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. www.icpr.fr ICPR 7 Boulevard de la Boutière Institut Locomoteur de l’Ouest/ CHP Saint-Grégoire 35760 Saint-Grégoire HALLUX VALGUS Définition C’est la déviation exagérée du gros orteil (hallux) vers les petits orteils, en dehors (valgus). Elle s’accompagne d’une bursite, d’une exostose souvent douloureuse (protubérance de tissus mous et d’os) au bord interne du pied : c’est ce qu’on appelait autrefois l’«oignon». Le terrain L’hallux valgus touche surtout la femme (dans 95% des cas), mais l’homme peut être concerné (5%). Il survient le plus souvent (dans 70% des cas) après 50 ans, mais il existe des formes congénitales concernant les patients jeunes (30% des cas). Les causes Familiale, pas héréditaire au sens propre, c'est-à-dire qu’elle ne se transmet pas obligatoirement de génération en génération. Morphologie du pied : grec (20%), égyptien (55%), carré (25%). L’excès de longueur du gros orteil : plus il est long, moins il a de place dans la chaussure et plus il se couche vers les autres orteils. Chaussage : une chaussure à bout pointu contraint le gros orteil, des talons hauts surchargent et compriment les orteils. Pied plat : l’affaissement de la voûte aggrave la déformation. Les conséquences Directes sur le gros orteil Le conflit entre la chaussure et l’exostose crée une inflammation, voire une bursite qui peut s’infecter. La déformation ne fait que s’aggraver, même si la douleur peut s’améliorer. De l’arthrose peut apparaître et enraidir l’articulation.

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ICPR 7 Boulevard de la Boutière

Institut Locomoteur de l’Ouest/ CHP Saint-Grégoire 35760 Saint-Grégoire

HALLUX VALGUS

Définition

C’est la déviation exagérée du gros orteil (hallux) vers les petits orteils, en dehors (valgus). Elle s’accompagne d’une bursite, d’une exostose souvent douloureuse (protubérance de tissus mous et d’os) au bord interne du pied : c’est ce qu’on appelait autrefois l’«oignon».

Le terrain

L’hallux valgus touche surtout la femme (dans 95% des cas), mais l’homme peut être concerné (5%). Il survient le plus souvent (dans 70% des cas) après 50 ans, mais il existe des formes congénitales concernant les patients jeunes (30% des cas).

Les causes

• Familiale, pas héréditaire au sens propre, c'est-à-dire qu’elle ne se transmet pas obligatoirement de génération en génération.

• Morphologie du pied : grec (20%), égyptien (55%), carré (25%). L’excès de longueur du gros orteil : plus il est long, moins il a de place dans la chaussure et plus il se couche vers les autres orteils.

• Chaussage : une chaussure à bout pointu contraint le gros orteil, des talons hauts surchargent et compriment les orteils.

• Pied plat : l’affaissement de la voûte aggrave la déformation.

Les conséquences

• Directes sur le gros orteil Le conflit entre la chaussure et l’exostose crée une inflammation, voire une bursite qui peut s’infecter. La déformation ne fait que s’aggraver, même si la douleur peut s’améliorer. De l’arthrose peut apparaître et enraidir l’articulation.

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• Indirectes sur les autres orteils Le gros orteil perd ses fonctions d’appui principal et de propulsion ce qui entraîne une surcharge sur les autres orteils. Apparaissent alors des douleurs sous la plante du pied avec des durillons, des griffes d’orteil avec des cors.

Bilan radiographique

Ce bilan est nécessaire. Il est prescrit des radiographies en charge (debout) pour mesurer objectivement les déformations et apprécier les gestes à réaliser.

L’échographie peut parfois être prescrite pour rechercher des lésions associées (Névrome de Morton, surcharge d’un rayon latéral…).

Traitement

Médical : Il peut soulager les douleurs en diminuant la pression sur l’«oignon» mais il ne corrige pas la déformation. Ce sont le chaussage large adapté, les soins locaux, les écarteurs d’orteil en soulageant les structures étirées, les semelles orthopédiques en équilibrant les appuis. La rééducation est rarement prescrite.

Chirurgical : Il est envisagé lorsque l’hallux valgus devient douloureux. Seule la chirurgie peut corriger la déformation de façon durable. Il est préférable de ne pas opérer les 2 pieds en même temps mais d’espacer les interventions d’au moins 21 jours. Les suites opératoires sont plus simples à gérer.

La technique est adaptée à chaque situation et peut être modifiée en cours d’intervention si nécessaire. La plus habituelle est celle d’une double ostéotomie (section osseuse) sur le premier métatarsien et sur la première phalange associée à une libération des tissus rétractés. Le plus souvent cette chirurgie est réalisée par voie mini-invasive avec une courte incision médiale à cheval sur l’oignon. L’ostéotomie de la première phalange sera faite par voie percutanée. Les fragments osseux sont déplacés et fixés avec du matériel biocompatible (vis, agrafes, broches…)

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Il est préférable d’opérer avant de voir apparaitre un retentissement sur les rayons voisins. Dans ce cas, il faudra peut-être y associer une chirurgie (souvent percutanée) à ce niveau ce qui «alourdira» l’intervention et ses suites (flèches rouges). Ces répercussions peuvent laisser plus de raideur de l’avant-pied.

Parfois, selon les cas, les incisions devront être plus grandes et la chirurgie percutanée ne sera pas adaptée. On peut même être amené à bloquer l’articulation quand celle-ci est arthrosique : c’est l’arthrodèse métatarso-phalangienne du gros orteil. Elle supprime la douleur d’une articulation arthrosique. Le déroulement du pas reste possible ainsi que la marche sur la pointe des pieds, la position accroupie et la pratique de certaines activités physiques. Le port de talons hauts (plus de 4 cm) est compromis. Parfois, on peut même devoir bloquer une

articulation plus en amont (arthrodèse cunéo-métatarsienne). Cela impose alors 6 semaines sans appui.

La douleur préopératoire disparaît généralement pour les cas simples. Il peut parfois persister un peu de raideur articulaire. Le résultat peut être moins bon, notamment lorsqu’on est opéré à un stade plus avancé (atteinte du 2è orteil par exemple) ou en cas de reprise d’une chirurgie antérieure. En effet, la raideur du pied peut-être plus importante. La chirurgie améliore, cependant, souvent la situation. Il faut savoir que le pied peut rester plus ou moins gonfler pendant 3 à 6 mois après l’intervention surtout en cas d’insuffisance veineuse. Une récidive reste possible dans 5 à 10% des cas.

Post-opératoire: se reporter à la fiche des suites post-opératoires de l’avant-pied.

Complications : se reporter à la fiche de consentement éclairé.