme le levier le plus pertinent. la Plateforme de veille électorale peuttenir simultanément une réunion de sensibilisationavec le gouvernement ou l'organisme de gestiondes élections, tout en exposant le problème à lapopulation par le biais d'un communiqué depresse ou d’interviews à la radio ou télévision. La plupart du temps ces formes de réponses secomplètent mutuellement.

• Il faut veiller à toujours proposer des alternatives :Parfois, les responsables du gouvernement ou de l’administration prennent une option inadéquate simplement parce qu'ils n'ont pasanalysé ou anticipé de façon appropriée. Soyezdisposés à leur concéder le bénéfice du doute et à présenter des arguments objectifs et convaincants pour expliquer pourquoi et comment les choses devraient être faites différemment. Si vous dépensez toute votre énergie à critiquer et condamner, votre voix sefondra probablement dans celle de tous ceux quise complaisent dans le dénigrement et vousaurez du mal à faire la différence. C'est pourquoila composition de la Situation Room électorale doit refléter diverses expériences etcompétences. Il ne suffit pas d'identifier les problèmes. La Situation Room doit pouvoir bâtirdes propositions pertinentes sur la manière deles aborder et de les résoudre.



40

Notes :

Exemple 12 : Repertoir des alertes prises en charge par la chambre politique



Notes :

e) Documenter le processus

La documentation de l’expérience fournit une occasion d'apprentissage par les pairs et rend plusefficace le partage d'expériences avec des groupesqui voudraient appréhender la façon dont a fonctionné la Situation Room dans un contextedonné. Il est important que le processus de documentation soit planifié dès les premiers moments de constitution de la Situation Room etde veiller à ce que les événements clés soient correctement collectés, au fur et à mesure de leurdéroulement.

Gérer les relations internes

a) Au plan interne

La diversité dans la composition de la coalition ouplateforme d’acteurs de la société civile est unechance pour la réussite de l’initiative. Mais c’estégalement un grand défi du fait des différences d’expérience, de culture, de capacités, etc.

Ainsi, le partage de l’information doit être un souciconstant de toutes les parties prenantes. C’est undevoir pour les dirigeants de la Situation Roomélectorale. Une bonne pratique recommandée estd’établir une mailing liste pour une meilleure diffusion de l’information, comme dans l’exempledu Sénégal en 2012.

Mais la question la plus critique est celle de la communication en général et de la visibilité en particulier. Du fait de la valeur et du caractère innovant d’une expérience comme la SituationRoom, il n’est pas rare que chaque organisation associée veuille être le plus visible possible dans lapresse, auprès des pouvoirs publics, du grandpublic mais aussi et surtout des partenaires financiers. Mais cela peut entraîner une réelle cacophonie et parfois beaucoup d’efforts déployésdans la communication au détriment de l’action.

On insistera donc sur la nécessité d’avoir un porte-parole clairement informé sur les activités dugroupe, qui sache communiquer. Il est fortementrecommandé que les organisations associées dansla mise en place de la Situation Room abordentfranchement ces dimensions et élaborent un codede conduite. Celui-ci présente de manière détailléeles droits et devoirs de chacun et les règles à suivre.Il s’agit de s’assurer d’une communication cohérente et de garantir à tous une visibilité égaledans les actions de communication faites au nomdu collectif.

La fréquence de sorties (conférence de presse,point de presse, etc.) dépend de l’analyse du contexte. Le groupe en charge de l’analyse et dela stratégie devra y porter une attention soutenuepour éviter de tomber ou dans l’excès ou dans ledéficit de communication.

b) Au plan externe

Il n’est nul besoin d’insister sur la nécessité d’avoirdes contacts personnes/intermédiaires au niveaude chaque structure étatique impliquée dans leprocessus électoral (ministère élections, CENA,ministère intérieur, ministère justice, etc.) expressémentdésignées par les institutions concernées pourservir de relais avec la Situation Room.

Il faut également disposer de listes comportant des noms et contacts des responsables de l’administration territoriale, des OGE, des servicesde sécurité, de la justice, etc. de tous les chefs lieuxde région, département et arrondissement àl’échelle du territoire. Ceci permet de saisir directement ces acteurs en cas de besoin. Il en estde même pour les collectivités locales.

Le fait qu’il y ait des membres connaissant directement certaines des personnes clés dansl’administration centrale est également un atout important.



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Notes :

V. QUELQUES RESULTATS CLES DE LA SITUATION ROOMELECTORALE AU SENEGAL (2012)

Exemple n°13 : Résultats obtenus dans l’observationdu scrutin

La Plateforme est parvenue à comptabiliser des résultats audelà des objectifs originellement fixés, tant du point de vuequantitatif que qualitatif :- 2 déclarations préliminaires, rencontrant l’adhésion de

toutes les parties prenantes ont été rédigées et mises à ladisposition de l’opinion publique nationale et interna-tionale, des partenaires techniques et financiers, etc.

- Les OSC membres de la plateforme ont su se mettre ensynergie et asseoir une complémentarité, ceci dans le butd’assurer une couverture parfaite et complète de l’activitéde monitoring du processus électoral

- 2 conférences de presse très bien couvertes par la pressenationale ont été organisées. Ceci participe à l’instaurationd’une légitimité du RESOCIT et donc de la Plateforme

- Une analyse de fond a été menée par la Chambre politiqueà l’issue du scrutin sur le contexte politique actuel, lemode de scrutin, l’histoire électorale du Sénégal, les perspectives en termes de réforme électoral, l’articulationElection présidentielle/Elections législatives, les missionsque devrait assumer la société civile, etc.

- Les représentants de la Plateforme des OSC pour lesélections ont pris part à la conférence de presse conjointede l’UA et de la Plateforme des femmes pour les élections

- L’information recueillie par les observateurs à travers laChambre technique, analysée par la Chambre intermédiairefut mobilisée pour identifier les dysfonctionnements par lachambre politique. C’est ainsi que cette dernière a purester en contact avec les autorités pour corriger la plupartdes dysfonctionnements.

SENEVOTE 2012 : surveiller les élections avecdes données objectives, en temps réel, pouridentifier et corriger à temps les dysfonction-nements et s’assurer de la régularité et de latransparence des opérations électorales

Exploitation en temps réel des données de l’observation électorale



Notes :

Exemple n°14 : Quelques résultats de « FalaadeFitinaaji »

Le monitoring, organisé dans le projet Falaade Fitinaaji, viseà renforcer la capacité des acteurs de la société civile par laprévention et l’atténuation des violences électorales. Il estdonc question de documenter la violence électorale au Sénégal, de capitaliser l’expérience des acteurs du RESOCITdans la prévention et la sensibilisation pour un climat de paixet de dialogue, instaurer un cadre d’échange fructueux avecles Organes de Gestion des élections (OGE), les forces desécurité et les parties prenantes.

La première phase concerne la période ayant précédé lacampagne du premier tour et marquée par la promulgationde liste des candidats suivie par une hausse palpable de latension et de la violence électorales.

La seconde concerne la campagne électorale du premiertour marquée par de vives tensions en début et en fin decampagne dans la région de Dakar et dans une moindremesure Ziguinchor.

Le jour du scrutin du premier tour marqué par un calmemagistral qui a prévalu même dans les zones (régions, départements) identifiés comme foyer de tension.

La quatrième phase marque l’analyse simultanée de la période post électorale du premier tour et pré électorale dusecond tour. Nous avons constaté une chute de la violenceaprès le scrutin du premier tour et la recrudescence de la violence dès le début de la campagne électorale pour lescrutin du 25 Mars. Cette violence s’est intensifiée jusqu’à laveille du jour du scrutin.

Monitoring de la violence électorale



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Notes :

Monitoring de la corruption politiqueExemple 14 : Tableau synthétique de la corruption politique

Source : Corruption électorale au Sénégal. - Rapport d’enquête. - Forum Civil



Notes :



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Notes :

Prolongements possibles de laSituation Room électorale

Les élections n'ont pas beaucoup de sens si ellesne conduisent à la bonne gouvernance et audéveloppement. C'est pourquoi la vigilance et l'engagement de la Situation Room Electorale doitaller au-delà du processus électoral.

La Situation Room électorale peut être utilisée, parexemple, pour s’assurer de la mise en œuvre desengagements des gouvernements et des lois,comme celle sur la liberté de l'information. Une telle plate-forme pourrait être utilisée pour s'assurer quela gouvernance est de nature à améliorer le sort dupeuple et, par extension, à consolider la démocratie.La Situation room peut aussi être envisagéecomme un outil efficace pour l’observation del’élection par des acteurs internationaux comme laCommission Economique des Etats de l’Afrique del’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA) dans lecadre de la mise en œuvre des normes pertinentesqu’elles ont mis en place pour assurer la survenued’élections transparentes et libres en Afrique.

Elle peut aussi servir pour analyser la fiabilité desrésultats sortis des urnes grâce à l’utilisation detechniques de mesure (bureaux témoins, sondages,etc.) déjà expérimentées dans les grandes démocraties.



Notes :

Stèle MermozRue El Hadj Ibrahima Niasse

MZ 83 X MZ 100B.P. 008 Dakar-Fann, Senegal

Phone: +221 33 869 10 24Fax: +221 33 824 09 42

Email: [email protected]

No. 32/Plot 1266, Amazon Street,Off Alvan Ikoku Way

Ministers Hill, Maitama-Abuja, NigeriaPhone: +234 9 8748345 /+ 234 9 8748346

Fax: + 234 9 4136649Email: [email protected]

Former Star Radio Building, Old CID RoadMamba Point, Monrovia, Liberia

Phone: + 231 886 22 77 88Email: [email protected]

31 Murray Town RoadMurray Town-Freetown

Phone: + 232 22 234 257Freetown, Sierra Leone


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3eme Etage, Commune de Dixinn, Conakry, Republique de Guinee

BP 296, Conakry, GuineeTel.: + 224 68 61 61 78


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