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Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'une harmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets Rapport d’étude Phase 3 – TNS Sofres / 23 février 2011

Harmonisation de la collecte séparative des déchets

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Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en oeuvre d'une harmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets

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Page 1: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchetsRapport d’étude Phase 3 – TNS Sofres / 23 février 2011

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Ce rapport a été rédigé dans le respect des procédures Qualité de TNS Sofres.

Il a été validé par Guénaëlle GAULT, Directrice du Département Stratégies d’Opinion

Sommaire

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets

23 février 2011

TNS Sofres Stratégies d'OpinionLaurence BEDEAUJérémie PIQUANDETSimon LOUSSOUARN

ADEME

18PK14 | © TNS

1. Contexte, objectifs et rappel méthodologique p. 3

2. Un discours autour du TRI encore approximatif p. 29

3. Les marquages p. 81

4. Photos vs pictogrammes p. 97

2.1 Perception de l’INFORMATION disponible sur le TRI : assimilée, mais trop parcellaire

2.2 Une sémantique flottante autour des moyens disponibles (= POUVOIR FAIRE)

Jeter : Un sens pas encore totalement stabilisé

Trier : le concret, rien que le concret

Recycler : Un univers évocatoire…

Réduire sa quantité de déchets : l’amont de la consommation

Prévenir la production de déchets : une faible accessibilité

2.3 Au global, univers d’évocation des termes liés à la collecte sélective

Page 3: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Contexte, objectifs et rappel méthodologiqueÉtude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'une harmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets

Page 4: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

� Les dispositifs de collecte séparative des déchets ménagers et assimilés concernent en France un grand nombre de produits hors d’usage, et sont organisés en filières.

� La collecte séparative a commencé, à l’initiative des industriels, avec le verre après le premier choc pétrolier en 1974 et a été suivie dans les années 80 par la collecte des papiers. La première filière nationale et réglementée de Responsabilité Élargie du Producteur (REP) a été mise en place pour la collecte des emballages en 1992. Des dispositifs similaires ont été ensuite mis en place pour les piles et accumulateurs, les équipements électriques et électroniques (EEE), les papiers, les pneus, les médicaments non utilisés (MNU) et les textiles. D’autres filières sont en cours de lancement pour la prise en charge des déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI), des déchets diffus spécifiques (DDS) et du mobilier. Ce développement progressif des filières de produits hors d’usage a abouti à la création de plus d’une dizaine d’éco-organismes agréés intervenant auprès des collectivités pour la collecte et le traitement des différents types de déchets.

� Chaque organisation a développé son propre système de communication, qui fait l’objet d’un suivi par chaque Commission Consultative d’Agrément. De nombreux systèmes de marquage des emballages et des produits ont vu le jour à l’initiative des différents acteurs. Certains acteurs, en particulier les collectivités, ont mis en places des dispositifs dont les consignes de tri, les modalités de collecte ou la signalétique sont variables.

� Face à ce constat de diversité qui apparaît maintenant comme un frein à un développement efficace de la collecte séparative, l’engagement 255 du Grenelle demande d’« harmoniser au niveau national la signalétique et les consignes de tri par exemple au moment du renouvellement de chaque marché, afin de permettre des campagnes d’information nationales et promouvoir une information lisible sur les étiquetages. »

� Initialement portée par la question des emballages la problématique a été élargie, dans le cadre du Comité Opérationnel 22 sur les déchets à l’ensemble des produits hors d’usage.

� Cet engagement s’est traduit dans la loi de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement (loi Grenelle 1) qui indique que « la signalétique et les consignes de tri seront progressivement harmonisées ». Les modalités de cette harmonisation devront être précisées dans la loi portant engagement national pour l'environnement (loi Grenelle 2).

Un constat : la diversité des messages relatifs au tri

L’Engagement 255 du Grenelle de l’Environnement : l’harmonisation nationale des messages relatifs au tri

Rappel du contexte de l’étude

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Page 5: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

� Le Groupe de Travail Engagement 255 a été constitué par l’ADEME, en charge des travaux préparatoires à la mise en oeuvre de cet engagement, à la demande de la Direction Générale de la Prévention et des Risques (DGPR) du MEEDDM, dans le cadre du ComitéOpérationnel 22.

� Le rôle du groupe de travail est d’élaborer des préconisations relatives à une harmonisation de la signalétique et des consignes

de tri. Il est composé des représentants des pouvoirs publics (ADEME, DGPR), des collectivités territoriales (Amorce, AMF, Cercle National du Recyclage), d’associations de protection de l’environnement et des consommateurs (Confédération Générale du Logement, FNE, UNAF), des producteurs (ANIA, FCD, CDCF) et des éco-organismes concernés (Corepile, Cyclamed, Eco-Emballages, EcoFolio, Ecologic, Eco-Systèmes, EcoTLC, ERP France, Recylum, Screlec).

Le Groupe de Travail pour la mise en œuvre de l’Engagement 255 du Grenelle de l’Environnement :

Rappel du contexte de l’étude

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Page 6: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Rappel des objectifs et du cadrage de l’étude� Plusieurs études ont été réalisées sur la perception qu’ont les consommateurs de l’organisation actuelle de la collecte séparative

et de différents messages relatifs au tri. Ces études sont souvent fondées sur des avis déclaratifs. En complément d’analyse et

avant de mettre en place des actions nécessitant un investissement important, il s’agit d’identifier ce qui, du point de vue de

l’individu, serait susceptible d’avoir le plus d’impact sur le geste de tri / apport.

� Par ailleurs, afin d’accompagner la mise en œuvre des actions d’harmonisation et de sensibiliser le citoyen sur le geste de tri,l’ADEME prépare pour 2011 une campagne de communication sur le tri des produits hors d’usage. La campagne serait àdestination du grand public, de ses relais et principaux partenaires (à noter que la campagne nationale devra nécessairement porter sur les éléments liés au tri déjà harmonisés au niveau national). Afin de construire cette campagne sur des bases solides, l’ADEME souhaite disposer des informations nécessaires pour préciser les clés d’une bonne communication, ses exigences et ses limites.

� Le dispositif d’étude ADEME / TNS Sofres doit apporter des réponses précises et fiables aux questions / points de vigilance

mentionnés pour la mise en œuvre des actions 1, 2, 3, 4 et 5.

� Ces questions sont synthétisées par le Groupe de Travail en 3 grands objectifs :

� Analyser la perception par l’individu du manque d’harmonisation et la répercussion sur son comportement pour

participer à la collecte séparative

� Identifier les messages à faire passer, les visuels qui seraient les mieux compris des habitants, afin notamment de

préparer le lancement d’une campagne de communication nationale

� Hiérarchiser les différentes propositions d’harmonisation en fonction de leur impact sur le geste de tri

� Le dispositif d’étude ADEME / TNS Sofres porte sur la perception du citoyen français relativement à la situation française de tri

et de collecte séparative des produits hors d’usage.

� Les préconisations d’harmonisation portent sur l’ensemble des produits concernés par une collecte séparative lorsqu’ils sont hors d’usage : emballages, DEEE, papiers, piles, textiles, MNU, DDS, et DASRI. Elles ciblent les produits eux-mêmes et leurs emballages ainsi que les consignes données à l’habitant sur les contenants de collecte et / ou les supports de communication édités par les collectivités.

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Page 7: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Notre approche de la problématique

� La synthèse des travaux menés par le GTE 255 fait apparaître trois grandes tendances sur la perception par les consommateurs du geste de tri des produits hors d’usage :

� Une volonté de coopérer mais un besoin d’être informé sur l’intérêt réel du tri sélectif et du recyclage

� Un besoin de clarification sur les consignes de tri

� Des problèmes matériels à ne pas sous-estimer

� Les différentes études que nous avons menées sur la problématique du tri, de la pratique de la collecte sélective et plus largement sur la pratique des gestes dits « verts » ou « éco-responsables » convergent. Nos analyses soulignent :

1. la nécessité de (re)donner un sens à la pratique du geste pour alimenter la volonté des pratiquants actuels et

mobiliser les plus réticents

2. le besoin d’émettre des messages cohérents, clairs, univoques : les dissonances, contradictions et approximations

des messages existants créent de la confusion, de l’incertitude et impactent négativement la fréquence ET la qualité

des pratiques

Si la fréquence du tri / de la pratique de la collecte sélective (je le fais systématiquement, régulièrement, rarement ou jamais) est un indicateur pertinent, il n’en est pas moins partiel. En effet la fréquence de la pratique n’est pas seule

indicative de la qualité du tri ni de la certitude du geste pratiqué (un bon geste n’est pas exclusif de doute et d’hésitation). TNS Sofres a donc, à plusieurs reprises, mis en place un dispositif d’interrogation permettant d’identifier précisément, et donc de distinguer :

₋ le niveau de pratique juste / bon geste (l’emballage/le produit hors d’usage est jeté conformément à la catégorie à trier en vigueur)

₋ et le niveau de pratique juste certaine / bon geste certain (l’emballage/le produit hors d’usage est jetéconformément à la catégorie à trier en vigueur ET l’interviewé est tout à fait sûr de faire le bon geste).

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Page 8: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Notre approche de la problématique

Nous avons constaté que l’écart entre le niveau du « bon geste » et le niveau du « bon geste certain » est une mesure du

« risque d’erreurs » parmi les Français qui font aujourd’hui le bon geste.

⁻ En effet, un bon geste pratiqué sans certitude n’est pas un geste réflexe. Il est réappris et re-validé (ou pas) àchaque fois qu’il est pratiqué. C’est un bon geste « sous conditions et sous réserve» de revalidation (par les messages disponibles). Autrement dit un geste aléatoire et hésitant, qui ne doit en aucun cas être confondu avec « le bon geste certain », celui-ci étant systématique et réflexe.

⁻ De la même façon, l’erreur faite sans certitude (l’emballage / le produit hors d’usage est jeté en contradiction avec la catégorie à trier MAIS l’interviewé n’est pas tout à fait sûr de son geste) est une pratique molle, corrigeable par l’énoncé simple et clair de la consigne juste.

⁻ A l’inverse, l’erreur faite avec certitude (je me trompe, ET je suis certain que mon geste est le bon geste) est une idée fausse, un réflexe qu’il faudra désapprendre et, sans aucun doute, plus complexe à corriger.

D’une façon générale (quel que soit le produit hors d’usage / l’emballage testé), on constate que la certitude augmente en même temps que la fréquence de la pratique : les trieurs systématiques sont invariablement plus nombreux à affirmer être tout à fait sûr de faire LE « bon geste » (que ce geste soit juste ou une erreur). La certitude facilite, banalise et simplifie la

pratique de la collecte séparative, en faisant un geste réflexe, n’étant plus sujet à interrogation, débat, validation.

A ce titre, la clarté et la cohérence des messages émis sont cruciales.

3. l’importance des freins pratiques qui limitent, et pour quelques uns interdisent, la pratique de la collecte sélective.

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Page 9: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Notre hypothèse de travail : un modèle de la « compétence tri » à partir duquel concevoir un dispositif d’étude opérationnel

� Pour expliquer ce diagnostic (un écart manifeste entre la volonté et la « bonne pratique », des erreurs importantes y compris parmi les trieurs les plus attentifs et réguliers) et identifier les leviers sur lesquels investir en vue d’accroître une bonne pratique de la collecte séparative, nous avons conçu un modèle à partir duquel nous vous proposons de travailler ensemble :

� La pratique du tri s’inscrit dans un système personnel de motivations complexe, alliant confort, plaisir, santé, préoccupation pour l’environnement, selon un cercle vertueux qui s’applique aux « gestes verts » dans leur ensemble. La pratique de la collecte séparative présuppose l’existence de conditions nécessaires à l’acquisition de la « compétence tri ». Les quatre conditions que nous avons identifié sont les suivantes (cf. modèle décrit page suivante):

� le devoir faire (perception de la norme : « je dois, personnellement, aujourd’hui et maintenant, faire quelque chose pour protéger l’environnement »),

� le vouloir faire (intention ferme de faire = transformation de la norme collective en volontépersonnelle et individuelle),

� le pouvoir faire (disponibilité des moyens nécessaires pour trier : moyens cognitifs c’est-à-dire accès à la consigne juste et moyens matériels, c’est-à-dire accès aux structures de tri et place disponible dans le foyer)

� le savoir faire (connaissance de la règle juste),

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Page 10: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

La pratique de la collecte sélective présuppose l’acquisition de la compétence « tri »L’acquisition de cette compétence requiert 4 conditions

VOULOIR faire= INTENTION ferme de faire

DEVOIR faire= NECESSITE DE SE CONFORMER

A LA NORME « du plus grand nombre »

POUVOIR faire� Moyens COGNITIFS = accès à la règle juste (règle univoque et

compréhensible : cet emballage / produit fait l’objet d’une collecte séparative) et utile(concrètement, où jeter cet emballage / produit pour qu’il soit collecté : question de la destination du déchet = mode d’emploi)

� Moyens MATERIELS disponibles : chez soi (place disponible, bacs/poubelles disponibles… ) et à l’extérieur (mode de collecte, fréquence de la collecte…)

SAVOIR faire= CONNAISSANCE ET APPROPRIATION de la règle JUSTE

+ le pouvoir faire est un pré-requis du

savoir faire

- l’absence ou les défauts de moyens

empêche le savoir-faire

+ la connaissance de la

règle juste alimente le vouloir faire

- la méconnaissance de

la règle met àl’épreuve le vouloir faire

+ le pouvoir faire alimente le

vouloir faire

- l’absence de moyens met à

l’épreuve le vouloir faire

+ Intégration de la norme

- rejet de la norme (éco-lassitude)

+ le pouvoir faire renforce

la norme

- l’absence de moyens

affaiblit la norme

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Page 11: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

� Le devoir faire : l’intégration / intériorisation d’une norme

� Depuis quelques années, la préoccupation pour l’environnement ne cesse de progresser dans l’opinion, jusqu’à désormais

côtoyer des inquiétudes aussi fortes que celles portant sur l’emploi, le pouvoir d’achat ou l’accès aux soins.

� Si les préoccupations environnementales déclarées par les Français ont gagné en intensité ces dernières années et dépassé les

clivages idéologiques et partisans, elles ont surtout radicalement changé de nature. Hier ponctuelle et lointaine, la

préoccupation pour l’environnement s’est faite individuelle, personnelle, et quotidienne. Ce changement d’échelle s’est

produit parce que les Français ont établi un lien immédiat entre les questions relatives à l’environnement et celles,

notamment, qui ont trait à leur santé.

� Et à mesure que la certitude de ce lien s’est renforcée, elle les a contraints à fabriquer, chacun à leur façon, un équilibre

supportable entre la réalité de leur préoccupation et leur mode de vie. Pour réduire les contradictions et mettre en cohérence

la double nécessité de « bien faire » et de satisfaire leurs besoins, la plupart des Français ont sélectionné et / ou réinterprété a

posteriori et à l’aune de leur conscience écologique – nouvelle ou renouvelée – des « gestes verts » dans un répertoire

d’actions disponibles allant s’élargissant. Ce répertoire conjugue efforts consentis (covoiturage par exemple), gestes réflexes

d’anti-gaspillage « TRANSMIS » ou REINVESTIS de nouvelles valeurs (économies d’énergie) et gestes appris, comme c’est

notamment le cas de la collecte sélective des produits hors d’usage et en particulier du tri des emballages ménagers. Ces

pratiques se sont progressivement imposées comme LA norme.

Notre hypothèse de travail : un modèle de la « compétence tri » à partir duquel concevoir un dispositif d’étude opérationnel

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Contexte, objectifs et rappel méthodologique

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Page 12: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

� Le vouloir faire : l’obligation perçue devient conviction et volonté

� Les habitants-citoyens-consommateurs qui participent à la collecte séparative des produits hors d’usage expriment

aujourd’hui une attente forte d’informations objectives sur le résultat de leurs pratiques. Au-delà de la demande

d’information, c’est l’expression d’un besoin de SENS et de MOTIVATION des efforts consentis.

� La collecte séparative est pour les Français un investissement à tous les plans (mental, physique, intellectuel, économique,

spatio-temporel), dans un contexte – perçu – de sursollicitation verte.

� Or, dans le même temps, une série d’interrogations et de doutes restent sans réponses (audibles) : quel est l’impact réel de la

collecte séparative sur l’environnement ? Qu’est-ce qui justifie l’exclusion de certains emballages / produits hors d’usage des

consignes de tri ? Quel est l’impact de mes erreurs dans la boucle du recyclage ? …

� Collecte séparative et plus globalement recyclage sont aujourd'hui perçus comme une « boîte noire », ce qui fragilise la

mobilisation. La méconnaissance du cycle complet du produit hors d’usage collecté n’est plus acceptable : ne pas savoir pour

quelles raisons il est utile / nécessaire de trier et pour quels bénéfices (individuels et collectifs) remet en question la pratique

quotidienne. Et sur ce point, l’argument vert incantatoire du « c’est bon pour l’environnement » agace désormais beaucoup

plus qu’il ne mobilise, précisément parce qu’il n’explique rien. Ces enseignements nous semblent devoir être pris en compte

et approfondis pour accompagner le déploiement (sur le fond et la forme) d’une communication nationale .

Notre hypothèse de travail : un modèle de la « compétence tri » à partir duquel concevoir un dispositif d’étude opérationnel

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Page 13: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Notre hypothèse de travail : un modèle de la « compétence tri » à partir duquel concevoir un dispositif d’étude opérationnel

� Le pouvoir faire : la condition préalable (mais pas suffisante)

Les études que nous avons réalisées font apparaître deux types de freins au « pouvoir trier » :

� Une communication imparfaite des catégories à trier

� Des freins matériels (accès aux structures de tri et organisation au sein du foyer)

1. Une communication imparfaite de la consigne

Nos analyses ont mis en évidence qu’une communication mal adaptée des consignes de tri génère globalement plus de doutes et de

démobilisation qu’elle n’alimente les certitudes :

� des pictogrammes polysémiques

� un « rythme / fréquence » d’information interprété comme une révision permanente des consignes

� et des consignes perçues comme faiblement harmonisées sur le territoire national qui soulèvent beaucoup de questions

sur l’utilité finale du geste s’il n’est pas pratiqué de la même façon d’une commune à l’autre.

La combinaison des messages nourrit les confusions, les approximations et les incertitudesqui impactent négativement vouloir faire et

savoir faire. En multipliant et en « séquençant » l’information, la règle juste et utile n’est pas accessible au plus grand nombre. Au final,

c’est le risque de ne pas faire comprendre les principes de la collecte séparative, l’augmentation des erreurs de tri et l’introduction

d’informations erronées dans des foyers qui, pour la plupart, veulent participer et pour certains participent déjà plutôt bien.

2. Les moyens pratiques du tri non disponibles ou limités

� La disponibilité et l’accessibilité des structures de collecte séparative sont encore un frein à la pratique de la consigne.

C’est notamment le cas pour le verre, les plastiques et les DEEE.

� Par ailleurs, le manque de place en habitat collectif contraint et limite les schémas d’organisation du tri au sein du foyer.

C’est une limite qui conduit souvent à des arbitrages en contradiction avec la règle établie par la consigne de tri (une

place insuffisante dans sa cuisine pour avoir plusieurs poubelles fermées => les emballages ou produits hors d’usage

souillés, même s’ils doivent être collectés, seront jetés avec les ordures ménagères).Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Contexte, objectifs et rappel méthodologique

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Page 14: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

� Le savoir faire : connaissance de la règle juste

� Le diagnostic des pratiques de collecte séparative actuelles fait apparaître une maîtrise très approximative des catégories à

trier, pour ne pas dire très mauvaise en ce qui concerne certains emballages / produits hors d’usage (vêtements, ampoules,

DEEE et plastiques autres que bouteilles et flacons).

� Les études que nous avons récemment réalisées rendent également compte d’un sentiment de très grande complexité de la

collecte séparative de certains produits hors d’usage. C’est le cas notamment des emballages plastiques : une consigne

exigeante et contraignante en termes d’efforts à consentir. La double clé d’entrée de la consigne - matériau ET forme du

contenant - est, sur le fond, jugée contradictoire (« si on peut trier le plastique, pourquoi pas TOUS les plastiques ? ») et, en

pratique, crée mécaniquement des zones d’incertitudes ouvertes à l’interprétation personnelle.

� Or, quand la consigne n’est pas claire immédiatement ou perçue contraire au bon sens et à d’autres sources d’information

(marquage, communication), elle est aménagée, réinterprétée sur la base de logiques individuelles, d’arbitrages personnels

(confort, temps, volume emballages), et de consignes que l’on « croit savoir » (« je suis sûr, on me l’a dit une fois »). Au final,

ce sont des pratiques diverses, confuses, hésitantes et non pertinentes et un manque de compétence qui ne motive pas.

� La « mise en échec » et l’effort exigé (perçu) au détriment de tout bon sens génèrent à la fois des sentiments de frustration :

« je veux mais je ne peux pas ou je ne sais pas » et de culpabilité : « je dois, je veux, mais je ne sais pas et je ne fais pas ou

peut-être pas bien. »

� Aujourd’hui, la pratique de la collecte séparative n’est donc pas un geste réflexe. La plupart des produits hors d’usage font

encore le plus souvent l’objet d’interprétations personnelles aléatoires et subjectives.

Notre hypothèse de travail : un modèle de la « compétence tri » à partir duquel concevoir un dispositif d’étude opérationnel

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Contexte, objectifs et rappel méthodologique

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Page 15: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Phase 3 du dispositif d’étude : Test des prérequis pour la bonne mise en œuvre d’une campagne d’information nationale et d’un marquage sur le tri

� Disposer des informations nécessaires pour préciser les clés d’une bonne communication, ses exigences et ses limites

� Test de la compréhension, de l’appropriation et de l’impact sur les comportements de collecte séparative des différents messages (fond et forme) retenus àl’issue de la phase 1 et des 4 visuels-types (marquages, pictogrammes / photos, vocabulaire, messages et slogans pour une communication nationale)

Intervenants

TNS Sofres expertise Société

Objectifs : concevoir la boîte à outils

d’une communication performante

Méthodologie

� Conception graphique

� Étude qualitative par entretiens/triades (8) et focus groups (2)

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

1

Synthèse des enseignements

des études existantes

3

2

Analyse de la perception par l’habitant des messages relatifs au tri (marquage, signalétique, consignes de tri, modalités de

collecte, communication et informations nationales et locales)

Mesure de l’impact de la diversité des messages sur les comportements

Évaluation de l’impact des scenarii d’harmonisation

sur le geste de tri

et hiérarchisation des modalités d’harmonisation

4

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

1

Synthèse des enseignements

des études existantes

3

2

Analyse de la perception par l’habitant des messages relatifs au tri (marquage, signalétique, consignes de tri, modalités de

collecte, communication et informations nationales et locales)

Mesure de l’impact de la diversité des messages sur les comportements

Évaluation de l’impact des scenarii d’harmonisation

sur le geste de tri

et hiérarchisation des modalités d’harmonisation

4

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

SETI

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Contexte, objectifs et rappel méthodologique

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Page 16: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Conception graphique de 4 visuels-types pour un marquage harmonisé� Avec le Comité de Pilotage du Groupe de Travail Engagement 255, les pistes pour les

messages et les hypothèses de visuels ont été définies.

� Pour cette phase, 4 pistes de marquage à partir des éléments validés lors de la phase 1 ont été préparée par Barbara Wülfken, directrice artistique et les graphistes de l’Atelier des Giboulées, experts en matière de création de campagnes et de signalétique pour les collectivités et les éco organismes, en collaboration avec l’agence Séti et TNS Sofres qui ont réalisé de multiples audits des méthodes et supports de communication des collectivités (SYDOM du Jura, Communauté d'agglomération du Val de Bièvre, Communauté urbaine Nice Côte d'Azur, etc.).

� Sur l’ensemble des thèmes à tester lors de cette phase 3 nous apportons notre connaissance des systèmes signalétiques des éco-organismes que nous avons contribué àévaluer ou décliner et analyser souvent de manière critique lors de nos missions pour les collectivités.

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

1

Synthèse des enseignements

des études existantes

3

2

Analyse de la perception par l’habitant des messages relatifs au tri (marquage, signalétique, consignes de tri, modalités de

collecte, communication et informations nationales et locales)

Mesure de l’impact de la diversité des messages sur les comportements

Évaluation de l’impact des scenarii d’harmonisation

sur le geste de tri

et hiérarchisation des modalités d’harmonisation

4

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

1

Synthèse des enseignements

des études existantes

3

2

Analyse de la perception par l’habitant des messages relatifs au tri (marquage, signalétique, consignes de tri, modalités de

collecte, communication et informations nationales et locales)

Mesure de l’impact de la diversité des messages sur les comportements

Évaluation de l’impact des scenarii d’harmonisation

sur le geste de tri

et hiérarchisation des modalités d’harmonisation

4

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

Exemples de documents réalisés par l’Atelier des Giboulées

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Page 17: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Test des messages à retenir

� L’objectif de cette phase du dispositif :

� n’est pas d’identifier les messages (fond et forme) qui suscitent une adhésion consensuelle ou l’agrément le plus fort (il s’agit a minima de vérifier que la réalisation ne crée pas un désagrément tel qu’il dissuade toute appropriation mais en aucun cas de faire de l’agrément l’axe de travail principal ni le critère de comparaison puis de sélection des messages les plus performants),

� mais d’identifier les messages (chacun dans leur catégorie : marquage, signalétique, communication nationale et harmonisation entre ces différents types) avec l’IMPACT le plus fort : autrement dit, juste compréhension + bonne appropriation + incitation / impact sur les comportements + image induite positive ou a minima neutre sur la pratique de la collecte sélective.

Il s’agit donc de sélectionner les messages qui présentent le moins de risques (de confusion, faux sens ou contresens,

interprétations personnelles) tout en remplissant leur rôle : inciter à la pratique du « bon geste » en le facilitant par un

accompagnement systématique et harmonisé => au final, faire participer plus et mieux les habitants à la collecte séparative des

produits hors d’usage.

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

1

Synthèse des enseignements

des études existantes

3

2

Analyse de la perception par l’habitant des messages relatifs au tri (marquage, signalétique, consignes de tri, modalités de

collecte, communication et informations nationales et locales)

Mesure de l’impact de la diversité des messages sur les comportements

Évaluation de l’impact des scenarii d’harmonisation

sur le geste de tri

et hiérarchisation des modalités d’harmonisation

4

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

1

Synthèse des enseignements

des études existantes

3

2

Analyse de la perception par l’habitant des messages relatifs au tri (marquage, signalétique, consignes de tri, modalités de

collecte, communication et informations nationales et locales)

Mesure de l’impact de la diversité des messages sur les comportements

Évaluation de l’impact des scenarii d’harmonisation

sur le geste de tri

et hiérarchisation des modalités d’harmonisation

4

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

Notre approche

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Contexte, objectifs et rappel méthodologique

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Page 18: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

1

Synthèse des enseignements

des études existantes

3

2

Analyse de la perception par l’habitant des messages relatifs au tri (marquage, signalétique, consignes de tri, modalités de

collecte, communication et informations nationales et locales)

Mesure de l’impact de la diversité des messages sur les comportements

Évaluation de l’impact des scenarii d’harmonisation

sur le geste de tri

et hiérarchisation des modalités d’harmonisation

4

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

1

Synthèse des enseignements

des études existantes

3

2

Analyse de la perception par l’habitant des messages relatifs au tri (marquage, signalétique, consignes de tri, modalités de

collecte, communication et informations nationales et locales)

Mesure de l’impact de la diversité des messages sur les comportements

Évaluation de l’impact des scenarii d’harmonisation

sur le geste de tri

et hiérarchisation des modalités d’harmonisation

4

Analyse des éléments nécessaires pour la

mise en œuvre d’une campagne

d’information nationale et d’un

marquage sur le tri

Test des messages à retenir

� Les trois enjeux qui doivent par conséquent être traités pour chacune des catégories de messages (scenarii de marquage;

pictogrammes et photos pour représenter les produits hors d’usage; vocabulaire, messages et slogans pour une communication

nationale; signalétique) sont les suivants :

� la COMPREHENSION :

� qui comprend quoi ? Quelles sont les alternatives intelligibles pour les différents segments de population ? Quels sont au contraire les faux-sens / les contresens / les significations partielles (marquage unique, marquage distinct entre emballage et produit / marquage sans information supplémentaire, marquage avec référence à des consignes de tri locales ou harmonisées nationales) / les marges d’interprétation que chaque alternative laisse au consommateur-trieur et selon quels processus (fréquence de la pratique de tri, niveau de certitude du geste pratiqué a priori, niveau de diplôme, …)?

� Comment la population accède-t-elle au message ? Quelle est l’alternative la plus performante à cet égard ?

� l’APPROPRIATION / l’IMPACT :

� comment les différentes catégories de population reçoivent-elles ces messages ? Qu’est-ce que cela leur apporte ? Les amène / motive A FAIRE et A NE PAS FAIRE ? Dans quelle mesure sont-elles incitées à TRIER, à TRIER PLUS et à TRIER « BIEN »? Quels sont au total les bénéfices induits pour le consommateur / trieur (gain de temps, réduction de la marge d’interprétation laissée par les consignes de tri / marquages principaux, réassurance, pédagogie, …)

� Quelle est l’alternative la plus performante sur le plan de son appropriation profitable pour les consommateurs ?

� l’IMAGE (en mineur):

� qu’est-ce que chaque alternative apporte à la perception de la pratique de la collecte séparative geste de tri et globalement au recyclage ? Quel sens cela induit pour la collecte séparative et le recyclage ?

� Quelle est la mention la plus performante en terme d’impact sur l’image de la pratique de la collecte sélective (simplicité, facilité, utilité, implication pour le trieur…) ?

� Par ailleurs, l’ARTICULATION et le DIALOGUE entre les différentes catégories de messages devront être testés sur ces trois points, afin de vérifier, selon le niveau d’harmonisation retenue, les risques de « brouillage » ou de « parasitage », sur le fond, comme sur la forme.

Notre approche

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Contexte, objectifs et rappel méthodologique

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Page 19: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Méthodologie : composition des entretiens / triades

Porte-à-porte Paris et région parisienne3 mauvais trieurs7

Porte-à-porteParis et région parisienne 3 moyens trieurs5

Porte-à-porteGrand Dijon3 moyens trieurs4

Porte-à-porteParis et région parisienne3 moyens trieurs3

PAVCommunauté d’agglomération Nice Côte d’Azur

3 moyens trieurs6

Porte-à-porte Grand Dijon3 mauvais trieurs8

PAVCommunauté d’agglomération Nice Côte d’Azur

3 bons trieurs2

Porte-à-porteParis et région parisienne3 bons trieurs1

Modalité de collecte des emballages et papiers

Localisation géographique

Profil de trieurEntretien / triades

• N.B : la méthodologie suivie respecte les exigences de la norme des études de marché, études sociales et d’opinion ISO 20252 relatives aux études qualitatives. Pour précision, une étude qualitative est, telle que définie par la norme, une analyse de motivations, de modèles de pensée, d’opinion, d’attitude, d’évaluation ou de comportement au moyens techniques d’études non structurées, telles que les réunions/discussions de groupes et les entretiens en profondeur. Les études qualitatives n’ont pas vocation à obtenir une indication de la fréquence ou de la répartition des modèles au sein de l’ensemble d’une population donnée.

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Contexte, objectifs et rappel méthodologique

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Page 20: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Méthodologie : composition des focus groups

PAVCommunauté d’agglomération Nice Côte d’Azur

6 trieurs moyens 2

Porte-à-porteParis et région parisienne6 trieurs moyens 1

Modalité de collecte des emballages et papiers

Localisation géographique

Profil de trieurFocus groups

• N.B : la méthodologie suivie respecte les exigences de la norme des études de marché, études sociales et d’opinion ISO 20252 relatives aux études qualitatives. Pour précision, une étude qualitative est, telle que définie par la norme, une analyse de motivations, de modèles de pensée, d’opinion, d’attitude, d’évaluation ou de comportement au moyens techniques d’études non structurées, telles que les réunions/discussions de groupes et les entretiens en profondeur. Les études qualitatives n’ont pas vocation à obtenir une indication de la fréquence ou de la répartition des modèles au sein de l’ensemble d’une population donnée.

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Contexte, objectifs et rappel méthodologique

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Page 21: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'une harmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets

Un discours autour du TRI encore approximatif

Page 22: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Perception de

l’INFORMATION

disponible sur le TRI :

assimilée, mais trop

parcellaire

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 23: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Le message du « bien-fondé » du tri semble « passé » chez les bons, les moyens, mais aussi les mauvais trieurs• Une norme intégrée, intériorisée et une conscience environnementale convertie en geste vert : le

tri des déchets semble être un « effort » globalement CONSENTI : un geste occasionnel/régulier APPRIS (pas un geste réflexe)

• Si les mauvais trieurs se montrent toujours réfractaires au fait de trier leurs déchets, c’est en pleine « connaissance de cause » : contrainte (perte de liberté, plus d’organisation, plus de gestes et moins de place dans la cuisine) qu’ils ne sont pas prêts à accepter / assumer • « Ça va me prendre du temps de sortir les poubelles, c’est de la gestion pour le verre, le carton, le papier, et je n’ai pas trop de temps »

(Mauvais trieurs, Paris)

Même si cette communication sur la façon dont il faut trier ses déchets et se débarrasser des produits dont on n’a plus besoin est vécue par tous comme peu « incitative » (= orientée vers le récepteur, visant à modifier son comportement, changer ses attitudes)

Tous soulignent cependant la persistance d’une « boîte noire » concernant « ce à quoi le tri sert concrètement » (levier potentiel = VOULOIR FAIRE)• EXPLIQUER la destinée concrète des déchets triés ou rapportés… et non simplement la

préservation de la planète• « Les gens ne comprennent pas pourquoi il faut trier » (Trieurs moyens, Paris)• « Quels sont les résultats » (Trieurs moyens, Nice)

���� Une exposition forte à un message de 1er niveau (DEVOIR FAIRE) et un 2e niveau partiel et lacunaire = génère davantage de doutes que de certitudes

TRI : un DEVOIR FAIRE entendu et compris

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 24: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Plus globalement, l’information dont on dispose autour du tri paraît encore trop générale et ne différencie pas …

• « C’est comme un seul épisode d’un feuilleton, maintenant on n’en parle plus, comme un film des eighties, pas refait au goût du jour, c’est désordonné, un peu balbutiant, des petits morceaux par ci par là » (Moyens trieurs, Paris)

Une information souffrant d’une absence de « mise à jour » en fonction des acquis

Ce qui pose encore problème : les ZONES D’OMBRE PERSISTANTES

• les matières souillées• les films, blisters, barquettes et sacs en plastique• les multi emballages• les DEEE• les bouchons, les couvercles, les opercules• les textiles

���� les « objets du doute »

Ce qui pose encore problème : les ZONES D’OMBRE PERSISTANTES

• les matières souillées• les films, blisters, barquettes et sacs en plastique• les multi emballages• les DEEE• les bouchons, les couvercles, les opercules• les textiles

���� les « objets du doute »

Ce qui est approprié : les ACQUIS SUCCESSIFS

• les emballages en verre• les bouteilles en plastique• les emballages carton

���� Des consignes de tri bienintégrées, interprétées et expérimentées

Ce qui est approprié : les ACQUIS SUCCESSIFS

• les emballages en verre• les bouteilles en plastique• les emballages carton

���� Des consignes de tri bienintégrées, interprétées et expérimentées

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Ce qui est comprismais pas acquis :

• les papiers

���� une consigne intuitive mais encore mal connue : A REPETER

Page 25: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Les participants soulignent le manque d’« harmonie » dans l’information dont ils disposent sur le collecte séparative des déchets au niveau du territoire national : de nombreux systèmes de marquage des emballages et des produits à l’initiative des différents acteurs, des dispositifs mis en place par les collectivités en France (consignes de tri, modalités de collecte, signalétique) perçus comme différents

Une diversité des messages relatifs au tri = des dissonances tant sur le fond que sur la forme …• qui donnent le sentiment d’une mauvaise organisation de la communication et de

l’information sur le tri en France…• qui soulèvent beaucoup de questions sur l’utilité finale du geste s’il n’est pas pratiqué de la même

façon d’une commune à l’autre… (= incertitudes impactant négativement VOULOIR FAIRE et SAVOIR FAIRE)

• … et donc participent pour les mauvais trieurs, à la démobilisation et au dédouanement d’un tri approximatif (= POUVOIR FAIRE)• « C’est inégal, mes parents en province c’est très bien, très structuré, en plein centre de Paris c’est complètement anarchique »

(Trieurs moyens, Paris)• « Ce ne sont pas les mêmes couleurs partout » (Trieurs moyens, Dijon)

���� In fine, face à un comportement à JUSTIFIER, l’information sur le tri• Ne semble pas « mise à jour » en fonction des acquis = des besoins d’information non

affinés• Risque de n’être plus qu’une « rengaine » = une banalisation des messages et donc, un

moindre impact : une pratique de tri qui doit être MOTIVEE pour être MOTIVANTE

Le constat d’une information et d’unecommunication faiblement harmonisées

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Page 26: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

LE TRI

Une sémantique

flottante autour des

moyens disponibles

(= POUVOIR FAIRE)

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Page 27: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

La poubelle d’ordures ménagères : une absence de dénomination stable

Par défaut, différents mots sont utilisés pour désigner cette poubelle …• « poubelle », sans autre précision : la référence• « poubelle classique, normale, traditionnelle » : la référence, l’histoire• « poubelle d’ordures ménagères » : plus rarement, par distinction

appuyée avec les autres conteneurs• « la poubelle chez moi » : pour les Niçois, puisque ne disposant pas

de bacs de tri en porte-à-porte

Des bacs de tri désignés de façon divergente :• par sa couleur pour le bac multi matériaux : le « bac jaune »• essentiellement par leur matériau , pour les bacs mono matériau : le

« bac (à) papiers », le « bac (à) verre »

Des moyens qui souffrent de dénominationsdivergentes… quand elles existent

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Page 28: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Le bac verre : pour tous, un bac sans ambiguïté• Le premier bac de tri historiquement• Une seule matière• Une homophonie « verre / vert » qui :

• profite aux trieurs dijonnais et niçois• porte à confusion pour les trieurs de la Région parisienne, dont les

conteneurs ont tous un corps vert

Les autres destinations (déchetterie, apport en magasin) : • ne sont pas spontanément considérées comme faisant partie du tri

sélectif• n’ont pas de vocable commun pour être désignées, tant pour :

• les lieux concernés, qui sont dès lors décrits un à un• que pour l’action : par défaut, des verbes tels que ramener, rapporter,

apporter à…• un point commun cependant : un doute quant à la pertinence de leur

association à la finalité recyclage (pour la plupart, la conviction que ce qui est déposé en déchetterie sera « détruit »)

Des moyens qui souffrent de dénominationsdivergentes… quand elles existent

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Page 29: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Jeter : Un

sens pas

encore

totalement

stabiliséÉtude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 30: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un verbe qui peut encore être appréhendé selon deux sens :

Jeter : un sens pas encore totalement stabilisé

Mettre spécifiquement dans une poubelle d’ordures ménagères

Se débarrasser dans un conteneur, quel qu’il soit

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Page 31: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un mouvement (inachevé et qui devra impérativement être alimenté par la communication pour être confirmé) s’observe – sans doute dû à la promotion de l’action de TRIER – en faveur du premier sens : • de jeter dans l’un des conteneurs à disposition (peu importe lequel)• À jeter dans la poubelle pour les ordures ménagères

• « C’est complètement dissocié du cycle tri – recyclage, c’est la destruction » (Trieurs moyens, Paris)• « On jette un mouchoir usagé dans la poubelle, ce n’est pas trier » (Trieurs moyens, Dijon)

Plusieurs éléments périphériques peuvent également jouer un rôle : • l’opposition, dans une même phrase, avec le verbe « trier » lève l’ambiguïté et l’installe

complètement dans le premier sens• associé à une destination comme « jeter dans le bac jaune », il perd de sa spécification, et c’est la

destination qui l’emporte

Jeter : un sens pas encore totalement stabilisé

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Page 32: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Trier : le

concret, rien

que le

concret

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Page 33: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un verbe qui résonne de façon particulièrement concrète, correspondant à un geste précis

Pour les mauvais et moyens trieurs, le verbe est lié à une contrainte : quelque chose de laborieux• « Trier c’est barbant mais c’est utile » (Trieurs moyens, Dion)

Toujours pour les mauvais et moyens trieurs, le verbe n’est pourtant pas porteur d’une finalité au-delà de ce geste : • une absence de dimension positive• le cœur de la contrainte , puisque convoquant toutes les questions relatives à ce qu’il faut faire et

comment il faut le faire• une frustration générée : pour quoi faire ? Pour quels résultats ? A l’heure actuelle, un manque

de sens et des doutes qui vont s’amplifiant sur l’utilité réelle de l’effort consenti : un risque d’abandon ou de pratiques peu attentives. • « On le fait en espérant que ça va apporter quelque chose à la fin, mais… » (Trieurs moyens, Paris)

Trier : le concret, rien que le concret

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Page 34: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Dans le langage courant « trier » n’est pas synonyme de tri sélectif. Il signifie d’abord sélectionner, choisir, et dans un second temps « à jeter dans la poubelle pour le tri ». Dans l’univers des emballages et produits hors d’usage, deux sens coexistent encore : • Sélectionner (= choisir)• Séparer (= isoler, mettre de côté, c’est-à-dire dans « la poubelle pour le tri »)

…sachant qu’un glissement semble s’opérer de l’un à l’autre, avec encore de grandes variations selon les trieurs

Tri sélectif�Nécessité

de spécifier

Tri (sélectif)� Implicite

Tri� Évidence

Mauvais trieursMauvais trieurs Moyens trieursMoyens trieurs

Bons trieursBons trieurs

« Trier c’est avoir le choix » (Mauvais, Paris)

« Trier, ça concerne les emballages »(Trieurs moyens, Nice)

« Trier c’est pas dans les ordures ménagères, c’est tout le reste »(Bons trieur, Nice)

Trier : le concret, rien que le concret

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Page 35: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Sachant que le verbe « trier » manque de précision, le duo « trier mieux » / « trier plus » paraît ajouter de la confusion• deux actions embrouillées, voire mêlées dans l’esprit des trieurs• en l’occurrence, l’action de « trier mieux » paraît inclure davantage l’action de « trier plus »… que

la réciproque n’est vraie• un risque d’erreurs accru avec la seule injonction de « trier plus »

• « Je pourrais trier mieux, et mettre le papier aussi » (Trieurs moyens, Paris)

L’ajout des termes « mieux » et « plus » après le verbe trier ajoute du flou , mais entre les deux, l’injonction à « trier mieux » paraît plus incitative

Un verbe qui semble pouvoir s’illustrer facilement , notamment : • par le principe du choix, de la multitude , quels que soient les symboles utilisés : flèches,

conteneurs, couleurs …• et par le geste de tri représenté : une main et un conteneur, éventuellement avec un objet

• « Des mains avec les objets à trier, et une autre main avec un sac poubelle à côté, plusieurs flèches, comme un trident, une poubelle avec trois orifices » (Trieurs moyens, Paris)

• « Un dessin en trois parties » (Trieurs moyens, Paris)

Trier : le concret, rien que le concret

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 36: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Une compréhension du message univoque : le geste « facile » et « ludique »

Mais pour tous, une assertion trompeuse, qui ne correspond pas à la réalité des connaissances acquises aujourd’hui autour du tri• Pour les moins motivés par la pratique de tri, le renvoi aux enfants, réputés mieux maîtriser les

règles du tri, semble quelque peu « facile »• « Cela paraît simple, si seulement c’était simple, les jeux d’enfants sont de plus en plus sophistiqués, ceux qui ont l’habitude de trier

savent bien que ce n’est pas un jeu d’enfants » (Trieurs moyens, Paris)• « Les enfants savent mieux le faire que nous » (Trieurs moyens, Nice)

� Un registre de la facilité encore prématuré� Et donc trompeur � Et / ou dévalorisant pour l’habitant (et ils sont nombreux) qui juge la pratique du tri complexe

: l’assertion n’est pas performative ! Ce n’est pas parce qu’on affirme que « le tri c’est simple » que le geste sera vécu comme tel. Attention au message de simplicité qui n’est pas soutenu par une information allant dans ce sens.

Test de slogan : “trier, un jeu d’enfants !”

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Page 37: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Le slogan apporte du sens au geste de tri : trier pour protéger la nature• Pour tous, une plus-value pertinente, répondant au besoin de réassurance quant à l’utilité et à

l’impact réel de toute pratique verte• Et surtout une implication du trieur par la démonstration de la cause à l’effet

• « C’est vrai qu’on doit le faire pour la nature » (Trieurs moyens, Nice)

Et pourtant, au coeur même du slogan, un double problème de forme : • Un ordre donné au trieur / une injonction qui, loin d’être stimulant, résonne de façon

contraignante• Un tutoiement déplacé

• Le slogan paraît trop désinvolte pour un sujet aussi impliquant• Une infantilisation peu respectueuse du récepteur• « C’est un rappel à l’ordre, c’est genre « Sir, yes Sir », un côté leçon de morale » (Trieurs moyens, Paris)

� Une relation de cause à effet tri / préservation de la nature porteuse (bien qu’insuffisante : un argument à développer désormais)

� Mais la perception d’un « chantage moral » qui laisse peu de place à la responsabilitépersonnelle

� Et un tutoiement à éviter (contreproductif : il ne favorise pas la proximité ! Jugé déplacé et irrespectueux il génère un rejet tel que le message n’est plus audible)

Test de slogan : “Tu aimes la nature, tu tries !”

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Page 38: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Outre le jeu de mots, un double sens intéressant : • un geste pérenne à adopter sur le long terme• POUR sauvegarder ou régénérer la vie, le vivant

• « C’est personnel mais cela nous concerne tous » (Trieurs moyens, Nice)• « La première lecture, c’est pas sur le respect du vivant, mais c’est sur l’éternité » (Trieurs moyens, Paris)

Une absence de ton culpabilisant ou coercitif, mais une invitation à être acteur de la préservation du vivant

Quelques réserves, cependant, dues à la dimension excessive : • par nature trop générale, artificielle, donc difficilement crédible• une grande force de l’engagement demandé, qui peut laisser à distance

• « On est dans l’utopie » (Trieurs moyens, Paris)

���� Une liaison féconde associant le geste à sa finalité : une pratique de tri qui est a minima JUSTIFIEE

Test de slogan : “Je trie, c’est pour la vie”

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 39: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un verbe qui gagnerait à être• PRECISE / QUALIFIE par rapport au sens commun du verbe « jeter », qui verra à

son tour son sens se renforcer• Bénéfice INFORMATION : le verbe prendrait une signification plus précise =

sélectionner plutôt que séparer• ASSOCIE plus systématiquement à une finalité (nature, vie, environnement, …)

• Bénéfice COMMUNICATION : l’argument « environnement » ne justifie plus la contrainte TRI. Le verbe « trier » doit motiver et convertir durablement la préoccupation environnementale en pratique (=INCITATION)

TRIER : une « boîte noire ». La méconnaissance du processus complet ET de la finalité du geste n’est plus admissible et remet en question la pratique quotidienne

Une attente en termes d’information et de communication, qui permettraient de rester MOBILISE

TRIER : principaux enseignements

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 40: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Recycler :

un univers

évocatoire…

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 41: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Autour du verbe « recycler », les évocations sont homogènes et très positives• Le verbe semble inscrit dans un but : on va réutiliser la matière• Les participants retiennent l’idée du mouvement perpétuel : les vertus du cycle• Enfin, derrière « recycler », on entend un « mouvement participatif », avec en l’occurrence :

• l’apport à une œuvre commune• un passage de relais des particuliers, avant l’intervention des professionnels• « (Image) Un arc-en-ciel, des arbres » (Trieurs moyens, Paris)• « Des actions individuelles pour une action collective, on aide les entreprises qui s’en occupent » (Trieurs moyens, Nice)

Cependant , un processus et un produit fini qui ne sont pas toujours imaginables : • seulement un début de réponse donné

• « Cela veut tout dire et rien dire : pourquoi ?, dans quel but ? » (Trieurs moyens, Paris)

• des questionnements multiples , par exemple sur :• le pourcentage de recyclabilité• le volume recyclé• le coût financier et écologique du recyclage

� Une boîte noire qu’il reste indispensable d’ouvrir et d’expliquer

Recycler : un univers évocatoire

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 42: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Différents registres illustrent, pour tous les participants, l’action de « recycler » : • Le registre de la « continuité »• Le registre de la « transformation »• La registre de la « protection »

• « Ça me fait penser à un hamster dans une roue qui tourne sans arrêt » (Bons trieurs, Paris)• « Comme de la pâte à modeler, on écrase et on recréé une forme » (Trieurs moyens, Paris)• « Une belle image de nature propre, une planète bleue » (Mauvais trieurs, Paris)

Au final, « recycler » évoque un principe référant à une activité industrielle à deux versants : • Un secteur économique organisé et pourvoyeur d’emplois• Et en (très) mineur, un argument péjorativement marketing

• « C’est un vrai business, il y a de l’emploi » (Trieurs moyens, Dijon)

Le verbe évoque également une consommation rationalisée , donc économe• pertinente en temps de crise

• « Ça fait du bien au porte-monnaie parce qu’on n’a pas besoin de racheter des choses » (Trieurs moyens, Nice)

Une projection dans un avenir meilleur• « C’est une société de continuité de vie » (Bons trieurs, Paris)

Recycler : un univers évocatoire

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 43: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

1. RECYCLER = faire du tri sélectif : les moins bons trieurs

2. RECYCLER = donner une seconde vie à un produit : l’implication personnelle du consommateur• un sens plus évident chez les bons trieurs• mais présent de façon latente chez presque tous les trieurs moyens

� Des pratiques encore peu ancrées

3. RECYCLER = transformer la matière : l’affaire des professionnels• les consommateurs ayant pour mission de trier préalablement leurs déchets

���� Une signification évidente et partagée

Recycler : au final, trois sens non exclusifs

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Page 44: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un enchaînement logique (TRI puis / pour RECYCLER), que les participants comprennent aisément

Et derrière les deux verbes utilisés, un rapport équilibré entre l’individuel et le collectif• La charge du consommateur (TRIER) ET celle du professionnel (RECYCLER)• L’utilisation du « nous » qui par définition mêle cet individuel et ce collectif• Une action pour l’intérêt commun, dont tous peuvent donc bénéficier

• « Ca nous concerne nous, et les entreprises privées qui s’occupent du recyclage » (Trieurs moyens, Nice)

���� Un apport de sens à l’action de trier���� Une articulation de la responsabilité individuelle et de l’intérêt commun���� Une entrée « tri » qui exclut l’idée de donner une seconde vie à un produit : une incitation au

tri en bacs avant tout

Test de slogan : “Trions pour recycler”

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Page 45: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Une double difficulté d’accès à un slogan dont la forme est complexe• un mélange de deux registres (qualitatif et quantitatif)• l’association des deux verbes laisse penser que « recycler » est aussi à l’impératif et rend

l’injonction incompréhensible • « Je ne vois pas en quoi trier mieux cela veut dire recycler plus » (Trieurs moyens, Nice)

Des adverbes (mieux / plus) qui pour les trieurs moyens, donne la perspective d’un tri (trop) exigeant : le slogan dans sa forme devient à leurs yeux peu avenant (un impératif un peu trop imposant)

• « C’est comme si on avait 18 bacs de tri » (Trieurs moyens, Paris)• « La deuxième personne du pluriel ne me plaît pas, ça fait trop impératif » (Trieurs moyens, Nice)

Une injonction à « trier mieux »…• Qui, outre le rappel évident du « Travailler plus pour gagner plus » de 2007…

• « Ca fait slogan Sarko » (Trieurs moyens, Paris)

• … ne peut être dissociée d’un accompagnement pédagogique• au risque sinon d’être perçue comme laborieuse et inatteignable

Et surtout, tous relèvent une proximité des deux verbes (TRIER / RECYCLER) dont le sens n’est pas donné et donc incompréhensible , puisque le consommateur, dans le geste de tri, ne se sent pas concerné directement par le recyclage ≠ l’enchaînement logique du slogan précédent (trions POUR recycler)

Test de slogan : “Triez mieux, recycler plus”

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 46: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un slogan et une injonction très motivants :• le processus entier, du tri jusqu’à la préservation des ressources naturelles, esquissé par le slogan• une finalité également évoquée (la « boîte noire »)

• « On adhère, c’est un contrat, je vois l’aboutissement » (Trieurs moyens, Nice)

Une distinction pertinente entre la responsabilité de l’action de TRIER (charge du consommateur ET celle de RECYCLER (charge du professionnel)

Un sens absent : le recyclage = seconde vie

���� Une entrée « tri » qui exclut l’idée de donner une seconde vie à un produit : une incitation au tri en bacs avant tout

� Et surtout, le slogan démontre le DEVOIR FAIRE du tri et nourrit le VOULOIR FAIRE� En revanche, limité aux emballages, il ne permet pas d’élargir le périmètre du tri aux produits

hors d’usage et pose la question de la place des papiers

Test de slogan : “Triez, vos emballages seront recyclés et les ressources naturelles économisées”

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 47: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

EN TERMES D’INFORMATION, deux sens (processus industriel de recyclage / action de donner une seconde vie à un produit) difficilement conciliables• Or le sens « processus industriel »

prévaut aujourd’hui en termes de compréhension

• Le second sens « seconde vie au produit » doit donc trouver un nouveau vocable• L’injonction « à recycler » pourrait

alors être substituée à des verbes tels que « à rapporter », « àramener », « à apporter », « àdonner », etc.

• Sachant que, par ailleurs, il n’existe pas de mot désignant les destinations alternatives aux bacs de tri

RECYCLER : principaux enseignements

EN TERMES DE COMMUNICATION, une utilisation du terme relative aux pratiques ( = façon de se débarrasser des déchets) • qui ne peut concerner l’action du

consommateur (seconde vie)• mais qui peut être très productive pour

expliquer la finalité du tri • Recycler = action valorisante• en se gardant de l’utiliser comme un

verbe d’action pour soi (je recycle), mais comme une participation à un processus plus large, une première pierre à l’édifice

L’action de donner une seconde vie à un produit doit alors trouver un nouveau mot que RECYCLER

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 48: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Réduire sa

quantité de

déchets :

l’amont de la

consommation

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 49: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Plusieurs registres peuvent participer à illustrer l’action de réduire sa quantité de déchets :• la réduction des déchets en tant que telle, passant par une consommation raisonnée (acheter

moins ou acheter des produits « moins » ou « mieux » emballés)• la réduction du volume des poubelles OM , autrement dit une augmentation des emballages et

produits hors d’usage à recycler (et donc à trier)• « Des poubelles gigognes, une grosse poubelle avec marqué recyclage et une petite avec écrit déchets ménagers » (Trieurs moyens,

Paris)• « Quelqu’un dans une grande surface qui choisirait un produit sans carton » (Mauvais trieurs, Paris)

• En mineur, la compression : une représentation spontanée qu’il convient d’éloigner, car recouvrant abusivement la notion de réduction des déchets• « Une grue qui compacterait plein de bouteilles » (Mauvais trieurs, Paris)

Au final, deux SENS apparaissent et coexistent

1er sensLa réduction des déchets en amont� Un premier sens majeur

2e sensTrier davantage pour réduire ses déchets en poubelle d’ordures ménagères� Un sens secondaire

Réduire sa quantité de déchets : dès le choixdu produit / emballage ?

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 50: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un principe de responsabilité : l’image du « bon consommateur citoyen » / le mythe du consom’acteur

MAIS des degrés d’adhésion divergents selon les attitudes et pratiques de tri : • des Parisiens globalement plus réticents que les autres trieurs

1er sens : la réduction des déchets en amont

= FRUSTRATION (surtout mauvais trieurs)

� un mode restrictif qui est en soi peu enviable� la nécessité de réduire sa consommation (l’épouvantail de la « décroissance durable »)

« Je ne me vois pas acheter en plus petite quantité, c’est embêtant d’imposer ça »(Mauvais trieurs, Dijon)

= CONTRAINTE (surtout moyens trieurs)

� une action supplémentaire par rapport au tri� le risque d’une remise en cause de son choix de consommation

« On ne va pas aller chercher son lait à la ferme comme autrefois » » (Trieurs moyens, Paris)

= Parer les excès de la société de consommation (surtout bon trieurs)

=> un écho positif au phénomène observé de l’« éconologie »

« C’est acheter intelligemment, c’est comme économiser l’eau, ne pas la laisser couler »(Bons trieurs, Paris)

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 51: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Dans tous les cas, un acte qui repose sur le volontarisme : • avec des efforts à produire individuellement• un éventail de stratégies présent à l’esprit très large…

• acheter en vrac, notamment au marché• éviter les emballages individuels• acheter des produits en recharge• éviter les produits industriels• préférer les produits non emballés, type dentifrice• acheter des produits (aux emballages) biodégradables• éviter les produits à usage unique, type lingettes• faire ses courses avec un cabas• ne pas jeter la nourriture (gâchée ou hors DLC)• acheter des produits non jetables (piles rechargeables, rasoirs)

1er sens : la réduction des déchets en amont

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Page 52: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

• … et pourtant• la perception spontanée de moyens réduits (POUVOIR FAIRE) pour y parvenir• surtout, la perception de moyens extrêmement peu impactants au regard de la masse de

déchets à traiter (syndrôme de la goutte d’eau)• des pratiques encore loin d’être des réflexes• « Quel effet ça va avoir sur le monde? » (Trieurs moyens, Paris)• « On a besoin qu’on nous donne des idées » (Mauvais trieurs, Dijon)

• des réserves qui enjoignent les trieurs à reporter la responsabilité sur les industriels et les distributeurs, pourvoyeurs potentiels de solutions plus radicales• « C’est l’impuissance, avec la façon dont c’est conditionné, on ne peut rien y faire, il faut que les fabricants fassent des efforts »

(Trieurs moyens, Paris)

1er sens : la réduction des déchets en amont

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 53: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Des erreurs de compréhension possibles de deux types :• l’équivalence réduction des déchets / compression de ces déchets avant le tri• la réduction des déchets par leur combustion en cheminée (papier, carton)

Au-delà, un principe qui peut être envisagé sous l’angle du « gagnant-gagnant » : • moins d’emballage (= moins de tri à faire chez soi, un gain en confort et en organisation)• une économie de recyclage (= moins de volume dans les centres de tri)

…mais une réalité encore loin d’avoir fait ses preuves : • une offre de produits « moins emballés » jugée peu satisfaisante et rarement synonyme de

« moins cher »• des taxes d’ordures ménagères qui ne sont pas en diminution (bien au contraire, et cette

équation, à défaut d’être expliquée, est contre intuitive et contreproductive)• « L’espoir de moins d’impôt mais on ne le voit pas » (Mauvais trieurs, Dijon)

1er sens : la réduction des déchets en amont

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 54: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un sens marginal, qui enveloppe :

• la réduction des seules ordures ménagères non recyclables• mais pas les déchets globaux (recyclables et non recyclables)

• une visée partielle : la réduction de ses ordures ménagères dans sa poubelle et pas dans tous les conteneurs• « Tout ce que tu jettes dans la poubelle ménagère, il faut que tu regardes si tu peux le trier dans les différentes poubelles » (Trieurs

moyens, Paris)

2e sens : trier davantage pour réduire ses déchets en poubelle d’ordures ménagères

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Page 55: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un verbe « jeter » qui, associé à « moins », peut prendre plusieurs sens

1. « Jeter moins » = se débarrasser moins de toute sorte de déchets• Ce qui revient à conserver certains de ses déchets, ce qui est un non sens• « Jeter moins cela veut dire garder » (Trieurs moyens, Nice)

2. « Jeter moins » = avoir moins de déchets dont il faut se débarrasser• Ce qui implique qu’il faut se préoccuper en amont de sa production de déchets, en activant les

stratégies de réduction des déchets en amont• Dans ce cas, une logique absurde : avoir moins de déchets au global – pour avoir moins à jeter

– ne conduit pas à « trier plus »• « On ne jette pas moins parce qu’on trie plus » (Trieurs moyens, Paris)

3. « Jeter moins » = avoir une poubelle d’ordures ménagères moins volumineuse• Dans ce cas, une assertion tout à fait compréhensible : mieux sélectionner les déchets en

privilégiant autant que faire se peut les bacs de tri• « Si tu tries, tu auras moins de déchets qui partiront à l’incinérateur » (Trieurs moyens, Paris)

���� « Jeter moins » (= dans la poubelle d’ordures ménagères) ne s’accorde pas avec le sens principal de « réduire sa quantité de déchets » (réduire sa production de déchets en amont)

Test de slogan : “Jetons moins, trions plus”

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 56: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Une certaine difficulté de compréhension liée à une forme de phrase complexe , mêlant qualitatif et quantitatif

Cependant, une assertion très signifiante• une finalité positivement précisée• une relation entre « trier » et « jeter » qui est logique

• « Si on trie on pollue moins la nature » (Trieurs moyens, Nice)

Il reste que cette assertion • ne concerne l’action de « réduire sa quantité de déchets » que dans son sens secondaire du

point de vue des trieurs : réduire les déchets mis en poubelle ordures ménagères• éclaire parfaitement les sens de « trier » (sélectivement) et de « jeter » (dans la poubelle ordures

ménagères) en les opposant

���� Un slogan qui ne peut servir à installer un discours sur la réduction des déchets en amont…���� … mais la mise en parallèle des deux termes a une portée pédagogique : la confirmation que

« jeter » signifie « mettre dans la poubelle à ordures ménagères »

Test de slogan : “Triez mieux, jetez moins pour polluer moins”

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 57: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

EN TERMES D’INFORMATION• Un vocable à la signification assez

large, mais qui concerne principalement la phase AMONT du cycle, autrement dit la consommation

• D’où, une information qui gagnerait en clarté à se focaliser sur le sens : choisir des produits produisant moins de déchets

• Une connaissance partielle des stratégies de réduction de ses déchets en amont : une illustration de tout l’éventail des possibilités qui serait utile

REDUIRE SA QUANTITE DE DECHETS : principaux enseignements

EN TERMES DE COMMUNICATION• Un impact de cette réduction des

déchets en amont de la consommation qu’il convient de valoriser pour être incitative :• une économie de déchets non

négligeable• et qui doit impérativement éviter les

registres de décroissance et d’anti-consommation pour être acceptable et audible

• Afin de parer au report de responsabilité sur les seuls industriels, une communication qui gagnerait àêtre accompagnée d’une mention des efforts parallèlement consentis par les industriels

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 58: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

« Prévenir la

production de

déchets » :

un message

« crypté » ?

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 59: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Une attitude univoque , quelle que soit la qualité des trieurs : la distance• « C’est dur, il n’y a pas beaucoup de solutions » (Trieurs moyens, Paris)• « Cela ne passe pas par moi, à ma petite échelle, je peux faire quoi ? » (Trieurs moyens, Paris)• « À méditer, on est dans la réflexion » (Trieurs moyens, Paris)

Un concept de prévention qui : • évoque assez directement les campagnes de prévention sanitaires• n’apparaît pas comme intégrable dans la gestion de SES propres déchets ménagers

• « C’est ne pas mettre de produits dangereux pour nous, faire très attention » (Mauvais trieurs, Paris)

Une compréhension très variable d’un individu à un autre, du verbe « prévenir » : • soit une compréhension parfaite : un processus visant toutes les étapes de consommation des

biens et des produits en amont de leur prise en charge par la collectivité de sorte de réduire les quantités de déchets

• soit une confusion avec l’autre sens possible de « prévenir » : alerter, aviser• « Je préviens qui, au téléphone » (Trieurs moyens, Nice)• « C’est alerter la production, je ne comprends pas » (Trieurs moyens, Paris)

• soit encore une compréhension intermédiaire, qui s’approche du véritable sens de l’expression, mais qui reste floue, avec une faible appropriation

Un périmètre et un sens mal définis

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 60: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un report de la responsabilité de cette prévention en amont du processus d’achat• une responsabilité renvoyée aux

industriels• donc une impuissance du

consommateur• « Ce sont les industriels qui nous imposent beaucoup

d’emballages » (Moyens trieurs, Nice)

Une expression qui se substitue aux deux sens de « réduire sa quantité de déchets »

1La réduction des déchets en amont

1La prévention des déchets EN AMONT

Deux sens en réalité non superposables• Une ellipse artificielle du terme de

production• Une compréhension du verbe « prévenir »

comme une invitation à l’action en amont

2Trier davantage pour réduire ses déchets en poubelle d’ordures ménagères

2La prévention des déchets AU MOMENT DE S’EN DÉBARRASSER

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 61: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Dans ce contexte, « prévenir la production de déchets » pourrait, le cas échéant, s’illustrer par deux modalités de représentation : • le processus de gestion des déchets dans sa plus grande globalité• des images liées à la réflexion, au recul

« C’est tout l’écosystème » (Trieurs moyens, Dijon)« Une ampoule pour le côté réfléchi » (Trieurs moyens, Paris)

TANT EN TERMES D’INFORMATION QU’EN TERMES DE COMMUNICATION• Une appropriation individuelle inimaginable au quotidien

• sauf, dans une situation marginale et extrême, de type militantisme et boycott• Un risque important à recourir à un vocable dont la compréhension risque de n’être jamais

homogène et stable

PREVENIR LA PRODUCTION DE DECHETS : principaux enseignements

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 62: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Au global,

l’univers

d’évocation des

termes liés à la

collecte sélective

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 63: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Concevoir des biens moins producteurs de déchets

Limiter les déchets produits

Se débarrasser en poubelle ordures ménagères

Sélectionner (= choisir)

Rapporter dans d’autres circuits (seconde vie)

Réduire Jeter Trier RecyclerPrévenir

CompresserSe débarrasser dans l’un des conteneurs

Séparer (=isoler)

Valorisation industrielle

Se débarrasser en poubelle ordures ménagères

Limiter les déchets produits

En toile de fond, le territoire d’évocations :des mots-outils polysémiques

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 64: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

- Industriels - Consommateurs - ConsommateursRapporter : consom-mateurs

Valorisation industrielle : entreprises en charge du recyclage

-Consommateurs

- Industriels

Réduire Jeter Trier RecyclerPrévenir

Des “publics” qui ne se sentent pas impliquéspar les mêmes mots-outils

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 65: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Entre ces mots-outils, des zones de recouvrement

Je limite ma production de

déchets

RéduireRéduire

PrévenirPrévenir

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 66: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

JeterJeter

TrierTrier

Je trie pour réduire mes déchets en

poubelle ordures ménagères

RéduireRéduire

Entre ces mots-outils, des zones de recouvrement

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 67: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Je me débarrasse dans un bac de tri

JeterJeter

TrierTrier

Je me débarrasse dans un conteneur

Entre ces mots-outils, des zones de recouvrement

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 68: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

TrierTrier RecyclerRecycler

Je participe au recyclage en triant

Entre ces mots-outils, des zones de recouvrement

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 69: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Autres circuits(hors

conteneurs)

Autres circuits(hors

conteneurs)

Je rapporte au magasin, à la déchetterie, à la

Croix-Rouge, …

Trier(conteneurs)

Trier(conteneurs)

Et un “circuit” exclus de cette toile de fond

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 70: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

JeterJeter

TrierTrier

RéduireRéduire

PrévenirPrévenir

Autres circuits(hors

conteneurs)

Autres circuits(hors

conteneurs)

RecyclerRecycler

Au final, des termes polysémiques dont les périmètresne sont pas figés : une expertise TRI encore « en construction »une opportunité ET une contrainte dont il faut tenir compte pour informer et communiquer

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 71: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Face au « flou », la compétence TRI :

devoir faire

CONSCIENCE ENVIRONNEMENTALE

pression sociale, conscience et culture citoyenne

pouvoir faire

MOYENS disponibles

limites endogènes (manque d’espace) ou exogènes (système de collecte inadapté

ou inexistant, accès à l’information)

! Peut servir d’alibi au non trieur

savoir faire

COMPÉTENCE

Un savoir partiel et lacunaire, une faible maîtrise des consignes de tri

des emballages (plastiques)

vouloir faireBÉNÉFICES associés àEXPLIQUER et PROUVER

(pour moi, mon environnement et l’environnement)

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 72: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

vouloir faireBÉNÉFICES associés àEXPLIQUER et PROUVER

(pour moi, mon environnement et l’environnement)

devoir faire

CONSCIENCE ENVIRONNEMENTALE

pression sociale, conscience et culture citoyenne

pouvoir faire

MOYENS disponibles

limites endogènes (manque d’espace) ou exogènes (système de collecte inadapté

ou inexistant, accès à l’information)

! Peut servir d’alibi au non trieur

savoir faire

COMPÉTENCE

Un savoir partiel et lacunaire, une faible maîtrise des consignes de tri

des emballages (plastiques)

ASSIMILÉ

INSTABLE

DEFICIENT

EMPÊCHÉ

Face au « flou », la compétence TRI :

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Un discours autour du TRI encore approximatif

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Page 73: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Les marquages

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'une harmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets

Page 74: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Pas de marquageMarquage avec un seul logo signifiant « à collecter sélectivement »

PISTE A

Pas de marquageMarquage avec précision du détail pour les emballages multi composants

PISTE D

Pas de marquageMarquage distinguant les emballages et papiers « à trier » et les produits « à apporter »

PISTE C

Pas de marquageMarquage distinguant les emballages et papiers « à trier » et les produits « à apporter »

PISTE B

OMAutres produits à trier

Emballages et papiers

Configuration

Marquages testés : plan d’expérience

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Les marquages

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Page 75: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un signe univoque : « va être recyclé » et par déduction « à trier »

Un signe qui donne donc un sens au geste du tri, concret , sans convoquer pour autant les interrogations sur la « boîte noire » du système de recyclage

• « Les flèches, ça veut dire que ça va être recyclé » (Trieurs moyens, Dijon)• « Le signe veut dire recyclable, ne jette pas ça n’importe comment, on peut en faire quelque chose » (Mauvais trieurs, Paris)

Une présence à l’esprit qui se construit par analogie avec le Point Vert Eco-Emballages• « C’est deux flèches qui tournent à chaque fois » (Trieurs moyens, Dijon)

En préambule, les deux flèches

Ainsi, dans le cas de produits à trier, en imaginant les deux signes accolés, ces deux logos / marquages ne sont pas perçus comme contradictoires

• Sachant cependant que le sens du Point Vert (contribution de l’entreprise à la valorisation des déchets d’emballages)demeure très flou (et polysémique) pour la plupart des participants

• « Le sigle vert ça veut dire que la plupart des matériaux du produit sont recyclables, et là ça ne change pas grand-chose »(Mauvais trieurs, Paris)

Dans le cas de produits à jeter en poubelle ordures ménagères, l’hypothèse d’une contradiction n’est certainement pas à exclure

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Les marquages

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Page 76: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

PISTE A

Une consigne de

« ne pas faire » qui

déconcerte et

conduit les mauvais

trieurs à l’impasse

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Les marquages

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Page 77: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Globalement, la croix présente sur le marquage possède une véritable force d’impact et l’interdit signifié par cette croix est compris par tous : « ne pas faire »

• « Quand c’est barré on sent un interdit » (Trieurs moyens, Dijon)

Pourtant , ce que cette piste signifie (ne pas jeter dans la poubelle ordures ménagères) n’est décodéque par les bons trieurs (après un travail de déduction dont on peut cependant douter en situation « réelle ») et quelques moyens trieurs : ne pas jeter dans la poubelle ordures ménagères

• « Pour moi ça veut dire ne pas mettre dans la poubelle normale, donc dans la poubelle de tri » (Bons trieurs, Nice)

Pour les autres, une impasse : ne pas jeter à la poubelle (quelle qu’elle soit !)• une identité du conteneur qui pose vraiment question étant donnée l’équivalence de représentation

entre poubelle ordures ménagères et bac de tri• sauf à Nice, où un seul conteneur peut y ressembler : la poubelle ordures ménagères• « Cela veut dire qu’on ne doit pas le jeter, je ne comprends pas pourquoi » (Mauvais trieurs, Dijon) • « Il faudrait mettre une petite flèche à côté avec marqué recyclage, on se demande quelles sont les alternatives » (Trieurs moyens,

Paris)• « Il ne faut pas jeter, pas recycler, il faut faire quoi ?, aller à la décharge ou l’étaler sur la voie publique » (Mauvais trieurs, Paris)

• En termes de réalisation graphique, un élément suscite un trouble : la forme noire sur le couvercle qui pourrait figurer l’ouverture des bacs à verre

La consigne négative : “ne pas faire”

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Les marquages

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Page 78: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

PISTE B

Un principe

insuffisant face

aux carences

d’information

autour du TRI

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Les marquages

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Page 79: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Une lecture indépendante des deux signes

Une lecture par complémentarité des deux signes

Deux clés d’entrée

1

2

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Les marquages

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Page 80: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Des hésitations fortes, pour les mêmes raisons que la piste précédente : une poubelle barrée qui signifie ne pas jeter (dans aucun conteneur)

Avec pour conséquences trois modalités : • soit une contradiction frontale avec le système de conteneurs aujourd'hui disponible = une

impasse• soit la croyance en un nouveau dispositif à venir pour se débarrasser de ses déchets = l’attente

d’une autre annonce• soit l’ignorance du signe barré, pour se concentrer sur le seul signe fléché, alors autosuffisant =

l’injonction de trier

D’abord, une lecture indépendante

-

-

+

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Les marquages

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Page 81: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un éclairage réciproque entre la représentation du conteneur et le signe fléché du recyclage : le conteneur est par contraste une poubelle ordures ménagères

• « Là c’est plus clair, on comprend que l’autre c’est forcément la poubelle normale » (Moyens trieurs, Dijon)

Un marquage qui constitue une information pertinente s’agissant de l’alternative poubelle ordures ménagères / pas poubelle ordures ménagères

Sachant que, dans ce dernier scénario, le sens de lecture est inversé , avec la poubelle barrée PUIS le signe fléché, du fait :• d’un signe barré plus frappant à l’œil• d’une logique de gestes successifs : ce n’est pas à mettre là mais / donc là

Puis, une lecture par complémentarité

+

+

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets > Les marquages

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Page 82: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Quelles que soient les modalités de compréhension, le marquage ne pallie pas les carences d’information identifiées préalablement :

• Les bons trieurs et une partie des trieurs moyens ne se laissent pas déstabilisés : suffisamment convaincus de la validité de leurs connaissances, ils décodent le marquage à l’aune des informations déjà acquises. Autrement dit pas de gain d’information mais une capacité de « validation ».• « Cela se recycle, pour le tabouret par exemple il y a les encombrants qui passent et on ne le met pas dans un conteneur » (Bons

trieurs, Paris)

• Une autre partie des trieurs moyens et une partie des trieurs mauvais font l’hypothèse du bac de tri, mais sans aucune certitude (et avec un risque d’erreur important pour les multi-emballages)• « L’ensemble du paquet de gâteau là je le mets dans la poubelle jaune” (Moyens trieurs, Nice)

• Enfin, pour les mauvais trieurs, un marquage qui laisse parfaitement démunis : l’hypothèse qu’il y a « quelque chose qui se recycle » (les deux flèches) mais aucune information sur « le geste àfaire ». Ce marquage suscite plus de questions qu’il ne propose de réponses, auprès d’une cible déjà fragilisée et peu investie.• « Là je sais que c’est recyclable mais je ne sais pas où le mettre » (Mauvais trieurs, Dijon)

Un marquage qui ne résiste pas à l’état actuelde la “compétence tri”

-

-

+

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Page 83: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

PISTE C

La « fausse

solution » face au

« vrai » problème

(DEEE, produits A

RAPPORTER)

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Page 84: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

La “fausse solution”

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En termes d’indentification, l’interprétation unanime d’un duo de conteneurs dédiés au tri : • un petit bac de tri

• des Niçois en apport volontaire qui ne se sentent pas concernés, mais qui se concentrent sur l’autre gros conteneur représenté

• un gros conteneur de tri qui, en l’occurrence, prête à différentes interprétations :• le dépôt de verre dans la rue• un gros bac spécialisé, qui correspond soit au bac de tri des copropriétés importantes, soit aux

bacs de tri en apport volontaire dans la région niçoise• « Je vois deux poubelles, la principale accueille le verre et à côté une poubelle de recyclage, mais je ne perçois pas la signification »

(Mauvais trieurs, Paris)

En revanche, une compréhension trop restreinte : • un tri à effectuer dans l’un des bacs de tri connu• excluant , sauf certitude préalable, les circuits hors bac de tri (déchetterie, points collecte en

magasins, etc.)

Page 85: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Une piste C qui éclaire le picto « poubelle barrée » , grâce à l’équivalence des deux conteneurs • celui avec signe fléché est un bac de tri• l’autre, non fléché, est donc une poubelle

ordures ménagères barrée

Cependant, une interprétation gênée par la présence du gros conteneur : une équivalence qui ne fonctionne plus

• « Il faut changer les poubelles, qu’elles soient de la même taille » (Trieurs moyens, Dijon)

Il reste que, dans tous les cas, sauf certitude préalable, la destination identifiée est un bac de tri , hors autres circuits (déchetterie, points de collecte en magasins, …)

Tests de la piste C + “poubelle barrée”

L’éviction du gros container dans le marquage lève la gêne et induit plus sûrement la destination bacs de tri

• « Là c’est encore plus clair, on met tout dans le jaune »(Trieurs moyens, Dijon)

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Page 86: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

PISTE D

Décomposer le

multi emballage :

le marquage

« facilitateur »

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Page 87: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un principe pertinent car il détaille toutes les composantes de l’emballage en indiquant pour chacune leur destination

• « Ils ont pensé à tout là, on comprend que la boîte en carton doit être recyclée, et les deux autres choses dans la poubelle ordinaire »(Trieurs moyens, Paris)

MAIS un marquage graphiquement difficile à déchiffrer : de grandes difficultés à identifier chacune des composantes, en particulier le film plastique

• « À droite, je n comprends pas l’icône, c’est une boîte fermée ? » (Mauvais trieurs, Paris)

En l’état, trois cas de figure : • des bons trieurs de produits multi emballages confortés dans leurs pratiques• des trieurs moyens , motivés par le tri mais ne comprenant pas tout, comblés par un guide

« aidant »• des mauvais trieurs , moins motivés par le tri, un peu découragés par une lecture fastidieuse du

mode d’emploi

Un marquage D qui est une déclinaison très utile du marquage B pour les produits multi emballages (qui risquent sans l’aide du marquage D d’être intégralement triés)

Une déclinaison pertinente pour les multi emballages

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Page 88: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

PISTE A

Un apport d’information minimum et très insuffisant à tout niveau de trieurs

Une piste qui illustre la difficulté de ne porter qu’une consigne négative

PISTE C

Un vrai apport d’information mais doublement tronqué : • Pas de consigne pour le multi

emballage• une exclusivité des bacs de tri au

détriment des autres circuits

PISTE D

Un vrai apport d’information, mais toujours tronqué (une exclusivité des bacs de tri au détriment des autres circuits)… et sous réserve d’un graphisme irréprochable

PISTE B

Une valeur informative a minima : déchet àtrier

Une solution limitée pour les produits ayant une autre destination que les bacs (= risque d’un « jetage » convaincu en bac)

4 pistes de marquage

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Page 89: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Photos vs pictogrammes

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Page 90: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Le principe des photos

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Page 91: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Une COMPREHENSION quasi automatique : le principe d’apposer des photos ne nécessite pas de « transformation cognitive »• une approche sans intellectualisation (photo = REPRODUCTION)

L’inclusion possible, dans l’éventail des produits montrés, de produits marginaux , « exceptionnels » : • mais une limite perçue comme évidente par l’ensemble des participants : l’impossibilité de

représenter , via des photos, la TOTALITÉ des prototypes du produit désigné

Une COMPREHENSION en “prise directe”

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Page 92: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Le principe des pictogrammes

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Page 93: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Pour tous, les pictogrammes n’ont pas besoin de ressembler à la réalité de chacun des produits, puisqu’ils reposent sur un travail de « symbolisation »• Une unicité de la représentation (un pictogramme étant censé représenter un ensemble de

produits) qui rend la compréhension plus immédiate (picto = REPRESENTATION)

MAIS un principe qui peut ne pas donner l’idée du champ couvert par la famille de produits

Et un travail de « symbolisation » qui peut paraître excessif et limiter l’APPROPRIATION : des pictogrammes / logos polysémiques, non universels • une représentation « normative » des produits• des sources de confusion : bouteilles en verre vs. bouteilles en plastique de même forme• des détails très difficilement représentables, type bouchons

Une représentation forcément limitée… et limitant l’APPROPRIATION

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Page 94: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Le principe des pictogrammes

REPRESENTATION : l’avantage de la simplicité

• Insuffisant pour les mauvais trieurs

• Inutile pour les moyens et les bons trieurs qui n’y projettent que ce qu’ils connaissent

Le principe des photos

REPRODUCTION : l’avantage du détail

• Nécessaire pour les mauvais trieurs en général

• Nécessaire pour les quelques lacunes des moyens et des bons trieurs

Photos vs pictogrammes

+

+-

-

���� Il paraît indispensable que la signalétique représente toutes les exceptions, sans laisser place à une quelconque « interprétation » du trieur – personnelle, aléatoire et subjective – face à ses bacs

���� Quel que soit l’axe retenu, la signalétique nécessite une réalisation parfaite���� Une signalétique PHOTO qui apparaît PLUS PERFORMANTE que la signalétique PICTO

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Page 95: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Étude comportementale pour préciser les modalités de mise en œuvre d'uneharmonisation et d'une communication nationale sur la collecte séparative des déchets

Conclusions / recommandations

Page 96: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Un discours autour du TRI encore approximatif : des mots (TRIER, RECYCLER, REDUIRE, PREVENIR…) mal maîtrisés, et des périmètres d’évocations mobiles => une compétence TRI encore « en construction »• Une méconnaissance, un manque de SAVOIR FAIRE• Un manque de REFERENT en cas de doute : un TRI qui peut être sujet à débat, le

cas échéant bon nombre de trieurs estimant ne pas savoir à qui s’adresser pour disposer du « juste tri », de LA bonne information.

� Une piste de progrès pour l’ensemble des acteurs de la collecte sélective : � Donner une information claire et harmonisée sur LA règle juste (catégories à

trier en ce qui concerne certains emballages / produits hors d’usage = zones d’ombre)

� Communiquer sur le sens du geste (bénéfices pour l’environnement, le trieur = la « boîte noire »)

� Pour accompagner la montée en compétence (et en pratiques!) des Français

Conclusions / recommandations

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Page 97: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Conclusions / recommandations

La piste apporte une information bienvenue (par rapport aux pistes A et B) mais dont l’appropriation est limitée : quid du multi emballage ? Quid des autres circuits de tri que les bacs ?

Pourtant, combinée, pour le multi emballage, à la piste , elle paraît être le système le plus complet , accompagnant et pédagogique (prenant le consommateur en charge; ce qui n’est pas sans soulever la question – le débat, de la prise en charge vs. la pédagogie)

Pourtant, ce système descriptif qui traite de chacune des parties de l’emballage, par un découpage élémentaire, n’est pas totalement abouti : toujours « quid des autres circuits de tri ? »• Compte tenu du principe de « dissection de l’emballage » (compris, performant,

accessible à tous), il est indispensable de l’appliquer jusqu’au bout … ce qui est la limite même de cette piste.

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Page 98: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Conclusions / recommandations

���� Mais cette double piste (marquage C + marquage D pour le multi emballage) a l’IMPACT le plus fort, en d’autres termes…

• présente le moins de risques (d’interprétations personnelles, de contresens) • et remplit son rôle : inciter à la pratique du « bon geste » de tri en le facilitant

par un accompagnement systématique et harmonisé

Enfin, entre PHOTO et PICTOS, la signalétique PHOTO paraît être la piste la plus performante• Un principe qui a l’avantage du DETAIL et qui évite ainsi l’interprétation personnelle

���� Une signalétique performante auprès des mauvais trieurs et face aux zones d’ombre persistantes des moyens et bons trieurs

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Page 99: Harmonisation de la collecte séparative des déchets

Merci