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    La France est la lutte pour son redressement.

    Le pays a besoin de justice et de rformes.LEurope de Bruxelles se cabre face aux demandes de croissance.Le national populisme avec son cortge de xnophobie monte dans les urneset dans les ttes.La droite se radicalise contre notre modle social.Le terrorisme peut chaque instant frapper nos socits.Lurgence cologiste ne fait de doute pour personne.Tout cela appelle du sang froid, de la dignit, de la rflexion et de la dterminationdans laction.Aucune divergence au monde ne doit donner lieu, ce moment de lhistoire,au triste spectacle de la surenchre, de la division et du positionnement.Les socialistes doivent rester unis.Les courants socialistes doivent dbattre sans se battre.

    Les dirigeants doivent maitriser leur expression.Nous nous devons de nous reformuler par un dbat serein. Nous le devons notre pays, la gauche, notre Parti, nos militants notre Histoire.

    Alors travaillons, rflchissons, agissons ensemble dans la fraternit pourrussir la fin du quinquennat. Cest l la vritable unit ncessaire.

    Balayons les querelles subalternes et les combats secondaires de personnes.Cessons de nous distribuer bons et mauvais points.

    Lunit doit triompher. Le Parti socialiste doit lemporter.

    1,5

    N748-749DU 18 AU 24 OCTOBRE 2014

    10, rue de Solfrino75333 Paris Cedex 07Tl. : 01 45 56 77 52

    [email protected]

    DIRECTRICE DE LA RDACTIONET DIREC-TRICE DE LA PUBLICATION Sarah ProustCO-DIRECTRICE DE LA PUBLICATIONFlorence Bonetti RDACTRICE EN CHEF Sarah Nafti RDACTEURS Philippine Brygo Mlanie Modot PHOTOPhilippe Grangeaud

    Olivier Clment MAQUETTE Florent Chagnon (79 44) FLASHAGE ET IMPRESSIONPGE (94)Saint-Mand N DE COMMISSION PARITAIRE:0114P11223 ISSN127786772Lhebdo des socialistes est ditpar Solf Communications,tir 29 000 exemplaires

    dess

    ocialistes

    Auditions

    CONTRIBUTIONSPage 3-7

    Vie du Parti

    LES TATS GNRAUXDANS LES FDRATIONSPage 2

    Les socialistes

    doivent rester unis

    6 dcembreClture des tatsgnraux Paris

    15 novembreConseil national l'Assemble nationale

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    Partout en France, dans les sections etles fdrations, les militants se mobi-

    lisent pour dbattre dans le cadre desEtats gnraux des socialistes. Depuisleur lancement la Rochelle fin aot,les Etats gnraux ont dj donn lieu prs de 1500 runions.Dans la Sarthe, les 15 et 16 octobrederniers, les militants se sont retrou-vs dans plusieurs villes du dparte-ment : Conner, La-Suze-sur-Sarthe,la Flche et Ballon. Ils ont ainsi tra-vaill au cours dateliers thmatiques,runissant chaque fois une trentainede participants, notamment sur lessocialistes et lEtat , les socialisteset lconomie-monde , ou encore lessocialistes et la Rpublique .En Charente Maritime, le 16 octobre,les militants socialistes se sont retrou-

    vs Saujon et Saintes pour voquerdeux thmes choisis par les sections

    organisatrices : les enjeux de dmo-cratie, y compris au sein de notre for-mation politique, et la lacit qui, pourles militants, doit tre rinterroge.

    Entre le 10 et le 16 octobre, quatreconfrences-dbats taient organi-ses par la Fdration du Loiret autourde diffrentes thmatiques, runissant chaque fois de nombreux militants etsympathisants.

    Le 18 octobre, Argenteuil, le premiersecrtaire, Jean-Christophe Camba-dlis tait invit par Philippe Doucet,dput, participer un dbat, ga-lement autour du thme de la lacit,avec Rachid Temal, premier secrtaire

    fdral du Val dOise, Esther Benbassa,snatrice EELV du Val de Marne et Nor-

    dine Nabili, journaliste et prsident duBondy Blog.

    Le mme jour, ce fut un premier ren-dez-vous russi Limoux pour lelancement des Etats gnraux danslAude autour de Jean Brunel, nouveaupremier secrtaire fdral, dAndrViola, prsident du Conseil gnral etde Jean-Paul Dupr, dput-mairede Limoux. Plus de deux heures dediscussions et de dbats ont permisaux militants daborder les thmes delmancipation et du progrs afin dla-borer plusieurs contributions fd-rales. Trois autres runions sont djprvues jusque dbut novembre.

    Les tatsgnrauxfont le pleindans lesfdrations

    VIE DU PARTI

    4Evnements en Guyane

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    +DE 1 400 RUNIONSAUTOUR DES TATS GNRAUX

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    Mardi 8 octobre, les membres duComit de pilotage taient runis au-tour de Myriam Revault dAllonnes,philosophe, auteure de La crise sansfin Essai sur lexprience modernedu temps (Seuil, 2012), afin dabor-der le thme : la crise du progrs,le progrs en crise .Le Progrs est au cur des soci-ts dmocratiques, il est lun des enjeux de lmancipation , selonles mots de Guillaume Bachelay.Pourtant, il est aujourdhui remisen cause par une crise du rapport lavenir , qui ncessite la fois daffirmer la rfrence et lhorizondu Progrs, et den penser le contenu

    et les limites .Pour Myriam Revault dAllonnes, laquestion de la crise du progrs etdu rapport lavenir est mettre enlien avec la fragilit de lexpriencedmocratique , sa fragilit struc-turelle , et entame le rapport auxautres .

    Cette exprience dmocratique, laphilosophe lentend au sens large,au-del dune simple pratique dupouvoir ou dun systme institu-tionnel, il sagit dune manire devivre ensemble, impliquant un styledexistence, des murs, une assisementale et affective, un ensemble decroyances configurant des normesimplicites .

    Lexprience dmocratique, au fond,ne procure aucune certitude, etelle est investie en permanence

    par le dbat sur les valeurs et lesnormes . Lindividu doit donc vivreavec lincertitude, dans une soci-t o les ples didentification lui

    permettant de dsigner le communne sont jamais entirement actuali-sables, saisissables comme des enti-ts .

    ASSUMERL'INCERTITUDE

    Aujourdhui, cette difficult struc-

    turelle de la dmocratie sajoutentles problmes nouveaux que sontla mondialisation, le dveloppementdu capitalisme financier, linscu-rit croissante, et lpuisement desmodalits traditionnelles de laction

    politique . Ces nouvelles incerti-tudes sont mettre en lien avec lacrise du rapport lavenir, avec unnouveau type de relation au tempset lhistoire. Il y a galement unenouvelle manire dtre au temps,ancre dans lide dun futur incer-tain et insaisissable, qui impacte leregard de la socit sur son avenircollectif, le regard de lindividu surson existence.

    Comment agir ? Assumer lincer-titude, cest tout simplement com-

    prendre ce quest une politique dmo-cratique, comprendre ce quelle ne

    peut pas tre. () Il faudrait passerdune crise de certitudes une exp-rience dincertitudes o celles-ci se-raient assumes , explique MyriamRevault dAllonnes, et donc ne passabandonner aux reprsentationscatastrophistes de lavenir.

    Par ailleurs, si les modalits tradi-tionnelles de la politique sont d-laisses par les citoyens, il ny a pasnon plus un dsintrt lgard dela politique. De nouvelles pratiquesapparaissent mais elles ne se fixentpas dans la dure, dans les institu-

    tions. Il sagira donc de porter uneattention particulire la qualitdes modalits de la dmocratie ,comme lexplique Guillaume Bache-lay, afin de faire merger de nou-velles formes de citoyennet.

    Myriam Revault dAllonnes a for-mul une critique vhmente de toutes les formes de victimisationqui enfermeraient les individus danslincapacit, limpuissance . En r-ponse, elle propose dentamer unvritable travail pdagogique delongue haleine ayant pour objectifla prise de conscience quagir, cestagir dans un monde incertain , com-prendre la capacit des hommes, etles limites .

    Audition de Myriam Revault d'Allonnes

    TATS GNRAUXToutes les auditions sont accessibles sur le sitewww.etats-generaux-des-socialistes.fr/auditions

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    Le Comit de pilotage des Etats gn-raux a reu mercredi 8 octobre lcono-miste Yann Algan, auteur de La fabriquede la dfiance et comment sen sortir,autour du thme de la socit de d-fiance .

    Cette audition a permis daborder lerapport de la socit franaise lave-nir, fortement marque par le pessi-misme, et de comprendre commentlenjeu de la confiance mutuelle est unedes conditions de possibilit du dvelop-

    pement conomique, du bien-vivre, de larduction des ingalits .

    Yann Algan est dabord revenu sur ce

    paradoxe franais , mis en lumirepar plusieurs enqutes depuis unetrentaine dannes : un bonheur privassez important, mais un vrai malheur

    public . Ce pessimisme porte sur ledestin collectif. Au-del, les Franaissont aussi dfiants vis--vis des autres,en dehors du cercle de leurs proches.Or, pour aboutir une vraie dmocra-tie, une socit apaise, nous avonsbesoin de la confiance dans les autres .Pour Yann Algan, la confiance impliquelincertitude, puisquelle vise lactionde pouvoir mettre des ressources encommun avec une autre personne ensachant que linvestissement sera bn-fique , sans pour autant tre certain dela rciprocit.Lconomie sest intresse ce sujetafin dexpliquer les diffrences de dve-

    loppement. Le Prix Nobel dconomieen 1972, Kenneth Arrow, avait dclar : Ce qui explique les principales diff-rences de dveloppement entre pays, cesont les diffrences de coopration et deconfiance . Concernant la France, ledficit de confiance expliquerait deux

    points de PIB de perte , a compltYann Algan.Alors quil tait moindre dans les soci-ts industrielles, limpact du dficit deconfiance est bien plus prgnant dansles socits de services et dinnovation.Les pays les plus aptes linnovationsont dots dune organisation horizon-tale, linverse de la France, socitextrmement hirarchique.

    DFICITDE CONFIANCE

    Le cot de ce dficit nest pas quco-nomique, il a galement un cot entermes de bien-tre : les pays o lescitoyens sont les plus satisfaits sont les

    pays o les cooprations sont les plus le-ves , explique Yann Algan. Pour pal-lier langoisse suscite par labsence decooprations, les institutions devraientprendre en charge les risques manantdautres tres humains.

    La confiance nest ni un gne, ni un pro-duit culturel ; cest quelque chose qui seconstruit et quon peut changer . YannAlgan assure quil existe des leviers

    concrets pour changer les choses. Ladfiance en France ne trouve pas sonorigine dans les ingalits de revenusou dans la pauvret, mais dans lorga-nisation trop hirarchique de la socit,qui entrane une ingalit de positions.Cette hirarchie se retrouve dans les trois temps de parcours du citoyen fran-ais .Le premier, cest celui de la sphrepublique, marque par un fort dysfonc-tionnement de nos institutions. PourYann Algan, il est ncessaire damlio-rer la transparence de la vie publique,dinterdire le cumul des mandats, demieux encadrer les conflits dintrts,et nos politiques publiques ; autant

    denjeux qui ont fait lobjet daction oudvolution depuis 2012 et llection deFranois Hollande, comme la soulignGuillaume Bachelay.

    Dans les entreprises, second tempsdu citoyen, la hirarchie aussi est om-niprsente et entrane un dficit demanagement , malgr des volutionsinnovantes rcentes. Pour amliorer lasituation, Yann Algan met en exergue ledialogue social, source de productivitet de bien-tre au sein de lentreprise.Enfin, lcole franaise, source de ma-laise pour beaucoup dlves et dansle corps enseignant, doit tre rfor-me afin daboutir une cole de laconfiance , qui dvelopperait davan-tage les capacits non-cognitives, lescapacits sociales.

    Audition de Yann Algan

    Toutes les auditions sont accessibles sur le sitewww.etats-generaux-des-socialistes.fr/auditions

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    Au cur du nouveau progressisme,il y a la priorit la jeunesse , cest enposant ce constat que Guillaume Ba-chelay a entamm laudition sur la

    place des jeunes, les politiques pour lajeunesse mardi 14 octobre 2014.

    Fabienne Ferrerons, Secrtaire natio-nale aux relations extrieures des Jeu-nesses ouvrires chrtiennes (JOC),Laura Slimani, Prsidente des Jeunessocialistes (MJS), et Franois Ch-rque, Prsident de lAgence du servicecivique, taient invits dbattre de cethme devant les membres du Comitde pilotage.

    Les intervenants ont partag plusieursanalyses, dont lide dune jeunessequi connat de nombreuses ingalits,comme le reste de la socit. Cette jeu-nesse, qui constitue lune des prioritsdu quinquennat de Franois Hollande,connat une dgradation de sa situa-

    tion depuis de nombreuses annes.Fabienne Ferrerons a voqu un sen-timent dimpuissance et dinutilit,amplifi par lentre complique dansle monde du travail, qui reste pourtant la clef pour une vie meilleure . Ce sen-timent engendre un rapport distanci la vie publique et politique dans la me-sure o le jeune ne peut pas prendresa place dans la vie politique quand toutlui fait comprendre quil na pas de placedans la vie sociale. Fabienne Ferreronsa toutefois alert sur le fait que cette

    jeunesse, malgr les difficults, ne seveut ni victime , ni sacrifie : les

    jeunes veulent de lgalit, pas quon lesaide avec une forme de piti . Dans lespolitiques publiques, les Jeunessesouvrires chrtiennes refusent lesmesures spcifiquement destines aux

    jeunes et souhaitent un accs au droitcommun : Les jeunes font partie de la

    population part entire, ils ne devraientpas faire lobjet de mesures spcifiquesles faisant sortir du droit commun . LaJOC dnonce galement un manquedaccompagnement dans laccs lemploi, et un manque dinformationsur le droit du travail, qui devrait treacquis durant les tudes et tout au longde la vie professionnelle.ARRTER LE BIZUTAGE SOCIAL

    De son ct, Laura Slimani a insistsur la prise en compte trs rcentede la jeunesse comme un temps devie , une priode entre lenfance etlge adulte, qui tend sallonger , etlaspiration commune des jeunes davantage dautonomie. Elle a gale-ment salu les changements dans la

    manire de faire une politique de la jeu-nesse depuis deux ans et demi, et lesnombreuses mesures prises: emploisdavenir, centres de sant universi-taires supplmentaires, la rforme desstages, laugmentation des bourses,engagement sur la construction delogements tudiants.

    Par la suite, elle a appel massifierla politique des contrats aids- en lesorientant, comme le prconisait le pro-

    jet socialiste en 2011, vers les mtiersde la transition nergtique- et miser

    plus sur lapprentissage, mme si celui-ci nest pas une rponse unique et uni-voque . Lalignement de la majoritsociale sur la majorit politique , ou lafin du bizutage social , reste lune desrevendications majeures des Jeunes

    socialistes. Ainsi, les jeunes devraientpouvoir bnficier du Revenu de Soli-darit Active (RSA) ds leurs 18 ans, etnon partir de 25 ans seulement.

    Il sagit l en effet dune anomalie vo-que par Franois Chrque lors deson intervention : Le minimum social

    pour les plus de 65 ans est de 800 euros,de 500 euros pour les 25-65 ans, et dezro euro pour les moins de 25 ans . Je

    plaide aussi pour la majorit sociale , a-t-il ajout. De la mme faon, il a appel supprimer toutes les protections ca-tgorielles et veiller au fait que la jeu-nesse soit intgre dans le droit com-mun. Pour lancien Secrtaire gnralde la CFDT, le patronat et les syndicatsont tous une responsabilit dans la si-tuation actuelle des jeunes, puisquon a longtemps vcu sur le mythe quil suffitde faire partir les seniors pour faire ren-trer les jeunes ; aujourdhui on sest trom-

    ps sur les deux segments . Il a toute-

    fois soulign les avances permises parle gouvernement de Franois Hollandecomme la garantie jeunes. Interrogsur le service civique, Franois Ch-rque a dfendu non pas une politiquede la jeunesse, mais une politique de laNation, de lintrt gnral . Il sagitdun vritable emploi, qui a des effetspositifs sur le regard du jeune vis--visde la socit, et qui souvent permet aux

    jeunes, aprs la fin du service civique,daller vers une formation ou de trouverun nouvel emploi plus rapidement.

    De toutes ces interventions, on retien-dra surtout cet impratif dmocra-tique , comme lexplique FabienneFerrerons : Il faut donner une placenouvelle la jeunesse dans la socit .

    Auditions de Franois Chrque,Laura Slimani et Fabienne Ferrerons

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    TATS GNRAUX

    Mercredi 15 octobre, Eloi Laurent, co-nomiste lOFCE et auteur de lessai in-titul Le bel avenir de ltat-Providence,a t auditionn par les membres duComit de pilotage des tats gnrauxdes socialistes, sur le thme de ltatsocial et de ses mutations, notammentcelles quexigent le changement clima-tique et la prservation cologique.

    En introduction, Guillaume Bachelay avoqu la double remise en cause enEurope de la protection sociale, la plusbelle invention quune socit humaine ait

    pu produire comme lexplique lauteur

    dans son ouvrage, par le no-libra-lisme et par la social-xnophobie. Faceaux nouveaux risques cologiques no-tamment et pour rduire les ingalitsqui perdurent ou qui se crent, il appa-rat ncessaire de prserver, dvelop-per, et faire voluer ltat-Providencepour amliorer la protection collective.

    Ainsi, Eloi Laurent a tout dabord jugque face au discours imprcis des no-libraux sur la comptitivit, ltat-Pro-vidence produit, lui, des choses trs

    prcieuses pour les socits et per-met la rduction des ingalits. Lideselon laquelle ltat-Providence freinele dynamisme conomique est histori-quement fausse puisque quand celui-cia t invent la fin du XIXesicle, dansun contexte de premire mondialisa-

    tion et de rvolution industrielle, il narien fait rgresser conomiquement, etna rien cot en termes de croissance .De la mme faon, dire que ltat-Pro-vidence serait le responsable de lacrise conomique est une hrsie, caren 2008 le chmage tait 7% et lescomptes sociaux lgrement dfici-taires : nos difficults sont dues lafolie des marchs financiers et la drai-son des politiques daustrit , a ajoutcet conomiste.

    MUTATION DE L'TAT-

    PROVIDENCEEnfin, envisager ltat-Providencecomme la raison du dclin europen long terme est contradictoire aveclvolution constate dans le reste dumonde: le monde entier cherche construire ltat-Providence . En effet,ne pas avoir dtat social a un vritablecot conomique. En tmoigne la partrespective du cot du systme de santdans les PIB franais et amricain:le systme de sant priv amricaincote 18 % du PIB, alors que le systmede sant public cote 11 % du PIB enFrance.

    Ltat-Providence est linstitution laplus efficace et la plus juste quon aitinvente dans la longue histoire de la

    coopration humaine , a insist EloiLaurent. Rappelant ces fondamentaux,il a par la suite appel une mutationde ltat-Providence. Ainsi, il expliqueque le XXIesicle est la mtamorphosedu risque social en risque social-colo-gique . Chaque crise cologique quenous traversons est aussi une crisesociale en raison des ingalits faceaux risques environnementaux. EloiLaurent appelle les ingalits environ-nementales , les diffrences dexpo-sition aux risques (pollution de lair,accs leau, exposition aux pollutionschimiques, etc.) et la prcarit ner-

    gtique. Lors de crises cologiques , limpact social est differentiel en fonc-tion des groupes sociaux . Pour lcono-miste, la canicule de 2003 en France enest un exemple probant. Plus actuelle,la diffusion du virus Ebola est lun deces nouveaux risques sociaux-co-logiques viss par Eloi Laurent : cesont des maladies directement lies aufait que les humains portent atteinte la biodiversit . Seul ltat-Providencepourra encaisser le choc , et faireface aux crises cologiques. Pour cela,la France devra se doter de structures

    pour les ingalits environnementales ,a-t-il estim.

    Ds lors, selon Eloi Laurent il est n-cessaire aujourdhui de prolonger co-logiquement ltat-Providence .

    Audition d'Eloi Laurent

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    EUROPE

    Interview de Jeppe Kofod,du parti social-dmocratedanois (MEP)

    Que signife tre social-dmocrate, selon vous ?

    Selon moi, les sociaux-dmo-crates se battent pour la solidarit,lgalit, le respect, la libert et la

    justice dans les domaines sociauxet conomiques. Nous reprsentonsceux qui ne se lassent jamais de lut-ter pour assurer des opportunits etde meilleures conditions de vie auxcitoyens ordinaires. Cela comprend lecombat contre les injustices sociales,pour le dveloppement durable,lducation pour tous et contre laconcurrence injuste avec une imposi-

    tion importante et des conditions detravail difficiles pour les employs.

    Comment les sociaux-dmocrates peuvent-ilsparvenir leurs buts ?

    Les problmes auxquels noussommes confronts aujourdhui nepeuvent pas tre rsolus par lespays qui agissent seuls. En tant quemembres de lUnion europenne etacteurs dun monde globalis, nousdevons cooprer pour soccuper desproblmes et des dfis qui nous sontimposs.

    Je pense que lUE est un acteuressentiel dans la rsolution des ques-tions qui touchent lnergie et lascurit, au changement climatique, la criminalit internationale et la cybercriminalit, mais aussi lacroissance et lemploi. Ces dernierspoints sont essentiels pour combattrele taux inacceptable de chmage des

    jeunes Europens. Ces problmesne peuvent tre rsolus par les paysseuls, nos efforts doivent tre com-muns.

    Avec le parti des socialistes euro-pens (PSE) et le groupe social-d-mocrate au parlement europen, lessociaux-dmocrates europens de-vraient uvrer ensemble pour un vraichangement, une nouvelle politiqueen rupture avec celle mene par desgouvernements, des commissaires et

    un parlement europen dirigs par ladroite ces dix dernires annes. Nousdevons investir pour les gens, cest--dire dans une ducation pour toutle monde, et pour un accs facilitau march du travail pour les jeunes.Nous avons besoin dun plan dinves-tissement lchelle europenne quiaiderait nos socits devenir plusdurables socialement, conomique-ment et en termes denvironnement.

    Quelles devraient treles priorits des sociaux-dmocrates pour laprochaine dcennie ?

    Nous devons aux gnrationsfutures de ne pas leur lguer uneplante abme par des dommagesirrparables cause du rchauffe-ment climatique et dun mode devie trop dispendieux. Nous devonsrpondre au changement climatiqueet protger la nature. Pour cela nousdevons poser des objectifs ambitieuxen termes dnergie verte, dcono-mie des ressources, afin de crer unecroissance durable.

    Lun des dfis les plus importantsde nos jours, cest celui du chmagedes jeunes. Notre priorit est de crerdes emplois et des opportunits pourles jeunes europens. Un jeune demoins de 25 ans sur quatre est sansemploi. Nous ne pouvons lignorer.Crer une croissance conomique

    durable est cruciale et nous devonsinvestir afin de permettre lmer-gence de nouveaux emplois. Mais laqualit du travail est importante aus-si.

    Les entreprises europennes nedoivent pas participer au nivellementpar le bas des conditions de travailet des salaires. Lmergence dunnombre toujours plus grand de tra-vailleurs pauvres est inacceptable.Tout le monde a le droit une viedcente avec un travail et une rmu-nration qui permettent de rpondre ses besoins et ceux de sa famille.

    Nos effortsdoivent trecommuns ausein de l'Unioneuropenne

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    Inventons ensemble

    le nouveau progressisme !

    Militant-e-s et sympathisant-e-svous tes au cur de cette dmarche

    Contribuez directement la rdactionde la nouvelle carte didentitdu Parti socialiste

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