23
ENELIA Manoël Ancion, Roland de Schaetzen, Christophe Guisset, Administrateurs délégués Rentabiliser le toit de votre entreprise CORPORATE GOVERNANCE Trouvez la femme de la situation ! BÂLE III Quelles implications pour les entreprises ? SITES INTERNET Comment rester dans la légalité SUCCESS STORY Les meubles Bauwens traversent les époques # 202 Avril > juin 2013 ING Entreprise

INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

  • Upload
    trinhtu

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

ENELIAManoël Ancion, Roland de Schaetzen, Christophe Guisset, Administrateurs délégués

Rentabiliser le toit de votre entreprise

CORPORATE GOVERNANCETrouvez la femme de la situation !

BÂLE IIIQuelles implications pour les entreprises ?

SITES INTERNETComment rester dans la légalité

SUCCESS STORYLes meubles Bauwens traversent les époques

# 202 Avril > juin 2013

INGEntrepriseINGEntrepriseEntrepriseEntreprise

Page 2: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

SOMMAIRE

02 INGEntreprise

NEWS

04 En bref L’actualité du trimestre Des nouvelles économiques intéressantes ou insolites.

SUCCESS STORY

06 Enelia Mieux valoriser la « toiture de société » Trois entrepreneurs passionnés et dynamiques vous feront voir d’un autre œil le toit de votre entreprise.

10 NV Bauwens Un second souffl e pour la fabrique de meubles Bauwens L’entreprise d’ameublement vous livre le secret de sa longévité.

INSIGHT

09 Expert Fiscalité : quels changements pour 2013 ? Le point sur la fi scalité des revenus mobiliers de 2012 et sur les changements attendus en 2013.

TIPS & TRICKS

13 e-commerce et sites Internet Attention aux piègesQuelles sont les règles auxquelles les sites d’e-commerce doivent satisfaire ?

Comité de rédactionG. Bourlart, R. De Dooy, D. Demerie, C. De Moor, N. Ivacic, A. Van Brakel, L. Violon, F. Wauters, D. Zeghers, V. ZwaelensRédacteur en chef N. IvacicRédactionG. Bourgeois, C. De Kock, F. Petitjean, P. Segaert, F. WautersÉditionM. Staelens

PhotosCorbis, Getty Images, iStockphoto, L. Bazzoni, ING, F. Raevens Maquette et mise en pagesM. Bourgois, C. Harmignies©ING EntrepriseReproduction autorisée à condition de mentionner la source. Tous droits réservés pour la reproduction des photos, de la mise en page et des illustrations, qui sont la propriété d’Elixis.

Van ING Entreprise bestaat ook een Nederlandstalige versie. ISSN n°1379-714K Contact ING N. Ivacic Avenue Marnix 241000 Bruxelles Tél. : 02 547 84 59 E-mail : [email protected] Internet : ing-entreprise.beAbonnement gratuiting-entreprise.be

RéalisationElixis sprlRue Rodenbach 70 1190 BruxellesE-mail : [email protected]Éditeur responsableInge Ampe - ING Belgique saCours Saint-Michel 60 1040 BruxellesRPM BruxellesTVA BE 0403.200.393BIC BBRUBEBBIBAN BE45 3109 1560 2789

Vous souhaitez réagir à un article ou simplement poser une question ? Envoyez-nous un e-mail à [email protected].

ING AT YOUR SIDE

16 Bâle III Quel impact sur le fi nancement de vos activités ?Comment les nouvelles règles prudentielles infl uenceront-elles le fi nancement des entreprises ?

PEOPLE AND MANAGEMENT

18 Corporate governance La femme de la situation Les entreprises peuvent agir concrètement pour féminiser leur top management et leur conseil d’administration.

EVENT

21 ING conference 2013 La compétitivité, enjeu de notre avenir économique ? Comment les entreprises belges et européennes peuvent-elles s’adapter à un environnement économique en pleine mutation ?

06 10 13 16 18 21

Page 3: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

Chers lecteurs,

L ’arrivée du printemps coïncide cette année avec une série de bonnes nouvelles qui tranchent agréablement sur la grisaille des mois écoulés. Tout d’abord, il y a cette annonce d’une reprise – certes timide – en Belgique : notre pays réalisera en effet une croissance posi-tive de 0,2 %, bien plus que la moyenne européenne qui s’établit à - 0,3 %. Même si nous

connaîtrons sans doute encore longtemps un environnement diffi cile, cette embellie nous permet de nous réjouir quelque peu.

Parallèlement, ING Belgique a enregistré d’excellents résultats au cours de l’année écoulée. Non seulement notre bénéfi ce avant impôts a augmenté de 10 % mais nous avons surtout poursuivi notre mission de banquier : soutenir activement l’économie. En effet, 2012 a connu une forte croissance des dépôts (+ 3,5 milliards d’euros) mais aussi et surtout une croissance des crédits (+ 4,4 milliards d’euros). Cette croissance est essentiellement due aux crédits accordés aux entreprises de taille moyenne et aux clients institutionnels. Elle est la concrétisation de l’engage-ment que nous prenons, mois après mois, de rester aux côtés des entreprises afi n de fi nancer leurs projets.

Cette mission essentielle, nous entendons bien sûr continuer à lui donner corps tout au long de l’année 2013. Elle se traduira notamment par le développement de nouveaux produits destinés aux entreprises, et par la poursuite de notre transformation en banque directe universelle. Grâce à nos services directs en ligne, nous sommes toujours plus prompts à réagir à vos demandes et à vous permettre de gérer rapidement et effi cacement vos affaires. Nous continuerons cette année à innover dans ce domaine. Mais, parallèlement, nous entendons aussi renforcer notre rôle de conseil en restant votre interlocuteur privilégié.

Bien entendu, nous continuons également l’effort d’assainissement fi nancier nécessaire pour continuer à faire face à l’incertitude économique et satisfaire au nouveau cadre réglementaire en vigueur. C’est cet effort, que nous portons depuis plusieurs années, qui nous permet de poursuivre notre mission essentielle de soutien à l’économie.

Plus que jamais, nous entendons rester votre partenaire bancaire privilégié. Un partenaire solide, confi ant dans l’avenir, et prêt à investir à vos côtés dans l’économie de notre pays.

Erik Van Den EyndenGeneral Manager Midcorporates & Institutionals

ING Belgium

Market update

Souhaitez-vous rester informé quotidiennement des dernières tendances sur les marchés financiers ? Rendez-vous sur businessnews.ing.be et inscrivez-vous gratuitement à nos publications.

03

Soutenir l’économie belge

Page 4: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

NEWS

rEtaIl

L’avenir toujours dans les magasins « réels »D ans une étude intitulée « Demystifying the

online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant PwC s’attaque à plu-sieurs croyances infondées. Parmi celles-ci, la transformation de magasins « réels » en simples « showrooms » pour acheteurs en ligne. Selon cette étude, en effet, les magasins « réels » restent au centre de l’acte d’achat pour de nombreux consom-mateurs. Les achats sur internet ou par applications mobiles, tant vantés ces derniers mois, sont même moins populaires que les magasins : la majorité des consommateurs interrogés indiquent qu’ils achète-ront plus souvent en magasin qu’en ligne ou via les sites mobiles au cours des 12 prochains mois.

Infos : www.pwc.com/multichannelsurvey

paIEmEnts

Comprendre l’impact de SEPA sur votre entrepriseA fi n d’aider les entreprises à mieux appréhen-

der les conséquences de la généralisation des nouveaux formats de paiement européens (SEPA), ING a conçu un outil en ligne accessible à toutes les entreprises. L’internaute pourra y découvrir : - l’historique et les avantages de l’initiative SEPA ;- les nouveaux formats de virement et de

domiciliation ; - les étapes nécessaires au passage à SEPA dans

l’entreprise ;- le conseil et le soutien prodigués par ING à ses

clients pour mieux gérer la transition ;- des informations pratiques et une FAQ reprenant

les questions les plus fréquentes.

Infos : www.get-ready.ingsepa.com/

pEoplE

Changements au sein du comité de direction d’ING BelgiqueLe 1er janvier 2013, Philippe Masset, administra-

teur délégué d’ING Belgique SA et responsable du département Products & Operations, a succédé à Arnaud Laviolette à la tête du département Commercial Banking Belgique, au sein du Comité de direction d’ING Belgique. Philippe Masset renoue ainsi avec un terrain familier, puisqu’il avait déjà été responsable de ce même département de septembre 2008 à mars 2011. Titulaire d’une maîtrise en droit et en économie de l’Université Catholique de Louvain, Philippe Masset a commencé sa carrière dans la société

de Bourse Masset, Vermeulen & Co avant de devenir directeur, puis CEO de la société de Bourse Vermeulen Raemdonck. Il entre chez ING Belgique en 2003 en tant que responsable de la division ING Western Europe Equity Markets. En 2007, il devient Global Head Financial Institutions. Le 1er mars 2013, Rik Vandenberghe a repris le poste de responsable du département Products & Operations, jusque là dirigé par Philippe Masset. Rik Vandenberghe a été pendant six ans à la tête d’ING Luxembourg.

57 %Le consultant PwC vient de publier son Family Business Survey, étude biannuelle sur les entre-prises familiales. Parmi les résultats publiés, une excellente nou-velle : 57 % des entre-prises interrogées ont connu une croissance de leur chiffre d’affaires l’an dernier et prévoient une croissance stable au cours des cinq pro-chaines années. Pour réaliser cette crois-sance, les entreprises familiales devront répondre à plusieurs défi s externes : le climat économique général, l’incertitude sur l’euro, la concurrence des prix et le besoin d’innova-tion constante. Quant aux défi s internes, ils concernent principale-ment la planifi cation successorale, et la nécessité d’attirer et de retenir les bons talents.

lEs InvEstIssEurs bElgEs rEprEnnEnt ConfIanCEpublié en février dernier, le premier baromètre des Investisseurs de 2013 entame l’année sur une note positive : pas moins de 30 % des investisseurs tablent aujourd’hui sur une amélioration de la conjoncture au cours des premiers mois de 2013.

CroIssanCE posItIvE En 2013la Commission européenne confirme l’optimisme des investisseurs belges : elle prévoit en effet une croissance modérée de 0,2 % du pIb, loin devant la

moyenne européenne, qui s’établit à - 0,3 %. En 2014, la belgique devrait croître de 1,5 %, une croissance plus élevée par rapport à la moyenne européenne.

l’EuropE InvEstIt dans la 5gla nouvelle norme 4g de téléphonie mobile n’a pas encore fait son apparition en belgique que déjà la 5g commence à faire parler d’elle. la Commission européenne investira en effet 50 millions d’euros en 2013 dans le développement des futurs réseaux de technologie mobile. Ces derniers devraient voir le jour d’ici 2020.

ront plus souvent en magasin qu’en ligne ou via les sites mobiles au cours des 12 prochains mois.

Infos : www.pwc.com/multichannelsurvey

lEs InvEstIssEurs bElgEs

04 INGEntreprise

Page 5: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

Des outils de gouver-nance pour les administrateursL’institut Guberna a publié un Toolkit reprenant un ensemble de lignes de conduite, de conseils et d’exemples destiné aux administrateurs de société. Vous pouvez le consulter et donner votre avis sur www.guberna.be/fr/outils/toolkit-pour-ladministrateur.

Le coût astro-nomique d’une « erreur de casting »Combien coûte l’engagement du mauvais profil dans votre entreprise ? Vous le saurez en parcourant cette intéressante infographie publiée par un bureau américain de recrute-ment : www.recruiter.com/i/the-cost-of-a-bad-hire-info-graphic.

Voiture de société et ATNQuelle est la valeur de l’ATN liée à l’utilisation d’un véhi-cule de société ? Si vous voulez vous assurez que vous déclarez le bon montant, le fisc met à votre disposition un formulaire en ligne. Quelques jours après l’avoir rempli, vous recevrez une réponse officielle. Infos : http://annu.belbone.be/towv3/index.php4?lang=fr&type_doc=data3

EntrEprIsEs famIlIalEs

ING soutient deux colloquesFidèle à sa politique de proximité avec les entreprises

familiales, ING soutient deux événements organisés cette année par l’Institut de l’Entreprise Familiale (IEF) et l’Instituut voor het Familiebedrijf (IFB) : - le 6 juin : colloque sur les tabous dans l’entreprise

familiale, organisé par l’IEF à Louvain-la-Neuve ;- le 1er octobre : colloque sur les « best practices » en

matière de private equity, organisé par l’IFB à Gand.

Infos : www.institutentreprisefamiliale.be et www.familiebedrijf.be

statIstIquEs

Le Belge franchit le cap des 80 ansEn 2011, l’espérance de vie à la naissance en

Belgique a atteint 80,4 ans : 82,9 ans pour les femmes et 77,8 ans pour les hommes. Ce niveau place la Belgique en 13e place en Europe. Quant à l’espérance de vie à 65 ans, elle est aujourd’hui de 21,2 ans pour les femmes et de 17,7 ans pour les hommes. Une bonne nouvelle pour les entreprises actives dans le secteur des services aux personnes âgées, en pleine expansion ces dernières années.

la banquE dE dEmaIn

ING lance un nouveau concept d’agenceEntreprises et dirigeants deviennent aujourd’hui

hyperconnectés. La nouvelle stratégie d’ING, « Direct if possible, advice when needed », s’inspire directement de cette nouvelle tendance. Complémentaire de l’offre Internet d’ING, l’agence devient le carrefour du conseil et de la banque en ligne. Entre aujourd’hui et 2016, 234 grandes agences ING s’adapteront à ce nouveau concept plus proche des clients et de leurs besoins.

Conseil plus facileLa nouvelle agence s’articule autour d’un grand accueil où les clients peuvent entrer en contact avec un collaborateur. Différents espaces offrent la discrétion nécessaire à un entretien personnalisé. Grâce au site Internet d’ING ou à l’application de Mobile Banking, vous pourrez même fixer votre rendez-vous à l’avance afin d’éviter toute attente.

la banque en ligne s’invite dans l’agenceÀ côté des appareils classiques Self’Bank, de nou-veaux équipements font leur apparition :- l’E-w@ll offre un accès direct à ing.be et à l’inter-

face Home’Bank ;- le Virtual wall : ce mur virtuel permet au client

équipé d’un smartphone ou d’une tablette, de scanner un QR-code pour accéder directement à la page produit qu’il souhaite consulter ;

- wifi : des hotspots wifi faciliteront l’accès aux services en ligne.

Ces nouveaux services ont déjà été testés dans plusieurs agences pilotes avec d’excellents résul-tats : 95 % des clients interrogés se sont déclarés satisfaits. Ils mettent en avant le temps d’attente limité, les collaborateurs agréables, les conseils judicieux et le design de l’agence.

rEadIng tIps

05

INGsidernouvEau CEo pour Ing group En oCtobrE ralph Hamers, actuel CEo d’Ing belgique, succédera à Jan Hommen à la tête d’Ing group à partir du 1er octobre 2013. Collaborateur d’Ing depuis 1991, ralph Hamers connaît bien la banque, où il a exercé de nombreuses responsabilités dans plusieurs pays.

YvEs saInt laurEnt s’InvItE CHEz Ingl’exposition « Yves saint laurent, visionnaire » se tient jusqu’au 5 mai. ne ratez pas cet événement unique. renseignements et réservations sur ing.be/art.

© iS

tock

phot

o

Page 6: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

SUCCESS STORY

ID QUI que at. Optatur sum consequi unt quam aut laborep ellaut mos apidio. Isciet ta conse-quaes ma

06 INGEntreprise

Le concept des points de vente a été peaufiné durant toute une année par une équipe pluri disciplinaire.

CRÉATION2010

ACTIVITÉS Producteur d’énergie renouvelable actif, notam-ment, dans l’installation de panneaux photo-voltaïques sur les toits des entreprises wallonnes selon le système du tiers-inves tisseur

LIEUBraine-l’Alleud

MONTANTS INVESTIS 11 millions d’euros

PERSONNEL3 associés

www.enelia.be

ENELIA

MIEUX VALORISER LA « TOITURE DE SOCIÉTÉ » Malgré son jeune

âge, Enelia, jeune start-up wallonne spécialisée dans l’énergie renouvelable, a le vent en poupe, un business model sérieux et une stratégie de croissance ambitieuse. Rencontre avec trois entrepreneurs passionnés et dynamiques qui vous feront voir d’un autre œil le toit de votre entreprise.

Page 7: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

07

Une fois n’est pas coutume : l’entreprise dont nous dressons le portrait est récente. Mais elle illustre à merveille le vers de Corneille : « Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années ».

Moins de deux ans après sa création, Enelia a déjà installé 18.000 panneaux solaires sur une trentaine de sites, et gère les études, le développement et la mise en route d’une vingtaine d’autres. Parmi ses clients, de grosses pointures wallonnes comme Mestdagh, Cora ou UCB Pharma. La raison de ce succès ? Un marché encore inexploité en Wallonie.

PREMIÈRE WALLONNE« Nous plaçons des installations photovol-

taïques selon le principe du tiers-investisseur. Cela signifi e que nous fi nançons nous-mêmes l’installa-tion, la mise en œuvre et l’entretien des panneaux photovoltaïques pendant 15 ans. Moyennant le paiement d’une redevance, l’entreprise peut utiliser l’électricité produite par ces panneaux. Elle nous cède également les certifi cats verts générés par l’installation », explique Manoël Ancion, un des trois cofondateurs d’Enelia. « À l’issue de cette période de 15 ans, nous lui cédons l’installation, d’une durée de vie totale de 25 à 30 ans. Ce système permet à l’entreprise de rentabiliser le toit de ses bâtiments et de produire une partie de son électri-cité tout en conservant ses ressources fi nancières pour son cœur de métier. Ce genre de montage est courant en Flandre. En Wallonie, par contre, nous avons été les premiers à nous engager sur cette voie, notamment parce que la réglementation en la matière est nettement plus complexe. »

TROIS QUALITÉS INDISPENSABLESRoland de Schaetzen, le deuxième cofondateur

d’Enelia, est précisément un spécialiste de ce genre de dossiers. Ancien directeur chez Natagora, l’ONG qui fédère les efforts de préservation de la nature en Wallonie et à Bruxelles, il fait bénéfi cier

Enelia de sa connaissance des arcanes de l’administra-

tion wallonne et des procédures administratives, et s’occupe également de la gestion des pro-jets, depuis les études techniques préliminaires jusqu’au placement des panneaux. Ingénieur civil de formation, Manoël Ancion apporte pour sa part son expérience dans la gestion d’entreprises, particulièrement utile dans le développement et la structuration d’Enelia et de ses projets, ainsi que son expertise technique. Quant à Christophe Guisset, le troisième associé de l’entreprise, c’est un spécialiste du fi nancement de projets entre-preneuriaux, une compétence qu’il a notamment exercée en tant que cofondateur du BAMS, le réseau de business angels actif en Wallonie et à Bruxelles, et du BAMS Angels Fund, un fonds d’investissement destiné au fi nancement d’entre-prises innovantes. « C’est l’union de ces trois com-pétences autour de valeurs partagées – les défi s énergétiques et environnementaux, la volonté de monter des projets économiquement durables et l’engagement de nouer des partenariats avec des acteurs locaux –, qui fait la force d’Enelia », remarquent en chœur les trois entrepreneurs.

DES RÉSEAUX SOCIAUX AU RÉSEAU ÉLECTRIQUE

La création d’Enelia est le fruit d’une heureuse coïncidence. « Tout a commencé parce que Manoël avait mis à jour son profi l LinkedIn en y ajoutant, outre l’IT, le secteur Renewables & Environment », se souvient Christophe Guisset. « Je connaissais Manoël, parce que le BAMS Angels Fund avait par-ticipé à l’augmentation de capital d’Euremis, une société dont il était l’un des fondateurs. J’avais eu l’occasion à l’époque d’apprécier son professionna-lisme. J’étais aussi en train de réfl échir à un projet dans le même domaine, et j’ai donc pris contact avec lui. Il s’est avéré que nous avions eu la même idée en même temps. » Manoël Ancion collaborait déjà avec Roland de Schaetzen sur un autre projet basé sur la géothermie. Le courant est rapidement passé entre les trois associés. Enelia était prête à voir le jour.

Conseils d’entrepreneur

BIEN S’ENTOURER

Lorsqu’ils évoquent les conseils qu’ils pourraient donner à de jeunes entrepre-neurs, les trois associés insistent sur la néces-sité de bien s’entourer. « Il faut avoir l’humilité de réaliser qu’on ne possède pas toutes les compétences, et chercher des associés ou des partenaires qui ont celles qu’on recherche », explique Manoël Ancion. Et Christophe Guisset de renchérir : « Pour mener à bien un projet entrepreneurial, il faut énormément de ténacité. Entreprendre à plusieurs permet de s’épauler et de faire front ensemble ». Une vision que partage également Roland de Schaetzen, qui insiste : « La ténacité se mesure en années, pas en mois. Il faut savoir tenir la distance ensemble ».

DÉVELOPPER UNE VISION STRATÉGIQUE

Tous trois insistent éga-lement sur la nécessité de développer une vision stratégique et d’allier cette optique à long terme à une grande rigueur et un souci de la qualité dans les opérations quoti-diennes. « Parce que la confiance se crée len-tement, mais se détruit rapidement, une nouvelle entreprise n’a tout simplement pas le droit à l’erreur », conclut Christophe Guisset, approuvé par ses deux compères.

Un défi enrichissant

DÉMARCHE NOVATRICELe partenariat noué entre Enelia et ING s’est inscrit d’em-blée dans une démarche novatrice. « Enelia est la première entreprise à offrir ce type de services en Région wallonne », explique François-Xavier Eloy, Relationship Manager ING Belgium. « Or, le contexte réglementaire est très différent de ce qui se fait en Flandre. Nous avons donc développé une solution pour le marché wallon en nous appuyant d’une part sur l’expertise en financement développée par ING Lease en Flandre et d’autre part sur la connaissance très pointue qu’a Enelia des impératifs liés au marché wallon. C’était un défi intéressant et une expérience très enrichissante. »

FRANÇOIS-XAVIER ELOY Relationship ManagerING Belgium

nature en Wallonie et à Bruxelles, il fait bénéfi cier nature en Wallonie et à Bruxelles, il fait bénéfi cier Enelia de sa connaissance des arcanes de l’administra-

nature en Wallonie et à Bruxelles, il fait bénéfi cier Enelia de sa connaissance des arcanes de l’administra-

Page 8: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

SUCCESS STORY

08 INGEntreprise

LANCER L’ENTREPRISE POUR LE PREMIER CLIENT

Pour porter Enelia sur les fonts baptismaux, les trois associés devaient encore lever des fonds importants et trouver leur premier client. Pas question, en effet, de partir à l’aventure sans rien de concret à se mettre sous la dent. « Nous avons pu convaincre le groupe Mestdagh de nous faire confi ance », se souvient Manoël Ancion. « Nous avons créé Enelia et nous nous sommes directement mis au travail, car le défi était de taille : un investissement de 5 millions d’euros pour l’installation de 8.000 panneaux photovol-taïques sur une surface de 20.000 m2 de toiture

© P

hoto

s : La

etizi

a Ba

zzon

i, D.

R.

Qui sont nos trois entrepreneurs ?

Christophe Guisset : ingé-nieur de gestion diplômé de l’UCL, Christophe Guisset a été cofondateur et administrateur délégué de BAMS, un réseau de Business Angels. Il a aussi été l’un des cofondateurs et gérants du BAMS Angels Fund. Il a éga-lement été COO de Xylergy, une structure tiers-investisseur de centrales de cogénération grâce à la biomasse. C’est un spécia-liste du financement de projets entrepreneuriaux. Manoël Ancion : ingénieur civil de l’UCL, ce « serial entrepre-neur » a créé plusieurs sociétés, dont Neosys, spécialiste du

commerce électronique, et Euremis, un des premiers développeurs d’applications mobiles pour smartphones. Roland de Schaetzen : économiste de formation, ce passionné de nature et d’environnement a tra-vaillé pour les principales ONG environnementales (WWF-Belgium, Aves, Natagora, IEW...). Il a créé l’Aquascope à Virelles et participé à la création du réseau Natagora. Il est très actif dans tout ce qui touche aux liens entre économie et environnement.

La géothermie, secteur d’avenir ?

Parallèlement à Enelia, Earthsolution a été créée pour la production d’électricité grâce à la géothermie profonde. « Cette technologie n’est pas encore utilisée en Belgique, mais a déjà fait ses preuves à l’étranger, notamment en Allemagne », explique Roland de Schaetzen. « Le principe est d’aller chercher très profondément dans le sol – 4.500 à 5.000 mètres – une nappe aquifère d’une température com-prise entre 120 et 150 degrés. »

ESSAIS PROMETTEURS « Cette eau est remontée en surface et sert à faire tourner une turbine comme il en existe dans les centrales électriques clas-siques. La température de l’eau redescend à 70 degrés, et elle peut faire l’objet d’une utilisation secondaire, par exemple du chauffage urbain. Elle est ensuite réinjectée à grande profon-deur », poursuit Manoël Ancion. Earthsolution est soutenue par la Région wallonne pour exploiter cette technologie. « Nous avons identifié une nappe prometteuse et nous avons réalisé des études sismiques pour déterminer son potentiel exact. »

répartis sur 20 sites, pour une puissance totale de 2 mégawatts-crête. Nous avons dû boucler le fi nan-cement et mettre sur pied le cadre juridico-com-mercial nécessaire au développement de ce projet, le premier du genre en Wallonie. » Depuis, Enelia a convaincu de nouveaux clients et connaît une croissance spectaculaire. « Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises sont sensibilisées aux démarches environnementales », renchérit Christophe Guisset. « Mais elles ne disposent pas des compétences en interne pour gérer ce genre de projet, et préfèrent, à juste titre, concentrer leurs efforts sur le déve-loppement de leurs activités principales. Nous leur apportons donc une solution complète qui leur convient parfaitement, puisqu’elle leur permet de se doter d’une composante environnementale et durable en se reposant sur notre savoir-faire technique et nos capacités de fi nancement qui sont conséquentes, vu notre nouveau programme d’investissements de 33 millions d’euros. »

TROUVER LES RELAIS DE CROISSANCE

Si Enelia est aujourd’hui sur les rails, les trois fondateurs réfl échissent à plus long terme et cherchent déjà des relais de croissance. « Le marché du tiers-investisseur en photovoltaïque est en plein essor en Wallonie, mais nous ne voulons pas nous contenter de cette voie-là. Nous nous voyons comme des facilitateurs de production d’énergie renouve-lable, et nous voulons transposer notre modèle à d’autres technologies renouvelables prometteuses, par exemple la cogénération ou la géothermie. Pour la géothermie à grande profondeur, nous avons d’ail-leurs créé Earthsolution (voir encadré), une entreprise qui a obtenu le soutien de la Région wallonne pour le développement et l’exploitation du premier projet pilote de centrale géothermique pour la production d’électricité en Wallonie. »

Page 9: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

EXPERT

FISCALITÉ : QUELS CHANGEMENTS POUR 2013 ?

Pour Sarah Joos, spécialiste des questions fi scales chez ING Private Banking, l’année 2012 a été particulièrement mouvemen-tée en matière de taxation des revenus mobiliers.

HAUSSE DU PRÉCOMPTE MAIS ANONYMAT PRÉSERVÉ

« En 2012, le taux de base du précompte mobilier est passé de 15 à 21 % », rappelle Sarah Joos. « De plus, une cotisation complémentaire de 4 % a été introduite sur les revenus mobiliers supérieurs à 20.020 euros. Elle s’appliquait également sur les revenus inférieurs à ce plafond si le contribuable choisissait de ne pas les déclarer. Mais dans toutes les hypothèses, certaines catégories de revenus devaient de toute façon faire l’objet d’une déclaration. Bref, ce régime était devenu ingérable, même pour les spécia-listes. Heureusement, fi n 2012, il a été simplifi é avec effet rétroactif. Cette simplifi cation se poursuit depuis le 1er janvier 2013. Le précompte mobilier redevient en effet libératoire : dès qu’il y a eu retenue à la source, il n’y a plus d’obligation de renseigner les revenus mobiliers dans la déclaration fi scale. En contrepartie, le taux a subi une nouvelle augmentation : • 25 % pour les revenus d’obligations et d’actions, y

compris les strips « VVPR » qui bénéfi ciaient en 2012 d’un taux « réduit » de 21 % (contre 15 % en 2011), ainsi que les revenus des sicav de distribution ;

• 25 % pour les plus-values de sicav de capita-lisation avec passeport européen dès que la

proportion investie en obligations dépasse 25 % (contre 40 % auparavant). Les sicav sans passeport européen restent exemptées ;

• 15 % pour les dividendes de SICAFI résidentielles ( jusque là épargnées par la fi scalité).

Les intérêts des comptes d’épargne réglementés (au-delà de la tranche exonérée), ceux du fameux « emprunt Leterme » de novembre 2011, restent soumis au taux de 15 %.

Si les assurances-vie des branches 21 et 23 restent en général exemptes de précompte, elles ne sont pas épargnées par la hausse de la fi sca-lité : la taxe de 1,1 % sur les primes payées par des personnes physiques est en effet portée à 2 %. Par ailleurs, les contrats d’assurance-vie sous-crits à l’étranger devront désormais faire l’objet d’une mention dans la déclaration à l’IPP (Impôts Personnes Physiques).

AMNISTIE FISCALE ÉTENDUE ?La procédure de régularisation actuellement

en vigueur devrait disparaître fi n 2013. D’ici là, le gouvernement parle d’instaurer une ultime amnistie fi scale permettant de régulariser des capitaux qui se trouvent à l’étranger. « À l’instar de la DLU (Déclaration Libératoire Unique) de 2004, cette pro-cédure permettrait de régulariser des capitaux qui, à l’époque, n’ont pas subi le régime fi scal approprié », note Sarah Joos. « Mais restons prudents : aucun texte de loi n’a encore été voté ; jusqu’à nouvel ordre, le régime actuel reste donc en vigueur. »

09

INSIGHT

La fi scalité des revenus mobi-liers a fait l’objet de nombreux changements en 2012. Que faut-il en retenir ?

Certaines incertitudes subsistent, mais nous espérons que 2013 sera plus stable sur le plan fi scal.

SARAH JOOSWealth Analysis & Planning ING Belgium Private Banking ©

Pho

to :

Getty

Imag

es

Page 10: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

SUCCESS STORY

10 INGEntreprise

NV BAUWENS

UN SECOND SOUFFLE POUR LA FABRIQUE DE MEUBLES BAUWENS

LIEUBeernem

ACTIVITÉS Fabrication de meubles

CRÉATION1936

CA40 millions d’euros

PERSONNEL275 (dont 250 ouvriers)

www.bauwens.be

La NV Bauwens, une des dernières grandes fabriques de meubles de notre pays, est sortie renforcée de ces deux dernières décennies. Cette entreprise familiale a même toujours présenté des taux de croissance posi-tifs. Son patron, Jan Bauwens, nous en donne la raison.

Page 11: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

11

L a NV Gaston Bauwens est une des cinq dernières grandes fabriques de meubles du pays employant plus de cent ouvriers. Dire qu’il y a quelques décennies la Belgique en comptait encore plus d’une cinquan-

taine ! Dans la région brugeoise, les fabriques de meubles avaient en effet poussé comme des champignons après la Seconde Guerre mon-diale. À leur apogée, elles occupaient plus de 2.000 ouvriers. Toutefois, dans les années 90, le secteur du meuble a essuyé des revers. La Meubelfabriek Gaston Bauwens a tenu bon face aux turbulences. Son patron, Jan Bauwens, nous raconte comment et pourquoi.

DU MASSIF À L’AGGLOMÉRÉ« Jusqu’à la mi-80, quand on se mariait, on

achetait une chambre à coucher et une salle à manger en chêne. Il s’agissait de meubles soit en bois massif, soit en placage. Dans ce cas une fi ne plaque de chêne est appliquée sur un support en bois bon marché », explique Jan Bauwens. « Les meubles en chêne s’inscrivaient dans une tradi-tion, les gens étaient fi ers de leurs meubles et les faisaient admirer à tout leur voisinage. Peu à peu, la demande s’est déplacée vers les meubles en contreplaqué et en MDF, recouverts d’une fi nition en papier décor. Le design de ces meubles plaisait davantage aux jeunes et ils valaient moins de la moitié du prix des meubles massifs classiques. »

SOLIDWOOD I La famille Bauwens sent l’arrivée de cette

nouvelle tendance. En 1987, l’arrivée dans l’entreprise des enfants de Jan, Nicojan et Jannic, coïncide avec la décision de fonder une nou-velle fi rme, Solidwood I NV. D’une superfi cie de 12.000 m2, la nouvelle usine jouxte les bâti-ments de la NV Gaston Bauwens à Beernem et se consacre exclusivement à la production de meubles en contreplaqué et de produits semi-fi nis pour les autres entreprises de la famille Bauwens. « Entreprises » au pluriel, car deux années aupara-vant Jan Bauwens avait repris la NV De Akker, une fabrique de meubles que son père Gaston avait fondée avec son frère Adolf à Ruddervoorde.

SOLIDWOOD IIAu début des années 2000, le projet de

déménager le site d’Oostkamp – où l’aïeul, Gaston Bauwens, avait fondé sa fabrique de meubles avec son épouse, un peu après la Seconde Guerre mondiale– vers Beernem a mûri. Parallèlement, l’entreprise souhaite construire un second Solidwood pour booster la production de meubles en contre-plaqué. Un incendie en mars 2003 sur le site d’Oostkamp accélère les choses. Les bâtiments sont détruits. Une partie du personnel part à la pension, l’autre rejoint la fabrique de Beernem. Le site est à cette occasion équipé d’un disposi-tif d’extinction automatique d’incendie par eau

diffusée. Deux ans plus tard, en 2005, Solidwood II est opérationnel. Les 20.000 m2 d’espaces supplé-mentaires sur le site de Beernem et la nouvelle ligne de production représentent un investisse-ment de 16 millions d’euros.

DE 500 À 250Les chiffres qui illustrent le glissement

stratégique des meubles de salle à manger et de chambre à coucher du massif vers le contreplaqué sont impressionnants. Auparavant, les meubles en chêne massif et en placage représentaient 100 % du chiffre d’affaires. Aujourd’hui, cette part est tombée à 20 % et diminue encore. Le nombre d’ouvriers a aussi décru : de 500 dans les années fastes à 250 aujourd’hui. « Pourtant, nous réali-sons aujourd’hui un chiffre d’affaires – de l’ordre de 40 millions d’euros – plus important qu’alors », précise Jan Bauwens. « Notre production actuelle est beaucoup moins consommatrice de main-d’œuvre. Sur les lignes de production infor-matisées, nos collaborateurs doivent uniquement contrôler la qualité. Ils ne doivent plus déplacer des pièces ou les travailler eux-mêmes. Tout le travail du bois s’effectue mécaniquement. Nous obtenons en fi n de ligne des colis dans lesquels tous les éléments du meuble sont emballés. Nous ne faisons plus le montage nous-mêmes : soit le magasin s’en charge, soit le client fi nal. » 40 % du chiffre d’affaires proviennent des clients belges, 40 % du marché français et les 20 % restants de l’exportation dans le reste de l’Europe.

DE L’ESPACE POUR S’ÉTENDRELe glissement stratégique a aussi augmenté

le besoin d’espaces de production et de stockage. Les chaînes de production prennent beaucoup de place et demandent une infrastructure totalement différente de celle nécessaire à la production des meubles en chêne. Le site de 12 hectares à la sortie de l’E40 à Beernem est aujourd’hui

Qui est Jan Bauwens ?

Jan Bauwens est né en 1936, l’année où ses parents, Gaston et Nera, ont lancé leur produc-tion de meubles. Après ses études secondaires et son service militaire, Jan entre dans la firme en 1957. Depuis le décès de son père

Gaston en 1981, Jan Bauwens dirige la NV Gaston Bauwens. Il a eu deux enfants avec son épouse Nicole - Nicojan et Jannic - qui travaillent tous les deux dans l’en-treprise. Il a quatre petits-enfants, qui sont encore aux études.

LA DEMANDE S’EST DÉPLACÉE DU BOIS MASSIF VERS LE CONTRE-PLAQUÉ OU LE MDF

Page 12: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

SUCCESS STORY

12 INGEntreprise

complètement utilisé. « Cet espace d’extension a été sans conteste le deuxième facteur de notre succès », poursuit Jan Bauwens, tout en indiquant sur une photo d’archive les additions de bâtiments au fi l des ans. « Nous avons toujours disposé de suffi samment de place pour nous agrandir. Les bâtiments dont nous n’avions plus l’utilité ont été démolis, comme notre fabrique de chaises et la scierie pour le bois massif. Les séchoirs à bois ont aussi cédé la place à de nouvelles possibilités d’expansion. »

FINANCEMENT MAISONLa troisième et dernière explication du succès

de la fi rme réside dans sa politique de fi nance-ment. « Nous avons toujours pu fi nancer nos investissements avec nos propres moyens. Cela évite des frais et des risques, et exclut les diffi -cultés d’ordre pratique. » La NV Gaston Bauwens est dès lors restée pendant toutes ces années propriété à 100 % de la famille Bauwens. Entre-temps, cette dernière a aussi fondé, en 1988, la société immobilière Nordica. Cette société est propriétaire de tous les bâtiments utilisés par la fi rme Gaston Bauwens et les fi rmes Solidwood. En 2012, la NV De Akker a été complètement déman-telée. Certaines de ses machines ont déménagé à Beernem, et ses bâtiments ont été remplacés par 1,5 ha d’emplacements de stockage destinés au marché de la location.

UN MÉTIER À PARTDiriger une fabrique de meubles est un

métier exigeant. Jan Bauwens nous explique qu’il faut être prêt à y investir beaucoup d’énergie et de temps. « Vous devez d’abord posséder un excellent bagage technique sur la fabrication des meubles. Mais vous devez aussi avoir la fi bre commerciale : il faut décider si nous allons fabriquer 500, 1.000 ou 1.500 exemplaires d’un modèle, et repérer quels sont les modèles bien positionnés sur le marché en parlant avec les clients et les représentants lors de nos portes ouvertes ou lors des salons du meuble natio-naux et internationaux. Pour la production, nous

devons par exemple décider où nous achèterons le papier que nous collons sur le contreplaqué, en Allemagne ou en Italie … Tout cela demande une grande connaissance et une grande expérience du secteur. »

UN TÉMOIN DE L’HISTOIRE INDUSTRIELLE BELGE

En raison de sa longue carrière, Jan Bauwens est un témoin privilégié d’un pan unique de l’histoire industrielle de la Belgique. « Mes parents louaient chaque lundi un camion pour distribuer leur production hebdomadaire. Aujourd’hui, dix camions quittent chaque jour notre usine. » Puis il feuillete l’un de ses nombreux albums photo et nous montre un cliché de son père en conversa-tion avec le jeune prince Albert, lorsque la fi rme Gaston Bauwens a exposé pour la première fois au salon de Bruxelles. Durant toutes ces années, les relations avec ING ont aussi évolué. « Mes parents faisaient déjà leurs transactions bancaires chez l’ancienne BBL. Nous avons toujours eu de bons rapports et des contacts intéressants avec la banque, même si les affaires ont depuis fortement évolué. Deux fois par mois, un collaborateur de la fi liale ING d’Oostkamp vient nous rendre visite, mais de temps à autre nous recevons aussi la visite des bureaux régionaux de Bruges et de Courtrai. »

PROFITER DE 55 ANS D’EXPÉRIENCEUne quatrième génération Bauwens va-t-elle

entrer bientôt dans l’entreprise familiale ? « C’est diffi cile à dire, mes quatre petits-enfants sont encore aux études », explique Jan Bauwens. Cela me ferait extrêmement plaisir, mais la décision leur appartient, bien évidemment. Je n’ai moi-même pas encore l’intention d’arrêter. Mon fi ls est responsable de la production et de la technique, ma fi lle de l’administration. Pourquoi ne profi -teraient-ils pas de mes 55 années d’expérience, tant que c’est possible ? Quoi qu’il en soit, nous continuerons à investir dans les années à venir, surtout dans des collaborateurs spécialisés dans la technologie moderne. En espérant qu’on aura toujours besoin de meubles... »

ING, partenaire de la NV Bauwens

« UNE LONGUE RELATION DE CONFIANCE »Depuis le 1er janvier, Nico Himpe est le nouveau Relationship Manager ING Belgium pour la NV Gaston Bauwens. Il succède à ce poste à David Devaere. « Les entreprises familiales comme Bauwens sont très importantes pour ING », déclare Nico Himpe. « Parce qu’elles constituent le noyau de l’économie belge mais aussi parce que nous partageons un but commun de stabilité et de croissance à long terme. Cette vision à long terme est parfaitement illustrée par la très longue rela-tion de confiance entre la famille Bauwens et la banque. » La prestation de service d’ING à la NV Gaston Bauwens concerne principalement les transactions finan-cières journalières et les opérations d’importation internationales.

NICO HIMPE Relationship ManagerING Belgium

Les conditions pour réussir

JAN BAUWENS CITE UN CERTAIN NOMBRE DE CONDITIONS POUR RÉUSSIR DANS LES AFFAIRES :

- avoir une bonne santé ;

- être doué de bon sens ;

- faire preuve d’ardeur au travail et ne pas se satisfaire trop vite ;

- avoir de la psycholo-gie ;

- être proche des colla-borateurs à l’atelier ;

- se lever tôt ;

- savoir que de longues études n’offrent pas toujours des avantages.

© P

hoto

s : F

rédé

ric R

aeve

ns, D

.R.

Page 13: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

13

TIPS & TRICKS

C es derniers mois, la presse a fait état de plusieurs études sur le respect des obligations légales par les sites Internet de notre pays. À chaque fois, les résultats étaient affl igeants. L’écrasante majorité

– près de 99 % – des sites Internet étudiés ont été pris en faute. Comment cela se fait-il ? « Des règles ont été établies à l’initiative de l’UE afi n de booster la confi ance des consommateurs dans l’e-commerce, pour les protéger sur la toile et pour leur donner des droits », explique l’avocat spécialisé Tim Van Canneyt du bureau Field Fisher Waterhouse. « Le problème est que la plupart des mesures ont été adoptées en ordre dispersé via une série de lois séparées. Du coup, il n’y a pas de vision d’ensemble

claire : on trouve des dispositions dans le code des sociétés, dans les lois sur la protection du consom-mateur et dans la loi sur l’e-commerce. »

UNE INFORMATION DE BASE INDISPENSABLE

Il n’est dès lors pas facile pour les entreprises de s’y retrouver dans cette jungle. Mais vous ne pourrez cependant pas perdre de vue quelques règles de base. « Vous devez absolument men-tionner certaines informations qui permettent d’identifi er l’entreprise ou l’exploitant du site Internet, y compris une adresse physique, un numéro de TVA et un numéro d’entreprise. Vous devez aussi donner à l’internaute la possibilité

E-COMMERCE ET SITES INTERNET

ATTENTIONAUX PIÈGESSelon plusieurs études, près de 99 % des sites d’e-commerce de notre pays ne seraient pas en ordre du point de vue légal. Mais quelles sont les règles auxquelles ces sites doivent satis-faire ? À quoi devez-vous faire attention si vous créez un site Internet ?

À retenir

Indiquez au minimum sur votre site certaines informations de base sur votre identité et donnez à l’internaute un moyen de vous contacter.

Vous ne pouvez pas utiliser les données personnelles remplies par l’internaute à des fins de direct marketing. Il faut toujours une autorisation.

Mentionnez dûment le droit de révocation, sinon le délai de rétractation de l’achat sera fortement prolongé et vous devrez peut-être payer une amende salée.

Page 14: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

TIPS & TRICKS

de vous contacter, par exemple via une adresse e-mail ou un numéro de téléphone. En outre, si vous êtes actif dans un secteur où la vente est réglementée, vous devez aussi mentionner les coordonnées de votre organisme de contrôle. Les banques, par exemple, doivent mentionner sur leur site les informations de contact de la FSMA. »

« Si vous faites du commerce via votre site, vous devez mentionner clairement le prix de chaque bien, le délai de livraison et les frais sup-plémentaires, relatifs par exemple au paiement ou à l’expédition. Il est aussi très important d’indiquer clairement à vos clients qu’ils disposent d’un droit de révocation. Tout achat sur Internet peut être annulé et renvoyé jusqu’à quatorze jours après la livraison. La seule exception concerne les produits qui viennent rapidement à expiration ou, par exemple, les DVD dont le sceau a été brisé et qui ont donc peut-être été copiés. »

À RÈGLES STRICTES, SANCTIONS STRICTES

Dans notre pays en particulier, le législateur a adopté des règles encore plus strictes. « En Belgique, ces mentions doivent en effet fi gurer dans un encadré à part et en gras dès que débute la procédure de commande. L’internaute doit aussi avoir l’opportunité de voir cette clause avant de conclure défi nitivement la vente. Il vaut dès lors mieux la placer sur le bon de commande virtuel ou dans vos conditions générales. Dans la pratique, presque personne ne les lit mais, en principe, le client doit aussi avoir la possibilité de télécharger ces conditions générales, par exemple en format PDF, pour pouvoir les lire à tête reposée. »

Les sanctions prévues par le législateur en cas de non-respect de ces règles sont salées. Si un consommateur reçoit un article qu’il n’a pas expressément commandé, il peut le garder gratuitement. Si l’information sur le droit de révo-cation manque, ce dernier est automatiquement prolongé jusqu’à trois mois au lieu de quinze jours. La loi prévoit en outre une amende de 1.500 à 60.000 euros.

AVEZ-VOUS UN CHIEN ?Les règles en matière de vie privée consti-

tuent un autre pan de législation dont les e-commerçants doivent tenir compte. Elles sont

14 INGEntreprise

Cookies : à consommer avec modération

Quand vous surfez sur Internet, vous recevez souvent sans vous en rendre compte un torrent de cookies. Bien sûr, il ne s’agit pas de ces délicieux biscuits. Ce sont de petites quantités de données que le serveur d’un site Internet envoie à votre navigateur et qui, lors d’une visite suivante, sont à nouveau renvoyées. Ce cookie peut être utilisé pour, par exemple, mémoriser la connexion et les réglages, pour que vous ne deviez pas à chaque fois tout recommencer à zéro. Mais les cookies peuvent tout aussi bien servir à récolter certaines informations sur le comportement de l’internaute et à utiliser ces informations par la suite à des fins marketing.

Autorisation requise « Avant, les sites Internet pouvaient envoyer des cookies sans en faire mention », explique Tim Van Canneyt. « Depuis octobre, c’est en principe interdit. Vous devez demander une autorisation à l’internaute, à moins que le cookie ne soit absolument

nécessaire dans le processus commercial, par exemple pour conserver temporairement un produit dans votre panier virtuel. Pour les third party cookies, qui font en sorte par exemple que vous receviez des pubs pour des voitures sur Google, après avoir visité un site automobile, il faut toujours une autorisation. » Et c’est précisément ici que le bât blesse. Quand un internaute doit donner son autorisation toutes les X minutes pour accepter un cookie, surfer devient une activité considérablement énervante.

Technique vs droit « Ce n’est pas simple de transformer des règles juridiques en une solution technique cohérente, qui garantisse en même temps le confort de l’inter-naute », explique Tim Van Canneyt. Les nouvelles règles ont aussi suscité pas mal de frustrations dans l’industrie, parce qu’elles manquent leur cible. Pour résoudre ce problème de façon adéquate, il faudra encore pas mal d’élagage juridique.

TIM VAN CANNEYT Senior AssociateField Fisher Waterhouse

Page 15: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

15

Seul sur une île déserte

Si vous ne voulez recevoir aucune pub par courrier ni par télé-phone, vous pouvez vous inscrire sur ce que l’on a appelé la liste « Robinson » (son nom s’inspire de Robinson Crusoé, qui était désespérément seul sur une île et ne recevait donc pas de cour-rier… ). Cette liste est une initiative de la Belgian Direct Marketing Association. Les quelque 450 entreprises belges qui y sont affiliées promettent, sur une base tout à fait volontaire, de ne plus envoyer de publicités aux personnes qui ont inscrit leur nom sur la liste.

Pas étancheDe ce fait, le système n’est pas entièrement étanche à 100 %. Les entreprises qui ne sont pas membres de la BDMA n’ont en effet pas fait cette promesse. La liste est aussi uniquement valable pour les non-clients, si vous êtes client d’une entreprise, celle-ci peut alors toujours vous contacter, même si vous figurez sur la liste Robinson. La liste Robinson n’est valable que pour le courrier postal et le téléphone. Une entreprise qui désire contacter un consommateur spontanément par SMS ou e-mail doit toujours en demander l’autorisation.www.robinsonlist.be

Une nouvelle législa-tion sur la protection des données est actuellement en préparation au niveau européen.particulièrement détaillées. « Un commerçant

disposant d’un site Internet peut conserver des données personnelles dans le cadre d’un accord. Ce qui veut dire qu’il peut collecter les données pertinentes pour le service qu’il offre, par exemple votre nom, votre adresse, votre numéro de télé-phone et votre numéro de compte bancaire. Il ne peut pas demander de données personnelles qui ne sont pas pertinentes. Un site Internet qui vend des chaussures ne peut par exemple pas vous demander si vous avez un animal domestique. Bien entendu, le but est d’éviter que ce type de données soit vendu à des agences de direct mar-keting qui vont s’en servir pour leurs campagnes d’emailing. »

Le commerçant peut cependant traiter toutes les informations que le client lui donne de son plein gré. « C’est précisément la raison pour laquelle à côté de certains champs fi gure un astérisque (*) et à côté d’autres pas », explique l’avocat. « Les champs sans astérisque ne sont pas obligatoires, mais si vous les remplissez, le commerçant peut traiter et conserver les données ainsi récoltées. Elles ne peuvent toutefois pas non plus être utilisées à des fi ns de direct marke-ting. En tant qu’internaute, vous devez en règle générale toujours donner expressément votre autorisation. »

LA TRANSPARENCE PRIMEÊtre transparent est une règle empirique

générale pour le commerçant sur Internet. « Vous devez indiquer ce que vous faites avec les données personnelles et pendant combien de temps vous comptez les conserver. Vous devez aussi donner à l’internaute un droit de regard sur toutes les données personnelles qu’il a enregistrées. Si vous voulez partager ces données avec des tiers, vous devez aussi l’indiquer, sans toutefois mentionner le nom de ces tiers. »

À cela s’ajoute encore l’obligation générale de faire une déclaration auprès de la Commission de la protection de la vie privée des traitements de données personnelles effectués par une entreprise. « Ces déclarations sont alors publiées dans un registre public que tout citoyen peut consulter. Si une entreprise utilise cette base de données uniquement pour gérer des clients, une déclaration n’est pas obligatoire. Elle l’est toutefois dans le cas du direct marketing. Par ailleurs, cette obligation sera prochainement remplacée par une nouvelle législation sur la protection des données qui est actuellement en préparation au niveau européen. On a en effet constaté que cette obligation de déclaration constituait une sérieuse charge admi-nistrative et que le registre n’était dans la pratique que rarement ou jamais consulté. »

PAS TOUJOURS MAL INTENTIONNÉS« Si on met toutes ces lois bout à bout, il

n’y a pas de quoi être surpris que peu de sites Internet arrivent à les respecter toutes », admet Tim Van Canneyt. « Il y a en effet une surabon-dance de règles éparpillées un peu partout. Je suis donc convaincu que, dans une grande majorité des cas, les sites Internet qui ne respectent pas complètement la législation ne le font pas avec de mauvaises intentions. Dans son étude, le SPF Économie parle par exemple de tromperie, mais c’est exagéré. C’est surtout dû au fait que la plupart des entreprises ne sont pas suffi samment infor-mées. Créer une boutique en ligne n’a jamais été aussi facile. Beaucoup de gens s’y mettent donc, y compris de petits commerçants, qui gèrent leur boutique en ligne de chez eux et qui ne sont pas toujours au courant de toutes les spécifi cations. »

© P

hoto

s : G

etty

Imag

es, i

Stoc

kpho

to

Page 16: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

AT YOUR SIDE

Au cours des prochaines années, les banques vont progressivement implémenter les nouvelles règles en matière de solvabilité et de liquidité connues sous le nom de Bâle III. En quoi consistent-elles et quel sera leur impact sur le financement des entreprises ?

L a crise fi nancière de 2007 a plongé l’écono-mie mondiale dans une période de récession dont elle n’émerge que diffi cilement. Afi n d’éviter que de telles diffi cultés ne se repro-duisent, le Comité de Bâle, une institution

regroupant les banques centrales et les autorités prudentielles de 27 pays développés et émergents a analysé les causes de la crise et proposé une série de mesures. Ces mesures ont trois objectifs : - renforcer la capacité du secteur bancaire à

absorber les chocs dus aux tensions fi nancières et économiques,

- améliorer la gestion des risques et la gouvernance des banques et institutions fi nancières,

- promouvoir la transparence et la communication au sein des banques.

Ces mesures sont à la fois axées sur la solidité individuelle des banques et sur celle du système fi nancier tout entier.

CAPITAL ET LIQUIDITÉ« Les précédentes recommandations du Comité

de Bâle, connues sous le nom de Bâle II, datent de 2004 et étaient déjà d’application au moment de la crise », explique Lode Van den Bergh, Director of Institutional Clients ING Belgium. « Elles visaient principalement à renforcer la solvabilité des banques et leur capacité à évaluer et à se protéger contre le risque de crédit, c’est-à-dire le risque que certains débiteurs ne remboursent pas leurs dettes à l’échéance prévue. Mais la crise de 2007 était avant tout une crise de liquidité : le système

bancaire s’est retrouvé paralysé par la crainte que certaines banques ne puissent disposer à temps des liquidités nécessaires pour honorer leurs engage-ments. Les nouvelles règles de Bâle III, qui entreront progressivement en vigueur au cours des prochaines années, sont destinées à éviter que pareil problème ne se reproduise en imposant aux banques de nou-velles mesures prudentielles. »

QUATRE RATIOSCes mesures prennent la forme de quatre ratios,

c’est-à-dire des chiffres obtenus en comparant diffé-rents éléments fi nanciers présents dans le bilan des banques, mais également leurs engagements hors bilan. « Deux de ces ratios mesurent la solvabilité des banques : il s’agit du « core Tier 1 ratio » et du « leverage ratio ». Les deux autres, appelés « liqui-dity coverage ratio » et « net stable funding ratio », mesurent respectivement la liquidité des banques et la stabilité de leurs sources de fi nancement », explique Erlinde Van Wauwe, Head of MRM-ALM chez ING Belgium. « Les banques devront progres-sivement améliorer ces ratios afi n de satisfaire aux minima fi xés dans les règles de Bâle III. Par ailleurs, les autorités prudentielles ont identifi é, dans chaque pays, une série de « banques systémiques ». Ce sont des institutions fi nancières que leur taille et leur importance sur leur marché rendent cruciales au bon fonctionnement du système fi nancier. En raison de leur position centrale, ces banques devront satisfaire à des critères plus stricts que les autres. ING fait partie, aux côtés d’autres grandes banques, de ces banques systémiques en Belgique. »

LIMITER LA PRISE DE RISQUELa redéfi nition du « leverage ratio » est, pour

nos deux spécialistes, un apport essentiel de Bâle III. « Bâle II entendait déjà restreindre les possibilités de « leveraging » des banques, c’est-à-dire d’oc-troyer trop de crédits en comparaison de leurs fonds propres », explique Erlinde Van Wauwe. « Mais le problème est que ces crédits pouvaient être pon-dérés par le risque de défaut. En clair, les banques pouvaient « réduire » le poids de certains crédits, et

CRÉDITS BANCAIRES

BÂLE III : QUEL IMPACT SUR LE FINANCEMENT

DE VOS ACTIVITÉS ?

À retenir

Les règles en matière de solvabilité sont renforcées.

Les banques doivent pouvoir rapidement mobiliser des fonds.

L’accent sera mis sur l’approfondisse-ment des relations avec les clients.

LODE VAN DEN BERGH Director of Institutional ClientsING Belgium

16 INGEntreprise

Page 17: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

le réduire d’autant plus qu’ils étaient peu risqués. Or, elles devaient évaluer elles-mêmes ce risque, avec dès lors des dérives possibles. Le nouveau leve-rage ratio résout ce problème car il est indépendant du risque : il faut tout simplement faire la somme des crédits octroyés. Il devrait donc s’avérer plus effi cace pour freiner les comportements dangereux de certaines banques. »

STABILITÉ DES CLIENTSL’autre élément essentiel introduit par Bâle III

est la liquidité. « Concrètement, cela signifi e que deux nouveaux ratios ont été introduits », explique Erlinde Van Wauwe. « Leur but est de mesurer la capacité des banques à faire face à des demandes de liquidité supérieures à la normale. En effet, lors des périodes de crise, les entreprises comme les particuliers ont tendance à retirer plus d’argent et à utiliser plus vite leurs lignes de crédit. » L’objectif du Liquidity Coverage Ratio est de mesurer la résistance des banques à ce genre de diffi cultés si elles se prolongent pendant près d’un mois. « Ce ratio met en outre l’accent sur la

profondeur de la relation avec le client », commente Lode Van Den Bergh. « Son mode de calcul privilégie en effet les clients qui ont une relation opération-nelle, c’est-à-dire une relation où la banque est un partenaire essentiel des opérations quotidiennes, par exemple parce qu’elle gère les fl ux de paiement et de trésorerie de son client. » Quant au second ratio, le Net Stable Funding Ratio, il mesure la stabilité des sources de fi nancement des banques et l’équilibre entre leurs crédits à long terme et leurs engagements à court terme. « L’idée est d’encoura-ger les banques – et leurs clients – à s’engager dans des relations à plus long terme et de favoriser des placements d’une durée supérieure à un an. »

QUELLES CONSÉQUENCES ? Ces nouvelles règles se traduiront-elles par un

resserrement du crédit ou un coût plus élevé ? « Pas nécessairement », modère Lode Van Den Bergh. « En réalité, tout dépendra de la profondeur de la relation bancaire. Toutes les banques, y compris ING, vont redéployer leur portefeuille de crédits et privilégier les clients avec lesquels la relation

est la plus profonde. Nos clients n’ont donc aucune inquiétude à avoir, au contraire :

nous allons encore approfondir les relations opérationnelles avec nos clients. Mieux : nous proposerons aussi aux entreprises une série de placements à court et moyen termes qui leur permettront de mieux rentabiliser leurs placements de trésorerie. Ces nouvelles règles nous permettront donc d’encore

mieux jouer notre rôle de facilitateurs de l’activité économique. »

La Belgique encore plus stricte ?

Si Bâle III entérine l’idée d’un ratio destiné à mesurer la liquidité, les banques belges étaient déjà soumises à une obli-gation similaire. « La Banque Nationale de Belgique, à l’époque où elle agissait encore comme régu-lateur, avait édicté ses propres règles en termes de réserves de liquidités », explique Erlinde Van Wauwe. « Nous étions donc déjà attentifs à cet aspect. C’est ce qui explique entre autres la bonne tenue d’ING et de nombreuses autres banques belges durant la crise. »

17

L’IMPACT DE BÂLE III SUR L’OCTROI DE CRÉDITS DÉPENDRA DE LA PROFONDEUR DE LA RELATION BANCAIRE

Erlinde Van Wauwe. « Leur but est de mesurer la capacité des banques à faire face à des demandes de liquidité supérieures à la normale. En effet, lors des périodes de crise, les entreprises comme les particuliers ont tendance à retirer plus d’argent et à utiliser plus vite leurs lignes de crédit. » L’objectif du Liquidity Coverage Ratio est de mesurer la résistance des banques à ce genre de diffi cultés si elles se prolongent pendant près d’un mois. « Ce ratio met en outre l’accent sur la

est la plus profonde. Nos clients n’ont donc aucune inquiétude à avoir, au contraire :

nous allons encore approfondir les relations opérationnelles avec nos clients. Mieux : nous proposerons aussi aux entreprises une série de placements à court et moyen termes qui leur permettront de mieux rentabiliser leurs placements de trésorerie. Ces nouvelles règles nous permettront donc d’encore

mieux jouer notre rôle de facilitateurs de l’activité économique. »

© P

hoto

 : Co

rbis

Page 18: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

PEOPLE & MANAGEMENT

18 INGEntreprise

Les chiffres n’ont pas de quoi impression-ner : en 2011, seuls 11 % de femmes siégeaient dans les conseils d’administra-tion belges. Comme l’autorégulation des pratiques de bonne gouvernance semblait

traîner un peu la patte, une loi belge destinée à accélérer les choses a été promulguée le 14 sep-tembre 2011. Elle stipule que d’ici 2017 au plus tard (2019 pour les entreprises de plus petite taille), les entreprises cotées en Bourse seront obligées de réserver un tiers des sièges de leur conseil d’administration à des « personnes du sexe opposé ».

LA DIVERSITÉ, GARANTE D’UNE MEILLEURE GESTION

« Suffi samment d’études ont prouvé que la diversité au sein du conseil d’administration permet un meilleur processus décisionnel »,

La diversité stimule la créativité et l’innovation. Dans les conseils d’administration aussi. Il est dès lors grand temps de sortir des sentiers battus et de se rendre compte que « l’homme de la situation » peut tout aussi bien être une femme !

déclare Abigail Levrau de GUBERNA, l’Institut des Administrateurs. La Commission européenne vient de publier un rapport sur l’impact des femmes dans les conseils d’administration et le top mana-gement des entreprises. La diversité des genres permet :- des prestations optimisées sur les plans organi-

sationnel et fi nancier ;- un refl et du marché plus fi dèle : globalement,

les femmes sont responsables de 70 % des décisions d’achat ;

- de meilleures décisions, puisque la diversité complémentaire mène à la créativité et à l’innovation ;

- une excellente corporate governance et des standards éthiques ;

- une utilisation plus effi cace du talent disponible, car 60 % des diplômés universitaires européens sont des femmes.

À retenir

La diversité au sein du conseil d’administration permet un meilleur pro-cessus décisionnel.

Professionnalisez votre quête du profil adéquat : des organi-sations comme Women on Board et GUBERNA vous y aident.

Évaluez si au sein de votre entreprise la circulation interne des femmes se passe de façon optimale.

CORPORATE GOVERNANCE

LA FEMME DE LA SITUATION

Page 19: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

19

Plus d’infos ?

Women on board : www.womenonboard.be

Guberna : www.guberna.be

Jump Forum : www.jump.eu.com

connaissances, est vivement conseillée. GUBERNA mène depuis de nombreuses années déjà des études auprès d’entreprises tant cotées en Bourse que non cotées. « Nous avons fait un constat très curieux : tout le monde est convaincu de l’impor-tance d’une procédure de sélection professionnelle et l’applique à tous les échelons de l’entreprise… sauf au niveau du conseil d’administration ! C’est encore toujours le réfl exe de l’« old boys network » qui y prime et la recherche se limite à des noms et des visages connus. Il y a donc largement de quoi améliorer le processus. La première question que doit se poser un conseil d’administration est : de quelles compétences avons-nous besoin ? Quel profi l est complémentaire à ceux des autres admi-nistrateurs, ainsi qu’aux valeurs et à la culture de l’entreprise ? Qui y correspond ? Si vous voulez professionnaliser cette recherche, vous devez donc aussi regarder en dehors de votre propre réseau. D’autres pistes existent aujourd’hui : les chas-seurs de têtes, les initiatives comme Women on Board. Nous diffusons aussi les offres d’emploi au sein de notre propre réseau, qui compte près de 1.600 membres. Nous conseillons aux entreprises de s’en servir », explique Abigail Levrau.

VEILLEZ À UNE BONNE MOBILITÉ INTERNE

Même si la présence renforcée des femmes dans les conseils d’administration revêt une importance symbolique, la question subsiste : comment se fait-il que si peu de femmes siègent en interne à des positions élevées ? En Belgique, selon les études, seuls 6 à 11 % de femmes occupent une fonction de direction. « Les causes sont complexes », fait remarquer Isabella Lenarduzzi de JUMP, une organisation européenne qui assiste les entreprises dans la création d’un management équilibré et propose aux femmes des outils de carrière pratiques. « Le fameux plafond de verre n’est pas en cause : les entre-prises perdent des femmes à tous les échelons. Beaucoup affi rment valoriser la compétence et les résultats mais ne voient pas la culture masculine

Des arguments de poids, n’est-ce pas ? Comment se fait-il alors que les entreprises et les organisations comptent si peu de femmes dans leurs rangs les plus élevés – tant dans les échelons supérieurs du management qu’au conseil d’administration ?

COMMENT, VOUS NE TROUVEZ PAS DE FEMMES ?

« Bien sûr que nous voulons des femmes dans notre conseil d’administration, mais nous n’en trouvons pas ! » Pour infi rmer cette excuse récur-rente, cinq femmes exerçant de hautes fonctions dans de grandes entreprises ont fondé fi n 2009 l’asbl Women on Board. « Nous nous demandions pourquoi si peu de femmes siégeaient dans des conseils d’administration et nous avons décidé d’y remédier. Nous avons lancé Women on Board, notamment avec le soutien de la ministre belge de l’Égalité des chances. Notre but était, et est toujours, de créer une réserve de femmes com-pétentes et intéressées », explique Emmanuèle Attout, une des cinq initiatrices, partner chez PricewaterhouseCoopers. « Nous avons dressé un profi l de compétences et nous avons installé une commission d’admission indépendante composée d’hommes et de femmes de la sphère académique et du monde de l’entreprise. Les femmes intéressées nous contactent et nous font parvenir leur lettre de motivation, leur CV et leurs références. Par la suite, la commission décide en toute objectivité si ces femmes possèdent les compétences exigées : une large expérience du management, des connaissances comptables, une expérience internationale, la maîtrise d’une indus-trie déterminée, des standards éthiques élevés, la connaissance des langues, etc. Après un an, nous disposions déjà de 40 femmes dans notre équipe. Aujourd’hui, elles sont près de 125. »

ALLEZ VOIR AILLEURSQuel que soit le sexe du candidat, une

procédure de recrutement plus professionnelle, où l’on ne se borne pas à écumer son cercle de

DR ABIGAIL LEVREAUDoctor Assistant Guberna

EMMANUÈLE ATTOUT Fondatrice Women on Board

ISABELLA LENARDUZZI FondatriceJUMP

Quota : la Norvège donne le bon exemple

La Belgique n’est pas la seule à avoir fixé une obligation légale en matière de quota. Ces der-nières années, la France, l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne ont aussi adopté des lois de ce type. La Commission européenne aussi a accepté une proposition de la commissaire Viviane Reding en ce sens, qui doit encore être approuvée par le Parlement

européen. La Norvège a joué un rôle de pionnier avec sa législa-tion sur les quotas : le nombre de femmes dans les conseils d’admi-nistration a grimpé de 6 % en 2002 à 40 % aujourd’hui.

Positif pour l’économie « Cet afflux de femmes a généré une diversité sur tous les plans », déclare Isabella

Lenarduzzi de JUMP. « Les administratrices sont généra-lement nettement plus jeunes, possèdent d’autres diplômes (il y a ainsi davantage de juristes) et d’autres expériences profes-sionnelles. » Tant les partisans que les opposants au quota reconnaissent que le résultat final est très positif pour l’éco-nomie norvégienne.

Page 20: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

dominante qui règne en leur sein. Ce n’est pas très malin, car le capital humain est aujourd’hui bien plus important pour le succès que le capital fi nan-cier. » Que peut faire une entreprise pour améliorer la diversité et la mobilité interne – le pipeline ? « Je conseille, en tout premier lieu, d’inviter un expert en diversité des genres à venir expliquer les différences entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail : en quoi consistent-elles, quels sont les préjugés ? Ensuite, il faut procéder à une analyse : où se situent les hommes et les femmes dans notre entreprise ? Où perdons-nous des femmes ? À quel moment ? Et pour quelles raisons ? Vous disposerez ainsi d’une vue objective de la culture de votre entreprise. Tout cela devra alors être suivi d’un plan d’action concret assorti d’objectifs chiffrés. »

QUI NE RISQUE RIEN N’A RIEN« Les femmes sont aussi intelligentes, bos-

seuses et douées de concision que les hommes », nous dit Frans De Bie, président du conseil d’admi-nistration de Max Havelaar Belgique, la célèbre marque de commerce équitable. Et c’est un convaincu qui nous parle. « En 2011, nous avions besoin de renfort pour notre conseil d’adminis-tration et nous avons volontairement cherché des femmes. Le monde est ainsi fait qu’il y a autant d’hommes que de femmes, et cela contribue à respecter l’équilibre d’une entreprise. Au bout du compte, notre quête s’est avérée assez simple. Nous nous sommes adressés à Women on Board dont l’équipe comptait déjà près de 80 femmes. En fonction de nos critères, nous avons été mis en contact avec une dizaine de candidates. Et je peux vous assurer que le choix a été diffi cile parce que ces candidates étaient excellentes. » Le conseil d’administration a été renforcé par deux femmes, et six mois plus tard l’enthousiasme du président a encore grandi. « Ces femmes ont fait de l’excellent travail, et leur contribution a déjà débouché sur des actions positives concrètes pour notre organisation. Je dirais que les femmes qui siègent dans un conseil d’administration ne le font pas en dilettantes. Elles joignent véritablement le geste à la parole. »

PEOPLE & MANAGEMENT

20 INGEntreprise

© P

hoto

s : C

orbi

s, iS

tock

phot

o

Des mentors dispensent aux femmes des conseils pratiques

En 2011-2012, GUBERNA, l’Institut des Administrateurs, a organisé un Mentoring Pilot Program en collaboration avec Women on Board. 21 femmes candidates à entrer dans un conseil d’administration, les « mentees », ont été associées à des mentors ayant une vaste expérience en la matière. Des rencontres ont réguliè-rement eu lieu dans le but d’échanger connaissances et expériences. Le fait que les mentors étaient principalement des hommes a été quelque peu critiqué. « Mais c’était un choix voulu », explique Abigail Levrau. « Comme les hommes

disposent encore toujours d’un grand pouvoir de décision sur qui peut entrer au conseil d’administration et qu’ils ont tendance à chercher toujours au même endroit, c’est eux que vous devez convaincre. »

Bilan positif Le programme pilote, qui a duré près de 14 mois, est mainte-nant terminé. « La réponse a été très positive. L’expérience s’est révélée enrichissante pour tous les participants et certains tandems resteront en contact à l’avenir. Nous sommes donc satisfaites, même s’il est encore trop tôt pour mesurer l’objectif

final – une plus grande diversité dans les conseils d’adminis-tration. Mais, sur le plan de la sensibilisation, c’est d’ores et déjà une réussite : de nombreux mentors sont déjà passés à l’action au sein de leur réseau pour faire davantage connaître leurs mentees. »

Nouvelle édition Le programme mentor joue les prolongations en 2013. Il sera probablement ouvert à d’autres catégories d’administrateurs potentiels : pas seulement les femmes, mais aussi les hommes et les générations plus jeunes (h/f).

FRANS DE BIE Président du Conseil d’Administration Max Havelaar Belgique

Beaucoup d’entreprises affirment valoriser la compétence et les résultats mais ne voient pas la culture masculine dominante qui règne en leur sein.

Page 21: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

21

À l’heure où une crise d’une ampleur peu commune continue de secouer l’éco-nomie mondiale, le débat sur l’avenir des entreprises européennes ne peut éviter la question de la compétitivité.

Une question d’autant plus aiguë que les coûts sala-riaux élevés, conséquence de la haute protection sociale dont jouissent les travailleurs européens, handicapent les entreprises exportatrices. Plus que jamais, la capacité d’innover et de s’adapter à un environnement de marché en perpétuelle mutation jouera un rôle essentiel pour les entreprises euro-péennes. Mais en quoi consiste exactement cette nouvelle compétitivité ?

EXPERTS SUR SCÈNE ET DANS LE PUBLIC

Pour répondre à cette question, plusieurs experts ont été invités à donner leur avis : aux côtés de Ralph Hamers, CEO ING Belgium, et de Mark Cliffe, Chief Economist ING Group, un invité de marque : Stéphane Garelli. Professeur à l’IMD Lausanne, professeur à l’Université de Lausanne et directeur du World Competitiveness Centre, ce spécialiste mondialement connu de la compé-titivité a accepté l’invitation d’ING à participer au débat modéré par Peter Vanden Houte, Chief Economist ING Belgium. Mais l’édition 2013 de l’ING Conference s’est avant tout placée sous le

Le 21 janvier dernier, ING organisait sa conférence annuelle. Le thème retenu cette année : la compétitivité. Une qualité particulièrement importante pour les entreprises européennes, confrontées à un environnement économique en pleine mutation.

ING CONFERENCE 2013

LA COMPÉTITIVITÉ,ENJEU DE NOTRE AVENIR ÉCONOMIQUE ?

ING Conference 2013

21/01/2013

ING Marnix

EVENT

1 2

3 4 5

1 Éric Boyer de la Giroday,Président du Conseil d’AdministrationING Belgium.

2 Peter Vanden Houte,Chief EconomistING Belgium.

3 Ralph Hamers, CEOING Belgium.

4 Mark Cliffe, Chief Economist ING Group.

5 Stéphane Garelli, professeur à l’IMD Lausanne et à l’Université de Lausanne, directeur du Word Competitiveness Centre.

Page 22: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

22 INGEntreprise

EVENT

La Belgique sauvée par ses exportations ?

Les participants à l’ING Conference ont reçu à la sortie de l’auditoire un petit rapport édité par le département d’analyse économique d’ING. L’étude insiste sur le rôle primordial joué par les exportations dans notre pays. Pour les économistes d’ING, en effet, les années 2010 et 2011 ont été marquées par une stabilisation des dépenses gouvernementales et une baisse de la consommation des ménages et des investissements des entreprises. Les exportations, par contre, ont poursuivi leur augmentation, évitant à la Belgique une plongée dans la récession.

signe de l’interactivité. Les participants – clients et membres du management d’ING – ont en effet reçu à l’entrée un petit appareil digital destiné à leur per-mettre d’intervenir dans le débat, que ce soit pour participer à des sondages en direct, pour donner leur opinion ou pour poser des questions. La soirée débu-tera d’ailleurs par une invitation aux participants : défi nir en un mot la compétitivité. Les résultats sont projetés en direct quelques instants plus tard sous forme d’un nuage de mots.

UNE QUESTION CENTRALE POUR LA BELGIQUE

En guise de préambule, Éric Boyer de la Giroday, Président du Conseil d’Administration ING Belgium, rappelle aux invités l’importance de la compétitivité pour les entreprises belges. Ces dernières fonctionnent en effet au sein d’une économie caractérisée par une grande ouverture sur le monde. Ralph Hamers, CEO ING Belgium, présente pour sa part l’approche stratégique d’ING Belgique pour les prochaines années. « Le défi qui nous attend est double », insiste-t-il. « D’une part, nous devons construire la banque du futur, et de l’autre accroître le soutien que nous apportons à nos clients. » Pour Ralph Hamers, répondre à ce défi implique de nouvelles règles du jeu. « Pour réussir dans le nouvel environnement économique issu de la crise, les banques devront développer leurs capacités à attirer des fonds pour générer du capital, restaurer et consolider la confi ance de leurs clients et développer leur excellence opé-rationnelle », poursuit-il. « Pour ING, cela signifi e simplifi er son organisation pour proposer une offre encore mieux adaptée aux besoins de ses clients. Et, malgré la raréfaction du capital, continuer à uti-liser ce dernier avant tout pour soutenir les projets de ses clients. »

CRISE DE COMPÉTITIVITÉLe discours de Mark Cliffe s’ouvre par une

série de questions au public. Les réponses à ce sondage en temps réel sont immédiatement projetées dans la salle. Première surprise de taille : plus de la moitié des participants pensent que les revenus mondiaux de leur entreprise augmenteront en 2013. Ils sont une majorité à penser que le cœur de l’Europe et les pays émer-gents d’Asie seront leurs principaux concurrents en 2018, et comptent d’ailleurs investir dans ces zones au cours des prochaines années. Une très large majorité de participants est persuadée que les principaux obstacles à la compétitivité belge sont les règlements et taxes émanant du gouvernement (46 %) et le marché du travail (37 %). Mark Cliffe rebondit sur ces questions et affirme : « La crise actuelle n’est pas une crise des dettes souveraines, mais bien une crise de compétitivité. Le monde occidental, et en parti-culier l’Europe, est en train de se faire dépasser par le reste du monde. La Chine et les États-Unis, notamment, sont en pleine croissance et l’Europe est à la traîne. » Pour cet expert, sortir de la crise et restaurer la compétitivité demandera plus que

STÉPHANE GARELLI Professeur à l’IMD Lausanne et à l’Université de Lausanne, directeur du World Competitiveness Centre

Page 23: INGEntreprise rEtaIl L’avenir toujours dans les magasins « réels » D ans une étude intitulée « Demystifying the online shopper : 10 myths of multichannel retailing », le consultant

23

© P

hoto

s : F

rédé

ric R

aeve

ns

de l’austérité budgétaire et une réduction des coûts, car il importe avant tout de restaurer la croissance. Pour cela, il faudra un pacte européen qui conjuguera les réformes avec une politique de « reflation » et de redistribution. Et le plus grand risque reste politique : nationalisme et repli sur soi n’aideront pas la reprise.

LES NOUVELLES RÈGLES DU JEU« L’ancien monde est cassé. Quelles sont les

nouvelles règles du jeu ? Une première consta-tation est que nous vivons aujourd’hui dans un monde dual », martèle le professeur Garelli. « D’un côté, les gouvernements creusent les défi cits et la dette publique explose. De l’autre, les entreprises sont assises sur une montagne de cash. De plus, le rythme de l’innovation n’a jamais été aussi rapide. Que se passe-t-il ? L’économie mondiale n’est plus synchronisée, car la Chine et les USA sont en pleine croissance alors que l’Europe est en récession. » Plus inquiétant encore, selon lui, der-rière la montagne des dettes souveraines se cache une autre montagne, encore plus énorme, celle des dettes subsouveraines : régions, sous-régions et communes voient leur dette exploser. Quant aux banques, elles sont plutôt emprunteuses que prêteuses vis-à-vis des pouvoirs publics. Où sont passés les fonds disponibles ? Ils sont aujourd’hui principalement aux mains des fonds souverains et des nouveaux géants industriels, qui sont souvent des entreprises d’État issues des pays émergents.

CHANGEMENTS IMPORTANTSPour Stéphane Garelli, tout n’est pas noir

pour autant. « Il y a aujourd’hui deux modes de consommation : celui des pays développés, basé sur un modèle de remplacement, et celui des pays émergents, basé sur un modèle de premières acquisitions », explique-t-il. « Le problème des pays développés est que les consommateurs peuvent repousser leurs achats, puisqu’il s’agit de remplacements. La relance de la consommation viendra donc d’ailleurs. » Notamment, pense-t-il, de l’émergence d’une nouvelle classe moyenne, et surtout, d’une nouvelle « classe moins pauvre »

qui consomme d’autres biens : tablettes et voitures bon marché, microfi nance et transferts d’argent par téléphone. Pour Stéphane Garelli, le modèle de l’offshoring a en outre montré ses limites. « Les chaînes d’approvisionnement sont déséquilibrées, et nous allons sans doute assister dans le futur à une réindustrialisation des pays développés. La renaissance énergétique amenée par les gaz de schiste rendra les USA nettement plus compétitifs à l’avenir. »

PLUS QUE JAMAIS UNE QUESTION DE DYNAMISME

Pour faire face à ces nouveaux défi s, Stéphane Garelli est persuadé que la clé du futur et de la compétitivité n’est plus l’innovation, mais la capacité à en tirer parti. « Inventer n’est pas tout : le plus important est de parvenir à exploiter effi cace-ment les découvertes. Les entreprises compétitives pourront gérer l’effi cience, le changement et la complexité. Pour cela, elles devront faire preuve d’imagination, d’énergie et d’implication. Leur état d’esprit doit devenir : pourquoi pas ? Pourquoi pas tout de suite ? Pourquoi pas nous ? Face à la com-plexité, les entreprises n’ont plus le luxe d’attendre d’avoir une image complète de la réalité, sinon elles ne feront plus rien : l’adaptabilité et la capacité de décider rapidement seront des facteurs cruciaux. »

QU’EST-CE QU’UNE ENTREPRISE COMPÉTITIVE ?

À l’issue des trois présentations, les conféren-ciers entament un débat sous la houlette de Peter Vanden Houte, qui assure le rôle de modérateur. Les questions sont posées directement par le public. Stéphane Garelli en profi te notamment pour préci-ser sa vision de la compétitivité. « Une entreprise compétitive essaie en permanence de nouvelles choses. Elle doit aussi être caractérisée par une culture forte et un management qui incarne cette culture », indique-t-il. « La culture est à l’entreprise ce que la boussole est au navire : elle indique le nord et permet de choisir sa direction en connais-sance de cause. » En réponse à une autre question du public, Mark Cliffe note qu’un des dangers qui pèsent sur la reprise est la tentation que pour-raient avoir les États de lorgner vers les réserves de liquidité des entreprises. « Il faut être prudent : les taxer pour se les approprier risque d’étouffer la croissance. » La soirée se conclut par un discours de remerciement d’Éric Boyer de la Giroday, suivi d’un cocktail où les participants ont poursuivi le débat bien après avoir quitté la salle de conférence.

Où sera la Belgique en 2017 ?

ING vient de publier une étude sur le futur du commerce international. Vous pouvez la télé-charger sur ing.nl/tradestudy.

QUELLES SONT LES NOUVELLES RÈGLES DU JEU ?

Sous la houlette de Peter Vanden Houte, les experts ont débattu avec le public des défis qui attendent nos entreprises au cours des prochaines années.