Impacts et limites de l’autonomie pour les universités de ... · • Une université centrée sur la recherche • 3 500 doctorants (1120 étrangers) • 700 doctorats décernés

Impacts et limites de l’autonomiepour les universités de recherche :

l’exemple de l’Université Pierre et Marie Curie

Laurent BuissonDirecteur général délégué à la recherche et au transfert de technologies

UPMC

Séminaire Repères / MESR / 21 juin 2010

Séminaire Repères du 21 juin 2010 / MESR 2

Impacts et limites de l’autonomiepour les universités de recherche :

l’exemple de l’Université Pierre et Marie Curie

• Les universités de recherche françaises• Les conditions initiales : la situation en 2007• L’engagement dans l’autonomie• Le budget de recherche• La politique scientifique• Les ressources humaines• L’ouverture à la société• Un premier bilan ?


Les universités de recherche en France

• Universités et universités de recherche intensive• Des missions légalement identiques…• … une réalité très contrastée

• Université et facultés• Le poids de l’Histoire• Président vs. Doyens

• Définir, décider et mettre en œuvre une politique scientifique• Orienter : le directoire• Proposer et mettre en œuvre : la vice-présidence et la direction• Valider : conseils scientifique et d’administration

• Partenariats et complémentarité• Universités, grands établissements et organismes


Où travaillent les chercheurs de l’UPMC ?

Séminaire Repères du 21 juin 2010 / MESR

• Une université scientifique et médicale héritière des facultés de médecine et de sciences de l’Université de Paris / Sorbonne (1109)

• 31 000 étudiants• 25 % d’étrangers provenant de 120 pays

• 5 900 salariés• 1900 maîtres de conférences et professeurs• 10 000 personnes avec les personnels CNRS, INSERM…

• Budget total de l’université en 2010 : environ 450 M€• 640 M€ avec le CNRS, l’INSERM… (salaires et fonctionnement)

• Localisation• Jussieu (chantier lié à l’amiante)• Centres de recherche médicaux : Cordeliers, Hôpitaux Pitié-

Salpêtrière, Saint-Antoine, Quinze-Vingt, Tenon, Trousseau…• 3 stations marines à Roscoff, Banyuls et Villefranche-sur-Mer

L’UPMC : faits et chiffres


• Une université centrée sur la recherche• 3 500 doctorants (1120 étrangers)• 700 doctorats décernés par an• Budget de recherche 220 M€ (410 M€ avec le CNRS et l’INSERM)

• 120 laboratoires de recherche• La plupart labellisés et soutenus par le CNRS et l’INSERM

• 4 pôles• Modélisation et ingénierie• Matière, énergie et univers• Terre vivante et environnement• Sciences de la vie et de la santé

• 6 800 publications par an (OST 2007)

• Première université française par ses projets retenus par l’ANR et l’Europe dans leurs appels à projets

La recherche à l’UPMC


Les conditions initiales : la situation en 2007• Des universités qui émergent dans une France qui se décentralise

• Une multiplication des structures• Créer plutôt que réformer : grands établissements, écoles, organismes

• Nouvelles libertés ou démantèlement ?• Contracter et recruter : associations, filiales et SAIC

• Diversification des ressources• PCRDT, Fonds régionaux, organisations à but non lucratif, entreprises• ANR, fonds unique interministériel des pôles de compétitivité, ERC

• 1793 : la dissolution• 1806 : l’Université• 1890 : la réforme avortée• 1970 : la personnalité morale• 1984 : les lois Savary• 1989 : les pôles universitaires• 1999 : la loi Allègre• 2005 : PRES et RTRA

• 1799 : les départements

• 1964 : les régions• 1982 : la décentralisation

• 2004 : les pôles de compétitivité


L’engagement dans l’autonomie

• Une loi attendue de longue date• Le rayonnement des universités de recherche allemandes et anglo-

saxonnes• La perception de l’importance de l’autonomie• Des projets repoussés d’élections en élections

• Des situations très différentes d’un établissement à un autre• L’envie de faire• Des stratégies diversifiées

• Pour une université de recherche comme l’UPMC• Etre pleinement un opérateur de recherche• Se positionner dans les 20 premières universités mondiales

• Pour une université technologique…• Pour une université à forte dimension territoriale…

• Des établissements aux moyens et à la gouvernance très diversifiés• Des rapprochements en cours : PRES et fusions

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Le budget de recherche (1)

• Le budget : premier signe et premier outil de l’autonomie

• Avant la loi LRU• attribution par le ministère , des frais d’infrastructures et des

moyens aux unités des fédérations de recherche, aux structures fédératives et aux programmes pluri-formations

• Une capacité d’intervention réduite au BQR• Mise en place de SIFAC au 1er janvier 2008

• Après la loi LRU• Mise en place d’un budget recherche


Données financières du périmètre recherche(estimations 2008)

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Noyau actuel : 19,5 M€Dépenses d’infrastructures et de maintenance = 9 M€

Salaires sur budget état = 160 M€

Ressources contractuelles (SAIC et hors SAIC, y.c. salaires) =

34 M€

Apport des organismes y compris salaires = 190 M€

Budget recherche UPMC = 225-230 M€

Périmètre consolidéhors immobilier = 415-420 M€


Le budget de recherche (1)

• Le budget : premier signe et premier outil de l’autonomie

• Avant la loi LRU• attribution par le ministère , des frais d’infrastructures et des

moyens aux unités des fédérations de recherche, aux structures fédératives et aux programmes pluri-formations

• Une capacité d’intervention réduite au BQR• Mise en place de SIFAC au 1er janvier 2008

• Après la loi LRU• Mise en place d’un budget recherche• Détermination des dotations des unités

• Critères objectifs et opposables

• Financement de la politique incitative


Le budget de recherche (2) • Une fonction budgétaire à créer

• Des compétences à découvrir et à mobiliser ou à recruter• Des systèmes d’information à développer

• Un Etat qui n’a pas pris la mesure de l’autonomie…• Des dotations connues en février…• Un modèle « SYMPA » défini pour obtenir une répartition fixée d’avance

• Renforcer les établissements les plus mal dotés : universités de sciences humaines et sociales en région, universités nouvelles certaines universités polyvalentes

• Une répartition des moyens faite entre toutes les universités• Une dotation recherche qui diminue malgré de meilleures performances• Des universités de recherche aux dotations en très faible croissance


Evolution des dotations de l’Etat aux universitéset rang dans le classement de Shanghaï

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

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35,0%

40,0%

0 100 200 300 400 500 600

Position dans le classement de Shanghaï

Paris 7

Paris 5Lyon1

Bordeaux 2

UPMC

Paris 11Montpellier 2

Grenoble 1Strasbourg

Marseille 2

Toulouse 3

Nancy 1Bordeaux 1Rennes 1

Lille 1


Le budget de recherche (2) • Une fonction budgétaire à créer

• Des compétences à découvrir et à mobiliser ou à recruter• Des systèmes d’information à développer

• Un Etat qui n’a pas pris la mesure de l’autonomie…• Des dotations connues en février…• Un modèle « SYMPA » défini pour obtenir une répartition fixée d’avance

• Renforcer les établissements les plus mal dotés : universités de sciences humaines et sociales en région, universités nouvelles certaines universités polyvalentes

• Une répartition des moyens faites entre toutes les universités• Une dotation recherche qui diminue malgré de meilleures performances• Des universités de recherche aux dotations en très faible croissance

• … mais qui met la barre très haut !• Dès la première année, les comptes doivent être certifiés par un

commissaire aux comptes


La politique scientifique (1)• L’appropriation complète d’une politique jusqu’alors en partie sous

le contrôle du Ministère et des organismes

• Topologie des structures de recherche• Des unités de recherche plus importantes et moins nombreuses

• De 180 à 120 en 8 ans• Des unités mieux dotées en personnels d’appui

• Une gestion dynamique des équipes au sein des unités

• Faire émerger de nouvelles équipes• Emergence UPMC 1

• 217 projets déposés / 30 projets retenus / 2,7 M€ d’aide attribués en 2009• Emergence UPMC 2 : en cours• Convergence UPMC 1 : à l’automne

• Animation scientifique

• Réseaux de plateformes : recensement et coordination par pôle


La politique scientifique (2)

• Une fonction de pilotage et de suivi à créer• Des compétences à découvrir et à mobiliser ou à recruter• Des systèmes d’information à développer

• Des procédures à mettre en place et à perfectionner• Des marges de manœuvre financière bien étroites• Ne pas (trop) alourdir le travail des chercheurs• Mobiliser des experts

• Des collègues et une communauté à convaincre• Méfiance vis-à-vis du local / national• Rôle essentiel du directoire de la recherche et du conseil scientifique• Explication et patience• Transparence de rigueur


Les ressources humainesLes rémunérations (1)

• Des rémunérations trop faibles• Lente dérive sur des dizaines d’années• Situation particulièrement difficile dans les grandes villes

• L’expérience préalable du SAIC• CDI hors statut• Rémunérations plus libres

• De nouveaux défis• Garantir l’attractivité de l’établissement

• La mise en place de nouvelles primes• Pour les enseignants-chercheurs• Pour les personnels BIATOSS

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• Prime et décharge d’enseignement pour responsabilité• Direction des unités de recherche• 3 500 € - 7 000 € / 24 h – 96 h

• Prime d’investissement en recherche : un dispositif assumé• Un groupe d’attribution par pôle dans des délais très courts

• Majorité d’élus• 10% d’extérieurs (↑ prévue pour les années suivantes)• 2 rapporteurs par dossier (un extérieur prévu pour les années suivantes)

• Critères• Encadrement et formation par la recherche• Qualité de la recherche, notoriété et valorisation de la recherche• Implication dans les structures de recherche nationale et internationale• Avis des responsables de structure

• 3 500 € - 7 000 € indépendamment du grade (mdc. ou prof.)• Net rééquilibrage au profit des mdc. par rapport à la PEDR

Primes recherche des enseignants-chercheurs


Les ressources humainesLes rémunérations (2)

• Le respect des équilibres internes• La plupart des collègues font très bien leur travail en étant mal payés

• Des règles qui changent en cours de route• Le décret sur le statut des enseignants chercheurs• Les chaires mixtes avec les organismes

• Les dotations de l’Etat• Le « grain à moudre » ?

• Un prestataire imposé pour la paie• Un logiciel des années 70…

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Les ressources humainesLes compétences d’appui et de pilotage

• Des compétences d’appui jusqu’alors adaptées à la relation avec les services de l’Etat

• De nouveaux objectifs • S’affranchir de la tutelle de l’Etat• Piloter l’établissement

• Des compétences nouvelles• à découvrir dans l’Université : passer au statut d’agent de

l’Université• à recruter à l’extérieur

• Une pyramide des emplois inadaptée• Cadres pas assez nombreux en proportion

• Un plafond d’emploi Etat contraignant

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L’ouverture à la sociétéLes relations avec les entreprises

• Des compétences rares : l’exemple du SAIC• Statuts : 8 IR / 2 IE / 10 contractuels A/A+ / 3 TCN / 4 assistantes• Formation : 7 docteurs / 2 CEIPI / 2 administrateurs / 2 juristes / 4 M2

innovation/Europe

• Développement des accords cadres

• Des coûts complets enfin pris en compte• Exemple de l’ANR et de l’Europe• Quid des autres agences de l’Etat ?• Attitude frileuse des collègues vis-à-vis des prix pratiqués

• Le mécénat d’entreprises• Création de fondations• Partenariats institutionnels : Pierre Fabre• Chaires d’entreprises : Total…

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Un premier bilan… positif !

• Quatre libertés indispensables• le choix de la stratégie• l’adaptation de l’organisation• les recrutements des compétences• le choix des outils et des prestataires

• Trois conditions nécessaires • la constance de la politique de l’Etat dans le temps• sa cohérence : des ministères différents mais une seule politique• son réalisme : ne pas exiger des présidents ce qu’il n’a jamais assumé

• Deux ressources rares• le temps pour changer • les moyens financiers, y compris pour les universités de recherche

• Un engagement crucial• Celui pour l’université de tous ses partenaires

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Merci de votre attention !

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Impacts et limites de l’autonomie pour les universités de ... · • Une université centrée sur la recherche • 3 500 doctorants (1120 étrangers) • 700 doctorats décernés