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INNOVATION CONCURRENCEET CROISSANCE
Introduction au thème
Marc Gurgand et Akiko Suwa-Eisenmann
Programme de formation continue
Evolution du PIB par tête aux Etats-Unis
Innovation, concurrence et croissance
Innovation, concurrence et croissance
Comment est-ce possible ?
• Quels mécanismes ?
Accumulation vs. innovation
• Quelles conditions institutionnelles ?
Régime concurrentiel
Plan
Innovation, concurrence et croissance
1. Modèles de croissance
Le modèle de SolowLa croissance endogèneLes créations-destructions
2. Innovation: monopole et concurrence
Monopole et innovationLa place de la concurrenceLa politique industrielle
Le modèle de Solow (1956)
Modèles de croissance
La croissance qui résulte de la seule accumulation de capital ne peut pas durer
Au bout d’un moment, la quantité de capital par tête se stabilise
Raison principale : le rendement marginal du capital dans la production est décroissant
Le modèle de Solow
Modèles de croissance
Implications du modèle de Solow
Modèles de croissance
A technologie constante:
l’accumulation de capital peut expliquer le démarrage de la croissance
mais pas la croissance sur très long terme
Importance du progrès technique
Le résidu de Solow
Modèles de croissance
Etats-Unis, 1909-1949 :
Production par heure travaillée : x2dont :
• 12,5% expliqués par l’accumulation du capital
• 87,5% sont un résidu,assimilé au progrès technique
Les défis de la croissance endogène
Modèles de croissance
Produire un modèle économiquedu progrès technique
Implications de politique économiqueStructure concurrentielle ?Intervention de l’Etat ?
Les défis de la croissance endogène
Modèles de croissance
Progrès technique doit résulter lui-même d’investissements
Mais si rdts décroissants dans l’accumulation,
retour au modèle de Solow
Rendements constants dans l’accumulation
Modèles de croissance
∆K=aK
Il ne devient pas « de plus en plus difficile » d’augmenter K de a%
Pb: justifier des rendements constants
Rendements constants et capital humain
Modèles de croissance
Modèle de Lucas (1988) :
∆H=uHu : temps passé à se former
Le savoir accumulé élargit le potentiel d’apprentissage
Rendements constants et R&D
Modèles de croissance
Modèle de Romer (1990) :
∆A=(bL)xA
A: efficacité de la technologieL : travail affecté aux activités de recherche
(b efficacité de ce travail)
Le savoir accumulé élargit les capacités d’innovation
Rendements constants et R&D
Modèles de croissance
Double nature des connaissances techniques
• Leur utilisation est ‘contrôlable’Permet aux innovateurs de facturer leurs
découvertes (sinon pas de R&D privée)
• Ce sont des biens ‘non-rivaux’Ils peuvent être exploités sans limite, ce
qui justifie l’accumulation à rdts constants
Politique publique
Modèles de croissance
Dans ces modèles, les entreprises innovantes ne se préoccupent pas du fait que leurs innovations forment une base pour les innovations futures
D’elles-mêmes, les entreprises innovent moins qu’il serait bénéfique pour la croissance
L’innovation contient une externalitéqui justifie l’intervention de l’Etat
R&D publique et privée en % du PIB
Modèles de croissance
Croissance shumpéterienne
Modèles de croissance
Aghion et Howitt (1992) : La croissance comme le résultat des créations-destructions
• Les entreprises investissent dans la R&D• L’investissement augmente leurs chances de
réaliser une innovation • Les entreprises innovantes supplantent les
entreprises présentes
Croissance shumpéterienne
Modèles de croissance
Cadre d’analyse qui introduit deux éléments importants:
• Une prise en compte explicite du cadre concurrentiel et des comportements stratégiques
• L’obsolescence: plus on innove, plus on détruit des technologies qui pourraient encore servir
Peut modifier les implications de politique publique
Croissance shumpéterienne
Modèles de croissance
En particulier, l’implication pour l’intervention de l’Etat est plus ambiguë:
• Pas assez de R&D : les entreprises ne tiennent pas compte de leur impact sur la R&D future de leurs concurrents
• Trop de R&D : les innovations peuvent être remplacées à un rythme trop rapide (voir aussi la « course aux brevets »)
Monopole et innovation
Innovation : monopole et concurrence
Théorie néo-classique standard: inefficacitéstatique du monopole
Schumpeter: en dynamique, l’innovation crée des situations de monopole temporaire … qui incitent à l’innovation
Monopole, prix à payer pour la croissance
Monopole et innovation
Innovation : monopole et concurrence
Pourquoi le monopole est favorable àl’innovation ?
• Innovation suppose des dépenses de R&D non-recouvrables (sunk cost)
• Les entreprises prennent le risque de la R&D car il existe une rente de monopole en cas de réussite
Monopole et innovation
Innovation : monopole et concurrence
D’où vient la rente ?
Rente de monopole si les autres produits sur le marché sont peu substituables àl’innovation
Elasticité-prix pour le produit nouveau est faible (demandé même si cher)
La place de la concurrence
Innovation : monopole et concurrence
Problème : les travaux empiriques des années 1990 indiquent plutôt que le progrès technique est plus rapide dans les secteurs concurrentiels
Nickell (1996) :• Panel d’entreprise britanniques• Mesure la concurrence par les rentes et un
indice de concentration (…)
La place de la concurrence
Innovation : monopole et concurrence
Neck-to-neck
Innovation : monopole et concurrence
Comment surmonter la contradiction entre le modèle schumpéterien et ce type de résultat empirique ?
La concurrence peut avoir des effets bénéfiques quand les entreprises sont « au coude à coude » (neck-to-neck)
Neck-to-neck
Innovation : monopole et concurrence
Imaginons deux coureurs:
Si l’un est très loin devant, l’incitation àforcer, pour l’un comme pour l’autre, est faible
le retardataire incité à forcer seulement si le lot est très intéressant (= rente)
modèle schumpéterien classique
Neck-to-neck
Innovation : monopole et concurrence
Mais si les deux coureurs sont au coude à coude, les deux fournissent un effort continu:
La concurrence incite à innover en continu (cas des innovations non drastiques)
Libre entrée
Innovation : monopole et concurrence
Deux notions de concurrence:
• L’élasticité-prix est forte (la rente est faible), parce que les produits sont substituables
• Il n’y a pas de barrière à l’entrée pour les outsiders
Libre entrée
Innovation : monopole et concurrence
Libre entrée : externalité de réseau
Innovation : monopole et concurrence
La valeur d’un logiciel pour un utilisateur dépend dunombre total d’utilisateurs de ce logiciel
concentration sur quelques logiciels dominants
• Exemple 1 : Windows Java
Internet Explorer Netscape
• Exemple 2 : clavier Qwerty pas le meilleur, mais le premier
Effets de la libre entrée
Innovation : monopole et concurrence
• Incite les outsiders à investir en R&D pour innover, parce qu’ils peuvent entrer sur le marché
• Mais pour les industries/les pays qui sont loin de la frontière technologique, la protection de l’entrée peut être bénéfique (cf. Présentation Ph. Aghion)
Politique industrielle : les brevets
Innovation : monopole et concurrence
Incite à investir en R&D en protégeant la rente en cas d’innovation
• Protège (cf. bien contrôlable)
• Permet la divulgation (cf. bien non-rival)
Politique industrielle : les brevets
Innovation : monopole et concurrence
Lorsque l’innovation est source d’une forte externalité (logiciels, bio-technologie), arbitrage de la politique de brevets entre :
• l’effet d’incitation à l’innovation ex ante pour le découvreur
• l’effet d’entraînement pour les innovations futures
Politique industrielle : les ‘‘échecs de marché’’
Innovation : monopole et concurrence
• Externalités
• Contraintes de créditRévolution financière et révolution technologique
• Coopération, externalités localesSilicon Valley