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Histoire des arts-module 3
L’inscription culturelle et sociale de la Grande guerre et de Verdun
1)La chanson de Craonne : l’icône de la souffrance des Poilus
Craonne est une commune de Picardie (Aisne) où ont eu lieu des combats au moment de l’offensive déclenchée par Nivelle au Chemin des Dames en avril 1917, sur le plateau de Californie (qui surplombe le village et tenu par les positions allemandes).
Cette bataille se solde par de nombreux morts, sans progrès notable sur le front. Elle suscite l’exaspération des soldats et déclenche des mutineries.Elle symbolise aussi la contrainte imposée aux soldats, l’ordre et la répression disciplinaire pendant la guerre (cf « un long dimanche de fiançailles », « les sentiers de la gloire », « les fragments d’Antonin et « les âmes grises »), le ressentiment et le désespoir des Poilus.l
Cette chanson a été diffusée dans les tranchées sous le nom de « Chanson de Verdun » ou « chanson des sacrifiés », et le fait qu’elle soit restée anonyme est évocateur (malgré une récompense d’un million de franc-or) : d’une guerre considérée comme légitime au début à laquelle participent les soldats résignés au nom de la défense du bon droit et de la patrie, a fait place une guerre perçue comme inutile, absurde et suicidaire…
-analyse de la chanson
-questions (synthèse)
Pourquoi cette chanson est-elle devenue l’icône des souffrances des soldats ?
Pourquoi les soldats refusent-ils de monter en 1ère ligne ?
Pourquoi peut-on parler d’un « contexte de crise » en 1917 ?
Quel refrain illustre la notion de lieu de mémoire ?
Pourquoi cette chanson est-elle censurée à l’arrière et interdite sur le front en 1917 ?
Les élèves ont écouté d'autres chansons écrites pendant la Première guerre mondiale : « rends-moi mon papa », « le cri du Poilu », « marche militaire », « le chant du départ », « vive le pinard », « qui a gagné la guerre ? », « vive l'Oncle Sam », « Verdun, on ne passe pas », « la Madelon » (symbole de la guerre des tranchées).....et d'autres chansons de tradition populaire.
Elles évoquent tour à tour les poilus du plateau de Champagne, fin 1915, puis ceux de Verdun, en 1916, enfin Craonne, village de l’Aisne proche du plateau du Chemin des Dames, où son célèbre refrain est définitivement associé aux mutins d’avril 1917.
2) Les chansons sur la Grande guerre dans la chanson française, pop et rock contemporain
La « nouvelle mémoire » s’intéresse plus à l’homme (le Poilu) et à ses souffrances : le soldat n’est plus un héros mais quelqu’un qui souffre et qui n’aime pas la guerre (celle-ci va le priver de la vie) : il est victime des conditions terribles de la guerre : il lutte pour la liberté et la civilisation.
Le deuil est plus intime (pas seulement la patrie mais la famille, la commune : il n’y a pas de « soldat inconnu » (cf piéta dans l’église de Bias + hommage nominatif).
« On est coupable de rien quand on est en guerre » Y.Angelo
« Si la mort n’a pas de sens, il faut lui donner une mémoire » N.Offenstadt
La mémoire dans la chanson et la société contemporaines
-le soldat de Florent Pagny-clip tourné à l'ossuaire de Douaumont
-Verdun de Michel Sardou
-le dormeur du val vivant de San Severino
-« Soldats de plomb » de Tryo
-la guerre 14-18 de Georges Brassens
-veuve de guerre de Barbara
-tu n'en reviendras pas de Léo Ferré (poème de Louis Aragon)
-la médaille de Renaud
-les tranchées de 1914 de Misanthrope
-l'avenir est un long passé de Manau
-le chemin des Dames de Soldat Louis
-Défroqué de Miossec
-la guerre de Cali
-la femme du soldat inconnu des Femmouzes T
« J’ai déserté les champs de bataille, j’ai donc de la place pour les médailles…. »
-la der des ders de Skaraboss
-le dormeur du val vivant de San Severino
Que nous révèlent ces chansons quant à la mémoire de la guerre, à notre rapport au passé et au rôle que joue l’histoire dans notre société ? (23 chansons sur la guerre de 1914-1918 ont été écrites depuis 2000) ?
En quoi la musique opère t-elle un contraste entre les paroles et les images ?
Fiche de travail -étude des textes des chansons
Les élèves doivent associer à chaque thème des oeuvres d'art ou des objets sur Verdun (tableaux, sculptures, équipements, lettres....)en vue de réaliser des panneaux pour une exposition.
L'étude doit aussi conduire à la conception et à la réalisation d'un diaporama à partir des textes et des oeuvres en écho pour la présentation du projet prévue le 27 mai 2016.
La synthèse du travail sera achevée mi-janvier.
La guerre des soldats et la réalité du front
Extraits de textes
Un regard porté sur la guerre
Idées, notions
Interprétation et mise en relation avec le cours
La notion du devoir
Une expérience héroïque
Les difficiles conditions de vie dans les tranchées
La barbarie de la guerre
L'horreur, la violence et la mort
Le chaos et les bombardements
Verdun
L'inhumanité
Les conditions qui renforcent le caractère dramatique et déprimant de la guerre
La misère physique et morale des Poilus
Les tombes et la mort
Le fatalisme « tous condamnés »
« tous sacrifiés »
« les tombes »
Mourir pour les autres
La vision particulière de l’arrière Certains s’ « amusent » pendant que d’autres risquent leur vie…
La rancœur et la frustration
Les « profiteurs » de guerre
Le décalage entre le sort terrible des soldats du front et la vie paisible des civils
L’injustice
La propagande
Les lacunes de la stratégie et des états-majors
La résignation et les mutineries
« Quand les musiques militaires que nous détestions comme des embusqués reçurent l’ordre de nous distraire officiellement et de nous remonter le moral au cantonnement, elles furent systématiquement boycottées. Le soldat fit la grève perlée. On dut, dans certains régiments, l’obliger à la présence, ce qui allait à l’encontre des désirs du commandement. Et pourtant, on jouait La Madelon ! »
Henri Barbusse-le feu
A Verdun, 400 000 soldats perdent la vie. La bataille donne lieu malgré tout à une étonnante chanson, censée remonter le moral des troupes, interprétée par le chansonnier Marcelly qui clame, haut et fort, sur un air de Marseillaise : « Ils ne passeront pas, on les aura ! »
