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Info Plus CGT Territoriaux 67 N° 2015 27 Lundi le 6 juillet 2015 La Cgt.fr Egalité professionnelle La CGT s’inquiète de l’abandon de l’égalité F/H par le gouvernement vendredi 3 juillet 2015 Le jeudi 25 juin, le Conseil Supérieur à l’Egalité Professionnelle examinait le bilan de l’action du gouvernement depuis 2 ans en matière d’égalité en présence des Ministres, Mmes Touraine et Boistard. Si la démarche intégrée de l’égalité a permis de nombreuses avancées, et notamment la loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la CGT considère que le gouvernement tourne aujourd’hui le dos à cette priorité politique. En effet, la suppression du ministère, de plein exercice, s’accompagne aujourd’hui de la suppression, dans le projet de loi Rebsamen, de la négociation dédiée à l’égalité professionnelle. De l’autre côté, les politiques d’austérité mises en place impactent directement les femmes, qui sont pénalisées par le recul des services publics, l’augmentation de la précarité et de la flexibilité (projet de loi Macron qui libéralise le travail du dimanche et de nuit…). Les quelques pistes de travail évoquées par les ministres sont très insuffisantes, la CGT exige l’adoption d’une nouvelle feuille de route pour l’égalité autour de 6 piliers : la négociation d’entreprise sur l’égalité doit être rétablie, la mobilisation a permis de sauvegarder le contenu du Rapport de situation comparée et les sanctions. Cependant, le compte n’y est pas et de nombreuses modifications doivent encore être apportées. Le décret d’application imposant de mesurer les discriminations sur les carrières doit être publié. L’interdiction d’accès aux marchés publics pour les entreprises qui discriminent doit être effective avec des dispositifs permettant aux collectivités de contrôler l’engagement des entreprises qui candidatent ; la mixité des métiers, qui doit s’accompagner d’une évolution des conditions de travail, et la revalorisation salariale des métiers à prédominance féminine ; la lutte contre la précarité et les temps partiels, alors que 48 branches ont mis en place un accord dérogatoire aux 24h, dont 3 avec une durée minimum de 2h par semaine ; la mise en place d’une action de groupe. La proposition de loi votée le 27 mai par l’assemblée nationale, doit être adoptée au plus vite ; le déblocage de crédits garantissant l’ouverture, conformément aux engagements, de 275 000 places d’accueil de la petite enfance d’ici 2017, alors que seules 45 000 nouvelles places ont été ouvertes depuis 2012 ; des mesures pour lutter contre la violence, et notamment l’inscription dans la loi du sexisme comme motif de discrimination, et le déblocage de moyens pour protéger et accompagner les victimes. Montreuil, 3 juillet 2015

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Info Plus CGT Territoriaux 67

N° 2015 27 Lundi le 6 juillet 2015

La Cgt.fr

Egalité professionnelle La CGT s’inquiète de l’abandon de l’égalité F/H par le gouvernement vendredi 3 juillet 2015

Le jeudi 25 juin, le Conseil Supérieur à l’Egalité Professionnelle examinait le bilan de l’action du gouvernement depuis 2 ans en matière d’égalité en présence des Ministres, Mmes Touraine et Boistard. Si la démarche intégrée de l’égalité a permis de nombreuses avancées, et notamment la loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la CGT considère que le gouvernement tourne aujourd’hui le dos à cette priorité politique. En effet, la suppression du ministère, de plein exercice, s’accompagne aujourd’hui de la suppression, dans le projet de loi Rebsamen, de la négociation dédiée à l’égalité professionnelle. De l’autre côté, les politiques d’austérité mises en place impactent directement les femmes, qui sont pénalisées par le recul des services publics, l’augmentation de la précarité et de la flexibilité (projet de loi Macron qui libéralise le travail du dimanche et de nuit…). Les quelques pistes de travail évoquées par les ministres sont très insuffisantes, la CGT exige l’adoption d’une nouvelle feuille de route pour l’égalité autour de 6 piliers : la négociation d’entreprise sur l’égalité doit être rétablie, la mobilisation a permis de

sauvegarder le contenu du Rapport de situation comparée et les sanctions. Cependant, le compte n’y est pas et de nombreuses modifications doivent encore être apportées. Le décret d’application imposant de mesurer les discriminations sur les carrières doit être publié. L’interdiction d’accès aux marchés publics pour les entreprises qui discriminent doit être effective avec des dispositifs permettant aux collectivités de contrôler l’engagement des entreprises qui candidatent ; la mixité des métiers, qui doit s’accompagner d’une évolution des conditions de travail, et

la revalorisation salariale des métiers à prédominance féminine ; la lutte contre la précarité et les temps partiels, alors que 48 branches ont mis en place un

accord dérogatoire aux 24h, dont 3 avec une durée minimum de 2h par semaine ; la mise en place d’une action de groupe. La proposition de loi votée le 27 mai par

l’assemblée nationale, doit être adoptée au plus vite ; le déblocage de crédits garantissant l’ouverture, conformément aux engagements, de 275

000 places d’accueil de la petite enfance d’ici 2017, alors que seules 45 000 nouvelles places ont été ouvertes depuis 2012 ; des mesures pour lutter contre la violence, et notamment l’inscription dans la loi du

sexisme comme motif de discrimination, et le déblocage de moyens pour protéger et accompagner les victimes. Montreuil, 3 juillet 2015

Droit du travail A propos de l’ouvrage de Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen « Le travail et la loi » mercredi 1er juillet 2015

La parution de l’ouvrage de Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen « Le travail et la loi » a suscité de nombreuses réactions, en particulier celle de Pierre Gattaz, Président du Medef qui a largement salué l’initiative. La CGT porte un regard critique sur le contenu de ce livre. Il souffre d’une entrée dans le sujet du droit du travail qui est non fondée et maladroite au regard du contexte : non fondée : en partant du chômage de masse, les auteurs n’échappent pas à un

amalgame dont le Medef a su se saisir : la complexité du code du travail serait un frein à l’embauche ! Or aucune étude sérieuse n’a jamais démontré un lien entre l’importance des protections relevant du code du travail et le nombre de chômeurs. En matière de lutte contre le chômage, et pour repousser toutes dérives démagogiques, ce n’est pas le code du travail qui doit être mis en cause mais le dumping social, les exonérations de cotisations sociales, le montant des dividendes versés aux actionnaires, etc… maladroite : parce que les auteurs ne peuvent ignorer le contexte dans lequel leur

contribution intervient. Celui d’un Medef à l’offensive, pour qui la critique de l’épaisseur du code du travail traduit d’autres visées : la remise en cause d’un droit du travail d’origine légale jugé comme une contrainte inacceptable pour les employeurs. Même si une telle intention n’était pas celle des auteurs de l’ouvrage, il n’en demeure pas moins que l’opinion publique risque de ne retenir que quelques affirmations idéologiques autour du livre : le code du travail serait trop compliqué, il faudrait le simplifier, sous-entendu le ramener à sa plus simple expression … Pourtant, il est une démarche à laquelle la CGT est disposée à prêter une attention particulière : cette démarche doit effectivement partir du diagnostic d’une réelle complexité du droit du travail. Les multiples dérogations, soit à la loi comme sur l’aménagement du temps de travail, soit aux accords de branches obtenues sous la pression des employeurs, en sont largement responsables. Les salariés eux-mêmes peinent à connaître et défendre leurs droits. S’attacher à dégager des principes universels opposables à tout employeur auxquels il n’est pas possible de déroger en moins favorable pour les salariés et décliner ces grands principes en règles opérationnelles, voilà qui serait de nature à rendre plus intelligible le droit du travail pour les salariés comme pour leurs employeurs. Mais l’objectif doit être clairement posé : il s’agit notamment de bâtir un code du travail plus fort, plus solide pour tous les travailleurs d’aujourd’hui, plus engageant parce que sans surprise pour les employeurs. Tel n’est pas le résultat de l’ouvrage malgré son titre prometteur « Le travail et la loi ». Les 50 grands principes édictés manquent de contenus et d’ambitions. Les auteurs semblent mettre de côté le caractère central du travail et de son statut, de la nécessité d’une législation du travail suffisamment complète, forte et protectrice. On notera par exemple l’absence du droit de grève, du droit à la qualification, le peu de précisions concernant le droit à la santé au travail. Rien n’émerge dans ces principes en matière de transférabilité des droits. La durée légale du travail est reléguée à la simple notion de durée « normale », tout comme le respect d’un salaire minimum. On comprend dès lors que ce défaut de précisions amène les auteurs à renvoyer de nombreux points à la négociation collective, à conférer rapidement une place centrale au contrat de travail, en oubliant le fait qu’ils ne peuvent seuls encadrer le lien de subordination. Le point de vue des auteurs aurait pu aider à repenser la place de la loi, de la négociation collective et du contrat de travail. Il faut conforter le principe selon lequel la loi s’impose à tous, l’accord collectif ne pouvant y déroger mais fixer des dispositions plus favorables aux salariés. Au lieu de cela, il conforte la tendance actuelle accordant une place disproportionnée à l’accord collectif notamment d’entreprise, au détriment de la loi et du

contrat de travail, comme le préconise la mission Combrexelles confiée par le Premier Ministre. Il est dommage que ce petit ouvrage ne puisse ouvrir des pistes plus audacieuses pour l’ordre public social. Montreuil, le 1er juillet 2015

Grèce Grèce : qui a peur de la démocratie ? mardi 30 juin 2015

Le peuple Grec subit depuis janvier dernier, une pression et un chantage intolérables de la part des institutions européennes, des gouvernements de la zone Euro et du Fonds Monétaire International. Ces derniers refusent d’accepter le verdict des urnes et l’élection démocratique d’un nouveau gouvernement qui propose des alternatives crédibles aux politiques d’austérité imposées par le monde de la finance. Depuis le mois de janvier, le nouveau premier ministre Alexis TSIPRAS remet en cause les plans d’austérité dont sont victimes des millions de citoyens grecs. Il propose des mesures économiques et sociales adossées à des réformes visant à une plus juste répartition des richesses dans le but d’œuvrer à une véritable justice sociale, à l’égalité des droits, à la transparence politique et fiscale, bref à la démocratie. L’augmentation du salaire minimum, le rétablissement du treizième mois de pension de retraites, le renforcement des services publics, le développement de politiques en termes de logement et d’éducation font parties des mesures urgentes dont a besoin le peuple grec. Cela doit d’abord passer par un moratoire sur le service de la dette, afin que les sommes conservées soient affectées au redressement de l’économie et que le remboursement de la dette n’empêche pas toute possibilité de redressement économique. Cela doit aussi passer par la recapitalisation des banques, sans que les sommes ne soient comptabilisées dans la dette publique du pays. Depuis plusieurs mois, une « négociation » est engagée entre le gouvernement grec et les institutions européennes pour trouver une issue à cette crise. Des compromis ont été acceptés, le calendrier des réformes revu. Mais en guise de conclusion, c’est un véritable diktat que proposent MERKEL, HOLLANDE et LAGARDE. Pour eux, une seule solution : la soumission aux exigences des banques ! En référer au peuple, quoi de plus normal ! C’est ce que propose le premier ministre grec en organisant un référendum le 5 juillet prochain. Pourtant, une nouvelle fois, cet acte démocratique est contesté. Au mieux, ce serait au conseil européen de choisir la question qu’il faut poser aux grecs. Derrière la pression exercée sur le peuple grec, c’est l’ensemble des citoyens d’Europe que l’on souhaite bâillonner. Le FMI et les dirigeants européens veulent faire de la Grèce, un exemple pour tous ceux qui souhaitent rompre avec cette logique austéritaire et faire entendre une autre voix. C’est le principe même de la démocratie qui est remis en cause ! La CGT condamne ce chantage et apporte une nouvelle fois son soutien au peuple et aux salariés grecs. En Grèce comme en France, nous revendiquons une véritable démocratie sociale et politique qui donne la parole aux salariés dans les entreprises, aux citoyens dans leur pays. C’est pourquoi, la CGT appelle les salariés à participer massivement au rassemblement organisé à Paris, place de la Bastille, jeudi 2 juillet à 18h30 ainsi qu’à toutes les manifestations organisées en France dans les prochains jours. Montreuil, le 30 juin 2015

Chômage Résultats chômage lundi 29 juin 2015

6 millions de chômeurs et une revalorisation minime des indemnisations … l’urgence d’un autre partage du travail et des richesses ! Les chiffres du chômage de mai sont cruels. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en catégories A, B, C s’établit à 5 414 200 en France métropolitaine fin mai 2015 (5 717 900 en France y compris les DOM), c’est une augmentation de 1,3% (+69 000). Sur un an, il augmente de 7,9%. Si on comptabilise les personnes inscrites à Pôle Emploi qui ne sont pas tenues « de faire des actes positifs de recherche d’emploi » (651 400 fin mai 2015), le cap des 6 millions de demandeurs d’emploi est franchi. L’excuse présentée (trop d’actualisation après des rappels supplémentaires) inquiète plus qu’elle ne rassure : doit-on comprendre que nombre de demandeurs d’emploi ne se réactualisent pas d’habitude alors qu’ils le devraient ? Une part de vérité se cache derrière le prétexte : les 6 millions au compteur ne dénombrent pas tous les privés d’emploi découragés, qui ne se signalent plus à Pôle Emploi. Vendredi 26 juin, avait lieu un Conseil d’administration de l’UNEDIC, qui examinait la revalorisation annuelle des allocations. La CGT a demandé une revalorisation de 5% en rappelant que la moitié des demandeurs d’emploi indemnisés (seulement 2,5 millions sur 6 : 42%) perçoivent moins de 1000 € mensuels. Pour la deuxième année consécutive, le patronat a imposé une aumône, en ne revalorisant de 0,3% que la partie fixe (de 11,72 à 11,76 €/jour) et l’allocation minimale (qui passe de 28,58 à 28,76 €/jour). L’allocation minimale n’en est même pas une pour beaucoup d’allocataires touchés par l’écrêtement à 75% de son ancien salaire de référence. Ainsi les chômeurs aux plus petites allocations n’auront droit à aucune revalorisation, comme plus du 1/3 d’entre eux, tandis que la plupart recevront 4 centimes d’euros de plus par jour, bien en dessous de l’inflation à 0,5%. Seuls les chômeurs indemnisés de Mayotte (qui ne sont que 4% des chômeurs inscrits à Pôle Emploi sur ce territoire) auront droit à 0,3 % sur l’ensemble de l’allocation, soit … 4 € par an environ en moyenne ! Des militants des comités de privés d’emploi CGT, de l’Intérim-CGT et de la CGT-Spectacle ont accueilli les participants à ce CA, en leur rappelant que la prochaine négociation de la convention assurance-chômage, qui promet d’être dure, se fera sous la vigilance de la CGT et de tous ceux qui se battent pour une autre politique de l’emploi et pour des droits sociaux à la hauteur des besoins des privés d’emploi. Montreuil, le 29 juin 2015

La Cgt Services Publics du 29 juin au 4 juillet 2015

PPCR | Note aux syndicats sur la réunion du 30 juin 2015 La réunion du 30 juin a été consacrée à un examen des grandes lignes de la première version de la proposition de protocole d’accord PPCR. (dans sa partie littéraire). Suite à cette réunion s’ouvre la phase de transmission des amendements, plus précis, par les organisations syndicales jusqu’au jeudi 2 juillet. Une nouvelle version du protocole sera transmise vendredi 3 juillet. Celle-ci sera examinée lors de la réunion du lundi matin 6 juillet, et une ultime présentation d’un nouveau texte stabilisé sera faite par la ministre de la Fonction publique le 9 juillet (même si quelques modifications mineures pourraient être encore apportées lors de cette séance). A cette étape de la négociation, les syndicats en sont restés aux appréciations générales sur le texte. La CGT a réaffirmé que pour elle une des conditions de la signature d’un accord est qu’il ne comporte pas de reculs, qu’il donne du « plus » aux agents.

Même si certaines affirmations allant dans le bon sens sont énoncées et si quelques avancées sont indéniablement présentes, en l’état du texte au 30 juin, deux points majeurs de blocage apparaissent : la remise en cause des réductions d’ancienneté d’échelon qui, dans la FPT, voire la FPH, raccourcissent la carrière de nombreux agents, en particulier de catégorie C, puisque c’est la réduction maximum qui est largement mise en œuvre. l’accord demandé aux syndicats à la poursuite de la politique de fusion de corps dans l’Etat. De nombreux autres sujets suscitent réserves et questionnements. Par ailleurs, la longueur de l’accord (17 pages) lui donne moins de force et de clarté que nécessaire. Concernant les recrutements sans concours, que la CGT conteste hors objet social du recrutement, elle a répété sa proposition de « sas » d’entrée dans la Fonction publique en direction des personnes sans qualifications. La CGT a demandé que soit renforcé et précisé l’engagement que chaque fonctionnaire parcourra au moins deux grades dans une carrière complète. Elle a en particulier demandé que l’inscription des ratios promus/promouvables dans les décrets statutaires doit relever d’un taux plancher. Concernant la catégorie A, la plus diverse avec de nombreuses grilles différentes de celle des attachés (A-type), la CGT a demandé que les améliorations de carrière envisagées soient beaucoup plus clairement définies pour l’ensemble des filières professionnelles impactées. Elle a demandé que la totalité des corps assimilables à la filière sociale soient classés en catégorie A. Force Ouvrière demande la césure de l’accord en deux volets : un sur la grille et un sur la politique GRH. La CGT a toujours dénoncé cette manière de faire (accords Jacob,…), qui permettait des signatures à la carte sans recherche d’un véritable accord majoritaire. FO, la FAFP et la CGT se sont exprimés défavorablement à la suppression envisagée des réductions d’ancienneté d’échelon. Solidaires a demandé qu’en ce qui concerne le dispositif prévu par l’accord des « instructions de gestion » des employeurs publics sur la mobilités des agents, elles correspondent à des règles objectives s’appliquant à tous. La FSU, concernant les mêmes instructions de gestion, a considéré plus précise et plus conforme à la situation des services déconcentrés la rédaction proposée, mais a insisté sur l’obligation d’égalité de traitement et de publicité de ces règles. Comme la CGT, elle a trouvé trop précises les mesures envisagées pour renforcer l’incitation à exercer ses fonctions dans les territoires les moins attractifs. Elle préfère elle aussi une démarche de négociation ultérieure plus ouverte. La FSU a demandé que, dans le cadre de ce protocole, les corps de niveau de recrutement doctorat de la recherche et de l’enseignement supérieur aient les mêmes améliorations de carrière que celles des attachés. La CGT a la même position. La Fonction publique a affirmé qu’elle avait bien identifié les questions du « petit A » et de la filière sociale, et que de nouvelles rédactions plus précises seront proposées. Le passage en catégorie A concernera au titre du protocole les personnels de la filière sociale ayant un diplôme d’Etat. Les autres personnels verront leur situation examinée mais dans sa continuité. La CFDT demande qu’un seul décret couvre la totalité des évolutions des grilles, quelles que soient les années de mise en œuvre des mesures. Pour conclure la CGT a rappelé ses exigences fortes en matière de valeur du point d’indice. Pour notre organisation, qui a toujours contesté l’inclusion du GVT dans les négociations salariales, la question essentielle du dégel de la valeur du point n’était pas corrélée à la négociation PPCR. En dépit de cela, si le gouvernement entend faire figurer cette question dans le protocole, il ne peut s’agir que de son augmentation

Courrier de la fédération à la ministre concernant les concessions de logements

Madame la Ministre de la Fonction Publique, La Fédération CGT des Services publics souhaite vous alerter du caractère non applicable, en dehors de la Fonction Publique d’État, du décret n° 2012-752 du 9 mai 2012, relatif aux concessions de logements. Notre organisation syndicale, suivie par la Fédération nationale des OPH et de l’Union sociale pour l’habitat, s’est rendue à deux reprises au Ministère de la Fonction publique et au Ministère de la Ville pour demander que les agents territoriaux soient exclus du champ d’application du décret. La poursuite de notre mouvement nous a conduits à demander une audience à Monsieur le Premier Ministre. Il s’avère, en effet, que l’interprétation de nombreux employeurs publics, corroborée par les centres de gestion, qui transpose, de fait, les dispositions du décret à la Fonction publique territoriale n’a aucun fondement juridique. Le décret ne contraint pas les autorités à modifier les règles à l’exception des agents qui n’effectuent pas d’astreintes, et n’impose aucune application de son contenu sur les autres versants de la Fonction publique. De plus, une mauvaise interprétation de l’article 88 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 a conduit à intégrer l’outil de travail des gardiens que représentent, à la fois, le logement lui-même et les charges liées à son occupation, comme un élément du régime indemnitaire. Les gardiens d’immeubles, comme les gardiens territoriaux (en fonction dans les communes, départements, régions), qui bénéficient d’un logement par absolue nécessité de service avec prise en charge de la consommation des fluides, n’entrent donc pas dans le champ d’application de ce décret. Pour ces raisons, nous vous sollicitons pour adresser une note aux employeurs concernés (Offices, communes, départements, régions, communautés d’Agglomération), qui permettrait de lever toutes les ambiguïtés et d’éviter des décisions contraires à l’esprit des textes en vigueur, et qui constitueraient autant de sources de conflits que l’on pourrait éviter par un simple recadrage. Veuillez recevoir, Madame la Ministre de la Fonction Publique, nos salutations respectueuses. Pour la Fédération CGT des Services Publics, Christophe COUDERC Secrétaire fédéral Courrier adressé le 25 juin 2015 à : Madame Marylise LEBRANCHU Ministère de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction Publique 80, rue de Lille 75007 PARIS

Info-Maire.fr : semaine du 29 juin au 4 juillet 2015

Les régions vont toucher 50 % de la CVAE

Marylise Lebranchu, la ministre de la Fonction publique, n’est pas arrivée les mains vides à Rouen pour clôturer le congrès de l’Association des régions de France : elle a confirmé, dans son discours, que les régions allaient bénéficier à partir de 2017 de 50 % du produit de la CVAE. Le mot « dernier » a beaucoup été prononcé à Rouen jeudi 25 et vendredi 26 : « dernier » congrès à 22 régions, puisque, l’année prochaine, il n’y aura plus que 13 grandes régions ; « dernier » congrès d’une longue période où la gauche a géré la quasi-totalité des régions. « Dernier » congrès enfin avec Alain Rousset – président du conseil régional d'Aquitaine – comme patron de l’ARF : ce dernier, qui présidel’association depuis onze ans, a lui-même

annoncé lors de son discours de clôture que, « sans tirer des plans sur la comète » quant au résultat des prochaines élections, il ne présiderait plus l’ARF l’an prochain. Pendant les deux jours de congrès, il a été énormément question de moyens financiers : les régions dénoncent depuis longtemps le fait qu’elles sont les collectivités qui ont les compétences les plus coûteuses et la fiscalité la moins dynamique. Résultat, comme l’a souligné un intervenant lors des débats : la seule région de Catalogne, en Espagne, a un budget supérieur à celui de l’ensemble des régions de France. Une situation « insupportable », ont dénoncé des élus, à l’heure où le projet de loi Notre prévoit de donner aux régions de nouvelles compétences, notamment en matière de développement économique. Dès jeudi matin, le journal économique Les Échos révélait que l’ARF avait obtenu du gouvernement le transfert d’une partie du produit de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises). Actuellement, la répartition se fait ainsi : 23 % pour les régions, 26 % pour les communes et EPCI, et presque 50 % pour les départements. Alain Rousset plaide depuis longtemps pour que les régions récupèrent 70 % de la CVAE ; il n’a pas obtenu gain de cause, mais tout de même : comme l’a annoncé Marylise Lebranchu, ce sera finalement 50 % en 2017 – soit un gain de presque 4 milliards d’euros. Dans un discours marqué par une certain émotion, avec l’annonce, en direct, de l’attentat en Isère, Marylise Lebranchu est revenue sur le projet de loi Notre, visiblement un peu déçue de la tournure qu’ont pris les débats au Parlement : « Ce n’est pas un grand texte de décentralisation », a déclaré la ministre, qui a eu l’occasion de dire depuis un certain temps qu’elle ne reconnaît plus complètement « son » projet de loi après les modifications issues du débat parlementaire. Elle estime toutefois qu’une « grande avancée » a eu lieu avec le fait que les aides aux entreprises allaient désormais être du seul ressort des régions, à la place des « 6 000 régimes d’aide » existant aujourd’hui et de la multitude d’acteurs qui rendent les dispositifs « trop complexes ». La ministre a également voulu redire sa foi (« j’y crois »…) dans les Conférences territoriales de l’action publique (CTAP), dans le cadre desquelles certaines compétences de l’État pourront être déléguées aux collectivités volontaires (lire Maire info du 23 juin). Lors d’un point presse organisé en toute fin de congrès, Marylise Lebranchu et Alain Rousset se sont une fois encore félicités du transfert de CVAE aux régions, affirmant qu’il ne fallait « surtout pas » raisonner en termes de « gagnants ou de perdants » : « personne n’y perd », a voulu insister Alain Rousset, puisque la part qui ne reviendra plus aux départements correspond à des compétences que ceux-ci n’auront plus à exercer. La ministre, interrogée sur le fait que cette réforme n’interviendra qu’en 2017, n’a pas totalement fermé la porte à des évolutions : « Que cela se fasse dès 2016 ? Pourquoi pas… », a-t-elle lâché. On notera enfin une déclaration étonnante de la ministre, répétée deux fois – pendant son discours et lors du point presse : Marylise Lebranchu a affirmé qu’elle estimerait cohérent, et même qu’elle « rêve », de ne plus voir « qu’une seule autorité organisatrice des transports », à l’échelle régionale. La région, seule autorité organisatrice – ce qui signifierait retirer la compétence de l’organisation des transports urbains aux agglomérations ? Voilà une proposition qui risque, si elle devait se concrétiser, de faire couler beaucoup d’encre. Franck Lemarc

FPT : des arrêts plus courts mais plus nombreux Quatre agents sur dix ont été absents pour raison de santé au moins une fois dans l’année en 2014. Le taux d’absentéisme pour raisons de santé des agents territoriaux se maintient par rapport à l’an dernier, à 8,7%, selon la note de conjoncture de Sofaxis, courtier en assurances auprès des collectivités et établissements hospitaliers. Comme le précise la note publiée vendredi 26 juin, il s’agit d’une moyenne et ce taux comprend les différents types d’arrêt pour raison de santé : maladie ordinaire, longue maladie/longue durée, accident du travail et maternité. En isolant chacun de ces arrêts, il ressort que ce sont les arrêts pour maladie ordinaire qui sont le premier facteur d’absence pour raisons de santé (48% du taux d’absentéisme). Ces arrêts ont connu une « augmentation significative, de plus de 11%, après s’être infléchis en

2012 et 2013 ». L’instauration - puis la suppression - d’une journée de carence explique sans doute ces variations. Mais ce n’est pas le seul. Il existe des facteurs conjoncturels et d’autres structurels, comme la pyramide des âges vieillissante de la territoriale. Il se confirme que l’âge joue de façon importante sur la durée des arrêts. Autre nuance : si l’an dernier, « les agents ont été plus nombreux à s’arrêter en maladie ordinaire », et se sont arrêtés « plus souvent », ils se sont aussi arrêtés « moins longtemps qu’en 2012 et 2013 ». Globalement, le nombre de jours d’arrêt par agent pour maladie ordinaire ne bondit donc pas : il était l’an dernier à 24 jours par an (contre 22 jours en 2009). Cela n’en provoque pas moins des perturbations au sein des collectivités. La note Sofaxis avance ainsi que « si les absences pour maladie ordinaire sont moins longues, elles font peser un risque pour la collectivité confrontée à des arrêts fréquents de courte durée qui sont par nature non prévisibles et répétitifs ». Des risques aussi financiers que Sofaxis estime à 873 euros s’agissant du coût moyen d’une absence pour maladie ordinaire, soit près de la moitié du coût moyen des absences par agent employé en 2014, toutes natures d’arrêt confondues. En publiant ces chiffres, Sofaxis rappelle que « l’une des réponses à cet enjeu (de l’absentéisme) réside dans la mise en œuvre d’actions de prévention des absences, de suivi des arrêts et de démarche de reprise du travail au plus tôt ». Pierre Souchon, directeur du département Ingénierie Services du groupe estime que « la compréhension des phénomènes d’absence doit permettre aux collectivités de guider les initiatives en matière de risques professionnels au profit des agents, et de leur santé au travail ». Cette recommandation prend tout son sens lorsque l’on se penche sur une autre cause d’arrêt : l’accident du travail. C’est là où l’augmentation est la plus importante (+ 35 % en 5 ans). Ce n’est pas tant que les accidents sont forcément plus nombreux, relativise Sofaxis, mais en revanche « leur durée moyenne est chaque année un peu plus longue ». A l’opposé, « on relève de moins en moins de congés maternité », ce qui s’expliquerait, là encore par l’augmentation de l’âge moyen des agents territoriaux (46 ans en 2013, source CNRACL).

Session extraordinaire au Parlement : demandez le programme ! La session extraordinaire du Parlement s’ouvre aujourd’hui. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que députés et sénateurs ne vont pas chômer d’ici la fin du mois : toute une série de textes, fort importants pour les collectivités locales, vont être discutés et peut-être adoptés dans le mois qui vient. L’occasion de faire le point sur le programme. Mais d’abord, pour s’y retrouver, un petit rappel des règles. En théorie, un texte (projet de loi, c’est-à-dire émanant du gouvernement, ou proposition de loi, émanant d’un parlementaire) est discuté deux fois (première et deuxième lecture) devant chaque chambre. Si les deux chambres sont d’accord, le texte est adopté, puis promulgué par le président de la République (sauf s’il est invalidé pour tout ou partie par le Conseil constitutionnel). Si les deux chambres n’arrivent pas à se mettre d’accord, le texte passe devant une « CMP » (commission mixte paritaire, composée d’un nombre égal de députés et de sénateurs). Si cette CMP échoue à son tour, le texte repart pour une nouvelle lecture devant chaque chambre, et c’est la version de l’Assemblée nationale qui a le dernier mot. Le gouvernement peut également (et il ne s’en est pas privé ces derniers mois) engager la procédure dite « accélérée » (une seule lecture par chambre), ou légiférer par ordonnance : une ordonnance est un texte qui a valeur de loi mais qui est appliquée sans discussion au Parlement. Elle doit en revanche être ratifiée, a posteriori. Par exemple, les textes régissant les agendas d’accessibilité programmée (Ad’Ap) sont des ordonnances, prises en septembre dernier, mais actuellement en cours de ratification au Parlement. Faisons maintenant un rapide tour d’horizon des textes en cours. Projet de loi Notre (Nouvelle organisation territoriale de la République) Ce texte, déposé il y a un an, a été adopté en deuxième lecture au Sénat le 2 juin dernier. Il est en ce moment même discuté en deuxième lecture à l’Assemblée (lire articles ci-dessus). Les versions des deux chambres seront forcément différentes ; il y aura donc une

CMP, prévue pour l’instant le 9 juillet. Ce texte de réforme territoriale est impossible à résumer en quelques lignes, mais parmi les points particulièrement saillants pour les collectivités, on retiendra : la proposition de mise en place d’un seuil à 20 000 habitants pour l’intercommunalité, d’élire l’ensemble des conseillers communautaires au suffrage universel direct, le transfert obligatoire de certaines compétences (eau, déchets) à l’intercommunalité, et un poids économique beaucoup plus important donné aux régions. Projet de loi Macron (Pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques) Lancé en procédure accélérée le 11 décembre 2014, le texte a été adopté à l’Assemblée nationale grâce au recours à l’article 49.3, le 19 février, et encore une fois le 18 juin. Il est actuellement réexaminé par le Sénat, depuis hier, et jusqu’au 6 juillet. Il sera adopté avant la fin du mois. Ce texte prévoit notamment la libéralisation du transport par autocar, un assouplissement important sur le travail du dimanche (12 dimanches du maire), une réforme profonde du Code des marchés publics. Projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte Lui aussi en procédure accélérée, le texte a été examiné par les deux chambres, est passé devant une CMP qui a échoué, et est donc à l’étape de la nouvelle lecture. Celle de l’Assemblée a eu lieu. Reste l’ultime passage devant le Sénat, qui aura lieu du 9 au 17 juillet, puis une lecture définitive à l’Assemblée. Il n’est pas certain que le texte soit adopté avant la rentrée. Ce projet de loi, défini comme l’un des plus importants de la mandature, fixe de nouvelles règles dans de très nombreux domaines (transports, énergie et énergies renouvelables, construction, déchets) et veut, selon les termes de la ministre qui le porte, Ségolène Royal, donner du pouvoir aux territoires pour mener à bien la transition énergétique. Projet de loi relatif à la réforme du droit d’asile Encore un texte examiné en procédure accélérée. Il a été adopté en nouvelle lecture à l’Assemblée le 25 juin, et passera devant le Sénat à partir du 7 juillet. Le texte transpose les directives européennes dans le droit d’asile français, et se fixe comme objectif de réduire le délai d’examen des demandes et d’améliorer les capacités d’accueil avec la mise en place d’un schéma nationale d’accueil pour soulager les zones les plus tendues. Proposition de loi sur la réouverture exceptionnelle des listes électorales Ce texte (lire Maire info d’hier) est lui aussi en fin de parcours parlementaire. Il a été adopté lundi 29 juin en nouvelle lecture à l’Assemblée, et passe immédiatement (aujourd’hui) devant la commission des lois du Sénat. Vu que le texte propose de rouvrir les listes électorales (pour permettre au plus grand nombre de citoyens possible de s’inscrire en vue des élections régionales de décembre) jusqu’au 30 septembre, il vaut mieux qu’il soit adopté avant la fin du mois… Projet de loi sur la biodiversité Il fallait apparemment au gouvernement choisir entre la transition énergétique et la biodiversité : c’est la première qui a eu la priorité. Résultat, le projet de loi biodiversité a pris énormément de retard. Adopté en première lecture à l’Assemblée en mars dernier, il est actuellement examiné par les commissions du Sénat, et son examen en séance publique n’est même pas encore programmé. Il s'agit néanmoins d’un texte important, qui donnera naissance à l’Agence de la biodiversité, celle-ci devant « absorber » l’Onema, l’ONF et les Parcs nationaux. Il fixera aussi de nouvelles règles en matière de trames verte et bleue et d’utilisation des pesticides. Ordonnance accessibilité Adopté au Sénat en première lecture le 2 juin, le projet de loi ratifiant les ordonnances sur les Ad’Ap (agendas d’accessibilité programmée) arrivera à l’Assemblée les 6 et 7 juillet. Ce

sont des textes particulièrement importants, qui permettent aux collectivités de bénéficier d'un délai supplémentaire pour appliquer en sécurité la loi de 2005 sur la mise en accessibilité de la voirie, des ERP et des transports publics, à condition de déposer un Ad’Ap avant le 27 septembre prochain. En plus de tout cela, députés et sénateurs vont commencer dès juillet à plancher sur le projet de loi de finances pour 2016, avec un premier débat d’orientation sur les finances publiques. F.L.

La gazette.fr : semaine du 29 juin au 05 juillet 2015

Les principaux points de l’avis du Conseil d’Etat sur le projet de loi « déontologie » Brigitte Menguy, Agathe Vovard

L’avis du Conseil d’Etat sur le projet de loi remanié « déontologie et droits et obligations des fonctionnaires » a été rendu public le 18 juin 2015. Laïcité, déontologie... La Gazette a sélectionné les principaux points soulevés par l’institution. Le projet de loi avait déjà été présenté en juillet 2013, mais était resté dans les tiroirs, victime, selon la ministre de la Fonction publique, de l’encombrement législatif. Dans une nouvelle version (lettre rectificative au projet de loi), le gouvernement resserre le propos avec 25 articles au lieu de 59, et pour objectif un examen du texte « rapide », qui devrait débuter en principe en septembre. Lire aussi : Nouvelle version du projet de loi sur la déontologie en Conseil des ministres [2] Concilier principe de laïcité et liberté religieuse de l’agent Si l’inscription du respect du principe de laïcité parmi les obligations professionnelles des fonctionnaires conserve toute sa place au nouvel article 25 de la loi du 13 juillet 1983, le Conseil d’Etat a cependant considéré que manifester ses croyances religieuses pour un agent ne constitue pas un manquement à ses obligations. Par contre, ne pas s’abstenir de manifester ses opinions religieuses, dans l’exercice de ses fonctions, pourrait être contraire au principe de laïcité. En effet, les conseillers d’Etat n’ont pas retenu une disposition de la lettre rectificative qui, dans une première version, prévoyait que « le fait pour un fonctionnaire de manifester, dans l’exercice de ses fonctions, ses croyances religieuses constitue un manquement à ses obligations professionnelles ». Ils ont, en revanche, admis, après saisine rectificative sur ce point, une disposition prévoyant que le fonctionnaire doit, au titre du respect du principe de laïcité, « notamment s’abstenir de manifester, dans l’exercice de ses fonctions, ses opinions religieuses ». A la différence de celle qui a été écartée et qui aurait présenté le grave inconvénient de faire naître un doute sur la nécessité de définir, pour exercer l’action disciplinaire, les fautes susceptibles d’être ainsi qualifiées, la disposition en cause n’a pas pour objet d’instituer une incrimination disciplinaire spécifique, mais constitue une illustration particulière de l’une des obligations auxquelles est tenu tout fonctionnaire en application du principe de laïcité. Ainsi, le fonctionnaire qui ne s’abstiendrait pas de manifester, dans l’exercice de ses fonctions, ses opinions religieuses, notamment en portant un signe destiné à marquer son appartenance à une religion, manquerait à cette obligation. Les suites à donner à ce manquement, notamment sur le plan disciplinaire, seraient appréciées par l’administration sous le contrôle du juge, compte tenu de la nature et du degré des agissements critiqués. Ajout du principe d’intégrité au statut Dans son avis, le Conseil d’Etat se prononce également sur les dispositions relatives à la déontologie. Il estime que l’ajout de l’intégrité aux principes déontologiques d’impartialité, de dignité et de probité dans le respect desquels tout fonctionnaire doit exercer ses fonctions était nécessaire afin de rendre cohérent, sur ce point, le projet de loi avec la

rédaction de l’article 1er de la loi n° 2013-907 du 11 octobre 2013 [3] relative à la transparence de la vie publique. Ce dernier dispose en effet que « les membres du gouvernement, les personnes titulaires d’un mandat électif local ainsi que celles chargées d’une mission de service public exercent leurs fonctions avec dignité, probité et intégrité et veillent à prévenir ou faire cesser immédiatement tout conflit d’intérêts ». Pas d’obligation statutaire du chef de service d’informer les agents de son service des règles déontologiques qui leur sont applicables Le Conseil d’Etat ne retient en revanche pas une rédaction issue de la lettre rectificative au projet de loi qui prévoyait que « tout chef de service porte à la connaissance des agents placés sous son autorité, notamment à leur entrée dans le service, les règles déontologiques qui leur sont applicables ». Il estime que cette information déontologique d’ordre général, qu’il incombe au chef de service de diffuser auprès des agents placés sous son autorité, ne saurait constituer une obligation statutaire, laquelle aurait nécessairement pour contrepartie l’institution d’un droit pour les agents à une telle information. Le Conseil d’Etat reprend donc la rédaction du projet de loi initial, qui prévoit qu’il appartient à tout chef de service de veiller au respect des principes déontologiques énumérés à l’article 25 nouveau de la loi du 13 juillet 1983. Déclaration d’intérêts transmise préalablement à la nomination Dans son avis, le Conseil d’Etat se prononce également sur la déclaration d’intérêts des personnes nommées dans l’un des emplois dont le niveau hiérarchique ou la nature des fonctions justifient l’établissement d’une telle déclaration. Le projet de loi propose de rendre la transmission de ce document préalable à la nomination (et non plus dans les deux mois de la nomination comme prévu dans la version du projet de loi de 2013). Pas de déclaration d’intérêts versée au dossier de l’agent Le gouvernement prévoyait que cette déclaration serait « versée au dossier de l’agent selon des modalités permettant d’en garantir la confidentialité ». Dans son avis, le Conseil d’Etat reprend la rédaction qu’il avait proposée dans son avis de juillet 2013, et rappelle que « si le dossier d’un fonctionnaire doit comporter toutes les pièces intéressant sa situation administrative, l’article 18 de la loi du 13 juillet 1983 proscrit de faire état, dans ce dossier, des opinions ou des activités politiques, syndicales, religieuses ou philosophiques du fonctionnaire et que ces mêmes dispositions, qui protègent notamment la liberté d’opinion constitutionnellement garantie aux fonctionnaires, font obstacle à ce que les déclarations d’intérêts prévues par le projet de loi figurent au dossier des agents publics et contiennent des éléments de cette nature. » En ce qui concerne la gestion des instruments financiers, le Conseil d’Etat salue « une mise en cohérence avec la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique ». Le projet de loi « déontologie » prévoit en effet que « les agents dont les missions ont une incidence en matière économique et dont le niveau hiérarchique ou la nature des fonctions le justifient sont tenus, à peine de nullité de leur nomination, de prendre, dans un délai de deux mois après la date de celle-ci, toute disposition pour que leurs instruments financiers soient gérés, pendant la durée de leurs fonctions, dans des conditions excluant tout droit de regard de leur part ». Mise en cohérence entre les compétences de la Haute Autorité et celles de la Commission de déontologie Par ailleurs, le Conseil d’Etat explique dans son avis prendre acte de la mise en cohérence qu’opère le projet de loi entre les compétences de la Haute Autorité et celles de la Commission de déontologie lorsqu’un agent public, ayant la qualité de membre du gouvernement ou de titulaire d’un mandat exécutif local, souhaite prendre un intérêt dans le secteur privé ou concurrentiel. Il estime aussi nécessaires les mesures prévues dans le texte « tendant à renforcer l’efficacité des pouvoirs d’enquête et contrôle de la Commission de déontologie en lui permettant notamment d’avoir accès à divers documents dont la communication apparaît nécessaire à l’instruction effective des dossiers, sous réserve que ces investigations soient réalisées dans le respect du droit à l’information de l’agent concerné ».

Il relève en outre une autre mise en cohérence avec la loi du 11 octobre 2013 s’agissant de l’assimilation à une entreprise privée de tout organisme ou entreprise exerçant son activité dans un secteur concurrentiel conformément aux règles de droit privé, alors que le projet de loi initial visait toute personne morale de droit public exerçant une activité économique. Référent déontologue : les conditions de mise en œuvre devront être précisées dans des décrets Enfin, la seule réserve du Conseil d’Etat concerne le référent déontologue chargé d’apporter des conseils et de répondre aux questions des fonctionnaires en matière de respect des principes déontologiques. Pour lui, la mise en place des référents déontologues doit répondre à la diversité des missions et des organisations des collectivités et administrations publiques, tout en offrant les garanties appropriées, notamment d’indépendance et de confidentialité, aux titulaires de ces fonctions, aux agents qui les consulteraient ainsi qu’aux autorités administratives qui pourraient les saisir. Il estime donc nécessaire de renvoyer à des décrets en Conseil d’Etat le soin de déterminer les conditions de mise en œuvre de ce nouveau dispositif.

Action sociale : « Le Cnas prépare de nécessaires adaptations » (René Régnault) Agathe Vovard

A l'occasion d'un bilan de l'assemblée générale du Comité national d’action sociale pour le personnel des collectivités territoriales (Cnas), son président, René Régnault, annonce le passage à une cotisation forfaitaire uniforme de 205 euros par agent en 2018. Quel bilan tirez-vous de l’assemblée générale du Comité national d’action sociale (Cnas) ? Nous avons notamment longuement débattu, les 4 et 5 juin, de l’évolution des prestations et services proposés face aux mutations sociétales. Les nouveaux modes de consommation sont moins axés sur le consumérisme, notre offre doit en tenir compte. Par exemple, si, hier, nous pouvions apporter une aide aux vacances sous forme de subventions complémentaires des rabais consentis par les voyagistes, nos bénéficiaires sont aujourd’hui davantage intéressés par des formules « tout compris » (offres incluant l’hébergement mais aussi les loisirs, les visites découvertes, etc.). Ce fut également l’occasion de faire le point sur notre activité. Nous sommes toujours en croissance, et les nouvelles structures sont surtout des intercommunalités. Le Cnas recense 19 967 structures adhérentes au 1er juin, et 661 472 bénéficiaires. Le nombre de collectivités adhérentes est en baisse, mais pas le nombre de bénéficiaires, ce qui signifie que nous comptons davantage de collectivités de taille importante. Quels changements avez-vous entérinés lors de cette AG ? Nous avons choisi de faire un geste en direction des collectivités, pour qui la période est délicate. La cotisation va être revue. Jusque-là basée sur un pourcentage de la masse salariale (0,86 % depuis 2012) avec des valeurs plancher et plafond, elle va devenir forfaitaire uniforme, un changement que nous allons lisser sur trois ans. La cotisation atteindra 205 euros par agent en 2018. Le système devient plus simple, lisible et prévisible. Dans le détail, la cotisation ne va pas être modifiée pour 73 % des adhérents, qui se trouvaient au plancher, et va progressivement diminuer pour les 5 % qui étaient auparavant au plafond. Les 22 % restants connaîtront un lissage progressif, à la hausse ou à la baisse. Il s’agit plutôt de collectivités de taille importante, même si cela peut concerner aussi quelques-unes plus « petites ». J’insiste sur le fait que les collectivités paieront en 2016 au maximum la même somme qu’en 2015. Ces changements vont entraîner un manque à gagner pour le Cnas de 12 millions d’euros sur trois ans, que nous allons prélever sur nos fonds propres, d’ailleurs issus eux-mêmes de la mutualisation. Quel est l’impact de la réforme territoriale sur votre action ? Nous préparons les nécessaires adaptations, par exemple la possibilité d’une adhésion partielle. Notre politique consiste en effet à ce que tous les agents d’une collectivité

adhérente puissent bénéficier de nos services. Les regroupements de collectivités posent question, par exemple dans le cas des intercommunalités ou lorsqu’une seule région sur trois d’un futur grand ensemble est actuellement adhérente. Il ne s’agirait pas de pénaliser les agents.

EMPLOI ET RÉMUNÉRATIONS Rentrée sociale : mobilisation le 8 octobre à l’appel de la CGT, FSU, Solidaires avec l'AFP

La CGT et deux autres syndicats, la FSU et Solidaires, appellent à une mobilisation le 8 octobre prochain pour des hausses de salaires et pour l'emploi, et invitent les autres centrales à se retrouver fin août afin d'évaluer les possibilités d'action commune. « Toutes les organisations syndicales et de jeunesse » sont conviées à une réunion fin août pour « échanger leurs analyses » et « évaluer » les possibilités « d’initiatives communes », précisent ces syndicats dans un communiqué publié mardi 30 juin 2015 par la FSU. Leur dernière action, dirigée contre « l’austérité », avait eu lieu le 9 avril, avec la participation de Force ouvrière. Cette fois, FO n’est pas encore signataire. Les trois centrales invitent « dès à présent » les salariés « à amplifier la mobilisation » autour de plusieurs revendications, notamment une « augmentation des retraites, des pensions, des minima sociaux et du point d’indice des fonctionnaires ». Parmi leurs autres demandes figurent notamment la réduction du temps de travail « pour créer des emplois » et l’amélioration de « la protection sociale et des retraites complémentaires ». La mobilisation en octobre coïncide avec la célébration des 70 ans de la Sécurité sociale. Ces syndicats accusent le gouvernement de céder « aux pressions des puissances financières, au Medef et aux injonctions de Bruxelles » et de « dérouler une politique qui remet en cause notre modèle social ». Conférence sociale sur les salaires à la rentrée ? Le numéro un de la CGT Philippe Martinez avait indiqué mardi aux Echos que son syndicat préparait avec d’autres centrales de nouvelles mobilisations à la rentrée pour réclamer des hausses de salaires. Selon lui, le ministère du Travail a accepté le principe d’une conférence sociale sur les salaires à la rentrée. La journée de grève et de manifestation unitaire du 9 avril avait mobilisé, selon la CGT, 300 000 personnes dans tout le pays, dont 120 000 à Paris. La police avait décompté 32 000 participants dans la capitale. Par ailleurs, la CGT a mené en juin une campagne de pétition pour réclamer des hausses de salaires et a recueilli plus de 130 000 signatures. Elles les a portées jeudi dernier au ministère du Travail, après une manifestation qui à réuni à Paris 3 000 personnes, selon la centrale, quelque 1 700, selon la police.

[Exclusif] L’essentiel du projet d’accord sur l’avenir de la fonction publique Agathe Vovard

Dans son « avant-projet d’accord relatif à l’avenir de la fonction publique : la modernisation des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations dans la fonction publique », que La Gazette s'est procuré, la DGAFP détaille les mesures prévues actuellement en discussion. Les organisations syndicales, qui sont consultées ces jours-ci, notamment lors d'une réunion le 30 juin, mais aussi en « bilatéral », disposeront du texte définitif le 9 juillet. Comme prévu [2], le projet de texte intitulé « avant-projet d’accord relatif à l’avenir de la fonction publique : la modernisation des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations dans la fonction publique » inscrit un premier rendez-vous salarial au printemps 2016. « La revalorisation des grilles portée par le présent accord vise à redonner sens et cohérence à la rémunération des fonctionnaires et à mieux reconnaître leurs qualifications et compétences. Pour maintenir sur le long terme les nouveaux équilibres ainsi créés, des négociations salariales doivent se tenir à échéances régulières. Elles permettront de dresser une analyse de l’évolution des différentes composantes de la rémunération des

fonctionnaires et d’adopter, le cas échéant, de nouvelles mesures », précise le projet de texte, dans sa version provisoire transmise aux syndicats pour une réunion qui s’est tenue le mardi 30 juin. Ainsi, des négociations se dérouleront tous les trois ans et « auront vocation à proposer les orientations en termes d’évolution des rémunérations et des carrières ». Elles aborderont : L’évolution des grilles indiciaires et des déroulements de carrière au sein de ces dernières ; L’évolution de la rémunération indemnitaire ; Les conditions de mise en oeuvre de mesures générales, notamment l’évolution de la valeur du point. Par ailleurs, « un rendez-vous annuel permettra de dresser un bilan d’étape de la mise en œuvre des mesures triennales et définira, le cas échéant, les mesures d’ajustement à y apporter ». Il permettra d’examiner « d’éventuelles mesures d’ajustement au regard des principaux indicateurs macro-économiques (taux d’inflation ; croissance du PIB, évolution des salaires…) ». « Ces négociations, tant dans les rendez-vous triennaux qu’annuels, s’appuieront notamment sur les données statistiques relatives à l’évolution des rémunérations. Un rendez-vous salarial se tiendra dès le printemps 2016. Il sera l’occasion d’examiner la valeur du point d’indice au vu des indicateurs économiques », précise l’avant-projet d’accord dans sa version provisoire. Transformation de primes en points Sur l’intégration de primes dans l’indiciaire, le texte aborde aussi clairement la question des agents qui ne disposent que de peu ou d’aucun régime indemnitaire. Le projet d’accord dispose ainsi que la transformation de primes en points d’indice « constitue également une mesure d’équité en faveur des fonctionnaires bénéficiant de peu de primes ». Le texte précise aussi que les primes concernées ne correspondront ni à la rémunération de travaux supplémentaires, ni à la compensation de sujétions spécifiques. « Les écarts de cotisations sociales entre le traitement et le régime indemnitaire seront compensés et le montant de la rémunération nette des fonctionnaires garanti. Pour les fonctionnaires ne percevant actuellement que de très faibles primes ou aucune prime, cette transformation se traduira par une augmentation du traitement indiciaire et une augmentation de leur pouvoir d’achat », affirme-t-on dans le texte. Toute la catégorie A bénéficiaire ? Certains syndicats, qui vont consulter leurs instances avant de se prononcer sur le texte, insistent notamment sur le cas de la catégorie A. La CFE-CGC [3] souligne qu’aucune proposition, outre les primes transformées en point, n’est faite concernant la catégorie A supérieure. Ce syndicat salue aussi les avancées, et dit espérer « l’amorce d’un processus continu d’intégration de primes en points ». Pour la CFDT, Mylène Jacquot souligne que l’une des inquiétudes concerne la déclinaison des revalorisations à l’ensemble des cadres d’emplois, notamment de la catégorie A, qui sont nombreux. « Nous souhaiterions un engagement visant à ce que tout le monde bénéficie de ces revalorisations ». Selon la version provisoire du projet d’accord, un groupe de travail sera par ailleurs mis en place sur la simplification de la rémunération indiciaire afin d’examiner les modalités de mise en œuvre d’une suppression des références aux indices bruts au profit d’une référence aux seuls indices majorés. Réforme des régimes indemnitaires Le projet d’accord évoque en outre un état des lieux des rémunérations indemnitaires qui serait « en cours ». « Sur cette base, l’évolution des régimes indemnitaires sera encadrée par les principes suivants : simplification et réduction du nombre de primes, harmonisation progressive des barèmes et transparence des montants servis dans les différents versants, notamment au regard de l’égalité entre les femmes et les hommes », ajoute le projet de texte. Cadence unique d’avancement d’échelon Sur les carrières, le projet mentionne bien le passage à une « cadence unique d’avancement d’échelon dans les corps et cadres d’emplois », et une disposition législative qui sera prise dès l’automne 2015 pour procéder à cette harmonisation.

Il prévoit aussi que le principe selon lequel chaque fonctionnaire a vocation à dérouler une carrière complète sur au moins deux grades, sera réaffirmé et pris en compte pour la fixation des taux d’avancement. D’autre part, les taux d’avancement de grade (pro-pro) seront fixés dans les décrets statutaires et harmonisés entre chaque versant de la fonction publique, après concertation selon les modalités propres à chacun des versants. Le projet d’accord précise également que « la mise en place de ces taux sera accompagnée de clauses de sauvegarde permettant de tenir compte de la taille de la structure d’accueil. Ils donneront lieu à consultation des instances consultatives représentatives des personnels compétentes. » Pour la FA-FP, Pascal Kessler indique que dans la territoriale, « le point de l’accord qui semble poser le plus de difficultés concerne la fin de l’avancement au minimum, même si le projet présente l’avantage de mettre en place une uniformisation et de lutter contre des inégalités ». Sans préjuger de l’avis de la CGT sur ce projet d’accord, Eric Dorn cite plusieurs importants points de crispation, tels que la suppression de l’avancement au minimum dans la territoriale, mais aussi l’inscription des ratios de promotion dans les décrets statutaires. En outre, la partie de l’accord sur les carrières lui semble « trop développée », et les propositions de nouvelles grilles « insuffisantes ». Valeur professionnelle Le projet de texte aborde en outre la question de la valeur professionnelle. Les modalités d’appréciation de la valeur professionnelle des fonctionnaires seront réformées, « pour être simplifiées et harmonisées entre les trois versants de la fonction publique, après qu’un bilan de l’entretien professionnel aura été présenté en comité de suivi ». De plus, « un dispositif reconnaissant de manière plus juste et plus simple la valeur professionnelle des fonctionnaires sera instauré : il s’appliquera au terme d’une période d’activité plus longue, de manière plus significative et mieux ciblée afin de mieux reconnaître la valeur professionnelle des fonctionnaires et de façon différenciée entre ceux relevant de la catégorie A d’une part, et ceux relevant des catégories B et C d’autre part. Il permettra une accélération des carrières des fonctionnaires concernés. Un groupe de travail du comité de suivi sera mis en place dès l’automne 2015 pour en définir, avant la fin de l’année 2015, les modalités. » Comme annoncé précédemment, l’avant-projet d’accord aborde aussi la question du concours et de l’accès à la fonction publique. Il indique que « l’égal accès des citoyens à la fonction publique doit être garanti et repose sur le principe du recrutement par la voie du concours. Afin de renforcer ce principe, les employeurs publics s’engagent à mettre en place des procédures garantissant la transparence des recrutements et l’absence de discrimination. » Groupe de travail sur les listes d’aptitude Mais surtout, le projet de texte aborde la question des listes d’aptitude, qui feront l’objet d’un groupe de travail en Conseil supérieur de la FPT (CSFPT), « afin de mettre en place des dispositifs permettant de favoriser les recrutements des lauréats ». Renforcer l’attractivité des territoires L’accord vise aussi à simplifier les mobilités. « Les parcours professionnels au sein d’un même bassin d’emplois seront facilités : la mobilité entre employeurs sera fluidifiée par une plus grande transparence des vacances d’emplois, les bourses d’emplois seront articulées entre les versants de la fonction publique, les dispositifs de conseil carrière seront généralisés », indique le projet. Il s’agit notamment d’affecter les fonctionnaires les plus compétents, justifiant d’une expérience leur permettant de répondre aux situations les plus difficiles » sur les territoires qui en ont le plus besoin, qu’ils soient urbains, péri-urbains ou ruraux. L’indemnité de résidence « réexaminée » Le ministère propose de réformer les outils statutaires et indemnitaires concourant à l’attractivité des territoires : En créant, par redéploiement progressif d’outils existants (ASA) et en garantissant les droits des fonctionnaires occupant déjà de tels postes, un dispositif statutaire corrélé à l’avancement de grade permettant d’inciter des personnels plus chevronnés à servir sur les

territoires les moins attractifs. Les fonctionnaires justifiant d’une certaine ancienneté sur ces territoires bénéficieront, après concertation selon les modalités propres à chacun des versants et en tenant compte des spécificités de chaque filière, de l’application d’un taux d’avancement de grade plus favorable, comparativement à celui applicable aux autres membres du même corps ou cadre d’emplois ; En réexaminant le dispositif de l’indemnité de résidence pour mieux prendre en compte les problématiques de coût de la vie, sur la base d’analyses comparatives entre les territoires, tout en garantissant les droits des agents déjà en fonctions ; Et en créant un groupe de travail en comité de suivi pour examiner les mesures complémentaires qui pourraient être mises en oeuvre pour faciliter la présence des fonctionnaires dans tous les territoires. Réduction du nombre de corps dans la FPE Le projet traite aussi de la modernisation et de la simplification de la gestion des RH dans la fonction publique, qui passe par « le développement d’une gestion prospective sur les évolutions de l’emploi public et des métiers, la simplification des règles de gestion statutaire au profit d’une gestion plus proche des agents, la réduction du nombre de corps à l’Etat et la simplification des régimes indemnitaires. » Le texte mentionne aussi le livre blanc que le CSFPT va élaborer [4]. Sur la base de ce document – un état des lieux et un diagnostic de l’ensemble de la FPT –, une concertation sera conduite afin d’arrêter les axes de la réforme. La version définitive de cet accord devrait être présentée par Marylise Lebranchu jeudi 9 juillet, après une seconde réunion préparatoire lundi 6. Les organisations syndicales devraient avoir jusqu’à la fin septembre pour se prononcer sur l’accord, dans son ensemble. Un accord majoritaire serait nécessaire, faute de quoi aucune disposition n’entrera en vigueur, avait indiqué Marylise Lebranchu. L’objectif serait aussi que le dispositif réglementaire soit achevé d’ici la fin 2016. Pas moins d’une centaine de textes seraient nécessaires… POUR ALLER PLUS LOIN Fonctionnaires: la FSU et Solidaires « fêtent » 5 ans de gel des salaires

Réforme territoriale: l’Assemblée rend les transports scolaires aux départements avec l'AFP

L'Assemblée nationale a voté mercredi, en deuxième lecture, le volet transports interurbains du projet de loi sur la réforme territoriale, après avoir rendu la gestion des transports scolaires aux départements, contre l'avis du gouvernement mais comme l'avait fait le Sénat. Le projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), qui réforme la répartition des compétences entre collectivités territoriales, prévoit initialement le transfert aux régions des transports interurbains. Alors que le Sénat, majoritairement à droite, avait retiré à la région la compétence sur les transports scolaires pour la rendre au département, la commission des Lois de l’Assemblée avait de nouveau rendu, mi-juin, cette compétence aux régions. Mais, finalement, des députés de tous bords ont obtenu dans la nuit de mardi à mercredi le retour de la gestion des transports scolaires aux départements -qui vont également continuer à gérer les collèges-, par le vote d’amendements identiques auxquels le gouvernement et le rapporteur étaient défavorables. « Depuis 1982, partout en France, les conseils généraux transportent chaque matin et chaque soir 4 millions d’élèves hors périmètres de transports urbains, de la maternelle au baccalauréat. Les Conseils généraux consacrent plus de 2 milliards d’euros à ces transports et, en période de crise économique et sociale, plus d’une vingtaine de départements assurent la gratuité pour les familles », ont-ils plaidé dans l’exposé de leurs amendements.

« Ce n’est absolument pas un enjeu de pouvoir, cette affaire, c’est simplement un problème pratique », a lancé, pour défendre l’amendement, l’élu PS Germinal Peiro. « Pourquoi changer ce qui fonctionne ? », a renchéri l’UDI Maurice Leroy. Et « la plupart de ces transports scolaires sont assurés par des entreprises de transport locales », a plaidé la PRG Jeanine Dubié. Notant que « depuis le début de l’examen de ce projet loi, les routes sont reparties aux départements, les collèges » aussi, la ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu a, elle, demandé: « si l’on redonne par morceaux des compétences au département, où est la rationalisation? Où est la clarification? ». En outre, a-t-elle souligné, le projet du gouvernement permettait de la souplesse puisque le président de région, avec son conseil régional, pouvait proposer des délégations de compétences à une autre collectivité, un département ou une intercommunalité, pour les transports scolaires. Ce qui n’allait « pas dans le sens de la simplification », a taclé l’ex-ministre Delphine Batho, favorable au retour des transports scolaires aux départements. A l’issue de cette « bataille », Dominique Bussereau (LR), député et président de l’Association des départements de France, a salué dans un communiqué « une décision de bon sens » qui permet « de préparer un accord avec le Sénat sur une disposition essentielle du projet de loi ». Par contre, sur un autre sujet, l’Assemblée nationale a déjà maintenu, mardi 30 juin en deuxième lecture, sa version du volet emploi dans le projet de réforme territoriale. La Commission des Lois campe sur sa position, au grand dam de députés décentralisateurs de tous bords voulant donner plus de pouvoirs aux régions, comme l’avaient fait les sénateurs. Alors que le Sénat, majoritairement à droite, a confié à la région, en première comme en deuxième lecture, la compétence de coordonner les interventions des opérateurs du service public de l’emploi sur son territoire, l’Assemblée a rétabli mi-juin sa rédaction de première lecture. Il est notamment prévu que l’État pourra déléguer à la région, par convention et après avis du comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (CREFOP), la mission de veiller à la complémentarité et de coordonner l’action des différents intervenants du service public de l’emploi, sans préjudice des prérogatives de Pôle emploi. Cette nouvelle mesure pourra s’appliquer dès le lendemain de la publication de la loi, en vertu d’un amendement gouvernemental voté mardi. Les partisans d’une régionalisation accrue ou totale du service public de l’emploi ont repris leur bataille, par la voix de socialistes à commencer par Alain Rousset, président de l’Association des régions de France (ARF [2]), de plusieurs députés Les Républicains, dont des chefs de file pour les élections régionales, Laurent Wauquiez (ex-secrétaire d’Etat à l’Emploi), Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, ou encore d’élus UDI, comme Maurice Leroy. « La position du gouvernement est de ne pas accepter la décentralisation », a réaffirmé dans l’hémicycle la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, soulignant qu’ »un pas » a été fait mais que les personnels de Pôle emploi « ne se sentaient pas la force de subir une nouvelle organisation, alors que la précédente (la fusion ANPE-Assedic) n’a pas été digérée ». Elle s’est aussi opposée à une tentative de députés de gauche et de droite pour l’inclusion d’un second représentant des régions au conseil d’administration de Pôle emploi, comme le rapporteur Olivier Dussopt (PS), qui a appelé à ne pas remettre en cause le caractère majoritaire des partenaires sociaux dans cette instance. Rejeté aussi un amendement LR pour permettre au conseil régional d’accéder aux données d’offres et de demandes collectées par Pôle Emploi. « Si on ne fait pas attention, il y aura un jour une +Uberisation+ de Pôle emploi », a lancé M. Bertrand, ancien ministre du Travail et de l’Emploi. L’Assemblée a aussi voté le rétablissement du rôle de chef de file de la Région dans le domaine touristique, ou apporté une série de retouches aussi bien sur la gestion des déchets que sur le schéma régional d’aménagement et de développement durable.

FONCTION PUBLIQUE Fonctionnaires: la FSU et Solidaires « fêtent » 5 ans de gel des salaires avec l'AFP

Les syndicats de fonctionnaires FSU et Solidaires ont célébré le "triste" anniversaire mercredi 1er juillet du gel du point d'indice, qui sert de base au calcul des salaires des quelque 5 millions d'agents, et n'a pas évolué depuis cinq ans. Pour établir la paye des fonctionnaires, on multiplie la valeur du point d’indice par l’indice de traitement (déterminé par le grade et le corps auquel appartient l’agent). S’y ajoutent les éventuelles primes et indemnités et en sont retranchées les cotisations sociales (CSG, CRDS…). La dernière augmentation du point remonte au 1er juillet 2010: à cette date, il avait été revalorisé de 0,5% à 4,63 euros. L’ensemble des syndicats réclament depuis un dégel, mettant en avant la perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires. Dans un communiqué, la FSU, principale fédération des enseignants, affirme mercredi que si le point avait suivi l’inflation (hors tabac), il « serait aujourd’hui tout proche de cinq euros ». Pour l’organisation, c’est « un anniversaire qu’on ne veut pas souhaiter ». Solidaires finances publiques dénonce de son côté « 5 ans d’appauvrissement jamais vu depuis 1945 pour 5 millions de salariés », évoquant un « triste anniversaire ». Une hausse de 1% de la valeur du point coûterait 1,8 milliard d’euros pour les trois fonctions publiques (Etat, territoriale et hospitalière), selon la Cour des comptes. A défaut d’offrir une augmentation générale des salaires, le gouvernement espère un accord en septembre avec les syndicats pour améliorer les carrières des agents, en revoyant les grilles salariales. Mais les premiers effets sur la fiche de paye ne sont pas attendus avant 2017.

Pompiers, non-titulaires, formation d’intégration… : le bilan du CSFPT du 1er juillet 2015 Agathe Vovard

Pour sa dernière séance plénière avant septembre, le conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) a dû rendre un avis, le 1er juillet 2015, sur pas moins de dix textes réglementaires. Tour d’horizon. Le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, qui s’est réuni en séance plénière le 1er juillet, est très sollicité. Au menu de cette dernière réunion en plénière avant la trêve estivale, des textes sur les sapeurs-pompiers professionnels, les agents non-titulaires, mais aussi le principe du silence vaut acceptation, la formation d’intégration des agents de catégorie A et B, entre autres. Les deux premiers textes examinés par le CSFPT ont porté sur le cadre d’emplois des cadres territoriaux de santé paramédicaux avec, d’une part, un projet de décret portant statut particulier du cadre d’emplois des cadres territoriaux de santé paramédicaux et, d’autre part, le projet de décret portant échelonnement indiciaire applicable à ce cadre d’emplois. Des textes qui avaient fait l’objet d’un rejet de la part des organisations syndicales lors de la séance du 15 avril [2]. Les projets de décret créent un nouveau cadre d’emplois revalorisé intégrant les puéricultrices cadres territoriaux de santé et les cadres territoriaux de santé infirmiers et techniciens paramédicaux. La structure de carrière est articulée en deux grades, le premier grade comprenant deux classes. Par ailleurs, les décrets fixent les conditions d’intégration des puéricultrices cadres territoriaux de santé et les cadres territoriaux de santé infirmiers et techniciens paramédicaux dans le nouveau cadre d’emplois. L’avis global est cette fois favorable, avec un vote « pour » à l’unanimité de la part des employeurs, et 7 voix contre et 13 abstentions de la part des organisations syndicales, qui ne décolèrent pas. Elles demandent en effet l’homologie, c’est-à-dire le même traitement quel que soit le

versant de la fonction publique, soulignant aussi que dans le cadre des négociations « PPCR », le ministère souhaite mettre en place une plus grande proximité statutaire entre les trois versants pour faciliter les mobilités notamment. D’où l’incompréhension sur le fait de présenter des textes qui maintiennent des écarts… « Ce n’est pas avec de tels textes qu’on va éviter l’évaporation des cadres de santé dans la filière administrative, s’insurge Patrick Campagnolo (Unsa). On fragilise l’évolution de carrière d’agents qui se retrouvent bloqués. » La CGT se satisfait de la prise en compte d’une de ses revendications de fusionner deux cadres d’emplois, mais regrette l’absence d’homologie complète. « Ces postes sont occupés principalement par des femmes, et elles sont moins bien rémunérées que des attachés ou des ingénieurs, à qualification égale. Il s’agit d’agents avec des responsabilités importantes », argumente Jésus de Carlos (CGT). « Pour le concours interne, l’exigence du diplôme de cadre de santé est maintenue, en plus du titre professionnel et de la durée de l’expérience. Ce diplôme de cadre de santé est très difficile à obtenir pour les territoriaux. Il n’existe pas pareille exigence pour les attachés et les ingénieurs par exemple. Faut-il rappeler que ce cadre d’emplois est très majoritairement féminin ? » insiste la CFDT dans un communiqué. Eviter l’évaporation des cadres de santé Trois autres textes ont porté sur la filière sapeurs-pompiers professionnels. Le premier vise à modifier plusieurs décrets relatifs aux statuts des SPP. Il a vocation à clarifier et simplifier les dispositions des décrets statutaires relatifs à la filière sapeurs-pompiers professionnels de la FPT, précise le CSFPT dans un communiqué. Ainsi, il élargit au fonctionnement des salles opérationnelles les tâches qui peuvent être confiées aux sapeurs et caporaux et aux sous-officiers de sapeurs-pompiers professionnels. Il uniformise les conditions d’accès aux concours internes de recrutement aux grades de sergent, de lieutenant de 2ème classe et de 1ère classe qui sont désormais identiques pour tous les candidats. Il revoit les modalités de nomination et de classement dans les cadres d’emplois de catégories C et B de la filière. En outre, il modifie les modalités d’avancement aux grades de lieutenant de 1ère classe et de lieutenant hors classe pour les rapprocher des conditions de droit commun de la fonction publique territoriale. Le texte a reçu un avis défavorable à la majorité des membres du CSFPT. Le deuxième projet de décret vise à modifier le décret n° 90-850 du 25 septembre 1990 portant dispositions communes à l’ensemble des SPP. « Il prend en considération certaines difficultés d’application du décret portant dispositions communes à l’ensemble des sapeurs-pompiers professionnels et introduit une plus grande souplesse dans la gestion des emplois opérationnels et d’encadrement que peuvent occuper les sapeurs-pompiers professionnels », précise le CSFPT. Il a également reçu un avis défavorable. Enfin, le dernier texte vise à modifier plusieurs décrets relatifs aux concours des SPP. Il a vocation à simplifier les conditions de délivrance des certificats médicaux exigés des candidats aux concours externes de sapeurs-pompiers professionnels pour la participation aux épreuves sportives des concours. Et il supprime l’obligation de délivrance d’un certificat médical par un médecin de SPP, précise le CSFPT. Les employeurs ont voté à l’unanimité pour et le texte bénéficie de 11 voix pour et 9 voix contre de la part des syndicats. « Nous nous sommes associés au voeu de la FA FPT pour réclamer une réforme de toute la filière. Un travail de fond est nécessaire, devant une gestion RH quelque peu douteuse de certains présidents de Sdis », s’insurge Jésus de Carlos. Pour une réforme de toute la filière Au menu du CSFPT également, les non-titulaires, avec l’examen d’un décret modifiant le décret n° 88-145 du 15 février 1988 pris pour application de l’article 136 de la loi du 26 janvier 1984 modifiée portant dispositions statutaires relatives à la FPT et relatif aux agents non titulaires de la territoriale. Ce texte tire les conséquences des modifications introduites par la loi « Sauvadet » dans la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la FPT relatives aux cas de recours au contrat pour le recrutement d’agents publics, aux conditions de renouvellement des contrats, aux motifs de licenciement, aux obligations de reclassement, aux règles de procédure de fin de contrat et

pour assurer la mise en œuvre de certains engagements contenus dans le protocole d’accord du 31 mars 2011. Il modifie le décret du 15 février 1988 relatif aux agents non titulaires de la territoriale. « Ce texte offre certes davantage de droits aux agents non-titulaires mais il ne règle pas le fond du problème », souligne Jésus de Carlos, qui dénonce une « dérive », et la création d’un « double statut ». De plus, la création des commissions consultatives paritaires est subordonnée à la parution de la loi « déontologie », qui n’est pas encore en discussion, déplore le représentant syndical. « On crée une sorte de statut des non-titulaires, mais on ne peut pas non plus s’opposer à une plus grande protection pour ces agents », observe Patrick Campagnolo. La CFDT, qui a voté pour le texte, explique y avoir trouvé « une grande partie des avancées qu’elle revendique pour les non-titulaires sur les rémunérations, la période d’essai, le reclassement, la fin de contrat, l’entretien professionnel ». Le texte a reçu un avis favorable à la majorité des membres. Ce texte offre certes davantage de droits aux agents non-titulaires mais il ne règle pas le fond du problème Les membres du conseil sup ont aussi examiné à nouveau le projet de décret visant à faire passer la formation d’intégration de 5 jours à 10 jours, pour 26 cadres d’emplois de catégories A et B, qui avait été unanimement rejeté lors de la dernière séance plénière [3]. Cette fois, une note explicative du CNFPT [4]a permis au texte de recueillir 8 voix pour, 7 voix contre, et 5 abstentions du côté des représentants syndicaux. La CFDT a notamment regretté qu’on « fasse les choses à l’envers : décider de modifier une brique de la loi de 2007 avant d’avoir les résultats de l’autosaisine du CSFPT sur l’évolution de cette loi… » Attendre les résultats de l’autosaisine du CSFPT sur l’évolution de la loi de 2007 Un autre texte important a trait aux modalités du suivi médical post-professionnel des agents exposés à une substance cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction. Ce texte, qui a reçu un avis favorable unanime, institue un suivi médical post-professionnel au profit des agents de la territoriale exposés, dans le cadre de leur activité professionnelle, à un agent cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction. Il prévoit par ailleurs un droit à l’information des agents, la procédure à respecter pour bénéficier de ce droit ainsi que les conditions de la prise en charge des frais médicaux par la collectivité ou l’établissement employeur. Enfin, il abroge le décret n° 2013-365 du 29 avril 2013 relatif au suivi médical post-professionnel des agents de la FPT exposés à l’amiante, qui n’avait prévu les modalités du suivi médical post-professionnel que pour les agents exposés à l’amiante dans le cadre de leurs fonctions. Le projet de décret a fait l’objet d’un avis favorable unanime des deux collèges du CSFPT. Le CSFPT a également examiné un projet de décret relatif à la nouvelle bonification indiciaire (NBI) attribuée aux fonctionnaires de la territoriale au titre de la mise en œuvre de la politique de la ville à la suite de la création des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Un projet de texte qui a été ajouté à l’ordre du jour de cette séance, à la demande de la ministre de la Fonction publique. Ce projet de décret vise à remplacer la référence « zone urbaine sensible » par la référence « quartier prioritaire de la politique de la ville » instituée par l’article 5 de la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 [5] de programmation pour la ville et la cohésion urbaine et prévoit un dispositif transitoire pour les agents exerçant dans les anciennes zones urbaines sensibles qui perçoivent la nouvelle bonification indiciaire à ce titre et dont le quartier ne figure plus sur la liste des décrets définissant les nouveaux quartiers prioritaires. Le dispositif examiné mercredi 1er juillet prévoit pour ces agents : Jusqu’au 31 décembre 2017, maintien de l’intégralité de la nouvelle bonification indiciaire perçue à la date d’entrée en vigueur du décret ; Du 1er janvier au 31 décembre 2018, perception des deux tiers de la NBI ; Du 1er janvier au 31 décembre 2019, perception d’un tiers de la NBI. L’avis des membres sur ce texte a été favorable (abstention unanime des employeurs, et 11 voix pour, 7 voix contre, et 2 abstentions du côté des syndicats).

Pour l’Unsa, le texte présente notamment l’avantage de prévoir un dispositif transitoire pour les agents qui travaille dans une « ex-ZUS » qui n’est pas référencée parmi les nouveaux quartiers prioritaires. « Nous avons voté contre ce texte. Des agents se retrouvent exclus d’un dispositif, pour avoir bien travaillé et permis de faire sortir leur territoire des quartiers « politique de la ville » », s’émeut Jésus de Carlos. Un dernier projet de décret est relatif aux exceptions à l’application du principe « silence vaut acceptation » sur le fondement du II de l’article 21 de la loi n°2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations (demandes présentées par les ayants droit ou ayants cause d’agents publics territoriaux ; demandes s’inscrivant dans des procédures d’accès à un emploi public territorial). Il prévoit qu’en application des dispositions de la loi du 12 avril 2000, le silence gardé pendant deux mois par l’autorité administrative sur une demande vaut décision de rejet : lorsque la demande est adressée par une personne en qualité d’ayant droit ou ayant cause d’un agent, ainsi que lorsque la demande s’inscrit dans une procédure d’accès aux emplois relevant de cette autorité. Ce texte a reçu un avis favorable à la majorité des membres du CSFPT : Collège employeur : avis favorable unanime ; Collège des organisations syndicales : (9 voix pour, 9 voix contre). La prochaine séance plénière est fixée au 16 septembre.

Suresnes se dote d’un régime indemnitaire au mérite Gaëlle Ginibrière

Suresnes (Hauts-de-Seine) vient de se doter d'un régime indemnitaire novateur. Le mérite et l’investissement des agents se trouvent récompensés, tandis que ceux dont le travail est évalué comme allant de "à améliorer" à "très insuffisant" se verront financièrement pénalisés. Supprimée par le décret n°2014-1526 du 16 décembre 2014 [1], la notation est désormais remplacée par un entretien professionnel, assorti à Suresnes (1 300 agents, Hauts-de-Seine, 46 870 hab.) d’un tout nouveau régime indemnitaire. « Signé le 28 mai, cet accord est le fruit de cinq mois de négociation avec les trois organisations syndicales de la ville (CGT, CFDT, FO). Le régime indemnitaire précédent était devenu opaque, avec une forme d’iniquité puisqu’il était fonction de l’ancienneté pour les cadres et de la notation pour les non-cadres. En fin de carrière, tout le monde se retrouvait plus ou moins à 19,5, quel que soit son degré d’investissement », note Christine Dubuis, conseillère en organisation et conduite du changement dans la commune. + ou – 10 à 35 % La remise à plat a débouché sur un système inédit dans la territoriale. Prenant pour base le régime indemnitaire actuel de chacun, celui-ci peut être chaque année augmenté de 10, 15 voire 25 % pour les agents de catégorie C évalués respectivement comme très bons, excellents ou exceptionnels. Mais il peut aussi être réduit dans les mêmes proportions pour ceux dont le travail est à améliorer, insuffisant ou très insuffisant. Même évolution pour les catégories B, dont le régime indemnitaire peut varier à la hausse comme à la baisse de 10, 20 ou 30 %, ainsi que pour les cadres A (15, 25 et 35 %). Pour ce faire, une grille d’évaluation très précise – qui sera mise en œuvre dès les entretiens professionnels de fin d’année – a été élaborée. « Elle reprend les attentes de la collectivité en termes d’atteinte des objectifs, de compétences professionnelles et techniques, de positionnement dans la fonction. C’est une grille unique mais que chaque service ou filière peut adapter à ses spécificités », commente Christine Dubuis. Système actuel assez démotivant Selon elle, les premiers retours des agents seraient plutôt positifs. Un constat que partage Enrique Monje, représentant de la CGT, le syndicat majoritaire : « Dans le système actuel, il était assez démotivant que deux agents d’un même service ne fournissant pas la même qualité de travail touche le même régime indemnitaire ».

Le syndicaliste reconnaît cependant que cette initiative est pour l’instant regardée d’un peu loin par la fédération nationale de la CGT, à laquelle il entend cependant en présenter les avantages dès la rentrée, ainsi qu’à la ministre Marylise Lebranchu le 15 juillet. Courage managérial « Nous avons fait une enquête dans des organisations qui appliquent ce type de grille : une majorité de personnes fait correctement son travail, un ou deux sortent du lot, quelques-uns sont dans la catégorie à améliorer ou insuffisant. Au sein d’un même service, les choses devraient donc s’équilibrer. » A condition que les managers évaluent à sa juste valeur chaque agent et n’achètent pas la paix sociale en mettant tout le monde dans la catégorie « bon », ce qui pourrait être une tentation dans les petits services où la proximité avec les agents est forte. Le courage managérial… c’est ce qui fera sans doute que ce régime indemnitaire novateur aura un réel impact, ou pas.

Primes et indemnités de la fonction publique territoriale : de quoi parle-t-on ? Maud Parnaudeau

A côté du salaire de base appelé « traitement », les agents territoriaux perçoivent des primes et indemnités. Certaines sont liées aux contraintes, aux risques ou à la technicité de leurs fonctions, d’autres à leur niveau de responsabilités ou à leur engagement dans le travail. Toutes sont regroupées dans ce qu’on appelle le « régime indemnitaire », dont le contenu est déterminé par chaque collectivité territoriale. La rémunération principale d’un fonctionnaire territorial comprend son traitement indiciaire, calculé par rapport à une échelle fixée par décret, et certains compléments obligatoires que sont : l’indemnité de résidence destinée à compenser les différences de coût de la vie entre les différents lieux où un fonctionnaire peut exercer ses fonctions ; le supplément familial de traitement accordé aux agents ayant la charge effective et permanente d’enfant ; la nouvelle bonification indiciaire (NBI) qui sert à valoriser des fonctions comportant une responsabilité, une technicité particulière ou des difficultés d’exercice dans certaines zones du territoire. Le régime indemnitaire des fonctionnaires et agents non titulaires de la fonction publique territoriale s’ajoute à ce traitement de base, attribué de droit. Il recouvre un large éventail de primes et indemnités attribuées en fonction de critères et d’objectifs différents selon les collectivités, mais aussi de leurs moyens financiers. Ce complément de salaire peut ainsi être quasi nul pour un agent d’une petite commune, alors qu’il peut atteindre jusqu’à 50% de la rémunération principale pour certains cadres de grandes administrations territoriales. Dans tous les cas, la mise en place d’un régime indemnitaire répond à un certain nombre de règles et principes. Le cadre légal du régime indemnitaire S’il revient aux élus locaux de voter les primes et indemnités qu’ils souhaitent instituer dans leur collectivité locale, ils n’ont pas toute liberté en la matière. Selon le principe de légalité, aucune prime ou indemnité ne peut être attribuée aux agents territoriaux si elle n’a pas été préalablement créée par un texte législatif ou réglementaire. Par ailleurs, selon le principe de parité, le régime indemnitaire fixé pour les agents territoriaux ne doit pas être plus favorable que celui dont bénéficient les fonctionnaires de l’Etat exerçant des fonctions équivalentes. Les critères d’attribution, et le cas échéant de modulation, sont en revanche librement fixés par l’assemblée délibérante de chaque collectivité locale. Les bénéficiaires du régime indemnitaire Tous les agents dont les postes ont été créés par l’assemblée délibérante de la collectivité territoriale peuvent bénéficier d’un régime indemnitaire. Il peut ainsi être versé aux fonctionnaires (stagiaires et titulaires) et étendu aux agents non-titulaires de droit public (CDD et CDI). En revanche, si vous êtes vacataire, en contrat aidé (CAE, Emploi d’Avenir) ou sous contrat d’apprentissage, vous ne pourrez profiter de ce complément de rémunération. Il est impossible de détailler ici toutes les primes et indemnités qui existent. Elles peuvent néanmoins être regroupées en trois catégories :

Primes et indemnités compensant une sujétion de service particulière, des contraintes professionnelles (indemnités pour travaux dangereux, insalubres ou salissants, indemnités horaires pour travaux supplémentaires, prime de responsabilité, indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires…) ; Primes et indemnités tenant compte de la valeur professionnelle de l’agent, de sa technicité et de ses responsabilités (prime de résultats, indemnité de performance individuelle ou collective, prime de service et de rendement, indemnité spécifique de service…) ; Primes et indemnités ayant le caractère de remboursement de frais (indemnités pour frais de déplacement, prise en charge partielle des titres de transport en commun sur le trajet entre le domicile et le lieu de travail…). Le régime indemnitaire et la maladie Le principe du maintien du régime indemnitaire au profit de l’agent territorial en congé maladie n’est pas prévu par les textes. Chaque collectivité peut néanmoins, par délibération, l’instituer de manière totale ou partielle. Ainsi, l’ensemble des primes et indemnités ont vocation à être maintenues en cas de congés de maladie ordinaire, congés pour accident de service ou accident du travail et maladie professionnelle, congé de maternité, paternité ou adoption. Exceptées évidemment celles liées aux remboursement de frais puisque l’agent ne peut alors en avoir. En revanche, il n’est pas possible de maintenir le régime indemnitaire des agents en congé de longue maladie ou de longue durée. Le régime indemnitaire et la discipline Les collectivités locales ne peuvent prévoir un mécanisme automatique de suppression ou de réduction d’une prime ou d’une indemnité en cas de sanction disciplinaire. Cependant, les primes et indemnités liées à la manière de servir et à la valeur professionnelle prennent nécessairement en compte le comportement de l’agent. S’il a commis des fautes, il se peut que le versement de ce type de prime soit impacté.

Localtis.fr : semaine du 29 juin au 4 juillet 2015

L'absentéisme des agents a progressé de 18% en cinq ans

L'absentéisme pour raison de santé des agents territoriaux a progressé de 18% depuis 2009, indique une note du groupe Sofaxis, courtier en assurance du personnel. En 2014, le taux d'absentéisme, c'est-à-dire le temps de travail perdu en raison des absences, s'est élevé à 8,7% en moyenne dans les collectivités territoriales, indique l'étude réalisée à partir d'un échantillon de 376.815 agents répartis dans 18.291 collectivités assurées. Près de la moitié de ce taux (4,2%) tirait son origine des maladies dites "ordinaires". Autrement dit, une collectivité de 100 agents titulaires aura constaté, en moyenne, l'absence de 9 d'entre eux toute l'année, pour raison de santé. Toutes natures de maladie confondues, le nombre de jours d'absence par agent employé s'est établi à 24, en 2014. Depuis 2009, il a progressé de 12%. Sofaxis estime que 42% des agents ont été absents au moins une fois, dont 31% pour cause de maladie ordinaire. L'année dernière, 54 arrêts de travail ont été délivrés pour 100 agents territoriaux employés, alors que ce ratio s'est élevé respectivement à 48 et 49 en 2012 et 2013, mais 58 en 2011. Dans un communiqué, François Sauvadet, ministre de la Fonction publique du gouvernement de François Fillon, a dénoncé ce regain de l'absentéisme des agents territoriaux. Il l'explique par la suppression à partir du 1er janvier 2014 du jour de carence dans la fonction publique, dispositif à l'instauration duquel il a fortement œuvré. De son côté, Sofaxis met en avant l'importance du vieillissement des agents dans l'origine de l'absentéisme des agents. S'agissant des arrêts pour maladie ordinaire, le groupe note aussi que leur durée a baissé entre 2013 et 2014, en passant de 23 à 22 jours dans l'année. Le coût moyen des absences par agent employé s’établit en 2014 à 1.921 euros, toutes natures d’arrêt confondues. La maladie ordinaire représente 45% de ce coût moyen (soit 873 euros).

T.B. / Projets publics

Egalité femmes-hommes : les collectivités de plus de 20.000 habitants devront établir un rapport annuel

A partir du 1er janvier prochain, les conseils municipaux et les assemblées communautaires des communes et EPCI de plus de 20.000 habitants, ainsi que les conseils départementaux et certains conseils régionaux, devront examiner, préalablement aux débats sur le projet de budget, un rapport sur "la situation en matière d'égalité entre les femmes et les hommes", précise un décret publié au JO du 28 juin. Les assemblées des régions qui résulteront d'une fusion ne devront toutefois remplir cette obligation qu'à partir du 1er janvier 2017. Ce rapport annuel rendra compte de la politique de ressources humaines de la collectivité ou du groupement en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Pour les agents chargés d'élaborer le rapport, il s'agira alors de reprendre "notamment" les données du rapport sur l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes que la collectivité doit remettre chaque année au comité technique dans le cadre du bilan social. S'agissant, toujours, de la politique en matière d'égalité entre les femmes et les hommes composant le personnel, le rapport dressera "un bilan des actions menées et des ressources mobilisées" et décrira "les orientations pluriannuelles". Cette partie du rapport abordera "notamment les rémunérations et les parcours professionnels, la promotion de la parité dans le cadre des actions de formation, la mixité dans les filières et les cadres d'emplois, l'articulation entre vie professionnelle et vie personnelle, la prévention de toutes les violences faites aux agents sur leur lieu de travail et la lutte contre toute forme de harcèlement". Le rapport fera par ailleurs état des politiques conduites sur son territoire par la collectivité ou le groupement afin de favoriser l'égalité entre les femmes et les hommes. Le suivi de la mise en œuvre de la clause d'égalité dans les marchés publics entrée en vigueur le 1er décembre dernier sera notamment présenté dans cette partie. Au-delà du simple bilan, le rapport fixera "des orientations pluriannuelles et des programmes" dans le but de favoriser l'égalité entre les femmes et les hommes dans les politiques publiques locales. La présentation annuelle du rapport est issue d'une proposition de Vincent Feltesse, ancien député et président de la communauté urbaine de Bordeaux, dans le rapport qu'il avait remis en juillet 2013 à la ministre des Droits des femmes sur "l'égalité femmes hommes dans les territoires" (voir ci-contre notre article du 2 juillet 2013). L'organisation d'un débat à partir du rapport permettrait d'"inscrire dans les habitudes de vie démocratiques les questions relatives à l'égalité entre les femmes et les hommes", écrivait-il. La légitimité de ces questions et des personnes qui les portent s'en trouverait renforcées, concluait-il. Référence : décret n° 2015-761 du 24 juin 2015 relatif au rapport sur la situation en matière d'égalité entre les femmes et les hommes intéressant les collectivités territoriales. T.B. / Projets publics

Projets climat : les collectivités doivent pouvoir accéder aux financements, selon François Hollande COP 21

En première ligne de l'action contre le réchauffement climatique, les villes et régions, réunies à Lyon les 1er et 2 juillet pour le sommet mondial Climat et Territoires ont fait entendre leur voix dans la négociation en vue d'un accord mondial lors de la COP 21 à Paris fin 2015. D'ores et déjà, elles ont reçu le soutien du président de la République, François Hollande, sur l'une de leurs revendications, la possibilité pour les collectivités, notamment des pays du Sud, d'accéder aux financements climat internationaux. "Il faut rassembler les ressources et les moyens, et donc faire droit à votre proposition qui est que les collectivités locales, les gouvernements locaux, les territoires puissent accéder directement aux fonds, aux fameux 100 milliards de dollars que nous devons rassembler

d'ici 2020", a affirmé le 1er juillet à Lyon François Hollande, lors de la première journée du sommet mondial Climat et Territoires. "Ça, c'est l'enjeu majeur", a déclaré le président de la République, devant un parterre d'élus et responsables de 400 collectivités (70 nationalités), qui ont salué ces propos par une salve d'applaudissements. Pour les collectivités des pays du Sud, notamment, la possibilité d'accéder à des financements internationaux pour leurs projets climat constitue en effet une revendication essentielle. "Construire des territoires durables" D'ici 2050, les villes accueilleront les deux tiers de l'humanité et émettront 75% des émissions de CO2, a rappelé le chef de l'Etat. "Ces chiffres donnent le vertige. Que vont devenir les espaces ruraux ?" Sans eux, il n'y a "pas de vie possible, pas d'agriculture, pas d'alimentation". "Nourrir la planète est aussi l'un des enjeux de la COP 21." Aussi, "le premier enjeu avant de parler des villes est de parler des espaces ruraux". Le président de la République a insisté "sur l'enjeu urbain". "Nous devons faire des villes différentes de celles qui existent aujourd'hui. Les villes déjà construites, il faut les convertir. Les villes pas encore construites, les villes que nous devons préparer, si c'est la reproduction" de celles existantes, "alors c'est une fatalité pour la planète". D'où son appel à "construire des territoires durables". François Hollande souhaite que les gouvernements locaux soient "associés" à la conférence sur le climat (COP21) à la fin de l'année. "A Paris, une journée sera dédiée uniquement aux territoires. Ils ne feront pas que prendre la parole, mais participeront aux négociations", pourtant réservées aux Etats, a-t-il assuré. Car "quand on lit les textes" des négociations, "on a parfois du mal à les comprendre. Il y a tellement de concepts, de chiffres, de calculs…" Pour le chef de l'Etat, "on veut réduire le réchauffement de 2 °C, mais on ne sait plus les références. On veut déjà réduire le réchauffement, c'est déjà pas mal". Le sommet de Lyon est donc "une étape importante" pour faire en sorte que "le climat [soit] l'affaire de tous". Après les appels de Bordeaux, Paris, Lyon, Yamoussoukro, "je suis heureux qu'il y ait autant d'appels qu'il y ait de villes, mais il faudrait qu'ils puissent converger, se rassembler", a souligné François Hollande. En effet, la première étape que constitue le dépôt d'une contribution nationale par chaque pays de la communauté internationale "ne sera pas suffisante". "Aussi fortes que soient les contributions nationales, aussi vides seront les engagements s'ils ne sont pas repris par les territoires." Le chef de l'Etat attend donc "une contribution des territoires". Le sommet de Lyon devait justement être l'occasion, au cours de sa deuxième journée le 2 juillet, de faire des annonces d'engagements de baisse de leurs émissions. Le processus de négociation "est toujours trop lent", a souligné François Hollande. "Il faut que vous réussissiez." Echanges d'expériences Accueillis dans la capitale des Gaules par un début de canicule, phénomène qui promet de se répéter si la hausse du thermomètre global n'est pas jugulée, les participants au sommet Climat et Territoires ont échangé sur leurs expériences et la manière d'amplifier leur mobilisation. "Votre engagement est particulièrement important", leur a dit le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, qui, dans un message lu par Janos Pasztor, sous-secrétaire général des Nations unies aux changements climatiques, s'est dit "préoccupé par le fait que nous ne sommes pas encore engagés sur la voie d'un infléchissement de la courbe des émissions de gaz à effet de serre, et d'une limitation de la hausse des températures à moins de 2°". Partout dans le monde, des territoires, souvent organisés en réseaux, ont peu à peu mis en place des plans pour s'adapter au dérèglement du climat et le combattre. C'est le cas de Copenhague qui s'engage vers la neutralité carbone, de Vancouver qui vise 100% d'électricité renouvelable d'ici 2050, de la Californie en passe de revenir d'ici 2020 à ses niveaux d'émissions de gaz à effet de serre de 1990, ou de Dakar qui lance un plan climat. Quelque 80 villes ont rejoint la "convention des maires" lancée en septembre à l'ONU. En mars, 30 métropoles européennes ont signé un accord prévoyant la mutualisation d'achats "verts". Souvent, c'est la gestion des risques qui amène à s'intéresser au climat. Ainsi, les Philippines ont chargé leurs collectivités de gérer les plans de préparation. Les villes "sont

beaucoup plus exposées qu'avant aux risques climatiques", a souligné Clément Larrue, chef de projet à l'Agence française de développement (AFD) : les effets du réchauffement commencent à se faire sentir, décuplés par les problèmes de planification urbaine et d'artificialisation des sols. "Comment aménager une ville pour qu'elle soit plus résiliente et moins consommatrice d'énergie ? Cela passe par des investissements dans les transports doux ou l'efficacité énergétique des bâtiments, autant de mesures souvent de la compétence des collectivités", a-t-il noté. Un rôle d'aiguillon Matthew Rodriguez, secrétaire à la protection de l'environnement de la Californie, est venu au sommet Climat et Territoires car il faut "faire savoir à l'échelle internationale, que localement des choses se font. Lyon est un forum où nous pouvons partager des leçons, et les emmener à la COP". Les négociations climatiques "actuellement sont dans le sur-place", a constaté Jean-Jack Queyranne, le président de la région Rhône-Alpes, hôte de la réunion. "Il faudra déclencher le sprint dans les 200 derniers mètres ; et nous on est là pour pousser." "Il s'agit de montrer aux négociateurs que non seulement c'est possible, mais que les solutions réelles sur le terrain sont déjà beaucoup plus en avance que les gouvernements dans les négociations", a souligné Janos Pasztor. A Lyon, la région Rhône-Alpes, l'Ecosse et le Pays basque espagnol ont rejoint quatorze régions et provinces, notamment la Californie et le Bade-Würtemberg (Allemagne) pour signer le "Under2MOU", un accord pour contenir le réchauffement de la planète à moins de 2°C. Avec plus de 5.000 milliards de dollars de PIB, les signataires, qui regroupent 123 millions d'habitants, représentent l'équivalent de la troisième économie mondiale. Au sein du processus des négociations, menées sous l'égide de l'ONU par les seuls Etats, les territoires sont donc aujourd'hui reconnus comme partie essentielle de la solution pour permettre au monde de rester sous le seuil critique des 2°C de réchauffement. Alors qu'ils n'étaient même pas mentionnés dans le protocole de Kyoto de 1997, la conférence de Copenhague en 2009 aura été un tournant avec la venue de très nombreux élus locaux. A Lyon, les participants devaient cette fois travailler sur des propositions communes pour amender le projet d'accord de Paris. Le Québec pousse, par exemple, pour que les provinces puissent être directement associées aux tractations. "Les collectivités doivent prendre leur part de responsabilité", a témoigné le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. "Notre problème est de disposer des financements locaux : les collectivités sont dans une mue et nous devons nous affranchir du financement des Etats. Déclaration commune appelant à la mobilisation Les villes et régions réunies à Lyon se sont finalement engagées le 2 juillet, dans une déclaration commune, à renforcer leur action, appelant les Etats à trouver à Paris en décembre un accord "robuste, contraignant, équitable et universel". "Nous prenons l'engagement de poursuivre et renforcer notre action", dit leur texte, signé par une quinzaine de réseaux de collectivités dans le monde, représentant plusieurs milliers de villes, agglomérations et régions sur les cinq continents. "Vous avez fait des miracles, chez vous, et en vous rassemblant", les a félicités ce même 2 juillet la responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres, qui s'est dite "encouragée" pour la poursuite des négociations en vue de l'accord contre le réchauffement espéré à Paris en décembre. "Vous ne faites rien de moins que créer une réalité mondiale nouvelle, préparant l'économie du 21e siècle, et rendant possible la marche vers une société bas-carbone", leur a-t-elle affirmé. Pour elle, "l'accord de Paris ne sera pas une structure punitive, mais va accompagner l'économie sur la durée". Répondant à une revendication des collectivités, elle a aussi estimé que l'accord allait "reconnaître l'action de toutes les parties". Dans leur déclaration, villes et régions, insistant sur le lien entre développement et climat, appellent aussi à un "renforcement des moyens financiers" et à un accès direct aux fonds internationaux des collectivités des pays en développement. Selon Ronan Dantec, porte-parole de CGLU, coalition de collectivités mondiales, les engagements actuels connus de réduction de gaz à effet de serre, de la part de territoires représentant 11% de la population mondiale, sont estimés à 1,5 milliard de tonnes de CO2 d'ici 2020. "Si on amène tous les territoires avec nous, alors on tient le scénario de 2020 !", a-t-il dit en séance de clôture, rappelant les conclusions des scientifiques qui préconisent une réduction de 9 milliards de

tonnes de CO2 d'ici 2020 si le monde veut rester sur la trajectoire d'un réchauffement limité à +2°C. Plusieurs plateformes, notamment le "pacte des maires" et le "pacte des Etats et régions", ont été mises en place lors du sommet climat de l'ONU en septembre dernier, pour permettre d'accompagner et évaluer les engagements des territoires à réduire leurs émissions. Quelque 195 Etats doivent se retrouver à Paris à partir du 30 novembre, sous l'égide de l'ONU, pour tenter de trouver un accord universel pour freiner la hausse du thermomètre mondial. D'ici là, les Etats sont invités à publier leurs engagements nationaux de réductions d'émissions. Mais les premières analyses montrent qu'elles seront sans doute insuffisantes pour permettre de tenir l'objectif d'un réchauffement limité à 2°C maximum. Cependant, selon la coalition de collectivités C40, 80% des réductions prévues par les seules villes de ce réseau ne sont pas incluses dans ces plans nationaux. Anne Lenormand avec AFP

Statut

La gazette.fr : semaine du 29 juin au 5 juillet 2015

Statut de la fonction publique Refus de renouvellement • Par Sophie Soykurt

Références Cour administrative d'appel de Paris, 4 mai 2015, req. n° 14PA03980. Le titulaire d’un contrat à durée déterminée n’a aucun droit au renouvellement de ce contrat : l’administration peut toujours, pour des motifs tirés de l’intérêt du service, décider de ne pas renouveler son contrat et mettre fin à ses fonctions. En cas de contestation, le juge peut vérifier si le refus de renouvellement est fondé sur l’intérêt du service.

Tierce personne • Par Sophie Soykurt •

Références Conseil d’État, 4 mai 2015, req. n° 374280. Aucune disposition ne rend applicable aux fonctionnaires territoriaux qui demandent une indemnité au titre de l’aide d’une tierce personne, l’article L. 355-1 du Code de la sécurité sociale qui prévoit une majoration pour aide constante d’une tierce personne.

Discipline Ugo Chauvin

Le blâme prononcé à l’encontre d’un agent de police municipale insubordonné et autoritaire n’est pas disproportionné. En l’espèce, le litige porte le blâme infligé par le maire d’une commune à un de ses fonctionnaires de police municipale, brigadier-chef principal. Il lui est reproché d’avoir fait preuve d’insubordination, d’un manque de pédagogie, et d’autoritarisme à l’égard de ses collègues perturbant ainsi le fonctionnement du service.

En effet, l’agent a pris à plusieurs reprises position contre son chef de service, la mettant ainsi en difficulté ou discréditant son autorité. En l’occurrence, le fait que les notes rapportant ces faits aient été rédigées par le supérieur hiérarchique de l’agent dont celui-ci conteste l’autorité, n’ôte pas à ces documents leur caractère probant. Par ailleurs, le maire a pu considérer que les faits reprochés au requérant constituaient des fautes de nature à justifier une sanction. Compte tenu de la nature de ces faits, qui ont porté sérieusement atteinte au bon fonctionnement du service de police municipale où le requérant était employé, le maire n’a pas, en l’espèce, pris une sanction disproportionnée. Le blâme est en effet une des sanctions disciplinaires les plus faibles qui peut être infligée à un fonctionnaire territorial. Ainsi, ces faits à eux seuls justifiaient le blâme infligé à l’agent. REFERENCES Cour administrative d'appel de Bordeaux, 5 mai 2015, req. n° 13BX02487.

Retraites

Dossier Acte III de la décentralisation

Les députés reprennent leurs débats sur le projet Notre Les députés ont repris lundi leur examen en seconde lecture du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Notre). Les débats doivent se poursuivrent jusqu’à la fin de la semaine. D’ici là, les députés auront à examiner 1 500 amendements, dont un bon millier déposés par la majorité parlementaire. Peu nombreux à l’ouverture des débats, les députés socialistes ont dû commencer par battre le rappel de leurs troupes afin de rejeter les motions de censure déposées par l’opposition. Après deux suspensions de séance successives pour permettre à un nombre suffisant de députés PS de rejoindre leurs bancs et repousser les motions de rejet préalable et de renvoi en commission, les débats sur le texte ont démarré dans la soirée de lundi. Les députés ont commencé par voter une seconde fois la suppression de la clause de compétence générale pour les régions, avant de rétablir la création d’un Haut conseil des territoires dans le texte. Prévu par la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (Matpam), cette instance de dialogue entre l’Etat et les collectivités locales avait succombé en CMP à la demande expresse des sénateurs. Introduit dans le projet de loi Notre par les députés en première lecture, ce Haut conseil des territoires a été ensuite rayé du texte en seconde lecture par les sénateurs. En réintroduisant le HCT dans le texte, les députés ont aussi modifié le mode de désignation de ses membres qui seraient désormais tous nommés par décret en Conseil d’Etat et non plus par les présidents de l’Assemblée nationale, du Sénat, de l’ARF et de l’ADF. La composition a également été revue par les députés. Les représentants du bloc communal auraient 24 sièges (18 pour les maires et 6 pour les présidents d’EPCI), 18 pour les départements et 6 pour les régions. Reste à savoir aujourd’hui quel sort sera réservé à ce HCT en CMP, prévue le 9 juillet prochain. Les députés ont aussi voté les dispositions sur les compétences économiques des régions, à commencer par celles instaurant les schémas régionaux de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII). A cette occasion, ils ont ajouté en séance les aides à l’investissement immobilier dans les orientations que pourront définir les régions à l’échelle de leur territoire en complément des aides aux entreprises. Les SRDEII devraient

également avoir à fixer les grandes orientations régionales en matière d’économie sociale et solidaire. En revanche, les députés n’ont pas accordé aux régions tout à fait le rôle qu’elles auraient souhaité en matière d’emploi. L’Assemblée nationale a en effet confirmé hier en deuxième lecture la version du volet emploi, au grand dam des partisans d’une régionalisation accrue ou totale du service public de l’emploi. (lire article ci-dessous). Les députés ont aussi refusé aux régions le transfert de la compétence sur la protection et la gestion des espaces naturels sensibles, exercée aujourd’hui par les départements. Les débats reprennnent cet après-midi. C.N. Consulter les articles déjà adoptés.

L’Assemblée persiste sur le seuil à 20 000 habitants pour les intercommunalités Localtis.fr du 2 juillet 2015

Les députés ont confirmé hier en séance le seuil de 20 000 habitants pour toutes les intercommunalités. Une disposition qu’ils avaient réintroduite dans le texte en commission des lois (lire Maire info du 18 juin) après son retrait par les sénateurs. Examinant le projet de loi Notre en seconde lecture, les députés ont ainsi rejeté plusieurs amendements visant à revenir au seuil existant de 5 000 habitants qu’avait conservé le Sénat. Le secrétaire d'État à la Réforme territoriale, André Vallini, a défendu une nouvelle fois ce seuil de 20 000 habitants correspondant à un « bassin de vie », seuil assorti de nombreuses adaptations possibles. Le seuil de 20 000 habitants serait ainsi adapté dans les zones faiblement peuplées, de montagne, les îles ou encore pour les communautés récemment fusionnées. Sur les 2 133 intercommunalités existantes, seules 900 devront évoluer en augmentant leur population, a précisé André Vallini. « L'avenir de la commune est dans des intercommunalités puissantes », sinon « c'est la commune qui est menacée », a-t-il aussi argué. Par des amendements finalement retirés, plusieurs députés socialistes comme Joaquim Pueyo ou Barbara Romagnan, ont proposé un seuil de « compromis » à 15 000 habitants. « Je n'ai rencontré aucun maire qui se reconnaisse dans ce seuil de 20 000 », a plaidé cette dernière, élue du Doubs. Du côté des associations d’élus, ce seuil non plus ne convient pas. A la tête de la contestation, l’AMF s’y oppose, l’estimant « inadapté à la diversité des territoires et aux réalités locales ». Les députés ont par ailleurs rendu la gestion des transports scolaires aux départements, contre l'avis du gouvernement, mais comme l'avait fait le Sénat. Alors que les sénateurs avaient retiré à la région la compétence sur les transports scolaires pour la rendre au département, la commission des lois de l'Assemblée avait rendu, mi-juin, cette compétence aux régions. Mais des députés de tous bords ont obtenu dans la nuit de mardi à mercredi le retour de la gestion des transports scolaires aux départements -qui vont continuer à gérer les collèges-, par le vote d'amendements identiques auxquels le gouvernement et le rapporteur, Olivier Dussopt (PS), étaient défavorables. « Depuis 1982, partout en France, les conseils généraux transportent chaque matin et chaque soir 4 millions d’élèves hors périmètres de transports urbains, de la maternelle au baccalauréat. Les conseils généraux consacrent plus de 2 milliards d’euros à ces transports et, en période de crise économique et sociale, plus d’une vingtaine de départements assurent la gratuité pour les familles », ont plaidé les députés favorables au retour des transports scolaires dans le giron des départements. Notant que « depuis le début de l'examen de ce projet loi, les routes sont reparties aux départements, les collèges » aussi, la ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu a déclaré : « si l'on redonne par morceaux des compétences au département, où est la rationalisation ? Où est la clarification ? ». Les députés reprenaient ce matin leur examen du texte et devaient aborder dans la journée

la question très sensible de l’élection au suffrage universel direct de l’ensemble des élus intercommunaux.

Projet de loi Notre : les députés réintroduisent l’élection au suffrage universel direct pour l’intercommunalité Localtis.fr Edition du 3 Juillet 2015

Comme cela était prévisible, les députés ont réintroduit hier le principe, à l’horizon 2020, de l’élection au suffrage universel direct, sans fléchage et à l’échelle intercommunale, pour l’ensemble des conseillers communautaires. Poursuivant leur examen en seconde lecture du projet de loi Notre, ils ont adopté un amendement du groupe socialiste fixant que « les métropoles, les communautés urbaines, les communautés d’agglomération et les communautés de communes sont administrées par un organe délibérant élu au suffrage universel direct, selon des modallités particulières fixées par la loi avant le 1er janvier 2017 ». Les députés ont ainsi rétabli l’article 22 octies tel qu’ils l’avaient voté en première lecture (lire Maire info du 6 mars). « Ce que nous demandons, c’est que l’on pose simplement le principe dans la loi, comme on l’a fait dans la loi Maptam pour les métropoles. La crainte de la disparition des communes n’est absolument pas justifiée, c’est un argument totalement inopérant au regard de l’enjeu démocratique auquel nous sommes confrontés », a défendu la députée des Pyrénées-Atlantiques Colette Capdevielle (PS). « Peut-on confier la gestion de budgets intercommunaux de plusieurs millions d’euros à des conseillers communautaires simplement fléchés ? », a-t-elle ajouté. A l’inverse, le député de Haute-Savoie Martial Saddier (Les Républicains) a avancé : « Avec la désignation par fléchage, nous avons trouvé un équilibre qui permet d’apporter la lisibilité et la clarté à nos concitoyens lorsqu’ils s’expriment tous les six ans. L’élection indépendante du bloc intercommunal signifierait la suppression, de droit et de fait, du bloc communal ». Pour avoir déjà déclaré que « le débat » sur ce sujet était « derrière nous », la réponse de la ministre de la Décentralisation était particulièrement attendue. « A ce stade, le gouvernement s’en tiendra à la proposition qu’il a faite s’agissant des métropoles », a déclaré Marylise Lebranchu. « L’Assemblée, dans sa sagesse, fait bien évidemment ce qu’elle veut — heureusement c’est son droit et le rôle du Parlement — mais nous entendons aussi les inquiétudes naissantes », a poursuivi la ministre. Indiquant « espérer une évolution d’ensemble », elle a ajouté : « Nous verrons plus tard comment les choses évolueront mais cela demande un débat qui dépasse sans doute les limites de cet hémicycle et qui interroge l’ensemble des citoyens ». Pour s’être également déclaré, avant la reprise des débats, défavorable à la réintroduction dans le texte de l’élection au suffrage universel direct des élus intercommunaux, le rapporteur Olivier Dussopt s’est opposé hier à l’amendement socialiste. « C’est un casus belli avec le Sénat », a-t-il redit. Et aujourd’hui, les cas de casus belli en commission mixte paritaire entre députés et sénateurs ne manquent pas : Haut conseil des territoires, élection au suffrage universel direct de l’intercommunalité, seuil de 20 000 habitants, changement des règles de majorité pour le transfert du PLU à l’intercommunalité, transfert obligatoire des compétences eau et assainissement à l’intercommunalité (lire article ci-dssous)… « La CMP n’aboutira pas à cela », avait répondu le 24 juin dernier Marylise Lebranchu aux maires ruraux qui la questionnaient sur l’élection au suffrage universel direct. Réponse prévue le 9 juillet prochain, date fixée pour la réunion de la CMP. C.N.

DÉCENTRALISATION Réforme territoriale : le PS faiblement mobilisé à l’Assemblée avant de se ressaisir La gazette.fr avec l'AFP Publié le 30/06/2015

Les députés socialistes, peu nombreux dans l'hémicycle à l'ouverture des nouveaux débats sur la réforme territoriale, lundi 29 juin, ont dû battre le rappel des troupes pour rejeter des motions de procédure de l'opposition, avant de reprendre la main dans la soirée. L’Assemblée va débattre durant toute la semaine, en deuxième lecture, du projet de loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), qui définit les compétences respectives des régions, départements, communes et intercommunalités. Députés et sénateurs devront ensuite chercher à se mettre d’accord sur ce texte, en navette depuis six mois, faute de quoi l’Assemblée aura le dernier mot, avant la pause estivale. Lire aussi : Projet de loi NOTRe : ce qu’il faut retenir du texte du Sénat [1] Deux suspensions de séance successives ont été nécessaires pour qu’un nombre suffisant de députés socialistes rejoignent leurs bancs et repoussent, à main levée, les motions successives de rejet préalable et de renvoi en commission défendues par le groupe Les Républicains, et soutenues par l’UDI et le Front de gauche. L’avenir des communes face aux intercommunalités – « sujet de crispation » mais « sujet fondamental » aux yeux de la ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu- s’est retrouvé d’emblée au coeur des débats, de même que l’avenir incertain de la future Métropole du grand Paris (MGP). A la ministre pour qui « le bloc communal sera conforté par la montée en puissance de l’intercommunalité », la députée Les Républicains Annie Genevard a opposé « la scène inimaginable qui a vu s’opposer maires ruraux et forces de l’ordre », la semaine dernière devant l’Assemblée nationale. Ces maires « ne veulent pas de cette loi », s’est-elle exclamée. Lire aussi : Réforme territoriale : manifestation tendue des maires ruraux devant l’Assemblée [2] Le seuil minimal obligatoire pour constituer une intercommunalité -20.000 habitants, avec des exceptions, pour le gouvernement et le PS, 5.000 pour le Sénat et la droite- constitue un des points d’achoppement. Sa collègue Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file de la droite au Conseil de Paris, a pour sa part ironisé sur les vicissitudes de la MGP. Celle-ci serait créée début 2016 mais dotée de compétence que début 2017, selon un amendement du gouvernement, de quoi décider, selon NKM, « en fonction des élections régionales de décembre ». Divisions tous azimuts La députée s’est aussi indignée d’un autre amendement gouvernemental, repoussé au Sénat et par la commission des Lois de l’Assemblée, qui aurait pour conséquence de l’empêcher d’être élue au Conseil de la MGP. « Ce n’est pas la peine de faire de ce sujet une occasion de victimisation », lui a rétorqué Marilyse Lebranchu. Les orateurs socialistes, dont le rapporteur du projet, Olivier Dussopt, ne se sont pas fait faute de souligner les divisions de l’opposition sur la réforme territoriale, un sujet sur lequel, a résumé Pascal Popelin (PS), « il y a dans chaque groupe souvent autant de visions que de personnalités et de territoires ». Cette diversité s’est exprimée dans la soirée, au cours de laquelle l’Assemblée a de nouveau voté, comme l’avait fait le Sénat en des termes légèrement différents, la suppression de la clause générale de compétence pour les régions. Cette clause, qui permet à une collectivité locale de se saisir de tout sujet, avait été supprimée sous le précédent quinquennat par la droite, sauf pour les communes, avant d’être rétabli par la gauche, puis de nouveau rétabli dans le projet NOTRe. Le Front de gauche, « absolument contre » un projet de loi qui « porte atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales », a en vain défendu, par la voix de Marc Dolez, la clause de compétence générale.

De l’autre côté de l’hémicycle, Xavier Bertrand (Les Républicains) et défenseur d’un pouvoir accru des régions, a échoué à ce que le texte autorise les régions à déroger, à titre expérimental, à des dispositions législatives touchant leurs domaines de compétence. Lire aussi : Lois NOTRe et Maptam : le mic-mac des compétences énergie des métropoles [3] L’Assemblée nationale a voté les dispositions sur les compétences économiques des régions. Il a rétabli la création d’un Haut conseil des territoires, composé notamment de représentants des élus locaux et au rôle consultatif, et vivement combattu par le Sénat qui estimé déjà remplir cette fonction. A titre personnel, Olivier Dussopt avait regretté ce choix de ses collègues, déjà voté en commission, se déclarant « défavorable à tout casus belli inutile avec le Sénat ».

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