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Histoire des arts /la renaissance/ Peinture/architecture/sculpture Sophie Bonnet/CPD arts visuels 16 Histoire des arts / La Renaissance / XV et XVI e siècles L’âge d’or pour le portrait Il est courant à la fin du Moyen Age d’illustrer des calendriers par des représentations des travaux du mois : semailles, chasse, moisson. Cependant l’artiste n’est pas encore à même de représenter l’espace dans lequel se meuvent ses figures et que, s’il obtient l’illusion de la vie réelle, c’est plutôt grâce à une observation juste et minutieuse du détail. Peu à peu le centre de gravité se déplace, il ne s’agit plus de raconter un épisode de l’histoire sacrée avec le maximum de clarté et de puissance, mais de représenter une scène de la vie réelle aussi fidèlement que possible. Cette nouvelle science de la nature pouvait d’ailleurs se mettre au service de l’art religieux. Dés lors, pour être artiste, il faut savoir étudier la nature et appliquer à ses ouvrages le fruit de l’observation. Apparaît alors le carnet de croquis réunissant esquisses de plantes ou d’animaux. Le public commence à juger l’oeuvre d’art à son habilité à reproduire la nature, à sa richesse en détails séduisants. Antonio Pisanell , Un singe, vers 1430 Paul et Jean de Limbourg, Le mois de mai, 1410 Les artistes veulent aller plus loin. Leur maîtrise nouvelle dans la reproduction de certains détails tels que les fleurs ou les animaux ne leur suffit plus. Ils rêvent d’explorer les lois de l’optique et d’acquérir une science du corps humain assez grande pour le dresser dans leurs tableaux et leurs statues comme l’avaient fait les grecs. Giotto di Bondone, (1267 - 1337) est un peintre, un sculpteur et un architecte italien du Trecento, dont les oeuvres sont à l'origine du renouveau de la peinture occidentale. C'est l'influence de sa peinture qui va provoquer le vaste mouvement de la Renaissance à partir du siècle suivant. Dés l’instant où leurs recherches s’engagèrent dans cette direction, l’art médiéval parvient à son terme. Nous abordons la période que l’on nomme la Renaissance

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Histoire des arts / La Renaissance / XV et XVI e si ècles L’âge d’or pour le portrait Il est courant à la fin du Moyen Age d’illustrer des calendriers par des représentations des travaux du mois : semailles, chasse, moisson. Cependant l’artiste n’est pas encore à même de représenter l’espace dans lequel se meuvent ses figures et que, s’il obtient l’illusion de la vie réelle, c’est plutôt grâce à une observation juste et minutieuse du détail. Peu à peu le centre de gravité se déplace, il ne s’agit plus de raconter un épisode de l’histoire sacrée avec le maximum de clarté et de puissance, mais de représenter une scène de la vie réelle aussi fidèlement que possible. Cette nouvelle science de la nature pouvait d’ailleurs se mettre au service de l’art religieux. Dés lors, pour être artiste, il faut savoir étudier la nature et appliquer à ses ouvrages le fruit de l’observation. Apparaît alors le carnet de croquis réunissant esquisses de plantes ou d’animaux. Le public commence à juger l’œuvre d’art à son habilité à reproduire la nature, à sa richesse en détails séduisants.

Antonio Pisanell , Un singe, vers 1430 Paul et Jean de Limbourg, Le mois de mai, 1410 Les artistes veulent aller plus loin. Leur maîtrise nouvelle dans la reproduction de certains détails tels que les fleurs ou les animaux ne leur suffit plus. Ils rêvent d’explorer les lois de l’optique et d’acquérir une science du corps humain assez grande pour le dresser dans leurs tableaux et leurs statues comme l’avaient fait les grecs. Giotto di Bondone , (1267 - 1337) est un peintre, un sculpteur et un architecte italien du Trecento, dont les œuvres sont à l'origine du renouveau de la peinture occidentale. C'est l'influence de sa peinture qui va provoquer le vaste mouvement de la Renaissance à partir du siècle suivant.

Dés l’instant où leurs recherches s’engagèrent dans cette direction, l’art médiéval parvient à son terme. Nous abordons la période que l’on nomme la Renaissance

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XV e siècle

La Renaissance est née en Italie au début du XVe siècle, s’est répandu peu à peu à l’Europe, entière. Depuis, encore aujourd’hui, les architectes se servent des mêmes éléments essentiels : pilastres colonnes, corniches, entablements et moulures, tous ces éléments étant ayant été primitivement empruntés aux ruines de l’architectures antiques.

Dans le souci de retrouver un renouveau de la grandeur romaine Brunelleschi propose une architecture renaissante, il n’hésite pas à s’écarter du style traditionnel. Il lie la tradition gothique aux formes classiques dans une inspiration romaine. Il propose les plans de la cathédrale de Florence, couronnée d’une puissante coupole. Il n’y a qu’une quarantaine d’année que les principes architecturaux de Brunelleschi ont été discutés.

On peut d’ailleurs remarquer encore aujourd’hui dans nos maisons l’influence de cette architecture : colonne, fronton, décor de portes, mouluration des encadrements de fenêtres.

Cet ensemble architectural est l’un des premiers témoignages de la Renaissance. L’un des signes majeurs de la Renaissance : la perspective . Brunelleschi trouve la solution mathématique de la profondeur ; la pers pective , découverte capitale qui déterminera l’art des siècles suivants. La science neuve de la perspective accentue encore l’illusion de la réalité.

La coupole de la cathédrale S. Maria del Fiore , à Florence est l’œuvre de Filippo Brunelleschi (1377-1446) qui la réalise en une quinzaine d’années. Elle mesure 40 mètres de haut. Un lanternon élancé (12 m de haut) de marbre blanc couronne le dôme. Il est mis en place en 1461 après la mort de Brunelleschi conformément aux plans établis par ce dernier. Elle porte la hauteur de l’édifice à 107 mètres.

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Donatello (1386-1466)________________________________________________ Donatello, qui fait poser des modèles, est celui qui marque ce début de renaissance, au côté de Brunelleschi et Uccello, par son audace à rendre compte d’une réalité dans ses sculptures. Il leur donne une impression de vie et de mouvement sans nuire à la clarté du contour ni à la robustesse de l’œuvre. Il ne s’agit plus ici d’un arrangement clair et charmant comme l’exprimait l’art gothique, mais plutôt de suggérer le désordre d’un instant dramatique. Les sculptures ont quelque chose de âpre et d’abrupt dans leur mouvement, les gestes sont même violents, et ne tentent pas d’atténuer l’horreur de la scène. L’évolution de la peinture est, dans une certaine mesure, comparable à celle de l’architecture. L’accent est mis sur le rôle de la lumière et de la couleur , l’abandon d’une trop stricte symétrie dans la composition au profit d’agencements plus complexes. Paolo Uccello fait partie des peintres du Quattrocento ayant marqué l'histoire de la peinture par sa maîtrise des nouvelles règles de la perspective. Tout au long de sa vie, il fait de ses recherches sur la perspective une vraie passion allant parfois jusqu'à l'obsession.

Le déluge, vers 1446 Paolo Uccello Cloître Vert, Santa Maria Novella, Florence

Saint Jean-Baptiste (1457) - bronze de Donatello, 185 cm Duomo de Sienne

C’est à Florence au début de XVe s. que les peintres comme Uccello jettent les bases de la peinture « moderne ». Ils posent les jalons d’un art tourné vers la transcendance. Masaccio par exemple trouve son inspiration auprès des architectes (Brunelleschi) à qui il emprunte les lois de la perspective combinées au sens du volume et à l’amour des modèles antiques (Donatello). Ainsi, suivant cet élan, une poignée d’hommes bouleversent en quelques années, les lois de l’espace et de la représentation humaine.

Trinité , 1426 de Masaccio C’est ce qu’on appelle la conquête de l’espace et de la lumière, l’ouvertu re sur les espaces de l’imaginaire.

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Jan Van Eyck (1390-1441)________________________________________________ Issus de l’artisanat, les peintres de la Renaissance étaient aussi des techniciens. Broyant eux-mêmes les couleurs, ils s’appliquaient à trouver des matériaux novateurs (nouveaux pigments, liants, supports, vernis) Van Eyck dans les Flandres, Mantegna , Léonard de Vinci en Italie se livraient à de nouvelles expériences chimiques pour faire évoluer leur art. La peinture à l’huile L’œuf lie les pigments, l’huile va remplacer cette technique pour permettre un rendu précis des formes, une brillance, et une transparence des coloris incomparables. Les peintures de Jan Van Eyck constituent une véritable révolution formelle. La technique de la peinture à l’huile dont il est l’un des inventeurs, se perfectionne par le maniement des glacis. En superposant de fines couches de pigments mêlés à un médium translucide, il parvient à une qualité de lumière et de couleur infiniment subtile. L’art de Van Eyck s’inscrit dans un courant qui a pour but de reconquérir les fidèles en diffusant une image plus incarnée de la foi, plus proche de la réalité et de la vie des hommes. La recherche du détail signifiant, la multiplication des signes aisément déchiffrables, le goût des grands formats invitent les fidèles à communier avec les œuvres, à les scruter attentivement et d’en faire un support de prières dans un rapport plus familier entre le spectateur du tableau et dieu.

LPPPP Portrait des époux Arnolfini , Jan Van Eyck, 1434 Huile sur bois, 82X60 cm National Gallery, Londres

Dans ce portrait le contraste entre le visage éclairé et la pénombre qui l’entoure confère à l’œuvre une puissance dramatique (grande maîtrise du clair-obscur).

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Botticelli (1445-1510, Florence)______________________________ _________ Dans la Florence dominée par la famille Médicis se forme un vivier d’artistes dont le plus représentatif est Botticelli. En art comme en philosophie, le monde sensible est considéré comme le reflet du monde des idées, comme un réseau de signes et de symboles qu’il convient d’interpréter afin de pénétrer les sphères supérieures de l’univers intelligible. L’œuvre de Botticelli dans laquelle chaque signe fait sens est imprégnée de cette philosophie et exalte des idéaux formels comme le beau, perfection du corps féminin, associé au bien, une nature harmonieuse. On y distingue aisément l’influence des références antiques.

Le Printemps , Botticelli, 1478 Détrempe sur bois, 203X314 CM Offices, Florence

Naissance de Vénus , Botticelli, 1484

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XVI e siècle Le XVI e siècle conjugue la volonté fastueuse de me ttre l’art au service de la gloire princière et la prise de consc ience d’un humanisme en déséquilibre. Les voyages et les découvertes des marins portugais et espagnols changent radicalement les rapports de l’Europe avec le monde. On trouvera pendant ce début de siècle, des artistes comme Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël à Florence puis à Rome et Titien, Tintoret ou Véronèse à Venise. Le jugement dernier de Michel-Ange ou les œuvres de Bosch témoignent d’une attente religieuse angoissée quand au salut. L’usage des bibles imprimées multiplie les interrogations. L’art italien rayonne, aux recherches d’harmonie sobre et sereine de l’apogée de la Renaissance, succède le Maniérisme . Les peintres préfèrent des couleurs acides et des cadrages originaux pour des sujets plus sensuels, parfois étranges, ils allongent des formes. Les œuvres sont diffusées par la technique des gravures imprimées . La tradition flamande persiste dans les œuvres de Bosch ou de Bruegel . En architecture, le gothique se maintient. La production croissante des livres imprimés , la création de bibliothèque, la multiplication des académies contribuent à la propagation des idées. Si les catholiques et les protestants cohabitent en France depuis 1598 avec l’Edit de Nantes, à Rome on engage un profond redressement spirituel qui sera marqué par l’âge Baroque. Le maniérisme Formes étirées, gestuelles grandiloquentes… Le maniérisme est apparu progressivement à Florence et à Rome, se développe ensuite dans le reste de l’Europe. L’art s’écarte alors de l’équilibre classique de la renaissance et engendre une expression d’étrangeté qui s’adresse à des amateurs lettrés et à des cours raffinés. Le maniérisme demeure entre l’intention d’échapper à l’imitation servile du réel et la résolution d’autonomiser l’art en une pratique indépendante et virtuose. Ce siècle verra les grands peintres italiens et flamands circuler en Europe, dans le péninsule Ibérique grâce à Philippe II, en France avec l’école de Fontainebleau sous François 1er. Ainsi on assiste à la généralisation des rencontres artistiques.

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A Florence puis à Rome_____________________________ ________ Léonard de Vinci

(Vinci, 1452 - Amboise, 1519)__________________________________ L’humanisme et la science incarnés Ce génie de la Renaissance, artiste-peintre, sculpteur, architecte, écrivain, ingénieur et inventeur visionnaire est évidemment célèbre pour ses fresques, ses croquis et ses inventions notamment. Léonard de Vinci avait pour devise "obstination et rigueur". Scientifique avant la lettre, Léonard de Vinci écrivit : "Le plaisir le plus noble est la joie de comprendre". "Ne pas estimer la vie, toute la vie, c'est ne pas la mériter". Il était curieux de tout, passionné de musique, de poésie, de philosophie, de science, de mathématiques, d'astronomie, de botanique, de géologie, de technique, d'urbanisme, et même d'anatomie. Léonard de Vinci représente un idéal européen d'excellence. C'est Léonard de Vinci qui introduisit les mathématiques dans l'art, notamment à travers le nombre d'or φ (rapport d'harmonie valant ~1.6) et l'effet de perspective qui était jusqu'alors très mal maîtrisé. Léonard de Vinci était rationnel, perfectionniste et ambitieux. Il vivait dans la réalité scientifique. Génie sauvage, il voulait tout connaître, tout expérimenter. C'était un ingénieur adepte de la praxis. Il écrivit : "Tout instrument doit être le fruit de l’expérience". Tout ce qu'il sait, il l'a étudié ou expérimenté.

L'homme de Vitruve, 1492

Portrait de Lisa Gherardini Entre 1503 et 1506 © Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard

Le célèbre sourire, qualifié de " divin " par Vasari, invite à méditer sur les textes d'inspiration platonicienne où le sourire d'un visage gracieux reflète la beauté de l'âme. Cette impression de vie est rendue possible par la technique léonardesque qui supprime le trait au profit de subtils passages entre l'ombre et la lumière : le sfumato . C'est la " juste répartition des lumières " qui donne le volume et suggère la distance. Le paysage derrière la figure est baigné dans une vapeur légère et les montagnes de l'arrière-plan sont noyées dans l'enveloppe atmosphérique.

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Raphaël « La nature vaincue par la grâce » Vasari (1483-1520, Rome)__________________________________________ Il incarne l’idée d’un art équilibré et serein, qui humanise et qui accomplit des solutions picturales : délicatesse du tracé, gamme chromatique nuancé, lumière sereine des paysages mettent en valeur la beauté à la fois irréelle et pleinement rayonnante des personnages féminins. Il maîtrise les thèmes iconographiques, qu’ils soient religieux, humanistes ou mythologiques qu’il agence naturellement dans un espace complexe.

La Belle Jardinière , Raphaël, 1507

Huile sur bois, 122X80 CM Musée du Louvre, Paris

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Michel-Ange (1475-1564)_______________________________________________ Artiste majeur de la renaissance italienne, peintre, architecte et sculpteur, la virtuosité technique de ses œuvres dont les formes marquent le prélude du maniérisme, la fascination exercée par le personnage, contribuent à le considérer comme l’artiste DIVIN. Le souci de plaire ne fut jamais sa préoccupation, ces principes sont la monumentalité, le primat de la forme, du relief, de la netteté des contours. Les corps qu’il représente sont musculeux, charnels, ils expriment tous les mouvements de la vie mais aussi, toutes les passions de l’âme.

La Pietà de Michel-Ange (vers 1499) Ici, le gothique exprime la croyance néo-platonicie nne selon laquelle la noblesse spirituelle se manifeste dans la beauté physique

Le David de Michel-Ange (1501-1504) Colosse haut de 5 mètres, il résume la force et la colère qui pouvaient animer l'esprit civique de la Renaissance. Le regard se tourne à gauche.

Le jugement dernier , 1536, Plafond de la chapelle Sixtine Contorsions douloureuses, gestes d’offrandes ou de supplication, désespoir, soulagement, incrédulité, chaque trait donne forme à l’idée.

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Titien / Le grand style vénitien___________________ _____________ (1489-1510)________________________________________________ Pendant près d’un siècle, il demeure le maître de la peinture vénitienne. Le peintre impose sa manière monumentale et vigoureuse, son sens harmonieux du coloris. Il sait s’adapter au goût de ses commanditaires. C’est dans le genre du portrait qu’il excelle et qu’il innove. La deuxième partie de son œuvre offre une tension, une brutalité, une forme d’angoisse. Suivant les traces prestigieuses de Titien, les peintres vénitiens du XVI e siècle (Tintoret, Véronèse) offrent une image poétique et somptueuse de leur cité. La peinture vénitienne est d’abord celle de la couleur. Les humanistes vénitiens retiendront que l’amour du beau est inséparable de l’amour du divin.

La Vénus d’Urbin Titien, 1548 Huilz sur toile, 332X279 CM Musée du Padro, Madrid

Le Gréco en Espagne________________________________ _______ (1541-1614)________________________________________________ Tension verticale des corps, choix d’une palette froide, créent un climat de religiosité extasiée. Symbole d’une influence artistique à la fois vénitienne et florentine, issu de l’école « hispano-flamande », l’œuvre du Gréco reprend l’essentiel du vocabulaire formel des œuvres italiennes.

Le caractère sensuel de ses chairs, la lumière dorée onirique du tableau, et la pose de la main font allusion au tableau de son maître Giorgione. Titien renonce pourtant au paysage et place le nu dans un cadre plus fastueux, celui d’un riche palais. Il ouvre en outre les yeux de la jeune femme qui semble être autant une jeune princesse vénitienne qu’une déesse olympienne. Ce tableau inspira de nombreux artistes, dont Manet pour son Olympia.

Format vertical de la toile : composition ascensionnelle Croisement de diagonales + perspective ascendante+ multiplicité des figures enchevêtrées : complexité de composition Contrastes violents d’ombre et de lumière : clair-o bscur Absence de perspective atmosphérique : tension Coloris morbide des corps + déformation extrême des corps : perte de poids physique et transmutation mystique La résurrection, Le Gréco, vers 1600 Huile sur toile, 275X127CM Musée du Padro, Madrid

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Dürer en Allemagne_________________________________ ________ (1471-1528)________________________________________________ Dürer voyage en Italie et en Flandres, enrichissant son répertoire il est l’artiste moderne, alliant à une réflexion théorique une transition décisive entre la pratique médiévale et l’idéalisme renaissant. Son œuvre est une synthèse entre le système naturaliste de la représentation italienne et le langage plastique méticuleux du nord. Dans sa réflexion théorique, il écrit un traité de proportions humaines accompagné de gravures et de mathématiques. Dürer affirme ainsi l’exactitude de l’anatomie comme le pôle essentiel de son travail.

Premier portrait autonome de l’histoire de l’art 1493 est justement la date du premier autoportrait de Dürer. En l'état actuel des connaissances, c'est un point de bascule dans l'histoire de la peinture, puisqu'il s'agit du premier autoportrait à la fois identifiable et conçu comme entité pleinement indépendante.

Bruegel et Bosch en Flandre________________________ _________

Autoportrait au chardon Dürer, 1493 Parchemin collé sur toile, 56X44CM Musée du Louvre, Paris Sur le fond sombre, il calligraphie cette phrase : « Mon destin progressera selon l’Ordre suprême » Caractère impassible du visage+Richesse chromatique des boucles de la chevelure+Variété des drapés = devenir bourgeois du peintre Main veineuse et tendineuse+chardon= image savante et introspective Chardon=symbole de crucifixion et du mariage

Dans ses peintures, Bruegel utilise le dessin pour délimiter d’un large cerne noir des zones recouvertes d’aplats de couleurs intenses. Le juste équilibre entre les contours nets et une palette chromatique naturaliste lui permet le luxe du détail, jouant sur les rapports perspectifs entre les personnages. Il explore les thèmes de la folie et de la difformité physique. Ses tableaux rendent hommage à la vie ordinaire. Paysage avec la chute d’Icare Bruegel l’ancien, 1558 Huile sur toile, 73X112CM Musées royaux des Beaux-Arts, Bruxelles

Jérôme Bosch est l'inventeur d'un style repris ensuite par plusieurs artistes, dont Bruegel l'Ancien. Son style est caractérisé par des personnages caricaturaux issus des bestiaires du Moyen Âge. Il est reconnu par les surréalistes du XXe siècle comme le "maître" de leur art pendant très longtemps. L’enfer se mêle au paradis, et le satirique à la morale. On y voit sa préoccupation pour l’humanité corrompue condamnée à l'enfer éternel pour avoir tourné le dos à la loi divine La Nef des fous, Jérôme Bosch, vers 1500 Huile sur bois, 58X32.5CM Musée du Louvre, Paris

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La renaissance en France L’école de Fontainebleau ____________________________________ Un héritage italien Au cours du XVI e siècle, la France découvre le faste des cours italiennes. La vogue de cette culture ne cesse de croître. Si les arts reflètent un tel engouement, ils témoignent aussi de l’évolution historique que connaît la France : le passage d’un état féodal à un état centralisé et moderne. Lorsqu’en 1528 François 1er, libéré de sa captivité espagnole, retrouve le territoire national, c’est sous le signe de l’unité et de la grandeur qu’il entend gouverner. Des campagnes d’Italie le roi était revenu ébloui par les magnificences des cours. Il fait alors installer les plus belles œuvres italiennes à Fontainebleau : marbres antiques et bronzes, tableaux dont la Joconde de Vinci, la Léda de Michel-Ange, et le Grand St Michel de Raphaël. François 1er réunit des artistes pour qu’ils rivalisent avec ces maîtres. Ils seront à l’origine de l’école de Fontainebleau.

L’école de Fontainebleau Château conçu par Gilles Breton L’une des caractéristiques majeures de ce nouvel art est la pluridisciplinarité, avec son architecture, ses ateliers de tapisserie, ses ateliers de gravure. L’ampleur des travaux d’embellissement accomplis sous François 1er et ensuite sous Henri II, le grand nombre d’artistes présents à la cour font très vite du château un chantier artistique renommé, une école au sens propre du terme.

Château de Chenonceaux Château de Chambord

Quelques châteaux de la Renaissance : 1515 Château de Blois Aile de François 1er et façade

dite les Loges 1519 L.D.Vinci donne les grandes

lignes au château de Chambord François 1er

1522 Château de Chenonceaux Thomas Bohier 1564 Château d’Amboise Catherine de Médicis Les architectes : Gilles Breton, Jean Bullant, Philibert de l’Orme, Pierre Lescot, Serlio, Vignole