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Réseau DOCUMENT DE TRAVAIL 13 Politiques 1 ndustrielles Impact de la réforme de la politique commerciale au Cameroun recettes publique et performance économique "" ,()" - . _ _ Bernadette DIA KAMGNIA CODESRIA

Impact de la réforme de la politique commerciale au

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Page 1: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Réseau DOCUMENT DE TRAVAIL N° 13

Politiques

1 ndustrielles

Impact de la réforme de la politique

commerciale au Cameroun recettes

publique et performance économique "" "~"'~~ ~i'< "'~'I'l'-" ~ -<'~ ,()" ~ - .

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Bernadette DIA KAMGNIA

CODESRIA

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Impact de la réforme de la poHtique. commerciale au Cameroun : recettes publique et performance économique

Réseau de Recherme sur les Politiques Industrielles en Afrique

Bernadette Dia Kamgnia

Université de Ya01mdé n Faculté des sciences économique et de gestion

B.P. 1365 Yaotmdé CameroWl

Document de travail nO 13 Mars 1997

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Impact de la réfŒme de la politique commerciale au Cameroun : recettes publique et performance économique

Copyright @ CODESRIA 1997 ISSN: 0850-5941

Mise en page : Mme MANE, Aminata CISSE Publication : RPI

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TABLE DES MATIERES

Introduction ................................................................................................ 1

Les données de base •..•.••••.••......•.....•...•......••.•..•..•.........•.......••.•.•••.••....•.•..•• 2

Le Cadre Camerounais de la Réforme Fiscale et Douanière .......................... 2 La Revue de la Littérature ............................................................................ 8

La Théorie de la réforme fiscale . .............................................................. 9 La Protection uniforme et son optimalité . ............................................... 10

Méthode d'analyse ......•..•...••..•..•••.••.•..........•.......................•••..•.•.•.......•.••. 14

La quantification de l'effet de la réforme fiscale et douanière sur les recettes fiscales ................................................................................. ' ...................... 14 L'évaluation des incidences de la modification du tarif douanier sur la protection effective des activités économiques ............................................. 16

Les caractéristiques du Tableau intersectoriel camerounais ................... 17 Les Taux de protection nominale .. .......................................................... 18 Les Taux de protection effective ............................................................. 22

Effets de la réforme fiscale et douanière sur les recettes fiscales •.•.•.....•. 24

Base de simulation des effets de la réforme sur les recettes fiscales ............. 25 Les résultats des simulations ....................................................................... 28 Les Effets de la Réforme Fiscale et Douanière dans un Cadre d'une Dévaluation ................................................................................................ 32

Effets de la réforme sur les incitations aux activités économiques •.....•.•. 34

Structure de la Protection Nominale ........................................................... 34 Structure de la Protection Effective ............................................................. 37 Produits exportables et importables ............................................................. 37 Protection, Effective ........................................ ' ............................................ 43 Biais de Protection .................................................. , ................................... 49

Sythèse et Conclusion ............................................................................... 51

Bibliographie •••..•..••.•..••.•...•......•....•••.•••.....••.•..•.•••.•.•..........•.•.•................• 53

Annexes ..................................................................................................... 58

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Introduction

Le Cameroun, comme bon nombre de pays en développement en général, et de pays africains de la zone franc en particulier, a été plongé dans une profonde crise, depuis le milieu des années 1980. TroiS des principales causes à cette crise sont i) la dégradation des termes de l'échange en raison de la baisse des cours internationaux des principaux produits de base, ii) la baisse du dollar qui a amplifié celle des recettes d'exportation et iii) les politiques de dépréciation agressive des pays voisins, notamment le Nigéria. Des voies de sortie se sont avérées être des ajustements aussi bien internes qu'externes. Entre autres instruments d'ajustement, la réforme fiscale et douanière dans la zone de l'Union douanière et économique de l' Mrique centrale (UDEAC) devait permettre une régulation des équilibres macro-économiques dans les Etats membres en général, et au Cameroun en particulier.

Les objectifs principalement visés par la réforme fiscale et douanière dans la zone UDEAC étaient i) l'amélioration de la capacité de collecte de recettes des structures tarifaires et fiscales des Etats membres, ii) l'amélioration de l'efficacité et de la compétitivité du secteur manufacturier dans chacun des Etats par l'élargissement de la base fiscale pour des taux uniformisés et réduits, iii) la définition d'instruments de fiscalité indirecte flexibles et iv) la simplification çle la structure fiscale pour son administration facile et la transparence de celle-ci.

La réalisation de ces objectifs au niveau général requérait la réduction, non seulement du nombre des instruments fiscaux, mais aussi du taux des droits et taxes. Ainsi, le tarif extérieur commun (TEC) a-t-il remplacé le droit de douane et le droit fiscal d'entrée de l'ancien tarif douanier; s'appliquant à des taux distingués par catégorie de produits. La taxe unique (TU), la taxe intérieure à la production (TIP), la taxe sur le chiffre d'affaires à l'importation (TCAI), l'impôt sur le chiffre d'affaires intérieur (lCAI), et le droit de timbre proportionnel se trouvent remplacés par la taxe sur le chiffre d'affaires (TCA); laquelle taxe s'applique aux taux nul (exonération), réduit (5%) et normal (12,5%). En somme, le nombre des instruments fiscaux a été réduit, ainsi que les taux de ceux-ci. En outre, les taux ont été harmonisés par catégories de produits.

Des expériences de réforme fiscale dans des pays en développement, il s'avère que des droits appliqués à des taux peu élevés réduisent les incitations, non seulement à la fraude fiscale, mais aussi, à la formation des groupes de personnes en quête d'exonérations fiscales.

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Aussi, peut-on s'attendre à un accroissement du niveau de la collecte des recettes fiscales. Cependant, avant d'estimer la portée pratique d'une telle réforme, il s'est avéré nécessaire d'en cerner davantage les contours théoriques. Ainsi, la présente étude s'est-elle proposée de 1) quantifier les effets de la réforme fiscale et douanière en zone UDEAC sur les recettes fiscales, et 2) évaluer les incidences de la modification du tarif douanier sur le niveau et la structure de la protection nominale et la prot~on effective des activités au Cameroun.

Le chapitre 1 présente les données de base à l'analyse, en termes du cadre camerounais de la réforme fiscale et douanière et de la revue de la littérature. Les éléments de la méthodologie sont présentés au chapitre 2. Les chapitres 3 et 4 présentent les résultats par rapport, aux modifications des recettes fiscales, et à la structure de la protection des activités économiques, respectivement.

Les données de base

Les préoccupations d'efficience de la politique commerciale en général, et celles de réforme du système fiscal et douanier en particulier, ont fait l'objet de nombreux écrits. Au Cameroun, des débats sont menés depuis quelques années déjà pour définir les contours camerounais de la réforme fiscale et douanière en zone UDEAC. Aussi, a-t-il été nécessaire avant tout, de spécifier le cadre camerounai~ de la réforme, et de donner des éléments de revue de la littérature pour une précision du cadre théorique de l'étude.

Le Cadre Camerounais de la Réforme Fiscale et Douanière.

Un effort louable fait par le Cameroun pour juguler la crise économique est la réforme fiscale et douanière entreprise de concert avec les pays de l' Mrique centrale membre de l'Union douanière et économique de l' Mrique centrale.

En fait, depuis le milieu des années 1980, le Cameroun, tout comme nombre de pays africains au sud du Sahara, vit dans une crise économique profonde définie par un ensemble de déséquilibres macro­économiques. Ainsi, le déficit du solde global de la balance des paiements s'est-il creusé au fil des exercices : de -44,7 milliards en 1987-1988, il passe à -201,4 milliards en 1989-1990, puis à -359,5 milliards en 1991-1992. En 1992-1993, un souftle d'amélioration ramène ce déficit à -294,4 milliards (Finances-Infos, octobre 1994). De même, le budget de l'Etat devient de plus en plus déficitaire: de 5,9% du pm en 1988-89, le déficit budgétaire passe à 8,4% de ce dernier en

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1992-1993. Pourtant, le Gouvernement tentait de résorber un tel déficit depuis le milieu des années 1980, accumulant des arriérés, aussi bien de loyers, que de salaires aux fonctionnaires et des créances non satisfaites à de nombreuses entreprises (Courcelle 1990). Ce qui a par ailleurs suscité un accroissement de la dette intérieure.

Des raisons souvent fournies à cette crise: i) la dégradation des termes de l'échange en raison de la baisse des cours internationaux des principaux produits de base, ii) la baisse du dollar qui a amplifié celle des recettes d'exportation et iii) les politiques de dépréciation agressive des pays voisins, notamment le Nigéria (paribas, 1994). C'est que, suite à la détérioration de la conjoncture externe et interne, les recettes publiques ont chuté, notamment depuis 1985, comme l'indique le Tableau 1.1 : la part des recettes fiscales dans le pm, définie à plus de 5% au cours de la première moitié de la décennie, tombe à 3,62%1 en 1989-1990. En fait, les émissions fiscales, au cours de cet exercice, s'établissent très en deçà des prévisions douanières. n est bien entendu que la conjoncture économique a nécessité une contraction des activités économiques, notamment des importations et des exportations. Par ailleurs, la taxe complémentaire sur certains produits de forte consommation (tels les boissons et tabac) a été baissée au cours de l'exercice. Cependant, la structure fiscale restait des plus complexes. A l'importation, les produits étaient assujettis, dans leur ensemble à un tarif extérieur commun, et sélectivement à de taxes accessoires. Le tarif extérieur commun comprenait le droit de douane, le droit fiscal d'entrée, la taxe sur le chiffre d'affaires à l'importation et la taxe complémentaire2. En 1989/1990, la structure fiscale au Cameroun comprenait un peu plus d'une dizaine de taxes accessoires3; étant donné qu'elles ne doivent s'appliquer que de façon sélective sur les produits importés et par conséquent, être en nombre suffisant pour couvrir

1 Musgrave (1987), définissant le rapport des recettes fiscales au pm comme critère de performance d'une politique fiscale, estime qu'un niveau d'au moins 18% devait être jugé acceptable, quoique les taux caractérisant généralement les pays en voie de développement se définissent au-dessus pour les pays asiatiques, autour de 14% pour les pays de l'Amérique latine, et en deçà de 10% pour les pays africains au sud du Sahara, comme le documente l'étude de Tanzi (1987).

2 Alors que les trois premiers éléments relèvent de l'administration de l'Union douanière des Etats de l'Afrique centrale, la dernière composante est de la spécificité de chaque Etat membre. En effet, la fixation du taux de la taxe complémentaire est à la discrétion de chaque Etat; cela, afin de tenir compte des moins-values budgétaires résultant de l'unificatio douanière (Kamgnia 1994).

3 Une description plus détaillée de l'ensemble de ces taxes est donnée en annexe du rapport final du projet de Kamgnia sur "l'impact du système des incitations industrielles des années 1980 au CamefOun" (1994).

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l'ensemble des catégories de produits. Les principaux droits s'exerçant à l'exportation des produits étaient le droit d'embarquement, la taxe municipale, la taxe de circulation sur les viandes, la taxe d'inspection sanitaire et vétérinaire, et la taxe de conditionnement. Les éléments de la fiscalité indirecte mtérieure étaient principalement l'impôt sur le chiffre d'affaires intérieur, la taxe intérieure à la production, et la taxe unique4.

Tableau 1.1 : Evolution du Rapport des Recettes Fiscales au PIB

Années pm Recettes fiscales

1981 2286,63 130,92 1982 2551,25 148,11 1983 2992,02 169,10 1984 3492,07 187,16 1985 3660,90 204,50 1986 3731,73 19U4 1987 3697,0 156,05 1988 3496,0 137,53 1989 3347,0 121,81 1990 3179,7 114,99

Note: pm et Recettes en 109 CF A, taxelPm en %

Source: UNDPlBanque Mondiale (1992) FINANCES-INFOS (octobre 1994)

Taxes /pm

5,72 5,80 5,65 5,36 5,59 5,12 4,22 3,93 3,64 3,62

Mais en fait, ces droits et taxes, aussi nombreux soient-ils, ne contribuaient à l'accumulation des recettes publiques qu'à un niveau

4 L'impôt sur le chiffre d'affaires intérieur est une taxe qui s'applique de façon discriminatoire à la production locale et à l'importation. Les avantages de la taxe intérieure à la production se trouvent concédés dans le cadre d'un régime du code des investissements camerounais. Le principe de fonctionnement de cette taxe est tel qu'elle se substitue à l'impôt sur le chiffre d'affaires intérieur et à tous autres droits de douane sur la consommation intermédiaire importée. La taxe unique, quant à elle, est une taxe instituée par l'Union douanière équatoriale et conservée par l'Union douanière des Etats de l'Afrique centrale (UDEAC), par acte N°12/65-UDEAC-34 du 14 décembre 1965. Elle s'applique à toutes les productions des industries destinées au marché de l'union (de 2 ou plusieurs Etat), et assujetties aux politiques d'harmonisation de l'union. Dans son application, elle se substitue à (i) toutes les taxes applicables à l'importation sur les matières premières; (ii) toutes autres taxes indirectes frappant les autres produits entrant dans la fabrication du produit agréé et (ii) toute les autres taxes intérieures applicables au produit fabriqué (Kamgnia 1994).

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largement inférieur au niveau escompté C'est que, leur mise en place s'est accompagnée de celle d'oo ensemble d'exonérations fiscales. Ces dernières allaient des exonérations dues à l'agrément à 1'00 ou l'autre des régimes du Code des investissements en vigueur dans le pays, aux exonérations exceptionnelles, en passant par les franchises diplomatiques, les exonérations sur effets personnels et autres, et celles sur les dons, aides et projets (Thill, et al. 1991). Le nombre accru des exonérations devait permettre de prendre en compte tous les cas spéciaux. Alors même que l'administration douanière locale ne dispose pas des moyens nécessaires pour leur administration rigoureuse. Une telle défaîllance apparente dans la gestion des exonérations, conjugué à la pratique des taux souvent trop élevés, ont conduit au développement incontrôlé de la contrebande et de la fraude fiscale; tel que le documente l'étude du MULPOC (1989). En effet, la contrebande et la fraude fiscale ont évolué sur la période pour devenir la règle plutôt que l'exception. Par conséquent, les recettes publiques s'amenuisaient.

ToutefOIS, les dépenses et prêts de l'Etat augmentaient. A ce point, le Camerooo se distinguait très peu de l'Mrique Francophone. En effet, comme le font noter, Thill et ses collaborateurs (1991), dans leur description de la crise en Mrique Francophone en général et des déséquilibres financiers en particulier, les recettes publiques ont chuté tandis que les autorités avaient tendance à poursuivre leur programme de dépenses en considérant le retournement de la conjoncture comme transitOIre et qU'Wl service de la dette publique parfois très lourd devait être assuré. Aussi, comme la plupart de ces pays, le Camerooo devait-il s'engager dans un ensemble de programmes de stabilisation et d'ajustement. En matière de stabilisation, il était question de rétablir et maintenir ooe certaine discipline fiscale, par une politique de gestion améliorée des finances publiques, en combinant réduction des dépenses publiques et accroissement des revenus de l'Etat. n a été ainsi nécessaire de procéder à ooe réforme fiscale et douanière, principalement pour l'ensemble de la zone de l'Union douanière des Etats de l' Mrique centrale (UDEAC).

La réforme fiscale et douanière adoptée pour la zone UDEAC, sur recommandation de la Banque mondiale et de la Communauté économique européenne (Banque mondiale 1992) visait i) l'amélioration de la capacité de collecte des recettes des structures tarifaires et fiscales des Etats membres, ii) l'amélioration de l'efficacité et de la compétitivité du secteur manufacturier dans chacun des pays, par l'élargissement de la base fiscale, pour des taux uniformisés et réduits, iii) la définition d'instruments de fiscalité indirecte flexibles et iv) la simplification de la

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structure fiscale, pour son administration facile et la transparence de celle-ci.

La réalisation de ces objectifs au niveau général requérait les aménagements suivants.

i) Le remplacement du tarif extérieur commun à quatre colonnes du barème en vigueur jusque-Ià par un tarif à deux colonnes: la colonne droit de douane, désonnais le tarif extérieur commun (TEC) et la colonne taxe sur le chiffre d'affaire (TCA)5. L'administration du droit de douane relève de la compétence du Comité de direction de l'UDEAC, qui définit son taux suivant quatre catégories de produits EM les produits de première nécessité (catégorie 1), les matières premières et biens d'équipement (catégorie II), les biens intennédiaires (catégorie III) et les biens de consommation courante (catégorie IV) EM. La taxe sur le chiffre d'affaire quant à elle, reste l'élément propre aux différents Etats, qui par conséquent en fixent le taux, toutefois en restant dans une fourchette décidée par le Comité de direction de l'UDEAC. La disparition à tenne de cette fourchette pennettra d'hannoniser la fiscalité au s.ein de l'union.

ü) L'élimination de la taxe unique.

ili) La définition dans chaque Etat d'une protection additionnelle pour tenir compte de la fragilité du tissu industriel, sous fonne d'une surtaxe temporaire librement fixée par les Etats, à un taux n'excédant pas 30%, et d'un droit d'accises devant s'appliquer sur certains biens de consommation courante, notamment les produits de luxe importés ou fabriqué localement sous licence étrangère.

iv) La réduction du champ d'application des exonérations.

Les prescriptions du Comité de direction de l'UDEAC, pour la mise en oeuvre pratique de la réfonne fiscale et douanière dès février 1994, sont telles que, les produits importés en zone UDEAC se trouvent assujettis au TEC aux taux définis suivant les quatre catégories de produits, comme il suit : la catégorie 1 ou catégorie des biens de première nécessité, dédouanés à un taux fixé à 5% de la valeur en douane; la catégorie II ou catégorie des biens d'équipement et matières premières qui sont dédouanés à 10% de leur valeur en douane; la catégorie ID ou

5 La colonne "droit de douane" fusionne les colonnes "droit de douane" et "droit fiscal d'entrée" du barème jusque-Ià; en vigueur la colonne "taxe sur le chiffi'e d'affaire" résulte quant à elle de la fusion de la taxe sur le chiffi'e d'affaire à l'importation et la taxe complémentaire de ce barème. Telle que conçue, la TCA doit s'appliquer en lieu et place de tous les autres droits et taxes du système fiscal indirect.

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catégorie des biens intennédiaires et divers assimilés soumis à 20% de la valeur en douane; et la catégorie IV ou catégorie des biens de

. consommation courante dédouanés à 30% de leur valeur en douane.

La TCA, quant à elle, est assise sur la valeur imposable majorée du TEC et des droits d'accises. Elle porte aussi bien sur les importations que sur la production locale ou sur la vente des biens qui y sont assujettis, et s'applique à trois taux: le taux nul (des produits exonérés), le taux réduit et le taux nonnal, définis à 5% et 12,5%, respectivement. TI est à noter que ces taux sont susceptibles de changement à tout moment (UDEAC 1994). En outre, la TCA, comme la taxe sur la valeur ajoutée (TV A), est une taxe déductiblé. Du document de l'UDEAC pour la mise en oeuvre de la réfonne, les produits exonérés de la TCA sont principalement les biens de première nécessité, et certains biens d'équipement. Le reste des produits de ces deux catégories, ainsi que les produits des deux autres catégories peuvent être assujettis à la TCA, soit au taux réduit, soit au taux nonnal.

En matière de protection additionnelle, la surtaxe, quoique admise à un taux de 30% de la valeur en douane, reste actuellement inappliquée. Les accises sont actuellement dues à un taux de 25% de la valeur en douane des produits assujettis. En outre, des taxes de services telles la contribution au Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) et la redevance informatique sont appliquées à des taux de 0,30% et 1,5%, respectivement.

Dans tous les cas, les taux des droits et taxes à l'importation se trouvent considérablement réduits (Annexe 1), avec une base d'imposition plus élargie. En outre, il n'existe plus que quelques cas d'exonérations; lesquels ne sont définis qu'à l'application de la TCA, et cela, sur certains biens d'équipement, et des biens de première nécessité.

Toutefois, la question est de savoir si des taux réduits, même en présence d'une base d'imposition élargie, peuvent pennettre de satisfaire la contrainte budgétaire à laquelle est soumise l'économie camerounaise depuis la seconde moitié des année 1980. En outre, quel niveau de perfonnan<%peut être garanti à l'activité productrice au Cameroun dans

6 En effet, toute Wlité productive assujettie à cet impôt aura à déduire de la TCA qu'elle verse au Trésor public la part qu'elle a eu à supporter à l'achat de sa consommation intermédiaire et/ou ses biens d'équipement. La déductibilité ne prend fin que lorsque le bien cesse d'être utilisé comme bien intermédiaire; c'est­à-dire à la phase finale de sa consommation. Ainsi, la TCA se définit-elle comme une taxe à la consommation. S'appliquant à l'importation des biens et services, elle vise un objectif de protection. Toutefois, son objectif principal es celui de la collecte de recettes fiscales.

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ces conditions ? En d'autres tennes, quelles sont les chances de succès de la réfonne fiscale et douanière au Cameroun?

L'étude de la Banque mondiale (1992) pour la proposition de la réforme fiscale et douanière en zone UDEAC a évalué les implications de recettes fiscales pour chacun des pays membres. Suivant cette étude, la réforme devrait être à mesure de porter les recettes fiscales à 5% au moins de leur niveau réalisé à l'exercice 1989-1990. Par ailleurs, l'étude a analysé les implications micro-économiques de la réforme sur la base d'échantillons d'entreprises dans les différents pays. D s'avère que les secteurs les plus protégés, telle secteur agro-industriel, devront souffrir de l'élimination des restrictions quantitatives; un bon nombre des entreprises échantillonnées verront leur coût de production s'accroître par suite de l'élimination des exemptions douanières, toutefois, à court tenne uniquement. Ainsi conçue, le succès de la réforme fiscale dvait être garanti à un niveau plutôt appréciable. Cependant, sa mise en oeuvre pratique coïncide avec la dévaluation du franc CF A. Ce qui justifie davantage le besoin d'une évaluation complémentaire des implications de la réforme aussi bien sur les recettes fiscales, que sur la structure de la protection nominale et de la protection effective des activités économiques dans les divers pays membres de l'union.

Aussi, le présent document se propose-t-il de 1 Quantifier l'effet de la réforme tarifaire sur les recettes fiscales, et 2 D'évaluer les incidences de la modification du tarif douanier sur le niveau et la structure de la protection nominale et la protection effective des activités au Cameroun.

La Revue de la Littérature

Des questions qui ont de tous temps soutenu les politiques fiscales sont les suivantes: quels types de biens doivent être taxés? de quelle nature doit être la progressivité de la fiscalité directe? quel équilibre établir entre la fiscalité directe et la fiscalité indirecte?

Ces préoccupations ont depuis longtemps fait l'objet de diverses analyses par des auteurs tels que Smith, Mill, Dupuit, Edgeworth,

/ Wicksell, Pigou et Ramsey. Depuis les années 1970, la tendance est plutôt pour des préoccupations d'optimalité (avec la contribution de Mirrlees) et de réforme fiscale. L'on s'intéresse de plus en plus de savoir dans quelle mesure le niveau d'une taxe donnée peut être accru ou réduit (Stem 1987). En fait, chaque pays dispose d'un arsenal d'instruments fiscaux. Aussi, est-il nécessaire de savoir, dans un pays donné, la combinaison à modifier. On devra ainsi procéder à un choix. En outre, l'on modifie le niveau d'une taxe donnée en tenant compte de l'équilibre

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Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

à établir entre les coûts à encourir et les gains à réaliser. D'où le besoin de la recherche d'un certain optimum.

La Théorie de la réforme fiscale.

D'une manière générale, toute réforme implique un déplacement d'un point d'équilibre vers un autre. En fait, Le petit Larousse définit la réforme comme un changement opéré en vue d'une amélioration. D'un point de vue fiscal, la réforme devra impliquer la modification de la structure fiscale du pays concerné. Selon l'analyse d'Ahmad et Stem (1987), toute structure fiscale en vigueur dans un pays donné est le reflet, aussi bien de son niveau de développement, que de son histoire et de sa structure constitutionnelle, et des décisions diverses prises au fil des années. Changer une telle structure implique des coûts. AussL convient-il de ne considérer que des variations marginales de la structure en place.

Dans le cadre de variations marginales, suivant Stem (1987), supposant donné un vecteur t d'instruments fiscaux en vigueur dans un pays donné, il en découle un niveau de bien-être social de valeur V(t) et un niveau de recette fiscale R(t). En outre, on suppose que i) V(t) est définie par une fonction de bien-être du type Bergson-Samuelson, et ii) tout accroissement du niveau du i-ème instrument, ti, est suffisant pour générer une unité supplémentaire de recette fiscale, toutefois en induisant une perte de bien-être social. Notant À. . le coût marginaL en

1

termes de perte de bien-être, de la collecte d'une unité supplémentaire de recette fiscale, l'on définit

..1.. 1

8V / 8t. 1

8R / 8t. 1

de sorte que si le coût marginal de la variation du i-ème instrument excède celui du j-ème instrument, il soit possible de procéder à une substitution marginale de niveau de taxation de l'instrument j à l'instrument i. En d'autres termes, si À.i > À. j, l'on réalise un gain de

bien-être de niveau "'j - '" j' en collectant une unité supplémentaire de

recette fiscale par l'accroissement d'une unité de l'instrument j et de la réduction d'une unité de l'instrument i. De manière générale, pour toute réforme t, l'on doit évaluer les implications en termes de recettes fiscales R, et de bien-être social V : la réforme est considérée salutaire si V > 0 et si R > O.

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Réseau de Recherche sur les Politiques Industrielles en Afrique

En général, il existe W1 ensemble de réformes salutaires. TI convient ainsi de rechercher W1e meilleure réforme. La question qui se pose est donc de savoir: quel doit être le niveau optimal d'imposition? TI est à noter qu'à l'optimum, les i devront être tous égaux, pour vérifier l'égalité

av +À aR=o. at· at· 1 1

Mais, W1e telle condition n'est définie qu'à W1 optimum au sens de Pareto. Dans le cas d'W1 petit pays (dans le sens où les décisions du pays considéré sont sans effet sur les prix internationaux), une structure fiscale uniforme doit permettre d'atteindre cet optimum, surtout lorsque l'objectif poursuivi est celui d'W1 équilibre budgétaire. En dépit du fait que la structure fiscale uniforme assure W1 optimum au sens de Pareto, elle paraît plus facile à administrer. Cependant, d'un point de vue théorique, W1e structure différenciée se trouve plus indiquée à satisfaire des objectifs, aussi bien de protection, de collecte de recettes, que de distribution de revenu (Subramanian et al., 1993); et notamment lorsque l'optimum visé est plutôt de second choix. La question est de savoir si W1e structure fiscale uniforme ne peut pas tout aussi bien permettre de réaliser efficacement W1 optimum de second rang.

La Protection uniforme et son optimalité.

Mitra (1992) propose W1e réforme qui intègre les préoccupations de protection et celles de collecte de recettes publiques. Pour cet auteur, les réformes tarifaires échouent le plus souvent du fait qu'elles ne coordonnent pas les aménagements tarifaires avec ceux de la fiscalité intérieure. C'est que la réforme de la politique commerciale impliquant à terme la réduction des droits de douane et probablement celle des recettes fiscales, elle devra être accompagnée d'W1e réforme de la fiscalité intérieure dans W1 objectif de rétablissement de l'équilibre budgétaire.

En fait Mitra, dans son analyse, reconnaît avec les auteurs comme Bertrand (1972), Harberger (1988), Balassa (1989), Linn et Wetzel (1989), et Vinod et Nash (1991) que des taux de droit de douane­protecteur relativement faibles et uniformes sont préférables aussi bien sur le plan de leur efficacité que sur le plan de la politique économique7.

7 Pour Harberger (1993), des incitations à la fraude fiscale naissent à partir du moment où des agents économiques se sentent lésés dans le système fiscal en

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Impact de la Réjàrme de la Politique Commerciale au Cameroun

En outre, comme le fait remarquer Weiserbs (1989), le problème de la protection est de trouver un taux relativement uniforme et d'une part assez bas pour éviter les inefficiences et minimiser les biais négatifs pour les entreprises exportatrices, et d'autre part suffisant pour éviter un démantèlement brutal du tissu existant. Aussi, Mitra pense-t-il que l'application d'un droit de douane-protecteur à un taux n'excédant pas 10 à 15% pourrait être jugé acceptable, notamment dans des pays où les pressions administratives et budgétaires ne nécessitent pas l'usage intensif des subventions8.

Toutefois, Mitra rejette l'idée d'optimation sous-jacente au taux de droit de douane uniforme; telle que le conçoivent les auteurs comme Harberger, Chambers (1989), et Panagariya (1989). Un tel cadre d'analyse pose selon lui le problème de la définition de la protection : la protection devrait-elle être un objectif ou une contrainte? Cependant, son approche reste conforme à la philosophie générale de la détermination de la structure optimale de protection. Celle-ci consiste à prendre pour acquis un certain niveau (positif) de protection qui maximise le bien-être à long terme. La différence fondamentale reste toutefois la conception de l'optimum. Cependant, il revient de chercher à savoir s'il est possible de définir la structure de protection qui. soit optimale pour un niveau prédéterminé de protection. En fait, une structure optimale de protection peut être obtenue soit dans un cadre d'uniformisation de la protection effective, soit dans un cadre de sélectivité de cette dernière (Siggel 1992).

A suivre l'exposé de Corden (1980), le principe de la sélectivité implique la spécification des industries à protéger : une fois que l'industrie est définie, on lui attribue son droit de douane sur mesure. Un inconvénient à une telle approche est qu'elle contribue à la mise en place d'un système de droits très complexe. De ce fait, elle impose de lourdes

place. La mise en application de taux réduits et uniformisés en conjonction avec une limite aux exemptions fiscales est de nature à limiter les évasions fiscales et permettre une collecte effective de recette fiscale. Les taux uniformes peuvent ne pas être optimaux, mais ils ont l'avantage d'être faciles à appliquer. En matière de politique économique, l'Etat n'aurait pas à se préoccuper des groupes d'intérêt, parce que les taux seront non seulement faibles mais aussi uniformes.

8 Ceci se définit de par la conception de la protection comme un besoin de subventionner un secteur d'activité donné, en taxant la consommation intérieure. A ce propos, Harberger (1993) indique que les droits existent parce que les producteurs constituent un groupe d'intérêt d'une puissance plus grande que celle des consommateurs, et que les taux sont les plus élevés là où les intérêts des producteurs sont les plus grands et ceux des consommateurs les plus difiùs.

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charges non seulement du point de vue de l'honnêteté mais aussi de l'efficience des autorités qui mettent au point le tarif douanier.

Selon Siggel (1992), le choix du principe de l'wùformité se base sur lUle philosophie de la survie du plus fort, en ce sens que le droit de douane wùforme aide les producteurs les moins efficaces à survivre, tout en octroyant à la société des rentes encaissées par les producteurs les plus efficaces. Ce qui constitue lUl gaspillage suivant l'analyse de Corden (1980). Pour cet auteur, certaines activités ont besoin de très peu de protection, quand d'autres ont besoin de beaucoup plus. Dans ce cas, accorder à toutes les entreprises le même niveau de protection revient, soit à accorder des largesses inutiles à certaines, soit à imposer des coûts inutiles aux utilisateurs ou consommateurs des produits des entreprises qui bénéficient d'lUle protection exagérée. Par ailleurs, des propos de Robinson (1990), divers arguments militent en faveur du fait que lorsqu'il existe des impôts créant des distorsions, sans qu'il soit possible de supprimer ceux-ci, l'wùformisation des droits de douane ne constitue pas lUle solution optimale9. En outre, O'Connel (1992) montre que les taux wùformes constituent plutôt lUle incitation à la fraude douanière lorsqu'ils doivent être appliqués à des niveaux élevés.

Cependant, comme l'énonce Corden (1980), dans un pays qui protège son secteur manufacturier pour des raisons non économiques, ou pour des mauvaises raisons économiques, les coûts de distorsions conséquents pourraient être réduits par lUle politique de protection wùforme. En fait, le principe simple de l'wùformité des taux effectifs peut être retenu comme point de référence lorsqu'on veut éviter les complications administratives que peut entraîner lUl système complexe.

Toutefois, la détermination d'lUle protection effective (TPE) wùforme n'est pas aussi simple que cela; même si l'on arrive à simplifier son principe en termes de l'égalité entre le taux nominal sur l'extrant et celui sur l'intrant. En effet, caractérisant toute activité par lUl taux moyen sur l'extrant (9 et un taux moyen sur l'intrant (tj), une conception apparemment simpiiste10 de l'wùformité de la protection

9 Chambers (1989) en a fait une rewe étendue et, Dahl, Devarajan et Van Wijnbergen (1986) en fondaient des modèles appliqués respectivement aux cas du Cameroun et de Indonésie.

10 En se basant sur la formule Balassa simple de détermination du 1PE, 1PE· = (t· - aïij) 1 (1- aï - bï), par ~onsJ.ueJlt un cas pa~icu~er de l'invariabilité des prix des non-échangeables, l'on infirmerait l'hypothèse de l'équivalence entre l'uniformité entre la protection nominale (ij = 1j) et celle de la protection effective (1PEj = ij =1j). Infirmation qui ne tient pas suivant l'approche du décalage. En effet, suivant Cette approche,

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effective est que la vérification de l'égalité tj = tj entraîne celle de l'égalité entre le taux de protection effective et le taux de protection nominale. Soit :

tj > tj implique TPEj > tj, et

t· < t'implique TPE·< t· J '1 J J'

partant de la relation suivante:

où aij est le coefficient technique relatif aux intrants échangeables.

Une alternative à l'uniformisation de la protection effective par celle de la protection nominale se trouve être l'uniformisation par l'escalade des taux nominaux en faveur des produits finis (Siggel 1992). En fait, partant de l'égalité suivante:

et considérant TPE comme une constante, on peut déterminer des combinaisons de Îi et tj pour lesquelles la protection effective demeure la même. En outre, la Iméarité de la relation garantit l'existence de cette combinaison pour différentes valeurs de aü; tout en étant possible de vérifier pour chacune de ces combinaisons, régalité ~ = tj = TPEj. Dans ces conditions, les entreprises verticalement intégrées et donc, qui ont une forte valeur ajoutée (correspondant à un faible coefficient 3ïj) supporteront des différences de TPN, 1j - tj, plus élevées que les industries à faible valeur ajoutée. Les industries à faible niveau de transformation et d~c à faible valeur ajoutée, qui sont caractéristiques des régimes de substitution à l'importation tendront à supporter des différentiels de protection nominale peu élevés et donc à être surprotégées. Ainsi, le principe de l'uniformisation de la protection

un tarif uniforme donnera Iièu à une augmentation équivalente dans les prix des non-échangeables et, par conséquent des TPE uniformes.

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effective par la différenciation des taux de protection nominale peut contribuer à accroître la protection effective. Toutefois, en pennettant d'atteindre lU1 même niveau de protection avec de faibles différences, il doit aussi permettre de collecter moins de recettes fiscales. Une méthode qui combine les deux techniques doit permettre lU1e bonne coordination des préoccupations de protection et de collecte de recettes fiscales.

Méthode d'analyse

L'étude se propose de i) quantifier l'effet de la réforme fiscale et douanière sur les recettes fiscales, et ii) d'évaluer les incidences de la modification du tarif douanier sur la protection effective des activités économiques au CamerolU1. Des simulations sur le logiciel, Software for Industrial Trade and InceIJtives Analysis (SINTIA) de la Banque mondiale permet d'atteindre l'objectif (i). L'objectif (ii), quant à lui, est réalisé sur la base d'lU1 calcul des TPE au niveau de l'économie tout entière. La description de ces différentes méthodes fait l'objet de ce chapitre.

La quantification de l'ejJet de la réformefiscale et douanière sur les recettes fiscales

La réforme de la politique commerciale spécifie des changements aussi bien dans le niveau que dans la structure de la protection des activités économiques, et donc lU1 changement dans la structure fiscale. Un tel changement de structure implique des modifications de la valeur des importations et du niveau des recettes fiscales. Un cadre d'analyse permettant de capturer la simultanéité de ces modifications s'avère nécessaire à la quantification de l'incidence de la réforme sur les importations et les recettes budgétaires. C'est ce que permet le logiciel, SINTIA. En effet, ce logiciel, sous sa forme SINTIA-T, permet non seulement lU1e description systématique de la protection nominale permise par le barème en vigueur, mais aussi la simulation d'alternatives de structures fiscales, calculant les niveaux correspondants de recettes fiscales et de valeur des importations. Aussi, devra-t-il permettre l'appréciation souhaitée de l'incidence de la réforme tarifaire sur les importations et sur les recettes fiscales au CamerolU1.

Toutefois, la simulation des diverses alternatives requiert la disponibilité des élasticités-prix de la demande intérieure des importations. Celles du CamerolU1 n'étant pas immédiatement disponibles, les estimations de la Banque mndiale fournies par le logiciel sont utilisées comme base de simulations. Ces élasticités sont définies

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pour les grands groupes d'importations, comme suit : Agriculture (produits primaires) -1,00, Mine (produits primaires) -1,00, Biens de consommation (produits manufacturés) -2,00, Biens intermédiaires (produits manufacturés) -1,00, Biens d'équipement (produits manufacturés)-0,50.

Une telle décomposition suggère des importations de biens d'équipement qui sont inélastiques, celles des biens de consommation courante étant élastiques, et pour tous les autres biens une élasticité de la demande des importations par rapport au pnx qui est unitaire. Cependant, la réforme est principalement une révision à la baisse des taux et du nombre des instruments fiscaux en vigueur jusque-là. Dans ce cas, plus élastiques sont les importations, plus élevés devront être les gains de recettes fiscales. Aussi, des simulations sont-elles réalisées partant des estimations de la Banque mondiale, considérées comme situation moyenne, pour définir une situation basse (où les importations sont toutes inélastiques) et une situation haute (où les importations sont toutes élastiques).

En outre, la réforme implique une réduction du nombre des exonérations douanières: elle devrait porter le pourcentage de produits exonérés à l'importation de 65% (Banque mondiale 1992) à 5,9% (des indications de l'UDEAC, en février 1994, pour la mise en application de la réforme fiscale et douanière), du fait même de l'élimination de la TU et de la TIP. Ainsi, si l'on admet que les exemptions douanières sont une source (plus ou moins légalisée) de fraude douanière, alors le niveau de la fraude fiscale doit être désormais réduit. En fait, les taux de droits de douane réduits et uniformes sont de nature à réëluire les incitations aux demandes intempestives d'exemptions fiscales. ÂLssi doit-on s'attendre, en somme, à un niveau de fraude substantiellement réduit, pour accroître le niveau de collecte des recettes fiscales. Toutefois, une telle réduction pourrait entraîner des variations dans le niveau des importations, . Q.,Çltamment dans le sens d'une réduction; d'abord, des importations J~'biens intermédiaires et biens d'équipement (sur lesquels portaient les exemptions) et ensuite, dans une moindre mesure, des importations de biens de consommation courante. Ainsi, des hypothèses de simulations ont été basées sur des éventuelles chutes du niveau des importations.

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L'évaluation des incidences de la modification du tarif douanier sur la protection effective des activités économiques

Pour atteindre l'objectif 2, il est nécessaire de procéder à un calcul des TPE au niveau de l'économie tout entière. En fait, deux grands cadres, à savoir, l'approche de l'équilibre partiel et celle de l'équilibre général ont servi jusque-là à la modélisation de la libéralisation des échanges (Goldin et Knudsen 1990). Les modèles calculables d'équilibre général, en permettant un examen de l'économie dans son ensemble et l'interaction entre les secteurs, se sont avérés particulièrement intéressants pour l'analyse des aspects distributionnels des réformes commerciales. Et c'est à juste titre qu'ils ont été retenus comme cadre analytique pour l'étude de l'impact du Programme d'ajustement structurel camerounais que réalise l'équipe de Njinkeu du Cameroun. Dans ce document, l'objectif étant d'évaluer les incidences de la modification du tarif douanier dans une perspective de performance économique, le concept de protection effective est privilégié dans l'analyse. Plus spécifiquement, la détermination des TPE à partir d'un tableau d'échanges intersectoriels est retenue.

Certes, la matrice intersectorielle ne décrit qu'une partie de l'économie, en ignorant des points essentiels de la politique économique que sont les revenus et leur fiscalité, les marchés financiers et leur comptabilité (Gillis et al. 1990); un avantage de la Matrice de Comptabilité Sociale (MCS). Cependant, ici, il est d'abord question de cerner l'incidence de la modification du tarif douanier sur le niveau et la structure de la protection effective des activités économiques sur un plan global. Aussi, les liaisons que capture le TES restent-elles suffisantes pour contourner le problème de qualité et de quantité d'informations que pose l'utilisation d'une MCS. Notons qu'une étude de la protection effective au Cameroun dans une perspective de développement industriel avait été faite par Sarnen (1990), à partir des TES de 1974/1975, 1975/1976, et 1976/1977. La présente étude qui se base sur le plus récent (1990) des TES au Cameroun, devrait permettre une actualisation des résultats de Sarnen.

On admet dès lors, les hypothèses simplificatrices que sont :

(a) le caractère fini de la solution implique que l'ensemble des solutions possibles soit fermé et borné;

(b)le caractère divisible des activités; requérant que toute activité puisse être réalisée à n'importe quelle intensité;

(c) la somme des quantités de facteurs employés pour chaque activité séparément;

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(d) les coefficients techniques qui sont constants et indépendants de l'échelle de production. Ce qui implique l'élimination, non seulement de l'effet de substitution (déterminant dans la théorie de la productivité marginale), mais aussi de toutes les mutations possibles dans la productivité. En effet, l'hypothèse de la fixité des coefficients techniques ne permet pas de prendre en compte les économies d'échelle et l'apprentissage par la pratique, lesquels éléments augmentent la productivité des facteurs avec la croissance (Gillis m: al. 1990).

Sur un plan pratique, la détermination des TPE à partir d'un TES nécessite entre autres des données de base portant aussi bien sur les caractéristiques du tableau intersectoriel considéré, que sur les valeurs estimées des taux de protection nominale.

Les caractéristiques du Tableau intersectoriel camerounais.

Dans le cas du Cameroun, les études qui ont nécessité l'utilisation de TES décrivant la situation économique du pays au cours des années 1980 ont été basées sur le TES de l'exercice 1984-198511 , qui seul était disponible jusque-Ià. Cependant, étant donné que la structure des coefficients techniques, dans les pays en voie de développement, tend à varier d'une année à l'autre (Genné 1982), le TES le plus récent est celui qui doit fournir des estimations les moins biaisées de la situation actuelle12 . Aussi, devra-t-on baser cette analyse sur le TES de l'exercice 1989-1990. Tout comme celui de 1984-1985, c'est un tableau à 31 branches résumant les structures de production en valeurs définies aux prix sortie-usine13. On y distingue 22 branches d'échangeables (de la

Il Il comporte 31 branches d'activités et donne, entre autres, des informations sur les comptes de production et d'exploitation par branche, et la ventilation des ressources, en produits. Son utilisation la plus déterminante a été la construction du modèle T ABLO-CAMEROUN, modèle défmi pour la projection de l'évolution macro-économique du Cameroun. Dans la version la plus récente de ce modèle, le TES de 1984/1985 est structuré en 10 branches d'activités dont une pour le commerce et seulement 9 produits. Y considérant les marges comme ressources, les consommations et tous les autres éléments de la demande fmale ont été estimés marges non-comprises.

12 En fait, partant du fait que les coefficients techniques tendent à varier d'une année à une autre en pays en voie de développement, Sarnen (1992) a basé son étude sur les TES caractéristiques de chacun des exercices défmissant sa période d'étude.

13 En outre, les auteurs du TES ont pris soin de dégager les marges commerciales de la valeur de la production des branches productrices. En effet, admettant que la branche Commerce n'élabore pas de produit donné, et donc sa production identifiée par la somme des marges commerciales, le total de la colonne

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branche 01 à la branche 22) et 9 branches de non-échangeables. Toutefois, pour les besoins de l'anaiyse, la correspondance biunivoque a dû être remplacée par une correspondance entre secteurs de production et catégones de produits; définissant ainSI un tableau rectangulaIre. Seulement les biens échangeables (22 de la matrice de base) ont fait l'objet d'une décomposition, obtenant 89 catégories de biens échangeables (Tableau Annexe II).

L'utilisation du TES de 1989-1990 est d'autant plus justifiée que cet exercice définit une année que l'on peut caractériser d'année charnière dans l'évolution du système des incitations au Cameroun. D'abord, l'exercice 1989-1990 marque le début de la période d'élimination des restrictions quantitatives au Cameroun : 105 des 201 produits à libérer des restrictions quantitatives y ont été libérés (Programme des échanges de la période 1988-1991). Par ailleurs, l'édition du Tarif douanier de l'UDEAC confectionné suivant le principe du Système harmonisé venait d'être mis en application. Enfin, les premiers résultats des contrats de performance passés entre l'Etat et la plupart des entreprises ont pu y être observés.

Les Taux de protection nominale

Sur un plan conceptuel, le taux de protection nominale mesure les effets des interventions commerciales sur le prix d'un produit donné. D'un point de vue algébrique, il exprime l'accroissement relatif (en %) du prix du produit considéré sur le marché intérieur par rapport à son prix sur le marché international. Alors que le prix intérieur correspond au prix sortie-usine, le prix international correspond soit au prix CAF à l'importation, soit au prix FOB à l'exportation, tous deux exprimés en monnaie nationale.

Lorsqu'il est possible de vérifier que i) la production locale s'effectue en situation de concurrence parfaite et le produit définit un substitut parfait du produit importé, ii) les élasticités de l'offre et de la demande extérieure sont infinies, et iii) le produit vendu sur le marché local ne subit que les effets des distorsions tarifaires, alors le TPN est définit égal au tarif douanier. Lorsque dans le pays considéré divers autres mesures tarifaires (taxes indirectes intérieures, exonérations fiscales et droits spécifiques) sont utilisées pour restreindre le marché intérieur aux producteurs étrangers, celles-ci sont converties en

correspondante dans le TES est annulé au niveau de la production totale, mais porté négativement, à la ligne correspondant aux marges oommerciales (Nguenevit 1993).

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équivalent advalorem et incorporées au droit de douane. Enfin, dans les cas où le pays se sert de barrières non-tarifaires (contrôle de prix, restrictions quantitatives et subventions), ou que le commerce est régi par le comportement frauduleux de ses intervenants, le TPN est déterminé par une comparaison directe des prix.

Nous faisons les hypothèses : i) du petit pays et donc que l'offre étrangère. des produits importés est parfaitement élastique, et que l'introduction d'un droit de douane engendre une marge de prix entre les prix intérieurs et les prix internationaux, ii) d'un environnement de concurrence parfaite, et iii) l'absence de barrières non tarifaires et de fraude douanière, la mesure tarifaire du TPN est adoptée. Ces taux sont directement obtenus du logiciel SlNTIA, toutefois à un niveau très désagrégé (soit par positon tarifaire, soit par groupe de produits). Aussi, pour tenir compte de l'agrégation requise par les secteurs de production, les estimations de TPN, à ce niveau, sont déterminés comme des moyennes pondérées par i) les importations et ii) la valeur de la production du secteur aux prix internationauxl4.

En effet, la protection mesurée est celle des producteurs. Par conséquent, la pondération par les parts évaluées au prix international de chaque produit dans la production totale de la branche doit permettre une meilleure approximation du TPN moyen de la branche. Dans une pondération par la production, l'on serait emmené à privilégier les taux de protection faibles dans le calcul des TPN moyens si le producteur, quoiqu'étant faiblement protégé (fortes importations) produit beaucoup à cause du niveau élevé de sa compétitivité. Cependant, en situation de

14 Samen fait noter la possibilité de procéder à une pondération soit à m seul niveau, soit à deux niveaux. Dans le cas d'me pondération à un seul niveau, les poids peuvent être i) uniformes (cas de la moyenne arithmétique simple); ü) les productions locales; ili) la demande intérieure; iv) les échanges mondiaux, et v) les importations. Dans me telle approche, le flux des importations étant susceptible de permettre une meilleure appréciation du degré de protection ou d'ouverture du pays par rapport au produit considéré, la pondération par les importations doit être préférée aux autres mesures. Dans la pondération à deux niveaux (me des bases d'estimation du GATI.), des moyennes !\imples sont calculées au premier niveau; lesquelles moyennes sont pondérées par les importations, pour obtenir me moyenne des moyennes, au second niveau. Pour cet auteur, la pondération à deux niveaux se trouve être celle qui permet de minimiser les biais divers de détermination de TPN moyens pour exprimer la protection nominale de la branche d'activité. Dans la présente étude, me pondération à deux niveaux a été utilisée, toutefois comme solution au problème technique que pose l'utilisation du logiciel SINTIA: les TPN moyens sont systématiquement calculés comme des moyennes pondérées par les importations correspondant aux différentes positions tarifaires.

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production non compüitive (cas du Cameroun), la production sera peu élevée là où la protection est faible. Ainsi, moins le produit est protégé, plus faible sera son poids dans le calcul des TPN. En l'absence des informations sur les parts de production de la branche, Cockburn et Dostie (1994) indiquent que les parts de chaque produit dans la valeur totale des ventes locales ou des importations de la branche sont utilisées comme coefficients de pondération. Dans ce cas, étant donné que plus la production locale d'un produit donné est protégée (faibles importatIons), moins son poids sera grand dans le calcul des TPN moyens, de tels choix conduisent à des estimations biaisées des TPN moyens; et par conséquent, ne devraient pas être recommandés.

Dans cette étude, deux niveaux de détermination de moyenne ont été considérés : i) les TPN moyens des sous-secteurs (obtenus de la désagrégation des secteurs de production du TES camerounais, au nombre de 89), et ii) les moyennes des branches. Le premier niveau de calcul est fait par le logiciel SlNTIA qui pondère systématiquement par la valeur des importations. Les parts, évaluées au prix international de chaque produit dans la production totale de la branche n'ont été utilisées comme coefficients de pondération qu'au second niveau de calcul des TPNmoyens.

Le taux de protection nominale tarifaire défini dans la présente étude est une somme des droits et taxes à l'importation des biens. TI fait ainsi abstraction de la fiscalité indirecte intérieure15 . En outre, il a été

15 Les instruments de la fiscalité indirecte intérieure au CamerOlm étaient jusque-là, l'impôt sur le chifiIe d'affaire intérieur (ICA!), la taxe intérieure à la production (TIP) et la taxe unique (IU). Tel que défini, l'ICAI est une taxe qui s'applique généralement de façon discriminatoire à la production locale et à l'importation. Quant à la TIP, elle est appliquée dans le cadre d'un régime spécial du code des investissements camerounais, frappant les produits fabriqués à leur sortie d'usine, soit pour être stockés, soit pour être commercialisés. Dans son application, la TIP se substitue à l'ICAI et à tous autres droits de douane sur la consommation intermédiaire importée. Enfin la TU, tout comme la TIP, est applicable dans le cadre d'un régime spécial du code des investissements camerounais. C'est une taxe qui s'applique, soit aux produits des industries destinés au marché local, soit aux produits des industries destinés au marché de l'union douanière (de 2 ou plusieurs Etats). Dans son application, la TU se substitue à i) toutes les taxes applicables à l'importation des matières premières; ü) toutes les autres taxes indirectes frappant les autres produits entrant dans la fabrication du produit soumis au régime de la TU, et ili) toutes les autres taxes intérieures appliquées au produit fabriqué. La prise en compte des ces taxes indirectes intérieures permet de déterminer le TPN sur les ventes locales et celui sur les intrants échangeables achetés localement, non pas comme une somme des droits et taxes à l'importation, mais en se servant des formules suivantes:

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nécessaire de distinguer les produits échangeables en produits exportables et produits importables, pour tUle estimation précise du taux de protection nominale de chactUl des produits échangeables. En effet, dans tes cas où aUCtUle taxe n'est applicable à l'exportation (comme c'est le cas au CamerotUl depuis l'exercice 1990-1991)16, le TPN est défini égal à zéro.

TPN=[DD+DFE+ TAXE J-l I+TCAm

pour l'ICA! appliqué de façon non discriminatoire, i.e, TCAI = TCAm, ou

TPN= (DD+DFEX1~TCAm)+TAXE_l 1+1CAm

dans le cas l'ICA! est discriminatoire. Le taux de protection nominale sur la vente à l'exportation est quant à lui déterminé à l'aide de la formule suivante:

TPN= 1 -1 1+ TAXE

Dans ces expressions, DD exprime le taux du droit de douane, DFE le taux du droit fiscal d'entrée, TCAI le taux de la taxe sur le clriffre d'affaire intérieur, TCAm le taux de la taxe sur le clriffre d'affaire à l'importation, et TAXE la somme de toutes autres taxes applicables à l'importation ou à l'exportation au Cameroun (Kamgnia, 1994).

16 En fait, depuis l'exercice 1990/1991, en application du nouveau code des investissements, les entreprises produisant pour l'exportation, tout en bénéficiant d'une incitation à l'exportation octroyée sous forme d'une déduction du revenu imposable d'un montant reportable égal, à 5% de la valeur FOB de leurs exportations, se trouvaient exonérés des droits de sortie et des taxes d'assurance et de transport Slu" ceux de leurs produits destinés à l'exportation (Kamgnia, 1994). La loi N°94/002 du 01 Juillet 1994 retablissait une taxation uniforme de 15% à l'exportation des principaux produits agricoles de base. Depuis le 5 Janvier 1995, l'Ordonnance N°95/01 portant modification de certaines dispositions des législations fiscale" et douanière modifie cette taxation dans le sens d' me taxation différenciée, fondée Slu" la situation et les perspectives propres à chacun des marchés au plan mondial. Soit la décomposition suivante: al 15% de la valelU" FOB pOlu" le cacao, le coton, le sucre, le caoutchouc natlU"el, et les plantes médicinales; bl 25% de la valelU" FOB pOlu" le café; cl 30% de la valeur FOB pour l'huile de palme; dl 6 500 FCFA la tonne pOlu" la banane (Finances-Infos, N° 005, 1995).

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Distinction entre produits exportables et produits importables

Une des étapes fondamentales dans la détermination des TPE au niveau global est le classement des branches en exportables et importables (ou non-échangeables). Parce que des erreurs de classification peuvent être induites par le niveau trop agrégé du TES, il s'est avéré nécessaire de procéder avant tout à une classification des produits. Ainsi, les 89 produits résultant de l'éclatement des branches en produits ont été d'abord distingués en exportables et importables. Ensuite, partant de la définition de ces produits dans les branches d'activité, celles-ci ont été classées. Les produits importables sont les produits pour lesquels les importations constituent une source importante d'offre. C'est que, leur production locale ne suffisant pas pour satisfaire la consommation locale, aussi bien finale qu'intermédiaire, l'importation d'appoint devient déterminante. Les produits éxportables, quant à eux doivent être écoulés à l'extérieur à cause de leur production qui est largement au-dessus de la consOllUTlation totale locale. Pour ces derniers produits, un niveau de compétitivité extérieure acceptable permet d'exporter le surplus de production.

Les produits classés par le tableau intersectoriel camerounais font, pour la grande majorité d'entre eux, l'objet à la fois d'importation et d'exportation. Ainsi, suivant l'approche adoptée dans l'étude tunisienne (1985), un indicateur de classification retenu est le pourcentage de la consommation apparente totale non satisfaite par la production locale, noté Ti et exprimé par le rapport suivant:

soit:

où Pi est la production locale, Mi, les importations, Ej les exportations, et Ci la consommation apparente totale finale et intermédiaire du produit i. Les critères de classification sont les suivants : si Ti > 0,10, alors le produit est importable~ si Ti < 0,10, alors le produit est exportable si -0,10 < Ti < 0,10, le classement du produit est fondé sur un jugement personnel.

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Les Taux de protection effective

Définition et interprétation

D'lUl point de vue conceptuel, le taux de protection effective évalue l'effet combiné de la protection au niveau de la production et des consommations intermédiaires. Aussi, le définit-on comme l'excédent en pourcentage de la valeur ajoutée aux prix intérieurs sur la valeur ajoutée mesurée aux prix internationaux. La valeur ajoutée intérieure est égale à la différence entre la valeur de la production hors taxes et le coût des achats en consommations intermédiaires (nettoyé des taxes indirectes récupérables). Dans ce calcui, les consommations intermédiaires non échangeables, ainsi que les amortissements sont décomposés en leurs composantes échangeables et valeurs ajoutées, puis pris en compte. La prise en compte de la composante valeur ajoutée des non échangeables permet de distinguer deux méthodes de détermination des TPE : la méthode de Corden et la méthode de Balassa. La différence fondamentale entre ces deux méthodes est que suivant Balassa, la composante en valeur ajoutée des intrants non échangeables n'est pas affectée par les distorsions de prix, de sorte que le TPE n'évalue que la protection de l'activité considérée: les éléments externes à celle-ci sont ignorés, contrairement à l'approche de Corden. La méthode de Balassa a cependant l'inconvénient de supposer que la valeur ajoutée des intrants non-échangeables reste inchangée par rapport à la situation de libre­échange.

L'utilisation de cet indicateur est telle que lorsque la valeur ajoutée est négative, soit aux prix intérieurs, soit aux prix internationaux, il devient difficile de parler de protection effective. Sinon, il est possible de distinguer quatre différents cas. i) Lorsque la valeur ajoutée est négative aux prix internationaux, l'on parle de sur-protection. Dans ce cas, grâce à la protection, l'entreprise parvient à dégager, où qu'il est possible de dégager pour l'activité considérée, lUle valeur ajoutée positive aux prix intérieurs; ii) la super-déprotection où la dé-protection rend négative aux prix intérieurs lUle valeur ajoutée qui est positive aux prix internationaux; lorsque la valeur ajoutée est négative aussi bien aux prix intérieurs qu'aux prix internationaux., l'on parle de iii) protection positive, et iv) protection négative, selon que la valeur ajoutée est supeneure aux prix intérieurs ou aux pnx mternationaux, respectivement (Kamgnia 1994).

Méthode de calcul des taux de protection effective

L'analyse portant sur l'économie tout entière, le calcul des taux de protection effective est fait à partir de la matrice des coefficients

23

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techniques. Le calcul peut être fait soit suivant l'approche matricielle du développement (Decaluwé et Lee 1984), soit suivant celle basée sur la résolution de systèmes d'équations simultannées, sur le logiciel GAMS du développement (Cockbum et Dostie 1994). La seconde approche qui ne nécessite pas une trop grande assistance en traitement informatique, pour une analyse globale facile et rapide, a été privilégiée dans ce document. Les formules détermination suivant les approches de Corden et Balassa sont les suivants :

Corden :

Balassa: l+1PEfB = (' )

1 aef alef ( ) --- 1;-+1;-+ 1;a..r+1;ai.,r l+Tf 1+~ 1+~ '!I <:J

où: aef = part de l'intrant échangeable e incorporée directement dans la

. branche échangeable; alef = part de l'intrant échangeable e incorporée indirectement dans la

branche échangeable; Tf = taux de protectton nominale applicable à la branche f; Te = taux de protection nominale applicable à la branche e; arl= part de l'intrant non-échangeable n incorporée directement dans la

branche échangeable.

Effets de la réforme fiscale et douanière sur les recetteN fiscales

La réduction prescrite par la réforme porte non seulement sur le nombre des instruments fiscaux, mais aussi sur le taux des droits et taxes. Ainsi, le tarif extérieur commun (TEC), a été substitué au droit de douane et au droit fiscal d'entrée de l'ancien tarif douanier, s'appliquant à des taux distingués par catégories de produits. La taxe unique (TU), la taxe intérieure à la production (TIP), la taxe sur le chiffre d'affaires à l'importation (TCAI), l'impôt sur le chiffre d'affaires intérieur (lCAI), et le droit de timbre proportionnel sont, quant à eux, remplacés par la taxe sur le chiffre d'affaires (TCA).

Des indications de l'UDEAC pour la mise en oeuvre de la réforme fiscale et douanière dans l'union, la TCA peut être appliquée aux taux

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Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

nul (exonération), réduit (5%) et nonnal (12,5%). Les biens de première nécessité et des biens d'équipement définissent les produits exonérés. Les autres produits, aussi bien de ces deux catégories que des catégories ID et IV peuvent être assujettis au taux réduit ou nonnaI. Au Cameroun, le taux nonnal de la TCA est défini à 1~%17. En fait, le protocole d'accord sur le contenu de la réfonne définit la TCA l'élément propre aux différents Etats, qui par conséquent en fixent le taux, toutefois en restant dans une fourchette décidée par le Comité de direction de l'UDEAC. Par conséquent, les taux sont sujets à modification à tout moment. Aussi, a-t-il été nécessaire de définir des scénarios d'alternatives de mise en application de la TCA, pour servir de base de simulation.

En outre, le taux des droits et taxes retenus ont été réduits et hannonisés par catégorie de produits. Ainsi, doit-on s'attendre à une chute des recettes fiscales. Cependant, les importations dont les prix ont été réduits doivent augmenter de manière à pallier la chute des recettes. L'effet compensateur de l'accroissement des importations, en étant fonction de l'élasticité-prix des biens importés, sera d'autant plus important que ces biens sont élastiques. Ne disposant pas de valeurs estimées d'élasticité des importations pour le Cameroun, des hypothèses ont été faites à partir des estimations de la Banque mondiale, pour compléter la base de simulation.

Base de simulation des effets de la réforme sur les recettes fiscales

En fait, tenant compte de l'application de la taxe sur le chiffre d'affaires aux taux nul (exonération), réduit (5%) et nonnal (12,5%), et de la latitude qu'a le pays à décider de la mise en oeuvre, 5 scénarios d'application de la réfonne fiscale ont été définis. Les 4 premiers portent sur une variation des taux de la TCA suivant les catégories de produits; le tout premier correspondant à l'application actuelle de la réfonne, comme l'indique le tableau 3.1. Dans les quatre premiers scénarios, seuls les taux de la TCA varient ; les taux du tarif extérieur commun restant les mêmes d'un scénario à un autre. Le premier scénario décrit la condition de mise en oeuvre de la réfonne au Cameroun en juillet 1994, Les scénarios 2 à 4 décrivent des alternatives de mise en oeuvre ne tenant pas compte des exonérations de la TCA. En outre, le scénario 2

17 La Loi des finances de la période 1994-1995 fixe les nouveaux taux de la tCA à 5% (taux réduit) et 15% (taux normal). Lorsque les centimes additionnels communaux s'appliquent (à la production, mais non aux opérations douanières), une majoration de 10% du taux de base porte ces taux à 5,5% et 16,5% pour les taux réduit et normal respectivement.

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fait l'hypothèse de l'application du taux normal de la TCA (12,5%) tel que prescrit par le Comité de direction de l'UDEAC ; le scénario 3 prescrit un renversement de l'escalade fiscale, tenant compte du niveau du taux normal de la TCA appliqué (15%) au Cameroun en juillet 1994: les biens des catégories I, II, et IV sont taxés au taux réduit de la TCA et les biens de la catégories ID assujettis au taux normal. Le scénario 4 suggère également un renversement de l'escalade fiscale, mais avec des bien des catégories I, II, et IV qui sont taxés à des taux différents. Le cinquième scénario suggère une modification de la structure du TEC : le taux de TEC pour les biens de consommation intermédiaire est défini à un niveau plus élevé que celui des biens de consommation finale.

Tableau 3.1 : Scénarios de mise en oeuvre de la réforme fiscale et douanière

Catégorie de Taux du Application de la TCA aux TA, TR, TN produit TECE

Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3

A 5,00 0,00 5,00 5,00 (37 produits)

B 10,00 5,00 5,00 5,00 (983 produits)

C 20,00 15,00 12,50 15,00 (252 produits)

D 30,00 15,00 12,50 5,00 (2944 produits)

Note: TCA : Taxe sur le chiffre d'affaires; TO, TR et TN correspondent aux taux nul, réduit et normal

Source: Composé par l'auteur

Catégorie de produit Scénarios 5 TEC TCA

A B C D

Source : Composé par l'auteur

5,00 10,00 30,00 20,00

26

5,00 10,00 15,00 10,00

Scénario 4

5,00

10,00

15,00

10,00

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Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

Par ailleurs, 4 hypothèses d'élasticité sont définies, partant des estimations d'élasticité de la Banque mondiale:

Hypothèse basse (moitié des estimations de la BM) : Agriculture (produits primaires) -0,50, Mine (produits primaires) -0,50, Biens de consommation (produits manufacturés) -1,00, Biens intermédiaires (produits manufacturés) -0,50, Biens d'équipement (produits manufacturés) -0,25,

Hypothèse moyenne (estimations de la BM) : Agriculture (produits primaires) - 1,00, Mine (produits primaires) - 1,00, Biens de consommation (produits manufacturés) - 2,00, Biens intermédiaires (produits manufacturés) - 1,00, Biens d'équipement (produits manufacturés) - 0,50,

Hypothèse haute 1 (double des estimations de la BM, sauf celle des biens intermédiaires) : Agriculture (produits primaires) - 2,00, Mine (produits primaires) - 2,00, Biens de consommations(produits manufacturés) -14,00, Biens intermédiaires (produits manufacturés) -2,00, Biens d'équipement (produits manufacturés) - 1,00,

Hypothèse haute 2 (l'élasticité des biens intermédiaires est 8 fois l'estimation de la BM) : Agriculture (produits primaires) - 2,00, Mine(produits primaires) - 2,00, Biens de consommation (produits manufacturés) -12,00, Biens intemédiaires (produits manufacturés) -6,00,Biens d'équipement (produits manufacturés) - 1,00.

Implicitement, l'évaluation des scénarios d'application vise la détermination d'un schéma de mise en oeuvre optimal de la réforme fiscale et douanière au Cameroun. Suivant l'étude de la Banque mondiale (1992), le niveau des recettes fiscales sous la réforme devrait être porté à 5% au moins du niveau de 1990. Ainsi, étant donné les taux des droits et taxes à l'importation, une combinaison judicieuse des deux structures de taux devrait permettre d'atteindre le niveau désiré de recettes fiscales: Cependant, des contraintes diverses de protection doivent être tenues en compter

1

i) Des contraintes sociales qui amènent à distinguer les produits de première nécessité. L'élaticité de la demande de tels produits est généralement faible. Cependant, contrairement à la logique économique, ils doivent supporter les taux les plus faibles.

ü) Un besoin de soutien du tissu industriel qui nécessite des aménagement de faveur à l'importation des matières premières et biens d'équipement. Ces biens nécessaires au fonctionnement du secteur industriel ne sont souvent pas disponibles localement. Aussi,

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doivent-ils être importés à des taux peu élevés, voire nuls pour certains d'entre eux.

ili) Les biens de consommation intermédiaire, étant également nécessaires au fonctionnement du secteur industriel, devraient être aussi soumis à de faibles taux de droits et taxes à leur importation. Ce faisant, l'on en viendrait à une remise en cause la politique de promotion d'une industrie locale de biens intermédiaires. C'est que des taux faibles à l'importation de cette catégorie de produits, en soum~t les entreprises locales à une forte concurrence, tendent à compromettre aussi bien leur naissance que leur développement des entreprises de ce sous-secteur. Toutefois, l'on ne doit pas perdre de vue qu'un contrôle exagéré des importations des biens intermédiaires peut entraver les circuits de. production en empêchant les entreprises d'obtenir les intrants nécessaires, dans les quantités voulues, au moment et au lieu voulus (Sarnen 1990). Le taux de la TCA est ainsi plus élevé que ceux des biens de première nécessité, des matières premières et des biens d'équipement. En outre, pour vérifier l'hypothèse du renversement de l'escalade tarifaire (Sarnen 1990), les taux à l'importation des biens intermédiaires sont définis à un niveau supérieur à ceux à l'importation des biens de consommation finale.

Les résultats des simulations

Partant de ce que la structure fiscale et douanière en vigueur en 1989-1990 a donné lieu à : hnportations : 444 092 millions de FCF A, Recettes fiscales hypothétiques : 249 972 millions de FCF A, les effets importation et revenu des modifications prescrites par chaque scénario ont été simulés pour les différentes hypothèses d'élasticité, comme l'indique le tableau 3.2.

Tableau 3.2 : Effet Importations et Revenu de la Réforme Fiscale et Douanière: Scénario 1

Hypothèses d'élasticité

Valeur des importations

Variation Recettes fiscales

Variation

élasticités nulles hypothèse basse hypothèse moyenne hypothèse hautes 1 hypothèse hautes 2

444092 473218 502343 705683 721262

o +"0,6

+13,1 +58,9 +62,4

160862 170186 179511 255646 257897

Note: importations et recettes en 106 FCF A 0, variations en % Source: composé par l'auteur

28

-35,6 -31,9 -28,2 +2,3 +3,2

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Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

Hypothèses d'élasticité

Nulles Basse Moyenne Haute 1 Haute 2

Scénario 2

Valeur des Importations

444092 476932 509772 747618 763808

Variation

o +7,4

+14,8 +68,2 +72,0

Recettes fiscales

152929 163400 173871 260477 263157

Variation

-38,8 -34,6 -30,4 +4,2 +5,3

Note: Importations et recettes en 106 FCF A, variations en %

Source: Composé par l'auteur

Scénario 3

Hypothèses Valeur des Variations d'élasticité Importations

Nulles 444092 0 Basse 487417 +9,8 Moyenne 530734 +19,5 Haute 1 866213 +95,1 Haute 2 884428 +99,2

Recettes fiscales

131554 144 339 157124 265 000 268488

Variation

-47,4 -42,3 -37,1 +6,0 +7,4

Note: Importations et recettes en 106 FCFA, variations en %

Source : Composé par l'auteur

29

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Scénario 4

Hypothèses Valeur des Variations Recettes Variation d'élasticité Importations fiscales

Nulles 444092 0 152019 -39,2 Basse 478840 +7,8 163733 -34,8 Moyenne 513388 +15,6 175448 -29,8 Haute 1 777987 +75,2 272 154 +8,9 Haute 2 793096 +78,6 271 168 +8,5

Note: Importations et recettes en 106 FCFA. variations en %

Source: Composé par l'auteur

Scénario 5

Hypothèses Valeur des Variations Recettes Variation d'élasticité Importations fiscales

Nulles 444092 0 125558 -49,8 Basse 492273 +10,8 163733 -44,8 Moyenne 540454 +21,7 152726 -38,9 Haute 1 933260 +110,2 267226 +6,9 Haute 2 948808 +113,7 270944 +8,4

Note: Importations et recettes en 106 FCF A. variations en %

Source: Composé par l'auteur

Dans tous les cas, la valeur des importations s'accroît (quoique à un taux réduit lorsque la TCA est appliquée au taux normal aux diverses catégories de produits). En effet, les taux des droits et taxes chutant, les importations doivent s'accroître, et cela plus élastique est leur demande (ainsi que le révèle le taux de variation de 19,3%, taux le plus élevé, correspondant à l'hypothèse haute des élasticités, dans le scénario 1). Quant aux recettes fiscales, elles chutent dans tous les cas, avec la chute la plus importante (-28,5%) intervenant dans le scénario 1. Cependant, si les biens importés sont tous élastiques, la chute ne sera que de" -17,4% (scénario 3); niveau qui peut être davantage réduit (-12,6%), si la TCA

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Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

venait à être appliquée au taux normal pour toute les catégories de produits (scénario 4). Malheureusement, ce comportement ne traduit que celui des recettes hypothétiques18. Quelle observation devra être espérée au niveau de la collecte effective des recettes?

En fait, l'un des objectifs visés par la réforme fiscale et douanière dans la zone UDEAC était de garantir un niveau élevé de collecte des recettes fiscales. Cela, parce que des droits appliqués à des taux peu élevés doivent réduire les incitations, non seulement à la fraude fiscale, mais aussi, à la formation des groupes de personnes en quête d'exonérations fiscales. Des prescriptions de la mise en application de la réforme au Cameroun depuis Février 1994, seulement 6% des importations sont exonérées des droits et taxes à l'importation19. Ce qui est une réduction considérable des 65% de cas d'exonération que reporte la Banque Mondiale (1992), dans sa description de l'ancienne structure fiscale de la zone UDEAC. En outre, les exonérations ne portent que sur la seule taxe sur le chiffre d'affaires. Dans ces conditions, l'application de la TCA au taux normal partout (scénario 4) peut être une estimation peu biaisée d'un environnement à faible niveau d'incitation à la fraude fiscale et aux demandes intempestives d'exonérations2o, pour espérer un taux de collecte de recettes fiscales aussi important que 80% du niveau défini avant la réforme. Mais, une question demeure : est-il possible d'accroître le taux de collecte en dépit de la dévaluation du franc CF A intervenue depuis le 12 Janvier 1994 ?

18 En fait, pour Pritchett et Sethi (1994), les déterminations des effets revenu d'une réforme fiscale sur la base du revenu hypothétique que donne le logiciel SINTIA restent une surestimation des effets réels de la réforme, surtout lorsque celle-ci implique une réduction des taux dans un environnement d'exemptions fiscales.

19 Une des nouveautés de la réforme fiscale et douanière est l'assujettissement, désormais, des collectivités publiques et des organismes de droit public réalisant une opération économique à caractère commercial. Ceux-ci bénéficiaient jusque­là d'une exonération de fait sur l'ICAI, quoique réalisant des activités économiques tout aussi imposables que celles des organismes privés.

20 En fait, de l'enquête du Centre de recherche et d'études en économie et sondage (CRETES) (Conjoncture PME N°002; 1994), la plupart des responsables de PME, quoique ~'avis favorable concemant les effets de la réforme fiscale et douanière, manifestent une insatisfaction pour la classification des produits dans les catégories du TEC, quant à leur consommation d'intrants: ils devront importer leurs intrants désormais à un coût trop élevé. En réalité, ils devront désormais payer les droits et taxes à l'importation de leurs intrants; lesquels droits et taxes qui leur étaient exonérés auparavant, de par leur agrément à l'un ou l'autre régime du code des investissements camerounais. Dans ces conditions, il ne devrait pas être surprenant de voir de tels individus chercher à profiter des failles qui leur permettraient de rétablir les anciennes conditions de leurs opérations économiques.

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Les Effets de la Réforme Fiscale et Douanière dans un Cadre d'une Dévaluation

Depuis le 12 Janvier 1994, les dirigeants des pays africains de la zone franc ont décidé unanimement d'une nouvelle parité pour le franc CF A : 1 franc CF A pour 1 centime français, au lieu de 2 auparavant. D'après les analyses de la banque Paribas (1994), ce changement de stratégie politique, en imposant une modification substantielle de la structure interne des prix relatif doit permettre, entre autres effets, l'équilibrage des finances publiques des pays concernés. TI est bien entendu que la dévaluation induit des prix frontières (exprimés en monnaie locale) élevés, aussi bien pour les exportations que pour les importations. L'on doit s'attendre dans ce cas à un accroissement, aussi bien de la valeur des importations, que de celle des recettes fiscales. Toutefois, cela ne devra être le cas que si les élasticités par rapport aux prix de la demande des biens importés sont nuls, et/ou s'if n'intervient pas de changement physique dans les importations. En fait, admettant l'hypothèse du petit pays dans le cas d'analyse, les biens importés doivent être, pour un certain nombre d'entre eux, des biens élastiques.

Par ailleurs, la dévaluation peut se traduire localement soit par un changement dans les prix de certains biens, soit par une variation dans le niveau général des prix, et cela proportionnellement au taux de dévaluation. Suivant les estimations de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), le taux d'inflation moyen au Cameroun a été de 34% sur la période allant de Janvier à Décembre 1994. En fait, parti de 7,5% en Janvier 1994, le taux d'inflation est passé rapidement à 23% en Février 1994, pour rester autour de 30% jusqu'en Juin. Depuis Juillet 1994, le taux d'inflation a évolué assez régulièrement au taux moyen de 22%, s'établissant à 48% en Décembre 1994. Aussi, les effets de la dévaluation ont-ils été simulés en tenant compte des transmissions aux prix à 30% et à 50%.

Enfin, il peut être que par suite de la dévaluation, l'on enregistre un changement physique dans le volume des importations de certains des biens. Sous ces différentes hypothèses, il a été enregistré les modifications suivantes du niveau des importations et du niveau hypothétique des recettes fiscales; COnsidérant une situation de mise en application de la réforme correspondant au scénario 2, et l'hypothèse moyenne des élasticités (Tableau 3.3).

Lorsque par suite d'une dévaluation de 50%, seulement les prix des biens de consommation courante s'ajustent à 30%, les importations augmentent, ainsi que les recettes fiscales. Une augmentation est

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Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

toujours enregistrée (quoique à lUl taux moindre) en ajustant aussi les prix (à 10% seulement) des biens de consommation intermédiaires. En fait, la réduction simultanée des quantités importées (aussi important que 50% dans les importations des biens de consommation courante), tout en ayant des effets négatifs lUl peu plus renforcés (lUle chute de 11,1% des recettes dans le scénario 2, mais de 32,7% du niveau de base) de sur les recettes fiscales, ne réduit que très faiblement (-4,2 %) la valeur des importations. Cependant, si l'accroissement de prix induit par la dévaluation est entièrement transmis à l'ensemble des prix, les importations chutent de 44,9% (soit -55% du niveau de base), et les recettes fiscales de 50,9% (soit -62,9% du niveau de base).

Tableau 3.3 : Effets Importation et Revenu d'une Dévaluation de 50% du Franc CFA.

Hypothèses de importations Variation recettes variation des prix et fiscales

quantités

Prix Cons. C :+30 Prix autres Biens :0 Prix Cons. C :+30 Prix Cons. 1. : + 10 Prix Cons. C :+30 Prix Cons. 1. :+ 1 0 Qté Cons. C. -30 Qté Cons. 1. : -10 Prix Cons. C :+30 Prix Cons. 1. :+ 1 0 Qté Cons. C. -50 Qté Cons. 1. : -10 Prix Tous Biens:+50

510675

493054

446102

425374

244529

+15,0 208384

+11,0 200412

+0,5 178 183

-4,2 168147

-44,9 92843

Variation

+10,2

+6,0

-5,8

-11,1

-50,9

Notes: - un signe positif implique une augmentation et un signe négatif Une réduction - "Cons. 1." indique les biens de Consommation Intermédiaire; - "Cons. C." indique les biens de Consommation Courante; - "Autres Biens" définit l'ensemble des biens d'équipement et des biens primaires.

Source: Composé par l'auteur

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Effets de la réforme sur les incitations aux activités économiques

La réduction des taux des droits et taxes à l'importation induite par la réforme a affecté non seulement le niveau des recettes fiscales, mais aussi la structure des incitations aux activités économiques du pays; aussi bien au niveau nominal qu'au niveau effectif. Les sections qui suivent analysent les caractéristiques principales de la structure de la protection nominale et de celle de la protection effective.

Structure de la Protection Nominale

La structure fiscale et douanière en vigueur jusqu'en 1990 octroyait une protection nominale aussi élevée que 276,8%, avec un niveau minimal défini à 0%, comme l'indique le Tableau 4.1. La réforme fiscale et douanière devait permettre, entre autres, de corriger de ce caractère disparate de la protection nominale.

Tableau 4.1 : Caractèristiques de la distribution des TPN de toute l'économie avant la réfOrme

Caractéristiques

Minimum Maximum Moyenne Ecart-type Coefficient de variation

Source: Composé par l'auteur

TPN

0.00 276.80 56.50 13.30 23.60

En fait, quatre objectifs principaux ont guidé la mise en place de la réforme fiscale et douanière dans la zone UDEAC. TI s'agissait de i) accroître le niveau de collecte des recettes fiscales, ii) accroître le niveau de la compétitivité du secteur manufacturier, iii) rendre l'instrument fiscal intra-régional plus flexible, et iv) simplifier la structure fiscale, afin d'accroître son administration et sa transparence (Banque mondiale 1992). Pour atteindre ces objectifs, non seulement la structure fiscale et douanière a été simplifié, mais aussi, les taux des droits et taxes ont été réduits, comme le révèle le tableau 4.2.

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Page 39: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

Tableau 4.2: Caractéristiques de la distribution des TPN de toute l'économie sous la rljOrme.

Caractéristiques Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3

Minimum Maximum Moyenne Ecart-type Coef variation

6,8 49,6 41,1 13,7 33,3

Source: Composé par l'auteur

6,8 49,6 43,3 10,2 23,5

12,5 49,6 41,2 13,6 33,0

Scénario 4

21,2 49,6 43,3 9,8 22,6

Dans tous les cas, le niveau de. la protection nominale se trouve réduit. Le taux maximal passe de 276,80 à 49,60, soit une baisse de 82,10%. Toutefois, le taux moyen ne chute que légèrement (à un taux aussi élevé que -27,3% sous le scénario 1). Une explication à ce taux de réduction du niveau moyen de la protection nominale est que sous la réforme, le nombre des taux maximaux se trouve considérablement accru. En outre, le niveau le plus bas de protection nominale sous la réforme se définit à 6,8%, lorsque des taux de protection nuls étaient permis par l'ancien système de protection. Quant à la variabilité, elle n'est réellement réduite que sous le scénario 4 (-26,3%), comme l'indique les écart-types. Ce qui laisse le coefficient de variabilité presque inchangé quelque soit le scénario de mise en application de la réforme.

En fait, les TPN au niveau de l'économie toute entière restent assez voisins, en val~ur, avant et sous la réforme; comme l'indique le Tableau 4.3 de la structure complète de la distribution de la protection nominale des activités économiques au Cameroun, avant et après la réforme fiscale et douanière.

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Tableau 4.3. Structure de la Protection Nominale.

TPN

0/0 Fréquence avant la réforme Fréquence sous la réforme'" Exportable Importable TotaI Exportable Importable TotaI

[17,5; 24,5[ (21,0) 0 0 0 0 2 2

[24,5; 3I,5[ (28,0) 0 0 0 0

[31,5; 38,5[ (35,0) 0 0 0 0 1

[38,5; 45,5[ (42,0) 0 0 0 0 2 2

[45,5; 52,5[ (49,0) 4 9 13 4 12 16

[52,5; 59,5[ (56,0) 0 7 7 0 0 0

[59,5; 66,5[ (63,0) 0 0 0 0 0 0

[66,5; 73,5[ (70,0) 0 2 2 0 0 0

Total 4 18 22 4 18 22

Note : *Seulement la distribution des TPN sous le scénario 3 a été considérée ici. Le scénario 1 (de la mise en oeuvre de la réforme en juillet 1994) a été considérée ici. Les valeurs entre parenthèses indiquent les centres des classes.

Source: Composé par l'auteur

Aussi bien avant la réforme que sous la réforme, les 4 branches exportables (Agriculture pour l'industrie, foresterie, produits du pétrole, et produits du bois) se trouvent dans la classe des TPN compris entre 45,5% et 52,5%. Toutefois, On observe des classifications différentes, avant la réforme et sous la réforme, en ce qui concerne les importables.

Avant la réforme, 9 branches importables, 50% des importables composaient la classe des TPN centrée sur 49%. n s'agit des branches: 01 Agriculture; 07 Travail de grains; 08 Transformation des produits agricoles; 09 Boulangerie, 15 Imprimerie; 16 Industrie Chimique; 17

36

Page 41: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

Industrie du Caoutchouc; 20 Appareils électroménagers; 21 Matériaux de transport.

Sept branches, soit 38,9%, avaient des TPN compris entre 52,5% et 59,5%. TI s'agit des branches : 03 Elevage; 04 Pêche; 10 Autres Produits Alimentaires; Il Boisson et Tabac; 13 Chaussures; 18 Matériaux de Construction; 19 Métaux.

Les deux branches restantes, soit Il,1% des branches importables, composent la classe des TPN compris entre 66,5% et 73,5%. TI s'agit des branches : 12 Textile et confection, et 22 Autres produits manufacturés.

Sous la réforme par contre, Il des branches importables (66,7%) se retrouvent dans la classe des TPN centrée sur 49%. Ce sont les branches : 07 Travail de Grains; 08 Transformation des produits agricoles; 09 Boulangerie; 10 Autres Produits Alimentaires; Il Boisson et Tabac; 12 Textile 13 Chaussures; 15 Imprimerie; 16 Industrie chimique; 17 Industrie du caoutchouc; 18 Matériaux de construction.

Les six branches importables restantes, soit 33,3%, se distribuent presque équitablement dans les classes inférieures. TI s'agit des branches : 03 Elevage; 04 Pêche; 19 Métaux; 20 Appareils électroménagers; 21 Matériaux de transport; 22 Autres produits manufacturés.

Ainsi, pendant que les activités des branches 07, 08, 09, 15,16, et 17, restent dans la même classe de protection nominale, le textile se trouve désormais moins protégé. C'est le cas des activités comme la pêche et l'élevage qui partent d'une protection de plus de 50% une protection de moins de 30%.

Structure de la Protection Effective

La protection effective octroyée aux activités économiques diffère selon que l'activité implique un produit exportable ou un produit importable. Aussi a-t-il été nécessaire de distinguer au préalable les produits en èxportables et importables. Les résultats de la décomposition et la structure de la protection effective en découlant sont tels qu'il suit.

Produits exportables et importables.

Les exportations du Cameroun sont destinées à la vente, aussi bien en zone UDEAC, qu'en zone hors UDEAC. Toutefois, tenant compte du fait que les entreprises exportent dans la zone UDEAC dans des conditions plutôt préférentielles, une vente à l'étranger n'a été prise en compte comme exportation que si le produit a été destiné à un marché

31

Page 42: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Réseau de Recherche sur les Politiques Industrielles en Afrique

hors de l'UDEAC. En effet, un des objectifs de l'uniOn douanière, a été de promouvoir l'industrialisation intra-régionale, avec des zones de spécialisation industrielle. Dans ces conditions, une consommation au sein de l'union ne saurait avoir la même valeur qu'une vente en zone UDEAC, lorsqu'il s'agit de mesurer le degré d'ouverture en général, et la compétitivité extérieure en particulier, des entreprises camerounaises. L'institution de la TU dans la zone devait permettre d'atteindre un tel objectif21 .

Au total 12 produits exportables ont été identifiés, comme l'indique le Tableau 4.3, et 68 produits comme des importables (Tableau 4.4). Pour les 9 produits restant, le critère de classification indiquant un coefficient -0,10 Ti 0,10 (Tableau 4.5), la tendance (exportable ou importable) de la majorité des produits de la branche à laquelle ils appartiennent a permis de classer en importables.

21 Malheureusement, cela n'a pas été le cas, comme le révèle l'étude de Bela. La taxe unique, plutôt que d'inciter à la spécialisation des Etats en matière d'industrialisation, a contribué à une réplication des entreprises d'un Etat à un autre. Les mêmes entreprises se retrouvant dans chacun des Etats membres de l'UDEÀC, les productions des Etats sont devenues concurrentes plutôt que complémentaires. Par conséquent, l'hypothèse de base définie dans cette étude pour la classification des produits doit aboutir à une classification quelque peu biaisée. Toutefois, il s'avère que l'institution de lattaxe unique n'a pu susciter que 10% d'échanges au sein de la zone. Ainsi, s'il est que les entreprises camerounaises ont dû faire montre d'agressivité pour pénétrer les autres marchés de la zone, et donc les ventes réalisées doivent contribuer substantiellement à la détermination de leur compétitivité extérieure, alors les erreurs de classification de l'étude doivent être minimales. En effet, les branches échangeâbles identifiées par cette étude restent peu différentes de celles que reportent les études de Njinkeu et de Bamou, respectivement. Cependant, pour ces auteurs, un produit ne peut être considéré comme un exportable que s'il est exporté à 60% au moins.

38

Page 43: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Tableau 4.4 : Liste des produits exportables (Ti -0,10).

Ti= (Mi-Bi)

Branches Produits (Pi+ Mi-Bi)

02 café vert -221,2149

05 grumes -0,5260

......

1 ~

06 pétrole brut -544886,9 ~ ti'

08 produits du cacao -1,8110 ~ <§.; <:)

I.H 12 confection -3,2850 ~ ... 10

~ matière en fibre naturelle -1,1973 ti'

13 peau brute, cuir -11,6080 ~ :;:

..t;" ;::

14 bois scie -1,7081 ... ~ ::

bois de menuiserie -1,7023 :: ... ;S

16 produit du pétrole -0,1370 a. ... tl

17 caoutchouc naturel -2,2570 ;::

Q objets en caoutchouc -0,6663

:: ... (3 $:! ::$

Source: Composé par l'auteur

Page 44: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Réseau de Recherche sur les Politiques Industrielles en Âfrique

Tableau 4.5: Liste des produits importables (Ii 0,10).

Branches

02

05

03

04

05

06

07

08

09

10

légumes grains tubercules

épices tabac brut autres fruits

oeufs poussins

Produits

produits de la pêche

bois de chauffe

sable/gravier

farine huile de grain tourteaux

sucre confiserie Autres produits alimentaires

patisserie, biscuiterie

produits laitiers graisse animale conserves aliment bétail sauce, condiments, sel

Source: Composé par l'auteur

40

Ti= (Mi-Ei) (Pi+ Mi- Ei)

+0,3295 +0,9920 +0,7018

+1,0032 +0,3410 +0,0290

+0,4779 +1,0578

+0,8912

+0,2556

+0,9123

+0,8798 +0,6017 +0,7580

+0,1826 +0,9493 +1,009

+0,3159

+0,8405 +1,0000 +0,9373 +0,2531 +0,2602

Page 45: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

Tableau 4.5 : Liste des produits importables (Ti 0,10). (suite)

Branches Produits Ti= (Mi-Ei)

(Pi + Mi - Ei)

11 cigarette +0,1507 alcool industriel +0,9616

12 fibres naturelles +0,9417 fibres synthétiques +0,6447 broderie +0,6975 friperie +1,0000 chapeau, méches +0,3982

13 objets en cuir +0,5688 chaussures +1,0000

15 imprimerie +0,7439 emballage +0,1972

16 médicaments vitamines +0,9821 parfumerie +0,1026 engrais, insecticides +0,9404 peinture +0,3339 explosifs, allumettes +0,8821 autres produits chimiques +0,7641 lubrifiants +0,5563

17 caoutchouc synthétique +1,0000 pneumatique +0,8542

18 autres matériaux de construction +0,9424 Autres minéraux +0,9894 métaux +0,9872

19 autres objets en aluminium +1,0045 autres métaux de base +0,9554

20 appareils électro-ménagers +0,8736 outillage agricole +0,8385 équipements de laboratoires +0,9951 fils électriques +0,9478 cuillères, couteaux +1,2429 cadenas, serrures +1,2428

21 locomotives +0,4433 bicyclettes, motocyclettes +0,5375 tracteurs +0,9901 autres véhicules +0,9556 pièces détachées +0,9828

22 verrerie +0,9866 armes +1,0000 piles, batteries +0,1677 mobilier de bureau +0,9977 crayon, bics +1,0000 autres industries manufactur. +0,3526

Source: Composé par l'auteur

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Tableau 4.6 (a) : Liste des produits à coefficient -0,10 < Ti < 0,10, mais définis en importables.

Branches Produits

01 plantes industrielles

04 poisson

07 extrait de café

09 pates alimentaires

10 graisse végétale 11 Boisson alcoolisées

Jus de fruit

16 Savon, détergent

18 Ciment, objets en ciment

19 Profiles aluminium

20 Equipements industriels

Source : Composé par l'auteur

Ti =: (Mi - Ei) (Pi+Mi-Ei)

+0,0057

-0,0060

+0,0001

+0,0315

+0,0051 +0,0005 +0,0388

+0,0841

+0,0197

+0,0726

+0,0835

Le recoupement des listes de produits a pennis distinguer les branches en exportables et importables22, comme l'indique le Tableau 4.6 (b).

22 Le critère de classification adopté pour distinguer les branches met la branche 12 dans la classe des importables alors même que cette branche englobe l'lUte des plus grandes activités de l'économie camerolUtaise, la transformation du coton. Dans cette activité, l'égrenage du coton est réalisé par la SODECOTON, la filature et le tissage par la CICAM, toutes deux des entreprises parapubliques. En 1990, la SODECOTON employait 1 640 personnes et la CICAM, 1300 personnes (Conjoncture PME; W 002, 1994). En 1992/93, des 49 618 tonnes de fibre vendues par la SODECOTON, seulement 3% ont été destinées à la CICAM: 97% avaient été exportées. En fait, lUt des éléments de la clause de création de la SODECOTON est de satisfaire la demande de coton-fibre en France, à concurrence de 35% de sa production (MSA; 1988). Aussi, est-il que les intrants importés prédominent dans la consommation en intrants des activités en aval de la filière. En fait, les unités de confection importent du tissu, soit parce que leur besoin (du tissu synthétique) ne peut pas être satisfait par la CICAM, soit parce que à qualité égale, le tissu CICAM leur revient plus cher (Conjoncture PME N°002; 199). Ainsi, même si les usines d'égrenage et de filature exportent la plus

42

Page 47: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

Tableau 4.6 (b): Branches Exportables et Importables.

Nature de la branche Branche

02050614 Exportable Importable 0103040608091011 1213 15 16171819202122.

Source: Composé par !'auteID"

Protection Effective.

Les taux de protection effective ont été détenninés suivant les méthodes simples et sophistiquées de Corden et de Balassa. Toutefois, les différences de valeurs étant faibles, seulement les résultats basés sur les méthodes simples ont été reportés, aussi bien pour la situation avant que celle sous la réforme (Tableau Annexe ID). D'une manière générale, les mesures de Balassa sont plus élevées que celles de Corden.

Avant la réforme, suivant les mesures de Corden, un grand nombre d'activités (près de 60%), notamment des importables, se trouvent dans une classe de TPE centrée autour de 45%, la classe [30; 60[ du Tableau 4.7. n s'agit des branches d'activité: 01 Agriculture; 03 Elevage; 04 Pêche; 07 Travail de Grains; 08 Transformation produits agricoles.; 09 Boulangerie; 10 Autres produits alimentaires; 13 Chaussure; 15 Imprimerie; 17 Industrie du caoutchouc; 19 Métaux; 20 Appareils électroménagers; 21 Matériaux de transport.

En fait, cette classe se compose à plus de 50% des activités de la classe de TPN centrée autour de 49%. L'activité 16 de cette classe de TPN, adjointe à certaines activités (11 et 18) de la classe des TPN centrée sur 63%, et aux deux (12 et 22) de la classe des TPN les plus élevés (centrée autour de 70%), composent la classe des TPE élevés ([60; 90[ ). Soit : Il Boisson et Tabac; 12 Textile; 16 Industrie chimique; 18 Matériaux de construction, 22 Autres produits manufacturés.

La classification suivant la mesure de Balassa réduit les élements de la classe des TPE de 45%, pour accroître ceux de la classe des TPE de 75%, et permettre la définition d'une classe de TPE centrée autour de 105%. La classe des TPE de 75% comprends les groupes d'activité: 07

grande fraction de lem production, la conjoncture économique au coms des années 80 les ayant amenés à fonctionner en deçà des capacités installées (Kamgnia; 1994), les quantités exportées restent insuffisantes pOID" permettre de classer la branche en exportable.

43

Page 48: Impact de la réforme de la politique commerciale au

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Travail de grains; 08 Transfonnation des produits agricoles; 10 Autres produits alimentaires; Il Boisson et tabac; 16 Industrie chimique, 19 Métaux.

La classe des TPE élevés (centrée autour de 105%) comprend quant à elle les activités : 12 Textile et confection; 18 Matériaux de construction, 22 Autres produits manufacturés.

Tableau 4.7: Distribution des Taux de Protection Effective avant la Réforme.

Taux de protection

effective Fréquence (TPE)

% Mesure CORDEN Mesure BALASSA Exportable Importable Total Exportable Importable Total

[-7; O[ 4 0 4 4 0 4 (3,5)

\

\.

[0; 30[ 0 0 0 0 0 0 (15,0)

[30; 60[ 0 13 13 0 9 9 (45,0)

[60; 90[ 0 5 5 0 6 6 (75,0)

1

[90; 120[ 0 0 0 0 3 3 (105,0)

Total 4 18 22 4 18 22

Note: Les valeurs entre parenthèses indiquent les centres de classe.

Source: Composé par l'auteur

44

Page 49: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

TI s'avère que la réforme induit Wle distribution moins asymétrique pour les importables, que ce soit suivant les mesures de Corden ou celles de Balassa. En effet, quelque soit le scénario de mise en application de la réforme, le plus grand nombre d'activité se retrouvent dans la classe des TPE centrée autour de 45%(des Tableaux 4.8, 4.9, 4.10, et 4.11, des scénarios 1, 2, 3 et 4, respectivement). A ce point, l'on note Wle conformité de classification avec la situation avant la réforme. En outre, les activités définies dans cette classe restent pratiquement les mêmes que celles identifiées correspondant à la situation avant la réforme. Sous les scénarios 1 et 3, cette classe reçoit l'activité 22 (Autres Produits Manufacturés), ql.1aI1d les activités 3, 4 et 20 tombent dans la classe inférieure des TPE immédiatement inférieurs (centrée autour de 15%). Sous les scénario 2 et 4, seulement les activités 4 et 20 se trouvent déclassées pour définir la classe des TPE centrée autour de 15%.

Ainsi, suivant les mesures de Corden, seulement le groupe d'activités défini par la branche 16 (Industrie Chimique) se trouve la plus protégée. Ce nombre s'élargit pour comprendre d'autres activités lorsque l'on considère la mesure de Balassa. Soit les activités suivantes des scénarios 1 et 3 : 07 Travail des grains; 08 Transformation des produits agricoles; 11 Boisson et tabac; 12 Textile et confection; 16 Industrie Chimique; 18 Matériaux de Construction.

45

Page 50: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Tableau 4.8: Distribution des TPE sous la Réj'orme·: (Scénario 1) ::.;, ~.

Taux !!l de protection .::

~ effective Fréquence ~ (TPE) ...

0/0 Mesure COBDEN Mesure BALASSA ~ .. Exportable Importable Total Exportable Importable Total ~

~ .. '" .:: "'t

[-7; O[ 4 0 4 4 0 4 -~ (3,5) cl' -

[0; 30[ 0 3 3 0 3 3 g. .::

(15,0) ~

"'" :r

0"1 [30; 60[ 0 14 14 0 9 9 ~ (45,0) S

~ [60; 90[ 0 1 0 6 6 ~ .. (75,0) ::s

~ [90; 120[ 0 0 0 0 0 0 ~.

.:: (105,0) .. Total 4 18 22 4 18 22

Note: Les valeurs entre parenthèses indiquent les centres de classe.

Source: Composé par l'auteur

Page 51: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Tableau 4.9: Distribution des TPE sous la Réforme : (Scénario 2l.

Taux de protection

effective Fréquence (TPE)

0/0 Mesure COBDEN Mesure BALASSA Exportable Importable Total Exportable Importable Total ....

i [-7; O[ 4 0 4 4 0 4

~

~ (3,5) tr

[0; 30[ 0 2 2 0 2 2 ~ ~ c

(15,0) i "'" ~ ....;a

~ [30; 60[ 0 15 15 0 11 11 --(45,0) tl

~ --[60; 90[ 0 1 1 0 5 5 ::;: ~.

(75,0) :;: ~

g [90; 120[ 0 0 0 0 0 0 :1i (105,0) ~

~

Total 4 18 22 4 18 22 9.: ~

tl ;:

Q Note: Les valeurs entre parenthèses indiquent les centres de classe. :1i

~

è1 :;: ;::::

Source : Composé par l'auteur

Page 52: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Tableau 4.10: Distribution des TPE sous la Rqorme : (Scénario 3) ::,., ~,

~ (TPE) Fréquence 1::

~ 0/0 Mesure CORDEN Mesure BALASSA ~

~ Exportable Importable Total Exportable Importable Total ::-

(\)

~ ::-(\)

'" [-7; O[ 4 0 4 4 0 4 1:: ~

(3,5) -!lJ

[0; JO[ 0 3 3 0 3 3 a: 5' (15,0) ..Q' 1:: !lJ

[30; 60[ 0 13 13 0 9 9 ::-"'" (45,0) â" 00

S. [60; 90[ 0 2 2 0 , 6 6 ~ (75,0) !lJ

(\) ~

[90; 120[ 0 0 0 0 0 0 ~ (105,0) .6'

1:: (\)

TOTAL 4 18 22 4 18 22

Note: Les valeurs entre parenthèses indiquent les centres de classe,

Source : Composé par l'auteur

Page 53: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

Tableau 4.11 : Distribution des TPE sous la RéfOrme : (Scénario 4)

Taux de protection

effective Fréquence (TPE)

0/0 Mesure CORDEN Mesure BALASSA Exportable Importable Total Exportable Importable Total

{-7; O[ 4 0 4 4 0 4 (3,5)

[0; 30[ 0 2 2 0 2 2 (15,0)

[30; 60[ 0 15 15 0 11 11 (45,0)

L60; 90[ 0 0 5 5 (75,0)

[90; 120[ 0 0 0 0 0 0 (105,0)

Total 4 18 22 4 18 22

Note: Les valeurs entre parenthèses indiquent les centres de classe.

Source : Composé par l'auteur

Que ce soit suivant la mesure de Corden, ou celle de Balassa, en situation avant ou sous la réforme, les a~vités les plus protégées effectivement sont celles qui portent essentiellement sur les produits finis. En outre, il s'avère que les activités les moins protégées (en fait déprotégées) sont celles des' exportables. Dans, cette catégorie, l'agriculture pour l'industrie, activité dominée par le café vert, et donc l'agriculture d'exportation, se trouve être la plus déprotégée dans tous les cas. Aussi, a-t-il été nécessaire d'évaluer les biais créés par le système d'incitation.

Biais de Protection

D'une manière générale, protéger un secteur donné revient à déprotéger un autre. n se crée ainsi des biais en faveur des secteurs protégés aux dépens des secteurs les moins protégés. Une comparaison des taux de

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protection des secteurs correspondants pennet ainsi d'évaluer les biais résultant de la protection. Soit la fonnule de détermination suivante, pour le biais de la protection en faveur du secteur i aux dépens du secteur j.

BIAIS = 1 + TPE i _ 1 1 + TPE j

La quantité ainsi détenninée peut être positive ou négative. Lorsqu'elle est négative, l'on définit plutôt un biais contre le secteur dont on cherche à mesurer le biais. Dans le cas présent, en se basant sur les mesures de Balassa, et tenant compte des activités des deux dernières classes de TPE (60%), des biais en faveur de l'agriculture d'exportation aux dépens de quelques secteurs des importables ont été déterminés, comme l'indique le tableau 4.12.

Tableau 4.12: Biais anti-agriculture d'exportation.

Importable

07 travail de grains 08 transformation produits agricoles 10 autres produits alimentaires Il boisson et tabac 12 textile 16 produits chimiques 18 matériaux de construction 19 métaux 22 autres produits manufacturés

Biais agriculture d'exploitation(%)

avant réforme sous réforme: sc 3

-43,4 -42,7 -42,0 -41,5 -42,6 -40,0 -46,6 -45,3 -55,6 -45,3 -48,9 -48,0 -53,3 -47,1 -46,2 -36,7 -53,0 -31,5

Note: BAR : Biais anti-exportation avant réforme; BSR = Biais anti­exportations ..... la réforme

Source: Composé par l'auteur

On observe dans tous les cas des biais qui, plutôt, sont anti-agriculture d'exportation. En effet, les bais se trouvent partout, non seulement négatifs, mais aussi élevés en valeurs absolues, surtout en situation avant réforme. La réforme contribue réellement à modifier l'ordre de grandeur dans 44% des cas considérés, tout en laissant inchangé le sens du biais.

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Synthèse et Conclusion

Dès 1987, l'urgence d'tu1 ajustement structurel s'est fait ressentir au Camerotu1. Entre autres instruments d'ajustement, la réforme fiscale et douanière dans la zone de l'Union douanière et économique de l' Mrique centrale (UDEAC) devait permettre tu1e régulation des équilibres macro-économiques dans les Etats membres, en général, et au Camerotu1, en particulier. Les objectifs d'tu1e telle réforme étaient principalement, i) l'amélioration de la capacité de collecte des recettes des structures tarifaires et fiscales des Etats membres, ii) l'amélioration de l'efficacité ~et de la compétitivité du secteur manufacturier dans chactu1 des pays, par l'élargissement de la base fiscale, pour des taux uniformisés et réduits, iii) la définition d'instruments de fiscalité indirecte flexibles et iv) la simplification de la structure fiscale, pour tu1e administration aisée et la transparence de celle-ci.

La réalisation de ces objectifs au niveau général a nécessité la réduction, non seulement du nombre des instruments fiscaux, mais aussi du taux des droits et taxes, et le champ d'application des exonérations. Ainsi, le droit de douane et le droit fiscal d'entrée de l'ancien tarif douanier ont été remplacés par le tarif extérieur commtu1 (TEe), s'appliquant à des taux distingués par catégories de produits. La taxe unique (TU), la taxe intérieure à la production (TIP), la taxe sur le chiffre d'affaires à l'importation (TC AI), l'impôt sur le chiffre d'affaires intérieur (ICAI), et le droit de timbre proportionnel sont remplacés par la taxe sur I~ chiffre d'affaires (TCA); laquelle taxe s'applique aux taux, nul (des produits exonérés), réduit (5%) et normal (12,5%). En somme, le nombre des instruments fiscaux a été réduit, ainsi que leurs taux. En outre, les taux ont été harmonisés par catégories de produits.

Des expenences de réforme fiscale dans des pays en développement, il s'est avéré que des droits appliqués à des taux peu élevés réduisent les incitations, non seulement à la fraude fiscale, mais aussi, à la formation des groupes de personnes en quête d'exonérations fiscales. Aussi, devait-on s'attendre à un accroissement du niveau de la collecte des recettes fiscales. Cependant, avant d'estimer la portée pratique d'tu1e telle réforme, il a été nécessaire d'en cerner davantage les contours théoriques. Ainsi, la présente étude s'est-elle proposée de i) quantifier les effets de la réforme fiscale et douanière en zone UDEAC sur les recettes fiscales, et ii) évaluer les incidences de la modification du tarif douanier sur le niveau et la structure de la protection nominale et la protection effective des activités au Camerotu1. Les résultats de l'analyse sont les suivants.

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Les recettes fiscales

Le niveau hypothétique des recettes fiscales indique que celles-ci décroissent par suite de la réduction des taux des droits et taxes à l'importation induite par la réforme fiscale. Toutefois, si pour une demande des biens importés élastique, les importations augmentent par suite de la réduction des taux des droits et taxes à l'importation, alors le taux de réduction des recettes fiscales doit être amoindri. En fait, si la TCA devait être appliquée uniquement aux taux réduit (pour les biens de première nécessité et les biens d'équipement) et normal (pour les biens de consommation intermédiaire et les biens de consommation courante) alors, la réduction des taux implicite à la réforme fiscale ne doit entraîner qu'une chute de 17,3% des recettes fiscales : soit un niveau hypothétique défini à 82,7% du niveau de 1990. Ainsi, s'il est que l'application des droit et taxe à des taux faibles définit un moyen de dissuasion contre la fraude fiscale, alors un tel cadre d'application de la TCA excluant les exonérations doit permettre un niveau adéquat de collecte des recettes fiscales.

Cependant, dans un environnement de dévaluation du franc CF A, notamment de 50% comme c'est le cas dans les pays de la zone franc depuis le 12 janvier 1994, pour une demande de biens de consommation courante élastique, une demande inélastique pour les biens d'équipement, et une élasticité unité pour la demande des autres biens, si l'accroissement de prix induit devait être intégralement transmis à l'ensemble des prix, alors il devra s'en suivre une chute aussi bien des importations (-44,9%) que des recettes fiscales (-62,9%). Fort heureusement, de tels taux de chute se trouvent considérablement réduits lorsque la transmission se fait partiellement; même s'il doit s'en suivre une modification physique dans les importations.

La structure de la protection des activités économiques

Sous la réforme, la distribution de la protection nominale des activités économiques importables (au nombre de 22) reste asymétrique, toutefois, avec une asymétrie du côté des TPN faibles (classe centrée autour de 21 %). Avant la réforme, l'on observait, pour cette catégorie d'activités, une asymétrie du côté des TPN élevés (classe centrée autour de 70%). Cependant le TPN modal reste le même pour les deux distributions, à 48,7% : le TPN moyen pour les importables se définit à 43,1% sous la réforme, et à 54,1% avant la réforme. Aussi bien avant la réforme que sous la réforme (pour une application de la TCA,

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Page 57: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Impact de la Réforme de la Politique Commerciale au Cameroun

abstraction faite des exonérations), les exportables (au nombre de 4) se trouvent tous dans la classe des TPN centrée autour de 49%.

Concernant la protection effective des activités économiques, il s'avère que la réfonne définit une distribution plus symétrique pour les importables. Aussi bien avant la réfonne que sous la réfonne, les activités portant sur les produits finis se trouvent être les plus protégées effectivement. Les exportables restent les moins protégées (sinon déprotégées) dans les deux situations. En fait, dans tous les cas l'agriculture pour l'industrie reçoit le niveau le plus bas de protection effective; la réfonne ne contribuant à réduire les biais induits que dans une faible proportion.

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Annexes

Page 63: Impact de la réforme de la politique commerciale au

1 annexe 1 : taxes définissant la réforme fiscale et douanière dans la zone UDEAC (%).

Tec Tca Accises Surtaxes T info CNCC Total

5.00 0.00 0.00 0.00 1.50 0.30 6.80 ~ ~

5.00 5.00 0.00 0.00 1.50 0.30 12.58 !:;

5.00 12.50 0.00 0.00 1.50 0.30 21.24 f} 10.00 0.00 0.00 0.00 1.50 0.30 11.80 i:l 10.00 5.00 0.00 0.00 1.50 0.30 17.85 :;:.;,

~ 10.00 12.50 0.00 0.00 1.50 0.30 26.93 Cl

VI 20.00 0.00 0.00 0.00 1.50 0.30 21.80 ~ \0 <1>

20.00 5.00 0.00 0.00 1.50 0.30 28.40 f} 20.00 12.50 0.00 0.00 1.50 0.30 38.30 i:l

P 30.00 0.00 0.00 0.00 1.50 0.30 31.80 cl" 30.00 5.00 0.00 0.00 1.50 0.30 38.95 "-:::: 30.00 12.50 0.00 0.00 1.50 0.30 49.68 -ii'

;::

30.00 12.50 25.00 0.00 1.50 0.30 78.11 <1>

~ :il :il <1>

Note: Les droits finals, dans chaque cas, sont détenninés à l'aide de la ;:; t;.

formule suivante. ~

Droits Finals =,vI* (TEC + TCA*(1 + TEC + Accises)*l,l + I:l ;::

Accises +Surtaxe+CNCC+Taxe informatique. ~ :il <1>

èS Source: Document UDEAC d'application de la Réforme, Février 1994.

;:: ::s

Page 64: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Réseau de Recherche sur les Politiques Industrielles en Afn'que

annexe II: produits échangeables.

Branches et Production au Exportations Importations produits prix intérieur

UDEAC HorsUDEAC

Branche 01: légumes 86.6 0 0 50.1 grains 73.7 57.0 0 10620.3 plantes indust. 5.3 0 0 0.2 tubercules 184.4 0 0 510.5 Branches 02: épices 23.1 0.2 7371.3 30.4 café vert 775.5 9.6 775.4 3.4 tabac brut 1310.1 74.5 514.1 1 191.7 autres fruits 83.1 3.8 7371.1 Branche 03: oeufs 490.6 0 0 528.3 poussins 728.6 0 145.1 914.3 Branche 04: poissons 183.4 34.5 5.7 4.6 produit pêche 3 112.1 1.3 2238.8 27729.1 Branche 05: bois de chauffe 4.7 0 0 1.9 grumes 41591.1 0 22754.7 9908.8 Branche 06: pétrole brut 92630.9 0 92630.9 0.2 sable- gravier 91.7 0 0 1 121.5 Branche 07: 1

farine 3219.7 54.4 357.9 23916.9 extrait de café 3397706.2 8.2 103.6 363.3 huiles de grains 257.8 0 0 458.2 tourteaux 96.8 43.6 96.8 400.1 Branche 08 : produit cacao 11883.8 341.7 7684.1 32.7 sucre 2670.4 0.4 0 701.6 confiserie 48.8 350.8 0 1074.6 autres aliments 275.6 230.3 34908.8 4574.9 Branche 09 : boulangerie 3178.4 0 0 0 pate aliment. 2118.9 0 0 81.1 patisserie-biscu 424.6 0 31.4 227.5

Source: Compilé par l'auteur

60

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Impact de la Réforme de la Politiquê Commerciale au Cameroun

annexe II : produits .échangeables. (suite)

Brancbes et Production au Exportations Importations produits prix intérieur

UDEAC HorsUDEAC

Branche 10: produit laitier 2659.0 30.0 0 14006.9 graisse animale 0 0.1 0 302.1 graisse végétale 14486.2 574.0 1930.8 2005.4 conserves 199.9 0 0 2990.0 aliments bétail 3196.6 1.0 0 1083.0 sauce -sel 828:4.9 648.2 15.2 2929.8 Branche 11 : cigarettes 17816.8 324.0 593.2 4417.0 boisson alcool. 126990.9 1451.2 1010.9 1263.6 jus de fruit 21640.0 355.3 306.2 1388.6 alcool indust. 98.8 0 0 2459.2 Branche 12: mat.fibre nam. 32912.3 33.2 31 763.6 13 830.2 fibre naturelle 39.8 0.1 0 707.9 fibre synthétique 1446.7 37.1 1381.9 4713.6 broderie 133.4 0 0 307.5 confection 13 684.7 1431.4 11 763.8 1272.7 fripperie 0 51.7 0 31.9 ,?hâpeau méche 449.2 0.4 0 297.2 Branche 13: peau brute 1069.0 4.2 1029.2 45.0 objets en cuir 501.3 16.9 370.4 1031.5 chaussures 0 0 0 1592.3 Branche 14: bois scie 9787.4 508.7 6278.7 105.4 bois menuiserie 10 151.4 2.6 7059.4 664.6 Branche 15: imprimerie 8040.7 21.8 547.9 23909.3 emballage 6199.6 307.0 56.0 1578.4

Source : Compilé par l'auteur

61

Page 66: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Réseau de Recherche sur les Politiques Industrielles en Afrique

annexe II : produits échangeahles. (suite)

Branches et Production au Exportations Importations produits prix intérieur

UDEAC Hors UDEAC

Branche 16: médicament vit. 413.8 8.5 110.3 22768.8 parfumerie 6905.3 912.7 1 158.2 1947.7 engrais insect. 662.4 0.4 51.2 10 500.4 peinture 5506.8 713.0 398.0 3159.0 savon déterg. 14585.9 3450.6 1947.3 3287.4 explosif allum. 54.2 615.3 0 405.4 Autres pduits ch 3860.6 25.6 89.6 12994.3 pduits pétrole 102328.9 7036.5 14017.4 0 lubrifiants 3946.2 535.2 0 4947.4 Branche 17: caoutchouc nat 3316.4 0 2301.7 3.5 caoutchouc syn 0 0 0 40.1 pneumatique 827.2 351.1 7.4 4852.4 objets en caout. 7084.7 498.4 5 181.4 2348.5 Branche 18: ciment objet cim 20628.6 10558.2 55 470.0 autre mat cons 93.2 2934.0 0 1524.4 autres minéraux 40.1 152.0 0 3735.6 métaux 31.4 0 0 2414.4 Branche 19: profil. allumin. 46388.5 4.6 416.6 4044.4 objets allumin. 169.7 947.0 40095.9 1986.3 Autres métaux 108.4 56.4 105.4 2424.4 Branche 20 : app. électromen. 4470.6 97.8 2512.3 31144.0 outillage agri. 3062.0 0 1223.2 17116.9 éqpt industriel 33830.8 0 628.0 3710.1 éqpt laboratoir 49.6 0 0 10151.3 fils électriques 1073.3 0 1 158.3 20011.8 cullier couteau 3093.6 80.6 6260.6 430.0 cadenas serrure 1546.8 40.3 8130.0 215.0

Source: Compilé par l'auteur

62

Page 67: Impact de la réforme de la politique commerciale au

annexe II : produits échangeables. (suite)

Branches et Production au Exportations Importations produits prix intérieur ......

UDEAC HorsUDEAC ~ 0. l}

Branche 21 : ti locomotives 95.8 565.9 534.6 610.9 ~

~ bicyclettes 804.8 119.9 82.6 1018.2 0

tracteurs 304.2 99.1 170.1 30570.9 ~ 01 0:. IN autre véhicule 150.8 2.5 1 514.1 4763.1 ~

pces détachées 88.8 811.2 5816.0 10889.6 ti Branche 22: '"tI verrerie 14.5 586.8 0.8 1063.9 st

::; armes 0 0 0 86.2 .s.

;:: piles batteries 7277.8 1856.4 82.7 1548.9 0:.

mobilier bureau 9.7 54.5 7.4 4239.4 ~ crayon bic 0 54.7 0.3 629.0 :li

:li autres ind. mfac 3792.5 34.2 949.1 3015.0 II>

~ §: 0:. I:l

Source: Compilé par l'auteur ;::

~ ~ ~ ;:: ::s

Page 68: Impact de la réforme de la politique commerciale au

annexe III : TPN et TPE des branches avant réfOrme. ;:.;,

Branche TPN(%) TPE (%) CORDEN TPE (%) BALASSA ~-~ 1::

~ 01 agriculture 51.1 50.9 51.2 ::" " 02 ag. pour industrie 48.7 -6.4 -6.6 ')

::t-

03 élevage 53.8 53.9 54.1 ~ 04 pêche 54.9 55.5 59.6 ~

~

05 foresterie 49.0 -3.4 -3.9 '" 1::

06 pduit pétrole 49.5 -0.8 -0.9 ~ -07 travail des grains 51.8 54.1 64.9 ~

08 pduits ag. mfactur. 51.8 56.2 61.0 ~ 09 boulangerie 48.6 48.0 54.7 ~

.5' 10 autres produits 1::

~

~ alimentaires 56.7 58.3 62.6 :s-Il boisson tabac 53.6 60.5 74.8 â" 12 textile 70.2 84.4 110.5 S-13 chaussure 52.7 53.0 58.5 ~ 14 industrie du bois 52.3 -3.4 -4.0 ~ 15 imprimerie 51.7 52.0 58.3 ~ 16 industrie chaimique 52.4 76.6 82.7 ~ 17 industrie caoutch. 51.5 52.4 57.0 ~. 18 matériaux const. 57.2 84.7 100.1 1::

~

19 métaux 57.6 58.7 73.7 20 app. électromen. 52.0 51.7 52.8 21 mat. transport 52.0 52.0 52.7 22 autres pduits manufacturés 70.4 88.5 98.6

Source: Compilé par l'auteur

Page 69: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Tableau annexe III (suite) : TPN et TPE des branches sous la réf!rme: (!cénario Il

Branche TPN(%) TPE(%)CORDEN TPE (%) BALASSA

01 agriculture 49.6 50.3 50.6 02 ag. pour industrie 49.6 -6.2 -6.4 03 élevage 30.0 29.3 29.3 ~ 04 pêche 17.8 16.7 17.6 l 05 foresterie 49.6 -2.8 -3.2 06 pduit pétrole 48.9 -0.5 -0.6 ~ 07 travail des grains 49.6 53.0 63.5 S-08 pduits ag. mfactur. 49.6 55.5 60.2 ~

~ 09 boulangerie 49.6 51.3 58.6 ~

8: 10 autres produits ~ alimentaires 49.6 52.2 55.9 ~ Il boisson tabac 49.6 57.7 71.1 S-12 textile 48.1 55.4 69.2 ~ 13 chaussure 49.6 50.9 56.1 -14 industrie du bois 49.6 -2.6 -3.0 ]:

:: 15 imprimerie 49.6 50.3 56.3 <1>

16 industrie chaimique 49.6 74.1 79.9 1 17 industrie caoutch. 49.6 51.0 55.5 18 matériaux const. 38.7 53.9 61.9 ~ 19 métaux 43.8 43.9 53.8 à 20 app. électromen. 22.2 20.6 21.0 <1>

c 21 mat. transport 35.4 35.3 35.7 ::

22 autres pduits ~ manufacturés 37.1 42.0 45.5 ~

~ :: :li

Source : Compilé par l'auteur

Page 70: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Tableau annexe III (suite): TPN et TPE des branches sous la réforme: (scénario 2) ::;;,

~.

~ Branche TPN(%) TPE (%) CORDEN TPE (%) BALASSA ;:

~

01 agriculture 49.6 50.2 50.5 ~ 02 ag. pour industrie 49.6 -6.2 -6.4 ~

:s-03 élevage 36.0 35.5 35.6 ~

'" 04 pêche 26.9 26.1 27.7 ;: "'t

05 foresterie 49.6 -2.9 -3.4 -!lJ 06 pduit pétrole 48.9 -0.6 -0.6 ~ 07 travail des grains 49.6 52.9 59.8

~ 08 pduits ag. mfactur. 49.6 55.1 59.8 ..5'

;: 09 boulangerie 49.6 51.1 58.4 !lJ

C\ 10 autres produits ~

C\ alimentaires 49.6 51.8 55.5 ~ 11 boisson tabac 49.6 57.2 70.5 s: 12 textile 48.3 55.1 68.8 ~ 13 chaussure 49.6 50.7 55.9 !lJ 14 industrie du bois 49.6 -2.8 -3.2 ~ 15 imprimerie 49.6 50.3 56.3 ~ 16 industrie chaimique 49.6 73.9 79.7 .5.

;: 17 industrie caoutch. 49.6 50.9 55.3 ~

18 matériaux const. 39.5 55.3 63.5 19 métaux 45.5 46.0 56.5 20 app. électromen. 28.2 26.9 27.4 21 mat. transport 37.1 37.2 37.6 22 autres pduits manufacturés 39.9 45.9 49.9

Source: Compilé par l'auteur

Page 71: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Tableau annexe III (suite): TPN et TPE des branches sous la réforme: (scénario 3).

Branche TPN(%) TPE (%) CORDEN TPE (%) BALASSA

01 agriculture 49.6 50.3 50.6 02 ag. pour industrie 49.6 -6.2 -6.4 03 élevage 29.3 28.2 28.3 ~ 04 pêche 17.8 16.7 17.6 ~ 05 foresterie 49.6 -2.8 -3.2 ~ 06 pduit pétrole 48.9 -0.5 -0.6 ~ 07 travail des grains 49.6 53.0 63.5 Ci 08 pduits ag. mfactur. 49.6 55.5 60.2 ~

~ 09 boulangerie 49.6 51.3 58.6 Q

10 autres produits ~ 0:.

0\ alimentaires 49.6 52.2 55.9 t} ~

Il boisson tabac 49.6 57.7 71.1 Ci 12 textile 49.0 56.7 71.0 ~ 13 chaussure 46.1 46.3 50.8 ::::: 14 industrie du bois 49.6 -2.6 -3.0 ,i5'

;:: 15 imprimerie 49.6 50.3 56.3 0:.

16 industrie chaimique 49.6 74.1 79.9 ~ 17 industrie caoutch. 49.6 51.0 55.5 :il

:il 18 matériaux const. 46.0 66.2 76.8 0:.

;:J 19 métaux 39.8 39.5 47.9 i:i' -·20 app. électromen. 23.9 22.9 23.4 0:.

~ 21 mat. transport 40.9 41.5 42.0 ;::

22 autres pduits ~ manufacturés 31.4 34.0 36.6 ~

~ ;:: ::s

Source: Compilé par l'auteur

Page 72: Impact de la réforme de la politique commerciale au

Tableau annexe III (suite) : TPN et TPE des branches sous la réforme: (scénario 4) ~

~,

Branche TPN(%) TPE (%) COBDEN TPE (%) BALASSA a :: f}

~ 01 agriculture 49.6 50.2 50.2 <'l :r-

1\1 02 ag. pour industrie 49.6 -6.2 -6.4 ~ 03 élevage 36.0 35.5 35.6 ~ 04 pêche 26.9 26.1 27.7

.. :: '"'1

05 foresterie 49.6 -2.9 -3.4 -06 pduit pétrole 48.9 -0.6 -0.6 III

~ 07 travail des grains 49.6 52.9 63.3 -08 pduits ag. mfactur. 49.6 55.1 59.7 5= ~.

09 boulangerie 49.6 51.1 58.4 III 0\

10 autres produits l 00 alimentaires 49.6 51.8 55.4 ~ Il boisson tabac 49.6 57.1 70.3 ~ 12 textile 48.3 55.1 68.8 :::::

13 chaussure 49.6 50.7 55.8 III 14 industrie du bois 49.6 -2.8 -3.2 ~ 15 imprimerie 49.6 50.2 56.2 ~ 16 industrie chaimique 49.6 73.9 79.7 ~. 17 industrie caoutch. 49.6 50.9 55.3 ::

~

18 matériaux const. 39.5 55.3 63.5 19 métaux . 45.5 45.9 56.5 20 app. électromen. 28.8 27.9 28.4 21 mat. transport 37.1 37.2 37.6 22 autres pduits manufacturés 43.2 50.1 54.5

Source : Compilé par l'auteur