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Cameroun : 5 permis d'exploitation, 167 permis de recherche, moins de 1% d'apport au PIB dans le secteur minière YAOUNDE (Xinhua) - Cinq permis d'exploitation et 167 permis de recherche, l'activité minière à l'échelle industrielle, contrairement à d'autres pays africains comme le Ghana ou l'Afrique du Sud où elle est très ancienne, est absolument naissante au Cameroun,ne contribuant que pour moins de 1% au produit intérieur brut (PIB) du pays, constate-t-on lors d'un forum tenu à Yaoundé. Jeudi 31 mai 2012 | 21:03 UTC Commentaires Imprimer Envoyer Sur le même sujet Cameroun : Environ 10 sociétés minières actives dans le pays Depuis l'indépendance en 1960, les deux régimes politiques successifs d'Ahmadou Ahidjo et de Paul Biya (depuis 1982), excepté pour le pétrole exploité depuis des décennies, ont mis en veilleuse cette activité, ce qui a plutôt permis à l'informel de prospérer, qui ravitaille pour la plupart des circuits d'achat animés par des clients de nationalités étrangères, en l'occurrence des fabricants de bijoux originaires de l'Afrique de l'Ouest. "Le Cameroun dispose d'importantes ressources minières très peu exploitées", observe alors le directeur des mines et de la géologie au ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique, Maurice Mouafo, qui précise que "l'essentiel de l'activité minière solide, outre les carrières pour matériaux de construction, se cantonne plus ou moins dans le secteur informel de la mine artisanale". En clair, "aucune exploitation industrielle du substance minérale concessible n'a pas encore vu le jour au Cameroun". A la faible diffusion du potentiel géologique existant, s'ajoute l'insuffisance des données géologiques et minérales y compris l'absence de couverture complète et fiable en prospection géochimique stratégique et alluvionnaire, poursuit le responsable.

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Cameroun : 5 permis d'exploitation, 167 permis de recherche, moins de 1% d'apport au PIB dans le secteur minièreYAOUNDE (Xinhua) - Cinq permis d'exploitation et 167 permis de recherche, l'activité minière à l'échelle industrielle, contrairement à d'autres pays africains comme le Ghana ou l'Afrique du Sud où elle est très ancienne, est absolument naissante au Cameroun,ne contribuant que pour moins de 1% au produit intérieur brut (PIB) du pays, constate-t-on lors d'un forum tenu à Yaoundé.

Jeudi 31 mai 2012 | 21:03 UTC

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Sur le même sujet Cameroun : Environ 10 sociétés minières actives dans le pays

Depuis l'indépendance en 1960, les deux régimes politiques successifs d'Ahmadou Ahidjo et de Paul

Biya (depuis 1982), excepté pour le pétrole exploité depuis des décennies, ont mis en veilleuse cette

activité, ce qui a plutôt permis à l'informel de prospérer, qui ravitaille pour la plupart des circuits

d'achat animés par des clients de nationalités étrangères, en l'occurrence des fabricants de bijoux

originaires de l'Afrique de l'Ouest.

"Le Cameroun dispose d'importantes ressources minières très peu exploitées", observe alors le

directeur des mines et de la géologie au ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement

technologique, Maurice Mouafo, qui précise que "l'essentiel de l'activité minière solide, outre les

carrières pour matériaux de construction, se cantonne plus ou moins dans le secteur informel de la

mine artisanale".

En clair, "aucune exploitation industrielle du substance minérale concessible n'a pas encore vu le jour

au Cameroun". A la faible diffusion du potentiel géologique existant, s'ajoute l'insuffisance des

données géologiques et minérales y compris l'absence de couverture complète et fiable en

prospection géochimique stratégique et alluvionnaire, poursuit le responsable.

A ce jour, 5 permis d'exploitation et 167 permis de recherche ont été délivrés par les autorités de

Yaoundé. Parmi les permis miniers, deux portent sur l'exploitation de gisements de nickel-cobalt et

diamant, et trois pour le calcaire et le marbre.

Le premier, octroyé pour un projet de mise en valeur de cobalt-nickel-manganèse dans l'Est du pays à

GeoCam, filiale du groupe américain Geovic, date de 2003. Sur la base des prévisions, l'entrée en

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service de la mine prévue en juin 2014 pour une durée de vie de 23 ans devrait permettre à cette

entreprise de devenir, selon les propres déclarations de ses dirigeants, "le plus grand producteur de

cobalt primaire dans le monde".

Les projections de ce gisement de 54,7 millions de tonnes de minerai qualifié d''unique au monde'

annoncent une production annuelle 15.000 tonnes de cobalt-nickel associé au sulfite précipité, soit

39,5% de cobalt, 24,5% de nickel, et 30.000 mètres cubes de manganèse de carbonate, sur une

superficie de 1,250 km2 répartie en sept zones minérales et pour un investissement chiffré à 807

millions USD.

La mobilisation de ces fonds avait été fixée avant fin septembre 2011 et le lancement de la

construction de la mine immédiatement après, mais jusqu'à ce jour aucune de ces deux opérations

n'est effectuée et aucune information n'est fournie.

C'est aussi le statu quo à propos de la mise en chantier attendue du gisement de diamant de

Mobilong (toujours dans l'Est), objet d'un permis d'exploitation délivré en 2010 à la société sud-

coréenne C&K Mining. Au lendemain de l'octroi de ce permis, un scandale politique a éclaté à Séoul,

suite à la révélation d'informations faisant état d'une surévaluation du gisement.

Initialement estimé à 740 millions de carats, ce gisement avait aussi été salué comme le plus

important au monde. Au Yaoundé, les autorités minimisent la tempête observée en Corée et

s'emploient au contraire à rassurer sur le début de la construction de la mine « dans les prochains

mois".

Dans son exposé lors du forum minier tenu du 29 au 31 mai dans la capitale avec le concours de la

Banque mondiale et la participation d'experts internationaux, sous le thème "Enjeux et opportunités du

développement minier au Cameroun : le défi de la gouvernance", le directeur des mines et de la

géologie du ministère des Mines s'est contenté d'une simple allusion au "projet de diamant de

Yokadouma", sans donner de détails sur le potentiel à exploiter.

"Pour accélérer l'industrialisation, le pays compte intensifier l'exploration, l'exploitation et la

transformation desdites ressources, en attirant dans ces activités à haute intensité capitalistique et

technologique les investisseurs. La contribution du secteur minier (hors pétrole) dans le PIB reste

encore marginale (moins de 1%)", relève-t-il cependant.

Sur un total de vingt-deux déclarées, seulement une dizaine de sociétés minières sont annoncées

actives, pour des productions de 12 à 13 tonnes de minerai par mois, soit un chiffre d'affaires de 300

millions de francs CFA (600.000 USD) pour chacune, note le coordonnateur du Cadre d'appui à la

promotion de l'artisanat minier (CAPAM, opérateur du ministère des Mines), Paul Ntep Gwet.

Les Petits Pas De L’exploitation Minière Au CamerounIssa Tchiroma Bakary, précisait que le Cameroun n’a « jamais confirmé ou infirmé les chiffres de l’entreprise coréenne Cameroon & Korea Mining (C&K Mining) ».

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L’entreprise coréenne avait en effet annoncé en 2009 qu’elle avait découvert à Mobilong, à l’Est du pays, un gisement de 736 millions de carats de diamants.  D’où le premier permis d’exploitation minière valable pour diamants et substances connexes que le président de la République, Paul Biya, lui a accordé le 16 décembre 2010. Qu’importe les désagréments créés en Corée du Sud par ces déclarations, le potentiel du Cameroun en la matière est avéré. D’ailleurs, en ce moment, annonce le ministre de la Communication, la certification des travaux d’évaluation de la quantité réelle du diamant de Mobilong est en cours et les résultats présagent « un taux de contenance diamantifère important ».

Soit. A défaut de l’exploitation industrielle qui n’a pas encore débuté, l’exploitation artisanale bat son plein. De 2010 à 2015, le Cameroun entend ainsi récolter 31 200 carats de diamants. Pour la seule année 2012, 420 carats seront produits de manière artisanale. Ce sont les estimations fournies par le Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat minier (Capam), qui pilote en ce moment le Programme d’appui aux activités minières. Pour ce qui est de la production canalisée de diamants, les estimations pour l’année 2012 sont de 3 108 carats pour un total de 21 840 carats pour la période 2011-2016. C’est la région de l’Est qui est la plus productrice. L’on y retrouve actuellement sept sites miniers et 81 postes miniers, selon le Capam. En 2012, cinq sites miniers et deux postes miniers seront ajoutés à ces acquis.  

Opération GoldPour ce qui est de l’or, le Cameroun va produire de manière artisanale pendant la période 2010 – 2015, 16 653,3 kg. La production en 2012 est estimée à 224,8 kg. Seule C and K Mining dispose d’un permis d’exploitation industrielle de l’or. Mais, avec la mécanisation plus poussée de l’artisanat minier, de nombreuses sociétés l’exploitent de manière artisanale. Dans la seule localité de Bétaré-Oya, huit sociétés sont sur le terrain. Plusieurs parmi elles déclarent en moyenne l’exploitation de 10 kg par mois, apprend-on du côté du Capam. L’or produit de manière artisanale ne suit pas toujours les circuits formels. Sur les 100 kg produits chaque mois, 90 kg vont dans les poches des trafiquants. D’où l’opération Gold que le Cameroun a lancée en 2011 en collaboration avec les forces de l’ordre pour canaliser cette production et renforcer les réserves d’or du Cameroun à la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale. L’estimation de la production nationale mensuelle est de 170 kg. Le Capam envisage de sécuriser 100 kg de cette production, avec l’appui des forces de défense.  Les métaux précieux ne sont pas les seuls au Cameroun. Le fer occupe également une place de choix. L’on apprend ainsi que la société Cam Iron n’attend plus que la convention minière pour passer à la vitesse supérieure. « L’étude de faisabilité définitive (Fed), axée sur les ressources pouvant garantir une production annuelle de 35 millions de tonnes de minerais riches par an à Mbalam pour une période de 10 ans est achevée », indique-t-on au ministère en charge des Mines. Les réserves non encore totalement évaluées sont de 200 millions de tonnes de fer riche et 1,2 milliard de fer pauvre. Les retombées économiques attendues sont estimées à près de deux mille milliards de francs Cfa.   Le fer de Mbalam n’est pas le seul. Le fer de Nkout, localité située à 27 km de la ville de Djoum dans la région du Sud Cameroun a été récemment découvert par Cameroon Mineral Exploration (Caminex). Une société camerounaise créée le 16 mai 2006 et majoritairement détenue par le groupe anglais Affero Mining. Pour cette société, le potentiel actuel du fer de Nkout est estimé à 1,4 milliard de tonnes de minerais, dont 33% de fer brut (meilleure qualité), indique un rapport d’expertise publié en janvier 2011.

CobaltA côté de C and K Mining, Geovic Cameroon dispose aussi d’un permis d’exploitation du cobalt, du nickel, du manganèse de Nkamouna. Son permis d’exploitation de ces minerais lui a été accordé le 11 avril 2003 sur une superficie de 1 250 km2 à Lomié. La production annuelle envisagée est de 4160 tonnes de cobalt, 3280 tonnes de nickel et 45 000 tonnes de manganèse. L’inauguration de la mine est prévue pour juin 2014. Le succès de l’exécution du chronogramme proposé dépend de la disponibilité des financements estimés à environ 125 milliards de francs Cfa, indique-t-on au ministère en charge des Mines.En ce qui concerne les autres minerais, on peut citer la bauxite de Minim-Martap et de Ngaoundal, (plus d’un milliard de tonnes de réserves), l’uranium de Poli et de Lolodorf  (réserves estimées à 13

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125 tonnes à Poli et 11 000 tonnes à Lolodorf) et le rutile d’Akonolinga avec environ trois millions de tonnes de réserves. A côté de tout cela, le potentiel n’est pas encore totalement exploré. D’où l’intérêt accordé par les industriels au secteur minier camerounais. En effet, au Cameroun, environ 160 permis d’exploration sont attribués et seuls deux permis d’exploitation sont attribués.Beaugas-Orain Djoyum

Exploitation des minerais à la mainEst. Le travail est fait de manière artisanale, mais bien organisé.La  région de l’Est est dotée d’une grande réserve de minerais et les localités de Bétaré Oya, Goura, Batouri, Ouli, Kétté, Toctoyo, Kolomine,  pour ne citer que celles-là, sont celles où l’exploitation artisanale des minerais, et particulièrement l’or, constituent la principale activité. Généralement, le travail se fait en famille, très tôt le matin. Hommes, femmes et enfants, munis de leurs équipements de travail et d’ustensiles de cuisine pour préparer les repas de la journée, se dirigent, pour certains, vers les chantiers, et pour d’autres, le long des ruisseaux pour trouver de l’or.

Le travail qui se fait de façon manuelle est bien organisé. Certains creusent, d’autres assurent le transport, pendant qu’une troisième équipe se charge du tamis et du triage : « Tout le monde travaille, nous avons la chance d’exploiter une grande surface, ce qui multiplie aussi nos chances pour une meilleure production », affirme Bertin Siegfried, résident de Bétaré Oya. Les bijoutiers et autres intermédiaires constituent  les principaux clients, qui achètent la production à vil prix. Mais depuis quelque temps, la possibilité à été donnée aux exploitants artisanaux de vendre leur production au Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat minier (Capam) et aux entreprises spécialisées dans l’exploitation industrielle de l’or. Sosthène Koulkouba, habitant de Kolomine, raconte : « Nous négocions avec les clients qui viennent acheter pour aller revendre, mais ils n’achètent pas bien. Il nous arrive d’aller vers les « Blancs » des sociétés leur proposer nos productions, mais ce n’est pas toujours à bon prix, mais comme on a besoin d’argent, on se plie ».

Bien que les populations riveraines brassent beaucoup d’argent généré par leur activité, elles croupissent dans la misère : les revenus sont affectés à la multiplication des noces et à la consommation de l’alcool, soutient le maire de la commune de Goura : « Les exploitants artisanaux gagnent suffisamment d’argent, mais ils n’investissent pas. Regardez ! Les maisons sont  en paille et en terre battue, leurs conditions de vie sont, à la limite, animales. Il y a rien qui prouve que l’argent circule ici ; pourtant, il y en a suffisamment ». Attirés par l’argent, les enfants abandonnent les salles de classe pour se rendre dans les chantiers d’exploitation de l’or. Cette situation avait amené le préfet du Lom et Djerem, Mbuh Peter, à prendre, en 2011, une décision interdisant la présence des enfants dans les chantiers miniers  et menaçait de traduire devant les tribunaux tout parent qui violerait cette décision. Les effets escomptés n’ont pas suivi : « Après la décision du préfet, les choses ont empiré, même le peu d’enfants qui venaient à l’école a abandonné. Les parents trouvent en leur progéniture une main d’œuvre », confie Mr Tomboka Jules, sous-préfet de l’arrondissement de Goura. 

Charles Mahop 

Votre avis : Que pensez-vous de l’exploitation des minerais dans votre région ?

« Informer les riverains » : Ismail Ngounounou, universitaireIl n’y a pas longtemps que l’Etat du Cameroun a pris en mains les différents sites d’exploitation en créant des structures de contrôle  et de régulation pour l’exploitation qui se faisait dans l’anarchie et le désordre. La majeure partie des minerais était exploitée par des orpailleurs clandestins. On ne peut que se réjouir de la mise sur pied de structures compétentes de suivi des minerais dans notre pays. Ce qui va permettre de réglementer l’exploitation, qui est encore anarchique. Nous savons que des permis d’exploitation ou d’exploration ont été délivrés à certaines entreprises. Ce qui est de la compétence du ministère des Mines qui doit rendre publics les noms des différents explorateurs et exploitants. Cela

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permettra aux populations riveraines de s’approprier l’exploitation, mais aussi de savoir comment s’exploitent leurs minerais.« Exploitations clandestines » : Ahmadou Tidjani, couturierC’est à travers la presse que j’ai été informé de l’imminence de l’exploitation de minerais dans la région de l’Adamaoua. Chose que nous attendons depuis bientôt 50 ans. Mais on dirait que tout se passe jusqu’ici dans la clandestinité. Si l’exploitation devient effective, je crois que de nombreux emplois vont se créer. Il y a aussi les exploitations clandestines qui se multiplient un peu partout. Je crois que le gouvernement devra être regardant de ce côté-là aussi.« Personne ne communique » : Alhadji Oumarou Sanda, opérateur économiqueNous suivons de près ce projet d’exploitation des minerais dans notre région. Pour l’instant, les informations à notre disposition font étant de l’exploration des minerais. On attend que l’exploitation démarre et que cela puisse changer le quotidien des populations et que les jeunes de l’Adamaoua puissent bénéficier des retombées à travers des emplois. Sur l’exploitation des minerais de Minim-Martap, on parle d’exploration, personne ne communique dessus.« Un secret d’Etat » : Mouhamadou Aminou, travailleur socialJe ne suis au courant de rien, s’agissant de l’exploitation des minerais de l’Adamaoua. On dirait que c’est un secret d’Etat. On ne croit plus à l’imminence du démarrage des travaux de Minim et Martap. Cela dure depuis plus d’un demi-siècle. Il y a des entreprises qui viennent exploiter tout doucement notre sous-sol, sous le couvert de l’exploration.Propos recueillis parAdolarc Lamissi

Minim Martap-Ngaoundal: Le projet d’exploitation de la Bauxite se confirme

Le gouvernement a engagé des négociations avec Cameroon Alumina pour définir les droits et obligations des parties dans une convention minière. En vue de la délivrance des permis d’exploitation pour ce gigantesque complexe industrialo-minier.Le ministre en charge du secteur minier, Badel Ndanga Ndinga installe ce jour la commission créée pour discuter de la future convention minière entre l’Etat du Cameroun et Cameroon Alumina, la joint-venture qui envisage la mise en exploitation des gisements de bauxite de Minim Martap et de Ngaoundal dans l’Adamaoua.L’horizon s’éclaircit donc pour ce grand chantier minier et industriel qui pour pourrait impulser un nouvel élan à l’économie camerounaise alors que certaines tentatives ont été contrariées par le passé. Dans cette convention minière, les attentes sont multiples. Le consortium qui possède Cameroon Alumina (CAL) attend certainement de l’Etat des concessions fiscales et douanières ainsi que d’autres facilités administratives.Quant à l’Etat, ces discussions vont lui permettre de faire valoir ses prétentions en termes de partage des gains de l’implantation de ce gigantesque complexe industrialo-minier. Les riverains du projet, présents au sein de cette commission vont assurément œuvrer pour que leurs intérêts socioéconomiques soient garantis.Espoirs

La mise en place de ce comité conforte les populations et les milieux d’affaires dans leurs espoirs de voir émerger cette industrie locale d’alumine, générateur d’emplois et d’opportunités immenses de sous-traitance. Hydromine, qui détenait le permis d’exploration a pu mobiliser deux géants mondiaux de l’industrie minière au sein de la joint-venture désormais constitué de la firme Indienne Hindalco (45%) Dubaï Aluminium Company (Dubal, 45%), les 10% restants revenant à Hydromine. Ce groupe est réuni au sein de Hydromine Global Mineral (HGM), propriétaire à 100% de Cameroon Alumina (CAL). Il est très probable que cette répartition du capital soit corrigée au bout du processus de négociation de la convention minière, révèle un coutumier du dossier. Ainsi, explique ce spécialiste, au regard de la rentabilité potentielle du projet, l’Etat pourrait faire son entrée dans le capital, soit en négociant des parts gratuites, ou même en s’impliquant financièrement. Certainement aussi que l’opinion camerounaise sera curieuse de voir s’il y aura des privés locaux dans le capital de la société d’exploitation

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Toutefois, tempère un proche du dossier, cette hypothèse est peu probable. Car autant l’Etat peut négocier et obtenir des parts gratuites dans la société d’exploitation, et même décaisser des sommes importantes pour prendre une plus grande participation, autant il est difficile pour un privé camerounais, au regard de la taille financière actuelle des capitaines d’industrie du pays, de trouver celui qui déposerait un chèque représentant par exemple 5% des 2500 à 3000 milliards annoncés pour l’implantation de la mine et la construction d’infrastructures connexes, rails, bâtiments, etc.

100 millions de dollars

Une fois les permis d’exploitation attribués, rien que les études de faisabilité pour la construction des places minières et de l’usine d’alumine pourraient couter jusqu’à 100 millions de dollars pendant deux ans. Avant la construction proprement dite. Reste que dans ce domaine de l’exploitation minière où le gouvernement Camerounais n’a pas une grande expérience, il est plus qu’urgent pour le représentants du Cameroun de se faire conseiller par les cabinets expérimentés et spécialisés dans la conclusion de contrats miniers, pour ne pas avoir à offrir des contrats léonins à ses partenaires du projet d’exploitation des mines de bauxite de Minim Martap et Ngaoundal.

En tout état de cause, le consortium qui a déposé sa demande de permis d’exploration depuis fin 2009 est déterminé à trouver les ressources financières nécessaires, d’autant que le potentiel d’exploitation en vaut la chandelle. Les explorations menées en 2009 ont révélé plus de 560 millions de tonnes de bauxite. Au final, le potentiel de ces gisements pourrait dépasser les 700 millions de tonnes, représentant plus de 60 ans d’exploitation et de transformation. Pour Hindalco et Dubal, les deux principaux actionnaires, l’entrée en exploitation de ces gisements et la mise en activité de l’usine d’alumine est d’une grande importance stratégique. Par exemple, Dubal qui dispose de deux grandes usines de production d’aluminium, veut devenir un des leaders mondiaux en produisant 5 millions de tonnes par an. Dans cette perspective, cette firme voudrait limiter son exposition aux aléas du marché, en disposant d’une réserve importante et d’une usine de transformation qui lui garantissent un approvisionnement continu de ses usines.

3,5 millions de tonnes d’alumine

A quelque chose malheur est bon, l’éloignement du site de Ngaoundal de la zone côtière ayant été pendant longtemps l’obstacle à la compétitivité de cette mine, c’est ce même problème qui permet aujourd’hui de coupler une usine de transformation à l’installation du site minier et d’accroitre substantiellement la valeur des investissements. En effet, explique un spécialiste, le coût de transport d’un tonne de bauxite de l’Adamaoua jusqu’au port de Douala ou de Kribi couterait environ 25 à 30 dollars. Ce qui rend la mine inexploitable, puisque la tonne de bauxite ne vaut guère que 4 dollars sur les places internationales. Du fait de la forte demande mondiale, l’idée est donc venue de construire une usine d’alumine sur place, ce qui fera du Cameroun un  pays exportateur d’alumine et non pas seulement de la matière brute. Une valeur ajoutée qui va assurément rejaillir sur la croissance économique et sur les recettes d’exportation.

Selon des calculs plutôt optimistes, les exportations d’alumine de Ngaoundal pourraient représenter annuellement 30% des recettes d’exportations actuelles du Cameroun. Car ce sont quelques 3,5 millions de tonnes d’alumine qui seront produites annuellement, à partir des 7,5 millions de tonnes de bauxite extraites. L’industrie de l’aluminium étant très gourmande en énergie électrique, la puissance nécessaire pour les mines des plateaux Danielle et Simone (les deux principaux plateaux où seront

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implantées les mines) est de 5,4 MW et 2,4 MW respectivement. La puissance requise pour le plateau Danielle sera fournie à partir de la raffinerie d'alumine. Pour Ngaoundal, soulignent les concepteurs du projet, il est envisagé l’utilisation de 2 groupes électrogènes diesel de 1,25 MVA.

L’exploitation minière artisanale dans cette région du Pays détruit les hommes et l’environnement.

L’extraction aurifère ou diamantifère dans le Chantier de Zéga (PK 14) à 250 km de la ville de Yokadouma dans la Boumba et Ngoko est une activité pénible qui exige la production de beaucoup d’efforts physiques et génèrent des maladies dont se plaignent un bon nombre de mineurs rencontrés.  « Nous sommes exposé à diverses maladies comme le paludisme, les dermatoses...dues au contact quotidien et permanent avec la boue et l’eau de la fosse d'exploitation de la mine alluvionnaire » raconte un exploitant, la cinquantaine sonné.

Il travaille dans ce chantier qui s’étend sur 07 km depuis plusieurs années. On estime ici que 1000 tonnes de terre se retrouvent dans les cours d'eau pour un kilo d'or extrait. Ces particules de sol dans l'eau facilitent le transport de bactéries qui s'y absorbent. L'eau devient impropre aux usages sanitaires, voire à la baignade et peut engendrer des gastro-entérites et des démangeaisons.

Par ailleurs le spectacle qu’offrent des lits de cours d’eau éventrés ou transpercés par de petites fosses béantes emplies d’eau stagnante – à la distance d’un jet de pierre – a pour effet de favoriser la prolifération des moustiques vecteurs de maladies tel le paludisme ou la fièvre jaune. De même l’eau de ces cours d’eau sert aussi d’eau de boisson. Le manque d’eau potable, et l’absence d’installation sanitaire se prêtent parfaitement au développement des endémies (paludisme, fièvre jaune, choléra, typhoïde, tuberculose…).

La zone d’exploitation minière, affectée par l’excavation, la dégradation superficielle provoquée par l’érosion et par l’ensablement qui s’ensuit, est aggravée par l’accumulation de résidus rocheux.

Du coup, les impacts sur l’environnement sont perceptibles. Pollution des nappes d’eau superficielles et augmentation du degré de turbidité avec impact négatif sur l’équilibre écologique du biotope aquatique. Pression de charge sur le sol pouvant entraîner des glissements de terrains avec risque d’instabilité des talus. 

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 De plus, l’éloignement des chantiers des centres commerciaux contraint d’une certaine façon les artisans miniers à s’approvisionner lorsqu’ils en ont l’occasion. Et ces provisions sont généralement productrices de déchets (plastiques, boîtes de conserve…).

L’activité minière ici bien qu’artisanale, comporte aussi quelques impacts sur la forêt. Pour installer un chantier, les mineurs procèdent au défrichage non seulement pour assurer les voies d’accès au chantier mais aussi pour établir des campements. Il en résulte la création d’une zone de fracture dans la forêt et peut avoir pour conséquence la fuite des animaux…

L’objectif des mineurs est de trouver le minerai qu’ils recherchent. Peu leur importe de savoir s’ils tiennent sur le lit du cours d’eau ou non.

 Développement des mines en Afrique : La solution d’une vision commune

Elle a été présentée à l’occasion du deuxième forum minier du Cameroun. Le futur de l’activité minière en Afrique sous le prisme de la croissance et du développement structurel.

 

Une des grandes leçons du deuxième forum minier du Cameroun achevé le 31 mai 2012 aura été la nécessité

pour les pays africains de se mettre ensemble, afin de parvenir à une exploitation pertinente et efficace de son potentiel minier. La proposition a été faite par le Centre africain du développement minier. « Les mines représentent indubitablement une opportunité pour l’Afrique de relancer son processus de développement. Malgré le déclin que nos économies ont connu en 2008, le cours des produits miniers n’ont pas cessé de s’accroitre depuis 2003. Sur la plupart des matières premières, les prix à l’unité ont presque été multipliés par deux à la mesure. Nous devons pouvoir en tirer un maximum de profits », a fait savoir Olivier Maponga, représentant la Commission économique pour l’Afrique. Dans son argumentaire, il a été rejoint par le professeur Magnus Ericsson. Selon cet expert, les minerais dont rengorge le continent ont encore de beaux jours devant eux. « Il y a une réalité économique aujourd’hui, c’est que de plus en plus l’industrie des technologies et de la fabrication a recourt à l’utilisation des métaux par exemple. C’est aussi le cas de l’expansion urbaine ; on construit de plus en plus de maisons, de villes et les nouveaux standards recommandent l’utilisation d’alliage de métaux. Donc du coup, la demande risque de ne pas cesser de sitôt », a-t-il fait savoir. La conjoncture minière en Afrique à laquelle n’échappe pas le Cameroun, donne presque raison à cette  manière de voir. La forte demande et les cours des produits miniers ont engendré une forte concurrence géopolitique pour l’accès aux ressources – entrainant d’importants investissements en Afrique. La Chine importe désormais du continent pour 100 milliards de dollars de métaux de base sur l’année. Elle a investi dans des acquisitions, des projets dans de nouveaux sites, des marchés à longs termes et dans les infrastructures de transformation des minerais. Cela pourrait être bientôt le cas avec le projet d’exploitation de fer de Mbalam, grâce à sa prise de contrôle de l’entreprise Sundance Ressources.

Avec une stratégie et un code miniers encore à parfaire, le Cameroun semble résolu à apprendre de la vision africaine. Cela fait d’ailleurs partie des premières résolutions prises à

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l’issue de ce forum. A l’épreuve de l’expertise internationale, l’administration camerounaise devrait avoir pu tirer de nombreux enseignements, qui lui permettront de pouvoir améliorer le secteur. Certains des axes stratégiques de la vision minière africaine ont été ainsi retenus par  le gouvernement du Cameroun à l’issue de ce forum. Optimiser les revenus miniers et  la gestion des baux miniers, car il a été admis qu’un secteur minier qui génère des revenus et des baux appropriés est à même d’éradiquer la pauvreté et de financer la croissance et le développement du pays. Il est en outre question d’améliorer les systèmes d’information géologique et minière. De parvenir à la connaissance approfondie du potentiel minéral du pays, de renforcer les capacités humaines et institutionnelles, de créer un secteur minier artisanal et de petite taille viable afin de permettre une exploitation optimale du   potentiel des petites exploitations minières… Ceci pour aider à stimuler un développement socioéconomique rural et national, intégré et durable.

Mais au-delà de la vision minière africaine, l’évènement aura été pour le secteur minier camerounais une occasion de renforcer son apprentissage. Mais à certains moments, les positions ont parfois été divergentes. Dans la définition de sa stratégie minière, le gouvernement camerounais a par exemple mis son plan ferroviaire à contribution. Problème : le gouvernement semble avoir retenu une option qui sera difficile à suivre par les investisseurs, notamment pour ce qui est de la construction de chemin de fer entre les lieux de production et celui de l’écoulement du produit. « Lorsque l’Etat négocie avec des partenaires, son approche est holistique. Les objectifs recherchés sont souvent ceux de faire que le maximum de retombées économiques puisse rester dans le pays. C’est en cela que nous avons pensé que s’il devait y avoir un chemin de fer, il faudrait qu’il puisse relier plusieurs localités de cette zone, afin de la désenclaver », a fait savoir Paul Tasong, le secrétaire général du ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire. En face, un des principaux partenaires qui participaient à l’évènement ne semblait pas partager la même vision. « Je comprends très bien la préoccupation du gouvernement, mais je pense que nous discutons sur une base différente, ce qui est tout à fait normal. Ce que nous avons envisagé de faire et qui pour nous est optimal tant pour l’investissement que pour les intérêts du Cameroun, c’est de construire une ligne de chemin de fer lourde et dédiée. Tant qu’on n’a pas vu ce que c’est, on ne peut pas comprendre. Nous espérons convaincre le gouvernement camerounais de la pertinence de notre approche et après cela se décide de commun accord », a dit pour sa part Paul Meehan, le directeur des opérations de Sundance Ressources.

Développement durable

Une autre grande leçon apprise de ce deuxième forum aura été les difficultés à concilier investissements et développement durable. Dans son approche, le gouvernement n’a pas encore clairement défini un cadre légal unique de gestion de tels conflits. A l’heure actuelle, de nombreuses zones d’exploration minières chevauchent des aires protégées. Prenant la parole sur le sujet, le Centre pour l’environnement et le développement (CED) a remis sur la table des discussions, la nécessité de suspendre l’attribution de nouveaux permis et de voir clair dans les différentes situations. « L’expérience en matière d’exploitation forestières montrent que très souvent, le gouvernement semble négliger ces aspects et après de gros conflits ne manquent pas de survenir. Pour éviter d’avoir à gérer les même contraintes qui se soldent souvent par des procédures couteuses et difficiles à gérer pour l’Etat, il est importante de bien appréhender la situation de manière étendue avant », explique Samuel Guiffo, le responsable de cette organisation. De nombreuses entreprises se disent très sensibles aux questions soulevées, et promettent de renforcer leur implication en termes de responsabilité

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sociétale. « Mais cela ne peut suffire. Il y a un rôle central et déterminant d’audit, que le gouvernement doit jouer. La question n’est pas de savoir s’il existe un cadre législatif ou règlementaire, parce que dans ce domaine, les situations changent très rapidement. Ce qu’il faut, c’est négocier des accords aussi souple que possible pour ce qui est des aspects environnementaux et être vigilant. Le plus important dans ce contexte, je pense, est celui de l’évaluation du niveau de dégénérescence qu’une activité industrielle minière apporte sur l’environnement physique et humain. Sur cette base là on peut fixer les marges d’implication RSE des entreprises », expliquent pour sa part Brendan Schwartz, expert en responsabilité sociétale des entreprises, auprès du (RELUFA). Le gouvernement s’est montré sensible à ces réflexions. Prenant cela à son compte, il s’est promis au rang des résolutions, de renforcer le cadre de concertation avec toutes les parties prenantes dans le processus du développement minier.

Regrets

De nombreuses personnes ont pourtant regretté le fait que l’artisanat minier n’ait pas fait l’objet de discussion plus profonde. En la matière, de nombreuses expériences ont été partagées, sauf celle du Cameroun. Pourtant, le domaine présente beaucoup plus d’avantages, selon les experts qui y ont fait des présentations. « L’artisanat minier génère déjà plus d’emploi et par conséquent, s’il est bien structuré, peut permettre un meilleur développement. Un autre avantage de ce domaine est qu’il permet d’acquérir rapidement les connaissances très importantes dans le processus du développement des mines. Dans un pays comme la République Démocratique du Congo, l’exploitation artisanale du Diamant permet d’obtenir jusqu’à 350 milliards de FCFA par an de recettes et fait vivre près de 2 millions de personnes, ce qui n’est pas négligeable », explique Thierry Robert, un expert ayant travaillé longtemps dans l’exploitation artisanale de l’or. Aucune résolution n’aura été prise dans le sens de renforcer le secteur au Cameroun. Pourtant depuis 2005, un organisme public, le CAPAM s’occupe de ce volet et revendique des résultats considérables. Clôturant les travaux, le secrétaire d’Etat aux mines et à l’industrie, a promis que les enseignements du forum ne se perdraient pas. Pourtant, un cadre de mise en œuvre de ces acquis n’a pas été clairement fixé.

Bobo Ousmanou

 

ILS ONT DIT

Gotthard Walse, Banque mondiale

« Les compagnies luttent pour accéder à de nouvelles ressources, mais maintiennent leurs préférences pour les pays stables et transparents »

Les défis du développement minier sur le plan de la chaine des valeurs sont nombreux. Le rôle critique des Etats s’accroit concernant la mise en place d’un cadre favorable au développement socioéconomique durable, s’appuyant sur le secteur. Les compagnies luttent pour accéder à de nouvelles ressources, mais maintiennent leurs préférences pour les pays stables et transparents. Et, enfin le rôle de la société civile prend une importance croissante. Voilà aujourd’hui les

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enjeux à prendre en compte pour tirer d’une vision minière toute sa pertinence. L’Afrique dont fait partie le Cameroun connait encore de nombreuses disparités. C’est un processus qui ne peut finalement aboutir que dans une approche d’ensemble. Les capacités seront renforcées plus rapidement.

Samuel Nguiffo, Centre pour l’environnement et le Développement (CED)

 

« Le processus d’identification des sources potentielles de conflit, doit se faire en amont »

Nous ne disons pas qu’il faut bloquer le processus d’exploitation des mines, loin de nous cette idée. Ce que nous disons, c’est que le processus d’identification des sources potentielles de conflit, doit se faire en amont, de l’attribution des titres miniers. Si tout le monde connait les risques, cela ne posera pas problème, puisque l’accord aura été total. Mais, lorsque les uns découvrent les risques en cours de chemin, chacun cherche la disposition contractuelle, légale ou réglementaire qui le protège, et c’est le début des problèmes avec son lot de positions tranchées.

 

Paul Meehan, Sundance Ressources

« Se confronter à des intérêts divergents »

Je ne crois pas qu’il puisse être possible de réaliser de grandes choses, sans avoir à se confronter à des intérêts divergents, cela n’est pas possible. Ce que j’ai apprécié moi, c’est le fait que nous ayons pu nous exprimer tous. Dans notre compagnie, nous restons ouverts à toutes les discussions et nous sommes sensibles aux préoccupations des uns et des autres.

 

Kirsten Hund, WWF Afrique centrale

« Une planification coordonnée entre les acteurs de l’exploitation minière »

Ignorer les contraintes liées à l’environnement, c’est aussi courir droit vers la catastrophe. Mais tout cela peut être évité, s’il existe une planification coordonnée entre les acteurs de l’exploitation minière, de la conservation et les pouvoirs publics, pour la conservation, le développement et l’extraction des minerais. Cela passe pour ce qui est des trois pays (Cameroun, Gabon Congo Rep) par une stratégie régionale de planification de l’exploitation des terres.

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Le Cameroun est actuellement en négociation pour l'octroi du premier permis d'exploitation d'un important gisement de fer dans l'est du pays, prévoyant notamment la construction d'une ligne de chemin de fer de 510 km, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes.Des négociations entre l'Etat et la compagnie Camiron (filiale camerounaise de la société australienne Sudance Ressources) sont actuellement en cours pour l'attribution d'une convention minière en vue de l'exploitation du minerai de fer de Mbalam (est du pays), a indiqué mercredi Théophile Mbarga Ndougsa, sous-directeur de la géologie au ministère des Mines.

Le gisement de fer de Mbalam a une capacité de 2,5 milliards de tonnes, a assuré M. Mbarga Ndougsa, qui s'exprimait au deuxième jour d'un forum sur les mines qui s'est ouvert mardi à Yaoundé.Dans l'optique d'une conclusion rapide (du contrat), le gouvernement camerounais a recruté des conseillers, a-t-il précisé, ajoutant que les parties étaient déjà parvenus à un accord sur les principes clés de la convention minière.Nous espérons boucler la convention minière d'ici deux mois environ, a affirmé à l'AFP, en marge du forum, un responsable de Camiron, Arend Van Der Goes, précisant vouloir lancer l'exploitation fin 2014, début 2015.

Les financements (prévus pour la réalisation de ce projet) sont très considérables. Ils sont de l'ordre de 5 milliards de dollars US, a-t-il ajouté.

En plus des mines, il est notamment prévu dans le cadre de ce projet la construction d'une ligne de chemin de fer de 510 Km pour transporter le fer jusqu'au port de Kribi, en construction dans le sud du Cameroun, selon M. Der Goes.

Au cours du forum sur les mines, Samuel Nguiffo, responsable du Centre pour l'environnement et le développement, a en revanche demandé la suspension de l'octroi de permis miniers.

Il y a les permis miniers qui chevauchent les concessions forestières, les aires protégées, les concessions foncières des forêts communales et des forêts communautaires, a-t-il ajouté, soulignant qu'ils affectaient aussi les espaces occupés par certaines populations et qu'actuellement, 25 permis miniers chevauchaient 10 aires protégées a expliqué M.Nguiffo dont l'ONG a réalisé une étude sur la question.

Le risque financier pour l'Etat sera extrêmement élevé à cause des contentieux opposants l'Etat à des compagnies titulaires de droits obtenus légalement, a prévenu M. Nguiffo.

Depuis l'adoption d'un code minier au Cameroun en 2001, deux permis d'exploitation de minerais et plus de 160 licences d'exploration ont été attribué à des compagnies minières étrangères pour la plupart contre seulement trois permis octroyés avant 2001.

Le Cameroun mise sur l'exploitation de ses ressources minières pour devenir une économie émergente à l'horizon 2035.

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ONGs, Banque mondiale et experts du secteur minier estiment que l'importance de ces ressources peut permettre d'atteindre cet objectif, à condition que les revenus qui en découleront soient gérés en transparence.

L’exploitation du fer de Mbalam commencera en 2012

Cameroun

04-01-2009

L’exploitation du gisement de fer de Mbalam, dont les réserves estimées sont de 2,4 milliards de tonnes de minerais, soit la 4e place mondiale et la 2e en Afrique, débutera en 2012 pour une durée de 25 ans.

Le gisement a été attribué à la société australienne Sundance Resources Ltd, qui a attribué à l’Etat une participation de 25% dans le capital du projet, dont une part non contributive de 10 %.

Le coût total d’exploitation est estimé à 330 millions $. Près de 500 kilomètres de voie ferrée seront construits pour relier la côte Atlantique.

Il est également prévu la création d’un port en eau profonde à Kribi et la mise en place d’une unité d’enrichissement de minerais de faible teneur en fer.

Fer : le Cameroun relance Mbalam Le projet camerounais d’exploitation de la mine de fer de Mbalam, un moment remis en question par la crise sidérurgique, est relancé.

Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, s’est invité le 9 février dernier dans le projet d’exploitation de fer de Mbalam en demandant aux différents responsables de lui en faire le point. Ce projet gigantesque, 2,5 milliards de dollars d’investissements, n’a pu que se ressentir de la crise sidérurgique mondiale qui a contraint le géant indien Mittal à arrêter plusieurs de ses hauts fourneaux en 2008. Le numéro un mondial de l’acier avait dû réévaluer son plan d’investissement de 35 milliards de dollars, rendu public en 2007, basé sur une croissance de la demande mondiale d’acier de 3% à 5% par an.

Si la conjoncture rétablit la pertinence du projet, il reste que l’ampleur des travaux avant l’exploitation proprement dite rend sceptique quant à la promesse que « le premier bateau chargé du minerai de fer extrait de Mbalam quittera le port de Kribi en 2010 ».

Don Lewis, directeur général de Sundance Resources Limited, la société australienne attributaire du gisement, et Geoff Wedlock, président de Cam Iron, la société d’exploitation détenue à 90% par l’Australienne, qui sont les deux principaux acteurs du projet, ont assuré le

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chef de l’Etat que l’échéance fixée à l’année prochaine demeure.

Il est vrai que la conjoncture mondiale a tourné. Ainsi, Arcelor Mittal a enregistré en 2009 un bénéfice net de 118 millions de dollars, très loin, il est vrai, des 9,4 milliards de dollars de 2008, mais, tout de même, meilleur que les prévisions des analystes.

Si la conjoncture rétablit la pertinence du projet, il reste que l’ampleur des travaux avant l’exploitation proprement dite rend sceptique quant à la promesse que « le premier bateau chargé du minerai de fer extrait de Mbalam quittera le port de Kribi en 2010 ». Le port en question doit justement être construit pour pouvoir accueillir des minéraliers. En outre, il y a un chemin de fer Mbalam-Kribi de 450 km à faire. En fait, il semble bien que ce qui peut être escompté pour 2011, c’est simplement les études de faisabilité pour tous ces travaux.

Le projet demeure crucial pour le Cameroun, avec une production projetée de 35 millions de tonnes de fer par an pendant vingt ans qui devrait générer 3000 emplois. Les réserves étant estimées entre 800 millions et un milliard de tonnes de fer de bonne teneur.

 

Dimension régionale

Le projet camerounais semble toutefois ignorer la dimension régionale. Le récent sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a exprimé la volonté d’intégrer davantage les économies nationales pour tirer profit d’un marché régional de trente millions d’habitants, bien plus intéressant que les marchés nationaux, parfois autour du million (Gabon 1 514 993, Guinée équatoriale 633 441). Le Cameroun est le mieux loti à cet égard, car il constitue à lui seul 43% de la population de la zone, mais il a tout à gagner dans un marché régional plus ouvert. Le projet de fer camerounais est concurrent de celui du Gabon, dont le site de Belinga revendique des réserves d’un milliard de tonnes, d’une bonne teneur de 64%. Le chantier doit coûter 450 millions d’euros et les premières tonnes sont prévues pour l’année prochaine. Il faut, là aussi, construire un port en eau profonde à Santa Clara, 450 km de chemins de fer en plus d’un barrage hydroélectrique.

La rationalité régionale voudrait une intégration des deux projets. Les deux Etats, pressés par les considérations nationales, en matière d’emplois notamment, sauront-ils tenir compte de la dimension régionale ? Un signe peut-être. Les autorités viennent de décider de fusionner les deux bourses concurrentes de Douala et de Libreville.