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La connaissance de l’histoire des opinions et des idéologies est indispensable pour comprendre les sociétés d’aujourd’hui et les enjeux du monde contemporain.
Avec l’essor de la presse au XIXe siècle, le poids de l’opinion publique devient de plus en plus important. La presse permet aussi la diffusion d’idéologies.
Idéologie = ensemble d’idées, de croyances ou de doctrines plus ou moins structurées
Quelle est la place des idéologies et de l’opinion publique dans les sociétés des pays développés depuis la fin du XIXe siècle ?
Introduction (p. 130-131)
Comment est-on passé d’un mouvement ouvrier naissant dans le 1er document à un mouvement syndical organisé, puissant et reconnu légalement aujourd’hui ?
Quelles sont les idées qui ont animé ce mouvement ouvrier ?
Quels conflits ont marqué cette évolution ?
Quelles difficultés le mouvement ouvrier a-t-il dû surmonter pour arriver à sa position actuelle d’acteur social, économique et politique reconnu ?
Ce mouvement ouvrier allemand va être marqué par ce que l’on appelle la social-démocratie.
Le terme de « social-démocrate » apparaît pour la 1ère fois lors de la révolution de 1848.
C’est un terme ambigu qui contient à la fois l’idée de révolution et de réformisme.
Le mouvement ouvrier allemand est dès le départ divisé entre ces deux tendances avec la naissance de 2 organisations : L’Association générale des
travailleurs allemands fondée par Ferdinand Lassalle en 1863 = socialisme réformiste (transformer les structures économiques, sociales et politiques par des voies légales)
La Première Internationale fondée en 1864 par des ouvriers venus de toute l’Europe comme Wilhelm Liebknecht ou Karl Marx qui en rédige les statuts = révolution du prolétariat
Problématique : en quoi le développement du socialisme et du mouvement ouvrier a-t-il été un reflet de l’évolution de la société allemande ? Comment a-t-il transformé la société allemande jusqu’{ nos jours ?
Problématique : Comment la social-démocratie s’est-elle affirmée avant 1914 ?
1) La naissance difficile de la social-démocratie
a) L’essor de l’industrie allemande (p. 132-133)
L’Allemagne connaît un forte industrialisation { la fin du XIXe siècle qui fait d’elle la 1ère puissance économique européenne en 1913 grâce notamment à ses industries lourdes (sidérurgie, mines) et les industries nouvelles (électricité, chimie, optique).
Le nombre d’ouvriers augmente beaucoup (40 % de la pop. active) dans les grandes villes et les régions industrielles comme la Ruhr, la Saxe, Silésie, Sarre…
Face à des conditions de vie et de travail difficiles, le mouvement ouvrier s’organise…
Congrès de Gotha (1875) = union des sociaux-démocrates derrière un programme révolutionnaire et marxiste
Parti ouvrier
socialiste d’Allemagne
Très critique / autoritarisme de l’Empire allemand créé en 1871
En 1878, Bismark saisit le prétexte d’un attentat contre la personne de l’empereur Guillaume Ier pour interdire la social-démocratie, les journaux et les syndicats affiliés
a) Le succès du SPD aux élections (p. 134) En 1914, le SPD est le
1er parti politique allemand en siège et en voix.
La social-démocratie s’appuie aussi sur un syndicalisme puissant qui multiplie les grèves entre 1900 et 1910.
Doc. 3 p. 135
Association Solidarité
Promouvoir les loisirs ouvriers
100 000 membres + internationale
Doc. 3 p. 136
1 million de militants en 1914
Très organisés :
Syndicats Coopératives Associations culturelles
et de loisirs (ex : Solidarité pour les loisirs, clubs sportifs…)
Journaux
Une culture ouvrière se met en place.
Pour Rosa Luxemburg, réformes (= moyen) et révolution (= but) sont indissociables.
= orientation marxiste du programme confirmé au congrès d’Erfurt (1891)
= opposition de militants en faveur de réformes démocratiques vers le socialisme sans révolution Ex : Eduard Bernstein favorable à
une coopération avec le pouvoir
Divisions à propos de la 1ère GM : Réformistes pour l’Union sacrée Révolutionnaires pacifistes quittent
le parti en 1916 (création du groupe Spartakus par Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht)
Problématique : quelles sont les conséquences de la division de la social-démocratie ?
1) La naissance du communisme allemand Répondre aux questions 1, 2 et 4 p. 139 : Question 1 : La fin de l’année 1918 est marquée par la défaite militaire allemande
qui entraîne l’abdication de Guillaume II le 9 novembre 1918. Une république est créée (république de Weimar). Cette transition politique se fait dans un contexte d’agitation car éclatent au même moment de nombreuses insurrections urbaines partout en Allemagne entre le 4 et le 9 novembre.
Elle voit aussi le SPD se diviser définitivement avec la création du parti communiste (KPD) le 30 décembre 1918.
Les sociaux-démocrates appellent au respect de l’ordre et de la loi et désirent participer au gouvernement de la nouvelle république.
Les communistes voient au contraire dans l’abdication de Guillaume II la chance de mettre fin au capitalisme et de créer une société socialiste grâce à une révolution.
L’insurrection des Spartakistes à Berlin en janvier 1919 plonge l’Allemagne dans une situation de guerre civile.
L’ordre est néanmoins rapidement et violemment rétabli par la république de Weimar avec l’aide de corps francs d’extrême droite.
Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés le 15 janvier.
SPD = une des principales forces politiques
avancées sociales : droit syndical inscrit dans la constitution
journée de 8 heures
création de conventions collectives
assurance chômage (1927).
Hitler remporte les élections et devient chancelier le 30 janvier 1933.
15 mars 1933 : interdiction du KPD.
Hitler reçoit les pleins pouvoirs (doc. 5 p. 135)
interdiction des syndicats (2 avril), du SPD (22 juin), parti Zentrum (4 juillet)
14 juillet : NSDAP parti unique
Les SA brutalisent les militants de gauche. Ex : Ernst Thälmann (secrétaire général du PC, candidat aux
présidentielles en 1925, 1932), arrêté en mars 1933 et meurt dans le camp de concentration de Buchenwald.
1) Le communisme en Allemagne de l’Est
a) Le contexte après 1945
En 1945, l’Allemagne est divisée en zones d’occupation.
Avec le début de la guerre froide, les zones alliées deviennent en 1949 la RFA, tandis que la zone soviétique devient la RDA avec un statut particulier de Berlin-Ouest, isolée en RDA.
La RFA et la RDA sont séparées par le Rideau de fer et par le mur de Berlin.
Les communistes mettent en place la collectivisation des terres et la nationalisation des entreprises (1er plan quinquennal en 1951).
Problématique : comment la social-démocratie et le communisme évoluent-ils et transforment-ils les deux Allemagne de l’après-guerre ?
Erich Honecker = chef de la RDA de 1971 à 1989 Avant lui, Walter Ulbricht
(1960-1971)
Wilhelm Pieck (1949-1960)
SED = Parti socialiste unifié (1946)
Liens étroits avec l’URSS Adhésion au Kominform (1947)
Pacte de Varsovie
Comecon (ou CAEM, Conseil d’aide économique mutuel)
Absence d’opposition et contrôle total de la population : Jeunesse Libre
allemande (FDJ)
Les Pionniers
Syndicat unique (FDGB)
Interdiction du droit de grève en 1961
La réussite économique de la RDA est loin d’être celle présentée dans le document :
Voir les pages 142 et 143
Mécontentement des ouvriers (grèves en 1953 qui se répandent à toute la RDA)
Intervention de l’armée Rouge qui rétablit l’ordre par la force (55 morts, 15 000 arrestations)
Inégalités de salaires et apparition d’une classe de privilégiés liés au parti
Fuite de 3 millions d’Allemands de l’Est en RFA = mur de Berlin en 1961.
Dégradation de la situation économique dans les années 1980, aboutissant, dans un contexte de Perestroïka, à de grandes manifestations pour plus de libertés (automne 1989)
Chute du mur le 9 nov. 1989
Réunification le 3 octobre 1990
a) L’adaptation du SPD
19 avril 1945, Kurt Schumacher refonde le SPD. Hostile { l’URSS, il est favorable aux nationalisations et { la planification de l’économie.
Mais c’est l’Union Chrétienne démocrate (CDU) qui domine la scène politique jusqu’{ la fin des années 1960.
Dans ce contexte, une remise en question s’impose…
Lire le doc. 5 p. 145 : le congrès de Bad Godesberg (1959)
Le SPD renonce à la lutte des classes, la nationalisation et la propriété collective des moyens de production
Il accepte : Libre entreprise et concurrence = acceptation de l’économie de
marché Défense nationale (accepte l’entrée dans l’OTAN en 1960) Bons rapports avec les institutions religieuses
Le SPD s’adapte aux nouvelles réalités de la RFA et renonce au marxisme. Cette réforme du parti est officialisé au congrès de Bad Godesberg en 1959
Le parti s’organise autour de nouvelles figures (cf doc. 3 p. 145):
Herbert Wehner
Willy Brandt, maire de Berlin, et 1er chancelier social-démocrate de la RFA (1969-1974)
Le SPD redevient l’une des principales forces politiques de RFA
Il gagne les élections en 1972 et 1998.
L’Allemagne met en place dans les années 50 un modèle original : l’économie sociale de marché
LA COGESTION
Participation active des employés à la gestion de l’entreprise
Les employés participent aux décisions importantes (ex : en cas de restructuration, mais aussi temps de travail, salaires, conditions de travail)
Que pour les grandes entreprises (20 000 employés et +)
= pilier de l’économie sociale de marché (économie de marché avec une dimension sociale encadrée par l’État)
a) Socialisme et communisme après la chute du mur Le SED devient PDS
(faibles résultats électoraux)
SPD au pouvoir avec Gerhard Schröder (1998 à 2005).
Nouvelle crise d’identité…
En 2003, Gerhard Schröder annonce une série de réformes, appelées « Agenda 2010 », qui vise à rendre l’économie allemande plus compétitive, et qui pour cela fait des concessions dans le domaine du marché du travail.
Nouvelles divisions
Doc. 4 p. 147 : Nouveau parti
politique en 2007, Die Linke
Discours anti-libéral.
Unit les éléments de gauche plus radicaux du SPD avec le PDS (héritier de la SED)
Doc. 5 p. 141 : Plus grande
popularité dans les nouveaux Länder de l’Est (retard économique)
Apparition d’une « Ostalgie », néologisme qui désigne la nostalgie de l’ancienne RDA qu’éprouvent certains Allemands de l’Est face aux difficultés économiques.
Conclusion : Comment la social-démocratie allemande va-t-elle s’ajuster { ce nouveau courant et aux nouveaux défis économiques liées à la mondialisation de l’économie tout en protégeant son modèle social unique ?