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Entretien et aménagement des cours d’eau Autrefois, les cours d’eau non do- maniaux faisaient l’objet d’un entre- tien régulier en raison de leur intérêt économique (énergie hydraulique, bois de chauffage,...). Au fil du temps, cet intérêt a disparu et bon nombre de cours d’eau se sont re- trouvés en état d’abandon. Actuellement, les riverains des cours d’eau ont tendance à solliciter des interven- tions pour des problèmes d’inondation et, dans une moindre mesure, pour la mise en valeur écologique d’un patrimoine naturel. En situation d’urgence, les solutions apportées ne sont pas forcément les mieux adaptées, faute de temps pour être correctement étudiées. De plus, elles traitent souvent les conséquences et non pas les causes des problèmes Un cours d’eau n’est pas uniquement une masse d’eau en mouvement, c’est un écosystème complexe. La rivière est un milieu vivant fonctionnel dont la richesse des interactions entre tous les éléments constitutifs évolue avec le temps. En aménagement, le cours d’eau ne se limite donc pas à son lit mineur mais aux berges. La gestion de la rivière passe à la fois par l’eau mais aussi par la gestion des sols. L’état d’un cours d’eau résulte des actions et réactions permanentes de la nature et de l’homme. Un cours d’eau en bonne santé garantit le maintien des activités hu- maines, alors que les travaux hydrauliques abusifs réduisent entre autres la capa- cité auto épuratoire de la rivière, l’alimentation des nappes, les niches écologiques,... L’aménagement des cours d’eau se fait à un niveau global. Info Police de l’Eau A A l l l l i i e e r r L L e e n n t t r r e e t t i i e e n n d d e e s s c c o o u u r r s s d d e e a a u u

Info Police de l’Eau - allier.gouv.fr · L’aménagement des cours d’eau se fait à un niveau global. Info Police de l’Eau Allier ... Restauration par génie végétal piques

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Autrefois, les cours d’eau non do-

maniaux faisaient l’objet d’un entre-

tien régulier en raison de leur intérêt

économique (énergie hydraulique,

bois de chauffage,...). Au fil du

temps, cet intérêt a disparu et bon

nombre de cours d’eau se sont re-

trouvés en état d’abandon.

Actuellement, les riverains des cours d’eau ont tendance à solliciter des interven-

tions pour des problèmes d’inondation et, dans une moindre mesure, pour la mise

en valeur écologique d’un patrimoine naturel.

En situation d’urgence, les solutions apportées ne sont pas forcément les mieux

adaptées, faute de temps pour être correctement étudiées. De plus, elles traitent

souvent les conséquences et non pas les causes des problèmes

Un cours d’eau n’est pas uniquement une masse d’eau en mouvement, c’est un

écosystème complexe. La rivière est un milieu vivant fonctionnel dont la richesse

des interactions entre tous les éléments constitutifs évolue avec le temps.

En aménagement, le cours d’eau ne se limite donc pas à son lit mineur mais aux

berges. La gestion de la rivière passe à la fois par l’eau mais aussi par la gestion

des sols.

L’état d’un cours d’eau résulte des actions et réactions permanentes de la nature

et de l’homme. Un cours d’eau en bonne santé garantit le maintien des activités hu-

maines, alors que les travaux hydrauliques abusifs réduisent entre autres la capa-

cité auto épuratoire de la rivière, l’alimentation des nappes, les niches

écologiques,...

L’aménagement des cours d’eau se fait à un niveau global.

Info Police de l’EauAAll ll ii eerr

LL ’’ ee nn tt rr ee tt ii ee nndd ee ss cc oo uu rr ssdd ’’ ee aa uu

Les berges et le lit des cours d’eau non domaniaux appartiennent aux propriétaires riverains jusqu’au mi-lieu. Ce n’est pas le cas de l’eau qui s’y écoule. L’entretien du lit et des berges est de la responsabilité deces propriétaires riverains. Ceux-ci sont tenus à un curage et à un entretien régulier afin de maintenirl’écoulement naturel des eaux, d’assurer la bonne tenue des berges et de préserver la faune et la flore ainsique le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques.

L’entretien des rivières (lit et berges) est une obligation réglementaire : art L215-14 du Code de l’environ-nement : curage, élagage, recépage, enlèvement des embâclesPrévention des pollutions : les habitations doivent être correctement assainies. Il est interdit de stockerdes déchets végétaux ou inertes dans la zone inondable, notamment les embâcles sorties du cours d’eau,le bois de recépage, de coupe,…. Respect des réglementations (article 211-1 du code de l’environnement) en vigueur concernant le libreécoulement des eaux, la sécurité publique et la salubrité publique, ainsi que pour la répartition des eauxentre les différents usagers.Responsable du lit du cours d’eau et de la qualité du milieu (article L215-14 code environnement)Protection du patrimoine piscicole (article L 432-1 code environnement) Tout propriétaire d'un droit depêche est tenu de participer à la protection du patrimoine piscicole et des milieux aquatiques. Il doit effec-tuer les travaux d'entretien, sur les berges et dans le lit du cours d'eau, nécessaires au maintien de la vieaquatique.Autorisations de passage : - si le droit de pêche est partagé avec une association de pêche, elle dispose du droit de passage.(articleL435-6 du code de l’environnement)- pendant la durée des travaux, les propriétaires sont tenus de laisser passer sur leurs terrains les fonc-tionnaires et agents chargés de la surveillance, les entrepreneurs et ouvriers, ainsi que les engins méca-niques strictement nécessaires à la réalisation des travaux (article L215-19 du code de l’environnement)

Elles peuvent se substituer aux riverains pour entreprendre, sur les cours d’eau non domaniaux, l’étude etl’exécution d’opérations de restauration, d’entretien et d’aménagement, présentant un caractère d’intérêtgénéral ou d’urgence, reconnu après enquête publique. (voir information sur la Déclaration d’Intérêt Gé-néral DIG) (art L211-7 du code de l’environnement (anciennement article 31 de la loi sur l’eau))

Les collectivités

L’entretien

Droits et devoirs des riverains

Entretien et aménagement des cours d’eau

Maintenir l’écoulement naturel des eaux.Assurer la bonne tenue des berges pour éviter les zones d’érosion.Prévenir la formation d’embâcles qui augmenteraient les risques d’inondation. Préserver la faune et la flore (risque de banalisation liée aux espèces envahissantes) dans le respect dubon fonctionnement des écosystèmes aquatiques (art 215-14 du code de l’environnement).Préserver la qualité de l’eau.Conserver un espace de vie aquatique piscicole. Éviter le recours à des interventions plus lourdes à long termes nécessitant des procédures réglemen-taires (déclaration ou autorisation, enquête publique). Prévenir les risques sanitaires des animaux. Droits :Droit d’extraction : il peut utiliser les matériaux déposés sur la portion qui lui appartient à titre personnel maispas à fin lucrative (art 215-2 du code de l’environnement).Droit à l’usage de l’eau : prélèvements à usage domestique inférieur à 1000 m3 par an mais sans mettreen danger la vie aquatique (maintien d’un débit suffisant à l’aval). (art 644 code civil, art 215-1 et 215-7 ducode de l’environnement) Un prélèvement d’eau plus important est soumis à autorisation administrativepréalable. Droit de clore son héritage : tout propriétaire peut clôturer son terrain sous réserve de ne pas perturberl’écoulement naturel des eaux. (art 647 Code Civil).Droit de pêche : les riverains de cours d’eau possèdent le droit de pêche mais doivent s’acquitter de la taxepiscicole pour pouvoir exercer ce droit. (art L235.4 code rural).

L’entretien courant des cours d’eau est une obligation prévue par le code de l’environnement pour as-surer le bon écoulement des eaux : il ne nécessite aucune déclaration ou autorisation administrative,dès lors que ces interventions sont réalisées par le propriétaire riverain et qu’il s’agit d’interventions lé-gères à titre personnel.

rétablissement du cours d’eau dans sa largeur et sa profondeur naturelles.Le curage exclut un approfondissement ou un élargissement. Il consisteà l’extraction du lit des atterrissements qui ne sont pas encore des allu-vions, ainsi que les dépôts de vase, sables et graviers.

débarrasser la rivière du surplus de végétation aquatique gênant l'écou-lement des eaux en coupant toute cette végétation à 20 cm en dessousde la surface de l'eau.

consiste à évacuer des branches, troncs, … accumulés dans la ri-vière et gênant l'écoulement.

consiste à tronçonner le tronc de l'arbre le plus bas possible maissans le dessoucher et diriger la chute à l'opposé du lit, pour élimi-ner les arbres morts, malades ou gênant l'écoulement ou l'accès àla rivière.

consiste à enlever à un arbre ses branches mortes, superflues ougênantes.

consiste à couper les branches à quelques centimètres de la souchepour permettre l'apparition de rejets et constituer une cépée et unbon enracinement.

broyage complet de la végétation.

Curage

Recépage

Faucardage

Enlèvement d’embâcles

Elagage

Abattage

Débroussaillage

Entretien des cours d’eau

Attention à ne pas donner au cours d’eau l’aspect d’un fossé par un abattage trop conséquent et un curage à la pelle mécanique sur des petit cours d’eau.

Éviter l’arrachage de souches.

Tunage

Clayonnage

Peigne

Plantations

Tressage

Ensemencement

Fascine

Couche de branches ou garnissage

Bouture et marcottage

Caisson végétalisant

Restauration par génie végétal

piques en épicéa plantées verticalement (plutôtsur voie navigable)

espèces ligneuses en sommet de berges, es-pèces buissonnantes et arbustives en milieude pentes, végétaux hélophytes en pied depentes

tressage plus haut construit sur la rive puis plaqué à plat sur la bergetalutée et nettoyée pour favoriser le contact avec le sol

limite l’érosion et le ruissellement de surface

protection de pied de berge par la mise enplace de fagots de branches vivantes fixés pardes pieux

structure en rondins de résineux. Il est rempli de matériaux terreuxdans lequel on dispose des branches de saule entre chaque étage.Utilisé pour des berges très raides, terrain instable (technique coû-teuse)

au pied des berges sapées, entassement de manière enchevêtrée debranches, ramilles, troncs,… attachés de manière à former un ensemble vé-gétal capable de filtrer les éléments en suspension dans l’eau. Ceci permet ledépôt des sédiments pour reconstituer la berge. A utiliser sur des cours d’eausubissant des crues fréquentes et transportant beaucoup d’alluvions

Sont traitées ici les techniques végétales considérant leur impact réduit sur le cours

d’eau et les milieux associés lors des travaux de mise en œuvre et ayant un prix de re-

vient acceptable ne nécessitant pas de matériel lourd.

protection de pieds de berges de faible hau-teur 40 cm réalisée avec des branches vi-vantes, entrelacées autour de pieux battusmécaniquement

segment de branche ayant une forte capacitéde rejets (essentiellement du saule)

protection de la berge par couverture du sol avec des élé-ments ligneux susceptibles de reprise

La restauration par méthodes végétales est préconisée car elle utilise les aptitudes naturelles de certainesespèces végétales indigènes. Le développement racinaire de ces espèces constitue une véritable arma-ture qui stabilise la berge. L’utilisation de ces techniques végétales pour la stabilisation des berges érodéesrepose sur une bonne connaissance du fonctionnement dynamique et biologique de la rivière et un entre-tien régulier de la végétation.Elle présente de nombreux avantages, une facilité de mise en œuvre et un coût moindre que les mé-thodes minérales, une souplesse d’application car la variété des techniques et possibilités d’associationavec des matériaux auxiliaires permettent de satisfaire à de nombreux cas de figure, une efficacité crois-sante au fur et à mesure du développement des plantes, un intérêt pour le fonctionnement de l’hydrosys-tème (épuration, diversité faunistique ou floristique).

Ces aménagements permettent:

� la fixation du sol par les racines

� La réduction de la vitesse du courant

� La protection du lit

� La stabilisation des berges

et aussi d’éviter

� l’érosion

� les crues

� les embâcles

� les chutes d’arbres

en zone à hydrophytes (plantes vivant dans l’eau)

Elodée du Canada, myriophylle, nénuphars, renoncules aquatiques,…

en zone à hélophytes (plantes ayant les pieds dans l’eau et la tête à l’air libre)

Fétuque faux-roseau, iris jaune, joncs, plantain d’eau, prêles, reine des prés, roseau,…

en zone à bois tendre

Saule (pourpre, à trois étamines, cendré, des vanniers, marsault)

en zone à bois dur

- Arbustive : fusain d’europe, groseillier, prunellier, charme, sureau noir, viorne obier,…

- Arborescente : aulne glutineux (fixation de berges, ombrages, cache à poisson), bouleaux, chênepédonculé (ombrage de rive), érable, peuplier, saule, frêne commun (fixation de berge, ombrageléger),…

� favoriser la diversité des tailles, des âges et des espèces présentes� favoriser les alternances d’ombre et de lumière sur le cours d’eau� conserver des arbres morts en dehors du lit (quand ils ne génèrent pas de problème hy-

draulique) car ils constituent des habitats et des lieux de nidifications.� privilégier les buissons et les arbustes en pied de berge et les arbres en sommet de berges� maintenir un ourlet non fauché en pied de berge pour éviter les amorces d’érosion (protection

par recouvrement)� favoriser une végétation adaptée des berges (végétation haute) pour limiter un développe-

ment végétal aquatique excessif (origine d’un mauvais écoulement). Elle créera un ombragequi limitera l’extension des plantes aquatiques.

� privilégier les interventions en automne ou hiver.

Restauration du milieu naturel

Espèces à préconiser lors de revégétalisation

Conseils

Code de l’environnement : article L432-3

Code de l’environnement (pêche) : article 432-1

Code de l’environnement : article L214-1 à 6, L211-7, L215-14 à 24

Décret n° 99-1033 du 3 décembre 1999 (modification article CE L435-5)

Code rural : article L151-36 à 41

Code de l’environnement : article L435-5

Résumé des principaux textes juridiques

Novembre 2006

Le propriétaire riverain est tenu à un curage régulier pour rétablir le cours d'eau dans sa lar-geur et sa profondeur naturelles, à l'entretien des ouvrages qui s'y rattachent, à l'entretiende la rive par élagage et recépage de la végétation arborée et à l'enlèvement des embâcleset débris, flottants ou non, afin de maintenir l'écoulement naturel des eaux, d'assurer la bonnetenue des berges et de préserver la faune et la flore dans le respect du bon fonctionnementdes écosystèmes aquatiques.Pendant la durée des travaux, les propriétaires sont tenus de laisser passer sur leurs terrains(sauf jardin, cours et terrain clos de murs) les fonctionnaires et agents chargés de la sur-veillance, les entrepreneurs et ouvriers, ainsi que les engins mécaniques strictement né-cessaires à la réalisation des travaux, dans la limite d'une largeur de six mètres.Le code de l’environnement fixe également les procédures administratives à respecter en casd’intervention importante sur un cours d’eau, dès lors que l’on sort du cadre de l’entretienléger prévu précédemment.

Tout propriétaire d'un droit de pêche est tenu de participer à la protection du patrimoine pis-cicole et des milieux aquatiques. Il doit effectuer les travaux d'entretien, sur les berges etdans le lit du cours d'eau, nécessaires au maintien de la vie aquatique.

Lorsque les propriétaires riverains bénéficient sur leur demande des subventions sur fondspublics pour la remise en état ou l’aménagement des rives ou fonds, en contrepartie, le droitde pêche est exercé gratuitement, pour une durée maximale de 20 ans, par une associationagrée de pêche désignée par l’administration.

Lorsque la subvention est versée à une collectivité locale les propriétaires concernés peu-vent rembourser la part de subvention correspondant aux travaux exécutés sur leurs fonds.Ce remboursement s'effectue auprès de la collectivité locale ou du syndicat de collectivitéslocales, pour le compte de l'organisme qui a accordé la subvention, dans le délai d'un moisà compter de l'achèvement des travaux. Ainsi l'exercice du droit de pêche par une sociétéde pêche n’est plus valide.

Lorsqu’ils sont de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones d’ali-mentation ou de réserves de nourriture de la faune piscicole, l'installation ou l'aménagementd'ouvrages, ainsi que l'exécution de travaux dans le lit d'un cours d'eau sont soumis à auto-risation

Lorsque le montant de la participation aux travaux est supérieur au tiers de la valeur avanttravaux du bien immobilier qui en bénéficie, le propriétaire peut exiger de la personne mo-rale qu'elle acquière son bien dans un délai de deux ans à compter du jour de la demande.

Le site du ministère de l’Agriculture et de la Pêchehttp://www.agriculture.gouv.fr

Le site du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durablehttp://www.ecologie.gouv.fr

Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt de l’AllierService Gestion de l’Espace - Bureau de l’Eau et des Milieux Aquatiques

Rue Aristide Briand B.P. 112 - 03403 YZEURE CedexTél. : 04.70.48.35.00 - Télécopie : 04.70.48.35.26

mèl : [email protected]