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INTEGRATION DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION DANS L’EDUCATION EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE : ETUDE D’ECOLES PIONNIERES Cas du Mali CHERCHEURS PRINCIPAUX Djénéba Traoré Guindo Boubacar Mody CHERCHEURS ASSOCIES Mohamed Maïga Daouda Dougoumalé Cissé Maiga Kadiatou Baby Tamboura Yaba ROCARE / ERNWACA • Tél : (223) 221 16 12 Fax : (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI Bénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambie • Ghana • Guinée • Mali • Mauritanie • Niger • Nigeria • Sénégal • Sierra Leone • Togo www.rocare.org

INTEGRATION DES TECHNOLOGIES DE … · Mohamed Maïga Daouda Dougoumalé Cissé Maiga Kadiatou Baby Tamboura Yaba ROCARE / ERNWACA • Tél : (223) 221 16 12 Fax : (223) 221 21 15

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Cas du Mali

CHERCHEURS PRINCIPAUX Djénéba Traoré

Guindo Boubacar Mody

CHERCHEURS ASSOCIES Mohamed Maïga

Daouda Dougoumalé Cissé Maiga Kadiatou Baby

Tamboura Yaba

ROCARE / ERNWACA • Tél : (223) 221 16 12 Fax : (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI Bénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambie • Ghana • Guinée •

Mali • Mauritanie • Niger • Nigeria • Sénégal • Sierra Leone • Togo www.rocare.org

Membres de l'équipe du projet Directeurs du projet Karsenti Thierry, Université de Montréal Touré Kathryn, Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE) Comité scientifique du projet Camara, Alioune, Centre de recherches en développement international du Canada (CRDI) Karsenti, Thierry, Université de Montréal Touré, Kathryn, Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Éducation Chercheurs principaux Djénéba Traoré, FLASH- Université de Bamako - ROCARE - Mali Guindo Boubacar Mody, CNRST - ROCARE - Mali Chercheuers associés Mohamed Maïga, FAST-Université de Bamako - ROCARE – Mali Daouda Dougoumalé Cissé, ENSUP, ROCARE - Mali Maiga Kadiatou Baby, FAWE - ROCARE - Mali Tamboura Yaba CNE - ROCARE - Mali Membres du comité scientifique national Urbain Dembélé, ROCARE - Mali Cheick Oumar Fomba, CNE - ROCARE - Mali Denis Dougnon, ISFRA - ROCARE - Mali Mamadou Iam Diallo, MICNT - Mali Ogobara Doumbo, FMPOS - Mali N’Golo Coulibaly, ILAB - Mali

SIGLES & ABREVIATIONS

ADEA Association pour le Développement de l’Education en Afrique

AE Académie d’Enseignement AISI Initiative Société de l’Information en Afrique APE Association des Parents d’Elèves AUF Association des Universités d’Expression Française CAP Centre d’Animation Pédagogique CJA Cours Jeanne d’Arc CEA Commission Economique des Nations-Unies pour

l’Afrique CNFB Campus Numérique Francophone de Bamako CNRST Centre National de la Recherche Scientifique et

Technologique CPS Cellule de Planification et de Statistiques CRDI Centre de Recherches pour le Développement

International CRFP Centre de Recherche et de Formation sur le Paludisme CRT Comité de Régulation des Télécommunications ECICA Ecole Centrale pour l’Industrie, le Commerce et

l’Administration ENI Ecole Nationale d’Ingénieurs FIA Fournisseur d’Accès à Internet FMPOS Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-

Stomatologie IHERI-AB Institut des Hautes Etudes et de Recherche Islamique

Ahmed BABA IKANET Réseau Internet de IKATEL IKATEL Société privée de téléphonie mobile du Mali IRD Institut de Recherche pour le Développement UIT Union Internationale des Télécommunications LBMA Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée LDKK Lycée Dougoukolo Konaré de Kayes LMAHT Lycée Mahamane Alassane Haidara de Tombouctou MEN Ministère de l’Education Nationale MINTI Mission de l’Informatique et des Nouvelles

Technologies de l’Information MCNTI Ministère de la Communication et des Nouvelles

Technologies de l’Information NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement de

l’Afrique NTIC Nouvelles Technologie de l’Information et de la

Communication OMS Organisation Mondiale de la Santé ONG Organisation Non-Gouvernementale ONU Organisation des Nations Unies

4

PNICI Plans Nationaux d’Infrastructures Africaines de la Communication et de l’Information PRODEC Programme Décennal de Développement de l’Education PISE Programme d’Investissement Sectoriel de l’Education PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PPTE Pays Pauvre Très Endetté ROCARE Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en

Education SOTELMA Société des Télécommunications du Mali TIC Technologies de l’Information et de la Communication USAID United States Agency for International Development TICE Technologies de l’Information et de la Communication

en Education

TABLE DES MATIERES 1. Les Technologies de l’information et de la communcation au Mali 10 2. Problématique 19 3. Objectifs 21 4. Méthodologie 22 5. Présentation des écoles pionnières TIC 26 6. Résultats 34 7. Conclusion 57 8. Recommandations 59 Bibliographie 60 Annexe A. Contacts des coordinations nationales 61

Remerciements L’équipe des chercheurs TIC du Mali remercie toutes les personnes et institutions qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de la présente étude, plus particulièrement :

• Le CRDI qui a bien voulu apporter son appui financier • Le Ministère de l’Education Nationale • Les Directeurs et Directrices d’Académies d’Enseignement • Les Directeurs et Directrices des Centres d’Animation Pédagogiques des

Régions et du District de Bamako • Les Directeurs/trices et promoteurs/trices des écoles visitées et sélectionnées

dans le cadre du projet : que tous trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude

RESUME La présente étude ayant pour thème « l’Intégration des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans l’éducation en Afrique de l’Ouest et du Centre : étude d’écoles pionnières », est une recherche transnationale qui s’est déroulée simultanément dans cinq pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, à savoir par ordre alphabétique, le Bénin, le Cameroun, le Ghana, le Mali et le Sénégal. L’étude a été officiellement lancée le 07 janvier 2004 au Campus Numérique Francophone de Bamako (Mali) par un atelier méthodologique de 3 jours animé par le Professeur Thierry KARSENTI de l’Université de Montréal, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les TIC et l’éducation et Directeur Scientifique du Projet, en présence des représentants du Ministère malien de l’Education Nationale, du CRDI, de la Coordinatrice Régionale du ROCARE et du Coordinateur National du ROCARE-Mali. Le constat global qui est généralement admis à l’heure actuelle est que les TIC exerceront une influence grandissante sur l’ensemble de nos sociétés en jouant un rôle significatif dans les secteurs économique, social, culturel et tout particulièrement dans celui de l’éducation. La présente étude, première du genre en Afrique, se propose de contribuer à la compréhension de la problématique de l’utilisation des TIC à l’école, en vue de répondre à la question cruciale de leur utilité, efficacité et efficience dans le système éducatif. La recherche sur le cas du Mali a réuni six chercheurs : deux chercheurs principaux et quatre chercheurs associés. Cette étude est très importante sur le plan mondial et particulièrement dans le contexte africain. En effet, la revue de la littérature montre qu'il n'y a pas beaucoup d'écrits sur le sujet dans cette région du monde. L’objectif général de la recherche consistait à :

• Mieux comprendre, dans le contexte des pays africains, les conditions qui sont de nature à favoriser l’intégration réussie des TIC à l’école, afin de contribuer de façon significative à la qualité et au développement de l’éducation.

Les objectifs spécifiques avaient pour objet de :

1. Déterminer les conditions d’accès aux TIC et les processus qui favorisent leur intégration réussie à l’école ;

2. Identifier les approches pédagogiques adaptées à l’utilisation des TIC à l’école en contexte africain ;

3. Évaluer les effets de l’intégration des TIC ; 4. Identifier les facteurs importants contribuant à la durabilité de l’intégration

des TIC à l’école. La présente recherche est une étude qualitative de grande envergure et de nature essentiellement descriptive.

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Au Mali, il n’existe pas a priori, de politique nationale clairement définie sur les TIC dans le système éducatif. Cependant, quelques faits peuvent être cités notamment :

• Bamako 2000 : Développement des connexions de 703 communes du Mali à Internet ;

• Mai 2002 : «Déclaration de Bamako», résultat des travaux des 2000 participants venus de 51 pays africains pour la conférence régionale préparatoire du sommet mondial sur la société de l’information, sommet s’étant tenu à Genève le 10 Décembre 2002 ayant enregistré la participation de 169 pays ;

• Octobre 2002 : Décret N°02-498 / P-RM du 16 Octobre 2002 le Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information (MCNTI) structure qui abrite la Mission de l’Informatique et des Nouvelles Technologies de l’Information (MINTI) chargée entre autres de la réalisation du projet «Internet à l’école» en collaboration avec la Cellule de Planification et de Statistique (CPS) du Ministère de l’Education Nationale.

Le processus de sélection s’est appuyé sur la juxtaposition de nombreux filtres indépendants, mais complémentaires les uns des autres. Pour répondre aux impératifs de sélection, une procédure pragmatique fondée sur des fiches d’évaluation et de renseignements a été mise en place. Les contacts et entretiens préliminaires avec les organismes et institutions responsables de l'éducation (Ministère de l’Education Nationale, Académies d’Enseignement, Centres d’Animation Pédagogique, etc.) ont permis de l’identification et la présélection de 8 écoles pionnières dans le domaine des TIC au Mali. Le processus qui a abouti à la sélection finale de 8 écoles primaires et secondaires s’est appuyé sur les quatre critères définis lors de l’atelier de Janvier 2004 à Bamako, à savoir, une école dans laquelle :

• Les élèves et les enseignants ont accès aux ordinateurs • Un usage didactique ou pédagogique des TIC est effectué • Il existe un leadership dans l’intégration des TIC (directeur, politique, équipe

d’enseignants) • Les TIC sont des moyens de communication, de recherche d’information, mais

aussi de production et de gestion Pour garantir l’objectivité, la transparence, l’originalité et la rigueur dans le choix des écoles participantes, cette méthode de sélection pragmatique, par étape successive était fondée sur la confrontation des fiches d’écoles à un ensemble de critères variés et diversifiés reposant sur des éléments pertinents identifiés : école mixte/non mixte, publique/privée, petite taille/grande taille, milieu urbain/ milieu rural, etc. Ainsi, sur cett base, les écoles suivantes ont été sélectionnées :

4 écoles publiques ECICA rive gauche - Bamako Lycée Dougoukolo Konaré de Kayes Lycée Mahamane Alassane Haïdara de Tombouctou Lycée Technique - Bamako

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4 écoles privées Espace Education KALANSO - Bamako Ecole Fondamentale La Plume - Bamako Groupe Scolaire Le Progrès - Bamako Cours Jeanne D’Arc (100 % filles) - Bamako L’équipe a, sur la base des données recueillies lors des visites de terrain et des entretiens effectués avec les différents acteurs de l’école (administrateurs, élèves, enseignants TIC, autres enseignants, parents d’élèves), analysé le processus d’intégration des TIC, les conditions d’accès, les effets des TIC sur l’apprentissage, ainsi que les facteurs de durabilité. Soulignons que tous les acteurs de l’école interrogés ont mis l’accent sur les contraintes liées à l’essor des TIC à l’école à leurs niveaux respectifs et proposé des solutions pouvant contribuer à résoudre les difficultés auxquelles ils sont confrontés. En vue de recueillir des données quantitatives, une autre série de questionnaires a été administrée à 5 690 élèves et 147 enseignants dans les huit écoles sélectionnées. Leur analyse indique entre autres d’une part que 71% des élèves pensent que l’ordinateur et Internet facilitent beaucoup la réalisation de leurs travaux scolaires et d’autre part que l’ordinateur est utilisé par 31,5% des enseignants pour la préparation des cours une ou plusieurs fois par semaine. L’étude indique que les différents acteurs de l’école interrogés, en dépit des difficultés enregistrées de part et d’autre, sont en très large majorité favorables à l’intégration et au développement des TIC à l’école. A cet égard, ils ont formulé une série de recommandations pertinentes, qui nous en sommes convaincus, seront prises en compte au niveau des instances décisionnelles. Finalement des recommandations ont été formulées par les chercheurs à l’endroit du Gouvernement, des écoles, des partenaires (techniques, financiers et sociaux) et de leurs collègues chercheurs.

1. LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION AU MALI

1.1 La Republique du Mali - Portrait Situation La République du Mali est située au centre de l’Afrique de l’Ouest, en zone soudano-sahélienne et s’étend sur une superficie de 1 241 000 km2. 60% des terres sont désertiques, les surfaces cultivables ne représentent que 11% de la totalité du territoire national. Etat continental n’ayant aucun débouché sur la mer, le Mali est limité au Nord par l’Algérie, au Sud par la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry, à l’Est par le Burkina Faso et le Niger, à l’Ouest par la Mauritanie et le Sénégal. Histoire Le Mali a conquis son indépendance le 22 Septembre 1960, après 70 ans de domination coloniale française. La Première République (1960-1968) opta pour un régime pro-socialiste centralisateur avec gestion de planification qui fut renversé par le coup d’état militaire du 19 novembre 1968, date marquant l’avènement de la deuxième République (1968-1991). La révolution du 26 Mars 1991 engendra l’avènement de la Démocratie et de l’Etat de Droit. Le pays s’engage désormais sur la voie de la démocratisation et de la décentralisation. La décentralisation concerne notamment le système éducatif et vise le transfert et l’exercice des compétences par les collectivités territoriales avec une administration déconcentrée et un désengagememt progressif et partiel de l’Etat.

Relief Le Mali est un vaste plateau au relief peu accidenté. Le mont Hombori qui culmine à l’est avec 1155 m est le plus élevé de tous les massifs montagneux. Deux grands fleuves de l’ouest africain traversent le pays : le Niger (1700 km au Mali) et le Sénégal (700 km au Mali). Ces fleuves se prêtent à la navigation, à l’irrigation, à la pêche et à la production d’électricité.

Economie Le Mali a une économie à forte prédominance agro-sylvo-pastorale. L’industrialisation est à ses débuts. Les sources d’énergie faisant défaut, le pays importe surtout des hydrocarbures. Pays Pauvre Très Endetté (PPTE) avec une dette s’élevant à 1 700 milliards de francs CFA (2003), le Mali se caractérise par une population démunie vivant surtout en milieu rural (80%) dont les plus vulnérables sont les femmes et les enfants. L’indice de développement humain classe le Mali au 174ème rang sur 177 en 2003 et l’indice de pauvreté humaine au 93ème rang sur 95. 72% de la population, malienne vit en dessous du seuil de pauvreté avec moins de un dollar par jour. Cependant, les secteurs primaire et secondaire offrent d’importantes potentialités. En effet, la production agricole (coton, riz et arachide) et l’élevage (ovins, bovins et caprins) enregistrent des progrès sans cesse croissant : le Mali est passé en 2003

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premier producteur de coton avec 612 500 tonnes et premier exportateur de bovins en Afrique. Organisation administrative Le Mali est subdivisé en 8 Régions et 1 District. Le District de Bamako (6 communes) est la capitale. Avec la mise en œuvre de la politique de décentralisation, le Mali compte 761 collectivités territoriales, dont 49 cercles, 703 communes et environ 10 853 villages et fractions. Dans l’ordre numérique, les Régions sont : Kayes (129 communes), Koulikoro (108 communes), Sikasso (147 communes), Ségou (108 communes), Mopti (118 communes), Gao (24 communes), Tombouctou (52 communes) et Kidal (11 communes).

Population La population malienne est faible et inégalement répartie. Elle est évaluée à 12 millions d’habitants, avec une densité de 11 habitants au km2. Son taux de croissance annuelle de la population est de 3,7%. Rurale à 80%, la population malienne est très jeune : 49% ont moins de 15 ans. Les femmes représentent 51% de la population, les hommes 49%. Selon des statistiques officielles, le nombre de Maliens résidant à l’étranger s’élèverait à 4 millions d’individus. Tableau 1.1 : Répartition de la population malienne selon les régions et les groupes et

les groupes ethniques

REGION

ETHNIES

1 KAYES Peulh, Khassonké, Sarakollé, ou Soninké, Toucouleurs, Massassi 2 KOULIKORO Bamanan, Sarakollé 3 SIKASSO Sénoufo, Minianka, Bobo, Bamanan 4 SEGOU Bamana, Peuhl, Bobo 5 MOPTI Peuhl, Dogon, Bozo, Toucouleur 6 TOMBOUCTOU Touareg, Maure, Berbère, Arabe, Sonrhai 7 GAO Songhoi, Touareg, Maure 8 KIDAL Touareg, Maure, Berbère, Arabe 9 BAMAKO Tous les groupes ethniques sont représentés à Bamako

Les principales langues parlées au Mali sont : le Bamanankan, le Fulfuldé, le Songhoi, le Tamasheq, le Dogon et le Bozo. La religion dominante, l’Islam est pratiquée par 85% de fidèles. Le Christianisme compte un peu plus de 10% d’adhérents. Près de 5% de la population pratiquent la religion traditionnelle.

1 Source : Djénéba TRAORE, Le rôle et la place de la femme dans l’administration et la société au Mali, Centre Africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement (CAFRAD), 1993, p. 150

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Education En 1960, seulement 7% de la population malienne avait été scolarisée à l’école française. C’est dans ce contexte que fut conçue et élaborée la Réforme de 1962 du Système Educatif qui se fixait comme objectifs entre autre d’offrir un « enseignement de masse et de qualité », et « d’atteindre dans les meilleurs délais et à coûts réduits », une éducation pour tous. Toutefois, compte tenu des difficultés socio-économiques et des contraintes institutionnelles cet objectif ambitieux ne put être réalisé. Les autorités de la Troisième République, faisant de l’école leur priorité, ont marqué l’importance qu’elles accordaient au secteur de l’éducation en accroissant ostensiblement d’année en année le financement du système éducatif : en 2004, 31% du budget national a été consacré à l’éducation. Ainsi, le taux brut de scolarisation est passé de 32,8% en 1992 à 70,5% en 2005 avec des disparités importantes entre régions, zones urbaines/zones rurales et sexes. La seconde grande Réforme du système éducatif est le Programme Décennal de Développement de l’Education (PRODEC), débuté en 1998, grâce auquel de nombreuses infrastructures scolaires ont vu le jour dans le cadre du Programme d’Investissement Sectoriel de l’Education (PISE) dont le montant total pour la 1ère phase (2001-2005) s’élève à 395 milliards de francs CFA. 1. 2 Etat des TIC au Mali Le Mali a été connecté à Internet en 1996 grâce au projet Leland Initiative des Etats Unis d’Amérique, avec un débit de 128 kilobits/s. Un nœud national d’accès au réseau est géré par la Société des Télécommunications du Mali (SOTELMA). L’adhésion au projet Leland entraînait de fait l’ouverture de la commercialisation de l’Internet au privé. Dès 1997, des fournisseurs d’accès à Internet (FIA) privés ont commencé à voir le jour. De quatre au départ, on dénombre vingt et un (21) aujourd’hui, dont trois à statut particulier : il s’agit des bureaux locaux du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et du Campus Numérique Francophone qui desservent des publics spécifiques. La bande passante est passée de 2 mégabits en 1999 à 3 mégabits/s en 2000 et à 4 mégabits/s en 2001. Depuis 2002, elle est à 6 mégabits/s à la descente et à 4 mégabits/s à la montée du signal. Au début, Bamako était la seule ville desservie, mais depuis 2002, il existe 5 points régionaux d’accès : Kayes, Sikasso,Ségou, Mopti et Tombouctou. Aujourd’hui, plusieurs villes ont accès à l’Internet et techniquement l’accès est possible sur l’ensemble du pays. Les coûts d’accès ont connu des baisses et la qualité de la connexion a été améliorée. Depuis 2003, la SOTELMA baisse régulièrement les tarifs de communication, mais les coûts restent cependant élévés (15 FCFA/mn) comparativement aux revenus des populations. Depuis 2004, le second opérateur téléphonique IKATEL a lancé son réseau Internet IKANET, qui offre une connexion ASDL, mais les tarifs restent hors de portée de la plupart des maliens, seules quelques grandes Societés et Entreprises y sont connectées. La SOTELMA a entrepris un vaste programme d’amélioration de ses installations, notamment une connexion par fibre optique depuis le nœud de cables sous-marins

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SAT3-WASC-SAFE du Sénégal, et une autre connexion vers la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ces programmes contribueront à augmenter la couverture du pays sur le plan des télécommunications. Un Comité de Régulation des Télécommunications (CRT) a été institué en tant que régulateur du secteur. En matière de sensibilisation sur les enjeux des TIC, les pouvoirs publics maliens se sont très tôt illustrés par leur volonté politique. En février 2000, une Conférence Internationale a été organisée à Bamako. Il s’agissait de « Bamako 2000 : Internet, les passerelles du développement ». Dans la foulée de cet événement le pays a lancé un grand projet d’interconnexion de ses 703 communes (projet qui est à l’étape de recherche de financement). En 2002, dans la cadre de la préparation du Sommet Mondial sur la Société de l’Information organisée par l’Union Internationale des Télécommunications, le Mali a abrité la réunion préparatoire africaine connue sous le nom de « Bamako 2002 ». Le PNUD, grâce l’appui du Gouvernement du Japon a soutenu le Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information dans la formulation d’une stratégie nationale sur l’utilisation et la propagation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication au Mali. La nouvelle stratégie nationale vise :

• Le développement des infrastructures • La modernisation de l’administration • L’interaction entre les citoyens et les institutions de l’État • Le développement d’une coopération régionale et africaine en matière de

NTIC Un plan d’action national spécifiant les objectifs à atteindre à court, moyen et long terme a d’ores et déjà été élaboré. 1.3 La politique TIC du Mali 1.3.1 La politique nationale en matière d’Internet La politique nationale en matière d’Internet relève du Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information à la fois de la SOTELMA et de l’AGETIC (Agence des Technologies de l’Information et de la Communication). Les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) font l'objet de déclarations de principe et d'une réaffirmation constante de leur rôle dans le développement face à la mondialisation et à l'avènement de la "Société de l'Information". La nécessité proclamée de développement des NTIC dont l’ancien Président malien SEM Alpha O. KONARE, s'est fait lui-même le porte-parole ne s'est pas jusque là traduite par des politiques concrètes. En un sens, l'on pourrait dire que la stratégie Internet se fait de façon spontanée par le bas (usages, pratiques) et est impulsée de l'extérieur par les agences d'aide notamment l'USAID, l'Etat se contentant de prendre acte des mutations survenues et de s'ajuster aux initiatives de ses partenaires étrangers. L'impécuniosité de l'Etat malien et son agenda (urgences liées à l'ajustement économique, à la lutte contre la pauvreté, priorités politiques et sociales diverses) contribuent à une telle situation qui jusque-là l'a amené à réagir au coup par coup.

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Dans le cadre de l’ «Initiative Société de l’Information en Afrique», (AISI), visant à mettre en place des Politiques et des Plans Nationaux d’Infrastructures Africaines de la Communication et de l’Information (PNICI), initiative conduite par la Commission Economique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA) et à la demande du Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies (MCNT), le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et la Commission Economique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA), ont fourni un appui technique et financier pour conduire une étude générale sur les Technologies de l’Information et de la Communication au Mali. Du 2 au 5 octobre 1999 a eu lieu à Bamako un Séminaire sur la Stratégie Nationale d'Introduction des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication, organisé avec l'assistance de la Commission Economique pour l'Afrique de l'ONU. Cet important séminaire a été largement consacré à l'Internet dont les protagonistes au Mali étaient présents ainsi que des bailleurs de fonds. Plusieurs communications y furent présentées qui ont donné lieu à des échanges, débats, réflexions et recommandations. Sur la base des travaux de ce séminaire, un document-cadre a été élaboré par un comité interministériel assisté de l'USAID. Ce document servira de base aux projets concrets à soumettre aux bailleurs de fonds. Le document est en train d'être finalisé et sera par la suite adopté et soumis au Conseil des Ministres. Des besoins ont d'ores et déjà été identifiés et les modalités d'une campagne de sensibilisation à l'Internet arrêtées. Une Mission de l’Informatique et des Nouvelles Technologies a été créée en 2000 pour prendre en charge tous les problèmes ayant trait à l’Informatique et aux Nouvelles Technologies. Un ambitieux Plan de Développement des NTIC d'une durée de trois ans (2000-2002) a été élaboré qui cible quatre principaux domaines où l'Internet sera introduit ou développé on peut citer:

• Santé : télémédecine, formation du personnel médical, accès à des banques de données etc.

• Education : mise en place d'un réseau national d'éducation et de recherches, équipement et connexion des lycées et collèges, introduction de l'informatique dans l'enseignement de base

• Culture : développement de contenus nationaux et locaux, afin de mieux s’approprier l'outil Internet, développement de l'usage de l'Internet dans les médias

Mieux, le Gouvernement du Mali a affirmé sa réelle volonté d’introduire le Mali dans les NTIC en créant par le Décret N°02-498 / P-RM du 16 Octobre 2002 le Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information (MCNTI) structure qui abrite la Mission de l’Informatique et des Nouvelles Technologies de l’Information (MINTI) chargée entre autres de la réalisation du projet «Internet à l’école» en collaboration avec la Cellule de Planification et de Statistique (CPS) du Ministère de l’Education Nationale. Une initiative majeure du Gouvernement qui vise à fournir aux écoles un accès à l’Internet.

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Pour réussir ses objectifs de développement, le Mali à travers le Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies a élaboré une politique nationale en matière de TIC.

La mise en oeuvre de cette politique a été concrétisée par la création de l’Agence des Technologies de l’Information et de la Communication (AGETIC). Elle vise l’accès universel à travers le renforcement des capacités, l’élaboration et la mise en place d’un plan de formation initiale et continue des ressources humaines dans le domaine des TIC et d’un plan d’appropriation des TIC par le plus grand nombre de Maliens et d’intégrer les TIC dans les programmes de l’éducation formelle et non formelle, l’administration scolaire et la recherche

Le Président de la République du Mali, S.E.M. Amadou Toumani Touré, donnant son aval à l’initiative, a laissé entendre que les NTIC constituaient « une donnée importante de toute politique de modernisation de l’État''. « Le Gouvernement » , a-t-il poursuivi, « s’intéresse particulièrement aux applications des NTIC dans des secteurs tels que la santé, l’éducation, les affaires, les communautés agricoles et pastorales, la culture, l’administration publique et la décentralisation. (…) Le Gouvernement s’emploiera également à relever le défi de permettre à toute la société de faire usage de ces nouvelles technologies à des coûts abordables ». 1.3.2 L'elaboration recente d’une strategie nationale En Septembre 2004, le Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information élaborait un document intitulé “Politique Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication” portant sur :

• L’état des lieux en matière de Technologies de l’Information et de la Communication

• L’identification des besoins et des attentes des différents acteurs (Etat, Société Civile et Secteur Privé) dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication

• Les perspectives de développement du secteur Le document ci-dessus cité indique dans le chapitre consacré à l’éducation, les initiatives majeures menées en matière de TIC dans les différents ordres d’enseignement. Il s’agit principalement des réalisations et initiatives suivantes : Le réseau Intranet de l’Université de Bamako Ce réseau a été inauguré en septembre 2003 dans le but d’établir d’une part une liaison Intranet entre les facultés et les grandes écoles et d’autre part de connecter les deux entités à Internet. En support, un programme étendu de formation à l’intention des enseignants et des étudiants est en cours d’exécution. Environ 250 PC, 12 serveurs et de nombreux accessoires ont d’ores et déjà été installés par l’Université et l’USAID. Le Centre Pilote en E-Learning La Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie (FMPOS) de l’Université de Bamako abrite le Centre de Recherche et de Formation sur le

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Paludisme (CRFP) ou le « Malaria Research and Training Centre», spécialisé dans la recherche et la formation sur le paludisme. Grâce à la compétence de ses chercheurs, le Centre jouit d’une notoriété sur le plan international et s’est vu octroyer le prestigieux label de qualité de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de l’Association des Universités d’Expression Française (AUF), ainsi que de plusieurs organisations universitaires et sanitaires régionales. Le Centre de Recherche et de Formation sur le Paludisme (CRFP) est doté d’un Centre Pilote de « E-Learning » avec formation à distance sur la biologie moléculaire et le paludisme. Le projet « E-Learning » est axé sur la formation à distance, la recherche et la télé médecine avec des Institutions et Universités partenaires du Nord. Le Centre de Recherche et de Formation sur le Paludisme (CRFP) possède sa propre antenne VSAT, qu’il met à la disposition du Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée (LBMA) et grâce à laquelle il prend part en direct aux conférences - débats des Universités du Nord. Le Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) Composante du Département de Biologie de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST), le Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée (LBMA) utilise les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) en vue de remplir efficacement ses missions. A l’aide du Réseau HINARI auquel il a adhéré, le LBMA a accès à la version électronique de 1 500 revues spécialisées de la recherche médicale mondiale. Il est connecté par boucle locale radio au Centre de Recherche et de Formation sur le Paludisme (CRFP). Le Campus Numérique Francophone de Bamako (CNFB) Créé au cours de l’année 2000 dans l’enceinte de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de l’Université de Bamako, le CNFB comprend :

• Un cyberespace de 12 PC, baptisé Centre de Ressources consacré à la formation présentielle à l’informatique de base, à l’usage d’Internet et à la formation à distance. A la date du 1er juin 2003, 2407 universitaires avaient été formés aux Technologies de l’Information et de la Communication

• Une Infothèque de 5 PC reposant sur des bases de données sur l’information scientifique et technique et sur des dictaticiels pour l’auto formation

• Un Cyber Etudiant de 15 PC, placé sous la gestion d’une association estudiantine internautes dénommée « E-NET »

Le Centre de l’Université Virtuelle Africaine de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs (ENI) Ce centre qui a démarré ses activités en octobre 2004, a été installé dans les locaux de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs (ENI) de Bamako. L’aménagement d’une antenne VSAT, d’un laboratoire de 50 PC et d’une salle de projection sur écran géant pour les cours a été plannifié. De même, des formations de courte durée et des formations diplomantes sont prévues avec des universités canadiennes et américaines.

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L’Académie Régionale CISCO de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs (ENI) Etablie depuis 2004, l’Académie est opérationnelle au sein de l’ENI. Elle envisage de dispenser des formations en ligne dans le domaine des réseaux informatiques et du routage en collaboration avec CISCO Systems, l’USAID, l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et le PNUD. Le Projet « Internet à l’Ecole » Initié dans le cadre d’un partenariat entre l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) basée à Genève, la Compagnie Suisse des Télécommunications SWISSCOM, le Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies et le Ministère de l’Education Nationale, le projet « Internet à l’Ecole » a réalisé en 2003 l’implantation d’un cyberespace de 17 PC et accessoires dans la salle informatique du Lycée Mahamane Alassane Haïdara de Tombouctou. En mai 2004, le projet a doté le Lycée Hamadoun Dicko de Sévaré d’un cyberespace de 16 PC, 2 serveurs, des accessoires (imprimantes, webcams, scanners, etc.). En 2004 également, «Internet à l’Ecole» étendait son champ d’activité dans le cycle fondamental en installant un cyberespace de 10 PC au sein du Groupe scolaire Robert CISSE de Mopti. Le Centre Multimédia du Groupe Scolaire Mamadou Konaté de Bamako Le cyberespace a été implanté dans ce groupe scolaire sur l’initiative de la Mairie Centrale du District de Bamako, avec les objectifs suivants :

• La popularisation des Technologies de l’Information et de la Communication en milieu scolaire

• La création de centres de ressources pour les enseignants et les élèves • L’initiation des tout petits à l’informatique de base et à la création de pages

web Le projet World-Links Organisation Non Gouvernementale américaine ayant pour objectif l’intégration et le développement de l’Internet à l’école, World-Links a installé 15 PC au Lycée Mahamane Alassane Haïdara de Tombouctou et le même nombre au Lycée Dougoukolo Konaré de Kayes. A Tombouctou, une fusion a eu lieu avec le projet « Internet à l’Ecole » de SWISSCOM. En outre, World-Links et le Ministère de l’Education Nationale ont signé une convention visant à équiper huit autres lycées du Mali. Initiatives et Projets du NEPAD Dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), le Programme des Technologies de l’Information et de la Communication s’articule autour de deux axes principaux:

• Le développement rapide des infrastructures de Technologies de l’Information et de la Communication pour l’intégration économique, sociale et culturelle de notre continent

• Le démarrage d’un programme e-schools simultanément dans les écoles primaires et secondaires pour le développement des capacités. Le projet va concerner environ 600 000 écoles sur le continent dont 60 000 du secondaire

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Les e-schools du NEPAD seront reliées à l’Internet par satellite. Pour le financement du programme, une grande campagne de mobilisation de fonds doit être entreprise au plan local, national et international. Le Mali fait partie des 16 pays retenus pour la phase pilote qui démarre en 2004. Sauvegarde des Manuscrits de Tombouctou La gestion électronique des manuscrits de Tombouctou est l’une des composantes d’un projet en quatre volets intitulé « Sauvegarde des Manuscrits de Tombouctou » dont l’objectif principal est de « préserver et de promouvoir un large accès à l’inestimable héritage culturel et littéraire que recèlent les bibliothèques publiques et privées de la région de Tombouctou ». Le projet est copiloté par le Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) et l’Institut des Hautes Etudes et de Recherche Islamique Ahmed BABA (IHERI-AB). Ce projet vise à :

• Développer un système de gestion électronique des documents pour la bibliothèque de l’IHERI-AB

• Assurer l’accès aux images des manuscrits par réseau Intranet et Internet ; • Créer le site web de l’Institut • Accroître la capacité nationale à entreprendre la gestion électronique des

documents dans d’autres centres et bibliothèques

2. PROBLEMATIQUE Il est aujourd’hui reconnu que les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont et continueront d’avoir une influence importante sur l’ensemble des sociétés de la planète en affectant de façon significative toutes les dimensions économiques, sociales et culturelles. Le domaine de l’éducation n’échappe pas à cette tendance. Il est à souligner que le Ministère de l’Education Nationale a introduit à partir des années 1969 l’audio-visuel dans son système éducatif formel et non-formel: support pédagogique appuyé de sons (usage du magnétophone) dans certaines classes au niveau de l’enseignement primaire, le projet «Télévision Scolaire» en circuit fermé pour certains cours de biologie et d’histoire à l’intention des élèves de l’enseignement secondaire et des cours de français à l’intention de la population sur les ondes de Radio-Mali. Ces quelques actes posés durant la 1ère réforme du système éducatif au lendemain de l’accession du Mali à l’Indépendance (22 Septembre 1960) démontrent une réelle ouverture vers les nouvelles technologies. Conscients et soucieux du devenir performant de son système éducatif, les gouvernants sont convaincus de la nécessité de l’introduction de l’informatique dans l’enseignement, et cette disposition est soutenue par cet extrait de l ‘Annexe II du PISE où il est clairement dit: « ….les budgets des écoles proviendront en grande partie de la transformation des bourses d’élèves individuelles en subventions pour les écoles en vue de la création de salles de cours, de bibliothèques et de laboratoires informatisés avec accès à l’Internet; ceci permettra d’instaurer un environnement positif d’apprentissage non seulement pour les élèves et étudiants mais aussi pour la formation et les besoins de recherche des enseignants … ». Ainsi, aujourd’hui plusieurs autres lycées publiques sont dotés d’une salle informatique dans laquelle les équipements sont en cours de livraison. L’ADEA a établi un forum de réflexion en 2003 qui vise à aider les pays africains, qui sont engagés dans un processus de reforme éducative et de solutions novatrices pour parer, avec des resssources limitées sur tous les fronts, à la vaste demande pour une éducation pour tous pertinente et de qualité. Déjà en 2002, l’ADEA soulignait que les TIC représentent un canal d’apprentissage susceptible d’améliorer grandement l’éducation de base en Afrique. Des recherches, voire des études de cas sur d’éventuelles expériences de ce genre, pourraient donc être particulièrement souhaitées. Or, comme le soulignait la Banque Mondiale (2002), il y a un manque significatif de recherches sur les TIC en Afrique, tant sur le plan de l’éfficience de la présence des TIC à l’école que sur le plan de l’impact potentiel de ces dernières sur l’amélioration de la qualité de l’éducation. Il est admis que les TIC offrent des possibilités importantes pour diffuser les connaissances, améliorer l’apprentissage et développer des services éducatifs plus efficaces.

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Au Mali, comme nombre de pays en Afrique au Sud du Sahara, le manque de matériel didactique et la pénurie d’enseignants constituent des obstacles à la qualité de l’éducation ; les TIC peuvent-elles apporter une solution? L’intégration des TIC est inévitable, particulièrement dans le domaine de l’éducation, et ce, afin de favoriser l’accès à l’information, de même que la réussite éducative des élèves, rehausser le professionnalisme du personnel enseignant, encourager le leadership des gestionnaires, voire favoriser la collaboration entre l’école, la famille et le milieu. Les TIC constituent de puissants outils cognitifs qui offrent de multiples solutions pour contrer plusieurs problèmes actuels de l’éducation en Afrique. Mais l’intégration d’une innovation à l’école s’accompagne toujours de défis et d’écueils. Il est donc nécessaire d’accorder une place de plus en plus importante à la recherche dans le domaine de l’utilisation des TIC dans les systèmes éducatifs africains. En effet, ces systèmes évoluent dans des contextes marqués par des difficultés de toutes sortes, liées entre autres à un environnement technologique déficient, à l’absence de politique d’incitation à l’utilisation des TIC et à des coûts exhorbitants qui sont de nature à constituer des freins à la pérennité des usages dans les écoles. Ces questions interpellent les chercheurs en éducation, qui doivent de plus en plus s’intéresser à l’intégration des TIC dans l’éducation, afin de pallier le manque de connaissances sur les expériences en cours. Ainsi, le ROCARE et l’Université de Montréal avec le concours financier du CRDI ont entrepris une recherche sur l’Intégration des TIC dans l’éducation en Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette étude transnationale vise à mieux comprendre, dans le contexte des pays africains, quelles sont les conditions de nature à favoriser l’intégration réussie des TIC à l’école, afin de contribuer de façon significative à la qualité et au devéloppement de l’éducation? Pour repondre à cette question il faut analyser les aspects suivants :

• Le processus d’intégration des TIC et les conditions d’accès • Les approches pédagogiques priviligiées • Les effets de l’intégration sur l’enseignement et les apprentissages • La gestion de la durabilité

3. OBJECTIFS Objectif général Mieux comprendre, dans le contexte des pays africains, les conditions qui sont de nature à favoriser l’intégration réussie des TIC à l’école afin de contribuer de façon significative à la qualité et au développement de l’éducation. Objectifs spécifiques

1. Déterminer les conditions d’accès aux TIC et les processus qui favorisent leur intégration réussie à l’école

2. Identifier les approches pédagogiques adaptées à l’utilisation des TIC à l’école en contexte africain

3. Évaluer les effets de l’intégration des TIC 4. Identifier les facteurs importants contribuant à la durabilité de l’intégration des

TIC à l’école

4. METHODOLOGIE 4.1 Justification de l’étude de cas Cette recherche est une étude qualitative de grande envergure et de nature essentiellement descriptive qui vise la compréhension plus approfondie d’un phénomène. L’approche qualitative permettra d’étudier le processus à partir du vécu et du cadre de référence propre aux acteurs principaux de l’école (enseignants, élèves, administrateurs et parents). Il s’agit d’une étude multicas qui nécessite une sélection des écoles à étudier et une collecte de données sur le terrain. L’étude multicas porte sur 36 écoles sélectionnées dans cinq pays (Bénin, Cameroun, Ghana, Mali et Sénégal) de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. L’étude multi cas est très pertinente pour la présente recherche puisqu’elle permet entre autres, de mettre en évidence les ressemblances et les particularités des cas étudiés et, peut faciliter ainsi la compréhension de la dynamique qui existe entre l’intégration de TIC et la réussite des écoles dans le contexte particulier de chacun des pays. 4.2 Processus de sélection des cas Le processus de sélection s’appuie sur la juxtaposition de nombreux filtres indépendants mais complémentaires, qui permettent de considérer qu’une école présente le profil requis pour être retenue. Au final, cette méthode de sélection, qui se veut pragmatique, par étapes successives fondées sur la confrontation des fiches d’écoles à un ensemble de critères variés, garantit une sélection rigoureuse. L’objectivité, la transparence et la rigueur dans le choix des écoles participantes constituent le gage d’une bonne sélection d’originalité reposant sur des éléments pertinents identifiés. Ainsi pour la sélection des huit + deux écoles, l’équipe du Mali a procédé de la manière suivante : 1. Envoi d’une lettre de présentation du projet et des formulaires de pré-identification d’écoles pionnières Les formulaires de pré-identification ont été faxés par les chercheurs aux différentes Directions d’Académie d’Enseignement (DAE) et Directions des Centres d’Animation Pédagogique (DCAP) des huit Régions du Mali. L’équipe des chercheurs s’est déplacée pour rencontrer les autorités scolaires au niveau des Académies de Bamako et de Kati1. Elle a échangé avec les responsables de ces structures sur les objectifs de la recherche et le contenu des formulaires avant de les déposer pour remplissage. 2. Collecte des formulaires Une semaine après la date de dépôt des formulaires, l’équipe a refait le tour des Académies d’Enseignement et des CAP du District de Bamako et de Kati pour les récupérer. Les formulaires des autres Régions ont été envoyés par courrier postal.

1 Localité relevant de la région de Koulikoro (2ème région économique et administrative du Mali), sise à 15 km du District de Bamako.

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3. Dépouillement des formulaires Sur l’ensemble des écoles contactées et ayant manifesté leur intérêt pour l’étude, 62 réponses sont parvenues à l’équipe. Dans une 1ère phase, trois critères ont prévalu à la présélection des écoles pionnières sur les 62 postulantes. Ces critères étaient:

� les écoles ayant une salle informatique � les écoles où les élèves ont accès à la salle informatique � les écoles connectées à Internet ou abritant un cybercafé accessible aux élèves

Dans une seconde phase, les écoles retenues ont été classées selon des critères plus rigoureux parmi lesquels nous pouvons citer entre autres:

� le nombre d’ordinateurs � le nombre d’heures d’accès des élèves à l’ordinateur � l’existence d’une politique TIC menée par l’administration scolaire

Au cours de la 3ème phase, l’équipe s’est rendue dans les écoles sélectionnés pour visiter les salles informatiques et collecter les renseignements complémentaires en vue de disposer d’une banque de données et de mieux préparer l’administration des interviews. 4. Sélection de 8 écoles TIC et 2 écoles de réserve Selon la méthodologie de l’étude, l’équipe a définitivement sélectionné huit écoles TIC plus 2 écoles de réserve; à savoir :

Tableau 2. Liste des huit écoles pionnières sélectionées N° d’ordre Nom & Statut de l’école Localisation de l’école

1 KALANSO Espace Education (Ecole Fondamendale Privée)

Bamako / AE2 rive gauche (Commune I)

2 Groupe Scolaire du Progrès (Ecole Fondamentale et Secondaire Privée)

Bamako / rive droite (Commune VI)

3 Lycée Technique (Ecole Secondaire Technique et Professionnelle-Publique)

Bamako / AE rive gauche (Commune III)

4

ECICA (Ecole Secondaire Technique et Professionnelle, Publique)

Bamako / AE rive gauche (Commune III)

5 Cours Jeanne D’Arc (Ecole Catholique Secondaire Technique et Professionnelle-Privée / non-mixte)

Bamako / AE rive gauche (Commune III)

6 Ecole La Plume (Ecole Fondamentale Privée)

Bamako / AE rive gauche (Commune I)

7 Lycée Mahamane Alassane Haïdara (Ecole Secondaire Général-Publique)

Tombouctou / AE de Tombouctou

8 Lycée Dougoukolo Konaré (Ecole Secondaire Générale-Publique)

Kayes / AE de Kayes

2 AE= Académie d’Enseignement

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Pour les deux écoles retenues en réserve, il s’agit de:

Tableau 3. Liste des deux écoles de réserve

Nr. d’ordre Nom & Statut de l’école

Localisation de l’école

1 Ecole Fondamentale Don Rascek (Ecole Fondamentale Privée)

Bamako / AE rive gauche (Commune I)

2 Ecovie (Groupe Scolaire Privé: Ecole fondamentale et Secondaire)

Bamako / AE rive droite (Commune VI)

Carte administrative du Mali

Localisation des écoles pionnières

Au cours de cette 4ème phase, l’équipe a rendu visite à chacune des 10 écoles pour une série d’entretiens avec :

• Les agents de la Direction de l’école • Les enseignants • Les enseignants TIC • Les parents d’élèves • Les élèves

Tous les entretiens se sont déroulés à partir d’un guide préalablement testé lors de l’atelier méthodologique de Bamako. Les huit écoles pionnières TIC sélectionnées répondent aux caractéristiques suivantes: 4 écoles publiques ECICA rive gauche - Bamako Lycée Dougoukolo Konaré de Kayes Lycée Mahamane Alassane Haïdara de Tombouctou Lycée Technique - Bamako 4 écoles privées Espace Education KALANSO - Bamako Ecole Fondamentale La Plume - Bamako Groupe Scolaire Le Progrès - Bamako Cours Jeanne D’Arc 100 % filles - Bamako Cette sélection répond aux recommandations formulées dans le document intitulé « Guide d’utilisation des critères de sélection d’une école pionnière TIC », à savoir inclure dans l’échantillonnage au moins quatre écoles publiques, deux écoles de « petite taille », une école de filles et tenir compte d’autres facteurs tels que l’ordre d’enseignement (primaire/secondaire), le type d’école (établissement d’enseignement, général ou technique et professionnel) et le mode de financement des TIC (interne/externe). 4.3 Méthode de collecte des données La 4ème phase de cette étude a consisté à rendre visite à chacune des dix écoles pour les entretiens. Au cours de cette phase, en plus des entrevues semi-dirigées et enregistrées sur bande magnétique, les entretiens ont été filmés, des photos ont été prises et des documents pédagogiques relatifs aux TIC ont été collectés auprès des acteurs des écoles. Chaque fois qu’il a été possible, des observations de classe ont été réalisées. Les entrevues ont essentiellement porté sur le processus d’intégration, les approches pédagogiques, les effets de l’intégration des TIC, la gestion de la durabilité et les principaux obstacles rencontrés.

5. PRESENTATION DES ECOLES PIONNIERES TIC SELECTIONNEES 5.1 Ecole Centrale pour l’Industrie, le Commerce et l’Adminstration (ECICA). Bamako, Mali.

Située en Commune III du District de Bamako, l’ECICA est une école publique d’enseignement technique et professionnel créée en 1973 et orientée sur le secteur tertiaire. L’intégration de l’informatique a été initiée par des coopérants français en 1989. Avec l’évolution, les machines offertes étant devenues obsolètes, la Direction Administrative et Financière (DAF) du Ministère de l’Education Nationale a octroyé une quinzaine de

Penthiums à l’établissement. L’école emploie en tout 214 enseignants dont 30 femmes. Elle compte un effectif total de 4581 élèves. A partir de l’année scolaire 2000-2001, l’informatique a été tout d’abord dispensée aux élèves des classes terminales de la section Secrétariat de Direction qui constituent un effectif de 2222 élèves. Par la suite, tous les élèves ont été initiés à l’informatique. Toutefois, ce sont les élèves des sections Génie Civil et Mécanique Génerale qui utilisent le plus l’outil informatique. L’école a instauré la formation des formateurs en informatique pour l’amélioration du contenu des cours et la maîtrise des TIC. Le Centre de Formation en Informatique de l’ECICA comprend 40 machines et est ouvert 24/h24h. Les logiciels de Comptabilité utilisés par l’ECICA sont fournis par l’Association des Comptables du Mali. 5.2 Lycée Dogoukolo Konaré de Kayes (LDKK). Kayes, Mali. Le Lycée Dougoukolo Konaré de Kayes est un établissement d’enseignement secondaire général public et mixte qui a vu le jour en 1975. L’effectif des élèves est de 1600, 1150 garçons et 450 filles. Le nombre d’enseignants s’élève à 52 (48 hommes/4 femmes). Le lycée Dougoukolo Konaré de Kayes est situé dans une zone de forte migration qui dispose de grands atouts pour l’intégration des TIC. En effet, le lycée a été équipé en ordinateurs et CD-ROM éducatifs par un établissement français. La direction actuelle est profondément engagée pour une intégration des TIC. A cet effet, depuis la connexion du lycée à l’Internet, elle a installé un comité de gestion de la salle informatique du lycée. Le Proviseur est d’avis qu’un établissement d’enseignement public ne peut acquérir sur fond propre les équipements, car l’école est gratuite, il faut un soutien des partenaires, mais surtout un engagement de l’état pour l’acquisition des ordinateurs et l’aménagement des salles.

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Pour le moment les impacts sur les apprentissages ne sont pas mesurés, car l’innovation est récente. Mais l’impact sur le travail de l’administration est déjà visible du point de vue de la rapidité et de l’amélioration de la qualité. En outre, les élèves ont beaucoup plus de possibilités que par le passé, car en plus de l’apport des enseignants en classe, ils disposent de toutes les ressources disponibles sur le net (ce qui n’existait pas auparavant).

Il a même été constaté que les élèves sont plus à jour que les enseignants, car ils vont sur Internet. Les anciens du lycée voient l’impact sur la qualité de sujets, car auparavant les élèves avaient de la peine à lire les écrits des enseignants, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, car les sujets sont saisis. Les notes sont calculées sur ordinateur avec un logiciel qui permet de faire les inscriptions. Les certificats de scolarité et les listes de classe sont établis à l’aide du logiciel Yéléni conçu par Mamadou Sangaré (Professeur d’enseignement technique, aujourd’hui à la retraite). Autre effet de l’intégration des TIC, les élèves échangent intensivement avec ceux de Béthune en France, ce qui provoque une certaine émulation. Tous les acteurs ont pris conscience de l’existence d’Internet au Lycée et de l’impact qu’il peut avoir sur l’enseignement et les apprentissages. Tous les acteurs du lycée : enseignants, élèves et administration ont accès aux ordinateurs. Les principales activités sont la saisie des sujets, le courrier, le calcul des notes, la recherche de contenus éducatifs etc. Toutefois les élèves utilisent plus l’ordinateur que les enseignants qui sont surchargés, car ils sont en nombre insuffisant pour le Lycée. 5.3 Lycée Mahamane Alassane Haidara de Tombouctou (LMAHT). Tombouctou, Mali

Le Lycée Mahamane Alassane Haidara, fondé en 1965, est situé à Tombouctou dans le quartier de Djingareyber, en zone urbaine, peuplé de commerçants, de fonctionnaires, d’artisans et d’agriculteurs. Tombouctou est une Cité historique qui possédait déjà au 13ème une Université. Le lycée compte 830 élèves dont 596 garçons et 234 filles encadrés par 30 enseignants dont 2 femmes.

Dans le cadre de l’intégration des TIC, le Lycée Mahamane Alassane HAIDARA de Tombouctou bénéficie de l’appui des Ministères de l’Education Nationale et de l’Information, de la Communication et des Nouvelles, mais aussi et surtout de celui de partenaires extérieurs dont la Coopération française qui lui a octroyé une dizaine

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d’ordinateurs, de World-Links avec un don de quinze (15) appareils, de SWISSCOM (Coopération suisse) qui lui a offert en 2003 quatorze (14) ordinateurs et de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) qui a assuré sa connexion à Internet. partenariat avec SWISSCOM s’étend sur 3 ans (2003-2005) et prend en charge les coûts de fonctionnement et de maintenance des ordinateurs. A terme, un Comité de Pilotage sera chargé de poursuivre la gestion du projet. La Direction du LMAHT compte sur la renommée mondiale de Tombouctou pour établir de nouveaux partenariats capables de renouveler ou renforcer son parc informatique. D’ores et déjà, des dispositions sont prises dans ce sens par l’Académie d’Enseignement de Tombouctou et la Direction Nationale de l’Enseignement Secondaire Général (DNESG). Les obstacles ne manquent pourtant pas ; il s’agit surtout de:

• L’insuffisance de formation des professeurs • La maintenance des appareils • L’insuffisance d’ordinateurs pour les élèves

Pour disposer d’un fonds minimum de fonctionnement, le Lycée a instauré des cartes de soutien à 250 F CFA/heure pour les élèves, et 500 F CFA/heure pour les enseignants et la population durant le week-end. Les élèves utilisent l’ordinateur une fois par semaine et par groupes de 30. Les enseignants ont accès à l’ordinateur gratuitement de 12h à 15h du lundi au vendredi. Les élèves, les enseignants et le personnel administratif montrent beaucoup d’engouement pour les TIC dont l’utilisation a créé de nouveaux liens de collaboration entre les différents acteurs de l’école. Néanmoins, des effets non escomptés peuvent surgir, tels que la connexion des élèves à des sites « non pédagogiques », facteur occasionné par l’absence de supervision de la salle informatique. Le LMAHT conseille aux autres écoles de veiller à la qualité des machines, à la formation des ressources humaines et à la supervision de la salle informatique et demande un appui au Gouvernement pour une meilleure politique d’exonération des prix des machines, et une baisse substantielle des tarifs de communication et de connexion. 5.3 Lycée Technique. Bamako, Mali.

Le Lycée Technique est un établissement d’enseignement public secondaire technique situé en Commune III du District de Bamako, juxtaposé à l’ECICA. Il compte actuellement un effectif de plus de 1 245 élèves (982 filles ; 263 filles) et 86 enseignants (74 hommes/12 femmes). L'établissement reçoit les enfants venant de tout le pays et de conditions socio-économiques variées. Les élèves sont orientés par l'état sur la base des critères de

performance en mathématiques et physique en tenant compte de l'âge et la scolarité.

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Le Lycée Technique est le seul établissement du pays qui prépare au Baccalauréat dans le domaine de l'industrie et de la construction civile. C'est un établissement où sont orientés les meilleurs élèves venant du fondamental. L’informatique a été introduite au Lycée Technique dans le cadre du jumelage avec le lycée Polyvalent d’Angers qui a fait don de quatre ordinateurs à l’Administration. Le Ministère de l’Education a de son côté octroyé trois ordinateurs pour la formation des élèves qui ont été installés dans la bibliothèque tenant lieu de salle informatique. Le Secrétariat dispose de quatre ordinateurs, ce qui donne un total de onze ordinateurs pour l’établissement.

En 2004, une salle informatique a été construite dans le cadre du Programme d’Investissement Sectoriel de l’Education (PISE) et dotée en 2005 d’une vingtaine d’ordinateurs non fonctionnels à l’heure actuelle.

L’établissement a tenté d’établir des liens de partenariat avec la Fondation Pathfinder, mais après des débuts prometteurs, les activités ont été interrompues. En raison du nombre limité d’ordinateurs, l’informatique est enseignée théoriquement uniquement dans les classes terminales des séries MTE (Maths-Technique-Economie), MTGC (Maths-Technique-Génie Civil) et MTI (Maths-Technique-Industrie), à raison de 2 heures/semaine par deux enseignants TIC formés à cet effet. Cependant, malgré cette situation, les élèves montrent un réel engouement pour l’outil informatique et fréquentent assiduement les Cybercafés. En 2004, c’est un élève du Lycée Technique qui a remporté un concours national en informatique. En 2005, le lycée a remporté le premier prix du concours « CyberNTIC » de l’Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (NTIC). Les enseignants utilisent l’ordinateur pour la préparation de leur cours, de leurs sujets de composition et pour accéder via Internet (dans le bureau du Proviseur) à des documents qui ne sont pas disponibles au lycée. 5.4 Espace Education Kalanso. Bamako, Mali. L’Espace Education Kalanso est une école fondamentale privée allant de la Maternelle au Collège. Fondé en 1994, l’établissement compte 780 élèves encadrés par 35 enseignants dont 10 femmes. L’école accorde une importance capitale à l’intégration de l’informatique dans l’enseignement. Ses premiers ordinateurs ont éte un don de l’école américaine de Bamako dans laquelle les deux promotrices avaient auparavant travaillé en qualité d’enseignantes.

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L’établisement possède actuellement 28 ordinateurs dont 15 connectés à l’Internet. Les élèves de la maternelle à la 6ème ont 1 heure d’informatique par semaine et ceux de la 7ème à la 9ème, 2 heures. Selon Mme Nadine SANOH, l’accès à l’ordinateur et à Internet augmente les connaissances et la capacité de travail des élèves et les poussent à s’améliorer et à se perfectionner. Cependant, le nombre de machines est insuffisant pour satisfaire les besoins sans cesse croissant de travail et de recherche des élèves et des enseignants. Les enseignants sont formés au niveau de l’école selon un calendrier fixé par la Direction de commun accord avec eux, incluant 3 heures de cours par semaines pendant six semaines. L’Espace Education Kalanso possède un Club Internet mis en place en 2002 qui se réunit trois fois par semaine et organise des concours informatique avec distributions de prix à l’intention des élèves méritants. Des fascicules sur les différents cours ont été élaborés pour les élèves et une revue trimestrielle « Kalanso Kumankan » est éditée avec leur concours. L’école a connu quelques jumelages de courte durée ( 1 à 2 ans) avec des établissements scolaires du Sénégal, de Côte d’Ivoire, de Canada, des USA, de France et de Suisse. L’utilisation des CD-ROM n’est pas très répandue. Pour l’apprentissage des langues, c’est surtout le magnétophone qui est utilisé. Les réunions avec les Centres d’Animation Pédagogiques (CAP) sont formelles et les questions liées aux TIC ne sont pas abordées. Le sujet est surtout discuté avec d’autres écoles privées. Ainsi, Kalanso a mis en place des Comités Pédagogiques pour répondre aux problèmes qui se posent au niveau de chaque matière. 5.5 Lycée du Progrès. Bamako, Mali.

Le Groupe Scolaire du Progrès a été créé en 1992. Le Lycée du Progrès est privé. Il appartient au Groupe Scolaire du Progrès, situé à Faladié, en Commune VI du District de Bamako, à la lisière d'un quartier résidentiel (Faladié Sema). Il comprend les cycles préscolaire, fondamental et secondaire. Il existe également un cycle supérieur dénommé Ecole Supérieure de Technologie et de Management qui se

trouve au quartier de Sokorodji à Bamako. Le Lycée du Progrès compte actuellement 1 306 élèves dont 718 garçons et 588 filles. Les enseignants sont au nombre de 55 dont 51 hommes et 4 femmes. L’école possède 31 ordinateurs dans la salle informatique pour la formation des élèves qui apprennent ainsi l’exploitation de l’espace virtuel, l’actualisation des données, les compléments d’information sur les cours, l’ouverture sur le monde et la messagerie.

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Les TIC ont été dans l’enseignement, il y a de cela sept ans, suite à une visite d’écoles effectuée par le promoteur dans quelques pays de la Sous-Région et au Maroc, visite au cours de laquelle il a découvert l’utilisation de l’ordination et de la connexion Internet dans l’enseignement. Ainsi, à son rertour, il a décidé d’initier les élèves des classes terminales à l’informatique, ceux ci étant confrontés lors de la

poursuite des cours à l’étranger, à l’utilisation de l’ordinateur. Actuellement, les cours d’informatique concernent tous les élèves à partir de la 6ème année, à raison de 2 heures par semaine avec 3 mois d’initiation. Les logiciels utilisés sont :

• Le prébac (par les enseignants) • Le Larousse 2004 • La présentation PowerPoint pour les cours d’informatique

Pour le Promoteur, les principales difficultés se trouvent au niveau du coût élevé du matériel et de la connexion. En effet, l’établissement consacre annuellement trois millions de francs CFA de son budget pour la seule connexion Internet. L’établisement n’a pas développé de lien de jumelage avec une école à l’étranger, mais a su instaurer des liens de collaboration fructueux avec le Maroc. Il est membre d'un réseau Global Teenager, projet composé d'écoles coordonnées par les partenaires de l'Education de l'Institut International pour la Communication et le Développement (IICD). Ce réseau crée un espace d'apprentissage sûr pour les élèves et les enseignants. 5.7 Ecole Fondamentale – La Plume. Bamako, Mali. L’école La Plume est une école primaire privée qui a été créée en 2000. L’école est domiciliée à Bamako, à Djélibougou en Commune I. C’est une école mixte qui compte 367 élèves dont 150 filles et 187 garçons encadrés par 13 enseignants. Les TIC ont été intégrés à l’école grâce à un prêt accordé à travers les bons offices d’un parent d’élèves. L’informatique a été introduite dans le programme scolaire de l’école « La Plume » suite à l’observation des résultats positifs enregistrés au niveau d’une école voisine ayant intégré les TIC dans ses enseignements. Cette décision a été prise de commun accord avec les parents d’élèves en Assemblée Générale. C’est un parent d’élève qui a « décroché » un contrat d’achat d’ordinateurs sur prêt pour l’établissement. Toutefois, cette introduction s’est heurtée à l’absence de plage horaire dans les programmes officiels d’enseignement ce qui a conduit la Direction à procéder à un réaménagement horaire pour certaines disciplines. L’informatique n’étant pas une discipline figurant dans le programme officiel du premier cycle, sa prise en compte dans l’évaluation globale (moyenne mensuelle/trimestrielle/semestrielle/annuelle) pose également problème au

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niveau de certains parents faisant preuve de réticence ou de résistance, car ne comprenant pas l’opportunité de noter cette matière à option.

Le coût élevé des machines et des frais de connexion contrarie la politique de généralisation de l’informatique à toutes les classes ; néanmoins, la Direction de l’établissement tente de mettre en œuvre une politique d’acquisition de matériel informatique. Le partenariat établi avec des personnes privées a souvent permis d’alléger les charges liées à la connexion.

L’outil informatique s’est avéré à la fois utile et efficace pour l’administration scolaire dans la gestion des effectifs, des notes, et autres actes administratifs. Les enfants qui font des recherches sur Internet dans diverses disciplines comprennent mieux les leçons et font quelques productions. Quant aux enseignants, ils se documentent mieux et préparent leurs cours dans de meilleures conditions. L’utilisation de l’informatique peut aussi combler l’absence de matériel de laboratoire par exemple et augmenter la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage. 5.8 Cours Jeanne D’Arc. Bamako, Mali. Le Cours Jeanne d’Arc, école privée catholique technique et professionnelle de filles existe depuis 1950. L’école est domiciliée au centre ville de Bamako et compte 651 élèves (408 pour le cycle secondaire et 243 pour le cycle supérieur) encadrées par 60 enseignants (13 femmes ; 47 hommes). Les premiers ordinateurs ont été offerts quelques années auparavant dans le cadre du jumelage entre le Lycée Polyvalent Jeanne d’Arc de Rennes (France) et le Cours Jeanne d’Arc du Mali. Le CJA dispose actuellement de quarante trois (43) ordinateurs.

La formation en informatique effectuée en Belgique par la Directrice a beaucoup influé sur la dynamisation des cours d’informatique au Cours Jeanne d’Arc. Le 1er pas à franchir consistait à initier les enseignants et à aider les élèves à approfondir leurs connaissances. Aujourd’hui, tous les enseignants utilisent l’ordinateur et Internet. Le cours d’informatique est mentionné dans le

programme officiel de formation, mais les mesures d’accompagnement n’ont pas été prises. Le Cours Jeanne d’Arc étant une école professionnelle, la Direction souhaite arriver à une spécialisation des ses élèves en informatique, afin de conquérir le marché de l’emploi.

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Les élèves qui préparent le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) et le Brevet de Technicien (BT) ont 6 heures d’informatique par semaine. Les difficultés de l’heure ont pour nom : insuffisance de machines, coût d’abonnement à Internet élevé (550 000 FCFA /mois), factures EDM (électricité) élevées, prix exorbitant des ordinateurs, aucune mesure d’accompagnement du Gouvernement par rapport à la subvention des écoles privées dans le domaine de l’intégration des TIC. Le Cours Jeanne d’Arc est un établissement féminin de référence sur le plan national déterminé à lutter contre la pauvreté et l’ignorance des filles.

6. RESULTATS 6.1. Processus d’intégration Le constat général établi au niveau des écoles pionnières TIC sélectionnées est que les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont été intégrées dans l’enseignement à partir d’une prise de conscience individuelle de la part des différents promoteurs et/ou chefs d’établissements au sujet de l’importance des TIC pour l’amélioration de la qualité de l’apprentissage. Cette prise de conscience est souvent dictée par des facteurs exogènes et des expériences vécues comme l’indique ici le Promoteur du lycée du Progrès : « …avec mes voyages hors du pays, j’ai vu que l’ordinateur est un outil pédagogique incontournable. En plus, j’ai interrogé les anciens élèves de l’établissement qui sont à l’extérieur et ils m’ont dit que le fait de n’avoir pas été initié à l’informatique a été un handicap pour eux. Donc je n’avais plus le choix, il fallait donc aller vers l’introduction des TIC ».

Le plus souvent, ce premier cheminement effectué, les autres acteurs de l’établissements sont associés aux actions à entreprendre en vue d’acquérir l’équipement nécessaire. Les raisons principales qui militent en faveur de l’intégration des TIC à l’école sont que premièrement, l’informatique facilite le travail administratif et les enseignements, si bien qu’une fois l’outil informatique intégré, son utilisation devient indispensable, voire incontournable ; deuxièmement, que les TIC permettent, grâce à Internet et aux CD-ROM éducatifs, de sortir de l’isolement, d’entrer en contact direct avec des personnes et des établissements scolaires d’autres pays et d’accéder à un enseignement pratique dans les différentes disciplines scolaires. Le processus d’intégration est très étroitement lié à la situation géographique de l’établissement, à son statut juridique ainsi qu’au partenariat extérieur dont il bénéficie. En effet, selon qu’il soit en zone urbaine ou rurale, privé ou public, secondaire ou fondamental, l’établisement aura plus ou moins d’opportunités de développer une intégration réussie des TIC. Six écoles sélectionnées sur la base des critères définis proviennent de Bamako et deux des Régions de Kayes et Tombouctou. Les deux écoles de réserve se situent également à Bamako. Au lycée Dougoukolo Konaré de Kayes, l’introduction de l’outil informatique est partie d’une proposition d’un ancien Directeur d’Académie qui avait demandé en 1998 au Lycée d’envoyer 5 (cinq) enseignants volontaires pour être initiés à l’informatique, année au cours de laquelle le lycée s’était vu octroyer un ordinateur par le Ministère de l’Education. Puis l’administration de l’établissement a demandé et obtenu des partenaires français de Béthune (France) des ordinateurs. Mais à cette époque, il n’y avait pas de salle informatique. World-Links a ensuite gracieusement offert en 2004 14 ordinateurs connectés en réseau et à l’Internet. Actuellement le LDKK dispose de vingt cinq ordinateurs dont quatorze (14) pour les élèves et onze pour l’administration. Le Proviseur constate :

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« Avec l’ordinateur le travail est rapide et bien fait et aujourd’hui on ne peut plus se passer de l’informatique. Donc notre souhait c’est la généralisation de cette technologie et son introduction dans le programme de formation. Il faut former tous les enseignants ; Nous comptons organiser une formation pour les enseignants pendant les vacances, car nous avons bénéficié d’une formation de World-Links que l’on doit démultiplier. »

Au Cours Jeanne d’Arc, l’intégration des TIC a été effectuée en 1996 à la faveur du jumelage avec l’école Jeanne d’Arc de Rennes en France qui a fait don des premiers ordinateurs au Cours Jeanne d’Arc. La Directrice actuelle, ayant été formée en informatique en Belgique, a à son tour assuré la formation des enseignants, afin qu’ils puissent avoir une bonne maîtrise de l’outil informatique et permettre aux élèves d’utiliser l’Internet au profit de leur formation. Voici ce qu’elle dit à ce sujet : « Moi, j’ai eu la chance d’avoir été formée en informatique en Belgique. Dès mon retour, ma première tâche a été de former les enseignants ici, afin qu’ils puissent mieux utiliser cet outil qui est incontournable si l’on veut améliorer l’enseignement. Actuellement, cela permet aux professeurs de mieux aider les élèves et aux élèves aussi d’utiliser l’Internet au profit de leur formation… »

Ainsi, l’établissement a de fil en aiguille assemblé le matériel nécessaire pour ouvrir un cybercafé dont les bénéfices lui permettent d’effectuer l’achat de nouvelles machines et de couvrir une partie des frais de connexion (550 000 FCFA/mois), d’électricité et de maintenance. Au niveau du partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale, le Cours Jeanne d’Arc travaille avec la Direction Nationale de l’Enseignement Supérieur et celle de l’Enseignement Technique et Professionnel qui soutiennent les efforts de l’établissement dans le processus d’intégration des TIC. Au Lycée Dougoukolo Konaré de Kayes, l’intégration des TIC a débuté en 1998 sur l’initiative d’un Directeur Régional de l’Education, comme l’évoque ici l’actuel Proviseur du lycée : « C’est précisément en 1998 que l’utilisation a commencé ; C’est le Directeur de l’Académie (Directeur Régional à l’époque) qui avait demandé si des collègues voulaient apprendre l’informatique (…). A cette époque, nous n’avions pas d’ordinateurs . Le Département a donné le 1er ordinateur, puis nous avons eu des ordinateurs avec nos partenaires de Béthune en France (…) Wolrd-Links nous a donné cette année 14 ordinateurs. »

L’Etat a de son côté construit la salle informatique et prend en charge les frais d’électricité et de téléphone. La Direction du lycée Dougoukolo Konaré souhaite la généralisation de l’utilisation des TIC et a créé un Comité de Gestion chargé entre autres de la programmation de la formation informatique et du renforcement des capacités avec l’appui des partenaires : « En projet, nous envisageons un jumelage avec le Lycée La Bruyère de Versailles (France) »

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informe le Proviseur qui ajoute qu’il est nécessaire qu’à l’avenir « l’Etat s’engage à fournir des ordinateurs » à l’établissement. L’enseignement de l’informatique ne fait pas partie du programme officiel et les connaissances des élèves ne sont pas évaluées, les cours ayant démarré seulement en 2004. Comme obstacle majeur, l’Administration met l’accent sur l’importante surchage horaire des enseignants : Le Proviseur poursuit :

« Le volume élevé des heures des professeurs, le manque de professeurs, ce qui fait que les professeurs sont surchargés. Donc même la formation des professeurs pose problème ».

Les partenaires ayant insisté sur la formation des élèves, beaucoup ont été initiés à raion de 2 heures de cours par semaine. L’accès à la salle informatique est libre pour les élèves, toutefois, le nombre peu élevé de machines les conduit à fréquenter plutôt les cybercafés. Le Lycée Mahamane Alassane Haidara de Tombouctou a à l’instar de son homologue de Kayes, également acquis ses premiers ordinateurs par le Ministère de l’Education Nationale, en 1995. Le Proviseur fait l’historique de l’intégration des TIC dans son établissement : « Le Lycée Mahamane Alassane Haidara de Tombouctou (LMAHT) a reçu en 1995 ses trois premiers ordinateurs par le Ministère de l’Education pour les besoins des travaux administratifs de l’établissement. Les dix ordinateurs suivants ont été offerts par La Coopération Française peu de temps après. Le 28 février 2003, le Mali initiait un partenariat avec l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et SWISSCOM qui jetait les bases d’une stratégie d’équipement des écoles maliennes en infrastructures Internet. Au mois d’avril 2003, ce partenariat s’est concrétisé par l’équipement de la salle informatique du LMAHT avec 14 (quatorze) ordinateurs. Le lycée fut connecté au réseau Internet par l’ UIT. Le partenariat avec SWISSCOM couvre une période de 3 ans (2003-2005) incluant les coûts de fonctionnement et de maintenance. SWISSCOM travaille en collaboration avec la Société des Télécommunications du Mali (SOTELMA) sous l’égide du Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information (MCNTI) ».

Au terme de ce partenariat, le LMAHT envisage la création d’un Comité de Pilotage appuyé par des textes portant organisation et modalité de création de la salle informatique. Le projet « Internet à l’école » est placé sous financement suisse pour une durée de cinq ans au terme desquels l’Etat malien et le lycée prendront la relève. En prévision de cela, des nouveaux textes ont été élaborés, notamment le Règlement intérieur de la salle informatique et le fonctionnement du Comité de pilotage. Le lycée ne possède pas d’enseignant TIC. Pour la formation des enseignants, le Directeur du Lycée a fait appel aux ONG locales. Les enseignants formés ont à leur tour initié les 830 élèves dont certains avaient déjà suivi des sessions de formation en informatique.

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Un Technicien de la SOTELMA (Société des Télécommunications du Mali) assure la réparation et la maintenance des ordinateurs.

Le Lycée Technique de Bamako ne dispose en tout que de onze ordinateurs dont trois pour les 1 245 élèves et les 86 professeurs recensés, quatre pour l’Administration et quatre pour le Secrétariat. Seule la Direction est connectée à l’Internet. Les ordinateurs ont étés acquis grâce à la collaboration avec le Lycée Polyvalent d’Angers. Le Proviseur commente : « C’est suite à notre jumelage avec le lycée Polyvalent d’Angers que nous avons été amenés à recevoir du lycée d’Angers du matériel informatique dont nous avions réellement besoin déjà. Les professeurs et les élèves ont pu apprécier l’apport de cet outil dans leur formation. (…). Le projet TIC a été initié par la Commission Culturelle avec l’appui de la Direction naturellement. »

De l’avis du Proviseur, l’intégration des TIC permet de résoudre le problème crucial d’abscence de manuels pédagogiques : « Nous sommes dans un établissement technique. De nos jours, les documents techniques coûtent extrêmement cher ne sont pas disponibles sur le marché. Or, avec les NTIC, il est possible de contourner ce problème par le branchement sur Internet d’abord, ensuite par l’utilisation des disquettes et des logiciels, ainsi l’information peut circuler plus facilement. »

Deux enseignants TIC formés en partie à l’étranger assurent la formation des élèves. Les différents acteurs de l’école, à savoir la Direction, les enseignants, les élèves et les parents d’élèves reconnaissent l’importance de l’outil informatique pour l’amélioration du système éducatif tout entier. Cependant, les responsables administratifs s’avouent impuissants face aux difficultés à obtenir de nouveaux ordinateurs. L’alternative consiste pour enseignants et élèves à fréquenter les cybercafés pour consulter les différents sites auquels ils ont recours pour compléter leurs cours et effectuer des recherches. Le Département de l’Education a fait construire une salle informatique à l’intérieur de l’établissement qui vient d’être équipée d’une vingtaine d’ordinateurs dans le cadre du PISE (Programme d’Investissement Sectoriel de l’Education). A ce jour, le Ministère de l’Education Nationale prend en charge les frais de connexion, d’électricité et de maintenance des machines. Au niveau de l’enseignement secondaire public, suite aux recommandations des Journées Nationales de Réflexion sur l’Education (août 2001), des mesures ont été prises pour convertir les bourses d’études en intrants pédagogiques (matériel informatique, matériel de laboratoire et autre matériel didactique). A l’Ecole Centrale pour l’Industrie, le Commerce et l’Administration (ECICA), le processus d’intégration des TIC a débuté depuis plus de 20 ans. Ce sont les coopérants français qui ont amené les premiers ordinateurs au début des années 1980. Ils ont fait suivre une formation en programmation à des enseignants volontaires. A cette époque la gestion des notes n’était pas informatisée. C’est en 1990 que les premiers PC ont étés acquis, toujours grâce à la coopération française et c’est à partir

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de cette date que les notes et les premiers bulletins ont été informatisés. Les chefs d’atelier ont été formés pour la préparation des cours de Génie Industriel; ils ont appris par la même occasion le dessin assisté par ordinateur, car auparavant tout été fait à la main. Les ateliers ont été dotés d’ordinateurs, mais il a fallu faire face au problème de remplacement des machines usagées par des machines plus modernes. Afin de consolider le processus d’intégration des TIC, les élèves ont été initiés au maniememt de l’ordinateur. Pour ce faire, un Centre Informatique a été construit et équipé progressivement. Actuellement, l’ECICA possède une quarantaine de machines pour un effectif de 4 581 élèves. Le Directeur des Etudes fait le point de la situation : « A l’époque…j’’etais professeur d’Anglais (…), il y avait les coopérants français qui ont introduit l’informatique)…c’était vers la cantine (…). Il n’y avait pas les PC, mais un système d’ordinateurs en réseau. C’était l’initiation au Basic. L’Administration a demandé aux professeurs volontaires de s’inscrire. Nous avons été dirigés et encadrés par les coopérants français. A l’époque, les notes n’étaient pas gérées à l’ordinateur. Les PC ont commencé à venir dans les années 1990 et on a informatisé nos notes. Nos premiers bulletins informatisés ont commencé à paraître en 1991. A titre d’information, la salle n’est plus là-bas, nous avons un Centre plus grand et plus moderne au 2e étage au Lycée Technique. »

Cependant, au niveau des élèves, seuls ceux des séries électroniques suivent des cours modulaires en informatique et cela, pratiquement en fin de formation. Or, il se trouve que l’école accuse un déficit de documentation et d’informations qui nécessiterait un plus grand accès à des appareils connectés au réseau net. Certains professeurs se sont donc vus obligés de s’inscrire à leurs frais dans des cybercafés et se documentent ainsi et collectent des informations sur certains cours. La Direction se bat pour avoir la connexion Internet au niveau du Centre Informatique, ce qui faciliterait la recherche d’informations pédagogiques et permettrait d’atteindre le même niveau d’information que les collègues d’autres établissements. Pour le moment, seul l’ordinateur du Directeur est connecté et lorsqu’un enseignant a besoin de faire des recherches, il lui faut attendre l’heure de la descente qui représente la période où la ligne téléphonique est moins sollicitée, pour qu’il se connecte. L’Espace Education KALANSO a intégré les TIC dans son enseignement sur l’initiative des deux promotrices de l’établissement, Mmes SANOH et DIALLO, notamment en partie grâce à l’appui de partenaires des Etats Unis d’Amérique. Mme Nadine SANOH explique comment les TIC ont été introduits à Espace Education KALANSO : « Le 1er ordinateur de l’école est arrivé en 1996 c’est à dire 2 ans après l’ouverture. Au départ, cet ordinateur était utilisé pour les tâches administratives, on l’avait d’abord à la maison, ensuite à l’école. Nous avons eu la chance d’avoir des ordinateurs reformés de l’école américaine d’où nous venions, c’était des Apple II qui avaient des programmes sur des diskettes qui ont été utilisées avec les enfants. »

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Sur les raisons de l’intégration des TIC, Mme Nadine SANOH précise : « Moi je suis la fille d’un informaticien et j’ai toujours fait cela. A l’époque, c’était surtout de la programmation. J’ai même enseigné l’informatique à l’école américaine, j’enseignais aussi la programmation dans cet établissement. A partir du moment où nous ouvrait une école, c’était donc tout naturel d’introduire l’informatique dans notre cursus de formation. » C’est justement après avoir pris connaissance de l’impact des TIC sur la qualité du cursus scolaire au niveau de l’école KALANSO que la Direction de l’Ecole Fondamentale « La Plume » a introduit l’informatique dans son programme d’enseignement en 2003. Le Directeur expose : « Mais pour avoir les machines, il fallait d’abord contacter les parents pour savoir s’ils étaient d’accord avec l’introduction de l’informatique au sein de notre établissement. C’est en Assemblée Générale avec eux que nous avons décidé ensemble d’intégrer l’informatique au sein de l’établissement. Maintenant, la question était : pour avoir les machines, comment il faut s’y prendre? Nous avons choisi parmi les parents d’élèves, un qui était prêt à nous fournir des machines payables périodiquement. C’est ainsi que ce parent s’est engagé à nous fournir automatiquement cinq machines. Mais en même temps, il fallait avoir tout le personnel sur place. C’est ainsi que M. Souleymane DEMBELE a été engagé comme Ingénieur en Informatique pour initier le projet et élaborer les modules qu’il faut utiliser… Voilà en gros, comment nous sommes partis à ce niveau en informatique… c’était pendant cette année scolaire 2003-2004. »

Par la suite, d’autres machines ont été achetées à partir des frais de scolarité et d’Internet. L’école possède actuellement dix ordinateurs dans la salle informatique, un dans le bureau du Directeur et deux en panne. Le Directeur a ensuite fait appel à un Informaticien en Administration des Réseaux et Bases de Données en provenance de la République de Côte d’Ivoire dont l’ambition avouée était de faire de « La Plume » une école modèle en matière de TIC. L’informaticien que nous appellons ici enseignant TIC a élaboré un programme d’enseignement des TIC sur la base du programme officiel français. Cependant, la Direction relève que l’établissement engage plus de 850 000 F CFA par mois pour le paiement des frais de connexion et autres charges récurrentes dues aux TIC. 6.2 Conditions d’accès L’accès aux TIC est variable selon les établissements. Nous avons constaté que les écoles privées dont les frais de scolarité sont relativement élevés et qui ont su développer une collaboration féconde basée sur les TIC avec des partenaires externes (KALANSO, Le Progrès, Cours Jeanne d’Arc) possèdent chacun un nombre relativement important d’ordinateurs connectés (20 et plus) et garantissent un accès régulier aux élèves et aux enseignants. Le Groupe Scolaire du Progrès a mis une salle informatique à la disposition des professeurs, qui en cas de besoin fréquentent aussi les cybercafés. Lorsque l’école est jeune, privée et ne dispose ni de moyens personnels importants, ni d’un partenariat extérieur pour l’acquisition des TIC, elle pratique des tarifs peu

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élevés, arbordables aux familles moyennes, comme c’est le cas pour l’école fondamentale « La Plume ». Cependant, nous enregistrons dans cette catégorie d’établissements des difficultés notoires à assurer un accès satisfaisant des TIC aux élèves et surtout aux enseignants. Au niveau de l’enseignement public où les élèves ne paient pas de cotisation pour avoir accès aux ordinateurs, nous avons plusieurs cas de figure. Le premier concerne les établissements qui grâce à un partenariat dynamique ont pu acquérir un parc informatique important mis à la disposition des apprenants et du corps professoral (Lycées de Kayes : 25 ordinateurs – Lycée de Tombouctou : 50 ordinateurs). Soulignons qu’au Lycée de Tombouctou, l’accès est sous la gestion contrôlée de l’Association des Parents d’Elèves (APE) qui s’est impliquée pour que tous les élèves puissent utiliser les ordinateurs, comme l’explique ici M. Alphady CISSE, Président de l’APE du LMAHT : « …ici déjà on a des problèmes, parce qu’il y a certains élèves qui s’ils n’ont pas cours veulent aller à l’ordinateur. Nous, nous disons non et nous avons programmé les élèves. Nous trouvons que cela fait un peu désordre, lorsque chaque fois qu’un élève a une heure de libre d’aller à l’ordinateur; c’est pour cela que nous leur avons donné des cartes pour qu’on puisse les canaliser. Dans ce sens, on fait cela de façon uniforme, afin de ne pas privilégier certains par rapport à d’autres. »

Au lycée Dougoukolo Konaré de Kayes, par contre, l’accès est plus restreint pour les élèves dont seulement les 22 plus méritants bénéficient d’une formation spéciale; par ailleurs, l’utilisation de la salle informatique n’est possible qu’à partir de 17 heures, après la descente, lorsque la ligne téléphonique n’est plus sollicitée. Un élève décrit la situation : « La salle n’est ouverte qu’à partir de 17 heures ce qui correspond à la descente, après une journée de travail, on rentre à la maison et pour des raisons de distance on va dans les cybercafés qui sont proches de nos maisons. »

Le second cas de figure se rapporte à l’ECICA qui ne possédant que 21 ordinateurs grâce à la Coopération avec World-Links et la France, se trouve dans une situation où ces machines sont en nombre largement insuffisant pour garantir un accès régulier aux 4581 élèves et aux 214 enseignants de l’établissement, même si le Centre est ouvert en permanence. Par ailleurs, la connexion Internet se trouve uniquement au niveau de la Direction. Le troisième cas de figure enfin, s’applique au Lycée Technique qui ne possèdait jusqu’en 2004 que 11 ordinateurs dont seulement trois pour les élèves et les enseignants et un seul connecté (celui du Proviseur). Les 11 ordinateurs sont à la charge du budget national, l’établissement n’ayant pu fonder de partenariat véritable basé sur les TIC avec des organismes étrangers. Cette situation a conduit les élèves à développer des stratégies d’accès aux TIC :

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Elève 1 : «Nous, nous sommes organisés en groupe. Nous allons souvent ensemble, environ neuf, on est toutes des filles, sauf un (1) seul garçon. Je dirai que dans notre classe, il y a cinq garçons qui vont de temps en temps au cyber. Quand on était en 1ère, le professeur a donné un sujet sur la santé nous a demandé d’aller chercher des informations. Dans notre groupe, il y avait sept filles et cinq garçons. On s’est donné 48heures. Les filles sont allées faire des recherches sur le net sans les garçons qui avaient oublié ; ils n’ont pas eu d’informations. Ils ont dit qu’ils avaient autre chose à faire. On a fait des recherches, on a trouvé et on a emmené. »

Notons toutefois que l’établissement a reçu une vingtaine d’ordinateurs dans le cadre du PISE. A l’ECICA, la salle informatique est ouverte 24h/24h. Les élèves travaillent toujours en présence d’un enseignant de permanence qui les guide dans leurs travaux de recherche. Les enseignants qui ont été initiés peuvent aller librememt dans la salle informatique pour effectuer leurs travaux. Des séances d’initiation sont organisées pour ceux qui n’ont pas la maîtrise de l’outil informatique. Au niveau de l’Ecole Fondamentale « La Plume », la régularité d’accès des élèves aux ordinateurs est de trois sessions par semaine. Chaque séance dure d’1 à 2 heures, en fonction du nombre d’élèves présents et des machines disponibles. Durant le week-end, l’accès est libre pour tous les élèves qui veulent faire des recherches. Ecoutons l’Enseignant TIC de « La Plume » s’exprimer sur le sujet : « Les élèves fréquentent la salle informatique, trois fois par semaine : le mardi, le mercredi après-midi et le vendredi. Chaque séquence dure d’une à deux heures, en fonction du nombre d’élèves qui viennent, des disponibilités en nombre de machines que j’essaie de répartir. Il y a des classes qui sont plus nombreuses que d’autres. Donc, j’essaie de jouer sur plusieurs tableaux. A part cela, le week-end l’accès est libre : tous ceux qui veulent faire des recherches peuvent venir directement. »

Tous les enseignants de « La Plume » ont accès à l’ordinateur. Cependant, le fait qu’il n’existe pas de salle informatique spécialement pour eux, entraîne des frustrations, l’utilisation des machines par les élèves étant prioritaire du point de vue de la Direction. Les parents et d’autres personnes extérieures ont également accès à la salle informatique en dehors des heures de cours, notamment le week-end, en payant 500 F CFA de l’heure. Au Lycée Dougoukolo Konaré de Kayes, le Proviseur reconnaît que les enseignants n’ont pas bénéficié de session de formation en informatique, ce qui n’est pas sans conséquence : « Nous n’avons pas organisé de formation et les professeurs aussi invoquent cette raison pour la non utilisation de l’ordinateur, la plupart des utilisateurs se sont formés sur le tas à l’extérieur de l’établissement. »

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Pour le moment il n’y a pas de conflit, car la direction a demandé au comité de gestion de donner du temps pour chacun des acteurs. Ensuite les enseignants ont à leur disposition les ordinateurs de l’administration pour travailler. La direction du Lycée ne veut pas être en retard, elle souhaite que chaque acteur puisse maîtriser l’outil informatique. La Direction demande également que l’informatique soit une discipline dans le programme officiel. Comme conseil la direction demande la formation de tous les enseignants en informatique; Aux autorités de l’éducation, elle fait part de la nécessité de :

• Intégrer les TIC dans l’enseignement, afin d’éviter l’analphabétisme informatique

• Alléger le programme pour permettre aux élèves l’accès à Internet • Redéfinir le cadre politique de formation des enseignants et des élèves • Revoir la politique des prix des équipements et de la connexion car

aujourd’hui tout enseignant doit avoir un ordinateur et la connexion pour mieux travailler et s’informer

A l’école KALANSO, l’initiation à l’informatique débute dès le jardin d’enfants et se poursuit au niveau de l’enseignement fondamental. Les élèves de la 1ère à la 9ème

année pratiquent deux heures d’informatique par semaine et ont par ailleurs accès aux ordinateurs chaque fois que la salle informatique est libre. A KALANSO, sur les 28 ordinateurs, 15 sont connectés à l’Internet. Les enseignants ont régulièrement accès aux ordinateurs. Ce sont surtout les professeurs de mathématiques, de biologie et de physique-chimie qui utilisent le plus souvent l’ordinateur. L’établissement possède un site web et deux adresses e-mails. Au Cours Jeanne d’Arc, les élèves de la section Secrétariat -Comptabilité qui préparent le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) et le Brevet de Technicien (BT) ont 6 heures d’informatique par semaine. Au moment de la pause, toutes les élèves peuvent aller dans la salle informatique pour se connecter à Internet. L’accès est libre pour les enseignants quand la salle n’est pas occupée par les élèves. La Direction et le Secrétariat étant connectés, les enseignants peuvent venir y effectuer leurs recherches pour les cours, car il n’existe pas de salle informatique pour le corps enseignant. Toutefois, l’établissement a pu construire un cybercafé payant accessible au personnel enseignant et aux personnes extérieures dont elle utilise les fonds pour s’acquitter des frais de connexion Internet et acquérir du nouveau matériel. 6.3 Utilisation, enseignement et apprentissage L’utilisation, l’enseignement et l’apprentissage des Technologies de l’Information et de la Communication dans les différents établissements est fonction du degré d’intégration de l’outil informatique. Il faut souligner qu’au niveau du Département de l’Education Nationale, aucun programme officiel relatif aux TIC n’a été proposé aux établissements. Ceci est compréhensible, dans la mesure où seules quelques écoles publiques sont dotés en ordinateurs. Il revient donc aux enseignants TIC en fonction de concevoir et appliquer un programme de formation en TIC en direction des élèves et des enseignants.

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Dans des établissements comme l’Espace Education Kalanso et Le Progrès, où ces technologies ont atteint un degré de vulgarisation interne assez avancé, l’Administration scolaire, les élèves et les enseignants utilisent les ordinateurs et la connexion Internet pour effectuer un maximum de travaux et de recherches. A l’Espace Education Kalanso, les élèves font des productions, notamment sous forme d’exposés et la Direction publie avec leur concours un journal scolaire trimestriel baptisé « Kalanso Kumakan » dont le 11ème numéro a paru au cours du 1ère trimestre 2004-2005. Par contre, dans une structure comme le Lycée Technique qui ne disposait jusqu’en fin 2004 que de trois ordinateurs non connectés mis à la disposition des 1 245 élèves et des 86 enseignants, ceux-ci doivent obligatoirement recourir très fréquemment aux services des cybercafés pour se documenter. Malgré la quasi-impossibilité pour les élèves d’avoir accès aux ordinateurs dans leur propre établissement, leur engouement pour l’outil informatique est réel, comme ils l’ont affirmé et expliqué au cours de l’entretien réalisé avec eux : Elève 1: « On peut aller sur Internet quand on a un exposé et chercher des informations sur des sites, mais le problème, c’est le manque d’imprimante dans les cybers et le lecteur de disquettes qui ne marche pas toujours. ( …) Certains d’entre nous ont suivi une formation en bureautique sur financement des parents. J’ai eu à participer à des concours culturels sur les sites web. Cela m’a permis de connaître d’autres jeunes. » Elève 2 : « Quand j’ai un problème auquel je n’ai pas de solution, je communique avec d’autres personnes qui m’encouragent et me donnent des conseils. Le net nous donne aussi des sujets d’examen. J’ai eu un sujet comme ça que j’ai eu à traiter au 2èmetrimestre ici en composition. Moi, j’avais le sujet sur le net et je l’ai traité ; c’était bon, j’ai eu 18, 50/20 et j’ai été la première à l’école. Cela m’a beaucoup impressionnée. » Elève 3 : « Moi, quand je pars au cyber, ce qui me plait beaucoup, c’est de consulter des sites pédagogiques … pour avoir le corrigé des sujets en maths, économie, philo, histoire géographie et anglais. » Elève 4 : « Moi, ce sont les traitements de texte qui me plaisent beaucoup. Par ailleurs, on a la possibilité de consulter des sites pédagogiques sans lesquels il est un peu difficile de suivre les cours. J’utilise souvent l’ordinateur pour des croquis et pour traduire des documents de l’anglais en français. » Au Groupe Scolaire Le Progrès, un cours d’informatique a été élaboré par l’enseignant TIC comprenant l’historique des TIC, l’exploration Windows, le traitement de texte, d’Excel et l’exploitation Internet à raison de deux heures par semaine. L’informatique est comme dans les autres établissements une matière à option ou facultative. Toutefois, les notes des devoirs et interrogations écrites sont prises en compte dans le calcul de la moyenne.

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La grande majorité des élèves du Progrès ont une voire plusieurs adresses électroniques. Un site web de l’établissement doit bientôt voir le jour. L’établissement possède un club Internet, dénommé « Global Teenager ». A l’ECICA, l’ordinateur est utilisé pour l’enseignement de certaines disciplines comme la maintenance informatique, l’électro-mécanique, le dessin industriel etc. Les cours se font surtout en formation modulaire avec l’appui de La Coopération Canadienne. Les enseignants utilisent l’ordinateur pour la préparartion des cours, la saisie des sujets de devoirs et d’examens, ainsi que pour la recherche d’informations. Les enseignants collaborent pour exploiter les documemts disponibles sur les sites web. A l’école « La Plume », la Direction a installé un logiciel permettant la gestion des bulletins, des certificats et autres documents administratifs. Elle a également acheté des CD-ROM de mathématiques, physique-chimie, grammaire, conjugaison, anglais, jeux éducatifs etc. pour aider les enfants à apprendre et à mieux comprendre les cours. Les logiciels Word et Excel sont utilisés pour effectuer respectivement des travaux de saisie et le calcul automatique. Les élèves ont été initiés à la recherche sur le net et tous ceux qui fréquentent la salle informatique possèdent une ou plusieurs adresses électroniques. L’école ne possédant pas de laboratoire, les enseignants utilisent les sites pédagogiques du net pour les démonstrations. L’enseignant TIC envisage actuellement l’élaboration de pages web avec le concours des élèves. Au Cours Jeanne d’Arc, l’initiation à l’informatique et l’utilisation des ordinateurs sont d’abord destinées aux élèves. Les enseignants ont accès à la salle informatique lorsque celle-ci est libre. Ces derniers trouvent qu’Internet leur est d’un grand secours, notamment pour le perfectionnement des cours d’anglais, d’histoire-géographie entre autres. Au Lycée Technique, l’administration utilise les TIC pour obtenir des informations via Internet, les enseignants (surtout les cinq professeurs de mathématiques) pour préparer leurs cours, concevoir les sujets d’examens et les élèves pour la recherche de documentation. Il faut préciser que ces derniers doivent fréquenter les cybercafés pour cela, car l’établissement donne uniquement des cours théoriques (deux heures/semaine pour les terminales) à l’aide de trois ordinateurs non-connectés. Un élève du Lycée Mahamane Alassane Haidara évoque ici l’utilisation des TIC pour une meilleure compréhension des cours : « Sur Internet, on fait des recherches sur les mathématiques, la philosophie et la chimie. Avec Internet, on n’a pas besoin de lire toute une série de livres : on vient sur Internet, on clique et on a facilement accès aux informations qu’on veut. Au 2ème trimestre, on a fait des recherches sur les limites ; les exercices que nous avons effectué avec l’ordinateur nous ont facilité la tâche, car ils nous ont permis de compléter ce que le professeur nous a dit. »

45

6.4 Effets des TIC Les effets qu’exercent les TIC sur la qualité du système éducatif, bien que généralement reconnus, font cependant encore l’objet d’une certaine polémique au niveau d’une minorité d’enseignants et de parents d’élèves. Les avis émis de part et d’autre au cours de la présente enquête, bien que n’étant pas unanimes penchent dans l’ensemble en faveur de l’utlisation des TIC dans l’enseignement. A l’ECICA, la majeure partie des enseignants disent avoir constaté que sur le plan pédagogique, depuis l’introduction des TIC dans l’enseignement, les élèves viennent les consulter plus souvent et exécutent plus aisément des schémas très précis qui se faisaient avant à la main et demandaient plusieurs heures de travail. Cependant, quelques professeurs ne sont pas du même avis et se refusent à imputer l’amélioration des performances scolaires aux seuls ordinateurs. Certains pensent même que l’ordinateur rend les élèves paresseux. Cette partie de l’entretien avec les enseignants de l’ECICA rend bien cette polémique :

Ens.1 : « On voit que c’est très utile pour les élèves, car actuellement les sortants ne font jamais deux mois sans passer nous voir pour demander des informations. » Ens. 2 : « Ceux qui ont fait l’informatique vont plus vite donc sont plus rapides ; les méthodes de travail ne sont pas les mêmes que ceux qui n’ont pas travaillé avec l’ordinateur. » Ens. 3 : « … moi je trouve ceux qui ont appris avec l’ordinateur sont plus performants. L’outil permet d’aller plus vite, de diagnostiquer rapidement, de gagner du temps. » Ens. 4 : « En ce qui me concerne, je pense que les méthodes de travail ne sont pas les mêmes et je crois que ceux qui n’ont pas travaillé avec l’ordinateur sont plus compétents. Moi j’ai vécu les deux méthodes et je pense que ce sont des méthodes différentes. Je trouve que ceux qui n’ont pas utilisé l’ordinateur sont plus compétents. En effet, j’ai assisté à un cas de réglage d’un système à Paris avec un appareil d’une capacité de production de chaleur de 20 millions. Il y avait une équipe avec du matériel informatique qui est intervenue, mais elle n’a pas pu amener le système à 18 millions ; ensuite on a demandé à l’autre équipe qui travaillait manuellement d’intervenir et le système a été immédiatement réglé pour une production de 18 millions à la stupéfaction de tout le monde. Moi, je pense que les deux méthodes sont différentes et que ceux qui n’ont pas pratiqués l’informatique sont plus compétents. » Ens.1 : « Moi si je prend les circuits imprimés, avant on les faisait à la main, il faut 2 ou 3 jours pour les faire, et il y a trop de fausseté dans ces circuits ; Il suffit d’ouvrir un ancien poste radio pour s’en rendre compte, on constate qu’il y a beaucoup de trous et les gens se trompaient dans les calculs et les dessins. Actuellement avec l’ordinateur on le fait en cinq minutes, avec des calculs et dessins très précis. On obtient une carte très jolie et précise. On gagne en temps et précision. »

Au Cours Jeanne d’Arc, la Directrice affirme que grâce aux cours d’informatique, ses élèves sortantes ne rencontrent aucun problème d’embauche sur le marché du travail, car les employeurs veulent des secrétaires qui maîtrisent l’outil informatique :

46

« Au test, ce sont mes élèves qui sont reçues le plus massivement, car en plus des études, elles connaissent l’informatique, ce qui fait la différence avec les autres : Il faut avoir une particularité qui puisse vous ouvrir la voie du travail plus facilement que les autres. »

Pour l’enseignant TIC de l’école « La Plume », les effets des TIC sur les enfants et les enseignants sont considérables. Au départ, beaucoup d’enfants éprouvaient une certaine crainte à manipuler l’ordinateur. A présent, pratiquement tous se sont familiarisés avec l’outil informatique et ont une ou plusieurs adresses électroniques. Quand à l’Administration, elle a une totale conscience des apports des TIC dans la performance globale de l’établissement et utilise les TIC au maximum de leurs capacités. Au Lycée Technique, les élèves estiment que les sites pédagogiques sur Internet permettent de rehausser le niveau et souhaitent que les enseignants s’interssent également à Internet : Elève 1 : « J’ai trouvé une fois des informations sur le net différentes de celles qu’avait donné le professeur ; je n’ai pas eu le temps de les lui montrer avant l’interrogation. Alors il a tout barré ; je lui ai dit que j’avais trouvé ça sur le net. Il a dit que ce n’était pas les informations qu’il avait données. J’étais obligée de partir à la maison chercher les données tirées du net pour les lui montrer ; il a rectifié ses données. Si c’était à l’examen, il aurait tout barré sans que j’aie l’occasion de lui donner des explications. » Elève 2 : « Moi, c’était en géographie, il m’avait donné 6/20, coefficient 4. Après avoir recorrigé, il m’a donné 14. » Elève 3 : « Par exemple, en géographie, on a des données de 2000 sur l’Union Européenne qui n’ont pas été adaptées à la réalité, car le 1er Mai, dix nouveaux membres sont entrés dans l’Union Européenne, on a eu des problèmes dans ce sens là. » Elève 4: « Les professeurs doivent s’intéresser à l’informatique, cela faciliterait les cours si on sensibilisait les professeurs à s’intéresser à l’informatique, ça nous aiderait beaucoup. » Elève 5 : « D’après mon professeur d’informatique, les illettrés d’aujourd’hui ce sont les gens qui ne savent pas manipuler l’ordinateur, parce que la base de l’actualité aujourd’hui, c’est l’ordinateur. »

D’autres effets enregistrés sont :

• L’enrichissement du vocabulaire des élèves et une meilleure maîtrise du Français (Ecole Fondamentale La Plume)

• L’accroissement de l’engagement scolaire au niveau des enseignants et des élèves (Lycée Technique)

47

• L’intensification des échanges élèves/élèves – enseignants/élèves – enseignants/directeurs – APE/Direction (LMAHT)

• L’amélioration de la qualité des documents de cours (tous les établissements). • Gain important de temps (ECICA) • L’ouverture des élèves au monde, la naissance de nouvelles amitiés sur le net

et l’évolution des mentalités (tous les établissements) 6.5 Facteurs de durabilité Comment pérenniser l’utilisation des TIC dans les établissements? La question a été posée à l’ensemble des acteurs rencontrés. Il semble que la difficulté majeure se situe au niveau du financement des TIC dont les coûts sont difficilement accessibles. La plupart des établissements, même privés et favorisés, ont recours au partenariat pour se procurer des ordinateurs et autres matériels informatiques. Plusieurs stratégies ont étés envisagées par les différents établissements en vue d’assurer la durabilité de l’intégration des TIC. Elles visent dans l’ensemble à mettre en œuvre des mécanismes permettant de :

• Redéfinir le cadre politique de formation des enseignants et des élèves • Faire comprendre aux enseignants que les TIC sont des outils

incontournables • Assurer la formation de tous les enseignants en informatique et • renforcer leurs compétences en TIC • Solliciter l’assistance du Gouvernement pour l’investissement initial dans les

écoles, sachant que les TIC sont un auxiliaire pédagogique performant • Réduire les taxes inhérentes aux TIC • Renforcer la capacité d’acceuil des salles informatiques • Augmenter le volume horaire d’accès aux TIC des élèves • Assurer la maintenance des machines • Alléger le programme scolaire pour permettre aux élèves de fréquenter plus

souvent la salle Internet • Revoir la politique des prix relatifs aux équipements et à la connexion • Adapter le contenu des didacticiels au programme scolaire • Mettre en place une stratégie visant à développer et promouvoir l’utilisation

des TIC à l’école • Initier les enfants à l’informatique à bas âge • Orienter les élèves vers les sites pédagogiques • Aller au delà du traitement de texte en utilisant les logiciels adaptés aux

besoins de l’enseignement • Instaurer des concours en informatique • Vulgariser l’utilisation des TIC à tous les niveaux (administration,

enseignants, élèves) • Faciliter l’acquisition du matériel informatique pour les écoles. • Abaisser les frais de connexion Internet • Améliorer la qualité des didacticiels en langue française

48

2269

3283

0500

100015002000250030003500

Effectifs

Fille Garçon

Sexe

Répartion des élèves suivant le sexe

• Sensibiliser les parents par rapport au paiement des frais des cours d’informatique

• Favoriser les jumelages (sud/sud – nord/sud) entre les écoles 6.6 Analyse des données quantitatives 6.6.1 Cas des élèves Les questionnaires administrés aux élèves ont permis de faire ressortir un certain nombre d’éléments. Le nombre de questionnaires traités est de 5 690. 6.6.1.1 Renseignements generaux L’analyse du questionnaire des élèves permet de dire qu’il y a 41% de filles contre 59% de garçons. La majorité des élèves (76% ) a 16 ans et plus et 83% n’ont pas plus de 4 ans dans l’école où ils se trouvent au moment de l’enquête. Ce nombre d’années est normal dans la mesure où sur les 8 écoles, seules deux sont exclusivement des écoles fondamentales. 6.6.1. 2 Utilisation des TIC Seulement 33% des élèves possèdent une adresse de courrier électronique, 43% utilisent l’ordinateur à l’école contre 28,5% au cybercafé et 19,7% à la maison. La majorité des élèves qui utilisent l’ordinateur à l’école le font une fois par semaine (67,6%). Au cybercafé et à la maison on constate le même phénomène à un moindre degré.

49

6.6.1.3 Usage de l’ordinateur dans l’apprentisage des differentes disciplines L’ordinateur est utilisé dans l’apprentissage de différentes disciplines littéraires et scientifiques. Mais c’est surtout en français que les élèves utilisent les technologies. Toutefois la majorité des élèves n’utilisent pas l’ordinateur pour apprendre (plus de 70%). Le graphique suivant donne la répartition des élèves qui l’utilisent en fonction des disciplines. Il est certain que ce sont les mêmes élèves qui utilisent les technologies pour l’apprentissage des différentes disciplines.

Utilisation de l'ordinateur dans différentes disciplines

1473

947 950805

1049

1279

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1

Disciplines

Eff

ectif

s

Français

Math

SVT

Physique

HG

Autres

Fréquence d'utilisation de l'ordinateur à l'école

262 165

1464

274

0200400600800

1000120014001600

Rare Al'occasion

Souvent Toujours

Modalités

Effe

ctifs

50

6.6.1.4 Usage de l’ordinateur à l’école Les élèves utilisent l’ordinateur à l’école pour en apprendre le fonctionnement (27,2%), faire des travaux scolaires (24,4%), communiquer par courrier électronique (16,1%) pour chater (12%) et pour visiter des sites Internet (20,2%). Ces différentes activités se font régulièrement, car près de 65% des élèves le font au moins une fois par semaine. Ces fréquences nous permettent de dire que l’ordinateur est utilisé une fois par semaine par certains élèves, ce qui est un facteur susceptible d’améliorer la qualité de l’enseignement dans nos établissements.

Usage des technologies à l'école

0200400600800

10001200

Fon

ctio

nnem

ent

Tra

vaux

s

Cou

rrie

l

tcha

tte

Vis

ites

de s

ites

Inte

rnet

Effe

ctifs

RarementA l'occasionSouventToujours

6.6.1.5 Impact des TIC Les élèves pensent qu’il est important d’utiliser l’ordinateur à plus de 95%, pour plus de détails voir le graphique suivant. On constate que les élèves sont conscients de l’intérêt qu’ils peuvent tirer d’un enseignement qui intègre l’outil informatique, bien que la majorité n’aient pas accès à l’ordinateur à l’ecole.

Importance d'utilisation de l'ordinateur

79 129558

1647

3091

0500

100015002000250030003500

Pas im

porta

nt

Peu im

porta

nt

Impo

rtant

Très

impo

rtant

Extrê

mem

ent impo

rtant

Effe

ctifs

La majorité des élèves disent les technologies facilitent beaucoup la réalisation des travaux scolaires (71,1%). Ce qui est conforme avec les avis donnés lors des entrevues, et prouvent que les élèves perçoivent l’importance des tic dans leur

51

formation. Bien que la majorité des apprenants n’aient pas accès à l’ordinateur, ils pensent que c’est un outil incontournable pour leur formation. 6.6.2 Cas des enseignants Le questionnaire a été repondu par 150 enseignants appartenant à 7 établissements (ECICA, CJA, LDDK, Kalanso, Progrès, LMAHT et LT). La répartition par établissessent est donné par le tableau suivant. Sur les 150 répondants le nombre de reponses valides varie de 109 à 148 suivant la question. On constate que beaucoup d’enseignants n’ont pa jugé nécessaire de repondre au questionnaire (seulement le tiers du personnel enseignant).

Tableau 4. Répartition des répondants en fonction de l’établissement

Etablissements Effectif Pourcentage % ECICA LDDK LMAHT PROGRES KALANSO CJA PLUME

3 41 33 31 17 15 10

2 27,3 22 20,7 11, 3 10 6,8

Total 150 100

TIC facilitent la réalistion des travaux scolaires

215 482 264631

3910

0500

10001500200025003000350040004500

Pas du

tout

Un peu

Moy

enne

ment

Assez

Beauc

oup

Effe

ctifs

52

6.6.2.1 Renseignements généraux Les enseignants qui ont répondu se repartissent en Instituteurs généralistes (13) et enseignants spécialistes (133) qui sont généralement des professeurs du secondaire. Ce qui s’explique par le fait que nous avons surtout des établissements d’enseignement secondaire (6 sur 7) parmi nos écoles pionnières. Seul le Progrès renferme les deux cycles (fondamental et secondaire). Parmi les enseignants spécialistes 46% sont des littéraires, 31% des scientifiques, 8% des économistes, 14% des enseignants d’éducation physique, 9,3% des mathématiciens et un documentaliste. Le nombre d’année dans l’enseignement est variable de 1 à 41 ans. Mais 52% ont moins de 10 d’expérience dans la profession. En plus 59% ont moins de 5 ans dans l’établissement où ils exercent au moment de passage du questionnaire. La majorité des enseignants sont des hommes (123) et seulement 22 femmes. Le corps enseignants a majoritairement un âge compris entre 36 et 50 (45,3%).

Tableau 5. Répartition de l’âge du corps enseignant

Classe d’âge Effectif Pourcentage % Moins de 20 ans 20 – 25 ans 26 – 35 ans 36 – 50 ans Plus de 50 ans

2 4 56 67 19

1,4 2,7 37,8 45,3 12,8

6.6.2.2 Accès et utilisation des TIC L’accès aux technologies se fait en grande partie à l’école, car 35% des répondants y accèdent plusieurs fois par semaine. Mais il y a aussi 24,6% qui n’y accède jamais, certainement à cause du fait qu’ils ne maîtrisent pas l’outil informatique. La majorité des enseignants ne vont pas au cybercafé (31,7 %), en plus 35% y passe rarement (3 à 4 fois par an). Il y a tout de même 11,7% des enseignants qui fréquentent les cybercafés plusieurs fois par semaine. Il s’agit de ceux qui sont acquis à la cause des technologies et qui voient l’impact sur la qualité de leur enseignement. On constate qu’au niveau de la maison 80% des répondants n’ont pas d’ordinateurs. Il y a que 8% qui travaillent régulièrement avec cet outil à la maison.

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Il y a six types d’utilisation de l’ordinateur par les enseignants :

Tableau 6. Types d’utilisation des technologies

Type d’utilisation Effectif Apprentissage du fonctionnement Travaux scolaires Communiquer par courrier électronique Chat Visiter des sites Internet Autres

77 105 94 35 94 39

Cependant ces usages varient de rarement à plusieurs fois par semaine. Le détail par usage est donné par les graphiques suivants :

Utilisation des technologies par les enseignants

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

Foncti

onne

ment o

rdinate

ur

Trava

ux sc

olaire

s

Couur

ier

Tchatte

Visites

site

s

Autres

Type d'utilisation

Fré

quen

ces

jamais rarement à l'occasion souvent toujours

Les principales activités dans lesquelles les enseignent utilisent les technologies sont la communication, la navigation, le recherche d’information, les pratiques et l’entraînement. Les graphiques suivants montrent les fréquences d’utilisation de chacune de ces activités.

54

Activité 1

Communication40%

Navigation1%

Recherche/information

47%

Pratiques12%

Activité 2

Communication43%

Navigation6%

Recherche/information

39%

Pratiques9%

Entraînement3%

Activité 3

Communication26%

Navigation19%Recherche/inf

ormation11%

Pratiques33%

Entraînement11%

55

Activité 4

Navigation14%

Recherche/information

14%

Pratiques21%

Entraînement51%

L’ordinateur est utilisé par 31,5% des enseignants pour la préparation des cours une à plusieurs fois par semaine. On voit que plusieurs ne profitent pas des ressources importantes disponibles sur le web pour leur enseignement (40,5% ne l’utilisent jamais). Les 28 % restants l’utilisent rarement. Ce constat est probablement lié à un manque de formation, car la majorité des enseignants n’ont pas reçu en formation initiale un cours sur les TIC. Les exemples d’utilisation les plus courantes sont la recherche d’information et les pratiques orientées vers les apprentissages. Il n’y que 24 enseignants qui utilisent l’ordinateur en classe. En ce qui concerne la compétence des enseignants dans l’utilisation des outils technologiques on remarque que plus de 67% ont un niveau moyen à excellent dans l’utilisation du traitement de texte (Word), 43% ont les mêmes habiletés en Excel, 21% en PowerPoint, 49% en Explorer, 55% en Google, 67% en Mail, et 15% en création de page web. Les novices sont respectivement pour les mêmes de 12,1%, 16,1%, 15,8%, 13,6%, 8,3%, 6,9% et 13,7%. Ce qui permet de dire que les enseignants sont entrain de se former pour mieux profiter des technologies. Les enseignants dans leur grande majorité (79,3%) ne voient pas de différence entre les filles et les garçons quant à l’accès aux technologies. Et ceux qui trouvent qu’il y a une différence sont à égalité (10% chacun). Les principaux avantages qu’il y a à utiliser l’ordinateur ou Internet sont les suivants : information (31,4%), techniques d’enseignement/apprentissage (15,2%), recherche (16,2%), convenance (22%), ouverture, communication et motivation (1,9% chacun). Les enseignants trouvent qu’ils peuvent tirer des informations pour leur enseignement, mais du fait qu’ils ne sont pas formés pour une intégration pédagogique des TIC ils ne voient pas les avantages pour la communication et la motivation des élèves qui sont des facteurs importants. Les enseignants pensent que les technologies ont changé la façon d’apprendre de leurs élèves. Les différents pourcentages obtenus l’attestent :

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Tableau 7 : Impact sur la façon d’apprendre des élèves

Les ordinateurs ont changé la façon d’apprendre des élèves

%

Pas du tout Peu Moyennement Beaucoup Énormément

20,6 14,7 19,9 36 8,8

Les élèves apportent des exemples d’information et de recherche qui ne sont pas donnés dans le cours, ils sont motivés et il y a eu aussi un impact sur la communication. 6.6.2.3 Gestion de la durabilité Les analyses précédentes démontrent que les TIC sont incontournables dans l’éducation. Dès lors, la question qui se pose est comment les rendre pérennes dans nos écoles ? Les principaux besoins de formations des enseignants concernent les connaissances se rapportant à l’utilisation des outils technologiques (49,6%), l’octroi de facilités (47,9%) permettant de rendre les technologies à la portée du maximum. La majorité des enseignants ont été formés au niveau de leur établissement (68%). Il y a cependant certains qui se sont formés eux mêmes (12,7%) et d’autres ont appris hors de l’école (10,2%). On remarque qu’il y a 51 enseignants qui ont bénéficié d’une formation. Parmi eux le nombre de formation varie de 1 à 4 et plus. Mais ceux qui ont reçu deux formations sont les plus nombreux (16). Les principaux obstacles à l’intégrations des technologies sont le manque de facilités (49,1%), de formation (27,2%) et les moyens financiers (19,3%). Les principaux facteurs favorisant l’intégration technologies dans l’enseignement sont l’octroi de facilités et autres (49,5%), la formation (34,6%) et l’intérêt (10,3%). Pour le développement de ces technologies dans les pays les enseignants pensent qu’il faut :

• Des facilités (34,4%) • La formation/l’éducation (25,8%) • Baisser le coût des ordinateurs et d’Internet (17,2%) • Une volonté politique d’intégration de ces technologies (9,4%) • L’aide extérieure (3,9%)

7. CONCLUSION Une analyse minutieuse des résultats des différents questionnaires administrés aux Agents de la Direction, aux Enseignants (TIC et autres), aux Elèves et aux Parents d’Elèves des huit écoles pionnières TIC sélectionnées, nous permet d’affirmer que l’intégration des TIC dans l’éducation est non seulement positive, mais aussi et surtout que les groupes cibles suscités demeurent favorables dans une très large majorité à :

• L’intégration des TIC dans toutes les infrastructures scolaires • L’amélioration de l’accès et une large utilisation des TIC dans l’éducation • La formation aux TIC des ressources humaines scolaires

En effet, sur la base des réponses qui ont été collectées dans les 8 écoles primaires et secondaires sélectionnées au Mali suivant des critères objectifs définis, il apparaît de façon convaincante que, l’intégration des TIC dans l’éducation s’avère nécessaire et bénéfique tant pour les élèves et les enseignants que pour l’administration scolaire. L’intégration des TIC est visible et manifeste dans toutes les écoles visitées dans la mesure où dans chacune d’entre elles, il a été constaté l’existence :

• D’une ou de deux salles informatiques (une salle pour les élèves et une salle pour les enseignants)

• De Bureaux de Direction • De Secrétariats équipés en matériel TIC

L’équipement minimum est de onze ordinateurs (Lycée Technique) et maximum de cinquante (50) ordinateurs (LMAHT). En règle générale, le matériel informatique est régulièrement entretenu et supervisé, soit par un enseignant formé à cet effet, soit par un service informatique extérieur. La disponibilité et l’accès aux TIC sont variables selon les écoles. Toutefois, des similitudes peuvent être retenues au niveau de l’utilisation de ces technologies en ce qui concerne : Les élèves : utilisation de Word pour la saisie des textes, la confection de cartes d’invitation, la recherche sur l’Internet de corrigés d’exercices de maths, chimie, etc., les échanges de courriers électroniques, etc. Les enseignants : utilisation de Word pour la saisie des cours ; utilisation d’Excel pour le relevé des notes; utilisation du Net pour la préparation des cours: anglais, histoire, maths; échanges épistolaires avec d’autres collègues etc. Les agents de l’administration scolaire : utilisation de Word pour la saisie des épreuves d’évaluation scolaire et de Excel pour la confection des bulletins de notes des élèves; utilisation du réseau Internet pour des recherches documentaires plus des échanges de courriers électroniques etc. Les parents d’élèves, qui en très grande majorité approuvent l’intégration de cette technologie dans les écoles de leurs enfants. Visiblement engagés auprès des autorités scolaires pour cette innovation sans précédent, les parents s’impliquent de plus en plus dans les activités des écoles fréquentées par leurs enfants (rencontres périodiques

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avec les autorités scolaires, membres de comité de gestion de l’école, organisation de fêtes scolaires, proclamation des résultats scolaires, etc.). Somme toute, si l’administration des guides d’entretien a produit un nombre important de réponses positives, il n’en demeure pas moins que quelques questions méritent un suivi indispensable pour une intégration mieux réussie des TIC dans les écoles. Ce suivi porterait sur :

Les effets de l’intégration des TIC, car, la majeure partie des réponses indique qu’il serait prématuré d’évaluer les effets des TIC sur la réussite éducative des apprenants dans la mesure où : la durée de l’introduction des TIC et leur connexion à Internet dans les huit écoles sélectionnées n’atteint pas 5 ans révolus.

Un curriculum TIC national portant sur les systèmes d’exploitation, les logiciels d’application et l’Internet n’existe pas et encore moins un guide d’évaluation des performances acquises ; l’adoption des TIC comme outil pédagogique dans le système éducatif au sein du PRODEC3 ne figure nulle part dans le PISE 4 qui est le document de mise en œuvre du PRODEC. Aucune disposition spéciale réglementaire en faveur de l’école portant réduction des charges financières afférentes aux prix d’achat des équipements TIC, aux frais de connexion à l’Internet chez les fournisseurs et aux factures d’électricité, n’est prévue pour l’heure ;

L’équipement complet des salles informatiques (groupe électrogène, ordinateur, antenne radio pour l’Internet, routeur, vidéo projecteur, scanner, imprimante, photocopieuse, graveur, stabilisateur, des logiciels éducatifs) et leur connexion à l’Internet par le Gouvernement demeure non-réalisé ;

L’élaboration et la mise en œuvre d’un curriculum TIC à l’échelle nationale n’ont pas encore été abordés;

L’organisation périodique par le Département de l’Education Nationale des sessions de formation initiale et continue en informatique au profit des enseignants et des agents de maintenance n’est pas encore envisagée.

3 Le PRODEC est l’expression de la politique nationale de l’Education au Mali consacrée par la Loi N°9-046 du 28 décembre 1999 portant Loi d’Orientation sur l’Education. 4 Le PISE est le Programme d’Investissement Sectoriel de l’Education

8. RECOMMANDATIONS Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), utilisées à des fins pédagogiques, peuvent contribuer à développer chez les élèves les habiletés intellectuelles, l’esprit critique, l’art de résoudre des problèmes et la faculté de communiquer. L’école doit s’ouvrir résolument à ces technologies, afin de profiter pleinement de leur incroyable potentiel en matière de production et de diffusion du savoir. Pour favoriser l’utilisation plus efficace des TIC dans l’enseignement, il faut créer un climat et un environnement stimulant l’intérêt pour l’outil informatique, déterminer l’usage des TIC, définir et promouvoir les rôles et places de tous les acteurs et partenaires de l’éducation. Aussi, recommandons nous : Au Gouvernement

• L’introduction des TIC dans le curriculum de l’enseignement • L’installation des salles informatiques • L’équipement et la connexion Internet des salles informatiques • La subvention du fonctionnement des salles informatiques • La formation de personnel qualifié pour la maintenance • La production de C D-ROM éducatifs • Le recyclage régulier du personnel enseignant

Aux écoles

• De mettre l’accent sur la recherche sur Internet • D’impliquer les élèves dans la gestion du matériel informatique • De guider les élèves sur les sites éducatifs

Aux partenaires techniques et financiers

• D’aider l’État dans l’acquisition du matériel informatique et didactique • De contribuer à la formation des enseignants TIC • De contribuer du développement de télé-centres communautaires surtout les

TIC Aux partenaires sociaux

• De soutenir la politique TIC du Mali • D’avoir des attitudes favorables à l’utilisation des TIC

Aux Chercheurs

• De mener des recherches pertinentes et approfondies dans le domaine des TIC • De mettre à la disposition des décideurs et des différents partenaires les

résultats des recherches à travers une large dissémination.

BIBLIOGRAPHIE ADEA (Association pour le Développement de l’Education en Afrique). 26-30 juillet 2004. Conférence ministérielle sous-régionale sur l’intégration des TIC dans l’éducation en Afrique de l’Ouest : les enjeux et les défis. Abuja, Nigéria.

ADEA. 1997. Partenariat pour le renforcement des capacités et l’amélioration de la qualité de l’ADEA, Communication présentée à la biennale de l’ADEA. Dakar, Sénégal. Constandrioupoulos, A.P. ; Champagne, F. ; Potvin, L. ; Denis, J. L. & Boyles, P. 1992. Savoir préparer une recherche : la définir, la structurer, la financer, Montréal. Les Presses de l’Université de Montréal.

ADEA. 2003. Enseignement à distance et apprentissage libre en Afrique subsaharienne, Association pour le Développement de l’éducation en Afrique. Karsenti, T. & Savoie. 2000. Introduction à la recherche en éducation. Sherbrooke, Canada.

Lessard-Hébert, M. ; Goyotte, G. et Boutin, G. 1990. Recherche qualitative : fondements et pratiques. Montréal, Canada : Agence d’Arc Inc. Mali, Ministère de l’Education. 1992-2002. Bilan et Perspectives.

Mali, Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies. 2004. Politique Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication. Agence Canadienne de Développement International. 1996. Manuel pour les projets, pourquoi et comment utiliser des indicateurs tenant compte des écarts entre les hommes et les femmes. Canada.

Mali, Ministère de l’Education. 2001. PRODEC (Programme Décennal de Développement de l’Education) Mali, Ministère de l’Education. 2002. Programme d’Investissement Sectoriel de l’Education (PISE) – Phase I.

ROCARE-USAID. 1997. Négligée et sous-estimée : la recherche en éducation en Afrique centrale et en Afrique occidentale : une synthéses d’études nationales du ROCARE. Bamako, Mali. Département du Développement Humain de la Région Afrique de la Banque Mondiale, 2002. Améliorer les possibilités d’apprentissage en Afrique – l’enseignement à distance et les TIC au service de l’apprentissage.

ANNEXE A

Contacts des coordinations nationales / ERNWACA nat ional coordination contacts BENIN

M. Naïm Deen SALAMI INFRE-ASTED, 40, rue du boulevard Lagunaire BP 470, Porto Novo, Benin Tel: (229) 20 21 39 81 (ld), 20 21 29 26 (INFRE), (229) 20 22 22 04 (d), 90 91 24 71 (mobile) Fax: (229) 20 21 31 64 Email: [email protected], [email protected]

MALI

M. Urbain DEMBELE Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée (ISFRA), sis à Badalabougou, Bamako Tel: (223) 222 82 17 (ROCARE) (223) 931 18 28 (mobile) (223) 223 65 78 (ISFRA Annexe) Fax: (223) 223 65 78 Email: [email protected], [email protected]

BURKINA FASO

M. Ernest ILBOUDO UFR / FASEG, Université de Ouagadougou BP 7164, Ouagadougou, Burkina Faso Tel: (226) 50 30 73 69 (faseg) (226) 70 26 08 07 (mobile) Fax: (226) 50 33 30 99 Email: [email protected] [email protected] [email protected]

MAURITANIE M. Mouhamed Lemine KETTAB

BP 316 Nouakchott

Mauritanie

Tel: (222) 632 59 80 (mobile) Fax: (222) Email: [email protected] [email protected]

[email protected]

CAMEROUN

M. Pierre FONKOUA Ecole Normale Supérieure BP 6746, Yaoundé, Cameroun Tel: (237) 231 60 22 (d), 994 36 00 (mobile) Fax: (237) 223 14 53 Email: [email protected],

[email protected], [email protected]

NIGERIA

Mr. Kasali ADEGOKE, NC, [email protected] Ms. O.O. BUSARI, Assoc. NC, [email protected],

Tel: (234) 802 303 54 24

Mr. Dayo ODUKOYA, GS, [email protected], Tel: (234) 803 473 0219

Faculty of Education, University of Lagos Tel: (234) (0)80 22 90 39 95 Email: [email protected]

COTE D’IVOIRE

M. François Joseph AZOH Ecole Normale Supérieure 22 BP 1012, Abidjan 22, Côte d’Ivoire Tel: (225) 22 48 92 51, 07 69 48 38 (mobile) Fax: (225) 22 44 90 22 (ipnetp), 22 44 42 32 (ens) Email: [email protected], [email protected]

NIGER

M. Laouali MALAM MOUSSA Ecole Normale Supérieure BP 527, Niamey, Niger Tel: (227) 20 75 26 11 (d), 96 49 19 27 (mobile) Email: [email protected] [email protected]

GAMBIA

Mr. Makaireh NJIE PO Box 4457 Bakau, Gambia Tel: (220) 44 97 627 / 990 28 67 (mobile) Fax: (220) 497 816 Email: [email protected] [email protected]

SENEGAL

M. Ousmane GUEYE Ecole Normale Supérieure BP 5036, Dakar, Sénégal Tel: (221) 825 78 37, 569 16 94 (mobile) Fax: (221) 825 47 14 (ENS) Email: [email protected] [email protected]; [email protected]

GHANA

Mr. Joshua BAKU PO Box M369, Accra, Ghana Tel: (233) 21 23 24 86 (ERNWACA office), 21 76 35 16 (WAEC), 244 540 314 (mobile) Fax: (233) 21 22 29 05 Email: [email protected], [email protected]

SIERRA LEONE

Temporary contact for organization of General Assembly and election of National Coordinator Mr. Tamba G Moseray WAEC, TOWER HILL, Freetown, Sierra Leone Tel: (232) 22-226274 (232) 30227603 (mobile) Fax: (232) Email: [email protected]

GUINEE

M. Tidjane Amadou DIALLO Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée (ISSEG), Conakry, Guinée Tel: (224) (011) 21 45 26, 22 62 10 Fax: (224) 41 34 41 Email: [email protected], [email protected]

TOGO

M. Philippe Dzek AMEVIGBE Collège Privé Descartes BP 80220, Lomé, Togo Tel: (228) 250 43 54, 931 02 70 (mobile) Fax: (228) 225 15 59 Email: [email protected], [email protected]

Coordination Régionale, BP E 1854, Bamako, MALI, Tel: (223) 221 16 12, Fax: (223) 221 21 15 www.rocare.org

18 mai 2007