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Séance 1 : Introduction lundi 6 février 2012 12:27 Lundi : 12h30 - 13h30 (D1) - HLRED 201 Période moderne : début du XVe siècle et Révolution Française (cadre eu La signification de "La Renaissance" dans le domaine des arts La Période de la Renaissance Couvre le XV siècle (Quattrocento) et le XVIe siècle (Cinquecento) Plonge ses racines dans le XIVe siècle , à travers l'œuvre du peintre Florentin Giotto , et remonte même au XIIIe siècle (Cimabue) CF. Giorgio Vasari, premier historien de l'art , auteur des premières Vies d'artistes, a été aux origines de la notion de "Renaissance" des rupture avec le Moyen Age et filiation avec l'Antiquité d'où le ter "Renaissance". C'est aussi lui qui a constitué la notion de "Renaissance". Les grandes étapes de la Renaissance La Renaissance naît en Italie au XVe siècle : Naît d'abord à Florence (naissance racontée par Vasari) Puis s'étend progressivement à toute l'Italie. Au XVe, le renouveau artistique concerne également l'Europe septentrionale , mais c'est au XVIe siècle que la Renaissance sur le m italien (avec le modèle de l'art de cour : 1 cour dominée par un prince qui commande des œuvres à des artistes) se diffuse à toute l'Europe (Fr Espagne, Angleterre) I. Les facteurs de continuité avec le Moyen Age Les artistes travaillent toujours sur commande . Ils travaillent à l'embellissement du cadre de vie : églises, palais, lieux publics la fonction de l'œuvre reste la même + les commanditaires appartiennent à 2 hau structures sociales: le clergé et les souverains La plupart des œuvres d'art restent destinées aux églises mais ensuite de plus en plus d'œuvres profanes En premier lieu, décors d'autels , et surtout du maître-autel de l'église, dans le chœur. Ce décor est appelé retable. Les retables à panneaux multiples sont appelés polyptyques. Leur thème dominant est la Sainte Conservation : la Vierge et l'Enfant Jésus trônant, entourés de saints d'anges servant d'intermédiaire entre les personnages sacrés et les intercession (personnages entre eux dans un espace monumental rappe paradis). L'autre grand type de commande: les peintures murales (fresques) pour les églises, les couvents et les palais. (Chapelle Sixtine, Rome, p Vatican, décorée de 1480 à 1530) Les artistes sont conseillés par le clergé ou par les humanistes . Stabilité des structures socio-professionnelles : les peintres, les sculpteurs appartiennent à des corporations de métiers, comme tous les artisans . Le mot "artiste" n'existe pas. Les traditions artisanales sont transmises de maîtres à apprentis dans le cadre des ateliers, qui sont des lieux de formation et de production . Exemple : l'atelier des Bellini à Venise se transmet sur générations et assure une certaine continuité tout en connaissant d nombreuses évolutions.

Histoire de l'Art Moderne CM-1

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Sance 1 : Introductionlundi 6 fvrier 2012 12:27

Lundi : 12h30 - 13h30 (D1) - HLRED 201 Priode moderne : dbut du XVe sicle et Rvolution Franaise (cadre europen) La signification de "La Renaissance" dans le domaine des arts La Priode de la Renaissance Couvre le XV sicle (Quattrocento) et le XVIe sicle (Cinquecento) Plonge ses racines dans le XIVe sicle, travers l'uvre du peintre Florentin Giotto, et remonte mme au XIIIe sicle (Cimabue) CF. Giorgio Vasari, premier historien de l'art, auteur des premires Vies d'artistes, a t aux origines de la notion de "Renaissance" des arts : rupture avec le Moyen Age et filiation avec l'Antiquit d'o le terme de "Renaissance". C'est aussi lui qui a constitu la notion de "Renaissance". Les grandes tapes de la Renaissance La Renaissance nat en Italie au XVe sicle : Nat d'abord Florence (naissance raconte par Vasari) Puis s'tend progressivement toute l'Italie. Au XVe, le renouveau artistique concerne galement l'Europe septentrionale, mais c'est au XVIe sicle que la Renaissance sur le modle italien (avec le modle de l'art de cour : 1 cour domine par un prince qui commande des uvres des artistes) se diffuse toute l'Europe (France, Espagne, Angleterre) I. Les facteurs de continuit avec le Moyen Age Les artistes travaillent toujours sur commande. Ils travaillent l'embellissement du cadre de vie : glises, palais, lieux publics la fonction de l'uvre reste la mme + les commanditaires appartiennent 2 hautes structures sociales: le clerg et les souverains La plupart des uvres d'art restent destines aux glises mais ensuite de plus en plus d'uvres profanes En premier lieu, dcors d'autels, et surtout du matre-autel de l'glise, dans le chur. Ce dcor est appel retable. Les retables panneaux multiples sont appels polyptyques. Leur thme dominant est la Sainte Conservation : la Vierge et l'Enfant Jsus trnant, entours de saints et d'anges servant d'intermdiaire entre les personnages sacrs et les fidles intercession (personnages entre eux dans un espace monumental rappelant le paradis). L'autre grand type de commande: les peintures murales (fresques) pour les glises, les couvents et les palais. (Chapelle Sixtine, Rome, palais du Vatican, dcore de 1480 1530) Les artistes sont conseills par le clerg ou par les humanistes. Stabilit des structures socio-professionnelles : les peintres, les sculpteurs appartiennent des corporations de mtiers, comme tous les artisans. Le mot "artiste" n'existe pas. Les traditions artisanales sont transmises de matres apprentis dans le cadre des ateliers, qui sont des lieux de formation et de production. Exemple : l'atelier des Bellini Venise se transmet sur plusieurs gnrations et assure une certaine continuit tout en connaissant de nombreuses volutions.

Mantegna et Michel-Ange ont travaill le plus souvent seuls? Ce sont des exceptions ces ateliers. II. Une nouvelle conception de l'art et des artistes Autonomie de l'art par rapport l'artisanat La production des uvres d'art ne relve pas des arts mcaniques, mais des arts libraux (= des hommes libres, assimils aux lettrs, aux intellectuels). L'art est une distinction entre arts mcaniques (qui aboutissent la production matrielle) et les arts libraux. Cette conception est dfendue par Leon Battista Alberti dans son trait sur la peinture (Florence, 1435) : le peintre doit matriser la gomtrie, disposer d'une vaste culture littraire, frquenter les lettrs. Quand on produit des beaux tableaux, ou autres on ne travaille pas seulement avec ses mains mais cette production ncessite aussi un travail intellectuel. Alberti est aussi un architecte en plus d'tre un thoricien. La dfense du statut de l'artiste prsent dans le trait sur la peinture, s'accompagne d'une promotion sociale. La promotion sociale des artistes est assure par le dveloppement des cours princires et le nouvel idal du Prince, lettr, fastueux et amoureux des arts, ex. le duc d'Urbino Federico da Montefeltro Les relations entre souverains et certains artistes s'inspirent de l'exemple antique d'Alexandre le Grand et son peintre Apelle, cf. l'empereur Charles Quint et le peintre Titien. Un signe du dveloppement du statut de l'artiste: le dveloppement de l'autoportrait d'artiste (exemple du peintre allemand Drer) et de la signature (exemples de Jan Van Eyck et d'Antonello de Messine).

Cours 2 : Florence berceau de la Renaissance Italienne. Sculpture et Architecturemardi 14 fvrier 2012 20:12

Florence est une cit-tat, avec un rgime particulier: c'est une rpublique oligarchique marchande, le pouvoir est dtenu par les notables et la noblesse qui font partie de l'organisation marchande, elle reste une rpublique jusqu'en 1534. A partir de 1450 une famille, les Mdicis prend l'ascendant sur les autres familles, avec comme personnage dominant Cme de Mdicis alias Cme l'ancien qui domine la vie politique de 1434 1464 (date de sa mort). C'est un protecteur des arts fastueux qui a fait construire le Palais Mdicis qui est le modle du palais florentin au 15eme sicle. Son petit fils Laurent dit le Magnifique (1469-1492) vit comme un prince est un mcne et protge les artistes comme le peintre Sandro Botticelli, il y a une volution vers un rgime princier. La cathdrale de Florence est le symbole de l'effervescence artistique du 15e sicle mais avec la continuit du MA et la fiert civique de Florence, qui est un guerre avec ses voisines. Le Duomo de Florence = cathdrale de Florence: Santa Maria del Fiore commenc un peu avant 1300 achev dans les anne 1420, et la coupole de Brunelleschi construite par Phillipo Brunelleschi. I - Les chantiers de sculpture et la rinvention de la statue antique. Le baptistre San Giovanni, face au Duomo.

En 1401, on veut dcorer le baptistre d'une nouvelle porte de bronze et on organise un concours d'artistes et c'est une date pour fixer le dbut de la Renaissance en sculpture. Ce concours donne lieu 2 uvres monumentales. Lorenzo Ghiberti (le sacrifice d'Isaac 1401 dans un cadre gothique, quadrilobe) Brunelleschi (le sacrifice d'Isaac) C'est Ghiberti qui gagne car il fond son bronze en 1 seul morceau. Malgr l'hritage mdival (cadre et sujet) mais il y a un retour l'antique avec Le nu d'Isaac, surtout dans celui de Brunelleschi o un berger se retire une pine du pied et qui fait rfrence au tireur d'pine, bronze antique, Rome, muse du Capitole. Ghiberti fait une premire porte mais on lui en commande une 2me,"la porte du paradis" baptistre de Florence, 1429-1452,encore plus ambitieuse car grand relief, une technique supplmentaire avec un ajout d'or et les reliefs sont plus modernes (rectangulaire), il intgre toutes les nouveauts de la peinture notamment, la PERSPECTIVE LINEAIRE. Le 2me grand chantier est l'glise d'Orsanmichel partir de la dcennie 1410: statues en pieds disposes dans les niches de la faade en sachant que les commanditaires sont les corporations de mtiers, car elles ont leur lieu de culte dans cette glise. Elles s'lvent sur plusieurs niveaux et dans les parties latrales on observe des niches avec un dcor gothique. Les guildes veulent les meilleurs artistes donc mise en concurrence : Donatello, Saint marc, 1411-1413, qui est la premire sculpture de la Renaissance qui ait dans un rapport d'imitation direct avec l'Antiquit, figure drape qui rvle l'anatomie, le contrapposto, opposition des deux jambes, des deux bras qui traduit un quilibre dynamique et qui est figur par le drape "mouill". La jambe droite tendue est en opposition la jambe gauche flchie soulign par la grande oblique du drape, le pied gauche sort du socle pour montrer qu'elle est en mouvement, il y a une suggestion de mouvement. Le bras droit est tendu et le bras gauche tient le livre, et les paules sont dcales. Principe nouveau car avant on ne s'intressait pas donner une structure relle avec un mouvement. Donatello met une intensit expressive sur les visages, il les charge d'motion, mme si c'est encore un peu modr. Donatello a cur de faire revivre le relief l'antique (Cantoria du duomo, 14331446, tribune de chanteur) avec une fonction liturgique chrtienne mais qui s'inspire des bacchanales antiques. La Cantoria du Duomo est sur 2 niveaux avec la partie suprieure l'antiqua qui reprsente la joie des anges dans le paradis, ils courent. L'originalit est multiple car le relief juxtapos est spar par des colonnettes mais les anges passent par derrire, les personnages ne sont pas idaliss, ils sont plein de vie, et les figures habilles sont traites comme des nus, un drape mouill l'antique. Donatello, David, entre 1430 et 1450, bronze (Bargello) c'est une ronde bosse, entirement dgage, qui n'est pas destine s'inscrire dans une niche et elle tait place au milieu de la cour du palais Mdicis. C'est un personnage trs reprsent dans l'art florentin car Florence s'identifie David. C'est le premier bronze monumental qui renoue avec les nus hroques antiques. Il a fait acte d'originalit en reprsentant le personnage nu (car jeune, beau, innocent dans la bible) il a poli toutes les zones de la sculpture pour produire un effet spectaculaire, et montrer le caractre doux. On retrouve le mme principe de contrapposto jambe tendue et une flchie, le bras droit est tendu comme la jambe et l'autre bras et flchi comme la jambe avec la main qui tient la fronde. Relle filiation avec la statuaire antique et une reproduction de la nature.

II - La nouvelle architecture florentine partir des 1420's 1. Brunelleschi : s'inspire de l'archi romane et de l'archi romaine antique Brunelleschi s'intresse l'architecture. Archi fonde sur des rapports de proportions mathmatiques (utilisation d'un module qui est l'unit de volume fondamentale) Qui utilise les formes antiques : l'ordre d'architecture : colonne/pilastre, chapiteau (ionique ou corinthien), entablement l'arc en plein cintre (et non plus l'arc bris gothique de la fin du Moyen-ge) Les difices majeurs : la faade de l'hpital des Innocents en 1419, l'glise San Lorenzo qui contribue appliquer le principe de la faade de l'hpital des Innocents mais de faon plus complexe Contraste du crpi blanc des murs avec les lments structurels et dcoratifs en piestra serena (tradition romane en Toscane, cf. glise San Minato al Monte Florence) L'HPITAL DES INNOCENTS : btiment extrmement simple Faade sur 2 niveaux d'lvation : portique (espace ouvert sur l'extrieur mais aussi couvert) qui est typique des formes nouvelles de Brunelleschi, les traves reposent sur des colonnes corinthiennes relies par des arcs en plein cintre qui supportent le 2nd niveau d'lvation : srie de fentres hautes. Ici, contraste entre crpi blanc des murs et les lments structurels et dcoratifs en une pierre calcaire gris fonce ou tirant sur le noir que Brunelleschi utilise sur toutes ses dcorations architecturales. Bichromie caractristique de l'archi de Brunelleschi. Les Mdicis lui commandent L'EGLISE SAN LORENZO qui est l'glise de la famille et que Cme de Mdicis entreprend de faire reconstruire. Vers 1419, il conoit le plan de l'glise. Plan basilical : grande nef flanque de bas-cts, transept transversal peu marqu (diffre du plan en croix latine) et le chur qui est l'espace du matre-autel. L'ide que tout le volume intrieur de l'glise fonctionne selon l'ide nouvelle de module. La croise du transept, qui est ferme par une coupole, est un espace carr rpt partout dans l'glise (les traves de la nef forment 1/4 du module). L'lvation: la nef est rythme par des colonnes corinthiennes l'antique, cette suite de colonnes est elle-mme rythme par des arcs en plein cintre et les colonnes sont domines par un nv plein rythm par des fentres hautes donc btiment trs lumineux. Au-dessus de la croise du transept, coupole et dans la nef plafond charpent. Casse avec la tradition gothique et retour aux basilique romaines : plafond caissons dans la nef et coupole. Sur les collatraux, petites votes qui forment de petites coupoles. Au-dessus du chapiteau des colonnes, Brunelleschi incorpore un morceau d'entablement (pas fait sur l'hpital des Innocents) car il est davantage soucieux de respecter les sources de l'Antiquit. C'est le "d Brunelleschien". La file de colonnes se traduit sur l'intrieur des murs par des pilastres (censs tres la projection plane mais cannele des colonnes sur le mur). Architecture rigoureuse, lisible et rationnelle.

2.Leon Battista ALBERTI Ingnieur qui apprend sur le terrain et obtient un grand savoir. C'est un rudit qui connait trs bien l'Antiquit et matrise le latin. Il a donc une connaissance plus intellectuelle de l'Antiquit et il prcise le rapport de l'archi moderne avec

l'Antiquit. Il ne livre qu'un seul btiment, du moins les plans car ce n'est pas un homme de chantier. Fournit les plans de la faade du palais Rucellai Florence partir de 1446 Plus proche des traditions constructives de l'Antiquit romaine. Cf. Colise de Rome : principe fondamental de la superposition dichotomique des ordres classiques (dorique, ionique, corinthien, composite) Alberti crit le premier trait d'archi moderne : De re aedificatoria, publi en 1485 (Cf. Vitruve) crit en latin (esprit d'un homme de lettre, humaniste) dans les annes 1450 LE PALAIS RUCELLAI de Florence Superposition des ordres comme sur le Colise : le principe est le mme, les traves rptitives rythment la faade mais l'ordre d'archi adopte la forme d'un pilastre. En bas : l'ordre toscan (le plus simple, trapus) Les 2 nvx d'lvation sup sont les nvx d'appartements avec fentres amples florentines : ordres corinthiens et corinthiens adapts. Conclusion : innovation archi par rapport au palais Mdicis par Michelozzo vers 1440 qui n'utilisait pas la superposition des ordres. Acte de modernit en incluant les pilastres et la superposition des ordres. Mme vers 1450, il ne matrise pas compltement les ordres classiques et donc Alberti les adapte. Alberti joue un rle essentiel dans la diffusion du modle architectural grce son aspect itinrant et par l'criture de traits.

Cours 3-4 : Les arts Florence au XVe sicle : linvention de la perspective linaire et la dcouverte de la composition en peinturelundi 20 fvrier 2012 12:30

INTRODUCTION En peinture comme en archi, l'acte de naissance se situe vers 1420. Perspective linaire = persp gomtrique La Renaissance architecturale sur l'invention de la perspective linaire : c'est un systme de reprsentation d'un univers tridimensionnelle sur un plan bidimensionnel. Les artistes veulent reprsenter un univers juste. Il est mis en uvre vers 1420 aprs avoir fait l'objet de recherches des artistes fin 13e et dbut 14e. Vasari rappelait que la Renaissance se fonde notamment sur l'uvre de Giotto qui n'utilise pas une perspective fonde gomtrique. Giotto, une scne de la vie de St-Franois, 1300, basilique suprieure d'Assise : il essaie de rendre crdible le rapport entre les figures et l'arrire-plan architectural qui est prsent de telle manire que les raccourcis et les effets de volumes sont vidents. Figures et btiments sont distingus : 2 plans diffrents. Il procdait avec des procds empiriques en tentant d'tre convaincant. La perspective florentine repose sur la matrise parfaite de la gomtrie.

I - Naissance et thorie de la perspective linaire Les expriences de Brunelleschi en 1415-1416 : les panneaux peints reprsentant le Baptistre et le Palazzo Vecchio. Ce sont les expriences fondatrices de l'invention de la perspective linaire. Il a mis au point la perspective et l'a prouve sur 2 panneaux peints (et perdus). La prsentation thorique des principes dans le trait d'Alberti consacr la peinture : De Pictura (1435), publi en latin puis en italien l'anne suivante. C'est le 1er trait de la Renaissance consacr la peinture. Il y explique la perspective brunelleschienne . Les principes fondamentaux de la perspective linaire selon Alberti : Le tableau est "une fentre par laquelle on contemple l'histoire" Le spectateur est pris en compte dans la conception de la peinture La perspective construit la profondeur fictive par la convergence de lignes de fuite en un point de fuite (unique dans la perspective monofocale). Le point de fuite correspond l'il du spectateur. Les lignes de fuite sont recoupes par des orthogonales, qui construisent un sol en damier et dfinissent l'loignement progressif des plans. Ces principes ne sont qu'un outil pour reprsenter l'espace de manire crdible et pour reprsenter l'histoire de manire lisible et hirarchise. La composition picturale selon Alberti "La composition est dans la peinture le procd par lequel les parties sont disposes harmonieusement et hirarchiquement dans l'uvre de peinture. Le plus grand travail du peinture n'est pas de faire un colosse mais une histoire () qui constitue le dernier degr d'achvement de l'uvre du peintre". L'"admoniteur" est la figure qui fait le lien entre le tableau et le spectateur. II - Masaccio et la naissance de la peinture de la Renaissance dans la dcennie 1420 Masaccio : peintre qui renouvelle la conception et pratique de la peinture. Il utilise la perspective linaire. Importance historique capitale, carrire courte (meurt en 1428). Durant les 1420's, ralise des uvres capitales. Exerce particulirement dans le dcor de la fresque. la chapelle Brancacci, glise Santa Maria del Carmine, 1424-1428 : ralis avec Masolino Structure traditionnelle : chapelle petite, dcore fresques sur toutes ses parois. 2 registres de fresques superposs qui se font face. Peindre des scnes de gauche droite = squence narrative sous le principe de la bande-dessine. Le paiement du Tribut : pisode vanglique qui raconte comment le Christ et ses aptres sont arrivs Capharnam et ont rencontr le collecteur d'impts romain. Episode central au central : gauche, la suite droite la fin. Apports de Masaccio: Extraordinaire lisibilit du rcit dans l'ordonnance hirarchise de 3 pisodes : au centre la scne majeure ordonne autour du Christ ; scnes latrales dans des niveaux de profondeur distincts Le collecteur d'impts est vu de dos Episode 1 : le Christ ordonne St Pierre d'aller trouver une pice dans la gueule d'un poisson. Le Christ dsigne le lac Episode 2 : St-Pierre pche un poisson sur le bord du lac.

Episode 3 : St-Pierre va finalement donner la pice d'argent au collecteur d'impts. Utilisation de la perspective linaire pour le btiment de droite Btiment dispos en oblique , les lignes de fuite du btiment convergent audessus de la tte du Christ, le cur symbolique de l'pisode Naturalisme des figures : structure tridimensionnelle des corps, contrapposto, expressivit des visages et des attitudes : hritage de Giotto et analogies avec Donatello en sculpture Masaccio adapte dans le domaine de la peinture des choses qui commenaient tre traites dans le domaine de la sculpture de Donatello. Il est faux de parler de ralisme pour la priode moderne en revanche il faut parler de naturalisme : les figures ne sont pas planes mais ont une plasticit tridimensionnelle. Le peintre a la volont de donner un effet de ralit. Les personnages exposent le contrapposto (surtout pour le collecteur d'impts avec ombres et lumires au niveau du drap qui est monumental l'antique). + Ombre qui rend crdible la scne Les auroles sont prsentes comme des disques tridimensionnelles qui accompagnent l'orientation de la tte. Cela souligne encore davantage l'inscription des personnages dans un environnement crdible tridimensionnelle. Jeu clair/obscur : Masaccio modle le visage grce aux contrastes de lumire. Souci de reprsenter l'affect de St-Pierre, son inquitude. Pour St-Jean (l'aptre favori) : inscription dans l'espace Adam et Eve expulss du Paradis terrestre, Masaccio. La scne qui prpare la sortie du Paradis est de Masolino (Le Pch originel) : utilisation plastique du clair-obscur pour les 2 nus pour inscrire les personnages dans l'espace (3/4 face + ombres portes), reprsentation succincte en raccourcis de la porte du Paradis + expressivit des visages. Le Pch originel, Masolino: les 2 personnages sont traits plastiquement de faon totalement diffrente de ceux de Masaccio : totalement neutres du point de vue expressivit ; aucune dramaturgie ; figure sombre : masculin , clair : fminin ; impression de 2 personnages poss sur le fond ; pas de recherche de structure tridimensionnelle. Image neutre. La Trinit, Eglise Santa Maria Novella, 1428 fresque, H. 667cm; L. 317cm uvre matresse de l'uvre de Masaccio dans le domaine de la fresque. Fresque non narrative, qui expose le dogme de la Chrtient : croyance en un Dieu trinitaire : Dieu le pre tout en haut, le Christ accroch la croix et le Saint-Esprit en colombe entre les deux. Eglise de Dominicains (thologien St-Thomas d'Aquin notamment) Masaccio a reprsent les 3 personnages dans un espace archi fin, en suggrant pour la 1re fois que l'espace peint est le prolongement de l'espace rel. Chapelle fictive qui s'ouvrirait dans le prolongement de la nef. Chapelle fictive reprsente avec toutes les formes de l'architecture moderne : le mur d'entre de la chapelle fictive : arc en plein cintre retombant sur des colonnes avec pilastres et entablement. On retrouve ide de structure archi de 2 couleurs (Brunelleschi : blanc et noir) : rouge et blanc. Les formes archi sont l'antique. Chapelle fictive couverte par une voute en berceau rythme par des caissons l'antique (pas de vote caissons chez Brunelleschi). Les lignes des caissons convergent au pied de la croix l'entre de la chapelle (correspond l'il du spectateur). Le spectateur a donc une vue en contre-plonge, un point de vue de bas-en-haut.

Utilisation magistrale de la perspective linaire qui s'accommode de la place du spectateur. Trinit accompagne par 2 personnages associs la croix du Christ : la Vierge en noir et St-Jean l'vangliste Thme de la Trinit associ au thme de la Crucifixion (plus proche du spectateur, reprsent l'entre de la chapelle car sont des personnages mortels). L'entre de la chapelle s'ouvre sur les 2 donateurs qui ont pay Masaccio pour qu'il ralise cette fresque : reprsents agenouills l'extrieur de la chapelle. Cette chapelle fictive domine un niveau de soubassement : Masaccio a reprsent une coupe d'une crypte avec un sarcophage. Le spectateur est au niveau de la mort, de la crypte et quand il lve les yeux vers le haut, regarde la Trinit. Ide que pour un chrtien il faut dpasser l'ide de la mort pour son Salut reprsente par la Trinit. III - Gnralisation et varit de l'usage de la perspective en peinture D'autres peintres qui ont beaucoup de succs utilisent la perspective linaire o il n'est pas question d'conomie de moyens, d'expressivit des personnages. Gentile de Fabriano, L'adoration des mages, 1423 (muse des Offices) : peintre qui a beaucoup de succs et c'est contre sa faon de concevoir la peinture que Masaccio travaille. Tableau d'autel avec un panneau principal et en-dessous la prdelle qui intgre des scnes narratives. Aspect traditionnel : usage abondant de l'or alors que Masaccio l'utilise trs peu dans certaines uvres Splendeur polychrome : volont de dvelopper un modle fastueux (pigments qui attirent le regard : pigment lapis lazuli pour le vtement de la Vierge et le rouge). Tableau qui mise sur le faste de l'effet La conception de l'espace : squence sur plusieurs pisodes : le tableau se lit de haut en bas, de la gauche vers la droite. 1re arc : cortge des mages ; arc central : les mages arrivent Jrusalem puis jusqu'aux genoux de la Vierge. C'est la position relative des corps qui suggrent la position dans l'espace. Aucune continuit entre le premier et l'arrire-plan. Le gothique international : Discontinuit narrative et spatiale : pas de point de vue unique unifiant la reprsentation ; pas d'unit hirarchise des figures au sein d'un espace convaincant Profondeur empirique (qui ne repose pas sur une structure mathmatique guide par la gomtrie), moins importante que la richesse de l'effet de surface Abondance dcorative : surcharge en figures et motifs secondaires, richesse chromatique, utilisation de l'or La perspective linaire devient systmatique. Une fois avoir construit l'chiquier du sol, on dispose les personnages selon la hirarchie. Fra Angelico, retable de San Marco, vers 1443, Museo di San Marco Fra Angelico est aussi un moine et est un des peintres les plus importants de la 1re moiti du 15e sicle, trs ouvert aux innovations. Thme : la Sainte Conversation : la Vierge et l'enfant trnant en majest entours par des anges accompagns par des saints. 2 personnages au premier plan : rle d'admoniteur Reprsentation de l'autel de l'Eglise San Domican de Marco.

Paolo Uccello, La Bataille de San Romano, vers 1435-1436, Louvre Cycle de tableaux raliss pour rsidence florentine (muse des Offices et National Galler) : histoire d'une bataille avec Florence. Il utilise la perspective uniquement sur des dtails. Il montre comment les lances dans la partie hautes sont reprsentes pour guider le regard du spectateur qui sont interrompues. Pas de la perspective . La Bataille de San Romano : les lances au sol dfinissent l'espace Uccello n'utilise pas la perspective que pour construire un espace tridimensionnel comme Masaccio. Composition bipartite. La bataille est une frise dense de personnages avec surcharge de motifs et l'arrire-plan : paysage avec des paysans sans liens spatiales entre arrire et premier plan. La perspective applique la sculpture Donatello invente un nouveau type de relief : le relief cras (schiacciato) dit galement relief pictural Les reliefs sont solidaires du fond Permet de rivaliser avec la peinture en utilisant les cadres architecturaux Faibles saillies des formes se dtachant sur le fond Utilisation de la perspective linaire pour construire l'espace de l'histoire Donatello, Saint Georges et la princesse, 1417, Bargello Reliefs trs tnus, peu saillants. Des silhouettes d'arbre sont peine incises. Le model est plus appuy sur le centre pour accentuer la scne importante. Relief important car partie droite : le batiment en perspective qui prpare le btiment de Masaccio Le Festin d'Hrode, bronze dor, 1423-1427, Baptistre de Sienne Salom a dans pour sduire son beau-pre qui s'engage lui offrir la tte de StJean Baptiste. Mise en scne de la perspective avec lignes de fuite, pavement, arcs...

Cours 5 : L'Europe du Nord au XVe sicle : le renouvellement de la peinturelundi 12 mars 2012 23:13

Dans lEurope du nord : la Flandre avec les Pays Bas mais galement les pays germaniques mais on sintresse la Flandre. Les Flandres navaient pas la mme relation artistique avec lantique. Il ny a pas eu dhistorien de lart comme Vasari qui a btit ce concept de Renaissance. En Flandre, le renouvellement ne concerne quen peinture car dans larchitecture et dans la sculpture, on est encore dans un pass mdival. Cest la peinture qui va mettre en uvre les caractristiques essentielles qui vont tre diffus en Italie. Si il y a une peinture moderne, il ny a pas de perspective linaire, dimitation de lart antique. En revanche, grand apport majeur : mis au point dune technique neuve, la peinture lhuile.

Lobjectif analogue : imiter le rel de manire la plus convaincante. Contexte historique Les Flandres : les Pays Bas gouvern partir de 1419 par le duc de Bourgogne. Fonctionnement conomique : la production artistique repose sur la structure conomique de ce territoire organis autour de grandes mtropoles : Gand, Bruges, Bruxelles, Tournai qui sont aussi les principaux foyers de production de peintures. Llite bourgeoise commerante est le principal commanditaire de ces peintures. I. Le renouveau de la peinture flamande : caractristiques et diffrences avec la peinture italienne contemporaine. Elle a longtemps t dsigne par le concept de ralisme. On trouve beaucoup de ralisme flamand : mais ce terme nest pas prcis car le ralisme est un mouvement artistique et social avec des vises idologiques particulires. Cest un anachronisme. On dit : cest une peinture qui dveloppent des effets rels appuys. On peut parler alors de naturalisme. Il y a un got pour la description individualise et donc refus de lidalisation. Ces effets sont mis en valeur grce la peinture lhuile. On a trs longtemps pens que ctait van Eyck qui avait mis au point la peinture lhuile mais non. Avant il y avait deux techniques : la dtrempe (eau) et a tempera (uf). Maintenant la peinture lhuile donne du brillant, des effets de transparences : on peut superposer les couches. On peut galement faire des dtails lointains au dernier plan et des dtails trs prcis au premier plan. Erwin Panofsky : linfiniment proche et linfiniment lointain Van Eyck, La Vierge au chancelier Rolin, vers 1434, Louvre. Van Eyck met en avant beaucoup de dtails en peignant de petits panneaux. Ici, il peint la Vierge lenfant, la Vierge couronn par un ange. Lenfant bnit le chancelier. Le donateur, puissant personnage, le chancelier Rolin, reprsent agenouill, en tat de raison. Ils sont reprsents au premier plan du tableau dans un espace intrieur luxueux : le luxe pouse le luxe des costumes. Cet espace souvre par le biais de trois arcades sur un paysage extrmement dtaill. Il y a ici galement beaucoup deffet de rels avec les dtails du visage du chancelier (pas forcment trs beau) et avec son costume (brocard avec fourrure). Il y a un plan intermdiaire av deux personnages qui projettent le spectateur dans le dernier plan. Il y a un contraste de texture avec le vtement de la vierge, le mtal de la croix et la peau du bb. Dans larrire plan, on peut voir une place avec des personnages tout petits. Van Eyck, Retable de lAgneau mystique, Gand, cathdrale Saint Bavon. 1432. Cest un polyptique, tableau dautel repli les jours normaux et ouverts les dimanches ou de ftes. Partie infrieur : le paradis est reprsent, un thme dans les panneaux du bas, la gloire du paradis. Dans la partie suprieur, le Christ : juge trnant, la Vierge et Saint Jean Baptiste : lintercession, dessis. Restitution des toffes extrmement dtailles.

Il ny a pas de perspectives, plusieurs lignes de fuites qui ne se convergent pas. On nutilise pas de gomtrie pour faire de perspective. Les peintres flamands prfrent mettre en uvre un espace complexe, rendue par lutilisation du clair obscur, effets lumineux. Domenico Veneziano, retable de sainte Lucie, vers 1445, Offices. Effets stylistiques diffrents a tempera. Prsente une matire picturale opaque, mat par opposition que lon trouve chez les flamands : translucides et brillants. La technique est insparable des choix stylistiques que lon fait : on peut pas superposer les couches, pas de multiplication des dtails. On se concentre sur le dessin monumental des formes. La reprsentation est plus abstraite et moins illusionniste, moins naturaliste. Les dtails ne sont pas frappants. On ne voit pas de contrastes frappants de textures. On favorise la perspective linaire. Van der Weyden, retable de saint Jean Baptiste, 1450-1460, Berlin, Germldegalerie. Cest un triptyque. A gauche, naissance de saint Jean Baptiste. A larrire plan, on voit un autre espace : jeux demboitement despace qui ne sont pas continues et structurs par la perspective linaire. Centre : scne du baptme. Le lien avec larrire plan est dconnect avec la ralit de la loggia. Droite : scne de la mort et de dcapitation. A droite, on aperoit une ouverture. Cest la diversit de lespace, la rupture, qui intresse les peintres. Les scnes principales sont au premier plan. Van der Weyden, La Descente de Croix, vers 1435, Madrid. Les personnages sont sur un fond abstrait, dor (rappel avec le MA), qui nest pas trs raliste et qui se rapproche dun traitement litalienne.

II.

La diffusion de la manire flamande dans lItalie du XVme sicle ( partir de la dcennie 1460)

Hugo van der Goes, triptyque Portinari, vers 1475, Offices. La famille Portinari demande un tableau dautel flamand. Il arrive ensuite Florence, influence importante ! Reprsentation de ladoration des bergers : anges et bergers. Des aspects sont naturalistes et dautres non. Panneau central : pas de rapport dchelle naturaliste mais symbolique (grand important). Il a dispos ses personnages sur dans plans diffrents pour mettre en valeur limportance des personnages. Domenico Ghirlandaio, LAdoration des bergers, 1485, Florence, chapelle Sasseti de lglise Sainte Trinit. Reprend le triptyque de van der Goes : expression trs varis avec un refus de les idaliser. Effet de naturalisme dulcor, adouci. Lespace est cependant florentin. Pas de diffrence dchelle, profondeur crdible. Van Eyck, Le Cardinal Albergati, vers 1435, Vienne.

Les aspects caractristiques de La vierge et le chancelier Rolin, avec les dtails sont reprsents ici. On en voit les consquences avec Messine. Antonello de Messine, Portrait dun homme.

Cours 6 : La diffusion de la Renaissance dans la pninsule italienne (Padoue, Mantoue, Urbino, Milan, Venise)lundi 19 mars 2012 12:31

Diffusion de la Renaissance Padoue (Italie du Nord) Puis Diffusion jusqu' Venise (touche plus tardivement) Les artistes itinrants La circulation des artistes est fondamentale pour expliquer cet essaimage de la Renaissance florentine L'architecte et thoricien Alberti : Florence (1434-1443), Rome, Mantoue Le peintre et thoricien de la peinture Piero della Francesca : Florence en 1439, puis Rome et Arezzo partir d 1459 Le sculpteur florentin Donatello : Padoue de 1443 1453 Les principales cours italiennes La diffusion de la Renaissance italienne est porte par les principales cours. La renaissance ne dans l'Etat particulier et son essor est li au dveloppement des cours italiennes du XVe sicle autour de personnages essentiels pour la politique : les condiottiere (mercenaire, chef de guerre qui loue leurs services aux diffrents Etats italiens). Ce sont des hommes de guerre qui acquirent des possessions territoriales dont ils deviennent souverains. Le prince au XVe sicle, s'intresse par dfinition l'art et est un commanditaire important. Le marquisat, puis duch au XVe sicle de Mantoue est dirig par le famille des Gonzague (notamment Ludovic Gonzague, Isabelle d'Este), peintre, artiste essentiel de cette cour jusqu' sa mort en 1506) Le duch de Ferrare : famille des Este Le duch d'Urbino : Frdric de Montefeltre, ancien condottiere qui fait agrandir et embellir son palais. Fais travailler Alberti, Piero della Francesca, s'entoure d'humanistes. C'est la cour idale selon Baldassare Castiglione, Le Courtisan (1528) Le duch de Milan : famille des Sforza partir de 1447 ; dj cour trs brillante avant le XVe : les Visconti vinc par les Sforza. Fait travailler Lonard de Vinci PADOUE C'est Padoue que nat la Renaissance en dehors de Florence. Cette terre vnitienne fait appel Donatello de 1443 1453. Dpend de Venise mais est une ville universitaire, de savoir sciences naturelles + culture antique ce qui explique l'affinit avec Florence. Annex en 1405 mais Renaissance s'y dveloppe plus tt qu' Venise

Donatello, le matre-autel de la basilique du Santo Padoue, partir de 1443 (tat actuel) Il a ralis un grand crucifix de bronze. Au-dessus une structure qui incorpore des reliefs narratifs (pisodes de la vie de St-Antoine). Au-dessus, mise en scne de statues grandeur nature de Saints et de saints autour de la Vierge l'enfant trnant (thme de la Ste Conversation : thme fondamental du dcor d'autel au XVe). Donatello, statue questre du condottiere Gattamelata, Padoue, place du Santo, devant la basilique Monument de type indit. Le monument questre avait disparu l'poque mdival (sauf dans certaines rgions de l'Italie dans le cadre de monument funraire pour un homme de guerre). Donatello est sollicit pour construire en l'honneur d'un homme de guerre contemporain un monument commmoratif dans l'esprit de la statue questre de Marc-Aurle, place du Capitole Rome qui tait la seule rfrence pour les sculpteurs du XVe sicle. Caractre exceptionnel car la statue est place sur un norme pidestal (basreliefs) pour donner une stature monumentale la statue elle-mme. Statue questre en bronze (matriau le plus couteux, symbole d'ternit). Posture solennelle et Donatello a conu son groupe cavalier-cheval dans une perspective monumentale pour qu'il soit visible de loin : pe de ct et bton de commandement, armure l'antique, tte nue. Sur la cuirasse, tte de gorgone (motif apotropaque : repousser l'ennemi). Tout comme le Marc-Aurle. Incarnation de la force. Expressivit du visage : sentiment naturaliste (reprsenter un individu dans sa spcificit naturelle) et force des sentiments (ici modr car homme de guerre). L'importance historique tient au fait qu'elle sera rapidement imite en terre vnitienne. Andrea Verrocchio, statue questre de Bartolommeo Colleone, part de 1479, Venise, place SS. Giovanni e Paolo Sculpteur de la fin du XVe sicle, mme importance historique dans la gnration suivante que Donatello Plac devant l'glise San Giovanni e Paolo. Inspiration artistique sensiblement diffrente Reprsentation du dynamisme, agressivit dynamique du groupe que par les masses : mouvement de torsion de l'paule trs avance. L'expressivit du groupe dans son ensemble est conforte par l'expressivit du visage : ici fureur guerrire, intensit presque menaante et violente de l'homme de guerre. Lonard de Vinci, projet de statue questre pour le duc de Milan, dessin, dcennie 1490, Windsor Castle Form par Verrocchio. A Milan, propose une autre conception de statue questre pour le duc de Milan. Il rcupre des ides de Donatello, de Verrocchio en repoussant les ides de son matre (l'expressivit). On a toujours le principe d'un monument questre sur un pidestal monumental mais on ne reprsente plus un cheval qui avance posment ou de faon dynamique mais un cheval cabr : violence du combat lui-mme qui est reprsent travers le groupe. Padoue propose le renouvellement de la peinture avec l'artiste Mantegna qui commence sa carrire lorsque Donatello sjourne Padoue : relations entre les deux. Mantegna est un des artistes de la Renaissance le plus marqu par la culture antique que l'on voit marque dans la premire uvre excute par Mantegna Padoue mais excut pour Vrone (arrire-pays vnitien). Andrea Mantegna, triptyque de Saint Znon, 1456-1459, Vrone, basilique San Zeno

Date clef pour ce triptyque avec des panneaux qui ne se rabattent pas. Monumental tableau d'autel, 3 volets principaux et 3 panneaux complmentaires constituant la prdelle. Panneaux narratifs de la Passion du Christ. Aujourd'hui les panneaux de la prdelle sont des copies. Au Louvre, se trouve le panneau central de la prdelle : crucifixion du Louvre. Les deux autres sont au muse de Tours. Reprsente une Sainte Conversation : au centre la V l'enfant trnant, sur le ct des saints Particularit : les 3 panneaux sont diviss et runis par le cadre extrieur et le cadre pictural intrieur. Le principe du triptyque est respect par la partition et par le cadre de bois qui est un cadre l'antique qui simule une faade de temple : colonnes ioniques, supportant un entablement et un fronton. A l'intrieur, les personnages sont runis par l'espace peint qui fait oublier les subdivisions du cadre pour donner l'impression que les personnages sont runis dans une loggia (portique ouvert et couvert par des caissons). Prcisment dans cet espace pictural unifi : Mantegna s'approprie la perspective linaire florentine. Elle ne fonctionne pas sur le sol (car le triptyque se trouve trs en hauteur dans la basilique) mais sur la couverture de loggia grce aux caissons un peu comme dans la trinit de Masaccio (vote en berceau o convergent les lignes de fuite). Les lignes convergent vers le bas du trne. Virtuosit avec lequel Mantegna associe la perspective linaire pour dfinir un espace unifi alors que le cadre est cloisonn dans lequel il hirarchise les personnages. Prolongement de l'espace extrieur avec l'espace intrieur (colonnes) + guirlandes de fruits (culture padouane et non florentine) relies en passant entre la colonne de bois et le pilier peint. Appropriation de la culture florentine allie la matrise de la culture padouane (et antique). Donatello a sans doute fourni le modle de base que Mantegna a transcrit dans sa technique : la peinture. MANTOUE : cour princire Transition entre les deux villes grce Mantegna. Tel coup d'clat avec ce triptyque qu'il se voit offrir des possibilits de carrire gniale la cour de Mantoue sur invitation de Ludovic Gonzague qui fait de lui son principal artiste de cour o il s'installe en 1460 et o il reste jusqu'en 1506. Aussi artiste qui dveloppe la gravure. Sollicit pour des grandes dcors, notamment La Chambre des Epoux, palais du Ducal de Mantoue (1465-1474) est dcore avec des fresques illusionnistes A la fois lieu o le duc dormait mais aussi fonction publique qui servait de salle d'audience pour des visiteurs de marque comme des ambassadeurs. La pice est presque entirement tapisse de fresques, murs et aussi la vote pour laquelle on clbre cette pice. Sur les murs : iconographie particulire : portraits de la famille princire et de membres de la cour. A la vote : mdaillons en grisaille sur les thmes des Douze Csars, et oculus central (fentre circulaire fictive : invention radicale) avec une perspective da sotto in su : utilisation de la perspective de manire verticale, "de bas en haut" cette perspective est calcule en fonction d'un spectateur se trouvant au centre de la pice. Reprsentations sur les murs de la ralit princire. Oculus : partie ornementale qui accompagne la partie politique de la vie du duc de Gonzague

Autres artistes phare : Alberti (homme de lettres - humanistes) qui connat aussi l'Antiquit des textes et des vestiges romains : grand apport dans l'architecture romaine. Arrive aux alentours de 1470 et conoit les plans de l'glise Sant' Andrea. Pas un architecte comme Brunelleschi. Les sources d'Alberti son romaines. Eglise en croix latine, grande nef, pas de collatraux. Le transept est fortement saillant, l'abside aussi. La croise du transept est couronne par une coupole. Nef monumentale couverte par une norme vote en berceau dcor par des caissons l'antique (chez Brunelleschi, plafond charpent reposant sur des fentres hautes poses sur une colonnade). Cette vote ncessite des piliers extrmement importants. Cette vote vient notamment des termes (termes de Diocltien Rome). Alberti est beaucoup plus archologisant que Brunelleschi. Il a tir inspiration des basiliques romaines ou des termes. Plan de la nef : alternance de grandes chapelles massives auxquelles on accde par des arcs en plein cintre retombant sur les gros piliers l'intrieur desquels apparaissent des oratoires (petite chapelle). Ce principe d'alternance entre grands et petits espaces vient de l'arc de triomphe dans lesquels on trouve ce principe. Pilastres colossaux: pas 2 niveaux d'lvation ce qui concoure l'impression de masse colossale. Caractristique de Sant' Andrea de Mantoue CF POWER POINT La faade est construite de manire encore plus lisible : inspiration romaine Ce n'est pas une faade plaque, conue comme un difice en 3 dimensions qui se prsentent comme un porche monumental. Elvation : norme fronton triangulaire qui rappelle les faades de temples romains et donc aussi grecs. Ce qui apparait en-dessous est une transposition structural du principe de l'arc de triomphe : une norme trave couronne d'un arc en plein cintre, qui repose sur un ordre de pilastres, et de part et d'autre de la grande ouverture, des entres plus troites. Faade tridimensionnelle, mme caractre grandiose que l'intrieur, annonant l'lvation intrieure : innovation Alberti a construit de manire unitaire l'extrieur et l'intrieur du btiment. La Renaissance en Ombrie : Piero della Francesca Ombrie est une rgion plutt qu'un Etat, plusieurs villes dans lesquelles a travaill Piero della Francesca. Fait partie de ces artistes itinrants passs par Florence et ont contribu la Renaissance. Form Florence dans les 40's et obtient la matrise de la perspective linaire (crit un trait). Il travaille principalement dans sa ville natale Borgo San Sepolcro, travaille aussi Arezzo (pas trs loin de Florence) o il excute sa srie de fresques de la Lgende de la Croix, 1452-1458. A Rimini, il travaille pour Sigismond Malatesta (condottierre). A Urbino, travaille au service du duc Federico da Montefeltro. Chapelle axiale de San Francesco d'Arezzo avec le cycle de La Lgende de la croix, 1452-58 La reine de Saba adorant le bois de la croix et rencontrant le roi Salomon

Scnes visibles sur des figures monumentales; Matrise de la perspective linaire, du raccourci (cheval). C'est une fresque qui se lit de gauche droite, plusieurs scnes. A gauche : la reine de Saba qui a la vision de la naissance du sauveur, elle sait que le bois du pont sera le bois de la croix. Beaucoup d'intrt A droite : rencontre entre la reine de Saba et le roi Salomon dans un intrieur. Btiment l'antique : colonnes corinthiennes, caissons l'antique, tables polychromes. Masaccio s'intresse bcp l'expressivit de la physionomie et de la gestuelles charge motionnelle absente chez Piero della Francesca qui s'intresse plutt au clair-obscur et la luminosit chromatique. Illustr dans : Pala Montefeltro : tableau d'autel sans cadre et vertical. La Pala est un tableau d'autel vertical unifi sans cadre contrairement aux polyptiques. On retrouve le thme de la Sainte Conversation : des saints de part et d'autre du groupe sacr principal et dans le fond des anges. Au premier plan, un personnage se distingue, est agenouill, de profil en train de prier, c'est le donateur Federico da Montefeltro. Proche de Masaccio : 1er plan : donateur ; 2nd plan : groupe sacr qui dpasse lgrement les autres accompagns de saints ; 3e plan : anges Tout cela s'accompagne d'un cadre architectural qui voque l'intrieur d'un espace sacr : un chur d'glise qui se distingue par des grands arcs doubleaux. Architecture moderne, faon Alberti cad avec de grands arcs en plein cintre dcor avec des caissons (+ rosace), motif de coquille prsente un uf d'autruche qui se prolonge dans la figure centrale. Particularit : outre l'absence totale d'expression, ce qui compte ici c'est plutt l'intgration de l'importance du Flamand: brillant, intrt la reprsentation des toffes, jeu des reflets (armes). La peinture l'huile arrive en Italie. Portrait de Frdric de Montefeltre, vers 1470, Florence, muse des Offices Apport dans le genre du portrait Diptyque des offices : le mari & sa femme face face Synthse du modle florentin et du modle flamand. Souverain montr de profil ( Florence, systmatiquement de profil car source usuelle de reprsentation est la mdaille "portrait numismatique"). Il associe ce profil numismatique un fond de paysage (avant, fond neutre, architectur). Paysage panoramique typiquement celui que l'on trouve dans les peintures flamandes de l'poque. Il utilise la technique de la peinture l'huile ce qui lui permet d'associer les dtails infimes de la physionomie du souverain avec le refus total d'idalisation. + Dtail du paysage. Matrise propre la peinture flamande jusqu'alors. Utilisation de la perspective arienne (prsente chez De Vinci) qui se fonde sur le contraste des couleurs pour suggrer l'loignement des plans. Diffuse le modle florentin en l'associant aux apports extrieurs. La Renaissance Milan CF POWER POINT L'architecte Donato Bramante et Lonard de Vinci

Ces 2 carrires illustrent l'importance de la cour milanaise la fin du 15e sicle et la mobilit de ces artistes qui font la prminence d'une cour. Aprs les guerres d'Italie, travaille Rome. Il a essentiellement travaill pour des btiments religieux. DE VINCI Form entre 1469 et 1476 dans l'atelier de VERROCHIO Florence. L'essentiel de sa carrire est excut l'extrieur de Florence. En 1482, il propose ses services au duc de Milan, Ludovico Sforza, dans des domaines varis (aussi ingnierie militaire). Peint des tableaux, d'autel, des peintures murales, et des portraits ; il s'intresse peu la perspective linaire (quand il la reprsente, c'est de manire totalement originale), mais plutt la perspective arienne (les plans sont indiqus par des variations chromatiques). Il innove par l'usage du sfumato qui estompe les contours des figures pour mieux les inscrire dans l'espace peint ; il reprsente les passions de l'me travers l'expressivit de la gestuelle et des physionomies. La Vierge aux rochers, 1483-1486, Louvre Tableau d'autel qui revisite le thme de la Sainte Conversation : Ne se situe pas dans un cadre architectural (ne veut pas utiliser la perspective linaire) Gestuelle neuve qui runit les diffrents personnages Relation complte entre les personnages La Vierge fait s'avancer le petit St Jean Baptiste car en train de prier le petit Jsus qui fait le geste de bndiction Relations reprsentes par rseau de gestes L'Ange pointe du doigt l'autre enfant Sfumato : modelage tout en douceur du visage de l'ange, de la Vierge, des enfants, contour graphique qui s'estompe grce cette priorit donne au clair-obscur (contraire chez Botticelli La naissance de Vnus). La Cne, 1495-1498, Milan, Santa Maria delle Grazie Effectuer sur les murs d'un rfectoire d'un couvent (souvent dcor par des scnes des repas du Christ et plus prcisment la dernire Cne). 2 caractristiques fondamentales de la tradition : Le Christ et ses 12 aptres sont traits dans un cadre architectural trait en perspective De Vinci reprend cette caractristique mais se la rapproprie au sens o l'chelle des personnages attabls est trop grande. Composition toujours centre sur le Christ De Vinci ne retient pas le fait que le personnage de Judas est toujours isol dans les premiers plans de la table. Il a une approche beaucoup plus subtile : il a dispos tous les aptres autour du Christ dans un ensemble homogne , il les a regroup par 3 et l'intrieur de ces groupes, des attitudes diversifies qui annoncent le trouble. Judas a un mouvement de recul qui est un indice pour permettre son identification. De la mme faon qu'il a expriment la peinture l'huile pour le sfumato, il a expriment les composants de peinture ce qui peut expliquer la mauvaise rsistance de sa fresque. Portrait de Cecilia Gallerani, 1483-1485, muse de Cracovie De Vinci prsente des portraits trs diffrents de ceux qui se dveloppent au cours du 15e sicle. Il ne propose pas des portraits numismatiques mais des portraits de face (qui s'inspire du portrait flamand). Son apport majeur : format de plus en plus

important : cadrage trs large qui inclue la taille ce qui permet d'inclure la reprsentation des bras, un accessoire et d'introduire une recherche dynamique dans la prsentation du modle : elle n'est pas de face : elle regarde hors champ. La Joconde, vers 1506, Louvre Portrait commenc au dbut du 16e sicle et achev pendant sa priode franaise. Disposition de face mais pas frontale : buste orient dans la profondeur. Le personnage est reprsent assis sur un fauteuil, les mains reposant sur l'accoudoir du fauteuil (model en sfumato des mains). Nouvelle conception du portrait : expressivit des mains, cadrage large, personnage prsent sur un fond de paysage (lment de reprsentation picturale qui l'a beaucoup intress ds le dbut de sa carrire) avec traitement de la perspective arienne. Visage : expression trs tnue sans prcdent, De Vinci tente de reprsenter l'intriorit, le portrait est l pour transmettre la postrit son apparence physique et reprsenter l'me LA RENAISSANCE A VENISE Venise n'est pas un Etat princier et ne le sera jamais, mais une rpublique oligarchique dirige par le doge. C'est un foyer part : gographiquement, donne sur l'adriatique, topographiquement aussi L'identit artistique vnitienne reste longtemps attache au double hritage byzantin et gothique modele par plusieurs sicles (mosaques byzantines, surtout dans la basilique St-Marc). La Renaissance arrive dans le dernier tiers du 15e sicle, vers 1470. La peinture est l'art le plus rceptif des innovations du 15e sicle par le biais de Padoue Perspective linaire (Mantegna) Technique de la peinture l'huile par le biais des contacts commerciaux avec l'Europe du nord : rle d'Antonello de Messine vers 1475 Le grand peintre de la Renaissance vnitienne est Giovanni Bellini (fils de Jacopo Bellini et frre de Gentile Bellini) qui est aussi un grand crateur (+ liens avec Mantegna qui tait son beau-frre). Bellini, triptyque des Frari, 1488, Venise, Santa Maria dei Frari Comparais avec le triptyque de St Znon de Mantegna Trois panneaux articuls avec un cadre : faade l'antique (pilastres et entablements) qui s'ouvre sur un espace pictural entirement unifi et non pas spar. Simule l'intrieur d'une glise. Sur les cts, saints masculins. Bellini a tent d'introduire une tonalit vnitienne : le magnifique cul de four (quart de coupole) tapiss d'une mosaque dore faisant rfrence aux basiliques vnitiennes. Concentration des personnages qui regardent en direction de la Vierge l'exception de "Sean Connery" : profondeur de la lumire dore possible uniquement avec la peinture l'huile. Retable de Saint Job, vers 1480, Venise, Accademia La Palla : tableau d'autel unifi, avec tous les personnages reprsentants tous les personnages de la sainte conversation. Job : prophte Donne une ide de l'appropriation par Bellini de formes travailles d'autres artistes. Le tableau simule un espace fictif qui rassemblent tous les perso de la ste conversation dans un espace fictif l'antique (vote en berceau avec caissons) +

perspective linaire. Mais tonalit vnitienne dans la coupole qui dcore le fond du dcor. Composition organise autour de la Vierge l'enfant, hirarchisation des personnages (anges musiciens devant la Vierge, de part et d'autre, saints disposs de faon symtrique). Clair-obscur, coloris plutt rtrci Retable de San Zaccaria, 1505, Venise, glise San Zaccaria Panneau sans compartimentation Jeu entre l'archi feinte l'intrieur du tableau et les pilastres de pierre. L'intrieur sacr a t tranch sur les cts pour permettre d'apercevoir un arrire plan de paysage, un arrire-plan cleste qui laisse entrer une lumire trs vive qui modifie les couleurs : peinture l'huile. Toujours mme composition

Cours 7-8-9 : Rome, capitale artistique europenne (1503-1541)lundi 2 avril 2012 12:30

Pour le XVIe sicle, jeu de basculement de la prminence de Florence Rome. Rle trs important de Michel-Ange Bramante, architecte form Urbino (Montefeltre) + Raphal qui est n Urbino mais s'est form Florence. Les papes du dbut du XVIe sicle Jules II (1503-1513) pose les bases de la Rome moderne et fait venir les artistes Rome. Deux papes Mdicis : Lon X (1513-1521) et Clment VII (1523-1534) continuent l'action de Jules II. Durant le sacre de Clment VII, un vnement dcisif : le Sac de Rome en 1527 par les troupes impriales de Charles Quint qui est un vnement qui affecte durablement le prestige du pontificat. Pendant quelques annes ensuite, le patronage artistique s'effondre. Un certain nombre d'artistes quittent Rome. Mais grce l'arrive de Paul III Farnse (1534-1549), renouveau. Famille romaine. Nouvelle phase : phase de la contre-rforme marque par les conflits religieux. Les Pontifes ont eu cur de donner Rome une importance artistique et de faire de Rome une nouvelle Rome l'antique. Les fouilles sont nombreuses, on dcouvre des uvres fondamentales : le Laoccon (collection de Jules II), l'Apollon du Belvdre et L'Ariane endormie. Deviennent des sources fondamentales pour les artistes du 16 et du 17e sicles. I. "Roma instaurata" : Bramante, Raphal et Michel-Ange, ou la rivalit de la Rome pontificale avec la Rome antique Bramante archi Michel-Ange peinture et sculpture Raphal peinture BRAMANTE Tempietto de San Pietro in Montorio

Le btiment se situe l'emplacement prsum du martyr de st-pierre (st patron de la ville de Rome avec st Paul). A San Pietro de Montorio, il aurait t martyris. C'est pourquoi Bramante a renou avec la tradition des difices centrs (de la tradition antique chrtienne, ce qu'on appelle les martyria : petit temple (martyrium) qui avait trs frquemment des plans centrs et des plans circulaires. Tradition qu'il combine avec des temples de l'Antiquit paenne circulaire (ex : temple de Vesta Tiroli). Il tente de faire fusionner cette double tradition antique. Petit temple qui repose sur un emboitement de formes concentriques: Une srie de marches (quivalent du podium) Colonnade circulaire (ici d'ordre dorique) Puis la cella C'est aussi un archi qui raisonne sur la perfection de la forme: il essaie d'utiliser des formes go parfaites pour les temples chrtiennes. Pour Bramante, perfection = forme circulaire parfaitement intgr dans son environnement. Jeu de marbre sur le sol qui trace des formes gomtriques sur le sol. Coupole : 1re coupole construite Rome depuis l'Antiquit, innovation : ici, d'ordre dorique. Basilique St Pierre Il va reconstruire la basilique st Pierre, projet command par le Pape Jules II. Il veut raser l'antique basilique (Constantin) pour en construire une encore plus grande et dans un style totalement diffrent. Le plan est en croix grecque mais de faon extrmement complexe, plan propos ds 1505. 4 nefs dont les bras sont gaux et termins par des absides. Croix grecque intgre au sein d'un carr parfait dans lequel on remarque toute une srie de croix grecques. Recherche sur un plan centr qui se rapproche du domaine st pierre. Dans cette basilique, la tradition voulait que le corps de St Pierre et d'autres martyrs, soient enterrs dans la crypte de la basilique, d'o le plan centr. Il n'aura pas le temps de mettre en uvre le projet. Autre projet : le palais du Vatican (qui jouxte la basilique st Pierre) Amnagement de la cour du Belvdre qui doit relier le palais du Vatican l'autre villa pontificale : villa du Belvdre en haut de la colline du Vatican. Petite rsidence plus modeste. Bramante doit organiser la dnivellation entre le palais et le sommet de la colline. Pour cela, il regarde les vestiges antiques, du grand complexe imprial sur le Palatin. Effets de stratification et de cour ascendante : ensemble de cours qui sont sur plusieurs niveau avec un systme d'escaliers complexes. Ce qui est intressant est l'inspiration antique. Si l'on regarde l'lvation latrale : arcades superposes: arcs sur piliers massifs dcors (les ordres changent selon les niveaux); Bramante a utilis le principe de la superposition des ordres. Si l'on regarde l'lvation de la cour terminale : 1 seul niveau d'lvation, pour la faade latrale, on utilise le principe de l'arc de triomphe : 1 grand arc avec une trave large cantonn par des supports qui sont des piliers rythms par des pilastres dfinis par des traves plus troites. Le principe de la trave ingale (A-BA-B), est appele "trave rythmique". MICHEL-ANGE

C'est l'un des artistes complets qui caractrisent la Renaissance: peintre, sculpteur, architecte. Il s'est form Florence. Michel-Ange commence travailler Florence puis est attir Rome par Jules II. 1re commande : tombeau du pape Jules II, 1505 (par lui-mme) Projet excut que 40 ans aprs. uvre novatrice l'image de la mgalomanie du pape: il prvoit un tombeau qui est une chambre mortuaire 3D compltement sculpt. Chambre sur 2 niveaux avec une quarantaine de sculptures. Il n'aura le temps d'en excuter qu'une partie. Notamment, Moise, 1513-1516 en marbre blanc dans la partie basse. Sculpture qui revisite la statue de prophte assise. Il se situe dans la ligne de Donatello, dramaturge. Tient les tables de la loi et tourne la tte vers le haut pour souligner l'origine divine. > Important : le contrapposto : il dcale les paules, torsion de la tte, posture et anatomie athltiques. La tension inhrente la pose est inhrente la barbe et aux dtails de la physionomie. Il incarne la "terribilita" qui est le caractre impressionnant pleine de force terrible. Celle-ci fait directement de lui un hritier de Donatello qu'il tente d'adapter travers son propre langage figuratif. D'autres sculptures faisaient partie du projet originel du tombeau de Jules II : des esclaves censs tre prsents dans la partie basse du tombeau sur un fond d'archi. Statue symbolique : en rf la tradition antique ? Les empereurs romains taient souvent reprsents avec des esclaves mais monuments chrtiens ? Les liens du corps librs par la mort ? Le rle du nu : Michel-Ange travaille presque uniquement la reprsentation de la nudit hroque l'antique, le nu Il s'intresse des expressions physionomiques et des postures qui n'ont pas de prcdents dans la tradition sculpturale : Esclave mourant (1513-1516) dont la posture est trs difficile dcrire en terme d'quivalence psy, Esclave rebelle (1513-1516)sculpture fonde sur le contrapposto. Got du mouvement, d'une expressivit intense mme si l'interprtation psy n'est pas vidente. Ces sculptures posent un problme : il a sculpt ces esclaves rattachs leur socle, il ne termine jamais totalement la sculpture en laissant visible le socle non dgrossi. Palais du Vatican, la Chapelle Sixtine Chapelle proximit de la basilique St Pierre, construite au Xve sicle par le Pape Sixte IV et la dco des murs a dbut au Xve sicle. Dco de la vote en berceau : Michel-Ange lance le dcor plafonnant du XVIe sicle. Il excute ces fresques quasiment tout seul. Partie centrale de la vote : ide gniale pour la mise en uvre de la vote : il dcoupe la partie plane de la vote par un trompe l'il architectural : une corniche peinte. Arcs doubleaux fins qui permettent de dlimiter l'intrieur les grands compartiments narratifs l'intrieur desquels on trouve de petits compartiments narratifs. Scnes de la Gense (de la Cration l'Ivresse de No) Les ignudi sont une invention de MA se trouvent autour des scnes centrales (figure ornementale mais sont un travail figuratif trs importants). Sous les petites scnes, on trouve une alternance de Prophtes (juifs) de l'AT et de Sibylles paennes qui ont prophtiss la venue du Messie reprsents avec une alternance de types physiques, grande dimensionnalit physique Importance du travail sur le corps humain.

La cration d'Adam : extraordinaire conomie de moyen, la posture dynamique et l'intensit expressive rend compte de la scne tout en tenant compte de l'emplacement de la scne. MA n'utilise JAMAIS la perspective linaire. Ceci montre qu'on est pass une autre poque. RAPHAL Est un matre de la perspective, form Florence et n Urbino (foyer trs imp pour le Xve sicle) tout comme Bramante. Invit Rome pour un chantier priv et non pas religieux l'intrieur du Palais du Vatican. La dcoration des Stanze (Chambres : pices) du Vatican par Raphal, 1508-1520 Pices fonction trs complexes : Raphal utilise toute son invention pour renouveler de pices en pices les systmes dcoratifs. De nombreux peintres romains se forment sur ce chantier. Chambre de la Signature : fonction de bibliothques, on y contresignait des docs. Les fresques de cette chambre sont l'aboutissement de la conception picturale du XVe sicle : espace illusionniste rgi par la perspective linaire, disposition ordonne hirarchise des figures, gestuelles expressive. Principe constitutif du dcor : mur entirement dcor par 1 compo reposant sur des socles peints (bronzes et cariatides). 4 grandes disciplines de l'esprit humains reprsentes : Posie Philosophie : L'Ecole D'Athnes, runit tous les philosophes de l'Antiquit paenne qui sont domins par un couple antithtique : Platon qui dsigne le Ciel (philosophie des ides) et Aristote droite qui dsigne le sol (philosophie empirique). Raphal ordonne une multitude de personnages dans un espace unifi avec perspective linaire (dallage qui emmne le regard vers le groupe central qui se dtache sur un fond de ciel). Ici, espace grandiose, architectur qui emprunte l'archi de l'Antiquit et qui est surtout un chos direct du projet de Bramante pour St Pierre de Rome : 2 arcs en plein cintres qui se poursuivent en vote en berceau caissons reposants sur des piliers massifs. Thologie : Le Triomphe du Saint-Sacrement : un des dogmes fondamentaux de la Chrtient reprsent sous la forme de l'ostensoir (objet liturgique plac sur les autels et abrite le St Sacrement. St Sacrement : Dieu parmi les fidles. Aboutissement des lignes de fuite, perspective monofocale convergeant vers l'objet symbolique. L'espace infrieur : en plein air, suggre l'ide d'un espace sacr. Tout autour, personnages prsents en trs grand nombre (taille monumentale) : saints, docteurs de la loi. La compo s'ordonne aussi en hauteur : registre terrestre et registre de l'Eglise cleste. Se superposent verticalement l'ostensoir, la colombe, le Christ ressuscit et au-dessus Dieu le pre. Raphal utilise la perspective linaire et ordonne les registres verticaux pour agencer les autres lments essentiels du sujet. Registre cleste : disposition hmicirculaire, Christ au centre, sa droite la Vierge, sa gauche St Jean Baptiste (intercesseur), plus bas qu'eux 2, collge apostolique (tous les aptres). A partir du collge apostolique on accde la gloire cleste (3e registre de la compo avec une 2e assise de nuages). 3e : anges en vol, Dieu le pre, rayon qui reprsentent la gloire divine.

La limpidit de la construction est associe des jeux de liaisons entre les registres : 1er = homme qui lve le bras vers le 2nd registre ; jeune homme gauche admoniteur Jurisprudence Chambres d'Hliodore : partit de cette chambre, langage renouvel, fait

de Raphal l'hritier de la Renaissance. Principe dcoratif identique : pice rectangulaire presque carr, grands murs domins par des grandes lunettes, dcor sous la forme cintr, soubassement dcoratif imitant la sculpture. Le programme iconographique est par contre diffrents : reprsentation de moments historiques pour l'Eglise chrtienne, l'ide tant de choisir des sujets montrant que Dieu est intervenu : Hliodore chass du Temple (1511-1514) : sujet venu de l'AT qui raconte comment Hliodore (envahisseur syrien - non juif) est entr dans le Temple de Jrusalem pour piller le trsor. A la suite de la prire, Hliodore chass du Temple par des anges dont un cheval. Langage pictural de Raphal : continuit avec l'autre chambre : forme de fresques comparables, structurs par la perspective linaire mais dallage diffrent, gui le regard en une perspective en entonnoir, architecture avec des dorures dans le fond celle-ci mettant en vidence la figure du grand prtre. Nouveaut : pour reprsenter l'pisode narrative, il a instaur une dimension narrative. Les figures en action ne sont pas placs au centre mais dsaxs au premier plan sur la droite de la fresque. Ce calme quilibre du prtre l'arrire plan est dsquilibr par le groupe trs dynamique sur le bord droit, ceci introduisant le drame. Jeu de relation avec les fresques de la Chapelle Sixtine de Michel-Ange que Raphal a vues. Moiti gauche: partie symtrique. Bipartite : les personnages plus clairs sont les spectateurs rels de la scne mais lments htrognes : le pape Jules II assis sur son trne l'extrme gauche du mur. Reprsent comme se remmorant ou priant sur les vnements (de profil pour montrer que ce n'est pas la mme poque). Grandes figures en pieds, portraits et costumes contemporains qui regardent le spectateur. Evolution de Raphal vers des dcors plus narratifs. Chambre de l'Incendie Chambre de Constantin RAPHAL a aussi eu un rle trs importants dans la mise en place de dcors profanes : lis l'habitat aristocratique. Il travaille pour des rsidences prives, il dvloppe des dcors lis la mythologie galante (accordant beaucoup d'importance au nu). Villa Farnsine, loggia de Psych, 1517 Rsidence suburbaine, de dtente. Charg de dcorer la loggia : espace ouvert par des arcades et communiquait avec les jardins. Vote : thme de Psych qui aprs nombre d'aventures pouse le fils de Vnus : Cupidon. Cupidon et les trois Grces : importance de la nudit fminine. Trois Grces (servantes de sa mre Vnus). Personnage runis dans un compartiments dlimits par des dcors vgtaux (rappelle le jardin). Il imite la sculpture (rf aux modles antiques) : les 3 femmes sont vues de 3 angles diffrents et complmentaires. Dcors de grotesques : "de grottes" : ruines de Rome partiellement enseveli et qu'on s'acharnait redcouvrir ; notamment la maison de Nron : Domus Aurea. La

Domus Aurea : srie de dcors avec des motifs structurels animaux et vgtaux; extraordinaires, inventifs. La Stufetta du Cardinal Bibbiena 1515-1516: salle de bain, command par le cardinal, dcor imitant les grottes l'antique. 2 options : ici, fond rouge avec motifs fantaisistes surtout mais pas de motifs nobles ; fond blanc avec toujours le mme type de motifs : architectures trs stylises qui abrite des figures (animaux, hybrides, humains) - but : imiter l'antique, la narration ne compte pas. II - Vers la Contre-Rforme : Michel-Ange et la fresque du Jugement dernier Excute entre 1534 et 1541 dans la Chapelle Sixtine. Il termine le dcor de la chapelle. Contre-Rforme 1545(ouverture du Concile de Trente 1545-1563 : runion du Pape et de tous les cardinaux pour redfinir tout ce qui dfinit la foi et les dogmes de l'Eglise catho) - : mouvement de rforme de l'Eglise catholique rejetant les Eglises rformes (protestantisme) Fresque commande par Paul III pour terminer la chapelle Sixtine. Il retient ce thme la suite du Sac de Rome en 1527 par Charles Quint (troupes protestantes) qui a humili le Pape. Trs vite, il se dsolidarise de la tradition iconographique : on opte gnralement pour une compo structurelle et hirarchise (ex : Giotto, Le Jugement Dernier, Padoue, chapelle Scrovegni, 1306) : le Christ au centre et distinction entre le ct gauche et le ct droit. Image symtrique. Chez Michel-Ange, pas image sereine mais en fait une immense scne dramatique, de la terre au ciel et bouleverse toutes les hirarchies. Toujours le Christ juge au centre accompagn de la Vierge Marie (apeure). Ici, Christ qui fulmine, condamne, et tous les personnages ragissent de manire diverse. Aussi foule de saints sans hirarchie apparente. En bas gauche; terre aride avec rsurrection des morts qui montent vers le ciel (mes lues) ou rejets vers l'enfer (tres humains nus avec une expressivit dramatique qui n'existait pas). Peinture extraordinaire qui a une rsonnance trs importante, qui va tre condamne la fin du Concile de Trente avec une nouvelle re qui s'amorce : on reproche Michel Ange d'avoir t trop libre dans la composition, pas assez respectueux.

Cours 10 : La peinture vnitienne de Giorgione Tintoret : de la Renaissance la Contre-Rformelundi 21 mai 2012 15:23

Point central pour le rayonnement de la peinture italienne. Foyer trs imp. 16e s sicle capitale, apoge de sa production artistique. Au 16e comme au 15e la peinture est lart dominant, alors qu Rome lart est partage avec la sculpture. Peinture vnitienne : Sensibilit la couleur, model hrit de la tradition la + ancienne -> hritage des mosaques (sensibilit plurisculaire du pass). Gnralisation de la peinture lhuile. Technique qui volue des Flandres et est associ trs tt un nouveau support, celui de la toile ds des formats trs souvent spectaculaire (petite dimension = dvotion ou norme dimension = grand dcor). Les vnitiens ne peignent pas les fresques du au climat salin et lhumidit. Apport de nouvelle thmatiques, iconographiques Sensibilit la couleur, model par lhritage des mosaques byzantines,

nombreuses Venise

Gnralisation de la tech de la peinture lhuile et du support de la toile, ds

des formats svt spectaculaires, raret des fresques Apparition de nouvelles thmatiques ds le tableau de chevalet : mythologie, paysage, essor du portrait. I. Evolution du tableau dautel

Image Giorgione, pala de Castelfranco, vers 1506, glise San Liberal de Castelfranco Mort jeune en 1510, seule tableau dautel q lon connaisse de lui. Il a des clients privs, il peint svt des tableaux de petites dimension pour la dvotion. uvre de transition : Ste conversation (thme traditionnel du 15e s) encadr ds un plan antrieur, plan centralis axialis et symtrique. Dallage en chiquier et profondeur, ici rien de nvx. Ce q est nvx est la partie sup. vierge et enfant associ au paysage profond, trait avec la perspective atmosphrique (couleur) qui suggre lloignement. La vierge nest pas associe lglise ms un paysage naturel et crdible. Il essaye dintgrer une invention de Bellini ds le cadre des tableaux de dvotions. Forme de tableaux de dvotion de Bellini avec un tableau monumentale de Giorgione Image Bellini, Vierge lenfant, dcennie 1480, bergame Le renouvellement du tableau dautel par Titien, le 1er peintre de Venise ap la mort de Giovanni Bellini en 1516 Comme chez Raphael, combinaison de la monumentalit avec la construction dynamique, au service de lexpressivit dramatique. Cette recherche est favorise par le dvpment de nvx sujets narratifs ds les pale, cf, La transfiguration de Raphael Rome, contemporaine de Lassomption de Titien Venise Introduction de nvx sujets. 15e s Principe de tableau o il ny a pas daction. A partir du 16e sujets narratifs, q reprsente un pisode prcis et dc possibilit de reprsener des figures expressive et dramatique. Image Raphael, La transfiguration, 1517, Rome, Pinacothque vaticane Episode des vangiles, partie terrestre et partie cleste. Christ avec vtement lumineux, disciple q assiste la vision. Moise Elie q flotte. Vision des aptres au sommet de la montagne, reli un miracle la gurison dun pileptique. Gurison par les aptres et en mm temps avec leur geste dsigne la source du miracle : Christ. Neuf : tension dramatique q rep des pers ds des tats effectif trs divers, avec des jeux gestuelle toff. Image Titien, Lassomption, 1516-18, Venise, basilique des Frari Tableau q na rien voir avec les Ste conversation ni les tableaux de Giorgione ; Vierge q quitte le ciel, Il rep les deux moments ; le tombeau de la vierge est vide et en mm temps la vierge monte au ciel. Titien associe 2 registres comme Raphael: cleste et terrestre -> 2 scnes Couronnement de la vierge par le pre, unit dynamique, registre cleste organis en demi-cercle. Titien tt fait pr relier les 2 registre. Fougues des aptres q st les tmoins de la monte au ciel- > conduit le regard vers la vierge q a une figure denvole (tourbillon)

Naturelle des motions Compo unifie par un chromatisme chaleureux. Maitrise du clair-obscur. Fulgurance chromatique, lumire solaire qui dialogue entre les vtements et le ciel. Pas de perspective linaire, ce nest plus un soucis dterminant mais cest plutt la figure humaine q est privilgie-> figure harmonieuse et naturelle. Image, Titien, retable Pesaro, 1519-1526, Venise, basiliques des Frari Commanditaire reprsent avec des membres de sa famille. Nvx : Titien reprend le thme de la Ste conversation ms reprend les principes de la Ste conversation : compo bascul vers la droite. Vierge lenfant vu de profil (plus de symtrie de la scne) ici cest plus dynamique. Relation affective et gestuelle entre eux. St Pierre q se dtourne vers le commanditaire et lien avec la vierge. Commanditaire de profil q rappel les positions de St de la maest de Duccio. Lpanouissement de la peinture profane Le portrait : activit de Titien comme portraitiste de llite vnitienne puis, partir de la dcennie 1530, des souverains europens Dvpmt du paysage : rle de Giorgione, spcialiste des tableaux de petits formats destins des collectionneurs et reprsentant des sujets indits, parfois nigmatiques, svt ds la veine de la pastorale antique (Virgile) -> Gorgique, bucolique crit ss Auguste (chanter les travaux agricole) Essor de la peinture mythologique, partir de thmes tirs ds grands textes latins comme Mtarmorphoses dOvide. Image Titien, Lhomme au gant, vers 1523, Louvre Dbut 16e s extension des formats, le cadrage stend pour montrer de + en + lindividu (accessoires, + buste) ainsi, on remarque de + en + son statut. Il tient deux gants : attribut aristocratique -> lite vnitienne, raffinement du costume. Distinction du perso par sa pose, lgance, il regarde hors champs. Dessin avec colorie trs rduit, ex de style pour un peintre comme Titien q est maitre de la couleur. Titien dessinateur et coloriste. Image Giogione La tempte, vers 1506, Venise, Accademia Sujet indit. Source rare. Que reprsente ce tableau ? On ne sait tjrs pas aujourdhui Tableau de manire conventionnel. Tempte, ampleur du paysage est accorde au titre du tableau. Nvx sujet -> tellement nvx qon ne sait tjours pas ce quil a voulu reprsenter Image, Titien, Le concert champtre, vers 1510, Louvre Nature idalis, arrire-plan des troupeaux. Terrain comparable, sujet nigmatique ms moins q Giorgione. Univers idyllique, Musicien thme essentiel de Virgile. Nu fminin ds un paysage. Acte de naissance : image , Giorgione, La vnus endormie, vers 1510, muse de Dresde : nu allong q sapparente au concert champtre. A lorigine au pied de Vnus Cupidon. Giorgione associe au nu une pose de Vnus pudica : style de statuaire antique (cache son sexe de la main). Giorgione une culture antique ms se rapproprie cette technique. Il couche la figure et lassocie un paysage.

Maitrise de la peinture on donne limpression du vivant par les chairs. Chair humaine o lon peut presque sentir le grain doux et raffin. Il fait dialoguer la chair avec le satin et le velours et fais dialoguer figure humaine avec paysage + clair-obscur. uvre fondatrice Image, Titien, Vnus dUrbin, 1538, Florence, Offices Vnus q ns regarde, portrait de vrai fe sans doute la maitresse du duc dUrbin Image Titien, Dana, 1545, Naples, Capodimonte Virtuosit, capacit de reprsenter le nu fminin ms aussi de reprsenter lpisode en lui mm-> Dana enferm par son pre ds une tour pour ne pas enfanter. Ms Dieu qui tombe amoureux de Dana et se transforme en pluie dor q fconde Dana Image, Titien, Bacchus et Ariane, 1520, Londres, National Gallery Les artistes avec lutilisation de la Mythologie permettent de dmontrer quavec leurs pinceaux ils sont aussi bon que les potes et les hommes de lettres. ->Rivalit entre les peintres et les hommes de lettres. Histoire : Rencontre entre le dieu Bacchus et la desse Ariane abandonne par Thse sur lile de Naxos. Il console la belle Ariane. Multiplicit des formes, des motifs et en mm temps Dramatiques La mytho permet de montrer comment son pinceau est virtuose pour reprsenter les chairs, les toffes, le paysage (arbres, ciel, horizon lointain) + animaux (Serpent : allusion au Laocoon). Dc ici, il reprsente diffrente textures (chair humaine + fourrure des animaux ; lment de la natures),matires (toffes) et tt les lments de la nature en un seul tableau (paysage + humains + animaux+ toffes). Image Titien, Pita, 1576, Venise, Accademia Anne de sa mort 1576. Langage picturale antinomique. Tnbres de + en + marqu, juste qq touche de couleur. Tt est model en grisaille et en clair-obscur. Facture sommaire et inachev. Il a jamais voulu finir le tableau ou fait exprs de le laisser inachev. Style de tache on en peut les regarder de prs ms obliger de les regarder de loin pour distinguer les formes du tableau. Image Tintoret, La translation de St Marc, 1562, Venise, Accademia Facture inachev. Tableau q est un fragment de cycle des toiles de Tintoret. Ici tableau q joue sur linachvement. Prparation ocre q transparait. Pigment blc trs sommaire. Dtail juste au 1er plan, q figure au premier plan droite. Image Paul Vronse, Les noces de cana, 1563, Louvre Peinture soign et trs color, dif des peintures vu prcdemment. Image Venise, Scuola Grande de San Rocco, salle haute Image sala dell abergo avec la crucifixion de Tintoret Toile nombreuses ds le plafond Image palais des Doges : ex des peintres de Vnitien q avait dimmense surface de toiles couvrir. 22 m de large sur + de 7 m de ht, centaine de pers peint Image Vronse, le triome de Venise

+ de 9 m de peinture. La peinture vnitienne de Giorgione Tintoret De la renaissance la Contre-rforme

Cours 11 : L'art dans les cours europennes au XVIe sicle et la diffusion de la Renaissancelundi 21 mai 2012 12:32

LA DIFFUSION DE LA RENAISSANCE ITALIENNE DANS LES COURS D'Italie Rome est la cour prdominante, pontificale qui multiplie les commandes artistiques. Au-del de la cour de Rome, les cours italiennes sont tout aussi importantes, notamment la cour des Gonzague Mantoue et la cour des Mdicis Florence (rpublique) qui devient un duch (rgime princier) au 1537, avec le duc Cme de Mdicis. Mantoue : Giulio Romano s'est form Rome du temps de Raphal (atelier des stands du Vatican). Il quitte Rome en 1524 sur invitation de Frdric II de Gonzague qui rgne Mantoue partir des annes 1520 (portrait de cour par Titien, 1529). Rpahal tait aussi un architecte. Romano est appel la cour de Mantoue d'abord comme architecte mais aussi comme peintre sur modle de Raphal (grand dcor qu'il fait excuter). Le palais du T, construit par Giulio Romano de 1526 1534 Palais qui se situe l'ext de Mantoue = villa de plaisance car sert au divertissement du souverain au milieu d'une lite choisie de courtisans, de proches, visiteurs, souverains. Frdric II recevra Charles Quint dans cette rsidence. Architecture typique : 1 seul niveau d'lvation avec un niveau de mezzanine. Ceci signifie peu d'habitants. Devait construire une villa agrable alliant archi l'antique (pilastres qui scandent les traves) et jardin + Architecture originale. La faade intrieure montre aussi un fronton. A l'intrieur aussi appareil de bossage plutt sophistique qui joue sur de petits dtails tonnants : niche sur fronton relativement troite et vide (devrait abriter qqch), elle n'a donc pas de fonction, le fronton prsente une fissure qui est cr par le bloc de pierre se trouvant juste en-dessous qui remonte et carte les deux blocs, la frise sculpte de triglyphes et de mtopes prsente rgulirement un bloc qui est cens tre tomb et exerce une pousse verticale vers le bas. On retrouve cette libert d'invention dans ses dcors peints. Contraste entre la vote caissons trs sophistiques et le matriau peine dgrossi utilis pour les colonnes. C'est donc une architecture savante. Il a aussi supervis les dcors intrieurs. Les dcors intrieurs puisent fond dans le rpertoire iconographique profane : de la fable (mythologie) pour servir le peintre (ce n'est pas un palais officiel) mais aussi pour crer des climats. Formes et thmes diverses; Salle des chevaux (Frdric II de Gonzague tait un fru de chevaux et a donc demand de reprsenter ses chevaux prfrs) : Dans la partie haute des murs de cette grande pice, forme dcorative sans prcdent qui consiste dans un dcor illusionniste : le peintre imite l'architecture (pilastres corinthiens cannels spars par des niches fictives avec des statues

fictive) et la sculpture. Les travaux d'Hercule et les dieux de l'Antiquit (dans les niches) sont moins ralistes que le motif animalier (plus color). Salle de Psych (Rappelle Raphal loggia de Psych) : Fresques mythologiques qui accordent une trs grande place la reprsentation du corps humain dnud associ de vastes paysages. La vote complexe (couverte de menuiserie o l'on a incorpor des toiles - tradition vnitienne) s'associe aux fresques murales. Salle qui servait au festin. Jupiter et Olympias : montre la libert de ton des fables traits par Romano (intrt pour le corps et les plaisirs charnels). Florence : La mythologie y est aussi importante. Les arts sont plus centrs sur la clbration du nouveau pouvoir des Mdicis (s'est impos par la force au dbut du XVIe sicle). Les arts sont donc libre service du pouvoir des Mdicis. Cme de Mdicis forme une cour trs importante au sein du Palazzo Vecchio (vieux palais fortifier du XIVe sicle). Le nouveau rgime s'inscrit dans la tradition de l'histoire glorieuse de Florence. Palazzo Vecchio Salle des Cinq Cents, ramnage et redcore partir de 1562 sous la direction de Giorgi Vasari Coloration politique trs importante : reprsentation des grandes victoires florentines anciennes et rcentes pour montrer la continuit. Votes avec de nombres toiles allgoriques qui clbrent les vertus du Prince. LA DIFFUSION DE LA RENAISSANCE ITALIENNE DANS LES COURS D'EUROPE Les souverains europens s'inspire trs largement des exemples italiens. Plusieurs facteurs : Circulation des hommes : due aux guerres d'Italie dont les consquences sont immdiates dans l'implantation des artistes italiens en France. Les voyages d'artistes : de partout en Europe vers l'Italie, mouvement culturel important qui se poursuit jusqu'au XIXe sicle. Ex : Albrecht Drer (peintre graveur allemand) : 2 voyages la fin du XVe sicle Circulation des modles : les artistes assimilent des modles et les retranscrivent dans leurs uvres. L'estampe (outil qui permet de reproduire des dessins en trs grandes quantits) qui connat un dveloppement majeur et la gravure Circulation des ides : les traits artistiques. Ex : Serlio a fait publier son trait d'architecture un peu partout en Europe qui diffuse un modle d'archi base sur l'Antiquit (en Espagne, dans les Flandres). France des Valois : Franois Ier (1515-1546) Avec lui on voit s'oprer les consquences des guerres d'Italie : il fait venir des artistes sa cour, le premier tant Lonard de Vinci qui finit sa carrire la cour de Franois Ier. Il travaille au projet de Chambord (plan gomtrique et rgulier). A partir de 1530, Franois Ier s'installe Fontainebleau (mme s'il est encore un roi itinrant) qu'il veut transformer en grande rsidence l'italienne : il appelle son service Rosso (florentin) et dcore la Galerie Franois Ier (armature centrale du chteau) Galerie Franois Ier : galerie prive qui est dcore de manire novatrice qui associe menuiserie (parquets, balombris) avec la partie haute des murs qui

combinent fresques (technique typique l'italienne) et figures en stuc (cariatides, atlantes). Cette structure l'italienne est qqch trs neuf qui perdurera en France. Rosso se suicide donc Franois Ier fait appel en 1540 un Bolonais : Francesco Primaticcio (Primatice : montre son implantation en France) qui ne rentrera jamais en Italie. Artiste charg de dcors peints et dont le rle fut trs important au sein de la cour (uvres antiques). Il charge donc Primatice de faire une mission Rome pour faire mouler les antiques de la Cour du Belvdre : l'Ariane endormie. Ariane endormie : moulage en bronze qui orne les jardins de Fontainebleau. Le got pour le bronze monumental d'aprs l'antique se forge en France. Autre artiste : Benvenuto Cellini (florentin). A commenc comme orfvre et se voit commander des sculptures en bronze monumentales en France puis rentre en Italie avec une notorit certaine (hritier de Donatello Florence). Salire de Franois Ier (1540-1543) : Neptune et Amphitrite (rapport au sel par le biais de la mer). Objets d'apparat. Aussi : Serlio. Basculement d'une Renaissance italienne importe et acclimate une Renaissance franaise sous Henri II (1547). Prise en main par des artistes franais Dans leurs uvres, on remarque que l'art franais n'est pas rductible une copie des uvres italiennes Projet de modernisation du Louvre. Henri II fait construire l'aile Lescot (par Pierre Lescot) et dcore par Jean Goujon. Ces artistes incarnent la Renaissance la franaise. Ce qui dfinie ce Louvre nouveau : Recours aux ordres architecturaux Recours au dcor l'antique (reliefs sculpts) Combinaison entre les caractristiques italiennes et franaise : o Rle des avant-corps o Conception des toitures (pentues cause de la diffrence de climat) Louvre, Aile Lescot : 3 niveaux d'lvation, l'lvation n'est pas plane, mais scande par des avantcorps qui permettent de souligner la partie centrale du btiment. A l'intrieur, salle des cariatides : tribune qui accueillait les musiciens soutenue par des adaptations de cariatides l'italienne sans bras avec des draps mouills l'antique (Jean Goujon). Espagne des Habsbourg Charles Quint, roi d'Espagne et empereur d'Allemagne. Titien est privilgi par le roi avant tout comme portraitiste. Pour Charles Quint, il a livr le plus important : Portrait de Charles Quint la bataille de Mhlberg (1548, 3x4m) qui marque une victoire du roi. A cette occasion, demande Titien de le reprsenter cheval. Portrait symbolique : nouveau Constantin (celui qui impose la religion chrtienne) et St-George qui combat le mal de l'hrsie. Manifeste l'importance du coloris de Titien. c'est le prototype de portraits questres suivants. Sous Philippe II (roi 1554-1598), souverain le plus puissant d'Europe, il implante dfinitivement la Renaissance. C'est un roi btisseur, notamment le palaismonastre de l'Escorial (1561-1586) et collectionne de trs trs nombreuses peintures italiennes et flamandes. C'est aussi un souverain catholique austre et intransigeant mais amasse des tableaux mythologiques aux thmes lgers. Palais-monastre de l'Escorial : structure en damier, faade trs austre qui inclue dans sa structure une rfrence l'Italienne au centre (ordre superpos) Titien artiste favori de Philippe II, c'est son plus grand client

Diane et Acton, 1556-1559, Edimbourg, National Gallery of Scotland Fait partie des Posies, sujets tirs d'Ovide Diane : desse de la chasse et de la chastet. 2 punitions : Acton qui l'a surprise Callisto qui est tomb sous l'il de Zeus