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Jean-Pierre Bois stoe des 14 Juillet 1789-1919 ÉDITIONS OUEST-FRANCE 13 rue du Breil, Rennes Extrait de la publication

Histoire des 14 Juillet 1789-1919…Les polémiques, attaques furieuses des uns, défense provocatrice des autres, ne lui conviennent pas mieux que l'affadissement, quand elle se limite

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Jean-Pierre Bois

Histoire des 14 Juillet

1789-1919

ÉDITIONS OUEST-FRANCE 13 rue du Breil, Rennes

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Dans la collection «De mémoire d'homme: l'histoire» (dirigée par Lucien Bély) :

A la rencontre des Etrusques (J . -R. Jannot) Ancêtres et terroirs (L. Elegoët) Les Animaux sacrés dans l'antiquité (J . Prieur) A rchives du corps (J. Léonard) Bagnards à Brest (P. Henwood) La Civilisation celtique (C.-J. Guyonvarc'h et F. Le Roux) La Cour de Henri III (J. Boucher) Les Druides (C.-J . Guyonvarc'h et F. Le Roux) Le Fer contre la forêt (F. Dornic) La Grande Epoque de la marine à voile (M. Acerra et J . Meyer) La Mort dans l'antiquité romaine (J. Prieur) Pêcheurs d'Islande (J.-L. Avril et M. Quéméré) Les Petites Ecoles sous l'Ancien Régime (B . Grosperrin) Les Religieux en Bretagne sous l'Ancien Régime (G. Minois) Richelieu face à la mer (P. Castagnos) Le Rouge de Malte (A. Plaisse) La Rue au Moyen Age (J.-P. Leguay) Saint Bruno, le premier chartreux (B . Bligny) Saint Jacques à Compostelle (J . Chocheyras) Les Sépulcres flottants (P. Masson) Les Terroristes russes (J. Fenner) La Traite des Noirs (S . Daget) Les Vikings et la Normandie (J. Renaud)

© 1991, Édilarge S.A.' Éditions Ouest·France, Rennes

ISBN : 978-2-73-735204-1

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A Michel Cardot

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INTRODUCTION

LE SOLEIL SE LEVERA A 4 HEURES 8 MINUTES

« Pour montrer au roi que le peuple est puissant, les Parisiens prennent la Bastille le 1 4 ju i llet 1 789. » Quelques pages plus loin : « Gambetta lutta pour établir la République qui dure encore. Le 1 4 juillet 1 880 fut une belle fête républicaine . . . Toutes les classes confondues fraternisent : bour­geois, ouvriers, soldats . Joie populaire d' une foule républicaine. » André Aymard évoque en 1 933 , pour les enfants de l ' école primaire dans leur premier livre d' histoire, le grand événement fondateur et la fête nationa­le ( 1 ) .

Le but est d ' inscrire dans la mémoire collective de la nation, avec les tables de multiplication et la conj ugaison des verbes du troisième groupe, une égalité remarquable d' autant plus facilement admise que le 1 4 juillet coïncide alors avec le début des grandes vacances, temps privilégié de liberté (2) : avec la l iberté, le peuple de 1 789 et la foule de 1 880 apportent la souveraineté, la fraternité et la joie, articulées autour d' un panthéon composite et incontesté, soigneusement trié par les maîtres de l ' école laïque. Entre Vercingétorix le Gaulois, le chevalier Bayard, le potier Ber­nard Palissy et Gal lieni le colonisateur, il y a le 1 4 Juillet, fête nationale de la France depuis une loi du 6 j uillet 1 880. Cette fête commémore en même temps la prise de la Bastille et la grande Fédération nationale, les deux événements formidables : le premier met à bas l ' absoluti sme, la société d' ordres, et les privilèges ; le second fonde une France nouvelle et fraternelle, unie autour de sa Constitution. Le 1 4 j uillet est le j our du pas­sage entre le passé monarchique et l ' avenir républicain (3) .

La v i s ion qu ' u n peuple se fai t de son h is to ire se compose ainsi d ' images et de symboles autant que de concepts et de principes . Com­ment cette vision est-elle devenue communément admise ? Comment les

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Français en sont-i ls arrivés à l ' idée d' adopter cette fête en 1 880, et quelle a été la conséquence de cette décision ?

Le 14 juillet et le téméraire

La République pouvait choisir entre cent dates pour célébrer son anni­versaire.

Le 4 mai ( 1 789 , ouverture des Etats généraux) fut la date nationale retenue en 1 848 par la seconde République. Le 1 7 juin ( 1 789, proclama­tion de l ' Assemblée nationale) ou le 20 juin ( 1 789, serment du Jeu de paume, et 1 79 1 , fuite avortée du roi) avaient eu, en 1 880, des partisans ; mais le peuple n ' y était pas encore acteur. Le 4 août ( 1 789, abolition des privi lèges), le 1 0 août ( 1 792, ren versement de la monarchie) ou le 26 août ( 1 7 89, Déclaration des droits de l ' homme et du citoyen) pouvaient sédui­re ; mais le mois d ' août se trouve malheureusement coupé en son milieu par la date du 1 5 , dangereusement impériale et mariale pour des républi­cains laïcisateurs . Députés et sénateurs ne voulurent pas non plus du 22 septembre ( 1 792, premier j our de la première République) , qui fêterait en même temps la Convention, dont les excès devaient être occultés ; ils rejetèrent également le 4 septembre ( 1 870, premier jour de la troisième République) qui rappelait malencontreusement les massacres de 1 792, et se trouvait aussi l ' anniversaire du coup d' Etat du 1 8 fructidor ( 1 798) , bientôt répété, au détriment de la République, par le général B onaparte ; enfin, malgré les efforts de Louis B lanc, ils refusèrent le 24 février ( 1 848, fondation de la seconde République) , trop rapidement détourné de sa vocation par un autre Bonaparte . Aucune date ne se trouvait vraiment sans inconvénient.

En fait, pour des républicains à la recherche d ' une origine, car i l faut une racine dans l ' histoire, convaincus de la nécessité de fixer une date qui soi t le commencement, seul le double 14 j ui l let est authentiquement annonciateur. L' émeute de 1 789, victorieuse sans véritable combat, ren­voie dans l 'oubli tout ce qui la précède, et la grande manifestation paci­fique et unitaire de 1 790 est une réconciliation (4) . Les parlementaires de 1 880 consacrent en même temps par le choix de cette date symbolique la victoire irréversible des républicains sur les derniers partisans d ' une res­tauration monarchique ; et bien qu ' i ls se situent eux-mêmes dans le cadre d ' une histoire monarchique, le choix des deux 1 4 juillet sacralise la conti­nuité historique entre la troisième République et l ' époque révolutionnaire. Enfin, et ce n ' est pas négligeable, les républicains croient à l ' importance sociale et politique des fêtes : les commémorations et les réj ouissances collectives cri stallisent les aspirations diffuses de l ' opinion, tout en les

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endiguant ; la fête crée une solidarité civique autour du régime qui la donne (5). Déj à, la Constitution de 1 79 1 le dit dans son Titre premier, et la Constitution de l ' an III ( 1 795) le confirme dans son article 301 : « Il sera établi des fêtes nationales pour conserver le souvenir de la Révolu­tion française, entretenir la fraternité entre les citoyens, et les attacher à la Patrie et aux lois . »

.

Il a fallu presque un siècle pour établir la fête du 14 juillet, qui com­mence, dix ans après l ' établissement de la troisième République, une car­rière de fête officialisée, dont les formes successives revêtent une éton­nante diversité, indicateur probable d ' une certaine fragilité . Rosemonde Sanson, qui a tenté l ' aventure, rappelle avec j ustesse qu ' un j ournaliste du Temps, dès la fin du XIXe siècle, plaignait à l ' avance le téméraire qui s ' attaquerait un j our à l ' analyse des célébrations du 14 juillet : « Savoir lire, c ' est ce que devra faire l ' historiographe de notre fête nationale s ' il veut lui donner sa véritable physionomie (6) . . . »

Effectivement, le 1 4 Juillet, fête nationale récente, établie par une loi et non héritée de coutumes immémoriales , ne cesse de changer de visage et de signification (7) . Les grandes et les petites heures de la fête nationa­le constituent ainsi autant de lectures originales et de variations sur la mémoire primitive du 1 4 juil let, réactualisée chaque fois par le contexte national ou international ; ces variations déterminent un rituel officiel et une pratique populaire irréductibles à la routine des autres fêtes .

Ainsi, triomphante entre 1 880 et 1 885 , le grand lustre de la troisième République, la fête est vite contestée avec les difficultés qui suivent, de la crise boulangiste aux problèmes sociaux du gouvernement Clemenceau . Les polémiques , attaques furieuses des uns , défense provocatrice des autres, ne lui conviennent pas mieux que l ' affadissement, quand elle se limite au défilé militaire, méthode conservatoire artificielle. Cependant, la date du 1 4 j uillet n ' est définitivement enracinée dans l ' histoire de la Fran­ce que par l ' élan patriotique des Français et les centaines de milliers de morts d ' une guerre victorieuse. Après le défilé du 1 4 juillet 1 9 1 9, l ' apo­gée de la France contemporaine, la date de la fête nationale n ' est plus contestée.

A la bonne arribado de noste dauphino

Il n ' y a pas de fête nationale avant le 1 4 j uillet : la France monar­chique, environnée de saints - saint Denis , saint Louis , saint Michel, sainte Marie - en avait-elle besoin ?

Le roi Charles VII semble être le seul à avoir imaginé une fête qui pourrait être décrite comme une fête nationale. A la fin de 1 450, il ordon-

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ne que soit faite à l ' avenir une procession générale et solennel le le 1 2 août dans toutes les cathédrales du royaume, en mémoire des grâces que Dieu lui avait accordées pour la recouvrance de la Normandie, la Reversio Normanniae : la chute de Cherbourg, le 1 2 août 1 450, marquait en effet la fin de la guerre de Cent Ans, et la défaite des Anglais , auxquels ne manquait plus que leur expulsion de Guyenne après leur défaite à Cas­tillon en 1 453 . Cette fête du 1 2 août est au moins attestée à Paris et Rouen en 1 45 1 et dans les années suivantes, à Poitiers jusque vers 1 500, dans les diocèses normands plus longtemps encore . . . Mais elle eut partout tendan­ce à se confondre avec la fête du 1 5 août, comme une vigile de celle-ci . Elle n ' existe plus après 1 638, date à laquelle Louis XIII consacre la Fran­ce à la Vierge de l ' Assomption, en reconnaissance pour la naissance de son fils (8) .

Cependant, la France ancienne ne manque pas de fêtes . Défiler, mar­cher ensemble, faire du bruit, briser le � ilence, chanter et danser pour l ibé­rer le corps et l ' âme, abolir le quotidi.n : la fête, moment de rupture tapa­geuse des codes, de licence acceptée et en même temps contrôlée, enca­drée de ses propres rites et limites, appartient à un héritage immémorial .

Ainsi, Paris compte, au milieu du XVIIIe siècle, trente-sept fêtes chô­mées - en moyenne une tous les dix jours - et les provinces en ont toutes plus d' une vingtaine. Les fêtes religieuses , fixes ou mobiles, s ' y ajoutent, ainsi que les fêtes des corporations, et les fêtes royales octroyées à l ' occasion des victoires ou des mariages . . . Faignet, maître de pension à Pari s , auteur du début de l ' art icle « Fête » dans 1' Encyclopédie s ' en inquiète au point de proposer que toutes les fêtes soient transférées aux dimanches, contresens majeur sur leur signification (9) . Fêtes populaires, religieuses et royales mélangent les j eux et le rire, les cérémonies et le spectacle. Les foires et les pantomimes burlesques, les représentations l iturgiques tirées du Jeu d 'Adam et Eve - que Philippe IV fait danser nus entourés de ribauds en 1 3 1 3 - ou les grandes messes solennelles, les tournois, les grandes chasses, les festins de Gargantua que les rois distri­buent dans leurs châteaux ou dans leurs villes, ne constituent pas des genres aux frontières précises.

Les fêtes qui se rapprochent le moins inexactement des fêtes natio­nales sont évidemment les fêtes royales, qu' elles ont remplacées . Mais les fêtes royales, données par le monarque, n ' ont qu' un objet : célébrer la grandeur et la gloire du roi, incarnation du passé et de l ' avenir du royau­me - de la patrie, au XVIIIe siècle, le mot n 'est pas anachronique. Ces fêtes sont devenues fort nombreuses à partir du règne de François 1er et du coût effarant de la réception du C amp du Drap d ' or. Naissances , bap­têmes, mariages ou funérailles, fêtes du sacre, entrées du roi dans ses villes, victoires et traités de paix, toutes ces cérémonies dynastiques ou

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religieuses, militaires ou civiles, sont autant d' occasions de fêtes de Cour et de cortèges , d ' i l luminations et de feux d ' artifices , et toutes autres réjouissances ( 1 0) . L' une des plus grandes fêtes données à Paris a sans doute été celle de 1 549 , à l ' occasion du couronnement de la reine ; Henri II fait une entrée solennelle, suivie d ' un tournoi de quinze jours, puis de six semaines de festivités successives, achevées par le spectacle du supplice de quatre luthériens . Le modèle des fêtes de Cour reste la fête des Plaisirs de l ' île enchantée, donnée par le jeune Louis XIV à Ver­sai l les , en 1 664, pour huit cents partic ipants pendant sept jours, avec L'Impromptu de Molière, et sans bûchers de protestants .

L' art des fêtes royales atteint son plus haut degré au XVI I Ie siècle. Les Français âgés en 1 7 89 ont encore le souvenir des fêtes du règne de Louis XV : le sacre du roi les 2 et 3 novembre 1 722 dans la cathédrale de Reims, le feu d' artifice de Meudon pour le dauphin sur le thème du Jardin des Hespérides le 3 septembre 1 725, le mariage de Madame Louise-Elisa­beth avec l ' infant Don Felipe le 26 janvier 1 739, fête réputée l ' une des plus belles du siècle avec les fêtes de la naissance du dauphin et des rele­vailles de Marie-Antoinette le 2 1 janvier 1 782, l ' entrée du roi à Metz le 4 août 1 744, l ' entrée à S trasbourg le 5 octobre su ivant , le sacre de Louis XVI le 1 1 juin 1 775 . . .

I l Y e n eut beaucoup d ' autres. Arrêtons-nous aux fêtes d e janvier e t de février 1 745 , à l ' occas ion de l' arri vée en France de M arie-Thérèse d' Espagne e t de son mariage avec le dauphin ( 1 1 ) . Cet archétype de fête royale mêle le peuple et les autorités locales, la foule parisienne et la Cour de Versailles. Elle se caractérise par la durée et la magnificence : c ' est une fête étalée sur un mois , disposée le long d 'un itinéraire déterminé - en réalité, une succession de fêtes bien enchaînées . Tout commence à Bayon­ne le 1 5 j anvier : la nouvelle dauphine entre en France, et passe sous un arc de triomphe, au sommet duquel sont accolées les armes de France et d ' Espagne. Les rues sont jonchées de verdure et tendues de tapisseries , des troupes en armes font un cortège, la ville est illuminée, et la première soirée s ' achève par un spectacle de danses basques . La fête se poursuit dans la généralité de B ordeaux ; l ' intendant de Guyenne, aux limites de sa juridiction, a fait tracer une allée de douze cents toises bordée de pins ; au milieu de cette voie, un nouvel arc de triomphe à trois portiques porte en bandeau une inscription de bienvenue, « A la bonne arribado de noste dauphino » ; trois cents pâtres font la haie à pied, et cinquante autres sur leurs échasses . Les députés du corps de ville de Bordeaux vont accueillir la dauphine à Castres , et lui font une entrée solennelle à Bordeaux le 26 janvier . . . Il en est ainsi de ville en vil le et de province en province, pour l ' émerveillement des sujets, spectateurs et bénéficiaires des réjouis­sances qui leur sont données, jusqu' au 23 février, jour du mariage ; il se

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termine par un bal masqué à Versailles pour la Cour, et une fête populaire de deux j ours à Paris , avec jeux et petits spectacles de forains, autour de six édifices spécialement construits dans la ville, consacrés aux Saisons, à l ' Hymen, et à Momus, dieu de la joie et de la moquerie.

A compter de 1 790, l ' institution d' une fête nationale modifie les pers­pectives . La durée de la fête est l imitée, mais son espace est élargi à l ' ensemble du pays, et le peuple en devient l ' acteur privilégié ; la fête conserve cependant une partie officielle, apparemment inévitable ; aux fastes de l ' Ancien Régime succède une pédagogie verbeuse, assez vite complétée puis remplacée par un défilé militaire . Enfin, la fête nationale, commémorative, est répétitive, alors que chaque fête royale, unique, tient à une occasion particulière . A la glorification du roi lors d ' un événement qui lui est heureux, la fête nationale inscrite dans le calendrier annuel sub­stitue une leçon d ' instruction civique inlassablement répétée . La Répu­blique a choisi de dérouler devant les citoyens un chapitre de l ' histoire de la Révolution, en transférant au temps présent les vertus du passé. Incon­nu des fêtes royales, le danger des ritualisations monotones et des acci­dents de la conjoncture guette évidemment ces commémorations. Enfin, la fête s ' accompagne du rire, complément de la spontanéité ; la commé­moration accepte volontiers la gravité et les gestes préparés . . . Fête et commémoration, le mariage est-il fertile ? La volonté pédagogique répu­blicaine est plus assurée que sa réussite.

Les vies édifiantes de saint Bonaventure et saint Camille de Lellis

Dans les premiers jours de 1 789, qui pouvait imaginer la fortune futu­re du 1 4 j ui llet ?

R ien n e s ignala i t u n e date obscure e ntre toute s . Le lendemain 15 juillet, jour de la fête de saint Henri , était beaucoup plus intéressant, avec le souvenir du bon roi . Après Noël et l ' Epiphanie, les gens de 1 789 attendaient la Septuagésime, célébrée le 8 février, les Cendres le 25 ; la fête de Pâques tombait cette année-là le 1 2 avril , les Rogations les 1 8 , 1 9 et 20 mai ; l ' Ascension était attendue pour le 2 1 mai, l a Pentecôte pour le 3 1 mai : la Trinité était pour le 7 juin, la Fête-Dieu le Il juin . . . Moins attentifs au calendrier liturgique, d' autres attendaient l ' ouverture des Etats généraux pour le 1 er mai ( 1 2) . Mais peut-on célébrer une nouveauté dont on ne sait rien ? Qu ' est-ce, à côté d' une victoire, d ' une paix, ou d ' un mariage ?

Quel événement la France aurait-elle pu retenir et commémorer en cette date du 1 4 juillet ? On ne célèbrerait évidemment pas la grêle catas-

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trophique du 1 3 j uillet de l ' année précédente, dont les dégâts avaient été mesurés dans la matinée du 1 4, l ' une des causes de la disette de l ' hiver. On ne célèbrerait pas plus l ' entrée des troupes royales à Grenoble ce même 14 juillet 1 788 , pour annoncer en grande pompe l ' arrivée du maré­chal de Vaux, une semaine avant la réunion de l ' Assemblée des Trois ordres à Vizille ( 1 3 ) .

L' histoire n ' apportait rien de plus que le passé récent. Seuls, l e s Corses pouvaient se souvenir de l ' élection de Pascal Paoli au grade de général de la nation corse par le consulte de S aint-Antoine de la Casabianca, le 1 4 j u i l let 1 75 5 . Seuls , des Pari s iens pouvaient encore savoir q u ' une émeute avait eu lieu dans le quartier de la Bastille, le 14 juillet 1 725 : la cause en était déj à le prix du pain, qui montait après un printemps excep­tionnellement pluvieux, et en dépit des processions de la châsse de Sain­te-Geneviève ; on s ' était battu dans la boulangerie de Rigon, une autre boulangerie, à l ' enseigne des Epis d ' Or, avait été pri se d' assaut par une foule hurlante, et deux manifestants avaient été pendus devant la vieille forteresse . . . Qui aurait lu les mémoires du marquis de Sourches, pour y apprendre que Louis XIV avait couru le cerf dans sa calèche le 1 4 j uillet 1 7 1 0, assez bel exploit pour un homme de cet âge ? Que le 14 j u i llet 1 686, le roi était gai, et passait en revue les bataillons d ' infanterie et les dragons alors occupés aux travaux de l ' aqueduc de l ' Eure ? ( 1 4) .

Remontant p lus haut dans le temps, quelques érudits sauraient peut­être que, à cette date du 14 juillet, quelques événements plus importants pour l 'histoire de France que les malheurs des Parisiens ou les humeurs de Louis XIV s ' étaient produits , et mériteraient éventuellement d ' être retenus. En 1 602, à Pescina, la naissance de Mazarin ; en 1544, à Calais, le débarquement du roi Henri VIII , pour reconquérir son royaume de France sur l ' usurpateur François ! I l pouvait encore y avoir, plus haut dans les mémoires, la mort du roi Philippe Auguste, le 14 jui l let 1 223. Louis VIII lui succède, et devient roi : pour la première fois , un Capétien monte sur le trône sans y avoir été associé du vivant de son père . La monarchie héréditaire par ordre de primogéniture venait de naître, mais l ' événement n ' était pas commémoré.

Trouverait-on, hors de l ' histoire de France, des faits plus importants ? A vrai dire, plus de sept siècles après, qui aurait eu l ' idée de commémorer le Grand Schisme d' Orient et la naissance de l ' Eglise orthodoxe? Cela se passait le 14 j uillet 1 054 ! Cette rupture était cependant l 'un des événe­ments maj eurs de l' h i sto ire générale depui s la cassure de l ' Empi re romain, l ' aboutissement de la séparation pol itique et culturelle de l ' Orient et de l ' Occident qui existait depuis le IVe siècle. Alors que le patriarche Michel Cérulaire multiplie les réquisitoires contre l ' Eglise latine, le cardi­nal Humbert, légat du pape Léon IX à Constantinople, fort peu diplomate,

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dépose sur l ' autel de l 'église S ainte-Sophie une bulle d' excommunication contre le patriarche. Malgré les efforts de l ' empereur Constantin Mono­maque, partisan sincère de l ' unité, Cérulaire refuse de se soumettre, et convoque un concile des chefs de l 'Eglise d ' Orient, qui excommunie à son tour les légats pontificaux. La rupture, définitive, consacre la deuxiè­me mort de l ' Empire romain : mais en 1 789, cet événement capital dans l ' histoire du christianisme et de la civilisation européenne n ' est pas à l ' ordre du jour. Quant à la civil isation musulmane, elle n ' apportait rien non plus. Seuls quelques amateurs des Tablettes chronologiques de l ' abbé Lenglet du Fresnoy pouvaient savoir qu ' un mardi 1 4 j ui l let , en 1 665 , avait été le premier jour de l ' an 1 076 de l ' hégire, premier j our du mois de moharrem. Cela n ' intéressait évidemment personne ( 1 5) .

Restaient les saints fêtés ce j our, saint Bonaventure et saint Camille de Lell is : deux Italiens, deux existences pieuses vouées à l ' étude et au servi­ce des déshérités, deux vies très édifiantes, mais bonnes à remplir des homélies plus qu ' à enthousiasmer ! Né près de Viterbe en 1 22 1 , guéri tout enfant par sa in t Françoi s , J e an Fidanza trouve dans ce tte « bonne aventure » sa vocation franciscaine ; austère et gai , vite réputé pour son habileté en philosophie scholastique, il enseigne bientôt la théologie à l ' université de Paris en même temps que Thomas d'Aquin. Devenu géné­ral de son ordre, contemplatif autant qu' homme d ' action, disciple de saint Augustin, cardinal en 1 27 3 , B onaventure meurt pendant le concile de Lyon, l ' année suivante ( 1 6) . Quant à Camil le de Lellis , né en 1 550, il avait mené une vie dissipée et violente, avant d ' être touché par les exhor­tations d'un capucin ; il se voue alors au secours des malades , à Rome, sous la direction de son confesseur, Philippe de Neri . En 1 5 86, Camille fonde la Congrégation des clercs réguliers pour le service des malades, et rend de grands services dans toute l ' Italie . Général de son ordre, i l se démet en 1 607, et achève sa vie dans le dévouement, comme simple reli­gieux ; il meurt à Rome le 1 4 j uillet 1 6 1 4 ( 1 7) . Mais la fête de deux saints ne constitue pas une exception , et les Français de 1 789 ont d ' autres préoc­cupations que la célébration de ces deux vies tout à fait exemplaires.

Ni dans le c alendrier liturgique, ni dans les faits divers , ni dans l ' his­toire proche ou lointaine, rien ne faisait du 1 4 j uillet une date qui aurait pu être prémonitoire. Ce n ' était qu' une journée ordinaire du début de l ' été .

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I l allait brutalement devenir le grand j our de la Liberté . Même les acteurs les plus décidés de l ' insurrection, au matin du 14 j ui llet 1 789, ne

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l ' imaginaient pas . Combien d' entre eux pouvaient penser que le soir, ils auraient mis à bas l ' absolutisme en s ' étant rendus maîtres de la lourde pri­son des lettres de cachet ? Que l ' année suivante une Fédération nationale fonderait le même j our l ' avenir - très éphémère - d' une France consti­tutionnelle, sans privilèges, fraternelle et libre ? Et que, d' abord mal fêté, puis bien effacé, enfin triomphalement retrouvé, il n ' y aurait alors dans l' histoire plus un seul 1 4 juillet qui fût indifférent aux Français ?

I l est inut i le de rêver. L' almanach royal annonce , pour le m ardi 14 juillet de la 578ge année de la Création le lever du soleil à 4 heures 8 minutes le matin , et son coucher à 7 heures 52 minutes le soir ( 1 8) . C ' est à peu près tout ce qu' i l était possible d 'en attendre. Pourtant, une longue histoire commençait.

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NOTES DE L' INTRODUCTION

( 1 ) A. Aymard, Histoire de France, premier livre. Cours Gauthier-Deschamps, Hachette, 1 93 3 , p. 80 et 9 1 . (2) G . Bonheur, Qui a cassé le vase de Soissons ?, Paris , R. Laffont, 1 963, p . 1 05 , sou­l igne heureusement cette coïncidence. (3) C. Quétel, La Bastille, Paris, R. Laffont, 1 989, p . 8 . (4) M. Ozouf, « Le premier 1 4 Jui l let d e l a République », L'Histoire, nO 2 5 , jui l let-août 1 980, p. 1 0- 1 9. (5) R. Sanson, Les 14 juillet, 1789-1975. Fête et conscience nationale, Paris , Flammarion, 1 976, Avant-propos. (6) Id. , op. cit. Voir Le Temps (Paris) , 14 juillet 1 897 . (7) P. Guiral, Les Fondateurs de la troisième République, Paris, A. Colin , 1 968 . (8) C . Beaune, Naissance de la Nation France, Paris, Gallimard, 1 985, p . 1 83 sq. (9) L'Encyclopédie, article Fête (M. Faignet). (JO) G. Mourey, Le Livre des fêtes françaises, Paris, Librairie de France, 1 930, p . i i et i i i . ( I I) L'Encyclopédie, article « Fêtes de Cour» (L. de Cahusac). ( 1 2) Almanach Royal pour 1 789, Paris, Impr. royale, 1 789. ( 1 3 ) J . Godechot, La Révolution Française, chronologie commentée, 1 787- 1 799, Pari s, Perrin , 1 988, pass im. ( 1 4) Marquis de Sourches, Mémoires du marquis de Sourches sur le règne de Louis XIV, Paris, Hachette, 1 882, vol. XII, p. 272, et vol . I, p. 424. ( 1 5) Abbé Lenglet du Fresnoy, Tablettes chronologiques, Paris, 1 778, vol. I, p . 220. ( 1 6) La Vie des saints illustrée pour chaque jour de l 'année d 'après les grands recueils de l 'hagiographie moderne, Paris , F. Didot, 1 887, p. 3 8 8 . ( 1 7 ) Ibid., p . 392. ( 1 8) Almanach royal, op. cit. , mois de ju i llet.

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PREMIERE PARTIE

LA LIBERTE ET L'UNITE

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Le chêne des Etats-Unis d ' Europe et le drapeau de Gustave Lambert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 34 Le roi reviendra, ou le supplice des peuples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 36 Le roi ne reviendra pas, ou Voltaire, Rousseau, et la fête nationale du 30 juin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 38 « Mange des truffes, Barras » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 40

TROISIEME PARTIE : LA REPUBLIQUE ET LA PATRIE

CHAPITRE VI : Le 14 juillet 1 880. L'incarnation de la République . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 47

Le choix d' une date pour la fête nationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 48 U ne fête, une fête populaire, une fête nationale, une fête universelle, la fête de toutes les nations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 49 Vivent les coquins, à bas les honnêtes gens ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 52 Les drapeaux du général Farre et les ombrelles de Monsieur Alphand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 55 L' aigrette blanche, le costume noir, et les couleurs de la ville. Le 1 4 j uillet 1 880 à Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 5 8 « Je crois en la République, et en Grévy et en Gambetta, ses fils dévoués . . . » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 6 1 Tous les ânes ne mangent pas du foin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 64 Saint Médard est socialiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 67 La mort du plus grand loup et le banquet fraternel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 70 Marianne ou Cérès. La République a inventé la table de Pythagore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 73

CHAPITRE VII : 1881-1889. Les 14 Juillet de l 'âge d'or . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 79

La liturgie militaire : les Tonkinois et la laïque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 80 La liturgie populaire . La gaieté des villages et les muscles de Mademoiselle Azemia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 83 La liturgie nationale . La République et la Bastille, les précurseurs et les héritiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 86 Les humeurs de la Sociale : « Ah, travailleur, si tu comprenais ! . . . » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 90 Les humeurs de Freppel. « J ' ai le devoir de protester. » . . . . . . . . . . . . . . 1 92 Les pygmées et les voleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 95 Le 1 4 Juillet du centenaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 97 Le veston de cultivateur du général La Hayrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 1 La leçon de République du maire de Saint-Chabrais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203

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CHAPITRE VIII : 1890- 1914. Les 14 Juillet de la fragilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1 1

La Fédérale de Jules Massenet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1 2 La tentation des autres fêtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1 5 Au temps de l ' affaire Dreyfus , les noces d' Ali et de Marianne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1 9 La dérive. Roosevelt et Pharamond ont effacé Sedan . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222 Le reflux . « Le Quatorze Juillet a toujours la besace aussi vide » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224 La République et l ' armée en question : « Vive le l 7e de ligne » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226 La République et l ' armée en réhabilitation : la meilleure des communions et le dernier bénédictin de France . 229 Les Français dansent ce qui leur plaît . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232

CHAPITRE IX : 1915-1919. L'irrévocabilité : les 14 juillet au service de la France . . . . . . . . . . . . . . . . 24 1

Le jour de gloire de Rouget de Lisle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242 Il me reste un fils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245 Les demi-dieux de la Légion et du Quinze-Deux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247 Le 1 4 juillet des Américains , des Belges, des Anglais, des Grecs , des Polonais, des Portugais vaillants, des Serbes martyrs et des Tchèques aux bérets bleus . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250 Le coq combattant et le coq triomphant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 14 juillet 1 9 1 9 : « Messieurs les maréchaux, les portes de Paris vous sont ouvertes » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254 « Nous, pauvres provinciaux, nous ne verrons pas le grand défilé de la victoire » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258 Le bandit sera pendu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260

CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267 Sources et bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273

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