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Il n’arriverait jamais...Il y a un empressement à offrir, Une hâte À ne pas retenir la joie, l’intelligence, Une vive diligence À les porter tout de suite À qui saurait les

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Il n’arriverait jamais rien qu’en passant

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Couverture : photo de l’auteure

© Éditions des Sables Genève, 2019

Chemin des Mollex 1, CH-1258 Perly [email protected]

www.ed-des-sables.ch

ISBN 978-2-940530-60-1

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Françoise Favre-Prinet

Il n’arriverait jamais rien qu’en passant

Poèmes

Éditions des Sables Collection « Rose des sables »

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À Emmanuel et Frédéric, À la parole d'André Dhôtel qui m'a offert le titre de ce livre,

À tous les lieux que j’aime et qui célèbrent mon passage : À Ganagobie,

Aux rives du Léman, Aux pâturages du Jura, Aux sables des déserts, Aux berges des rivières,

Aux terres de mes voyages, À mon jardin …

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D’un été à un hiver, d’un jour à l’autre, l’extra-ordinaire joue l’anodin, me tourne la tête, se mêle à mon histoire…

Silencieuse, je suis volubile ; j’épluche, j’écorce le grain du silence jusqu’à sa nudité lumineuse.

Mais il n’est pas que moi…

Nous avons vie de tout ce qui vient à nous et attend notre présence, celle de notre parole, pour faire sève de lumière puissante et douce.

Semer du bout des doigts ou à pleine main, plié en deux ou à longues enjambées, semer menu l’ample de la vie et sans jeter un regard par-dessus son épaule laisser monter les hampes fines, incertaines, les prairies inconnues…

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Une buée, un balbutiement, Au pied de la lettre Un rien Qu’il faut porter haut.

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Un coup de mistral Juste pour faire chanter la ramure, Donner le ton, Tenir la note.

Que ploie la fatigue Et se déploie le cours De la plénitude

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Sotto voce Il faut à soi Donner plus que l’âme : La rive nue De son désir, Le cri d’où se prononce L’émerveillement.

Dans le thym Et la folle-avoine Pierre M’a prêté place Pour écrire : L’assise vertigineuse.

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Et la marche, La pause du pas, L’allant du pied, La danse Qui porte l’assise.

Allonge le pas, belle amie, Là-haut sur les monts de vent et de

pervenches Tu es attendue.

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La corbeille de pain Le calice des mains À peau nue Ton corps éperdu.

Quelle seigneurie Dans ces peut-être Divins ! Le temps déclassé.

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Une baignade Dans l’ondoiement de l’infini… Toute la bénignité

À la pointe d’une feuille Une goutte de pluie s’enfuit, Fait chemin sur ma tempe.

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Le nez en l’air L’odeur du pin, L’encens du passage.

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Ne sait-on jamais le cœur ? Me voilà Aux pieds de mon amour Pour l’interroger encore, Connaître, Reconnaître infiniment Ses racines, Et jusqu’à la fine terre Qui l’encouragent.

Aux pieds de mon amour Pour ne pas confondre ce qui le fonde Et ce qui m’oblige. Plus qu’un amour passe-partout Un amour qui se nomme…

Mon seul cœur, il est vrai, Ne saurait suffire, Aux pieds de ton amour Me voilà aussi. Tu me dis l’offrande Les voyages de lune Les ciels d’alouette Les vergers de tendre abondance Où viennent les hautes vignes

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Et toutes neuves folies. Tu prononces le silence Qui traverse la grâce Et la signe.

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Qui se nomme Appelle la dignité, La conduit, L’oriente…

Passe-partout Est sans orient, Un vagabondage du désastre Qui ne relève jamais la tête.

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Une débauche d’acquiescements Une débandade d’engagements : L’épuisement.

Sans raideur, La rectitude prodigieuse d’un oui Qui porte la vie À son bel exaucement.

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Oui Une parole ouverte mais non lâche Une parole ferme qui ne zigzague Une parole verticale pleinement humaine.

Oui La plus libre des paroles. Que jamais elle ne devienne otage De son adresse Et finisse Dans les coupe-gorges En tapinois.

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À la lisière de tout engagement, Reconnaître qui va là : La forêt obscure, L’abîme noir, Ou le printemps d’une présence Et sa levée de promesses.

Il est des dons de soi non autorisés La ruine lente de la flamme La désertification du souffle.

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Que savons-nous de la communion ? Les mots se retirent… Les yeux s’étoilent Le cœur est tout brûlant.

On dit : l’autre… Et ce n’est que le début D’une myriade de possibles.

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Il y a un empressement à offrir, Une hâte À ne pas retenir la joie, l’intelligence, Une vive diligence À les porter tout de suite À qui saurait les accueillir. Un vent d’impatience.

Insomnies… Sommeil sous clé Reclus dans une chambre dolente Dont j’ignore le passage.

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Connaître le grand désir De se jeter à l’eau Et l’onde ouverte Comme une aube.

En peu de gestes En poignée de mots Rien d’intact… Plus rien.

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De l’autre, Crainte de sa perte, Non du mourir – Savoir si incompréhensible – Mais du souffle délité, Des forces sidérées.

Élan de se jeter contre la nuit, De l’empêcher, De la faire reculer, En tout cas assez pour que l’ami Ne soit pas essoufflé…

D’une main vive Arracher une poignée de fatigue Qui laisserait À la légèreté De quoi passer.

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Provoquer la vie La presser de donner Son jet d’enfance.

La part ardente foule l’attente Qui ne sait même plus son nom.

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Petit jour Aux grands yeux Au large souffle À vouloir ample La terre d’accueil Des heures indigentes.

Une roulée de lumière Embarque même ce qui n’est pas d’elle. Bon voyage.

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Décaper la porte grise Jusqu’à nue. Qui vient là L’enluminera Aux couleurs du message. Et si point de joyeux n’arrive, J’y peindrai le mien Au passage du jour.

Ne mot dire Quand l’immense Surgit au cœur.

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Entre la capacité Et ce qu’elle accueille, Une intimité irréfragable.

L’inenvisagé soulève la fatigue, Une larme d’or Et l’orbe de sa tombée.

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Les domaines de l’impatience Se sont amenuisés. Reste les intraitables… Ceux de la tiédeur, de la médiocrité Ces étendues où ne semblent pousser Que foison de vaines apparences. À fouler sans souci.

La pluie, Si longue qu’elle recouvre tout l’été, Nous chasse dans la chambre des cimes. Une fréquentation d’où nous sortons Ambrés de lumière.

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Sans merci, Le cœur encombré D’une reconnaissance inavouée.

Le réflexe des mots, Lance-pierre Au vibrant de la plénitude. Il n’est pas pour lapider Mais à l’onde Jeter son âme à l’eau.

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Il pleut un silence Qui ne sait se reprendre.

Tomber dans l’oubli… Un lieu, avec le temps devenu un univers, Où n’est plus ce que de haut désir

on souhaitait quérir, Où se perd ce avec quoi on devait vivre.

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Vocales intérieures Stupéfaction solaire Le chavirement du silence La claire-voie du chant.

Le ciel pour spectacle aujourd’hui, Le ciel en questions, L’exode des nuages, Ethnies silencieuses Et fugitives apostrophes.

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Malgré l’effritement de l’attente Demeure une perle, L’ambre de ce qui espère Et ne diffère plus.

Et elle revient… Sans jamais un rien perdu de sa souveraineté, Toujours follement rédemptrice…

Du lac – La fascinante beauté

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Vivre, Sans cesse nous convoque à une haute présence, aux aguets de l’intense.

J’aurai recours À la brume d’automne, L’obole de l’incertain Pour écrire le jour.

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Écrire est trace du passage, Le nom qui tend l’oreille Pour s’entendre appelé.

Un nom, Qu’est-ce à dire ? Comment en connaître son mystère ?

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Être appelé. La voix graine Le fin amour.

Je sais le joyau Laissé en forêt Par l’hiver dispendieux… Des étrennes Pour une reine En cache-nez Et gros souliers.

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Sortir de l’apprêt des jours. À l’impromptu Donner l’incertaine fortune.

L’apprêt nous ressemble trop ; La fortune, d’un vertige, Autrement nous renomme.

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Ce jour visité Avec les largesses De celle qui a le temps.

Une vie tremblée, L’étreinte d’un souvenir Qui porte à la gorge La force d’une présence, Le froissé d’une absence.

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Les pas de la neige Dans l’abandon de ce jour : Une solennité Pour un regard lassé.

Les bras ouverts, Le libre respire, Franc de tout repli.

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Attention ! Me dit la vieille échelle Oubliée contre le pommier, Je ne peux plus t’élever, Je tremble, Les pluies m’ont ruinée.

Je la regarde, je la vois D’un brouillard prisonnière. Cauchemar d’une vie qui se fuit Dans l’éventualité de se perdre.

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Sur la plage, une vieille femme Enchante son rire, Ébaubit le temps Et la lumière se fait enfant.

Là où plus rien ne se laisse éprouver, Suis le filet du souffle.

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La vie m’a prise à part et m’a dit : Regarde ma fille… C’est une leçon de poésie.

Écrire, La cardamome dans le noir du café, Les rires d’enfants dans la cour du palais, La main décharnée tâtonnant l’ambre d’un mur Le puits des femmes aux myriades des aubes Et mon regard qui chamade avec eux.

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Le vent gourmande Mes joues, Mes yeux, Mes lèvres, Plaque son souffle Contre ma poitrine, Je n’ai d’avancée sans lui Qui se rit comme l’ange De mon pas batailleur.

La lumière fréquente la fenêtre, Déplace l’ordre endormi, Pouffe, Désembobine un raffut de fantaisies. Le dit du jour secoue la petite folie.

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Le silence Où s’enracine le regard Parle comme jamais.

Le temps frissonne La grande vie ploie D’être mal vécue.

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De quoi prendre Un coquelicot en plein cœur Dans la tenue d’un regard Qui nomme.

Nomade du jour Lui-même en cavale Un oiseau jailli du vent Lie la fulgurance À ma joie.

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Nomade aussi La danse Qui ne veut en rester là…

Et la dune au pas du vent Comme son ombre.

En partance, Sandales légères, Pour suivre son cours, Veillant au grain, À foison l’éparpillant !

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Flétri. Ce froissement du son Pour recueillir la vie qui tombe, Le temps finissant.

Si soyeuses pourtant, Ces corolles à terre… Si je ne me trompe : La vie rieuse encore !

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La nuit s’est diluée L’aube est pâle. Un murmure intime de se départir De la pesanteur venue d’ailleurs… Ne laisser aucun cerne Sur la neuve fraîcheur du matin.

Le temps d’un geste et tout est signé D’un cœur à un autre… L’étreinte a son encre inaltérable Au sceau du poème.

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Un verre de pluie… Le pinceau des pensées Trempe ses couleurs, Arabesque son trait : Patience improvisée Sur la page aquarelle de l’âme.

Il pleut sur les fleurs de cerisier Un moineau, d’un pétale coiffé, Semble bien étonné.

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Je les vois avancer, Enfants rieurs, Au bord de la plage Plénière bouffée de bonheur, Un tambourinement dans ma poitrine.

Au mitan du matin, Une brume chaude, Une pulpe d’été.

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Dans les plis du parfum Elle glissait son silence. Une insurrection de mimosa.

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Manifeste pour l’obstination à ne choisir que l’ample

D’abord, Une folie native, Celle des grandeurs, Et la peine de l’étriqué… Des fourmis dans le cœur Ce picotement Qui me veut ailleurs.

Une bienveillante prévenance M’éveille Mais ne m’oblige : Va ! Va plus loin, Pars ! Fuis l’étroit, Prends le large !

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Le jour s’embrouille, Désordre advenu Par le pêle-mêle des lumières, Tiraillement viens-par-ici, viens-par-là Et le rire menu Qui se joue de tout cela !

Les broussailles déchirent la robe Mais n’osent griffer outre.

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A la faveur de l’embrouille, je pense soudain à toi…

Une date, une année sur la carte grise Et tout ce qui en ricoche… Un rien nous ramène loin Et dans ce loin, le flot intact Du commerce des êtres.

Un silence étourdi. L’âme pincée Jusqu’au sang du cri.

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D’ondée en ondée, Inondée. La patience dans l’eau, Le cœur dans la grand’ voile. Ébouriffée.

Jeux d’oiseaux Dans la grande cour de la forêt. Nul maître ne surveille la vie en vol, Ou le colin-maillard des chatoiements. Leçons de légèreté apprises par cœur, Une fluidité libre Qui ne nie, ni n’ignore l’effort Mais le porte au-delà, Au faîte de l’étude.

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Une haie de houx, jeunes encore, Et la sente étroite qui ne veut rien d’autre Que la pointe de lumière Vers laquelle elle s’engage Et conduit.

La forêt bourdonneuse fait un miel de verdure. Midi d’octobre. Tout poursuit son avancement sans répit, Sûr de son élan. Un vieux tronc à terre Me prête sa mousse Pour table d’écriture, Là-haut les cimes symphonisent en délicatesse L’entretemps d’automne.

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Étiolement ? Nenni ! L’ensommeillement qui borde le lit De la vie.

Jadis, autrefois, naguère… Le passé n’est pas branches mortes Mais ramées basses et larges, Les échelons d’une histoire Qui me hissent à hauteur d’inouï : Va ma fille, dis et ne parle pas… Le drame est d’ignorer De quel arbre on est la cime.

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La pluie ocelle La pierre empreinte de soleil. L’art de la tache m’attire, L’attache d’un baiser Qui estompe vite Cette intimité Mais ne l’oublie. Pierre plus tendre Que lèvres serrées.

Trois paroles dites au même moment Trois voix fuguées Trois paroles dites ensemble Entrelacs d’aubier, de racines et de feuillages Confusion aucune Mais complétude de sève une, D’une beauté infinie.

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Zone d’ombre En creux de deux ramures. Le secret silence De la sève communiante.

Le balcon du vent patiente la saison où le dit et le non-dit,

Le fait et le défait sont la moisson qu’il emporte.

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Homme-rivière En des gorges verdoyantes, Le cours bondissant De la créativité.

Structure du temps, Des ailes toujours, Une proue qui fend, Une houe qui insurge.

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Respirer l’ombre En pétales de promesses Volubile mouvement de la vie.

Peau de feuilles, Ma robe du temps. Peau de graphite, Ma nuit te cache Ce que je suis.

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Le geste végétal Enlace les forces de vie, Roule, s’enroule, Arabesques des sèves amoureuses.

Les forces sont ennuagées Et pleut la fatigue. Une mouette s’enivre.

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Tout semble aller au ralenti, dormir d’un sommeil qui nous laisse seuls…

Pourtant, dans ce retrait, dans cette absence, la flamme vive d’une intimité qui veut notre silence.

Dans le giron des nuages Un gris a perlé l’ouvrage D’un éclat magnanime.

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Ténuité d’avril, Une araignée Sur la corolle d’un bouton d’or. La pesée d’un instant.

Une main délicate Lisse la soie du papier. Des mots chiffonnés Dans la gorge serrée.

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Un pinson boit la pluie Dans les pétales du rhododendron. La soif et son grain de beauté.

Une plume Dans une flaque d’eau. La pluie messagère Et l’oiseau.

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La lumière S’agrippe à mon souffle, Supplie mes lèvres, Rien de pire Qu’une âme exténuée.

Dans ce petit jour Tout grimé de gris, La douceur des visages Déjà rencontrés. Une livrée d’azur.

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Je te souhaite de belles heures En ce qui ouate Leurs secrets Et livre leur désir.

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Et puis d’elle Tout s’est arrondie, Est devenu plénier. Enturbannée de nuées, Faisant et défaisant à malice Sa coiffe somptueuse De reine De mendiante. Traversant notre nuit comme la sienne, Elle soupire Sur tous ceux qui veillent, Un trait d’archet qui les tient à elle Et les prolonge.

Obole de lune.

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On le remarque à son regard Lentement silencieux Posé sur chacun, Dénué de toute distraction Nu de toute inquisition Un regard qui rencontre Et laisse en partant Un don de braise.

Le temps Passé ensemble : Une révérence.

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Parce qu’exténuée d’amour, Plus vive Que tous les opulents.

L’amour est hôte D’expropriation impossible En palindrome parfait.

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Une barque au bord de l’horizon Rame l’aube. Quelque chose de nous-mêmes Nous appelle dans le lointain.

À fleur d’eau Un rapport capiteux Entre corps, Et âme. Aux fonds obscurs, La lumière embrassée.

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Le point de soif sera toujours L’émerveillement, Là même Où le grain est si fin Qu’il me moud.

Une humanité est signée par toute chose Qui vient à ma rencontre. La grive étend son habit de noce Au fil de l’aube.

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Tout passe sa révérence À ce qui passe L’arrogant reste seul Que rien n’égare.

À quoi participe notre présence ? En avoir le souci est prendre soin de la vie, Une composition qui s’affirme et s’affine.

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Qui ne salue pas Se démet le cœur… Voyez comme on danse !

Scolopendre au grain du mur Une ombre toujours attend. Je vais en chantonnant.

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Je suis seule à savoir L’ample du beau secret. Épure apprivoisée Une paix sans réserve. Je suis seule à savoir Avec la compagnie de ce que je sais.

Trouverons-nous une fine marge Où revenir à soi, Une sente infime ou sublime À l’accroche d’un cœur ?

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Relations assassines Le verbe laissé Sans souffle Sans poitrine Pris Dans un rais de silence Qui du moindre Impose le pire.

Il se peut que l’orage veuille venir, Ne reste pas seule, Suis le vent.

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Dans la diligence d’un soupir La brièveté émiette Un festin de douceur.

La poésie est un défaut de langue Pour se parler à soi-même Avant de s’adresser au monde.

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Lapidité Lapis-lazuli du temps Lancé dans le vif des mots.

Sur la corde à linge Bleu et blanc Tout rapiécé Le tablier prend le vent

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Serré autour d’une lumière, Concentré sur l’éclat d’un feu, Ramassé Et jeté Sur le sable de l’instant, Serti d’impromptu et de souffle, Le poème.

Je vous écris Ce qui danse en mon cœur Et me vient de vous, Laissé là en passant.

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Le temps est parti pour rester Plénier et nu Comme un médiant céleste.

Un fil d’hirondelles, Le contre-temps perlé de la mémoire, Autant dire l’éternité.

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De migrations en exodes, Le temps emporté à force de voyage, À tirées d’ailes, à ventre creux.

Fleurs de seringat Le printemps se marie à la lumière. Le chagrin aussi.

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À quoi bon se disperser ? Dans la fidélité, Une telle abondance !

Tu as voulu ton rêve, Il galope maintenant au large de toi, Franc comme toute promesse tenue.

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Le matin se levant, Je l’ai suivi. Il allait à l’océan.

C’est un bleu de bise Intense et dru Et l’ajout de la nuit. L’approfondit encore.

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Demain j’irai voir la rivière Une fois encore J’aurai avec elle Des paroles libres Un verbe chantant.

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De la même auteure

L'œil bleu du mimosa, Ed. Edicime, Zinal, 2018

Biographies historiques (propos recueillis et mis en texte par Françoise Favre-Prinet) – une quarantaine de titres publiés, dont :

Histoire de vie, Pierre Dorolle, Éditions Saint-Augustin (Pillet), Saint-Maurice, 2002

Adina : récit d'une immigration réussie, Adina De Leonardis, Éditions à la Carte, Sierre, 2006

Les pommes du mois d'août, Marguerite Richoz-Cottet, Éditions à la Carte, Sierre, 2007

J'ai refusé la fatalité, Wanda Beuchat, Éditions à la Carte, Sierre, 2007

Vie riche ou Diamant du pauvre, Cécile Hauser- Mojonnier, Éditions à la Carte, 2010

Il n'y a rien qui paie aussi bien que le temps, Sylvia Wälti, Éditions à la Carte, Sierre, 2015

Rage de vivre, Raphael De Cicco, Éditions à la Carte, 2013 L'histoire d'une passion, Breguet : 1973-1987, François

Bodet, WhatchPrint, 2015 Empreintes d'un passé éphémère, Jean-Pierre Besson,

Éditions à la Carte, Sierre, 2015 Souvenirs anecdotiques, Marcel-Charles Heimo, Éditions à

la Carte, Sierre, 2015

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