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INTÉGRER LA RÉDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHE DANS LE CCA ET L’UNDAF Note d’orientation à l’intention des Équipes de pays des Nations Unies UNDP_integrating_FR.indd 1 23.07.10 14:12

INTÉGRER LA RÉDUCTION DES RISQUES DE …toolkit.ineesite.org/resources/ineecms/uploads/1123/Integrating... · groupe de travail conjoint en 2008. Ce groupe de travail est co-présidé

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INTÉGRERLA RÉDUCTION DES RISQUES

DE CATASTROPHEDANS LE CCA ET L’UNDAF

Note d’orientation à l’intention des Équipes de pays des Nations Unies

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INTÉGRERLA RÉDUCTION DES RISQUES

DE CATASTROPHEDANS LE CCA ET L’UNDAF

Note d’orientation à l’intention des Équipes de pays des Nations Unies

2009

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Remerciements

Le Comité des politiques du Secrétaire général des Nations Unies ayant décidé d’approfondir l’intégration de la réduction des risques de catastrophe et du Cadre d’action de Hyogo dans les politiques et les pratiques du système des Nations Unies, le GNUD et la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC) ont instauré un groupe de travail conjoint en 2008.

Ce groupe de travail est co-présidé par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (Zehra Aydin) et le Programme des Nations Unies pour le développement (Judith Karl). Sa principale production est la présente note d’orientation à l’intention des équipes de pays des Nations Unies. La rédaction en a été dirigée par le PNUE (Glenn Dolcemascolo) et le PNUD (Fenella Frost). Cet ouvrage a largement bénéficié des données et indications des organismes suivants : FAO, OIT, OCHA, ONUDI, ONU-Habitat, ONU-SIPC, OMS, OMM, PAM, UIT, UNAIDS, UNESCO, UNICEF et UNIFEM. Des remerciements particuliers reviennent aux équipes de pays d’Arménie, de Fidji, d’Haïti, d’Indonésie, d’Iran, du Mozambique, du Pakistan, du Panama et des Philippines, qui, par leurs commentaires sur la version non définitive, ont mis ce texte à l’épreuve de la réalité.

Note éditoriale

Cette note d’orientation sera régulièrement mise à jour afin de tenir compte des nouvelles évolutions ainsi que du retour d’informations que nous font parvenir les intervenants sur le terrain. La dernière version disponible est téléchargeable sur le site Web du GNUD : www.undg.org/drr.

Vos commentaires et suggestions d’amélioration de cette note d’orientation sont les bienvenus. Vous pouvez les adresser à : [email protected].

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Avant-propos

Cette note d’orientation entend aider les équipes de pays des Nations Unies (UNCT) qui entreprennent un bilan commun de pays (CCA) et un Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF), ou qui le révisent, dans des pays où les risques de catastrophe peuvent largement entraver le développement national ou la lutte contre la pauvreté, ainsi que dans les pays présentant un fort potentiel de risque à venir. Étant donné le lien étroit qui unit catastrophes et changement climatique, ce document pourra également être utile à ceux qui se penchent sur l’adaptation au changement climatique.

Le présent ouvrage a pour objet de donner des conseils pas à pas sur la manière d’intégrer la réduction des risques de catastrophe (RRC) dans le processus d’élaboration, de formulation, de suivi et d’évaluation du CCA/UNDAF. Il vise à compléter les Directives pour les équipes de pays des Nations Unies sur l’élaboration du CCA et de l’UNDAF du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD), mais peut également servir aux acteurs du développement dans leur ensemble en donnant des points de repère utiles sur l’intégration de la RRC dans une analyse, une planification stratégique et une programmation plus larges du développement.

Le programme de réforme de 1997 établi par le Secrétaire général entendait faire des Nations Unies une institution efficace face aux nouveaux défis et évolutions du XXIe siècle et former une vision et une stratégie cohérentes aboutissant à une approche unifiée d’objectifs de développement communs au niveau des pays. Il en a résulté l’adoption du CCA et de l’UNDAF, outils stratégiques permettant au système des Nations Unies de mieux appuyer les efforts de développement national dans le contexte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Les catastrophes dues à la vulnérabilité aux aléas naturels pèsent extrêmement lourd sur le développement. Elles menacent la lutte contre la pauvreté et la réalisation des OMD, et le feront plus encore à mesure que les répercussions du changement climatique sont ressenties plus durement.

Dans de nombreux pays, le processus de développement lui-même a une incidence considérable, qui peut être positive aussi bien que négative, sur le risque de catastrophe. Souvent, face à des événements de même ampleur, des pays confrontés à des schémas analogues d’aléas naturels en ressentent des effets extrêmement différents. Ainsi, on estime que les cyclones causent 17 fois plus de décès aux Philippines qu’au Japon. De tels écarts s’expliquent en grande partie par les choix que les pays ont faits pour leur développement.

La solution réside dans le déploiement d’efforts conjoints pour intégrer les interventions de planification et les actions préventives dans des approches de développement plus vastes. Une étape importante à cet égard consiste, pour les UNCT, à faire de la RRC une composante du CCA/UNDAF.

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Synthèse

En 2009, le GNUD a révisé ses Directives pour les équipes de pays des Nations Unies sur l’élaboration du CCA et de l’UNDAF (ci-après appelées Directives CCA/UNDAF). Celles-ci montrent bien l’importance de la RRC comme thème transversal. Cette note d’orientation s’adresse aux UNCT qui participent à l’élaboration d’un CCA/UNDAF dans un pays où l’on considère que le risque de catastrophe forme un obstacle considérable au développement national et à la lutte contre la pauvreté. Elle propose des conseils pas à pas (avec notamment des liens vers des ressources) sur la manière d’intégrer la RRC dans l’élaboration du CCA/UNDAF, sur sa formulation, ainsi que sur le suivi et l’évaluation. Cette note d’orientation vient compléter les Directives CCA/UNDAF, et il est intéressant de lire les deux parallèlement. Le présent ouvrage peut également être utile aux acteurs du développement dans leur ensemble, dès lors qu’ils entendent être exhaustifs dans une évaluation du développement, une planification, une gestion de programme ou un suivi-évaluation.

Au moyen d’exemples et de conseils, cette note d’orientation montre comment intégrer la RRC dans l’élaboration du CCA/UNDAF, sans jamais prétendre qu’il existe un modèle universel qui assurerait la réussite de l’inclusion de la RRC dans le développement. Chaque UNCT doit adapter ses programmes aux besoins spécifiques du pays concer-né, mais aussi en fonction des priorités et capacités des pouvoirs publics et de la population.

Cet ouvrage se concentre principalement sur les catastrophes ayant pour origine la vulnérabilité aux aléas naturels plutôt qu’à celles liées aux conflits ou à des troubles sociaux. Étant donné les liens étroits entre changement cli-matique et risque de catastrophe, et le fait que la RRC constitue une composante cruciale de l’adaptation au chan-gement climatique, cette note d’orientation sera également utile aux UNCT qui souhaitent prendre en compte les répercussions du changement climatique dans leur analyse et leurs plans futurs. Elle pourra également servir aux UNCT qui traitent des risques connexes, comme l’insécurité alimentaire ou le risque technologique.

La note d’orientation identifie les étapes fondamentales de l’intégration de la RRC dans le processus de planifica-tion analytique et stratégique. Elle aidera les UNCT à :

Analyser le risque de catastrophe – et notamment déceler quelles sont les causes profondes des catas-trophes, en quoi et de quelle manière elles risquent d’affecter les secteurs, les biens et les communautés. Il faut, pour ce faire, procéder à une évaluation des aléas, des éléments exposés aux aléas (à savoir les secteurs, les biens et les communautés) et des facteurs qui influencent la vulnérabilité de ces éléments. En particulier, l’ouvrage souligne la nécessité de s’interroger sur les modifications que la variabilité et le changement clima-tiques risquent d’apporter aux tendances et schémas d’aléas et de vulnérabilité. Examiner l’interaction entre risque de catastrophe et développement – se pencher sur la relation bijective entre catastrophes et développement en observant comment les aspects critiques du développement risquent d’être affectés par les catastrophes et, à l’inverse, comment le risque de catastrophe peut être exacerbé ou amoindri par les activités de développement.Examiner les capacités nationales et les options de réduction des risques – examiner les capacités qu’ont effectivement les acteurs concernés à tous les niveaux de mieux protéger les vies, les moyens de subsistance et les biens. Identifier les priorités d’intervention – sur la base des besoins décelés, des priorités des pouvoirs publics, de l’avantage comparatif de l’UNCT et des activités que les autres partenaires au développement ont prévues. S’entendre sur les axes d’appui par l’UNCT les plus appropriés – examiner la valeur ajoutée que les orga-nismes des Nations Unies résidents ou non peuvent apporter à la RRC. Il faut ainsi définir une hiérarchie effi-cace des livrables à court, moyen et long terme. Inscrire la RRC dans le processus de suivi et d’évaluation de l’UNDAF.

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La présente note d’orientation est structurée comme suit :

L’introduction donne une vue d’ensemble des relations entre catastrophes et développement et met en exer-gue les principaux engagements internationaux vis-à-vis de la RRC.La première partie décrit en quoi la RRC répond aux grands principes d’engagement du CCA/UNDAF.La deuxième partie explique comment effectivement prendre en compte la RRC dans l’analyse stratégique na-tionale destinée à la planification pour le développement (y compris dans le CCA, le cas échéant).La troisième partie explique comment la RRC peut être intégrée à l’élaboration de l’UNDAF, réfléchissant no-tamment à la question de savoir si elle doit être considérée comme un thème transversal, un pilier distinct ou une combinaison des deux.La quatrième partie donne des indications pour un suivi et une évaluation efficaces des efforts de RRC.

Cet ouvrage examine par ailleurs le rapport entre la RRC et les principes interdépendants que sont les droits de l’homme, l’égalité des sexes, la durabilité environnementale et le renforcement des capacités. Il présente enfin un certain nombre d’annexes, qui offrent des exemples pratiques et des conseils supplémentaires utiles.

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Table des matières

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iiAvant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iiiSynthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vTable des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . viiListe des acronymes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . viiiIntroduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

En quoi les catastrophes intéressent-elles les UNCT ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1Qu’est-ce que la réduction des risques de catastrophe ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3Relation avec le changement climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Première partie : La coopération au sein des Nations Unies au niveau des pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51.1 Éléments de la performance, principes d’engagement et RRC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51.2 Éléments critiques pour que l’UNCT intègre la RRC dans le processus CCA/UNDAF . . . . . . . . . . . . . . .6

Deuxième partie : Analyse par pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .72.1 Finalité et résultats escomptés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .72.2 Activités requises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82.3 La RRC comme un élément d’une analyse de qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12

2.3.1 Approche axée sur les droits de l’homme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .132.3.2 Égalité des sexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .132.3.3 Environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .142.3.4 Renforcement des capacités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15

Troisième partie : Planification stratégique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .163.1 Finalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .163.2 Résultats escomptés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .163.3 Activités requises et définition des priorités et de l’action au titre de la RRC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16

3.3.1 Intégrer la RRC en tant que thème transversal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .173.3.2 La RRC en tant que priorité de l’UNDAF. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .183.3.3 Identifier les actions de RRC et leurs extrants dans l’UNDAF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18

Quatrième partie : Suivi et évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .204.1 Finalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .204.2 Résultats escomptés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .204.3 Activités requises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .204.4 S-E lié à la RRC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

4.4.1 S-E pour la RRC dans l’UNDAF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224.4.2 Éléments nécessaires au niveau national pour le suivi du Cadre d’action de Hyogo . . . . . . . . . . . . .25

Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27Annexe 1. Glossaire de termes et de concepts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29Annexe 2. Domaines critiques de la RRC tels qu’identifiés dans le Cadre d’action de Hyogo . . . . . . . . . . . . . .41Annexe 3. Exemples d’UNDAF qui traitent de la RRC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42Annexe 4. Analyse par pays : liste des points à vérifier pour identifier les informations et les lacunes de la RRC. . . . . . .47Annexe 5. Identification des parties prenantes sur tout l’éventail d’activités de RRC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48Annexe 6. Évaluer les risques de catastrophe et les capacités : informations essentielles . . . . . . . . . . . . . . . 49Annexe 7. Exemples illustrant les répercussions des catastrophes sur différents secteurs/domaines de développement et la contribution de la RRC aux efforts de développement . . . . . . . . . . . . . . . 55Annexe 8. Exemple d’une matrice des résultats de l’UNDAF sensible à la RRC : l’UNDAF de la Géorgie . . . . . . 56Annexe 9. Intégration de la RRC dans les domaines du développement : exemples de questions à poser . . . . . .61Annexe 10. Intégrer la RRC dans les UNDAF fondés sur les OMD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Annexe 11. Le rôle de l’UNCT dans la promotion du développement institutionnel de la RRC . . . . . . . . . . . . . .67Annexe 12. OMD et indicateurs sensibles à la RRC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

Notes de fin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70

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Liste des acronymes

Voici une liste d’acronymes utilisées dans le corps du texte, ainsi que dans les annexes. Elle n’inclut pas les acronymes des organismes des Nations Unies, que le lecteur pourra trouver sur le site www.un.org

ADH Approche axée sur les droits de l’homme

APD Aide publique au développement

CCA Bilan commun de paysCCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

EGO Équipe de gestion des opérations en cas de catastrophe

FMI Fonds monétaire international

GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

GNUD Groupe des Nations Unies pour le développement

GR Gestion axée sur les résultats

OIM Organisation internationale pour les migrations

OMD Objectif du Millénaire pour le développementONG Organisation non gouvernementale

OSC Organisation de la société civile

PDIP Personne déplacée à l’intérieur de son propre pays

PEID Petits États insulaires en développement

PIB Produit intérieur brut

PMA Pays les moins avancésRRC Réduction des risques de catastrophe

S-E Suivi et évaluation

SIPR Stratégie internationale de prévention des catastrophes

SWOT (Analyse des) forces, faiblesses, opportunités et menaces (Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats)

TIC Technologies de l’information et des communications

UNCT Équipe de pays des Nations Unies

UNDAF Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développementUSD Dollar des États-Unis

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Introduction

La présente section offre une brève explication des relations entre catastrophes et développement, et présente les principaux engagements pris par la com-munauté internationale pour la RRC. Elle montre par ailleurs l’utilité de ce document pour les UNCT œuvrant à l’adaptation au changement climatique.

On dit qu’une catastrophe se produit lorsque des po-pulations vulnérables sont touchées par un accident ou un choc. Divers types d’aléas peuvent être à l’origine d’une catastrophe, mais cet ouvrage traite uniquement des catastrophes résultant d’aléas naturels, notamment hydrométéorologiques (tempêtes, inondations, séche-resses…) et géologiques (comme les séismes, glisse-ments de terrain, tsunamis et éruptions volcaniques). Il peut également être utile aux UNCT qui s’intéressent à d’autres risques ou chocs pour lesquels la gestion des risques peut constituer une bonne base d’action, tels que les catastrophes technologiques (les incidents industriels, par exemple), les chocs liés à l’insécurité alimentaire ou les effets du changement climatique.

En quoi les catastrophes intéressent-elles les UNCT ?Ces vingt dernières années, près de 1,2 million de per-sonnes ont perdu la vie à la suite de catastrophes natu-relles. On estime que les pertes économiques résultant de ces situations avoisinent 70 milliards de dollars par an, dont la plus grosse partie est enregistrée par les pays pauvres. Rien qu’en 2004, près de 245 000 per-sonnes sont mortes dans des catastrophes, et le montant des dommages a été chiffré à 215 milliards de dollars en 2005.1

Le risque de catastrophe se mondialise de plus en plus. En raison de facteurs tels que le changement clima-tique et la mondialisation, une action menée dans une région peut avoir un impact sur le risque de catastrophe dans une autre. Ce phénomène est exacerbé par une vulnérabilité croissante due à une urbanisation non pla-nifiée, au sous-développement et à la concurrence que se livrent les populations pour de rares ressources, pré-figurant une économie mondiale et des populations de plus en plus menacées par les catastrophes. Selon le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies, aujourd’hui, 9 catastrophes sur 10 sont

liées au climat. Le changement climatique peut multi-plier les risques de catastrophe, non seulement parce que les phénomènes climatiques extrêmes devraient se multiplier et gagner en intensité, mais également en raison de ses effets sur les facteurs de vulnérabilité, en particulier l’insécurité alimentaire, la perte des services fournis par les écosystèmes, et de nouveaux schémas migratoires. La crise des prix alimentaires de 2008 témoigne de l’ampleur des répercussions que peuvent avoir plusieurs chocs cumulés (dont des aléas natu-rels) sur les plus vulnérables. De même, certains pays doivent faire face à la fois à des catastrophes et à des conflits, dont les effets se renforcent mutuellement, ce qui augmente le niveau d’insécurité.

Si une minorité de catastrophes à grande échelle cause des pics de mortalité et de pertes économiques, les catastrophes à petite échelle qui surviennent un peu partout sur la planète sont responsables de pertes de moyens de subsistance de plus en plus importantes. En conséquence, même si la croissance d’un pays reste globalement positive, les catastrophes, en af-fectant particulièrement les pans les plus vulnérables de la population, peuvent entraver les efforts visant à réduire la pauvreté. Il a été clairement montré que les premières victimes des catastrophes sont les femmes, les enfants et les pauvres.2

Catastrophes et développement sont étroitement liés. Le développement peut significativement faire baisser ou augmenter le risque de catastrophe. Un dé-veloppement inapproprié peut accroître la vulnérabilité au risque de catastrophe et, inversement, les catas-trophes peuvent peser sur le développement des pays pauvres.3 Par exemple, le tremblement de terre qui a secoué la région du Cachemire, causant l’effondrement de nombreuses écoles et la mort de nombreuses per-sonnes, a montré ce qu’il en coûte de n’avoir pas su se préparer aux catastrophes en construisant les infras-tructures indispensables. Les dégâts provoqués par le séisme ont été estimés à 5 milliards de dollars pour le Pakistan, ce qui équivaut à peu près au total de l’aide publique au développement reçue par ce pays au cours des trois années précédentes. De plus, lorsque des ca-tastrophes à grande échelle surviennent, les investisse-ments se concentrent sur les opérations de relèvement

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et de reconstruction, au détriment des secteurs clés pour le développement.4

Ces problèmes prennent de l’importance à mesure que nous approchons de l’année 2015, date à laquelle les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) doivent être atteints. Il est aujourd’hui largement admis que le monde dans son ensemble, et certaines régions en particulier, ne pourront certainement pas remplir une partie des Objectifs. Dans de nombreux pays, les catas-trophes en sont l’une des raisons.5 Les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en déve-loppement (PIED) sont particulièrement vulnérables et sujets aux catastrophes.

C’est pourquoi l’on prend de plus en plus conscience que, si cruciaux que soient les efforts visant à mettre en place des systèmes d’alerte rapide, des mesures d’urgence ainsi que l’aide humanitaire, il est urgent de réduire les vulnérabilités et autres facteurs de risque. Cet objectif ne peut être atteint que par l’intégration de la RRC aux programmes et mesures pour le développe-ment déjà en place. On n’y parviendra qu’en soutenant les capacités des pays à réduire les risques, ce qui implique d’aider les communautés locales à créer leurs propres capacités de faire face aux risques de catas-trophe existants et potentiels.

Le principal cadre international permettant d’orienter les travaux et de mesurer les avancées de la RRC est le Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015 : aider les nations et les collectivités à mieux résister aux catas-trophes, qui a été négocié à l’échelle internationale. Cet accord a été signé par 168 pays en 2005, puis validé par l’Assemblée générale des Nations Unies. Il offre une vue d’ensemble des principaux éléments requis pour la RRC à tous les niveaux. Le Cadre d’action de Hyogo ap-pelle spécifiquement les organisations internationales et les UNCT à «tenir également compte de la RRC dans les plans d’aide au développement, tels que les évalua-tions communes de la situation d’un pays, le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement et les stratégies de lutte contre la pauvreté».

Un certain nombre d’autres accords internationaux prô-nent également le soutien international à l’intégration de la RRC dans les cadres de développement durable :

La Déclaration du Millénaire et le Plan de campagne pour la mise en œuvre de la Déclaration du Millé-naire, qui soulignent la nécessité d’«intensifier la coopération en vue de réduire le nombre et les ef-fets des catastrophes naturelles et des catastrophes dues à l’homme». La cinquante-neuvième session (2005) de l’Assem-blée générale [Résolution A/RES/59/233], qui élève au rang de priorité l’intégration de la RRC dans les programmes et plans d’action nationaux.Le Plan de Johannesbourg de mise en œuvre du Sommet mondial pour le développement durable de 2002 (Johannesburg Plan of Implementation of the 2002 World Summit on Sustainable Development), qui met en lumière l’importance de la prise en compte de la RRC dans le développement.Le Plan d’action de Bali (2008), qui met explicite-ment en relation le changement climatique, la RRC et le développement.

Conscient du caractère crucial de ces priorités, le Co-mité des politiques du Secrétaire général a pris, en 2007, des décisions relatives à la RRC et à l’adaptation au changement climatique. Il s’agit :

De souligner combien il est important que la sphère politique, sous l’impulsion du Secrétaire général, porte une plus grande attention/souligne davantage les bienfaits de la RRC et mette en exergue les conséquences du manque d’investissement dans ce domaine ; D’amener les Nations Unies à renforcer les liens et synergies entre RRC et changement climatique, et De promouvoir une meilleure prise en compte de la RRC et du Cadre d’action de Hyogo dans les me-sures et pratiques des Nations Unies.

Le CCA/UNDAF offre une excellente opportunité d’inté-grer la RRC dans les pratiques du système des Nations Unies à l’échelon national. C’est pourquoi la version ré-visée des Directives CCA/’UNDAF fait explicitement ré-férence à l’importance de la RRC. Elles précisent que le risque de catastrophe doit être pris en considération à toutes les étapes du processus d’élaboration du CCA et

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de l’UNDAF, c’est-à-dire (a) lors de la phase d’analyse : parmi les résultats escomptés de la contribution de l’UNCT au processus analytique national figure la «re-connaissance des risques de crises et de catastrophes naturelles ainsi que des capacités de prévention des crises et de préparation aux catastrophes», et (b) durant la formulation des programmes : «l’UNDAF doit reflé-ter les risques de crises et de catastrophes naturelles, ainsi que l’insuffisance des capacités de prévention des crises et de préparation aux catastrophes, conformé-ment aux résultats de l’analyse».

Qu’est-ce que la réduction des risques de catastrophe ?La réduction des risques de catastrophe est définie par la Stratégie internationale de prévention des catas-trophes (SIPC) comme une action engagée dans le but de réduire le risque de catastrophe et les effets délé-tères des aléas naturels, grâce à des efforts systéma-tiques visant à analyser et à gérer les causes des catas-trophes, notamment en évitant des aléas, en réduisant la vulnérabilité économique et sociale aux aléas et en améliorant la préparation aux événements négatifs. Une liste des termes et concepts relatifs à la RRC est proposée en annexe 1.

Un aléa ou un choc est considéré comme une catas-trophe lorsqu’il affecte des communautés déjà vul-nérables et dont la vulnérabilité est exacerbée par de piètres décisions de planification du développement physique, économique et social. Au cœur de la RRC se trouve la nécessité d’examiner : (a) en quoi les com-munautés et leur développement sont vulnérables aux catastrophes, (b) comment les choix des communautés augmentent ou diminuent le niveau de risque auquel elles sont exposées/vulnérables, et (c) dans quelle mesure les capacités des communautés peuvent être renforcées de façon qu’elles soient mieux à même de faire face aux risques actuels et futurs. On se rend également compte qu’une «communauté» n’est pas une entité homogène. Elle comporte des hommes, des femmes, des garçons, des filles, des personnes âgées, des riches, des pauvres, des handicapés, et ils n’ont pas tous le même accès au pouvoir et aux ressources, ce qui joue ensuite sur leur vulnérabilité et leur capa-cité.

La RRC comprend des efforts destinés à réduire au minimum les risques et les vulnérabilités qui y sont as-sociés, c’est-à-dire des efforts pour prévenir le risque de catastrophe et limiter les conséquences délétères des aléas lorsqu’ils surviennent, via des mesures d’atténuation des catastrophes, une préparation et une réaction à ces événements. Si l’on veut accomplir des progrès significatifs, il faut que ces efforts soient intégrés dans des processus de développement natio-naux et entièrement institutionnalisés par les pouvoirs publics.

Le Cadre d’action de Hyogo définit une approche glo-bale permettant de réduire les risques de catastrophe et de mesurer les progrès réalisés dans la mise en place des processus de RRC. À l’annexe 2, un dia-gramme montre les domaines critiques de la RRC, tels qu’identifiés dans le Cadre d’action de Hyogo.

Les cinq actions prioritaires sont les suivantes :

1. Veiller à ce que la RRC soit une priorité nationale et locale, et à ce qu’il existe un cadre institu-tionnel solide pour mener à bien les activités correspondantes. Les pays ne seront à même de réduire durablement le risque que s’ils disposent des capacités institutionnelles adéquates, à savoir une législation idoine étayée par des mécanismes permettant de s’assurer qu’elle est respectée, des ressources appropriées (financières et humaines notamment), et la volonté politique d’affecter des ressources à la RRC.

2. Entreprendre des évaluations des risques et disposer de mécanismes efficaces de suivi des risques et d’un système d’alerte rapide. La RRC englobe les connaissances et le savoir-faire néces-saires face aux principaux aléas (par exemple le risque de séisme) et aux vulnérabilités (physiques, sociales, économiques et environnementales) aux-quelles un pays ou une zone géographique sont confrontés. L’objectif est de pouvoir observer l’évo-lution des aléas ou des niveaux de vulnérabilité et de diffuser efficacement une alerte rapide auprès des populations à risque ainsi que des décideurs.

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3. Utiliser l’éducation (aussi bien formelle qu’infor-melle), mais aussi la production et la diffusion des connaissances et des innovations pour ins-taurer une culture de la sécurité. La RRC repose sur la sensibilisation de tous les acteurs clés, qui doivent prendre la mesure de leurs rôle et respon-sabilités et y satisfaire. Ainsi, les pouvoirs publics doivent savoir intégrer la RRC dans leurs plans sectoriels, et les enfants scolarisés doivent savoir comment réagir en cas de séisme. L’éducation aussi bien formelle qu’informelle a un rôle crucial à jouer dans la mise en place de cette culture de la sécurité.

4. Réduire les facteurs de risque sous-jacents. La RRC vise à réduire les pertes découlant des catas-trophes en s’attaquant à leurs causes profondes, par exemple en veillant à ce que les infrastructures essentielles puissent résister à une catastrophe, en favorisant la diversification des moyens de subsis-tance dans les régions sujettes aux sécheresses, en gérant les ressources naturelles et en adoptant une approche intégrée de la planification.

5. Se préparer aux catastrophes en vue d’une in-tervention efficace à tous les niveaux. Lorsqu’une catastrophe survient, l’ampleur de son impact dé-pend, en partie, de la vitesse et de l’efficacité des réactions de tous les acteurs (communautés aussi bien que pouvoirs publics). La préparation est indis-pensable à une réponse efficace. Il faut notamment planifier la gestion des mesures d’urgence et stoc-ker des articles d’aide d’urgence essentiels.

Relation avec le changement climatiqueLes catastrophes sont indissociables des changements climatiques. Ces derniers influent sur les aléas phy-siques, mais aussi sur la capacité des communautés à réagir aux catastrophes. Il est important d’harmoniser les efforts nationaux visant à s’adapter aux change-ments climatiques et à réduire les risques de catas-trophe, surtout dans les PMA, où les capacités des pouvoirs publics sont particulièrement limitées, et dans les PEID, extrêmement vulnérables aux catastrophes d’origine climatique. Les approches de la gestion des risques sont une composante cruciale de la capacité d’adaptation au changement climatique. Par consé-quent, le changement climatique est traité comme un thème transversal dans tout ce document, et l’on espère qu’il sera également utile aux UNCT qui, dans leurs futurs travaux, s’efforceront d’apporter une ré-ponse au changement climatique.

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Cette section décrit les relations entre la RRC et les principes d’engagement clé du CCA/UNDAF. Elle pré-sente les éléments critiques qui doivent étayer l’in-tégration par l’UNCT de la RRC à ses plans. Chaque élément sera examiné plus en détail dans les autres sections de ce document.

1.1 Éléments de la performance, princi-pes d’engagement et RRCLes Directives CCA/UNDAF identifient un certain nombre d’éléments critiques auxquels toutes les UNCT qui débutent leur UNDAF, ou qui le révisent, doivent ac-corder la priorité. Ces éléments sont décrits ci-dessous. La majorité d’entre eux figurent aussi explicitement parmi les priorités du Cadre d’action de Hyogo.

Les Directives CCA/UNDAF identifient trois éléments fondamentaux au niveau des pays qui sont des condi-tions préalables à une bonne performance de l’UNCT : appropriation nationale, avantage comparatif central et efficacité et responsabilité maximales. La question de l’appropriation nationale est particulièrement impor-tante, comme noté dans le Cadre d’action de Hyogo, qui reconnaît la responsabilité première de l’État dans l’adoption de mesures efficaces pour la réduction du risque de catastrophe, y compris la protection de sa population, de son infrastructure et d’autres actifs nationaux.

Les Directives CCA/UNDAF identifient cinq principes interdépendants qui doivent être appliqués tout au long de l’UNDAF. Ces principes sont également pris en compte dans le Cadre d’action de Hyogo.

1. Approche axée sur les droits de l’homme (ADH). L’inclusion de l’ADH dans les interventions relevant de la RRC permet de renforcer la sensibilisation et l’appropriation par les «débiteurs d’obligations» pour la RRC de sorte qu’ils remplissent leurs obliga-tions vis-à-vis des groupes vulnérables. Elle permet également de faire en sorte que les «titulaires de droits», en particulier les plus vulnérables dont les droits sont souvent bafoués, puissent exiger un ren-forcement de leur sécurité avant, pendant et après une catastrophe. À cet égard, le Cadre d’action de

Hyogo met l’accent sur la nécessité de tenir compte de la diversité culturelle et de l’âge.

2. Égalité des sexes. Les risques et les conséquences des catastrophes ne sont pas vécus de la même manière par les hommes, les femmes, les garçons et les filles. Les femmes et les enfants représentent 60 % des décès imputables aux catastrophes et plus de 75 % des personnes déplacées. Le genre influence fortement la manière dont un individu perçoit le risque et l’exposition au risque de catas-trophe. En raison de la répartition traditionnelle des rôles en fonction du genre, les femmes ont souvent moins accès à l’information sur les catastrophes et aux ressources après une catastrophe. Les femmes, les filles et les garçons sont trop souvent considérés comme les «victimes» passives d’une catastrophe, alors qu’ils devraient contribuer de façon importante à renforcer la résilience de la population. Les ca-tastrophes constituent un excellent point de départ pour mettre à l’avenir encore davantage l’accent sur le genre dans le développement.

3. Durabilité environnementale. Les catastrophes af-fectent et sont affectées par les conditions environ-nementales. Les mesures de réduction des risques, comme les digues, peuvent avoir des conséquences délétères pour l’environnement qui peuvent être évi-tées grâce à une planification intégrée. De même, un relèvement mal planifié peut avoir des consé-quences désastreuses pour l’environnement local. Par ailleurs, les investissements dans la gestion des écosystèmes protègent les populations locales des catastrophes. Ces investissements procurent égale-ment des avantages complémentaires significatifs à divers objectifs de développement, comme par exemple la lutte contre la pauvreté et la santé.

4. Renforcement des capacités. Le renforcement des capacités constitue l’objectif central et le principal avantage de la coopération des UNCT. Ce point est très important pour la RRC car (a) le risque de catas-trophe ne sera effectivement réduit que s’il existe une forte appropriation/capacité nationale et locale et (b) les mesures d’urgence efficaces, lorsqu’une catastrophe survient, dépendent de la pertinence et

Première partie : La coopération au sein des Nations Unies au niveau des pays

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de la rapidité des interventions nationales et locales. Le Cadre d’action de Hyogo préconise spécifique-ment de donner aux populations et aux autorités lo-cales le pouvoir de gérer leur propre développement en les aidant à accéder aux informations et aux ressources nécessaires ainsi qu’en leur donnant la possibilité de mettre en œuvre des actions de RRC dans le cadre de leurs décisions de développement. Le renforcement des capacités doit se trouver au centre de la planification de la RRC, et non être ajouté par la suite ou venir en complément.

5. Gestion axée sur les résultats (GR). La GR est une démarche stratégique que les UNCT doivent uti-liser avec leurs partenaires lorsqu’ils planifient des actions, établissent des coûts, mettent en œuvre, suivent et mesurent des changements résultant de la coopération, au lieu de se contenter de regarder les seuls intrants apportés ou les activités menées. Du fait qu’elle se concentre sur les résultats, elle est très utile à la planification et à la programmation de la RRC, et veille à ce que les progrès sur la voie de la réduction des risques soient atteints et mesu-rés.

Les Directives CCA/UNDAF présentent également les conflits et les catastrophes comme des éléments importants pour une analyse de qualité. Même s’il n’y a pas consensus sur la causalité, les conflits et les catastrophes ont d’importantes interactions. Ils sur-viennent souvent dans un même lieu géographique et ont les mêmes facteurs déterminants, comme la mau-vaise gouvernance (y compris l’absence d’obligation de rendre des comptes envers les plus démunis) et les contraintes environnementales.

1.2 Éléments critiques pour que l’UNCT intègre la RRC dans le processus CCA/UNDAFL’inclusion de la RRC dans le CCA/UNDAF est une obligation pour toutes les UNCT qui travaillent là où le risque de catastrophe constitue un obstacle effectif ou potentiel au développement et à la réduction de la pauvreté. L’annexe 3 donne des exemples d’UNDAF qui traitent de la RRC. En s’appuyant sur le Cadre d’ac-tion de Hyogo, les UNCT doivent veiller à ce que leurs

efforts destinés à intégrer la RRC dans l’élaboration du CCA/UNDAF soient guidés par les éléments critiques suivants :1) Identification des causes profondes du risque de

catastrophe en termes d’aléa, d’éléments exposés et de vulnérabilité des populations, des infrastruc-tures et des activités économiques.

2) Promotion d’une approche multi-aléas de la RRC couvrant tous les grands risques de catastrophe auxquels le pays est confronté.

3) Développement d’une capacité nationale durable au niveau individuel, institutionnel et sociétal.

4) Réduction des vulnérabilités des plus démunis et d’autres catégories de population marginalisées. La réduction du risque de catastrophe et le renforce-ment des mécanismes permettant aux populations pauvres d’y faire face doivent être analysés dans le cadre des programmes de lutte contre la pauvreté.

5) La réduction des risques et vulnérabilités spéci-fiques qui peuvent saper les efforts destinés à atteindre les OMD et à respecter d’autres conven-tions internationales auxquelles le pays est partie.

6) L’identification des manières dont les organismes des Nations Unies peuvent contribuer à la réduc-tion du risque de catastrophe : veiller à ce que les résultats des programmes des Nations Unies n’ac-centuent pas les risques et les vulnérabilités ou n’en créent pas de nouveaux, et protéger les résultats de l’UNDAF de la menace de crise (catastrophes naturelles et anthropiques) ainsi que du changement climatique.

7) S’appuyer sur les expériences, capacités et méca-nismes existants, y compris en utilisant les ensei-gnements tirés sur la RRC de la coopération pas-sée sur le développement et l’humanitaire.6

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La présente section explique comment on peut inté-grer la RRC dans l’analyse stratégique à l’échelle des pays aux fins de la planification du développement. Elle expose en particulier comment l’UNCT peut analyser le risque de catastrophe, étudier comment ces risques peuvent interagir avec le développement, explorer les capacités nationales et la réduction des risques et com-mencer à repérer les priorités d’intervention.

2.1 Finalité et résultats escomptés Dans le cadre de l’analyse par pays, la mission de l’UNCT repose sur les processus et produits analy-tiques nationaux, tout en les soutenant et en les ren-forçant. Elle cherchera à consolider le cadre national de développement en suscitant un consensus à propos des problèmes prioritaires, de leurs causes ainsi que des besoins de renforcement des capacités néces-saires pour que des actions puissent être lancées à tous les niveaux.

L’analyse engagée en appui de l’UNDAF (Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement) ainsi que d’autres plans/stratégies de développement, donne rarement l’occasion d’évaluer l’intégralité des risques, ce qui peut nécessiter un processus bien plus poussé. À des fins de planification stratégique, l’ana-lyse fondée sur une étude sommaire des informations existantes suffit en général à repérer les problèmes et les carences importants et à définir les domaines dans lesquels l’UNCT dispose d’un avantage comparatif. Si, à partir de ce dépistage, l’UNCT estime qu’une analyse plus détaillée s’impose, cette analyse peut être inscrite au titre des actions à mettre en œuvre dans l’UNDAF.

L’analyse en vue de la RRC doit s’attacher aux points suivants : 1) Accord avec les partenaires à propos des causes à

l’origine des catastrophes, y compris la vulnéra-bilité sous-jacente des actifs, des secteurs et des populations face aux catastrophes naturelles.

2) Accord avec les partenaires à propos de l’impact (historique et potentiel) des catastrophes sur le dé-veloppement, en particulier sur : (a) les priorités de développement des autorités, telles qu’énoncées dans les stratégies nationales de développement, et

(b) les secteurs et les domaines prioritaires critiques pour la réduction de la pauvreté (par exemple santé, agriculture et éducation).

3) Accord dans les grandes lignes avec les partenaires sur la manière dont le développement interagit avec le risque de catastrophe, y compris sur la manière dont les secteurs essentiels exacerbent ou au contraire atténuent les principaux éléments du risque de catastrophe.

4) Détermination, avec les autres parties prenantes, de la manière dont le changement climatique devrait probablement affecter l’intensité et/ou la fréquence des aléas hydrométéorologiques et la résistance de la population.

5) Identification des capacités existantes et du manque de capacités pour l’analyse, le suivi, la gestion et le traitement du risque de catastrophe. Cette démarche doit associer les autorités locales et nationales, ainsi que les organisations non gou-vernementales (ONG), par exemple le secteur privé, les organisations de la société civile (OSC) et les groupes de citoyens.

6) Identification des principaux obstacles et carences sur la base d’un examen des interventions et de l’expérience passées, des obstacles actuels, des priorités des autorités et des activités prévues par les partenaires.

7) Identification des possibilités ou des actions prio-ritaires pour la réduction des risques nécessaires pour : (a) remédier aux principaux problèmes iden-tifiés, et (b) atténuer la vulnérabilité des interven-tions de développement planifiées/en cours (et les risques potentiels causés par cette vulnérabilité). Il faudra pour cela repérer où l’UNCT dispose de son meilleur avantage comparatif pour l’organisation de ces actions prioritaires.

Deuxième partie : Analyse par pays

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2.2 Activités requises Les Directives CCA/UNDAF décrivent les principales étapes à suivre par l’UNCT pour intégrer la RRC dans l’analyse du développement au niveau national. Ces étapes sont synthétisées au diagramme 1. La suite de la deuxième partie indique comment intégrer les préoc-cupations de RRC à chaque étape.

Étape 1 : Comprendre les processus, les calendriers et les acteurs nationauxAfin d’identifier les carences dans le traitement du risque de catastrophe et d’évaluer l’avantage compara-tif de l’UNCT lorsqu’il s’agit d’y remédier, les Directives CCA/UNDAF recommandent d’examiner les processus, échéances et acteurs participant au processus de plani-fication national. L’annexe 4 énonce quelques questions qu’il est utile de se poser sur ce plan (surtout celles du point 2).

La RRC faisant intervenir plusieurs secteurs, pour obtenir les résultats escomptés du processus analy-tique, il faut qu’un large éventail de parties prenantes y participent. Les UNCT disposent de toute latitude pour décider avec les partenaires comment parvenir à ces résultats (cf. annexe 5 pour de plus amples dé-tails). Lors de cette étape, l’UNCT devra entreprendre un examen de son propre avantage comparatif pour la RRC. C’est sur cette base qu’elle pourra décider quels pans du programme l’UNCT appuiera à l’avenir. Si elle le décide, l’équipe inter-agence chef de file sur ce plan peut engager une analyse des forces, des faiblesses, des opportunités et des menaces (SWOT, de l’anglais Strengths, Weaknesses, Opportunities et Threats) vi-sant spécifiquement la RRC.

Diagramme 1. Activités requises

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Étape 4. Intégrer la RRCdans le processus d’analyse (à partir du CCA)

Étape 4.i) Recueillir l’information

Étape 4.ii) Évaluer la situation

Étape 4.iii) Sélectionner les problèmes dont l’analyse doit être approfondie

Étape 4.iv) Analyser les problèmes et les obstacles sélectionnés

Étape 1. Étape 2. Étape 3.

UNDAF

Diagramme 1. Activités requises

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Étape 2 : Examiner les processus et produits analy-tiques existantsL’UNCT et ses partenaires doivent examiner l’analyse effectuée dans le pays des aspects critiques du déve-loppement national (y compris l’analyse de la stratégie de lutte contre la pauvreté, l’analyse sexospécifique et les enquêtes auprès des ménages) et évaluer dans quelle mesure ces aspects répondent aux préoccu-pations relatives aux risques de catastrophe. L’UNCT pourra ainsi repérer les lacunes dans l’analyse et déter-miner l’ampleur de sa participation aux analyses à venir. Le but visé n’est pas de critiquer ce qui existe mais d’œuvrer avec les partenaires nationaux pour mettre en évidence les lacunes que l’UNCT peut contribuer à combler et les points sur lesquels elle peut appor-ter des améliorations qualitatives et de la profondeur. L’annexe 4 présente une liste des points à vérifier pour déterminer l’état de l’analyse de la RRC dans le pays, et juger si la RRC est suffisamment prise en compte dans l’analyse du développement. Les principales lacunes dans l’analyse qui sont repérées pourront être inscrites au titre des actions à mettre en œuvre dans l’UNDAF.

Étape 3 : Sélectionner une méthode permettant de combler les lacunes de l’analyseComme l’indiquent les Directives CCA/UNDAF, afin de remédier aux lacunes qui ont été repérées, l’UNCT et ses partenaires peuvent choisir l’une ou la totalité des options suivantes : Option A. Participer aux travaux analytiques menés par

les organismes de l’État et harmonisés entre les donateurs.

Option B. Entreprendre des travaux analytiques complé-mentaires appuyés par les Nations Unies.

Option C. Lancer un processus de CCA complet.

Si l’Option A est retenue, l’UNCT peut encourager ses partenaires à examiner les risques de manière plus poussée. La liste de vérification présentée à l’annexe 4 indique comment effectuer une exploration détaillée. Si l’option B ou l’Option C est retenue, l’UNCT peut utili-ser ses ressources pour combler les lacunes de l’ana-lyse, y compris par des études supplémentaires.

Étape 4 : Intégrer la RRC dans le CCA Ce sont le temps et les ressources disponibles pour l’UNCT qui détermineront le niveau de détail et de profondeur possible pour l’analyse. Comme le montre le diagramme 1, les Directives CCA/UNDAF énoncent quatre sous-étapes pour l’analyse dans le cadre du CCA :i) Recueillir l’information ii) Évaluer la situation iii) Choisir les problèmes à approfondir iv) Analyser les problèmes sélectionnés pour en déter-

miner les causes profondes

La discussion ci-après montre comment il est possible de repérer la RRC dans chacune de ces sous-étapes. Du-rant tout le processus, il convient de tenir compte des résultats escomptés de l’analyse, tels que définis à la section 2.1.

i) Recueillir l’informationLe risque de catastrophe comprend quatre éléments : aléas physiques ; exposition à ces aléas (des actifs nationaux tels que la population, l’infrastructure et les secteurs de l’économie) et vulnérabilité de ces actifs. L’ampleur de l’impact d’une catastrophe dépend des niveaux de résilience ou de la capacité à résister/faire face au risque. Une évaluation du risque de catastrophe doit intégrer ces quatre éléments.

Il est fort probable que des évaluations aient déjà été effectuées pour des aléas et/ou des régions ou des zones urbaines spécifiques. Il convient d’identifier ces travaux et de s’en servir en priorité, car ils apportent souvent des détails supplémentaires et des acteurs connaissant bien le contexte local y ont souvent été as-sociés. Il faut procéder à une évaluation rapide afin de définir la qualité de ces différents travaux et de vérifier s’ils sont actualisés. L’annexe 5 indique qui consulter pendant ce processus d’évaluation. L’annexe 6 donne davantage d’informations pour une analyse plus dé-taillée.

Informations sur les aléas : Il convient d’examiner l’information sur tout l’éventail des aléas qui menacent un pays. Les aléas se caractérisent par leur ampleur,

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leur durée, leur localisation et leur moment. Outre les tendances historiques, il convient également de savoir comment les évolutions nouvelles, dont le changement climatique, influeront sur la fréquence et l’intensité des aléas.

Informations sur l’exposition : Les données sur l’exposition identifient les éléments à risque, à savoir le «qui, quoi et où» de l’impact probable. Dans l’idéal, cette identification des éléments à risque résulte d’une consultation avec les parties prenantes. Cependant, pour une analyse élargie, le bilan des dégâts et des pertes passés donne une indication raisonnable de l’exposition.7 L’exposition à venir sera influencée par les évolutions sociales, économiques et écologiques.

Informations sur la vulnérabilité : La vulnérabilité est un concept multiple qui s’intéresse de plus près à l’exposition et à ses causes. Des facteurs sociaux, de genre, économiques et environnementaux jouent un rôle critique dans le degré de fragilité de certaines populations face à un événement dangereux. Si les capacités de résistance traditionnelles, les filets de sécurité sociaux et même les systèmes d’alerte rapide traditionnels peuvent dans une large mesure atténuer la vulnérabilité d’une population, en raison des condi-tions sociales, certaines catégories peuvent être plus vulnérables que d’autres. Ainsi, les femmes peuvent se révéler plus vulnérables que les hommes.

Informations sur les capacités : L’information sur l’évaluation des capacités indique les capacités exis-tantes ainsi que les carences des autorités et des ONG (y compris le secteur privé, les OSC, les organisations de citoyens et les organisations féminines) à gérer et à réduire le risque de catastrophe.8 L’analyse des capaci-tés en vue de la RRC doit être structurée en fonction du Cadre d’action de Hyogo, qui énonce les capacités cri-tiques requises pour mener à bien chaque élément de la réduction des risques. Il importe de tenir également compte des capacités au niveau infranational et des populations, et non pas uniquement de celles des au-torités centrales, l’échelon local se situant en première ligne pour la réaction aux catastrophes. Il convient aussi de ne pas considérer la population comme une entité homogène, mais de prendre en compte les capacités

différentes des femmes, des filles, des hommes, des garçons, des personnes âgées et des handicapés.

L’information pour l’évaluation de chacun de ces quatre éléments provient de sources très diverses. On peut en général se procurer des évaluations des aléas et les analyses y afférentes auprès des services techniques et scientifiques nationaux, comme les services météo-rologiques et hydrologiques, ainsi que les services géo-logiques nationaux. De plus, les sources de données mondiales et régionales apportent souvent des infor-mations brutes à propos des principaux types d’aléa dans chaque pays9 et des informations régionales perti-nentes. Il est possible d’obtenir des informations sur la vulnérabilité, l’exposition et l’historique de l’impact des catastrophes auprès des services statistiques de divers ministères, des réseaux de chercheurs et d’autres orga-nismes, tels que la Croix-Rouge/le Croissant rouge.

ii) Évaluer la situation

Cette évaluation permettra de déterminer s’il convient de donner la priorité à la RRC au titre d’un effet spé-cifique de l’UNDAF, et de la traiter comme un thème transversal. Elle indiquera aussi comment répondre aux préoccupations relatives au risque et à la vulnérabilité dans les autres effets de l’UNDAF.

En s’appuyant sur les informations recueillies lors des étapes précédentes, l’UNCT sera en mesure de déter-miner si elle dispose de suffisamment d’informations pour : qualifier le risque pour les activités de dévelop-pement, évaluer les capacités de faire face à ce risque et, partant, identifier les domaines d’action futurs. L’annexe 7 illustre par des exemples l’effet des catas-trophes sur différents secteurs. Elle montre également comment la RRC peut contribuer aux efforts de déve-loppement dans ces domaines. L’annexe 6 propose des recommandations sur l’évaluation des capacités et des carences y afférentes.

Il convient d’étudier les données sur la population et les moyens de subsistance menacés par ce risque par le prisme d’une approche axée sur les droits de l’homme (ADH) et du genre, et de reconnaître que l’exposition de ces éléments, la vulnérabilité et les capacités à gérer le risque ne sont pas réparties également. Les

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pauvres et les individus marginalisés en pâtissent sou-vent de manière disproportionnée.

Même s’il n’existe pas de données à l’échelon infrana-tional, l’analyse des flux de ressources et d’informa-tions entre les échelons de l’administration permettra de savoir si les mesures et les systèmes en place sou-tiennent l’action au niveau local.

iii) Choisir les problèmes à approfondir

Sur la base du consensus dégagé à l’étape 2, l’UNCT et ses partenaires nationaux identifieront les problèmes ou les obstacles particuliers dont l’analyse mérite d’être approfondie. Pour faciliter la sélection des priorités, il convient d’encourager les parties prenantes et les catégories vulnérables à participer au dialogue sur les niveaux de risque acceptables (c’est-à-dire le degré de risque qu’une société est prête à tolérer). Ce niveau varie selon les pays. Outre les critères énoncés dans les Directives CCA/UNDAF pour la sélection des ques-tions à approfondir, voici certains des aspects liés aux risques :

pertes, en vies humaines ou en moyens de subsis-tance, les plus lourdes.

mais de faible intensité qui ne cessent d’éroder les avancées du développement et les capacités de subsistance.

d’urgence.

que celles reposant sur le genre.

développement en pâtiront.

peuvent exacerber la vulnérabilité.

fréquence ou l’intensité des événements dange-reux.

iv) Analyser les problèmes sélectionnés pour en dé-terminer les causes profondes

La qualité du CCA dépend de la profondeur et de la qua-lité de l’analyse. Il s’agit, dans cette analyse, d’organiser

les données, les tendances et les constats pour mettre en évidence les relations de cause à effet. On identifie d’abord les manifestions du problème, ou ses effets sur les gens, puis ses causes sous-jacentes et profondes. Ici aussi, il est important de désagréger les données dans toute la mesure du possible, (sexe, âge, zone géographique, appartenance ethnique, entre autres). L’arborescence des problèmes constitue l’un des outils recommandés par les Directives CCA/UNDAF, car elle peut donner des indications utiles sur les causes des risques de catastrophes et les solutions possibles. Le diagramme 2 présente un exemple d’arborescence des problèmes liés à la RRC. L’arborescence des problèmes s’attache à trois niveaux d’analyse :

Les causes immédiates : les facteurs d’insécurité et/ou les éléments à haut risque. Il peut s’agir des causes physiques, telles que des bâtiments non protégés ou des localisations dangereuses, des conditions socio-économiques précaires comme la faiblesse des reve-nus et la fragilité des moyens de subsistance, ou de catégories de populations particulièrement vulnérables.

Les causes sous-jacentes : les structures ou condi-tions sociales et économiques qui poussent les caté-gories de populations ou les actifs vulnérables vers les localisations peu sûres. Les propriétaires terriens, les entreprises commerciales et les autorités locales peuvent influer sur la vulnérabilité par leurs mesures, leurs pratiques et leurs décisions. Les forces d’ordre macro entrent aussi en ligne de compte, par exemple la croissance démographique rapide, la déforestation et le recul de la productivité des sols. Parmi les autres tensions dynamiques, on peut citer le manque d’insti-tutions ou de formation et de compétences au niveau local.

Les causes profondes : ces causes ont trait aux at-titudes et au comportement à différents niveaux (fa-mille, population et autorités). L’idéologie politique, les principes économiques et la culture influent tous sur le comportement. Les décisions et les actions, et en particulier celles des personnes titulaires de postes de pouvoir, peuvent générer des tensions qui entraînent les individus dans des situations d’insécurité. Dans certains cas, les causes sous-jacentes ou profondes

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peuvent être les mêmes pour différents obstacles au développement. L’identification des chevauchements renforcera la probabilité que les politiques ou les pro-grammes introduits pour y faire face produisent des impacts positifs multiples.

L’identification des causes par ce type d’analyse peut ai-der l’UNCT à définir les solutions possibles pour réduire le risque là où elle dispose d’un avantage comparatif.

2.3 La RRC comme un élément d’une analyse de qualité Lors de la préparation du travail analytique visant à déterminer les causes des principaux problèmes de développement, y compris les risques de catastrophe, il importe d’étudier comment la RRC est liée aux autres principes interdépendants de l’UNDAF (évoqués à la section 1.1). La présente section examine les liens entre la RRC et l’analyse de quatre principes de fonds : ADH, égalité des sexes, durabilité environnementale et renforcement des capacités. Le cinquième principe, la gestion axée sur les résultats (GR), qui est orienté sur les processus, est traité comme un aspect transversal dans la présente note d’orientation.

Diagram 2.

AléasInondations, cyclones, glissements de terrain,

séismes, sécheresse

CAUSES IMMÉDIATES

CAUSESSOUS-JACENTES

CAUSESPROFONDES

Environnementphysique fragile

Emplacements dangereux, bâtiments et infrastructure

non protégés, maladie

Économie locale fragileMenace sur les moyens de

subsistance, niveaux de revenu faibles

Société vulnérableCatégories particulières

menacées, manque d’institutions, action publique, manque de

préparation aux catastrophes

Manque de :institutions locales, formation, compé-

tences appropriées, investissement local, marchés locaux, liberté de la presse,

normes d’éthique dans la vie publique

Forces macroCroissance démographique rapide,

dépenses d’armement, échéanciers de remboursement de la dette, déforestation,

diminution de la productivité des sols

Accès limitéStructures de pouvoir, ressources, idéologies, systèmes politiques,

systèmes économiques

! !ProblèmeRisque d’inondation

Diagramme 2. Utilisation d’une arborescence des problèmes pour l’identification de la cause du risque de catastrophe

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Intégrer la réduction des risques de catastrophe dans le CCA et l’UNDAF: Note d’orientation à l’intention des Équipes de pays des Nations Unies 13

2.3.1 Approche axée sur les droits de l’homme Les Directives CCA/UNDAF précisent que l’identifica-tion des titulaires de droits et des détenteurs d’obliga-tions constitue une étape spécifique de l’analyse en vue du CCA. Une ADH considère les gens comme des titulaires de droits (dits aussi «sujets de droits») et des acteurs clés de leur propre développement. Ce ne sont pas des bénéficiaires passifs, ou, dans le cas des risques, des «victimes potentielles» passives. L’ADH reconnait parallèlement les devoirs qui incombent aux débiteurs d’obligations (lesquels comprennent l’État ainsi que des acteurs non étatiques) de respecter, de protéger et de faire appliquer concrètement les droits de l’homme.

2.3.2 Égalité des sexes L’adoption d’une approche intégrée de l’analyse de l’égalité des sexes et du risque de catastrophe peut permettre d’obtenir des informations critiques sur la manière dont la vulnérabilité face aux catastrophes touche les femmes, les hommes, les garçons et les filles, ainsi que sur leurs capacités respectives à soute-nir les mesures de réaction ou d’atténuation. L’analyse sous l’angle de l’égalité entre hommes et femmes sup-pose, entre autres, de recueillir et d’utiliser des données (quantitatives et qualitatives) désagrégées par sexe qui mettent en évidence les rôles, les activités, les besoins et les opportunités, y compris pour l’accès aux ressources, des hommes et des femmes. Cette analyse ne considère pas les hommes et les femmes comme des catégories homogènes, mais envisage au contraire leurs rôles dans le contexte de la culture, de la classe sociale, de l’ap-partenance ethnique, du revenu et de l’éducation. Elle peut ainsi constituer une base solide pour l’examen des vulnérabilités et des opportunités en vue de permettre de réagir aux catastrophes dans un contexte national. Lors de l’analyse sexospécifique de la RRC, il faut s’efforcer de tenir compte à la fois des besoins et des vulnérabilités des hommes et des femmes dans le cadre des risques de catastrophe, ainsi que de leur potentiel de contribution à la réduction de ces risques.

Encadré 1. Utiliser l’ADH pour analyser la RRC

Utiliser l’ADH revient à poser les questions cru-ciales de «quelles catastrophes, pourquoi, qui, et quelles capacités ?» Dans le contexte du risque de catastrophe, elle suppose d’analyser les risques en se fondant sur les droits de l’homme.

Quelles catastrophes présentent le plus gros risque, où se produisent ces catastrophes, et qui sont les personnes les plus vulnérables, et donc les plus tou-chées ?

Pourquoi ces problèmes se produisent-ils ? Quelles sont les causes sous-jacentes et profondes aux vul-nérabilités qui sont responsables du fait que certaines catégories souffrent du risque de catastrophe ?

Qui (ou quels individus et/ou institutions) est dans l’obligation de réduire ces risques de catastrophe ?

Quelles capacités sont nécessaires pour traiter le risque de catastrophe, tant pour ceux qui sont privés de leurs droits en raison de leur vulnérabilité face aux catastrophes que pour ceux qui sont dans l’obligation de remédier à ces problèmes ?

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2.3.3 Environnement Examiner les problèmes résultant des risques de catas-trophe sous l’angle de la durabilité environnementale donne un bon aperçu des causes et des conséquences de ces catastrophes. Cela permet de concevoir les effets et les extrants prévus de l’UNDAF de manière à éviter les conséquences néfastes pour l’environne-ment. Dans la mesure du possible, il faut envisager d’opter pour une approche d’analyse territoriale ou re-posant sur un écosystème, car ni les aléas naturels ni la dégradation de l’environnement ne peuvent pleinement s’apprécier si l’on s’en tient aux strictes limites adminis-tratives ou territoriales.

Dans l’idéal, une approche tenant compte de la durabi-lité environnementale permet d’améliorer la situation de l’environnement ainsi que les services et avantages des écosystèmes.10 De plus, il convient d’encourager les mesures destinées à renforcer les capacités des responsables des questions environnementales dans divers secteurs. Ces mesures jouent un rôle important dans la réduction de catastrophe puisque ces respon-sables veillent à protéger les services rendus par les écosystèmes et disposent d’une expertise technique à propos des dimensions physiques des risques.

Encadré 2. Analyser la RRC du point de vue de l’égalité des sexes

Une analyse performante du risque de catastrophe doit intégrer :

permettant de mieux cerner les vulnérabilités et les capacités des femmes, et de mesurer l’impact des pro-grammes.

dans la politique, les programmes, plans, ac-cords institutions et S-E relatifs à la RRC.

facteurs sociaux, à la situation économique, à l’âge et aux incapacités.

sensible aux différentes manières dont les hommes et les femmes vivent un risque de catastrophe, en sont affectés et y réa-gissent.

titulaires des droits et des débiteurs d’obligations concernant le risque de catastrophe, de manière à mettre en évidence les modes de discrimination et la situation relative des hommes et des femmes. La reconnaissance des capacités différentes des hommes, des femmes, des garçons et des filles afin de remédier correctement aux carences et de capitaliser sur les compétences et le savoir uniques de ces catégo-ries.

qui sont marginali-sées et courent un risque particulier du fait de la violence faite aux femmes, y compris celles ap-partenant à des minorités ethniques, les filles ayant perdu l’un de leurs deux parents, les femmes et les filles appartenant à des ménages très pauvres et les ménages dont le chef de famille est une femme.

plan d’action pour que les parties prenantes concernées assument spéci-fiquement leurs responsabilités de promotion de la RRC tenant compte de l’égalité entre hommes et femmes.

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2.3.4 Renforcement des capacitésLe renforcement des capacités de RRC constitue une démarche relevant de la société dans son ensemble et requérant la réactivité de multiples parties prenantes. L’expérience a montré l’importance d’un leadership local et de l’appropriation par la population : les acteurs extérieurs peuvent appuyer le processus, mais pas le piloter. Lorsqu’on entreprend des efforts de renforce-ment des capacités, il convient de se poser deux ques-tions critiques : capacité pour/de qui ? et capacité pour quoi ? L’UNCT a pour objectif d’appuyer ses partenaires dans le renforcement de leurs capacités à piloter, gérer et réaliser leurs priorités et à en répondre.

Encadré 4. Évaluation des capacités

Le recours à l’évaluation des capacités11 pour la dé-termination des besoins de RRC permet de mettre à jour et d’examiner bon nombre des éléments critiques nécessaires à une RRC durable et à une étude plus complète des limitations de capacités, ce qui aboutit à des mesures plus holistiques pour le développement des capacités :

différents niveaux (individu, organisation et société). Il est particulièrement important de s’intéresser à tous ces niveaux étant donné la nature transversale de la RRC.

problèmes au niveau des capaci-tés essentielles, dont : accès à l’information sur les catastrophes, utilisation du savoir et de la tech-nologie et rôle/capacité des acteurs extérieurs et intérieurs.

capacités fonctionnelles à créer et gérer la politique, la législation, les stratégies et les programmes relatifs à la RRC, y compris l’identifi-cation de l’existence de ressources et de budgets pour la mise en œuvre des plans et stratégies de RRC et des systèmes de S-E permettant de suivre les avancées et de tirer les enseignements de l’ex-périence.

capacités techniques requises pour la RRC, dont : alerte rapide, évaluation des risques et conception et construction sûres des bâtiments.

Encadré 3. L’analyse de la RRC sous l’angle de la durabilité environnementale

On peut adopter une approche environnementale du risque de catastrophe afin de mieux comprendre les causes et les conséquences environnementales de ce risque.

Questions à poser : approche du risque de catastrophe fondée

sur les écosystèmes permettrait-elle de définir des causes et des conséquences transfrontières pour ces catastrophes ?

conditions environnementales constituent-elles un facteur contribuant aux catastrophes dans les domaines ou les secteurs à haut risque ? Com-ment la dégradation de l’environnement affecte-t-elle l’intensité des événements dangereux et de leurs impacts sur les populations locales ?

relation entre dégradation de l’environnement et pauvreté, la disparition des services des écosystèmes pèse-t-elle sur la rési-lience des populations à risque ?

conséquences environnemen-tales de la mise en œuvre des mesures de réduc-tion de catastrophe/quelles sont les conséquences environnementales potentielles du soutien au re-dressement après des événements de fréquence et d’intensité accrues associés au changement climatique ?

capacités dont disposent les responsables des questions environnementales pour soutenir l’analyse du risque de catastrophe et la mise en œuvre des mesures de RRC identifiées par l’UNDAF ?

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Intégrer la réduction des risques de catastrophe dans le CCA et l’UNDAF: Note d’orientation à l’intention des Équipes de pays des Nations Unies16

Cette section explique comment la RRC peut être in-tégrée au processus de formulation de l’UNDAF. Elle donne des orientations afin d’aider l’UNCT à repérer les axes d’appui les plus appropriés.

3.1 FinalitéL’UNDAF apporte aux Nations Unies le cadre commun nécessaire à une réponse collective, cohérente et inté-grée aux priorités et besoins nationaux. La RRC faisant intervenir de multiples secteurs et parties prenantes, cette approche intégrée est particulièrement impor-tante. Traditionnellement, le soutien aux efforts visant à faire face au risque de catastrophe s’opère au coup par coup, notamment parce que le financement est le plus souvent mis à disposition après la survenue d’une ca-tastrophe, c’est-à-dire dans un contexte où la planifica-tion et le renforcement des capacités à plus long terme ne sont pas toujours simples. On a pu constater que la réalisation d’avancées significatives dans la RRC passait par un dispositif harmonisé, venant appuyer les priori-tés des pouvoirs publics. L’UNDAF peut jouer un rôle essentiel en encourageant une approche homogène de la RRC, sous la conduite des autorités.

Pour définir comment la RRC sera traitée dans l’UNDAF, il sera nécessaire de hiérarchiser les livrables à court et moyen terme. Il faudra en outre déterminer si la RRC doit être considérée non seulement comme un thème transversal, mais également comme un effet prioritaire spécifique, à part entière, de l’UNDAF.

3.2 Résultats escomptésL’UNDAF décrit les résultats collectifs escomptés de la coopération de l’UNCT. Comme l’indiquent les Di-rectives CCA/UNDAF, les UNDAF doivent refléter les risques de catastrophe, ainsi que les déficits de capaci-tés de RRC et la façon dont il y sera remédié.

Les résultats de l’UNDAF sont présentés sous la forme d’une matrice faisant apparaître les effets que l’UNCT, avec ses partenaires, s’engage à produire. Les résultats collectifs définis dans cette matrice doivent régir les programmes et les documents de projet des divers or-ganismes. Lors de la formulation des effets et extrants de l’UNDAF, l’UNCT doit déterminer comment elle peut contribuer aux aspects suivants de la RRC :

d’autres domaines prioritaires de l’UNDAF au risque de catastrophe.

dans lesquels le développement est en cours (avec l’appui des Nations Unies et, éventuellement, d’autres parties prenantes) accroissent les niveaux de risque de catastrophe.

programmes de l’UNCT, points d’entrée pour une action de RRC.

notamment aux institutions nationales de gestion des catastrophes, à la gestion des mesures d’ur-gence, à l’état de préparation aux catastrophes, à l’identification des risques et aux systèmes d’alerte rapide.

3.3 Activités requises et définition des priorités et de l’action au titre de la RRCÀ l’issue de l’analyse menée au niveau du pays (deu-xième partie), les Nations Unies, avec leurs principaux partenaires, définiront les actions critiques à engager face aux grands problèmes identifiés. Ce processus peut comporter l’organisation d’un examen et d’une discussion des travaux analytiques entrepris avec les organismes publics et les OSC concernés, en vue de l’élaboration d’une stratégie de RRC à intégrer dans l’UNDAF. La hiérarchisation des priorités doit inclure l’identification des domaines dans lesquels le système des Nations Unies dispose à la fois d’un net avantage comparatif et des ressources permettant de faire la différence.

La prise en compte de la RRC dans l’UNDAF présente un certain nombre d’avantages au sein des pays sujets à des catastrophes. En effet, les capacités nationales de réaction au risque de catastrophe et de réduction de ce risque restent souvent limitées. L’UNCT peut donc largement contribuer à développer cet aspect crucial. De surcroît, l’intégration de la RRC dans l’UNDAF peut envoyer un important signal de l’engagement politique de l’UNCT. C’est un point particulièrement essentiel dans les pays où les efforts nationaux sont principale-ment axés sur la préparation aux situations d’urgence et où il existe peu d’efforts concertés pour traiter les

Troisième partie : Planification stratégique

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causes des risques de catastrophe. Enfin, le soutien apporté aux efforts de RRC dans les pays fortement sujets à des catastrophes accroîtra l’efficacité probable des actions menées dans d’autres domaines faisant l’objet d’une programmation par l’UNCT, en définissant les moyens de protéger ces pays de l’impact négatif potentiel des catastrophes. Plusieurs UNDAF incorpo-rent la RRC sous la forme d’effets spécifiques. L’an-nexe 3 en donne des exemples.

L’UNCT peut jouer un rôle particulièrement précieux en encourageant une approche multi-aléas portant sur tous les grands risques de catastrophe auxquels un pays est exposé. Étant donné que le processus de l’UNDAF fait intervenir un grand nombre de parties prenantes et de mandats, il peut se révéler nécessaire de lancer des campagnes de lobbying, de sensibilisation et de formation, afin que la RRC reçoive une attention suffi-sante. La prise en considération des conséquences de tous les effets de l’UNDAF sur le risque de catastrophe appellera un engagement de la direction générale. Des ressources humaines dédiées peuvent être requises pour apporter un avis technique aux groupes de tra-vail qui définissent et analysent les effets sensibles à la RRC. Le moment de l’engagement est crucial, car l’intégration de certains aspects devient plus difficile lorsque les groupes de travail se sont déjà entendu sur les objectifs et effets prioritaires.

Le renforcement des capacités doit former la compo-sante centrale du soutien de l’UNCT à la RRC au niveau du pays. Pendant l’élaboration de l’UNDAF, il importe par conséquent que l’UNCT définisse clairement sa stratégie de renforcement des capacités et la manière dont celle-ci contribuera aux efforts de RRC nationaux. Pour que les ressources limitées soient utilisées le mieux possible, il faut s’attacher à concevoir des pro-grammes de développement qui appuieront de nom-breux effets du développement. Ainsi, les programmes centrés sur la protection des ressources naturelles doi-vent être établis de façon à maximiser leur potentiel en termes de RRC et d’atténuation de la pauvreté.

Afin que les préoccupations relatives à la RRC soient prises en compte dans l’UNDAF, il est nécessaire d’exa-miner la valeur ajoutée que les organismes des Nations

Unies créent en se consacrant aux priorités définies via le processus d’analyse (deuxième partie) et d’identifier les effets et extrants prévus de la RRC, ainsi que le rôle de chaque organisme des Nations Unies dans la mise en œuvre. Les décisions portant sur le mode de hiérar-chisation et de séquençage des interventions dépen-dront des priorités nationales de RRC et des déficits de capacités les plus criants dans le pays concerné, mais également de la nécessité de définir les domaines où un impact se manifestera à court terme de manière à créer une dynamique et un capital politique.

Les interactions entre les cibles ou objectifs nationaux et les effets des programmes menés au niveau des pays dans le cadre de l’UNDAF sont présentées sur la matrice des résultats, avec les besoins en ressources. La matrice des résultats élaborée par l’UNCT en Géor-gie (annexe 8) décrit également un exemple utile, dans lequel la RRC est considérée à la fois comme un effet direct de l’UNDAF et comme un thème transversal. L’annexe 9 énumère, à titre indicatif, des questions susceptibles d’être posées lors des discussions avec les membres de l’UNCT chargés d’autres effets, afin de les sensibiliser davantage et de les aider à réfléchir à la manière dont le risque de catastrophe influe sur diffé-rentes priorités du développement. L’annexe 10 donne des orientations supplémentaires pour l’intégration de la RRC dans les UNDAF reposant sur les OMD.

3.3.1 Intégrer la RRC en tant que thème trans-versalAu sein des pays sujets à des catastrophes, la RRC doit systématiquement être considérée comme un thème transversal dans l’UNDAF, conformément aux Directives CCA/UNDAF. En conséquence, les groupes de travail de l’UNDAF devront évaluer les moyens de faire face aux catastrophes, et aux problèmes y afférents, dans leurs sphères de compétence respectives. La section 2.3 propose des orientations à cet égard, examinant la fa-çon dont la RRC est mise en relation avec les principes interdépendants de l’UNDAF. L’annexe 9 présente des exemples d’intégration de la RRC dans les efforts desti-nés à traiter les grands domaines du développement en les consolidant.

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Il faut, au minimum, tenter de renforcer la résilience de tous les effets de l’UNDAF au risque climatique et au risque de catastrophe, et éviter de créer de nouvelles vulnérabilités. De même, l’UNCT s’attachera à faire en sorte que ses propres actions en faveur du dévelop-pement n’augmentent pas les niveaux de vulnérabilité existants et n’exacerbent pas le risque induit par les aléas naturels. Avec une approche plus offensive, l’UN-DAF peut inclure plusieurs domaines prioritaires qui, bien que n’étant pas en eux-mêmes particulièrement exposés au risque de catastrophe, peuvent constituer d’importants points d’entrée permettant de promouvoir la RRC. Ainsi, un programme de gouvernance élaboré par les Nations Unies peut ne pas être directement vulnérable, mais former un excellent point d’entrée en donnant la possibilité d’intégrer efficacement la RRC à l’échelon local, via des projets de décentralisation en cours.

3.3.2 La RRC en tant que priorité de l’UNDAF

En fonction du contexte local et des priorités natio-nales, l’UNCT peut également décider de considérer la RRC comme un effet distinct, à part entière, de l’UNDAF, en soutenant des interventions de RRC spé-cifiques. Dans de nombreux cas, l’UNCT peut décider que la RRC nécessite une attention particulière, afin que, dans le cadre de l’ensemble de la programmation des Nations Unies, des efforts plus concertés soient déployés en vue d’accroître la capacité des pouvoirs publics, à tous les niveaux, et particulièrement vis-à-vis des catégories vulnérables, à se préparer, à réagir et à atténuer les risques de catastrophe et les changements environnementaux. Là encore, l’UNCT devra identifier les domaines dans lesquels elle possède le meilleur avantage comparatif pour appuyer les interventions de RRC, conformément aux propres priorités de l’État et aux actions planifiées par d’autres organisations internationales. L’UNCT peut exercer un leadership en favorisant une approche harmonisée pour le soutien aux efforts de RRC accomplis par les pouvoirs publics. L’adoption de pratiques et de mécanismes de RRC efficaces et durables requiert la mobilisation de res-sources financières et humaines appropriées, à tous les niveaux. Dans nombre de pays, l’UNCT peut jouer un rôle crucial en soutenant ces aspects du renforcement des capacités.

3.3.3 Identifier les actions de RRC et leurs ex-trants dans l’UNDAF

Lorsque les préoccupations suscitées par les risques de catastrophe ont été définies en relation avec les différents effets de l’UNDAF, l’UNCT doit concevoir des mesures concrètes de réduction des risques, qui devront être mises en œuvre. Indépendamment des priorités des pouvoirs publics en termes de RRC, ou des éléments techniques convenus pour l’assistance nécessaire à la programmation, il existe un certain nombre de domaines que l’UNCT peut soutenir afin de créer un environnement propice au renforcement des capacités institutionnelles de RRC. L’annexe 11 présente une liste de vérification de ces éléments. Les domaines d’intervention appropriés doivent être définis en fonction des capacités et des déficits de capacités existants. Dans l’annexe 6, la section consacrée à l’information sur les capacités contient une synthèse utile des capacités de RRC essentielles à prendre en considération. Le Cadre d’action de Hyogo présente les diverses activités à mener pour traiter efficacement le risque de catastrophe. Pour une analyse plus détaillée de la manière dont la RRC peut être incluse dans les priorités du développement, voir le chapitre 4 de la publication de l’ONU-SIPC intitulée Words into Action: a Guide for Implementing the Hyogo Framework, qui formule des orientations utiles pour la réduction des risques dans des secteurs clés. L’encadré 5 décrit un exemple pratique d’in-tégration de la RRC dans l’UNDAF des Maldives.

Une fois que l’UNDAF est en place, les avancées vers les résultats présentés dans la matrice devront faire l’objet d’un suivi, comme indiqué dans la section sui-vante. Dans certains cas, néanmoins, des événements survenant au cours de la période de mise en œuvre de l’UNDAF peuvent imposer de réviser cette matrice. Quoi qu’il en soit, ainsi que les Directives CCA/UNDAF le sou-lignent, «les effets de l’UNDAF ne doivent être modifiés que rarement et seulement à la demande des autorités gouvernementales», l’une des justifications de ces mo-difications étant «une évolution significative du contexte du développement, tel qu’un conflit ou une catastrophe naturelle». Les catastrophes soudaines, en particulier, peuvent radicalement transformer les besoins et priori-tés de développement au niveau national et, dans cer-taines circonstances, nécessiter de repenser l’aide au développement apportée par les Nations Unies.

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Intégrer la réduction des risques de catastrophe dans le CCA et l’UNDAF: Note d’orientation à l’intention des Équipes de pays des Nations Unies 19

Encadré 5. Exemple d’intégration de la RRC dans la matrice des résultats de l’UNDAF

Priorité ou objectif national(e) 2006 à 2010

Septième plan national de développement : Protéger l’environnement et améliorer la sécurité des personnes et des biens.

Effet de l’UNDAF À l’horizon 2010, les communautés bénéficieront d’un meilleur accès aux services des écosystèmes et seront plus à même de protéger l’environnement, ainsi que de réduire leur vulnérabilité et les risques de catastrophe, grâce à l’amélioration de la capacité de gestion des catastrophes.

Effets du programme mené au niveau du pays

Extrants du programme

1. Davantage de personnes bénéficient des services des écosystèmes et des mesures de protection, avec participation accrue des jeunes à la planification et à la mise en œuvre

1.1 Mise à disposition de normes et de directives environnementales nationales sur la gestion des déchets, l’eau et l’assainissement, la salubrité de l’environnement, la gestion des terres et la modification des côtes, afin d’orienter les politiques sectorielles, les programmes et les pratiques locales.

1.2 Apport aux communautés locales des moyens nécessaires pour faire fonctionner et gérer durablement l’infrastructure environnementale, c’est-à-dire les technologies de gestion des déchets, d’alimentation en eau, d’assainissement et d’utilisation des énergies renouvelables, construites au cours des opérations de relèvement après le tsunami, et transfert progressif des principales responsabilités de gestion environnementale à des communautés pilotes.

2. Les communautés sont plus à même de gérer les effets du changement climatique et de réduire leur vulnérabilité face aux catastrophes

2.1 Les communautés disposent de meilleures connaissances et sont mieux informées des options et mécanismes appropriés pour atténuer les impacts du changement climatique et des catastrophes, ainsi que pour s’y adapter.

2.2 Élaboration, au niveau du pays, des atolls, des îles et des secteurs d’activité, de plans de gestion des catastrophes et d’adaptation au changement climatique, et mise en œuvre dans des zones pilotes.

Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement République des Maldives – 2008 à 2010

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Intégrer la réduction des risques de catastrophe dans le CCA et l’UNDAF: Note d’orientation à l’intention des Équipes de pays des Nations Unies20

Cette section indique comment inclure dans le proces-sus de l’UNDAF un suivi et une évaluation efficaces des efforts de RRC.

4.1 FinalitéLe suivi et l’évaluation (S-E) de l’UNDAF sont des pro-cessus liés mais distincts. Le suivi permet de suivre les progrès en direction des résultats convenus dans la matrice de l’UNDAF, et de vérifier si les hypothèses formulées au stade de la conception restent valides et si les risques identifiés ont réellement affecté le projet. Il aide ainsi l’UNCT et les partenaires d’exécution à procéder à des corrections de mi-parcours, y compris, si nécessaire, à réviser les indicateurs de l’UNDAF. En conséquence, le processus de suivi peut constituer un point de départ crucial pour considérer la RRC dans l’hypothèse où elle n’a pas été correctement traitée comme un thème transversal dans le processus initial d’évaluation/de planification stratégique. Par ailleurs, étant donné la nature dynamique du risque de catas-trophe, le suivi offre la possibilité appréciable d’inven-torier tout changement survenant dans les schémas de risque (par exemple, ceux résultant d’une catastrophe en train de se produire) pendant le cycle de l’UNDAF. L’évaluation détermine si les objectifs et les résultats ont été atteints et s’ils ont contribué utilement aux priorités de développement nationales. Une évaluation bien structurée est importante pour les interventions de RRC, car on perçoit souvent celles-ci comme «invi-sibles», leur efficacité se traduisant en effet par la non-survenue d’une catastrophe.

Le S-E de l’UNDAF doit toujours être aligné sur les sys-tèmes et priorités des pays. Lorsqu’il n’existe pas de systèmes nationaux, il faut s’attacher à en créer et à les institutionnaliser. La RRC étant un thème transversal en évolution, il est souvent difficile, en particulier pour les pays disposant d’institutions peu solides, de mettre en place des systèmes qui opèrent un suivi adéquat des risques de catastrophe et des réussites/échecs dans les secteurs/niveaux d’administration. Si des systèmes peuvent être en place afin de mesurer l’état de prépa-ration à des situations d’urgence (comme des réserves de matériel de secours) et les mesures prises en cas d’urgence (par exemple le suivi de la distribution des équipements de secours), il n’existe souvent pas de

systèmes permettant d’évaluer les efforts de réduc-tion des risques. Dans de nombreux pays, le principal problème est l’absence de données qualitatives et quantitatives sur les questions liées aux catastrophes, ce qui signifie que les situations de référence et les indicateurs y afférents sont difficiles à mettre en place. Ainsi, dans bien des pays, les Nations Unies devront fortement appuyer l’établissement de systèmes de S-E nationaux pour la RRC.

4.2 Résultats escomptésPour les efforts de RRC, le processus S-E est particuliè-rement utile car il permet :

De déterminer si les programmes et projets de développement sont conçus en tenant dûment compte des risques de catastrophe et en évaluant régulièrement les conséquences de ces risques sur les programmes en cours ;De veiller à ce que les programmes de développe-ment n’augmentent pas involontairement la vulnéra-bilité aux catastrophes sur le plan social, physique, économique et environnemental ; De veiller à ce que les programmes de lutte contre les catastrophes et de restauration soient conçus de manière à ce qu’ils contribuent aux objectifs de développement et réduisent activement le risque futur ;De vérifier que les travaux des UNCT sur la RRC ont des effets bénéfiques réels pour les hommes, les femmes, les garçons et les filles ; De vérifier régulièrement les besoins en renforce-ment des capacités des partenaires pour la RRC etD’améliorer le reporting axé sur les résultats concer-nant les réalisations en matière de RRC dans l’en-semble du système des Nations Unies, plutôt que projet par projet.

4.3 Activités requisesLe S-E de l’UNDAF se compose de plusieurs éléments, chacun nécessitant la participation pleine et entière des partenaires, et devant être en relation, chaque fois que possible, avec les processus de S-E des autorités nationales. Chaque étape du processus de S-E offre d’importants points de départ pour envisager la RRC (indépendamment du fait qu’il s’agisse ou non un effet de l’UNDAF distinct).

Quatrième partie : Suivi et évaluation

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Encadré 6. Exemple d’intégration de la RRC dans le processus S-E de l’UNDAFLes responsabilités des Groupes des effets de l’UNDAF (un par effet) sont les suivantes :

Suivi conjoint avec les partenaires du programme (sur la base du plan de S-E).Reporting des avancées réalisées, destiné à l’UNCT (les constats viennent étayer le rapport annuel du coordonnateur résident).Identification des besoins en renforcement des capacités chez les partenaires (surtout les autorités nationales), en particulier pour la collecte, l’analyse, le suivi et la communication des données.

Opportunités pour l’integration de la RRC – La RRC étant un thème transversal,, des efforts doivent être déployés dans les pays fortement sujets aux catastrophes pour que tous les groupes des effets concernés re-çoivent des informations relatives à la RRC (que la RRC soit ou non un effet individuel à part entière). Cela peut nécessiter des ressources humaines spécialisées (experts en RRC) qui peuvent donner des informations tech-niques à chaque groupe des effets.

Plan S-E de l’UNDAF – Il s’agit d’un instrument «vivant», qui doit être actualisé si nécessaire. Les résultats du plan S-E doivent correspondre à la matrice des résultats de l’UNDAF afin de garantir la cohérence et l’obligation de rendre des comptes (le plan S-E doit être mis à jour parallèlement à la matrice des résultats).Le plan S-E se compose de trois éléments :

L’exposé narratif du Plan de gestion, qui décrit comment l’UNCT et ses partenaires coordonneront le S-E de l’UNDAF. Le cadre S-E, qui regroupe les informations de suivi (résultats, indicateurs, situations de référence et cibles ; moyens de vérification ; hypothèses et risques) sur un seul tableau. Le calendrier S-E, qui aide à coordonner les différents types d’études et d’évaluations menées par les organismes et leurs partenaires.

Opportunités pour l’integration de la RRC - Le plan S-E et la matrice des résultats sont des outils flexibles qui peuvent être modifiés pour tenir compte des changements. C’est particulièrement important si une catastrophe majeure survient pendant l’UNDAF.

Dans les pays à risque, l’exposé narratif du plan de gestion peut demander que soit identifié un agent de contrôle de la RRC qui vérifiera si les initiatives de développement sont exposées à un risque, dans quelle mesure elles réduisent le risque ou ont pu en créer un nouveau, et quels ajustements peuvent être requis. Dans les pays fortement sujets aux catastrophes, la RRC doit être intégrée dans les cadres S-E, qu’elle soit ou non un effet spécifique de l’UNDAF. [Voir section 4.4 et annexes 4 et 8 pour des exemples d’indicateurs sensibles au risque]. Étant donné qu’il est souvent difficile de mesurer les progrès de la RRC, il sera particulièrement important de définir des situations de référence solides. Dans certains, il peut être nécessaire d’en créer. Les rapports nationaux d’avancement sur le Cadre d’action de Hyogo peuvent constituer un point de départ. Le calendrier S-E fait apparaître les synergies potentielles permettant de collecter des informations sur la manière dont les catastrophes affectent tous les aspects critiques de l’UNDAF, par exemple si un partenaire étudie l’impact des catastrophes sur l’une des priorités de l’UNDAF.

Rapport d’avancement annuel et réunion d’examen annuel – Ce rapport s’appuie sur les examens menés par les organismes et leurs partenaires d’exécution au niveau technique. Les réunions alimentent les plans de travail annuels, ainsi que les activités de défense des politiques.

Opportunités pour l’integration de la RRC – L’examen annuel offre la possibilité de modifier les activités dans les plans de travail annuels afin d’y inclure la RRC si les évaluations et les études montrent que les progrès ont été freinés par des catastrophes ou risquent d’être affectés à l’avenir.

Évaluation de l’UNDAF – Elle est normalement effectuée dans la quatrième année du cycle. Elle pose trois questions clés :

L’UNDAF a-t-il maximisé l’avantage comparatif de l’UNCT dans le pays ?L’UNDAF a-t-il apporté une réponse cohérente aux priorités nationales ? L’UNDAF a-t-il contribué à atteindre les priorités de développement national sélectionnées ?

L’évaluation sert à élaborer le prochain UNDAF.

Opportunités pour l’integration de la RRC – L’évaluation de l’UNDAF permet :De constater dans quelle mesure les efforts de réduction des risques ont porté leurs fruits/progressé.De déterminer, dans les pays où la RRC n’a pas été suffisamment prise en compte, dans quelle mesure les catastrophes et les risques ont fait obstacle au progrès concernant d’autres effets de l’UNDAF.D’identifier dans quelle mesure la RRC doit être prise en compte dans le prochain UNDAF.

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4.4 S-E lié à la RRC4.4.1 S-E pour la RRC dans l’UNDAFDans les pays fortement sujets à des catastrophes, la RRC doit être intégrée dans les cadres S-E de l’UN-DAF que la RRC soit considérée ou non comme un effet spécifique de l’UNDAF. Tout au moins, tout pays considéré comme étant sujet à des catastrophes/for-tement vulnérable aux conséquences du changement climatique doit faire en sorte que ces questions soient correctement prises en compte dans la section hypo-thèses et risques du cadre S-E et ce, parce que les catastrophes menacent tous les aspects du développe-ment. L’encadré 7 donne un exemple d’intégration de la RRC dans la section risques et hypothèses du cadre S-E (les aspects spécifiquement liés à la RRC sont sou-lignés).

Comme la RRC est un thème transversal, il est aussi important d’envisager les façons de l’intégrer dans d’autres aspects du cadre S-E. Dans l’UNDAF de la Géorgie, par exemple, la RRC a été intégrée dans la section Indicateur(s) et situations de référence ainsi que dans la section Hypothèses et risques (cf. enca-dré 8 - les aspects spécifiquement liés à la RRC sont soulignés).

L’annexe 8 présente d’autres exemples issus de l’UN-DAF de la Géorgie. Les indicateurs de l’UNDAF doivent tenir compte du respect des droits de l’homme et être sensibles au genre, à l’âge et aux handicaps. Concernant la RRC, on peut ainsi mesurer l’impact des interventions sur les plus vulnérables. Cet aspect est critique lorsque, par exemple, l’impact global des catastrophes (notam-ment en termes de PIB) se produit pendant la période de

Encadré 7. Exemple d’intégration de la RRC dans la section risques et hypothèses du cadre S-E de l’UNDAF

Effet 4 de l’UNDAF : Renforcement de la coopération régionale, mondiale et Sud-Sud pour remédier aux obstacles transfrontières de nature sociale, économique et environnementale.

Indicateur(s) et situations de référence Sources de vérification Risques et hypothèses

4.1 Nombre d’accords commerciaux régionaux conclus et mis en œuvre (situation de référence : nombre d’accords commerciaux existants)

4.2 Nombre d’initiatives Sud-Sud convenues et mises en œuvre (situation de référence : identification des opportunités de coopération Sud-Sud)

Ministère des Finances, rapport sur l’état de l’économie

Manuel de statistiques de la CNUCED

Bureau national des statistiques, annuaire statistique

Stabilisation et amélioration de la situation socio-économique et politique.

Marchés incertains, risque environnemental élevé (catastrophes), absence d’autres formes d’épargne pour la population rurale

Cadre d’aide au développement des Nations UniesMongolie – 2007 à 2011

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mise en place de l’UNDAF, et que le degré d’exposition des populations vulnérables a augmenté. De même, lorsque l’on recourt aux chiffres de(s) indicateur(s) relatif(s) au taux de pauvreté par exemple, des efforts doivent être déployés pour examiner précisément leur corrélation avec les catastrophes. C’est particulièrement

important dans les pays sujets aux catastrophes qui en subissent chaque année (comme les inondations), où l’impact sur la pauvreté est plus difficile à observer que dans les pays qui subissent des catastrophes moins fré-quemment (comme les tremblements de terre), mais où l’impact est plus perceptible.

Encadré 8. Exemple d’intégration de la RRC dans le cadre S-E de l’UNDAF

Effet 1 de l’UNDAF : Réduire le nombre de ménages vivant dans la pauvreté via la mise à profit du potentiel économique et la fourniture d’une aide sociale

Indicateur(s) et situations de référence Sources de vérification Risques et hypothèses

1.1 Niveau de pauvreté : a) Le taux de pauvreté officiel

(proportion de la population vivant en deçà du seuil de pauvreté national, fixé à 130 laris géorgiens/mois) ne progresse pas pendant les années où surviennent d’importants risques hydrométéorologiques et géophysiques

Situation de référence (a) : 51 % (2004)

b) Le taux de pauvreté absolu (proportion de la population vivant en deçà du seuil de pauvreté absolu fixé à 63 laris géorgiens/mois) ne progresse pas pendant les années où surviennent d’importants risques hydrométéorologiques et géophysiques, ni dans les zones géographiques touchées

Situation de référence : 17 % (2004)

Département des statistiques de la Géorgie, PNUD

Stabilisation et amélioration de la situation socio-économique et politique.Stabilisation du conflit politique Maîtrise des catastrophes naturelles.La crise du financement a été anticipée et ses conséquences réduites au minimumLes conditions de sécurité sont assurées afin de permettre/prévoir une opérationLes partenaires concernés sont à même d’apporter des services à la population cible.

1.2 Taux de risque de pauvreté : Situation de référence : 20 % par rapport au seuil de pauvreté officiel et 5,6 % par rapport au seuil de pauvreté absolu (2004)

Département des statistiques de la Géorgie, PNUD

Cadre d’aide au développement des Nations UniesGéorgie – 2006 à 2010

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Afin d’épauler les organismes cherchant à développer des indicateurs pour la RRC, le Secrétariat de la SIPC a élaboré des Indicateurs de progrès : Orientations pour mesurer la réduction des risques de catastrophe et la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo. Cette pu-blication inclut une liste de situations de référence et d’indicateurs proposés pour chaque résultat et chaque

priorité du Cadre d’action de Hyogo, qui peuvent être utilisés ou adaptés dans des cadres de suivi spéci-fiques à un pays. Les indicateurs relatifs aux priorités du Cadre d’action de Hyogo seront particulièrement utiles pour les UNDAF qui comportent des effets dis-tincts sur la RRC. Cette publication dispose également d’une section consacrée aux conseils techniques pour

Encadré 9. Exemple : Indicateurs sensibles au risque dans l’UNDAF

OMD Objectif 1 - Réduction de l’extrême pauvreté et de la faim

Cible 1. Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour

La proportion de la population disposant de moins d’un dollar par jour ne fluctue pas en fonction des variations dues à des phénomènes hydrométéorologiques (précipitations, cyclones et inondations) et à des aléas naturels comme les séismes.

La part du pan le plus pauvre de la population dans la consommation nationale ne baisse pas pendant les années où les conditions climatiques sont extrêmes et où des aléas naturels, comme des cyclones ou des séismes, se produisent.

La proportion de la population disposant de moins d’un dollar par jour bénéficie de filets de protection : diversification des moyens de subsistance grâce au microcrédit, participation à des programmes argent contre travail («cash for work») et assurance.

Cible 2. Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim

La prévalence des enfants (de moins de cinq ans) présentant une insuffisance pondérale n’augmente pas lors de la survenue d’aléas naturels majeurs.

La proportion de la population n’atteignant pas le niveau minimal d’apport calorique n’augmente pas lors de la survenue d’aléas naturels majeurs.

OMD Objectif 2 - Assurer l’éducation primaire pour tous

Cible 3. D’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires

Pourcentage de bâtiments abritant une école primaire certifiés en conformité avec les normes de sécurité en vigueur pour la région.

Le nombre de jours d’école perdus dans des écoles servant d’abri n’est pas supérieur de plus de x % à celui des autres écoles.

OBJECTIFS ET CIBLES INDICATEURS DE MESURE DE LA RÉSILIENCE AUX CATASTROPHES

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l’élaboration d’indicateurs et de situations de réfé-rence. L’encadré 9 donne des exemples d’indicateurs sensibles au risque pour la mesure des avancées sur la voie des OMD. L’annexe 12 présente d’autres exemples.

La mesure des progrès dans chaque domaine de la RRC nécessite de combiner des indicateurs quantitatifs et qualitatifs. La mesure des progrès est compliquée par la «logique inversée», c’est-à-dire qu’une interven-tion est réussie lorsque quelque chose (la catastrophe ou des pertes) ne se produit pas.

Cependant, les catastrophes ultérieures et les inter-ventions qu’elles ont suscitées constituent un bon indicateur de l’impact des interventions avant une catastrophe. En outre, l’analyse des conséquences apporte des informations utiles sur les tendances des risques de catastrophe. Des systèmes d’alerte rapide et d’intervention opérationnels peuvent également être suivis, évalués et renforcés via des exercices et des entraînements. Des situations de référence, des cibles et des indicateurs soigneusement élaborés permettent de mesurer les progrès. La mesure des progrès dans la RRC pâtit de l’absence fréquente d’informations quantitatives de qualité, cohérentes et actuelles, ce qui pose problème pour l’élaboration initiale des indicateurs (étant donné qu’ils doivent être issus des statistiques officielles disponibles) et pour la mesure des progrès. En conséquence, l’UNCT joue souvent un rôle clé pour y remédier, grâce à l’appui qu’elle apporte au renforce-ment des capacités.

4.4.2 Éléments nécessaires au niveau national pour le suivi du Cadre d’action de HyogoLe cadre de suivi mis en place pour mesurer les avan-cées sur la voie des priorités du Cadre d’action de Hyogo constitue un progrès pour le S-E relatif à la RRC. Conformément aux recommandations de ce cadre, le Secrétariat de l’ISDR a instauré des examens biennaux afin de suivre les avancées de la mise en œuvre au ni-veau des pays. Ce sont les autorités nationales qui sont chargées du suivi au niveau national. On espère que cet examen s’appuiera sur les informations nationales existantes sur les catastrophes, facilitera le suivi des progrès au fil des ans et apportera des informations utiles pour le processus S-E de l’UNDAF.

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ANNEXESINTÉGRER

LA RÉDUCTION DES RISQUESDE CATASTROPHEDANS LE CCA ET L’UNDAF

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Adaptation

Ajustement dans les systèmes naturels ou humains en réponse à des changements climatiques actuels ou at-tendus, ou à leurs effets, qui atténue les dommages ou en valorise les bénéfices.

Commentaire : Cette définition tient compte des pré-occupations relatives aux changements climatiques et provient du secrétariat de la Convention-cadre des Na-tions Unies sur les changements climatiques (CNUCC). Le concept plus large de l’adaptation s’applique égale-ment aux facteurs non climatiques tels que l’érosion du sol ou de sa surface. L’adaptation peut se produire

en mode autonome, par exemple à travers l’évolution du marché, ou par suite d’une adaptation intentionnelle des politiques et des plans. De nombreuses mesures de prévention des catastrophes peuvent contribuer di-rectement à une meilleure adaptation.

Aléa

Phénomène dangereux, substance, activité humaine ou condition pouvant causer des pertes de vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, des pertes de moyens de sub-sistance et de services, des perturbations socio-écono-miques ou des dommages à l’environnement.

Annexe 1. Glossaire de termes et de conceptsTerminologie de la SIPC pour la prévention des risques de catastrophe (2009)

Introduction

La terminologie de la Stratégie internationale de pré-vention des catastrophes des Nations Unies (ONU-SIPC) a pour but de promouvoir une compréhension et une utilisation communes des concepts de réduc-tion des risques de catastrophe et vise à soutenir les efforts des autorités, des praticiens et du grand public dans ce domaine. La version précédente de la «Ter-minologie : termes fondamentaux de prévention de risque de catastrophe» a été publiée dans le cadre de la publication «Vivre avec le risque : une étude mon-diale des initiatives menées en matière de réduction des catastrophes» en 2004. L’année suivante, il a été demandé à l’ONU-SIPC, à travers l’adoption du Cadre d’action de Hyogo 2005-2015, de «mettre à jour et de diffuser largement une terminologie internationale standard relative à la réduction des risques de catas-trophe et ce, au moins dans toutes les langues offi-cielles des Nations Unies, devant servir de référence pour l’élaboration de programmes et la mise en place d’institutions, d’opérations, de travaux de recherche et de programmes de formation et d’information du public».

La version de 2009 est le fruit d’un processus de mise à jour continu entrepris par la SIPC et de consul-tations avec une grande diversité d’experts et de

praticiens à l’occasion de diverses réunions interna-tionales, discussions régionales et forums nationaux. Les termes sont désormais définis en une seule phrase. Le paragraphe de commentaires associé à chaque terme ne fait pas partie intégrante de la défini-tion, mais permet d’apporter quelques éléments d’ex-plication, de contexte ou de qualification additionnels. Il est important de préciser que les termes ne s’ex-cluent pas nécessairement entre eux, et que dans certains cas ils peuvent avoir des sens rapprochés.

La terminologie a été revue afin d’y inclure des termes essentiels à la compréhension actuelle et tenant compte de l’évolution constante des pratiques de réduction des risques de catastrophe. Elle exclut en revanche les mots courants du dictionnaire. Sont également inclus de nombreux concepts émergents qui ne sont pas forcément d’usage répandu mais qui ont une importance grandissante pour les profession-nels ; ces termes sont marqués d’un astérisque (*) et leur définition peut être amenée à évoluer dans le futur. La version anglaise de la terminologie 2009 constitue le document de base pour sa traduction vers d’autres langues. Tout commentaire et sugges-tion visant à améliorer les versions ultérieures sont les bienvenus et doivent être adressés au Secrétariat de la SIPC (voir www.unisdr.org).

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Commentaire : Les aléas à prendre en compte pour la réduction des risques de catastrophe, comme indiqué dans la note 3 du Cadre d’action de Hyogo, sont «les risques d’origine naturelle et de l’environnement et les risques technologiques». Ces risques proviennent d’une variété de caractéristiques géologiques, météo-rologiques, hydrologiques, océaniques, biologiques, technologiques et de sources, parfois en combinaison. Dans les paramètres techniques, les risques sont dé-crits quantitativement par la fréquence probable d’ap-parition, leurs différentes intensités et leurs différents domaines, tel que déterminé à partir de données his-toriques ou des analyses scientifiques. Voir également dans la terminologie d’autres termes liés, tels que : aléas biologiques ; aléas géologiques ; aléas hydro-météorologiques ; risque naturel ; aléa socio-naturel ; risque technologique.

Aléa socio-naturel *

Phénomène qui résulte de l’augmentation de la fré-quence de certains aléas hydrométéorologiques et géophysiques, tels que les glissements de terrain, les inondations, la sécheresse, en interaction avec des phénomènes naturels tels que la dégradation des terres surexploitées et des ressources de l’environnement.

Commentaire : Ce terme est utilisé pour les cas où l’ac-tivité humaine augmente l’occurrence de certains aléas au-delà de leur probabilité naturelle. L’augmentation des catastrophes est due à de tels phénomènes. Les aléas socio-naturels peuvent être évités grâce à la réduction et à la gestion rationnelle des terres et des ressources environnementales.

Aléas biologiques

Processus ou phénomènes d’origine organique ou transmis par des vecteurs biologiques, y compris l’ex-position aux micro-organismes pathogènes, aux toxines et aux substances bioactives susceptibles de provoquer des pertes humaines, des blessures, des maladies ou d’autres effets sur la santé, des dégâts matériels, la perte de moyens de subsistance et de services, des perturbations sociales et économiques ou une dégrada-tion environnementale.

Commentaire : Les aléas biologiques sont, par exemple : la déclaration de maladies épidémiques, la contagion végétale ou animale, les invasions d’insectes ou d’autres animaux et les infestations.

Aléas géologiques Processus ou phénomènes naturels de la terre suscep-tibles de provoquer des pertes en vies humaines, des blessures ou un autre impact sur la santé, des dégâts matériels, la perte des moyens de subsistance et de services, des perturbations sociales et économiques ou une dégradation environnementale.

Commentaire : Les aléas géologiques comprennent les processus internes, ou d’origine tectonique, de la terre, comme les tremblements de terre, l’activité des failles géologiques, les tsunamis et l’activité et les émissions volcaniques, et les processus externes comme les mouvements de masse : glissements de terrain, éboulements, chutes de pierres ou avalanches, effondrements de surface, sols gonflants, lahars et cou-lées de boue. Les facteurs hydrométéorologiques sont d’importants contributeurs à certains de ces processus. Les tsunamis sont difficiles à classer, même s’ils sont déclenchés par des tremblements de terre et d’autres sous-événements géologiques, ils constituent essen-tiellement un processus océanique qui se manifeste sous forme d’aléa lié à l’eau dans les zones côtières.

Aléas hydrométéorologiquesProcessus ou phénomènes de nature atmosphérique, hydrologique ou océanographique susceptibles de pro-voquer des pertes en vies humaines, des blessures ou autre impact sur la santé, des dégâts matériels, la perte des moyens de subsistance et de services, des pertur-bations sociales et économiques ou une dégradation environnementale.

Commentaire : Les aléas hydrométéorologiques in-cluent les cyclones tropicaux (également appelés typhons et ouragans), les orages, les tempêtes de grêle, les tornades, les blizzards, les fortes chutes de neige, les avalanches, les ondes de tempêtes côtières, les inondations (y compris les inondations soudaines), la sécheresse, les vagues de chaleur et de froid. Les conditions hydrométéorologiques peuvent aussi être un

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facteur dans d’autres aléas tels que les glissements de terrain, les incendies, les invasions de criquets pèlerins, les épidémies, et dans le transport et la dispersion de substances toxiques et d’une éruption volcanique.

Aléas naturels Processus ou phénomène naturel qui peut causer des pertes de vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, la perte de moyens de subsistance et de services, des pertur-bations socio-économiques, ou des dommages à l’envi-ronnement.

Commentaire : Les aléas naturels sont un sous-en-semble de tous les aléas. Le terme est utilisé pour décrire aussi bien la survenue effective d’un aléa que les conditions latentes susceptibles de donner lieu à un aléa à l’avenir. Les aléas naturels peuvent être carac-térisés par leur ampleur ou leur intensité, leur vitesse d’apparition, leur durée, et la zone qu’ils touchent. Par exemple, les tremblements de terre sont habituelle-ment de courte durée et touchent une petite région, alors que les sécheresses sont lentes à se développer et à disparaître et, souvent, touchent de vastes régions. Dans certains cas, les aléas peuvent être couplés, comme les inondations provoquées par un ouragan, ou un tsunami qui est créé par un tremblement de terre.

Aléas technologiques Aléas ayant pour origine des éléments industriels ou technologiques, en particulier des accidents, des pratiques dangereuses, des défauts d’infrastructure ou certaines activités humaines, susceptibles de pro-voquer des pertes de vies humaines, des blessures, maladies ou un autre impact sur la santé, des dégâts matériels, la perte de moyens de subsistance et de services, des perturbations sociales et économiques ou une dégradation environnementale.

Commentaire : Les aléas technologiques sont par exemple la pollution industrielle, les radiations nu-cléaires, les déchets toxiques, les ruptures de barrage, les accidents de transport, les explosions d’usine, les incendies et les déversements de produits chimiques. Les aléas technologiques peuvent également découler directement des conséquences d’un aléa naturel.

Alerte rapide

Ensemble des capacités nécessaires pour produire et diffuser en temps opportun et utile des bulletins d’alerte permettant à des individus, des communautés et des organisations menacées par un aléa de se pré-parer et d’agir de façon appropriée en temps utile pour réduire le risque de dommage ou de perte.

Commentaire : Cette définition englobe l’éventail des facteurs nécessaires pour assurer une réponse efficace aux alertes. Un système d’alerte rapide comprend quatre éléments clés : la connaissance des risques ; le suivi, l’analyse et la prévision des aléas ; la communi-cation ou la diffusion d’alertes et de mises en garde ; et des capacités locales à répondre à l’alerte reçue. L’expression «système d’alerte intégré» est également utilisée pour souligner que les systèmes d’alerte doi-vent inclure toutes les étapes allant de la détection des aléas jusqu’à la réponse mise en place au niveau com-munautaire.

Aménagement du territoire

Processus entrepris par les autorités publiques afin d’identifier, d’évaluer et de décider des différentes op-tions possibles pour l’utilisation des terres, y compris l’examen de l’aspect économique à long terme, des objectifs sociaux et environnementaux, des implica-tions pour les différentes communautés et les divers groupes d’intérêt, ainsi que la formulation et la promul-gation de plans qui décrivent les utilisations autorisées ou acceptable.

Commentaire : L’aménagement du territoire est un im-portant facteur contribuant au développement durable. Il exige des études et des plans, une analyse des don-nées économiques, sur l’environnement et les aléas, la formulation de décisions alternatives d’aménagement du territoire et la conception d’un plan à long terme à différents niveaux géographiques et administratifs. L’aménagement du territoire peut contribuer à atténuer les effets des catastrophes et à réduire les risques en décourageant l’installation et la construction de struc-tures vitales dans les zones à risque, y compris l’empla-cement des voies de service pour le transport, l’électri-cité, l’eau, les égouts et autres services essentiels.

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Avantages de l’écosystème

Avantages que les personnes et les communautés peu-vent tirer des écosystèmes.

Commentaire : Cette définition est tirée de l’Évaluation des écosystèmes pour le Millénaire. Les avantages que les écosystèmes peuvent fournir, aussi appelés «services des écosystème», sont des «services de régulation» tels que la régulation des inondations, de la sécheresse, de la dégradation des terres et de la mala-die, avec des «services de provisionnement», tels que la nourriture et l’eau, «les services d’appui», telles que la formation des sols et le cycle des éléments nutritifs, et «les services culturels» comme les loisirs, la religion et autres avantages non matériels. La gestion intégrée des terres, des eaux et des ressources vivantes qui favorisent la conservation et l’utilisation durable de la base pour le maintien des services écosystémiques, y compris ceux qui contribuent à la réduction des risques de catastrophe.

Capacité

Combinaison de toutes les forces et de tous les moyens disponibles au sein d’une communauté, d’une société ou d’une organisation, qui peuvent être utilisés pour atteindre des objectifs fixés.

Commentaire : La capacité peut comprendre les infras-tructures, les moyens matériels, les institutions, les capacités de la société à faire face, ainsi que la connais-sance humaine, les compétences et les attributs tels que les relations sociales, le leadership et le manage-ment. La capacité peut également avoir le sens d’apti-tude. L’évaluation des capacités est un terme désignant le processus par lequel la capacité d’un groupe est exa-minée par rapport à des objectifs souhaités, et dont les lacunes sont identifiées pour des actions futures.

Capacité à réagir

Capacité des personnes, des organisations et des sys-tèmes, en utilisant les compétences et les ressources disponibles, à faire face et à gérer des conditions diffi-ciles, des situations d’urgence ou de catastrophe.

Commentaire : La capacité à réagir exige de continuer la sensibilisation ainsi qu’une bonne gestion des res-sources, aussi bien en temps normal que durant les crises ou des conditions défavorables. Elle permet éga-lement de faire face et de contribuer à la réduction des risques de catastrophe.

Catastrophe

Rupture grave du fonctionnement d’une communauté ou d’une société impliquant d’importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou environ-nementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources.

Commentaire : Les catastrophes sont souvent décrites comme le résultat d’une combinaison entre l’exposition à un aléa, les conditions de vulnérabilité existantes et l’insuffisance des capacités ou des mesures visant à réduire ou à faire face aux éventuelles conséquences négatives. Les catastrophes peuvent inclure morts, blessures, maladies et autres effets négatifs sur le physique, le mental et le bien-être social, ainsi que des dommages à la propriété, la destruction de biens, la perte de services, des bouleversements sociaux et éco-nomiques, ainsi que la dégradation de l’environnement.

Changement climatique

(a) Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) définit le changement climatique comme : «un changement dans l’état du climat, qui peut être identifié (par exemple en utilisant des tests statistiques) par des change-ments dans la moyenne et/ou la variabilité de ses propriétés, et qui persiste pendant une période prolongée, généralement pendant des décen-nies, voire plus. Le changement climatique peut être dû à des processus internes naturels ou à des forçages externes, ou à des changements anthropiques persistants de la composition de l’atmosphère ou dans l’utilisation des terres.»

(b) La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) définit le changement climatique comme «un change-ment de climat qui est attribué directement ou indirectement à une activité humaine altérant la

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composition de l’atmosphère mondiale et qui est, en plus de la variabilité naturelle du climat, observé sur des périodes comparables».

Commentaire : Pour la réduction des risques de catas-trophe, chacune de ces définitions peut être adaptée en fonction du contexte particulier. Celle de la CCNUCC est la définition la plus restreinte, car elle exclut les changements climatiques imputables à des causes naturelles. La définition du GIEC peut être paraphrasée pour des communications vulgarisées comme «un changement dans le climat qui persiste pendant des décennies ou plus, résultant soit de causes naturelles, soit de l’activité humaine».

Codes de construction

Série d’ordonnances ou de règlements et des normes destinées à contrôler les aspects régissant la concep-tion, la construction, les matériaux, la transformation et l’usage de toute structure nécessaire pour assurer la sécurité et le bien-être humain, y compris la résistance à l’effondrement et aux dégâts.

Commentaire : Les codes de construction peuvent comprendre à la fois des normes techniques et fonc-tionnelles. Ils doivent intégrer les leçons de l’expé-rience internationale et doivent être adaptées aux circonstances nationales et locales. Un régime d’exécu-tion systématique est impératif pour la mise en œuvre effective des codes de construction.

Dégradation environnementale

Diminution de la capacité de l’environnement à ré-pondre aux objectifs et besoins sociaux et écologiques.

Commentaire : La dégradation de l’environnement peut modifier la fréquence et l’intensité des aléas naturels et accroître la vulnérabilité des communautés. Les types de dégradations sont variés et incluent l’utilisation abu-sive des terres, l’érosion des sols, la désertification, les incendies de forêt, la perte de la biodiversité, la défo-restation, la destruction des mangroves, des terres, la pollution de l’eau et de l’air, le changement climatique, l’élévation du niveau de la mer et l’appauvrissement de l’ozone.

Développement de capacités

Processus par lequel les personnes, les organisations et la société stimulent et développent leurs capacités au fil du temps, pour atteindre des objectifs écono-miques et sociaux, y compris par l’amélioration des connaissances, des compétences, des systèmes et des institutions.

Commentaire : Le développement ou renforcement des capacités est un concept qui élargit cette notion à tous les aspects de la création et au maintien de la capacité de croissance au fil du temps. Il s’agit de l’apprentissage et des divers types de formation, mais également des efforts continus pour mettre en place des institutions, la prise de conscience politique, les ressources financières, les systèmes d’information et un ensemble socioculturel favorable.

Développement durable

Développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures de répondre à leurs propres besoins.

Commentaire : Cette définition forgée par la Commis-sion Brundtland de 1987 est très succincte, mais elle laisse sans réponse de nombreuses questions sur le sens du mot développement et les processus sociaux, économiques et environnementaux en jeu. Des risques de catastrophe sont liés à des éléments de dévelop-pement durable tels que la dégradation de l’environne-ment, tandis qu’à l’inverse, la réduction des risques de catastrophe peut contribuer à la réalisation du dévelop-pement durable, grâce à la réduction des pertes et à l’amélioration des pratiques de développement.

El Niño – Oscillation australe

Interaction complexe de l’océan Pacifique tropical et de l’atmosphère globale qui aboutit à des épisodes ir-réguliers de perturbation des conditions océaniques et atmosphérique dans beaucoup de régions du monde, souvent avec des impacts importants sur plusieurs mois, tels qu’une transformation des habitats marins, un changement de la pluviométrie, des inondations, des sécheresses, et des changements de la configuration des tempêtes.

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Commentaire : La composante El Niño de l’ENSO se rapporte aux températures bien au-dessus de la moyenne de l’océan le long des côtes de l’Équateur, du Pérou et du Nord du Chili et à travers le Pacifique équatorial Est, tandis que La Niña se réfère aux circons-tances opposées, lorsqu’une température inférieure à la moyenne se produit. L’oscillation australe se rapporte à l’accompagnement des changements dans la pres-sion de l’air, schémas qui sont associés à l’évolution des conditions météorologiques dans différentes par-ties du monde.

EnjeuxPersonnes, biens, systèmes, ou autres éléments pré-sents dans les zones de risque et qui sont ainsi soumis à des pertes potentielles.

Commentaire : Les enjeux, ou exposition, peuvent inclure le nombre de personnes ou les types de biens dans une région. En les combinant avec la vulnérabilité spécifique des éléments exposés pour un aléa particu-lier, on peut estimer les risques associés à cet aléa en cette zone.

État de préparation Connaissances et capacités développées par les gou-vernements, les professionnels d’intervention et autres organisations concernées, les communautés et les indi-vidus, de manière à anticiper efficacement, à réagir aux impacts des aléas et conditions probables, imminents ou actuels et à s’en relever.

Commentaire : La préparation est réalisée dans le cadre de la gestion des risques de catastrophe et vise à renforcer les capacités nécessaires pour gérer effica-cement tous les types de situations d’urgence et pour permettre une transition harmonieuse entre la réponse et la reprise soutenue. La préparation est basée sur une solide analyse des risques de catastrophe et de bonnes liaisons avec les systèmes d’alerte rapide, et comprend des activités telles que la planification, le stockage de matériel et de fournitures, la mise en place de méca-nismes de coordination, d’évacuation et d’information du public, de la formation et des exercices sur le ter-rain. Ceux-ci doivent être soutenus par les institutions et des capacités juridiques et budgétaires. Le terme

«état de préparation» décrit la capacité à répondre rapi-dement et en adéquation avec le besoin.

Évaluation de l’impact sur l’environnement

Processus par lequel les conséquences environnemen-tales d’un projet ou d’un programme sont évaluées en tant que partie intégrante des processus de planifica-tion et de prise de décision, en vue de limiter ou de ré-duire les impacts négatifs dudit projet ou programme.

Commentaire : L’évaluation de l’impact environne-mental est un outil politique qui apporte des preuves concrètes et analyse les impacts environnementaux des activités menées, de leur conception à la prise de décision. Il est utilisé largement dans la mise en place de programmes au niveau national et dans le processus d’approbation de projets, y compris des projets interna-tionaux d’assistance au développement. L’évaluation de l’impact environnemental doit inclure des évaluations des risques détaillées et apporter des solutions ou options alternatives afin de traiter les problèmes iden-tifiés.

Évaluation des risques

Méthodologie pour déterminer la nature et l’étendue des risques à travers une analyse des aléas potentiels et l’évaluation des conditions existantes de la vulnéra-bilité qui, associées, pourraient affecter les populations, établissements, services, moyens de subsistance, ainsi que l’environnement dont ils dépendent.

Commentaire : L’évaluation des risques (et la cartogra-phie des risques qui y est associée) inclut : un examen des caractéristiques techniques des aléas tels que leur localisation, leur intensité, leur fréquence et leur proba-bilité, l’analyse de l’exposition et la vulnérabilité sociale, y compris les dimensions physiques, économiques, environnementales et de santé et l’évaluation de l’ef-ficacité des capacités de réponse alternatives prédo-minantes en ce qui concerne les scénarios de risques probables. Cette série d’activités est parfois appelée processus d’analyse des risques.

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Gaz à effet de serre

Gaz de l’atmosphère, à la fois naturel et anthropique, qui absorbe et émet un rayonnement thermique et une radiation infrarouge, émis par la surface de la Terre, l’at-mosphère elle-même et par les nuages.

Commentaire : Ceci est la définition du Groupe d’ex-perts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les principaux gaz à effet de serre (GES) sont la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, l’oxyde nitreux, le méthane et l’ozone.

Gestion corrective des risques de catastrophe *

Activités de gestion qui visent à maitriser ou à réduire les risques de catastrophe prévisibles.

Commentaire : Ce concept vise à distinguer les risques prévisibles, qui doivent être gérés et réduits dès à pré-sent, des éventuels risques qui peuvent se développer dans le futur, si les politiques de réduction des risques ne sont pas mises en place. Voir aussi «gestion des risques potentiels».

Gestion des mesures d’urgence

Organisation et gestion des ressources et des res-ponsabilités pour traiter tous les aspects de l’urgence, notamment la préparation, l’intervention et les premiers pas vers le redressement.

Commentaire : Une situation de crise ou d’urgence est une menace qui nécessite une action urgente. L’effica-cité des mesures d’urgence permet d’éviter l’escalade d’un événement vers la catastrophe. La gestion des mesures d’urgence repose sur les plans, les structures et les dispositions établis pour engager les actions normales des agences gouvernementales, associations et organismes privés d’une manière totale et coor-donnée afin de répondre à tout l’éventail des besoins d’urgence. L’expression «gestion des catastrophes» est parfois utilisée à la place de «gestion des urgences».

Gestion des risques

Approche systémique et pratique managériale visant à limiter les dommages et les pertes potentiels.

Commentaire : La gestion des risques comprend l’éva-luation des risques et leur analyse, ainsi que la mise en œuvre de stratégies et d’actions spécifiques pour les contrôler, les réduire et les transférer. Elle est large-ment pratiquée par des organisations afin de minimiser les risques dans les décisions d’investissement et traite d’opérations tels que l’interruption des activités, les ar-rêts de production, les dommages environnementaux, les impacts sociaux et les dommages causés par le feu et les aléas naturels. La gestion des risques est une question essentielle pour des secteurs tels que l’ap-provisionnement en eau, l’énergie et l’agriculture dont la production est directement touchée par des phéno-mènes météorologiques et climatiques.

Gestion des risques de catastrophe Processus de recours systématique aux directives, compétences opérationnelles, capacités et structures administratives pour mettre en œuvre les politiques, stratégies et capacités de réponse appropriées en vue d’atténuer l’impact des aléas naturels et risques de ca-tastrophe environnementale et technologiques qui leur sont liées.

Commentaire : Ce terme est une extension du terme plus général de «gestion des risques» pour traiter de la question particulière des risques de catastrophe. La gestion des risques de catastrophe a pour but d’éviter, d’atténuer ou de transférer les effets néfastes des alé-as par le biais d’activités et de mesures de prévention, d’atténuation et de préparation.

Mesure d’atténuation Réduction ou limitation de l’impact négatif des aléas et des catastrophes.

Commentaire : Les effets néfastes des aléas ne peu-vent souvent pas être entièrement évités, mais leur ampleur ou leur gravité peut être considérablement réduites par différentes stratégies et actions. Les mesures d’atténuation englobent des techniques d’ingénierie et de construction résistantes, ainsi que l’amélioration des politiques environnementales et la sensibilisation du public. Il convient de noter que dans le contexte du changement climatique, l’«atténuation» est définie différemment : il s’agit du terme utilisé pour

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la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui sont à l’origine du changement climatique.

Mesures structurelles et non structurelles

Mesures structurelles : Toute construction physique visant à réduire ou à éviter les impacts éventuels des aléas, ou l’application de mesures d’ingénierie pour assurer des structures ou systèmes résistants et rési-lients aux aléas ;

Mesures non structurelles : Toute mesure ne com-portant pas de construction physique qui utilise les connaissances et la pratique visant à réduire les risques et les impacts, en particulier par le biais de politiques et de lois, par la sensibilisation du public, la formation et l’éducation.

Commentaire : Les mesures structurelles classiques dans le cadre de la réduction des risques de catas-trophe sont notamment les barrages, les panneaux brise-vague, les constructions parasismiques et les abris. Les mesures non structurelles classiques sont les codes de construction, les lois d’aménagement du ter-ritoire et leur mise en application, la recherche et l’éva-luation, les sources d’information et les programmes de sensibilisation du public. Il est à noter que, dans le gé-nie civil et les ponts et chaussées, le terme «structurel» s’emploie dans un sens plus restreint, pour désigner uniquement les structures porteuses, les autres pièces telles que le revêtement mural ou l’habillage intérieur étant non structurelles.

Modernisation

Renforcement ou amélioration des structures exis-tantes afin de les rendre plus résistantes et résilientes à l’impact destructeur des aléas.

Commentaire : La modernisation nécessite l’examen de la conception et du fonctionnement de la structure, des contraintes auxquelles certains aléas ou scénarios d’aléas peuvent soumettre la structure, et la faisabilité et les coûts des différentes options. Il peut s’agir par exemple de renforcer les murs ou les piliers, d’ajouter des liens d’acier entre les murs et les toits, d’installer

des volets sur les fenêtres, et d’améliorer la protection des installations et du matériel importants.

Plan de réduction des risques *

Document préparé par une autorité, un département, une organisation ou une entreprise qui établit des buts et des objectifs spécifiques pour réduire les risques de catastrophe avec des actions dédiées à ses objectifs.

Commentaire : Les plans de réduction des risques de catastrophe doivent être guidés par le Cadre d’action de Hyogo, examinés et coordonnés au sein de plans de développement, d’allocation de ressources et d’ac-tivités programmées. Au niveau national, des plans doivent être spécifiés à chaque niveau de responsabilité administrative et adaptés aux différents contextes so-ciaux et géographiques qui sont présents. Le calendrier et les responsabilités pour la mise en œuvre et les sources de financement doivent être précisées dans le plan. Les liens avec les plans d’adaptation aux change-ments climatiques doivent être instaurés lorsque c’est possible.

Planification d’urgence

Processus de gestion qui analyse les possibilités d’évé-nements ou de nouvelles situations qui menacent la société ou l’environnement, et établit des modes d’ac-tion à l’avance pour permettre, en temps opportun, des réponses appropriées et efficaces.

Commentaire : Les plans de gestion des risques relè-vent d’un ensemble coordonné et organisé d’actions, avec des ressources et des rôles institutionnels clai-rement identifiés, des processus d’information, des modes opérationnels pour des acteurs spécifiques en fonction de leurs besoins. Basé sur des scénarios possibles de situations d’urgence ou d’événements catastrophiques, il permet aux acteurs clés d’envisager, d’anticiper et de résoudre les problèmes qui peuvent survenir pendant les crises. Les plans de gestion des risques constituent un élément important d’une prépa-ration globale. Ils doivent être régulièrement mis à jour et simulés.

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Plate-forme nationale pour la réduction des ris-ques de catastrophe

Terme générique pour les organismes nationaux, qu’ils soient publics ou privés, de coordination et d’orienta-tion sur la réduction des risques de catastrophe, multi-sectoriels et interdisciplinaires.

Commentaire : Cette définition est tirée du point 10 du Cadre d’action de Hyogo. La réduction des risques de catastrophe nécessite la connaissance, les capacités et les apports d’un large éventail de secteurs et d’organi-sations, incluant, le cas échéant, les agences des Na-tions Unies présentes au niveau national. De nombreux secteurs sont affectés directement ou indirectement par des catastrophes et beaucoup ont des responsabili-tés particulières vis-à-vis des risques. Les plates-formes nationales fournissent un moyen de renforcer l’action nationale visant à réduire les risques de catastrophe, et elles représentent le processus national pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC).

Points critiques

Réseaux principaux, installations techniques et autres systèmes qui sont essentiels d’un point de vue social, économique ou opérationnel au fonctionnement d’une société ou d’une communauté, aussi bien au quotidien qu’en situation d’urgence.

Commentaire : Les points critiques sont les éléments d’infrastructure qui supportent les services essentiels à notre société. Ils incluent aussi bien les systèmes de transport, les aéroports et ports maritimes, l’électricité, l’eau, les hôpitaux et cliniques de soins, que les ser-vices d’incendie, de police et d’administration publique.

Prévention

Ensemble d’activités permettant d’éviter complète-ment l’impact négatif des aléas, et de minimiser les catastrophes environnementales, technologiques et biologiques qui leur sont associées.

Commentaire : La prévention (c’est-à-dire la prévention des catastrophes) exprime le concept et l’intention d’éviter complètement les effets négatifs éventuels par

le biais de mesures prises à l’avance. Par exemple, les barrages ou les digues, qui éliminent les risques d’inon-dation, les règlements sur l’utilisation des terres qui n’autorisent pas d’implantation dans les zones à risque, les études d’ingénierie sismique grâce auxquelles un bâtiment résistera et continuera de fonctionner en cas de tremblement de terre. Très souvent, l’absence totale de pertes n’est pas possible et la tâche se transforme en mesures d’atténuation. C’est en partie pour cette raison que les termes «prévention» et «atténuation» sont parfois utilisés de manière interchangeable.

Prévision

Déclaration ou estimation statistique définie concernant la probabilité d’un événement à venir ou de conditions spécifiques pour une zone déterminée.

Commentaire : Une prévision météorologique se réfère à un état futur, alors qu’un avertissement se réfère à une condition potentiellement dangereuse à venir.

Prospective pour la gestion des risques *

Activités de gestion qui s’intéressent au développe-ment de nouvelles catastrophes ou à l’augmentation des risques de catastrophe et cherchent à les limiter.

Commentaire : Ce concept, aussi appelé «gestion prospective des risques» est axé sur le traitement des risques qui peuvent se développer dans l’avenir si les politiques de réduction des risques ne sont pas mises en place, plutôt que sur les risques qui sont déjà pré-sents et qui peuvent être gérés et réduits dès mainte-nant. Voir aussi «gestion corrective des risques».

Réaction

Fourniture de services d’urgence et d’assistance pu-blique pendant ou immédiatement après une catas-trophe afin de sauver des vies, de réduire les impacts sur la santé, d’assurer la sécurité du public et de répondre aux besoins essentiels de subsistance des personnes touchées.

Commentaire : La réaction est principalement axée sur les besoins immédiats et à court terme et est parfois appelée «aide aux victimes de catastrophes». La limite

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entre ce stade de réponse et la phase de redressement n’est pas claire. Certaines des actions, telles que la fourniture de logements temporaires et d’eau, peuvent s’étendre à la phase de redressement.

Redressement Restauration et amélioration des moyens de subsis-tance et conditions de vie des communautés touchées par des catastrophes, y compris les efforts visant à ré-duire les facteurs de risque.

Commentaire : La réhabilitation et la reconstruction commencent juste après que la phase d’urgence est terminée, et doivent être fondées sur des stratégies préexistantes et des politiques qui facilitent clairement les responsabilités institutionnelles pour le redresse-ment (aussi appelé relèvement) et permettent la parti-cipation du public. Les programmes de redressement, conjugués à la sensibilisation du public et l’engagement après un sinistre, constituent une bonne occasion de développer et de mettre en œuvre les mesures de réduction des risques de catastrophe et d’appliquer le principe du «construire mieux».

Réduction des risques de catastropheConcept et pratique de la réduction des risques de ca-tastrophe grâce à des efforts systématiques pour ana-lyser et gérer leurs causes, notamment par une réduc-tion de l’exposition aux risques, qui permet de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens, la gestion rationnelle des terres et de l’environnement et l’amélio-ration de la préparation aux événements indésirables.

Commentaire : Une approche globale pour réduire les risques de catastrophe est définie dans le Cadre d’action de Hyogo, adopté en 2005, dont le résultat attendu est «la réduction importante des pertes, en cas de catastrophe, humaines, socio-économiques et en-vironnementales, des communautés et des pays». La Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC) fournit un mécanisme de coopération entre les gouvernements, les organisations et les acteurs de la société civile pour aider à la mise en œuvre du Cadre. Il faut noter que, bien que l’expression «réduction des catastrophes» soit parfois utilisé, le terme «réduction des risques de catastrophe» rend mieux compte du

caractère permanent des risques de catastrophe et de la possibilité de réduire ces risques.

Résilience

Capacité d’un système, d’une communauté ou d’une société exposée à des aléas de résister, d’absorber, d’accueillir et de corriger les effets d’un aléa, en temps opportun et de manière efficace, notamment par la préservation et la restauration de ses structures essen-tielles et de ses fonctions de base.

Commentaire : La résilience désigne la capacité à «re-venir» ou à «rebondir» après un choc. La résilience de la communauté en ce qui concerne la survenue poten-tielle d’un aléa dépend des ressources dont la commu-nauté dispose et de sa capacité à s’organiser avant et pendant les périodes où c’est nécessaire.

Risque

Combinaison de la probabilité d’un événement et de ses conséquences négatives.

Commentaire : Cette définition suit de près la défini-tion de la norme ISO / IEC Guide 73. Le mot «risque» a deux connotations distinctes : dans l’usage courant, l’accent est généralement mis sur la notion de chance ou la possibilité, comme dans un «risque d’accident», alors que dans son usage technique, l’accent est gé-néralement mis sur les conséquences, en termes de «pertes potentielles» pour certains des motifs, le lieu et la période. Il est à noter que les gens ne partagent pas nécessairement la même perception de l’importance et les causes sous-jacentes des différents risques.

Voir les autres termes liés au risque dans le pré-sent glossaire : évaluation des risques, gestion corrective des risques de catastrophe, gestion des risques de catastrophe, gestion des risques, plan de réduction des risques, prospective pour la gestion des risques, réduction des risques de catastrophe, risque acceptable, risque de catas-trophe, risque extensif, risque intensif, risque résiduel, transfert de risque.

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Risque acceptable

Niveau de pertes potentielles jugées acceptables par une société ou une communauté compte tenu de ses conditions sociales, économiques, politiques, cultu-relles, techniques et environnementales.

Commentaire : En termes techniques, le risque accep-table sert également à évaluer et à définir les mesures structurelles et non structurelles qui sont nécessaires pour ramener les possibles dommages causés aux per-sonnes, aux biens matériels, aux services et aux sys-tèmes au niveau tolérable retenu, conformément aux codes ou «pratiques acceptées», fondé, entre autres, sur une probabilité connue de survenue d’aléa et sur d’autres facteurs.

Risque de catastrophe

Préjudice potentiel causé par une catastrophe (décès, conséquences sur la santé, pertes de moyens de sub-sistance, de biens et services) qui pourrait survenir au sein d’une communauté ou d’une société donnée, sur une période à venir précise.

Commentaire : Dans cette définition du risque de catastrophe, la catastrophe est comprise comme le résultat d’une situation actuelle de risque continu. Les risques de catastrophe comprennent différents types de pertes potentielles qui sont souvent difficiles à quan-tifier. Néanmoins, connaissant les aléas qui prévalent, les schémas démographiques et le développement socio-économique, les risques de catastrophe peuvent être évalués et cartographiés, en termes généraux au moins.

Risque extensif *

Généralisation d’un risque associé à l’exposition des populations dispersées à des aléas répétés ou persis-tants, de faible ou de moyenne intensité, souvent de nature très localisée, pouvant peut entraîner une accu-mulation de dommages.

Commentaire : Le risque extensif est principalement une caractéristique des zones rurales et périurbaines, où les communautés sont exposées et vulnérables à de fréquentes inondations localisées, des glissements

de terrain, des tempêtes ou de la sécheresse. Le risque extensif est souvent associé à la pauvreté, l’urbanisa-tion et la dégradation de l’environnement. Voir aussi «risque intensif».

Risque intensif *

Risque associé à l’exposition de grandes concentra-tions de personnes et d’activités économiques à des aléas de forte intensité, qui peuvent avoir des impacts catastrophiques, avec notamment une mortalité élevé et de très nombreux dommages.

Commentaire : Le risque intensif est surtout une carac-téristique des grandes villes ou des zones à forte den-sité de population qui ne sont pas seulement exposés à des aléas tels que de forts tremblements de terre, des éruptions volcaniques, de fortes inondations, des tsunamis, des tempêtes, mais ont aussi un niveau de vulnérabilité élevé face à ces aléas. Voir aussi «risque extensif».

Risque résiduel

Risque qui reste non géré même si l’efficacité des me-sures de réduction des risques de catastrophe est en place, et pour lequel les interventions d’urgence et les capacités de redressement doivent être maintenues.

Commentaire : La présence de risques résiduels im-plique qu’il est nécessaire de développer et de soutenir l’efficacité des capacités des services d’urgence, de préparation, d’intervention et de redressement ainsi que des politiques socio-économiques tels que les filets de sécurité et les mécanismes de transfert de risque.

Sensibilisation du public

Étendue des connaissances communes sur les risques de catastrophe, sur les facteurs qui conduisent à des catastrophes et sur des actions qui peuvent être me-nées individuellement et collectivement pour réduire l’exposition et la vulnérabilité aux aléas.

Commentaire : La sensibilisation du public est un facteur clé de réduction effective des risques de catas-trophe. Son développement est soutenu, par exemple,

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par l’élaboration et la diffusion de l’information par les médias et les institutions scolaires, la création de centres d’information, les réseaux et les actions com-munautaires ou la participation et la sensibilisation du public par des hauts fonctionnaires et des dirigeants communautaires.

Services d’urgence

Ensemble des institutions spécialisées qui ont des res-ponsabilités spécifiques et des objectifs d’aide et de protection des personnes et des biens dans des situa-tions d’urgence.

Commentaire : Les services d’urgence comprennent des entités telles que les autorités de protection civile, la police, les services des incendies, les ambulances, les services de médecine d’urgence et paramédicaux, la Croix-Rouge, le Croissant-Rouge et les unités d’inter-vention d’urgence spécialisées en électricité, transport, communication et autres services.

Transfert de risque

Processus de transfert, formel ou informel, de consé-quences financières des risques particuliers d’une en-tité à une autre, par lequel un ménage, une communau-té, une entreprise ou une autorité de l’État obtiendrait des ressources de l’autre partie, après la survenance d’une catastrophe, en échange de compensations so-ciales ou financières fournies à cette autre partie.

Commentaire : L’assurance est une forme bien connue de transfert de risque, où la couverture d’un risque est obtenue auprès d’un assureur en échange de primes versées pour s’assurer. Le transfert de risque peut se faire de façon informelle au sein de la famille et des réseaux communautaires où il y a des attentes réci-proques d’aide mutuelle par le biais de dons ou de cré-

dits, ainsi que formellement par les gouvernements, les assureurs, les banques et d’autres grandes entités qui établissent des mécanismes pour faire face aux pertes en cas d’événements majeurs. Ces mécanismes com-prennent des contrats d’assurance et de réassurance, des obligations, des facilités de crédits et des fonds de réserve, où les coûts sont couverts par les primes, les contributions des investisseurs, les taux d’intérêt et des économies réalisées.

Vulnérabilité

Caractéristiques et circonstances d’une communauté ou d’un système qui le rendent susceptible de subir les effets d’un aléa.

Commentaire : Il existe de nombreux aspects de la vulnérabilité, découlant de divers facteurs physiques, sociaux, économiques et environnementaux. Par exemple, il peut s’agir d’une mauvaise conception et construction de bâtiments, de l’insuffisance de la pro-tection des actifs, du manque d’information et d’une sensibilisation du public, de la reconnaissance officielle insuffisante des risques et des mesures de préparation nécessaires, ou du mépris de sage gestion de l’envi-ronnement. La vulnérabilité varie sensiblement au sein d’une communauté et dans le temps. Selon cette dé-finition, la vulnérabilité est une caractéristique de l’élé-ment d’intérêt (communauté, système ou actif) qui est indépendante de son exposition. Toutefois, dans l’usage commun, le mot est souvent utilisé plus largement pour inclure l’exposition de l’élément.

* Les nouvelles idées qui ne sont pas très diffusées, mais qui ont une relevance professionnelle croissante ; La définition de ces termes devra être elaborée largement consultée et peut être changera à l’avenir.

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Annex 2.

Contexte de développement durable

Socio-culturel

Polit

ique

Écosystèmique/environnem

ental

Économique

Aspects ciblés par la réduction des risques de catastrophe

IMPACTDE LA

CATASTROPHE

SENSIBILISATIONPour permettreun changement

de comportement

IDENTIFICATION DES RISQUES ET ÉVALUATION

DE L’IMPACT

ALERTE RAPIDE

ÉTAT DE PRÉPARATION

GESTION DES MESURES D’URGENCE

FACTEURS DE RISQUEVulnérabilité - sociale - économique - physique - environnementale

Aléas - géologiques - hydrométéorologiques - biologiques - technologiques - environnementaux

ENGAGEMENT POLITIQUE

(gouvernance) - Élaboration de l’action publique - Législation et codes - Développement organisationnel

des communautés

APPLICATION DES MESURES D’ATTÉNUATION DES RISQUES

économique et social (dont

- aménagement duterritoire/urbanisme

- protection des points critiques

DÉVELOPPEMENTDU SAVOIR

Vulnérabilité/Analyse

des capacitésAnalyse

et surveillancedes aléas

RELÈVEMENT

Annexe 2. Domaines critiques de la RRC tels qu’identi-fiés dans le Cadre d’action de Hyogo

Source : Secrétariat de la SIPC.

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Annexe 3. Exemples d’UNDAF qui traitent de la RRCVoici quelques brefs extraits tirés des UNDAF de différents pays, qui montrent comment la RRC y a été intégrée. Les UNDAF complets sont consultables à l’adresse : http://www.undg.org/index.cfm?P=234&f=A

Bangladesh 2006-2010 Effet 4 : Protection sociale et réduction des risques de catastrophe «La sécurité des hommes est renforcée et la vulnérabilité aux risques sociaux, économiques et naturels est réduite.»Un cadre distinct pour 2006-2010 a également été produit par la cellule de gestion du risque de catastrophe.

Belize 2007-2011 Effet : D’ici 2011, les cadres et capacités nationaux seront en place pour accroître l’aptitude à procéder de manière adéquate à l’adaptation aux répercussions des catastrophes et à leur atténuation, mais aussi pour permettre une gestion exhaustive, équitable, durable et efficace des ressources naturelles du pays.

Cambodge 2006-2010 Effet 4 : Résilience accrue aux chocs, à savoir préparation aux situations d’urgence et mise en place de plans de réaction, et capacité accrue à gérer les risques et à réagir aux chocs naturels et anthropiques.

Érythrée 2007-2011 Effet 2 : D’ici 2011, un mécanisme de coordination nationale sera établi aux niveaux national, régional et local pour la prévention des catastrophes, la préparation et les mesures d’atténuation. L’extrant 2.4.1 indique qu’une stratégie pour la prévention des catastrophes, la préparation et les mesures d’atténuation doit être élaborée, et l’extrant 2.4.2 porte sur l’instauration de systèmes d’alerte rapide en cas de sécheresse, d’autres catastrophes naturelles et de conflit.

Éthiopie 2002-2004 Effet 4 : Bonne gouvernance, afin de renforcer la capacité nationale d’alerte rapide/de gestion des conflits et de l’instabilité.Effet 5 : Offrir un accès aux services sociaux de base, afin de répondre aux besoins d’une grande proportion de la population qui se trouve en dehors du système normal (enfants et adolescents non scolarisés, enfants ayant des besoins spéciaux, enfants qui travaillent, enfants orphelins à cause du VIH/sida, enfants touchés par un conflit ou par une crise naturelle comme une sécheresse).

Géorgie 2006-2010 Effet 4 : Le risque de survenue des catastrophes naturelles ou causées par l’homme et leur impact sont réduits. Voir également annexe 6.

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Guatemala 2004-2008 Effet 4 : Accès aux services sociaux pour les personnes les plus vulnérables ; l’effet 4.7 mentionne les services de base procurés aux personnes les plus vulnérables aux catastrophes naturelles et aux crises socio-économiques (priorité à l’aide alimentaire d’urgence et à la préparation du secteur de la santé).

Inde 2008-2012 Effet 4 : Réduction de la vulnérabilité : D’ici 2012, les personnes les plus vulnérables, notamment les femmes et les filles, ainsi que les pouvoirs publics à tous les niveaux disposent de capacités accrues de se préparer, réagir et s’adapter/se relever de catastrophes et changements environnementaux, qu’ils soient brusques ou se mettent en place lentement. Comme la réduction du risque de catastrophe constituait aussi une priorité transversale, des contributions à d’autres groupes, en particulier sur la gouvernance ou la protection des enfants, ont été apportées.Un groupe sur la réduction de la vulnérabilité a été formé au début du cycle de l’UNDAF, combinant des questions liées à la RRC et aux changements environnementaux.

Indonésie 2006-2010 Le sous-effet 3.4 de l’effet relatif à la gouvernance porte sur la réduction de la vulnérabilité des personnes touchées par les catastrophes naturelles et les conflits.

Iran 2005-2009 Avec l’effet 4.2 sur la gestion des catastrophes et la réduction de la vulnérabilité, développement durable, gestion des catastrophes et efficience énergétique sont identifiés comme l’un des cinq domaines prioritaires de coopération.Un groupe de travail sur la RRC, qui œuvrait à l’élaboration de l’UNDAF, a pu bénéficier de la version préliminaire des lignes directrices du GNUD sur l’intégration de la RRC.

Kenya 2004-2008 Contribue au renforcement des systèmes nationaux et locaux axés sur la préparation aux situations d’urgence, la prévention, la réaction et l’atténuation.

Mesures de gestion des politiques nationales institutionnalisées à tous les niveaux. Renforcement de la gestion des catastrophes, notamment capacités accrues de consolidation de la paix, de résolution des conflits et de lutte contre la prolifération des armes légères. Capacité accrue des autorités nationales et de district de collecter, diffuser et utiliser l’alerte rapide, l’évaluation de la vulnérabilité et les données sur l’évaluation des besoins.

République démocratique populaire Lao

2007-2011 Dans le cadre de la réduction de la pauvreté, l’effet 1.4 porte sur l’amélioration de l’appropriation et le renforcement des capacités de planification et de mise en œuvre pro-pauvres, la coordination harmonisée de l’aide et la gestion des catastrophes, l’accent étant mis sur la réaction des pouvoirs publics et la capacité de remise en état (effet 1.4.4).

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Macédoine, ERYM 2005-2009 L’effet relatif à la gouvernance a trait à la gestion des risques de catastrophe : l’effet 1.4 appelle à une meilleure réaction nationale multisectorielle coordonnée et rapide aux catastrophes causées par l’homme et aux crises soudaines.

catastrophe naturelle, des enfants scolarisés est en place et opérationnel (UNICEF).

aux urgences dans le secteur de la santé (OMS). Amélioration de l’accès rapide de la population aux fournitures sanitaires d’urgence (OMS).

des catastrophe, d’une planification d’urgence et de mécanismes de prévention (PNUD).

Malawi 2000-2006 L’UNDAF énonce que le système des Nations Unies doit étayer l’intégration des stratégies nationales d’atténuation des catastrophes dans le programme de développement du pays. Il s’agit notamment de soutenir le développement de systèmes nationaux d’alerte rapide et d’urgence, la prise en compte de l’atténuation des catastrophes dans tous les plans sectoriels, de la gestion écologique, ainsi que de l’exécution effective du plan national de préparation aux catastrophes le cas échéant.

Maldives 2003-2007 Effet 2 : Réduction des risques de catastrophes et gestion de l’environnement. Effet 1 : Dans le cadre des résultats des programmes pays relatifs à l’environnement propice aux services sociaux et à l’abri, le domaine se rapportant à l’équité sociale énonce également que les personnes doivent avoir une connaissance et des compétences accrues pour se protéger contre le danger.

Maroc 2007-2011 Produit A.1 : Le cadre légal et institutionnel de protection et de valorisation du patrimoine culturel et naturel intègre l’impact du changement climatique.

Mongolie 2007-2011 L’effet 3.2 de l’effet 3 relatif à l’environnement durable porte sur la minimisation des risques et des conséquences des catastrophes naturelles. Dans la matrice, les catastrophes sont également mentionnées dans la colonne risques et hypothèses.

Mozambique 2002-2006 Effet stratégique 1.1 : Limiter autant que possible les catastrophes nationales potentielles spécifiques au Mozambique et leur impact sur le développement national, et surtout renforcer l’efficacité des mécanismes nationaux et communautaires de prévention, la préparation et la réaction aux catastrophes naturelles.

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Népal 2008-2010 Les catastrophes naturelles sont citées comme un risque transversal menaçant la réalisation des effets de l’UNDAF. Dans la matrice sur la durabilité des moyens de subsistance, l’effet C.4 prévoit la réduction des risques de catastrophes naturelles pesant sur les moyens de subsistance et les infrastructures en zone rurale et urbaine.Le processus de l’UNDAF établit un groupe de travail UNDAF sur la RRC, qui a pu bénéficier de la version préliminaire des lignes directrices du GNUD sur l’intégration de la réduction des risques de catastrophe.

Pérou 2006-2010 L’effet 3.4 relatif à la gouvernance porte sur l’état de préparation aux catastrophes des ministères sectoriels.

Sénégal 2007-2011 Effet programme 3.6 : Les capacités des institutions nationales, locales et communautaires pour mieux anticiper les crises, les catastrophes naturelles et les épidémies. Sont également prévus des effets relatifs au risque urbain (1.6). Le deuxième document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (2006-2010) compte la protection sociale ainsi que la prévention et la gestion des catastrophes parmi ses priorités.

Sri Lanka 2008-2012 Dans les effets relatifs à la réduction de la pauvreté (capacité des prestataires de services socio-économiques à se préparer, à réagir et à atténuer les effets négatifs) et à la gouvernance (transparence et efficacité de la coordination de l’aide), la gestion des risques de catastrophe est une priorité transversale, et la capacité de gestion des risques de catastrophe est spécifiquement prise en compte.

Swaziland 2001-2005 Développement des capacités de gestion de l’environnement et des catastrophes grâce à une approche plurisectorielle visant le développement durable en : 1) renforçant les capacités à tous les niveaux afin d’améliorer la prévention, l’état de préparation et les réactions, de façon à résister aux catastrophes à venir ; 2) réagissant dans les cas d’urgence et de catastrophes au moyen du mécanisme d’équipe de gestion des opérations en cas de crise (EGO).

Syrie 2007-2011 Produit 5.1 : Renforcement des capacités locales et nationales de réduire voire de prévenir les catastrophes.Produit 5.2 : Mise en place d’un système complet et coordonné de gestion des catastrophes.Produit 5.3 : En cas de catastrophe, une réaction coordonnée efficace est menée via des activités rapides et efficaces d’évaluation, d’aide d’urgence et de relèvement.

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Tanzanie 2007-2010 L’effet 6 regroupe les produits suivants : 1. Mesures de réduction des risques de catastrophe et capacités de gestion des catastrophes renforcées pour l’aide d’urgence et la réhabilitation prévues par les pouvoirs publics de Tanzanie et de Zanzibar ; 2. Soutien de la coordination et de l’intégration intersectorielles de la gestion des risques de catastrophes ; 3. Technologies et matériaux de construction développés spécifiquement pour les régions sujettes aux catastrophes et à utiliser dans les programmes de reconstruction et de remise en état.

Turquie 2001-2005 Généralisation de l’instauration de mécanismes de préparation aux catastrophes et d’atténuation dans le cadre de la gouvernance et de la décentralisation.

Vietnam 2006-2010 L’effet 1 sur la croissance durable prévoit un sous-effet (1.5) sur la capacité à réagir aux catastrophes.

Zimbabwe 2007-2011 La RRC est intégrée à la planification dans le contexte de l’amélioration des moyens de subsistance à travers les opportunités d’emploi et les projets de relèvement des communautés (Effet 2.4).

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1) Examiner la situation du pays au regard des normes résultant des autres obligations issues de traités internationaux, d’objectifs de déve-loppement et autres accords internationaux per-tinents, y compris le Cadre d’action de Hyogo.

-tion des OMD sur le risque de catastrophe et la vulnérabilité a-t-il été exploré ?

l’adaptation aux changements climatiques avec l’objectif de réduction du risque de catastrophe et de la vulnérabilité a-t-elle été explorée ?

le risque de catastrophe menace la réalisation des cibles des OMD ?

l’on puisse déterminer dans quelle mesure le pays a déjà réalisé, ou est en passe de réaliser, les priorités du Cadre d’action de Hyogo et quelles sont les lacunes critiques ?

2) Examiner les informations existantes sur le risque de catastrophe et la vulnérabilité, repérer les formes de discrimination et d’inégalité en-gendrées par les catastrophes et les décrire en relation avec la situation des catégories exclues et vulnérabilisées du fait du déni de leurs droits.

décrire le risque de catastrophe et la vulnérabi-lité de divers secteurs, régions ou populations en cas d’aléas multiples ?

l’évolutivité des risques (eu égard à l’évolution des risques d’aléas, de la démographie, de la valeur et de la localisation des éléments expo-sés, et de la vulnérabilité) ?

sont-elles suffisamment désagrégées (sexe, âge, appartenance ethnique, handicap, région, religion et langue) pour permettre d’identifier les catégories exclues ?

y compris les différentes manières dont les femmes, les hommes, les enfants, les per-sonnes âgées ou handicapées vivent la vulnéra-bilité ?

-blèmes et les défis identifiés ?

ces défis sont-elles identifiées ?

3) Examiner les informations existantes sur les besoins de renforcement des capacités aux dif-férents niveaux.

capacités existantes et manquantes des princi-paux acteurs pour la résolution des problèmes et des défis (aux niveaux national, infranational, local et des ménages) ?

ces défis sont-elles identifiées ?

Annexe 4. Analyse par pays : liste des points à vérifier pour identifier les informations et les lacunes de la RRC

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La RRC requiert la participation d’un large éventail d’ac-teurs du secteur de l’humanitaire et du développement. Pour le succès de cette démarche, il est essentiel que les autorités s’approprient le processus et l’UNCT devra consulter ses partenaires sur tout l’éventail des activi-tés de RRC. De toute évidence, on ne peut pas consul-ter de la même manière tous ces partenaires, mais la liste ci-dessous donne une indication des grandes caté-gories de parties prenantes, qui sont notamment celles qui ont une responsabilité ou une participation dans :

La coordination. Organismes gouvernementaux ou non gouvernementaux responsables de : (a) la coordi-nation des activités relatives à la RRC, y compris dans la planification et la prise de décisions concernant le développement, et (le cas échéant) les points focaux pour le Cadre d’action de Hyogo12 et les plateformes nationales multisectorielles et multi-parties prenantes pour la RRC13 ; (b) les processus de développement nationaux tels que la planification et le financement, et (c) d’autres domaines pertinents, dont l’adaptation aux changements climatiques, l’insécurité alimentaire et la protection sociale.

Les secteurs critiques touchant les populations très vulnérables ou celles qui sont les plus exposées aux risques de catastrophe, dont : (a) les ministères techniques et les organismes techniques responsables de la fourniture des services critiques et de l’infras-tructure vitale (santé, éducation, police, eaux, routes, transports et télécommunications ; (b) les ministères et les organismes dont les actions peuvent jouer un rôle majeur dans l’augmentation/la réduction du risque de catastrophe, y compris dans l’urbanisme, la foresterie et l’environnement, et (c) les organismes représentant les droits et les besoins des catégories vulnérables ou marginalisées (y compris les ministères défendant les droits des femmes).

La gestion des catastrophes. En traitant avec les or-ganismes/ministères identifiés qui ont la responsabilité principale de la gestion des catastrophes, y compris la réaction d’urgence, l’alerte rapide et la préparation. Dans de nombreux pays, ces responsabilités incom-bent à l’autorité nationale chargée de la gestion des ca-tastrophes. Il est possible de consulter d’autres parties prenantes critiques, dont les services techniques na-tionaux (météorologiques, hydrologiques, géologiques, marins, etc.) et les acteurs non gouvernementaux, dont les ONG et les OSC, ainsi que la Croix-Rouge/le Crois-sant rouge.

Analyse et cartographie du risque. Les services scientifiques et techniques nationaux (météorologiques, hydrologiques, géologiques, marins, aéronautiques, etc.) peuvent habituellement procurer des informations intéressantes à propos de l’historique et des prévisions d’aléas. Ces informations doivent être complétées par des données sur des éléments exposés et la vulnérabi-lité, disponibles auprès des services statistiques natio-naux, des ministères et des universités. Certains pays disposent d’un ou plusieurs points focaux spécialisés dans l’analyse et la cartographie du risque.

L’UNCT doit chercher à consulter tous les organismes résidents et non résidents afin de déterminer lesquels joueront un rôle important dans la RRC.

Annexe 5. Identification des parties prenantes sur tout l’éventail d’activités de RRC

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La présente annexe apporte des précisions supplémen-taires sur l’accès aux informations sur les différents aspects du risque de catastrophe (aléas, exposition, vulnérabilité et capacité) et sur l’évaluation de ces infor-mations.

Informations sur les aléas Les aléas se caractérisent par leur ampleur, leur durée, leur localisation et le moment auquel ils se produisent. L’objectif est de calculer la probabilité d’occurrence de chacune de ces caractéristiques. S’il existe des règles pour le suivi, la détection et la prévision de ces aléas, il n’existe pas de méthode standard pour la qualification des aléas. Des organismes internationaux ont engagé des initiatives visant à remédier à cette carence.

À titre préliminaire, l’UNCT peut élaborer un profil des aléas qui frappent habituellement le pays. Un outil simple est disponible sur le site Web : http://www.unisdr.org/eng/country-inform/ introduction.htm

L’encadré ci-dessous illustre un profil simple établi à partir du pourcentage de personnes tuées et touchées par différentes catégories de catastrophes. On peut en général se procurer des informations à propos des aléas et de leurs analyses auprès des divers services scientifiques et techniques nationaux (météorolo-giques14, hydrologiques, géologiques, marins, aéronau-tiques, etc.).

Annexe 6. Évaluer les risques de catastrophe et les capacités : informations essentielles

Pourcentage de personnes tuées par catégorie

de catastrophe

Pourcentage de personnes touchées par catégorie

de catastrophe

Earthquake19%

Flood6%

Slides3%

Volcano6%

Wind Storm66%

Drought5%

Earthquake3%

Flood12%

Volcano2%

Wind Storm78%

Séismes19% Sécheresse

5%

Séismes3%

Inondations12%

Éruptionsvolcaniques

2%Vents violents

78%

Inondations6%

Glissementsde terrain

3%

Éruptionsvolcaniques

6%Vents violents

66%

Illustration d’un profil de risque indiquant la répartition du risque par catégorie d’aléa à partir de données historiques

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a) Aléas géologiques

Séismes : Cartographie de la répartition attendue des vibrations du sol d’origine sismique, accom-pagnée d’une probabilité d’occurrence pour une période donnée (habituellement, probabilité atten-due de 10 % que l’accélération maximale du sol soit dépassée en 50 ans, ce qui correspond à une période de retour de 475 ans).

Glissements de terrain : Cartographie de la susceptibilité aux mouvements de pente (zones sujettes aux glissements de terrain).

b) Aléas hydrométéorologiques

Fortes pluies et inondations : On peut exprimer l’aléa pluvieux en termes de précipitations mini-males et maximales sur une période de temps. Il est possible de cartographier les zones sujettes à inondation en relation avec la période de retour as-sociée pour les précipitations (habituellement 10, 25, 50 100, 200, 500, 1000 ans). La superficie de la zone inondée et la profondeur de l’inondation constituent aussi des éléments importants.

Cyclones : Cartographie de la fréquence d’occur-rence attendue des cyclones pour les différentes catégories de l’échelle de Saffir-Simpson.

Sécheresse : On peut utiliser plusieurs indices de sécheresse pour décrire les risques liés aux différents types de sécheresse (hydrologiques, agricoles).

Vents violents : Une cartographie indique ha-bituellement les vitesses de pointe et les vents soutenus.

Canicule : Persistance d’une température éle-vée sur une période prolongée (habituellement 72 heures).

Les projections du changement climatique fondées sur les résultats des modélisations mondiales du climat du

GIEC peuvent apporter des informations pertinentes sur les tendances des aléas à attendre sur les pro-chaines années et décennies.

Informations sur les éléments exposés au risque de catastrophe

Il convient de disposer de données permettant d’iden-tifier les personnes et les biens susceptibles de subir des impacts et de les localiser. Si les bases de données mondiales/régionales sur les catastrophes contiennent des données historiques sur les dégâts provoqués par les catastrophes,15 ces ensembles mondiaux n’intè-grent généralement pas tous les éléments pertinents pour les autorités nationales ou locales. L’identification des éléments à risque passe souvent par une consul-tation des parties prenantes. On peut se procurer ces informations, ainsi que l’historique de l’impact des ca-tastrophes, auprès des services statistiques de divers ministères, des réseaux de chercheurs et d’autres orga-nismes. Voici les données les plus courantes :

a) Statistiques sur la population : informations issues des recensements, informations sur le re-venu, désagrégées autant que possible par sexe, âge, zone géographique, appartenance ethnique, etc.

b) Inventaires du bâti : nombre de bâtiments, em-placement, hauteur, matériaux, types de structure, âge.

c) Données sur l’infrastructure : réseaux vitaux (eau, électricité, gaz, télécommunications, routes, rail), structures critiques (barrages, systèmes d’ir-rigation, centrales électriques, etc.) et services de santé critiques.

d) Informations sur le secteur productif : instal-lations industrielles critiques, matières toxiques, agriculture, élevage, dispositifs financiers, struc-tures et réseaux commerciaux.

e) Patrimoine culturel : bâtiments historiques et monuments culturels.

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Informations sur la vulnérabilité

La vulnérabilité est un concept multiple qui qualifie les personnes et les biens susceptibles de subir des im-pacts, ainsi que la capacité de ces personnes et de ces biens à réduire le risque ou à faire face à ces impacts. S’il n’existe pas une méthode unique d’évaluation de la vulnérabilité convenant à toutes les situations et à tous les besoins, de nombreuses évaluations nécessitent des informations sur les éléments exposés et les capa-cités de réduire le risque de catastrophe.

a) Vulnérabilité physique

Fonctions de vulnérabilité (évaluation de la pro-babilité des dommages en fonction de l’intensité) pour chaque catégorie d’éléments exposés. Par exemple, les dommages attendus sur une maison en adobe pour un tremblement de terre d’inten-sité V diffèrent des dommages attendus sur une maison en béton armé subissant le même trem-blement de terre.

Fonctions d’interruption du fonctionnement pour les installations critiques. Ainsi, un hôpital peut ne pas s’effondrer mais être hors d’état de fonctionner si les voies d’accès ou son équipe-ment critique ont été détruits.

Fonctions de récupération pour les installations critiques. Il s’agit de relations qui estiment le temps requis pour qu’une installation ou un sys-tème critiques récupèrent 100 % de leur fonction-nalité. Le délai de restauration de l’intégralité de l’alimentation en eau, par exemple, déterminera le niveau de préjudice financier dû à l’interruption des activités productives nécessitant de l’eau et/ou la durée pendant laquelle il faudra alimenter la population en eau par un dispositif d’urgence.

b) Vulnérabilité sociale

production, l’accès et la stabilité)

Informations sur les capacités

Les informations sur l’évaluation des capacités permet-tent d’identifier les capacités existantes et les carences des organisations gouvernementales et non gouverne-mentales (y compris la société civile, le secteur privé et les groupes de citoyens) lorsqu’il s’agit de gérer le risque de catastrophe et de le réduire. Il n’existe pas de méthode unique pour renforcer les capacités des personnes, des organismes et des populations à four-nir les services requis pour la réduction des risques. Il convient d’inscrire l’analyse des capacités en vue de la RRC dans le Cadre d’action de Hyogo, qui repère les capacités critiques nécessaires pour mener à bien chaque étape de la réduction des risques.

Il est important de tenir compte de la vulnérabilité et des capacités de RRC à tous les niveaux. Les niveaux infranationaux et locaux revêtent une importance par-ticulière car ils sont les premiers à réagir en cas de ca-tastrophe, et assurent donc des fonctions critiques qui sauvent des vies et des moyens de subsistance.

a) Capacités institutionnelles

Capacité juridique. Compiler la législation perti-nente pour les activités de prévention des catas-trophes, de réaction et de redressement ainsi que des informations sur l’existence de tout méca-nisme de répression/conformité y afférent.

Capacité financière. Identifier dans quelle me-sure des ressources sont affectées à l’appui aux activités de prévention des catastrophes, de réaction et de redressement. Il convient de tenir compte des dépenses et des budgets gouver-nementaux et non gouvernementaux à tous les niveaux.

Capacité de coordination. Vérifier l’existence, le rôle et l’efficacité de mécanismes de coordination

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de la RRC et d’autres activités connexes critiques, comme l’adaptation aux changements clima-tiques. Existe-t-il une capacité, y compris via des rôles et responsabilités identifiés/convenus, pour la coordination de tous les aspects essentiels de la RRC ? Avec quelle efficacité les mécanismes de coordination se coordonnent-ils entre eux ? (Les dispositifs de coordination pour l’adaptation aux changements climatiques, la RRC et la protection sociale entretiennent-ils des liens étroits et s’infor-ment-ils réciproquement de leurs travaux ?).

Capacité organisationnelle. Déterminer s’il existe dans tout le pays des structures organi-sationnelles pour mettre en œuvre la RRC (par ex., existe-il un organisme de gestion des catas-trophes rattaché à une institution appropriée) pour appuyer les activités de prévention des catas-trophes, de réaction et de relèvement.

Capacité politique. Vérifier s’il existe une stabi-lité, une volonté et un engagement politiques suf-fisants pour piloter et appuyer les programmes de RRC, par ex. si des mesures ont été prises pour définir clairement les priorités de la RRC.

Capacité de suivi. Déterminer si les autorités disposent de capacités suffisantes pour surveiller et évaluer l’impact des interventions de réduction des risques. Les autorités ont-elles établi des va-leurs de référence et des indicateurs permettant de suivre les avancées et les capacités existantes (par ex. systèmes de suivi) leur permettent-elles de le faire sur une partie significative du pays/de la population ?

b) Capacités d’évaluation et de suivi des risques et d’alerte rapide

Capacité d’alerte rapide. Déterminer dans quelle mesure il existe des capacités suffisantes pour détecter, suivre et prévoir les risques et diffuser des messages appropriés et clairs aux popula-tions menacées et aux parties prenantes censées réagir. Les capacités d’alerte rapide sont (i) la détection, le suivi et la prévision des aléas, (ii)

l’évaluation du risque induit par un aléa spécifique, (iii) la diffusion et la communication d’informations d’alerte rapide aux décideurs et aux populations menacées, (iv) l’activation des mesures de prépa-ration à l’urgence, de protection et d’évacuation de manière à réduire les impacts d’un événement. La création de cette capacité passe par des poli-tiques de gouvernance et des cadres spécifiques appuyant la collaboration entre organismes, sur-tout pour le traitement des situations d’urgence, ainsi que par le renforcement des capacités, le partage des informations et l’amélioration conti-nue des systèmes. Les systèmes d’alerte rapide ont le potentiel de sauver des vies, et, dans une moindre mesure, des moyens de subsistance.

Capacité d’évaluation des risques. Vérifier s’il existe des capacités suffisantes pour explorer, ob-server, analyser, cartographier et si possible pré-voir les aléas, les éléments exposés ainsi que leur vulnérabilité. Dans de nombreux pays, on projette (modélise) l’impact des catastrophes à partir de scénarios d’aléas, via des méthodes probabilistes d’évaluation des risques.

Capacité de gestion de l’information. Déter-miner si les capacités permettent d’enregistrer, d’analyser, de synthétiser, de diffuser et d’échan-ger des informations statistiques et des données sur la cartographie des aléas, les risques de catas-trophe, les impacts et les préjudices, et élaborer des méthodologies communes pour l’évaluation et le suivi des risques.

Capacité à prévoir les tendances à venir des risques. Examiner si les capacités permettent d’explorer, d’analyser et de rendre compte des évolutions à long terme et des problèmes émer-gents susceptibles d’influer sur les aléas, la vulnérabilité ou la capacité des autorités et de la population à réagir aux catastrophes.

Capacité à combler l’écart entre la science, les politiques publiques et la pratique. Examiner dans quelle mesure les institutions techniques sont capables de communiquer efficacement les

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informations relatives aux risques aux instances chargées de la planification et des décisions, et dans quelle mesure les décideurs et les pro-fessionnels sont capables d’évaluer et de com-prendre les informations techniques critiques à propos des risques qui les concernent.

c) Capacités de savoir, d’innovation et d’éduca-tion

Capacité de développement des ressources hu-maines. Explorer dans quelle mesure la formation et l’éducation à la réduction des risques de catas-trophe existe ou est développée de manière à ren-forcer le savoir et les compétences des autorités nationales, infranationales et locales, de la société civile, des volontaires et des autres acteurs clés au sein de la population.

Capacité de sensibilisation et de formation du public. Examiner si des mesures de renforcement des capacités d’information du public permettent une participation active de la population et appuient les activités de réduction des risques de catas-trophe. Les médias sont-ils effectivement asso-ciés ?

Capacité d’éducation. Vérifier si des structures formelles et informelles d’éducation ont la capacité de dispenser des formations et de forger une com-préhension exhaustive des aspects critiques des aléas, des risques et de la vulnérabilité.

Capacité d’innovation. Examiner s’il existe des capacités de recherche et d’innovation technolo-gique, si ces dernières sont capables de se fonder sur le savoir local et le font (par ex. capacités de faire face) et s’il existe des capacités permettant de mettre le savoir et les outils techniques pertinents, dans un format accessible, à la disposition des dé-cideurs et des professionnels à tous les échelons.

d) Capacités à réduire les facteurs de risque sous-jacents

Capacité de planification. Compiler des preuves de l’existence de capacités de planification inté-grée qui établissent effectivement un lien entre la RRC et la planification du développement, et repé-rer et mettre en œuvre les dispositions critiques à prendre par les secteurs de l’administration compétents.

Capacité de résilience. Collecter des documents témoignant de la capacité de s’adapter au risque, en résistant ou en évoluant, afin de parvenir à un niveau acceptable de performance et de résultat et de le préserver.

Capacité de gestion des ressources naturelles et de protection de l’environnement. Vérifier dans quelle mesure il existe les capacités, la vo-lonté et les mesures requises pour appuyer les systèmes permettant le maintien et/ou la restau-ration des services et avantages vitaux fournis par les écosystèmes, y compris la régulation des inondations via une gestion efficace des zones humides.

Capacité à réduire le risque dans les secteurs productifs et des services. Examiner dans quelle mesure les principaux secteurs productifs et des services (par ex. l’agriculture et les pêcheries) sont capables d’évaluer le risque et de l’atténuer.

Capacité à concevoir et d’entretenir des bâ-timents et une infrastructure critique sûrs. Vérifier s’il existe des documents prouvant que les nouvelles constructions sont sûres, si l’infrastruc-ture critique existante a été modernisée de ma-nière à résister aux catastrophes et si les entre-preneurs sont sensibilisés, bien formés et incités à respecter les codes de la construction.

Capacité à transférer le risque. Vérifier s’il existe des instruments sociaux et financiers permettant le transfert du risque, par ex. des assurances pu-bliques ou privées et un système social destiné

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à apporter une protection sociale aux populations vulnérables en cas de catastrophe/de choc. Déter-miner quel pourcentage de la population a accès à ces dispositifs.

e) Capacités de préparation et de réaction d’ur-gence

Capacité de réaction d’urgence et de redresse-ment. Capacité de réagir aux situations d’urgence,

d’urgence actualisés et opportuns pour tous les secteurs et les catégories de la population, d’exercices visant à tester ces plans et l’existence d’intervenants bien formés aux urgences (par ex. équipes de recherche et de secours, gestion d’un grand nombre de blessés ou autres systèmes de santé d’urgence).

Capacité de la population. Moyens dont dispose la population pour se protéger elle-même, ainsi que ses biens, des risques de catastrophe et des impacts.

Capacité de coordination. Les pouvoirs publics doivent avoir instauré des mécanismes de coo-pération régionale et internationale en cas d’ur-gence.

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Annexe 7. Exemples illustrant les répercussions des catastrophes sur différents secteurs/domaines de développement et la contribution de la RRC aux efforts de développement

Éducation Impacts directsDégâts causés à l’infrastructure d’enseignement.Les déplacements de population interrompent la scolarisation.

Impacts indirectsLes ménages ont moins les moyens financiers de scolariser les enfants, et les filles sont les premières touchées.

En quoi l’activité du secteur peut-elle accroître le risque de catastrophe ?

Les défauts de construction de l’infrastructure en zone sismique peuvent nettement accroître le niveau d’exposition.

Comment la RRC participe-t-elle aux objectifs du secteur ?Dans les zones sujettes aux catastrophes, on pourra bien plus facilement encourager la construction d’écoles et pousser les élèves à venir en cours si les bâtiments sont solides et si les étudiants et les enseignants sont préparés à réagir en cas d’urgence.

Santé Impacts directsDégâts causés aux infrastructures de santé, d’adduction d’eau et d’assainissement.Les blessures et maladies engendrées par la catastrophe affaiblissent le système immunitaire.

Impacts indirectsLes ménages ont moins les moyens financiers de se procurer une eau propre, de la nourriture et des médicaments

En quoi l’activité du secteur peut-elle accroître le risque de catastrophe ?

L’absence de planification adéquate pour le secteur de la santé risque de priver ceux qui sont touchés par une catastrophe d’accès aux soins médicaux de base.

Comment la RRC participe-t-elle aux objectifs du secteur ?La réduction des risques de catastrophe diminuera le nombre de décès et de blessures directement causés par l’aléa et abaissera la mortalité associée aux maladies découlant de la malnutrition, ainsi que de la mauvaise qualité de l’eau et de l’assainissement faisant suite aux catastrophes.L’amélioration des moyens de subsistance des ménages et de leur sécurité alimentaire allègera la charge de travail des femmes et améliorera la nutrition des familles.

Logement, urbanisme, infrastructure

Impacts directsDégâts causés aux logements, infrastructures de gestion de l’eau et autres.Les habitants des bidonvilles et les personnes vivant dans des zones de peuplement temporaires paient souvent un lourd tribut.

Impacts indirectsLes migrations vers les zones urbaines induites par les catastrophes et les dégâts causés aux infrastructures urbaines augmentent le nombre d’habitants de bidonvilles privés d’accès aux services de base et exacerbent la pauvreté.

En quoi l’activité du secteur peut-elle accroître le risque de catastrophe ?

L’absence, avant la catastrophe, de réglementation efficace et de titres officiels de propriété foncière/immobilière peut conduire à des différends après la catastrophe, par exemple quand l’eau a fait disparaître les délimitations.

Comment la RRC participe-t-elle aux objectifs du secteur ?Grâce aux partenariats pour la réduction des risques, qui font participer des acteurs au niveau des communautés pour répondre à leurs préoccupations, la planification de l’infrastructure sera plus durable et le secteur privé contribuera davantage à la réduction des catastrophes.Le logement est un actif critique pour les pauvres urbains. Les programmes de réduction des risques de catastrophe qui font du logement une priorité aideront également à préserver les moyens de subsistance.

Domaines de développement

Répercussions du risque de catastrophe Suggestions de questions à se poser

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La matrice des résultats est l’un des principaux outils de l’UNDAF. Chaque UNCT devra introduire les me-sures proposées dans la matrice de l’UNDAF selon les priorités et la situation de chaque pays. Le tableau des interventions et des indicateurs des OMD mentionné plus haut dans le présent ouvrage peut désormais être appliqué à la matrice des résultats.

Certains pans de l’UNDAF de la Géorgie permettent d’illustrer comment les priorités, effets et indicateurs au niveau national peuvent être modifiés afin de mettre en évidence la RRC. Le fait d’avoir pris l’UNDAF de

la Géorgie comme exemple n’indique nullement que celui-ci doive être modifié. Au contraire, l’objectif est de montrer, à partir d’un cas concret, où il est possible d’insérer certaines des interventions proposées dans ce guide. Ces propositions sont surlignées en gris clair. Lorsque des éléments existants de l’UNDAF soutien-nent la RRC, ils sont indiqués en gris plus sombre.

Annexe 8. Exemple d’une matrice des résultats de l’UNDAF sensible à la RRC : l’UNDAF de la Géorgie

Exemple fondé sur l’UNDAF de la Géorgie : Intégrer la RRC dans les matrices des résultats

Cadre d’aide au développement des Nations UniesRépublique de Géorgie – 2006 à 2010

OMD national n°1 : Réduction de l’extrême pauvreté

Cible Sous-indicateur pour la RRC

1: Réduire de moitié, entre 2000 et 2015, la proportion de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté.

La proportion de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté ne s’accroît pas pendant les années de survenue d’un aléa.

2: Réduire de moitié, entre 2000 et 2015, la proportion de personnes ayant un régime alimentaire non équilibré.

La proportion de personnes ayant un régime alimentaire non équilibré ne s’accroît pas pendant les années de survenue de nombreux aléas (sécheresses, tremblements de terre).

Effet 1 de l’UNDAF : Réduire le nombre de ménages vivant dans la pauvreté via la réalisation du potentiel économique et la fourniture d’une aide sociale

1.1 Renforcement de la capacité de l’État à adopter et mettre en œuvre des mesures et des programmes publics et conjoints de réduction de la pauvreté, via la réalisation du potentiel économique.

1.1.2 Création d’opportunités génératrices de revenu via un soutien à l’emploi et à la production, notamment des possibilités de diversification du revenu pour les populations dans les zones à haut risque afin de réduire leur vulnérabilité aux aléas (Banque mondiale, FMI, OIM, PAM, FAO).

1.1.3 Amélioration de l’accès et de l’utilisation des ressources par les individus pauvres, vulnérables et souffrant d’insécurité alimentaire (PAM, Banque mondiale, PNUD, OIM, FAO).

Ministère de l’Agriculture, ministère du Travail, de la Santé et des Affaires sociales, ministère de l’Environnement.

Ministère de l’Agriculture, ministère du Travail, de la Santé et des Affaires sociales, ministère de l’Environnement.

Effets des programmes de pays PartenairesExtrants des programmes de pays

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Effets des programmes de pays PartenairesExtrants des programmes de pays

1.2 L’adoption et la mise en œuvre de mécanismes de protection sociale publics et conjoints répondant aux besoins des catégories de population reconnues comme vulnérables (retraités, personnes âgées, adultes et enfants handicapés, enfants des rues, enfants risquant d’être placés en établissements, ménages défavorisés et ceux vulnérables aux catastrophes).

1.2.2 Soutien à l’élaboration d’une réforme de la protection sociale et de la protection des enfants (UNICEF, PAM, PNUD, HCR, OIM), y compris microcrédit et filets de protection sociale, dispositifs de micro-assurance afin de protéger les moyens de subsistance contre les risques de catastrophe).

Fonds unifié d’assurances sociales de l’État (SUSIF), ministère du Travail, de la Santé et des Affaires sociales, ministère de la Justice, ministère des Finances, ministère de l’Éducation et de la Science.

Effet 2 de l’UNDAF : Renforcement de l’efficience et de l’obligation de rendre des comptes au niveau central et local, dans le sens d’un processus décisionnel inclusif et participatif

2.2 Renforcement de la capacité managériale et technique

2.2.2 Clarification des compétences et des responsabilités des différents niveaux de gouvernement, y compris les responsabilités en matière de réduction du risque de catastrophe, d’évaluation de la vulnérabilité ainsi que d’état de préparation et de réaction aux catastrophes (PNUD, OIM).

2.2.3 Promotion de la durabilité financière et de l’autonomie des autorités locales, y compris pour l’atténuation des catastrophes, l’état de préparation et la réaction (PNUD).

2.2.4 Capacité de l’État à assumer et à mettre en œuvre des compétences, y compris celles prévues dans le cadre réglementaire national de gestion des catastrophes (PNUD, FAO, UNIFEM, OIM).

Organes compétents au sein de l’exécutif

Organes compétents au sein du Parlement

USAID via Development Alternatives, Inc.

2.1 Renforcement des systèmes et des outils de planification stratégique et d’élaboration des politiques, y compris ceux permettant la mise en place de cadres réglementaires et institutionnels pour la gestion nationale des catastrophes.

2.1.1 Renforcement et systématisation de la collecte des données et de la capacité d’analyse, avec l’utilisation des technologies de l’information et des communications (TIC) pour la vulnérabilité aux aléas naturels et les tendances des impacts des catastrophes (PNUD, FAO, FNUAP, HCR, OIM).

2.1.2 Diffusion et analyse de données désagrégées, y compris celles sur la vulnérabilité aux catastrophes au sein de l’État et de la société civile, renforcées grâce à l’utilisation de DevInfo (PNUD, FAO, FNUAP, OIM, UNICEF).

Organes compétents au sein de l’exécutif

Service des statistiques du ministère de l’Économie

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Effet 4 de l’UNDAF : Réduction du risque et de l’impact des catastrophes d’origine naturelle et anthropique

4.1 Les capacités de gestion des catastrophes naturelles au niveau national sont établies et fonctionnent.

4.1.1 Les mesures de réduction des risques de catastrophes sont développées et efficaces. La capacité de gestion d’urgence de l’État est établie (dispose d’un mandat clair et donnant la priorité à la coordination, de pouvoirs, de lignes de responsabilité et d’une institutionnalisation complète) (PNUD, UNRCO Transition Unit).

4.1.2 Les capacités de préparation et de gestion des situations d’urgence de l’EGO internationale sont maintenues et renforcées dans le but d’aider l’État à prendre des mesures adaptées (PNUD, UNRCO Transition Unit).16

Entités publiques pertinentes.

Agence suisse pour le développement et la coopération, administration américaine, autres donateurs.

EGO, organismes hors Nations Unies.

4.2 Les systèmes nationaux de préparation aux catastrophes et les systèmes d’alerte rapide sont en place et fonctionnent.

4.2.1 La capacité de préparation de l’État à apporter une réponse adaptée est renforcée (PNUD, UNRCO Transition Unit, autres organismes de secours).

4.2.2 La capacité de détection d’activité sismique et les prévisions agricoles sont renforcées (PNUD, UNRCO Transition Unit)..

EGO, organismes hors Nations Unies, donateurs

Administrations publiques pertinentes (service d’hydrométéorologie, ministère de l’Agriculture, Service des statistiques)

Instituts de recherche (Institut de géophysique, d’ingénierie sismique)

4.3 Assurance d’une réponse efficace aux catastrophes, via des activités immédiates de secours, de relèvement et de reprise.

4.3.1 Un mécanisme de coopération est instauré, et fonctionne, entre l’EGO internationale et les pouvoirs publics du pays, avec des lignes de responsabilités clairement définies pour la gestion des crises (PNUD, UNRCO Transition Unit).

4.3.2 La réaction nationale aux catastrophes est renforcée via des activités de secours, de relèvement et de reprise (UNICEF, HCR, PAM, PNUD, FAO, FNUAP).

Agence suisse pour le développement et la coopération, administration américaine, Banque mondiale.

Administrations publiques pertinentes.

Agence suisse pour le développement et la coopération, administration américaine.

Effets des programmes de pays PartenairesExtrants des programmes de pays

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Exemple fondé sur l’UNDAF de la Géorgie : Intégrer la RRC dans les cadres de suivi et d’évaluation

Cadre d’aide au développement des Nations UniesRépublique de Géorgie – 2006 à 2010

Effet 1 de l’UNDAF : Réduire le nombre de ménages vivant dans la pauvreté via la réalisation du potentiel économique et la fourniture d’une aide sociale

Indicateur(s) et situations de référence

Indicateur(s) et situations de référence

Risques et hypothèses

Risques et hypothèses

Sources de vérification

Sources de vérification

1.1 Niveau de pauvreté :

a) Le taux de pauvreté officiel (proportion de la population vivant en deçà du seuil de pauvreté national fixé à 130 laris géorgiens/mois) ne progresse pas pendant les années où surviennent d’importants aléas hydrométéorologiques et géophysiques.

Situation de référence (a) : 51 % (2004)

b) Le taux de pauvreté absolu (proportion de la population vivant en deçà du seuil de pauvreté absolu fixé à 63 laris géorgiens/mois) ne progresse pas pendant les années où surviennent d’importants aléas hydrométéorologiques et géophysiques, ni dans les zones géographiques touchées.

Situation de référence : 17 % (2004)

Service de statistiques, PNUD. Stabilité ou amélioration des conditions économiques.

Stabilisation du conflit politique.

Maîtrise des catastrophes naturelles.

La crise du financement a été anticipée et ses conséquences réduites au minimum.

Les conditions de sécurité sont assurées afin de permettre/de prévoir une opération.

Les partenaires concernés sont capables d’apporter des services à la population cible.1.2 Incidence de l’écart de pauvreté :

Situation de référence : 20 % par rapport au seuil de pauvreté officiel et 5,6 % par rapport au seuil de pauvreté absolue (2004)

Service de statistiques, PNUD.

Effet 4 de l’UNDAF : Réduction du risque et de l’impact des catastrophes d’origine naturelle et anthropique.

4.1 Le système national de gestion des catastrophes est opérationnel.Situation de référence : (l’État a des capacités très limitées pour la gestion des catastrophes)Indicateur : Réduction progressive de la situation de référence des pertes humaines et économiques moyennes dues à des catastrophes sur la période couverte par l’UNDAFSituation de référence : (rapports d’évaluation/évaluations officielles des Nations Unies ou autres)

Évaluation, rapports d’évaluation sur les PDIP

Amélioration de la gestion des catastrophes naturelles.

Accords.

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4.4 Accords de paix appuyés/facilités par les Nations Unies et autres mécanismes internationaux.4.5 Réduction du nombre de PDIP et augmentation du nombre de rapatriés dans les zones de conflit

Évaluation, rapports d’évaluation sur les PDIP

Amélioration de la gestion des catastrophes naturelles.

Accords.

Effets du programme de pays : 4.1 : Les mesures de réduction des risques de catastrophe naturelle et les capacités de gestion correspondent aux normes internationales.

4.1.1 L’État crée officiellement une entité chargée de la gestion des catastrophes, avec des responsabilités et des pouvoirs clairement définis.

4.1.2 Adoption de lois sur la gestion des crises.

4.1.3 L’EGO internationale fonctionne.

Renforcement effectif des capacités de l’État.

L’adoption de lois pourrait être retardée, classement des processus par ordre de priorité.

Effets du programme de pays : 4.2 : Les systèmes de préparation et d’alerte rapide sont en place et fonctionnent.

4.2.1 Les plans de préparation aux situations d’urgence de l’État sont disponibles et régulièrement mis à jour.

4.2.2 Des rapports d’alerte rapide sont produits et utilisés par l’entité spécialement mise en place par les autorités nationales.

Plans d’urgence.

Rapports d’alerte rapide/prévisionnels.

Les capacités des autorités nationales restent limitées.

Coordination limitée entre diverses agences de l’État.

Les rapports/mécanismes d’alerte rapide ne sont pas pleinement utilisés.

Effets du programme de pays : 4.3 : Assurance d’une réponse efficace aux catastrophes, via des mesures d’aide d’urgence, de relèvement et de réhabilitation.

4.3.1 Le protocole d’accord entre l’EGO internationale et l’État est signé.

4.3.2 En cas d’urgence, le protocole d’accord est activé, et l’aide d’urgence et les mesures de relèvement sont apportées.

4.3.3 Le relèvement à long terme est à l’œuvre.

4.3.4 Les plans d’urgence sont en place (à la fois l’État et l’EGO).

Les plans d’urgence ne sont pas mis à jour régulièrement.

Le protocole d’accord avec l’État n’est pas pleinement mis en œuvre.

La coordination entre les différents acteurs est insuffisante (ou inexistante).

Indicateur(s)

Indicateur(s)

Indicateur(s)

Risques et hypothèses

Risques et hypothèses

Risques et hypothèses

Sources de vérification

Sources de vérification

Sources de vérification

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Domaine du développement Questions

Le tableau ci-dessous propose des suggestions de questions que l’on peut poser lors des discussions avec les membres des UNCT responsables des différents effets, afin de les sensibiliser et de les aider à détermi-

ner comment le risque de catastrophe peut influer sur d’autres aspects de l’exécution et comment l’intégrer dans l’UNDAF.

Annexe 9. Intégration de la RRC dans les domaines du développement : exemples de questions à poser

Éducation Existe-t-il des codes de construction applicables permettant d’être sûr que les structures scolaires bénéficient d’une protection adéquate contre divers aléas (séismes, inondations et tempêtes) ? A-t-on envisagé la faisabilité d’une modernisation des structures scolaires, y compris dans les zones les plus pauvres ? Les structures scolaires sont-elles reconnues comme des abris en cas de catastrophe, et les dispositions adéquates sont-elles prises pour les y préparer ? Le programme de cours à tous les niveaux prévoit-il une information sur la RRC (en particulier une sensibilisation aux risques, une préparation et des mesures préventives), à l’intention, en particulier des femmes et des enfants ?

Santé Existe-t-il des codes de construction applicables et des règles de zonage permettant d’être sûr que les installations sanitaires bénéficient d’une protection adéquate contre divers aléas (séismes, inondations et tempêtes) et qu’elles peuvent continuer de fonctionner si une catastrophe survient ? Les systèmes de santé sont-ils préparés à répondre aux besoins de santé physique et mentale des hommes, femmes, enfants, personnes âgées et handicapés en situation de catastrophe ? Des dispositions ont-elles été prises pour assurer la continuité des services de santé et la disponibilité d’un personnel formé, des médicaments et de l’équipement en cas d’urgence ?La planification de la santé est-elle intégrée à des mesures multisectorielles de préparation aux urgences et de réduction des risques de catastrophe ?

Environnement A-t-on pris des mesures suffisantes (aménagement du territoire, y compris gestion améliorée des ressources naturelles via les mécanismes de marché, etc.) pour lutter contre la dégradation environnementale ?A-t-on pris des mesures pour renforcer la réglementation et son application, ainsi que les investissements dans la gestion des écosystèmes critiques aux fins de la protection et de la résilience des populations locales, notamment dans les zones à haut risque ? Existe-t-il une législation et des capacités permettant de réduire autant que possible les conséquences délétères pour l’environnement du relèvement après une catastrophe ?

Agriculture, foresterie et pêcheries

Est-ce que les ministères techniques compétents participent à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique de RRC ?Les pratiques et principes de RRC ont-ils été intégrés dans les programmes et mesures sectoriels ?Déploie-t-on des efforts pour améliorer les capacités des agriculteurs, des bergers, des pêcheurs, hommes ou femmes, à faire face aux catastrophes, par exemple par la sensibilisation et l’accès à des cultures résistantes aux aléas, ainsi que des stratégies de répartition des cultures et de protection du cheptel en situation d’urgence ?A-t-on fait des investissements dans les domaines de recherche cruciaux, tels que l’amélioration des semences, les systèmes de culture, les banques de gènes pour la protection phytosanitaire, la protection de la biodiversité et l’amélioration de l’efficacité de la gestion de l’eau en vue d’une amélioration de la productivité agricole ?Est-ce que les systèmes de suivi météorologique, de prévisions saisonnières ou autres sont efficacement mis en relation avec les services de diffusion locaux et les groupes d’agriculteurs qui ont besoin de ces informations ?

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Domaine du développement Questions

Logement, urbanisme et infrastructure

Est-ce que les pentes sujettes à des glissements de terrain et les berges sujettes à des inondations sont écologiquement protégées et est-ce que, parallèlement, les habitants des bidonvilles ont la possibilité d’accéder à des zones à l’abri des aléas pour leurs moyens de subsistance ?

Est-ce que l’état des logements, notamment pour ceux des personnes à faible revenu, leur permet de résister aux différents types d’aléas (c’est-à-dire à la fois aux séismes et aux tempêtes, par exemple) ? Existe-t-il des mécanismes permettant de faire appliquer les codes de construction ?

Sachant que les mesures d’atténuation des risques les plus tangibles sont prises au niveau local, est-ce que les autorités locales (tant urbaines que rurales) ont les moyens nécessaires pour intégrer le risque de catastrophe dans la planification locale et pour mettre en œuvre les mesures d’atténuation du risque ?

Gouvernance A-t-on pris des mesures pour favoriser l’élaboration et l’adoption de lois propices à la RRC ou les révisions des textes en ce sens ?

Est-ce que des mesures ont été prises pour promouvoir la participation et le renforcement des institutions locales existantes (autorités locales, ONG, organisations communautaires) au lieu de soutenir la création de nouvelles ?

A-t-on pris des mesures pour favoriser la participation de la population ainsi qu’une consultation à grande échelle au sujet des projets de réforme de la législation, mais aussi une vaste appropriation des changements ?

Emploi et moyens de subsistance (y compris dans le secteur informel)

A-t-on procédé à des évaluations dans le but d’identifier les éventuels impacts des catastrophes sur les moyens de subsistance et les emplois, notamment dans le secteur informel et pour les jeunes ?

A-t-on pris des mesures pour réduire la proportion de main-d’œuvre employée dans le secteur informel, surtout au sein des secteurs de l’économie qui reposent essentiellement sur les ressources naturelles et donc particulièrement exposés aux aléas naturels ?

A-t-on pris des mesures d’amélioration de l’accès au crédit pour ceux qui agissent pour que leurs moyens de subsistance ne soient pas touchés par les catastrophes le cas échéant (via un taux d’intérêt avantageux, ou des micro-assurances couvrant les événements hydrométéorologiques extrêmes) ?

Eau et assainissement

A-t-on pris des dispositions pour appuyer la maintenance de l’infrastructure relative à l’eau et à l’assainissement, et veiller à ce qu’elles soient conçues de manière à pouvoir accueillir le débit correspondant à la fréquence accrue des événements climatiques extrêmes liés au changement climatique ?

Existe-t-il des systèmes de surveillance hydrologique permettant de protéger les couches aquifères et les écosystèmes d’eau douce contre les prélèvements excessifs ?

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Il peut arriver que les efforts pour atteindre les OMD induisent un accroissement du niveau de risque de catastrophe. Il n’existe pas de solution toute faite à ce problème. Dans certains cas, l’affectation des ressources nécessitera un arbitrage entre les efforts jouant directement sur les avancées vers les OMD et ceux qui influent directement ou indirectement sur le niveau de risque de catastrophe. Ces choix deviennent particulièrement délicats lorsque les ressources sont limitées. Ainsi, un ministère de l’Éducation peut avoir à choisir entre investir dans la construction d’un grand nombre d’écoles qui pourront accueillir une vaste proportion des garçons et des filles du pays (avec des conséquences directes sur l’OMD 2) ou construire un plus petit nombre d’écoles plus onéreuses (donc moins directement bénéfiques à l’OMD 2) mais qui sont para-sismiques. À l’évidence, les écoles de construction pa-rasismique plus onéreuses peuvent avoir, à terme, une incidence plus durable sur la réduction de la pauvreté, mais à plus brève échéance, les motivations politiques peuvent pousser les décideurs à retenir la première option.

Comment élaborer une stratégie qui mène à la réalisa-tion des OMD sans accroître le niveau de vulnérabilité aux catastrophes, ou, inversement, qui réduise la vul-nérabilité aux catastrophes sans entraver la réalisation des OMD ? C’est une question à laquelle les décideurs doivent répondre, plaçant parfois les avocats de la réduction des risques en porte-à-faux avec certains pla-nificateurs qui privilégient les OMD. Le tableau suivant énumère un certain nombre d’actions pour la RRC qui peuvent être incorporées dans les interventions visant la réalisation des OMD et d’autres mesures permettant d’être sûr que ces dernières n’aboutissent pas à une accumulation de risques de catastrophes. Les déci-deurs devront trancher, à partir de l’analyse précédente des niveaux de risque acceptables par la société et par les autorités nationales.

Note : Afin de bien visualiser les deux éléments en ba-lance, l’un des deux volets a été écrit en italiques.

Annexe 10. Intégrer la RRC dans les UNDAF fondés sur les OMD

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PAUVRETÉ DE REVENU (OMD 1 CIBLE 1)

Agriculture Certes, les gains de productivité agricole relèvent les revenus des pauvres ruraux et génèrent de l’emploi, mais il demeure crucial de développer des stratégies de cultures résistantes à la sécheresse, précisant notamment la répartition des cultures en situation d’urgence, à appliquer lorsque les pluies arrivent trop tôt ou trop tard (réduction des effets néfastes des inondations et sécheresses grâce à l’utilisation améliorée des informations et prévisions météorologiques).Il convient de prendre des mesures pour réduire la proportion de main-d’œuvre employée dans le secteur informel, mais aussi dans les secteurs de l’économie particulièrement exposés aux aléas naturels ou dépendant essentiellement des ressources naturelles.

Environnement Comme de nombreuses personnes pauvres sont tributaires des ressources naturelles pour leurs moyens de subsistance, la préservation de l’environnement et l’amélioration de la gestion de la biomasse peut protéger, voire rehausser, leurs revenus.La restauration des mangroves côtières, par exemple, protège non seulement la biodiversité et les moyens de subsistance locaux, mais aussi les populations contre une partie des dégâts causés par les ouragans.

Eau et assainissement Si l’amélioration de la fourniture d’eau peut générer de la croissance économique à travers l’agriculture, le secteur manufacturier urbain et celui des services, il faut surveiller l’utilisation de la nappe aquifère pour être sûr que le taux naturel de réalimentation des nappes souterraines est maintenu. Il convient de bien adapter les mesures visant à améliorer la préservation et la réalimentation des nappes souterraines afin d’éviter qu’à cause du tarissement de la nappe aquifère, les futures sécheresses et inondations ne causent des préjudices.

Amélioration des bidonvilles et urbanisme

Si l’amélioration de la sécurité du régime foncier est susceptible d’accroître la participation au marché du travail ainsi que l’accès aux marchés du crédit, il convient de faire appliquer des règlements sur l’utilisation des terres qui soient cohérents avec la cartographie des risques d’aléas. Les pentes sujettes à des glissements de terrain et les berges sujettes aux inondations doivent bénéficier d’une protection écologique et dans le même temps, il faut offrir aux habitants des bidonvilles la possibilité d’accéder à des zones à l’abri des aléas pour leurs moyens de subsistance. L’infrastructure urbaine, et en particulier les systèmes de transport, est indispensable à l’instauration d’un secteur manufacturier et de services, mais il doit être modernisé et renforcé de façon à pouvoir faire face aux aléas locaux.

Transport Routes, ports et chemins de fer abaissent les coûts de transport, augmentant par là-même les revenus réels des pauvres, mais ils doivent être rendus résilients face aux aléas grâce à des normes de sécurité convenables, de sorte qu’ils résistent aux séismes, cyclones et tsunamis, mis en évidence par la cartographie locale des risques.

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FAIM (OMD 1, CIBLE 2)

ENSEIGNEMENT PRIMAIRE (OMD 2, CIBLE 3)

Agriculture Grâce à une productivité agricole accrue par des investissements ciblant la qualité des sols, la gestion de l’eau, les services de vulgarisation et la recherche, ceux qui pratiquent l’agriculture vivrière disposent de davantage de nourriture, mais il faut tout particulièrement s’attacher à atténuer l’impact des fluctuations hydrométéorologiques par la multiplicité des cultures, la préservation de l’eau et des mesures de lutte biologique, avec des stratégies définissant les cultures en situation de crise, associées à une surveillance météorologique et des systèmes d’alerte rapide.

Revenu rural et accès aux marchés

L’amélioration de l’accès au crédit doit également inclure l’accès au crédit pour ceux qui s’efforcent de agissent pour que leurs moyens de subsistance ne soient pas touchés par les catastrophes le cas échéant, par exemple par des mesures de préservation des sols et de l’eau, grâce à des taux d’intérêt préférentiels et des micro-assurances couvrant les événements hydrométéorologiques extrêmes.

Égalité entre hommes et femmes

Les droits fonciers offrent aux femmes la possibilité d’accroître la production agricole, permettant dans le même temps d’atténuer la vulnérabilité des ménages dirigés par des femmes face aux risques de catastrophe.

Environment Les infrastructures de stockage et gestion de l’eau peuvent améliorer la productivité agricole, mais elles doivent être structurellement résistantes aux aléas. Par exemple, dans les zones sismiques, les barrages de correction doivent être antisismiques, ou dans les zones sujettes à des glissements de terrain, il faut stabiliser les sols.

Science et technologie L’intensification de la recherche agricole est cruciale pour l’amélioration des semences, des systèmes de culture, de la protection phytosanitaire et de la gestion de l’eau, ce qui améliore la productivité agricole et fait directement reculer la faim. Cependant, la recherche agricole doit particulièrement se focaliser sur la résistance à la sécheresse et sur l’adaptabilité aux changements climatiques et aux nouveaux risques de catastrophe. Si les TIC améliorent l’information sur les marchés dont disposent les agriculteurs et rehaussent la production agricole, elles doivent aussi être utilisées aux fins d’une alerte rapide durant les épisodes de fluctuation hydrométéorologique afin de permettre aux agriculteurs d’adopter un autre schéma de culture.

Énergie Avec un meilleur accès à l’électricité et aux carburants liquides, il est possible d’alimenter les pompes diesel qui servent à l’irrigation, mais une exploitation accrue des nappes souterraines risque de tarir la nappe phréatique et d’accroître le risque de sécheresse.

Transport Les voies piétonnières, les voies de desserte et les routes nationales et régionales abaissent le coût des intrants agricoles, augmentent le prix à la production et facilitent la commercialisation, ce qui améliore la production agricole. Cependant, dans les zones de montagne fragiles, sujettes aux glissements de terrain, il convient de prendre des mesures visant à stabiliser les sols et à prévenir les crues soudaines.

Éducation L’amélioration de l’accès à de meilleures écoles primaires et secondaires, ainsi qu’à des programmes d’alphabétisation des adultes, passe par la création d’infrastructures. Les structures scolaires doivent être construites conformément aux normes assurant la résistance aux aléas, surtout dans les zones sismiques ou côtières tropicales.

La sensibilisation aux risques de catastrophe doit être inscrite dans les programmes scolaires

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ÉGALITÉ ENTRE HOMMES ET FEMMES (OMD 3, CIBLE 4)

MORTALITÉ MATERNELLE (OMD 5, CIBLE 6)

EAU ET ASSAINISSEMENT (OMD 7, CIBLE 10)

TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS (OMD 8, CIBLE 18)

Interventions sexospécifiques (non mentionnées ailleurs)

Les catastrophes peuvent avoir des conséquences sur le rôle des femmes au sein du ménage et sur la répartition des rôles (qui est soutien de famille et qui assure les soins) entre les hommes et les femmes (par exemple lorsqu’à la suite d’une catastrophe, un homme meurt ou qu’il est blessé). L’amélioration de la participation des femmes aux processus de décision et aux activités productives passe spécifiquement par une sensibilisation aux risques de catastrophe, une préparation et des mesures préventives qui renforcent les mesures traditionnelles destinées à faire face que prennent les femmes et la résilience accrue des communautés face aux catastrophes. Il convient de mener des recherches pour savoir dans quelle mesure les femmes pâtissent des répercussions délétères des catastrophes, afin de mieux comprendre leurs vulnérabilités et besoins propres et de mieux y répondre.

Santé Si le renforcement des systèmes de santé est crucial pour atteindre cet OMD, il est essentiel de veiller à ce que les installations sanitaires soient des infrastructures conformes aux normes de construction assurant la résistance aux aléas.

Eau et assainissement Mettre en place, faire fonctionner et entretenir les services et infrastructures liés à l’eau et à l’assainissement, parallèlement à des programmes visant à modifier les comportements, permet d’améliorer l’hygiène des foyers, mais dans le même temps de veiller à la durabilité des ressources hydriques, par exemple par des mesures favorisant la réalimentation des eaux souterraines et la préservation des bassins hydrographiques.

Énergie L’électricité et un accès amélioré aux carburants modernes sont nécessaires pour faire fonctionner les infrastructures d’alimentation en eau et les systèmes de traitement des eaux, mais, dans les zones enregistrant de faibles précipitations, cela conduit à un prélèvement plus important des eaux souterraines et à un risque de sécheresse et d’inondation. Il convient de promouvoir des normes d’utilisation de l’eau respectueuses de la nécessité de préserver l’équilibre naturel.

Interventions directes Des mesures visant à renforcer les mécanismes consultatifs scientifiques, les investissements dans l’enseignement supérieur et la recherche, la promotion du développement du secteur privé et l’amélioration de l’accès aux technologies de communication peuvent également jouer sur l’amélioration de la surveillance hydrométéorologique et sismique et sur la possibilité d’introduire des données dans de meilleurs systèmes d’alerte rapide, ce qui permet de sauver des vies et d’épargner des moyens de subsistance.

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Cette liste de vérification permet d’identifier quelques capacités fonctionnelles cruciales qui doivent être pré-sentes dans les UNCT afin de permettre et d’étayer l’accomplissement de la RRC au niveau du pays. Plus précisément, l’UNCT doit se demander si elle est en bonne position pour :

Promouvoir les stratégies nationales de réduction des risques bâties sur une base juridique solide, et qui soient pleinement intégrées dans les autres lois et réglements nationaux, tout en étant cohérentes avec ces derniers.

Participer à l’élaboration des politiques nationales qui s’attaquent au rique de catastrophe ou sur lesquelles ce dernier influe, et soutenir les capacités de mise en œuvre avec d’autres partenaires.

Veiller à ce que la RRC ne soit pas traitée isolément, mais intégrée dans tous les secteurs concernés, y compris par l’incorporation de mesures liées à la RRC dans les plans sectoriels.

Recommander et promouvoir les incitations à al-louer des ressources à la mise en œuvre des me-sures, programmes, lois et règlements pour la ré-duction du risque de catastrophe à tous les postes idoines des budgets nationaux et locaux.

Remédier au biais favorisant les dépenses à court terme pour la fourniture de secours d’urgence à la suite d’une catastrophe, de façon à les réorienter vers les investissements à long terme dans des ini-tiatives de développement visant la diminution des risques de catastrophe et de la vulnérabilité.

Promouvoir la décentralisation des capacités, me-sures et programmes nationaux de RRC, et appuyer le renforcement des mécanismes de coordination entre les organismes nationaux et locaux.

Promouvoir la participation de multiples parties pre-nantes et de dépositaires de savoir-faire variés dans les mesures, la planification et la mise en œuvre de la RRC.

En particulier, il importe :

D’avoir conscience que les spécialistes locaux connaissent plus précisément les besoins, vulnéra-bilités et capacités locaux ;

De prendre en compte le rôle de l’UNCT dans la promotion des bonnes pratiques internationales et la facilitation de la coopération Sud-Sud, et

De se demander s’il existe des systèmes pour ap-puyer la participation des communautés et des prin-cipales parties prenantes vulnérables, notamment les femmes et les catégories défavorisés.

De renforcer la coordination de la RRC via les mé-canismes nationaux existants. Cela doit renforcer la capacité des pouvoirs publics à faciliter la coo-pération entre les organisations nationales et inter-nationales (notamment les ONG, les organisations communautaires, le secteur privé, les agences bila-térales et multilatérales).

De favoriser une meilleure compréhension des coûts et des avantages des solutions de réduction des risques et des modes d’évaluation de ces der-nières.

De soutenir le développement de systèmes de suivi et d’évaluation nationaux, y compris par le suivi des ressources financières pour la RRC, afin d’en éva-luer les performances et les progrès.

Annexe 11. Le rôle de l’UNCT dans la promotion du développement institutionnel de la RRC

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Le Plan de campagne pour la mise en œuvre de la Dé-claration du Millénaire (Rapport du Secrétaire général à l’Assemblée générale A/56/326) définit des indicateurs destinés à mesurer les avancées sur la voie des cibles des OMD. Cependant, ces indicateurs ne tiennent pas compte du fait que les progrès en direction de la cible sont ou non protégés contre le risque de catastrophe. Le tableau ci-dessous montre comment adapter les in-dicateurs de départ afin qu’ils mesurent l’ampleur de la

réduction du risque de catastrophe. Aucun nouvel indi-cateur n’a été ajouté pour ce faire ; les indicateurs des cibles des OMD existants ont simplement été complé-tés par des dimensions temporelles ou géographiques afin de les rendre sensibles à la question suivante : les progrès réalisés sur la voie des cibles des OMD sont-ils résilients en cas de catastrophe, ou bien sont-ils vulnérables à des chocs exogènes provoqués par des catastrophes ?

Annexe 12. OMD et indicateurs sensibles à la RRC

Objectif 1. Réduction de l’extrême pauvreté et de la faim

Cible 1

Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour.

La proportion de la population disposant de moins d’un dollar par jour ne fluctue pas en fonction des variations dans les phénomènes hydrométéorologiques (précipitations, cyclones et inondations) ou à des aléas naturels comme les séismes.

La part du cinquième le plus pauvre de la population dans la consommation nationale ne baisse pas pendant les années où les conditions climatiques sont extrêmes ou des aléas naturels, comme les cyclones ou les séismes, surviennent.

La proportion de la population disposant de moins d’un dollar par jour bénéficie de filets de protection : diversification des moyens de subsistance grâce au microcrédit, à des programmes argent contre travail («cash for work») et à l’assurance.

Cible 2

Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim

La prévalence des enfants (de moins de cinq ans) présentant une insuffisance pondérale n’augmente pas lors de la survenue d’aléas naturels majeurs.

La proportion de la population n’atteignant pas le niveau minimal d’apport calorique n’augmente pas les années où surviennent des aléas naturels majeurs.

Objectif 2 - Assurer l’éducation primaire pour tous

Cible 3D’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires.

Pourcentage de bâtiments abritant une école primaire certifiés en conformité avec les normes de sécurité en vigueur pour la région.

Le nombre de jours d’école perdus dans des écoles servant d’abri n’est pas supérieur de plus de x % à celui des autres écoles.

OMD et cibles Indicateurs

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OMD et cibles Indicateurs

Objectif 7 - Assurer un environnement durable

Cible 9Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales.

Superficie des terres respectant l’interdiction d’exploitation et de construction inscrite dans la législation sur l’utilisation des sols pour les terres considérées comme étant à haut risque conformément aux cartes de risques de catastrophe.

Cible 10Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre.

La proportion de la population ayant durablement accès à une source d’eau améliorée qui n’est susceptible d’être ni ramenée à zéro ni diminuée par la survenue d’un aléa naturel comme une inondation, une sècheresse, un séisme ou un cyclone.

Cible 11Réussir, d’ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis.

Proportion de la population bénéficiant d’un accès à la sécurité d’occupation de terres non situées dans des zones présentant un risque élevé (par exemple glissement de terrain, zones inondables ou sismiques).

Objectif 8 - Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Cible 12Poursuivre la mise en place d’un système commercial et financier multilatéral ouvert, fondé sur des règles, prévisible et non discriminatoire.

Engagement à œuvrer pour la bonne gouvernance, le développement et la réduction de la pauvreté, APD plus généreuse, tant au niveau national qu’international, pour les pays engagés à lutter contre la pauvreté.

Cible 14Répondre aux besoins particuliers des petits États insulaires en développement.

Proportion de l’APD consacrée aux activités de réduction des risques de catastrophe.

Cible 15Traiter globalement le problème de la dette des pays en développement, par des mesures d’ordre national et international propres à rendre leur endettement viable à long terme.

Proportion des exportations (en valeur et à l’exclusion des armes) admises en franchise de droits et hors contingents en provenance de pays présentant un risque de catastrophe élevé.

Proportion de l’APD allouée au renforcement des capacités commerciales permettant de développer d’autres moyens de subsistance, qui soient résilients en cas de catastrophe.

Proportion de pays à risque élevé ayant bénéficié d’une annulation de leur dette bilatérale envers les créanciers officiels dans le cadre de l’initiative PPTE.

Cible 18En coopération avec le secteur privé, faire en sorte que les avantages des nouvelles technologies, en particulier des technologies de l’information et de la communication, soient accordés à tous.

Nombre de lignes téléphoniques pour 1 000 habitants spécifiquement dans les zones à risque élevé.

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Notes de fin

1 L’Office for Foreign Assistance/le Centre for Research on the Epidemiology of Disasters ont reçu des Nations unies le mandat de surveiller les conséquences des catastrophes. Ce paragraphe a donc été révisé à partir des informations les plus récentes issues de la base de données EM-DAT du Centre for Research on the Epidemiology of Disasters sur les deux dernières décennies (1988-2007), «accidents» non compris.

2 Neumayer, Eric et Thomas Plümper, The Gendered Nature of Natural Disasters, London School of Economics (2007).

3 Cet aspect est illustré dans La Réduction des risques de catastrophe : Un défi pour le développement, Programme des Nations unies pour le développement (2004).

4 Voir, par exemple, la démonstration dans Hazards of Nature, Risk to Development (Banque mondiale, 2006).

5 Cet aspect est mis en exergue dans Disaster Risk Reduction: a Development Concern, Department for International Development (2006).

6 Les sites Web de la Banque mondiale, de la Banque interaméricaine de développement, de la SIPC, du PNUD, de la FAO d’un certain nombre d’ONG telles que ProVention Consortium, Tearfund, ActionAid, et des organisations régionales comme l’Organisation des États africains, l’Asian Disaster Preparedness Centre, l’Asian Disaster Reduction Centre et le Centro de Coordination para la Prevencion de los Desastres Naturales en America Central, offrent une mine d’informations sur des études de cas et des évaluations de projets qui ont tenté d’inclure la RRC dans leurs programmes.

7 Par exemple : la base de données International Emergency Disasters Database, une présentation ou une analyse des risques mondiaux, telles que la cartographie des catastrophes naturelles (Hotspots) de la Banque mondiale, le programme de l’Instituto de Estudios Ambientales pour les Amériques et de la Banque interaméricaine de développement, l’indice de risque de catastrophe du PNUD et l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO).

8 Il n’existe pas de méthode unique pour le renforcement des capacités des individus, des organisations et des populations à procurer les services requis pour réduire les risques. Plusieurs instruments utiles sont disponibles, dont le guide Disaster Risk Management Systems Analysis de la FAO.

9 Un outil simple est disponible sur le site de l’ISDR (http://www.unisdr.org/eng/country-inform/introduction.htm). Parmi les autres sites Web utiles, on peut citer le Global Risk Identification Programme (http://www.gripweb.org) et la Global Resource Information Database (http://maps.grid.unep.ch/scripts/esrimap.dll?nameuntry).

10 Pour de plus amples détails sur les services des écosystèmes et leur contribution au bien-être des populations, voir l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire, disponible en ligne à l’adresse http://www.millenniumassessment.org

11 UNDG Capacity Assessment Methodology – User Guide: for national capacity development (février 2008)

12 Plus de 120 pays ont déclaré des points focaux pour le Cadre d’action de Hyogo sur la réduction des risques de catastrophe. Ces points sont chargés de superviser la mise en œuvre des mesures de RRC au niveau national et local. Ils représentent pour l’essentiel les autorités nationales chargées de la gestion des catastrophes. Ces autorités constituent donc l’interlocuteur naturel des UNCT pour l’appui à l’intégration de la réduction des risques de catastrophe dans les programmes nationaux de développement et pour l’appui à la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo sur la réduction des risques de catastrophe. À l’heure actuelle, dans 45 pays, les organismes qui servent de points focaux sont aussi des plateformes nationales de premier plan pour la réduction des risques de catastrophe.

13 Une plateforme nationale de réduction des risques de catastrophe se définit comme un mécanisme national piloté par les autorités nationales, revêtant la forme d’un forum ou d’un comité, qui défend la réduction des risques de catastrophe à différents niveaux et contribue, par ses analyses et ses conseils d’action, à un processus participatif et coordonné. Elle doit être intégrée à la gestion existante des risques de catastrophe, ainsi qu’au système de planification, et se développer sous la forme d’un forum visant à faciliter l’interaction des principaux acteurs du développement des ministères techniques, des autorités chargées de la gestion des catastrophes, des chercheurs, de la société civile et des autres secteurs concernés par la RRC. Cette plateforme nationale doit être la gardienne du Cadre d’action de Hyogo sur la réduction des risques de catastrophe adopté à l’échelle nationale et doit viser à contribuer à un système de RRC national complet, approprié à chaque contexte.

14 Plus de 188 pays sont dotés d’un service météorologique national qui communique des normes et des historiques, ainsi que des prévisions qui font autorité à propos des aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques. Ces services bénéficient tous de l’appui des centres météorologiques régionaux spécialisés (RSMC), coordonnés par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), pour la communication d’informations individualisées (par ex. centres régionaux de surveillance cyclonique, centres de gestion des risques de sécheresse, etc.).

15 Par exemple : la base de données International Emergency Disasters Database, une présentation ou une analyse des risques mondiaux, telles que la cartographie des catastrophes naturelles (Hotspots) de la Banque mondiale, le programme de l’Instituto de Estudios Ambientales pour les Amériques et de la Banque interaméricaine de développement, l’indice de risque de catastrophe du PNUD et l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO).

16 Dans le cas de la Géorgie, et plus précisément du fait de l’absence de capacité nationale de gestion des catastrophes, une EGO internationale qui fonctionne bien est indispensable pour combler cette lacune. Par conséquent, même s’ils n’entrent pas directement dans le cadre des principes de l’UNDAF, le maintien et le renforcement de l’EGO sont inclus comme des extrants du programme de pays.

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UN Development Operations Coordination OfficeOne UN Plaza, DC1-1600

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Les catastrophes causées par la vulnérabilité aux catastrophes naturelles entravent considérablement le développement. Elles menacent la lutte contre la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et le feront plus encore à mesure que les répercussions du changement climatique sont ressenties plus durement. Si l’on veut sur-monter ces difficultés, une solution consiste à déployer des efforts concertés pour intégrer les interventions de réduc-tion des risques de catastrophe dans la planification et la programmation des actions de développement dans les pays à risque. À cet égard, une étape importante consistera, pour les équipes de pays des Nations Unies (UNCT) à faire de la réduction des risques de catastrophe (RRC) une composante des bilans communs de pays (CCA) et du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF).

Cette note d’orientation s’adresse aux UNCT qui participent à l’élaboration d’un CCA/UNDAF, ou révisent celui-ci, dans un pays où l’on considère que le risque de catastrophe forme un obstacle considérable au développement national et à la ré-duction de la pauvreté. Elle peut également être utile dès lors que l’on se penche sur l’adaptation au changement climatique.

Le présent ouvrage a pour objet de donner des conseils pas à pas sur la manière d’intégrer la réduction des risques de catastrophe dans le processus d’élaboration du CCA/UNDAF, sa formulation, son suivi et son évaluation. Il peut également être utile aux acteurs du développement dans leur ensemble en donnant des points de repère utiles sur l’intégration de la RRC dans une analyse, une planification stratégique et une programmation plus larges du développement. Il ne pré-tend nullement qu’il existe un modèle universel qui assurerait la réussite de l’inclusion de la RRC dans le développement. Chaque UNCT doit adapter ses programmes aux besoins spécifiques du pays concerné, mais aussi en fonction des priori-tés et capacités des pouvoirs publics et de la population.

INTÉGRERLA RÉDUCTION DES RISQUES

DE CATASTROPHEDANS LE CCA ET L’UNDAF

Note d’orientation à l’intention des Équipes de pays des Nations Unies

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