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HAMLET William Shakespeare 01.12–16.12.2017 THÉÂTRE PITOËFF tournée 2018–2019 (en cours) Mise en scène & traduction Eric Devanthéry Dramaturgie Helena Tornero Scénographie Elissa Bier Lumière Philippe Maeder Costumes Valentine Savary Maquillage Katrine Zingg Son Christophe Suchet Avec Hamlet Jonas Lambelet Ophélie Margot van Hove Gertrude Rachel Gordy Claudius/Le Spectre Michel Lavoie Rosencrantz Florian Sapey Guildenstern Xavier Loira Polonius/Fossoyeur José Ponce Laërte Arnaud Mathey Horatio Adrian Filip Osric/Etc. Bartek Sozanski & La pièce dans la pièce LA NUIT DES ROIS OU CE QU’ON VOUDRA William Shakespeare Avec Viola/Césario Florian Sapey Maria/Sebastian Xavier Loira Olivia Michel Lavoie Orsino/Sir Toby José Ponce Malvolio Pierre Banderet Sir Andrew Adrian Filip Feste Bartek Sozanski

HAMLET LA NUIT DES ROIS OU THÉÂTRE PITOËFF … · Ce qui fait de La Nuit des rois un moment d’humour théâtral inratable, où s’illustrent de merveilleux acteurs dans des

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HAMLET William Shakespeare 01.12–16.12.2017

THÉÂTRE PITOËFF

tournée 2018–2019 (en cours) Mise en scène & traduction Eric Devanthéry Dramaturgie Helena Tornero Scénographie Elissa Bier Lumière Philippe Maeder Costumes Valentine Savary Maquillage Katrine Zingg Son Christophe Suchet Avec Hamlet Jonas Lambelet Ophélie Margot van Hove Gertrude Rachel Gordy Claudius/Le Spectre Michel Lavoie Rosencrantz Florian Sapey Guildenstern Xavier Loira Polonius/Fossoyeur José Ponce Laërte Arnaud Mathey Horatio Adrian Filip Osric/Etc. Bartek Sozanski

& La pièce dans la pièce

LA NUIT DES ROIS OU CE QU’ON VOUDRA William Shakespeare

Avec Viola/Césario Florian Sapey Maria/Sebastian Xavier Loira Olivia Michel Lavoie Orsino/Sir Toby José Ponce Malvolio Pierre Banderet Sir Andrew Adrian Filip Feste Bartek Sozanski

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HAMLET Ô Dieu, je pourrais être enfermé dans une coque de noix et me prendre pour roi d’un espace infini, n’était mes rêves affreux. GUILDENSTERN Rêves qui sont en vérité ambition ; car la substance même de l’ambition n’est que l’ombre d’un rêve. HAMLET Un rêve n’est rien qu’une ombre. ROSENCRANTZ Vrai, et je tiens l’ambition pour une qualité si subtile et légère que ce n’est rien que l’ombre d’une ombre. HAMLET Alors les corps des mendiants le sont aussi, et nos rois et nos héros démesurés ne sont que l’ombre des mendiants.

RÊVES & AMBITION Je suis revenu de Berlin et de mon travail aux côtés de Thomas Ostermeier avec des désirs de troupe. C’était en 2002. Mais – on le sait bien – les réalités économiques et culturelles du théâtre francophone ne permettent pas cela. Alors j’ai commencé à développer ce que j’appelle des “fidélités artistiques”. Et de projet en projet je retrouve une comédienne ici, trois comédiens là. Je porte en moi Hamlet depuis maintenant plus de vingt ans. J’ai passé mon oral de maturité en anglais sur ce texte, quelques années après je l’ai traduit, puis retraduit, pour des projets de mise en scène qui ne voyait pas le jour. Pas à l’image de Hamlet le personnage, par procrastination ! mais parce que ne réunissait pas les conditions pour réaliser le Hamlet que je rêvais. Aujourd’hui, j’ai enfin les outils de mise en scène, la maturité et les artistes qu’il faut pour concrétiser cette formidable ambition. DansHamletilestquestiondethéâtre.Ilyestquestiondupouvoirqu’ilauraitsurleshommes... En Allemagne les Ensemble (troupe) jouent en alternance plusieurs pièces en un mois. On retrouvera une comédienne tour à tour en Marie Stuart puis trois jours après en

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Ophélie. Et c’est passionnant ! Parce qu’il y a quelque chose de jouissif pour le public à voir évoluer les mêmes comédiennes et comédiens dans des rôles différents. Cela provoque des échos entre les interprétations des différents personnages, qui à leur tour résonnent d’une pièce à l’autre. Après le succès publique et critique de ma mise en scène de La Nuit des Rois ou ce qu’on voudra, j’ai désiré la reprendre avec les mêmes sept comédiens masculins, mais en les projetant dans un autre texte majeur de Shakespeare, Hamlet, afin de jouerlesdeuxpiècesenalternance. Cette intuition dépasse la simple idée de circonstances. Economies, économies, Horatio ! car – oui – les deux œuvres sont contemporaines dans leur écriture (1601-1604) et elles abordent les mêmes thèmes : identité,rapportàl’image(êtreversusparaître),ledeuil(despères,desfrèresoudessœurs),etc. Et c’est naturellement que La Nuit des Rois s’est imposée comme pièce dans la pièce, après la pantomime du meurtre. Nous présenterons ces deux pièces en intégralité lors de deux représentations exceptionnelles, à savoir à la première (vendredi 1er décembre 2017) et à la dernière (samedi 16 décembre 2017).

QUELQUES CRITIQUES DE LA CRÉATION DE LA NUIT DES ROIS OU CE QU’ON VOUDRA ‹ Devanthéry marie au moins trois éléments providentiels. D’abord, il traduit les dialogues en langage subversif d’aujourd’hui. Ensuite, fidèle en cela aux pratiques théâtrales en vigueur à l’aube du XVIIe siècle, il opte pour une distribution exclusivement masculine (sept spécimens de la diversité XY), qui pousse à son comble l’ambiguïté des identités sexuelles. Face à un homme interprétant une femme travestie en homme pour mieux redevenir femme, la pertinence du genre s’évanouit purement et simplement au profit de celle de l’âme. Enfin, le metteur en scène déroule ses paradoxes devant une gigantesque vidéo de fonds marins : en se laissant dériver d’incidence en coïncidence, l’équilibre finit par triompher, conforme à ce qui est écrit là-haut. › Katia Berger, Tribune de Genève ‹ Ce sont les jeux de mots et les blagues salaces de Shakespeare qui nous plongent d’emblée dans la toute-puissance de la testostérone, qu’une distribution entièrement masculine s’emploie en même temps à démonter. Ce qui fait de La Nuit des rois un moment d’humour théâtral inratable, où s’illustrent de merveilleux acteurs dans des personnages bousculant les genres

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et glorifiant au final l’amour, grand vainqueur des différents quiproquos et imbroglios qui se trament dans la pièce. Mais le plus drôle, c’est qu’Eric Devanthéry reconvoque finalement le travestissement et l’époque de Shakespeare, où les rôles de femmes étaient tenus par de jeunes hommes. Dans cette comédie amoureuse qui ressemblerait presque à du Marivaux, les couples les plus improbables se tissent en faisant fi des obstacles érigés par leurs rangs sociaux. Ils se nouent aussi au-delà des apparences et des différences physiques et génétiques, que cette Nuit des rois-là met brillamment en exergue. › Cécile dalla Torre, Le Courrier ‹ La Nuit des Rois d’Eric Devanthéry, comme ses travaux précédents, cherche la ligne de faille théâtrale. Celle qui rappelle que derrière les textes classiques et canonisés, il y a d'abord un auteur très humain. Bien vu. Mais encore? Qu'est-ce qui fait le charme de cette Nuit des Rois revisitée ? Son jeu en bande, la complicité qui se dégage de cette joyeuse troupe où s'illustrent encore José Ponce dans les rôles d'Orsino et du Chevalier, Adrian Filip en Sir Toby et Bartek Sozanski dans le costume carmin de Feste le fou. Cet esprit de corps où chacun s'amuse des prouesses de l'autre est une belle réussite. Une réussite particulièrement précieuse et

symbolique en cette période de rigueur politique.› Marie-Pierre Genecand, Le Temps

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FAUT-IL RÉSUMER HAMLET ? HORATIO Que voulez-vous voir ? Si c’est deuil ou prodige, cessez votre recherche. Vous arrivez ici, je donne l’ordre que ces corps Soient placés sur un plateau, haut à la vue ; Et laissez-moi dire au monde encore ignorant Quelles choses sont arrivées. Vous verrez alors Des actes de chairs, sanglants et contre-nature, Des jugements de hasard, des meurtres fortuits, Des morts par ruse et pour des causes inventées ; Et, pour finir, des méprises Qui retombent sur la tête de leurs auteurs. De tout ça, je peux Dire la vérité. Lapièceestaufondementdenotremodernitéetcommel’écrivaitJanKott,Shakespeareestbeletbiennotrecontemporain. Car au fond de quoi s’agit-il et pourquoi les quelques 7'000 mises en scènes recensées n’ont pas encore fini d’épuiser le sujet Hamlet ? Comment les questions d’UN individu face au monde continuent de nous hanter ? Un fantôme (le spectre du père) apprend à Hamlet qu’il a été

assassiné par son oncle Claudius pendant une sieste au jardin. Ma mission, dit Hamlet, est donc de réparer (remettre en place) ce monde désarticulé. Il maudit cette mission, mais il n’y peut rien. Si son père n’avait pas été assassiné, il vivrait toujours avec sa mère et il pourrait, lui Hamlet, entretenir peut-être l’espoir de devenir Roi. A présent, les choses ont changé, elles sont devenues comme folles. Mais Hamlet est toujours destiné à hériter. Bien qu’il n’ait pas pris part lui-même au désajustement, il s’en sent responsable. Parviendra-t-il à s’affranchir de cela ? On sait depuis quatre siècles que non ! Cequim’intéresse,c’estquel’Histoire–mêmesielledemeureavanttoutcelledespuissants–n’estpasécriteparlesvainqueurs,maisparlesperdants.

Alors oui le personnage de Hamlet nous est furieusement contemporain. Car à sa question The time is out of joint ; O curs’d spite, That ever I was born to set it right ?

répondent nos grandes interrogations : comment (r)établir un ordre qui reposerait sur une plus grande justice sociale ? Notre XXIe siècle à peine entamé débouchera-t-il sur l’apparition d’un monde meilleur (qu’on supposait encore au tournant du siècle) ou nous laissera-t-il dans ce désarroi dans lequel nous évoluons aujourd’hui ? Comment faire pour changer la course du

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monde. Par où commencer ? Quel héritage gardons-nous des pères et quel héritage laisserons-nous à nos enfants ? Hamlet se trouve très exactement sur cette faille-là. Il pose ces questions-là. Il se tient au seuil d’un monde et d’un ordre nouveau qui n’est pas encore arrivé, et qu’il ne sait pas comment faire advenir. Il est dos au mur. Il est le produit d’un monde et d’un ordre ancien qu’il réfute, dans lequel il ne se reconnaît pas mais dont il n’a pas moyen d’infléchir le cours en acte. Car si Hamlet n’agit pas, c’est d’abord faute de mettre ses pensées en pratique, mais c’est – surtout – parce que toutes les solutions qui se dessinent ne le sont que par défaut, connotées négativement. Quand Shakespeare écrit Hamlet, il place l’action (cet entre-temps) entre le Moyen-Age et la Renaissance. Hamlet père est un guerrier qui réclame vengeance en invoquant la vieille loi du talion. Ses semblables sont Fortinbras père et Fortinbras fils – qui lui, au contraire de Hamlet, sera le bon fils de son père. Il finira par maintenir l’ordre ancien tout à la fin alors que Hamlet fils échouera à prendre la place du père. Bien sûr il ne semble pas vraiment vouloir le pouvoir... car il ne répond rien ou presque à CLAUDIUS

Il est doux et appréciable dans ta nature, Hamlet, De rendre ces devoirs à ton père. Mais tu sais, ton père a perdu un père ; Ce père a perdu le sien : et le survivant est tenu Par une obligation filiale, pour un temps, D’observer la tristesse du deuil. Car ce qui est – et doit être – est aussi commun Que la plus vulgaire chose pour nos sens. Pourquoi faudrait-il dans notre vaine révolte Le prendre à cœur ? C’est une faute contre le Ciel, Une faute contre les morts, une faute contre la nature, Si absurde pour la raison, dont le lieu commun Est la mort des pères, et qui crie encore, Depuis le premier cadavre jusqu’à celui qui meurt aujourd’hui, “Cela doit être”. Nous te prions de jeter à terre Cette douleur impuissante. Pense à nous Comme à un père, car il faut que le monde sache : Tu es juste derrière le trône, Et je t’offre pas moins d’amour Que celui qu’un tendre père porte à son fils. Hamlet paraît (non : est !) bien seul à vouloir changer le cours des choses (Lauf der Dinge). Il est seul à

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s’imposer cela, personne n’exige cela de lui, pas même le spectre de son père. Bienentendu,ilnefautpasoublierunechoseessentielleici:lemondeestauseuildelaguerre,partoutonarme(Norvège,Pologne,Danemark)etcen’estpasanodin.Lestempssonttroublés. Alors la force de cette pièce, et une des grandes lignes de ma mise en scène, c’est de nous donner à voir et à entendre ce désarroi-là. Et parfois, il est même comique quand Hamlet joue la folie ou quand on voit les contorsions des courtisans pour plaire aux puissants. Nouschercheronsaveclescomédiens,etenparticulierHamlet,ànousplacerdanscetimpératifpresqueimpossible:changeonslemonde. Il est très important pour moi d’utiliser la dramaturgie et le texte de manière concrète, comme un levier sur le plateau... The time is out of joint, c’était vrai pour Shakespeare au début du XVIIe, c’est vrai pour la période outragée dans laquelle a lieu l’histoire de Hamlet, c’est vrai pour nous aujourd’hui. Le monde n’est-il pas disloqué, désajointé, désorganisé ? Le temps n’est-il pas plus que jamais désarticulé, dérangé, déréglé ? Marx

aussi évoquait un spectre, il prenait la même posture qu’Hamlet : il se tenait pour responsable du chaos. L’ayant constaté il ne pouvait plus détourner les yeux “comme si de rien n’était”. Nous héritons, nous aussi, de cette posture. Tous les jours les médias et les réseaux sociaux nous abreuvent de plus ou moins d’horreurs. On les connaît, on les voit, et souvent on se trouve impuissants face à l’ampleur de la tâche. Dans cette disjointure des temps, de l’histoire et du monde (le nôtre), nous sommes les héritiers de Shakespeare et de Marx. C’est notre héritage européen.

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Hamlet Jonas Lambelet Ophélie Margot van Hove

Laërte Arnaud Mathey

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Gertrude Rachel Gordy Claudius/Le Spectre Michel Lavoie Polonius/Fossoyeur José Ponce

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Les innombrables tentatives de traduction de ces seuls mots attestent de l’ampleur et de la difficulté de la question. “Le temps est hors de ses gonds” (Bonnefoy), “Le temps est détraqué” (Malaparte), “Cette époque est déshonorée” (Gide). Devant un texte génial, disparate, les traductions elles-mêmes semblent désajustées. C'est la Chose (The Thing – The King) qui cause en elles, qui les hante. Mais il ne faudrait pas croire à me lire ici que je suis pessimiste. A la manière de Hamlet, je crois que le théâtre est la chose qui piègera la conscience du Roi et des spectateurs. PEUT-ON JOUER HAMLET À VINGT-SIX ANS ? Bien entendu ! Même si c’est rassurant pour un metteur en scène de confier ce rôle si complexe à un comédien confirmé. Mais en faisant cela, on ne fait pas confiance à la force, à la violence et à la naïveté de la jeunesse. Si on raconte dans la pièce un monde neuf à venir, il faut dialectiquement mettre cela en jeu dans la mise en scène et dans la distribution. Hamlet est jeune, et la jeunesse n’a pas le temps. Mais Hamlet perd du temps car il raisonne et tout se complique. Ophélie est jeune et son amour l’est

aussi. Elle subit dans sa chair le refus violent de l’amour par Hamlet et elle se détraque, elle sombre dans la folie d’autant que son amoureux a tué son père. Hamlet déteste sa mère de s’être remariée avec Claudius son oncle, et il se déteste de ce sentiment, comme un adolescent. Il ne sait pas “être”. C’est la maladie de jeunesse. Comme la question de l’être est au centre de la pièce, j’ai décidé de suivre l’hypothèse de Peter Brook pour aborder la traduction du passage devenu proverbial To be or not to be. En effet, la ponctuation était le fait des éditeurs et non des auteurs à l’époque élisabéthaine et même après. Si l’on change la virgule, que la phrase n’est plus to be, or not to be, that is the question mais to be or not, to be, that is the question le sens se déporte sur l’être, sur l’étant pourrait-on dire. La question ne se pose plus de savoir si l’on est, puisque tant que l’on vit, on est... par contre elle devient un “comment être”, how to be ? C’est la question fondamentale à mon avis, et c’est aussi pour cette même raison que je traduis le Who’s there initial par “Qui est là” plutôt que par le proverbial “Qui va là ?”. Jeveuxresserrerlamiseenscènesurceverbeêtre,transitifetintransitif.Car

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Hamletn’estpasàsaplace(niauDanemark,nidansleMonde).Ilchercheuneplace,lasienne,qu’ilnetrouvepas. S’il est si difficile d’agir, globalement, et bien que nous vivions dans un monde globalisé, il n’en reste pas moins que nous sommes humains, que nous éprouvons, que nous souffrons, que nous rions, que nous pensons, et le théâtre sert au moins à cela : réunir des personnes dans un lieu de partage de sens et de questions. Comme le dit Horatio, porteur de l’histoire et grand ordonnateur des mots, le théâtre est détenteur d’une vérité. Il s’agit d’essayer coûte que coûte et de raconter, pour ne pas tomber dans l’oubli. Qu’est-ce que l’ambition ? Qu’est-ce que le mécanisme du pouvoir ? Que valent l’amour, le bonheur, la mort ? Tous ces questions essentielles, Shakespeare les porte à la scène, et toutes ces questions qu’il pose s’adressent à nous – aujourd’hui. Hamlet, Lear, Richard III n’appartiennent pas qu’au passé. Othello, Desdémone ne sont ni des imageries romantiques ni des créations abstraites : leurs actes éclairent notre destin et nos actes, leur sort nous concerne directement, leur violence est la nôtre, celle de notre temps. Et le théâtre peut

montrer ça, il donne à voir cela avec force. Tour Presidio panoptique, Cuba 1926

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HAMLET UNE CATASTROPHE ! par Helena Tornero, dramaturge PrologueNous nous sommes connus, Eric Devanthéry et moi, dans un contexte un peu curieux. Pas à Genève (chez lui), pas à Barcelone (chez moi), mais à Berlin. Un Workshop des Theatertreffen nommé “Work sans shop” dans lequel nous devions apprendre simplement à ne “rien faire”. Oui, je sais. Terriblement ironique. Mais “rien faire” peut-être quand même très “productif” (cela chez nous, on le sait depuis longtemps), car c’est dans ces moments du “ rien faire ” que la vision de ce prince danois qui a vraiment l’air de sortir d’un séminaire dédié à la “ non-action ” a commencé à se dessiner. Hamlet. N’est-ce pas aussi l’histoire de l’homme aujourd’hui ? Et pourquoi cette rencontre précisément à Berlin, ville-symbole de tellement de choses ? Les Dieux, le communisme, le mur, et tout ce qui aurait dû nous emmener vers le meilleur des mondes possibles, ils sont déjà tous tombés. Est-ce qu’on peut continuer à avancer malgré tout ? Notre réalité, est-elle vraie ou est-elle fabriquée pour cacher ce qu’il y a dessous ? Est-ce que l’information tue ? Sommes-nous trop informés pour agir ? Temps bizarres. The time is out of joint.

Après les Theatertreffen, on rentre chacun chez soi. C’en est fini de ne “rien faire”. On se dédie basiquement à “faire des choses”. On oublie le Workshop. Mais pas les personnes. Pas Hamlet. HamletonlineSix mois plus tard je reçois un courriel d’Eric où il me propose de travailler comme dramaturge de Hamlet et Hamlet-machine. Au contraire du prince danois, j’accepte sans douter (comme défense du prince il faut remarquer que la proposition d’Eric n’exigeait aucun assassinat “réel”). On commence à travailler via internet et téléphone jusqu’au moment où une rencontre pour travailler quelques jours devient nécessaire. “Ça te dit le weekend du premier novembre ?” Chez moi le jour de la Toussaint les vivants visitent les morts aux cimetières et (on dit) les morts, eux aussi, visitent les vivants chez eux. Une date superbe pour parler de Hamlet ! Pendant quatre jours intenses on parle, écrit, lit, reparle, regarde des livres, images, films. Heiner Müller, Jan Fabre et Federico Garcia Lorca illuminent le chemin. Je découvre le frappant discours de Friedrich Dürrenmatt où apparaît, comme un coup de poing, la phrase “La Suisse est une prison”. Le Danemark est une prison. Et comme ça, petit à petit, on marche sur les pages de Hamlet et Hamlet nous parle de nous. C’est Harold Bloom qui dit que ce n’est pas nous qui

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lisons Shakespeare, mais c’est Shakespeare qui nous lit. Rien de mieux. Hamlet a encore beaucoup à dire sur nous. Hamlet, c’est l’histoire de vouloir savoir la vérité et en même temps ne pouvoir pas la supporter, de la voir et ne rien faire pour la changer, ou bien de le faire mal ou trop tard, quand le remède est plutôt poison que remède. Nous sommes Hamlet. Nous sommes Ophélie. Nous sommes Gertrude. Des princes et des princesses qui habitent un monde privilégié, mais qui est en même temps une prison : une prison du luxe et de la culpabilité. Quelquefois, on a le désir de s’enfuir. Mais on est bien, en prison. On y mange bien, on a un toit, un lit, de l’eau chaude, quand nous sommes malades on nous soigne. Alors, pourquoi s’enfuir ? Dehors, les autres sont libres, mais ils n’ont rien d’autre que leur propre liberté. Et pendant que nous rêvons de nous enfuir, ils rêvent d’entrer un jour dans notre confortable prison. Nous et eux avons besoin de la vérité. Frappante comme un coup de poing, pour qu’elle nous rappelle que nous sommes vivants. The time is out of joint. Aujourd’hui plus que jamais, on a besoin d’un Hamlet. On a besoin que Hamlet parle de nous, avec des paroles griffées au silence. On a besoin de la vérité qui nous griffe le visage. Le reste est silence. Ou comme Lorca dirait dans la bouche de Bernarda à la fin d’une autre pièce : ¡ SILENCIO !

ÉpilogueJe rentre à Barcelone avec le projet sous le bras et la tête pleine de mots, de mots, de mots. Je n’ai presque rien vu de la ville, aucune image concrète de Genève, de la Suisse, des suisses. Oui ? Dans une visite éclair à la bibliothèque j’ai trouvé un prospectus qui a attiré mon attention. Je le cherche dans ma valise et je le regarde : “Tout peut arriver. Comprendre les catastrophes d’hier, d’aujourd’hui et de demain”. Des cours, séminaires, ateliers pour entendre et connaître les catastrophes, pour savoir comment agir. Fascinant. Et je pense que peut être les suisses se rassurent en sachant que quand une catastrophe arrive, ils seront absolument préparés. Et que par contre nous, les espagnols, nous nous rassurons en sachant que nous ne serons pas du tout préparés, mais qu’on improvisera quelque chose. SiHamletl’avaitsu.Quellecatastrophe,n’est-cepas?

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SCÉNOGRAPHIE Elle se doit de répondre à une double contrainte : développer l’univers de Hamlet mais aussi permettre la reprise de La Nuit des Rois. Le dispositif de La Nuit des Rois était très simple (cyclo pour rétroprojection, planches, chevalets et chaises). Et ici dans notre projet, la pièce dans la pièce est justement cette nuit des rois-là. Nous sommes donc partis sur la question du regard et de la prison. Et c’est presque naturellement que notre travail préparatoire s’est orienté vers la prison “panoptique”. C’est ainsi qu’on appelle le modèle architectural qui symbolise l’avènement des prisons modernes. Inventée à la fin du XVIIIe siècle par le philosophe anglais Jeremy Bentham, ces “maisons d’inspection” n’étaient pas exclusivement réservées aux détenus. Dans Panopticon, un livre paru en 1791, le réformateur britannique estime qu’elles peuvent également s’appliquer à d’autres lieux de “surveillance” – manufactures, hôpitaux ou écoles. Ici,leDanemarkdeHamletetClaudiusauborddelaguerre... Leprincipedupanoptiqueestsimple:unetourcentralepermetauxgardiensdesurveiller,sansêtrevus,touslesfaitsetgestesdesprisonniers,enfermésen

cellulesdansunbâtimentenanneauencerclantlatour. Dans Surveiller et punir, paru en 1975, Michel Foucault estime que cette “visibilité organisée entièrement autour d’un regard dominateur et surveillant” est au cœur du modèle disciplinaire moderne. “Le vrai effet du Panopticon, c’est d’être tel que, même lorsqu’il n’y a personne, l’individu dans sa cellule, non seulement se croie, mais se sache observé, qu’il ait l’expérience constante d’être dans un état de visibilité pour le regard.” “Pas besoin d’armes, de violences physiques, de contraintes matérielles. Mais un regard qui surveille et que chacun, en le sentant peser sur lui, finira par intérioriser au point de s’observer lui-même : chacun, ainsi, exercera cette surveillance sur et contre lui-même.” Au Théâtre et en particulier dans Hamlet, c’est exactement cela, mais avec un noble dessein de divertissement.

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VOILÀ ! READINESS IS ALL HAMLET Nous défions les augures ; il y a un dessein particulier dans la chute d’un moineau. Si c’est maintenant, ce n’est pas à venir. Si ce n’est pas à venir, ce sera maintenant ; si ce n’est pas maintenant, eh bien, ça viendra ; l’essentiel est d’être prêt ; car l’homme ne sait rien de ce qu’il quitte, à quoi bon le quitter à l’heure ?

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Téléchargezlestextessous:www.eric-d.ch/hamlet/HAMLET-2017.pdf www.eric-d.ch/hamlet/NUIT-2015.pdf Les répertoires sont protégés par : Nom d’utilisateur : lecteur Mot de passe : sh@ke_willi@m BIOGRAPHIES SUCCINTES DES ARTISTES ERIC DEVANTHÉRYMETTEUR EN SCÈNE ET TRADUCTEUR Eric Devanthéry est né en 1974 à Genève, il est le père d'un enfant de 5 ans. Après une maturité scientifique, il entre à l'ESAD (Ecole supérieure d'art dramatique) de Genève. Il poursuit sa formation à l'Université de Genève (Français et Philosophie) et devient assistant de Thomas Ostermeier à la Schaubühne de Berlin (2001-2002). Voici ses mises en scène principales: Shakespeare vingt-trois avril mille-six-cent-seize d’après Shakespeare-Eliot-Auden au théâtre Pitoëff, Les Trois Sœurs de Tchekhov au théâtre Pitoëff, La Nuit des rois ou ce qu’on voudra de Shakespeare au théâtre Alchimic, Les Brigands de Schiller au théâtre du Grütli (intégrale), Le Prix du rêve de Léonora Miano au théâtre Am Stram Gram (80 représentations en Suisse et en France), Léonce et Léna de Büchner au théâtre Alchimic et en tournée Suisse romande, Contre le progrès Contre la démocratie Contre l'amour d'Esteve Soler au

théâtre du Grütli, Woyzeck de Büchner pour la galerie Ex-machina, Les Présidentes de Werner Schwab au T/50, Ecorces de Jérôme Richer au théâtre de Poche, Anéantis de Sarah Kane, Supermarché de Biljana Srbljanovic, Disco Pigs de Enda Walsh (dans sa propre traduction originale, jouée depuis en France aussi) et L'Inattendu de Fabrice Melquiot. Il crée aussi des séries de performances qui mêle habilement textes, musiques et images. Pour en finir avec le jugement

de Dieu d'Antonin Artaud, Fairy Queen d'Olivier Cadiot ou Transes/résistances d'après Les Maîtres-fous de Jean Rouch et Je suis sang de Jan Fabre. Il a donné des cours d'interprétation et de mise en scène à l'université de Genève (2005-2009). Il y a notamment créé Festen d'après le film de Vinterberg, Face au mur de Crimp, Un homme est un homme de Brecht, Visage de feu de Mayenburg. Il a aussi donné un stage sur Occupe-toi du bébé de Denis Kelly pour la Nouvelle Ecole de théâtre de Genève. Il a été invité par l'union des metteurs en scène japonais en 2012 pour donner une master-class sur Monsieur Bonhomme et les incendiaires de Max Frisch. Il traduit aussi des pièces de théâtre de l'anglais et de l'allemand. Léonce et Léna de Büchner, Idoménée de Roland Schimmelpfennig (Idomoneus), Maladie de jeunesse de Bruckner (Krankheit der

Jugend), Disco Pigs de Enda Walsh, Hamlet de William Shakespeare,

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traduction inédite et Equus de Peter Shaffer. Il a aussi réalisé Faire parler les morts, d’après le théâtre est crise, entretiens entre Heiner Müller et Ute Scharfenberg. Il parle couramment le français, l'allemand et l'anglais.

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PIERRE BANDERET COMÉDIEN Comédien, formé au Conservatoire National d'Art Dramatique, il joue notamment sous la direction de Jacques Lasalle dans Les fausses Confidences de Marivaux, dans Hamlet mis en scène par Antoine Vitez. Il travaille avec Beno Besson dans Moi de Labiche et Le diner de Melle Justine, avec Claude Stratz dans Le suicide de Erdman et L'otage de Claudel, ou encore avec Pierre Dubey dans L'Amour du Monde. Il collabore avec Christian Benedetti avec la création de Sauvés d'Edward Bond au Théâtre-Studio, puis dans la création en France de Supermarché de Biljanna Srbljanovic. A la télévision, il joue sous la direction de Claude Goretta (Rapport du gendarme, Maigret – Les caves du domestique, Thérèse et Léon) ou encore avec Marcel Bluwal dans A droite toute et Nicolas Le Floch. Au cinéma, il tourne avec Robert Guediguian dans La Ville est tranquille, Marius et Jeannette, Mon Père est ingénieur... Ou encore avec François Favrat dans Le Rôle de sa vie et La Sainte Victoire. ELISSA BIER SCÉNOGRAPHE Née aux dernières heures de l'année 67 , elle a grandi à Munich , entre l'établi de sa mère orfèvre, et les dessins de son père architecte Admise à 19 ans à l'école supérieure d'orfèvrerie de Munich les 3 ans de

formation furent un vrai bonheur. Néanmoins, curieuse et passionnée de théâtre, elle s’orientait vers la scénographie en poursuivant ses études pendant 2 ans à Hochschule für Gestaltung d'Offenbach, école pluridisciplinaire d’arts visuels, puis enfin, pour intégrer en 1993 , l’école du Théâtre National de Strasbourg Assistante scénographe de 97 à 99 au Deutsche Theater Hannover puis au Maxim Gorki Theater de Berlin, elle poursuit depuis son travail en tant qu’artiste indépendante auprès de compagnies et de théâtres, en Allemagne, en France, et en Suisse ... En Suisse, elle a travaillé notamment avec Fabrice Melquiot, Robert Bouvier, Andrea Novicov, François Marin. Elle vit à Strasbourg et à Berlin. ADRIAN FILIP COMÉDIEN Il est né le 18 mai 1980, Suisse. DIPLOME DE LA MANUFACTURE HETSR EN JUIN 2012 Il est titulaire d'une Licence ès Sciences Politiques de l'Université de Genève et il parle allemand, anglais, italien, roumain, sa tessiture de chant est basse. Musiques électroniques - sampling, créations sonores. Il a joué au théâtre du Grütli dans Frankenstein. Il a créé la série théâtrale Ambitions. Il a aussi joué sous la direction de Oskar Gomez Mata, Andrea Novicov, Eric Devanthéry.

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Au théâtre, il a aussi participé à [kalibRe], d'après Le Procès, Franz Kakfa, co-mis en scène avec Aude Chollet, Décaméron 8%, mis en scène par Elise Gaud & Katia Akselrod, Transes / Résistances, mis en scène par Eric Devanthéry, Les justes, d'Albert Camus, par Roberto Salomon, et aussi Divines paroles, Visage de feu, de Marius von Mayenburg, La noce chez les petits bourgeois, de Bertolt Brecht, Marche à suivre, Libertés individuelles, de Samuel Beckett, Le revizor, de Nicolaï Gogol, De mauvaise foi, de Daniel Vouillamoz. Au cinéma, il tourne dans Eskapop, court-métrage de Géraldine Rod & Lionel Rupp et Paul Petit contre les fantômes, court métrage de Dominique Ziegler et Julien Durlemann. Il participe aussi à la performance Quinze jours pour déneutraliser la Suisse, cette fois-ci sans l'aide de la police, SVP, dans le cadre de La Bâtie Festival de Genève. A la Manufacture (HETSR) il a notamment travaillé sur La Cerisaie, d'Anton Tchekhov, par Denis Maillefer, Le jour et la nuit de Sémione Podsékalnikov, d’après Le Suicidé de Nicolaï Erdman, par Viacheslav Kokorine. RACHEL GORDY COMÉDIENNE Rachel Gordy est née aux Etats-Unis et déménage en France deux ans plus tard. Après un baccalauréat à option internationale et une année à

l’Université d’Edimbourg, elle entame une formation de comédienne. Elle commence à l’Atelier du Sapajou à Paris et poursuit à L’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Genève. Elle obtient son diplôme en 2003. Elle travaille ensuite au théâtre sous la direction de Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier, Robert Sandoz, Dominique Catton, Laurence Calame, Erika von Rosen, Eric Devanthéry, Cyril Kaiser, Joan Mompart et Marie-José Malis. Elle a joué notamment dans Les Brigands de Schiller, L'illusion comique

de Corneille, D’Acier de Silvia Avallone, Léonce et Léna de Büchner, Woyzeck de

Büchner, L'Inattendu de Fabrice Melquiot. De 2006 à 2010 elle fait partie de la compagnie Take Off, une compagnie qui a pour but de créer des spectacles interactifs en anglais pour les élèves des cycles et des collèges suisses et de faire découvrir de façon ludique les œuvres de Shakespeare et Oscar Wilde. Elle tourne au cinéma avec Alain Tanner, Gilbert Merme, Jean-Stéphane Bron et Pascal Forney et à la télévision avec Jean-Laurent Chautems pour la série “10”. JONAS LAMBELET COMÉDIEN Né en 1990 à Lausanne, Jonas Lambelet est comédien. Après avoir étudié les sciences politiques et l'histoire pendant une année à l'UNIL, il rejoint la section

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préprofessionnel d'art dramatique du Conservatoire de Genève et se forme ensuite à la Manufacture (Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande). Dans le cadre de sa formation, il a notamment l'occasion de travailler avec la Cie Motus, Gildas Milin, Jean-François Sivadier, Denis Maillefer et Christian Geoffroy Schlittler. Parallèlement à sa formation, il participe à la création du collectif Fin de Moi avec lequel il élabore plusieurs projets transdisciplinaires, notamment Dithyrambe(s) (danse et performance sonore) et Correspondances des routes croisées (N. Bouvier/T. Vernet) (lecture). Dans le cadre des projets d'été de la Manufacture, il co-met en scène avec Lara Khattabi On est tous des tontons et des tatas de la classe ouvrière adapté de la pièce Le Mandat, de N. Erdman. En 2016, il assiste Muriel Imbach dans le cadre de sa prochaine création Bleu pour les orange, rose pour les éléphants, spectacle pour enfant autour des questions de genres. Il participe également à Scènes de la recherche, projet de recherche collectif mené à la Manufacture autour du féminisme. Il participera en octobre prochain à la nouvelle création de la Cie Post Tenebras Lux, Nouveau Monde. MICHEL LAVOIE COMÉDIEN

Originaire du Canada, Michel Lavoie est comédien de formation. Il obtient son diplôme en interprétation à l’école Nationale de théâtre du Canada (1995-1999). Depuis il a participé à plus de 25 créations, dont une dizaine en territoire helvétique. Son travail en Suisse débute en 2001, alors qu’il est invité par Gisèle Sallin en tant qu’assistant sur deux opéras de Puccini, qu’elle met en scène pour l’Opéra de Fribourg et se prolonge pour deux autres spectacles en tant que comédien pour le Théâtre des Osses. Cette première incursion lui permet outre, de se familiariser avec une manière de travailler complètement autre, de solidifier son lien professionnel avec Julien Schmutz à côté de qui il dirige maintenant, le Magnifique Théâtre. Depuis, son activité professionnelle se situe entre la Suisse et le Canada. Ces dernières années, il fut des productions L’Ogrelet de Suzanne Lebeau, (spectacle jeune public en tournée présentement en Suisse et en France) ; Morceau de Peur, spectacle qu’il coécrit et présente à Lausanne et Montréal; Les 7 Jours de Simon Labrosse de Carole Fréchette (en reprise la saison prochaine). Il fut Hardy dans Abraham Lincoln va au Théâtre de Larry Tremblay et Hans Junior dans Peepshow dans les Alpes de Marcus Kobeli. Cette dernière saison (12-13) il fut Reynald dans la série L’heure du Secret réalisée par Elena Hazanov et présentée à la TSR, Tim Tooney dans Novecento de Alessandro Baricco, il est des productions Contre le progrès Contre la démocratie Contre

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l'amour d'Esteve Soler et Les 81 min. de Mlle A. de Lothar Trolle au théâtre du Grütli. Michel Lavoie est également metteur en scène et enseignant. PHILIPPE MAEDER LUMIÈRES Philippe Maeder est né en 1964 à Boudevillers dans le canton de Neuchâtel. En 1984, il obtient un CFC de mécanicien de précision puis continue ses études pour devenir technicien ET à La Chaux-de-Fonds. Parallèlement à sa formation il travail sporadiquement comme technicien de théâtre dès 1984 et suit divers stages et formations de courte durées dans la lumière de spectacle. Il décide, en 1987, de se consacrer exclusivement à ses activités dans le domaine du spectacle. En 1990 il est animateur culturel au café-théâtre La Grange au Locle et, en collaboration avec la commune, il rouvre en 1992 le Casino Théâtre. En 1998 il est régisseur puis directeur technique au Théâtre Populaire Romand à La Chaux-de-Fonds. En 2002 il a un poste de responsable technique à Expo 02. Philippe Maeder fonde à Genève, en septembre 2008, Ex-Machina, un espace qu’il co-dirige avec quatre autres artistes en parallèle de ses activité d'éclairagiste et vidéaste pour le théâtre, espace qui accueille des expositions d’art et de design, des performances et diverses manifestations culturelles.

Il participe notamment aux créations suivantes, en qualité de créateur lumière et/ou régisseur général: La solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès, par Carlo Gigliotti, Enfant mode d'emploi, d'Antoinette Richner, Pauvres riches, d'Yves Robert, par Julien Baroche, Quartett, de Heiner Müller, par Fabrice Huggler au Théâtre du Grütli, Le livre des tempêtes, d'Yves Robert, par Julien Baroche, Je suis un écho qui se tient devant le miroir, de Fabrice Huggler, Sweeney Todd, de Stephen Sondheim, Opéra de poche, par Alain Perroux, La décennie rouge, de Michel Deutsch, Anatomie d'une énigme, chorégraphie Emilio Artessero Quesada, Melodramas, Temple allemand, La Chaux-de- Fonds, Vakkum, de Daniele Pintaudi, Haute Ecole des Arts de Berne, L'obombrée, de Francine Wohnlich, par Christian Scheidt, Inconnu à cette Adresse, de Kreisman Taylor, En attendant la grippe aviaire, de Antoine Jaccoud, Nature morte avec œuf, de Camille Rebetez, par Andréas Novicov, La Mort de Tintagiles, de Maurice Maeterlinck, par Fabrice Huggler, Müller Factory, de Heiner Müller, par Michel Deutsch.

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XAVIER LOIRA COMÉDIEN Il est né 1977. Formé à l'ESAD (Ecole supérieure d'art dramatique) et en autodidacte. Il joue dans "Le Chat Du Rabbin", Sfar, Alchimic, Sarah Marcuse, "Shopping&Fucking", Ravenhill, La Gravière, Antea Tomicic, Gary, "Allons enfants voir si la rose est un cheval vu de dos", Bastard, Amstramgram, Mariama Sylla, poème, "La promenade du roi" en tournée, "Antigone", Sophocle/Bonnard, Théâtre de Carouge, Jean Liermier, Coryphée, "El paseo del rey", Jutard/Loira/Liñana, Tolosa (ES), Guy Jutard, Solo Show marionnettes, "Le vilain petit mouton", Chiachiari, Théâtre de Marionnettes Genève, Guy Jutard, Tim, Gendarme, "La promenade du roi", Jutard, Théâtre de Marionnettes Genève, Guy Jutard, Solo Show marionnettes, "T'en fais une drôle de tête!", création collective AmStramGram, Curchod/Bauer/Loira, Ours, "Alice et autres merveilles", Melquiot, AmStramGram, Dominique Catton, Pinocchio, Archi-duchesse..., "Full metal jacqueline", Simon, UNIGe, Jean-Sébastien Simon, Silas, "Luna Parc", Marcuse, Théâtre du Loup, Sarah Marcuse, Noé, "Petit Navire", Chaurette, AmStramGram, Dominique Catton, Petit Navire, "Peter Pan", Barrie, AmStramGram, Jean Liermier, Peter Pan, "Colza", Serres, Théâtre de l'Est Parisien, Karin Serres, Petit, "Poucet et Cendrillon", Perrault/Mettler, Ville de Genève,

Anthony Mettler, Petit Poucet, "Les débutantes", Honoré, Théâtre de la Bastille, Philippe Calvario, le revenant, "Romeo et Juliette", Shakespeare, Comédie de Genève, Anne Bisang, Mercutio, "Peter Pan", Barrie, AmStramGram, Jean Liermier, Peter Pan, "Cymbeline", shakespeare, Théâtre des Amandiers, Philippe Calvario, Le geôlier, "En attendant Godot" Beckett, Théâtre de Vidy, Luc Bondy, Le garçon, "Un ennemi du peuple", Ibsen, Théâtre de la Colline, Claude Stratz, Morten Stockmann, "Sa majesté des mouches", Golding/Chiachiari, Comédie de Genève, Claude Stratz, "Dans un champ de myosotis nous nous sommes perdus", Simon/Loira, Coutance Kitchen, Valentin. Au cinéma il a tourné sous la direction de Patrice Chéreau notamment. ARNAUD MATHEY COMÉDIEN Après trois ans au Conservatoire de Genève et quelques projets professionnels à son actif, il a décidé de continuer ma formation théâtrale à l’école des Teintureries de Lausanne.Il parle couramment anglais, a des notions d'italien et d'allemand.Il a suivi des cours de chant et de danse pendant ses six ans de formation. Il joue de la guitare. Formé à l’École des Teintureries, Lausanne avec Philippe Sireuil, Cecile Garcia Vogel, Patrick Lemauff, Pico Berkowitch, Gian Manuel Rau.

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Et avec les textes Juste la fin du monde (Jean-Luc Lagarce), Quai ouest (Bernard Marie Koltès), Place Royal (Pierre Racine), Macbeth (William Shakespeare), Les carnets de Trigorine (Tennesse William) Au Jeu caméra avec la méthode Meisner Il a aussi été dirigé par Marie-José Malis sur Les géants de la montagne (Luigi Pirandello) Expériences professionnelles avec Les meurtre et mystères, Wave&Junebug Cie dans la pièce chorégraphique Carte

Blanche, dans Thelma et pour Am stram gram / le théâtre c'est dans ta classe Il a joué avec Les Batteurs De Pavés / Les Trois Mousquetaires FLORIAN SAPEY COMÉDIEN Il est né le 16 mai 1973. Comédien autodidacte. Il travaille actuellement avec Robert Sandoz au Théâtre de Carouge. Voici les principales productions auxquels il a participé : Les Brigands, La Nuit des rois ou ce qu’on

voudra, Léonce et Léna mises en scène Eric Devanthéry, Si seulement je pouvais avoir peur mise en scène Julie Burnier ; 2011 Rabelais la nuit mise en scène Serge Martin Feu fait le fou, marionnettes. Mise en scène Didier Carrier ; 2010 La Maison de mes pères mise en scène Didier Carrier. SuperPorchet mise en scène Pierre Naftule ; 2009 La Vierge froide et autres racontars mise en scène Didier Carrier Don Juan, Molière mise en scène Raoul Pastor ; 2008 LA REVUE GENEVOISE

mise en scène Pierre Naftule ; 2005 Sin titulo, Arsenic, mise en scène Oskar Gomez-Mata Il est sorti ! création et mise en scène Florian .Sapey, Inger-Helen Kilsti ; 2002 L’Affaire de la rue Lourcine Théâtre de vidy mise en scène Christophe Rauck En parallèle, il joue dans des sitcoms pour la télévision ainsi que dans des publicités. VALENTINE SAVARY COSTUMES Après avoir suivi une formation de créatrice de vêtement pour dame, Valentine Savary se spécialise dans le costume de théâtre. Elle affine son gout du vêtement historique en assistant la conservatrice du Musée Suisse de la Mode, à Yverdon. Puis, pendant 5 ans, elle travaille en tant que costumière au Théâtre de Poche, Genève, où elle signe sept conceptions de costume. C’est à cette occasion qu’elle rencontre Eric Devanthéry, avec qui elle collabore à deux reprises sur Ecorces de Jérôme Richer et Léonce et Léna de Georges Büchner. Parallèlement à son travail au Poche, elle intègre ponctuellement des grands ateliers de costume, de l’opéra de Saint-Gall et de Genève. L’année passée, elle déménage à Lyon pour suivre la formation de costumes historiques dans la prestigieuse école de théâtre, l’ENSATT. BARTEK SOZANSKI COMÉDIEN

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Né en 1971. Il se forme d'abord en Pologne, à l'École Supérieure Nationale du Théâtre Wroclaw, jusqu'en 1992. Puis, en France, il obtient un diplôme à l'École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette, à Charleville-Mézières, avant de poursuivre des études de théâtre, à Paris, à la Sorbonne. De 1997 à 2001, il joue avec le Teatro Malandro, dans les mises en scène d'Omar Porras : Noces de Sang de Garcia Lorca ; Bakkhantes d'après Euripide. Il travaille aussi sous la direction d'Andrea Novicov : La Maison de Bernarda Alba, de Garcia Lorca ; Robert Bouvier : Cinq Hommes, de Daniel Keen ; Françoise Courvoisier, Cisco Aznar. Depuis la fondation de Korpüs Animüs, il se consacre à la réalisation et au jeu des spectacles de la compagnie. Au cinéma, il joue dans Un crime étrange de Roberto Ando, 2003. MARGOT VAN HOVE COMÉDIENNE Margot Van Hove est née le 14 juin 1992 à Montreuil. Elle suit une première formation théâtrale au Conservatoire du 6e de Paris dans la classe de Bernadette Le Saché. À la Manufacture, promotion H, elle suit les enseignements de Oscar Gómez Mata, Jean-Michel Rabeux, Jean-François Sivadier, Charlotte Clamens, Guillaume Béguin, François Gremaud et Noëlle Renaude. Elle joue sous la direction de Olivier Py dans Le Soulier de Satin de Paul Claudel

(2004), Loïc Le Manac’h dans Buzzer (2012), et G de Louise Emo (2013). En 2015, à la Manufacture, elle participe à deux mises en scène collectives. Et Il me fallut dormir avec la lumière d’après Mikhaïl Boulgakov, avec le collectif café-clope, et I s(think) avec Maxime Gorbatchevsky et David Salazar. Elle crée son Solo de sortie en 2016 Mère ne m’abandonnez pas. Bourse d'études de la Fondation MPAP61, Michelle et Philippe Audemars-Piguet (2015-2016)