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Institute of History, Research Centre for the Humanities, Hungarian Academy of Sciences Harcaim, emlékeim. 1910—1945. (Mes luttes, mes souvenirs. 1910—1945) by Jacques Duclos Review by: J. J. Acta Historica Academiae Scientiarum Hungaricae, T. 22, No. 1/2 (1976), pp. 191-192 Published by: Institute of History, Research Centre for the Humanities, Hungarian Academy of Sciences Stable URL: http://www.jstor.org/stable/42555125 . Accessed: 15/06/2014 19:53 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Institute of History, Research Centre for the Humanities, Hungarian Academy of Sciences is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Acta Historica Academiae Scientiarum Hungaricae. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.143 on Sun, 15 Jun 2014 19:53:57 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Harcaim, emlékeim. 1910—1945. (Mes luttes, mes souvenirs. 1910—1945)by Jacques Duclos

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Harcaim, emlékeim. 1910—1945. (Mes luttes, mes souvenirs. 1910—1945) by Jacques DuclosReview by: J. J.Acta Historica Academiae Scientiarum Hungaricae, T. 22, No. 1/2 (1976), pp. 191-192Published by: Institute of History, Research Centre for the Humanities, Hungarian Academy ofSciencesStable URL: http://www.jstor.org/stable/42555125 .

Accessed: 15/06/2014 19:53

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Compte rendu de livres 191

Jacques Duelos: Harcaim, emlékeim. 1910 - 1945.

(Mes luttes, mes souvenirs. 1910 - 1945.)

Budapest, 1974, Gondolât, 699 p.

La version hongroise de l'autobiographie en plusieurs volumes du chef communiste français parut peu de temps avant que son auteur devait pour toujours cesser de travailler, ne pouvant ainsi fournir des informations à des questions qui se posent. Quelque volumineuse que soit cette œuvre, le lecteur d'une revue historique, s'il s'intéresse à ce thème, y trouve bien des problèmes à débattre, et attendrait certainement des réponses à bien des questions aux- quelles pourrait répondre Jacques Duelos qui, pendant près d'un semi-siècle voyait de tout près comment naissaient les décisions ayant eu une influence déterminante sur l'évolution du mouvement ouvrier français, voire international, et qui lui-même avait pris part à prendre ces décisions. Il n'est guère nécessaire ici de faire connaître Jacques Duelos, aussi me limi- terai-je à faire quelques remarques à propos de ses mémoires.

Je me permets de dire quelques mots sur le genre même des mémoires. Il est bien connu que c'est un des genres les plus délicats, étant infiniment subjectif mais dont le prix vient de l'objectivité qu'il peut garder, et des analyses objectives que l'auteur éclairait par ses vues subjectives. Il convient de noter que dans les années 1920 les chefs du mouvement ouvrier international ont publié plusieurs autobiographies, mais dans la suite ces mémoires devinrent plus rares. Certes, en ce qui concerne le mouvement communiste en France, une exception est constituée par l'autobiographie de M. Thorez, parue à une époque où les mémoires se faisaient déjà plus rares. Cette série est complétée par le livre de Jacques Duelos. Nous savons que Duelos était en même temps le chef et le chroniqueur du parti communiste français et l'his- toriographe ļ dej, tout le mouvement ouvrier français. Ce double caractère marque ses mémoires aussi où, tout en gardant un ton personnel, il puise largement dans les document historiques, trace la chronologie des grands événements historiques, les apprécie, tput en ajoutant toujours ses remarques personnelles et tout en parlant des événements les plus importants en première du singulier.

En faisant la caractéristique générale des mémoires de Duelos, il faut souligner encore une chose. C'est un ouvrage plein de passion et franchement polémique dont chaque ligne est empreinte par sa préoccupation pour le destin du mouvement ouvrier, par la recherche de l'avancement du socialisme. Cela ne l'empêche pas de donner de ses compagnons d'armes, et même de ses alliés à qui il s'est trouvé éventuellement opposé, une image qui, au-delà de fournir une « contribution » aux chercheurs d'histoire, leur offre jusqu'à une certaine mesure un nouvel angle pour regarder les événements, les protagonistes et l'atmosphère de l'époque. Il suffira de me référer aux quelques pages où Duelos évoque ses souvenirs sur Caballero. Il est bien connu que Caballero avait joué dans le mouvements ouvrier espagnol des années 1920 - 1930 un rôle contradictoire qui pose bien des problèmes, et que Duelos était de ceux qui devaient le mieux le connaître. C'est précisément cela qui est remarquable lorsqu'on voit le ton chaleureux dont il parle de lui tout en se référant aux débats portant sur des principes, et tout en faisant des allusions à la période où, par suite des discussions et des désaccords, leur chemins prirent différentes directions, et ce sans jamais mettre en question 1'« honnêteté » de Caballero dans le mouvement ouvrier. Ce n'est qu'un exemple. Dans un travail de si grande envergure il n'était guère possale de procéder avec le même soin dans tous les cas et à propos de tous les protagonistes importants, mais l'effort de se tenir à cette méthode n'en est pas moins frappant.

On remarquera encore un trait caractéristique des mémoires. C'est que Duelos, qui de jeune ouvrier devint socialiste ensuite communiste et qui comme autodidacte devint un chef

Acta Histórica Academiae Scientiarum Hungarlcae 22, 1976.

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192 Compte rendu de livres

d'une formation si large que dans la vie intellectuelle-politique française il pouvait être, à l'échelon le plus élevé, non seulement un partenaire de débats, mais un orateur dont le brillant et la riche culture étaient généralement reconnus et à qui nous devons des écrits aussi, que ce Duelos, d'une façon fort compréhensible s'intègre dans les traditions françaises et consacre une très grande attention aux problèmes des intellectuels. Dans ce livre aussi, il parle avec grand respect d'Anatole France, de Lefèbvre, de Vaillant-Couturier, de Politzer et de Langevin, évoque les discussions autour de Balzac et de Rodin, les combats idéels autour de l'histoire de la Révolution Française et de l'héritage de la Commune de Paris, il consacre un bref chapitre à des événements comme la fondation du musée du mouvement ouvrier français, c*est à dire à des questions qui attestent que dans la vie de Duelos le passé est entièrement intégré au présent, et que les questions culturelles s'insèrent organiquement dans le mouvement ouvrier.

Les pages les plus passionnantes du livre se rattachent aux événements liés au Front Populaire français et, partiellement, à celui d'Espagne. Pour les deux, il fournit beaucoup de nouvelles contributions à l'ensemble de ces événements, et en outre il rend bien l'at- mosphère et les problèmes de ces journées, avec quelques touches trace bien le portrait des politiciens en vue (souvent dans toute leur complexité contradictoire comme dans le cas, déjà mentionné de Caballero, ou dans celui de Léon Blum), il parle des relations entre les deux Internationales, de la désagrégation du Front Populaire français et des jours sombres de la période munichoise.

Dans une revue historique il n'est guère nécessaire d'évoquer les limites des mémoires en général. On reconnaît aux auteurs le « plein droit » de se souvenir de certains événements, de certaines personnes et d'en oublier d'autres. Il va sans dire que ces inégalités peuvent, dans une certaine mesure, être provoquées aussi par les limites imposées par le volume, mais il ne s'agit toujours pas que de cela. Il est bien visible que Duelos ne voulait pas profiter de ces possibilités, qu'il affronte nombreuses « questions délicates » en y donnant des réponses combatives appelées à prouver la vérité qui est du côté du Parti Communiste français. Ces chapitres pourtant, à l'opposé des autres, ne rapportent souvent que des faits, indiquent la position principielle de Duelos, sans donner des réponses fouillées, détaillées de point de vue humain, comme nous en trouvons ailleurs. En ce qui concerne par exemple l'Espagne, on n'y trouve presque rien sur les difficultés internes réelles du Front Populaire, et la période 1937 - 1939 n'est touchée qu'en passant. L'analyse des prises de position du Komintern en 1939 n'est pas non plus aussi poussée que chez Togliatti, la combativité des souvenirs vise, comme toujours, le régime français, sans analyser ce qui se passe à cette époque à gauche, encore que, pour l'époque munichoise, il trace des socialistes un tableau plus complexe, plus nuancé, en partie se basant sur ses souvenirs personnels. Il met de la sourdine pour traiter les débats autour de la position de Marty en 1944, sans même mentionner son nom, s'étendant surtout à l'exposé et à la critique de cette prise de position (notamment, à l'aspiration de réaliser la révolution socialiste). Il est fort intéressant, et fort utile, au moment de la popularité inter- nationale des mémoires de de Gaulle, de lire les lignes critiques si riches en suggestions où il démontre les inconséquences, de de Gaulle, des gaullistes ou de Malraux, souvent en con- frontant leurs déclarations datant de différentes époques et qui se contredisent.

Duelos n'a pas eu la prétention d'offrir avec ses mémoires une histoire du mouvement ouvrier français ou l'histoire du Parti Communiste. Pourtant, il a fait plus que de les com- pléter, il a donné un livre sans la connaissance duquel aucun chercheur ne pourra désormais travailler dans aucun de ces thèmes.

/. J.

Acta Histórica Academiae Scientiarum Hungaricae 22, 1976.

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