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Cameroun WT/TPR/S/87 Page 31 III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE 1) GÉNÉRALITÉS 1. La politique et les pratiques commerciales du Cameroun sont dans une large mesure déterminées par son appartenance à la CEMAC/UDEAC. Il n'y a pas eu de grands changements dans le régime des échanges depuis le dernier examen de sa politique commerciale en 1995, mais leur libéralisation a progressé. 2. Le tarif douanier, qui est déterminé par les règlements de la CEMAC, constitue le principal instrument de politique commerciale à la frontière. En outre, les importations sont soumises à plusieurs autres impositions. Les restrictions dont elles font l'objet sont relativement peu nombreuses et visent à assurer la sécurité et à protéger la santé publique et l'environnement. Le recours à des mesures d'urgence est prévu par les textes, mais aucune n'a été appliquée durant la période considérée. Les formalités douanières ont été simplifiées par l'ouverture d'un guichet unique. 3. Le régime des exportations a été davantage libéralisé. À l'heure actuelle, il n'y a de licences d'exportation que pour les produits "sensibles" (or et diamants par exemple), un certificat de qualité étant suffisant pour le café et le cacao. Comme à l'importation, les prohibitions en vigueur sont motivées par des considérations de santé et d'environnement. Toutes les taxes à l'exportation ont été supprimées, sauf sur les grumes, dont les exportation sont en outre contingentées. Le Cameroun n'accorde aucune aide spécifique aux exportateurs, en dehors des incitations fiscales, lesquelles ne sont pas sectorielles, car elles peuvent aussi être fournies pour promouvoir le développement industriel, accroître la valeur ajoutée localement ou créer des emplois. Ces incitations non sectorielles dépendent toutefois des résultats à l'exportation et sont, dans certains cas, subordonnées à l'utilisation d'intrants d'origine nationale. 4. Le Cameroun a inauguré une nouvelle législation sur les marchés publics en vue d'accroître la transparence. La législation applicable à la propriété intellectuelle au niveau régional a été révisée pour être rendue conforme à l'Accord sur les ADPIC. Il apparaît cependant nécessaire d'en améliorer la mise en œuvre au Cameroun. Le processus de privatisation engagé en 1990 s'est poursuivi, mais il reste des monopoles d'État dans certains services publics (eau et électricité). Les services fournis par les monopoles d'État sont soumis aux mesures de contrôle des prix; et il en va de même de quelques produits de première nécessité. 2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS i) Procédures a) Enregistrement et documents 5. Les importateurs doivent être inscrits au registre du commerce, verser une cotisation annuelle de 10 000 francs CFA au Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) et être titulaires d'une patente d'importateur en cours de validité. 1 Ils sont tenus de présenter une déclaration d'importation par l'intermédiaire éventuellement d'un commissionnaire en douane agréé ou d'une personne ayant 1 GATT (1995).

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Cameroun WT/TPR/S/87Page 31

III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE

1) GÉNÉRALITÉS

1. La politique et les pratiques commerciales du Cameroun sont dans une large mesuredéterminées par son appartenance à la CEMAC/UDEAC. Il n'y a pas eu de grands changements dansle régime des échanges depuis le dernier examen de sa politique commerciale en 1995, mais leurlibéralisation a progressé.

2. Le tarif douanier, qui est déterminé par les règlements de la CEMAC, constitue le principalinstrument de politique commerciale à la frontière. En outre, les importations sont soumises àplusieurs autres impositions. Les restrictions dont elles font l'objet sont relativement peu nombreuseset visent à assurer la sécurité et à protéger la santé publique et l'environnement. Le recours à desmesures d'urgence est prévu par les textes, mais aucune n'a été appliquée durant la période considérée.Les formalités douanières ont été simplifiées par l'ouverture d'un guichet unique.

3. Le régime des exportations a été davantage libéralisé. À l'heure actuelle, il n'y a de licencesd'exportation que pour les produits "sensibles" (or et diamants par exemple), un certificat de qualitéétant suffisant pour le café et le cacao. Comme à l'importation, les prohibitions en vigueur sontmotivées par des considérations de santé et d'environnement. Toutes les taxes à l'exportation ont étésupprimées, sauf sur les grumes, dont les exportation sont en outre contingentées. Le Camerounn'accorde aucune aide spécifique aux exportateurs, en dehors des incitations fiscales, lesquelles nesont pas sectorielles, car elles peuvent aussi être fournies pour promouvoir le développementindustriel, accroître la valeur ajoutée localement ou créer des emplois. Ces incitations non sectoriellesdépendent toutefois des résultats à l'exportation et sont, dans certains cas, subordonnées à l'utilisationd'intrants d'origine nationale.

4. Le Cameroun a inauguré une nouvelle législation sur les marchés publics en vue d'accroître latransparence. La législation applicable à la propriété intellectuelle au niveau régional a été réviséepour être rendue conforme à l'Accord sur les ADPIC. Il apparaît cependant nécessaire d'en améliorerla mise en œuvre au Cameroun. Le processus de privatisation engagé en 1990 s'est poursuivi, mais ilreste des monopoles d'État dans certains services publics (eau et électricité). Les services fournis parles monopoles d'État sont soumis aux mesures de contrôle des prix; et il en va de même de quelquesproduits de première nécessité.

2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS

i) Procédures

a) Enregistrement et documents

5. Les importateurs doivent être inscrits au registre du commerce, verser une cotisation annuellede 10 000 francs CFA au Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) et être titulaires d'unepatente d'importateur en cours de validité.1 Ils sont tenus de présenter une déclaration d'importationpar l'intermédiaire éventuellement d'un commissionnaire en douane agréé ou d'une personne ayant

1 GATT (1995).

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obtenu l'autorisation de dédouaner.2 Selon les autorités, les étrangers peuvent également s'inscrire entant que commissionnaires en douane.

6. La déclaration en douane ainsi que les autres documents à produire sont les mêmes dans tousles pays membres de l'UDEAC. Cette déclaration doit être présentée à la douane dans les trois jourssuivant l'arrivée de la marchandise.3 Elle doit contenir une description détaillée de toutes lesmarchandises précisant la valeur de chacune et le régime douanier sous lequel elles sont importées(transit, admission temporaire ou drawback, par exemple).

7. La déclaration doit être accompagnée des documents suivants: connaissement; patented'importateur et autorisation d'importer s'il s'agit d'un produit dont l'importation est réglementée;documents prescrits par les règlements douaniers (certificat d'origine ou de transit, autorisationd'admission temporaire, visa technique ou certificat de conformité signé du Ministre compétent, entreautres); documents nécessaires en vertu de règlements particuliers (hygiène, santé publique,protection sanitaire vétérinaire et phytosanitaire, contrôle de la qualité ou du conditionnement, parexemple); le cas échéant, autorisation de bénéficier des droits du tarif minimum.

8. Le guichet unique mis en place pour les formalités douanières est devenu opérationnel endécembre 2000, et tous les documents doivent lui être soumis dans les 48 heures de l'arrivée del'expédition. D'après les estimations des autorités, il devrait permettre d'achever 80 pour cent detoutes les formalités douanières dans un maximum de 48 heures à l'importation et de six heures àl'exportation.4

b) Inspection avant expédition

9. Dans la plupart des cas, les importations dont la valeur f.a.b. dépasse 1 million de francs CFAdoivent obligatoirement faire l'objet d'une inspection de la qualité et de la quantité ainsi que d'unecomparaison de prix de la part de la Société générale de surveillance (SGS).5 L'inspection avantexpédition, qui comporte à la fois une vérification matérielle et une comparaison de prix desmarchandises, a pour but de s'assurer que le prix demandé par l'exportateur correspond à leur valeurréelle, d'empêcher l'admission de produits non conformes et de déjouer les tentatives pour éviter lepaiement des droits de douane.6

2 Les conditions d'agrément des commissionnaires en douane sont énumérées à l'article 113 du Code

des douanes de l'UDEAC.

3 La procédure est exposée en détail à la section 3 du Titre V (articles 122 à 127) du Code des douanes.

4 FMI (2000f).

5 En sont exemptés les objets d'art, les pierres et métaux précieux, l'or, les effets personnels et articlesde ménage, les véhicules de tourisme d'occasion, les explosifs et produits pyrotechniques, les périodiques, lescolis postaux dépourvus de tout caractère commercial, les échantillons, les dons et importations destinés auxmissions diplomatiques et aux organismes des Nations Unies, les animaux vivants, le pétrole brut et le matérielde forage, les vaccins et sérums. (Voir SGS à l'adresse suivante: http://www.sgs.ch/internet/eadnet.nsf[23 juin 2000].)

6 C'est la SGS qui engage l'inspection avant expédition lorsqu'elle reçoit l'ordre d'inspection du serviceofficiel compétent ou du vendeur. Elle procède à une vérification préliminaire du prix, puis à l'inspectionphysique de la marchandise et en notifie le résultat au vendeur. Si celui-ci est satisfaisant, la marchandise peutêtre expédiée. La facture définitive est soumise à la SGS avec les autres documents prescrits (connaissement oulettre de transport aérien, par exemple). La SGS achève la vérification du prix, établit le classement tarifaire de

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10. Le Cameroun est partie contractante à la Convention de l'OMI sur la facilitation du traficmaritime international et à la Convention internationale pour la simplification et l'harmonisation desrégimes douaniers (Convention de Kyoto). De plus, avec le concours de la SGS, un système sélectifde contrôle des documents et d'inspection matérielle avant et après la mainlevée devait être enapplication à la fin d'octobre 1999, accompagné d'un renforcement des dispositifs de contrôle ex postet des activités de formation.

ii) Évaluation en douane et règles d'origine

a) Évaluation en douane

11. Le Cameroun continue à appliquer la définition de la valeur de Bruxelles. Il s'est prévalu dudélai de cinq ans laissé pour l'application de l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane, prévue àcompter du 13 décembre 2000.7 Cependant, le 3 janvier 2001, le gouvernement camerounais ademandé un nouveau délai, sur le fondement du paragraphe 1 de l'Annexe III de l'Accord, jusqu'au1er juillet 2001.8 Le Cameroun a aussi notifié son intention de différer l'application de la méthode dela valeur calculée pendant trois ans à compter de la date d'entrée en application de toutes les autresdispositions de l'Accord. Il avait déjà notifié des réserves au sujet de l'inversion de l'ordred'application de la méthode déductive et de celle de la valeur calculée et de l'application de l'article 52), que l'importateur le demande ou non.9

12. Le Cameroun continuant à appliquer la définition de la valeur de Bruxelles, les droits sontévalués d'après le prix "normal" de la marchandise à la date d'entrée. Il faut que les transactionssoient effectuées dans des conditions de pleine concurrence entre des parties indépendantes pour quele prix facturé puisse être considéré comme le prix "normal".10 Pour certains produits, toutefois, leCameroun fixe la valeur à déclarer par la voie réglementaire; la liste des valeurs "mercuriales" ainsifixées est publiée.11 En 1995, les taxes à l'importation de produits alimentaires et de textiles, parexemple, étaient calculées à partir de valeurs minimales fixées par la loi.12 Le Cameroun a notifiéqu'il appliquerait des prix minimaux pendant une période de transition de trois ans.13 Les négociantspeuvent faire appel des décisions de l'Administration des douanes par voie administrative oujudiciaire.

la marchandise et vérifie que celle-ci remplit les conditions d'admissibilité à l'importation. Elle délivre aussi lesdocuments nécessaires au vendeur et, si besoin est, au bureau de douane. La SGS prête ses services auCameroun depuis 1989, et son contrat d'exclusivité avec le gouvernement a été renouvelé le 1er janvier 1998.(Voir SGS à l'adresse suivante: http://www.sgs.ch/sgsgroup.nsf/ pages/TanzCam.html [23 juin 2000].)

7 Document de l'OMC G/VAL/W/25, 24 avril 1998.

8 Document de l'OMC G/VAL/W/80, 11 janvier 2001.

9 Document de l'OMC WT/LET/41, 20 novembre 1995.

10 L'article 23 du Code des douanes de l'UDEAC donne une définition complète du prix "normal" et desparties "indépendantes".

11 Article 25 du Code des douanes de l'UDEAC.

12 GATT (1995).

13 On trouvera dans le document de l'OMC G/C/W/245/Add.2 du 29 mars 2001 une liste complète desproduits assujettis aux valeurs minimales.

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13. En 1998, l'UDEAC a établi un cadre réglementaire révisé pour l'évaluation en douane dans lespays membres.14 Cette révision avait pour objectifs d'adopter une nouvelle réglementation del'évaluation en douane reposant sur la "valeur transactionnelle", d'instituer une procédure de recours etde définir une procédure de mainlevée des marchandises en cas de doute quant à leur valeur.15

b) Règles d'origine

14. Le Cameroun n'a adressé à l'OMC aucune notification concernant ses règles, préférentiellesou non préférentielles, d'origine.16 Il ne semble pas que le Cameroun applique des règles d'originenon préférentielles.

15. Le Comité de direction de l'UDEAC définit les règles à suivre pour déterminer l'origine desmarchandises importées.17

iii) Droits de douane

16. Étant membre de l'UDEAC, le Cameroun en applique le Tarif extérieur commun (TEC) auximportations en provenance des pays tiers. Le TEC comprend quatre taux de droits:

i) 5 pour cent sur les biens de première nécessité;ii) 10 pour cent sur les matières premières et les biens d'équipement;iii) 20 pour cent sur les biens intermédiaires;iv) 30 pour cent sur les biens de consommation courante.

a) Structure du tarif douanier

17. Le tarif NPF actuellement appliqué au Cameroun comprend 5 577 lignes au niveau despositions à huit chiffres du SH (1996).18 Tous les droits sont des droits ad valorem, appliqués sur lavaleur c.a.f. des produits importés tout au long de l'année, sans variations saisonnières. Les lignestarifaires se répartissent entre cinq taux de droits allant de zéro à 30 pour cent, soit en principe, 5 pourcent pour les produits essentiels, 10 pour cent pour les matières premières et biens d'équipement,20 pour cent pour les biens intermédiaires, et 30 pour cent pour les biens de consommation courante.Le taux de 10 pour cent s'applique à quelque 46 pour cent et celui de 30 pour cent, à 36,7 pour cent dunombre total de lignes tarifaires. L'entrée en franchise est accordée à 0,6 pour cent environ des lignes

14 Il s'agit des Actes n° 2/98, 3/98 et 4/98 de l'UDEAC, en date du 21 janvier 1998.

15 Document de l'OMC G/VAL/N/GAB/1, 15 octobre 1999.

16 Document de l'OMC G/RO/47, 20 décembre 2000.

17 Article 22 du Code des douanes de l'UDEAC. Les produits naturels considérés comme "produitsUDEAC" sont les matières premières, les animaux vivants et les produits alimentaires. Pour être considéréscomme tels, les produits manufacturés doivent être des produits industriels fabriqués exclusivement à partir dematières premières d'origine communautaire provenant de la région, dans la fabrication desquels sont incorporésau moins 40 pour cent d'éléments d'origine communautaire (50 pour cent au 1er janvier 2003 et 60 pour cent au1er janvier 2008), ou dont la valeur ajoutée intérieure atteint au moins 30 pour cent du prix sortie usine (40 pourcent au 1er janvier 2003 et 50 pour cent au 1er janvier 2008). Acte n° 7/93-UDEAC-556-CD-SE1 du21 juin 1993, accessible sur le site: www.izf.net [18 janvier 2001].

18 L'analyse présentée ici repose sur des données obtenues sur le site: http://www.izf.net. Les autoritéscamerounaises ont confirmé qu'il s'agissait de l'ensemble de données appliqué dans le pays.

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tarifaires (graphique III.1), dont la plupart relèvent de la navigation aérienne ou spatiale (chapitre 88du SH) (tableau AIII.1).19

18. La moyenne arithmétique des taux NPF appliqués est restée stable depuis 1994, avec unelégère baisse seulement qui l'a ramenée de 18,8 à 18,3 pour cent20; la dispersion des taux n'a pas nonplus varié.21 Le taux moyen est de 22,5 pour cent pour les produits agricoles (selon la définition del'OMC) et 17,6 pour cent pour les autres produits (hors pétrole) (tableau III.1). La production delégumes, fruits, café, viandes et cacao (chapitres 07, 08, 09, 16 et 18 du SH), notamment, continue àêtre protégée par des droits dépassant très nettement la moyenne sectorielle. Parmi les produitsmanufacturés, les textiles, les vêtements et les accessoires du vêtement (chapitres 57, 61, 62, 65, 66 et67 du SH) bénéficient d'une protection de 30 pour cent en moyenne (tableau AIII.1).

19 Les autres produits qui en bénéficient font partie des chapitres 40, 48, 49 et 84 (tableau AIII.1).

20 Cette moyenne repose sur 5 560 lignes, car les taux de droits n'ont pas été communiqués pour les17 autres lignes.

21 GATT (1995).

36,7%

12,4%

45,8%

4,5%0,6%

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

Franchise 5 10 20 30

Graphique III.1Distribution de fréquence des taux de droits NPF, 2000Nombre de lignes

Note:

Source :

Le tarif douanier comprend 5 577 lignes au niveau des positions à huit chiffres du SH. La distribution de fréquence a été calculée à partir de 5 560 lignes seulement, car les taux n'ont pas été communiqués pour les17 lignes restantes.Calcul du Secrétariat de l'OMC sur la base de données en ligne: http://www.izf.net/izf/TEC/afrique%20centrale/index_ac.htm.

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Tableau III.1Taux de droits NPF appliqués, 2000(en pourcentage)

Fréquence(nombre)

Moyennearithmétiquea

Écart type Fourchette

Total 5 577 18,3 9,6 0,0-30,0

Produits agricolesb 836 22,5 9,7 5,0-30,0

Produits non agricoles (hors pétrole) 4 722 17,6 9,4 0,0-30,0

Pétrole 19 10,0 0,0 10,0

Chapitres 01 à 24 du SH 879 23,7 8,9 5,0-30,0

Chapitres 25 à 97 du SH 4 698 17,3 9,4 0,0-30,0

a Le Tarif comprend 5 577 lignes au niveau des positions à huit chiffres du SH. La moyenne arithmétique a été calculée sur5 560 lignes, car il n'a pas été communiqué de taux pour les 17 autres lignes.

b Selon la définition de l'annexe 1 de l'Accord de l'OMC sur l'agriculture, ce secteur couvre les produits des chapitres 01 à 24 duSH, moins le poisson et les produits à base de poisson (chapitre 03), plus certains produits des chapitres 29, 33, 35, 38, 41, 43,50, 51, 52 et 53.

Source: Calculs du Secrétariat de l'OMC à partir de données obtenues sur le site http://www.izf.net.

b) Progressivité des droits

19. Tout en l'étant moins qu'à l'époque du précédent examen de la politique commerciale duCameroun, le profil de la progressivité des droits demeure atypique, en ce que le taux moyen est plusfaible pour les demi-produits (14,7 pour cent) que pour les produits de première transformation(16,2 pour cent) et les produits finis (20,2 pour cent).22 Ce sont apparemment les secteurs industrielsproduisant des biens intermédiaires qui font les frais de cette distorsion de la progressivité.

20. Une analyse plus fine par branche d'activité économique de la CITI révèle cependant que lastructure plus typique se retrouve dans une série d'industries, tout particulièrement les textiles etl'habillement, les papiers et l'impression, les produits chimiques et matières plastiques et lamétallurgie de base (graphique III.2). On constate toujours des exceptions dans le secteur desproduits du bois, où la production locale de biens intermédiaires bénéficie d'une protection plus forte,à l'inverse de celle de produits minéraux non métalliques et des autres produits manufacturés.

22 Le droit moyen élevé appliqué sur les produits agricoles, dont certains sont en réalité des biens de

consommation finale, gonfle le taux de droits moyen pour l'ensemble des matières premières.

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c) Consolidations tarifaires

21. Par suite des accords du Cycle d'Uruguay, le Cameroun a consolidé ses droits à un tauxplafond de 80 pour cent sur tous les produits agricoles (définition de l'OMC). Dans le cas desproduits non agricoles, les consolidations de droits se résument à trois seulement, au taux de 50 pourcent, sur le jute brut, le fil de jute simple et le fil de jute multiple. En même temps, le Cameroun aaussi consolidé les autres impositions, en s'engageant à ne pas dépasser 230 pour cent pour lesproduits agricoles (définition de l'OMC), 80 pour cent pour le jute brut et 150 pour cent pour les deuxautres produits dérivés du jute.

d) Préférences tarifaires

22. Toutes les importations en provenance des autres pays de l'UDEAC entrent au Cameroun enfranchise de droits (depuis le 1er janvier 1998). Cette libération du commerce de marchandises au seinde l'Union a été réalisée progressivement en trois temps, en 1994, 1996 et 1998.

23. En vertu d'un accord signé avec le Sénégal le 10 janvier 1974, qui est en cours derenégociation, les importations en provenance de ce pays bénéficient de préférences tarifaires.

e) Avantages tarifaires

24. C'est au Comité de direction de l'UDEAC qu'il incombe d'accorder des avantages tarifaires(minimaux ou intermédiaires), sous condition de réciprocité, aux partenaires commerciaux. C'estaussi à lui qu'il appartient d'accorder des exemptions de droits ou un traitement spécial aux

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0 Matières premières

Produits intermédiaires

Produits finis

Graphique III.2Progressivité des droits, 2000

Pour cent

Source : Estimations du Secrétariat de l'OMC à partir de données obtenues sur le site: www.izf.net.

Tousproduits

Produitsalimen-taires,

boissons

Textiles,vêtements

Produits du bois

Papier,imprimerie

Produitschimiques,matières

plastiques

Produitsminéraux

nonmétalliques

Ouvrages en métaux

communs

Ouvrages en

métaux

Autresarticlesmanu-

facturés

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importations en provenance de certains partenaires commerciaux qui apportent une contributionsubstantielle au développement économique national. Actuellement, des avantages tarifaires sontaccordés pour les échantillons commerciaux, le matériel scientifique, éducatif et culturel, les produitsdestinés à l'usage des missions diplomatiques, des organisations internationales et des institutionsreligieuses ainsi que les produits utilisés dans les projets techniques, par exemple la prospectionminière et pétrolière.23

25. Les produits importés par l'État sont exemptés de tous les droits et impositions. Ceux qui sontdestinés à être utilisés dans le cadre de projets financés par des organisations internationales peuventaussi être exemptés des droits de douane, de même que les importations des organisations nongouvernementales.24 Les produits destinés à être utilisés dans le cadre de projets de recherchesminières et pétrolières peuvent être importés en franchise de tous droits et taxes.25

26. Les produits importés dans les zones franches industrielles (ZFI) ou par les points francs, àl'exception des véhicules à moteur pour le transport de passagers et l'essence, sont exemptés des droitset taxes de douane.26

iv) Autres impositions frappant les importations

27. Jusqu'au 1er juillet 2000, une surtaxe à l'importation temporaire de 30 pour cent au maximumpouvait être perçue, durant une période de trois ans, sur les produits qui étaient précédemmentassujettis à des restrictions quantitatives.27 Le ciment, la farine, le fer à béton et les sacs enpolypropylène étaient passibles de la surtaxe temporaire jusqu'en juin 2000.

28. De plus, le Code des douanes de l'UDEAC prévoit l'application d'une taxe complémentairesur certains produits importés en vue d'être consommés dans un ou plusieurs pays de l'Union.28

Toutefois, les autorités ont indiqué que cette taxe a été appliquée lors de la réforme budgétairede 1993.

29. Jusqu'en 2000, les importations étaient assujetties à un certain nombre de redevances,d'impositions et de prélèvements qui, selon les autorités, ont été supprimés par la Loi de finances pourl'exercice 2000/01, à savoir: taxe d'inspection perçue au taux de 0,95 pour cent sur les importationsdont la valeur c.a.f. dépasse 1 million de francs CFA, mais ne pouvant être inférieure à110 000 francs CFA; redevance informatique de 1,5 pour cent sur la valeur c.a.f. des importationsdestinée à financer les activités du service informatique national (CENADI); prélèvement de 0,3 pourcent appliqué par le Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) sur le fret fluvial et

23 Acte n° 2/92 – UDEAC-556-SE1 du 30 avril 1992.

24 GATT (1995).

25 Annexe 4 de la Directive n° 1/99 – CEMAC-028-CM-03. Accessible sur le site: www.izf.net[18 janvier 2001].

26 Le Cameroun a notifié une partie du contenu du nouveau Code des investissements(Ordonnance 90/001 du 29 janvier 1990) dans le document de l'OMC G/SCM/N/3/CMR du 29 décembre 1996.Voir aussi chapitre III 3) iv) et 4) ii).

27 Cette surtaxe a été supprimée par l'article 5 de la Loi n° 2000/08 du 30 juin 2000 (Loi de financespour l'exercice 2000/01), conformément à l'Acte n° 7/93-UDEAC-556-SE1 du 4 juin 1993.

28 Chapitre 4, Textes d'application, Code des douanes.

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maritime, les produits originaires et importés d'autres États de l'UDEAC qui sont transportés par merétant exemptés.

30. Toutes les marchandises, y compris les importations, sont assujetties à la TVA, qui estcalculée sur la valeur c.a.f. des importations, majorée du droit de douane.29 Le taux général de17 pour cent étant majoré d'un impôt communal "centime additionnel " représentant 10 pour cent de laTVA, la taxe globale est de 18,7 pour cent. Les pays remplissant les conditions requises pourbénéficier du taux réduit supporteront un taux de 8 pour cent plus l'impôt communal de 10 pour centde la TVA, soit une taxe de 8,8 pour cent au total. Quelques produits comme les produits deconsommation de première nécessité, les produits pharmaceutiques et autres produits liés à la santésont exonérés de la TVA par arrêté ministériel (tableau AIII.2). Il faut que la TVA frappant lesmarchandises importées ait été versée au Trésor avant que celles-ci ne soient dédouanées.

31. Un droit d'accise est perçu sur certaines marchandises importées ou produites localement,parmi lesquelles les boissons alcoolisées, les cigarettes, les produits cosmétiques et les bijoux(tableau AIII.3). Au 1er janvier 1999, son taux s'établissait à 25 pour cent, pour les produitsnationaux comme pour les produits importés, soit le plafond autorisé par la CEMAC.30 Pour lesimportations, le droit d'accise est fondé sur la valeur c.a.f. majorée du droit d'importation. Le droitd'accise est perçu à la frontière.

32. Les importations de viandes de bovins, ovins, caprins et porc sont assujetties à une taxeforfaitaire de 100 francs CFA par centaine de kg; les animaux sur pied, les produits frais et lesproduits salés, séchés, fumés, en conserve et semi-conserve sont soumis à un droit ad valorem ou àune taxe d'inspection vétérinaire spécifique (tableau AIII.4).31 Ce sont les services des douanes quidoivent recouvrer cette taxe.

v) Licences, prohibitions et autres restrictions à l'importation

33. Le Cameroun a notifié sa décision de différer durant une période de deux ans l'application desdispositions relatives à l'octroi de licences d'importation automatiques de l'Accord sur les procéduresde licences d'importation. Or, ce délai est venu à expiration. Le Cameroun n'a pas encore répondu auquestionnaire sur ces procédures (article 7:3) et n'a pas non plus notifié de texte régissant les licencesd'importation.32

34. Selon les autorités, toutes les licences et autres formes d'autorisation ont été supprimées.33 Lerégime des licences d'importation a été simplifié en 1994, par leur suppression pour 90 pour cent desimportations et leur remplacement ultérieur par la déclaration d'importation.34

29 La TVA a été introduite le 1er janvier 1999.

30 L'article 57 de la Directive n° 1/99/CEMAC-028-CM-03 du 17 décembre 1999 et la Loi n° 98-009(Loi des finances) du 1er juillet 1998 fixent une fourchette allant de zéro à 25 pour cent.

31 Section II, chapitre I, Textes d'application, Code des douanes.

32 Document de l'OMC G/LIC/W/14, 26 septembre 2000.

33 Document de l'OMC WT/MIN(96)/ST/99, 12 décembre 1996.

34 Dun & Bradstreet Information Services (2000).

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35. Le Ministère du développement industriel et commercial publie dans le Programme généraldes échanges une liste des produits soumis à un visa technique pour des raisons de sécurité, de santéou d'environnement.35 Ces produits sont soumis au contrôle et au visa techniques du ministèrecompétent pour des raisons de santé publique, sanitaires et phytosanitaires (tableau AIII.5). Certainsproduits sont par ailleurs interdits à l'importation pour des considérations d'environnement et desécurité (tableau AIII.6). Le Cameroun applique les prohibitions commerciales prévues par laConvention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacéesd'extinction (CITES).

36. En dehors des raisons de sécurité, d'ordre public, de santé, d'environnement ou d'urgence quipeuvent le justifier à tout moment, les importations de certains produits peuvent être réglementées(c'est-à-dire soumises à autorisation préalable ou prohibées.36

37. Selon les autorités, toutes les restrictions quantitatives qui auparavant frappaient lesimportations ont été supprimées.37

vi) Mesures d'urgence

a) Droits antidumping et droits compensateurs

38. La Loi n° 98/012 du 14 juillet 1998réglemente l'institution de droits antidumping et de droitscompensateurs. Selon ses dispositions, il y a dumping lorsque le prix de vente du produit importé estinférieur à celui qui est "normalement" pratiqué dans le pays d'origine ou dans d'autres paysd'exportation présentant des caractéristiques analogues. Dès lors qu'un dommage important a étéétabli par le Comité des mesures antidumping et des subventions créé à cet effet, le ministrecompétent en matière de prix (le ministre de l'économie et des finances) impose un droit antidumpingdont le taux ne doit pas dépasser la différence de prix et qui doit ne rester en vigueur que le tempsnécessaire pour compenser le dommage. Selon les autorités, aucune enquête n'a été ouverte depuis1998. Lorsque le Comité constate que des importations subventionnées causent un dommage auxproducteurs locaux, un droit compensateur peut être appliqué.38 D'après les autorités, aucune enquêtede ce genre n'a été ouverte depuis 1998.

39. À la fin de 2000, le Cameroun n'avait pas notifié à l'OMC le cadre législatif et réglementairemis en place pour les mesures antidumping ou compensatoires. Il n'a présenté aucun rapportsemestriel à leur sujet.39

40. Le Code des douanes de l'UDEAC prévoit aussi la possibilité d'imposer des droitsantidumping et des droits compensateurs. Ainsi, si les importations causent ou menacent de causer undommage important à la production nationale d'une marchandise identique ou directementconcurrente, il peut être appliqué:

35 Dun & Bradstreet Information Services (2000).

36 Article 16 de l'Annexe du Traité instituant la Communauté économique et monétaire de l'Afriquecentrale (document de l'OMC WT/COMTD/24, 29 septembre 2000).

37 Document de l'OMC WT/MIN(96)/ST/99, 12 décembre 1996.

38 Sont considérées comme subventions celles qui sont énumérées dans l'Accord de l'OMC sur lessubventions et les mesures compensatoires (Loi n° 98/012, chapitre III, article 10).

39 Document de l'OMC G/L/404 du 8 novembre 2000 et G/L/408 du 23 novembre 2000.

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i) un droit compensateur, dans le cas où la production étrangère a bénéficié d'une primeou d'une subvention;

ii) un droit antidumping, dans le cas, notamment, où le prix est a) inférieur à celui qui estpratiqué dans des conditions de pleine concurrence dans le pays d'origine ou de transit(déduction faite des droits ou autres impositions qui y sont applicables), oub) inférieur au coût estimatif ou réel de production dans le pays d'origine, majoré d'unmontant raisonnable pour les frais de vente et le bénéfice.40

41. Les modalités d'application des droits compensateurs et antidumping sont fixées par des actesdu Comité de direction de l'UDEAC. Ces droits peuvent s'appliquer à tout ou partie seulement duterritoire de l'Union. Ces droits, qui ne sauraient excéder le montant de la subvention ou la marge dedumping, doivent être acquittés en douane.41

b) Sauvegardes

42. La Loi n° 98/012 régit aussi l'institution de mesures de sauvegarde au Cameroun. Aux termesde cette loi, une mesure de sauvegarde peut être appliquée si un produit est importé en quantités telles,par rapport à la production nationale, qu'il cause ou menace de causer un dommage grave à la branchede production nationale de produits similaires. Si une restriction quantitative est utilisée, c'est lamoyenne des importations des trois dernières années qui sert de référence, sauf s'il est clairementdémontré qu'une mesure plus rigoureuse est nécessaire. Si des retards sont probables dans l'enquête etque le dommage soit manifeste, une mesure de sauvegarde temporaire peut être imposée pour unedurée de 200 jours au maximum sous la forme d'un relèvement des droits de douane (la différenceétant remboursée si l'absence de dommage est finalement constatée).

43. Au début de 2001, le Cameroun n'avait pas notifié cette loi à l'OMC.42

44. Les membres de l'UDEAC peuvent prendre une mesure de sauvegarde spéciale, dont la duréene peut excéder six mois, pour des raisons de balance des paiements.43

c) Autres mesures

45. En vertu de l'article 12 du Code des douanes de l'UDEAC, le Comité de direction de l'Unionpeut appliquer des surtaxes, atteignant jusqu'au double des droits du tarif général ou égales à la valeurde la marchandise, sur les importations en provenance de pays qui appliquent aux produits originairesdes États Membres des surtaxes ou des droits élevés ou un traitement moins favorable que letraitement NPF. Les produits admis en franchise de droits pourraient ainsi être frappés d'un droit

40 Code des douanes de l'UDEAC, article 13.

41 Code des douanes de l'UDEAC, article 14.

42 Document de l'OMC G/SG/M/16, 18 janvier 2001.

43 Article 22 du Traité instituant la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale(Document de l'OMC WT/COMTD/24, 29 septembre 2000).

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WT/TPR/S/87 Examen des politiques commercialesPage 42

ad valorem à concurrence de 50 pour cent. Des droits, taxes ou autres mesures commercialespourraient aussi être appliqués pour des considérations de réciprocité.44

vii) Normes et autres prescriptions techniques

a) Normes, règlements techniques, procédures d'essai et certification

46. En avril 2001, le Cameroun n'avait fait aucune notification au titre de l'article 15:2 del'Accord de l'OMC sur les obstacles techniques au commerce. Le point d'information qu'il a mis enplace pour toutes les questions en la matière, comme le prévoit l'article 10 de l'Accord, est le Comitéde la normalisation et de la qualité (Cellule de la normalisation et de la qualité), qui relève duMinistère du développement industriel et commercial.45

47. Le Cameroun s'est heurté à un certain nombre de difficultés dans la mise en œuvre del'Accord sur les obstacles techniques au commerce, notamment à cause de l'absence d'un codepratique et d'une législation nationale en la matière, de l'absence d'organismes de normalisation, deréglementation technique et d'évaluation de la conformité, du manque d'équipements modernes pourappliquer les normes et guides internationaux et de problèmes d'adaptation aux règlements techniquesdes autres Membres.46 L'insuffisance des ressources humaines, institutionnelles et financières est unsujet de préoccupation.

48. La Direction du développement industriel, par le biais du Comité de la normalisation et de laqualité, est chargée de tout ce qui concerne les normes au Cameroun.47 La Commission nationale dela normalisation et du contrôle de la qualité, en cours de restructuration, joue un rôle consultatif enmatière de normes, de contrôle de la qualité et d'environnement.48 Néanmoins, selon legouvernement, la normalisation reste embryonnaire au Cameroun et n'est pas encore réglementée. Enpratique, les importations n'ont guère de normes à respecter pour être admises49, sauf lorsqu'un produitparaît suspect ou est déclaré dangereux, auquel cas les autorités compétentes prennent les dispositionsvoulues pour en réglementer l'importation et la vente sur le marché intérieur.50

49. À l'époque du dernier examen de la politique commerciale du Cameroun, les autorités avaientindiqué que les normes internationales étaient adaptées au contexte national. Vu l'absence de normesnationales, le Cameroun a adopté des normes internationales comme ISO 9000.

50. C'est la Société générale de surveillance (SGS) et d'autres institutions reconnues qui sechargent d'effectuer des essais quand il le faut; toutefois, les laboratoires des pays exportateurspeuvent aussi être reconnus et agréés.

44 Code des douanes de l'UDEAC, article 12.

45 Document de l'OMC G/TBT/ENQ/17, 4 octobre 2000.

46 Document de l'OMC G/TBT/W/146, 3 octobre 2000.

47 Département d'État des États-Unis (2001), section K, "Standards" (dernière mise à jour:27 octobre 1999).

48 GATT (1995).

49 USTR (2000).

50 GATT (1995).

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Cameroun WT/TPR/S/87Page 43

b) Étiquetage

51. À partir du 1er septembre 2001, les prescriptions en matière d'étiquetage applicables auxproduits alimentaires et énoncées dans le Décret n° 0018/MINDIC/DDI/CML du 21 novembre 2000seront obligatoires pour les produits importés et d'origine nationale. Pour les produits alimentaires etles produits pharmaceutiques, sont exigées les indications suivantes: date de péremption, nom dufabricant, date de fabrication et marque de conformité nationale. Tous les cartons, caisses, cageots etemballages doivent porter une marque permettant d'identifier le pays d'origine, marque qui doit êtrelisible et inscrite de façon indélébile en français. Les marques d'origine, libellées en anglais ou enfrançais, doivent aussi figurer sur les étiquettes des produits exportés vers le Cameroun.51 Sauf pourles bières et les vins dont le titre alcoométrique volumique est inférieur à 13 pour cent, toutes lesbouteilles et autres contenants de boissons alcooliques doivent porter une étiquette indiquant le degréd'alcool.52

52. Les cigarettes destinées à être vendues au Cameroun doivent obligatoirement avoir étépréalablement étiquetées par l'apposition d'une vignette qui doit indiquer entre autres le pays d'origineet le numéro d'identification de l'agent économique53 que l'importateur est tenu de payer, sous laforme d'un timbre fiscal, avant l'embarquement de la marchandise.54 Certains produits sont assujettisà des prescriptions en matière d'estampillage dans le but de lutter contre la contrebande(tableau III.2).55

Tableau III.2Produits assujettis à des prescriptions en matière d'estampillage et d'étiquetage

Numéro du SH Nom des produits

2204.10.00 à 2208.90.33 Boissons alcooliques (champagne, whisky, gin)

3402.20.00 Détergents en poudre

3605.00.00 Allumettes

3808.10.10 Insecticides sous forme de vaporisateurs à aérosol et de spirales

4202.11.00 Articles de voyage à surface extérieure en cuir

4202.12.00 Articles de voyage à surface extérieure en matières textiles ou en matières plastiques

4202.19.00 Autres articles de voyage

4202.21.00 Sacs à main à surface extérieure en cuir

4202.22.00 Sacs à main à surface extérieure en matières plastiques ou en matières textiles

4202.29.00 Sacs à main en autres matières

4202.31.00 Articles de poche ou de sac à main à surface extérieure en cuir

4202.32.00 Articles de poche ou de sac à main à surface extérieure en matières plastiques ou en matièrestextiles

4202.39.00 Articles de poche ou de sac à main en autres matières

4202.91.00 Autres produits du n° 42-02 à surface extérieure en cuir (cartables, divers types de malletteporte-documents, etc.)

51 USTR (2000).

52 GATT (1995).

53 Décret n° 98/270, 3 septembre 1998.

54 Country Commercial Guide (dernière mise à jour le 27 octobre 1999) (information accessible sur lesite http://www.state.gov [11 janvier 2001]); et Dun & Bradstreet Information Services (2000).

55 Arrêté n° 012/MINDIC/MINFI, 18 février 1993.

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Numéro du SH Nom des produits

4202.92.00 Autres produits du n° 42-02 à surface extérieure en matières plastiques ou en matières textiles

4202.99.00 Autres produits du n° 42-02 à surface extérieure en autres matières, cartables, divers types deserviette

4820.20.00 Articles scolaires, de bureau ou de papeterie, chemises, feuilles perforées

4820.20.00 Cahiers, registres, carnets, blocs-notes, liasses et carnets manifold, chemises à sangles

4820.30.00 Ramettes de papier pour duplication

4820.30.00 Ramettes de papier pelure

4820.40.00 Ramettes de papier blanc

5212.15.00 Tissus de plus ou de moins de 200 g/m2

5212.15.00 Tissus imprimés (Wax) de plus ou de moins de 200 g/m2

8506.11.00 – 8506.90.00 Batteries de piles électriques R20, R14, R6

9613.10.00 Briquets jetables (non rechargeables)

Source: Arrêté n° 12/MINFI/MINDIC, 18 février 1993.

c) Règlements sanitaires et phytosanitaires

53. En avril 2001, dans le cadre de ses obligations en matière de transparence, le Cameroun avaitdonné notification de son point d'information, comme prévu au paragraphe 3 de l'Annexe B del'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires, ainsi que d'une autorité chargéedes procédures de notification, conformément aux dispositions du paragraphe 10 de l'Annexe B de cetaccord.56

54. Le Cameroun a demandé à bénéficier d'une coopération technique sur une série de sujetsvariés (procédures de notification, équivalence, analyse des risques, contrôle de la qualité,certification et accréditation, entre autres) concernant l'application de l'Accord SPS.57 Il rédigeactuellement une loi sanitaire et phytosanitaire, qui réglementerait notamment la quarantaine etl'utilisation des pesticides.

55. L'un des objectifs de la politique camerounaise est de faire en sorte que les produits distribuésau Cameroun soient conformes aux règlements en matière d'hygiène et de santé.58 Les importationsde médicaments, vaccins, virus et toxines, composés médicamenteux non désignés et antibiotiquesdoivent avoir été préalablement autorisées par le Ministère de la santé.59

56. Avant la mise à la consommation, les produits d'origine animale doivent faire l'objet d'uneinspection vétérinaire ou sanitaire de la part des services vétérinaires. S'ils ne répondent pas auxprescriptions sanitaires établies, ils peuvent être détruits.60

56 Documents de l'OMC G/SPS/ENQ/11 du 2 novembre 2000 et G/SPS/NNA du 1er novembre 2000.

57 Document de l'OMC G/SPS/GEN/192, 5 juillet 2000.

58 Programme général des échanges de 1994, Partie III, 3-3, 4 (GATT 1995).

59 Dun and Bradstreet Information Services (2000).

60 Loi n° 2000/017, 19 décembre 2000.

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57. Un certificat sanitaire est exigé en vertu de la réglementation quarantenaire de l'UDEAC pourl'importation de divers produits végétaux, dont les plants de bananier, de cacaotier et de caféier, lacanne à sucre et le coton brut, les graines et plants de cotonnier, ainsi que les récipients contenant dela terre ou du compost.

58. Le Cameroun est membre de l'Office international des épizooties (OIE) et partie à laConvention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et au Codex Alimentarius.61

viii) Marchés publics

59. Le Cameroun avait le statut d'observateur au comité institué dans le cadre de l'Accord duTokyo Round relatif aux marchés publics, mais il ne l'a pas renouvelé à la suite du Cycle d'Uruguay.Les autorités ont récemment indiqué qu'elles envisageaient d'adhérer à l'Accord sur les marchéspublics. De plus, le gouvernement a affirmé son intention de combattre la corruption et de favoriser latransparence.

60. Jusqu'au 1er juillet 2000, le Cameroun n'avait pas de registre central pour les marchés publics.Les autorités n'étaient donc pas en mesure de communiquer au Secrétariat des renseignementsdétaillés sur la valeur totale des marchés passés et sa ventilation par grandes catégories, non plus quesur la part des importations dans les marchés publics.62

61. La législation régissant actuellement les marchés publics au Cameroun remonte à 1995.63 Àla suite d'un audit du système des marchés publics effectué par une société privée, deux décrets ont étésignés le 30 juin 2000 pour compléter la législation existante.64 Ces nouveaux textes ont notammentinstitué de nouvelles valeurs de seuil pour les marchés publics, créé un organisme de surveillanceindépendant (l'Agence de régulation des marchés publics), mis en place un système d'amendes etprévu un système d'audit a posteriori pour les marchés très importants.65

62. Bien qu'il n'y ait pas actuellement de dispositions prescrivant l'inscription des fournisseursétrangers au registre du commerce, il est souhaitable, pour les marchés de services, de soumissionnerpar l'intermédiaire d'un agent local, la justification donnée étant la promotion du transfert detechnologie. Pour obtenir sa qualification, tout soumissionnaire est tenu de fournir, notamment, uncertificat de solvabilité, un certificat de domiciliation bancaire et un cautionnement, fixé en fonction

61 Document de l'OMC G/SPS/GEN/49, 11 février 1998.

62 Selon les autorités, le registre centralisé est devenu opérationnel le 1er juillet 2000; il s'ensuit que cesdonnées seraient disponibles à compter de l'exercice budgétaire en cours (2000/01).

63 Décrets n° 95/101 (portant réglementation des marchés publics) et n° 95/102 (relatif aufonctionnement des commissions des marchés publics) du 9 juin 1995.

64 Décrets n° 2000/155 et n° 2000/156 du 30 juin 2000.

65 Le Décret n° 2000/155 du 30 juin 2000 a introduit un contrôle ex post des marchés d'une valeursupérieure à 500 millions de francs CFA et de 25 pour cent de ceux dont la valeur va de 30 à 500 millions defrancs CFA, contrôle confié à un cabinet d'audit indépendant de réputation internationale qui a été sélectionnépar voie d'appel d'offres. Voir l'article 68 du Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, modifié par le Décretn° 2000/155 du 30 juin 2000, et la Circulaire n° 006/CAB/PM du 4 août 2000, accessibles sur le sitehttp://www.spm.gov.cm/TEXTES/marches/C00_006f.htm [14 août 2000].

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du montant du marché, qui peut être remplacé par une garantie de sa banque.66 Les autorités sont endroit de favoriser les soumissionnaires nationaux en leur réservant certains projets financéslocalement ou certains contrats de sous-traitance, ou en remplaçant le cautionnement ou la garantierequis par une hypothèque légale.67

63. Les marchés de gré à gré sont autorisés dans certaines circonstances - par exemple, si lesfournitures requises sont protégées par un brevet ou ne sont disponibles qu'auprès d'une seule source,si aucune offre n'a été reçue à la suite d'un appel à la concurrence, ou encore si, pour des raisonstechniques, les travaux ne peuvent être confiés qu'à un entrepreneur ou un fournisseur déterminé.68

Toutefois, depuis 1995/96, le pourcentage de marchés passés de gré à gré a notablement diminué,passant de 22 à 10 pour cent entre 1997 et 2000. Il en va de même quand l'entité acheteuse est uneentreprise publique ou une administration locale ou régionale.

64. Les produits locaux continuent à se voir accorder la préférence dès lors qu'ils sont conformesaux règlements et/ou normes techniques applicables et que leur prix n'excède pas le prix c.a.f., majoréd'une marge de 20 pour cent, des mêmes produits lorsqu'ils sont importés.69 Selon les autoritéscependant, de telles préférences ne sont pas accordées vu que les fournisseurs nationaux ne participentpas aux appels d'offres. Les marchandises importées par l'État sont exemptes de droits.

65. Les marchés sont adjugés par la Commission nationale et quatre autres types de commissionsdes marchés publics, à savoir les commissions ministérielles, provinciales, spéciales et internes. Lesmarchés d'une valeur inférieure à 30 millions de francs CFA relèvent des commissions internes. Lesautres commissions adjugent ceux qui sont d'une valeur supérieure à ce montant, mais inférieure à500 millions de francs CFA dans le cas des projets de génie civil, à 300 millions pour les marchés defournitures et de services et à 200 millions pour les marchés d'études.70 Tous les autres marchés dontla valeur dépasse ces seuils sont du ressort de la Commission nationale. C'est la meilleure offreglobale qui devrait l'emporter (c'est-à-dire une combinaison du meilleur prix, de la meilleure offretechnique et du délai de livraison le plus court).

66. En 1999, les membres de l'UDEAC ont décidé d'harmoniser leurs législations nationales surles marchés publics et de soumettre à des mesures de publicité et à des procédures de mise enconcurrence la passation des marchés publics dont le montant serait égal ou supérieur à un seuil fixé.71

Les États membres peuvent accorder une préférence régionale, atteignant au maximum 20 pour centpour les marchés de travaux, 30 pour cent pour les marchés de fournitures (contenant au moins40 pour cent de produits d'origine communautaire) et 20 pour cent pour les marchés de services,lorsque les offres sont comparables.72 En général, les marchés doivent faire l'objet d'une publicationau Journal officiel et d'une procédure d'appel d'offres ouvert. Ce n'est pas le cas lorsque le marchédoit être passé d'urgence, présente un caractère hautement spécialisé ou exige une présélection (et fait

66 Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, article 34.

67 Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, article 19.

68 Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, article 40.

69 Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, article 14.

70 Articles 4 à 6 du Décret n° 2000/156 du 30 juin 2000.

71 Titre IV du Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.

72 Article 12, Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.

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ainsi l'objet d'un appel d'offres restreint, auprès d'un minimum de trois soumissionnaires), qu'il faitpartie d'un projet de coopération technique ou fait suite à un précédent appel d'offres infructueux.73

En cas de manquement aux obligations précitées prescrites par le Règlement, le Conseil régional de laconcurrence (CRC) peut être saisi (avant la conclusion du contrat) et prendre des sanctions.74 Tousles marchés publics passés par les États Membres doivent être notifiés au CRC dans un délai d'un an.75

ix) Entreprises commerciales d'État

67. En avril 2001, le Cameroun n'avait présenté aucune notification concernant ses activités decommerce d'État.76 Les autorités ont cependant indiqué que deux entreprises d'État étaientmaintenues, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et la Société nationale d'investissements(SNI).

68. L'intervention de l'État dans l'économie nationale continue à diminuer par le jeu desprivatisations ou par l'ouverture à la concurrence. Les efforts de privatisation se sont concentrés surles branches de services (télécommunications, transports, banque et assurance, par exemple) et sur lesservices publics (eau et électricité, notamment), mais aussi l'agriculture (sucre, oléagineux et banane,par exemple) (tableau III.3). C'est ainsi que la distribution d'eau (SNEC) et d'électricité (SONEL) etla production de coton (SODECOM), qui, à l'époque du précédent examen, faisaient partie dudomaine réservé au secteur public, sont en cours de privatisation. Des appels d'offres ont été lancéspour la privatisation de la société des eaux (SNEC), de la société d'électricité (SONEL) et de celle quiexploitait la téléphonie fixe (CAMTEL), cependant que le système de téléphonie mobile étaitlibéralisé et ouvert à la concurrence. Dans le secteur agricole, les privatisations des sociétésexploitant les plantations de caoutchouc (HEVECAM) et de palmiers à huile (SOCAPALM) ont étémenées à bien. Les capitaux étrangers ont joué un rôle décisif dans le processus de privatisation.

Tableau III.3Processus de privatisation

Nom Caractéristiques

PRIVATISATION ACHEVÉE

Banque internationale du Cameroun pourl'épargne et le crédit (BICEC)

Groupe Banques populaires a acquis 52,5 pour cent du capital en février 2000

CAMRAIL (ex REGIFERCAM) Concession des infrastructures et du service public du chemin de fer à un consortiumprivé en mai 1998

Cameroun Sugar Company (CAMSUCO) Société attribuée à son ex-concurrente et voisine la CAMSUCO du groupe françaisSOMDIAA pour 110 millions de francs français

Les Contreplaqués du Cameroun (COCAM) Société privatiséeSociété d'HEVEA du Cameroun(HEVECAM)

Société privatisée

Régie nationale de chemin de fer duCameroun (RNCFC)

RNCF a été attribuée à la SDV du groupe français BOLLORÉ pour 110 millions defrancs français

Société camerounaise de métallurgie(SCDM)

Privatisée

Société camerounaise de manutention etd'acconage (SOCAMAC)

Privatisée

73 Articles 13 à 15, Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.

74 Articles 17 et 18, Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.

75 Article 19, Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.

76 Document de l'OMC G/L/418, 21 novembre 2000.

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Nom Caractéristiques

Office de la banane du Cameroun (OCB) PrivatiséSociété d'exploitation des parcs à bois PrivatiséeSociété des palmeraies du Cameroun(SOCAPALM)

Groupement PALCAM/COGEPART déclaré adjudicataire provisoire en février 1999

EN COURS

Cameroon Development Corporation (CDC) Société agro-industrielle produisant du thé, de l'huile de palme, de la bananeDeuxième employeur après l'ÉtatPrivatisation prévue au programme conclu avec le FMI

Caisse nationale de réassurance (CNR) Avis d'appel d'offres international lancé le 6 juillet 1998CEPER Nouvelle procédure d'appel d'offres mise en place, rachetée en septembre 1998Société camerounaise d'assurance et deréassurance (SOCAR)

Chanas & Privat Assurances a été déclarée adjudicataire provisoire fin 1999

Société d'électricité du Cameroun (SONEL) Adjudication provisoire prévue fin novembre 2000Société de coton du Cameroun(SODECOTON)

Le processus de privatisation a été amorcé et n'a pas atteint le stade des appels d'offres

Société nationale des eaux du Cameroun(SNEC)

Distribution d'eau potable

Cameroun Airlines (CAMAIR) De nombreux dysfonctionnements subsistent. Appel d'offres lancé en septembre 1999Télécommunications du Cameroun(INTELCAM) transformée en CAMTEL

Deuxième licence d'exploitation de téléphone mobile attribuée en avril 1999 à FranceCâble RadioPrivatisation de la téléphonie attendue; appel d'offres devant être lancé en juin 2000.

CAMTEL MOBILE Licence remportée par le groupe sud-africain MTNTransport en commun Appel d'offres international pour la mise en concession des services de transport en

communSociété camerounaise des dépôts pétroliers(SCDP)

En phase d'étude

CAMTENAIR ..Office de la loterie nationale du Cameroun(LONACAM)

En phase de préparation

Péage routier Privatisation des 37 péages prévue dans le budget camerounais 1998/99Office national des ports du Cameroun(ONPC)

Textes de création de l'autorité nationale portuaire et des ports autonomes publiés le15 juin 1999

Office national de développement del'agriculture et du petit bétail (ONDABP)

Avis d'appel d'offres lancé en 1999

.. Non disponible.

Source: Information accessible sur les sites http://www.camnet.cm/ingeni/privat.htm, 8 août 2000 et http://www.izf.net/izf/Opportunities/privatisations/cameroun.htm, 17 juillet 2000.

69. Il reste encore des monopoles d'État pour la production de ciment (participation publique de65 pour cent) et d'aluminium (participation publique de 40 pour cent). La participation de l'État à laproduction pétrolière continue à passer par l'intermédiaire de la Société nationale des hydrocarbures(SNH), qui accorde à des entreprises privées des contrats d'exploration, de production et d'exportation.Il n'est pas envisagé de privatiser la SNH. De même, la société, parapublique, des dépôts pétroliers(SCDP) conserve son monopole de l'entreposage et du transport du pétrole et, de ce fait, un monopolede facto sur les importations pétrolières.77 Par contre, le monopole des approvisionnements enproduits pétroliers que détenait la Société nationale de raffinage (SONARA) a été supprimé.

77 GATT (1995).

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Cameroun WT/TPR/S/87Page 49

3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS

i) Enregistrement et documents

70. Les exportateurs doivent être inscrits en qualité de commerçants au Ministère dudéveloppement industriel et commercial. La domiciliation bancaire demeure nécessaire pour lerapatriement du produit des ventes.78 Les formalités à remplir à l'exportation sont semblables à cellesde l'UDEAC, dont le régime douanier prescrit, comme à l'importation, une déclaration en douane.Celle-ci doit être accompagnée d'un certificat sanitaire et d'un certificat d'origine si le paysimportateur l'exige. Les formalités d'exportation sont désormais traitées par un guichet unique, qui esten service depuis décembre 2000.

71. Des règlements spéciaux demeurent en vigueur pour un petit nombre d'exportationsconsidérées comme "sensibles", ainsi que pour le café, le cacao et le bois d'œuvre (voir ci-dessous).

ii) Taxes, impositions et prélèvements à l'exportation

72. Le régime douanier de l'UDEAC ménage aux pays membres la possibilité d'appliquer destaxes à l'exportation. Au Cameroun, elles ont été supprimées par la Loi de finances pour l'exercice1999/2000 sur huit produits agro-industriels – cacao, coton, plantes médicinales, sucre et caoutchouc(15 pour cent), café (25 pour cent), huile de palme (30 pour cent) et banane (6 500 francs CFA partonne).79 Depuis juillet 1999, seuls certains produits forestiers y restent assujettis80; en 2000, elles ontété supprimées aussi sur les bois ouvrés et semi-ouvrés, mais non sur les grumes.81 Un droit de sortieest prélevé au taux de 17,5 pour cent sur la valeur f.a.b. des grumes et de 3 ou 4 pour cent sur celle desproduits forestiers transformés.82 La surtaxe progressive sur les grumes a été supprimée par la Loi definances pour l'exercice 200/01.83 Les valeurs de référence officielles sont encore utilisées pourcalculer le droit de sortie sur les grumes. Les taxes sur les bois en grumes sont maintenues pourencourager la transformation locale du bois et donc l'apport de valeur ajoutée sur place.

73. Conçues comme une solution de rechange à l'imposition des agriculteurs, les taxes àl'exportation des produits agricoles ont cependant créé de graves distorsions dans la structure desincitations et fini par être considérées comme une entrave majeure à l'exportation. C'est pourquoielles sont progressivement supprimées, au profit d'une formule plus rationnelle pour assurer desrentrées fiscales, et l'on devrait donc s'attendre à voir le Cameroun devenir plus compétitif àl'exportation.

74. Jusqu'en juillet 2000, les exportations de cacao, café, plantes médicinales, bois d'œuvre, huilede palme et bananes étaient en outre assujetties à une taxe d'inspection de 0,95 pour cent de la valeur

78 FMI (2000G et GATT (1995).

79 Ordonnance n° 95/01 du 5 janvier 1995.

80 Article 5 de la Loi n° 99/007 du 30 juin 1999 (Loi de finances pour l'exercice 1999/2000).

81 Loi n° 2000/008 du 30 juin 2000 (Loi de finances pour l'exercice 2000/01).

82 Article 5 de la Loi n° 2000/008 du 30 juin 2000 (Loi de finances pour l'exercice 2000/01).

83 Loi n° 2000/008 du 30 juin 2000 (Loi de finances pour l'exercice 2000/01).

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f.a.b.84 Les exportations de poisson, viande et bétail sont assujetties à une taxe d'inspection sanitairede 1 pour cent.

75. Toutes les exportations sont soumises à un droit d'embarquement de 0,25 pour cent de lavaleur f.a.b., destiné à financer l'Autorité portuaire. La TVA s'applique au taux zéro auxexportations.85

iii) Prix minimaux à l'exportation

76. Le Cameroun n'applique pas de prix minimaux à l'exportation. Il continue cependant àutiliser les valeurs de référence officielles pour calculer le droit de sortie perçu sur les grumes.

iv) Licences, prohibitions et restrictions à l'exportation

77. Le Cameroun applique peu de prohibitions ou de restrictions quantitatives à l'exportation.Les licences d'exportation prescrites pour le cacao, le café et le coton avaient été supprimées enjuillet 1994. Pour le café et le cacao, les exportations doivent être accompagnées d'une attestationcertifiant la qualité, préalablement délivrée par l'Office national du café et du cacao.86 Lesexportateurs doivent aussi présenter une demande sur papier timbré au Ministère du développementindustriel et commercial, un extrait du registre du commerce, avec leur numéro d'immatriculation, laliste des "infrastructures opérationnelles" exigée par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café(CICC), une déclaration par laquelle ils s'engagent à se conformer aux règles du CICC et un certificatbancaire de solvabilité. Pour exporter des bois, il faut obtenir un certificat d'immatriculation, lequelest destiné à vérifier que 70 pour cent de la production sont transformés sur place et 30 pour centseulement de la récolte annuelle exportés sous forme de grumes.

78. Il faut encore des licences d'exportation pour des produits "stratégiques" comme l'or et lesdiamants et pour les produits "sensibles" du point de vue environnemental (régis par la ConventionCITES), tels les animaux vivants, les oiseaux et les plantes médicinales. En 1998, le pétrole et leshydrocarbures ont été supprimés de la liste des produits "sensibles" soumis à une procédure préalabled'évaluation du prix.87

79. Sont prohibés à l'exportation les produits dangereux ou ceux qui contribuent à la pollution ouà la dégradation de l'environnement, c'est-à-dire tout produit qui a été retiré du commerce et lesdéchets industriels et toxiques, dont l'expédition à l'étranger est réglementée.

80. Les exportations de certains types de grumes (23 types de bois d'œuvre) sont prohibées depuisjanvier 1999.

84 Cette taxe a été supprimée par la Loi de finances pour l'exercice 2000/01.

85 Loi n° 2000/008 du 30 juin 2000 (Loi de finances pour l'exercice 2000/01).

86 En août 1997, le gouvernement a engagé la Société générale de surveillance (SGS), la Société LaCordeler Cameroun, S.A. et l'Observatoire camerounais de la qualité (OCQ) pour assurer le contrôle préalablede la qualité des exportations de café et de cacao.

87 Département d'État des États-Unis (2001).

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Cameroun WT/TPR/S/87Page 51

v) Autolimitations

81. Le Cameroun n'applique pas de manière générale de mesures de limitation volontaire de sesexportations, sauf dans le seul cas du café. En mai 2000, il a signé avec d'autres pays producteurs,membres ou non membres de l'Association des pays producteurs de café, un accord visant à limiter leslivraisons et à relever les prix mondiaux.88 En juin 2000, les producteurs camerounais se ralliaient auplan de rétention de 20 pour cent des quantités exportables.89

vi) Aides à l'exportation

a) Subventions à l'exportation

82. Le Cameroun ne subventionne pas ses exportations, pas plus que les activités qui s'yrapportent.

b) Avantages tarifaires et fiscaux

83. Le Code des douanes de l'UDEAC prévoit la possibilité d'une exemption, partielle ou totale,des taxes et droits perçus sur les produits importés pour la fabrication de produits à exporter.90 Lerégime de drawback permet le remboursement total ou partiel des droits et taxes prélevés sur lesimportations entrant dans la fabrication de produits destinés à être exportés.91 Le Comité de directionde l'UDEAC détermine les produits susceptibles de bénéficier d'avantages tarifaires et fiscaux.

c) Régime des zones franches travaillant pour l'exportation

84. Le régime de la zone franche industrielle (ZFI), qui n'a subi aucune modification depuis ledernier examen de la politique commerciale en 1995, a été notifié par le Cameroun en application del'article XVI:1 du GATT de 1994 et de l'article 25 de l'Accord sur les subventions et les mesurescompensatoires.92 Ce régime a pour but de promouvoir les investissements, les exportations etl'emploi. Il prévoit l'implantation de zones franches industrielles (aires géographiques ayant le statutde zone franche) et de points francs industriels (zones franches industrielles constituées d'une seuleentreprise). Les conditions d'établissement sont les mêmes pour la zone franche industrielle et lepoint franc industriel; dans les deux cas, un certificat de conformité délivré par l'ONZFI estnécessaire.

85. Les entreprises établies dans les zones franches sont tenues de s'engager à produireexclusivement pour l'exportation. Néanmoins, 25 pour cent de leur production peuvent être écouléssur le marché intérieur. Les marchandises exportées des ZFI sont exemptées de tous les droits et taxesapplicables; celles qui sont exportées vers le territoire douanier camerounais sont traitées comme

88 Financial Times du 19 mai 2000.

89 L'Agence française de développement, "Café: laborieuse application du plan de rétention",http://www.afd.fr/produitdoc [29 janvier 2001].

90 Code des douanes de l'UDEAC, chapitre VII, section 1.

91 Code des douanes de l'UDEAC, chapitre VII, section 2.

92 Document de l'OMC G/SCM/N/3/CMR, 29 novembre 1996.

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n'importe quel produit importé.93 Les avantages accordés aux entreprises établies dans les zonesfranches n'ont pas changé depuis 1994 (tableau III.4). Les mêmes avantages sont accordés aux pointsfrancs industriels. Les exportations admises dans une zone franche ou dans un point franc industrielsont passibles de taxes.

Tableau III.4Avantages accordés dans le cadre du programme de zones franches industrielles

Avantages douaniersLes importations des entreprises des ZFI sont exemptées de tous les droits et taxes de douanea

Avantages fiscauxExemption de l'impôt sur les bénéfices des sociétés pendant dix ans

Exemption du droit de mutation sur les ventes de propriétés immobilières et de la taxe sur les transferts de devises

Les ventes des entreprises nationales aux entreprises des zones franches sont exonérées d'impôts, et notamment de la taxe sur le chiffred'affaires

Réglementation du travailObtention automatique des permis de travail pour les employés étrangersb

Avantages en matière de servicesLes entreprises des zones franches peuvent installer leur propre équipement électrogène ou de traitement des eaux

Les entreprises des zones franches ont le droit d'obtenir de l'électricité ou de l'eau à des tarifs préférentiels

Les entreprises des zones franches peuvent exploiter leurs propres équipements de télécommunicationsc

Autres avantagesLes entreprises des zones franches sont libres de tout monopole d'État

Les restrictions concernant le transport des marchandises exportées et importées ne s'appliquent pas aux entreprises des zones franches

Les mesures de contrôle des prix ne s'appliquent pas aux entreprises des zones franches

Les contrôles concernant l'achat ou la vente de devises et le rapatriement des fonds ne s'appliquent pas aux entreprises des zones franches

a À l'exception des véhicules à moteur pour le transport des personnes et de l'essence.

b À l'issue de la cinquième année de fonctionnement de l'entreprise, le nombre des employés étrangers ne peut pas dépasser20 pour cent de l'effectif total de personnel.

c Ces équipements deviennent propriété de l'État.

Source: Document de l'OMC G/SCM/N/3/CMR, 29 novembre 1996.

86. Le statut de "point franc" est accordé de préférence aux entreprises qui, entre autresconditions, utilisent des matières premières d'origine nationale, sont installées à proximité de leursource d'approvisionnement ou, dans le cas d'entreprises existantes, garantissent l'exportation de latotalité de leur production un an au plus tard après l'octroi de ce statut.94

87. En juin 2000, une zone franche et 44 points francs industriels étaient opérationnels auCameroun.

vii) Financement, assurance et garantie des exportations

88. Le Cameroun n'a pas de mécanisme de financement des exportations, et de fait, selon legouvernement, les problèmes de financement constituent un obstacle majeur à l'exportation, surtoutpour les petites et moyennes entreprises.

93 Réglementation sur le fonctionnement de la Zone franche, 1er juillet 1996.

94 Document de l'OMC G/SCM/N/3/CMR, 29 novembre 1996.

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Cameroun WT/TPR/S/87Page 53

viii) Promotion des exportations et aide à la commercialisation

89. La Chambre de commerce, d'industrie et des mines demeure chargée de promouvoir lesventes à l'étranger, notamment en participant aux foires commerciales internationales, en organisantdes missions pour les hommes d'affaires et en fournissant des renseignements aux exportateurs. Tousces efforts se heurtent à un manque de ressources.

4) MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE

i) Incitations

90. Des incitations fiscales sont accordées pour promouvoir les investissements, la création devaleur ajoutée et l'emploi au Cameroun, dans le cadre du Code des investissements de 1990. Ellessont applicables à l'établissement de petites et moyennes entreprises, d'entreprises stratégiques etd'entreprises axées sur l'exportation (régime de la zone franche), ainsi qu'au réinvestissement dans desentreprises existantes. Leur durée va de trois à 12 ans selon le régime dont relève l'entreprisebénéficiaire et selon que l'investissement est effectué dans la "phase d'installation" ou dans la "phased'exploitation" (chapitre II 4)). Ces incitations ne sont pas sectorielles, mais elles sont subordonnéesaux résultats à l'exportation et à l'emploi d'intrants locaux.

ii) Protection des droits de propriété intellectuelle

91. Le Cameroun est membre de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, de l'Unionde Paris pour la protection de la propriété industrielle et de l'Union de Berne pour la protection desœuvres littéraires et artistiques, partie au Traité de coopération en matière de brevets et membre del'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).95

92. C'est le régime institué par l'Accord de Bangui de 1977 qui s'applique au Cameroun aux droitsde propriété intellectuelle.96 Cet accord, qui a pour but de protéger ces droits et de promouvoir lacontribution de la propriété intellectuelle au développement, institue un système unique de dépôt desdemandes de brevet et d'enregistrement des modèles d'utilité, des marques de produits ou de serviceset des autres titres de propriété intellectuelle reconnus par tous les États parties.97 Cet accord a étérévisé en 1999 pour aligner ses dispositions sur celles de l'Accord de l'OMC sur les ADPIC. Cela dit,l'Accord révisé n'est pas encore en vigueur, car cinq États parties seulement (Cameroun, Côte d'Ivoire,Gabon, Guinée et Mali) l'ont ratifié98 et il doit l'avoir été par les deux tiers d'entre eux pour prendreeffet.

93. L'Accord de Bangui révisé étend la protection aux obtentions végétales et aux schémas deconfiguration (topographies) de circuits intégrés et en prolonge la durée pour les différentescatégories, tout en alourdissant les sanctions en cas d'atteinte aux droits de propriété (tableau III.5).

95 Document de l'OMC IP/C/W/155/Add.4, 19 octobre 1999. Le Cameroun n'a pas encore notifié derenseignements sur le point de contact ou chacun des points de contact établis aux fins de l'article 69 de l'Accordsur les ADPIC.

96 Le Cameroun a ratifié cet accord le 2 mars 1997.

97 Les autres signataires de l'Accord de Bangui sont les pays suivants: Bénin, Burkina Faso, Congo,Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Mali, Mauritanie, Niger, Républiquecentrafricaine, Sénégal, Tchad et Togo.

98 Le Cameroun a ratifié l'Accord de Bangui révisé (1999) le 28 juillet 2000, par le Décret n° 2000/216.

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Tableau III.5Objets, durée et modalités de protection selon l'Accord de Bangui (1977) et après révision (1999)

Accord Durée de protection Peines

Amende Autres

I. Accord de Bangui (1977)Brevets d'invention Dix ans 30 000- 50 000 francs CFA En cas de récidive, peine de

prison de un à six mois

Modèles d'utilité Cinq ans 30 000-180 000 francs CFA En cas de récidive, peine deprison de un à six mois

Marques de produits ou de services Dix ans, renouvelable tousles dix ans

50 000-150 000 francs CFA et/ou peine de prison de unmois à un an

Dessins et modèles industriels Cinq ans 50 000-100 000 francs CFA et/ou peine de prison de15 jours à six mois

Noms commerciaux et concurrencedéloyale

Dix ans, renouvelable tousles dix ans

50 000-300 000 francs CFA et/ou peine de prison de troismois à un an

Appellations d'origine s.o. 50 000-300 000 francs CFA et/ou peine de prison de troismois à un an

Propriété littéraire et artistique

Droit d'auteur Durée de la vie de l'auteur+ 50 ans

Films, programmes radio et audiovisuels 50 ans

Photos 25 ans

II. Révision de l'Accord de Bangui (1999)Brevets d'invention 20 ans 1 000 000-3 000 000 de francs

CFAEn cas de récidive, peine deprison de un à six mois

Modèles d'utilité Dix ans 1 000 000-6 000 000 de francsCFA

En cas de récidive, peine deprison de un à six mois

Marques de produits ou de services Dix ans, renouvelable tousles dix ans

1 000 000-3 000 000 de francsCFA

et/ou peine de prison de troismois à deux ans

Dessins et modèles industriels Cinq ans 1 000 000-6 000 000 de francsCFA

En cas de récidive, peine deprison de un à six mois

Noms commerciaux Dix ans, renouvelable tousles dix ans

1 000 000-3 000 000 de francsCFA

et/ou peine de prison de troismois à deux ans

Indications géographiques s.o. 1 000 000-6 000 000 de francsCFA

et/ou peine de prison de troismois à un an

Propriété littéraire et artistique et droitsconnexes

Droit d'auteur Durée de la vie de l'auteur+ 70 ans

Œuvres audiovisuelles 70 ans

Œuvres des arts appliqués 25 ans

Schémas de configuration(topographies) de circuits intégrés

Dix ans 1 000 000-6 000 000 de francsCFA

et/ou peine de prison jusqu'àsix mois

Protection des obtentions végétales 25 ans 1 000 000-3 000 000 de francsCFA

et/ou peine de prison de un àsix mois

s.o. Sans objet.

Source: Secrétariat de l'OMC, d'après WTO (2001), Examen des politiques commerciales – Gabon (à paraître).

94. Dans le cadre de l'Accord de Bangui révisé, les schémas de configuration sont protégés durantdix ans. La protection court de la date de la première exploitation commerciale, où qu'elleintervienne, à condition qu'une demande de protection ait été présentée à l'Organisation africaine de lapropriété intellectuelle (OAPI). En l'absence d'exploitation commerciale, la protection commence à la

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date de dépôt de la demande d'enregistrement.99 Quant aux obtentions végétales, elles sont protégéespar un certificat d'obtention végétale, qui confère au titulaire le droit exclusif d'exploiter l'obtentionconsidérée et d'en interdire l'exploitation par qui que ce soit d'autre. La protection peut durer25 ans.100

95. L'OAPI, dont le siège est à Yaoundé, est chargée de l'administration de l'Accord de Bangui.L'interlocuteur camerounais de l'OAPI est la Sous-Direction de la propriété industrielle au Ministèredu développement industriel et commercial. La Sous-Direction est chargée de centraliser et detransmettre à l'OAPI les déclarations concernant les innovations réalisées sur le territoire national.Elle est associée à la protection des droits de propriété industrielle et au règlement des différends yrelatifs. Elle reçoit une contribution annuelle de l'OAPI, qui délivre les titres de propriété industrielle.

96. Le droit d'auteur et les droits voisins sont protégés par la Loi n° 2000/011 du19 décembre 2000 et ils relèvent du Ministère de la culture. C'est aux juridictions civiles qu'ilincombe de veiller à ce que la Loi sur le droit d'auteur soit respectée au Cameroun. La Société civilenationale des droits d'auteur (SOCINADA), agréée à cet effet, enregistre les droits des auteurs pourtous les types de publication, partitions musicales, livres et périodiques, œuvres picturales,productions théâtrales, et ainsi de suite.101

iii) Politique de la concurrence et questions de réglementation

97. En 1997, une nouvelle loi a été adoptée au Cameroun pour encadrer la politique en matière deconcurrence.102 Elle s'applique aux entreprises tant publiques que privées.103 C'est la Commissionnationale de la concurrence (CNC), rattachée au Ministère de l'économie et des finances qui estchargée des questions de politique de la concurrence. La CNC supervise la mise en œuvre de lalégislation de la concurrence. Habilitée à poursuivre et à sanctionner les pratiquesanticoncurrentielles, elle seconde le pouvoir judiciaire pour tout ce qui concerne les questions deconcurrence104, et notamment mène des enquêtes qu'elle ouvre de sa propre initiative ou à la demandede particuliers.

98. La loi interdit toute entente sur les prix et tous accords visant à entraver l'accès au marché ouà restreindre en quoi que ce soit la concurrence, à moins que la CNC ne considère que l'accord estprofitable à l'économie et qu'il permet d'obtenir des gains d'efficience qui sans lui seraientirréalisables.105 Une société qui détient une puissance commerciale substantielle ne peut pas s'enservir pour: empêcher une entreprise concurrente de s'établir sur le marché ou l'en évincer, fairepression sur les distributeurs ou causer un alourdissement des coûts de production des concurrents.Cependant, aucune mesure ne devrait être prise pour sanctionner un comportement anticoncurrentiel

99 Annexe IX de l'Accord de Bangui révisé (1999).

100 Annexe X de l'Accord de Bangui révisé (1999).

101 Strategis, "Cameroon – Investment Climate", http://strategis.gc.ca/SSG/ [26 septembre 2000].

102 Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998 abrogeant et remplaçant la Loi n° 90/031 du 10 août 1990.

103 Article 2 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.

104 Article 22 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.

105 Article 6 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.

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s'il peut être démontré qu'il s'agit d'une pratique profitant aux consommateurs ou si l'abus de positiondominante remonte au moins à 24 mois.106

99. Les fusions et acquisitions sont autorisées si elles ne réduisent pas substantiellement laconcurrence.107 Celles qui réduisent la concurrence sont autorisées s'il peut être prouvé que latransaction apportera des gains d'efficience à l'économie nationale qui sans elle ne sauraient êtreatteints.108 Les fusions qui aboutissent à la création d'une entité dont le chiffre d'affaires dépasse unseuil prédéterminé doivent être notifiées à la CNC. Le seuil en question est fixé par le Ministrechargé de la concurrence sur proposition de la CNC et varie selon les secteurs.109 Dans la totalité descas la CNC est habilitée à ouvrir une enquête et/ou empêcher une fusion.

100. La CNC peut prendre des sanctions. Elle peut ordonner à une entreprise de mettre fin auxpratiques interdites, dissoudre une fusion ou forcer une entreprise à vendre certains de ses actifs.L'inexécution des sanctions est passible d'une amende pouvant atteindre jusqu'à 50 pour cent desbénéfices de la société ou 20 pour cent de son chiffre d'affaires.

101. Il existe aussi à l'échelle régionale une réglementation des pratiques anticoncurrentielles ausein de la CEMAC, qui interdit entre entreprises implantées dans des pays membres différents, toutesles pratiques concertées pouvant avoir pour effet de restreindre la concurrence.110 Elle réglementeaussi les concentrations par voie de fusion ou d'acquisition. Le monopole, défini comme le fait pourune entreprise de détenir une part du marché (c'est-à-dire du marché commun) égale ou supérieure à30 pour cent, est constitutif de position dominante, dont l'exploitation abusive est interdite.111

102. En vertu d'un autre règlement de la CEMAC, un monopole peut être dit légal lorsqu'il exploiteun service public.112 Les monopoles légaux sont soumis aux règles régissant les pratiquesanticoncurrentielles, sous réserve des limitations justifiées par des raisons d'ordre public, de sécuritépublique ou de santé publique. Lesdits monopoles doivent veiller à éviter les ventes liées, lesconditions de vente discriminatoires, le refus de vente, la rupture injustifiée des relationscommerciales et la pratique des subventions croisées.113 Le Conseil régional de la concurrence (CRC)contrôle le respect de ces principes, donne notification aux gouvernements intéressés de tout

106 Articles 12 et 13 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.

107 Article 14 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.

108 Article 17 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.

109 Article 18 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.

110 Règlement n° 1/99/UDEAC-CM-639 du 18 août 1999, article 3, accessible sur le sitehttp://www.izf.net [16 janvier 2001].

111 Règlement n° 1/99/UDEAC-CM-639 du 18 août 1999, article 16, accessible sur le sitehttp://www.izf.net [16 janvier 2001].

112 Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639 du 18 août 1999, Titre III, accessible sur le sitehttp://www.izf.net [16 janvier 2001].

113 Article 8 du Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, accessible sur le site http://izf.net [6 juillet 2000].

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manquement et leur demande de prendre toutes mesures requises pour y mettre fin. Tous lesmonopoles légaux doivent être notifiés au CRC dans le délai d'un an.114

iv) Dispositions en matière de prix et de commercialisation

103. La plupart des mesures de contrôle des prix ayant été abolies en 1998, il n'en reste plus àprésent que sur quelques produits et services comme l'eau, l'électricité, les transports publics(route/rail), les télécommunications, le gaz de cuisine, les produits pharmaceutiques, les livresscolaires et les services portuaires (manutention, entre autres). Les tarifs des services publics seront ànouveau libéralisés dans le cadre du programme de privatisations visant ce secteur.115

114 Article 19 du Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, accessible sur le site http://izf.net

[6 juillet 2000].

115 Département d'État des États-Unis (2001) et FMI (1999b).