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Marie-Claude Sévigny, psychologue et coordonnatrice interdisciplinaire Programme pour les personnes présentant un trouble grave du comportement INTERVENIR AUPRÈS DE L USAGER DIFFICILE : DÉNOUER LES IMPASSES ET CRÉER UN LIEN Membre du consortium opérant le

I AUPRÈS DE L DIFFICILE DÉNOUER LES IMPASSES ET …luciebruneau.qc.ca/data/luciebruneau/files/file/PPoint_usager... · outil ou un truc sera la solution à l’impasse. ... (1990)

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Marie-Claude Sévigny, psychologue

et coordonnatrice interdisciplinaire

Programme pour les personnes présentant

un trouble grave du comportement

INTERVENIR AUPRÈS DE L’USAGER DIFFICILE : DÉNOUER LES IMPASSES

ET CRÉER UN LIEN

Membre du consortium

opérant le

PLAN DE LA CONFÉRENCE

• Caractéristiques de la clientèle difficile

• État des connaissances sur l’efficacité en relation d’aide

• Le lien thérapeutique : le terreau fertile du changement

• Comment améliorer le lien thérapeutique

CARACTÉRISTIQUES DE LA CLIENTÈLE DIFFICILE

MANIFESTATIONS

• Absentéisme, retards

• Passivité, manque de collaboration

• Réactivité, méfiance

• Incapacité à maintenir notre plan de traitement

• Tensions au sein d’une équipe

• Clivage au sein d’une équipe

• Sentiment d’impuissance

CAUSES

• Style d’attachement ambivalent ou anxieux

• Tempérament inhibé ou difficile

• Sollicitation trop importante des capacités d’adaptation

• Présence d’un trouble à l’axe II (trouble de la personnalité)

INCOMPATIBILITÉ?

• Difficulté à avoir une identité forte

• Difficulté à créer et à maintenir des relations interpersonnelles

• Difficulté à réguler les affects

• Difficulté à mentaliser

• Avoir une idée claire de nos objectifs et de nos aspirations

• Avoir à côtoyer plusieurs intervenants

• Vivre des moments extraordinaires et de graves déceptions

• Devoir s’ajuster à une nouvelle réalité, faire des choix, faire un deuil

Caractéristiques de la clientèle difficile

Caractéristiques des services dispensés

RÉALITÉ ACTUELLE

Clientèle comorbide et fragilisée au plan psychosocial

Nécessité de faire plus avec moins

Durée de séjour restreinte

Pressions afin d’avoir des résultats rapidement

ÉTAT DES CONNAISSANCES SUR L’EFFICACITÉ

EN RELATION D’AIDE

ÉTAT DES CONNAISSANCES

• Les approches, techniques, trucs et outils contribuent peu à l’efficacité des interventions

• Les facteurs appartenant à l’usager et la qualité de la relation thérapeutique sont déterminants

(Duncan et al., 2010)

FACTEURS D’EFFICACITÉ EN RELATION D’AIDE

• Facteurs liés à l’usager (40 %)

• Qualité du lien thérapeutique (30 %)

• Approches et techniques (15 %)

• Effet placebo (15 %)

(Lambert & Barley, 2001)

CONSTATS

• 55 % des facteurs d’efficacité échappent à notre contrôle

• Perfectionnement sur 15 % ?

• Conception médicale de la relation d’aide : échec

• Importance du lien thérapeutique

LE LIEN THÉRAPEUTIQUE

Le thérapeute qui s’approche en contexte clinique, armé uniquement de sa bienveillance

et de sa générosité aura du mal à faire face aux aspects plus sombres et plus durs de la relation

thérapeutique. Il ne suffit pas qu’un thérapeute soit un être sensible, empathique, généreux; il va falloir qu’il soit capable de le

rester quand ça va mal.

(Gilles Delisle, mars 2011)

DÉFINITION

Ensemble des émotions et attitudes que l’intervenant et l’usager ont l’un envers l’autre et la manière dont celles-ci s’expriment.

(Gelso & Hayes, 1998)

FACTEURS INFLUENTS CHEZ L’USAGER

• Style d’attachement et qualité des relations d’objet

• Type de problématique (axe II constitue un obstacle)

• Gravité de la problématique

FACTEURS INFLUENTS CHEZ L’INTERVENANT

• Motivations inconscientes

Contrôle

Pouvoir

Admiration et reconnaissance

Maternage

Fantaisie de réparation

• Attentes envers les usagers

• Style d’attachement, tempérament et personnalité

CARACTÉRISTIQUES D’UN BON LIEN THÉRAPEUTIQUE

• Ressent l’empathie, la chaleur et l’intérêt de l’intervenant

• Se sent écouté et respecté

• Sent qu’on croit à son potentiel de changement

• Peut s’exprimer sans crainte que la relation ne se brise

• Peut exprimer les aspects déplaisants de la réalité sans crainte que la relation ne se brise

• Peut dénouer les impasses

• Est capable d’accueillir les côtés sombres de l’usager

• Demeure concentré sur les besoins de l’usager et non sur les siens

L’usager L’intervenant

COMMENT AMÉLIORER LE LIEN THÉRAPEUTIQUE

AMÉLIORER LE LIEN THÉRAPEUTIQUE

• Dénouer les impasses

• Développer sa qualité d’écoute et d’accueil

• Travailler sa compétence affective et relationnelle

• Demander de la rétroaction

DÉNOUER LES IMPASSES

• Les résistances sont vues comme une incapacité du thérapeute à s’ajuster adéquatement à l’usager.

• Renoncer à l’idée qu’une approche, une intervention, un outil ou un truc sera la solution à l’impasse.

• «Que se passe-t-il ?» plutôt que «Que dois-je faire ?»

• Unir plutôt que séparer.

• Dans le doute, mieux vaut ne rien dire ou faire et prendre un temps de réflexion.

DÉVELOPPER SA QUALITÉ D’ÉCOUTE ET D’ACCUEIL

• Déterminer par consensus le cadre, les objectifs de l’intervention et les moyens qui seront utilisés.

• Avec le consentement de vos usagers, enregistrez et écoutez vos interventions.

• Apprenez à tolérer les silences lors de vos rencontres.

• Demander et accepter la rétroaction fournie par vos usagers.

• Synchronicité avec l’usager.

TRAVAILLER SA COMPÉTENCE AFFECTIVE ET RELATIONNELLE

• Considérer de vous investir dans une supervision régulière afin de mieux :

tolérer et réduire les affects négatifs et douloureux associés au travail avec la clientèle difficile

identifier et réguler vos zones d’ombres

identifier et moduler l’impact de vos motivations sur la relation d’aide

TRAVAILLER SA COMPÉTENCE AFFECTIVE ET RELATIONNELLE (SUITE)

• Donnez-vous le droit de ressentir des affects négatifs envers vos usagers et de les exprimer à un collègue.

• Tenter d’être attentif à vos émotions, aux images ou mots qui vous viennent en tête lors de vos interventions avec vos usagers.

DEMANDER DE LA RÉTROACTION

• Faire des bilans réguliers avec les usagers.

• Utiliser des instruments permettant d’évaluer les interventions : • En psychologie, une panoplie d’instruments sont possibles (voir

Cahier recherche et pratique, OPQ, vol. 2, numéro 2, novembre 2012)

EN RÉSUMÉ ET EN GUISE DE CONCLUSION...

Soyez avec votre patient !

(Allan Schore, congrès de l’OPQ, 2008)

POUR REJOINDRE LA CONFÉRENCIÈRE :

[email protected]

BIBLIOGRAPHIE http://www.centerforclinicalexcellence.com/

Gabbard. G.O. (2001). A Contemporary Psychoanalytic Model of Countertransference, Journal of Clinical Psychology, Vol. 57, 983-991.

Gelso, C. J. & Hayes, J. A. (2007). Coutertransference and the Therapist’s Inner Experience : Perils and Possibilities. Lawrence Erlbaum Associates Publishers, 170 pages.

Schore, A. (2003). Affect Dysregulation and Disorders of the Self. W.W. Norton Compagny, 403 pages

Schore, A. (2003) Affect regulation and the Repair of the Self. W.W. Norton Compagny, 263 pages.

Sussman, M.B. (2007). A Curious Calling : Unconscious Motivations for Practicing Psychotherapy. Jason Aronson, 237 pages.

Tansey, M.J. & Burke, W.F. (1995). Understanding Counter-transference : From Projective Identification to Empathy. Psychology Press, 222 pages.

BIBLIOGRAPHIE (SUITE) L’Alliance thérapeutique : Construire, maintenir et réparer le lien,

Psychologie Québec, Vol.28, numéro 2, mars 2011

Reportage sur le congrès 2008, Psychologie Québec, Vol. 26, numéro 1, janvier 2009

Cahier recherche et pratique, Ordre des psychologues du Québec, Vol. 2, numéro 2, novembre 2012

Safran, J.D., & al. (2001). Repairing alliance ruptures, Psychotherapy, Vol. 38 Winter 2001, No. 4, 406-412.

Ackerman, S.A. & al. (2001). Empirically supported therapy relationships : Conclusions and recommandations of the division 29 task force,

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Greenberg, L.S. & al. (2001). Empathy, Psychotherapy,Vol. 38 Winter 2001, No. 4, 380-384.

BIBLIOGRAPHIE (SUITE)

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Horvath, A.O. (2001). The alliance, Psychotherapy,Vol. 38 Winter 2001, No. 4, 365-372.

Gelso, C.J. & Hayes, J.A. (1998). The psychotherapy relationship : Theory, research and practice. New York : Wiley.

Lambert, M.J. & Barley, D.E. (2001). Research summary on the therapeutic relationship and psychotherapy outcome, Psychotherapy,Vol. 38 Winter 2001, No. 4, 357-361.

Duncan, B.L. & al. (2010). The heart and soul of change : Delievering what works in therapy, American Psychological Association.