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UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES
FACULTE DE MEDECINE
Imagerie de lappendicite aigu
chez ladulte
Caroline KEYZER
Dissertation dpose en vue de lobtention du grade acadmique
de docteur en sciences mdicales
Anne acadmique 2009-2010
Je ddie ce travail la mmoire de ma maman,
Johanna.
.
- 2 -
REMERCIEMENTS
En premier lieu, je remercie mon promoteur, Pierre Alain GEVENOIS qui, en raison de nos liens
matrimoniaux, ne peut pas siger dans ce jury. Il a manifest un enthousiasme constant tout au long de
mon travail, en particulier lors de mes dcouragements face aux commentaires des reviewers avant
lacceptation pour publication des manuscrits ( les reviewers ont toujours raison! , the burden of work
should never be a limitation!, etc.). Sans son dynamisme, sa gnrosit et sa rigueur scientifique
inflexible, toute cette histoire naurait peut-tre jamais commenc.
Je remercie vivement mon co-promoteur, Denis TACK, qui ma largement guide et soutenue dans mon
travail par ses bonnes ides et ses connaissances dsormais internationalement reconnues dans le domaine
de loptimisation de la dose dirradiation en imagerie mdicale.
Je remercie chaleureusement Viviane de MAERTELAER davoir toujours t disponible pour effectuer
les analyses statistiques. Merci aussi de mavoir fait rencontrer Pierre CULLUS qui ma permis de
connatre une forme danalyse statistique passionnante.
Je remercie tous mes collgues qui ont particip de prs ou de loin aux tudes, notamment les co-auteurs des
articles (Monia BALI, Emmanuel COPPENS, Viviane CRETEUR, Stanislav PARGOV,
Daniel VAN GANSBEKE et Marc ZALCMAN). Jexprime une gratitude particulire Pascale
BOHY qui a activement particip trois dentre elles, toujours avec beaucoup dhumour.
Je remercie Julien STRUYVEN et Christian DELCOUR de mavoir soutenue dans mon projet,
successivement men dans les services de radiologie quils ont respectivement dirig ou dirige, lHpital
Erasme ou au C.H.U. de Charleroi.
Je remercie les technologues de ces deux services davoir particip la rcolte des donnes, en particulier
Jacques MARIQUE dont je salue la disponibilit et la comptence, et ceux du C.H.U. de Charleroi
pour leur patience.
Enfin, je remercie mes grands-parents maternels de mavoir permis de dbuter cette aventure lUniversit
libre de Bruxelles et ma famille paternelle de mavoir appris la persvrance qui a t indispensable
laboutissement de ce travail.
- 3 -
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS 6
AVERTISSEMENTS 7
I. INTRODUCTION GENERALE 8
1. Lappendice et lappendicite aigu de ladulte 8
1.1. Brve introduction historique 8
1.2. Organogense, anatomie et fonction de lappendice 8
1.3. Epidmiologie de lappendicite aigu 10
1.4. Etiologie et pathognie de lappendicite aigu 11
1.5. Anatomie pathologique 12
1.5.1. Macroscopie 12
1.5.2. Microscopie 13
1.6. Diagnostic 14
1.6.1. Smiologie et volution 14
1.6.2. Biologie 15
1.6.3. Imagerie 16
1.6.3.1. Radiographie de labdomen sans prparation et avec opacification entrique
par voie rectale. 16
1.6.3.2. Ultrasonographie (US) 17
1.6.3.3. Tomodensitomtrie (TDM) 19
1.6.3.4. Imagerie par rsonance magntique (IRM) 23
1.6.4. Laparoscopie diagnostique 23
1.7. Traitement 24
1.7.1. Appendicectomie ngative versus perforation 24
1.7.2. Traitement chirurgical 25
1.7.3. Traitement mdical 26
1.8. Diagnostics alternatifs lappendicite aigu et autres pathologies
appendiculaires 27
1.8.1. Diagnostics alternatifs 27
1.8.2. Autres pathologies appendiculaires inflammatoires 28
- 4 -
1.8.3. Noplasies appendiculaires 29
2. La dose dirradiation en TDM 31
2.1. Risque de cancer secondaire lirradiation 31
2.2. Indicateurs dosimtriques 32
2.3. Paramtres influenant la dose dirradiation 34
3. Les produits de contraste utiliss en TDM 36
3.1. Le contraste entrique par voie orale 36
3.2. Le contraste entrique par voie rectale 37
3.3. Le contraste par voie intraveineuse 37
II. SYNTHESE DES INFORMATIONS DISPONIBLES QUANT A LA PLACE
DE LIMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DAPPENDICITE AIGUE. 39
III. QUESTIONS POSEES 41
IV. RESUME DES INVESTIGATIONS PERSONNELLES 42
1. Chez ladulte cliniquement suspect dappendicite aigu, lUS a-t-elle des
performances diagnostiques au moins quivalentes la TDM sans contraste?
1.1 Matriels et mthodes 42
1.2. Rsultats 42
1.3. Conclusion 43
2. Chez ladulte cliniquement suspect dappendicite aigu, la TDM sans
contraste et basse dose dirradiation a-t-elle des performances diagnostiques
au moins quivalentes la TDM sans contraste dose standard dirradiation?
2.1. Matriels et mthodes 52
2.2. Rsultats 52
2.3. Conclusion 53
3. Chez ladulte cliniquement suspect dappendicite aigu, les contrastes oraux
et intraveineux augmentent-t-ils les performances diagnostiques de la TDM
doses dirradiation standard et basse?
3.1. Matriels et mthodes 63
3.2. Rsultats 64
- 5 -
3.3. Conclusion 64
4. Lidentification de lappendice normal en TDM sans et avec injection IV de
contraste est-elle reproductible dune lecture et dun lecteur lautres ?
4.1. Matriels et mthodes 75
4.2. Rsultats 75
4.3. Conclusion 76
V. SYNTHESE DES RESULTATS 85
VI. DISCUSSION 87
1. De lirradiation 87
2. De ladministration de produits de contraste 90
3. Des caractristiques du patient : corpulence et genre 91
3.1. De la corpulence 91
3.2. Du genre 93
4. De la reproductibilit des lecteurs et de leffet de leur exprience 93
5. Limitations de nos investigations 94
VII. CONCLUSIONS et PERSPECTIVES 96
VIII. REFERENCES 98
IX. RESUME 119
X. TITRE DE LA THESE ANNEXE 120
- 6 -
LISTE DES ABREVIATIONS
AFCM= analyse factorielle des correspondances multiples
ASP= abdomen sans prparation
BMI= Body Mass Index
CAH= classification ascendante hirarchique
CRP = C-Ractive Proteine
CTDI= Computed Tomography Dose Index
CTDIvol= CTDI volume
DLP= Dose Length Product
FDA=Food and Drug Administration
FID = fosse iliaque droite
GALT= Gut-Associated Lymphoid Tissue
Gy= Gray
HPA= Health Protection Agency
IRM = imagerie par rsonance magntique
IV= intraveineux
kV= kiloVolts
mAs= milliampres.secondes
NRD=niveaux de rfrence pour le diagnostic
NRPB= National Radiological Protection Board
Sv= Sievert
TDM= tomodensitomtrie, tomodensitomtrique
TDM-MC = tomodensitomtrie multi-coupes
US= ultrasonographie, ultrasonographique
VPN= valeur prdictive ngative
VPP= valeur prdictive positive
- 7 -
AVERTISSEMENTS
1. Les investigations cliniques la base de la prsente dissertation ont t exclusivement conduites chez
des sujets adultes ; les aspects pdiatriques de limagerie de lappendicite aigu ny sont donc pas
abords.
2. Nonante pourcents des patients (n=85) sont communs deux tudes faisant lobjet de la prsente
dissertation. Les raisons en ont t extensivement explicites lEditeur en Chef du priodique
(Radiology) o ces deux tudes ont t successivement soumises pour publication et publies (Radiology
2004; 232:164-172 et Radiology 2005; 236:527-534). Comme ces tudes diffraient quant leurs
buts, leurs mthodes et leurs rsultats, nous avons considr quelles devaient faire lobjet darticles
spars. Lditeur en Chef na pas souhait voir rapporter dans ces articles le fait que les patients
taient largement communs.
- 8 -
I. INTRODUCTION GENERALE
1. Lappendice et lappendicite aigu de ladulte
1.1. Brve introduction historique
Berengario da Capri a dcrit lappendice vermiforme (ou vermiculaire) pour la premire
fois chez lhomme en 1521. Cet organe avait t reprsent ds 1492 par Leonard de
Vinci sur des schmas anatomiques qui ne furent cependant publis quau XVIIIme sicle
(Figure 1). Malgr sa dcouverte ds la Renaissance, limplication de cet organe dans les
pathologies aigus de la fosse iliaque droite et susceptibles dentraner le dcs ne fut
admise quau dbut du XIXme sicle. En effet, son implication est trs longtemps reste
conteste par des chirurgiens aussi rputs que Dupuytren qui nattribuaient ces
pathologies quau seul caecum et non lappendice qui tait considr comme un organe
vestigial (1).
En 1886, R.H. Fitz utilisa pour la premire fois le mot appendicite dans un article o il
en rapportait la prsentation clinique et proposait lappendicectomie comme son
traitement (2). Un autre praticien, L. Tait, avait dj pratiqu cette intervention avec
succs ds 1880, mais ne la rapporta quen 1890 (1). Aujourdhui, cette intervention est la
procdure chirurgicale urgente la plus frquente, son nombre annuel tant denviron
300.000 aux USA (3, 4).
1.2. Organogense, anatomie et fonction de lappendice
Le caecum provient dun renflement de la branche ascendante de lanse intestinale
embryonnaire. De part et dautre de lui, le tube digestif forme lilon en amont et les
colons ascendant et transverse en aval. Le renflement est divis en deux parties,
Figure 1: Lonard de Vinci. Schma anatomique annot de lappendice (O'Mally and Saunders 1952, Leonardo da Vinci on the human body, p.185): "Lappendice n, du colon n m, est une partie du caecum et est capable de se contracter et de se dilater de manire ce que le caecum ne se rompe par un vent excessif."
- 9 -
respectivement proximale et distale, dont les dveloppements sont diffrents. Le
dveloppement de la portion distale sarrtant prcocement, elle est plus troite que la
portion proximale dont le dveloppement se poursuit plus longtemps. Cette portion
distale forme lappendice dont la morphologie cylindrique, allonge et troite, voquant la
forme dun ver, la fait qualifier de vermiculaire ou vermiforme (5) (Figure 2).
Lorigine anatomique foetale de lappendice est donc lapex du caecum. Au fur et
mesure de la croissance de celui-ci, lappendice est dport sur sa face mdiale, sous
lorifice ilo-colique mais son trajet par rapport au caecum est variable et il peut cheminer
le long de toutes ses faces, y compris sinsinuer dans le pelvis, expliquant des topographies
variables chez ladulte (6-8). Les frquences des diffrentes topographies varient selon les
tudes, tout comme sa longueur qui oscille entre 2 et 25 cm et vaut en moyenne 9 cm (6,
8-10). Cette variabilit dans la position et la morphologie de lappendice explique la
variabilit du tableau clinique que son inflammation provoque, justifie le recours
limagerie mdicale, et explique les difficults possibles de sa visualisation par les
techniques dimagerie.
Chez la plupart des vertbrs, le caecum est un organe complexe, large, riche en tissus
lymphode, spcialis dans le mtabolisme de la cellulose (et donc dans la digestion des
Figure 2: Le caecum et lappendice vermiforme avec leurs artres. Gray H. 1918, Anatomy of the Human Body, p.1178.
- 10 -
plantes). Lhomme et le singe hominode sont caractriss par la prsence dun caecum de
relativement petite taille associ un appendice vermiculaire troit, pais et riche en tissu
lymphode (11). Par sa position particulire, proximit de la jonction ilo-colique o les
antignes microbiens abondent, lappendice aurait un rle immunitaire et est un des siges
du tissu lymphatique intestinal appel gut-associated lymphoid tissue (GALT). Des follicules
lymphodes sy forment ds la naissance et leur dveloppement est maximal au cours de la
premire anne de vie. Aprs une priode stable pendant lenfance, ces follicules
satrophient partir de la dixime anne mais ne disparaissent jamais compltement (12).
Le dveloppement immunitaire du GALT a t peu tudi sur lappendice humain mais
bien chez lanimal, en particulier le lapin. Le large appendice du lapin hberge environ
50% de son GALT total tandis que chez lhomme, la majorit est hberge dans les
plaques de Peyer intestinales qui ne sont pas situes dans lappendice. Par ailleurs, dautres
diffrences importantes existent entre le lapin et lhomme quant lpaisseur, la structure
lymphode, la distribution en lymphocytes et la densit en immunoglobulines au sein de
lappendice (12). Il serait donc hasardeux dinfrer lappendice humain les fonctions de
celui des autres mammifres non primates (11, 12).
Chez lhomme, la fonction de lappendice nest pas dfinitivement tablie. La relation
ngative entre lappendicectomie et lincidence de la recto-colite ulcro-hmorragique
suggre son rle immun, notamment par production danticorps dirigs contre la
tropomyosine du cytosquelette des cellules coliques (13, 14). En revanche, la relation
positive entre lappendicectomie et lincidence de la maladie de Crohn, autre pathologie
o des mcanismes immuns seraient impliqus, reste controverse (15, 16). Enfin si
lappendicectomie nonatale du lapin rduit sa rponse immune et la diversit de son
rpertoire immun, leffet de lappendicectomie nonatale est inconnu chez lhomme.
1.3. Epidmiologie de lappendicite aigu
Avec un risque de la dvelopper durant la vie ( lifetime risk ) oscillant entre 6 et 9%,
lappendicite aigu est la pathologie abdominale urgente la plus frquente (17). Son
incidence annuelle varie, selon les tudes et les populations, entre 90 et 140 pour 100.000
habitants (4, 18). Sans raison clairement identifie, cette incidence a diminu au cours de
la dernire dcennie dans toutes les populations tudies (4, 17, 19-23).
- 11 -
Lage moyen de sa survenue varie de 20 30 ans et son incidence maximale de 10 20 ans
(17, 19). Les hommes sont plus frquemment atteints que les femmes (rapport = 1.4/1),
les caucasiens plus que les non-caucasiens (rapport = 1.5/1), et globalement, elle survient
plus frquemment en t quen hiver (17, 24). Au cours de lappendicite aigu, la
perforation de lappendice est la plus frquente chez le jeune enfant et chez le vieillard (7,
17, 18, 25).
Lappendicite aigu non perfore et la perforation appendiculaire secondaire
lappendicite aigu ont connu des volutions pidmiologiques diffrentes, leur courbe
dincidence ntant pas superposables (4, 19, 26). Cette diffrence dvolution suggre que
les pathognies de lappendicite aigu non perfore et de la perforation appendiculaire
secondaire lappendicite aigu pourraient tre diffrentes, voire que la perforation
appendiculaire ne serait pas ncessairement lvolution inluctable de lappendicite aigu
non traite (4).
1.4. Etiologie et pathognie de lappendicite aigu
Les causes de lappendicite aigu sont multiples mais toutes conduiraient linvasion
bactrienne de la paroi appendiculaire. La cause la plus frquente serait une ulcration de
la muqueuse secondaire une infection virale, cette tiologie particulire pouvant tre
mise en rapport avec les pics endmiques de la maladie (27, 28). Une altration de la
vascularisation de lappendice suivie de lischmie de sa paroi ou limpaction dun corps
tranger dans sa lumire sont dautres causes (27). Lobstruction de lappendice,
traditionnellement considre comme tant la plus frquente cause dappendicite aigu, ne
semble cependant directement responsable que dune minorit de cas (25, 29). Si des
tudes animales ont effectivement montr que la ligature de lappendice provoque
lappendicite (30), il nexiste que de rares situations cliniques o lobstruction
notamment par des carcinomes ccaux puisse tre identifie comme la cause de
lappendicite aigu. De mme, lappendicolithe dcouvert fortuitement dans 27% des
autopsies de routine (31) ne serait la cause de lappendicite aigu que chez une minorit
de patients ou nen serait quun facteur favorisant, en particulier dans les appendicites
gangrneuses (10, 25, 32). Dans le mme ordre dides, lhyperplasie lymphode qui
- 12 -
pourrait causer lobstruction de lappendice nest observe que dans 6% des cas
dappendicite aigu (27). Enfin, lhypothse obstructive ne rsiste pas aux mesures de
pression luminale puisque de telles mesures, ralises au cours dappendicectomies
indiques pour appendicite aigu, montrent que cette pression nest pas augmente chez
plus de 70% des patients atteints (33).
Le rgime alimentaire semble jouer un rle dans la survenue de lappendicite aigu
puisque la pauvret en fibres y prdisposerait en favorisant la formation dappendicolithe,
lui-mme susceptible de favoriser lappendicite (32). En revanche, lventuel effet
protecteur dun rgime riche en fibres est discutable puisque la modification de rgime des
Africains noirs dAfrique du Sud (en particulier dans les populations urbaines), qui se
rapproche de celui des blancs, na pas t associe une augmentation de lincidence de
lappendicite aigu qui reste considrablement plus leve chez les blancs que chez les
noirs (22). Enfin, des facteurs gntiques, environnementaux, socio-conomiques et
hyginiques pourraient moduler leffet de ces diffrents mcanismes (21, 23, 27, 34, 35).
Le germe le plus frquemment impliqu dans lappendicite aigu est Escherichia Coli parmi
les germes arobies et Bacteroides fragilis parmi les anarobies. Les infections anarobies
seuls sont plus frquentes en dbut dvolution de la maladie tandis que les flores mixtes
sont plus frquentes dans les volutions tardives (36).
1.5. Anatomie pathologique
Comme le colon, lappendice est constitu de quatre couches: la muqueuse, la sous-
muqueuse, la musculeuse et la sreuse. Si le diagnostic dappendicite aigu est un des
diagnostics le plus frquemment pos par les anatomo-pathologistes, les critres
diagnostiques restent mal dfinis et sont lobjet de terminologies diffrentes dun
anatomo-pathologiste (ou dun trait) lautre, tant macroscopiquement que
microscopiquement (27, 37).
1.5.1. Macroscopie
Les remaniements inflammatoires peuvent concerner toute la longueur ou une partie
seulement de lappendice, le plus frquemment lextrmit distale, expliquant la ncessit
- 13 -
de visualiser lentiret de lorgane en ce compris son extrmit distale, que lorgane soit
explor en imagerie mdicale ou en laparoscopie. La dilatation des vaisseaux de la sreuse
associe son ternissement elle est normalement lisse et brillante sont les
modifications les plus prcoces. Lorsque la maladie progresse, des abcs intramuraux
apparaissent et ldme qui infiltre les parois largit lorgane. Enfin, lappendicite
gangrneuse est caractrise par un appendice friable, mauve, vert voire noir (27).
1.5.2. Microscopie
Lappendicite purulente (ou phlegmoneuse) est caractrise par une infiltration simultane
de la muqueuse, de la sous-muqueuse et de la musculeuse par des polynuclaires
neutrophiles. Linflammation transmurale est communment associe des ulcrations
muqueuses extensives, des abcs intramuraux et des thrombi vasculaires.
Une inflammation localise la muqueuse ou la sous-muqueuse est qualifie
dappendicite catarrhale. Cette forme particulire a t considre comme un stade
prcoce mais sa signification clinique reste controverse (27, 37). La dfinition des critres
histopathologiques dvolution de lappendicite aigu est cependant importante, en
particulier au dbut. En effet, pour ce qui concerne limagerie mdicale et les tudes qui
investiguent sa performance diagnostique, ces critres sont susceptibles den influencer les
rsultats lorsque lhistopathologie y est considre comme la rfrence (37). Par ailleurs,
limagerie, qui est ralise de plus en plus prcocement, est susceptible de dtecter des
anomalies appendiculaires de plus en plus frustres, susceptibles de correspondre ce stade
anatomopathologique prcoce (4, 38).
Lappendicite gangrneuse (ou appendicite aigu ncrotique) est caractrise par la mme
inflammation transmurale mais elle est associe des zones de ncrose et de larges
ulcrations muqueuses.
Enfin, la priappendicite est dfinie comme linflammation limite la sreuse et la
sous-sreuse. Elle reflte une inflammation extra-appendiculaire, le plus frquemment
dans le pelvis (27).
- 14 -
1.6. Diagnostic
1.6.1. Smiologie et volution
La douleur abdominale, dabord crampode et priombilicale, est le symptme le plus
prcoce. Elle sintensifie au cours des 24 premires heures pour devenir constante, intense
et migrer vers la fosse iliaque droite (FID). Les nauses, la perte dapptit, la constipation
et, dans une moindre frquence, les vomissements y sont gnralement associs.
En plus de cette prsentation classique , dautres prsentations dpendent de la position
anatomique de lappendice. Si lappendice est rtrocaecal, le psotisme (flexum de la
hanche et exacerbation de la douleur son extension) peut tre observ. Si lappendice est
sous-caecal et proximit de la vessie, des douleurs sus-pubiennes peuvent tre associes
des urgences mictionnelles, une hmaturie microscopique et une leucocyturie
modre. Lexamen microscopique des urines, anormal dans 40% des cas dappendicite
aigu, ne doit donc pas faire rechercher une infection urinaire comme alternative
lappendicite aigu (39). Si lappendice est proximit du colon sigmode ou du rectum, la
diarrhe peut tre observe. Enfin, si lappendice est proche du pritoine parital
antrieur, les muscles paritaux abdominaux peuvent prsenter une contracture.
Lexamen physique rvle une pyrexie associe une tachycardie (39, 40). La palpation de
la FID voque une douleur lective, le plus souvent au point de Mc Burney situ aux 2/3
externes dune ligne imaginaire reliant lombilic lpine iliaque antrieure droite, en
particulier au rebond, la percussion ou lors defforts de toux, voire une contracture
douloureuse des muscles paritaux (appele dfense abdominale ). Si lappendice est
pelvien, le toucher vaginal et/ou rectal peuvent tre douloureux (7, 39), mais la valeur de
ce signe est faible puisquil est plus frquent chez les patients dont lappendicite aigu
nest pas confirme (37, 41). La migration de la douleur de la rgion ombilicale vers la
FID, la douleur dans cette fosse, son apparition avant les vomissements, le rebond et la
dfense abdominale sont suggestifs dappendicite aigu alors que leur absence plaide en sa
dfaveur (7, 37).
- 15 -
1.6.2. Biologie
La contribution des analyses de laboratoire au diagnostic dappendicite aigu est lobjet de
controverses chez le patient cliniquement suspect dappendicite aigu, ces analyses ne
devant jamais tre interprtes sans tenir compte de lexamen clinique (25, 37). Andersson
et coll. ont montr que les signes rvls par lexamen physique avaient le meilleur
pouvoir discriminant et que ce pouvoir tait suivi de prs par celui des marqueurs
biologiques de linflammation, celui des donnes de lhistoire clinique tant moindre que
les deux premiers (41).
Parmi les analyses disponibles, la leucocytose, y compris la proportion en polynuclaires
neutrophiles, et la concentration srique en C-reactive proteine (CRP) sont les paramtres
sanguins considrer prioritairement (37, 42). La sensibilit et la spcificit de la
concentration srique en CRP anormalement leve varient respectivement de 87 100%
et de 50 85% (43, 44). La valeur prdictive ngative (VPN) dune concentration srique
normale en CRP, associe une leucocytose normale, varie de 84 100% (45, 46). Enfin,
chez les patients porteurs dune appendicite aigu, la leucocytose et la concentration
srique en CRP sont significativement plus leves chez ceux qui prsentent une
perforation appendiculaire que chez ceux qui nen prsentent pas (46-48).
La combinaison dinformations cliniques et des marqueurs biologiques de linflammation
offre un pouvoir discriminant plus lev que si ces variables taient considres
sparment (37). Des algorithmes dcisionnels bass sur la smiologie et des analyses
biologiques (leucocytose, proportion en polynuclaires neutrophiles, CRP srique) ont t
proposs pour classer la probabilit dappendicite aigu en fonction de scores (7, 24, 40,
49-51). De tels scores ont lavantage de rduire la frquence dactes chirurgicaux inutiles
tout en rduisant simultanment le nombre dexamens radiologiques et donc le cot (40,
49). Parmi ces scores, celui propos par A. Alvarado est le plus utilis (24, 49-51). Le
score dAlvarado est rsum au Tableau 1. Ce score permet datteindre, tous genres
confondus, une prcision diagnostique qui oscille entre 87 et 89%, toutefois moindre chez
la femme (82-84%) que chez lhomme (93-96%) (50, 51).
- 16 -
Tableau 1. Score d'Alvarado
Critres cliniques et biologiques Score
Migration de la douleur 1
Perte de lapptit 1
Nauses/Vomissements 1
Douleur lective de la FID 2
Rebond 1
Fivre 1
Leucocytose (>10.109/L) 2
> 75% de neutrophiles 1
Total 10
Compatible avec une appendicite 5-6
Appendicite probable 7-8
Appendicite trs probable 9-10
1.6.3. Imagerie
1.6.3.1. Radiographie de labdomen sans prparation et avec opacification entrique par voie rectale.
Sur une radiographie de labdomen sans prparation (ASP), lappendicolithe, la disparition
ou lattnuation de la ligne des flancs et/ou de la ligne du psoas, lattitude scoliotique
lombaire concave vers la droite, lanse ilale sentinelle qui rsulte de lilus localis
voire, en cas dabcdation, une masse de la FID (contenant ou non du gaz) sont
vocateurs dappendicite aigu (52, 53). La sensibilit de ces signes tant faible voire nulle,
la radiographie de lASP nest plus indique dans ce contexte (54-56). Cette faible
performance nest pas limite la seule appendicite aigu mais concerne toutes les
pathologies abdominales non traumatiques dans lesquelles la sensibilit, la spcificit et la
prcision globales de la radiographie sont respectivement 30%, 88% et 56% (56, 57). En
effet, chez 72% des patients pour qui la radiographie de lASP est normale,
lultrasonographie (US) et la tomodensitomtrie (TDM) rvlent les anomalies expliquant
les plaintes (58). Enfin, si lappendicolithe est trs spcifique (100%) chez lenfant pour
- 17 -
autant quil soit associ la douleur de la FID (59) , il ne lest pas chez ladulte puisque,
mme associ la douleur, lappendicolithe peut exister sans appendicite aigu (55).
Avant les annes 80, la radiographie avec opacification entrique par voie rectale tait
considre comme limagerie de choix pour le diagnostic de lappendicite aigu.
Considrant quelle est provoque par ou engendre une obstruction de sa lumire, son
opacification baryte complte exclu le diagnostic dappendicite aigu, 7% de rsultats
faussement ngatifs prs (52, 53). En revanche, labsence totale ou partielle
dopacification, associe un effet de masse sur le caecum et lilon, plaident en faveur
dun phlegmon ou dun abcs appendiculaire, bien que cette smiologie soit observe
dans 15 20% des sujets normaux (53, 54).
La radiographie dASP ou aprs opacification entrique par voie rectale nest donc plus
indique dans le diagnostic de lappendicite aigu car elle a t avantageusement
remplace par lUS et la TDM. Ces deux techniques permettent en effet de visualiser
lappendice enflamm et de diagnostiquer un ventuel abcs tout en proposant des
diagnostics alternatifs.
1.6.3.2. Ultrasonographie (US)
LUS a les avantages dtre rapide, peu onreuse et ds lors trs disponible tout en
ntant ni irradiante ni invasive mme si elle peut tre inconfortable en cas de douleur
intense de la FID (60-62). Cependant, elle est gnralement peu performante chez les
patients obses et sa valeur est rpute dpendre de lexaminateur (63, 64).
Ds 1986, J. Puylaert la prospectivement value dans le diagnostic de lappendicite aigu
(60) et a dcrit la mthode de compression progressive de la FID par une sonde
chographique linaire haute frquence. Cette compression progressive permet de
simultanment rduire la distance entre la sonde et la rgion investigue tout en refoulant
les anses intestinales dont le contenu gazeux gne la visualisation des structures
abdominales et les rflexes nociceptifs secondaires linflammation pritonale (60, 64,
65). Dix ans plus tard, lUS Doppler (en mode couleur) a permis de rvler lhyperhmie
des parois appendiculaires associe lappendicite aigu (45, 64, 66).
- 18 -
LUS permet dexclure le diagnostic dappendicite aigu lorsque lappendice est identifi
comme normal sous la forme dune structure borgne et compressible infrieure 6 mm
de diamtre, dont la lumire est collabe ou contient de lair et/ou des matires fcales,
dont les parois ne sont pas ou peu vascularises au Doppler couleur, et dont la graisse
adjacente ne prsente aucune infiltration hyperchogne (45, 64, 67-71). Un exemple
dappendicite aigu diagnostique en US et un exemple dappendice normal sont
prsents la Figure 3.
Quant la performance de lUS pour le diagnostic de lappendicite aigu, sa sensibilit, sa
spcificit, ses valeurs prdictives positive et ngative varient respectivement de 76 93%,
de 54 100%, de 57 95%, et de 78 98 % (61, 67-70). Ces performances peuvent tre
affectes par lutilisation pralable danalgsiques morphiniques qui en augmente la
spcificit mais rduit la sensibilit en faisant perdre le bnfice du caractre dynamique
de lexamen que le patient peut orienter vers la rgion douloureuse (61).
Daprs Kessler et coll., la dtection chographique de lappendice normal a une VPN
plus leve que lassociation dune leucocytose et dune concentration srique en CRP
Figure 4. a) Appendicite aigu avec appendice largi en coupe longitudinale (toile) et graisse priappendiculaire hyperchogne (flche). b) appendice normal pour comparaison (flche).
a. b.
- 19 -
normales (45). Cependant, la proportion dappendices dtectables lUS, en particulier
normaux, est extrmement variable : de 4 82% (45, 67-69, 71) !
Enfin, lUS permet de proposer des diagnostics alternatifs en tendant lexploration
toute la cavit abdominale (63, 64, 69).
1.6.3.3. Tomodensitomtrie (TDM)
La TDM est dsormais une technique disponible, rapide, non invasive, et qui gnre des
images interprtables tout moment par des lecteurs varis (38). Depuis la fin du XX
sicle, elle a t de plus en plus utilise dans les douleurs abdominales aigues non
traumatiques, notamment chez les adultes suspects dappendicite aigu (19, 38).
Les signes TDM vocateurs dappendicite aigu sont appendiculaires, priappendiculaires
et caecaux (72-81). Les signes appendiculaires sont llargissement de lorgane y compris
son paississement parital, lappendicolithe et le rehaussement anormal de ses parois
aprs injection IV de produit contraste iod. En revanche, un contenu gazeux ou la
prsence de contraste dans sa lumire aprs que du contraste entrique ait t administr,
par voie orale ou rectale, suggrent labsence de lappendicite aigu (75, 78). Les signes
priappendiculaires sont linfiltration de la graisse priappendiculaire, le phlegmon ou
labcs de la FID, et les adnopathies de cette fosse. La TDM tant ralise de plus en
plus prcocement par rapport linitiation des symptmes, linfiltration de la graisse
priappendiculaire peut tre absente dans des appendicites aigus avres mais images
trs prcocment (38). Les signes caecaux sont lpaississement parital et, en cas
dutilisation de contraste par voie orale ou rectale, le signe de la tte de flche qui
rsulte de lpaississement des parois caecales qui dlimitent une zone triangulaire centre
sur lorifice appendiculaire obstru (Figure 6) et la barre caecale qui rsulte de
lpaississement focal des parois du caecum et de la base de lappendice isolant ainsi
lventuel appendicolithe de la lumire caecale opacifie (75-78). Enfin, les signes qui
suggreraient la perforation de lappendice sont le phlegmon ou labcs para-
appendiculaire, lair ou lappendicolithe extra-luminal et le dfaut de rehaussement parital
de lappendice. Considrs individuellement, ces signes sont trs spcifiques (spcificit
suprieure 95%) mais seul le dfaut de rehaussement parital prsente une sensibilit
- 20 -
suprieure 50%, variant de 64 95% selon des tudes bases sur la TDM hlicodale
plusieurs ranges de dtecteurs (ou multicoupes, TDM-MC) (47, 82, 83). Des exemples
dappendicite aigu et dappendice normal en TDM sont prsents aux Figures 4 7.
Figure 4. Coupes TDM coronale (a) et axiale (b) dun appendice normal (flches).
a. b.
Figure 5 a et b. Coupes TDM axiales dmontrant un largissement de lappendice et une infiltration de la graisse priappendiculaire (flches courbes) chez deux patients diffrents et souffrant dappendicite aigu.
a. b.
- 21 -
La dtection de lappendice normal permet dexclure avec certitude le diagnostic
dappendicite aigu (79, 84, 85). En TDM, la frquence de visualisation de lappendice
normal varie de 43 91% (selon que les sujets inclus dans les groupes tudis taient
asymptomatiques ou suspects dappendicite aigu et selon que le protocole dacquisition
TDM investigue le seul pelvis ou tout labdomen, avec ou sans contraste) (69, 86, 87).
Quant la performance de la TDM, sa sensibilit, sa spcificit, les valeurs prdictives
positive et ngative pour le diagnostic dappendicite aigu varient respectivement de 71
100%, de 83 98%, de 58 98%, et de 64 100 % (62, 69, 74-76, 88-91). Ces
performances varient selon les groupes de patients, les types de tomodensitomtres
utiliss et les protocoles dacquisition. En outre, par rapport la TDM squentielle et la
TDM hlicodale une seule range de dtecteurs, la TDM-MC permet dexplorer tout le
volume abdominal en coupes millimtriques jointives. La performance diagnostique de la
TDM est plus leve avec des coupes semicentimtriques que centimtriques. La
Figure 6. Appendicite aigu. Coupe TDM axiale montrant le signe le la tte de flche (flche courbe) associ llargissement de lappendice et une infiltration de la graisse priappendiculaire (flche droite).
Figure 7. Appendicite aigu. Coupe TDM axiale avec contraste IV montrant un largissement de lappendice dont les parois sont rehausses (flche droite), en arrire du caecum (flche courbe)
- 22 -
frquence de dtection de lappendice et la confiance du lecteur quant son diagnostic
augmentent avec la rduction de lpaisseur des coupes lorsquelles ont 5mm ou moins
(92, 93). Enfin, lacquisition volumique en coupes millimtriques jointives permet de
raliser secondairement des reconstructions dans dautres plans que transverses,
notamment coronaux, qui permettent daugmenter la confiance du lecteur quant au
diagnostic dappendicite aigu (94, 95).
Plusieurs protocoles dacquisition TDM ont t proposs et font toujours lobjet de
controverses quant lusage de produits de contraste IV et/ou entriques et quant
ltendue de la rgion abdominale explorer (rgion caecale, pelvis ou tout labdomen,
sans et/ou avec produit de contraste administr par voie IV, orale et/ou rectale) (38, 72-
75, 88, 94, 96-98). Aux USA, les contrastes entriques administrs par voie orale et les
contrastes intraveineux sont cependant utiliss chez environ 80% des patients suspects
dappendicite aigu mme si deux tudes ont rapport que des performances
diagnostiques suprieures 95% pouvaient tre obtenues sans contraste intraveineux ni
entrique (par voies orale et/ou rectale) (96, 99-101); rsultats cependant non confirms
par un autre travail (90). Des tudes antrieures ont compar les performances de
protocoles TDM diffrents quant au contraste, appliqus chez les mmes patients, mais
centrs sur des parties du corps diffrentes (tout labdomen, le pelvis ou la seule rgion
pri-caecale), ces diffrences quant aux rgions explores tant ds lors susceptibles den
biaiser les comparaisons (62, 88).
Les diffrences de protocoles dacquisition quant la hauteur de la rgion explore sont
justifies par la ncessit de rduire la dose dirradiation en limitant lexploration au pelvis
voire la seule rgion pricaecale mais la limitation de cette hauteur rduit linvestigation
des autres organes abdominaux et ds lors la possibilit dvoquer des diagnostics
diffrentiels (73, 88, 102). Dautres mthodes permettant de rduire la dose dirradiation
existent mais elles navaient pas t investigues avant nos propres travaux.
En comparaison avec la TDM, lUS a les avantages de ne pas tre irradiante et de ne
ncessiter aucun produit de contraste. Des tudes prospectives les ont compares, les
examens TDM tant raliss avec contrastes IV et/ou entrique dans des groupes
- 23 -
identiques de sujets suspects dappendicite aigu. Ces tudes ont montr la supriorit de
la TDM avec contraste intraveineux et/ou entrique quant la visualisation de
lappendice, aux diagnostics dappendicite aigu ou de pathologies alternatives, et au
confort des patients (62, 69, 103-105). En revanche, la TDM focalise sur le pelvis et sans
administration de produit de contraste et lUS ont des performances similaires (90).
Toutefois, chez les patients maigres dont la quantit de graisse intra-abdominale est faible,
la TDM serait moins performante car lappendice, normal ou pathologique, est moins
aisment individualisable des anses intestinales, en particulier si des contrastes IV et/ou
entrique ne sont pas utiliss (73, 86, 106, 107).
1.6.3.4. Imagerie par rsonance magntique (IRM)
LIRM est une technique peu utilise en cas de suspicion dappendicite aigu parce quelle
est chre et donc peu disponible, surtout en urgence, et que les temps dexamen restent
longs. Son avantage principal est de ne pas tre irradiante, raison pour laquelle elle est
prconise chez la femme enceinte suspecte dappendicite aigu si lappendice nest pas
visible lUS (108-112).
Chez la femme enceinte suspecte dappendicite aigu, lappendice normal est visible dans
83 89% des cas (109, 113) et la VPN de lIRM (corrige pour la prvalence) est 100%
(109). Ces valeurs sont similaires celles observes chez la femme non gravide chez qui
lappendice normal est visible dans 78 90% des cas (114, 115), la VPN de lIRM tant
aussi 100% (115).
1.6.4. Laparoscopie diagnostique
La laparoscopie permet de visualiser directement lappendice mais cette technique
prsente des risques et des cots, notamment engendrs par lanesthsie gnrale quelle
ncessite. Son utilisation des fins diagnostiques reste donc controverse. Les femmes en
ge de procration chez qui le taux dappendicectomie ngative peut atteindre 40% en
bnficient principalement puisque ce taux est rduit 5% aprs laparoscopie
diagnostique (116-120). Elle a mme t suggre rcemment par Garbarino et coll.
comme devant tre systmatique chez les femmes en ge de procration suspectes
- 24 -
dappendicite aigu pour tenter davoir un impact rel sur le taux dappendicectomies
ngatives (119).
Prserver lappendice sil apparat normal au cours dune laparoscopie diagnostique
ralise dans le cadre dune suspicion clinique dappendicite aigu reste aussi lobjet de
controverses, lappendicectomie impliquant une augmentation du temps et des risques
opratoires (116, 119-121).
Il apparat ds lors raisonnable de prserver lappendice sil est visible compltement,
normal et mobilisable; le risque de manquer une appendicite aigu tant alors ngligeable
(116, 118, 120-122). Les arguments en faveur de lappendicectomie systmatique chez
tous les patients qui subissent une laparoscopie diagnostique pour une suspicion
dappendicite aigu sont une possible confusion dans le chef des patients qui subissent
une anesthsie gnrale pour cette raison particulire et dautre part la faible proportion
en moyenne 3%, mais variable selon les tudes dappendices macroscopiquement
normaux au cours de la laparoscopie mais qui savrent tre le sige dune inflammation,
voire dune noplasie, lexamen anatomopathologique (116, 121).
1.7. Traitement
1.7.1. Appendicectomie ngative versus perforation
La principale proccupation du chirurgien face un patient suspect dappendicite aigu
est dintervenir assez rapidement pour rduire le taux de perforation responsables de
complications post-opratoires tout en vitant des appendicectomies ngatives (encore
appeles blanches ) chez les patients qui nauraient effectivement pas dappendicite
aigu (123).
Historiquement, 20% dappendicectomies ngatives et 20% de perforations taient tolrs
(122, 124, 125). Plusieurs auteurs ont cependant soulign limportance de rduire le taux
dappendicectomies ngatives tout en maintenant acceptable celui de perforation,
argumentant le fait que les patients avec perforation se prsenteraient plus tardivement
aux soins mdicaux sans que ceux-ci, une fois initis, ne tranent pour autant (117, 124,
126-129). De manire variable selon les tudes, le taux de perforation varie de 14 31%
- 25 -
(19, 25, 47, 126, 130, 131), mais il ne dpend pas dun dlai de quelques heures pour
autant que lintervention soit ralise endans les 36 heures qui suivent le dbut des
symptmes (129, 132-134).
Lappendicectomie ngative est une intervention qui a des cots et des complications
survenant dans environ 5% des cas, y compris des r-interventions dans 2% des cas (123,
127, 135). Dans ce contexte, lUS et la TDM sont susceptibles damliorer la prise en
charge des patients suspects dappendicite aigu tout en rduisant les cots (65, 75,
98,136-138), notamment par la rduction du taux dappendicectomie ngative (104, 105,
139), en particulier chez la femme (104, 117, 130, 131). Un examen clinique mticuleux
doit cependant toujours tre intgr lensemble de lapproche diagnostique car, en cas de
clinique frustre, une imagerie trop prcoce devrait tre vite puisquelle serait susceptible
de montrer des anomalies appendiculaires suggestives dappendicite aigu toute dbutante
mais qui pourrait voluer spontanment favorablement ou aprs un traitement mdical
seul (4, 49).
Nanmoins, le bnfice de limagerie chez les patients suspects dappendicite aigu reste
controvers, certaines tudes layant ni en raison de laugmentation associe des cots et
de lallongement du dlai avant le diagnostic final et ds lors laugmentation du taux de
perforations (19, 48, 122, 140), mme si aucune augmentation nest observe pour autant
que lintervention soit ralise endans les 36 heures le dlai pour obtenir une imagerie
tant bien infrieur qui suivent le dbut des symptmes (117, 129, 132-134). Les
conclusions tires des tudes qui ont radicalement exclu le recours limagerie sont
nanmoins considrer avec prudence car trs peu de renseignements quant aux
techniques dimagerie utilises y sont rapports (48, 104).
1.7.2. Traitement chirurgical
Pendant plus dun sicle, lappendicectomie par laparotomie a t le traitement de choix
de lappendicite aigu. Ralise sous couverture antibiotique, cette intervention rpute
simple est associe des mortalit et morbidit faibles et ne cause pas dimportants
prjudices esthtiques.
- 26 -
Depuis environ vingt ans, labord par laparoscopie a t de plus en plus utilis au
dtriment de labord par laparotomie (141-143). Labord laparoscopique est plus
frquemment utilis chez les patients obses, les femmes chez qui il permet une
visualisation aise de toute la cavit pelvienne et les patients cliniquement suspects
dappendicite aigu mais pour lesquels limagerie ne confirme pas ce diagnostic (143, 144).
Mme en cas dappendicite aigu complique, labord laparoscopique engendre des
sjours hospitaliers plus courts et des complications moins nombreuses que la
laparotomie (132, 141-143, 145-147).
Au cours de la chirurgie, la conversion de la laparoscopie en laparotomie augmente le
temps opratoire et le cot de lintervention (148). La proportion de conversions est
variable mais certains facteurs en seraient prdictifs: lge du patient suprieur 65 ans,
lassociation lexamen clinique dune douleur diffuse et de signes de pritonite, la faible
exprience du chirurgien en laparoscopie et des signes TDM de gravit tels que du liquide
priappendiculaire, un phlegmon ou un abcs (148).
Lindication de lacte chirurgical en urgence (dans les heures qui suivent le diagnostic) ou
non (aux heures habituelles de fonctionnement du quartier opratoire, dans de meilleures
conditions de confort et de fonctionnement des quipes chirurgicales, voire un moindre
cot) nest pas rsolue. Sil ny a pas daggravation de la pathologie, ni daugmentation des
complications, ni dallongement de la dure de sjour si lappendicectomie est reporte de
quelques heures (132, 134), des chirurgiens qui discutent des articles originaux comme
le prvoient certains priodiques scientifiques estiment quil ne convient pas de ngliger
la douleur et langoisse du patient (132, 134).
1.7.3. Traitement mdical
Le traitement mdical peut tre une alternative au traitement chirurgical, notamment en
cas dappendicite aigu perfore, parce que lappendicectomie voire la caecectomie sont
associes une morbidit leve en rapport avec des infections de plaie et des abcdations
rcurrentes (149).
- 27 -
Le traitement des appendicites aigus perfores reste controvers quant lopportunit
dun traitement conservateur ventuellement suivi dune appendicectomie. Le traitement
conservateur consiste en ladministration IV dantibiotiques large spectre, lhydratation
IV sans alimentation orale jusqu lamlioration symptomatique. Si labcs, la douleur, la
fivre ou la leucocytose persistent au-del de 72 heures dun tel traitement, le drainage
percutan de cet abcs sous contrle TDM ou US est recommand (150). Si la
dgradation clinique persiste, la chirurgie doit tre ralise. En revanche, en cas
damlioration clinique, lantibiothrapie peut tre poursuivie une semaine supplmentaire
par voie orale (150). Un tel traitement mdicamenteux est suprieur au traitement
chirurgical en terme de complications et de dure de sjour mme si une admission
diffre est ncessaire pour raliser secondairement lappendicectomie (149-151).
Lopportunit de lappendicectomie aprs le traitement conservateur est justifie par les
possibles rcidives qui surviennent chez prs de 10 % des patients et le risque de manquer
des diagnostics alternatifs tels que le carcinome appendiculaire ou la maladie de Crohn
(149).
Le traitement conservateur a aussi t propos en cas dappendicite aigu non perfore,
mais les rcidives qui surviennent au cours de lanne dans 15% des cas limitent cette
option thrapeutique des situations particulires telles que notamment les expditions
spatiales ou polaires (144, 152).
1.8. Diagnostics alternatifs lappendicite aigu et autres pathologies
appendiculaires
1.8.1. Diagnostics alternatifs
Dautres pathologies (Tableau 2) que lappendicite aigu dites alternatives peuvent
avoir la mme prsentation clinique quelle. Limagerie est souvent ncessaire les
discriminer (45, 62, 64, 69, 70, 73, 74, 76, 81, 88, 89, 91, 92, 94, 97, 100, 153-156). Dans la
suite de la prsente dissertation, lexpression diagnostics alternatifs lappendicite
aigu sera abrge diagnostics alternatifs.
- 28 -
Tableau 2. Diagnostics alternatifs
Adnite msentrique Lithiase urtrale obstructive
Diverticulite caecale Pancratite aigu
Diverticulite sigmoidienne Hmatome rtropritonal
Appendagite ou piplooite Ulcre gastrique perfor
Ilite (infectieuse ou inflammatoire) Gastro-entrite
Diverticulite de Meckel Pneumonie lobaire infrieure droite
Colite droite ou typhlite Pylonphrite
Occlusion grle Noplasie caecale
Pathologie inflammatoire de
lintestin ( IBD ) Invagination intestinale
Ischmie grle Hernie inguinale droite
Pathologies tubo-ovariennes
(tumeur, kyste hmorragique,
torsion, endomtriose, GEU,)
Prostatite
Thrombose de veine ovarienne Fcalome
Pelvic Inflammatory Disease (PID) Cystite
Cholcystite aigu
1.8.2. Autres pathologies appendiculaires inflammatoires
Lappendice peut tre le sige dautres pathologies inflammatoires que lappendicite aigu;
notamment la maladie de Crohn et la recto-colite ulcro-hmorragique. Dans ces deux
dernires, lentreprise appendiculaire est rarement isole mais elle est gnralement
associe celle de la jonction ilo-caecale. Cette entreprise ne peut pas tre
radiologiquement distingue de lappendicite aigu qui serait secondaire lobstruction de
la lumire appendiculaire par linflammation de la jonction ilo-caecale (157, 158). Enfin,
lappendice peut rarement tre le sige de diverticulite ou dischmie (associe alors une
ischmie caecale) (157, 158).
- 29 -
Le concept dappendicite aigu dite spontanment rsolutive nest pas clairement
dfini. Ce concept est bas sur des lments cliniques et radiologiques voluant
favorablement grce un traitement non chirurgical mais la rcidive survient dans plus
dun tiers des cas (159, 160).
Lappendicite dite chronique est un concept dfini par la succession dpisodes
cliniques vocateurs dappendicite aigu qui se reproduisent pendant une priode variable
avant lappendicectomie et ne se reproduisent plus aprs (161-163). La ralit nosologique
de cette entit reste cependant incertaine.
1.8.3. Noplasies appendiculaires
Une tumeur primitive de lappendice est dcouverte dans 0,9 1,4% des pices
dappendicectomies et lincidence est 0,12 par million dhabitants et par an (164).
Les noplasies appendiculaires sont rares et de multiples types histologiques existent:
tumeur carcinode, adnocarcinome non-mucineux (de type colique); adnocarcinome
mucineux; adnocarcinome cellules en bague chaton; lymphome non-Hodgkinien et
mtastases (158, 164-166). Dans un peu plus de la moiti des cas, ces tumeurs sont
suspectes avant leur exrse chirurgicale mais la maladie est alors le plus souvent un
stade avanc de son volution, lexception toutefois des tumeurs carcinodes (164, 167).
Sauf les tumeurs mucineuses, les tumeurs appendiculaires sont rvles par des
symptmes qui miment lappendicite aigu dans plus de la moiti des cas (166, 167).
En reprsentant prs de 80% des tumeurs appendiculaires, la tumeur carcinode en est la
noplasie primitive la plus frquente (165). Elle est histologiquement semblable aux autres
tumeurs carcinodes du tube digestif mais elle est moins agressive et mtastasie moins
souvent (164,168). Dans plus de 70% des cas elle se dveloppe lextrmit distale de
lappendice (158, 164, 165, 168).
Le mucocle appendiculaire rsulte de la dilatation de lappendice provoque par
laccumulation anormalement abondante de mucus dans sa lumire (158), pouvant
rsulter dune obstruction chronique (mucocle simple) ou dun cystadnome ou dun
- 30 -
cystadnocarcinome de lappendice. Le mucocle apparat comme une masse kystique
encapsule avec, dans moins de 50% des cas, des calcifications curvilinaires de sa paroi
(158, 165, 166). La dtection de nodules dans cette paroi suggre un cystadnocarcinome
(158, 165). Ces tumeurs mucineuses ont tendance se rompre et dissminer dans la
cavit pritonale pour conduire au pseudomyxome pritonal (158).
En TDM, une masse de lappendice, une dilatation kystique, ou un diamtre suprieur
15mm doivent faire suspecter une tumeur (166).
- 31 -
2. La dose dirradiation en TDM
Les performances diagnostiques de la TDM, sa disponibilit croissante, et la rapidit
dacquisition et de traitement des donnes ont gnralis le recours cette technique. Elle
est frquemment utilise dans les pathologies abdominales aigues, traumatiques ou non,
des acquisitions couvrant toute la cavit abdominale pouvant dsormais tre aisment
obtenues en quelques secondes et donc en une seule apne. Comme labdomen contient
des organes radio-sensibles et que les patients souffrant dappendicite aigu sont
majoritairement jeunes et pourraient donc subir les effets potentiellement ngatifs et
long terme de lirradiation (19), celle-ci doit tre aussi faible que possible.
2.1. Risque de cancer secondaire lirradiation
Le risque biologique des radiations ionisantes a t valu en fonction de lexcs de dcs
par cancer observ chez les survivants des explosions atomiques dHiroshima et de
Nagasaki qui ont t exposs des doses trs leves dlivres des dbits de dose aussi
trs levs et sur tout leur corps (169). Lvaluation du risque secondaire lirradiation
mdicale a donc t base sur lextrapolation de ces observations des doses et des dbits
de dose beaucoup plus faibles tels quutiliss en radiodiagnostic. Cette extrapolation est
fonde sur lhypothse selon laquelle toute irradiation est susceptible dinduire un cancer
et que ce risque est directement proportionnel cette dose, sans considrer de dose seuil
en dessous de laquelle aucun effet ne puisse tre observ et a fortiori un ventuel effet
protecteur des doses les plus faibles. Cette hypothse qui ne prvoit aucun seuil est
baptise thorie linaire sans seuil . Elle a fait lobjet de nombreuses critiques
notamment parce quelle ne tient pas compte des mcanismes biologiques de dfense,
cette thorie pouvant ds lors surestimer le risque rel li aux basses doses dirradiation
telles quutilises en imagerie mdicale (170). Nanmoins, sur base du principe de
prcaution, lhypothse la plus pessimiste est privilgie par les autorits de contrle afin
de limiter les expositions et recommander que toute irradiation soit mdicalement
justifie. Tant la Commission Europenne que le National Radiological Protection Board
(NRPB) britannique, rcemment rebaptis Health Protection Agency (HPA), ont dfini, par
des relevs de doses dlivres, des niveaux de rfrences pour le diagnostic (NRD)
correspondant au 3 quartile des doses dlivres pour les diffrents examens. Ces NRD
ne doivent idalement pas tre dpasss sans justification (171, 172). La dose dlivre au
- 32 -
patient devrait tre raisonnablement optimise pour se situer une limite acceptable de
qualit dimage permettant toutefois de faire un diagnostic. Cette approche rsume par
As Low As Reasonably Achivable (ALARA) est connue comme le Principe dALARA .
2.2. Indicateurs dosimtriques
La dose absorbe est par dfinition lnergie absorbe par unit de masse de matire
irradie. Son unit est le Gray (Gy) soit un Joule par Kilogramme de matire, ou le rad
(100 rad = 1 Gy). Cette grandeur nexprime pas un risque, celui-ci tant notamment
fonction de la radiosensibilit des tissus. Pour prendre en compte ce risque, une autre
grandeur (la dose effective ou efficace) qui fait intervenir des pondrations qui refltent
cette radiosensibilit a t introduite. Lunit de cette grandeur est le Sievert (Sv) ou le rem
(100 rem = 1 Sv).
La distribution de la dose au sein du patient est diffrente en TDM hlicodale et en
radiographie conventionnelle : la TDM expose le patient tout au long de sa circonfrence
tandis que la radiographie gnre une dose qui dcrot le long du trajet que le rayon
parcourt travers le patient. En TDM, chaque point quidistant du centre dun fantme
cylindrique homogne absorbe une dose identique. Par ailleurs, lirradiation de la TDM est
disperse de part et dautre de lpaisseur nominale (ou collimation) de la coupe dans la
direction cphalo-caudale (aussi appel axe Z). Cette dispersion de dose a un rle
important dans la dose gnre lors de la ralisation de coupes jointives. La distribution
de la dose pour une paisseur de coupe donne est appele profil de dose (Figure 8)
(173-175).
Figure 8: Profil de dose le long de laxe Z pour une coupe TDM dpaisseur nominale NT. Les courbes de part et dautre de lpaisseur de coupe reprsentent la dispersion de la dose. Bauhs, J. A. et al. Radiographics 2008; 28:245-253
- 33 -
Afin de tenir compte des particularits de la TDM et de la dispersion de la dose selon
laxe Z, des index spcifiques descriptifs de la dose quelle dlivre ont t proposs : les
diffrentes formes de Computed Tomography Dose Index (CTDI) et le Dose Lenght
Product (DLP) ont t proposs par les autorits de rgulation telles que la Commission
Europenne qui dfinissent les doses de rfrence (171).
Le concept du CTDI a t introduit en 1981 pour pouvoir estimer et standardiser les
mesures de lirradiation par TDM et afin de tenir compte de la dispersion de la dose selon
laxe Z qui varie avec lpaisseur de la coupe. Le CTDI a alors t dfini comme lintgrale
du profil de dose dune coupe unique divise par lpaisseur de coupe et est une grandeur
dosimtrique qui rapporte la mesure de la dose une coupe unique, depuis - jusque +
de manire considrer lentiret de la surface sous la courbe. Elle est reprsente par la
relation
CTDI = 1/T - + D(z) dz
o T reprsente lpaisseur de coupe et D(z) la distribution de la dose le long de laxe z.
Son unit est le Gy. En pratique, le CTDI est mesur dans une chambre dionisation
insre dans un fantme cylindrique homogne. Dans un souci de standardisation et pour
des raisons pratiques, la Food and Drug Administration (FDA) amricaine a, dans un premier
temps, recommand dintgrer la dose dlivre sur une longueur gale 14 fois lpaisseur
de coupe nominale (NT), les limites de lintgrale tant donc de 7NT. Le CTDI mesur
dans ces limites tait abrge CTDIFDA. Ensuite cette mesure a t adapte la TDM-MC
en effectuant lintgration sur une longueur constante de 100 mm (CTDI100) (173, 175,
176).
Dautres index dosimtriques ont aussi t dfinis de manire considrer la distribution
de la dose dans des fantmes puisque la dose dlivre leur priphrie est double de celle
dlivre leur centre.
- 34 -
Le CTDI pondr (CTDIw, w pour weighted ) est un index dosimtrique qui tient
compte des contributions respectives du centre et de la priphrie selon la relation
suivante
CTDIw = 1/3 CTDI100,c + 2/3 CTDI100,p
o c et p symbolisent respectivement le centre et la priphrie (173, 175, 176).
Le CTDI volume (CTDI vol) a t ensuite dfini comme le rapport du CTDIw au pas
de lhlice (ou pitch ), ce pas tant lui-mme le rapport entre le dplacement de la table
au cours dune rvolution complte du tube et lpaisseur du faisceau de rayons X (173,
175-177).
Enfin, le DLP introduit le concept de la distance investigue et est le produit du CTDI
vol par cette distance. Lunit est le Gy.m (gnralement exprim en mGy.cm) (173).
Le CTDI et le DLP ne permettent cependant pas de comparaisons avec dautres sources
dirradiation. La grandeur dosimtrique commune qui mesure le risque aux diffrentes
sources dirradiation est la dose efficace. Cette dose efficace, exprime en Sv, est le
produit du DLP, dun facteur de conversion qui dpend de la rgion irradie, et de lge
du patient (173, 174). Cette grandeur ne renseigne cependant pas quant au risque qui est la
probabilit de survenue dun vnement particulier, en loccurrence dun cancer, voire du
dcs quil est susceptible dentraner.
2.3. Paramtres influenant la dose dirradiation
En TDM hlicodale, la dose dirradiation est influence par des paramtres tels que le
produit de lintensit du courant et de la dure dacquisition appele charge
(exprime en mAs), la diffrence de potentiel aux bornes du gnrateur (exprime en Kv),
le pas de lhlice ou pitch (173) et la collimation du faisceau de rayons X (exprime en
mm). La charge effective est dfinie comme la charge rapporte au pas de lhlice.
Cette grandeur, exprime en mAs effectif, est affiche, plutt que la charge elle-mme,
lcran de la plupart des tomodensitomtres modernes. Sur ces appareils, la charge
effective et la dose absorbe par le patient ne varient ni avec le pas ni avec la vitesse de
- 35 -
translation de la table grce des techniques de compensation automatique qui gnrent
une charge effective et donc une dose constante (178).
Enfin, la dose dirradiation est dtermine par le nombre dacquisitions et la hauteur de la
rgion examine telle que dcids par le manipulateur. Ces deux paramtres peuvent tre
influencs par des facteurs psychologiques tels que notamment la crainte de manquer une
lsion ( never know policy des auteurs anglo-saxons) qui fait raliser des acquisitions
inutiles (notamment des acquisitions systmatiques avant et aprs injection IV de produit
de contraste) et des longueurs dacquisition excessives.
La dose dirradiation peut donc tre rduite en diminuant la hauteur de la zone
investigue, le nombre dacquisitions, lintensit du courant au tube (ou la charge) et la
diffrence de potentiel ses bornes.
Les possibilits de modulation des paramtres au tube varient en fonction des
constructeurs. Ce nest que rcemment que les constructeurs ont dvelopp la modulation
progressive de la diffrence de potentiel. Les tudes visant rduire la dose dirradiation
sont donc bases sur la rduction de lintensit du courant au tube. Ces tudes antrieures
en avaient investigu les consquences dans des conditions anatomiques caractrises par
des contrastes intenses entre les structures adjacentes telle que notamment la lithiase
urinaire, la sinusite, les nodules pulmonaires et les polypes coliques (179-183). Par rapport
ces situations, lappendicite aigu est caractrise par un contraste tnu entre les
structures adjacentes.
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3. Les produits de contraste utiliss en TDM
Les produits de contraste utiliss en TDM abdominale peuvent tre administrs par trois
voies : orale; rectale et/ou intraveineuse.
3.1. Le contraste entrique par voie orale
Le contraste entrique administr par voie orale permet dopacifier les anses intestinales,
lappendice normal et le caecum. Son administration des patients nauseux est
inconfortable et, aprs lingestion, 1h30 2h00 sont ncessaires lopacification du
caecum. Cette opacification peut tre vrifie sur des clichs digitaliss de face (appels
scout views , scannogrammes ou topogrammes ) ou par une coupe TDM qui passe par les
articulations sacro-iliaques mais ces acquisitions exploratoires entranent des irradiations
supplmentaires.
Diffrents types de contraste sont disponibles : positifs ou ngatifs selon quils
confrent la lumire de lorgane investigu une hyper- ou une hypodensit par rapport
aux structures adjacentes. Le produit de contraste positif le plus souvent utilis dans le
contexte de lappendicite aigu est la gastrograffine dilue 2-5% et qui est hydrosoluble
(62, 88, 89, 91, 184). Ce produit au got anis nest pas apprci par les patients nauseux
et entrane des diarrhes (secondaires son hyperosmolarit malgr son importante
dilution) voire de rares ractions allergiques trs gnralement bnignes (184, 185). En
rehaussant fortement la densit de la lumire intestinale, ces produits ont linconvnient
de masquer lventuel rehaussement de la paroi intestinale aprs injection IV de produit
de contraste.
En revanche, les produits de contraste ngatifs qui confrent la lumire intestinale
une hypodensit grce leur forte concentration en matires grasses ne gnent pas
lobservation du rehaussement parital aprs contraste IV. Cependant, les patients
nauseux tolrent mal cette richesse en graisse. Un tel produit de contraste est le lait de
vache entier (4% de matires grasses) mais son intrt est limit au tube digestif proximal
(186). Rcemment, un produit de contraste ngatif base de sulfate de baryum
(VoLumen, Bracco Diagnostics Inc, Princeton, NJ) en trs faible concentration sest
rvl, chez les patients ne souffrant pas dappendicite aigu, plus inconfortable que le lait
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(187)! Enfin, le contraste ngatif impose lutilisation simultane de contraste IV pour une
meilleure dfinition anatomique, lappendice pouvant cependant ne pas tre
individualisable des anses intestinales dilates par le contraste (188). En rsum, le recours
aux contrastes ngatifs nest actuellement pas indiqu dans le diagnostic dappendicite
aigu.
3.2. Le contraste entrique par voie rectale
Le contraste entrique administr par voie rectale a lavantage, par rapport au contraste
administr par voie orale, dopacifier rapidement le caecum et plus efficacement
lappendice normal en raison de la pression dinjection leve (73, 97). Nanmoins,
ladministration rectale est associe un inconfort (62, 73, 97, 189), et lintroduction
rectale dune canule et linjection sous pression comporte des risques de lser la paroi
colique si elle est fragilise par une ventuelle colite (infectieuse, inflammatoire ou
ischmique). Ces injections doivent donc tre vites chez des patients qui prsentent des
signes de pritonite compatibles avec la perforation dun organe creux (97, 184, 190).
Dans ce contexte, les produits de contraste iods hydrosolubles sont recommands par
opposition au sulfate de baryum qui peut entraner une pritonite baryte ou une fibrose
des tissus prirectaux en cas de perforations (184).
3.3. Le contraste par voie intraveineuse
Dans les pathologies abdominales aigues non traumatiques, linjection intraveineuse de
produit de contraste iod permet le diagnostic ou la confirmation dune pathologie
inflammatoire ou ischmique de divers organes dont le tube digestif, y compris
lappendice (73, 88, 97, 99).
Linjection intraveineuse de ces produits est associe des effets secondaires constants
(got dsagrable, sensation de chaleur et toxicit rnale) ou non (ractions dintolrance)
voire des accidents au site dinjection (extravasation).
Linjection IV de produit de contraste induit une rduction modre de la filtration de la
cratinine, le plus souvent temporaire et asymptomatique, mais qui peut mener une
insuffisance rnale svre voire permanente, en particulier chez le sujet dont la fonction
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rnale est pralablement altre (191). Linsuffisance rnale, aigu ou chronique, est donc
une contre-indication relative linjection de produit de contraste iod. Une hydratation
correcte tant avant quaprs linjection associe ou non ladministration dN-actyl-
cystine, rduit lincidence de la nphropathie secondaire linjection de contraste iod
(192-194). Lorigine de cette nphropathie est cependant lobjet de controverses. En effet,
certains auteurs mettent en avant des facteurs mdicaux intercurrents qui expliqueraient
que certains patients dvelopperaient une insuffisance rnale et dautres pas ; le produit de
contraste nen tant probablement pas le primum movens (195, 196).
Les effets inconstants sont moins frquents lors de lutilisation de produits non ioniques
quioniques. Avec ces derniers, de telles ractions sont mineures (nauses, vomissements,
urticaire modr) dans 3% des cas, modres (urticaire tendu, dme laryng ou facial,
bronchospasme, dyspne, hypotension transitoire) dans moins de 1%, et svres
(collapsus circulatoires, infarctus myocardiques, troubles du rythme cardiaque, coma) dans
moins de 0.1% (194). Une dsensibilisation prventive par lassociation de
corticostrodes et dantihistaminiques anti-H1 (diphnhydramine) et H2 (cimtidine)
diminue leur frquence (192, 193), mais nest pas faisable en urgence.
Lextravasation de produit de contraste consiste en linjection accidentelle de produit hors
de la veine. En faible quantit, lextravasation na que des consquences mineures
(rythme et gonflement) tandis quen grande quantit (> 50ml), elle peut engendrer un
syndrome des loges avec ncrose musculaire et cutane (193).
Linjection IV de produit de contraste iod entranant des cots et des risques
supplmentaires, elle devrait tre vite si des performances diagnostiques identiques sont
atteintes sans y recourir.
- 39 -
II. SYNTHESE DES INFORMATIONS DISPONIBLES QUANT A LA PLACE
DE LIMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DAPPENDICITE AIGUE.
Lappendice et lappendicite aigu sont respectivement un organe et une pathologie qui
font lobjet de nombreuses publications, leur nombre paraissant justifi par celui des
questions non rsolues. Ces questions tiennent la fois au rle physiologique de
lappendice, la dfinition histologique de lappendicite aigu, son diagnostic
notamment par imagerie et son traitement.
A propos du diagnostic par imagerie, de nombreuses questions subsistent quant au
meilleur outil proposer tant en termes de performance quen termes de risque. Si
plusieurs techniques dimagerie sont disponibles la radiographie sans prparation de
labdomen (dont les performances sont trs faibles); lIRM (qui est peu disponible, en
particulier en urgence); lUS et la TDM (qui ont de nombreux avantages tant en termes de
performance que de disponibilit) occupent une position dominante en pratique clinique.
Nos investigations ont t consacres investiguer leurs performances, y compris en
considrant leffet de la rduction de la dose dirradiation et le recours ou non aux
contrastes artificiels.
En rsum, nos investigations ont t justifies par les principales informations suivantes:
Lge moyen des patients atteints dappendicite aigu est denviron 30 ans. Ce
jeune ge doit faire tenir compte des ventuelles consquences de lirradiation, en
particulier chez la femme (17, 19).
LUS est non irradiante mais ses performances dans le diagnostic de lappendicite
aigu sont rputes dpendre de loprateur (63, 64, 70, 98).
Les performances de la TDM avec contrastes entrique (administrs par voie
orale) et intraveineux sont suprieures celles de lUS quant la visualisation de
lappendice, au diagnostic de lappendicite aigu et au confort des patients (62, 69,
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103-105).
Le protocole TDM actuellement le plus rpandu repose sur une acquisition unique
obtenue aprs les administrations orale et IV associes de produits de contraste
(73, 96, 98). En vitant des passages multiples engendrs par un examen initial sans
contraste (qui pourrait tre non concluant), un tel protocole a lavantage dviter
lirradiation engendre par les passages multiples.
Les administrations intraveineuse et entrique de produits de contraste sont
associes des risques, laugmentation du cot de lexamen et linconfort des
patients. Toutefois, lventuelle supriorit des performances diagnostiques des
examens avec contrastes par rapport celles des examens sans contraste na jamais
t prouve sur base de comparaisons dexamens centrs sur les mmes rgions
anatomiques et les mmes patients.
Les performances diagnostiques de la TDM sans contraste ni entrique, ni IV
quant au diagnostic de lappendicite aigu peuvent dpasser 95% (100, 101).
La TDM basse dose dirradiation offre des performances diagnostiques
similaires celle dose standard dans des conditions de haut contraste entre les
structures abdominales telles que notamment les calculs urtraux (180).
En TDM, la frquence de visualisation de lappendice normal varie selon les
protocoles dacquisition (69, 86, 87). Chez les sujets dont lappendice est normal
et qui ne sont donc pas oprs on ignore cependant si la structure considre
comme tant lappendice lest effectivement et si diffrents radiologues
considrent la mme image comme lui correspondant.
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III. QUESTIONS POSEES
Sur bases des informations listes synthtiquement au chapitre prcdent, nous nous
sommes pos quatre questions.
Chez ladulte cliniquement suspect dappendicite aigu,
lUS a-t-elle des performances diagnostiques au moins quivalentes la TDM sans
contraste ?
la TDM sans contraste et basse dose dirradiation a-t-elle des performances
diagnostiques au moins quivalentes la TDM sans contraste dose standard
dirradiation?
les contrastes oraux et intraveineux augmentent-t-ils les performances
diagnostiques des TDM doses dirradiation standard et basse?
Chez ladulte non suspect dappendicite aigu,
lidentification de lappendice normal en TDM sans et avec administration IV de
contraste est-elle reproductible dune lecture et dun lecteur lautres?
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IV. RESUME DES INVESTIGATIONS PERSONNELLES
Ce chapitre rsume les mthodes, les rsultats et les conclusions des tudes conduites
pour rpondre aux quatre questions proposes qui ont fait lobjet de publications
spares. Une copie de ces publications est insre dans ce chapitre. La synthse des
rsultats et une discussion gnrale sont respectivement proposes aux Chapitres 5 et 6.
1. Chez ladulte cliniquement suspect dappendicite aigu, lUS a-t-elle des
performances diagnostiques au moins quivalentes la TDM sans contraste?
(Radiology 2005; 236:527-534)
Pour rpondre cette question, nous avons prospectivement compar les performances de
lUS et de la TDM sans contraste entrique ou IV, dose standard dirradiation chez des
adultes suspects dappendicite aigu, tant en ce qui concerne ce diagnostic particulier que
celui de pathologies alternatives.
1.1 Matriels et mthodes
Nonante-quatre patients conscutifs gs de plus de 15 ans, rfrs au Service de
Radiologie pour suspicion clinique dappendicite aigu ont t inclus prospectivement.
Tous les patients ont eu une US et une TDM. LUS a t ralise sur tout labdomen
laide dune sonde curvilinaire basse frquence et ensuite focalise sur la FID laide
dune sonde linaire haute frquence. Les examens TDM ont t obtenus avec un
tomodensitomtre multicoupes quatre ranges de dtecteurs. La TDM-MC a t ralise
sans administration entrique ou intraveineuse de contraste, sur tout labdomen, avec une
collimation de 4x2.5 mm, une diffrence de potentiel de 120 kVp, et un courant au tube
de 100 mAs effectifs (tels que dfinis par Mahesh et coll. (178)).
Chaque examen a t ralis et interprt prospectivement par deux lecteurs indpendants
qui appartenaient soit un groupe de radiologues expriments en imagerie abdominale
soit un groupe de radiologues gnraux ou en formation. Ces lecteurs ont t invits
coder des signes US ou TDM, dont notamment la visibilit de lappendice, et proposer
un diagnostic final, soit dappendicite aigu soit de pathologie alternative, susceptible
dexpliquer les plaintes. La mthode de rfrence a t base sur les donnes chirurgicales
- 43 -
et anatomopathologiques ou, en labsence de chirurgie, sur les autres modalits
diagnostiques et le dossier mdical ou un contact tlphonique avec le patient un mois
aprs lpisode aigu.
LUS et la TDM-MC ont t compares sur base de cette mme mthode de rfrence
pour chaque groupe de radiologues, en fonction de lge, du genre et du Body Mass
Index (BMI) du patient.
1.2. Rsultats
LUS et la TDM-MC sans contraste iod avaient des performances diagnostiques qui
ntaient pas significativement diffrentes tant pour le diagnostic dappendicite aigu que
pour les diagnostics alternatifs, indpendamment de lexprience du lecteur, de lge, du
genre et du BMI du patient. Cependant, les examens non concluants ceux o
lappendice ntait pas visible et sans proposition diagnostique taient plus frquents
lUS quen TDM-MC. Par ailleurs, la proportion de diagnostics alternatifs incorrects en
TDM tait significativement plus grande chez la femme que chez lhomme alors quen US
aucune diffrence ntait observe entre les genres. Enfin, lappendice normal tait plus
frquemment visible en TDM-MC quen US, indpendamment du BMI du patient.
1.3. Conclusion
LUS et la TDM ont des performances quivalentes quant aux diagnostics dappendicite
aigu et de pathologies alternatives, indpendamment de lexprience du lecteur ou du
BMI du patient. Nanmoins les examens non concluants sont plus frquents en US quen
TDM.
Erratum : La section des rsultats de larticle (Radiology 2005; 236:527-534) comporte une erreur au premier paragraphe du titre consacr leffet du BMI (pp 531). Il faut y lire le texte traduit ci-aprs
En US, le BMI des patients chez qui lappendice tait visualis et celui de ceux chez qui lappendice ne ltait pas ntaient pas significativement diffrents, tant parmi les patients examins par les lecteurs du Groupe 1 (23.9
kg/m2 4.8 versus 24.0 kg/m2 5.9; p = 0.977) que parmi ceux examins par les lecteurs du Groupe 2 (23.6 kg/m2 3.4 pour versus 24.6 kg/m2 4.2; p = 0.369).
complt par En TDM, le BMI des patients chez qui lappendice tait visualis et celui de ceux chez qui lappendice ne ltait pas ntaient pas significativement diffrents, tant parmi les patients examins par les lecteurs du Groupe 1 (24.0
kg/m2 5.6 versus 23.7 kg/m2 4.3 ; p = 0.889) que parmi ceux examins par les lecteurs du Groupe 2 (24.1 kg/m2 3.6 versus 24.2 kg/m2 6.1; p = 0.952).
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2. Chez ladulte cliniquement suspect dappendicite aigu, la TDM sans contraste
et basse dose dirradiation a-t-elle des performances diagnostiques au moins
quivalentes la TDM sans contraste dose standard dirradiation? (Radiology 2004;
232:164-172)
Pour rpondre cette question, nous avons prospectivement compar les performances de
la TDM-MC abdominale dose dirradiation standard et basse, sans contraste iod
entrique ou IV, chez des adultes suspects dappendicite aigu.
2.1. Matriels et mthodes
Nonante-cinq patients conscutifs, gs de plus de 15 ans, rfrs au Service de
Radiologie pour suspicion clinique dappendicite aigu ont t inclus prospectivement.
Tous ces patients ont eu deux acquisitions TDM conscutives de tout labdomen, sans
administration de contraste, respectivement dose dirradiation standard et basse. Ces
acquisitions ont t ralises sur un tomodensitomtre multicoupes quatre ranges de
dtecteurs avec, comme paramtres dacquisition, une collimation de 4x2.5 mm, une
diffrence de potentiel de 120 kVp, et un courant au tube de 100 mAs effectifs (tels que
dfinis par Mahesh et coll. (178)) pour lacquisition dose standard et 30 mAs effectifs
(178) pour celle basse dose. Chaque examen chaque condition dacquisition a t
interprt indpendamment par deux radiologues dexpriences diffrentes qui ignoraient
le diagnostic final. Chaque examen a t lu deux reprises par chaque radiologue lors de
sessions de lecture diffrentes. Pour chaque lecture, ces radiologues ont t invits coder
comme prsents ou absents une srie de signes TDM et proposer un diagnostic final
soit dappendicite aigu soit de pathologie alternative qui soit susceptible dexpliquer
les plaintes. La mthode de rfrence a t base sur les donnes chirurgicales et
anatomopathologiques ou, en labsence de chirurgie, sur les autres modalits
diagnostiques et le dossier mdical ou un contact tlphonique avec le patient un mois
aprs lpisode aigu.
2.2. Rsultats
Les performances diagnostiques ntaient pas diffrentes dose dirradiation standard et
basse, indpendamment du BMI du patient. Les reproductibilits intra- et inter-
observateurs taient bonnes excellentes quelle que soit la dose dirradiation. Les
- 53 -
frquences de la visualisation de lappendice et de la dtection des pathologies alternatives
ne dpendaient pas de la dose. La hirarchie de linformation apporte par les signes
vocateurs dappendicite aigu ntait pas influence par la dose ; linfiltration de la graisse
pri-appendiculaire et le diamtre appendiculaire tant les signes les plus prdictifs de ce
diagnostic. Le seuil de diamtre appendiculaire le plus appropri pour ce diagnostic tait
aussi indpendant de la dose.
2.3. Conclusion
La TDM sans contraste doses standard et basse dose dirradiation ont des
performances quivalentes quant aux diagnostics dappendicite aigu et de pathologies
alternatives. Une dose dirradiation basse peut donc tre utilise lors des examens TDM
sans contraste chez les patients adultes suspects dappendicite aigu.
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3. Chez ladulte cliniquement suspect dappendicite aigu, les contrastes oraux et
intraveineux augmentent-t-ils les performances diagnostiques des TDM doses
dirradiation standard et basse? (AJR 2009; 193:1272-1281)
Pour rpondre cette question, nous avons prospectivement compar les performances
de la TDM doses dirradiation standard et basse, sans et avec contraste iod, entrique
et/ou IV, chez des adultes suspects dappendicite aigu.
3.1. Matriels et mthodes
Cent trente et un patients conscutifs, gs de plus de 18 ans, rfrs au Service de
Radiologie pour un examen TDM dans le cadre dune suspicion clinique dappendicite
aigu, ont t inclus prospectivement. Ces patients ont t randomiss en deux
groupes qui ont ingrs ou non un produit de contraste par voie orale. Aprs cette
randomisation, tous les patients ont eu deux acquisitions en TDM-MC (quatre ranges de
dtecteurs), sans et avec contraste IV, sur tout labdomen (depuis les coupoles
diaphragmatiques jusqu la symphyse pubienne) avec comme paramtres dacquisition
une collimation de 4x2.5 mm, une diffrence de potentiel de 120 kVp, et un courant au
tube de 100 mAs effectifs (tels que dfinis par Mahesh et coll. (178)).
Les deux acquisitions chez chaque patient ont ensuite t bruits lectroniquement pour
simuler des acquisitions qui auraient t obtenues 30mAs effectifs, donnant donc quatre
sries dimages par patient (respectivement avec et sans contraste IV, dose standard et
basse). Ces quatre sries dimages ont t interprtes sparment par deux radiologues
indpendants qui ignoraient le diagnostic final mais connaissaient la suspicion clinique
dappendicite aigu. A chaque lecture, ces radiologues ont cod la visualisation de
lappendice et ont propos un diagnostic (dappendicite aigu ou de pathologie
alternative) susceptible dexpliquer les plaintes. La mthode de rfrence a t base sur
les donnes chirurgicales et anatomopathologiques ou, en labsence de chirurgie, sur les
autres modalits diagnostiques et le dossier mdical ou un contact tlphonique avec le
patient un mois aprs lpisode aigu.
Nous avons appliqu deux mthodes descriptives de lanalyse statistique multivarie nos
donnes: lAnalyse Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM) et la Classification
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Ascendante Hirarchique (CAH). Dune part, lAFCM a permis de dcrire conjointement
lensemble des variables qualitatives retenues dans notre tude en synthtisant de manire
optimale linformation quelles fournissaient. Fondamentalement, le rsultat de cette
mthode est une reprsentation graphique plane o les relations entre les variables
peuvent tre dduites des positions relatives de leurs modalits, leur proximit refltant
leur similitude. Dautre part, la CAH a eu pour objectif dobtenir, par lapplication dune
dmarche algorithmique, une partition des patients en classes les plus cohrentes
possibles. En fonction dun indice de proximit appropri, celles-ci ont constitu des
groupes de plus grande homognit qui se distinguaient le plus les uns des autres. Les
positions des centres de gravit de ces groupes dans le plan factoriel ont pu tre
compares la position des modalits.
3.2. Rsultats
La reproductibilit inter-observateurs quant au diagnostic dappendicite aigu variait de
bonne excellente, indpendamment de la dose et du contraste IV. Lexactitude du
diagnostic, tant pour celui dappendicite aigu que de pathologie alternative, et la
visualisation de lappendice taient principalement influences par le lecteur mais non par
la dose dirradiation ni ladministration IV et/ou orale de contraste. Cette exactitude tait
aussi influence par le genre du patient, le diagnostic tant plus frquemment correct chez
lhomme que chez la femme. Cette exactitude tait aussi diminue en cas de pathologie
alternative. Aucune relation entre lexactitude du diagnostic et le BMI du patient na pu
tre mise en vidence.
3.3. Conclusion
Lexactitude du diagnostic chez le patient adulte suspect dappendicite aigu dpend
principalement du lecteur et non du contraste, quelle quen soit la voie dadministration
(orale ou IV) ou de la dose dirradiation. Le genre du patient, en particulier dans les
diagnostics alternatifs, influence cette exactitude.
Erratum : Le Tableau 3 de larticle (AJR 2009; 193:1272-1281) comporte une erreur : dans la colonne Reader/Simulated Low Dose/No IV Contrast, la valeur prdictive ngative de 100% rsulte dun rapport de 46/46 en lieu et place dun rapport de 50/50. Cette erreur de transcription ne change pas les conclusions qui sont tires de ces rsultats, les analyses statistiques ayant t effectues sur les nombres corrects (46/46 et non 50/50).
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4. Lidentification de lappendice normal en TDM sans et avec administration IV
de contraste est-elle reproductible dune lecture et dun lecteur lautres ? (AJR
2008; 191:507-514)