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 L’intelligence économique est l'ensemble des activités coordonnées de collecte (dont aujourd'hui les dérives deviennent de plus en plus préoccupantes grâces aux moyens technologiques et électroniques extrêmement sophistiqués ), de traitement et de diffusion de l' information utile aux acteurs économiques en vue de son exploitation. On peut y ajouter les actions d'influence et de notoriété. Elle se distingue de l’ espionnage économique et/ou industriel car elle se développe ouvertement et utilise uniquement des sources ouvertes et des moyens légaux . La plupart des  professionnels du secteurs la conçoivent dans un esprit d' éthique et de déontologie. Ils s'engagent souvent à respecter une charte dans ce domaine. Certains spécialistes résument l'intelligence économique en un triptyque :  veille (acquérir l'information stratégique pertinente),   protection des informations (ne pas laisser connaître ses informations sensibles) et influence (propager une information ou des normes de comportement et d'interprétation qui favorisent sa stratégie). D'autres voient l’Intelligence Économique comme un dispositif de gestion de l'information stratégique dans une organisation. C'est-à-dire un processus nouveau qui gère l'information stratégique. Pour une question de rapidité de traitement il est préférable d'informatiser ce  processus. Sommaire [masquer ] 1 Présentation générale o 1.1 Définitions o 1.2 Formes de l'intelligence économique 2 Historique 3 Cycle, contenu et fonctions de l’intelligence économique o 3.1 Cycle du renseignement o 3.2 Critique de l'approche dite de cycle de renseignement o 3.3 Approche moderne de l’intelligence économique o 3.4 Contenu de l’intelligence économique o 3.5 Fonctions de l’intelligence économique 4 Le processus d'intelligence économique dans le cycle moderne o 4.1 Recherche et recueil des informations et des connaissances clés o 4.2 Traitement et interprétation des informations recueillies o 4.3 Formulation des raisonnements stratégiques o 4.4 Mise en œuvre des actions et animation des réseaux o 4.5 Évaluation des effets et mutualisation des pratiques 5 Politiques mises en place o 5.1 En France 5.1.1 Historique 5.1.2 Organisation étatique 5.1.3 Situation actuelle o 5.2 Dans l'Union européenne et les États membres autres que la France o 5.3 Hors d'Europe 5.3.1 Aux États-Unis 5.3.2 En Asie 6 Organisation de la profession o 6.1 Questions éthiques o 6.2 Modèle d'intelligence économique

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L’intelligence économique est l'ensemble des activités coordonnées de collecte (dont aujourd'huiles dérives deviennent de plus en plus préoccupantes grâces aux moyens technologiques etélectroniques extrêmement sophistiqués ), de traitement et de diffusion de l' information utile auxacteurs économiques en vue de son exploitation. On peut y ajouter les actions d'influence et denotoriété. Elle se distingue de l’espionnage économique et/ou industriel car elle se développe

ouvertement et utilise uniquement des sources ouvertes et des moyens légaux. La plupart des professionnels du secteurs la conçoivent dans un esprit d'éthique et de déontologie. Ils s'engagentsouvent à respecter une charte dans ce domaine.

Certains spécialistes résument l'intelligence économique en un triptyque : veille (acquérir l'information stratégique pertinente),  protection des informations (ne pas laisser connaître sesinformations sensibles) et influence (propager une information ou des normes de comportement etd'interprétation qui favorisent sa stratégie).

D'autres voient l’Intelligence Économique comme un dispositif de gestion de l'informationstratégique dans une organisation. C'est-à-dire un processus nouveau qui gère l'information

stratégique. Pour une question de rapidité de traitement il est préférable d'informatiser ce processus.

Sommaire

[masquer ]

• 1 Présentation généraleo 1.1 Définitionso 1.2 Formes de l'intelligence économique

• 2 Historique• 3 Cycle, contenu et fonctions de l’intelligence économique

o 3.1 Cycle du renseignemento 3.2 Critique de l'approche dite de cycle de renseignemento 3.3 Approche moderne de l’intelligence économiqueo 3.4 Contenu de l’intelligence économiqueo 3.5 Fonctions de l’intelligence économique

• 4 Le processus d'intelligence économique dans le cycle moderneo 4.1 Recherche et recueil des informations et des connaissances cléso 4.2 Traitement et interprétation des informations recueillieso

4.3 Formulation des raisonnements stratégiqueso 4.4 Mise en œuvre des actions et animation des réseauxo 4.5 Évaluation des effets et mutualisation des pratiques

• 5 Politiques mises en placeo 5.1 En France

5.1.1 Historique 5.1.2 Organisation étatique 5.1.3 Situation actuelle

o 5.2 Dans l'Union européenne et les États membres autres que la Franceo 5.3 Hors d'Europe

5.3.1 Aux États-Unis 5.3.2 En Asie

• 6 Organisation de la professiono 6.1 Questions éthiqueso 6.2 Modèle d'intelligence économique

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• 7 Intelligence économique et business intelligence• 8 Intelligence économique et développement durable• 9 Notes et références• 10 Voir aussi

o 10.1 Généralitéso 10.2 Normalisation, sécurité de l'informationo 10.3 Phases et méthodeso 10.4 Mémoire

• 11 Liens externes• 12 Bibliographie

• 13 Études de cas

Présentation générale[modifier]

Lorsque l'on sait délivrer l’information stratégique et utile au bon moment, à la bonne personne,dans le bon contexte, on obtient un avantage compétitif  décisif.

Certaines entreprises sensibles, notamment dans des secteurs fortement concurrentiels, comme lesindustries de l'armement, pharmaceutique ou automobile, furent des précurseurs. Rares toutefoisfurent celles qui anticipèrent le virage de l'intelligence économique avec succès. En France, citonsGiat Industries, Elf Aquitaine, Rhône Poulenc, et aux États-Unis Lockheed, Motorola, IBM.

Ce qui est central dans l’intelligence économique est le fait qu’elle ne se réduit pas àl’accumulation désordonnée d’informations de toutes sortes. Il s’agit de produire de laconnaissance structurée pour aider les entreprises à combattre et à se défendre dans la compétition

économique d'un monde post-Guerre Froide.

La plupart des spécialistes français résument l'intelligence économique aux axes suivants :

• Veille / renseignement économique (acquérir l'information pertinente),• Protection du patrimoine informationnel (ne pas laisser connaître ses secrets)• Aide à la décision (analyse, cartographie décisionnelle, "war room"...)• Influence (propager une information ou des modes de comportement et d'interprétation qui

favorisent sa stratégie).

Le référentiel en intelligence économique publié en 2005 en France met l'accent sur la trilogieformée par acquisition de l'information (veille...) , sa protection et enfin l'influence. L'insistancesur l'influence, (à la fois sous la forme du lobbying, de l'influence politique de soutien auxconquêtes de marchés par les entreprises, mais aussi de capacité d'imposer internationalement desnormes, images, valeurs et idées générales favorable à vos desseins économiques) est une descaractéristiques des chercheurs français. À la différence de l'information qui fait l'objet de la veilleou de la protection du patrimoine informationnel et qui a besoin d'être vraie pour être utile,l'information dont traite l'influence est un objet de croyance. Ce qui importe, ce n'est pas qu'ellesoit conforme à la réalité mais que beaucoup y adhérent (ou du moins, ceux que l'on désireinfluencer, comme le législateur ou le dirigeant dans le cas du lobbying). Avec le débat sur le

 patriotisme économique, cette approche qui met largement l'accent sur les facteurs politiques,

idéologiques et de communication de l'intelligence économique constitue une sorte de spécificiténationale.

Définitions[modifier]

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La définition de l'intelligence économique a longtemps fait l’objet d’intenses débats théoriques et pratiques. La première définition de l'intelligence économique moderne date de 1967 par HaroldWilensky, dans un ouvrage intitulé : "L'intelligence organisationnelle". Il définit l'intelligenceéconomique comme l'activité de production de connaissance servant les buts économiques etstratégiques d'une organisation, recueillie et produite dans un contexte légal et à partir de sources

ouvertes.

Cette définition a été reprise et travaillée une première fois en France par la CommissionIntelligence Économique et Stratégie des Entreprises du Commissariat Général au Plan en 1993,sous la présidence d'Henri Martre, et ayant notamment comme initiateurs et rapporteurs ChristianHarbulot, Philippe Clerc et Philippe Baumard.

La mise en place de l’intelligence économique en France :

L’intelligence économique, issue du souci des ingénieurs et cadres de l'industrie du fait du besoind'amélioration continue des procédés de R&D, est née en France de l’action conduite par des

hommes et des femmes issus de milieux très variés . Dès le départ, elle est portée par desenseignants, des fonctionnaires issus du corps préfectoral ou du monde du renseignement, desdirigeants et cadres d’entreprises constitués en associations, des associations, dont d'anciensélèves, reconnues d'utilité publique, ou écoles de pensée (en fait on peut considérer que sa genèsevient d'ingénieurs et scientifiques de haut niveau confrontés aux besoins de réalisation de plus en

 plus rapides, efficaces et concrètes et au fait qu'ils ne peuvent alors plus tout couvrir, eussent-ilstravaillé 24/24 365j/365 ; il leur faut alors s'organiser autrement pour disposer de l'information

 pertinente pour décider).

L’univers de l’intelligence économique étant très vaste, il englobe parfois des réalités très

différentes. A titre d'exemple, voici quelques définitions reflétant les différentes tendancesobservables dans le domaine de l'intelligence économique:

• Le rapport Martre, œuvre collective du Commissariat du Plan intitulée Intelligenceéconomique et stratégie des entreprises (La Documentation Française, Paris, 1994), donnela définition suivante : « L’intelligence économique peut être définie comme l'ensembledes actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de sonexploitation, de l'information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du

 patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures conditions de délais et de coûts. L’information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de

l’entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dansle but d'améliorer sa position dans son environnement concurrentiel. Ces actions, au seinde l'entreprise, s’ordonnent autour d’un cycle ininterrompu, générateur d’une vision

 partagée des objectifs de l'entreprise. »

• Définition de Christian Harbulot : l’intelligence économique se définit comme larecherche et l’interprétation systématique de l’information accessible à tous, afin dedécrypter les intentions des acteurs et de connaître leurs capacités. Elle comprend toutesles opérations de surveillance de l’environnement concurrentiel (protection, veille,influence) et se différencie du renseignement traditionnel par : la nature de son champ

d’application, puisque qu’elle concerne le domaine des informations ouvertes, et exigedonc le respect d’une déontologie crédible ; L’identité de ses acteurs, dans la mesure oùl’ensemble des personnels et de l’encadrement – et non plus seulement les experts – 

 participent à la construction d’une culture collective de l’information ; ses spécificités

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culturelles, car chaque économie nationale produit un modèle original d’intelligenceéconomique dont l’impact sur les stratégies commerciales et industrielles varie selon les

 pays 1.

• Le rapport Intelligence économique,compétitivité et cohésion sociale, rapport au

Premier ministre du député Bernard Carayon(La Documentation Française, Paris, janvier 2003), M. Carayon en a fait, quant à lui, "une politique publique de compétitivité, desécurité économique, d'influence, notamment auprès des organisations internationales, etde formation. Elle procède d'une grille de lecture originale de la mondialisation qui prenden compte le quotidien de la vie des marchés, le contournement de ces règles, les jeux de

 puissance et d'influence". C'est une "vision nouvelle", que le député croit essentielle,"comme ont pu l'être, en leur temps, les politiques de la Ville, du Logement, duDéveloppement durable..."L'intelligence économique est "une politique publique d'identification des secteurs et destechnologies stratégiques, d'organisation de la convergence des intérêts entre la sphère

 publique et la sphère privée", rappelle le député. C'est "une politique publique se

définissant par un contenu et par le champ de son application. Le contenu vise la sécuritééconomique. Il doit définir les activités que l'on doit protéger et les moyens que l'on sedonne à cet effet. Il détermine comment accompagner les entreprises sur les marchésmondiaux, comment peser sur les organisations internationales où s'élabore aujourd'hui lesrègles juridiques et les normes professionnelles qui s'imposent aux États, aux entreprises etaux citoyens".

• Définition de Claude Revel; cette définition présente l'intelligence économique sous 3volets : la gestion d'information ou des connaissances, la protection et l'influence:"L’intelligence économique, c’est la maîtrise de l’information, le but étant de connaître sonenvironnement extérieur et par conséquent d’adapter par avance sa conduite. Elle permetd’identifier les opportunités et les déterminants du succès, d’anticiper les menaces, de

 prévenir les risques, de se sécuriser, d’agir et d’influencer son monde extérieur dans uneoptique de compétitivité internationale. L’intelligence économique se compose de troisvolets. Le premier concerne le traitement de l’information. Cela consiste à recueillir lesinformations nécessaires, à les trier et à les valider. En d’autres termes, ce premier voletconsiste à avoir l’information pertinente sur ses concurrents, sur les règles et les normes etd’une manière générale sur tout son environnement extérieur international. Le deuxièmevolet consiste à se sécuriser au niveau matériel mais surtout au niveau immatériel, c’est-à-dire à avoir la capacité d’anticiper les risques et les problèmes qui se rattachent notammentà la propriété intellectuelle, aux attaques sur son image ou sur son capital. Ce deuxième

volet accorde une grande importance à la sécurisation des actifs immatériels. Le troisièmevolet consiste à savoir influencer et argumenter, convaincre, négocier, faire du lobbying professionnel mais également à savoir exercer l’influence normative en anticipant lesrègles et les normes internationales et en participant éventuellement à leur élaboration.L’intelligence économique permet de mieux connaître ses concurrents, les donneursd’ordre, les règles et les normes qui peuvent influencer son activité et donc d’agir sur sonenvironnement au lieu de le subir. Reste à noter que l’intelligence économique doit êtredéontologique et loin des pratiques d’espionnage, de vol et de trafic d’influence"2.

Formes de l'intelligence économique[modifier]

L’intelligence économique a donné naissance à une déclinaison particulière qui est l’intelligenceéconomique territoriale. Cette dernière, telle qu’elle fut conçue par le Préfet Rémy Pautrat 3,

 permet d’organiser en un système faisant sens, en une stratégique cohérente au service de lacroissance et de l’emploi, les actions variées d’aménagement du territoire, de politique industrielle

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et de développement économique en général qui sont menées à l’échelon central et local avec undéficit de coordination.

Par conséquent, on peut définir l’intelligence territoriale comme la valorisation, la coordination etla protection des atouts économiques et savoir-faire industriels et technologiques des territoires et

de leur tissu de PME-PMI, afin de les transformer en avantages comparés décisifs dans lacompétition commerciale européenne et mondiale.

De quoi est constituée concrètement l’intelligence territoriale ? Elle se compose en fait de quatretypes d’actions s’agrégeant en un dispositif unifié et coordonné.

• La première est l’intelligence économique territoriale (IET), élaboration de stratégiesconcertées de développement économique et technologique pour les territoires, ens’appuyant sur les  pôles de compétitivité qui sont l’exemple emblématique de ces schémasde développement stratégiques des régions. Ils reposent sur le repérage des spécialitéslocales, des savoir-faire et des filières d’excellence locale et leur mise en valeur via des

réseaux organisés de travail et d’échanges d’informations. Il s’agit en somme de créer unedynamique régionale de coopération, en favorisant le regroupement des services de l’Étatet des collectivités territoriales, des entreprises (notamment les PME-PMI), des universitéset des centres de recherche autour de projets stratégiques communs.

• La deuxième consiste en la définition et la préservation d’un périmètre économiquestratégique, c’est-à-dire d’un ensemble d’entreprises œuvrant dans le domaine destechnologies sensibles et qu’il convient de protéger pour des raisons d’intérêt national oueuropéen et de conquête de positions privilégiées sur les marchés hautement rentables deshautes technologies duales (i.e. concernant les domaines militaire et civil).

• La troisième est la constitution de réseaux d’experts et de décideurs, inter-entreprises etinter-administrations, mais aussi entre l’État, les entreprises, les universités et les différentsacteurs du développement économique et social local.

• La quatrième est la sensibilisation et la formation à l’intelligence économique, car cettedernière est indispensable à la construction de la compétitivité durable des entreprisesfrançaises.

En effet, la scène internationale et la vie des nations doivent aujourd’hui s’interpréter à l’aided’une nouvelle grille de lecture. Nous sommes entrés dans l’économie de la connaissance, 

corollaire de la mondialisation des échanges et des idées. L’un des éléments essentiels du capitalstratégique qui déterminent aujourd’hui la prospérité des sociétés, la compétitivité des entrepriseset donc l’évolution de l’emploi, est l’information. Savoir la chercher, la traiter et la diffuser (touten protégeant la part de données sensibles qui doivent être protégées) constitue l’une des tâches

 prioritaires de tous les acteurs économiques et la définition même de l’intelligence économique.

Historique[modifier]

L’intelligence économique, en tant que recherche d'informations et exploitation avec un objectif  économique, existe depuis très longtemps. Dans l’histoire, elle a souvent été liée aux explorations,

au commerce et aux informations ramenées par les explorateurs et les commerçants…Les récits de voyage ont constitué des mines d'informations importantes pour les entreprises et lesgouvernements.

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Sans remonter à l’Antiquité, on pourrait citer le commerce à partir de la République de Venise, lesexplorations des missionnaires franciscains (surtout) en Asie, jusqu’en Extrême-Orient (Chine) auXIIIe siècle, et la consignation des informations sous forme de récits de voyages (informationsgéographiques, botaniques…). Puis Marco Polo et le devisement du monde ont eu le succès quel'on connaît.

Une autre source historique, actuellement réétudiée en France, est celle de l’explorateur belge Jeande Mandeville qui, après un voyage de 34 ans en Asie (c’était considérable pour l’époque),compila en plusieurs langues le récit de ses propres voyages (1322-1356) et de ceux d’autresexplorateurs antérieurs, sous une forme quelquefois ésotérique ou mythique ce qui fait qu’on l’anégligé). Jean de Mandeville s’était mis au service des Anglais, alors que la France était encoredans la guerre de Cent Ans.

Les œuvres de Jean de Mandeville furent imprimées en de nombreuses langues dans la deuxièmemoitié du XVe siècle, et elles furent lues par le jeune Christophe Colomb, qui comprit de la sorteque la Terre était ronde (on le savait déjà dans les milieux cultivés depuis longtemps). Ainsi, les

informations géographiques structurées sous forme cartographique permirent aux Européens d’acquérir la suprématie mondiale au XVIe siècle.

Sautons quelques siècles : au XVIIIe siècle, les colons anglophones établis sur le sol del’Amérique du Nord, ne souhaitant pas payer les taxes exigées par la couronne britannique,revendiquèrent leur  indépendance. L’un des artisans de cette indépendance, Thomas Jefferson,défendit âprement les principes de la propriété intellectuelle, qui se trouvèrent ainsi dans la culture de cette nation.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les États-Unis ont connu une période de très forte

immigration en provenance d’Europe (Europe centrale, Irlande, Italie…). Ils ressentirent le besoinde comptabiliser la population, et ils utilisèrent pour cela la technique naissante de la carteHollerith et de la mécanographie pour effectuer le premier  recensement automatisé de l’Histoire.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le centre de renseignement de Londres, qui comprenaitessentiellement des Américains et des Anglais, exploitait toutes les informations en provenance ducontinent (européen). Les Anglo-Saxons furent très habiles pendant la Seconde Guerre mondiale

 pour la collecte et le traitement des informations.

Cette culture du renseignement permit aux Américains de développer les premiers systèmes detraitement électronique de l’information (ordinateurs) vers 1942 (von Neumann), en vue de la

reconversion de l’industrie américaine en économie de guerre, qui fut le plus grand projet mondial de l’Histoire.

Les réflexions sur le renseignement à cette époque (1948-1949, soit un peu après l’apparition du premier ordinateur ) étaient pourtant fondées sur des modèles de communication assez simplistes :transmission d’un émetteur à un récepteur (voir Claude Shannon).

La vision actuelle de l’intelligence économique est une évolution très importante par rapport aurenseignement classique, dans la mesure où l’apparition de l’internet (web, messageriesélectroniques) et des réseaux informatiques d’entreprise étendue (intranet, extranet) multiplie lesémetteurs et les récepteurs, et permet un effet rétroactif qui n’existait pas à une grande échelle

avec les systèmes télégraphiques et téléphoniques, et pas, sous une forme numérique, avec laradiodiffusion, et la télévision. L’informatique d’entreprise s’est développée dans les années 1970 sur des cellules (entreprises) généralement déconnectées les unes des autres (sauf exception, EDIdans l’automobile).

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L’internet constitue ainsi une force d'influence importante.

Dès la révolution, et issue de renseignements depuis au moins le début du XVIIIe siècle, unestructure de départ en quatre grands ensembles avec d'autres se dessine ; l'École Polytechnique

 pour les grands corps, l'École des langues O pour les ambassades, l'École des maîtres, le

Conservatoire et le Musée des Arts et Métiers. Pour être reconnus, tous les auditeurs doivent alors produire à un instant ou à un autre un rapport (avec exposé ; les fameuses leçons) pour l'action, ladécision, issue de veille et d'observation au quotidien, assidues et perfectionnées ; plusieursmilliers de mémoires sont alors utilisés ainsi depuis le début XIX ème siècle. Le procédérapidement reconnu par son efficacité s'étend à tout le territoire.

Cycle, contenu et fonctions de l’intelligence économique[modifier]

L’intelligence économique peut :

soit rechercher des informations sur un sujet déterminé considéré comme stratégique :question posée par la direction conduisant à la recherche de renseignement,• soit recueillir des informations sur le contexte de l'organisation à partir du processus de

veille, discerner celles qui sont d'un intérêt stratégique pour l'entreprise, les structurer dansla mémoire collective, et définir les plans d'action.

La première approche est l'approche classique du renseignement qui était adoptée par les servicessecrets.

La deuxième approche est la nouvelle approche de l'intelligence économique, qui s'imposedorénavant en raison de l'importance du contexte dans le cadre de la mondialisation. Elle

 privilégie la perception de l'environnement, en utilisant les sources ouvertes, qu'elles soientobtenues par les relations humaines ou des sources écrites.

Article détaillé : Intelligence des sources ouvertes.

Les Américains appellent le processus d'intelligence des sources ouvertes open sourceintelligence (OSINT).

Aux États-Unis, plusieurs concepts illustrent l'interaction croissante entre les domaines d'activité(environnement, social, économique, juridique, militaire, ...) :

• le concept d'économie circulaire employé par  Al Gore,• les concepts de croissance en limitation de ressource de Paul Romer ,• les systèmes d'information agiles de l'architecture orientée services et réseau centré.

Cycle du renseignement[modifier]

Le cycle du renseignement correspond à l’ancienne approche utilisée par les services secrets. Lefonctionnement du cycle est le suivant :

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• L'orientation

La base du cycle est constituée par les questions auxquelles on cherche à répondre. Elles sont le plus souvent définies par la direction de l'organisation. Ces questions vont orienter les "capteurs"qui vont permettre l'accès aux sources d'informations.

• La collecte d’informations

Elle a lieu à la fois dans les réseaux internes et externes et dans la mémoire de l'intelligenceéconomique. Des informations peuvent également provenir des sources les plus diverses

(documentations publiques, médias, salons et rencontres, brevets, normes, back-engineering )

• L’exploitation

Les informations collectées sont analysées par les experts de l’organisation. L'analyse estsupposée comprendre la validation des données, leur recoupement, leur mise en perspective.

• La diffusion

Les informations analysées et structurées (c’est-à-dire rendues exploitables) sont diffusées aux

 personnes concernées dans l’organisation, afin qu'elles soient utilisées par les acteurs qui en ont besoin dans le cadre de leurs fonctions. Notamment, on transmet les informations à la direction qui pourra définir de nouvelles questions.

Critique de l'approche dite de cycle de renseignement[modifier]

Le premier auteur qui ait critiqué la notion de cycle de renseignement est Harold Wilensky en1967. Ces critiques seront reprises et développées par Steven Dedijer en 1972, lors de la créationde la première formation universitaire à l'intelligence économique à l'Université de Lund enSuède. Les deux auteurs émettent les critiques suivantes:

• Le cycle du renseignement a été développé dans des contextes militaires et derenseignement. Son propos est avant tout politique, en ce sens qu'il est justifié par uneséparation entre le recueil (les agents) et l'analyse (les analystes, proche ducommandement) dans un but sécuritaire: protéger les intentions du commandement vis-à-

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vis du terrain, créer un mur opaque et inviolable entre les agents et le centre decommandement. Sun Zi fut le premier à encourager cette séparation dans son chapitreconsacré aux "agents sacrifiés" dans son Art de la guerre.

• La deuxième critique apportée par Steven Dedijer en 1989 tient à la dimension temporelle

de l'exploitation du cycle "plan de recherche" vs "recueil". Fort de son expérience de 50ans de pratique de cycles de renseignement, Steven Dedijer soulignait qu'entre ledémarrage d'un effort de renseignement et son aboutissement, les structures de pouvoir changent si bien que les systèmes de commandement ayant initialement demandé lerenseignement seront probablement différentes à l'aboutissement. Dans ce cas, le mur quiest opposé aux agents de recueil (leur incapacité à remonter vers la source decommandement) crée des défaillances majeures. Une telle faille est intervenu aux États-Unis dans le cadre de la non détection des attentats du 11 septembre 2001. Il existe auxÉtats-Unis un double mur: entre le recueil et le politique d'une part, entre les deux agencesdomestiques et globale d'autre part. Cette question fut très largement documentée dans lerapport du Congrès sur les attentats du 11 septembre.

• La troisième critique provient de sciences du management, notamment dans les travaux deP.Baumard qui souligne en 1991 dans Stratégie et surveillance des environnementsconcurrentiels, que l'accélération des rythmes de la compétition (cycles technologiquescourts, vélocité sur les marchés, mouvements stratégiques rapides) nécessitent unedécentralisation des processus de formulation des stratégies d'entreprise, et rend les cycleslourds centralisés inefficaces et peu productifs. Il souligne qu'une formulationdécentralisée de la stratégie d'entreprise nécessite que le mur entre recueil et analyse soitaboli, pour que les agents de recueil au plus proche de l'action stratégique sur le terrain

 produisent l'interprétation (analyse) lorsque les ruptures apparaissent dans l'environnementou dans le comportement des acteurs. Il souligne également qu'étant donné la variété et lataille des actions gérés par les grands groupes multidivisionnels, il est impossible qu'unecellule centralisée puisse cumuler et capitaliser la connaissance nécessaire pour pouvoir animer de tels cycles sans encourir de fortes déformations, des biais importants et créer desangles morts.

La plupart des consultants en intelligence économique continuent à "vendre" tel quel le "Cycle durenseignement" aux entreprises, parce qu'il confère une image de rigueur et un semblantméthodologique à la discipline, mettant de côté le fait que ce cycle, inspiré du renseignementmilitaire, doit impérativement être adapté au monde de l'entreprise.

Approche moderne de l’intelligence économique[modifier]

Dans le deuxième cas, on ne sait pas exactement ce que l'on va trouver. Par rapport à la visiontechnique du renseignement, l'analyse des informations, leur structuration, leur déclinaison enstratégie et la mise en œuvre des actions sont plus élaborée et beaucoup plus réparties dansl'organisation.

En France, Bernard Besson et Jean-Claude Possin penchent pour cette nouvelle approche, demême que toutes les nouvelles instances d'intelligence économique (AFDIE, Fépie…)

Les axes d'effort sont alors :

• Recherche et recueil des informations et des connaissances clés

• Traitement et interprétation des données recueillies

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• Formulation des raisonnements stratégiques

• Mise en œuvre des actions et animation des réseaux

• Évaluation des effets et mutualisation des pratiques

Chacune de ces étapes devrait dans l'absolu faire l'objet d'une approche spécifique d'intelligenceéconomique.

De plus, l'intelligence économique ne se limite plus aux entreprises, mais devient de plus en plusun enjeu d'État. C'est notamment tout le débat sur le patriotisme économique.

Contenu de l’intelligence économique[modifier]

L’intelligence économique ne se résume pas à la veille. Selon les travaux de l’AFDIE(Association française pour le développement de l’intelligence économique), inspirés par les idéesdéveloppées aux États-Unis par la Society of Competitive Intelligence Professionnals (SCIP) ladécennie précédente, l’intelligence économique comprend les tâches suivantes :

• Recherche et recueil des informations et des connaissances clés o Veille ;o Recherche documentaire ;o Investigation (sources humaines).

• Traitement et interprétation des données recueillies o Entretien des bases de données et de savoirs ;o Administration de données ;o Analyse ;o Synthèse (construction de schémas interprétatifs et de modèles mentaux).

• Formulation des raisonnements stratégiques o Stratégie d'innovation ;o Conduite de projets ;o Anticipation et maîtrise des risques ;o Évaluation des effets des décisions à prendre ;o Réalisation de business wargames.

• Mise en œuvre des actions et animation des réseaux o Animation de réseaux d'influence ;o Déploiement préventif ou curatif des actions offensives ou défensives ;o Préparation puis mise en œuvre d'une warrom;o Communication sur les valeurs.

• Évaluation des effets et mutualisation des pratiques o Étude d'impact ;o Rétroveille sur les processus ;o Échanges de pratiques et de savoirs ;o Audit d’intelligence économique, auto-évaluation.

Fonctions de l’intelligence économique[modifier]

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Dans ce but, un certain nombre de fonctions ont été définies pour participer à son fonctionnement .Bernard Besson et Jean-Claude Possin en distinguent quatre 4 (maîtrise, mémoire, réseau, analyse)que nous présentons dans l'ordre suivant :

• Le réseau.

On le divise souvent en* réseau externe : constitué de personnes n'appartenant pas à l'entreprise, de provenancesdiverses (connaissances des employés, clients, fournisseurs, partenaires, contactsdélibérés…) ;* réseau interne : les employés de l'organisation pouvant servir d’experts sur une question,et fournir des informations.

• La mémoire.

C'est le seul organe spécifique de l’intelligence économique. La mémoire est chargée de

mémoriser les informations et connaissances explicites de l'entreprise, obtenues ou nongrâce à l'intelligence économique. Elle peut être organisée dans le cadre d'un projetd'ingénierie des connaissances. Il s’agit d'un référentiel structuré dont, idéalement, lesdonnées principales (métadonnées) sont compatibles avec la structure du systèmed'information et répondent à des normes de mise en cohérence interne et externe.

• La maîtrise.

L'intelligence économique est au service de l'organisation. À ce titre, elle est pilotée par lechef d'entreprise, qui doit définir ses objectifs et les grandes questions auxquelles elle

devra répondre. La qualité des questions est capitale pour obtenir des informationsintéressantes. Au départ, les questions devront rester les plus ouvertes possibles pour ne pas exclure a priori des informations clés qui pourraient surgir du contexte. L'éthique et ladéontologie relèvent de cette fonction.

• L'analyse.

Il s'agit des correspondants du réseau d'intelligence économique qui produisent desquestions pertinentes et valident les réponses en offrant des choix multiples à l'entreprise.Elle est organisée transversalement, comme le réseau et la mémoire.

Jean-Louis Levet et Robert Paturel identifient, de leur côté, les quatre fonctions suivantes :maîtrise du patrimoine scientifique et des savoir-faire, détection des occasions et des menaces,coordination des stratégies, mise en œuvre de pratiques d'influence5.

On peut rapprocher ces fonctions de notions similaires quoiqu'assez différentes : les éléments clésde la stratégie donnée en réseau centré du département de la défense des États-Unis6.

Le processus d'intelligence économique dans le cyclemoderne[modifier]

Certains consultants en intelligence économique affirment que sa mise en place devrait avoir pour  préalable l'évaluation de la culture stratégique de l'entreprise, en commençant par :

• une phase d'audit d'intelligence économique,

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• une veille sur les méthodes des concurrents, notamment sur les méthodes employées par les grands groupes américains,

• une analyse des meilleures pratiques à l’intérieur de l’organisation.

Cette conception de l'intelligence économique peut rencontrer des difficultés:

• Les "audits d'intelligence économique" peuvent être des approches dangereuses pour l'organisation car ils confient à un intervenant extérieur le rôle de faire parler les acteurssur un sujet sensible.

• Les travaux scientifiques sur l'intelligence économique ont montré qu'un manager estincapable de formuler des besoins de connaissance sans éviter de lourds biais de perceptionet d'interprétation.

• Un tel audit, même fait correctement peut rencontrer deux écueils: (1) On dit au client deschoses qu'il sait déjà ou (2) On lui dit des choses qu'il n'a pas envie d'entendre.

• La veille sur les méthodes concurrentes pourrait conduire à l'imitation, le mimétisme etl'homologie, mais, si elle est réalisée correctement, peut être riche d'idées, et lever des

inhibitions ("si d'autres le font, pourquoi pas nous ?").

Recherche et recueil des informations et des connaissances clés[modifier]

Le recueil des informations est l’objet du processus de veille (passif) ou de renseignement (actif),qui est une recherche proactive d'informations. Ces informations sont :

• soit orales obtenues par relations humaines (HUMINT en langage de renseignement),• soit écrites recueillies par un processus d'intelligence des sources ouvertes (OSINT) et de

recherche d'information sur le Web à l'aide de moteurs de recherche,•

soit par des processus propres au renseignement (SIGINT).

Le processus d'intelligence fait appel à des qualités de discernement ou d'intuition de la part desveilleurs et des experts, dans la perception de l'environnement.

L'intuition est une prise de conscience immédiate et individuelle. Elle peut conduire à des erreursd'appréciation. Il faut donc vérifier les informations à partir de plusieurs sources, et discerner par 

 perception précoce quelles sont les informations justes, utiles, dont on pourra faire le meilleur usage, en fonction de la réglementation par exemple, ou du contexte.

La veille passe aujourd'hui par l'utilisation sur le Web de moteurs de recherche très sophistiqués,

dont les performances dépendent des caractéristiques techniques : recherches plein texte, ou, de plus en plus, recherches sémantiques avec utilisation de métadonnées. La veille doit dépister lesstratégies de diversion de l'adversaire, qui peuvent se manifester par des rumeurs, des bruits, de ladésinformation.

Les différents types de veille classés par ordre alphabétique sont :

• Veille acquisitions• Veille boursière• Veille commerciale•

Veille concurrentielle• Veille créative• Veille environnementale• Veille juridique

• Veille propriété industrielle et intellectuelle• Veille réglementaire• Veille scientifique•

Veille signaux faibles• Veille sociale• Veille sociétale• Veille sportive

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• Veille médiatique• Veille pédagogique

• Veille politique

• Veille stratégique• Veille technologique

• Veille territoriale

Toutefois, l'intelligence économique cherche à aller plus loin, en mémorisant ses propres résultatset en adoptant une démarche proactive visant à faire fructifier l'information recueillie : c’est l’objetdes étapes suivantes du cycle.

L'esprit de typologie est l'intellectualisation des esprits pauvres. La catégorisation présentée ci-dessus s'avère le plus souvent très dangereuse pour l'entreprise en faisant penser aux décideursqu'une approche fonctionnelle de ses problèmes stratégiques est une solution adéquate. Elle donnel'illusion aux décideurs qu'il peut compartimenter le social du technique, le média du commercial,le territoire et le stratégique, etc. Aucun de ces domaines n'est indépendant, et les éléments derupture les plus importants ont toujours lieu à l'intersection ou dans la combinaison de ces

différents domaines. Dès lors, les consultants en intelligence économique, en encourageant lacréation de typologies d'observation au sein des entreprises, créent (1) des angles morts, (2) unecontre-productivité de l'effort d'intelligence économique détruisant l'information essentielle setrouvant aux intersections et (3) un faux sentiment de maîtrise issu de l'existence d'une typologie.

Traitement et interprétation des informations recueillies[modifier]

Les informations recueillies sont analysées et structurées par des méthodes Forces, Faiblesses,Occasions, Menaces (matrice FFOM). L'équivalent en anglais est Strengths, Weaknesses,Opportunities, Threats (voir SWOT ).

L'utilisation du modèle de Learned, Christensen, Andrews et Guth (Harvard, 1962), plus connusous le nom de SWOT, est une preuve flagrante de l'incompétence en stratégie d'entreprise dumonde du conseil en intelligence économique. Cette approche, longtemps enseignée dans lesécoles de commerce (et encore dans les moins performantes d'entre elles, sans aucune précautionméthodologique) est inspirée d'une conception déterministe de la stratégie d'entreprise, ce qu'onappelle le strategic choice dans la littérature en stratégie d'entreprise. Elle a été conçue en 1962, ens'inspirant des travaux d'Ansoff qui datent de l'après Seconde Guerre mondiale. À l'époque, lacompétition se résume à une compétition multi-domestique d'une part, et à l'émergence dequelques produits globaux d'autre part (Coca-Cola par exemple). L'approche consiste à rapprocher des compétences internes d'occasions externes, d'où la notion d'adéquation stratégique ( strategic

 fit ). Elle est tout à fait anachronique et obsolète dans le contexte actuel, pour les raisons suivantes :• Il est difficile de distinguer entre "occasions" et "menaces" dans un environnement

compétitif fait de co-opétition et à très forte mobilité, où un actif menacé sur un segment peut représenter une forte occasion dans un autre segment. Par exemple, la proliférationdes actifs dits en détresse de large bande (broadband ) est une menace pour un groupe detélécommunications traditionnel, mais c'est également une occasion qui peut permettre à cegroupe de s'engager sur la Voix sur IP (VoIP) et le passage au tout IP (contenusnumériques / changement de métier). Il en va de même pour les "forces/faiblesses"

• Distinguer entre un "interne" et un "externe" d'une organisation aujourd'hui témoigne du

manque complet de culture générale sur les organisations. La compétitivité aujourd'huiréside dans la capacité à intégrer des réseaux externes dans la constitution des systèmesd'offre (impartition stratégique comme le secteur automobile, ou cas exemplaire du secteur des biotechnologies). Une entreprise qui s'installe dans un schéma de perception interne

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/externe perdra très probablement des parts de marché importantes, s'interdisant d'agir dansce qui fait la compétitivité des entreprises aujourd'hui.

Cette étape consiste à structurer et à mémoriser les informations. Le processus d'appropriation desinformations par l'organisation conduit à une connaissance structurée dans la mémoire de

l'entreprise. Ce processus s’appelle la gestion des connaissances (knowledge management enanglais).

Dans cette étape, l’analyse des informations est un processus clé, au cours duquel on va définir l'usage à faire des informations recueillies. Autrement dit, les questions juridiques prennent uneimportance déterminante :

• Droit international, droit social, droit de l'environnement, droit des collectivitésterritoriales...

• Sécurité juridique• Utilisation des moyens du droit pour s'informer sur l'environnement et mettre en place des

stratégies juridiques défensives ou offensives (ce que l'on appelle désormais l' "intelligence juridique").

Idéalement, la structure de la mémoire s'appuie sur des données principales (métadonnées)cohérentes avec le reste du système d'information.

Ainsi, veille et gestion des connaissances sont des domaines complémentaires de l’intelligenceéconomique, qui s’alimentent mutuellement.

Formulation des raisonnements stratégiques[modifier]

À ce stade, l'organisation peut être amenée à définir un plan de protection du patrimoineinformationnel, et une stratégie de sécurité des systèmes d'information.

Mise en œuvre des actions et animation des réseaux[modifier]

La blogosphère IE est présente sur Internet à travers de nombreux sites généralistes ou centrés sur un thème particulier comme la veille, la géostratégie, l'e-réputation, le lobbying, lacybercriminalité ou le Knowledge Management.

Évaluation des effets et mutualisation des pratiques[modifier]

(à compléter)

Politiques mises en place[modifier]

En France[modifier]

Après le Japon dans les années 1970 et les États-Unis à la fin des années 1980, la France s'estlancée à son tour dans cette démarche d'intelligence économique, initialement au début des années1990, puis à compter de 2003 à la suite de tentatives de prise de contrôle de sociétés françaisessensibles, de l'activisme de fonds d'investissement étrangers et des agissements de certainesofficines de renseignement.

Historique[modifier]

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• Après les travaux de quelques pionniers (Jacques Villain, Philippe Baumard, AmiralLacoste, Henri Dou, François Jakobiak, Vahé Zartarian) 7, l’intelligence économique estofficiellement introduite en France en avril 1992 par la création de la branche française deSCIP France (Society of Competitive Intelligence Professionnals) à l'initiative de RobertGuillaumot, Yves-Michel Marti, Bruno Martinet et Jean-Pierre Bernat. Cette association

réunit 400 membres en France et 6 000 dans une cinquantaine de pays.

• En 1994 le rapport du Commissariat général du Plan " Intelligence économique et stratégiedes entreprises" appelé parfois rapport Martre (du nom de son rédacteur, Henri Martre,ancien PDG de l’Aérospatiale), apporte la légitimité de l’État à ces nouvelles pratiques.L'idée de la création d'un groupe d'études sur la question est apportée au Plan par PhilippeBaumard et Christian Harbulot. Le Groupe est constitué de façon informel, et contient pour sa grande majorité des membres issus des contacts personnels de Philippe Baumard etChristian Harbulot, ce qui constitue une première pour un groupe d'études du Plan. En avril1995 est créé le Comité pour la compétitivité et la sécurité économique, placé auprès duPremier ministre et comprenant sept membres élus pour deux ans (chefs d’entreprises,

scientifiques, syndicalistes). Ce comité tombera en désuétude à partir de 1997 sous legouvernement de Lionel Jospin, qui ne renouvellera pas ses membres.

• En 2000 deux fonds d'investissement américains supposés proches de la CIA, TexasPacific Group et Spectrum Equity Investors, cherchent à prendre le contrôle de la sociétéfrançaise Gemplus, leader mondial des cartes à puces. Le ministère des Affaires étrangèresest alerté une seconde fois sur le dossier Eutelsat alors visé par ces deux mêmes fonds(note du 22 février 2004). Les pouvoirs publics évoquent la "remise en cause de lacontinuité et de la sécurité de diffusion des chaînes publiques françaises et européennes",les "risques industriels", dans la mesure où "Eutelsat a recours en exclusivité aux servicesde lancement d'Arianespace", ou encore les "menaces pour l'utilisation d’Eutelsat par lesforces militaires de pays européens" qu'aurait représentées cette opération. Ils réussissent àlimiter la montée en puissance de ces fonds à 23,3 % contre le tiers du capital espéré.

• Un député s'empare du sujet en juin 2003, Bernard Carayon, député (UMP) du Tarn remetau Premier Ministre un rapport intitulé "Intelligence économique, compétitivité et cohésionsociale" qui la présente comme une politique publique destinée à garantir la cohésionsociale en assurant le développement économique. Une de ses annexes présente plusieursdéfinitions parfois contradictoires de l'intelligence économique pour mieux souligner ladifficulté de la définir.

Parmi les conséquences de ce rapport on compte la nomination d'un Haut Responsable àl'Intelligence Economique (HRIE) rattaché au Premier ministre en la personne de M. AlainJuillet dont le parcours professionnel (postes de direction dans le Privé, et service dans lesRenseignements) lui donne une forte crédibilité vis-à-vis de l'État, bien que son expérience

 personnelle dans le domaine de l'intelligence économique d'entreprise soit limitée, et quitente de fédérer et de contrôler la profession par la création d'un syndicat professionnel, laFepie (Fédération des professionnels de l’intelligence économique) ; le lancement des

 pôles de compétitivité par Dominique de Villepin ; la mise en œuvre d'une politiqued'intelligence territoriale par  Nicolas Sarkozy.

Organisation étatique[modifier]

• Nomination du haut responsable chargé de l’intelligence économique : nominationd'Alain Juillet le 31 décembre 2003, comme haut responsable chargé de l’intelligenceéconomique au SGDN (Secrétariat général de la défense nationale) par le président de la

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République suite au rapport « Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale »du député Bernard Carayon.

• Actions publiques (au 1er semestre 2009) :o mise en place de responsables de l’intelligence économique dans différents

ministères (Affaires étrangères — une cellule est également prévue auprès de

chaque ambassadeur —, Intérieur, Économie, Finances et Industrie, responsablenommé mais sans équipe ni moyen)o mise en place de pilotage régionaux de l'intelligence économique par les préfets ;o création d'un "référentiel" destiné aux professionnels de la formation en matière

d'intelligence économique ;o création d'une fédération des professionnels de l'intelligence économique ;

• Définition des secteurs dits "sensibles" (septembre 2005) : le ministre de l’Industrieannonce en septembre 2005 la publication prochaine du décret d’application de la loimodifiant le code monétaire et financier. Ce décret devrait comprendre une liste desecteurs dits « sensibles » (la presse cite les casinos, l'armement, la cryptologie, les

 biotechnologies, la sécurité des systèmes d'information…).• coordination entre le délégué interministériel au développement durable et le haut

responsable à l'intelligence économique (septembre 2005)•  Nomination du coordonnateur ministériel à l'intelligence économique au sein des

ministères de Bercy en août 2006• Mise en œuvre du dispositif d'intelligence économique au sein du MINEFI à Paris et dans

les régions : les chargés de mission régionaux à l'intelligence économique, par lacirculaire du 21 mars 2007 (publiée au JORF n°108 du 10 mai 2007 page 8265)

• Mise en ligne du site Internet de l'intelligence économique à Bercy(http://www.ie.bercy.gouv.fr/) en avril 2009.

Situation actuelle[modifier]

En 2006, certains experts, comme Patrick Artus ou des experts d'autres cercles, critiquent lemanque de doctrine théorique dans la politique d'intelligence économique française. Patrick Artus appelle notamment à une « doctrine claire, qui pour l'instant n'a émergé ni à droite ni à gauche ».Ainsi, le gouvernement français n'a pas encore transposé en France les systèmes réseau centrés très développés aux États-Unis8.

Sur le plan pratique et en particulier en direction du monde économique, le MEDEF a publié pour ses adhérents PME en novembre 2006 un guide pratique d'intelligence économique.

Selon Bernard Carayon, l'Union européenne est dans une situation de totale dépendance dans lestechnologies de l'information vis-à-vis des États-Unis. La politique d'intelligence économiquefrançaise doit être développée dans les directions suivantes :

• elle doit être coordonnée avec les autres politiques européennes, en particulier celle del'Allemagne,

• elle doit approfondir les questions de normalisation.

La délégation générale pour l'armement a défini un cadre d'architecture des systèmesd'information analogue à ceux déjà définis par le département de la défense des États-Unis(DoDAF) et par le ministère de la défense britannique (MODAF).

La politique publique se poursuit, en mettant l'accent sur les pôles de compétitivité et les petites etmoyennes entreprises. La conclusion du pacte PME devrait permettre de définir un Small Business

 Act à l'européenne.

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L'intelligence économique à la française se heurte à une faiblesse numérique des sites internet enfrançais (4% des pages web dans le monde étaient en français en 2003), par rapport aux sites enanglais (45% des pages web étaient en anglais à la même date). Il faut noter que la situation s'estaméliorée entre 1996 et 2003, puisque la proportion de pages web en français était en 1996 de 3%,contre 75% en anglais9.

Dans l'Union européenne et les États membres autres que la France[modifier]

Le deuxième rapport de Bernard Carayon sur l'intelligence économique indique qu'il n'y pas devéritable contrôle politique du travail des institutions européennes par les États membres (voir Principe de subsidiarité du droit communautaire#Le contrôle politique). La Fondation Prometheusqu'il préside propose des agendas prospectifs permettant de connaître l'échéancier communautaireà venir dans les secteurs "stratégiques" (santé, développement durable, défense, énergie...). Lesacteurs suivis sont le Conseil européen, la Commission européenne, le Parlement européen, leComité des Régions, le Conseil Economique et Social Européen, les agences et clubs qui enémanent, ainsi que les associations et think tanks dont la vocation est de participer au processusdécisionnel. De plus, Bernard Carayon préconise la mise en place au niveau de l'Unioneuropéenne d'un registre du commerce et des sociétés garantissant la transparence des acteurs.

La France n’est pas le seul pays européen à avoir mis en place une politique d'intelligenceéconomique10.

A la date du 1er  janvier 2006, tous les pays membres de l'Union européenne, à l’exception desPays-Bas, de la Belgique et de l'Autriche, ont mis en place des dispositifs de contrôle desinvestissements étrangers concernant l'ordre public et la défense nationale.

Le Danemark , interdit l'acquisition de groupes spécialisés dans le transport maritime etaérien ou l'exploration pétrolière à toutes les sociétés non danoises.

• L'Allemagne dispose d'un droit de veto pour tout investissement étranger égal ou supérieur à 25 % dans des activités de défense et de cryptologie. De plus certaines entreprises(Caisses d'épargnes, Volkswagen, producteurs d'acier…) sont protégées par la présence desLänder à leur capital, encore que d'après certains spécialistes, cette protection pourraitdevenir illusoire lorsque ces sociétés auront besoin de capitaux frais, mais qui en attendantles protège des tentatives de prise de contrôle.

• L’Espagne protège les secteurs de la défense nationale, des jeux, de la télévision et de la

radio.

Mais l'enjeu le plus sensible est sans doute celui de la diversité culturelle et linguistique del'Union européenne comparée à la forte présence de la langue anglaise dans le monde.

Voir sur ce point :

• Politique linguistique de l'Union européenne• Gestion des langues

Hors d'Europe[modifier]

Aux États-Unis[modifier]

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Aux États-Unis, l'intelligence économique est pratiquée activement depuis la Seconde Guerremondiale.

Alors qu'en France, on considère que le volet offensif est du domaine des entreprises, et le voletdéfensif (dispositifs de protection contre des investisseurs non nationaux) du domaine de l'État, les

États-Unis ne font pas cette distinction. Les secteurs militaires et civils communiquent beaucoup plus qu'en Europe.

À la fin des années 1980, l'administration américaine a lancé la politique d'advocacy de soutienaux entreprises, qui est essentiellement une stratégie offensive.

Grandes lignes de la politique d'intelligence économique des États-Unis

La politique actuelle d'intelligence économique des États-Unis résulte du constat effectué après laguerre du Vietnam de la nécessité d'adapter l'armée américaine au contexte des guerres modernes.Le programme CALS a d'abord été conçu dans les années 1980 pour édicter des exigences vis-à-

vis des fournisseurs du département de la défense. Puis les exigences sur l'ensemble des fonctionsmilitaires ont été décrites dans C3ISR (guerre du Golfe de 1990-1991), devenu C4ISR .

De nouveaux concepts de systèmes d'information en réseau, le Network centric warfare, ont étéutilisés pour la première guerre du Golfe11. Ils structurent depuis le début des années 1990 l'architecture des systèmes d'information des organismes stratégiques des États-Unis. Un cadred'architecture des systèmes d'information a été défini en 2003 (DoDAF), dans l'esprit de lastratégie des données en réseau-centré ( Net-centric data stratégy, NCDS).

Globalement, on peut dire que la stratégie actuelle du département de la défense s'articule autour 

de trois éléments clés :• la définition de communautés d'intérêt (communities of interest , COI) ;• la description de standards de métadonnées, correspondant aux besoins en données des

COI ;• la définition de Global Information Grid enterprise services (services d'entreprise GIG).

Cette stratégie influence en fait pour une grande part les systèmes d'information mondiaux sur laToile.

Article détaillé : Department of Defense Architecture Framework .

Principales caractéristiques

La politique d'intelligence économique des États-Unis s'appuie :

• sur des méthodologies de partage d'informations comme le NCW ( Network centricwarfare), qui procurent aux entreprises des secteurs stratégiques une très grande puissanced'investigation et de décision ; Le web et les métadonnées sont massivement employés

 pour indexer les ressources informatiques. Les organisations publiques américaines gèrentdes registres de métadonnées qui permettent de partager ou de voiler (selon les cas) lesinformations sur le web ;

• sur un lobbying auprès d'un grand nombre d'organisations internationales (OMC, WBCSD,ONU, OCDE, Union européenne, ...),

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• sur des actions systématiques de normalisation, et de lobbying auprès des organismes quidéfinissent les règles du commerce international (chambre de commerce internationale,BASD),

• sur l'usage de la langue anglaise ;• sur un système juridique (soft law) où le droit mou a plus de place ;• sur la puissance financière des fonds de pension ;• sur un dispositif de protection contre les acquisitions de sociétés américaines.

Ce dispositif n'intervient qu'assez tard dans le processus : les projets d'acquisitions sontregardés par le Committee on Foreign Investment in the United States dirigé par lesecrétaire au Trésor, qui détermine au cas par cas si la vente à un propriétaire étranger d'une entreprise est censée "menacer d'affaiblir la sécurité nationale". Des sociétés peuventégalement avoir des statuts particuliers pour limiter les prises de contrôle hostiles 12.L' Exxon-Florio National Security Test for Foreign protège également les entreprisesaméricaines13. Enfin, le 11 septembre et les initiatives chinoises sur de grandes entreprisesaméricaines jugées d’intérêt stratégique ont renforcé les réflexes protectionnistes (cf.tentative d'offre publique d'achat [OPA] du chinois CNOOC sur la septième compagnie

 pétrolière américaine, Unocal, en juin 2005).• sur un environnement législatif protégeant des domaines d'activité.

Outre les sociétés, la loi américaine protège certains domaines d'activités comme lestravaux d'infra-structures portuaires et la réparation navale interdits aux entreprisesétrangères14. De même d'autres secteurs sont également soumis à un encadrementspécifique (compagnies aériennes…) interdisant et limitant le contrôle des sociétésaméricaines par des capitaux non américains.

• sur un environnement législatif favorisant les PME.Le Small Business Act de 1982, programme d'aide aux PME, leur réserve 23 % descontrats gouvernementaux et 40 % de la sous-traitance15.

En Asie[modifier]

• Au tournant du siècle, le Japon met en œuvre un nouveau modèle d'intelligencecollaborative sous la forme de "communautés stratégiques de connaissance", voir [3]. LeJapon a une politique d'intelligence économique depuis 1970.

• La Chine s’est ouverte prudemment aux investissements étrangers, pour mettre à niveau du point de vue technologique et managérial son économie, mais de façon qui reste limitéedans la plupart des secteurs (banques, aciéries, constructeurs automobiles, cimenteries,raffineries, réseaux de distribution d'essence…) pour y garder un certain contrôle. À la datedu début 2006, l'acquisition d'une participation majoritaire dans une entreprise chinoise

n'est pas encore permise, les investissements étrangers devant prendre la forme de partenariat limité à 20 % ou 25 % du capital suivant que l’investissement est le fait d’uneseule entreprise ou d'un consortium.

Organisation de la profession[modifier]

Les organisations représentant la profession en France sont :

• SCIP France, créée en 1992, regroupe principalement des entreprises clientes et prestataires (SIE), et a pour but de développer les pratiques du métier.

L'AFDIE, créée en 2003, est plus orientée vers le lien entreprises / pouvoirs publics.• La Fepie, créée en 2005, a vocation à devenir le syndicat professionnel des entreprises prestataires.

Questions éthiques[modifier]

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En 1998, l'association SCIP France adhère au Code d'Ethique de l'Association SCIP Internationale.

L’amiral Lacoste a été chargé par  Alain Juillet de définir les règles de fonctionnement de la profession de l’intelligence économique. La fédération des professionnels de l'intelligence

économique (Fepie) a été mise en place dans ce but. Sa charte d'éthique précise, en huit articles,les grandes lignes des bonnes pratiques que les professionnels s'engagent à respecter.

Une contribution pour ceux qui ne réduisent pas l'éthique à une pratique professionnelle 16.

Voici des liens pour approfondir ce thème : Éthique en intelligence économique, Éthique desaffaires, Droit des affaires, Veille juridique

Modèle d'intelligence économique[modifier]

L'Association française pour le développement de l'intelligence économique (AFDIE) a identifié11 facteurs 17:

• 7 facteurs d'action : leadership, éthique, prospective,  perception de l'environnement,connaissances et compétences, influence, organisation en réseaux

• 4 facteurs de résultats : Création de valeur , Qualité de l'information, Processus dedécision (Union européenne, gouvernement, gouvernance territoriale, gouvernanced'entreprise), Image

Intelligence économique et business intelligence[modifier]

L'intelligence économique (IE) se distingue de la business intelligence (BI) car cette dernière,malgré tout ce que pourrait suggérer une traduction littérale, correspond en réalité à une catégorie

 particulière d'applications informatiques18.

En effet, l'expression business intelligence est communément employée comme synonymed'informatique décisionnelle, concept qui couvre un périmètre beaucoup plus restreint et dontl'application pratique, jusqu'à présent, est plus souvent focalisée sur le contrôle et l'optimisationdes activités que sur la connaissance globale des opportunités et des menaces stratégiques. De

 plus, la BI s'appuie actuellement surtout sur des données opérationnelles pré-structurées,

quantitatives, déjà disponibles dans le système d'information interne, et très peu sur des donnéesqualitatives ou externes multiformes.

Pour certains, la " Business Intelligence", ne serait qu'un slogan marketing inventé pour vendre deslogiciels d'exploration de données (data-mining ) et de contrôle de gestion.

Intelligence économique et développement durable[modifier]

Bien qu'étant deux domaines distincts, l'intelligence économique et le développement durable ontdes relations, en particulier dans les critères de choix des stratégies d'investissement durable.

Le modèle d'intelligence économique de l'AFDIE comprend un critère de  perception del'environnement, qui précise que l'entreprise doit intégrer l'analyse environnementale dans laformulation de sa stratégie. L'environnement de l'entreprise est porteur de risques qui lasoumettent à des contraintes concernant le juridique, le social, le respect de l'environnement 

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naturel, les règles particulières d'éthique, la gouvernance d'entreprise et tous les éléments participant au développement durable.

L'entreprise doit élargir l'éventail des veilles spécifiques, et ne plus se limiter à la veilleconcurrentielle et technologique, mais intégrer la veille environnementale, la veille juridique (de

 plus en plus de lois et directives européennes portent sur l'environnement), la veille sociétale. Leséléments constitutifs du développement durable constituent en effet un ensemble de signauxfaibles auquel les spécialistes de l'intelligence économique doivent s'intéresser 19.

A noter également que la mise en place d'une politique d'intelligence économique a notamment pour objectif d'assurer la pérennité de l'entreprise par la prise de décisions en toute connaissancede son environnement présent et de ses évolutions futures. La conservation des informations et desconnaissances (gestion des connaissances) au sein de l'entreprise, la mémoire des échecs et dessuccès et les prises de décisions en conséquence assurent également une stabilité à l'entreprise.

En France, le haut responsable à l'intelligence économique, Alain Juillet, a rencontré le

responsable de la délégation interministérielle au développement durable, Christian Brodhag.

Notes et références[modifier]

1. ↑ Voir Les définitions de l'intelligence économique [archive]2. ↑ "L’intelligence économique permet aux entreprises d’agir sur leur environnement au lieu de le subir"

 propos recueillis en septembre 2009 par Imen Gharb pour l'Economiste Maghrébin [archive]3. ↑ Voir [1] [archive], Définition de l'intelligence économique selon le Préfet Rémy Pautrat (Portail de

l'intelligence économique)4. ↑ L'audit d'intelligence économique, Mettre en place et optimiser un dispositif coordonné d'intelligence

économique, Dunod, 2e édition

5. ↑ Levet J.-L., Paturel R., L'intégration de la démarche d'intelligence économique dans le management  stratégique, Acte de la Ve conférence de l'Association Internationale de Management Stratégique (AIMS),Lille, 13-15 mai 1996, 20 p., pages 6-7

6. ↑ Voir  Net-centric data strategy [archive], pages 3 à 9, et article DODADF7. ↑ Voir Les fondateurs de l'IE en France [archive]8. ↑ Éric Denécé et Claude Revel, l'autre guerre des États-Unis, économie, les secrets d'une machine de

conquête, page 589. ↑ Selon un rapport de l 'UNESCO, Mesurer la diversité linguistique sur internet [archive]10.↑ Culture du Renseignement et Intelligence Economique en Europe [archive]11.↑ L'autre guerre des États-Unis, économie : les secrets d'ue machine de conquête, Eric Denécé, Claude

Revel, page 5812.↑ Cf. Ford et ses "actions B" permettant aux seuls héritiers de contrôler 40 % des droits de vote avec 4 % du

capital ( Les Échos du 30 août 2006)13.↑ L’«Exon-Florio National Security Test for Foreign» est un amendement américain au «Defense Production

Act de 1950» (Section 721) adopté en 1988 et visant à bloquer l’acquisition éventuelle d’une entreprisestratégique par des intérêts étrangers. L’élaboration de cet amendement s’inscrit dans une vague d’hostilité àl’égard du Japon (voir le rapport Japan 2000, rendu public en juillet 1991 par la CIA)

14.↑ Cf. la loi américaine intitulée Merchant Marine Act of 1920 appelée communément Jones Act 15.↑ Cf. Les Echos du 31 mai 2007, page 1516.↑ [2] [archive]17.↑ Modèle d'intelligence économique. AFDIE (Association Française pour le développement de l'Intelligence

Economique). Bernard Besson, Dominique Fonvielle, Michel Fourez, Jean-Pierre Lionnet, Economica.Collection dirigée par Jean-Louis Levet. 2004.

18.↑ Business intelligence et intelligence économique [archive]

19.↑ Modèle d'intelligence économique de l'AFDIE, Économica, page 47

Voir aussi[modifier]

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Généralités[modifier]

• Culture stratégique• Stratégie d'entreprise ; SWOT• Intelligence ; Décision ; Intelligence collective• Perception de l'environnement ; Discernement• Économie du savoir • Renseignement• Guerre économique

Normalisation, sécurité de l'information[modifier]

•  Normalisation•  Norme• Liste de normes ISO•

Sécurité de l'information• Sécurité du système d'information• Fuite d'information

Phases et méthodes[modifier]

• Veille en entreprise• Intelligence des sources ouvertes• Benchmarking• Gestion des connaissances (knowledge management)• Rétro-ingénierie• Élicitation• Livre blanc• Signaux faibles• Business-wargame• Salle d'opérations (Warroom)

Mémoire[modifier]

• Métadonnées• Data mining• Datawarehouse• Informatique décisionnelle• Secret industriel

Liens externes[modifier]

• Le site du Haut Responsable en charge de l'intelligence économique (HRIE, site publicfrançais - actuellement en refonte)

• Le Portail de l'Intelligence Économique (Centre national de ressources et d'information sur l'intelligence économique et stratégique)

• Service de Coordination à l'Intelligence Économique (Bercy)

Bibliographie[modifier]

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•  L'intelligence économique et stratégique dans les entreprises françaises [Texte imprimé],Frank Bournois et Pierre-Jacquelin Romani ; [éditeur] Institut des hautes études de défensenationale , préface de Christian Pierret,2000.

•  L'intelligence économique [Texte imprimé] : les yeux et les oreilles de l'entreprise ", Bruno Martinet et Yves-Michel Marti, Ed.d'Organisation,Paris 1995

•  Petit Manuel d'Intelligence Economique au quotidien, Pierre Mongin et Frank Tognini,Dunod mars 2006.•  Petite histoire de l'intelligence économique : une innovation "à la française" , Nicolas

Moinet, L'Harmattan, 2010•  Intelligence économique : enquête dans 100 PME , Sophie Larivet, L'Harmattan février 

2009.• Bouchet Yannick, l'intelligence économique territoriale, une approche ingénièrique dans

une municipalité de moyenne dimension, ed Universitaire Européenes, 2010 ... thèse dedoctorat, 2006, 430p

•   Intelligence territoriale, Ludovic François, Lavoisier, 2008•  Défense nationale et sécurité collective, les métiers de l'intelligence économique, amiral

Pierre Lacoste, février 2006.•  L'intelligence économique, Christian Marcon &  Nicolas Moinet, Dunod, coll. Les Topos,

2006.•  L'autre guerre des États-Unis, Économie : les secrets d'une machine de conquête, Eric

Denécé et Claude Revel, Robert Laffont, 2005.•  Référentiel de formation à l'intelligence économique.•  L'intelligence économique : comment donner une valeur concurrentielle à l'information.

Par Bruno Martinet, et Yves-Michel Marti. 1996, 2e édition 2001. Primé meilleur ouvrageeuropéen de management par Booz Allen Hamilton et le journal Financial Times. Editionsd'Organisation. ISBN : 2708125117.

• Modèle d'intelligence économique. AFDIE (Association Française pour le Développementde l'Intelligence Economique). Bernard Besson, Dominique Fonvielle, Michel Fourez,Jean-Pierre Lionnet, Economica. Collection dirigée par Jean-Louis Levet. 2004.

•  Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale, rapport de Bernard Carayon (juin 2003).

• Stratégies des PME et intelligence économique, une méthode d'analyse du besoin, MaryseSalles, 2003.

• La compétitivité des territoires, article de Rémy Pautrat dans « L’intelligenceéconomique », n° 2004 de La Revue Administration, décembre 2004.

•   L’intelligence économique, Eric Delbecque, PUF, 2006.•  Intelligence des marchés et développement international , Eric de Fontgalland, Hermes

Lavoisier, 2005• Stratégies d'intelligence des organisations, Philippe Bonny, Inevidence, article paru dans

la revue Recherche, technologie & société n° 69, novembre 2007, téléchargeable en PDF•  L'audit d'intelligence économique, mettre en place et optimiser un dispositif coordonné

d'intelligence collective, Bernard Besson, Jean-Claude Possin, Dunod, 2002.•  Les pratiques de l'intelligence économique, huit cas d'entreprises, Jean-Louis Levet,

Economica, 2002•  Du renseignement à l'intelligence économique, Bernard Besson et Jean-Claude Possin,

Dunod, ISBN 210005628X.•  Accompagnement à la recherche d'information économique : l'intelligence économique

expliquée pour une PME-PMI , Auteur : Pascal Frion. (ISBN 2-9516800-0-7. ) A.r.n. Editions•  Accompagnement au traitement de l'information essentielle : la veille et la gestion de

l'information pour une PME-PMI , Auteur : Pascal Frion. (ISBN 2-9516800-1-5). A.r.n.Editions

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•  La création des connaissances dans un processus d'intelligence économique :Contribution conceptuelle et étude empirique, Mourad Oubrich, mars 2005.

• "L'intelligence économique pour les PME-PMI" , Auteur : Franck Bulinge - Année 2002• Maîtres du faire croire. De la propagande à l'influence François-Bernard Huyghe,

Vuibert, 2008, ISBN 978-2-7117-1194-9• "Comment faire face à l’explosion des volumes d’information ?" Luc Grivel, Université deParis I, article paru dans la revue Recherche, technologie & société n° 62, janvier 2006,

librement téléchargeable en PDF•  La nouvelle nationalité de l’entreprise. Commissariat Général du Plan, Rapport du groupe

 présidé par Jean-François Bigay. Paris, La Documentation française, 1999, 271 p.•  La guerre économique mondiale. Bernard Esambert, Paris, Olivier Orban, 1991, 296 p.•  De la stratégie militaire à la stratégie d’entreprise. Gil Fiévet, Paris, InterÉditions, 1992,

271 p.•  De la guerre… économique. Dominique Fonvielle, Paris, PUF, 2002, 233 p.•  Business sous influence. Ludovic François (sd), Paris, Éditions d’Organisation, 2004,

250p.• Techniques offensives et guerre économique. Christian Harbulot, Paris, Éditions Aditech,

1990, 156 p.•  La machine de guerre économique. États-Unis, Japon, Europe. Christian Harbulot, Paris,

Economica, 1992, 163 p.• "Stratégie et surveillances des environnements concurrentiels." , Philippe Baumard, Paris:

Masson, 1991 (disponible gratuitement en ligne)• Frédéric Le Roy, Stratégie militaire et management stratégique des entreprises. Une autre

approche de la concurrence. Paris, Economica, 1999, 250 p.• "Intelligence économique et pratiques juridiques" , Bertrand Warusfel, Revue d'intelligence

économique, octobre 1999, n°5• "L'intelligence juridique : une nouvelle approche pour les praticiens du droit" , Bertrand

Warusfel, Le Monde du droit, 1er -15 avril 2010•  Intelligence économique et problèmes décisionnels, Amos DAVID, Lavoisier : Hermès

Science publications, cop. 2010•  Initiation à l'intelligence économique . Guy Devillebichot, Toulouse, Privat, 1968, 159p.• "Application de l'Intelligence Economique dans un Système d'Information Stratégique

universitaire : les apports de la modélisation des acteurs" , Frédérique Péguiron sous ladirection de Odile Thiéry, Université Nancy 2, thèse soutenue le 16 novembre 2006.

Études de cas

 Intelligence économique stratégique

L'intelligence économique est un état d'esprit. Mais l'intelligence économique (également appelée intelligenceéconomique stratégique) est également une discipline qui requiert de nombreuses compétences dans la science del'information. Gérer un portefeuille brevets, optimiser le référencement d'un site internet dans un domaine ultraconcurrentielle, ou encore prédire une orientation future de marché ne fait pas uniquement appel à une attitude. Descompétences pointues sont nécessaires dans bien des domaines.

L'intelligence économique se développe doucement en France. Les plus fortes demandes se constatent dans la veilletechnologique, la veille concurrentielle, la veille stratégique le lobbying et la sécurité de l'information ( consultant).Voici cinq aspects qui regroupent à eux seuls la majeure partie des actions d'intelligence économique sur le marché.La gestion documentaire, la veille juridique et la gestion des connaissances appelée aussi knowledge management,

sont des secteurs qui se développent également bien. Mais évidement ces disciplines ne sont pas nées avecl'intelligence économique. C'est plutôt l'intelligence économique qui vient apporter des améliorations aux pratiquesqui existaient déjà, parfois même depuis bien longtemps.

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Alors même que beaucoup de gens en usent quotidiennement, peu de gens savent réellement ce qu'est l'intelligenceéconomique, la veille stratégique, la veille technlogique ou la veille concurrentielle. Les technologies de l'informationet de la communication ont explosé ces dernières années. Le développement des réseaux et la mondialisation n'a jamais était aussi concrète qu'aujourd'hui. Les pays qui s'en sortiront le mieux, seront ceux qui s'y adapteront le plusrapidement. Il n'y a pas de limitation de vitesse sur l'autoroute de l'information. Celui qui tirera son épingle du jeu,sera celui qui aura appris à courir le plus vite.

Partenaires

Veille internetVeille et TIC

Veille e-marketingIntelligence économique

Les réseaux de l'intelligence économique

Cartographie des réseaux de l'intelligence économique

Prévision automatisée des résultats de l'élection présidentielle 2007

Blogosphère de l'intelligence économique

Stratégie brevet et intelligence économique - groupe DCNS

Positionnement Google en secteur ultra-concurrentiel - Rachat de crédit - Assurance - Immobilier 

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 Emploi et intelligence économique____________________

L'intelligence économique est une discipline étudiée généralement en double cursus. Elle accompagne un cursus de

 base, et offre une technicité dans la gestion de l'information stratégique, prisée au moment de l'explosion des NTIC.Lors de la recherche d'emploi, elle est bien souvent demandée comme compétence supplémentaire. Comme un savoir-faire intégré à d'autres secteurs d'activités.

Intelligence économique

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Au-delà des études répondant à un besoin ponctuel et spécifique, l'entreprise peut mettre en place unsystème d'information permanent qui ne répond pas à un objectif spécifique et que l'on nommeintelligence économique.

Le vocable utilisé pour qualifier les systèmes d'informations est assez varié : veille technologique, veille

stratégique, intelligence économique, ... Ces termes recouvrent des notions différentes mais aux limitestrès subtiles. Par souci de simplicité, nous parlerons d'intelligence économique !

La plupart des PME n'ont pas encore intégré l'intelligence économique dans leur organisation, souventparce que les concepts qu'elle recouvre leur paraissent fort éloignés de leurs préoccupations quotidiennes.Cependant, ce système d'information est de plus en plus indispensable pour survivre face à uneconcurrence mondiale de plus en plus forte. En effet, dans nos économies, l'information est devenue unvéritable instrument concurrentiel !

• Définition

• Classification

• Etapes

• Limites

Si vous désirez davantage d'informations sur l'intelligence économique, nous vous conseillonsvivement de consulter les ouvrages suivants :

• BESSON (B), POSSIN (J-C), Du renseignement à l'Intelligence Economique. Editions Dunod,Paris, 1998. 

• BESSON (B), POSSIN (J-C), Audit de l'intelligence économique. Editions Dunod, Paris, 1996. • JAKOBIAK (F), L'intelligence économique en pratique. Editions d'Organisation, Paris, 1998. • REVELLI (C.), Intelligence stratégique sur Internet. 2ème édition. Editions Dunod, Paris, 2000.

Vous pouvez également consulter le site suivant Veille.com qui est lié à l'ouvrage précité de CarloREVELLI. Vous y trouverez de nombreuses ressources dans le domaine de l'intelligence économique.

Définition

L'intelligence économique est un système de surveillance de l'environnement de l'entreprise (clients,fournisseurs, sous-traitants, concurrents, partenaires, organismes publics, organismes denormalisation, ...) afin d'en détecter les menaces et les opportunités.

Elle se fonde sur la recherche et la collecte systématique, continue et rigoureuse d'informations dedifférentes natures (scientifique, technique, sociale, commerciale, réglementaire, économique, ...)provenant de sources diverses et ensuite sur le tri, l'analyse, la diffusion et enfin l'exploitation de cesinformations. Ces informations doivent aider l'entreprise à prendre des décisions stratégiques et àrenforcer sa position concurrentielle.

L'intelligence économique ne se base que sur des informations librement et légalement publiées. Ce n'estdonc pas de l'espionnage, comme on pourrait le penser !

La mise en place d'un système d'intelligence économique au sein de l'entreprise n'est pas facile.C'est un investissement à long terme (opérationnel après 3 à 4 ans) qui nécessite l'adhésion et le soutiende tous les acteurs de l'entreprise !

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Classification

L'intelligence économique regroupe différents types de veille. En voici quelques-uns parmi les plusfréquemment rencontrés :

• Veille concurrentielle • Veille technologique • Veille commerciale • Veille sociétale • Veille juridique

Il existe bien entendu d'autres domaines qui peuvent faire l'objet d'un veille (la finance, la fiscalité,l'économie, l'environnement politique et géopolitique, l'écologie, la sécurité, etc.).

1. Veille concurrentielle

Il s'agit d'étudier et de surveiller les concurrents. Elle permet de connaître leurs processus de décision,leurs modes de pensée, leur culture, leurs intentions, ainsi que leurs actions marketing (techniques devente, techniques de distribution, de communication, ...).

En matière concurrentielle, toute l'information n'est pas publiée. L'entreprise pourra néanmoins s'appuyer sur les bases de données (notamment de brevets), collecter l'information économique (articles depresse sur concurrents), ainsi que les documents publiés par les concurrents. Elle devra aussi prendreen compte et exploiter toute l'information informelle (foires, salons, colloques, clients, fournisseurs,partenaires, ...).

La suite logique de la veille concurrentielle est le benchmarking. Celui-ci est un processus decomparaison des performances des produits, des services, de la logistique, des méthodes decommercialisation, de la gestion des ressources humaines, de la culture, ... d'une entreprise par rapport àcelles des meilleurs concurrents. Ce faisant, l'entreprise peut identifier les moyens d'améliorer ses propresperformances et s'aligner à ce niveau de qualité.

2. Veille technologique

La veille technologique vise à rassembler des informations scientifiques et techniques et à surveiller ledéveloppement de l'état de la technique (recherche fondamentale sur les produits et matières, recherche

appliquée (prototypes), procédés de fabrication, matériaux, brevets et licence de fabrication, ...).

La veille technologique est facilitée par le fait que pratiquement toutes les informations d'ordres scientifiqueet technique sont publiées. L'entreprise recherchera l'information dans les bases de données de brevets,les thèses universitaires, les articles et rapports scientifiques, ...

3. Veille commerciale

La veille marketing a pour but d'observer les marchés (lancement de nouveaux produits, détection denouveaux marchés, apparition de nouveaux segments, déclinaison de produits existants, apparition denouveaux procédés d'emballage, ...) et de dégager les évolutions probables dans l'organisation

commerciale des entreprises.

L'entreprise se basera notamment sur les études de marchés publiées, sur les revues spécialisées, sur l'observation des clients, des fournisseurs, des sous-traitants et des distributeurs.

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4. Veille sociétale

La veille sociétale ou veille sociologique consiste à identifier et à anticiper les comportements sociaux etculturels au niveau de la société dans son ensemble.

Il n'existe pas vraiment de méthodologie rigoureuse dans ce cadre. L'essentiel de cette veille s'appuie sur l'observation de rumeurs, sur les études et articles de presse à propos des goûts des consommateurs, desmodes vestimentaires, des loisirs, de la gastronomie, ...

5. Veille juridique

La veille juridique et réglementaire consiste à étudier les systèmes juridiques étrangers et domestique(réglementations existantes et émergentes, jurisprudence, ...) et d'en apprécier les conséquencesstratégiques au niveau de l'entreprise. Elle veillera également à surveiller les contrefaçons sur les marchésétrangers (surveillance des dépôts de brevets et des enregistrements de marques, ...).

Etapes

Les principales étapes de l'intelligence économique sont les suivantes :

• La recherche et la collecte d'informations • L'analyse et la validation des informations • Le stockage et la diffusion des informations • L'utilisation des informations

1. La recherche et la collecte d'informations

Parmi la masse d'informations disponibles, l'entreprise doit identifier celle utile pour son systèmed'intelligence économique. Pour collecter cette information utile, elle dispose d'une variété importante desources d'information, parmi lesquelles nous pouvons mentionner :

• les informations primaires (rapports et études de marché internes), créées de toutes pièces par l'entreprise pour répondre à un besoin propre (par opposition aux informations secondaires quiexistent déjà et qui ont été produites pour un autre usage) ;

• la documentation et les statistiques internes (analyse des ventes et des coûts, comptes,rapports, notes techniques). Très souvent, ces sources d'informations technologiques oucommerciales très riches sont négligées par l'entreprise ;

• les sources informelles, essentiellement orales, et liées aux réseaux de relations internes etexternes (clients, concurrents, fournisseurs, sous-traitants, ...). Pour récolter ces informations

"grises", moins accessibles mais à plus forte valeur ajoutée que l'information "blanche" -découlant des sources formelles - l'entreprise peut, par exemple, interviewer les différentsmembres de son personnel interne (cadres, commerciaux, stagiaires, ...) qui glanent denombreuses informations scientifiques, techniques, économiques ou encore commerciales(besoins des consommateurs, projets des concurrents, tendances fortes à court terme, ...) grâce à

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leurs contacts dans des foires, congrès, conférences, colloques, lors de leurs visitestechniques ou commerciales, ou encore dans les forums électroniques sur Internet, ...L'entreprise devra également examiner les comptes rendus et les rapports des intermédiairescommerciaux (agents, importateurs, ...) ainsi que de ses fournisseurs et prestataires deservice (banques, transporteurs, ...) à l'étranger ;

• les bases de données (fichiers informatisés contenant des éléments bibliographiques),particulièrement importantes pour les informations de types scientifique, technique, financier etéconomique ;

• les périodiques (revues, journaux, ...) scientifiques, techniques ou économiques. Disponiblesdans la plupart des universités, des organismes de recherche et d'Internet, ils permettentd'acquérir des informations plus récentes que par le biais des bases de données ;

• les ouvrages, thèses, encyclopédies, ... permettent d'acquérir des connaissances de base etgénérales par rapport à un thème donné ;

• les brevets (résumés et textes complets, schémas, figures et dessins de l'invention) permettent àl'entreprise de collecter des informations techniques, scientifiques et juridiques par rapport à sesconcurrents, surtout dans les secteurs à forte innovation (pharmacie, chimie, électronique,télécommunications, ...) ;

• Internet. Ce média est un véritable outil de recherche, tant dans le cadre de la réalisation d'étudesde marché internationales que dans la mise en place d'un système d'intelligence économique.Consultez la section qui lui est consacrée ;

• ...

2. Validation et analyse de l'information

L'information ainsi recueillie doit être validée, mise en forme et analysée :

• l'entreprise doit effectuer des recoupements avec d'autres sources et consulter l'avis d'experts afinde vérifier la crédibilité, la fiabilité et la pertinence de l'information récoltée ; 

• l'information validée doit être mise en forme. Il s'agit alors de convertir les données en documentsstandardisés ; 

• l'information mise en forme est ensuite synthétisée et analysée via des traitements statistiques et

informatiques afin de produire des outils d'aide à la décision stratégique.

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3. Stockage et diffusion de l'information

Après avoir traité l'information, il faut la stocker et la diffuser. A ce niveau, la disponibilité d'un service dedocumentation est importante. L'information collectée et traitée ne pourra aider à la prise de décisionsstratégiques que si elle est diffusée auprès des bons interlocuteurs. La diffusion s'opèrera à travers desoutils de communication tels que un journal interne, un bulletin d'information, un intranet, ... Sans cela, il n'y

a pas d'intelligence économique.

4. Utilisation de l'information

L'étape ultime du processus consiste à prendre des décisions stratégiques pour l'entreprise sur base desinformations collectées, traitées et diffusées. Il peut s'agir, par exemple, de développer de nouveauxprojets de recherche et développement, de vendre ou d'acheter des licences, ou encore d'acheter denouvelles unités de production.

Limites

La mise en place d'un système de veille au sein de l'entreprise et son bon fonctionnement se heurtent àcertains obstacles, parmi lesquels :

• l'accès difficile à l'information. L'information n'est pas toujours disponible et lorsque elle l'est,elle n'est souvent que parcellaire et obsolète ;

• la fiabilité limitée de l'information. Les sources d'information ne sont pas toujours fiables et par ailleurs l'information collectée est souvent incomplète ;

• le manque de spécificité de l'information collectée. Il est difficile d'exploiter une information trèsdiversifiée en la rendant opérationnelle car elle ne tient pas compte des besoins spécifiques del'entreprise et de sa stratégie interne ;

• les problèmes de traitement de l'information liés aux problèmes d'organisation interne.L'entreprise manque généralement de temps et de moyens humains et matériels pour exploiter lamasse de données brutes récoltées. Souvent d'ailleurs, une grosse part de cette information estperdue suite à l'absence de classement et de moyens de diffusion adéquats. </F< FONT>