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Histoire de France d’Ancien régime Huitième cours : Le Roi-Soleil (1643-1715)

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Histoire de France d’Ancien régime

Huitième cours :

Le Roi-Soleil (1643-1715)

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5 – Le règne de Louis XIII le Sage (1610-1643)

3.1 – La régence

• À la mort d’Henri IV, son fils Louis n’ayant que neuf ans, sa mère Marie de Médicis assure la régence. Elle prend son rôle très au sérieux, mais n’a pas nécessairement les capacités pour diriger un État.

• D’autant qu’elle est arrivée d’Italie avec des collaborateurs qui vont occuper une place très importante dans la gestion de l’État et qu’eux non plus ne sont pas particulièrement doués : il s’agit de la coiffeuse de Marie, Leonara Galigaï, et de l’amant de cette dernière, Concino Concini.

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• L’ascension de cet intrigant commence du vivant d’Henri IV, mais c’est surtout après sa mort qu’il devient important, évinçant le brillant conseiller d’État aux finances du défunt roi, le duc de Sully. Puis il s’achète une charge de juge et en 1613, bien que ne connaissant rien à la guerre, il est nommé maréchal de France.

• Marie et ses proches mènent une politique qui vise à se rapprocher de l’Espagne, ce qui indispose les princes protestants, qui se plaignent d’être écartés du pouvoir.

• Pour se concilier leurs bonnes grâces, Concini réunit les États généraux en 1614, lesquels n’auront rien de remarquable, sinon que s’illustrera à l’occasion un certain Armand Duplessis de Richelieu (1585-1642), issu d’une pauvre famille de la vieille noblesse du Poitou. Il sera nommé conseiller d’État en 1616, puis secrétaire d’État aux Affaires étrangères et à la Guerre.

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• S’employant à écarter de la direction de l’État les princes de sang, Concini finit par provoquer un complot auquel le roi se rallie et il est assassiné le 24 avril 1617. Sa concubine Léonora Galigaï sera pour sa part décapitée pour sorcellerie en juillet 1617.

• L’élimination de Concini laisse le pouvoir au roi légitime qui a alors 16 ans, mais un obstacle imprévu se dressera sur sa route : sa mère.

• Les premiers gestes du roi consistent à détruire la clique d’intrigants ayant assuré la régence : Richelieu est chassé du Conseil et Marie de Médicis exilée à Blois. Les conseillers du bon roi Henri rentrent en grâce.

• La disgrâce de Richelieu sera de courte durée, et après la réconciliation du fils et de la mère, il est admis au conseil royal en 1624, d’où son influence commencera à se déployer.

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3.2 – Le gouvernement de Richelieu 

• À partir de ce moment, Louis XIII est bien en selle, mais paradoxalement et malgré les conflits qui l’ont opposé à Richelieu, c’est lui qui prend la tête de l’État, le roi demeurant effacé. Ainsi, si le règne de Louis XIII est important, c’est par la présence de Richelieu, puis de Mazarin, beaucoup plus que par le roi lui-même.

• Revenu au conseil en avril 1624, Richelieu s’imposera à la tête du gouvernement. La politique qu’il suivra aura un double objectif : restaurer l’autorité royale mise à mal par les trois décennies de guerres et réaffirmer la force de l’État français sur le territoire et en Europe.

• L’Édit de Nantes est désormais vu comme un obstacle à ce rétablissement, les dispositions militaires du document posant problème, car elles permettent le maintien d’une force armée légale en dehors du cadre étatique, ce qu’aucun gouvernement ne peut tolérer.

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Louis XIII et Richelieu

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• La « capitale » des huguenots, La Rochelle, constitue un danger potentiel car s’agissant d’un port, la ville pourrait servir de tête de pont pour Londres, d’autant que le roi d’Angleterre se prétend toujours le légitime roi de France. La sécurité nationale réclame donc, selon Richelieu, la destruction de cette menace.

• Le 10 septembre 1627, les armées royales assiègent la « capitale » huguenote. Afin d’écarter la menace d’une aide anglaise, Richelieu fait fortifier les îles de Ré et d’Oléron et ordonne la construction d’une digue autour de la ville, qui se retrouve isolée par terre comme par mer. Des canons sont aussi installés.

• Les vivres venant à manquer, malgré l’évacuation des femmes, des enfants et des vieillards, la ville doit finalement se rendre le 3 octobre 1628. Des 28 000 habitants de la ville, il n’en reste que 5 000, qui sont graciés par le roi.

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• Cette victoire militaire est consacrée par l’Édit de grâce de Nîmes, adopté le 28 juin 1629 qui, sans remettre en question la liberté de culte des protestants, oblige la destruction de leurs places fortes.

• Les villes protestantes où le culte catholique était de facto interdit se voient obligées de l’autoriser à nouveau. Une sorte de reconquête religieuse suivra dans les zones protestantes, dans laquelle les jésuites auront un rôle important à jouer.

• Mais la situation internationale continue de peser sur le destin national, à cause de l’implication des puissances étrangères.

• Toujours active, la mère du roi, chef de file du parti des dévots, tente de le convaincre de former une alliance solide avec l’Espagne, ce que Richelieu combat avec détermination, une telle alliance risquant de rallumer la guerre civile, en plus de menacer l’intégrité territoriale.

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• Le 10 novembre 1630, après une grave maladie, le roi se laisse apparemment convaincre par sa mère de se départir de Richelieu, mais change finalement d’avis : c’est ce que l’on a nommé « la journée des dupes », signal d’une purge mené par le cardinal contre ses anciens alliés. Jusqu’à la reine mère qui est exilée loin de la capitale et ne reverra jamais son fils.

• Cette purge suivant et précédant quelques autres, affectant les Grands de France (dont la purge de 1626, consécutivement à la découverte d’un complot visant à assassiner le roi), permettra à nouveau la consolidation du pouvoir du roi. Et celle du duc.

• Une fois l’opposition à sa politique étrangère écartée, Richelieu convaincra le roi de s’impliquer à partir de 1631 dans la guerre de 30 ans qui déchire l’Europe

• En soutenant les princes allemands protestants en guerre contre les Habsbourg, l’objectif de Richelieu est de briser l’encerclement du territoire national.

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• À partir de 1631, la politique de Richelieu consiste à courtiser les ennemis de l’Espagne, ce qui accroit les tensions avec les Habsbourg, sans cependant se changer en guerre ouverte.

• Mais en 1635, le conflit éclate et la France déclare la guerre à l’Espagne. L’année suivante, Ferdinand III vient à la rescousse de l’Espagne et déclare la guerre à la France.

• Encore une fois, le pragmatisme l’emporte sur les considérations idéologiques, la France se retrouvant en guerre contre des puissances catholiques, alors qu’elle est appuyée par les Provinces-Unies et la Suède, deux États protestants.

• La guerre, qui voit d’abord les Espagnols menacer le territoire français avant que les troupes royales ne renversent la situation à partir de 1641, ne prendra fin que sous la régence du fils de Louis XIII, Louis XIV.

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• Le point d’orgue de ce conflit sera du côté français la victoire de Rocroi contre les Espagnols le 19 mai 1643, déjà après la mort de Richelieu et de Louis XIII, même si la guerre se poursuivra jusqu’en 1659.

• La guerre peu populaire nécessite des moyens financiers importants, ce qui se traduit par une pression fiscale croissante sur la population, laquelle réagit en s’insurgeant.

• La « révolte des croquants » est la plus importante de ces rébellions populaires du règne de Louis XIII. Au printemps 1637, ce sont 30 000 paysans du Quercy et du Périgord qui prennent les armes. Ils seront suivis par 20 000 Normands à l’automne 1639.

• Dans les deux cas, la répression, sera conduite par des mercenaires étrangers pour plus d’efficacité, mais aussi parce que les forces régulières sont occupées dans les conflits internationaux qui font rage aux frontières.

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• Richelieu s’intéresse aussi aux développements artistiques de l’époque et comble les lacunes de son roi en ce domaine, agissant à titre de mécène grâce à sa colossale fortune, acquise de façon plus ou moins honnête.

• C’est par ailleurs à lui que l’on doit la fondation de l’Académie française.

• L’origine de cette institution remonte aux travaux du poète François Malherbes (1555-1628), qui a consacré une partie de sa vie à épurer la langue française de la débauche de mots apparus depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts.

• À la mort de Malherbes, des érudits reprendront ses travaux et susciteront l’intérêt de Richelieu, qui leur propose de former un corps officiel pour poursuivre la tâche. Des statuts sont rédigés en 1635, qui deviennent officiels en 1637.

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• L’article 24 stipule que « La principale fonction de l’Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue, et à la rendre pure, éloquente, et capable de traiter les arts et les sciences. »

• Pour ce faire, l’Académie élaborera un dictionnaire, dont la première version sera publiée en 1694.

• Parmi les autres priorités politiques de Richelieu, on compte son intérêt pour le développement des colonies françaises d’Amérique du Nord et c’est à lui que Samuel de Champlain doit le soutien politique et économique dont il dispose (par le biais entre autres de la compagnie des Cent Associés, fondée à l’initiative du duc) et qui lui permettra de développer le territoire.

• Profondément détesté par la population qui voit en lui la cause de ses malheurs, Richelieu provoquera une explosion de joie par sa mort, qui survient le 4 décembre 1642.

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• Sans devenir premier ministre, c’est alors l’un des principaux collaborateurs de Richelieu qui s’impose à la tête de l’État, le cardinal Mazarin.

• Mais puisque Louis XIII ne survivra que peu de temps à la mort de son conseiller (il meurt le 14 mai 1643), c’est pendant la régence qui suit que Mazarin pourra chausser les bottes de son puissant prédécesseur.

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Huitième cours :

1 – La régence (1643-1661) et la Fronde (1648-1661)

2 – La France du Roi-Soleil (1661-1715)

3 – Politique étrangère de la France sous Louis XIV

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1 – La régence (1643-1661) et la Fronde (1648-1661)

• Anne d’Autriche n’était pas aussi détestée que Marie-Antoinette, mais ne jouissait pas d’une grande popularité.

• Ses activités d’espionnage au profit de l’Autriche pendant la guerre de Trente Ans et sa relation avec Mazarin ont fait d’elle une figure négative de l’histoire française.

• Ses relations avec Louis XIII ont sans doute joué et le couple n’a eu que deux enfants, dont Louis Dieudonné, le futur Louis XIV, né en 1638, considéré à l’époque comme l’enfant d’un miracle.

• Miraculé, le jeune Louis l’est d’ailleurs à plus d’un titre, ayant survécu à diverses maladies et accidents.

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Jules Mazarin (1602-1661)

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• À la mort de son père, Louis Dieudonné n’est âgé que de 5 ans et sa mère va assurer la régence, s’appuyant sur Mazarin (1602-1661).

• Italien d’origine et d’extraction modeste c’est à ses capacités, et à la chance, qu’il doit son ascension sociale et politique exceptionnelle.

• En plus de ses charges à la direction du royaume, Mazarin est responsable de l’éducation des princes et son amour des arts a certainement eu une influence sur le futur roi, qui reprendra les politiques menées par François 1er dans ce domaine.

• Dirigeant le pays, Mazarin augmente la pression fiscale sur la population, car la guerre contre l’Espagne coûte cher et que les conséquences économiques des guerres de religion se font sentir encore.

• Et l’État ne cesse de prendre de l’ampleur : au cours de la première moitié du XVIIe siècle, les dépenses de l’État sont multipliées par cinq.

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• Pour faire face aux dépenses, Mazarin multiplie les impôts et impose des catégories de population jusqu’alors dispensée, dont la noblesse de robe, par le lit de justice du 15 janvier 1648.

• Au mécontentement fiscal s’ajoute le dépit devant la multiplication des offices qui, en accroissant le nombre de membres de la noblesse, fait diminuer la valeur des charges et réduit leur importance.

• La « dérive autoritaire » de Mazarin suscite aussi le mécontentement : depuis le XVIe siècle, les États généraux sont convoqués moins souvent, accentuant la concentration des pouvoirs.

• Mais ce phénomène est jugé tolérable par les parlementaires tant que le gouvernement est entre les mains du roi légitime : Mazarin n’est qu’un premier ministre et sa façon de gouverner en écartant les officiers du royaume est très mal perçue.

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• Ainsi, la Fronde se distingue des mécontentement précédents : ce ne sont pas les paysans qui s’insurgent, mais les nantis, qui s’opposent la réduction de leur pouvoir. Institution à l’origine judiciaire, le parlement veut désormais jouer un rôle politique.

• La situation économique va permettre à ce mouvement de mécontentement de la noblesse de s’élargir pour englober de plus larges couches de la population.

• En juin 1648, le parlement tente d’imposer à la reine un encadrement du pouvoir royal, par la limitation du pouvoir d’imposition et de dépenses, le subordonnant à l’autorisation parlementaire.

• En réponse, la reine fait arrêter les meneurs de l’opposition, geste auquel la population parisienne répond par l’insurrection et en août, la ville se couvre de barricades, obligeant la reine à signer le texte. C’est donc que la force peut faire plier le gouvernement.

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• Cela donne des idées aux membres de la famille royale, qui tentent d’obtenir le départ de Mazarin. Un vote est pris en ce sens au parlement, obligeant le cardinal, la reine et ses enfants à fuir Paris en janvier 1649.

• Le 4 janvier en Angleterre s’est ouvert le procès contre Charles 1er et l’on craint la contagion révolutionnaire. Même s’ils rentreront en mars suivant, le prestige de Mazarin et de la reine en sera grandement affecté.

• En janvier 1651, devant une nouvelle fronde, Mazarin, après avoir abandonné Paris, tente de faire quitter la capitale à la reine et à ses fils. À cette occasion, la foule parisienne entre dans le palais du Louvre et parvient jusqu’au jeune roi. Il ne lui arrivera rien, mais Louis en gardera un souvenir très vif…

• En septembre 1651, Louis est couronné roi, mais la situation dégénère en guerre civile, alors que le prince de Condé tente de le renverser. Au début de l’année 1652, il est contraint pour sa sécurité de quitter Paris.

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• Il n’y reviendra qu’à la fin de l’année, alors que les Parisiens, épuisés par cette lutte inutile, lui font désormais un accueil chaleureux.

• En janvier 1653, Louis décrète une amnistie, sauf pour les plus agités des meneurs, permettant la stabilisation de la situation.

• D’abord fragilisé par les événements, le pouvoir royal sort grandi de cet affrontement, ce qui aura un effet manifeste sur le règne qui s’annonce.

• Même s’il fut au moins en partie responsable de la crise, Mazarin conserve la haute main sur les affaires de l’État jusqu’à sa mort en 1661, alors que le roi ne semble d’abord guère s’intéresser à ses responsabilités.

• Mais en 1655, alors que le parlement tente de limiter les pouvoirs d’imposition du gouvernement, Louis fait irruption dans la salle des délibérations et s’emporte contre les parlementaires.

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• De ce discours enflammé, les chroniqueurs ont construit cette célèbre phrase qui annonce clairement les couleurs des années à venir : « L’État, c’est moi! »

• Sur le plan extérieur, Mazarin aura à régler deux conflits. En 1648, par le traité de Westphalie, la France fait la paix avec un Saint-Empire affaibli par la guerre de Trente Ans. Paris obtient la reconnaissance de l’annexion des évêchés de Toul, Metz et Verdun, la Haute-Alsace et la ville de Pignerol dans le Piémont.

• En 1659, la guerre franco-espagnole, qui a vu l’Espagne prendre une part à la déstabilisation du royaume pendant la Fronde, prend fin par le traité des Pyrénées, consacrant l’affaiblissement des Habsbourg.

• La France obtient plusieurs territoires, dont l’Artois et le Roussillon, ainsi que des places fortes en Flandre et en Lorraine. Afin de sceller la paix, un mariage est aussi prévu par le traité et le 9 juin 1660, Louis XIV épouse sa cousine Marie-Thérèse d’Autriche.

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2 – La France du Roi-Soleil (1661-1715)

2.1 — Politique économique 

• Lorsque meurt Mazarin en 1561, le roi décide de ne pas nommer de remplaçant. Désormais, il gouvernera personnellement ses États. Cela ne veut pas dire qu’il dirigera tout lui-même et il s’appuiera sur certains hommes compétents dans sa tâche.

• Le ménage commence par la condamnation du surintendant des finances sous Mazarin, Fouquet, notoirement corrompu, efficace, mais détesté par la population, qui voit en lui le premier responsable de sa difficile situation économique.

• C’est Colbert qui le remplacera en 1665, avec le titre de contrôleur général des finances.

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Le Roi-Soleil (1638-1715)

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• Il deviendra l’homme à tout faire du roi et cumulera les fonctions ministérielles,: Finances, Culture, Marine, etc. En fait, tout sauf la Guerre et les Affaires étrangères.

• Il n’a pas le titre de premier ministre, mais il en a les fonctions. Mais il est subordonné à un roi qui prend son rôle au sérieux. Appliquant le concept « diviser pour régner », Louis laisse les Affaires étrangères et la Guerre à Louvois et stimule la compétition.

• La domination de Colbert est associée à la bonne période du règne et un grand ménage est fait dans l’économie. Sa lente disgrâce dans les années 1670 et sa mort en 1683 coïncident par ailleurs avec une détérioration de la situation économique du pays.

• Le colbertisme, variante française du mercantilisme, prétend qu’une économie forte doit être d’attirer vers elle les capitaux étrangers : il convient d’importer le moins possible et d’exporter le plus possible.

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Colbert et Louvois

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• Il faut donc exercer un contrôle douanier strict sur les importations, en augmentant les tarifs. Les partenaires répliquent, mais le marché intérieur est assez important pour absorber la baisse des exportations. Pour la population, ce changement entraîne une baisse des prix des produits locaux.

• Pour compenser la baisse des exportations, il faut limiter les importations et mettre sur pied des industries pour pourvoir aux besoins locaux.

• Il faut des spécialistes et grâce à l’amélioration de la situation financière, Colbert parvient à attirer les plus importants artisans d’Europe de l’époque dans une foule de secteurs : travail du verre, du cuivre, textile, etc.

• Le financement des projets industriels repose soit sur les subventions étatiques (et dans ce cas les manufactures créées sont dénommées manufactures d’État), soit sur la création de corporations privées. Pour stimuler celles-ci, l’État octroie des monopoles.

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• Afin d’assurer la compétitivité, des règles très strictes de qualité sont édictées et des agences de l’État sont chargées de surveiller l’application des normes et de châtier les responsables d’infractions.

• Cet ensemble de mesure va permettre à la France de devenir l’atelier de l’Europe : les exportations s’envolent, malgré les tarifs douaniers imposés par les autres États européens, car les marchandises françaises sont jugées supérieures. Les coffres de l’État se remplissent.

• Afin d’accroître les exportations, Colbert soutient la création de grandes compagnies commerciales pour concurrencer les Anglais et les Hollandais.

• C’est ainsi qu’est créée en 1665 la Compagnie des Indes orientales. Malgré le peu d’empressement des Français pour investir dans ces compagnies, la puissance navale du pays s’en trouve considérablement augmentée.

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• La flotte est encore dominée par les galères et c’est pourquoi la peine de mort n’est plus appliquée à partir de 1670, les condamnés étant envoyés aux galères.

• Les colonies ont un rôle particulier à jouer. En 1654, un effort avait été fait pour mettre en valeur les ressources naturelles de la Nouvelle-France, avec la création de la Compagnie de la Nouvelle-France.

• Colbert se heurte au manque d’intérêt du roi pour ses colonies, surtout avec les guerres qui s’annoncent : Louis préfère garder les hommes sur le continent, plutôt que de stimuler l’émigration, laquelle est du point de vue de Colbert nécessaire pour le développement économique de l’Empire.

• C’est à lui que l’on doit l’immigration des orphelines et diverses mesures visant à développer le territoire, comme les amendes aux célibataires et les primes de naissance pour les familles nombreuses.

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• Financièrement, les choses se gâtent à partir des années 1680. Les conflits militaires se multiplient et, Louis écoute de moins en moins Colbert et de plus en plus Louvois, qui insiste sur le rôle de la France en Europe.

• D’une part la guerre réclamait des ressources, et d’autre part, par l’instabilité qu’elle causait, elle contribuait à la détérioration économique, le commerce s’accommodant mal de ces guerres.

• Parmi les mesures prises pour améliorer la situation économique, la traite des esclaves occupe une place particulière. Elle n’est pas nouvelle, mais la création de la Compagnie du Sénégal en 1674 va lui conférer un rôle important.

• La France élabore de même un « Code noir », visant à encadrer le commerce des esclaves et l’utilisation de la main-d’œuvre serve en Amérique, imposant des sanctions mais limitant l’arbitraire des exploitants.

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• Des méthodes plus traditionnelles durent être employées à partir des années 1680 : les manipulations monétaires et la pression fiscale.

• L’un des successeurs de Colbert, Pontchartrain, recourut d’abord aux premières, allant même jusqu'à créer la monnaie papier, mais ce ne fut pas suffisant et il fallut recourir davantage à l’imposition.

• En 1695, la capitation fut instituée et les contributions exigées du clergé et des états provinciaux augmentèrent constamment.

• Le contrôleur général multiplia les créations d'offices et de rentes. Mais ces méthodes suscitent la grogne de la population et dépendent de la situation économique générale, comme la famine de 1693 le rappela.

• En fait, seule la paix permettait d’améliorer la situation et celle de la fin des années 1690, trop courte, permit un redressement rapide de l’économie, qui fut stoppé par la guerre de succession d’Espagne.

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• Devenu un État commerçant, la France avait besoin de paix, mais son roi lui réclamait des guerres…

• Il convient de mentionner un projet fort intéressant sur le plan fiscal proposé par le marquis de Vauban.

• Ce projet de Dîme royale suggérait de supprimer en grande partie les impôts directs et indirects existant, pour les remplacer par une dîme (un impôt de 10 %) applicable à tous : noblesse, clergé et roturiers. Jugé « révolutionnaire », l’ouvrage présentant ce projet et publié en 1707 à compte d’auteur sera interdit sur le territoire, parce que jugé égalitariste.

• Un tel impôt universel aurait permis l’amélioration de la situation financière du royaume et favorisé la cohésion nationale, au point où certains auteurs économistes considèrent que l’application d’une telle mesure aurait pu permettre d’éviter la révolution de 1789, en éliminant deux de ses principales causes : l’inégalité fiscale de la population et la quasi-faillite de l’État.

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2.2 – Politique administrative

• Depuis Louis IX, le roi occupait avant tout des fonctions judiciaires, mais peu à peu, le monarque acquiert une dimension administrative, celle-ci finissant par supplanter la fonction judiciaire initiale.

• L’approche de Colbert va permettre d’améliorer la situation du royaume, sans pour autant régler tous les problèmes, car le roi dépense énormément.

• Néanmoins, l’état acceptable des finances publiques va permettre une série de mesures visant à accroître l’efficacité administrative du royaume et l'amélioration du contrôle de l’État sur la population.

• Dès avant la prise de contrôle par Colbert, Louis restructure l’administration et la rationalise. L’instance suprême de l’État demeure le Conseil royal, composé de plusieurs conseils, donc le Conseil d'en Haut.

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• Chargé de gérer les questions les plus importantes, il regroupe un nombre limité de membres pour en accroître l’efficacité.

• Subordonnés à celui-ci, on trouve plusieurs conseils chargés de questions plus précises : conseil de l’Administration provinciale, du Commerce, des Finances ou des Consciences (pour les affaires religieuses).

• Louis s’emploie à briser les résistances provinciales, surtout après les révoltes de la Provence, de Normandie et d’Anjou.

• Les parlements régionaux sont victimes de cette prise en main et en 1665, ils perdent leur titre de cour souveraine et surtout, en 1673, le roi leur retire leur pouvoir de remontrance.

• Leur pouvoir se limite désormais à l’application des édits et des ordonnances préparés par le roi et ses conseillers.

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• Cela étant, ce centralisme décisionnel demeure limité par la réalité et si le roi se veut absolu, les moyens dont ils disposent ne permettent pas toujours à ce désir d’être bien traduit dans la réalité.

• Louis XIV, qui gère un royaume très peuplé (au moins 25 millions de personnes) accorde une très grande importance au contrôle de cette population. Il est considéré comme le père de la police et de nombreux actes tout au long de son règne visent cet aspect.

• Les lois sur les Bohémiens sont typiques de la politique menée par le roi. Population nomade difficilement contrôlable et rendue responsable du brigandage qui sévit sur le territoire, les Roms sont victimes de persécutions, alors que le simple fait pour un homme de faire partie de cette communauté le rend passible d’être envoyé aux galères par l’ordonnance du 11 juillet 1682.

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• L’Édit dit du Grand renfermement du 27 avril 1656 s’inscrit dans cette logique : mettant en place l’hôpital général de Paris, cette politique vise à contrôler les vagabonds et les brigands qui infestent la capitale.

• Devant l’incapacité des différents services de police, l’ordonnance civile de Saint-Germain en Laye (1666) constitue une autre tentative de faire le ménage à Paris, par la création d’une lieutenance générale de police dont les attributions sont très larges, comprenant le maintien de l’ordre public, la salubrité, les es mœurs, etc

• Gabriel de La Reynie demeurera longtemps le chef de cette institution et parviendra à établir dans la capitale une sécurité qui ne s’y était jamais vue.

• Et pour contrôler sa noblesse, le roi recourt à la vieille méthode de François 1er et la cour de Versailles lui permet de la tenir occupée.

• On peut ainsi résumer la politique sociale de Louis XIV : police pour les gueux, bals pour les nobles.

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2.3 – Idéologie, religion et culture

• Louis XIV a poussé la logique absolutiste à un point jusque-là jamais vu, y ajoutant une dimension idéologique absente chez ses prédécesseurs.

• La lente construction de la justification du pouvoir royal atteint son point culminant et c’est sous Louis XIV qu’est élaborée la doctrine de monarchie de droit divin, même si elle est aussi utilisée pour justifier le pouvoir royal des règnes précédents a posteriori.

• Bossuet est associé à cette théorisation de la monarchie de droit divin. Précepteur du fils de Louis XIV, il a consacré la majeure partie de ses travaux à justifier le pouvoir absolu du roi : puisque celui-ci tient son pouvoir de Dieu, le roi représente Dieu dans le royaume. Attenter à sa personne, refuser de lui obéir, c’est s’en prendre à Dieu. Le gallicanisme est ainsi justifié et le roi n’a aucun compte à rendre à l’Église.

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• Cette justification n’est pas anecdotique dans un monde où l’existence de Dieu est peu remise en question et sert d’appui au processus de consolidation des pouvoirs politiques. Mais le parcours religieux du roi est sinueux et dépend de la situation intérieure et extérieure.

• Dans ses jeunes années, il est opposé à Bossuet et aux dévots, qui lui reprochent son manque de moralité et son désir d’une alliance avec l’empire ottoman. Cela ne l’empêche pas de favoriser la conversion de la noblesse protestante au catholicisme, mais c’est ici la dimension politique qui prime sur l’aspect religieux.

• Au début des années 1670, le roi devient plus religieux et se rapproche du parti dévot, qui a lui-même évolué vers un appui plus net au gallicanisme : lors de l’assemblée du clergé de 1682, Bossuet propose la Déclaration des quatre articles, qui limite le pouvoir du pape en France, au grand déplaisir de Rome.

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• Devenu héraut d’un catholicisme français, il devient nécessaire pour Louis de refaire l’unité religieuse du royaume. Ses premières victimes les protestants

• Depuis l’Édit de grâce de Nîmes, une part importante de la noblesse protestante s’était reconvertie et il n’y avait plus vraiment de parti protestant à la cour.

• Au cours des années 1670, Louis XIV restreignit les libertés accordées aux protestants par l'application rigide de l'édit de Nantes et même avant la révocation de celui-ci en 1685, les droits religieux de la minorité protestante avaient été considérablement rognés.

• Mais jusqu’à ce moment, ils avaient en encore le droit d’exister. La révocation rétablit l'exclusivité du catholicisme dans le Royaume de France et les temples protestants sont alors transformés en églises.

• Près de 300 000 personnes quittent alors le royaume, exportant leur savoir-faire chez les adversaires de la France et portant ainsi un coup très dur à l’économie.

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• Beaucoup de ceux qui ne peuvent partir entrent en rébellion ouverte contre le pouvoir royal, opposition dont la manifestation la plus importante fut la guerre des Cévennes (1685-1704) dans le Languedoc.

• La politique envers les Juifs suit une évolution semblable. L’ordonnance d’expulsion de 1394 est toujours en vigueur, mais dans un premier temps, le roi ne l’applique pas et la communauté juive vit en paix. En 1657, le roi est d’ailleurs reçu à la synagogue de Metz.

• Mais la disgrâce de Colbert et la montée en puissance de l’influence du parti dévot au cours des années 1680 constituent un tournant, alors que les Juifs sont à nouveau victimes de persécutions, même si on ne recourt pas nécessairement à l’expulsion.

• Pour le roi, la religion demeure essentiellement un outil politique, comme en témoigne ses revirement, comme la mise en veilleuse des querelles avec Rome lors du début de la guerre de succession d’Espagne.

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• L’art et la culture sont aussi instrumentalisés et Louis va beaucoup plus loin que François 1er. Pour celui-ci, l’art participait à la grandeur de la France, mais il demeurait détaché de la personne royale, bien que lui-même fût impliqué dans le développement artistique.

• Le patronage artistique devient sous Louis XIV une dimension fondamentale de l’activité politique et il s’attache les services de créateurs qui, sans devenir les chantres du régime, ne sont conséquemment guère en mesure de mordre la main qui les nourrit...

• C’est le rôle de Lully, de Molière et surtout de Racine, que certains commentateurs considèrent comme le « dramaturge de service » du roi.

• Diverses institutions culturelles voient le jour sous son règne (comme la Comédie française en 1680) ou sont placées directement sous la direction du roi, comme l’Académie française, toujours pour assurer la puissance et le rayonnement de la personne royale.

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3 – Politique étrangère de la France sous Louis XIV

3.1 – L’armée française

• Sur son lit de mort, Louis XIV aurait dit à son arrière-petit-fils, appelé à lui succéder  : « J’ai trop aimé la guerre. Ne m’imitez pas en cela ». Le roi avait conscience que sa passion de la chose militaire avaient eu des conséquences négatives pour le royaume.

• Et Louis a toujours aimé la guerre. Dans son enfance, Mazarin, lui avait fait construire une forteresse dans les jardins du Palais-Royal et le futur roi y passait de longues journées. Et il gagnait toujours.

• Cette habitude le suivra tout au long de son règne, mais il sera plus difficile de vaincre les autres puissances européennes que ses compagnons de jeu.

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• Louis était convaincu d’un rôle particulier de son pays en Europe. Très puissante, la France de l’époque occupe une place importante sur le continent, mais maintenir cette position nécessite de grands moyens.

• Pour mener à bien les nombreuses guerres de son règne (lesquelles occupent environ les deux tiers de la période), le roi devra se doter d’un outil militaire à la hauteur de ses ambitions. C’est Michel Le Tellier, puis le comte de Louvois, son fils, ministre de la Guerre, qui sont en charge de la refonte de cette armée.

• Le changement le plus important concernent le corps des officiers; on assiste à une étatisation de l’armée.

• Depuis Charles VII, l’armée est nationale, mais elle n’est pas « gouvernementale », car le corps des officiers est constitué de nobles qui se portent acquéreur d’une compagnie qu’ils commandent.

• Conséquemment, c’est la fortune qui octroie les grades militaires, non la compétence.

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• C’est pourquoi Louvois introduit des grades pouvant être octroyés au mérite et permettant la professionnalisation de l’armée.

• Des inspecteurs généraux des armées sont créés, lesquels sont chargés d’élaborer des règlements pour l'ensemble des membres des armées, encadrant ainsi la formation des soldats. Le port de l’uniforme, qui se généralise, évoque aussi cette professionnalisation.

• L’armée a constamment besoin d’hommes, alors le recrutement est étendu et dans toutes les paroisses, on recrute des miliciens parmi les hommes non mariés de vingt à quarante ans, leurs noms étant tirés au sort.

• Cette mesure permettra de gonfler les effectifs des forces armées, qui deviennent alors véritablement nationales : de 67 000 soldats en 1661, l’armée française passe à plus de 400 000 en 1700. C’est la plus grande force militaire du continent.

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• L’équipement change, alors que le fusil et le canon se généralisent. La cavalerie perd grandement de son importance et l’infanterie s’impose de plus en plus sur le champ de bataille. Malgré tout, cette cavalerie est encore forte de 50 000 hommes.

• Les projets de Colbert et le désir de Louis d’imposer la France sur les mers provoquent un gonflement des forces navales, alors que la flotte militaire française passe de 18 navires en 1661 à 276 en 1683. Tout au long du règne, c'est près de 400 navires qui seront construits.

• Enfin, il convient de mentionner le rôle de Vauban en matière de développement de technologies et de tactiques de siège et de consolidation de la défense du royaume par la fortification d’une multitude de villes, entre autres sur les territoires nouvellement acquis.

• Certains de ses travaux joueront un rôle dans la défense du territoire français jusqu’au début du XXe siècle.

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3.2 – Les premières guerres

• Les conflits militaires du règne de Louis XIV tournent beaucoup autour des territoires de l'Espagne. Dans un premier temps, ce sera pour en prendre le contrôle, mais par la suite, il s’agira de le conserver.

• La mort de Philippe IV en 1665 laisse le trône espagnol à un enfant de quatre ans de santé fragile. La probable mort en bas âge de Charles II provoquerait une vacance sur le trône et afin d’éviter un chaos (et de profiter de la situation), le roi de France et l’empereur Léopold 1er s’entendent en 1668 pour se partager le territoire.

• Le non-paiement de la dot de 500 000 écus à la cour de France prévu par le traité des Pyrénées de 1659, en échange de l’abandon des prétentions de Marie-Thérèse (l’épouse de Louis XIV) sur de nombreuses provinces, servit de justification au renouvellement de ces prétentions par la France.

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• Par le Traité des droits de la Reine Très Chrétienne, les juristes français basent les revendications de la France sur le principe de dévolution, par lequel les enfants d’un premier mariage sont les seuls à pouvoir prétendre à l’héritage de leurs parents.

• Les pourparlers visant à convaincre Louis XIV de renoncer à ses prétentions sur ces territoires en échange de certains autres n’ayant rien donné, la guerre éclate en 1667.

• C’est dans ce contexte que le roi entame les réformes de ses armées, dont le nombre d’hommes atteint 80 000. Sous la conduite de Louis, une armée 40 000 soldats entame la campagne de Flandre.

• Après s’être emparées de Charleroi, les forces françaises se fixent pour objectif Lille. Sur la route de celle-ci, Douai est conquise le 7 juillet et Lille elle-même tombe après quelques jours de siège le 17 août.

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• Ces succès qui changent l’équilibre des forces suscitent les craintes d’autres territoires. En Franche-Comté, autre possession espagnole, afin de prendre ses adversaires de vitesse, la France lance en 1668 une opération dirigée par le prince de Condé.

• Après 17 jours de campagne, l’ensemble du territoire est occupé, les Espagnols ayant souffert de problèmes d’organisation, alors que la population dans l’ensemble accueille avec bienveillance les armées françaises.

• Mais la fin de la guerre entre l’Espagne et le Portugal, qui fait courir le risque d’un engagement sérieux et la conviction de Louis que le reste des Pays-Bas espagnols lui reviendra, convainc le roi de signer la paix.

• Les négociations s’ouvrent à Aix-la-Chapelle et le 2 août 1668, les parties arrivent à un compromis : la France garde le contrôle de toutes les villes et territoires dont elle s’est emparée lors de la campagne de Flandre, mais rétrocède la Franche-Comté à l’Espagne.

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• Vauban est alors envoyé dans les territoires du nord-est pour fortifier les nouvelles acquisitions françaises.

• Issue d’un compromis ne rendant pas justice à la victoire française, cette paix qui, en outre, ne dit mot des revendications françaises sur le trône d’Espagne, ne pouvait être que temporaire.

• Le revanchisme espagnol trouvera dans les craintes que la puissance française suscite sur le continent un terroir pour l’élaboration d’une large coalition contre Paris.

• Dès avant la fin de la guerre, en janvier 1668, cette menace française avait suscité la Triple Alliance de La Haye entre l’Angleterre, la Suède et les Provinces-Unies.

• La diplomatie française s’attelle donc à la tâche de dessouder cette alliance (par les traités de Douvres et de Londres de 1670), par lesquels l’Angleterre s’engage à venir en aide à la France. Pour sa part, l’Espagne rejoint d’une certaine façon l’Alliance en signant un traité d’assistance mutuelle avec les Pays-Bas.

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• La Guerre de Hollande (1672-1678) commence en mars et avril de cette année, alors que les forces anglo-françaises se lancent dans une série d’opérations maritimes et terrestres contre les Provinces-Unies.

• Les premières sont un échec, mais les secondes voient les forces françaises victorieuses, contraignant les Hollandais à demander une paix que Louis refuse.

• Guillaume III d’Orange devient alors stathouder des Provinces-Unies et convainc la Suède de se joindre à lui.

• Le sort des armes reste favorable à la France et le 30 août 1673, une coalition anti-française voit le jour, comprenant les Provinces-Unies, l’Espagne, l’Autriche et la Lorraine, pour contrer ce qui menace de devenir une hégémonie française sur le continent.

• La France continue cependant de remporter des succès qui, bien qu’accroissant sa puissance, favorise le ralliement de plus en plus d’États contre elle.

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• Cependant, elle peut compter sur la neutralité de la Bavière et surtout, à partir de 1675, sur la participation de la Suède à ses côtés.

• En 1677, la situation se détériore pour la France, alors que l’Angleterre entame un rapprochement avec les Provinces-Unies. Toujours victorieuses, ses armées se retrouvent dans une position difficile, ce qui incite Louis à entamer des pourparlers, qui conduisent au traité de Nimègue de 1678, complété et réaffirmé en 1679 pour les clauses touchant l’empire Habsbourg.

• Sur le plan territorial, le traité est favorable à la France (qui gagne la Franche-Comté, plusieurs places fortes flamandes, l’île de la Trinité, de même que Tobago, la Dominique, Saint-Vincent et Sainte-Lucie).

• En revanche et même si les frontières s’en trouvent consolidés, le traité clôt une guerre qui a grandement accentué l’isolement diplomatique du pays.

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• Louis reçoit de la part du parlement de Paris le titre de Grand à la conclusion de cette guerre.

• Malgré ces gains territoriaux forts importants, cinq ans plus tard, la France repart en guerre contre l’Espagne dans le cadre de la courte guerre des réunions (1683-1684), conséquence des guerres précédentes.

• L’objectif est d’élargir les territoires autour des villes précédemment acquises et de colmater les brèches dans le système défensif du pays au nord-est et à l’est.

• Les opérations sont couronnées de succès et l’empereur Léopold, surtout préoccupé de son conflit avec l’empire ottoman, reconnait par la trêve de Ratisbonne du 15 août 1684 l’annexion temporaire par la France de la majeure partie de l’Alsace, ainsi que des Pays-Bas espagnols.

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3.3 – La guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697)

• La priorité de Louis XIV est de transformer la trêve de Ratisbonne en une paix permanente reconnaissant les annexions des guerres de réunions. Le temps presse, car une coalition anti-française est alors en construction.

• Les choses se corsent pour la France tout au long des années 1680, alors que la pierre angulaire de la sécurité du royaume s’effrite : l’alliance avec l’Angleterre. Le roi Jacques II, un catholique, tente de consolider son emprise en sacrifiant à la bonne entente avec le royaume de France.

• À l’est, l’affaiblissement de l’empire ottoman, sous les coups combinés de l’empire autrichien (bataille de Mohács en 1686) et de la Russie alors en construction, permet la pacification de la zone et surtout, la libération potentielle de forces importantes jusqu’alors occupées.

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• Il devient donc nécessaire de frapper un grand coup rapidement. Il s’agit de consolider les gains des guerres précédentes : en s’emparant de terres encore plus à l’est, la France sera en mesure, de négocier sa domination sur les terres précédemment conquises en échange de la rétrocession de nouvelles conquêtes.

• Les opérations débutent en septembre 1688 et les armées françaises s’emparent du territoire rhénan.

• Mais loin d’entraîner le triomphe français, ces victoires accélèrent la composition de l’alliance et les princes allemands de Prusse, de Saxe et du Hanovre joignent leurs forces à celle de Léopold d’Autriche.

• Contraintes à retraiter, les forces françaises recourent à la tactique de la terre brûlée, suscitant la colère et la réprobation de toute l’Europe, mais permettant de protéger le territoire national.

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• Alors que les forces françaises sont occupées en Allemagne, en juin 1688, Guillaume III, qui a épousé Marie Stuart, la fille de Jacques II, est invité par sept nobles protestants à débarquer en Angleterre avec une armée pour renverser le roi, ce qui est fait en décembre.

• Par son épouse Marie, Guillaume III devient ainsi maître de l’Angleterre. La France déclare alors la guerre aux Provinces-Unies, et donc à l’Angleterre,

• Le 12 mai 1689, puis le 20 décembre 1689, le Saint-Empire et l’Angleterre signent à Vienne un accord qui formalise cette immense coalition anti-française qui prendra le nom de Ligue d’Augsbourg, du nom de la ville où en 1686, un traité anti-français entre l’empire, la Suède, la Saxe et la Bavière, entre autres, avait été conclu. L’Espagne se joindra de même à la coalition.

• La France ne peut compter que sur l’empire ottoman et les Jacobites, les partisans du roi anglais déchu qui luttent en Irlande et en Écosse.

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• L’objectif des adversaires de la France est de repousser celle-ci dans ses frontières précédentes, en lui retirant toutes les conquêtes réalisées par Louis XIV, permettant ainsi de rétablir l’équilibre en Europe.

• La guerre se généralise au continent européen, impliquant les territoires italiens de l’empire, mais aussi ailleurs dans le monde, alors que survient la première guerre inter coloniale, en Amérique et en Asie.

• Le conflit est long et meurtrier, entraînant la mort de près de 700 000 soldats en un peu moins d’une décennie. Elle se déroule sur mer et sur terre, bien que la domination anglo-hollandaise des mers ne puisse permettre longtemps à la France de s’opposer.

• Le sort des armes reste indécis car la France parvient à contenir les contre-offensives de ses ennemis sur son territoire. Aucune des deux forces ne parvenant à s’imposer, l’épuisement et la détérioration de la situation économique les poussent à envisager la paix dès 1696.

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• Les négociations, commencées en mai 1697 à Ryswick, seront longues et difficiles, car impliquant des questions territoriales, politiques et économiques, et la paix ne sera conclue que le 21 septembre 1697.

• Louis XIV accepta de reconnaître la légitimité de Guillaume III sur le trône d’Angleterre et rétrocéda la majeure partie des Pays-Bas espagnols à Charles II, de même que la Catalogne, que ses troupes avaient conquise (en prévision de la mort du roi et de ses revendications sur le trône d’Espagne).

• La France abandonna la Lorraine, à qui la neutralité était imposée, mais conserva la Sarre et annexa la majeure partie de l’Alsace (incluant Strasbourg), ce qui était du côté français l’une des principales raisons des opérations militaires.

• De même, l’ouest de l’île de Saint-Domingue, occupé par les forces coloniales françaises, resta sous le contrôle de Paris.

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• Dans l’ensemble, la guerre fut favorable à la France, car son objectif initial visant à sécuriser et consolider ses frontières orientales était atteint, en échange de concessions faites à l’empire très affaibli et à l’Espagne qui était alors, et depuis longtemps, dans la ligne de mire : compte tenu de l’État de santé de Charles II d’Espagne, les tensions devaient reprendre sous peu…

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3.4 – La guerre de succession d’Espagne

• L’Espagne est alors très affaiblie. Après la grande épopée coloniale et grâce à l’or américain qui lui avait permis de s’imposer sur le territoire européen, l’épuisement de ses forces devint manifeste à partir du milieu du XVIIe siècle, alors que sa rivale française devenait plus puissante.

• Charles II n’ayant pas d’enfant et ne pouvant espérer en avoir, les deux autres puissances européennes, les dynasties de Bourbon et d’Habsbourg, toutes deux fondées à revendiquer l’héritage espagnol, fourbissent leurs armes tout au long de son règne.

• Charles II meurt le 1er novembre 1700. Suivant ses volontés exprimées dans son dernier testament, la couronne devait revenir au duc d’Anjou, Philippe, un petit-fils de Louis XIV, à la condition de ne pas remettre en question l’intégrité territoriale du royaume.

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Charles II d’Espagne (1661-1700)

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• Le problème est que, dès 1698, l’Europe tout entière, au sortir de la guerre de la Ligue d’Augsbourg et prévoyant la mort imminente de Charles II, était très préoccupée de cette question et différents traités en 1698, 1699 et 1700 entre la France, l’Angleterre et l’empire, avaient été négociés sur la base d’un partage territorial.

• Le dernier accord, celui de 1700, est en vigueur au moment ou le roi meurt. Mais il est en contradiction avec ses dernières volontés. Le dilemme dans lequel se trouve alors la France est le suivant : accepter la succession tel que demandé par le testament, ou appliquer les accords avec les puissances.

• Le Haut conseil est partagé, car si la succession permettrait à la France de consolider un empire aussi puissant, il ferait courir un grand risque à la paix européenne, car il est peu probable que l’Angleterre et le Saint-Empire acceptent sans réagir l’établissement d’une telle puissance en Europe.

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• Finalement, le roi décide que le jeu en vaut la chandelle et accepte la succession sous les conditions formulées dans le testament. Philippe s’assoit donc sur le trône d’Espagne sous le nom de Philippe V.

• Les puissances européennes réagissent très mal à cette décision, qu’elles considèrent comme une provocation.

• D’autant que Louis semble considérer que les territoires espagnols lui appartiennent en propre et en 1701, l’occupation des Pays-Bas espagnols par les troupes françaises, qui s’emploient à y consolider le réseau défensif, est vue comme une nouvelle provocation française. La guerre menace à nouveau.

• La France s’y prépare, pour ne pas se retrouver à nouveau isolée lorsqu’elle éclatera. L’élaboration de la Grande Alliance commence en mars 1701, alors que Paris s’entend avec la Bavière, la Savoie et Cologne.

• Mais la France, en poursuivant sa politique visant à assurer ses arrières, fini par exaspérer ses adversaires.

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• Tout au long de 1701, la France cherche à consolider ses positions en Italie, ce qui entraîne une déclaration de guerre officielle de l’Autriche, des Pays-Bas et de l’Angleterre à la France le 15 mai 1702, même si des combats avaient déjà eu lieu en 1701 dans la péninsule italienne.

• Les forces sont à peu près égales sur terre, mais l’alliance anti-française jouit d’une supériorité maritime écrasante.

• Jusqu’au début de 1704, les forces de la France et de ses alliés vont parvenir à conserver l’initiative.

• Mais la domination maritime des coalisés va finir par permettre l’établissement d’une relative supériorité de ceux-ci sur le continent et en 1706, deux défaites des Français (qui permet aux coalisés de chasser l’armée française des Pays-Bas espagnols et qui force l’évacuation de la péninsule italienne) semblent être en voie de sceller la défaite française.

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• Puis c’est le territoire national qui est menacé, alors que Lille est capturée le 28 octobre 1708.

• En décembre 1708, Louis est contraint de demander la paix, mais les conditions des coalisés, qui réclament qu’il désavoue Philippe V et que les armées françaises se chargent elles-mêmes de le chasser du trône, sont jugées inacceptables, et la guerre se poursuit.

• Le roi lance alors un appel aux Français le 12 juin 1709, ce qui favorise le ralliement de la population.

• Grâce à deux victoires importantes (Villaviciosa et Brihuega), les armées françaises parviennent à renverser la vapeur et à consolider le trône de Philippe.

• Puis en 1713, sur le front nord-est, les forces françaises repassent le Rhin et se portent à nouveau à l’offensive.

• Les deux parties sont épuisées, d’autant que la période de paix fut courte et que les difficultés causées par la guerre précédente n’avaient pu être surmontées.

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• La situation économique devient pénible avec la mini-ère glaciaire que connaît l’Europe au début du XVIIIe siècle. Les récoltes sont mauvaises, la famine menace et les finances des belligérants sont dans un piteux état.

• De sorte que dès 1712 au congrès d’Utrecht, les partis entament des négociations qui aboutiront en 1713 à des traités qui, avec celui de Rastatt de 1714, mettent fin au conflit.

• La France s’en sort assez bien. Le trône d’Espagne demeure entre les mains des bourbons, mais Philipe V doit s’engager à ne pas revendiquer le trône de France lorsqu’il deviendra vacant.

• La France se voit en outre confirmer la possession de la majeure partie des territoires acquis lors des guerres précédentes, même si elle doit évacuer en échange certaines des villes conquises à partir de 1713.

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• L’empire colonial est grandement affaibli, alors que sont cédées à l’Angleterre l’Acadie (sauf l’île du Cap-Breton) et l’île Saint-Christophe dans les Antilles. Paris doit en outre reconnaître à Londres son contrôle sur l’île de Terre-Neuve.

• De sorte qu’à la mort du Roi-Soleil en 1715, l’Hexagone est pratiquement complété.

• Les guerres furent ruineuses et vont contribuer dans les décennies qui viennent à mettre la France dans une situation économique (et conséquemment, politique) très difficile.

• Mais les gains sont considérables : consolidée sur sa frontière orientale, la France de ce début du XVIIIe siècle est sans conteste la principale puissance continentale de l’Europe.

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