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II. POSITION DES GOUVERNEMENTS DES ETATS CANDIDATS SUR L'ÉLARGISSEMENT DE L'UNION EUROPÉENNE . 1. BULGARIE Déclaration du gouvernement de la République bulgare du 24 juillet 1997 Déclaration du Président de la République de sur le thème "L'architecture politique et culturelle d'une Europe unifiée" lors du deuxième sommet du Conseil de l'Europe à Strasbourg, le 10 octobre 1997. Déclaration du Ministre adjoint aux Affaires étrangères, Mme Antoaneta Primatarova, lors de la troisième rencontre du Comité d'association UE-Bulgarie, le 27 octobre 1997 Discours du Ministre des Affaires étrangères, Madame Nadezhda Mihaylova devant l'association autrichienne pour la politique étrangère et les relations internationales, fait à Vienne le 2 décembre 1997 Conférence du Ministre des Affaires étrangères sur le thème "La Bulgarie et l'Union européenne", prononcée à Sofia le 12 décembre 1997 Déclaration du Premier Ministre de la République faite lors de la réception du Nouvel An donnée en l'honneur du Corps Diplomatique le 6 janvier 1998 Déclaration du Ministre des Affaires étrangères, Madame Nadezhda Mihaylova lors de la rencontre des Ministres des Affaires étrangères des quinze Etats membres de l'Union européenne, des dix Etats candidats d'Europe centrale et Orientale et de Chypre, faite à Bruxelles le 30 mars 1998. Allocution au Collège d'Europe à Bruges le 30 mars 1998 du Ministre des Affaires étrangères, Mme Nadezhda Mihaylova 2. ESTONIE Commentaires du Premier Ministre d'Estonie, Monsieur Mart Siiman lors de son intervention devant la Présidence de l'UE à Amsterdam le 27 juin 1997. Discours du Président de la République, M. Lennart Meri sur "La perspective d'un pays candidat et les attentes vis-à-vis de l'UE" lors du séminaire "Helsingin Sanomat", le 9 octobre 1997 Discours du Premier Ministre estonien lors de la rencontre de la commission parlementaire conjointe de l'UE et de l'Estonie, le 29 octobre 1997. Intervention du Ministre des Affaires étrangères, M.Toomas Hendrik Ilves, lors de la Conférence portant sur la "dimension Nord" de la PESC, sur le thème : "Les implications des politiques d'élargissement de l'UE et de L'OTAN pour les Etats baltes", à Helsinki le 8 novembre 1997. Discours du Ministre M. Thomas Hendrik Ilves à l'Académie diplomatique de

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II. POSITION DES GOUVERNEMENTS DES ETATS CANDIDATS SUR L'ÉLARGISSEMENT DE L'UNION EUROPÉENNE.

1. BULGARIE

Déclaration du gouvernement de la République bulgare du 24 juillet 1997

Déclaration du Président de la République de sur le thème "L'architecture

politique et culturelle d'une Europe unifiée" lors du deuxième sommet du Conseil

de l'Europe à Strasbourg, le 10 octobre 1997.

Déclaration du Ministre adjoint aux Affaires étrangères, Mme Antoaneta Primatarova,

lors de la troisième rencontre du Comité d'association UE-Bulgarie, le 27 octobre 1997

Discours du Ministre des Affaires étrangères, Madame Nadezhda Mihaylova

devant l'association autrichienne pour la politique étrangère et les relations

internationales, fait à Vienne le 2 décembre 1997

Conférence du Ministre des Affaires étrangères sur le thème "La Bulgarie et

l'Union européenne", prononcée à Sofia le 12 décembre 1997

Déclaration du Premier Ministre de la République faite lors de la réception

du Nouvel An donnée en l'honneur du Corps Diplomatique le 6 janvier 1998

Déclaration du Ministre des Affaires étrangères, Madame Nadezhda Mihaylova

lors de la rencontre des Ministres des Affaires étrangères des quinze Etats

membres de l'Union européenne, des dix Etats candidats d'Europe centrale et

Orientale et de Chypre, faite à Bruxelles le 30 mars 1998.

Allocution au Collège d'Europe à Bruges le 30 mars 1998 du Ministre

des Affaires étrangères, Mme Nadezhda Mihaylova

2. ESTONIE

Commentaires du Premier Ministre d'Estonie, Monsieur Mart Siiman lors de son

intervention devant la Présidence de l'UE à Amsterdam le 27 juin 1997.

Discours du Président de la République, M. Lennart Meri sur "La perspective

d'un pays candidat et les attentes vis-à-vis de l'UE" lors du séminaire

"Helsingin Sanomat", le 9 octobre 1997

Discours du Premier Ministre estonien lors de la rencontre de la commission

parlementaire conjointe de l'UE et de l'Estonie, le 29 octobre 1997.

Intervention du Ministre des Affaires étrangères, M.Toomas Hendrik Ilves,

lors de la Conférence portant sur la "dimension Nord" de la PESC, sur le

thème : "Les implications des politiques d'élargissement de l'UE et de L'OTAN

pour les Etats baltes", à Helsinki le 8 novembre 1997.

Discours du Ministre M. Thomas Hendrik Ilves à l'Académie diplomatique de

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Madrid sur le thème "L'Union européenne et la politique de sécurité au 21ème

Siècle", le 19 novembre 1997.

Conférence du Ministre des Affaires étrangères à Chypre sur le thème "Le

retour de l'Estonie en Europe", le 14 janvier 1998.

Conférence du Ministre des Affaires étrangères sur le thème "l'Estonie sur la

voie de l'intégration européenne", prononcé à l'université de Lettonie, le 10

mars 1998.

Déclaration du Ministre des Affaires étrangères lors de l'ouverture des

négociations de l'Estonie à l'Union européenne, à Bruxelles le 31 mars 1998

Allocution devant le Parlement faite par le Premier Ministre Siiman le 4 juin 1998

Discours du Ministre des Affaires étrangères devant le parlement (Riigikogu)

sur les directions principales de la politique étrangère et de la politique économique

étrangère du pays, le 11 juin 1998.

3. HONGRIE

Discours du 27 juin 1997 du Premier Ministre hongrois, M. Guyla Horn sur la

Conférence intergouvernementale tenue à Amsterdam.

Déclaration du Ministre des affaires étrangères, M. László Kovács, à l'occasion

d'une conférence de presse organisée à Budapest, au sujet du rapport officiel

de la Commission européenne sur la Hongrie, le 16 juillet 1997.

Présentation par le Ministre des Affaires étrangères des réalisations de la Hongrie

dans le domaine de la politique étrangère en 1997, ainsi que ses objectifs et devoirs

pour 1998, _ l’occasion d’une conférence de presse tenue à Budapest le 7 janvier 1998

Déclaration du Ministre des Affaires étrangères, M. László Kovács, à l'occasion

de l'ouverture des négociations d'adhésion de la Hongrie à l'Union européenne,

faite à Bruxelles le 31 mars 1998.

4. LETTONIE

Memorandum du gouvernement de la République de Lettonie sur l'Agenda 2000 -

Avis de la Commission européenne concernant la candidature à l'adhésion de l'UE,

du 5 octobre 1997.

Conférence de presse du Secrétaire d'Etat du Ministère des Affaires étrangères,

M. Màris Riekstins, au sujet de l'avis de la Commission européenne concernant

les Etats candidats, le 16 juillet 1997.

Déclaration du Ministre des Affaires étrangères de la Lettonie, M. Valdis Birkavs

à l'Institut Royal des Affaires Internationales sur le thème "La Lettonie entre

Madrid et Luxembourg et au-delà», faite à Bruxelles le 28 octobre 1997.

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Déclaration finale du Ministre des Affaires étrangères de la Lettonie, M. Vladis

Birkavs lors de la Conférence intitulée "Sécurité et prospérité dans la région de la

Baltique", le 17 novembre 1997.

Discours du Ministre des Affaires étrangères fait en Estonie à l'Université de Tartu

sur le thème: "La Lettonie et l'Estonie: des partenaires en route vers l'Europe",

le 7 mai 1998.

Discours du Ministre des Affaires étrangères, M. Vladis Birkavs lors du Congrès annuel

du Conseil de la région de Stockholm Mälar à Västeras, en Suède, sur le thème

"Intégration et développement de la région de la Mer Baltique", le 15 mai 1998.

5. LITUANIE

Déclaration du 22 juillet 1997 du gouvernement de la République de la Lituanie sur

l'avis de la Commission concernant la candidature de la Lituanie à l'adhésion à

l'Union européenne.

Communiqué conjoint des Présidents de la République d'Estonie, de Lettonie et de

Lituanie lors d'une rencontre à Palanga le 10 novembre 1997.

Déclaration d'ouverture du Ministre adjoint des Affaires étrangères, M.

Algimantas Rimkunas, lors de la rencontre du Comité d'association Lituanie-UE

à Bruxelles, le 25 juin 1998.

Rapport du Comité européen en association avec le gouvernement de Lituanie sur

"Les progrès de la Lituanie dans la préparation à l'adhésion à l'Union européenne,

juillet 1997-juillet 1998", presenté le 31 août 1998.

6. POLOGNE

Intervention du Vice-Premier Ministre polonais, Ministre de l'Agriculture et de

l'Economie Alimentaire, M. Jaroslaw Kalinowski sur le thème "La Réforme de la PAC

- un scénario après 1999" au Centre d'Etudes européennes (Center for European Studies - CEPS) à Bruxelles, le 2 juillet 1997.

Discours du Ministre des Affaires étrangères, M. Bronislaw Geremek lors d'une

rencontre avec le Corps diplomatique à Varsovie, le 12 novembre 1997.

Article du Président de la République, M. Alexander Kwasniewski au sujet

de l'élargissement, du 1er décembre 1997.

Déclaration du Président du Conseil des Ministres, M. Jerzy Buzek lors de la rencontre

du Conseil européen au Luxembourg, le 13 décembre 1997.

Conférence du Premier Ministre de la République de Pologne, M. Jerzy Buzek à Bonn

sur le thème "Le futur de la Pologne dans une Europe unifiée", le 3 février 1998.

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Déclaration du Premier Ministre, Monsieur Jerzy Buzek à l'occasion de la rencontre

du European People's Party à Varsovie, le 9 février 1998.

Discours du Ministre des Affaires Etrangères, M. Bronislaw Geremek lors de

l'ouverture des négociations sur l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne

à Bruxelles, le 31 mars 1998

7. ROUMANIE

Avis du gouvernement roumain concernant l'Agenda 2000, presenté en septembre 1997.

Discours devant l'Association parlementaire du parlement autrichien à Vienne du

Ministre d'Etat et des Affaires étrangères de Roumanie, M. Adrian Severin dans le

cadre de la coopération entre la Roumanie et l'Autriche sur les nouvelles opportunités

dans le contexte bilatéral, régional et européen, le 28 octobre 1997.

Déclaration du Ministre des Affaires étrangères, M. Andrei Plesu, à l'occasion

de l'ouverture des négociations d'adhésion à la Roumanie, à Bruxelles le

30 mars 1998.

Déclaration du Président en exercice du Conseil d'Association et Ministre

des Affaires étrangères de la Roumanie, M. Andrei Gabriel Plesu, lors de la quatrième

session du Conseil d'Association Union Européenne - Roumanie à Luxembourg,

le 28 avril 1998.

Discours du Premier Ministre de la Roumanie, M. Radu Vasile lors de la table

ronde "The Economist-Government of Romania", le 30 juin 1998.

Position du gouvernement de la République slovaque sur l'avis de la Commission

européenne du 28 août 1997.

8. SLOVAQUIE

Position du Gouvernement de la République slovaque sur le processus

d'élargissement et l'état de préparation de la Slovaquie à l'occasion du troisième

Conseil d'Association de l'Union européenne et de la République Slovaque,

tenu à Bruxelles en février 1997.

Déclaration du Conseil National relative à l'intégration de la République

slovaque dans l'Union européenne, le 10 octobre 1997.

Présentation par le Porte-parole du Ministre de l'Agriculture, M. Anna Majkútová,

dans un bulletin d'information de l'Agence d'Information Slovaque, de la stratégie

de pré-adhésion et de préparation de la Slovaquie pour l'entrée dans l'Union

européenne dans le domaine de l'agriculture, en janvier 1998.

Déclaration du Vice-Premier Ministre de la République slovaque à l'occasion de

l'ouverture du processus d'élargissement de l'UE à Bruxelles, le 30 mars 1998.

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Discours du Premier Ministre, M. Vladimir Meciar à l'occasion de la 49ème

session du Conseil National de la République sur le rapport relatif à l'exécution

de la déclaration politique du gouvernement, le 10 juillet 1998.

9. SLOVÉNIE.

Article du Ministre en charge des Affaires européennes, M. Igor Bavcar, sur la

stratégie d'adhésion de la Slovénie, ainsi que su l'opinion du gouvernement

slovène concernant l'Agenda 2000, le 3 novembre 1997.

Déclaration du Premier Ministre, M. Janez Drnovsek sur la décision du Conseil

européen de Luxembourg d'ouvrir les négociations d'élargissement à la Slovénie

en avril 1998, le 13 décembre 1997.

Déclaration du Ministre des Affaires étrangères, M. Boris Frlec, lors de l'ouverture

des négociations d'adhésion de la Slovénie à l'UE, à Bruxelles, le 31 mars 1998.

Déclaration du Ministre des Finances, M. Mitja Gaspari concernant le système

bancaire et l'harmonisation avec l'UE, à Ljubljana, le 28 avril 1998.

10. TCHÉQUIE

Memorandum du Gouvernement de la Republique Tchèque sur l'adhésion à l'UE

du 1 juillet 1997.

Discours du Président de la République tchèque, M. Václav Havel devant les

membres du parlement, à Prague, le 9 novembre 1997.

Discours du Ministre des Affaires étrangères de la République tchèque à l'occasion

de l'ouverture des négociations sur l'adhésion de la République tchèque à l'Union

européenne, le 31 mars 1998

11. CHYPRE

Déclaration du Ministre des Affaires étrangères, M. Ioannis Kasoulides lors d'un

dîner donné en l'honneur du Secrétaire Général de l'UEO, le 17 juillet 1997.

Discours du Ministre des Affaires étrangères à l'occasion de la 12ème rencontre

de la Commission parlementaire conjointe de l'UE et de Chypre à Bruxelles,

le 6 octobre 1997.

Discours du Ministre des Affaires étrangères, M. Ioannis Kasoulides à l'occasion

de l'inauguration de l'Institut européen de Chypre, le 2 décembre 1997.

Déclaration du Ministre des Affaires étrangères à l'occasion de la première session

de la Conférence intergouvernementale pour l'adhésion de Chypre à l'Union

européenne, le 31 mars 1998.

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Message du Président de la République, M. Glafcos Clérides, à l'occasion de l'anniversaire du Coup d'Etat et de l'invasion turque, le 19

juillet 1998.

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Positions des gouvernements des Etats candidats sur

l'élargissement de l'Union européenne

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BULGARIE

Declaration du gouvernement de la République bulgare du 24 julliet 1997 sur l'avis de la Commission européenne concernant la candidature

bulgare pour l'adhésion a la UE.

Pour le gouvernement bulgare, l'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne est un objectif stratégique qui doit contribuer à apporter la prospérité

à la population bulgare, à renforcer l'Etat de droit et l'économie de marché. Il reconnaît que les déficiences mises en exergue dans l'avis rendu par la

Commission sont une réalité, notamment en ce qui concerne l'économie de marché, la privatisation, le développement du secteur privé et les réformes

en matière agricole. Ces déficiences sont dues aux décisions prises au cours des dernières années. Néanmoins, le gouvernement bulgare salue

l'évaluation globale faite par la Commission. Celle-ci reconnaît en effet les progrès réalisés par la Bulgarie dans ces domaines et sa volonté de réformes

économiques. L'engagement de la Commission dans le processus d'élargissement, ainsi que le soutien à l'adhésion de la Bulgarie devraient avoir des

répercussions positives.

La décision du Conseil européen de commencer simultanément les négociations avec les Etats candidats serait accueillie favorablement. Ce serait

reconnaître la capacité des Etats candidats à faire partie d'une Europe unifiée. Toutefois, les conditions et le rythme des négociations seront différents

selon le degré de préparation de chaque candidat. Enfin, le gouvernement considère que l'adhésion n'est pas uniquement un acte politique, mais qu'il

s'agit d'un long processus requérant la mobilisation de toute la société bulgare afin d'intégrer les valeurs européennes.

Le 10 octobre 1997, le Président de la République de la Bulgarie a fait une déclaration sur le thème "L'architecture politique et culturelle

d'une Europe unifiée" ("The political and cultural architecture of a united Europe") lors du deuxième sommet du Conseil de l'Europe à

Strasbourg.

Le Président rappelle que la Bulgarie fut l'un des premiers pays à rejoindre le Conseil de l'Europe et que son identité en tant que démocratie européenne

ne saurait être remise en doute. Il met en avant la détermination de la Bulgarie à mener à bien les réformes. L'intégration dans l'Union européenne et

dans l'OTAN devrait être une suite logique de cette évolution. Quant aux relations de la Bulgarie avec ses Etats voisins, elles se sont normalisées. Les

visites du Président à Athènes et à Ankara, le sommet trilatéral des Présidents de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Turquie, la rencontre des ministres

de la défense des pays du Sud-Est de l'Europe au début du mois d'octobre en Bulgarie, ainsi que la rencontre à venir entre les Ministres des Affaires

étrangères de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Grèce à Sinaya en sont la manifestation. En outre, le président rappelle les progrès qui ont été réalisés

dans son pays depuis la chute du régime communiste, notamment dans le domaine démocratique et de la protection des droits de l'homme, au niveau

des relations inter ethniques et religieuses, et en ce qui concerne les minorités. La Bulgarie a d'ailleurs signé la Convention pour la protection des

minorités nationales. Ce pays a du faire face à certains défis, parmi lesquels élever le niveau de vie de la population bulgare, et combattre le crime

et la corruption organisés. Dans ce domaine, il estime que la seule solution est la lutte en commun à l'échelon européen. Il faut que l'opinion publique

prenne conscience de la nécessité d'être unis et de l'indivisibilité des droits des citoyens et des responsabilités.

Le 27 octobre 1997, le Ministre adjoint aux Affaires étrangères de la Bulgarie, Mme Antoaneta Primatarova, a fait une déclaration lors de

la troisième rencontre du Comité d'association UE-Bulgarie.

Tout d'abord, le Ministre adjoint aux Affaires étrangères salue le travail effectué par la Commission dans l'élaboration de l'Agenda 2000, permettant

de poser le cadre de la coopération à venir dans le processus d'adhésion. Concernant l'appréciation de la Commission sur la situation de la Bulgarie

proprement dite, le gouvernement se montre satisfait car elle est objective et détaillée. Elle constitue une base de travail pour la phase préparatoire

à l'élargissement. Selon le gouvernement bulgare, il s'agit d'un "document de référence". Si l'évaluation critique de la Commission sur la situation du

pays est justifiée pour les premiers mois de l'année 1997, période au cours de laquelle le pays a été confronté à de nombreuses difficultés, le ministre

député insiste sur les changements opérés après la parution de l'avis, et ce essentiellement en matière politique et économique.

En ce qui concerne les critères politiques, des progrès ont été réalisés. Un cadre législatif a été mis en place pour mener les réformes nécessaires. De

même, des progrès ont été réalisés dans la lutte contre le crime et la corruption, par l'élaboration d'une structure d'administration publique moderne

et par la signature de la Convention européenne pour la protection des minorités nationales. Quant aux critères économiques, la normalisation est en

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cours, que ce soit en termes d’indices de la balance des paiements, de déficit budgétaire, d'inflation et de taux d'intérêt. Le processus de privatisation

a été accéléré.

Se prononçant sur la décision prochaine du Conseil européen de Luxembourg, le Ministre adjoint aux Affaires étrangères considère qu'il s'agit d'une

décision politique qui devra s'inscrire dans le cadre stratégique d'élargissement fixé à Essen et à Copenhague. La décision d'ouvrir les négociations avec

la Bulgarie aurait des répercussions non négligeables pour ce pays, notamment sur le processus de réformes. De même, les investissements directs

seraient stimulés. Le lancement des négociations avec les Etats candidats doit s'effectuer au même moment avec tous les Etats candidats afin d'éviter

que des différences ne se créent entre eux. Il faut éviter des conséquences fâcheuses et dommageables sur le processus de coopération entre ces Etats.

Dans le cas contraire, de nouvelles divisions sont à craindre.

L'élaboration par la Bulgarie d'un Programme National de préparation à l'adhésion à l'Union européenne montre bien les efforts qu'elle a faits en vue

de l'intégration. Elle a défini des priorités et identifié les problèmes existants. Enfin, la Conférence européenne ne doit pas être considérée comme une

alternative aux négociations d'adhésion.

Le 2 décembre 1997, le Ministre des Affaires étrangères, Madame Nadezhda Mihaylova a fait un discours devant l'association autrichienne

pour la politique étrangère et les relations internationales, à Vienne.

A cette occasion, le Ministre des Affaires étrangères a mis en exergue les réformes qui ont été accomplies dans le fonctionnement des institutions

démocratiques et la construction d'une économie de marché efficace. Par cette évolution, la Bulgarie a clairement fait le choix de l'Europe. En matière

économique, la Bulgarie a fait des progrès, notamment dans le secteur agricole, dont la libéralisation doit se poursuivre. Le gouvernement a accéléré

le processus de privatisations. Dans le domaine juridique, le Ministre insiste sur la nécessité de continuer les réformes législatives et judiciaires afin

de renforcer l'Etat de droit. Les réformes à accomplir s'inscrivent dans la transposition des priorités d'adhésion de l'UE dans la politique menée en

Bulgarie. De façon concrète, le gouvernement a mis en place un nouveau mécanisme national en vue de l'intégration européenne et a préparé une

stratégie pour la préparation de la Bulgarie à l'adhésion. Les relations avec l'UE constituent la priorité de la politique intérieure du gouvernement

bulgare. En effet, les rapports étroits entretenus avec l'UE constituent un facteur de motivation pour les changements internes touchant l'Etat, les

institutions et la société.

Le processus d'élargissement de l'UE ne peut être un succès que s'il permet de surmonter les divisions en Europe. Dans cette logique, le gouvernement

bulgare estime que les perspectives d'adhésion devraient être ouvertes à tous les Etats candidats. Une décision du Conseil européen d'ouvrir les

négociations à tous ces Etats serait la reconnaissance de l'égalité de leurs chances à devenir membres d'une Europe unifiée. En ce qui concerne les

conditions et l'achèvement des négociations, tout dépendra du degré de préparation de chaque Etat candidat. Le gouvernement bulgare espère que les

décisions du Conseil européen ne fragiliseront pas la coopération préexistante dans certains domaines comme la Politique Etrangère et de Sécurité

Commune ainsi que la Justice et les Affaires intérieures, et que la configuration actuelle du dialogue politique et structurel perdurera.

Le 12 décembre 1997, le Ministre des Affaires étrangères de la République de Bulgarie a donné une conférence sur le thème "La Bulgarie

et l'Union européenne", à Sofia.

Tout d’abord, le Ministre des Affaires étrangères souligne que ce processus d'élargissement est unique en son genre dans la mesure où il donne à

l'Europe la chance de mettre fin à une division qui a duré plus de quatre décennies. Le gouvernement bulgare accueille avec satisfaction le soutien des

Etats membres envers le processus d'élargissement. Il est dans l'intérêt national de la Bulgarie d'adhérer à l'Union européenne. C'est la raison pour

laquelle l'adhésion est un objectif stratégique du pays. Le Ministre précise que le choix de la Bulgarie est l'Europe, et ce quels que soient les résultats

du Conseil européen de Luxembourg. De plus, il convient de noter que la préparation à l'adhésion est un processus dont la dimension interne est

prédominante et a des répercussions sur tous les aspects du développement du pays et de la société. L'intégration à l'UE est plus une question de

politique intérieure qu'une question de politique étrangère. Les réformes qui sont menées à l'heure actuelle sont réalisées pour le bien du pays et non

à cause de l'UE. L'adhésion est en réalité une suite logique des efforts qui ont été faits depuis des années.

L'adhésion à l'UE devrait apporter de nombreux avantages à la Bulgarie, et ce dans de nombreux domaines. L'intégration dans la Politique Etrangère

et de Sécurité Commune de l'UE permet aux petits Etats comme la Bulgarie d'avoir une politique étrangère efficace et de jouer un rôle dans le système

de sécurité européen. En matière économique, la Bulgarie pourrait tirer profit du marché unique avec la libéralisation des mouvements des

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marchandises, des services, des personnes et des capitaux. L'appartenance à l'UE lui permettrait aussi d'avoir accès aux fonds structurels, d'attirer les

investissements et les nouvelles technologies. Dans le domaine social, l'appartenance à l'UE sera un moyen de se rapprocher des normes européennes

en matière de conditions de travail, de sécurité sociale et d'éducation. L'adhésion permettra à la Bulgarie de faire partie d'une communauté intégrée

reposant sur des valeurs qu'elle partage et qui sont le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, l'Etat de droit, le pluralisme, la

transparence, la liberté de pensée, d'expression et de la presse.

Le Ministre des Affaires étrangères souligne trois aspects importants de la préparation de la Bulgarie à l'adhésion : Tout d'abord l'Accord européen,

comme base légale de développement du dialogue bilatéral avec l'UE. Cet Accord sera complété par un nouvel instrument juridique, à savoir le

Partenariat pour l'Adhésion, qui doit comprendre un programme national pour l'adoption et l'application des lois communautaires. Le troisième aspect

est la mise en place de la Stratégie Nationale pour la préparation de la Bulgarie à l'adhésion. Ce document présente la manière dont la Bulgarie entend

surmonter ses faiblesses qui ont été identifiées dans l'avis de la Commission européenne. Cette stratégie est divisée en quatre sections. La première

porte sur la mise en place des structures nécessaires à l'adhésion. Si l'avis est positif en ce qui concerne le respect des critères politiques, il faut continuer

à renforcer les institutions démocratiques. Le gouvernement estime que la Bulgarie est parvenue à la stabilité politique. L'une des réformes prioritaires

est en outre le renforcement des pouvoirs institutionnel et administratif, et ce afin de permettre le fonctionnement dans les conditions du marché unique

et l'application des politiques communautaires. La deuxième section se rapporte à la mise en place d'une économie de marché fonctionnelle. Il s'agit

de l'une des priorités du gouvernement. Afin de pouvoir satisfaire aux critères économiques pour l'adhésion, il est nécessaire de poursuivre le processus

de stabilisation économique et de réformes structurelles. Quant à la troisième section, elle a trait aux capacités du pays à faire face aux obligations

découlant de l'adhésion par la transposition au niveau national de certaines mesures. Enfin, la quatrième section porte sur la campagne d'information

nécessaire afin d'informer la population bulgare sur les questions relatives à l'intégration européenne. Les médias, les conférences, les programmes

de formation sont autant de moyens qui doivent servir cet objectif.

Dans le domaine de la coopération régionale, le gouvernement apprécie le soutien de l'UE au développement des relations entre la Bulgarie et l'Europe

du sud-est, ainsi que la région de la Mer noire. La Bulgarie souhaite que la région des Balkans au XXI ème siècle sera une source de croissance

économique et pourra avoir le rôle de médiateur entre l'Europe et ses voisins de l'Est, du Nord-Est et du sud-est. Le développement des relations entre

les Etats de la région est une condition préalable à l'intégration rapide dans l'UE et dans l'OTAN. L'adhésion de cette région aux structures européennes

devrait permettre de prévenir les conflits dans cette partie de l'Europe et de contribuer au progrès des réformes et de la démocratie dans les économies

en transition. Dans cette perspective, la Bulgarie mène une politique régionale en harmonie avec la Politique Etrangère et de Sécurité Commune de

l'UE dans la région des Balkans.

Le 6 janvier 1998, le Premier Ministre de la République de la Bulgarie, M. Ivan Kostov, a fait une déclaration lors de la réception du Nouvel

An donnée en l'honneur du Corps Diplomatique.

En 1997, la Bulgarie a clairement affiché ses priorités en matière de politique étrangère, à savoir l'appartenance à l'OTAN et l'intégration

européenne. La Bulgarie s’est assignée certains objectifs en vue de l'adhésion : Les différences existant entre elle et les autres Etats candidats doivent

être surmontées, ce qui implique l'harmonisation de la législation et des structures agricoles, industrielles et bancaires avec l'Europe. La stabilisation

financière doit devenir une stabilisation de long terme. Quant aux aides du fonds monétaire, elles doivent être utilisées à bon escient afin de pouvoir

satisfaire aux exigences de l'Union Economique et Monétaire. Enfin, le parlement bulgare doit travailler de manière efficace afin de consolider des

institutions démocratiques et de permettre à la croissance économique du pays de se développer.

La Bulgarie a une position stratégique dans la région de l'Europe du sud-est. C'est pourquoi elle souhaite y être un facteur de sécurité, de stabilité et

jouer un rôle de premier ordre dans les initiatives régionales afin de renforcer la confiance politique et militaire. Elle entend être un pôle pour les projets

d'infrastructure de grande envergure. Quant aux relations russo-bulgares, elles doivent continuer à être proches et elles doivent s'inscrire dans le cadre

des principes de la Déclaration de la 38ème Assemblée Nationale pour le développement des relations avec la Fédération de Russie.

Le 30 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères, Madame Nadezhda Mihaylova a fait une déclaration lors de la rencontre des Ministres

des Affaires étrangères des quinze Etats membres de l'Union européenne, des dix Etats candidats d'Europe centrale et orientale et de Chypre,

à Bruxelles.

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La décision du Conseil européen de Luxembourg peut être considérée comme un grand pas vers la fin des divisions artificielles du passé. Après avoir

félicité les six Etats retenus pour l'ouverture des négociations bilatérales le 31 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères a salué le cadre

opérationnel qui a été établi pour le processus d'élargissement, à savoir la préparation et la conduite des négociations d'adhésion. En outre,

l'intensification des préparations de négociations est importante. Parmi les éléments essentiels de ces négociations, il faut noter la participation effective

à l'examen de l'acquis ("screening"), afin de faciliter les négociations à venir, la mise en place de la Stratégie Nationale pour l'Adhésion à l'UE, le

Programme National pour l'Adoption de l'acquis récemment approuvé par le gouvernement, et l'insistance sur les priorités du Partenariat pour

l'Adhésion . Ce sont les lignes directrices établies par la Bulgarie et la Commission. Ce calendrier des négociations doit permettre d'atteindre l'objectif

de court terme que constitue l'examen critique à la de l'année 1998 de la dynamique et du contenu des préparations de pré-adhésion de la Bulgarie. Par

ailleurs, le gouvernement est satisfait de l'augmentation substantielle des aides de pré-adhésion envisagées par l'UE. D'ores et déjà, l'adaptation des

structures administratives est en cours. L'aide financière venant de l'UE est décisive pour le succès des réformes de la Bulgarie. Le pays devrait à moyen

terme se rapprocher des critères économiques préétablis. Enfin, le dialogue politique multilatéral doit être poursuivi, se développer horizontalement,

par l'augmentation du nombre des contacts, et verticalement, par l'approfondissement des discussions.

Le 30 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères, Madame Nadezhda Mihaylova est intervenue lors d'une allocution au Collège d'Europe

à Bruges.

Le Ministre des Affaires étrangères affirme la volonté du gouvernement bulgare en place depuis le mois de mai 1997 de mettre en place des réformes

de long terme dans le fonctionnement des institutions démocratiques et dans la construction d'une économie de marché efficace. Ainsi, la Bulgarie a

clairement fait le choix de l'Europe. En outre, le Ministre a rappelé que les progrès sont en cours dans le domaine économique et dans le domaine

juridique. La Bulgarie vient notamment d'adopter une Stratégie pour l'Adhésion et un Programme National pour l'Adoption de l'acquis. Parmi les

principaux objectifs du Partenariat pour l'Adhésion de l'année 1998, Madame Mihaylova insiste plus particulièrement sur les réformes économiques,

les mesures en faveur du marché unique et la consolidation des institutions. Il n'y a pas d'alternative au choix stratégique de l'UE. Ce choix a déjà le

soutien des partis politiques et de l'Etat. Mais l'opinion publique bulgare doit être consciente des enjeux de l'UE. Le développement des relations de

la Bulgarie avec l'UE est nécessaire dans la mesure où il stimule les changements affectant l'Etat, ses institutions et la société entière.

ESTONIE

Le 27 juin 1997, le Premier Ministre d’Estonie, Monsieur Mart Siiman a fait des commentaires lors de son intervention devant la Présidence

de l'UE, à Amsterdam.

A l'occasion de son intervention, le Premier Ministre a insisté sur deux points importants : les répercussion de la Conférence intergouvernementale

sur l'élargissement, et la position de l'Estonie dans le processus d'élargissement.

En ce qui concerne la CIG et l'élargissement, Monsieur Siiman considère qu'il ne faut pas se limiter aux aspects institutionnels. En effet, le Traité

d'Amsterdam prend en considération d'autres aspects importants pour l'élargissement, notamment la mise en place d'un espace de liberté, de sécurité

et de justice. Il s'agira de l'un des domaines de coopération les plus importants dans une Europe élargie. D'ores et déjà, le gouvernement y attache toute

son attention. Une stratégie de développement a déjà été établie, dans le domaine législatif par exemple. L'Estonie coopère avec ses voisins les plus

proches et souhaite que cette coopération soit étendue aux 15 Etats membres de l'UE. La disposition de flexibilité du Traité doit permettre de préserver

la vitesse du processus d'intégration dans l'Union actuelle et future. Le renforcement de la coopération doit s'appuyer sur des objectifs bien déterminés

et éviter de diluer les valeurs de la Communauté. Le gouvernement se montre satisfait de l'inclusion du Protocole Social dans le Traité.

Par ailleurs, le Premier Ministre rappelle que l'élargissement ne peut avoir lieu que sur la base de critères objectifs, individuels et transparents. Mais

le respect de certaines conditions est requis. Tout d'abord, les réalisations de chaque Etat candidat relatives aux réformes politiques et économiques

doivent être évaluées de façon transparente et sur la base de critères objectifs. De plus, chaque Etat doit être traité de façon individuelle et à égalité

avec les autres Etats candidats, sans prendre en considération sa position géographique. En outre, les Etats qui seraient prêts à adhérer à court terme

ne doivent pas être laissés à l'écart au motif que les préparations d'adhésion pourraient être plus longues pour d'autres Etats. Enfin, les négociations

d'adhésion doivent commencer avec les Etats les plus aptes à remplir les conditions qui ont été préétablies. Selon le gouvernement estonien, l'Union

européenne ne peut être forte et viable que si les anciens et les nouveaux Etats membres sont capables de satisfaire aux critères économiques et

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politiques. Le Premier Ministre insiste sur la nécessité de prendre des mesures substantielle afin d'accroître l'intégration des Etats candidats ne faisant

pas partie de la première vague d'adhésion.

Dans le domaine économique, l'Estonie a mené des réformes radicales qui ont porté leurs fruits, notamment au niveau de la libéralisation des marchés.

Quant aux institutions démocratiques, elles ont évolué dans un sens positif, en témoigne le soutien à l'adhésion des jeunes russes vivant en Estonie.

Le 9 octobre 1997, le Président de la République d'Estonie, Monsieur Lennart Meri a fait un discours sur "La perspective d'un pays candidat

et les attentes vis-à-vis de l'UE" lors du séminaire "Helsingin Sanomat".

Le Président de la République accueille de manière favorable la décision de la Commission européenne d'ouvrir les négociations d'adhésion à l'Estonie,

Chypre, la Pologne, la Slovénie, la République tchèque et la Hongrie. L'avis de la Commission exprimé dans l'Agenda 2000 est une évaluation complète,

sérieuse et objective des performances réalisées dans les domaines politique et économique par chaque Etat candidat. Pour le peuple estonien, la

recommandation faite par la Commission d'ouvrir les négociations d'adhésion à l'Estonie représente une forme de reconnaissance des réformes

entreprises depuis 1991 en vue de l'intégration européenne. Le gouvernement espère que le contenu et les conclusions de l'avis serviront de base aux

Etats membres lors de la décision du Conseil de Luxembourg, en décembre 1997, d'ouvrir les négociations d'adhésion. Il est clair qu'à un certain stade

des négociations, la différenciation entre les pays candidats sera inévitable. Mais il n'est pas évident de voir dans quelle mesure les Etats se distinguent

les uns des autres. Toutefois, selon la Commission, le rythme des réformes choisi par ces Etats n'est pas identique. Il est individuel et non pas collectif,

ni automatique. L'Estonie se montre favorable à une approche individuelle et continue du processus d'élargissement. Elle soutient le renforcement de

la stratégie de pré-adhésion existante. Si le pays reconnaît les avantages de l'ouverture simultanée des négociations d'adhésion à tous les Etats candidats

et comprend la frustration de ceux-ci face à la décision de la Commission, il n'en reste pas moins qu'imposer cette ouverture à tous au même moment

comporte des risques. L'Estonie souhaite toutefois la paticipation d'autres Etats baltes le plus tôt possible dans le processus de négociations. A partir

du moment où les critères seront respectés, tous les Etats candidats devront avoir la possibilité de prendre part aux négociations sans délai

supplémentaire.

Selon le gouvernement, il faut retenir certains conseils de l'avis de la Commission, mais il souligne l'existence de certaines inexactitudes et

d'informations dépassées. Tous les ministères estoniens ont utilisé l'avis contenu dans l'Agenda 2000 comme base pour établir les priorités et les

prochaines étapes. D'ores et déjà, le gouvernement a préparé un document donnant une vue d'ensemble des mesures qui ont été prises afin de satisfaire

aux conditions d'adhésion. Un Plan de Travail National devrait être mis en place dès 1997 dans le domaine de l'intégration. Celui-ci servira de base

au programme national d'action estonien pour l'alignement avec l'acquis et l'application de celui-ci. Le gouvernement est pleinement conscient de la

nécessité d'accélérer le rythme d'harmonisation de la législation.

Quant au coût généré par l'élargissement, il est sujet à débats. Il n'est pas prouvé que l'élargissement nuise à la croissance des Etats membres. Le

Président estonien estime que les coûts de l'adhésion de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie sont relativement peu élevés. Il en va de même pour

les autres candidats. En ce qui concerne les relations avec la Russie, il s'agit non seulement d'une priorité pour l'Union européenne, mais aussi pour

l'Estonie. Le gouvernement prône le rapprochement avec ce pays, notamment sur la base de la coopération, même si une méfiance réciproque existe

toujours dans les relations entre les deux pays.

Dans l'ensemble, l'Europe centrale a besoin de paix et de stabilité. Les Etats candidats doivent pouvoir bénéficier à la fois d'une stabilité à long terme

et d'un développement sociaux-économique, deux exigences qui sont inséparables l'une de l'autre. L'Union européenne peut devenir le meilleur

instrument pour la future Europe. L'Europe ne peut jouer pleinement son rôle si ses institutions ne fonctionnent pas de manière efficiente. Les réformes

sont donc une nécessité, d'autant plus dans le contexte de l'élargissement. Avec l'élargissement, l'Estonie sera l'un des plus petits Etats. La question

la plus importante n'est pas une question de taille, mais bien une question d'intérêts spécifiques. En effet, l'UE ne fonctionne pas sur la base de grands

Etats contre de petits Etats, mais sur la base d'intérêts communs. L'Estonie considère qu'il est plus important de trouver des alliés avec des intérêts

communs que d'augmenter les nombre des votes au sein du Conseil. Selon le gouvernement estonien, toutes les questions institutionnelles n'ont pas

été résolues au Sommet d'Amsterdam, mais il insiste sur un point positif du sommet qui concerne l'option d'intégration flexible.

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Enfin, le gouvernement estonien estime que le poids économique et politique futur de l'UE dépendront du succès de la Politique Agricole Commune

et des réformes des fonds structurels. L'Union européenne représente plus qu'une simple libre-circulation des biens et une Politique Agricole Commune,

c'est pourquoi l'élargissement est une manne pour l'UE.

Le 29 octobre 1997, le Premier Ministre estonien, Monsieur Mart Siiman, a prononcé un discours lors de la rencontre de la commission

parlementaire conjointe de l'Union européenne et de l'Estonie .

Depuis que l'Estonie a rejoint la famille des "Etats souverains", l'adhésion à l'UE a été la priorité politique du pays. La politique menée a été orientée

de sorte à pouvoir participer à la détermination du présent et du futur de l'Europe. La signature de l'Accord d'association entre l'Estonie et l'Union

européenne en 1995 s'inscrit dans le cadre de cette volonté de coopération. Le Premier Ministre met en avant les atouts dont l'Estonie dispose, c'est-à-

dire une démocratie stable et une économie de marché efficace. Selon lui, elle a un environnement économique favorable: une privatisation rapide,

des politiques monétaire et budgétaire adaptées, des politiques commerciales libérales. Par ailleurs, des réformes sociales importantes ont accompagné

cette réorganisation. Quant au domaine législatif, il a lui aussi été touché par cette vague de changements. Le système législatif estonien est axé sur

le système législatif de l'Europe continentale. Toutes ces données témoignent de la stabilité politique et économique du pays. L'Estonie peut en outre

être considérée comme l'un des pays en développement les plus rapides d'Europe, avec une croissance économique forte et une inflation déclinante.

Que ce soit au niveau de l'économie ou de la culture, l'Estonie a beaucoup à apporter aux nations de l'Union européenne.

En ce qui concerne la question de l'acquis communautaire, le gouvernement est satisfait de l'avis rendu par la Commission européenne relatif aux efforts

réalisés par le pays afin d'intégrer l'acquis et les autres critères de Copenhague, dans la mesure où les conclusions de l'avis reflètent la situation actuelle.

Sur la base de cet avis, le gouvernement estonien a rédigé un document intitulé "Carte routière de la réforme: Plans futurs de l'Estonie dans le domaine

de l'intégration européenne". Concrètement, l'Estonie poursuit l'harmonisation de sa législation avec celle de l'UE, ainsi que la réorganisation de ses

institutions. Le gouvernement souligne que l'adhésion à l'UE est sa priorité politique avec des implications aussi bien symboliques que pratiques.

L'adhésion serait en effet le signe du retour de jure de l'Estonie dans la famille européenne.

Le 8 novembre 1997, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Toomas Hendrik Ilves est intervenu à Helsinki lors de la Conférence

portant sur la "dimension nord" de la Politique Etrangère et de Sécurité Commune, sur le thème : "Les implications des politiques

d'élargissement de l'UE et de l'OTAN pour les Etats baltes".

Le Ministre des Affaires étrangères rappelle que l'adhésion à l'UE est conditionnée par les réformes internes au pays candidat et la façon dont le

processus d'élargissement sera fixé lors du Sommet de Luxembourg. La position de l'Estonie est claire. Elle est favorable à un processus évolutif et

inclusif appliqué de façon égale à tous les Etats candidats. Le processus d'élargissement doit continuer à être sous-tendu par les principes d'objectivité

et d'individualité. En ce qui concerne les Etats qui auraient déjà satisfaits aux critères de Copenhague, ils doivent être autorisés à commencer le

processus d'adhésion sans délai supplémentaire. Par ailleurs, il est indispensable de définir de façon claire et transparente les différentes composantes

de ce processus. Autrement, le processus pourrait mener à une eurosclérose. Selon le Ministre, la nature de l'UE a évolué au fur et à mesure des

différents élargissements. Le gouvernement estonien estime que le processus d'élargissement actuel n'est pas seulement orienté vers l'Est, mais

également vers le Nord. C'est la raison pour laquelle il salue la proposition faite par la Finlande de développer la "dimension nord" de l'UE. Avec

l'adhésion de la Finlande et de la Suède, l'UE a acquis une dimension nord et a besoin d'une politique nordique. La position géographique de l'Estonie,

c'est-à-dire un Etat plus orienté vers le Nord que vers l'Est, en fait un Etat naturellement enclin à participer à une politique nordique. L'Estonie souhaite

se joindre à la proposition de la Finlande. Celle-ci servira de base à la définition du rôle du pays au sein de l'UE. L'Union européenne est engagée dans

le Conseil des Etats de la Mer Baltique. Avec le processus d'élargissement de l'UE, le nombre des Etats membres de l'UE et de l'OTAN impliqués dans

ce Conseil augmentera. Celui-ci peut servir d'extension régionale de la future Europe intégrée.

Le 19 novembre 1997, le Ministre des Relations extérieures d'Estonie, Monsieur Thomas Hendrik Ilves a prononcé un discours à l'Académie

diplomatique de Madrid sur le thème "L'Union européenne et la politique de sécurité au 21ème siècle".

A cette occasion, le Ministre a établi les points communs existant entre le développement de l'Espagne et celui de l'Estonie. La volonté politique de

l'Estonie de réaliser les réformes politiques et économiques et de les mener à terme a conduit la Commission européenne à recommander aux Etats

membres de l'Union d'entamer les négociations d'adhésion avec les pays baltes, et notamment avec l'Estonie. En effet, les réformes radicales qui ont

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été rapidement mises en place ont bénéficié d'une véritable impulsion dans la perspective du processus d'intégration européenne et d'élargissement

de l'Union et de l'OTAN.

De nombreuses similitudes permettent de comparer l'Estonie à l'histoire espagnole des vingt dernières années. L'Espagne a réalisé un rapide

développement démocratique. Ces succès ont été entre autre possibles grâce au soutien des nations européennes. Le désir de devenir membre de l'Union

européenne et de l'OTAN a été pris en compte au même titre que le développement économique et politique. En ce qui concerne l'Estonie, les mêmes

efforts sont entrepris pour adhérer à ces importantes organisations internationales. Pour l'Estonie, il s'agit de faire partie de la "famille européenne"

d'un point de vue géographique. Après avoir quitté cette famille en 1940, elle manifeste le désir légitime de devenir un membre à part entière de l'Union

et de l'OTAN.

Dans la perspective de l'adhésion à l'Union européenne, le Conseil européen de Luxembourg des 12 et 13 décembre 1997 constitue une rencontre

importante pour l'Estonie. Celle-ci espère que l'agenda de l'élargissement ainsi que le début des négociations d'adhésion au début de l'année 1998 y

seront évoqués. Selon l'Estonie, l'élargissement de l'Union européenne doit être un processus d'évolution inclusif appliqué sans discrimination à l'égard

de tous les Etats candidats. Une stratégie forte de pré-adhésion permettra de maintenir la motivation d'intégration des pays en question. Le processus

d'élargissement doit également être clair et réaliste pour les Etats candidats et pour les Etats membres de l'Union européenne. De plus, l'objectivité et

l'individualité qui ont guidé l'élargissement jusqu'à présent doit être poursuivi. L'Estonie se déclare favorable à un départ simultané et sans retard des

négociations d'adhésion pour les pays qui remplissent les critères fixés à Copenhague. L'avis positif de la Commission européenne permettant d'entamer

les négociations d'adhésion représente une motivation importante pour la suite des réformes des pays candidats. Il constitue également une description

de la situation actuelle du pays. L'Estonie estime que cet avis montre que le pays est capable de terminer les réformes entreprises, d'adapter les

législations nécessaires à son entrée dans l'Union européenne dans les cinq prochaines années.

De plus, l'élargissement de l'Union européenne offre de nouvelles possibilités de coopération entre l'Espagne et l'Estonie. Cette dernière tient à tirer

parti de l'expérience espagnole en matière de négociations d'adhésion. C'est pourquoi une collaboration pourrait s'établir entre les représentants estoniens

et les anciens membres de la délégation espagnole des négociations. Ces derniers disposent en effet d'une expérience de huit années de travail en la

matière. Cependant, les arguments et les priorités de négociations de l'Estonie seront différents de ceux de l'Espagne. A titre d'exemple, le secteur

agricole est peu développé en Estonie, contrairement à l'Espagne. L'Estonie aura davantage besoin d'investissements dans des domaines tels que la

protection de l'environnement.

Le 14 janvier 1998, le Ministre des Affaires étrangères a donné une conférence à Chypre sur le thème "Le retour de l'Estonie en Europe".

Depuis le rétablissement de l'indépendance en Estonie, le pays a réalisé des progrès afin de devenir un Etat européen démocratique, possédant une

économie de marché et pouvant prétendre rejoindre les structures européennes et euro-atlantiques. C'est dans le domaine économique que les réformes

ont été les plus rapides et les plus radicales, comme le retour à un budget équilibré, la suppression de tous les tarifs douaniers, un processus de

privatisation solide et une monnaie sûre. Parmi les résultats des mesures qui ont été entreprises, on peut noter la baisse du taux d'inflation et une hausse

de l'IDE. En matière commerciale, l'économie estonienne et chypriote sont plus intégrées à l'UE que bon nombre d'Etats membres. Le Ministre des

Affaires étrangères souligne le succès économique de l'Estonie et de Chypre. Ce pays représente un modèle pour l'Estonie. Par sa demande d'adhésion,

le pays espère parvenir à la libéralisation des mouvements de capitaux et des travailleurs, afin de pouvoir rejoindre le marché commun. L'Estonie qui

est un petit Etat souhaite profiter de l'élargissement dans la mesure où le marché sera plus ouvert.

L'objectif prioritaire de la politique étrangère de l'Estonie est l'adhésion à l'Union européenne. Le ministre salue la décision prise au Sommet de

Luxembourg, le 13 décembre 1997, d'ouvrir les négociations d'adhésion au printemps 1998 avec Chypre, la République tchèque, la Pologne, la Slovénie

et l'Estonie. Cette décision confirme que le choix des réformes effectué est le bon. Elle représente aussi un encouragement pour la consolidation de

la démocratie et des réformes du marché. En outre, l'Estonie soutient la candidature de la Lettonie et de la Lituanie dans le processus d'élargissement.

Pour l'Estonie, il est en effet important que sa frontière du sud devienne une frontière intérieure de l'Union.

L'adoption de l'acquis communautaire est l'une des tâches majeures sur laquelle le gouvernement entend concentrer ses efforts. Certes, selon l'Agenda

2000, Chypre ne devrait pas rencontrer de problèmes majeurs dans l'adoption de l'acquis. Mais le pays est conscient du travail qui reste à accomplir.

A l'heure actuelle, le gouvernement est en train de préparer un Programme National pour l'Adoption de l'Acquis. Il servira de programme d'action pour

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l’alignement avec l'acquis tel qu'il a été prévu dans le Partenariat pour l'adhésion. Quant aux réformes, il faut veiller à ce qu'elles soient menées avec

une vision de long terme. L'Estonie est déjà engagée dans le processus d'intégration depuis de nombreuses années, notamment depuis la signature d'un

Accord d'association avec la CEE en 1972. Le 1er février 1998, l'Accord d'association entre l'Estonie et l'UE entrera en vigueur. Les réformes entreprises

par l'UE avec la création de l'Union Economique et Monétaire, la réforme de la Politique Agricole Commune et les avancées en matière de Politique

Etrangère et de Sécurité Commune auront des répercussions sur les réformes menées par l'Estonie.

Les relations entre Chypre et l'Estonie ont évolué dans un sens positif, notamment avec l'accord sur l'élimination des visas d'entrée. Il est important

de continuer sur cette voie, non plus seulement en tant que chypriotes et estoniens, mais en tant qu'européens, comme pays entrant dans le processus

de négociations au même moment. En tant qu'Etats frontières de l'Union européenne élargie, ces deux Etats souhaitent le développement des liens de

l'Europe avec les régions voisines. La libéralisation des flux de marchandises et de personnes en Europe présente de nouveaux défis. Des problèmes

comme les flux de réfugiés, le commerce de la drogue, le crime organisé, la pollution, l'instabilité économique et la prolifération des armes nucléaires

sont devenus des problèmes intérieurs pour les petites nations ouvertes sur l'extérieur. C'est pourquoi la coopération devient de plus en plus nécessaire

à mesure que l'interdépendance des Etats européens croît.

La Conférence européenne convoquée pour le mois de mars 1998 sera un élément de ce dialogue approfondi. Grâce à la coopération dans le domaine

de la justice et des affaires intérieures, l'Estonie a montré sa capacité à combattre les nouvelles menaces relatives à la sécurité. Cette coopération a été

menée avec les Etats baltes, y compris la Finlande, la Suède, le Danemark, la Lettonie et la Russie. La protection des frontières de l'Estonie est à présent

efficace. Pour le gouvernement estonien, la seconde priorité de l'intégration de l'Estonie dans l'Europe est l'adhésion à l'OTAN. Il souhaite que l'OTAN

transformée joue un rôle important dans les efforts effectués pour faire face à ces nouveaux dangers. Dans le domaine de la politique étrangère, le

gouvernement attache une grande importance au développement des relations avec les deux autres Etats baltes par une coopération plus étroite.

Le 10 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Toomas Hendrik Ilves a donné une conférence à l'université de Lettonie, sur

le thème "l'Estonie sur la voie de l'intégration européenne".

Le Ministre des Affaires étrangères a rappelé que l'appartenance de la Lettonie et de l'Estonie à l'espace culturel européen n'est pas récente. L'intégration

de l'Estonie dans l'Union européenne est un processus naturel du développement du pays, et non pas un processus qui aurait été imposé de l'extérieur.

Le pays aurait entrepris les mêmes réformes économiques, politiques et sociales si les perspectives d'adhésion n'avaient pas été ce qu'elles sont

aujourd'hui. Il est vrai cependant que la perspective d'intégration européenne et transatlantique a permis à l'Estonie de réaliser ses objectifs de façon

plus rapide, plus efficace, et à de moindres coûts. Elle a suivi l'exemple de certains Etats membres. En Estonie, le rythme des réformes a joué un rôle

important dans le processus d'intégration européenne. Certains Etats d'Europe Centrale et Orientale ont eu la chance de pouvoir commencer leur

processus de réformes dès 1989. Tel ne fut pas le cas de la Lettonie et de l'Estonie. Dans le domaine économique, c'est en 1992-1993 que les réformes

ont commencé. Entre 1992 et 1998, le rythme des réformes a été mené de façon extrêmement rapide. Le ministre souligne la nécessité d'informer plus

amplement la population estonienne sur les implications de l'adhésion à l'UE. Quelques études réalisées dans la seconde moitié de l'année 1997 ont

révélé que la proportion d'Estoniens "sans opinion" concernant l'adhésion était assez élevé. La situation n'est plus la même aujourd'hui, l'intérêt pour

l'Union européenne se situant à tous les niveaux de la société.

Le 31 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Toomas Hendrik Ilves a fait une déclaration lors de l'ouverture des

négociations de l'Estonie à l'Union européenne à Bruxelles.

La rencontre du 31 mars 1998 constitue le début d'une nouvelle période dans les relations entre la Lituanie et l'UE. Le rapprochement avec les Etats

d'Europe de l'ouest au plan économique, social, politique et culturel n'a pas cessé de progresser depuis le retour à l'indépendance en 1991. L'Estonie

partage les mêmes valeurs de base que les Etats membres de l'UE et entend défendre ces valeurs en coopération avec l'Union, notamment en matière

de démocratie, d'Etat de droit, de respect des droits de l'homme et de respect des règles de l'économie de marché. Le gouvernement estime que

l'adhésion à l'UE devrait accélérer le développement de l'économie estonienne de manière considérable, ce qui devrait contribuer à accroître la

compétitivité globale de l'Union. L'adhésion devrait par ailleurs renforcer la stabilité en Europe. Le Ministre des Affaires étrangères rappelle l'évolution

rapide de la dynamique de rapprochement avec l'Union depuis l'indépendance, notamment à travers la signature d'accords commerciaux. L'entrée en

vigueur de l'Accord européen le 1er février 1998 ouvre de nouvelles perspectives au pays. L'avis favorable de la Commission européenne de juillet

1997 en ce qui concerne l'aptitude de l'Estonie à adhérer à l'UE et l'approbation de cet avis lors du Conseil européen de Luxembourg en décembre 1997

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constituent un pas historique et la reconnaissance du succès des réformes radicales entreprises par le pays. Pendant le processus de négociations,

l'Estonie devra poursuivre et intensifier ses efforts d'intégration. L'Accord européen et surtout le cadre du Partenariat pour l'Adhésion seront les

instruments principaux de la coopération avec l'Union.

En ce qui concerne la position de l'Estonie sur les politiques menées au sein de l'UE, le Ministre insiste sur le fait que son pays est prêt à accepter le

Traité de Maastricht et à l'appliquer. L'Estonie entend participer au développement des politiques de l'Union. En matière économique, le pays souhaite

se rapprocher des objectifs de l'Union Economique et Monétaire. Il attache une grande importance à renforcer la compatibilité entre la politique

monétaire estonienne et le lancement de la troisième phase de l'UEM. La dimension sociale est importante pour le pays, notamment en matière d'emploi,

de conditions de travail. Adhérer à la Charte Sociale européenne modifiée fait partie des priorités que le gouvernement s'est assignées.

Dans le domaine de la politique étrangère, l'Estonie entend entretenir de bonnes relations avec les autres Etats baltes, comme le développement de la

coopération avec ces pays. Le gouvernement soutient l'adhésion de la Lettonie et de la Lituanie à l'UE. Il se prononce aussi en faveur du renforcement

des relations du pays avec l'Ukraine et souhaite voir se renforcer les liens de l'UE avec la Fédération de Russie. De plus, le domaine de la justice et

des affaires intérieures représente aussi un domaine important pour le pays. Le gouvernement insiste sur la nécessité de coordonner les efforts au niveau

international et d'échanger des informations afin de lutter contre le crime organisé, le trafic de drogue, le blanchiment de l'argent, l'immigration illégale

et le travail clandestin. Dans l'Union européenne, l'Estonie formera l'une des frontières extérieures de l'Union. Elle reconnaît que désormais le Protocole

de Schengen fait partie de l'acquis et que de ce fait il doit être intégralement appliqué. Parmi les domaines où des négociations spécifiques sont

nécessaires, le Ministre des Affaires étrangères insiste surtout sur les domaines suivants : l'énergie, l'agriculture, l'environnement et la politique

régionale. Le Ministre des Affaires étrangères souhaite l'abolition mutuelle des exigences en matière de visas. En effet, à l'heure actuelle, l'Estonie ne

dispose d'une liberté de visas qu'avec cinq Etats membres. Il s'agit aussi du seul pays candidat parmi les Etats à commencer les négociations, dont les

fonctionnaires doivent obtenir un visa afin de pouvoir se rendre à Bruxelles. Par ailleurs, l'Estonie espère que les fonctionnaires estoniens pourront

participer aux structures de l'Union pendant la période de négociations. Enfin, le ministre souligne le fait que le pays s'est pleinement engagé dans le

développement de la concurrence. Pendant la période conduisant à l'adhésion, il est nécessaire d'éviter les restrictions commerciales entre l'Estonie et

l'UE.

Le 4 juin 1998, le Premier Ministre, Monsieur Mart Siiman, a fait une allocution devant le Parlement.

Le Premier Ministre a rappelé à cette occasion les pas importants effectués en vue du rapprochement entre l'Estonie et l'UE. Il estime que la

participation du pays à l'intégration européenne est un processus naturel résultant des siècles d'appartenance à la sphère culturelle de l'Ouest de l'Europe.

Concrètement, l'intégration dans les structures européennes signifie la restauration des liens économiques, politiques et culturels. Les relations UE-

Estonie se sont développées peu à peu, notamment avec la signature du Traité de coopération commercial et économique entre la République d'Estonie

et l'Association européenne en 1992. La signature du Traité d'Association entre la République d'Estonie et l'UE en 1995 a marqué une autre étape

importante, dans la mesure où il vise au renforcement du dialogue politique et au développement des relations économiques. Parmi les traités signés

entre l'UE et les PECO, le Traité entre l'UE et l'Estonie est le seul qui ne prévoie pas une période de transition. La décision du Conseil européen de

décembre 1997 d'ouvrir les négociations d'adhésion à six pays, dont l'Estonie, représente le développement le plus important que le pays ait connu après

le retour de l'indépendance et marque la reconnaissance par l'UE de la capacité de l'Estonie à devenir membre de l'UE. Quant à la conférence

intergouvernementale ouverte le 31 mars 1998 pour le début des négociations d'adhésion, elle représente une étape décisive pour le pays. La

recommandation faite par la Commission européenne en juillet 1997 de lancer les négociations d'adhésion avec l'Estonie et cinq autres Etats candidats

a accéléré le processus d'intégration européenne de l'Estonie. Il s'agit d'une reconnaissance des réformes entreprises en Estonie et des efforts en vue

de l'intégration.

L'Estonie a pris des mesures afin de se préparer à ce rapprochement et d'être en mesure de coopérer avec l'UE. Dans cette perspective, un programme

gouvernemental pour l'intégration à l'UE a été mis en place et représente le document le plus important pour la préparation intérieure du pays. Depuis

1996, les actions menées en vue de l'intégration européenne ont pris ce document comme support. Ce programme est axé sur la législation européenne,

plus précisément sur l'acquis communautaire. En ce qui concerne les priorités de l'Estonie, les plus importantes sont le renforcement des pouvoirs

institutionnels et administratifs, les réformes économiques, le marché intérieur, les questions juridiques et de sécurité intérieure, l'environnement,

l'accélération de l'intégration des non citoyens.

Pour ce qui est de l'aide en provenance de l'UE, des programmes ont été mis en place afin d'aider les Etats candidats dans leurs actions en vue de

l'intégration. Pour l'Estonie, le programme Phare est le plus important. L'aide financière a essentiellement été orientée vers la restructuration

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économique, les investissements dans les infrastructures, et de plus en plus vers l'harmonisation et l'intégration des dispositions européennes. Le Premier

Ministre estime que l'utilisation des programmes d'assistance Phare a été un succès. Les sommes utilisées pour les différents programmes mis en place

par le gouvernement ont entre autre été affectées à l'environnement, l'agriculture, aux finances, à la coopération et à l'éducation.

Les discussions actuelles relatives aux réformes internes et aux institutions financières de l'UE pour les années 2000-2006 sont importantes pour

l'Estonie, dans la mesure où les investissements dans les Etats candidats devrait augmenter pour permettre le travail de préparation à l'adhésion. Ainsi,

les Etats candidats devraient être éligibles pour la pré-adhésion dans les fonds structurels. Quant aux investissements des Etats candidats, ils dépendront

de leur capacité à utiliser les fonds de manière efficace et de présenter des programmes adaptés. Selon le Premier Ministre, l'Estonie est en mesure

de répondre à ces nécessités. Par ailleurs, le Premier Ministre souligne la nécessité de porter à la connaissance du public estonien les changements

qu'implique l'appartenance à l'UE, notamment par le canal des médias et les programmes d'éducation. Les objectifs prioritaires de l'Estonie pour l'année

1998 sont le fonctionnement de centres d'informations régionaux, la création à Bruxelles d'un centre pour les correspondants de la télévision et de la

radio estoniennes, la mise en place d'un service d'information sur l'UE. Le centre d'information sur l'UE de la Bibliothèque Nationale fera partie du

réseau d'information sur l'UE qui a été créé en 1997.

Selon le Premier Ministre, les Etats candidats se trouvent confrontés à deux processus : les négociations avec les Etats membres et l'intégration

intérieure des principes européens. Le premier processus est déjà en cours. En ce qui concerne l'état de préparation de l'Estonie, il faut noter que le

pays ne peut pas devenir membre de l'UE tant qu'il n'est pas en mesure de prendre en charge les responsabilités découlant de l'adhésion à l'UE. Les

Etats candidats doivent être capables de faire face aux ordonnances et aux règlements, d'adopter l'acquis communautaire. De plus, l'UE représente un

catalyseur pour le développement de l'Estonie. Ainsi, l'intégration dans la société d'Europe de l'Ouest devrait s'effectuer de façon plus rapide.

L'adaptation à l'UE implique des changements dans le domaine législatif, l'administration publique, les politiques sociales. Ces transformations devraient

permettre de créer les conditions pour un essor économique rapide et de contribuer au bien-être général du peuple estonien. Le gouvernement insiste

sur la nécessité d'adopter l'acquis communautaire. Les obligations découlant de l'adhésion pourraient nécessiter des ajustements techniques, des mesures

transitoires et des dérogations temporaires dans certains domaines. Il rappelle que la première phase de négociations est le processus de "screening"

qu'il faudrait compléter cette année. L'Estonie entend rejoindre l'UE en tant que membre à part entière. Les mêmes principes et les mêmes critères

doivent guider les négociations avec les Etats candidats. En ce qui concerne le rythme des négociations, il devrait prendre pour base l'état de préparation

de ces Etats pris individuellement.

Le 11 juin 1998, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Toomas Hendrik Ilves a prononcé un discours au nom du gouvernement devant

le parlement (Riigikogu) concernant les directions principales de la politique étrangère et de la politique économique étrangère du pays.

Le Ministre des Affaires étrangères considère que l'Union européenne est le résultat de l'intégration économique, le marché commun en étant la

substance. Il rappelle que la priorité de l'Estonie en matière de politique étrangère et de politique économique étrangère est l'adhésion à l'UE. D'ores

et déjà, l'Accord d'association a permis le renforcement des relations aux partenaires avec lesquels les relations sont axées sur l'accord de libre-échange.

L'Accord d'association confère aux entreprises estoniennes les mêmes droits qu'aux citoyens des Etats membres d'installer des entreprises dans ces

Etats.

Avec l'adhésion de l'Estonie à l'UE, les réseaux de transports estoniens deviendront une composante du réseau européen. La mise en place de structures

de transit efficaces pourra faciliter le développement de l'Estonie comme axe de distribution pour le commerce en provenance de l'Union ou à

destination des Etats membres. Le Ministre des Affaires étrangères met en avant l'importance du programme Via Baltica. L'adhésion de la Lituanie

et de la Lettonie a pour conséquence la naissance d'une route Via Baltica qui représente le seul lien de transport dans la région Nord-Sud au sein de

l'UE. En ce qui concerne les aspects économiques, l'Estonie ne peut ignorer les défis que représente l'Union Economique et Monétaire et la nécessité

d'augmenter la productivité et la qualité des produits. Selon la Commission européenne, l'Estonie devrait être en mesure de satisfaire au deuxième critère

de Copenhague et être capable de faire face à la pression de la concurrence après l'adhésion. Les activités commerciales avec les Etats membres de

l'UE sont importantes. De nombreux accords commerciaux ont été conclus avec ces pays. C'est avec le Royaume-Uni que les relations commerciales

sont le plus développées. Le Ministre des Affaires étrangères déplore que les liens économiques avec les Etats d'Europe centrale ne soient pas plus

intenses. Il est nécessaire d'approfondir l'intégration économique, c'est la raison pour laquelle l'adhésion à l'Union européenne est très importante pour

l'Estonie.

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En ce qui concerne les aspects sociaux, le ministre rappelle que la libre circulation des travailleurs est l’un des principes cardinaux de l’Union

européenne. Selon le gouvernement, ce principe doit être étendu aux nouveaux Etats membres, et ce sans période de transition. Un autre aspect que

le gouvernement entend prendre en considération est l'adaptation des travailleurs à l'adhésion. En Estonie, les différences régionales et les différences

d'âge sont une des caractéristiques des travailleurs. Le pays souffre à l'heure actuelle d'un manque de main-d'oeuvre hautement qualifiée ainsi que de

travailleurs qualifiés. Cette situation pourrait nuire à la croissance économique, c'est pourquoi une réforme continue du système éducatif et une

formation complémentaire des travailleurs serait nécessaire.

HONGRIE

Le 27 juin 1997, le Premier Ministre hongrois, Monsieur Guyla Horn, a fait un discours lors de la Conférence intergouvernementale à

Amsterdam.

Le gouvernement hongrois a suivi avec beaucoup d'attention et d'intérêt les débats de la Conférence intergouvernementale de 1996. Celle-ci a été un

succès pour la promotion de l'intégration et de l'élargissement. Le Premier Ministre a réagi avec satisfaction à la conclusion de la Conférence qui a

ouvert la voie à la poursuite de l'élargissement selon le calendrier fixé à Madrid. La décision la plus importante prise par le Conseil européen dans le

domaine de l'intégration européenne a trait à l'Union Economique et Monétaire. Par l'adoption du Pacte de Stabilité, le Conseil européen a assuré les

conditions pour l'introduction de la troisième étape de l'UEM, prélude à une nouvelle dimension de l'intégration économique. Ces évolutions sont

essentielles pour la Hongrie qui compte accéder à l'UEM aussi rapidement que possible après son adhésion à l'UE. Elle souhaite le renforcement de

la position de l'UE sur la scène internationale. En ce qui concerne les réformes les plus radicales entreprises par les Etats membres, elles ont eu lieu

dans le domaine de la justice et des affaires intérieures, correspondant au troisième pilier. La Hongrie salue la décision prise d'élaborer pendant un

certain temps dans l'Union des politiques communes dans les domaines touchant à la libre circulation des citoyens et de créer une "aire de liberté, de

sécurité et de justice" et de renforcer la coopération dans le cadre du troisième pilier.

Quant aux décisions relatives aux institutions européennes, elles sont très importantes dans la mesure où elles ont créé un lien plus étroit entre les

institutions et l'élargissement. Selon le Premier Ministre, le nouveau Traité sur l'Union européenne comprend des dispositions institutionnelles qui

rendent l'élargissement possible. Pour le gouvernement hongrois, les négociations d'adhésion devraient commencer avec les Etats les mieux préparés.

Ainsi, ces Etats pourraient adhérer sans délai. Il espère que le pays fera partie des Etats qui seront les premiers à adhérer. L'élargissement est un

processus qui devra continuer au-delà de l'adhésion du premier groupe des Etats associés. Il est nécessaire de mettre en place des conditions politiques

afin que ce processus ne soit pas interrompu, et de veiller à ce que la différenciation entre les pays ne soit pas synonyme de nouveaux obstacles au

niveau politique, économique et social en Europe. L'UE doit rester ouverte et offrir une perspective d'adhésion à tous les Etats associés. La stratégie

de pré-adhésion doit être renforcée en même temps que les négociations et indépendamment d'elles. Il est important que cette stratégie soit adaptée

à l'état de préparation de chaque candidat.

La coopération de la Hongrie avec l'UE constitue l'un des facteurs essentiels de la préparation du pays. L'Accord européen est l'un des éléments

essentiels. Les formes institutionnalisées du dialogue structurel ont permis le rapprochement des relations entre les Etats associés et l'UE. En ce qui

concerne le financement des préparations d'adhésion à l'intégration, le programme PHARE joue un rôle de premier ordre. La Hongrie accueille

favorablement la "nouvelle orientation" de ce programme qui devrait apporter un changement qualitatif. L'objectif du gouvernement hongrois est de

structurer le budget de manière à répondre aux exigences de cofinancement.

Dans le domaine économique, un programme de stabilisation économique a été mis en place avec succès. Des progrès macro-économiques ont été

réalisés. Les conditions d'une croissance économique soutenable ont été assurées en 1997. La Hongrie est l'un des pays d'Europe centrale et orientale

qui attire le plus les investissements directs de l'étranger. Le processus de privatisation est bien avancé.

Quant au programme d'harmonisation législative de la Hongrie, il a été incorporé dans le programme national législatif du pays. La Hongrie se déclare

en mesure d'adopter la législation communautaire. D'ores et déjà, elle a mis en place des programmes afin de permettre à la population de se familiariser

avec la réalité de l'intégration européenne. Certains Etats membres ont apporté une aide précieuse à la réalisation de ces programmes.

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Le 16 juillet 1997, à l'occasion d'une conférence de presse organisée à Budapest, le Ministre des affaires étrangères hongrois, Monsieur László

Kovács a fait une déclaration au sujet du rapport officiel de la Commission européenne sur la Hongrie.

Le Ministre des Affaires étrangères considère que dans l'ensemble, l'image dressée par ce rapport est réaliste. En effet, ce document souligne que les

exigences politiques de l'Accord d'association ont été convenablement remplies, et que le fonctionnement des institutions démocratiques et des lois

est satisfaisant. Le rapport précise que les droits de l'homme et des minorités sont respectés et que la Hongrie a un rôle stabilisateur dans la région grâce

aux traités qui ont été conclus avec les autres Etats. En ce qui concerne le domaine économique, le rapport constate que l'économie est à moyen terme

en mesure de faire face aux défis de la compétition qui découle de l'appartenance à l'UE. Le Ministre se montre surtout satisfait de la décision prise

de commencer les discussions d'adhésion de manière séparée avec les différents candidats et non en groupe. Il ne craint pas une éventuelle détérioration

des relations avec les Etats voisins qui n'auront pas été retenus pour la première vague d'élargissement.

Le 7 janvier 1998, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Lászlo Kovács a présenté les réalisations de la Hongrie dans le domaine de

la politique étrangère en 1997, ainsi que les objectifs et les devoirs de la politique étrangère pour l'année 1998 dans une conférence de presse

à Budapest.

L'invitation faite à la Hongrie de participer au lancement du processus d'élargissement et d'adhésion de la première vague est symbolique. En effet,

elle signifie un environnement international plus stable, une sécurité accrue et un rôle international plus grand pour le pays. En outre, avec la perspective

de l'adhésion, la Hongrie est devenu un partenaire important. Il s'agit aussi d'un Etat qui attire de plus en plus les investissements, ce qui devrait stimuler

l'économie hongroise. Enfin, cette perspective contribue à rendre le changement du système politique irréversible. Il faut aussi noter que cette invitation

n'a pas entraîné la détérioration de la situation difficile de la minorité hongroise dans les Etats voisins de la Hongrie. Elle a montré le poids grandissant

de ce pays sur la scène internationale et devrait convaincre les autres Etats de la nécessité de respecter les critères d'adhésion, comme le respect des

normes européennes en matière de droits de l'homme et de droit des minorités.

La Hongrie est consciente du travail qu'il reste à accomplir en vue de l'adhésion. Les critiques apportées par la Commission dans son Agenda 2000

ont été utiles dans la mesure où elles ont mis l'accent sur les points à améliorer avant l'adhésion. Ainsi, la stabilité de l'économie doit être préservée,

et il est nécessaire de poursuivre la modernisation des structures de l'économie et le rapprochement avec la législation communautaire. Par ailleurs,

il est nécessaire de bien informer la population, dans la mesure où l'adhésion aura des répercussions sur la vie quotidienne des Hongrois, et ce dans

tous les secteurs. De plus, le gouvernement hongrois souhaite le renforcement des relations avec les Etats devant adhérer à l'OTAN et à l'UE. Dans

le cas de l'OTAN, les Etats concernés sont la Pologne et la République tchèque, auxquels il faut ajouter la Slovénie, l'Estonie et Chypre dans le cas

de l'UE. Il est nécessaire de maintenir de bonnes relations avec les Etats qui n'ont pas été retenus pour la première vague d'élargissement. Dans cette

perspective, il faut renforcer les relations bilatérales et la participation de la Hongrie à la coopération régionale. Elle souhaite l'élargissement des

organisations euro-atlantiques et la préservation du caractère ouvert et inclusif de l'élargissement. En ce qui concerne la question des dérogations, la

Hongrie doit en demander le moins possible. En effet, le gouvernement considère que l'adhésion ne peut avoir lieu que si le pays est prêt à en assumer

les conséquences. Dans ce cas, aucune dérogation ni règlement temporaire n'est nécessaire. Le Ministre des Affaires étrangères estime que la Hongrie

doit faire la demande de dérogations dans les domaines où elle est insuffisamment préparée à l'adhésion et où l'adhésion requiert des règlements

temporaires. Mais il faut veiller à ce que le nombre des domaines concernés soit aussi peu nombreux que possible.

Le 31 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères de la République de Hongrie, Monsieur László Kovács a fait une déclaration à l'occasion

de l'ouverture des négociations d'adhésion de la Hongrie à l'Union européenne, à Bruxelles.

L'intégration européenne représente pour la Hongrie un objectif stratégique depuis presque une décennie. Le changement du système politique et la

transformation socio-économique ont permis de créer une base politique et économique pour l'adhésion, base sur laquelle l'objectif historique de

l'intégration européenne peut être atteint. Le Ministre insiste sur le fait que la Hongrie a atteint l'objectif de stabilité des institutions garantissant la

démocratie, les règles de droit, les droits de l'homme et le respect et la protection des minorités. En ce qui concerne l'économie de son pays, le Ministre

ne cache pas son optimisme, malgré des progrès à réaliser dans certains domaines, comme dans celui des infrastructures, la nécessité d'apporter des

solutions à certains problèmes parmi lesquels les disparités régionales et sociales, le manque de compétitivité dans certains secteurs, enfin la nécessité

de renforcer les petites et moyennes entreprises. Selon lui, la Hongrie est devenue un pays à économie de marché fonctionnel. Une part importante

de son économie est solidement liée à l'économie européenne et mondiale, et elle sera en mesure de faire face à une pression compétitive croissante

après l'adhésion. On peut considérer la Hongrie comme une économie ouverte. Quant au ratio du commerce extérieur en fonction du PIB, il est élevé

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au regard des standards européens. Les deux tiers du commerce extérieur de la Hongrie sont réalisés avec des pays membres de l'UE. Dans l'ensemble,

l'économie hongroise est compatible avec l'économie européenne. L'adhésion devrait permettre à la Hongrie de donner un nouvel élan au processus

de modernisation, et de contribuer simultanément au renforcement de la position globale de l'Union européenne.

Le Ministre souligne par ailleurs les progrès considérables réalisés dans l'alignement avec l'acquis communautaire, et les efforts qui vont être poursuivis

en ce sens. La Hongrie entretient des liens politiques consolidés avec les pays voisins. Le développement de la coopération bilatérale et la poursuite

de formes régionales de coopération avec des pays devant prendre part au processus d'élargissement, ou n'y prenant pas encore part, apportent une

contribution importante à la stabilité croissante de la région. La Hongrie souhaite participer activement à la mise en place d'une nouvelle architecture

de sécurité européenne. La participation de la Hongrie à l'OSCE et le succès des pourparlers en vue de l'adhésion à l'OTAN représentent une

reconnaissance des efforts accomplis dans ce domaine. Le Ministre considère, en outre, que la position favorable de la Commission européenne en

ce qui concerne la demande d'adhésion de la Hongrie reflète les progrès réalisés en vue du respect des critères d'adhésion établis par le Conseil européen

de Copenhague en 1993.

La signature de l'Accord européen le 16 décembre 1991 représente un événement majeur, puisqu'il constitue la base légale des relations bilatérales

jusqu'à l'adhésion. Les étapes les plus significatives des relations Hongrie-Union européenne sont les suivantes : la définition des critères de

Copenhague, la demande d'adhésion de la Hongrie, l'adoption de la stratégie de pré-adhésion d'Essen et le Livre Blanc de Cannes, l'opinion de la

Commission pour la demande d'adhésion et la décision de Luxembourg. L'élargissement de l'Union européenne représente pour les deux parties en

présence un défi à relever et de nouvelles exigences d'adaptation. Elle procure des opportunités nouvelles pour les pays membres de l'Union présents

et futurs, parmi lesquelles répondre aux défis que représentent la globalisation, améliorer la compétitivité, élever le niveau de l'emploi et entrer dans

la société d'information. La préparation de la Hongrie à l'adhésion a dès le départ été axée sur une stratégie se concentrant sur la politique économique,

la loi et une sensibilité accrue de l'opinion publique hongroise. La Hongrie a conscience que son adhésion ne représente qu'une partie d'un processus

plus large. Ce processus, qui a pour objectifs principaux l'approfondissement et l'élargissement, aura des répercussions sur tout le continent.

L'élargissement de l'Union européenne ne compromet pas la réalisation de l'intégration mais la renforce au contraire.

Parmi les domaines les plus importants sur lesquels les négociations doivent s'appuyer, le Ministre insiste en particulier sur quelques points, que l'on

peut résumer ainsi : la Hongrie est prête à adopter le Tarif Douanier Commun et la Politique Commerciale Commune. Par ailleurs, elle partage les

objectifs de l'Union Economique et Monétaire, et elle accepte les obligations en émanant, même si elle ne fait pas partie des pays participant à la zone

euro. Son objectif est de prendre part à cette zone aussi rapidement que possible. La politique économique de la Hongrie doit prendre toute la mesure

des conséquences et des implications de la création de la monnaie unique. Cette monnaie jouera un rôle central dans la politique des taux de change du

pays. Lorsque la Hongrie aura adhéré à l'Union européenne, elle devra s'impliquer dans la coopération des politiques économiques suite aux exigences

établies dans le Pacte de Stabilité et de Croissance. Il faut, en outre, renforcer la cohésion économique et sociale, que ce soit au niveau interne au pays,

ou au sein d'une Europe élargie. Les principes de solidarité et de cohésion doivent continuer à prévaloir après les réformes des politiques régionales et

de cohésion. Le but de la Hongrie est de percevoir une aide financière par habitant comparable à celle attribuée aux Etats membres les moins développés.

Enfin, le Ministre assure que pendant le processus de pré-adhésion, des mesures seront prises afin de garantir la gestion efficace des fonds

communautaires. En ce qui concerne le domaine agricole, il souhaite l'intégration de l'agriculture hongroise dans la Politique Agricole Commune le plus

tôt possible. Il insiste en particulier sur la proximité existant déjà entre cette agriculture et celle des pays d'Europe de l'Ouest. Le secteur des transports

est également un secteur important. Des mesures de transitions devraient être prises afin de faire face aux contradictions qui existent entre les exigences

de la libéralisation du marché des transports et les différences de compétitivité avec l'Union européenne. Il faut aussi prendre en considération le fait

qu'il s'agit d'un secteur sensible socialement.

Quant à la politique extérieure de la Hongrie, elle est déjà en conformité avec les obligations émanant de la Politique Etrangère et de Sécurité Commune.

Par la participation à la formation de la Politique Etrangère et de Sécurité Commune, la Hongrie espère contribuer à la réalisation de ses intérêts

nationaux. Elle aspire à devenir un membre à part entière de l'Union de l'Europe Occidentale. En ce qui concerne le domaine de la justice et des affaires

intérieures, la Hongrie est prête à joindre ses efforts à ceux des Etats membres afin de combattre toutes les formes de criminalité. Elle espère faire face

aux nouvelles exigences émanant de l'entrée en vigueur du Traité d'Amsterdam, notamment en ce qui concerne l'application de "l'acquis de Schengen",

l'asile et l'immigration, et la lutte contre la migration illégale. L'adhésion devrait permettre de contribuer à l'amélioration des relations entre les pays

voisins et les minorités hongroises qui y vivent. Enfin, la Hongrie espère pouvoir participer aux institutions de l'Union sur la base de la représentation

proportionnelle.

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LETTONIE

Mémorandum du gouvernement de la République de Lettonie sur l'Agenda 2000 - Avis de la Commission européenne concernant la

candidature à l'adhésion de l'UE, du 5 octobre 1997.

Le mémorandum souligne que l'intégration dans l'UE est l'un des objectifs stratégiques de la politique étrangère de la Lettonie depuis son indépendance

en 1990-1991. L'adhésion à l'UE est une question vitale pour la survie de l'Etat letton et de sa population. L'alignement avec le système économique de

l'UE doit, entre autre, permettre d'accélérer le développement de l'économie lettone. C'est dans cette perspective de rapprochement avec l'Union

européenne que de nombreux accords ont été signés entre la Lettonie et l'UE. Le pays a montré à de nombreuses reprises sa volonté de devenir un Etat

membre. Le gouvernement letton a adopté en décembre 1996 le Programme National Letton pour l'Intégration dans l'Union européenne. C'est ce

programme qui est appelé à déterminer la stratégie de la Lettonie pour le processus d'adhésion.

Le gouvernement salue les recommandations contenues dans l'Agenda 2000 concernant l'ouverture des négociations d'adhésion aux Etats candidats et

le renforcement de la stratégie de pré-adhésion. Les Etats baltes sont considérés comme des Etats qui pourront devenir des Etats membres à part entière

de l'UE. La seule solution politiquement appropriée est l'ouverture simultanée des négociations d'adhésion à tous les Etats candidats. De plus, elle

contribuerait au renforcement de leur stabilité économique et sociale, et elle donnerait un élan supplémentaire aux réformes requises pour l'intégration

dans l'UE. Une différenciation doit être faite au niveau du rythme des négociations, et ce au vu des progrès dans le processus de réformes entreprises

par chaque Etat candidat. La Lettonie apprécie la proposition de la Commission de mettre l'accent sur l'amélioration du fonctionnement des institutions

et de l'administration des Etats candidats pendant le processus d'élargissement et sur l'introduction de standards dans le domaine de l'environnement,

des conditions de travail et de transport. Ceci implique des investissements supplémentaires de la part de l'UE dans des projets environnementaux, de

développement des infrastructures de transport et de restructuration de l'industrie. Par ailleurs, elle accueille favorablement la décision de la Commission

de procéder au suivi ("screening") régulier des progrès réalisés par les Etats candidats dans leurs préparations d'adhésion et de transmettre un rapport

sur chacun de ces Etats lors du Conseil européen au printemps 1998. Enfin, la Commission a raison de faire remarquer que le prochain élargissement

aux PECO diffère des élargissements précédents. En effet, dans le cadre de la stratégie de pré-adhésion, ces Etats devront développer leurs stratégies

d'adhésion individuelles à partir de l'assistance administrative et financière, et en évitant de longues périodes de transition.

En réponse à l'avis de la Commission, le gouvernement a établi un Plan d'Action pour l'Intensification de l'Intégration de la Lettonie dans l'Union

européenne. Les recommandations de la Commission ont été prises en considération par le gouvernement. Il faut développer le processus de

naturalisation afin de parvenir à une société intégrée. Par ailleurs, il est nécessaire de renforcer le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire afin de garantir

la sécurité aux résidents en Lettonie. Le gouvernement tient à prendre des mesures afin d'aider les classes les plus défavorisées de la société. La

Convention européenne pour l'abolition de la torture et des traitements inhumains devrait être ratifiée à la fin de l'année. La Lettonie souhaite aussi

développer sa participation aux programmes communautaires d'éducation et de la jeunesse.

Dans le domaine économique, le gouvernement soutient le programme de privatisations qui a été mis en place, et souhaite assurer le fonctionnement

du système bancaire, de la libéralisation du commerce, et rendre les dépenses de l'Etat plus efficaces. Il est nécessaire de créer un climat favorable aux

investissements étrangers et de promouvoir la coopération économique internationale. Le gouvernement insiste sur la détermination du pays à harmoniser

sa politique économique avec les exigences de l'adhésion à l'UE. Elle est visible dans la politique macro-économique qui est menée. D'ores et déjà, la

Lettonie s'approche des critères requis pour l'introduction de la monnaie unique européenne. En matière de déficit budgétaire et de dette nationale, elle

satisfait aux exigences du Traité de Maastricht. En matière législative, le gouvernement a l'intention de veiller à la transposition de la législation

communautaire dans les actes juridiques de la Lettonie. De cette façon, elle sera en mesure de faire face plus rapidement aux obligations de l'acquis.

Le gouvernement souligne que l'intégration dans l'Union européenne est l'une des priorités contribuant à la formation d'un Etat démocratique, moderne,

économiquement sain et sûr. Les réformes doivent être menées en liaison avec l'intégration dans l'UE. De ce fait, le gouvernement letton entend renforcer

la coopération avec les gouvernements des Etats membres de l'Union et les institutions européennes.

Le 16 juillet 1997, le Secrétaire d'Etat du Ministère des Affaires étrangères, Monsieur Màris Riekstins, a fait des commentaires au sujet de

l'avis de la Commission européenne concernant les Etats candidats, lors d'une conférence de presse.

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La réaction du gouvernement letton concernant l'avis de la Commission est favorable dans l'ensemble. Selon le Secrétaire d'Etat, le document contient

une analyse détaillée des aspects essentiels relatifs au développement du pays. Elle doit servir de base aux futurs travaux avec la Commission et avec

les Etats membres. Toutefois, le gouvernement constate que les analyses ne prennent pas comme base de référence les informations statistiques les plus

récentes. De plus, l'évaluation du développement du pays n'est pas toujours exacte. Concrètement, le Ministère des Affaires étrangères et les institutions

responsables ont l'intention de faire une analyse détaillée de l'avis de la Commission et d'établir un rapport sur le Conseil d'intégration européen. Le

gouvernement entend veiller à ce que sa politique soit en permanence en accord avec le Programme d'intégration national.

En ce qui concerne le processus de l'élargissement proprement dit, le gouvernement se déclare favorable à l'ouverture simultanée des négociations à tous

les Etats candidats. Cette procédure doit permettre de faire une différenciation dans le processus de négociations et d'avoir une approche juste à l'égard

de tous les Etats candidats.

Le 28 octobre 1997, le Ministre des Affaires étrangères de la Lettonie, Monsieur Valdis Birkavs a fait une déclaration à l'Institut Royal des

Affaires Internationales sur le thème "La Lettonie entre Madrid et Luxembourg et au-delà, à Bruxelles.

Le gouvernement letton se félicite de l'invitation faite à l'Estonie de commencer les négociations d'adhésion. Mais il souhaite que les trois Etats baltes

soient inclus dans leur ouverture. En outre, la Lettonie prône l'ouverture simultanée des négociations avec tous les Etats candidats. Suite aux

recommandations de la Commission, la Lettonie n'obtiendrait qu'une place de spectateur. Mais le pays a les capacités de commencer les négociations

en même temps que les autres candidats, et il se sent en mesure de les achever plus rapidement que d'autres. Le Conseil européen de Luxembourg doit

lancer un signal politique fort en direction des Etats candidats, afin de leur montrer qu'ils sont traités sans discrimination. Il ne faut pas donner le

sentiment à certains pays tels que la Roumanie et la Bulgarie qu'ils sont à la fois exclus du processus d'adhésion de l'OTAN et de celui de l'UE. Mais

le Ministre des Affaires étrangères insiste sur le fait que l'ouverture des négociations à tous les Etats candidats n'implique nullement l'adhésion simultanée

de tous.

Plusieurs scénarios pour le processus de l'élargissement ont été envisagés :

- La mise en place d'une conférence européenne permanente, scénario soutenu par certains Etats membres. Mais une telle solution comporte aussi des

aspects négatifs selon le gouvernement letton, dans la mesure où l'absence de conditions préalables à la participation conduirait à la perte de la valeur

politique de la Conférence européenne. Il met en doute la capacité d'une telle conférence à répondre aux besoins réels des Etats candidats.

- La Lettonie considère de manière favorable la proposition de la Commission faite dans l'Agenda 2000 se rapportant au»screening» annuel des Etats

candidats. Un «screening» fréquent, par exemple deux fois par an, se révélerait utile pour le dynamisme du processus de réformes. En tant qu'instrument

du processus d'élargissement, le monitoring devrait être appliqué à tous les Etats candidats. L'intérêt d'un tel instrument réside dans la mesure du

dynamisme de l'intégration d'un Etat candidat au sein de l'UE. Toutefois, le Ministre des Affaires étrangères constate que le principe de monitoring est

incompatible avec les négociations d'adhésion.

- Certaines questions se posent concernant les nouveaux critères mis en place afin de mesurer la capacité des Etats candidats à rejoindre l'UE. Ces critères

doivent être appliqués de façon non discriminatoire et de la même manière à tous les Etats candidats.

- Le principe selon lequel les pays candidats en retard pourraient rattraper ceux qui auraient de l'avance fut à l'origine proposé pour souligner que le

processus d'élargissement doit être inclusif. Mais le gouvernement letton note que dans ce cas, la réalité est différente de la théorie. Des réformes sont

nécessaires, notamment en matière institutionnelle, avant que ce principe ne puisse véritablement fonctionner.

Dans le domaine économique, la Lettonie dispose d'atouts certains. Le gouvernement letton salue le travail effectué par la Commission dans son avis,

mais il estime que des nuances sont toutefois à apporter aux données chiffrées qui sont avancées, dans la mesure où les changements récents ont été

rapides. Le taux de croissance du PIB est assez élevé, le taux d'inflation est le plus bas des trois Etats baltes. Des mesures ont été mises en place afin

de satisfaire aux exigences induites par la participation à l'Union Economique et Monétaire. Les critères sont tous remplis, excepté celui touchant au

taux d'inflation. En matière d'investissements directs en provenance de l'étranger, la Lettonie se trouve en bonne position parmi tous les pays d'Europe

de l'Est, derrière la Hongrie et la Pologne. Le rythme de privatisation est bien avancé. L'avis publié par la Commission a donné des lignes directrices

et des objectifs à la politique menée par le gouvernement letton. Un plan d'action a été mis en place sur la base des recommandations de l'Agenda 2000,

incluant notamment les trois éléments des critères de Copenhague, à savoir des institutions démocratiques et les droits de l'homme, l'économie de marché

et la capacité de faire face à l'acquis communautaire.

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Le Ministre insiste sur le fait que les objectifs prioritaires de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie demeurent l'adhésion à l'UE et à l'OTAN. Quant

à la coopération baltique, elle est un complément à l'intégration européenne. Il met aussi en avant les risques que ferait courir un refus d'entamer les

négociations avec certains Etats candidats.

Le 17 novembre 1997, le Ministre des Affaires étrangères de la Lettonie, Monsieur Vladis Birkavs a fait une déclaration finale lors de la

Conférence intitulée "Sécurité et prospérité dans la région de la Baltique".

Le Ministre des Affaires étrangères souhaite que la réunion du Luxembourg se traduise par un soutien à l'égard des Etats baltes, dont l'objectif est

l'adhésion à l'UE. La décision qui sera prise devra être non discriminatoire et inclusive envers les Etats candidats. Selon le Ministre, trois dimensions

dans l'évolution des relations entre la Lettonie et l'UE peuvent être dégagées :

- Tout d'abord, la première dimension est axée sur le renforcement des relations avec les Etats membres grâce aux différents instruments que sont

l'Accord européen, le dialogue politique bilatéral, l'assistance bilatérale technique et la Conférence européenne. Le processus de l'élargissement peut

être considéré comme un test sur la capacité de l'UE à répondre aux intérêts des différentes régions d'Europe. Or, sans la Lettonie, l'Estonie et la Lettonie,

ce ne serait pas le cas.

- Quant à la deuxième dimension, elle est caractérisée par le développement des capacités de la Lettonie, en collaboration avec la Commission européenne

à travers le Partenariat pour l'Adhésion, le Programme National pour l'Adoption de l'acquis communautaire et le programme PHARE.

- Enfin, la troisième dimension prend en considération l'opinion du peuple letton. Pour le succès de l'intégration européenne, il est nécessaire d'avoir

le soutien des résidents de la Lettonie.

Une identité propre à la région baltique est en train de se développer. Ainsi est né le concept de "The Amber Gateway". Elle représente la vision d'un

développement régional sur le modèle de la Hanse, mais avec une vision plus large. Il s'agit d'un réseau de coopération des marchés. Cette organisation

qui est relativement nouvelle doit servir de moteur au développement de la région de la Mer baltique. La coopération régionale a pour objectif de stimuler

la croissance économique. Certes la coopération intra-régionale est importante, mais il est nécessaire de poursuivre l'intégration au sein des structures

européennes, et de jouer un rôle dans les relations transatlantiques. Le concept "Amber Gateway" est un concept global qui inclut la notion de

coopération transrégionale. Il représente une sorte de carrefour des routes commerciales d'Europe du Nord. Le gouvernement letton se montre satisfait

de l'Initiative Nord européenne et du rôle de plus en plus actif des Etats-Unis dans la région de la Baltique. Il considère qu'un dynamisme est possible

dans la région des Etats baltes au sein d'une Europe nouvellement unifiée.

Le 7 mai 1998, le Ministre des Affaires étrangères de la République de Lettonie, Monsieur Vladis Birkavs a fait un discours en Estonie à

l'Université de Tartu sur le thème : "La Lettonie et l'Estonie : des partenaires en route vers l'Europe."

Le Ministre des Affaires étrangères letton insiste sur l'état des bonnes relations entre la Lettonie et l'Estonie. Ces deux pays ont un passé commun puisque

tous les deux se sont battus pour l'indépendance. Leurs relations diplomatiques datent du début du siècle. Leur coopération est une réalité avec la mise

en place de la libéralisation des visas, et la signature d'un accord pour l'élimination des barrières non tarifaires. La coopération s'exprime dans les relations

commerciales, ainsi que dans le secteur bancaire et financier. Le gouvernement considère que la coopération baltique reflète les efforts d'intégration dans

l'UE. Il s'agit aussi bien d'une question de politique étrangère que d'une question de développement intérieur.

Le gouvernement letton se félicite de la décision de l'UE d'inviter l'Estonie à rejoindre le premier groupe d'Etats candidats. La Lettonie est l'un des pays

les plus aptes à rejoindre ce groupe. La position de l'Autriche sur l'élargissement est encourageante au sens où elle considère qu'un candidat du deuxième

groupe pourrait être intégré au premier groupe. La Présidence autrichienne du Conseil à compter du 1er juillet 1998 est donc prometteuse. Une

coopération entre la Lettonie et l'Estonie devrait permettre à la Lettonie d'intégrer le premier groupe. En ce qui concerne le lancement du processus

d'adhésion, la Lettonie est satisfaite du cadre unique dans lequel les pays qui veulent intégrer l'Union ont la possibilité de discuter des questions

essentielles pour préparer l'adhésion. Le gouvernement espère que le deuxième groupe d'Etats candidats sera prêt à rejoindre le processus de négociations

aussi rapidement que possible.

Dans le domaine économique et social, le gouvernement souligne les progrès importants réalisés par la Lettonie. Les priorités avancées par la

Commission dans son avis ont été prises en considération par le gouvernement, et il faut aussi noter l'engagement du pays dans le Partenariat pour

l'Adhésion. Les réalisations macro-économiques sont une réalité, notamment en termes de PIB, d'inflation et de chômage. Les flux d'IDE ont augmenté.

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Selon le gouvernement, le pays sera en mesure de respecter les critères au moment de l'adhésion. Les indicateurs économiques tels que le déficit

budgétaire, la dette publique et la stabilité monétaire sont d'ores et déjà respectueux des critères de convergence.

Dans le domaine législatif, des changements se sont produits, parmi lesquels la mise en place d'un nouveau code de droits de douane et d'un nouveau

droit commercial. En matière de droits de l'homme et de sécurité sociale, des progrès ont été faits, notamment par la ratification de conventions

internationales. Il en va de même pour le troisième pilier. En outre, le gouvernement est engagé dans un dialogue ouvert avec l'OSCE, les Nations unies,

le Conseil de l'Europe et la Commission européenne afin de renforcer la démocratie, les droits de l'homme et l'Etat de droit dans le pays. Le gouvernement

espère que le pays pourra rejoindre l'Estonie dans le premier groupe des Etats à adhérer à l'UE. En effet, en matière d'harmonisation de la législation

avec les Etats membres, il considère que le pays se situe sur la bonne voie et est bien avancé. Pour atteindre et compléter cet objectif, un Programme

National a été préparé. L'examen ("screening") de l'acquis s'applique à tous les candidats et devrait durer jusqu'au mois de novembre 1998. Le processus

de screening a un objectif différent des négociations d'adhésion. Selon le gouvernement letton, il ne doit pas retarder le début des négociations. Quant

à la décision de l'élargissement, il s'agit d'une décision politique. Le rythme de l'élargissement est lié à l'état de préparation de l'UE et non pas à celui

de la Lettonie ni de l'Estonie.

Parmi les priorités de la politique étrangère, l'intégration européenne est la plus importante. Mais il est nécessaire de mettre l'opinion publique au fait

des implications qu'engendrera l'appartenance à l'UE, c'est pourquoi l'information est une donnée importante, d'autant plus dans le contexte des prochaines

élections qui vont avoir lieu en Lettonie. Le Ministre des Affaires étrangères souligne que les hésitations des Etats membres à voir s'accélérer le processus

d'adhésion est dû à leur état d'impréparation et d'inadaptation à recevoir de nouveaux membres dans l'UE. En fait, les Etats déjà membres devraient faire

des efforts à l'égard des Etats candidats et se souvenir de leur responsabilité historique. Ces Etats se sont retrouvés derrière le Rideau de fer contre leur

gré. Le gouvernement letton estime que le pays fait face à ses responsabilités par la lutte contre la corruption, la privatisation des entreprises,

l'harmonisation des lois avec celles de l'UE.

En ce qui concerne les marchés estoniens et lettons, ils sont reliés aux marchés globaux. La Lettonie et l'Estonie accordent une grande importance au

commerce avec les Etats se situant à l'Est. Le gouvernement considère que ces deux Etats sont des partenaires commerciaux naturels de ces pays et qu'ils

jouent le rôle de médiateur entre l'Europe et les Etats de la CEI. Avec les pays de l'Ouest, les liens sont particulièrement proches avec la Suède, la

Finlande, le Danemark, l'Islande et la Norvège.

La dimension Nord : Pour les pays du Nord de l'Europe, l'adhésion des Etats baltes est importante, surtout si l'on considère les problèmes au Kosovo,

en Algérie et en Bosnie. Si la Lettonie et l'Estonie méritent l'attention de l'UE, ce n'est pas pour soutenir des Etats risquant d'être victimes de "troubles

potentiels" dans la région, mais c'est bel et bien parce que ces deux Etats sont installés dans la stabilité. Par exemple, les investissements actuels effectués

dans la région sont des investissements de stabilité à long terme. En outre, le gouvernement letton met en avant les aspects positifs de la création du

Conseil des Etats de la Mer baltique, notamment dans la mise en place d'infrastructures nord-baltiques, la mise en place d'un climat propice au affaires,

à l'écologie et à la sécurité civile dans la région de la Mer baltique. Le Conseil des Etats de la Mer Baltique fut à l'origine conçu pour aider à l'intégration

des Etats baltes dans les institutions européennes.

Dans le domaine de la sécurité et de la défense, la Lettonie porte un grand intérêt à l'architecture de sécurité européenne. Le gouvernement ne cache pas

sa volonté de voir la Lettonie et l'Estonie en faire partie. Il s'ensuivrait une projection de stabilité. Par ailleurs, la Lettonie souhaite adhérer à l'OTAN

qu'elle considère comme l'organisation centrale de la sécurité européenne. C'est la raison pour laquelle le pays encourage l'engagement nord américain

dans les affaires européennes et baltiques. L'OTAN est l'organisation qui relie les Etats-Unis et le Canada avec l'Europe. La politique étrangère de la

Lettonie est clairement dominée par la question de l'intégration. Elle doit s'effectuer dans les institutions transatlantiques, à savoir l'UE et l'OTAN. Selon

le gouvernement lituanien, l'adhésion serait le signe que la Lettonie a retrouvé sa place légitime dans l'architecture européenne.

Le 15 mai 1998, le Ministre des Affaires étrangères de la République de Lettonie, Monsieur Vladis Birkavs a fait un discours lors du Congrès

annuel du Conseil de la région de Stockholm Mälar à Västeras, en Suède, sur le thème "Intégration et développement de la région de la Mer

Baltique".

Le Ministre des Affaires étrangères souligne les avantages que représenterait l'appartenance de la Lettonie à l'UE et l'importance du Conseil des Etats

de la Mer Baltique pour celle-ci. La Lettonie salue l'initiative "dimension nord" dont l'objectif est de mettre en harmonie la politique de la Mer Baltique

de l'Union européenne avec sa politique interne, ainsi que l'implication de plus en plus grande des Etats-Unis dans la région de la Baltique. Les

conceptions "Amber gateway" et la "dimension nord" ont pour but de mettre en valeur les avantages du développement régional et l'importance de la

coopération du Nord de la Baltique pour l'Union européenne dans son ensemble.

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Selon le gouvernement letton, la sécurité de la Lettonie doit rester dans le champ de la sécurité européenne. Il considère en effet que la Lettonie est une

partie de la sphère européenne et de la sphère du Nord de la Baltique. La présence de l'OTAN dans les Etats baltes et l'adhésion de la Lettonie à l'UE

permettraient de prévenir et d'éliminer les incertitudes qui règnent dans la région.

L'inclusion de la Lettonie dans le processus d'élargissement est une question touchant aux intérêts vitaux des pays nordiques. Les préparatifs d'adhésion

stimulent le développement des Etats nordiques et de l'Europe dans son ensemble. En outre, les Etats baltes, et en particulier la Lettonie, représentent

un carrefour économique. La Lettonie est un pivot et une porte pour le trafic économique de la Baltique.

La Lettonie comprend la nécessité impérative de remplir les conditions d'adhésion à l'UE et à l'OTAN, mais il faut veiller à ne pas détourner ces Etats

de l'enthousiasme que représente l'adhésion. Si un signal fort de soutien à ces Etats n'est pas donné lors du sommet du Luxembourg, le gouvernement

menace d'endurcir sa détermination à adhérer à l'UE. Par ailleurs, la Lettonie considère qu'un processus d'élargissement inclusif donnera aux résidents

de Lettonie le sentiment qu'un futur meilleur est à portée de main. De ce fait, l'intégration dans l'UE obtiendrait un soutien de la part des résidents russes

en Lettonie. Selon le gouvernement letton, l'UE doit adopter une stratégie plus compréhensive à l'égard des Etats baltes. L'UE devrait préparer un plan

d'action portant sur la coopération nord européenne. Le Ministre des Affaires étrangères se montre convaincu que la rencontre du Conseil européen du

Luxembourg, le sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la région de la Mer Baltique à Riga, ainsi que la signature de la Charte entre les Etats-

Unis et les Etats de la Mer Baltique auront des répercussions favorables pour la Lettonie, les Etats baltes et la région de la Mer Baltique dans le processus

d'intégration à l'UE.

LITUANIE

Le 21 juillet 1997, le gouvernement de la République de la Lituanie a donné son opinion sur l'avis de la Commission concernant la candidature

de la Lituanie à l'adhésion à l'Union européenne.

Selon le gouvernement, l'étude réalisée par la Commission européenne concernant le développement de la démocratie et de l'économie lituaniennes est

complète et sérieuse. La Commission reconnaît que la Lituanie satisfait aux critères d'adhésion dans les domaines de la stabilité politique, de la

démocratie, de la protection des droits de l'homme et des minorités, et qu'elle est par ailleurs parvenue à des résultats positifs dans le domaine des

réformes économiques et de l'harmonisation des lois. Néanmoins, le gouvernement se montre critique à l'égard de la conclusion finale de la Commission.

Celle-ci estime en effet que la Lituanie ne remplit pas encore les conditions requises pour le lancement des négociations d'adhésion. De plus, les

conclusions reposent sur des données dépassées ou inexactes et l'évaluation des politiques récentes menées par le gouvernement ne reflète pas la situation

réelle, notamment dans les domaines de l'agriculture, des douanes, de la protection de l'environnement, des privatisations, de l'énergie, de la libéralisation

des marchés commerciaux et de capitaux, de la lutte contre la corruption et le crime organisé, et au niveau des réformes de l'administration.

En outre, le gouvernement considère que la Lituanie est en mesure de participer au lancement des négociations d'adhésion au début de l'année 1998.

Il attire l'attention des Etats membres sur la nécessité de prendre en considération les dynamiques et les perspectives du développement actuel de

l'économie du pays, les efforts menés pour réaliser les réformes et l'harmonisation de la législation lituanienne avec celle de l'UE. L'évaluation faite de

la situation économique et de l'environnement juridique de la Lituanie comporte des inexactitudes. La Lituanie se montre convaincue que le Conseil

européen de Luxembourg de décembre 1997 reconnaîtra l'aptitude de la Lituanie à commencer les négociations d'adhésion en 1998.

Dans son Addendum, le gouvernement lituanien estime que la Commission n'a pas pris en considération les progrès réalisés dans certains domaines

comme la prévention du blanchiment de l'argent et le renforcement de la discipline financière des entreprises. Par ailleurs, les données chiffrées utilisées

par la Commission dans son évaluation ne sont pas toujours à jour, notamment en ce qui concerne le niveau d'inflation, la proportion des investissements

directs de l'étranger dans le PIB, le niveau des technologies d'information et la situation de l'agriculture. Les évaluations de la Commission ne sont pas

exactes en ce qui concerne les monopoles nationaux à caractère commercial, l'influence de la Banque de Lituanie sur les taux d'intérêt, l'évaluation de

l'état des privatisations, de la protection de la propriété intellectuelle et le droit des banques étrangères d'établir leurs filiales dans le pays et la

libéralisation des prix.

Le 10 novembre 1997, les Présidents de la République d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie ont fait une déclaration dans un communiqué

conjoint lors d'une rencontre à Palanga.

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Lors de leur rencontre, les Présidents des Etats baltes ont longuement abordé la question de l'intégration de ces Etats au sein de l'UE. Ils ont accueilli

favorablement les recommandations de la Commission européenne de commencer les négociations d'adhésion avec l'Estonie. Ils ont souligné la nécessité

de traiter de la même manière les Etats baltes dans le processus d'élargissement et ont insisté sur l'aptitude de ces Etats à commencer les négociations

d'adhésion au début de l'année 1998.

Ils ont également montré leur satisfaction en ce qui concerne la Charte de Partenariat entre les Etats-Unis, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Cette Charte

est importante non seulement pour les relations bilatérales avec les Etats-Unis, mais aussi de manière plus globale pour l'intégration de ces Etats dans

les institutions européennes et transatlantiques politiques, économiques, de sécurité et de défense. En ce qui concerne la politique de sécurité, les Etats

baltes sont conscients que la sécurité européenne est indivisible et que la sécurité ainsi que la stabilité seront renforcés par leur intégration dans les

institutions euro-atlantiques. Quant aux relations de ces Etats avec la Russie, elles se sont améliorées.

Les Présidents ont aussi évoqué les différents aspects de la coopération des Etats baltes, notamment en matière économique pour créer un espace de

libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes. Ils ont salué l'accord pour l'abolition des barrières non tarifaires dans le commerce.

Le projet "Via Baltica" est un projet d'intérêt commun, c'est pourquoi les présidents ont demandé aux gouvernements d'accélérer la mise en place de

ce projet d'infrastructure. Il est important non seulement pour toute la région, mais aussi pour l'intégration européenne des Etats baltes. Enfin, ils ont

mis en avant la nécessité de renforcer la coopération dans le domaine de la justice et des affaires intérieures, un domaine qui est très important pour

l'adhésion à l'UE.

Le 25 juin 1998, le Ministre adjoint des Affaires étrangères de la Lituanie, Monsieur Algimantas Rimkunas, a fait une déclaration d'ouverture

lors de la rencontre du Comité d'association Lituanie-UE à Bruxelles.

Le Ministre adjoint des Affaires étrangères estime que la coopération entre la Lituanie et l'Union européenne dans le cadre de l'Accord d'Association

a été un succès et ouvre des perspectives prometteuses pour l'avenir. Il insiste sur le rôle des comités conjoints qui permettent de faire avancer le dialogue

bilatéral et de présenter les réformes entreprises et les réalisations concrètes du pays. Ils apportent aussi une contribution à la priorité politique de la

Lituanie, à savoir le lancement des négociations d'adhésion à L'UE. La Lituanie participe de manière active au processus d'"examen" ("screening") qui

est une préparation aux négociations d'adhésion individuelles. Quant au Programme National pour l'Adoption de l'Acquis, il est exécuté de manière

satisfaisante. A la date du 1er juin 1998, 72 mesures ont été exécutées.

En matière d'harmonisation juridique, le Ministre insiste sur les importantes mesures récemment mises en place. Le Programme de Construction

Institutionnel National de la Lituanie a été présenté au mois de mars 1998 à la Commission européenne. De plus, la stratégie "troisième pilier" a été

développée. Enfin, le pays a mis en place une Stratégie Politique d'Information afin d'attirer l'attention de l'opinion publique et d'encourager l'intérêt pour

les affaires européennes.

Dans le domaine économique, les indicateurs économiques montrent les progrès réalisés par le pays. Selon le gouvernement lituanien, l'Accord européen

a permis d'établir les bases du dynamisme économique et de stabiliser les tendances de croissance grâce à ses dispositions sur la libéralisation et les

incitations à la coopération. Le pays dispose d'atouts : une croissance du PIB constante, une diminution de l'inflation, une augmentation considérable

du commerce extérieur et des flux d'IDE. La compétitivité est stimulée par les Accords de libre-échange avec l'UE, l'EFTA, la plupart des pays membres

de l'Accord de libre-échange de l'Europe centrale (CEFTA), d'autres Etats baltes et l'Ukraine. L'économie est aussi soutenue par la privatisation et la

restructuration des principales industries. La privatisation a d'ores et déjà largement touché les entreprises industrielles, d'infrastructures et de services.

En ce qui concerne les restructurations, celle du secteur de l'énergie est déjà en cours. Elle est très importante pour l'économie du pays. De plus, la base

juridique relative à la privatisation des entreprises manufacturières d'énergie est en préparation. En coopération avec la Commission européenne, une

Stratégie Nationale pour l'énergie se développe.

Le gouvernement se montre confident sur les capacités de la Lituanie à mener à leur terme les réformes nationales entreprises et sur son aptitude à

appliquer l'acquis. Depuis la publication de l'avis de la Commission en juillet 1997, l'économie lituanienne s'est développée et a atteint une croissance

dynamique. Le Ministre espère que ces éléments seront pris en considération dans le rapport de la Commission prévu pour la fin de l'année 1998 et qui

sera présenté au Conseil de Vienne. Il devrait permettre de faire un pas en avant vers le lancement des négociations d'adhésion avec la Lituanie.

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Le 31 août 1998, le Comité européen en association avec le gouvernement de Lituanie a rédigé un rapport intitulé "Les progrès de la Lituanie

dans la préparation à l'adhésion à l'Union européenne, juillet 1997-juillet 1998".

En ce qui concerne le développement des relations entre la Lituanie et l'UE, le rapport souligne leur dynamisme. La Lituanie met en place un Programme

National pour l'Adoption de l'Acquis et participe au processus de "screening". Les relations bilatérales ont pour base l'Accord européen signé en 1995.

Le rapport aborde la stratégie de la Lituanie pour l'intégration européenne. Il souligne l'importance du Partenariat pour l'Adhésion dans la définitions

des priorités du gouvernement. Le programme essentiel de ce Partenariat est le Programme d'Action du gouvernement de la République de Lituanie pour

1997-2000. Le Programme National pour l'Adoption de l'Acquis participe à la stratégie d'intégration du gouvernement. Dans le domaine juridique, le

Programme National d'harmonisation des lois nationales est un instrument de coopération en vue du rapprochement de la législation communautaire.

Quant au Programme d'Adhésion au marché unique de l'Union européenne, il permet d'établir les lignes directrices de l'intégration de l'économie nationale

par secteurs.

Quant aux relations commerciales bilatérales, elles se développent de façon continue. Les partenaires les plus importants de la Lituanie au sein de l'UE

sont l'Allemagne, le Danemark, le Royaume-Uni, l'Italie et les Pays-Bas.

POLOGNE

Le 2 juillet 1997, le Vice-Premier Ministre polonais, Ministre de l’Agriculture et de l’Economie Alimentaire, Monsieur Jaroslaw Kalinowski

a fait une intervention sur le thème "La Réforme de la PAC - un scénario après 1999" au Centre d'Etudes européennes (Center for European

Studies - CEPS) à Bruxelles.

Le Vice-Premier Ministre présente l'intégration européenne comme l'objectif stratégique de la Pologne en matière de politique étrangère et de politique

économique. Quant à l'agriculture, elle est l'un des principaux domaines du processus d'intégration. Le Ministre rappelle quelques points importants de

la situation actuelle de la Pologne. Les agriculteurs polonais se montrent plutôt favorables à l'adhésion, de même que la population polonaise. Par ailleurs,

ce pays a atteint une certaine dynamique de croissance économique.

La Pologne porte une attention toute particulière à la réforme de la Politique Agricole Commune, car elle aura des répercussions pour les Etats associés

aux Communautés européennes. Plusieurs réformes ont marqué des changements dans la PAC, parmi lesquelles la réforme de 1992, mais il faut aussi

tenir compte des documents stratégiques de 1995 et de la Déclaration de Cork en 1996. Selon la Commission, trois options sont envisageables pour le

développement de la PAC dans le cadre de la perspective d'adhésion : soit le maintien des règles actuelles de la PAC, soit une réforme radicale ou soit

la continuation du processus de réformes de 1992 et l'adoption d'une politique rurale plus intégrée. Pour sa part, le Ministre estime que la troisième option

est la plus réaliste. En ce qui concerne les implications de la PAC pour la Pologne, le gouvernement considère qu'elles seront globalement positives pour

le pays, dans la mesure où la transposition des mesures de soutien à l'agriculture dont bénéficient les agriculteurs de l'UE à l'agriculture polonaise pourrait

permettre aux agriculteurs polonais de faire face à la concurrence à un même niveau. Si l'état actuel de la PAC est favorable à la Pologne, il n'en reste

pas moins qu'à long terme elle ne peut être maintenue dans cet état et qu'une réforme s'impose, par exemple l'aide au développement rural intégré au

détriment du soutien direct aux marchés. Le gouvernement souhaite que la dimension sociale soit prise en compte, afin de permettre l'amélioration des

conditions de vie en milieu rural et la lutte contre l'exode rural. Des programmes ont déjà été mis en place.

Le Ministre souligne l'importance que représentent les aides de pré-adhésion pour la Pologne. La décision adoptée au sommet de Madrid de mettre en

place un programme structurel pré-adhésion à l'intention des PECO fut une avancée de taille dans la bonne direction. Ces aides doivent contribuer à la

modernisation et à l'adaptation du secteur agro-alimentaire polonais aux normes communautaires. D'ores et déjà, les programmes en cours devraient

permettre à terme de faciliter l'intégration du secteur agricole polonais à l'UE. Par ailleurs, contrairement à ce que recherchaient les signataires de

l'Accord d'association, l'état des échanges commerciaux dans le secteur agricole favorise davantage les exportateurs de l'UE que ceux de la Pologne.

L'accès limité aux marchés de l'UE et la concurrence inégale pénalisent les produits alimentaires polonais. C'est pourquoi l'UE doit de son côté prendre

des mesures afin de faire évoluer la situation dans un sens plus favorable à la Pologne. Celle-ci ne dispose pas à elle seule des moyens pour engager les

modernisations nécessaires. Enfin, les fonds de pré-adhésion doivent être destinés en priorité au développement rural intégré, au soutien de la

modernisation du secteur agricole, et à la consolidation des institutions en vue de l'application de l'acquis communautaire.

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Le 12 novembre 1997, le Ministre des Affaires étrangères de Pologne, Monsieur Bronislaw Geremek a fait un discours lors d'une rencontre

avec le Corps diplomatique à Varsovie.

L'objectif fixé par le premier gouvernement Solidarité après 1989, à savoir l'adhésion à l'OTAN et à l'Union européenne, doit être poursuivi. La Pologne

doit mener une politique active envers son environnement proche et élargir ses relations politiques et économiques avec le reste du monde. Le nouveau

gouvernement entend s'inscrire dans la continuation de la politique étrangère menée par le gouvernement précédent. Toutefois, la politique du nouveau

gouvernement doit prendre ses distances avec la politique indécise menée jusqu'ici dans le domaine économique, dans la mesure où elle a également

des répercussions négatives sur la politique étrangère.

En ce qui concerne les préparations des négociations, elles doivent être accélérées. L'objectif affiché du gouvernement polonais est l'adhésion de la

Pologne à l'Union européenne en l'an 2000. En premier lieu, la Pologne souhaite intensifier sa coopération avec les Etats-Unis. En second lieu, la

coopération dans le cadre du Triangle de Weimar entre la Pologne, la France et l'Allemagne doit être renforcée. De même, l'Identité de Défense et de

Sécurité européenne doit être développée. Quant aux relations avec les Etats voisins, elles se sont stabilisées. Le Ministre souligne l'état des bonnes

relations de la Pologne avec la Lituanie, et les progrès réalisés dans le cadre de la coopération au sein de l'Accord de libre-échange d'Europe centrale

(CEFTA). Par ailleurs, le gouvernement espère la normalisation des relations de la Pologne avec la Russie.

Le 1er décembre 1997, le Président de la République de la Pologne, Monsieur Alexander Kwasniewski a rédigé un article au sujet de

l'élargissement.

Le Président rappelle l'importance de l'intégration euro-atlantique pour son pays et pour les pays d'Europe centrale dans l'ensemble. Les négociations

d'adhésion à l'UE doivent faire suite aux négociations d'adhésion à l'OTAN. Selon lui, il faut convaincre les Européens qu'ils ne doivent pas seulement

consentir à l'élargissement, mais aussi le soutenir. La participation de ces pays est en effet dans l'intérêt de l'Europe entière. Il considère que

l'élargissement de l'Europe aux pays d'Europe centrale et orientale est l'un des projets les plus importants, en dehors de l'introduction de l' "euro".

Sur le plan économique, la Pologne dispose d'atouts, comme son marché et sa capacité de croissance économique. Elle est le quatrième plus important

destinataire des exportations de denrées en provenance de l'Union européenne, après les Etats-Unis, la Suisse et le Japon. Néanmoins, le Président

souligne que la perspective de l'élargissement ne doit pas se limiter aux seuls aspects économiques. L'adhésion de nouveaux membres contribuerait à

injecter du "sang nouveau", ce qui permettrait d'ouvrir de nouvelles perspectives à l'UE.

La Pologne a une vision précise de son adhésion à l'UE et elle souhaite que celle-ci soit en mesure d'allier diversité et unité. Il serait souhaitable que

l'unification s'effectue de manière flexible, mais non au détriment de la solidarité et de la cohésion. L'UE doit avoir pour base l'expérience des citoyens.

A l'origine, le moteur de l'intégration européenne était constitué par la France et l'Allemagne. A présent, il s'agit de faire avancer le processus d'intégration

sur la base de relations mutuelles entre les Etats. L'élargissement permettra de faire face aux exigences de la compétition croissante au niveau mondial,

tout en préservant les valeurs qui font la spécificité de l'UE. Monsieur Kwasniewski conclut en estimant que la Pologne se situe sur la bonne voie

d'adhésion à l'UE. De plus, l'opinion publique européenne plébiscite cette adhésion. La Pologne espère devenir un partenaire à part entière des Etats

membres de l'UE au début du siècle prochain.

Le 13 décembre 1997, le Président du Conseil des Ministres de la République de Pologne, Monsieur Jerzy Buzek a fait une déclaration lors

de la rencontre du Conseil européen au Luxembourg.

Le Ministre a salué la décision historique prise par le Conseil européen d'inviter les Etats candidats d'Europe centrale et orientale, ainsi que Chypre, à

commencer les négociations d'adhésion à l'UE. Selon lui, l'ouverture des négociations d'adhésion à l'OTAN et à l'UE sont le signe que la Pologne reprend

sa place dans la famille des nations européennes. Ces décisions ont été attendues par la majorité de la population hongroise. Il souhaite que le processus

d'intégration de la Pologne s'effectue rapidement. Il insiste aussi sur la nécessité de faire de ce pays un "pays normal", un membre à part entière de la

Communauté européenne. Le début des négociations d'adhésion dans l'année à venir donnera un élan à l'accélération des ajustements internes de la

Pologne.

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Parmi les initiatives importantes pour les préparations d'adhésion, il faut compter le Partenariat pour l'Adhésion. Certes, la Pologne soutient les autres

Etats associés d'Europe centrale et orientale dans leur volonté d'adhésion à l'Union européenne. Il n'en reste pas moins qu'elle considère comme

souhaitable que certains Etats adhèrent plus rapidement. Ainsi, l'adhésion servirait d'exemple aux autres pays. De plus, cela permettrait d'éviter un

éventuel ralentissement du processus consécutif à l'adhésion de tous les Etats de manière simultanée. Le dialogue avec tous les Etats candidats à

l'adhésion est une nécessité. C'est pourquoi la Pologne se montre favorable à l'organisation d'une conférence européenne. L'idée d'un dialogue dans le

cadre de la formule "15+11" est intéressante. Elle devrait permettre de soutenir la volonté d'intégration des Etats qui ne sont pas encore prêts à l'adhésion.

Néanmoins, selon le Ministre, il faudrait séparer ce dialogue de celui que mènent les Etats candidats de façon individuelle.

Enfin, le Ministre assure que la Pologne est consciente de la nécessité de conduire des réformes internes parallèlement à la perspective de l'élargissement.

Ces réformes peuvent être conduites simultanément à ce processus. En effet, les réformes se situent également dans l'intérêt des Etats candidats. Le

peuple polonais associera la date du 13 décembre 1997 avec la stabilité, la démocratie et la prospérité.

Le 3 février 1998, le Premier Ministre de la République de Pologne, Monsieur Jerzy Buzek a donné une conférence à Bonn sur le thème "Le

futur de la Pologne dans une Europe unifiée".

Le Premier Ministre insiste sur le bouleversement qu'a constitué la fin de la guerre froide pour l'Europe. La Pologne peut enfin prendre part au processus

d'intégration européen. Selon lui, la décision prise lors de la réunion du Luxembourg d'initier les négociations avec, entre autre, la Pologne, a constitué

le véritable signe de la fin de l'après-guerre froide, une période qu'il qualifie de désastreuse pour les aspirations politiques et les besoins économiques

de ce pays. Ce changement constitue une ère nouvelle pour la Pologne et pour les autres pays d'Europe centrale et orientale, mais aussi pour les pays

de l'Union européenne. L'Union européenne ne constitue pas un remède aux problèmes internes de la Pologne. La perspective de l'adhésion de la Pologne

à l'UE, ainsi que les programmes d'assistance et d'adaptation pourraient faciliter le processus et réduire le gouffre existant entre ce pays et l'Europe de

l'Ouest.

Sur le plan économique, la Pologne dispose d'atouts indéniables. C'est un pays qui a un énorme potentiel de croissance. Parmi ces atouts, on peut noter

un taux de croissance de l'ordre de 6% par an, une monnaie de plus en plus stable, favorable à l'épargne et aux investissements, un secteur économique

privé qui se développe de manière dynamique, et surtout un excellent potentiel de dynamiques sociales. Le Premier Ministre reconnaît qu'il reste des

progrès importants à réaliser dans certains domaines. Il faut, entre autre, réformer le système de pensions, le système éducatif et le système de santé.

Il est nécessaire, par ailleurs, de réformer l'administration, et ce afin de décentraliser le pays pour déléguer le plus possible le pouvoir aux communautés

locales.

La Pologne espère renforcer sa présence politique et culturelle dans le troisième millénaire. Il s'agit de son objectif stratégique, même si le pays est

conscient de l'ampleur des changements qu'il reste à accomplir afin de s'adapter aux exigences de l'adhésion à l'UE. Monsieur Buzek rappelle les

déclarations d'Européens tels que Konrad Adenauer et Alcide de Gasperi. Pour eux, la véritable unification de l'Europe ne pouvait se faire que par

l'unification de l'Europe de l'Ouest et de l'Est. L'Europe doit être forte et être en mesure d'ouvrir les perspectives d'adhésion à d'autres Etats européens.

Il ne partage pas l'opinion de ceux qui considèrent que ces deux postulats sont contradictoires. Une communauté solide ne doit pas ressembler à une

forteresse fermée sur elle-même. Si les problèmes de réfugiés, d'immigration illégale et de crime organisé doivent être réglés, l'Union n'en doit pas pour

autant ignorer le monde extérieur.

En ce qui concerne l'Union Monétaire, elle constitue un énorme défi pour l'Union européenne et non pas seulement pour l'Allemagne et la France. Elle

sera un objectif fort et positif pour les pays de l'UE qui ne la rejoindront pas à compter du 1er janvier 1999. La mise en place de la monnaie unique créera

une situation nouvelle en Europe et dans le monde. C'est la raison pour laquelle la Pologne et les autres pays qui veulent adhérer à l'UE suivent avec

attention les préparatifs pour l'introduction de l'euro. La Pologne devrait participer à l'Union Monétaire dans l'avenir, mais on ne peut dire à l'heure

actuelle quand elle remplira toutes les exigences économiques et financières requises. La Pologne est certes novice dans le processus d'intégration

européenne, mais elle apprend vite. Par exemple, elle est proche des critères de Maastricht concernant la discipline budgétaire.

Le Premier Ministre se dit convaincu que l'UE sera guidée par des intérêts définis à long terme, incluant l'adhésion future de la Pologne et des cinq autres

Etats candidats. Ce pays n'est pas intéressé par des périodes de transitions interminables dans le processus d'intégration. Dans certains secteurs de

l'économie, des périodes de transition se révéleront indispensables pour la Pologne, mais également pour l'Union européenne. Le principal objectif est

de satisfaire le plus rapidement possible aux exigences de l'acquis communautaire. Les prochaines années de négociations pour l'adhésion nécessiteront

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d’immenses efforts non seulement de la part des pays candidats, mais aussi de la part des pays membres. C’est pourquoi les gouvernements des Etats

membres devront constamment expliquer aux sociétés d'Europe de l'ouest dans quelle mesure l'adhésion de la Pologne et d'autres Etats est dans leur

intérêt.

Par ailleurs, le Premier Ministre souligne que la politique étrangère polonaise n'est pas entièrement focalisée sur l'adhésion de la Pologne à l'UE. Un autre

élément stratégique de sa politique est l'intégration de celle-ci à l'OTAN. Il ne faut pas percevoir ces deux objectifs de manière séparée, mais faisant partie

d'une même logique. Selon lui, l'adhésion de la Pologne à l'UE serait une conséquence logique de son adhésion à l'OTAN. Sans la participation à l'UE,

la présence de la Pologne dans l'Alliance n'aurait de sens que partiellement. Sa place dans les structures européennes serait incertaine. Pour le

gouvernement polonais, l'adhésion à l'Alliance Atlantique et à l'Union européenne constituent deux éléments liés l'un à l'autre de la même politique suivie

depuis 1989. Le Premier Ministre met aussi en avant la capacité de la Pologne à maintenir des relations politiques de bon voisinage à l'égard de la Russie

et de l'Ukraine, et ceci au bénéfice de l'Europe. C'est aussi la raison pour laquelle l'architecture de sécurité européenne doit être composée de plusieurs

éléments différents dans des proportions et avec des pouvoirs spécifiques. La vision d'une Europe forte nécessite la mise en place d'une véritable politique

étrangère et de sécurité commune. Il ne s'agit pas de créer une compétition entre l'Europe et les Etats-Unis. Il doit au contraire y avoir complémentarité.

L'Union de l'Europe Occidentale (UEO) est pour l'Europe l'occasion de devenir responsable. Dans cette logique, la Pologne attache une grande importance

à l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) dans l'élaboration de la sécurité en Europe.

Il n'est pas possible d'évoquer le futur de la Pologne dans une Europe unifiée sans mentionner l'évolution future des relations germano-polonaises. En

effet, une fois que ce pays aura intégré l'OTAN et l'Union européenne, il se trouvera pour la première fois côte à côte avec l'Allemagne, dans le même

espace géographique, politique et stratégique. Leurs relations deviendront plus étroites. La Pologne est consciente du soutien que lui a apporté

l'Allemagne en faveur de son adhésion à l'Union européenne. Elle apprécie cet engagement et considère que la sympathie et la confiance grandissantes

de la population polonaise à l'égard de l'Allemagne comme pays européen démocratique en sont la preuve la plus manifeste. Le Premier Ministre estime

que l'Allemagne est et continuera à être le principal partenaire de la Pologne parmi les Etats de l'Union européenne. Il s'agira néanmoins d'un partenariat

difficile. La Pologne apprécie le rôle du Triangle de Weimar comme forum de consultation politique informel entre ce pays, l'Allemagne et la France.

Monsieur Buzek souhaite ajouter une nouvelle dimension à ces contacts, et en particulier dans le contexte des négociations à venir entre la Pologne et

l'Union européenne. L'élargissement de l'Union consolidera le nouveau modèle des relations germano-polonaises et les rendra plus pratiques. Il se montre

convaincu qu'à l'aube du nouveau millénaire, la Pologne et l'Allemagne ont des défis communs, des intérêts similaires et de nombreuses valeurs

communes. Ces deux pays se trouvent devant la tâche de préparer l'intégration européenne et la politique de sécurité. La situation de la Pologne offre

un grand potentiel et de grandes opportunités pour l'avenir. Monsieur Buzek se montre persuadé que ce potentiel sera utilisé à bon escient.

Le 9 février 1998, le Premier Ministre de la République de Pologne, Monsieur Jerzy Buzek a fait une déclaration à l'occasion de la rencontre

du European People's Party à Varsovie.

A cette occasion, Monsieur Buzek a souligné la dimension historique de l'élargissement et insisté sur le fait qu'en Pologne, les groupements de chrétiens

démocrates issus du mouvement "Solidarité" sont les leaders et les promoteurs de l'intégration dans les structures européennes. Il rappelle que l'objectif

du programme de la Pologne est de remettre en place des institutions démocratiques, la propriété privée et l'économie sociale de marché. Le processus

de privatisation des entreprises d'Etat doit être poursuivi. La Pologne continue à effectuer des adaptations structurelles et juridiques afin de parvenir à

une coopération complète dans le cadre du troisième pilier de l'UE et du groupe de Schengen.

En outre, le Premier Ministre insiste sur la volonté de la Pologne de prendre part à la construction de la sécurité et de la stabilité en Europe centrale et

de l'est. Il évoque certains pays qui, selon lui, doivent suivre les traces de la Pologne, parmi lesquels l'Ukraine, la Lituanie, la Slovaquie et la Biélorussie.

La Pologne tient à entretenir de bonnes relations avec ses voisins et les soutient dans leur action pour rejoindre l'OTAN et l'UE. Par ailleurs, elle veut

jouer le rôle de médiateur en mettant tout en oeuvre pour développer un véritable partenariat entre l'OTAN, l'UE et la Russie. Malgré tous les problèmes

et les obstacles rencontrés par la Pologne, notamment au niveau de l'adaptation de l'économie, du système juridique et des structures de sécurité face

aux exigences des organisations euro-atlantiques, le Premier Ministre se montre optimiste pour l'avenir de la Pologne.

Il insiste en outre sur les valeurs qui sont chères à la Pologne et qu'elle souhaiterait apporter en héritage à l'UE, notamment l'héritage chrétien de tolérance

et de respect des autres.

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Le 31 mars 1998, le Ministre des Affaires Etrangères de la Pologne, Monsieur Bronislaw Geremek a fait un discours lors de l'ouverture des

négociations sur l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne, à Bruxelles.

Le Ministre se réjouit de l'inauguration des négociations d'adhésion à l'Union européenne. Ce moment est symboliquement important pour l'Europe,

puisqu'il met fin aux conséquences de Yalta. L'Union européenne constitue le meilleur choix pour la sécurité nationale, l'ordre démocratique, le

développement économique et la construction d'une société moderne. Il considère la participation de la Pologne à l'intégration européenne comme

légitime au vu des réformes entreprises avec succès dans les domaines économique, social et politique. Il insiste sur le consensus qui règne dans le pays

en ce qui concerne l'adhésion à l'UE. Le Programme de Préparation à l'Adhésion présenté par la Pologne doit servir de base à la mise en place de la

stratégie de pré-adhésion. Il affirme par ailleurs que la Pologne partage avec les membres de l'Union européenne un patrimoine civilisationnel et des

valeurs communes. La Pologne est consciente de la nécessité d'incorporer l'acquis communautaire de l'Union européenne. Selon le Ministre, la Pologne

dispose de nombreux atouts tels qu'une société jeune, éduquée et dynamique, une croissance économique trois fois supérieure à l'UE, un marché de 40

millions de consommateurs et un pouvoir d'achat en expansion. Il faut ajouter à cela les bonnes relations politiques et économiques avec les voisins de

l'est, pouvant constituer une manne pour l'UE. L'un des objectifs les plus importants à moyen terme est l'Union Economique et Monétaire qui oriente

la stratégie polonaise de développement économique et social.

En outre, l'adhésion de la Pologne à l'UE et à l'OTAN devrait lui permettre de jouer un rôle plus important dans la politique européenne et mondiale,

ainsi que d'avoir un rôle plus actif dans le renforcement de l'ordre démocratique et de la stabilité en Europe. Elle est prête à prendre soin de l'espace

oriental dans le cadre de la Politique Etrangère et de Sécurité Commune de l'UE, permettant ainsi de développer les relations de partenariat avec les pays

se trouvant en dehors des structures de l'Union. Par ailleurs, il est nécessaire de faire face à la criminalité organisée qui menace la sécurité et le bien-être

des citoyens de la Pologne et des Etats membres. Cette lutte devra passer par la coopération au sein de l'Union européenne dans la lutte contre

l'immigration clandestine, le trafic des stupéfiants et des armes ou le blanchiment de l'argent, ce qui sera l'un des objectifs prioritaires que s'assignera

la Pologne. Le ministre se montre favorable à la conclusion d'un pacte sur le syndrome du crime organisé, et ce avant l'adhésion effective.

Enfin, il espère que son pays pourra participer à la discussion sur les problèmes de la réforme des institutions, de la Politique Agricole Commune, de

la politique structurelle et des finances de l'Union. La Pologne soutient également le processus d'approfondissement de l'Union, parallèlement au

processus d'élargissement. Elle a le sentiment que le processus d'intégration est irréversible et qu'un nouvel ordre européen est en train de voir le jour.

L'adhésion de la Pologne à l'UE devrait se révéler comme une réalisation commune servant les intérêts de toute l'Europe.

ROUMANIE

En septembre 1997, le gouvernement roumain a rendu son avis concernant l’Agenda 2000.

Pour ce qui concerne l'évaluation proprement statistique, le gouvernement ne se montre pas totalement satisfait des conclusions de la Commission

européenne. Si dans l'ensemble les réalités roumaines sont décrites de manière correcte, il estime néanmoins que certaines données sont inexactes et

erronées, notamment en matière de transport public, de dépenses de santé, et dans la nature des rapports existant entre certaines institutions judiciaires.

L'application de certaines normes juridiques fondamentales est sous-estimée, surtout concernant les sanctions de la torture et les traitements inhumains.

Quant à l'évaluation prospective, elle est parfois contestable. Le gouvernement porte un jugement critique sur l'avis de la Commission essentiellement

dans le domaine économique. En effet, celle-ci a affirmé que la Roumanie serait confrontée à des difficultés face à la pression concurrentielle et à la

rigueur du marché unique européen. Le gouvernement roumain conteste par ailleurs le jugement selon lequel la Roumanie n'aurait pas encore mis en

oeuvre des éléments clefs de l'application des mesures contenues dans le Livre Blanc et des autres parties de l'acquis, et ne serait pas en mesure, à moyen

terme, de faire face aux obligations de l'acquis communautaire. (Agenda 2000, Vol I, partie 2.1.3). Dans l'ensemble, le gouvernement reproche à la

Commission de n'avoir pas suffisamment pris en considération les changements intervenus depuis novembre 1996.

Concernait la stratégie d'élargissement, la Commission n'a pas établi de façon suffisamment claire les conditions minimales d'adhésion par rapport aux

critères d'adhésion. De plus, le gouvernement considère nécessaire le respect de l'égalité de traitement dans le processus d'élargissement, ce que la

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Commission n'a pas fait. La stratégie d'élargissement est jugée inopportune dans la mesure où elle crée une discrimination entre deux groupes de pays

traités de manière différente. Le gouvernement se réfère à l'article 2 du Protocole sur les institutions européennes dans la perspective de l'élargissement

qui fut proposé au Conseil européen d'Amsterdam. Le fait qu'il ne prévoit l'ouverture des négociations qu'avec 5 pays candidats porte préjudice aux autres

pays. Tous les pays candidats doivent être inclus dans le processus de négociations dès le départ, même si par la suite les rythmes divergent.

Le 28 octobre 1997, le Ministre d'Etat et des Affaires étrangères de Roumanie, Monsieur Adrian Severin a fait un discours devant l'Association

parlementaire du parlement autrichien à Vienne dans le cadre de la coopération entre la Roumanie et l'Autriche sur les nouvelles opportunités

dans le contexte bilatéral, régional et européen.

Le Ministre des Affaires étrangères de la Roumanie a rappelé quelques étapes importantes qui ont permis le retour du pays dans la famille des nations

européennes démocratiques. L'Autriche a joué un rôle non négligeable dans ce processus, avec l'adhésion de la Roumanie au Conseil de l'Europe lors

du premier sommet de cette organisation en octobre 1993, et sa participation à l'Initiative d'Europe Centrale en mai 1996. Le Ministre salue le soutien

de ce pays à l'intégration de la Roumanie dans l'UE. La chute du communisme a permis de mettre en place un projet européen crédible et réaliste. La

formule utilisée en 1922 par l'écrivain autrichien Robert Musil "Europe impuissante" ("helpless Europe") pour décrire l'Europe après la Première guerre

mondiale a vécu. C'est un Autrichien, Richard Coudenhove-Kalergi, qui lança en 1922 son appel en faveur d'une Europe unifiée. De plus, à travers leur

choix de rejoindre l'UE, les Autrichiens ont en quelque sorte montré la voie à l'élargissement de l'intégration européenne.

La construction européenne pousse les Etats du continent européen à coopérer. L'objectif ultime d'une Europe unifiée, prospère et pacifique doit reposer

sur des expériences communes, des initiatives conjointes, et le partenariat. La coopération est la "voie royale"permettant de surmonter les divergences

entre le développement économique de l'UE et des Etats associés de l'Union. Les Etats d'Europe centrale et de l'est ont certes besoin de modèles, mais

ils ont besoin de transfert de savoir-faire, de compétences et d'investissements. Selon le Ministre des Affaires étrangères, il faut éviter de conditionner

l'adhésion de nouveaux membres à leurs capacité à atteindre un niveau de développement socio-économique prédéterminé. L'adhésion à l'UE peut agir

comme catalysateur pour le processus d'ajustement socio-économique et conduire à un bien-être général.

En ce qui concerne les changements intervenus en Roumanuie depuis 1989, il s'agit essentiellement de changements insitutionnels et structurels. Un

nouveau cadre juridique et institutionnel a été mis en place. Il permet d'assurer le pluralisme politique, le respect des droits de l'homme, la protection

des minorités nationales, les initiatives individuelles, la propriété privée et la liberté d'expression.

Dans le domaine économique, après une période de stagnation, voire de régression, des réformes ont été mises en place après les élections de 1996. Le

Ministre reconnaît que le coût social des réformes est très élevé. Mais le gouvernement est persuadé de la nécessité de mener malgré tout les réformes

permettant à la Roumanie de devenir une économie de marché fonctionnelle et compétitive. C'est la raison pour laquelle le Premier Ministre en appelle

au soutien des Etats membres de l'UE.

Les relations entre la Roumanie et l'Autriche sont bonnes. L'adhésion de l'Autriche à l'UE a ouvert de nouvelles perspectives à la Roumanie. Celle-ci

souhaite développer les échanges commerciaux et la coopération avec ce pays. Elle veut inciter l'Autriche à investir davantage en Roumanie. Dans des

domaines spécifiques comme le pétrole, le gaz naturel et d'autres matières premières, la Roumanie peut jouer un rôle dans la liaison entre le Caucase,

l'Asie centrale, l'Europe centrale et l'Europe de l'ouest. Dans les années à venir, la Roumanie deviendra un lieu de carrefour et de transit des principaux

corridors de transports européens combinant la route et la voie ferrée. L'Autriche peut apporter sa contribution, sur le modèle de l'Organisation de

Coopération Economique de la Mer Noire. Dans le domaine politique, la Roumanie offre les avantages d'une démocratie certes jeune, mais qui

fonctionne et qui est stable. Le pays se considère comme un Etat d'Europe centrale dans la proximité de la région des Balkans. Elle est engagée dans

cette région, notamment dans le cadre de l'Initiative Europe centrale, la Zone de Libre-échange d'Europe Centrale et l'Initiative de Coopération d'Europe

du sud. Le rapprochement entre la Roumanie, la Hongrie et l'Autriche est une réalité. C'est dans ce contexte que la Roumanie a proposé un projet de

coopération triangulaire. La Roumanie est d'ores et déjà engagée dans de nombreuses initiatives de coopérations multilatérales, comme la coopération

avec l'Ukraine et la Pologne, l'Ukraine et la République de Moldavie, avec la Grèce et la Bulgarie, enfin avec la Turquie et la Bulgarie. Ces formes de

coopération sont une sorte d'exercice préparatoire à l'intégration euro-atlantique. Le gouvernement roumain encourage la création d'euro-régions qui

permettraient de développer la coopération transfrontalière entre les autorités et les communautés locales. Par ailleurs, le Premier Ministre insiste sur

l'importance du Danube: Il s'agit d'un axe géographique pour l'Europe traversant tout le continent. La Conférence sur le Danube au printemps 1998 doit

être un succès. Le gouvernement roumain espère que la coopération dans cette région sera davantage mise en avant pendant la Présidence autrichienne

de l'UE, afin d'inclure ce thème de manière permanente dans l'agenda de l'UE. L'initiative entre la Roumanie, l'Autriche et la Hongrie doit servir

d'argument supplémentaire en faveur de l'engagement de l'UE dans cette zone.

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Le 30 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Andrei Plesu, a fait une déclaration à l'occasion de l'ouverture des négociations

d'adhésion à la Roumanie, à Bruxelles.

Le Ministre des Affaires étrangères a souligné le moment historique que représente pour la Roumanie et pour l'Europe la décision du Conseil européen

de Luxembourg de décembre 1997. En dehors des considérations économiques qui ont leur importance, un sentiment d'appartenance à une communauté

unifiée et unique en son genre s'est manifestée. Il rappelle le travail effectué depuis la décision de Luxembourg, comme la présentation du Programme

National pour l'Adoption de l'Acquis Communautaire à Bruxelles. Ce document doit être considéré comme un Programme National pour l'Adhésion,

comprenant les stratégies pour la Réforme de l'économie et de l'administration publique. Ces évolutions devraient contribuer à renforcer l'Etat de droit,

les institutions démocratiques et stimuler l'économie de marché de la Roumanie qui se veut compétitive et prospère. En se préparant à remplir les critères

d'adhésion, la Roumanie souhaite continuer sur la voie de l'adhésion à l'Union européenne. Le Ministre des Affaires étrangères souligne l'importance

pour le pays du retour dans la famille européenne dont elle a été séparée. Il s'agit d'une obsession. C'est une partie de l'héritage perdu de l'Europe que

la Roumanie, comme les autres Etats candidats, espèrent lui rapporter.

Le 28 avril 1998, le Président en exercice du Conseil d'Association et Ministre des Affaires étrangères de la Roumanie, Monsieur Andrei

Gabriel Plesu, est intervenu dans une déclaration lors de la quatrième session du Conseil d'Association Union Européenne - Roumanie à

Luxembourg.

Monsieur Plesu a rappelé quelques étapes importantes pour le lancement du processus d'élargissement. Les décisions du Sommet de Luxembourg sont

satisfaisantes. Non seulement l'essentiel du principe des chances égales est sauvegardé, mais le caractère global et évolutif du processus d'élargissement

est mis en exergue. Le lancement le 12 mars 1998 à Londres de la Conférence européenne, la réunion formelle des Ministres des Affaires étrangères

des Etats membres et des Etats candidats, la présentation des Partenariats d'adhésion et la remise des Programmes Nationaux d'Adhésion, le lancement

commun en avril du processus d'examen analytique de l'acquis avec les Etats candidats, sont autant d'étapes importantes pour l'adhésion des Etats

candidats. En outre, le Président en exercice du Conseil d'Association souligne les mérites du programme du nouveau gouvernement en matière de

réforme institutionnelle, de restructuration et de modernisation de l'industrie, ainsi que les réformes dans l'agriculture, et dans le processus des

privatisations. La réussite des réformes constitue un enjeu important pour la Roumanie en vue de son intégration dans l'Union européenne.

Le 30 juin 1998, le Premier Ministre de la Roumanie, Monsieur Radu Vasile a fait un discours lors de la table ronde "The Economist-

Government of Romania"

Le Premier Ministre a rappelé la volonté du gouvernement d'accomplir le processus de restructurations et d'accélérer les privatisations. Sans de réelles

réformes allant contre la théorie de l'économie planifiée et centralisée, la Roumanie ne peut avoir un avenir solide et prospère. La volonté d'adhésion

de ce pays à l'OTAN et à l'UE ne peut être envisagée que par des réformes de toute l'économie et de l'administration publique. Dans cette perspective,

le gouvernement souhaite attirer les investissements étrangers et créer un environnement favorable pour les investisseurs. Concrètement, le gouvernement

actuel entend stabiliser l'économie par une politique fiscale et monétaire visant la baisse du taux d'inflation. Il entend aussi contrôler le déficit budgétaire

du pays.

SLOVAQUIE

En février 1997, le Gouvernement de la République slovaque a donné sa position sur le processus d'élargissement et l'état de préparation de

la Slovaquie à l'occasion du troisième Conseil d'Association de l'Union européenne et de la République Slovaque tenu à Bruxelles.

Pour la Slovaquie, les rencontres conjointes lors des réunions des Conseil d'Association, du Comité d'Association et des autres assemblées permettent

de faire avancer la coopération et d'avoir une vue d'ensemble concernant l'état de la stratégie de pré-adhésion. Le dialogue politique envisagé par l'Accord

européen doit permettre d'aboutir à une plus grande convergence des positions entre l'UE et la Slovaquie. Néanmoins, le pays considère que sa volonté

d'approfondir le dialogue politique n'a pas toujours rencontré un écho favorable de la part de l'UE, notamment lorsque l'UE a adopté une démarche

critique à l'égard de la Slovaquie en 1995. Une telle démarche nuit à la prise en compte de la situation de la Slovaquie et à la prise en considération des

positions du gouvernement. La Slovaquie souligne le fait que lors de la deuxième rencontre du Comité d'Association tenu à Bruxelles le 11 décembre

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1996, les résultats macroéconomiques présentés par la délégation slovaque ont été bons en termes de croissance économique et de taux d'inflation. En

1995 et en 1996, la Slovaquie se trouvait dans une situation privilégiée parmi les pays associés d'Europe centrale et orientale. Lors de la rencontre de

1996, la délégation slovaque avait affirmé que les critères politiques définis par le Sommet de Copenhague étaient respectés et que les principes de base

de la démocratie étaient remplis.

Le commerce extérieur joue un rôle important pour les relations entre l'UE et la Slovaquie. Le volume du commerce extérieur de la Slovaquie a augmenté

en 1996 en comparaison avec l'année 1995. Mais il est déficitaire. A partir du 1er janvier 1997, la Slovaquie a supprimé ou réduit les tarifs douaniers

sur les importations de groupes de produits plus nombreux en provenance de la Communauté. A compter de la même date, l'Union européenne a

supprimé les tarifs douaniers sur les importations de textiles et de produits vestimentaires en provenance de la Slovaquie. La Slovaquie porte un grand

intérêt aussi à l'expansion et à la libéralisation de ses relations commerciales. Dans cette perspective, de nombreux accords ont été signés, notammment

l'Accord d'Union Douanière avec la République tchèque, l'Accord européen avec l'UE, l'Accord de libre-échange avec les pays de l'AELE, l'Accord de

libre-échange de l'Europe centrale (CEFTA), les accords passés avec la Roumanie, la Bulgarie, la Lituanie, l'Estonie et Israël. Un accord a récemment

été signé avec la Lituanie et des négociations de libéralisation du commerce avec la Turquie sont en cours.

Le programme PHARE est un programme important d'aide aux Etats associés d'Europe centrale et orientale pendant la période de pré-adhésion. Il a

d'importantes répercussions au plan interne, notamment sur le processus de transformation de la société, et surtout au niveau des réformes économiques,

de la restructuration de l'industrie, du développement des infrastructures, de l'adaptation de la législation et du développement de la société civile. La

Slovaquie participe déjà à des programmes pour la jeunesse dans les domaines de l'éducation, de l'enseignement et de la formation professionnelle. Elle

est par ailleurs favorable à l'ouverture de discussions avec les Etats membres en matière d'emploi. Par ailleurs, dans le domaine de la coopération avec

l'UE, le troisième pilier se révélerait intéressant, principalement dans le cadre d'Europol et du système d'information de Schengen. La Slovaquie

souhaiterait obtenir un statut d'observateur au sein de ces deux institutions.

A l'occasion de ce Conseil d'Association, l'état de préparation pour l'adhésion à l'Union Européenne a été évoqué. La Slovaquie se déclare satisfaite des

conclusions du sommet de Dublin. L'adoption de la proposition de révision du Traité de Maastricht présentée à l'occasion de la présidence irlandaise

a permis de faire avancer les travaux de la Conférence intergouvernementale et montré la volonté de mener à terme la Conférence à Amsterdam en juin

1997, ce que la Slovaquie considère comme un pas important pour les pays associés, en rapport avec le calendrier pour le processus d'élargissement.

La CIG devrait conduire à des changements dans le fonctionnement des institutions et dans la capacité d'absorption sans nuire à sa cohésion. L'adoption

par la CIG de la "variante minimaliste" sans résolution adéquate sur les questions institutionnelles serait la variante la moins avantageuse pour la

Slovaquie et les autres pays associés. En ce qui concerne les discussions d'adhésion proprement dites, la Slovaquie salue la position de la plupart des

Etats membres de l'UE qui ont décidé de soutenir le commencement simultané des discussions d'adhésion à l'UE avec tous les pays associés. Selon la

Slovaquie, la décision de ne choisir que quelques pays aurait des répercussions négatives sur le processus de transformation économique, ainsi que sur

l'opinion publique de ces pays. Certes, la situation des Etats au début des négociations est différente. C'est pourquoi, après un départ commun, les

négociations doivent être conduite de façon individuelle avec chaque pays.

L'exécution de la stratégie de pré-adhésion en Slovaquie a aussi été abordée. La Slovaquie estime qu'elle remplit les critères établis pour l'adhésion des

Etats candidats lors du Sommet de Copenhague. En ce qui concerne les critères politiques, les problèmes temporaires rencontrés par ce pays dans ce

domaine, notamment dans la construction d'un système démocratique ne devraient pas être une raison pour écarter la Slovaquie de la liste des pays

candidats se trouvant en tête pour l'adhésion. Elle souhaite en effet que l'UE s'attache un peu moins aux aspects purement politiques, et qu'elle se montre

un peu plus compréhensive face au processus de transformation en cours. Le gouvernement slovaque insiste sur les évolutions positives au niveau

national, entre autre dans le système consitutionnel, la société civile et les médias. Le pays connaît en effet un système constitutionnel démocratique et

pluraliste. Il s'agit d'une démocratie parlementaire. Il est nécessaire de résoudre les problèmes qui existent sur une base constitutionnelle et démocratique.

Le gouvernement note, en outre, l'importance que revêt l'existence d'associations et d'organisations pour le développement de la démocratie. En ce qui

concerne le domaine des médias, il est important que les citoyens puissent avoir accès à l'information. La Slovaquie a fait des progrès importants dans

le domaine de la liberté des médias et du pluralisme. La radio et la télévision qui appartenaient à l'Etat ont été transformées en institutions de service

public. De plus, un système dual a été introduit par l'apparition de compagnies privées de radio et de télévision. Quant aux minorités nationales, leurs

droits sont garantis par la Constitution slovaque et par les accords internationaux. Les minorités disposent d'une protection juridique pour l'éducation

dans leur langue maternelle. Des écoles et des institutions culturelles ont été mises en place pour elles. La minorité hongroise dispose d'une représentation

au parlement par ses partis politiques. Il faut aussi noter que la Slovaquie a signé et ratifié le cadre de la Convention du Conseil de l'Europe pour la

protection des minorités nationales.

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En ce qui concerne les critères économiques, l'une des priorités du gouvernement réside dans la mise en place des conditions d'adhésion au marché

intérieur de l'UE. Les objectifs macroéconomiques de la Slovaquie sont définis de sorte à améliorer la situation de l'économie et de pouvoir faire face

à la compétitivité ainsi qu'aux forces du marché. Le gouvernement met en avant les progrès réalisés dans le domaine économique, comme la croissance

du PNB, une inflation relativement faible et la stabilité de la monnaie slovaque. Quant au secteur privé, il est en expansion. La politique économique

du gouvernement est orientée en direction des critères de Maastricht. Le rapprochement du système juridique slovaque avec le législation communautaire

est déjà en cours. Cette évolution transparaît dans les services financiers, la comptabilité, l'environnement, l'agriculture et les transports. Des documents

ont été rédigés afin de permettre l'adaptation nécessaire.

Le dialogue structurel est un élément important de la stratégie de pré-adhésion approuvé lors du sommet d'Essen. Il s'agit d'une importante contribution

au développement d'approches communes relativement à la préparation des Etats associés pour l'adhésion et l'adaptation de l'Union à son élargissement.

Par l'organisation de rencontres, ce dialogue permet de créer un cadre favorable aux discussions. Pour que cette méthode soit un succès, le gouvernement

souhaite que la position des Etats y prenant part soit prise en compte dans les décisions prises au niveau institutionnel. La Slovaquie propose que les

affaires sociales soient prises en considération parmi les thèmes abordés dans le cadre du dialogue structurel. Dans le domaine de la politique étrangère,

l'adhésion de la Slovaquie aux structures euro-atlantiques constitue la priorité pour le gouvernement slovaque. Une campagne d'informations est d'ailleurs

en préparation afin d'informer la population sur l'état d'avancée du processus d'intégration au sein des structures européennes.

En matière de coopération régionale, le gouvernement souhaite qu'elle s'approfondisse et s'étende. Elle est déjà active au niveau de la coopération

trilatérale entre l'Autriche, la Hongrie et la Slovaquie, notamment dans le domaine économique. Dans le cadre de la CEFTA, cette coopération s'effectue

de façon efficace.

Position du gouvernement de la République slovaque sur l'avis de la Commission européenne du 28 août 1997.

Le gouvernement insiste sur la volonté de la Slovaquie d'adhérer à l'Union européenne. Cette décision stratégique constitue la priorité de la Slovaquie

en matière de politique étrangère. Le pays souhaite lier son économie et sa politique à l'UE. De manière générale, l'évaluation faite par la Commission

dans son avis sur l'état de préparation de la Slovaquie est positive. La Commission estime que dans certains domaines comme la politique étrangère et

de sécurité, l'économie et le domaine juridique, des progrès ont été réalisés. Néanmoins, le gouvernement slovaque déplore que la Slovaquie n'ait pas

été retenue dans le groupe de pays pour lesquels la Commission a proposé l'ouverture des négociations d'adhésion. Il est également regrettable qu'elle

n'ait pas pris en considération les arguments avancés par le gouvernement. En outre, celui-ci considère que l'évaluation effectuée concernant le domaine

politique ne correspond pas à la réalité. La Commission a surestimé l'importance des problèmes politiques existant pendant le processus de transition.

Dans le domaine administratif, elle a souligné que les pouvoirs importants du gouvernement portent préjudice à l'autonomie des autorités locales. Le

gouvernement estime que cette évaluation ne correspond pas à la réalité. La Slovaquie est le premier des Etats d'Europe centrale et de l'est à avoir réalisé

un tel processus de décentralisation de l'administration centrale. Le gouvernement ne nie pas l'existence de questions délicates. Mais il insiste sur la

volonté de résoudre les problèmes existants.

De plus, en ce qui concerne le domaine économique, l'avis de la Commission manque d'objectivité. En 1996, la Slovaquie a respecté deux des critères

de Maastricht. Au cours des dernières années, elle a eu le taux de croissance économique le plus élevé et le taux d'inflation le plus bas parmi les Etats

candidats. L'évaluation de la Commission concernant les flux d'investissemnts en provenance de l'étranger est négative. Or des efforts ont été réalisés

dans ce domaine.

En ce qui concerne le dernier des critères de Copenhague, à savoir la capacité à faire face aux obligations découlant de l'adhésion, la Commission a

reconnu les progrès qui ont été réalisés, notamment face aux obligations résultant du marché intérieur et de l'application d'autres acquis. A ce propos,

le gouvernement estime que l'évaluation de la Commission est plus favorable pour la Slovaquie que pour la plupart des Etats retenus dans le premier

groupe de négociations d'adhésion.

Les résultats qui ont été réalisés n'ont pas suffisamment été pris en considération. L'évaluation de la Commission n'est pas toujours conforme à la réalité

et sous certains aspects, le principe d'impartialité n'a pas été entièrement respecté. Il faut aussi noter que le Conseil européen de Copenhague a

conditionné l'adhésion des Etats candidats au respect de certain critères, mais non l'ouverture des négociations d'adhésion. C'est la raison pour laquelle

la recommandation de la Commission et la sélection des Etats pouvant participer à l'ouverture des négociations ne reflète pas l'esprit des conclusions

du Sommet de Copenhague. Le gouvernement slovaque en appelle à l'Union européenne afin qu'elle soutienne le principe d'ouverture simultanée des

négociations à tous les Etats candidats, y compris la Slovaquie. En outre, il souhaite que les Etats membres de l'UE réexaminent le jugement émis

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concernant la capacité de la Slovaquie à rejoindre l'UE, afin que l'ouverture simultanée des négociations d'adhésion à tous les Etats ait lieu au début de

l'année 1998.

Le 10 octobre 1997, le Conseil National de la République Slovaque a fait une déclaration relative à l'intégration de la République slovaque

dans l'Union européenne.

Le Conseil proclame que l'adhésion de la Slovaquie à l'UE comme membre à part entière représente l'intérêt stratégique du pays. Il regrette que la

Slovaquie n'ait pas été retenue dans le premier groupe des Etats avec lesquels la Commission a recommandé le commencement des négociations

d'adhésion. Il existe des problèmes, notamment dans la vie politique, mais le Conseil se montre persuadé que ces difficultés ne sont que temporaires

et qu'elles peuvent être résolues par des moyens politiques.En outre, le Conseil National souscrit aux principes de la coopération européenne et se déclare

prêt à faire tous les efforts nécessaires afin que les négociations avec les autorités de l'UE soient un succès. Enfin, il en appelle au Parlement européen

pour qu'il accepte la recommandation pour l'ouverture des négociations d'entrée avec tous les pays associés, selon la formule 10+1, en incluant la

Slovaquie. Il faut également donner une chance aux pays candidats qui n'ont pas été recommandés par la Commission Européenne.

Au début de l'année 1998, le Porte-parole du Ministre de l'Agriculture, Madame Anna Majkútová, a présenté dans un bulletin d'information

de l'Agence d'Information Slovaque, la stratégie de pré-adhésion et de préparation de la Slovaquie à l'entrée dans l'Union européenne dans

le domaine de l'agriculture.

Avec l'élargissement de l'UE aux Etats d'Europe centrale et orientale, l'agriculture deviendra l'une des questions décisives, ceci du fait que le ratio de

l'agriculture dans le PIB et la proportion des personnes employées dans ce secteur y sont plus élevés. En l'état, la Politique Agricole Commune ne peut

être appliquée aux Etats associés d'Europe centrale et orientale, dans la mesure où elle aurait des répercussions négatives sur le budget actuel. En outre,

le potentiel de production de ces Etats risquerait de compliquer la situation du marché de l'UE. Pour sa part, le Ministre de l'Agriculture de la République

slovaque prend au sérieux la préparation des travailleurs pour les négociations en vue de l'intégration. Des groupes de travailleurs ont été mis en place

pour aider à la connaissance des principes de base de l'intégration européenne. Ils ont pour mission d'analyser en détail les conséquences de l'adaptation

nécessaire aux systèmes de l'UE dans certains domaines. Ils doivent aussi préparer les points importants pour l'ouverture des négociations avec la

Commission. L'application de la Politique Agricole Commune implique l'ajustement de l'information et des systèmes statistiques. Afin de satisfaire à

cette nécessité, le Ministère de l'Industrie, en collaboration avec l'Office Statistique de la Slovaquie, se prépare à apporter une solution aux questions

méthodiques et pratiques pour l'introduction d'un système d'information économique compatible avec le système propre à l'UE.

En outre, l'UE accorde une importance accrue à la politique structurelle et au développement des régions. Dans la collaboration de pré-adhésion avec

les Etats associés, l'UE devra apporter une aide de pré-adhésion. Des programmes seront financés par les fonds structurels.

Avant le lancement des négociations, une attention toute particulière sera accordée à la préparation d'une "liste de propositions" qui devrait comprendre

un examen de l'harmonisation de toutes les mesures législatives en rapport avec le marché commun, les politiques agricoles, les politiques de

l'environnement, ainsi que les mesures structurelles et la politique régionale et rurale.D'après les analyses du Ministère de l'Industrie, l'entrée dans l'UE

est l'un des changements les plus avantageux pour l'agriculture slovaque. Il estime que la politique des subventions à l'agriculture devrait augmenter.

Mais tout dépend du développement futur de la PAC de l'UE.

Le 30 mars 1998, le Vice-Premier Ministre de la République slovaque est intervenu dans une déclaration à l'occasion de l'ouverture du

processus d'élargissement de l'UE, à Bruxelles.

Le Vice-Premier Ministre a souligné l'importance de la décision du Sommet de Luxembourg en ce qui concerne l'élargissement. Les Etats membres

ont ainsi montré leur volonté de stabilité et de paix en Europe. Un pas essentiel a été franchi vers la réalisation du grand rêve européen, à savoir un

continent sans divisions et sans conflits, un continent de prospérité et de stabilité économique. Il salue, en outre, la décision des Etats membres de l'UE

de n'exclure aucun des Etats associés du processus d'élargissement. Cette décision a un impact politique et psychologique, renforçant la confiance

mutuelle parmi les participants au processus d'adhésion et permettant aux Etats respectant les critères fixés par l'Union d'être inclus dans les négociations

d'adhésion. Les changements institutionnels et substanciels adoptés dans le cadre de la stratégie de pré-adhésion doivent créer les conditions adéquates

permettant de progresser dans la préparation pour l'adhésion et dans la coopération entre les Etats associés, les institutions de l'UE et les Etats membres.

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En outre, il les fonds du programme PHARE doivent être affectés à la mise en place d'insitutions et de projets d'infrastructures dans la période envisagée.

Il faut éviter que les obstacles techniques et administratifs reportent leur utilisation.

La Slovaquie poursuit sa préparation en vue de l'adhésion, et elle espère ainsi être invitée au début de l'année 1999 à commencer directement les

négociations d'adhésion. Les instruments les plus importants dans le rapprochement avec l'UE sont le Partenariat pour l'Adhésion, le Programme National

pour l'Adoption de l'Acquis (adopté par la Slovaquie le 24 mars 1998), avec le soutien des fonds du Programme PHARE. Le Programme National a pris

pour base de référence les conclusions de l'avis de la Commission et les priorités proposées dans le Partenariat pour l'Adhésion. Ce Programme contient

un projet de rapprochement de la législation, des mesures posant les conditions préalables au niveau institutionnel pour l'adoption de l'acquis, ainsi qu'un

cadre financier.

Par ailleurs, il faut noter qu'une économie de marché fonctionnelle et croissante est aussi importante que l'adoption de la législation communautaire. Les

critères de Copenhague exigent d'avoir une économie de marché fonctionnelle et capable de faire face aux pressions de la concurrence et des forces du

marché. En 1997, la croissance économique de la Slovaquie a été soutenue et dynamique. Ainsi, la Slovaquie se situe en tête des Etats associés. Le

gouvernement slovaque attache une grande importance aussi à la manière dont l'examen ("screening") de l'acquis est conduit. La Slovaquie entend se

préparer à l'analyse de l'acquis qui devrait commencer prochainement. Aucun obstacle technique particulier ne devrait empêcher d'effectuer un examen

conjoint de tous les Etats candidats dans la première phase. La Slovaquie se déclare prête à coopérer avec la Commission européenne et à lui transmettre

toutes les informations pour le rapport qui sera établi. Enfin, la Slovaquie entend poursuivre sa préparation en vue de satisfaire aux critères d'adhésion

qui ont été préétablis. Elle souhaite devenir un membre à part entière de l'Union et dispose du soutien d'une large majorité de la population slovaque.

Le 10 juillet 1998, le Premier Ministre, Monsieur Vladimir Meciar a fait un discours à l'occasion de la 49ème session du Conseil National de

la République Slovaque sur le rapport relatif à l'exécution de la déclaration politique du gouvernement.

Le Premier Ministre souligne l'importance que représente le développement des relations extérieures pour la République slovaque. Dans ce contexte,

son adhésion à l'Union européenne constitue la priorité stratégique du gouvernement actuel. Mais elle est conditionnée par les trois facteurs qui ont été

formulés par les institutions de l'Union européenne. Le premier a trait à la capacité de l'administration de l'Union européenne à faire face au processus

d'élargissement. Le second touche aux changements internes de l'UE qui doivent avoir lieu vers l'an 2000-2002. En ce qui concerne le troisième facteur,

il s'agit de l'évaluation du développement politique de chaque pay. Quant aux conditions requises pour se rapprocher des pays membres de l'Union

européenne, le Premier Ministre rappelle qu'elles sont au nombre de trois: l'adaptation du système législatif, le développement intensif de l'économie

et les conditions favorables au développement politique.

SLOVENIE

Le 3 novembre 1997, le bulletin intitulé Slovenia in sight "Newsletter on Estonie-EU relations", vol.III, 3ème numéro, a publié un article du

Ministre en charge des Affaires européennes, Monsieur Igor Bavcar, sur la stratégie d'adhésion de la Slovénie, ainsi que l'opinion du

gouvernement slovène concernant l'Agenda 2000.

Selon le Ministre en charge des Affaires européennes, face à la proposition faite par la Commission d'inclure la Slovénie dans le premier groupe d'Etats

à commencer les négociations d'adhésion en 1998, et considérant l'avis que la Commission a rendu, le gouvernement slovène se trouve confronté à deux

tâches importantes. En premier lieu, la Slovénie doit achever trois documents essentiels définissant l'évolution du processus d'adhésion. Le premier est

la Stratégie pour l'Adhésion, qui touche à toutes les politiques macroéconomiques et sectorielles, étudie les différents scénarios possibles et établit les

actions prioritaires. Le second document est le Programme de Partenariat pour l'adhésion. A cet égard, le Ministre considère que la Slovénie dispose

d'un avantage, à savoir d'une stratégie d'adhésion sur la base de laquelle le Programme National pour l'application de l'acquis sera préparé. En outre, le

système d'application décentralisé du programme PHARE a déjà été introduit en Slovénie. Le troisième document est le Mandat pour les Négociations.

En second lieu, ces trois documents sont un défi pour l'organisation et la coordination dans le processus d'adhésion. C'est la raison pour laquelle un

Ministre spécial sans portefeuille en charge des Affaires européennes a été nommé. Ce Ministre sera amené à coopérer avec le Ministre des Affaires

étrangères. D'ores et déjà, des priorités ont été établies au niveau de la coordination, de la sensibilisation de l'opinion publique concernant l'adhésion

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de la Slovénie à l'UE et de la mise en place d'études européennes dans le cadre des programmes d'éducation. Enfin, le Ministre en charge des Affaires

européennes a insisté sur le fait que l'adhésion à l'UE est aussi importante pour la Slovénie que l'accession à l'indépendance en 1991. C'est pourquoi

il est nécessaire de bien définir les priorités et les responsabilités.

En ce qui concerne l'Agenda 2000, l'opinion du gouvernement slovène est positive. L'avis est globalement favorable à la Slovénie et la Commission a

recommandé l'inclusion de la Slovénie dans le premier groupe d'Etats autorisés à commencer les négociations d'adhésion. En outre, ce document

envisage des réformes de l'Union. Le gouvernement slovène porte une attention particulière à trois parties des propositions faites par la Commission:

tout d'abord les politiques de réformes de l'UE. Parmi ces réformes, celle de la Politique Agricole Commune est l'un des domaines les plus délicats du

futur élargissement. Quant à la réforme de la Politique de Cohésion, il s'agit là aussi d'une réforme importante. Au vu du développement économique

relativement élevé de la Slovénie, le pays ne bénéficiera pas autant des fonds structurels que les autres Etats candidats. Il n'en reste pas moins qu'il

accueille favorablement les principes de la réforme de la politique de cohésion, dans la mesure où elle est complémentaire aux mesures relatives au

marché intérieur. Face à la masse monétaire limitée et à la vulnérabilité des institutions financières, la Slovénie souhaite parvenir petit à petit à la

libéralisation des marchés financiers et des mouvements de capitaux. La deuxième partie prise en considération par le gouvernement slovène touche

à l'assistance aux Etats candidats. Selon le gouvernement slovène, le Partenariat pour l'Adhésion, dont l'idée revient à la Commission, doit être traité

comme un document individuel dépendant uniquement du progrès du pays concerné sans tenir compte de la nature des négociations avec les autres Etats

candidats. Dans cette perspective, la Slovénie souhaite que l'Union mobilise les différents potentiels dont elle dispose au niveau institutionnel et financier

(Phare, TAEIX, programmes communautaires) en liaison avec des sources financières extérieures (OCDE, BIRD). Enfin la dernière partie s'attache aux

négociations "5+1"proposées par la Commission. La Slovénie accueille favorablement les initiatives intensifiant la stratégie de pré-adhésion, notamment

par l'aide aux Etats, par la mise en place d'une Conférence européenne permanente et les mécanismes d'examen annuel. Le succès de l'adoption de l'acquis

par les 6 Etats du premier groupe serait un encouragement pour les 5 autres Etats et profiterait au processus d'élargissement dans son ensemble.

Le 13 décembre 1997, le Premier Ministre, Monsieur Janez Drnovsek a accueilli favorablement la décision du Conseil européen de Luxembourg

d'ouvrir les négociations d'élargissement à la Slovénie en avril 1998.

Le Premier Ministre s'est félicité de la décision du Conseil du Luxembourg d'ouvrir les négociations d'adhésion à la Slovénie, la République tchèque,

l'Estonie, la Hongrie, la Pologne et Chypre en avril 1998. Il a insisté sur la volonté de la Slovénie de conclure les négociations et de devenir membre à

part entière de l'Union européenne vers l'an 2002. Elle espère se qualifier pour l'Union Economique et Monétaire au même moment. En outre, si le

Ministre se félicite de la décision du Conseil européen de Luxembourg d'ouvrir le processus d'élargissement aux 11 Etats candidats, il souhaite que le

processus de négociations avec ces pays se déroule au cas par cas, selon les mérites de chaque pays. Par ailleurs, le ministre salue la décision du Conseil

d'inclure la Slovénie dans la première vague d'adhésion. L'Agenda 2000 a en effet reconnu les progrès appréciables réalisés par le pays dans les trois

domaines d'importance majeure pour les négociations que sont le respect des principes démocratiques, une économie de marché fonctionnelle et la

capacité à adopter l'acquis communautaire.

Le 31 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères de la République de Slovénie, M. Boris Frlec, a fait une déclaration à l'occasion de la

conférence intergouvernementale, lors de l'ouverture des négociations d'adhésion de la République de Slovénie à l'UE, à Bruxelles.

La Slovénie a voulu dès le départ prendre participer au processus d'intégration européenne. Le Ministre rappelle les raisons pour lesquelles la Slovénie

est en mesure de faire partie de la première vague de négociations, à savoir des valeurs communes comme la paix, la stabilité, les règles de droit, le

respect des droits de l'homme, de justice sociale, de prospérité économique et d'économie de marché. Par ailleurs, le gouvernement slovène a adopté

en 1997 une stratégie d'adhésion globale qui s'appuie, entre autre, sur des études macroéconomiques.

L'adoption de l'acquis communautaire est une priorité pour le gouvernement slovène. Un Programme National pour l'Adoption de l'acquis a été préparé

et adopté par le gouvernement le 26 mars 1998. Un calendrier précis des réformes et des priorités à mettre en oeuvre a été établi à cet effet. Ainsi, la

Slovénie devrait être en mesure d'harmoniser sa législation. Ce processus ne sera pas facile étant donné le manque de personnes qualifiées et

expérimentées dans ce domaine. De plus, l'acquis lui-même évolue.

En ce qui concerne la date d'adhésion proprement dite, la Slovénie souhaite pouvoir devenir membre de l'UE en 2003. En effet, elle se sent bien préparée

pour les négociations d'adhésion, et elle espère qu'elles seront conclues prochainement. Mais malgré cette volonté, elle est consciente que tout ne dépend

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pas d'elle. Elle espère néanmoins dans le dynamisme des négociations. En outre, elle encourage les pays candidats à poursuivre leurs efforts. Le

gouvernement estime par ailleurs que l'adhésion des nouveaux Etats ne doit pas être ajournée parce que les réformes institutionnelles n'ont pas abouti.

Ces réformes doivent être entreprises parallèlement aux négociations d'adhésion et menées à terme au moment de l'adhésion des nouveaux membres.

Le Ministre juge de façon positive la situation économique de la Slovénie, dont il souligne le potentiel économique. Son économie de marché se trouve

en bonne position avec un PIB/habitant de plus de 9000 dollars, dont un secteur des services de plus en plus important. Par ailleurs, il s'agit d'une

économie ouverte dont le niveau de transactions économiques avec l'Union européenne est élevé, représentant deux tiers du commerce extérieur. La

Slovénie dispose aussi d'un espace écomomique homogène avec quelques régions peu développées du fait d'une politique régionale traditionnellement

décentralisée. L'objectif stratégique de la Slovénie est de rejoindre l'Union Economique et Monétaire aussi vite que possible après l'adhésion. Mais il

est nécesaire de poursuivre le processus de réformes afin de devenir un Etat moderne et une économie de marché efficace.

Parmi les conséquences de l'adhésion de la Slovénie à l'UE, le Ministre note l'harmonisation de la législation, l'ajustement structurel de l'économie aux

demandes du marché intérieur, les questions de traitement de l'industrie agricole et alimentaire, les questions relatives à l'écologie, et le développement

régional. En outre, l'appartenance de la Slovénie à l'UE aura des incidences sur ce pays du fait de l'application du processus de transition sur une

économie de marché développée. Ceci implique des réformes dans le secteur des entreprises privées, du système financier et des entreprises publiques.

Il faut aussi conduire des réformes pour renforcer les structures étatiques et des institutions.Enfin, le Ministre évoque les conséquences relatives à la

question des frontières, étant donné que les frontières avec l'Autriche, l'Italie et la Hongrie deviendront des frontières internes à l'UE, alors que la frontière

avec la Croatie deviendra une frontière extérieure de l'UE.

Le gouvernement entend prêter une attention particulière au rapprochement de la législation slovène avec l'acquis du marché intérieur, au domaine

agricole, à la participation de la Slovénie au dialogue politique sur la base de la coopération dans le cadre de la Politique Etrangère et de Sécurité

Commune, à la participation dans la lutte contre le crime organisé, la drogue, à la coopération dans les politiques d'asile, le contrôle des frontières et

la politique des visas, enfin au domaine de l'environnement qui nécessite une harmonisation avec l'acquis.

Le 28 avril 1998, le Ministre des Finances, Monsieur Mitja Gaspari a fait une déclaration concernant le système bancaire et l'harmonisation

avec l'UE, à Ljubljana.

Le Ministre des Finances a abordé le thème du système bancaire et des assurances et leur ajustement aux standards de l'UE. Il a notamment évoqué la

libéralisation du marché financier comme résultat de la ratification de l'Accord européen. Le marché financier doit d'abord être régulé par une loi sur

les banques et une loi sur les devises étrangères. Il sera indispensable de mettre en place un système de contrôle du marché financier avant que l'Accord

européen ne soit ratifié. Dans le cas contraire, des dispositions de l'Accord devront être directement utilisées. Certaines banques slovènes risquent de

subir les conséquences du retard de l'ajustement avec l'UE. Quoi qu'il en soit, le gouvernement n'entend pas intervenir pour aider les banques en

difficulté. Par ailleurs, le Ministre des Finances a déclaré qu'en ce qui concerne l'introduction prochaine de la monnaie unique, le système bancaire

slovène n'est pas encore ajusté aux conditions résultant de l'introduction de l'euro.

REPUBLIQUE TCHEQUE

Memorandum du Gouvernement de la Republique Tchèque sur l'adhésion à l'UE du 1 juillet 1997.

Le mémorandum rappelle l'engagement du gouvernement en faveur de l'adhésion de la République tchèque à l'UE. Celui-ci est conscient des

répercussions qu'elle implique, tant au niveau politique qu'économique. La naissance des Communautés européennes représente un moment historique

de taille, dans la mesure où elle a permis de garantir aux citoyens des Etats membres la paix, la stabilité politique, d'apporter la liberté et la prospérité

économique, et de permettre d'entretenir de bonnes relations au niveau international. Il s'agit toutefois d'une oeuvre fragile qu'il faut renforcer. La

République tchèque souhaite pouvoir un jour y contribuer. Au regard de l'histoire de ce pays, le gouvernement considère qu'il s'agit d'un candidat naturel

à l'intégration, dans la mesure où l'histoire nationale tchèque est liée à l'existence d'ethnies multiculturelles. Sur le plan économique, le gouvernement

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se montre favorable à la libéralisation des activités. Le développement des forces économiques en Europe devrait être facilité par le processus

d'intégration, la création du marché unique et de l'Union Economique et Monétaire.

En ce qui concerne la question de l'identité nationale, l'échange d'une partie de la souveraineté nationale contre une souveraineté supranationale partagée

et une co-responsabilité ne pourraient qu'être profitables pour le pays lui-même dans le cadre de l'intégration européenne.La République tchèque se

déclare prête à accepter les exigences qu'impliquent l'adhésion à l'Union européenne, parmi lesquelles l'acquis communautaire et la coopération dans

de nombreux domaines. Selon le gouvernement tchèque, le moment de la participation de ce pays au processus d'intégration se rapproche. En effet, il

estime que le pays a fait de nombreux progrès dans la reconstruction d'une société démocratique et la mise en oeuvre de l'économie de marché, et ce

dans les conditions de stabilité politique et économique. L'Accord européen s'inscrit dans le cadre du rapprochement de la République tchèque avec

l'Union européenne. A l'heure actuelle, il est toutefois difficile de dire quelle sera la contribution politique et économique de cet Etat à l'Union

européenne. Celle-ci devra prendra note des évolutions en cours en République tchèque.

Le 9 novembre 1997, le Président de la République tchèque, Monsieur Václav Havel a fait un discours devant les membres du parlement, à

Prague.

Au cours de son allocution, le Président de la République a souligné l'importance que constitue la perspective de l'adhésion pour la République tchèque.

Pour la première fois, ce petit Etat au coeur de l'Europe a la chance d'avoir un véritable accès à la scène politique européenne. Devenir membre de l'UE

et de l'OTAN sont deux objectifs stratégiques importants. Il souligne le rôle essentiel des structures atlantiques pour le maintien de la sécurité en Europe,

notamment par son système de défense collective. L'élargissement et la transformation de l'Alliance sont indispensables pour réussir l'intégration politique

européenne. Mais il est nécessaire d'informer le peuple tchèque de l'importance de ces efforts.

Le 31 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères de la République tchèque a fait un discours d'ouverture pour la Conférence

intergouvernementale de la République tchèque et l'Union européenne à Bruxelles, à l'occasion de l'ouverture des négociations sur l'adhésion

de la République tchèque à l'Union européenne.

Le Ministre des Affaires étrangères rappelle quelques moments pénibles de l'histoire tchèque et le lien qui unit son pays à l'Europe. Il évoque la

douloureuse séparation de son pays avec l'Europe, ce qui l'a empêché d'être au rendez-vous de la construction de l'intégration européenne, dans une

"union sans cesse plus étroite entre les Etats de l'Europe." La République tchèque reconnaît que la construction européenne est déjà bien avancée.

L'acquis communautaire est devenu plus vaste, moins transparent, plus exigeant. Mais elle se déclare prête à l'accepter sans dérogation. L'année 1998

représente une année importante pour le pays. Le Ministre des Affaires étrangères considère que son adoption ne devrait pas poser de problèmes

importants, mais dans certains domaines des négociations seront nécessaires. Néanmoins, l'application rapide des normes juridiques communautaires

par la République tchèque implique au préalable une bonne connaissance des intentions législatives de l'UE.

Selon le Ministre, le processus d'intégration a déjà été préparé, notamment grâce à la mise en place de l'Accord européen. Il a permis le rapprochement

bilatéral entre la République tchèque et l'UE au niveau commercial, financier grâce au programme PHARE, politique et économique, ainsi que législatif.

La République tchèque souhaite que son économie atteigne non seulement de manière formelle, mais aussi de manière réelle le niveau de l'économie

des Etats membres afin de pouvoir supporter le choc que constitue l'entrée dans le marché intérieur de l'UE. L'Union européenne se trouve confrontée

à de nouveaux défis, tels que l'Union Economique et Monétaire, la nécessité de procéder à des réformes institutionnelles et politiques et d'expliquer à

ses citoyens les enjeux à laquelle elle se trouve confrontée. Quant aux Etats candidats à l'adhésion, ils ne sont nullement des Etats riches ou influents.

Leur système économique et politique n'est pas encore pleinement adapté.

La République tchèque a été profondément marquée par son histoire, ce qui fait d'elle une nation lucide, résistante, coopérante et solidaire. Elle dispose

de nombreux atouts dont elle peut faire profiter l'UE, parmi lesquels son identité civilisatrice et culturelle, une véritable culture d'Europe centrale, ce

qui implique une certaine diversité pour l'UE, ainsi que son expérience de membre fondateur de certaines institutions comme la SDN, l'ONU, Bretton

Woods ou le GATT, contribuant par son action à leur stabilité. En outre, le Ministre insiste sur l'engagement continu de son pays en faveur d'une monnaie

stable et, depuis 1990, en faveur d'une politique commerciale libérale. La République tchèque est un candidat sérieux et sûr pour les Etats membres de

l'UE. Le Ministre aborde aussi les questions de politique économique et monétaire. La politique monétaire et la politique fiscale sont traditionnellement

orientées dans la lutte contre l'inflation et le déficit. La République tchèque souhaite intégrer un marché intérieur qu'elle veut concurrentiel et réglementé

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à cet effet. Il se montre optimiste sur la capacité de son pays à se qualifier à terme pour la monnaie unique qui représente un défi. Mais il faut maintenir

la stabilité économique et sociale du pays.

Dans le domaine agricole, la République tchèque devra être en mesure d'adapter son agriculture aux nécessités de la compétitivité. Elle espère être en

mesure de devenir un membre intégré de la Politique Agricole Commune. La politique étrangère et de sécurité commune est une nécessité, car il n'est

pas envisageable pour l'Union européenne de pouvoir protéger ses intérêts dans le monde sans disposer de certains instruments de protection, notamment

contre des risques politiques et de sécurité. Enfin, le troisième pilier est très important puisqu'il permet de protéger l'UE contre les influences extérieures

déstabilisatrices. Enfin, la République tchèque soutient la candidature de la Slovaquie à l'adhésion et rappelle l'existence d'une union douanière entre

les deux pays.

CHYPRE

Le 17 juillet 1997, le Ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre, Monsieur Ioannis Kasoulides a fait une déclaration lors

d'un dîner donné en l'honneur du Secrétaire Général de l'Union de l'Europe Occidentale.

La proposition récente de la Commission, publiée dans le cadre de l'Agenda 2000, d'ouvrir les négociations d'adhésion avec Chypre et 5 autres Etats

candidats est une proposition importante. Le Ministre des Affaires étrangères se montre confiant quant à la capacité de son pays à mener à terme les

négociations d'adhésion et à faire partie du prochain élargissement de l'UE.La première priorité de Chypre demeure la recherche d'une solution au

problème chypriote et la réunification du pays si possible avant l'adhésion à l'Union européenne. La candidature de Chypre devrait jouer le rôle de

catalyseur dans le processus de réconciliation de tous les Chypriotes. En outre, de par sa situation historique, géographique, culturelle et économique,

ce pays appartient à l'Europe unifiée.

Par sa candidature à l'adhésion, le gouvernement chypriote souhaite renforcer ses relations avec l'Union de l'Europe Occidentale dans le domaine de

sécurité et de défense. C'est dans ce contexte qu'un dialogue évolutif a été instauré avec l'UEO sur la base d'un échange d'informations. Le gouvernement

a considéré avec beaucoup d'intérêt les récents développements au niveau institutionnel et structurel entre l'UEO et l'UE.

Le 6 octobre 1997, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Ioannis Kasoulides, a fait un discours à l'occasion de la 12ème rencontre de

la Commission parlementaire conjointe de l'UE et de Chypre à Bruxelles.

Le gouvernement chypriote poursuit un objectif double: résoudre le problème chypriote et permettre l'adhésion de Chypre à l'Union. Il se montre satisfait

de la décision prise d'ouvrir les discussions en vue de l'adhésion de Chypre six mois après le fin de la Conférence Intergouvernementale.

D'ores et déjà, le gouvernement chypriote a intensifié et accéléré ses efforts pour harmoniser ses lois et ses politiques avec l'acquis communautaire. Il

s'appuie sur les possibilités offertes par le dialogue structurel. Dans le cadre de ce dialogue, des rencontres ont eu lieu, comme une rencontre relative

au troisième pilier et portant sur les questions d'asyle et d'immigration en mai 1997. Chypre se montre prête à combattre les activités illégales comme

le blanchiment de l'argent et toutes les formes de crime organisé. D'autres rencontres ont été organisées au niveau bilatéral dans les domaines des affaires

sanitaires, des affaires sociales et dans le domaine de l'éducation et de la culture.Dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité, Chypre a adopté

pratiquement toutes les déclarations et aligné ses positions avec celles del'UE dans les forums internationaux, en particulier aux Nations Unies. Le

gouvernement porte aussi une attention toute particulière au Partenariat euro-atlantique. La Conférence de Barcelone avait dès le départ obtenu le soutien

du gouvernement chypriote. Par ailleurs, Chypre participe de plus en plus aux programmes communautaires. Elle a signé des Accords bilatéraux. Le

pays participe, entre autres, aux programmes Socrates et Leonardo. Il devrait participer prochainement au programme MEDA II.

Selon le Ministre des Affaires étrangères, contrairement aux Etats d'Europe centrale et de orientale, Chypre n'a pas besoin de procéder par un Partenariat

pour l'Adhésion dans le contexte d'une stratégie de pré-adhésion étendue financée par le Programme PHARE. Mais le pays doit participer à la stratégie

de pré-adhésion dans certains aspects touchant à la connaissance des institutions de l'UE, aux programmes communautaires et à l'assistance technique

pour l'adoption de l'acquis communautaire.

En ce qui concerne le problème chypriote, le processus d'adhésion pourrait servir de catalyseur dans les solutions recherchées pour régler le problème

politique. Le gouvernement se montre satisfait de la position de l'UE qui a décidé de commencer les négociations d'adhésion avec Chypre en avril 1998.

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Quant à la Turquie, elle devra prendre en considération cette réalité et ajuster sa politique de sorte à servir non seulement ses propres intérêts, mais aussi

ceux de la communauté chypriote turque. Le gouvernement de Chypre critique l'attitude de la Turquie qui ressemble à du chantage, et ce notamment

par la signature de l'Accord d'Association entre la Turquie et le régime illégal. Ainsi, la Turquie essaie de mesurer la résistance de l'UE et des Etats-Unis,

de tirer profit de cette situation sans changer sa politique jugée inacceptable par le gouvernement chypriote. Il est donc nécessaire de poursuivre les efforts

afin de convaincre la Turquie qu'il est dans son intérêt de résoudre le problème chypriote avant le prochain élargissement de l'UE. De cette façon, Chypre

pourrait rejoindre l'UE en tant que République fédérale, bizonale et bicommunale. Parmi les efforts effectués par le gouvernement chypriote afin de régler

le problème de l'île, on peut noter la proposition faite par le président Clérides à Monsieur Denktash de commencer un dialogue politique afin de réduire

les tensions entre les deux communautés. En outre, le gouvernement chypriote prône la mise en place d'un programme de démilitarisation complet de

Chypre. Celui-ci a aussi proposé d'inclure les chypriotes turcs dans l'équipe qui sera en charge des négociations en 1998, à condition que ces négociations

soient menées avec le gouvernement légal internationalement reconnu.

L'objectif ultime du gouvernement demeure la réunification du peuple chypriote. Il considère que la poursuite du processus d'adhésion de Chypre par

l'UE serait la meilleure preuve du soutien de l'UE à la réconciliation nationale. Ce processus ne doit toutefois pas être soumis à des conditions préalables.

L'ouverture des négociations et le développement rapide de ce processus aurait des conséquences positives pour tous les Chypriotes. Ils serviraient les

objectifs de paix et de stabilité à Chypre même, mais aussi dans toute la région.

Le 2 décembre 1997, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Ioannis Kasoulides a fait un discours à l'occasion de l'inauguration de

l'Institut européen de Chypre.

L'intérêt que représente la création de l'Institut européen de Chypre (European Institute of Cyprus - EIC) est de taille, et ce à plusieurs égards. En premier

lieu, sa mission consiste à promouvoir le développement d'un haut niveau de recherches dans le domaine des affaires européennes à Chypre, et plus

particulièrement à examiner les répercussions de l'adhésion et de l'harmonisation avec l'acquis communautaire. En second lieu, il doit contribuer à la

formation et à la préparation de fonctionnaires, ainsi que de dirigeants d'entreprises. En outre, il doit informer l'opinion publique dans son ensemble des

principaux aspects et développements de l'environnement européen au moyen de conférences, de séminaires et de publications.Le moment de

l'inauguration de cet institut est symbolique puisqu'il a lieu au moment du processus d'adhésion de Chypre. Les deux objectifs principaux de la politique

étrangère du gouvernement sont la résolution du problème de la partition de l'île et l'adhésion effective de Chypre à l'UE.

Les implications du processus d'adhésion de Chypre se font ressentir à plusieurs niveaux. Il faut intensifier les efforts d'harmonisation. Il est nécessaire

de mener à terme les préparations d'adhésion sur un plan interne, institutionnel et économique. Enfin, il faut qu'au moment de l'adhésion effective une

solution négociée ait été trouvée au problème chypriote, même si le règlement de cette question ne doit pas être considéré comme une condition préalable

à l'adhésion.

La tâche de l'Institut consiste donc à participer à ces divers efforts. Son travail scientifique et éducatif contribue à orienter Chypre vers l'adhésion,

permettant au pays de profiter des effets bénéfiques de l'appartenance à l'UE et de contribuer au renforcement, ainsi qu'à l'approfondissement de l'UE.

Il faut aussi noter que l'ouverture de l' Institut à tous les Chypriotes est une manière de le faire participer aux efforts du gouvernement pour convaincre

les compatriotes chypriotes turcs que l'UE représente leur avenir commun. L'Union européenne, de par sa contribution technique et financière en direction

de l'Institut, a de façon claire marqué son soutien à Chypre.

Le 31 mars 1998, le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Ioannis Kasoulides a fait une déclaration à l'occasion de la première session

de la Conférence intergouvernementale pour l'adhésion de Chypre à l'Union européenne.

Le Ministre des Affaires étrangères rappelle la vocation européenne de Chypre, disposant d'une culture et d'une société européennes. Selon lui, deux

forces majeures sont dominantes à l'aube du XXIème siècle: la logique de globalisation impose aux Etats des capacités de compétitivité, de flexibilité

et la qualité des ressources humaines. L'autre tendance est celle du regroupement de pays sur une base régionale en des unités nouvelles et plus vastes.En

ce qui concerne Chypre, elle a fait le choix de l'Europe. Mais l'Europe elle-même pourrait profiter des avantages qu'impliquerait l'appartenance de Chypre

à l'UE: la richesse culturelle, la stabilité et la prospérité, ainsi que l'extension de l'espace européen à l'espace de l'Est méditerranéen, ce qui renforcerait

la dimension sud de l'Union. Par ailleurs, l'aspect stratégique de cette adhésion réside aussi dans le fait que l'adhésion de Chypre lui permettrait d'être

le point de jonction avec la région certes troublée du Moyen-Orient, mais qui est toutefois une zone très importante. Selon le Ministre, la création de

l'UE a représenté un moment historique sans précédent, mettant ainsi fin à des siècles de rivalités, de conflits et de guerres.

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La phrase de Jean Monnet restée célèbre: "Quand on change le contexte, on change le problème" est particulièrement adaptée à la situation de Chypre.

Malgré le développement économique et social du pays, il demeure un problème politique à résoudre, celui de la partition de l'île. L'adhésion de Chypre

changerait le contexte du problème chypriote et agirait comme une sorte de catalyseur sur la réunification du pays. Néanmoins, l'adhésion n'est pas une

solution de remplacement au problème que représente la division de Chypre. La priorité majeure du gouvernement chypriote est clairement de mettre

un terme à la division du pays et de permettre sa réunification. La perspective de l'adhésion doit permettre de servir cet objectif. En effet, l'introduction

de contraintes et de critères incite les parties en cause à agir. Des tentatives ont déjà été mises en oeuvre pour régler le problème de la division de l'île:

Le gouvernement apporte sa collaboration au secrétaire général des Nations Unies qui mène une mission de bons offices, en vue de la création d'une

fédération bizonale, bicommunale sur la base des résolutions du Conseil de Sécurité. Une solution mutuellement acceptable et permettant aux

communautés de Chypre de vivre ensemble au sein d'une fédération est actuellement recherchée. Le gouvernement légal exprime son souhait de voir

les compatriotes chypriotes turcs participer à la préparation de l'adhésion de Chypre à l'UE et en retirer les avantages. Le Ministre des Affaires étrangères

souligne que le processus de négociations avec l'UE est parallèle et indépendant des tentatives de recherche d'une solution permanente acceptable au

problème chypriote par les Nations Unies.

Chypre a clairement montré sa volonté de participer aux efforts de paix et de liberté en Europe. C'est dans ce contexte que s'inscrit la signature de

l'Accord d'association avec la Communauté en 1972, la signature du Protocole d'Union douanière en 1987 et la candidature pour l'adhésion à l'UE en

1990. La conduite des négociations d'adhésion, si elle est conduite individuellement et de manière séparée, doit néanmoins s'effectuer suivant les mêmes

principes et les mêmes critères. En l'occurence, la candidature doit être estimée selon les propres mérites de Chypre. Quant à l'acquis communautaire,

il doit être intégré le plus rapidement possible sur la base de la stratégie de pré-adhésion. Il est souhaitable que cette stratégie bénéficie du soutien de

l'UE. L'acquis a évolué dans les domaines de la Politique Etrangère et de Sécurité Commune ainsi que dans le domaine de la justice et des affaires

intérieures, ce qui au premier abord rend l'harmonisation plus difficile. Ceci n'a pas empêché la détermination de Chypre à rejoindre l'UE de croître.

Les principes fondamentaux de la Politique Etrangère et de Sécurité Commune de l'UE sont les mêmes que ceux qui sous-tendent la politique étrangère

de Chypre. Il est donc naturel qu'elle soutienne une grande partie des positions communes dans le cadre du deuxième pilier et elle se déclare prête à

prendre part aux objectifs de la politique étrangère de l'Union tels qu'ils ont été définis dans le Traité d'Amsterdam. Chypre dispose de nombreux atouts

dont elle peut faire bénéficier l'Union, tels que sa position géostratégique. Dans le domaine de la justice et des affaires intérieures, le pays peut être un

garde-fou contre l'invasion les narcotiques, le trafic d'être humains et le terrorisme dans la région. Mais la coopération doit s'inscrire dans le cadre de

la coopération avec Europol et d'autres agences nationales.

Le 19 juillet 1998, le Président de la République de Chypre, Monsieur Glafcos Clérides a adressé un message à l'occasion de l'anniversaire

du Coup d'Etat et de l'invasion turque.

Le Président a rappelé les séquelles que le Coup d'Etat et l'invasion turque en 1974 ont laissés sur la population de Chypre. Le gouvernement chypriote

n'a de cesse de rappeler la nécessité de respecter les institutions démocratiques, de poursuivre le dialogue entre toutes les forces politiques, les efforts

en vue d'une compréhension mutuelle pour aboutir à un consensus. Par ailleurs, les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs doivent faire des compromis

afin que la vie en commun soit possible dans le pays, et ce dans des conditions de démocratie, de sécurité, de paix permanente et de coopération

constructive. Il est donc nécessaire de respecter les différences ethniques, religieuses et linguistiques. La scène politique internationale a nettement évolué

depuis la fin de la guerre froide. Elle est à présent marquée par le dialogue politique, la coopération et le soutien mutuel. Chypre doit prendre part à ces

évolutions positives et pacifiques. L'Union européenne, par sa volonté d'élargissement et d'approfondissement, a envoyé un message clair en direction

des deux communautés qui pourront profiter du processus d'adhésion. Le Président a tenu à rappeler que la proposition faite à la communauté chypriote

turque de prendre part aux négociations d'adhésion dans le groupe de Chypre est toujours valable. Le gouvernement souhaite parvenir à un compromis

avec les Chypriotes turcs sur la base des deux accords préexistants, des résolutions des Nations Unies et du droit international.

Le Président déplore l'attitude négative de la communauté turque qui pose continuellement de nouvelles conditions et a de nouvelles exigences, espérant

ainsi aboutir à une reconnaissance du statu quo. La communauté chypriote grecque ne saurait accepter cette situation et se range aux récentes résolutions

du Conseil de Sécurité qui ont refusé la demande de reconnaissance d'un Etat turc chypriote. Dans cette perspective, Monsieur Clérides insiste sur le

droit de la communauté chypriote gecque à se défendre, voire de durcir ses moyens de défense afin d'assurer sa sécurité. Grâce à la mise en place de

la Doctrine de Défense Conjointe entre Chypre et la Grèce, cet objectif est atteint. Seuls des pourparlers entre les deux communautés et des progrès

significatifs en faveur d'une solution au problème chypriote ou des avancées vers une démilitarisation pourraient conduire à un relâchement dans le

système de défense. Il appartient aussi à la communauté internationale, notamment aux membres permanents du Conseil de Sécurité, de prendre les

mesures adéquates afin de trouver une solution juste et viable à la question chypriote, permettant ainsi de consolider la paix et la sécurité dans l'île et

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d'assurer le respect des droits de la population de Chypre. Cette évolution positive renforcerait également la paix, la sécurité, la stabilité et la coopération

dans la région. Enfin, Monsieur Clérides a rappelé la nécessité du soutien de tous les Chypriotes grecs et de la coopération du gouvernement, des partis

politiques et la population de la Grèce, ainsi que le soutien d'autre pays.