Insertion de l'espace éducatif en milieu rural; 2000unesdoc.unesco.org/images/0013/001374/137427fo.pdf · conditions d’accessibilité : absence de routes, topographie difficile,

Royaume du Maroc Ministère de I’Education Nationale

Direction des Bâtiments et de I’Equipement Division des Constructions

Insertion de l’espace éducatif en milieu rural Projet 7021MOWl O

Section Architecture pour l’Éducation

Division pour la Reconstruction et le Développement des Systèmes Éducatifs

UNESCO, Paris, Mai 1994

A

U ~ ~ S ~ O Banque Africaine de Développement

L‘auteur est responsable du contenu de cet ouvrage, de sa forme ainsi que des opinions exprimées, lesquelles n’engagent pas l’UNESCO.

Les appellations employées dans cette publication et les modes de présentation n’impliquent, de la part de l’UNESCO, aucune prise de position quant au statut des pays, territoires, villes ou zones, non plus que vis-à-vis de leurs autorités, du tracé de leurs frontières ou leurs limites.

Publié en 2000 par 1’ Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture 7, place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP

Imprimé par l’imprimerie El Maarif Al Jadida, Rabat (Maroc)

O UNESCO 2000 Printed in Morocco

REMERCIEMENTS

Ce guide a été préparé en mai 1994 par Adbellah El Houari, architecte consultant, sous la supervision du chef de la Section Architecture pour l’Éducation, Division pour la Reconstruction et le Développement des Systèmes Éducatifs de l’UNESCO, en collaboration avec les services compétents du ministère de l’Éducation Nationale du Maroc.

Nous remercions toutes les personnes qui ont participé à sa rédaction ainsi qu’a sa publication.

Ce guide a été élabore dans le cadre du N Projet d’appui au développement de l’enseignement de base en milieu rural N financé par un prêt consenti au gouvernement marocain par la Banque Africaine de Développement. Sa réalisation doit beaucoup à la coopération exemplaire entre le gouvernement marocain, la Banque Africaine de Développement et l’UNESCO.

Section Architecture pour l’Éducation Division pour la Reconstruction et le Développement des Systèmes Éducatifs UNESCO

Paris, janvier 2000

Table des matières

page :

1. CADRE GÉNÉRAL, PROBLÉMATIQUE, OBJECTIF DE L'ÉTUDE ET MÉTHODOLOGIE 1

1.1. Cadre général 1.2. Problématique 1.3. Objectif 1.4. Méthodologie

2. CRITÈRES DE LOCALISATION 11

2.1. Approche théorique 2.1 .l. Identification des critères 2.1.2. Application théorique 2.1.3. Conclusion

2.2.1. Les cas choisis 2.2.2. Études des cas

2.2. Études des cas

A- École satellite Dar El Haddada 9- Écoles satellites Chorfa - Houaoura I C- École satellite Houaoura I I D- École Ain Boudra E- École Ait Oussa F- École Berjlil

2.2.3. Conclusion 2.3. Conclusion générale

14 14 16 20 22 22 22 22 24 26 28 30 32 34 35

3. NIVEAU D'ÉQUIPEMENT DU MICRO-SATELLITE 37

3.1. Les espaces du micro-satellite 3.2. Le micro-satellite, support spatial polyvalent 3.3. Conclusion

40 42 43

4. SYNTHÈSE GÉNÉRALE 45

CADRE GÉNÉRAL, PROBLÉMATIQUE, OBJECTIF DE L'ÉTUDE ET MÉTHODOLOGIE

CADRE GENERAL, P JECTIF DE L’ETUDE

1.1. Cadre général

Si la scolarisation primaire est, dans l’ensemble, quasi généralisée en milieu urbain, avec une nuance modérée entre garçons et filles, il n’en est pas de même en milieu rural où cette scolarisation est faible et l’écart entre garçons et filles scolarisés important .

TAUX DE SCOLARISATION DANS L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE (1 990-1 991) EN %1

Source : Jarousse J.P. et Mingat A. “Évaluation globale de la politique éducative marocaine”, rapporf pour la Banque mondiale, 1992.

Les faibles taux de scolarisation en milieu rural s’expliquent en partie par les conditions d’accessibilité : absence de routes, topographie difficile, dispersion de l’habitat, faiblesse de l’aménagement spatial.

La couverture scolaire est, à l’évidence, assez dense. Elle reste pourtant insuffisante et ne peut suivre la demande potentielle de scolarisation jusqu’au plus petit groupement. Par conséquent, elle est organisée en fonction d’aires de recrutement, plus ou moins larges.

Dans certains cas la situation se trouve exacerbée ; ainsi le transport des matériaux par véhicule est particulièrement difficile dans des zones de montagne tel que le Haut-Atlas (province d’Azilal) ou, dans une moindre mesure, dans une partie de la province de Béni-Mellal, ou encore dans la zone du Rif.

Dans d’autres cas, les effectifs à scolariser sont trop faibles pour justifier la construction d’un local, ce qui augmente la distance à parcourir par les élèves. Distance et enclavement se conjuguent et rendent difficile une scolarisation normale.

Cette couverture scolaire s’efforce de suivre la demande de scolarisation à la fois par extension progressive des locaux et par création de nouvelles unités dans le secteur scolaire.

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CADRE GÉNÉRAL, PROBLÉMATIQUE, OBJECTIF DE L‘ÉTUDE ET MÉTHODOLOGIE

Les conditions d’accessibilité difficiles et la dispersion de l’habitat* sont une explication de la sous-scolarisation, sans pour autant négliger d’autres paramètres, notamment socio-économiques. Force est de constater qu’une bonne part des enfants en âge de scolarisation sont employés dans l’agriculture ou aident aux travaux des champs ou aux travaux domestiques.

En effet envoyer un enfant à l’école a un coût direct, les frais annexes de scolarisation, et un coût induit, le manque à gagner lié à la cessation d’activité agricole de l’enfant.

Une certaine conception productiviste du rôle des enfants prime donc. Le revenu annuel moyen par tête en milieu rural reste faible et le recours à la main d’oeuvre familiale se fait au détriment de l’investissement à terme que constituerait la scolarisation des enfants. Ceci n’est pas sans impact sur la scolarisation en milieu rural.

Les décideurs dans le domaine de l’enseignement sont conscients des effets négatifs de cette sous-scolarisation sur la dynamique de développement du pays. Ainsi l’un des objectifs de la réforme du système éducatif mise en oeuvre en 1985 porte sur le développement de la scolarisation de base en milieu rural en focalisant notamment sur les actions suivantes3 :

Implantation de petites unités scolaires à cycle complet, permettant d’assurer la couverture des agglomérations de 300 habitants et plus.

* Recours systématique aux classes à cours multiples.

Élargissement du réseau de cantines scolaire.

Programmation de logements de fonction au profit du personnel enseignant, dans la perspective de réduire la réticence de ces derniers à exercer leur activité en zone rurale.

Allégements des dépenses d’éducation par le développement d’un système de location de manuels via les coopératives scolaires.

Lancement de campagnes d’information auprès des populations rurales mettant l’accent sur les avantages de l’éducation, notamment pour les filles.

Cette dispersion implique une forme de réponse qui tienne compte de la rentabilité du dispositif de couverture scolaire mis en place et détermine des distances plus ou moins importantes a parcourir dans un secteur scolaire. Elle peut s’avérer dissuasive. Source : analyse des déterminants de la scolarisation en zones rurales au Maroc, division des

études et objectifs, juin 1993, MEN.

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CADRE GENÉRAL, PROBLÉMATIQUE, OBJECTIF DE L‘ÉTUDE ET MÉTHODOLOGIE

Ces actions constituent, a priori un type de réponse aux difficultés que connaît le dispositif éducatif en milieu rural :

Réponse sur un plan socio-économique, par un allégement des dépenses d’éducation, via les coopératives et la multiplication des cantines scolaires.

Réponse au niveau spatial (distance et enclavement), par un élargissement de la couverture scolaire et une systématisation des classes à cours multiples (les deux éléments allant souvent de pair).

Réponse en tant que stratégie d’accompagnement par la programmation de logements de fonction - leur absence pourrait conduire à des dysfonctionnements,- et mobilisation des populations rurales, via des campagnes d’information.

Les résultats obtenus peuvent être considérés comme encourageants, dans la mesure ou l’on assiste à une légère amélioration du taux d’accès à l’enseignement primaire avec un gain de + 2,1% pour les garçons en 1991-92 par rapport à 1989-90 et de +4,3% pour les filles, sur la même période. Alors qu’en 1989-90 ce taux restait très proche de celui observé en 19854.

Cet état de fait est révélateur d’une situation qui tend à évoluer, mais lentement. Elle est significative de l’ampleur de la tâche qui reste encore à accomplir.

C’est dans ce contexte que différentes études sont aujourd’hui engagées :

Sur le plan socio-économique. Sur le plan des critères de localisation des micro-satellite en milieu rural. Sur le plan de la qualité architecturale. Sur le plan de la qualité technique et de la gestion du produit.

Source : données extraites du rapport “analyse des déterminants de la scolarisation en zones rurales au Maroc”, division des études et objectifs, juin 1993, MEN.

CADRE GENÉRAL, PROBLEMATIQUE, OBJECTIF DE L‘ETUDE ET MÉTHODOLOGIE

1.2. Problématique

Le niveau de scolarisation en milieu rural est le résultat de l’interaction de plusieurs paramètres :

Un paramètre spatial, caractérisé par une dispersion de l’habitat, des difficultés d’accès, notamment dans les zones montagneuses, et des distances pouvant être dissuasives entre les habitations et l’école.

Un paramètre socio-économique, lié aux moyens matériels des familles, l’enfant pouvant parfois contribuer aux dépenses par un revenu d’appoint ou en aidant aux travaux des champs et aux travaux domestiques.

Un calendrier d’activités scolaires, qui ne correspond pas forcément aux activités rurales.

Une certaine attitude vis-à-vis de l’école et de l’enseignement en général, celui-ci n’étant plus une garantie de promotion sociale et d’accès à l’emploi.

Un paramètre lié aux caractéristiques du parc scolaire. La création de classes dans des zones peu peuplées conduit, en raison des coûts engendrés, à des constructions en préfabriqué, à l’absence de logements de fonction, à un niveau d’équipement moindre en eau, électricité, toilette, cantine. L‘élève est ainsi incité à poursuivre sa scolarité dans une école mère plus éloignée.

D’autre part, l’exercice du métier d’instituteur dans des petits douars, très particuliers, combiné à l’absence de logement de fonction, n’est pas attractif.

L’amélioration de la scolarisation dans le milieu rural passe par une action au niveau de ces différents paramètres.

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CADRE GÉNÉRAL, PROBLÉMATIQUE, OBJECTIF DE L’ÉTUDE ET MÉTHODOLOGIE

1.3. Objectif

Dans ce contexte, la présente étude à pour objectif d’établir des recommandations relatives aux critères de localisation et au niveau d’équipement des micro- satellites en milieu rural.

- Critères de localisation des micro-satellites : quel serait le point de localisation optimal par rapport à un espace à desservir structuré par un bâti groupé ou diffus de l’ordre de 300 habitants ?

- Niveau d’équipements des micro-satellites : quel type d’équipements peut-il y prendre place ? Un micro-satellite n’est pas uniquement un local d’enseignement mais doit, pour remplir sa mission, intégrer d’autres espaces necéssaires au fonctionnement du dispositif d’enseignement.

CADRE GENERAL, P JECTIF DE L’ETUDE

1.4. Méthodologie

La partie “critères de localisation” fera l’objet d’une approche théorique et d’études de cas.

L‘approche théorique visera à identifier, dans l’absolu, des critères relatifs à la localisation des m icro-satel I i tes et à hiérarchiser ceux-ci.

II sera procédé, ensuite, à une application théorique sur une base cartographique, visant à localiser un établissement.

Les études de cas se baseront sur des données réelles quantifiables, se rapportant à un site donné.

Elles viseront à identifier les critères qui ont prévalu dans la localisation de l’établissement.

Ces deux approches devraient permettre de définir et de hiérarchiser un ensemble de critères.

La partie “niveau d’équipement” du micro-satellite visera, dans un premier temps, à identifier les espaces qui composent un micro-satellite et qui émergent de la réforme de l’enseignement de 1985. Dans un deuxième temps sera vérifiée l’idée que les écoles étant les équipements publics les plus répandus en milieu rural et que cette diffusion devant être renforcée par des micro-satellites, ceux-ci peuvent constituer un support spatial polyvalent important. Dans la mesure où ils pourraient être - entre autres activités - un espace d’alphabétisation, d’enseignement, de formation, de soins et de vulgarisation, c’est à dire un petit pôle d’animation, leur attractivité serait accrue en même temps que serait consolidée leur vocation d’enseignement.

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CRITÈRES DE LOCALISATION


2.1. Approche théorique

2.1 .l. Identification des critères

L‘étude des critères de localisation des micro-satellites a pour fondement un renforcement de la diffusion de la scolarisation en milieu rural. Cette diffusion implique une plus grande proximité de l’établissement par rapport aux groupements humains, douars ou habitat diffus.

Ainsi deux critères émergent d’ores et déjà, dès lors que l’on prend en compte à la fois, le micro-satellite, le groupement humain et la proximité de l’un vis-à-vis de l’autre. Le groupement humain se traduit par une population à desservir et l’accessibilité correspond, en termes de proximité, à une distance (distance à parcourir pour un enfant, équivalente à un temps).

Pour ce qui est de la taille, il s’agit d’une populations 5 à 300 habitants, en mode groupé ou éclaté, soit une cinquantaine de foyers.

Quant à la distance moyenne retenue, elle est de 3 km avec un équivalent temps de 30 mn. Elle tient compte du fait qu’au delà de 2 km, la scolarisation commence à être affectée par la distance et qu’au delà de 4 km, celle-ci constitue un véritable obstacle6.

II faut également signaler que plus la déclivité du terrain est forte, plus le temps de parcours augmente.

On peut considérer ces deux critères comme étant de premier niveau, laissant le champ spatial de localisation encore relativement ouvert.

On peut envisager, ensuite, un deuxième niveau de critères se référant aux infrastructures, qui contribuerait à affiner la localisation dans un champ spatial plus réduit et participerait à situer le micro-satellite par rapport à une desserte optimale.

Cette taille de population est fixée dans le cadre de la réforme de 1985. Information puisée dans le document “analyse des déterminants de la scolarisation en zones rurales” précédemment cité. Selon le document précédemment cité en note 5, il n‘y a pas, pour les garçons, de pertes d’accès à

l’école jusqu’à une distance de l’ordre de 2 km. Cette distance semblant marquer une rupture, les taux d’accès baissent ensuite de façon sensible entre 2 et 4 km et très fortement au delà de cette distance. Pour les filles une structure comparable s’observe, mais la baisse des taux est perceptible dès que l’école est située a plus de 500 m.

14


Cette infrastructure serait :

0 un réseau de routes, de pistes ou de sentiers. une desserte en transports collectifs. la proximité de l’eau potable, sous forme de puits privés ou collectifs, sources ou oueds.

Le niveau des infrastructures en milieu rural reste rudimentaire. I I ne s’agit donc pas, étant donné les groupements humains ciblés, de critères d’infrastructure qui se traduiraient en termes de réseaux, mais plutôt de moyens de desserte en infrastructures existant localement, au niveau des douars situés dans l’aire d’établissement du micro-satellite.

L’objectif est la localisation la plus favorable possible par rapport à un réseau (de routes, pistes ou sentiers), aux transports collectifs et par rapport à un point d’eau dans un milieu qui peut être aride ou humide.

Le positionnement par rapport à un type d’assainissement ou à une possibilité d’électrification reste difficilement envisageable, ceux-ci étant de nature individuelle et émergeant, pour l’assainissement, sous forme de fosses, de puits perdus ou à ciel ouvert et, pour l’éclairage, sous forme de bougies, chandelles, lampe à gaz ou générateurs d’électricité.

On peut, enfin, retenir d’autres niveaux de critères de localisation :

les équipements publics (où un embryon d’équipements) : une mosquée, une école coranique ou une salle de soins. le relief, celui-ci conditionnerait la localisation à un niveau spatial encore plus restreint, à partir d’une topographie qui faciliterait l’accès à l’école, notamment par temps de pluie, en tenant compte des terrains (anciennes dayas) qui peuvent être inondables et des terrains à risque en cas de crue d’oued ou encore d’éboulements que celui-ci pourrait occasionner.

0 la dimension ethnographique : les moeurs et les coutumes locales. C’est en fonction de ce critère que serait fixée la localisation du micro-satellite, en cas de désaccord entre douars. le critère foncier : l’acceptation ou le refus de vente, de même que le prix, peuvent conditionner ou retarder la mise en place du micro-satellite.

Les quatres premiers niveaux cités peuvent déterminer, en théorie, une localisation du micro-satellite en fonction des potentialités existantes dans le site. Les deux derniers niveaux, s’ils ont une réalité, doivent faire l’objet d’une attention particulière afin qu’ils ne viennent pas perturber cette localisation.


2.1.2. Application théorique

L‘aire de desserte du cas théorique 1 , tracée sur la carte, regroupe les douars A et B. Elle présente un rayon inférieur à 3 km et se caractérise par un temps de parcours inférieur à 30 mn. Au sein de cette aire de desserte est fixé un centre de gravi té.

Celui fait l’objet de plusieurs déplacements en fonction des atouts du site, soit vers l’unique sentier (a), qui dessert les deux douars, soit vers les équipements publics : une mosquée et un cimetière (b).

Le choix de localisation a privilégié la proximité du sentier pour trois raisons :

(i) Pour sauvegarder une desserte équilibrée en termes de distance entre les deux douars.

(ii) La part des équipements publics est très limitée et ceux-ci sont essentiellement localisés dans le douar B. C’est plutôt l’école qui, à terme, devra être confortée par d’autres équipements, tels qu’une salle de soins ou un dispensaire rural de base.

(iii) Le sentier constitue le cheminement le plus praticable par rapport au relief reliant les deux douars et offrant le seul passage vers l’extérieur.

Le choix d’une localisation à proximité du sentier ayant été retenu, celle-ci est affinée en fonction des données du relief et de la valeur cultivable du terrain :

(i) La question de la rareté des terrains cultivables ne se pose pas dans l’aire de desserte tracée.

(ii) Celle-ci ne présente pas non plus de terrains à risques (ancienne dayas ou présence d’oued).

A partir de là, l’école est à positionner sur un terrain n’entraînant pas de surcoûts de réalisation en raison de sa topographie, laquelle ne devrait pas excéder une pente moyenne de 15%’ non plus qu’en raison de la consistance du sol, laquelle ne devrait pas nécessiter de travaux spécifiques.

Toutefois, une attention particulière devrait être accordée à la topographie environnant l’école. Si celle-ci présente une déclivité importante, de l’ordre de 30%’ elle nécessitera un aménagement sommaire pour sa stabilisation en période de pluie.

Dans ce cas, théorique, i l a été considéré qu’il n’existait pas de revendication de l’école par l’un ou l’autre des douars et que le coût du foncier était abordable. Les cas théoriques 2 et 3 on fait l’objet de la même démarche.


Cas théorique 1

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Cas théorique 2

Groupement @ @ @ @ @ \. Aire de desserte % Centre de gravité

---R 8 Vers la route - -+ &I Vers les équipements --O. c Vers le groupement le plus important

Choix retenu --s>i a-i-es Impact du relief : aucun, relief plat

- Route Secondaire (R.S.) --L Chemin Terciaire (C.T.) @ École 0 Mosquée

Cimetière Gendarmerie Royal Commune

O 500m @ Camping @ P. Civile


Cas théorique 3

Groupement \Y' \Q,. Aire de desserte * Centre de gravité

Vers la route 3 Vers les équipements Vers le groupement le plus importar Choix retenu ~ :c

Impact du relief : aucun, relief plat

-2 Route Secondaire (R.S.)

di Mosquée

500m -__ L- c-r I

o . _ _

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2-1.3. Conclusion

En fonction de l’ensemble de ces critères on peut considérer que le rayon de desserte de 3 km (30mn) par rapport à l’étalement du groupement humain détermine une première zone de localisation, avec un centre de gravité.

Ce centre de gravité devrait connaître des fluctuations en fonction des potentialités du site dont il chercherait la proximité ; proximité par rapport a un réseau, route, piste ou sentier, support de flux, par rapport à un embryon d’équipements publics, par rapport à un relief dont les pentes sont abordables. Néanmoins le rayon d’action par rapport à l’étalement du groupement reste, avec les cheminements existants sillonnant le douar et ses environs, le critère essentiel.

Le poids des autres critères est relatif et leur importance peut varier d’un site à l’autre. Ainsi le relief peut être plat et ne pas nécessiter d’attention particulière. Les équipements publics peuvent être inexistants.

Le rapprochement par rapport à un point d’eau est parfois sans intérêt, dans la mesure où l’école est approvisionnée par le voisinage proche, les consommations étant par ailleurs dérisoires.


CRITERES DE LOCALfSATlON

Transport col lect if

Équipements publics

Relations inter-douars

I

5 à 300 habitants

3 km maximum soit une trentaine de minutes (la déclivité du terrain augmente le temps de parcours)

Route-piste-sentier-chemin

Car-taxi-autres

Mosquée-salle de soins-autres

Topographie d’accès à l’école abordable en toutes saisons

Terrains qui ne soient pas d’anciennes dayas, carrières, ou exposés aux crues ou aux chutes de pierres (en montagne)

Terrains n’entraînant pas de surcoûts de réalisation

Disponibilité ou rareté des terrains cultivables

Revendication de la localisation du micro-satellite par un douar

Acceptation ou refus de vente - coût du foncier

Détermination d’un centre de gravité

Prise en compte du réseau existant sillonnant le douar et ses environs

Peuvent orienter la localisation du micro-satellite en fonction de leur poids

Aménagement sommaire du chemin d’accès à l’école en cas de forte pente pour éviter la boue par temps de pluie

Types de terrains à exclure

Aussi bien en raison de la nature du sol que des pentes, lesquelles ne devraient pas excéder les 15%

La rareté des terrains cultivables, notamment en zone de montagne, peut orienter la

Peut réorienter la localisation de l’école

Peut réorienter la localisation de l’école

21


2.2. Études de cas

2.2.1. Les cas choisis

Les cas étudiés ont été choisis en fonction de certaines spécificités :

localisation de l’école entre deux douars à proximité d’un centre urbain de grande taille : écoles Ain Boudra et Ait Oussa (Sidi Kacem).

localisation de l’école au sein d’un bâti diffus, en zone bour : école Berjlil (commune rurale de Oulad Haddou Said, Province de Khémisset).

0 école intégrée dans un douar, ou à proximité, et desservant plusieurs autr“es douars, en zone littorale : école Dar El Haddada - Chorfa - Houaoura (commune rurale de Sidi Rahal, Province de Settat).

2.2.2. Études des cas

A- École satellite Dar El Haddada

Cette école dessert plusieurs douars dont la population varie de 150 à 450 habitants7. Douar Haddada : 300 h., Brahma : 450 h., Muraz : 250 h., Dhamna : 150 h., avec un rayon de desserte de 3 km, soit environ 30 mn. de marche.

L‘école est accessible par la route, elle est localisée au bord d’un chemin tertiaire et se trouve desservie par les transports collectifs. Le car en provenance de Dar Bouazza a un arrêt à une quinzaine de minutes à pied de douar Muraz.

Le Douar Haddada, où se situe l’école est alimenté en électricité par réseau, mais le taux de branchement des ménages est faible (3îYo8), la bougie est employée par près de 67% d’entre eux. Le douar dispose de bornes fontaines où s’approvisionnent en eau potable près de 67% des ménages ; 33% d’entre eux sont desservis par puits ou vendeurs d’eau. L’évacuation des eaux usées se fait à ciel ouvert pour 52% des ménages et, pour 48% de ceux-ci, dans des fosses et des puits perdus.

Population des différents douars, source : “PA de la bande côtière de la province de Settat et

Taux de branchement, source : étude habitat, EL HOUARI A. “PA de la bande côtière de la province SDAU de Sidi Kacem”.

de Settat”.


A - École satellite Dar El Haddada 23


Dans le douar, i l n’existe pas d’équipement public et l’essentiel des équipements publics des autres douars correspond à des équipements de culte : mosquée et cimetière. Le douar de localisation de l’école ne présente donc pas d’embryon d’équipements sur lequel aurait pu se greffer l’école.

Le relief ne présente pas de contraintes, les zones de dayas et de carrières sont nettement au nord, localisées dans la bande littorale ; la nature des pentes ne constitue pas d’obstacles.

En conclusion, on peut dire que la desserte des douars par l’école se fait dans un rayon de moins de 3 km, soit à peu près 30 mn de marche, et sans contrainte de relief.

Le réseau routier (route secondaire et chemin tertiaire) a certainement prévalu dans la localisation de l’école. La desserte en transports collectifs a renforcé ce choix.

Par contre l’école s’est adaptée aux infrastructures existantes, lesquelles n’ont donc pas eu la moindre influence sur sa localisation. De même, le douar ne disposait pas d’un noyau minimum d’équipements publics, que l’école aurait pu consolider.

B - Écoles satellites Chotfa et Houaoura I

Ces deux écoles desservent plusieurs douars dont la population varie de 250 habitants à 900 habitants. Sidi Rahal, en tant que tel, est peuplé de 2900 habitants, mais il est, a près de 40%, constitue de résidences secondaires.

Douar Chorfa compte 450 h. ; douar Koua, 450 h. ; Haj Thami, 900 h. ; Valat, 600 h. ; Moulaalam, 850 h. ; Sidi Rahal, 250 h..

La desserte des deux écoles s’effectue dans un rayon de moins de 3 km soit près de 30 mn de marche, sur un territoire sans dénivelé.

Le deux écoles sont accessibles par la route, elles sont localisées au bord de la RS 130 et du CT 1203 et desservies par transport collectif (taxi, car...).

Douar Chorfa, sur lequel est localisée l’une des deux écoles, est alimenté en électricité, mais le taux de branchement des ménages est particulièrement faible : Il%, la lampe à gaz, le générateur et la bougie sont employés à près de 89%. Ce douar est également alimenté en eau potable, mais moins dé la moitié des ménages sont branchés (44%) ; l’autre moitié a recours aux puits et à la borne fontaine.


B - Écoles satellites Chorfa et Houaoura I

Route Secondaire (R.S. 130) - Chemin Terciaire (C.T.1023) École

Mosquée Cimetière Gendarmerie Royale Commune Camping P. Civile

OOm

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En matière d’assainissement, l’évacuation des eaux usées se fait dans des fosses, pour 77% des ménages, et à ciel ouvert, pour 23% d’entre eux.

Le deuxième douar à accueillir une école, Haj Thami, est alimenté en eau potable essentiellement par borne fontaine. En matière d’éclairage c’est le recours à la lampe à gaz et à la bougie qui prédomine. En matière d’assainissement, 88% des ménages ont recours à la fosse et 12% à une évacuation à ciel ouvert.

Dans ces deux douars où sont localisées les écoles, la part des équipements publics est limitée et correspond a des équipements de culte, essentiellement des mosquées.

En conclusion pour ce cas, et à l’image du précédent, on peut relever également une desserte qui se fait dans un rayon moyen de moins de 3 km soit près de 30 mn de marche, sans contraintes de relief. De même note-t-on la prédominance du réseau routier dans la localisation, une adaptation aux infrastructures existantes, alors que le niveau d’équipement est trop faible pour avoir pu influer sur la localisation de l’école.

C - École satellite Houaoura II

Pour cette école on débouche également sur la même conclusion, en l’occurrence une adaptation aux infrastructures existantes et des équipements trop faibles pour jouer un rôle, mais une prédominance du réseau routier dans la localisation et une desserte qui s’effectue dans un rayon de moins de 3 km, soit près de 30 mn de marche, sans contraintes de relief.


D - École Ain Boudra Cette école dessert deux douars, douar Bacha et douar El Aatamna peuplés respectivement de 1300 habitants et 1040 habitants. Cette desserte s’effectue sur un rayon maximum de l’ordre d’1,5 km soit près de 20 mn de marche.

L‘école est accessible par un sentier à partir de la route principale menant vers Meknès, soit à une vingtaine de minutes a pied du centre de Sidi Kacem.

Le douar où est localisée l’école est alimenté en eau potable par la source d’Ain Boudra située à douar El Aatamna, à près de 600 m de l’école. La lampe à gaz et la chandelle sont utilisées pour l’éclairage. En matière d’assainissement, l’évacuation des eaux usée se fait soit par fosse, soit à ciel ouvert.

Dans les deux douars, la part des équipements publics reste limitée, essentiellement cultuelle : une mosquée, un cimetière ; elle a été sans influence sur la localisation de l’école.

Le relief est caractérisé par de fortes pentes rendant l’accessibilité à l’école difficile.

En conclusion on peut dire que la desserte se fait dans un rayon de l’ordre d’1,5 km soit près de 20 mn avec une forte contrainte de relief, surtout en hiver, le sentier devenant alors difficilement praticable, de même que l’ensemble des chemins du douar.

Le sentier a certainement prévalu dans la localisation de l’école, il s’agissait de desservir les deux douars tout en utilisant au maximum, les possibilités physiques d’accès à l’école que sont les chemins. Le chemin résulte de la nécessaire liaison, lieu de résidence (le douar) - lieu de travail (le centre de Sidi Kacem). L‘école a été réalisée au bord de ce chemin.

La proximité du centre de Sidi Kacem réduit les besoins en transports collectifs et élimine le besoins en logements de fonction.

Par ailleurs, l’école s’est adaptée aux infrastructures existantes et la part des équipements, lesquels sont limités, n’a dû jouer aucun rôle dans sa localisation.


D - École Ain Boudra

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s, s, s, - Salles d'enseignement $k Drapeau

008 Pierres Sentier -.._- --._

O 500m - (croquis aproximatif) E- École Ait Oussa

Pour cette école on arrive également à la même conclusion : une adaptation aux infrastructures existantes, des équipements publics trop limités pour jouer un rôle et une prédominance, non pas du réseau routier, mais d'un maillage de sentiers.


E- École Ait Oussa

(R.P.) ! (C.T.)


F - École Berjlil Cette école dessert plusieurs habitations dispersées sur un rayon probablement supérieur à 3 km. L‘école est accessible par la route, elle est localisée au bord d’une R.S et desservie par des transports collectifs occasionnels (clandestins, pick-up de passage, camion).

La caractéristique de cette école est qu’elle est implantée à côté d’un dispensaire rural de base avec lequel elle constitue un petit noyau (voir cartes). Elle est pratiquement attenante à une petite exploitation disposant d’un puits.

1 .

, . .

s, s, s LF - Logements de fonction inutilisés s - Salle d‘enseignement inutilisée D - Dispensaire rural de base H - Habitation

- Salles d’enseignement

O 500m _ (croquis aproximatif) 33


2.2.3. Conclusion

Les critères prépondérants de localisation qui ressortent en fonction des études de cas sont essentiellement :

une population, groupée ou diffuse, de l’ordre de 300 h. et plus, à desservir dans un rayon de 3 km soit une trentaine de minutes de trajet à pied pour un enfant. un réseau routier, de pistes ou de sentiers, interne au douar ou le reliant à l’extérieur. le relief ressort également comme critère auquel l’école s’adapte en fonction de la disponibilité des terrains cultivables et en fonction de sa nature : relief accentué ou plateau. le critère infrastructure est sans effet ; le critère équipements publics, en raison de son niveau limité dans les douars, ne joue, sauf exceptions, pratiquement aucun rôle.


2.3. Conciusion générale

On peut, par ordre prioritaire, retenir les critères généraux suivants :

(i) la taille de la population : 300 h. et plus.

(ii) un rayon d’action de 3 km, soit 30 mn de marche (ces deux critères sont liés).

(iii) un réseau d’accessibilité (route, piste, sentier).

(iv) le relief : zone à forte pente ou non ; nature du sol : cultivable ou inculte.

(v) l’importance des équipements publics existants et le rôle de consolidation qu’ils pourraient jouer vis-à-vis de l’école afin de faire émerger un petit pôle attractif.

Pour les infrastructures : l’école devra s’adapter à l’existant ou être équipée d’un réservoir d’eau et d’une fosse pour l’assainissement. Quant à l’éclairage (électricité), la durée des cours sera plutôt lié à la lumière du jour, le problème se

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NIVEAU D’EQUIPEMENT DU MICRO-SATELLITE

NIVEAU D’ÉQUIPEMENT DU MICRO-SATELLITE

3.1. Les espaces du micro-satellite

Comment définir l’espace éducatif ? Ce n’est sûrement pas simplement un local où est dispensé un enseignement, c’est aussi un espace à l’air libre, une aire récréative. La cantine constitue également un autre espace, de plus en plus intégré en milieu rural afin d’améliorer I’attractivité du micro-satellite. I I en est de m ê me du logement de fonction qui, en fixant l’instituteur sur place, permet d’éviter des d ysfonct ion n emen ts .

L‘aire récréative est partout : à la sortie du local d’enseignement (champs cultivables ou terres incultes), en zone rurale de plat ou de montagne.

Néanmoins, en périphérie des villes, l’urbanisation tend à englober différents douars et les champs d’aujourd’hui seront, dans une décennie, quadrillés et réglementés.

II en est de même pour les zones littorales qui connaissent la pression de l’urbanisation.

Aussi ces aires récréatives doivent, ainsi d’ailleurs que l’ensemble du terrain, faire l’objet d’une délimitation juridique et visuelle pour éviter toutes formes de litiges.

Quant à I’intérèt d’une délimitation physique, matérialisée par un mur de clôture, il est variable selon les cas. Certaines écoles, en périphérie de villes, sont l’objet d’actes de vandalismeg (école Ain Boudra en périphérie de Sidi Kacem par exemple) et nécessitent une protection.

Par contre, d’autres écoles, incluses en zone rurale, sont entièrement ouvertes sur les champs et ne posent aucun problème (école de Berjlil aux environs de Khémisset). On peut donc, a priori, considérer deux cas : d’une part, les écoles implantées en périphérie de ville et en zone littorale qui peuvent faire l’objet d’une pression de l’urbanisation et d’actes de vandalisme, celles-là nécessiteraient un mur de clôture. D’autre part les écoles implantées en zone rurale où rien ne nécessite de clore l’espace, mais où la cour devrait être matérialisée par des aménagements sommaires et visibles permettant le rassemblement des élèves. Néanmoins, dans ce cas, le passage du bétail, la présence de chiens, le passage - certes rare - de quelques habitants, la dispersion des élèves dans la nature militent pour une enceinte. Le traitement de cette enceinte devra permettre des transparences, son objectif étant d’éviter une gêne à la classe, non pas de barrer la vue ou se couper de l’extérieur.

Probablement dûs à une différence entre le standard de l’école urbaine et le standard de l’école rurale et à la faible distance qui les sépare.


Pour sa part, le logement de fonction pose le problème suivant :

- soit la proximité de la ville et la disponibilité des transports collectifs rendent relative la nécessité du logement de fonction, c’est le cas de l’école de Berjlil qui dispose d’un logement de fonction inutilisél0, Khémisset est à une douzaine de km.

- soit l’éloignement des douars et de l’école ainsi que l’absence de transports collectifs rendent le logement de fonction indispensable pour une bonne marche du dispositif d’enseignement.

L‘espace cantine est, a priori, acquis et sa nécessité en milieu rural est indispensable au vu des distances à parcourir et de son impact sur la scolarisation et sur l’hygiène alimentaire.

Finalement, lorsqu’il s’agit des aménagements du micro-satellite, la cour et la clôture posent également question, aussi bien que les locaux (salles d’enseignemnt, cantine, sanitaires, logement de fonction) lesquels sont, dans l’ensem ble, normalisés.

La clôture ne devrait pas être un rempart systématiquement construit en dur. Elle devrait être constituée d’un muret de 0,30 m, en partie ou en totalité plantée par une variété locale d’arbre. Les plantes pourraient être fournies par les services des délégations provinciales de l’agriculture lesquelles pourraient intervenir dans leur plantation et leur entretien, dans un cadre pédagogique.

La clôture pourrait également être en maçonnerie, d’une faible hauteur - de l’ordre d’1,50 m - et exprimer un savoir-faire local. Quant à la cour, elle est un lieu de détente, permettant aux enfants de courir. Elle n’a pas besoin d’être grande en raison de la proximité des champs où les enfants peuvent se dépenser. Elle devra être, pour une bonne part, un espace d’activité et d’apprentissage du maraîchage ou d’une culture spécifique à la région.

La cour / clôture devra être un espace pleinement intégré aux activités pédagogiques, au même titre que les plantations qui procurent de l’ombre en été.

I o Le fait que le logement de fonction soit inutilisé s’explique aussi bien par la proximité de la ville et par une certaine disponibilité des transports que par la non insertion de l’instituteur dans la vie de la commune, celui-ci reste entièrement lié à la ville en tant qu’espace beaucoup plus attractif que le milieu rural (interview des instituteurs de l’école Berjiii).


3.2. Le micro-satellite, support spatial polyvalent

Le noyau ainsi constitué serait un support spatial polyvalent pouvant offrir :

un espace d’alphabétisation des adultes

un espace de formation et de vulgarisation agricole

un centre de soins dans des lieux reculés ou isolés (vaccinations, P.M.I.)

un point de commerce complémentaire du réseau soukier, proposant des produits de première nécessité.

un point d’animation et de rencontre.

Dans la mesure où l’école satellite est l’un des équipements publics - voire l’équipement public par excellence - le plus diffusé dans le territoire, le micro- satellite devrait encore accentuer cette diffusion. Du fait de cette situation, à la fois stratégique et privilégiée, le micro-satellite devrait constituer un pôle d’animation et de services pour des groupements d’une taille de l’ordre de 300 habitants.

Le micro-satellite serait alors plus attractif et se trouverait ainsi consolidé dans sa vocation d’enseignement.

Néanmoins cette vision resterait illusoire si elle n’était sous-tendue par une concertation impliquant différents acteurs : la formation professionnelle pour une initiation adaptée au lieu, l’agriculture pour la vulgarisation agricole, la santé publique pour le côté sanitaire, la commune et la province pour un encadrement administratif et, évidemment, l’Éducation Nationalel’.

Le cas de l’école de oued Akrech démontre que cela est possible. Cette école a intégré différentes activités sur le plan pédagogique, i l s’agit aussi bien d’activités de maraîchages que de formation professionnelle. Sur le plan familial et social, la coopérative permettant l’acquisition de produits se base : farine, sucre, huile, n’est pas sans impact. L‘école intégre également le dispensaire assurant un encadrement sanitaire. C’est non seulement l’élève qui fait l’objet d’un enseignement mais c’est aussi son milieu familial qui est touché : celui-ci fréquente l’école, i l s’y approvisionne et se soigne dans son enceinte.


3.3. Conclusion

Le micro-satellite devrait constituer un espace éducatif, un pôle de développement de son environnement proche et offrir un ensemble d’activités touchant aussi bien l’enfant que son milieu social.

Les espaces qui le composent (la cantine et le logement de fonction) constituent des éléments nécessaire à son fonctionnement. Les salles d’enseignement, seules, sont insuffisantes. Quant à l’ensemble cour / clôture, i l doit être le support d’activités adaptées au lieu.

L‘ensemble du noyau ainsi constitué, appuyé sur une politique volontariste et concertée, serait un excellent outil de consolidation et de diffusion de la scolarisation .

SYNTHÈSE GÉNÉRALE

SYNTHÈSEGÉNÉRALE

Le micro-satellite peut être un excellent outil de développement et de consolidation de la scolarisation en milieu rural.

Cela suppose une localisation judicieuse, fondée sur les potentialités du site de desserte. Devraient être privilégiés :

un rayon d’action au plus égal à 3 km et un temps de parcours n’excédant pas une trentaine de minutes, compte tenu des déclivités importantes de terrain.

une utilisation du réseau de communication du douar, de ses sentiers ou chemins.

le recours aux équipements publics existants à proximité.

le recours également à des éléments de construction appartenant aux tradi- tions locales pour faciliter l’intégration du micro-satellite.

Son niveau d’infrastructure ne peut être que faible, comparé aux standards urbains et suppose la mise en place d’un réservoir d’eau et de fosses d’assainissement.

Les éléments du programme de micro-satellites (les salles d’enseignement, la cantine, le logement de fonction, la cour et sa clôture) sont des espaces néces- saires au fonctionnement du dispositif. La cantine augmente son attractivité. Le logement stabilise l’instituteur.

Du fait de la future diffusion des mico-sattellites sur le territoire, leurs composants constituent un potentiel à valoriser.

Le micro-satellite doit aussi être le lieu d’une inter-action entre les diverses activi- tés qui pourraient s’y développer, ce qui permettrait leur ancrage dans le terroir.

Le micro-satellite émergerait ainsi comme un pôle de développement situé à un niveau de proximité favorable à une importante extension des réseaux. II devien- drait alors le support de la diffusion de la scolarisation en milieu rural.

Documents

Insertion de l'espace éducatif en milieu rural; 2000unesdoc.unesco.org/images/0013/001374/137427fo.pdf · conditions d’accessibilité : absence de routes, topographie difficile,