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17 OCTOBRE 2011 GRAFFICI Y van LeBlanc passe une partie de l’été sur le bord de la 132 à Percé, à l’abri sous une tente de toile blanche. L’employé des Bateliers de Percé vend des croisières pour observer les fous de Bassan qui nichent à l’île Bona- venture et les baleines qui s’alimentent dans les environs. L’exploitation du pétrole et du gaz au large ? « On n’est pas intéressés à ça, répond-il, tranchant. En haute saison, des centaines de touristes embarquent chaque jour sur les navires de son employeur. « Moi, je gagne ma vie avec le tourisme. S’il y a une catastrophe écologique, on va en subir les conséquences et le gouvernement ne sera pas là pour nous aider. Un déversement, ça affecterait beaucoup plus de monde que ceux qui travaillent sur les plates-formes », dit M. LeBlanc. Les chiffres compilés par GRAFFICI tendent à lui donner raison. Dans toute la province de Terre-Neuve-et-Labrador, l’industrie des hydrocarbures en mer fournit 3 445 emplois. Dans la seule Gaspésie, 4 000 personnes travaillent en tourisme. Environ 3 330 autres gagnent leur vie grâce à la pêche, la mariculture et la transformation des produits marins. La Gaspésie expédie pour 125 millions $ par an de produits marins transformés. Les retombées de l’industrie touristique se chiffrent à 223 millions $. Et c’est sans compter les économies des Îles-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord, aussi étroitement liées au Golfe du Saint-Laurent. Les pêcheurs gaspésiens sont eux aussi préoccupés. « Old Harry, ça fait partie de notre histoire. On y a déjà pêché le sébaste (une espèce dorénavant sous moratoire) et c’est une route migratoire pour la morue », explique Réginald Cotton, pêcheur de poisson de fond et de crevette de Rivière-au-Renard. Il craint que toutes les espèces pêchées dans le Golfe soient affectées, ne serait-ce que sur le plan de l’image. « Ça pourrait aller jusqu’à marginaliser notre poisson, parce qu’il aurait été pêché près d’une plate-forme d’hydrocarbures. » M. Cotton nuance toutefois sa position : son bateau consomme jusqu’à 10 000 litres de diesel à chaque voyage, un carburant qui doit bien provenir de quelque part, convient-il. « On ne peut pas dire “pas dans ma cour” ! On va perdre la face. » Mais il tient à ce que les pêcheurs soient partie prenante des discussions aux côtés des représentants des pétrolières et des gouvernements. « On était là avant eux dans le Golfe. C’est notre territoire, c’est chez nous ! », lance- t-il. Et si ça arrivait ? Le projet de Corridor Resources Quels risques ? Règlements : les lacunes DOSSIER Pétrole et gaz au large : à quel prix ? Des Gaspésiens s’inquiètent GENEVIÈVE GÉLINAS | [email protected] Dès l’an prochain, un forage exploratoire pourrait être réalisé à Old Harry, à 300 kilomètres au large de la Gaspésie. Au-delà du projet de Corridor Resources, c’est tout le développement de l’industrie des hydrocarbures en mer que les Gaspésiens commencent à questionner. Il y a déjà un bon moment que nos voisins madelinots ont pris le micro pour exprimer leurs préoccupations sur le forage en mer dans le golfe du Saint-Laurent. Même s’ils ont été plus discrets jusqu’ici, les pêcheurs et l’industrie du tourisme de la Gaspésie sont inquiets eux aussi. « Les pêcheurs utilisaient le Golfe avant eux [les industriels des hydrocarbures]. Il va falloir qu’on fasse partie des discussions », croit Réginald Cotton, pêcheur de Rivière-au-Renard. 3 445 emplois 3 275 emplois 4 000 emplois Industrie des hydrocarbures au large, à Terre-Neuve Tourisme en Gaspésie Pêche et transformation des produits marins, en Gaspésie Photo : Geneviève Gélinas

HYDROCARBURES EN MER: À QUEL PRIX?

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Dès l’an prochain, un forage exploratoire pourrait être réalisé à Old Harry, à 300 kilomètres au large de la Gaspésie. Au-delà du projet de Corridor Resources, c’est tout le développement de l’industrie des hydrocarbures en mer que les Gaspésiens commencent à questionner.

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Page 1: HYDROCARBURES EN MER: À QUEL PRIX?

17octobre 2011 Graffici

Yvan LeBlanc passe une partie de l’été sur le bord de la 132 à Percé, à l’abri sous une tente de toile blanche. L’employé des Bateliers de Percé vend des croisières

pour observer les fous de Bassan qui nichent à l’île Bona-venture et les baleines qui s’alimentent dans les environs. L’exploitation du pétrole et du gaz au large ? « On n’est pas intéressés à ça, répond-il, tranchant. En haute saison, des centaines de touristes embarquent chaque jour sur les navires de son employeur. « Moi, je gagne ma vie avec le tourisme. S’il y a une catastrophe écologique, on va en subir les conséquences et le gouvernement ne sera pas là pour nous aider. Un déversement, ça affecterait beaucoup plus de monde que ceux qui travaillent sur les plates-formes », dit M. LeBlanc.

Les chiffres compilés par GRAFFICI tendent à lui donner raison. Dans toute la province de Terre-Neuve-et-Labrador, l’industrie des hydrocarbures en mer fournit 3 445 emplois. Dans la seule Gaspésie, 4 000 personnes travaillent en tourisme. Environ 3 330 autres gagnent leur vie grâce à la pêche, la mariculture et la transformation des produits marins. La Gaspésie expédie pour 125 millions $ par an de produits marins transformés. Les retombées de l’industrie touristique se chiffrent à 223 millions $. Et c’est sans compter les économies des Îles-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord, aussi étroitement liées au Golfe du Saint-Laurent.

Les pêcheurs gaspésiens sont eux aussi préoccupés. « Old Harry, ça fait partie de notre histoire. On y a déjà pêché le sébaste (une espèce dorénavant sous moratoire) et c’est une

route migratoire pour la morue », explique Réginald Cotton, pêcheur

de poisson de fond et de crevette de Rivière-au-Renard. Il craint que toutes les espèces pêchées dans le Golfe soient affectées, ne serait-ce que sur le plan de l’image. « Ça pourrait aller jusqu’à marginaliser notre poisson, parce qu’il aurait été pêché près d’une plate-forme d’hydrocarbures. »

M. Cotton nuance toutefois sa position : son bateau consomme jusqu’à 10 000 litres de diesel à chaque voyage, un carburant qui doit bien provenir de quelque part, convient-il. « On ne peut pas dire “pas dans ma cour” ! On va perdre la face. » Mais il tient à ce que les pêcheurs soient partie prenante des discussions aux côtés des représentants des pétrolières et des gouvernements. « On était là avant eux dans le Golfe. C’est notre territoire, c’est chez nous ! », lance-t-il.

Le

Ces maisons

La Et si ça arrivait ? Le projet de Corridor Resources

Quels risques ?Règlements : les lacunes

DOSSIERPétrole et gaz au large : à quel prix ?

Des Gaspésiens s’inquiètent

GENEVIÈVE GÉLINAS | [email protected]

Dès l’an prochain, un forage exploratoire pourrait être réalisé à Old Harry, à 300 kilomètres au large de la Gaspésie. Au-delà du projet de Corridor Resources, c’est tout le développement de l’industrie des hydrocarbures en mer que les Gaspésiens commencent à questionner.

Il y a déjà un bon moment que nos voisins madelinots ont pris le micro pour exprimer leurs préoccupations sur le

forage en mer dans le golfe du saint-Laurent. Même s’ils ont été plus discrets jusqu’ici, les pêcheurs et l’industrie

du tourisme de la gaspésie sont inquiets eux aussi.

« Les pêcheurs utilisaient le Golfe avant eux [les industriels des hydrocarbures]. Il va falloir qu’on fasse partie des discussions », croit Réginald Cotton, pêcheur de Rivière-au-Renard.

3 445emplois

3 275 emplois

4 000emplois

Industrie des hydrocarbures au large, à Terre-Neuve

Tourisme en Gaspésie Pêche et transformation des produits marins, en Gaspésie

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Quels risques ?

Old Harry est situé dans le chenal laurentien, sur la route de migration des baleines. À

l’automne 2010, Corridor Resources y a réalisé des levés sismiques, une sorte d’échographie du sous-sol marin, qui s’ef-fectuent grâce aux détonations de canons à air comprimé. Si l’exploration du Golfe se poursuit, ces travaux pourraient se répéter.

Or, les baleines sont très sensibles au bruit. « À compter de 160 décibels, ça les dérange. À partir de 180, ça endommage leur appareil auditif. Et les canons à air, c’est 215 décibels toutes les 10 minutes », explique Stéphanie Pieddesaux, biologiste au Réseau d’observa-tion des mammifères marins.

Plusieurs espèces de poisson se servent

Les risques de marée noire viennent immédiatement à l’esprit quand on parle d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures en mer. toutefois, les préoc-cupations des scientifiques à l’égard de cette industrie vont bien au-delà d’un éventuel accident.

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Pétrole et gaz au large : à quel prix ?

Séparer les rôles

Au Canada atlantique, les organismes qui octroient les permis de forage en mer s’occupent également des

questions de sécurité et d’environnement. Selon Danielle Giroux, présidente d’Atten-tion FragÎles et porte-parole de la Coalition Saint-Laurent, « on est dans un modèle où il y a apparence de conflit d’intérêts. Ça ne répond plus aux exigences internationales ». Le comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources natu-relles a aussi étudié la question à la demande du gouvernement fédéral. Dans leur rapport rendu en août 2010, les sénateurs louangent un régime de réglementation « parmi les plus efficaces et rigoureux », mais recommandent « d’examiner plus en détail » la structure des organismes de surveillance « pour voir s’il existe un conflit important entre les différents rôles de réglementation. »

Être plus transparentÀ Terre-Neuve, l’office qui réglemente les hydrocarbures au large n’a pas le droit de révéler les données recueillies sans autori-

réglementation : les lacunesAprès la catastrophe de bp dans le golfe du Mexique, des sénateurs et des groupes environnementaux se sont penchés sur la réglementation canadienne, pour voir si elle comportait des failles. Ils en ont trouvé. Voici leurs recommandations.

sation écrite des pétrolières, en vertu d’une clause de confidentialité contenue dans la Loi de mise en œuvre de l’Accord atlantique Canada-Terre-Neuve. Des chercheurs de Terre-Neuve se sont heurtés à cette clause lorsqu’ils ont voulu obtenir de l’information sur des sujets relatifs à l’environnement. L’ac-cord signé entre le Canada et le Québec en mars 2011 prévoit ce même genre de clause de confidentialité.

Prévoir plus d’argent pour indemniserAu Canada, les pétrolières doivent mettre de côté 30 millions $ pour assumer leurs respon-sabilités si jamais une catastrophe naturelle (forte tempête ou foudre) déclenchait un déversement. L’entreprise doit avoir accès à un montant supplémentaire de 70 millions $ pour indemniser des tiers dans les cas où l’exploitant aurait commis une faute ou été négligent. Le comité sénatorial souligne que ces seuils n’ont pas bougé depuis 1986, et recommande de les rajuster en fonction de la réalité économique actuelle. Selon Mme Giroux, la somme de 30 millions $

est « dérisoire ». Le tourisme et la pêche aux Îles-de-la-Madeleine génèrent 130 millions $ par an, souligne-t-elle. Un peu plus d’un an après la marée noire dans le golfe du Mexique, le fonds d’indemnisation alimenté par BP avait versé 5 milliards $ à des plai-gnants, soit 166 fois plus.

Mieux se préparer aux catastrophesLe comité sénatorial « entretient des inquié-tudes au sujet de la planification et de la capacité d’intervention dont est doté le Canada en ce moment ». Danielle Giroux, estime que nous ne sommes « absolument pas prêts à intervenir dans le Golfe » en cas de marée noire. « On nous dit que dans une situation idéale, 15 % du pétrole peut être récupéré. Imaginez dans le golfe du Saint-Laurent, une mer froide, où il y a de la glace et des tempêtes fréquentes ! »

Puits de secours ou pas ?Dans le cas de la marée noire du golfe du Mexique, il a fallu plus de trois mois avant d’entamer le forage d’un puits de secours

destiné à sceller le puits endommagé. Ce délai a été fort critiqué. Faut-il creuser un second puits dans tous les cas ? En forant deux fois plus de puits que nécessaire, on double les risques, répond l’industrie. Les sénateurs n’ont pas tranché. Ils deman-dent des « discussions approfondies sur les circonstances où il faudrait exiger le forage de puits de secours. » Au Canada, les entreprises doivent avoir un plan qui porte sur le forage d’urgence d’un puits de secours.

Consulter davantage et plus tôt les citoyensSelon l’avocat William Amos, directeur des séminaires d’Ecojustice à l’Université d’Ottawa, un problème fondamental doit être réglé dans le régime canadien : le manque de consultation des citoyens. « Avant même que la compagnie propose de forer, elle doit obtenir des droits d’exploration et cette déci-sion de lui en donner ou pas, manque de transparence, affirme M. Amos. On a besoin d’un régime d’évaluation environnemen-tale avec une garantie de participation de la population. »

« Je trouve qu’on n’en sait pas assez » pour décider d’aller de l’avant ou non dans l’exploitation des hydrocarbures, estime Stéphanie Pieddesaux, biologiste au Réseau d’observation des mammifères marins, qui étudie ces animaux depuis une dizaine d’années.

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19octobre 2011 Graffici

maïté samuel-leDuc | [email protected]

Quels risques ?

aussi des sons pour se déplacer et s’ali-menter. Leurs larves peuvent être tuées si le navire d’exploration passe dans une zone de ponte. Old Harry est situé dans une zone où le sébaste se reproduit, et à proximité d’un secteur de reproduction de la morue, deux espèces en voie de disparition.

« Vu la présence d’espèces en danger comme le rorqual bleu, la morue de l’Atlan-tique et le sébaste, il ne devrait pas du tout y avoir de levés sismiques dans le Golfe », croit Gail Fraser, professeur à l’université York de Toronto, et spécialisée dans les effets sur l’en-vironnement de l’industrie des hydrocarbures en mer.

Lyne Morissette, chercheuse en écologie des écosystèmes à l’Université du Québec à

Rimouski, souligne que si on passe à l’étape de l’exploitation, des infrastructures portuaires lourdes devront être construites, et que le trafic maritime augmentera.

Et surtout, le golfe du Saint-Laurent a besoin d’être étudié dans son ensemble et non pas de façon morcelée (cinq provinces se partagent le Golfe) avant d’aller de l’avant. « On a l’impression que l’industrie va beaucoup plus vite que la science, affirme Mme Morissette. On ne peut pas suivre, nous, les scientifiques. On est totalement dépassés. »

Les risques de marée noire viennent immédiatement à l’esprit quand on parle d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures en mer. toutefois, les préoc-cupations des scientifiques à l’égard de cette industrie vont bien au-delà d’un éventuel accident.

et si ça arrivait ?La fraîcheur de l’eau et la confi-guration des courants marins pourraient aggraver les consé-quences d’une marée noire dans le golfe du saint-Laurent.

La Fondation David Suzuki a simulé la trajectoire du pétrole advenant un déversement de 10 000 barils de

pétrole par jour à partir du site d’Old Harry, à différents moments de l’année (une simulation facile à trouver sur Internet en tapant « Fondation David Suzuki simulation Golfe du St-Laurent » dans un moteur de recherche).

À la simulation d’hiver, on voit la nappe de pétrole s’approcher des côtes du sud-est de la Gaspésie, pénétrer dans le premier tiers de la baie des Chaleurs, avant de se déposer chez nos voisins néo-brunswickois. Ouf ! On peut donc dormir sur nos deux oreilles ? Non, croit Jean-Patrick Toussaint, chef des projets scientifiques à la Fondation. « La simulation est basée sur les vents et les courants marins de 2009-2010. En hiver, ça aurait touché pratiquement les cinq provinces autour du Golfe. Ça présage que tout est possible et que les côtes gaspésiennes pourraient être touchées », dit-il. Les courants à l’œuvre dans le Golfe forment une sorte de tourbillon, ce qui explique que le pétrole ne dériverait pas

tout droit vers la haute mer.Les eaux du golfe du Saint-Laurent sont

beaucoup plus froides que celles du golfe du Mexique. Les bactéries décomposeraient donc le pétrole plus lentement. « C’est la différence entre laisser tes légumes dans ton frigo, ou les laisser sur le comptoir », illustre Émilien Pelletier, professeur à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski.

Si une comparaison devait être faite, il faudrait plutôt regarder du côté du naufrage du pétrolier Exxon Valdez, survenu en 1989 en Alaska, dans une mer froide et semi-fermée comme l’est le Golfe du Saint-Laurent. Là-bas, les pêcheries de hareng et les populations de moule bleue ne sont toujours pas rétablies, vingt ans après la catastrophe.

Si une marée noire survenait dans le golfe du Saint-Laurent, on aurait bien du mal à mesurer ses impacts, faute de données sur la situation actuelle. « Il y a des lacunes au niveau des connaissances, juge M. Pelletier. Or, il faut connaître l’état des lieux avant de le modifier. »

Le projet de Corridor Resources

L’emplacement du forage prévu par corridor resources se trouve à 460 mètres sous la surface, à mi-chemin entre les Îles-de-la-Madeleine et les côtes de terre-Neuve. old Harry est le nom

de la structure géologique sous-marine dans laquelle l’entreprise espère trouver du gaz ou du pétrole. entre la mi-2012 et la mi-2014, l’entreprise néo-écossaise veut forer un puits de 2 200 mètres sous le lit de la mer.

Le forage serait effectué à un moment où il n’y a pas de glace et dure-rait de 20 à 50 jours. De 30 à 40 personnes travailleraient en rotation sur un appareil de forage semi-submersible ou un navire de forage. cinq à dix de plus seraient employées sur un navire de ravitaillement.

selon paul Durling, de corridor resources, « les chances de faire une découverte de pétrole ou de gaz lors d’un forage sont d’une sur dix, si on regarde les résultats dans le monde. » si les résultats sont encourageants, l’entreprise pourrait poursuivre son programme de recherche avec des levés sismiques ou d’autres puits d’exploration. La phase d’exploitation n’est pas pour demain. en cas de découverte, il faut « au moins dix ans » pour mettre un puits en production, calcule M. Durling.

en réponse aux craintes exprimées par la population, M. Durling souligne que les foreurs ont deux moyens de garder le contrôle du puits. La pression des boues de forage est « la principale mesure de prévention ». Un bloc obtu-rateur prend le relais en cas d’éruption de gaz ou de pétrole, un phénomène « rare », dit-il. Un puits de secours ? « ce n’est pas obligatoire au canada », répond-il.

La ministre des ressources naturelles et de la faune, Nathalie Norman-deau, mentionnait un potentiel de deux milliards de barils dans la structure old Harry, un chiffre que M. Durling refuse de confirmer. « Il est un peu tôt pour parler des ressources en place », dit-il.

L’exploitation du pétrole ou du gaz n’est pas pour demain dans le golfe. En cas de découverte, il faut « au moins dix ans » avant de mettre un puits en production,

calcule Paul Durling, de Corridor Resources.

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BaieSaint-Georges

Gaspé

Nouveau-Brunswick

Terre-Neuve

Nouvelle-Écosse

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Source : Coalition Saint-Laurent

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