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2 Am hors-série N°2 – AVRIL 2011 Directeur général de Bolloré Africa Logistics depuis 2007, Dominique Lafont révèle comment, plus forte après avoir surmonté la crise, la société a plus d’un projet dans ses cartons. Explications. L e poids grandissant de l’Afrique dans le commerce mondial est une aubaine, mais aussi un espoir pour le groupe Bolloré, leader du transport et de la logistique sur le continent. D’après Dominique Lafont, l’Afrique va dans la bonne direc- tion, malgré l’instabilité qui frappe certaines régions. Convaincu que le transport est la clé du développe- ment, il mise sur la densification de son réseau et la formation de cadres africains. Quant à l’intérêt crois- sant de la Chine pour la région, il représente, selon lui, une chance bien plus qu’une menace. AM : Malgré la récession mondiale, Bolloré Africa Logistics a continué d’enregistrer une forte crois- sance. Comment l’expliquez-vous ? DOMINIQUE L AFONT : Pour nous, la crise a constitué une opportunité, car nos concurrents ont cru bien faire en réduisant ou en gelant leurs inves- tissements. À l’inverse, nous avons multiplié les ini- tiatives et accéléré nos projets d’investissements dans l’ensemble de nos activités, car nous étions persuadés que l’effet de la crise serait temporaire et atténué sur le continent africain. L’Afrique a été moins impactée que le reste du monde. Est-ce l’unique raison de votre réussite ? La croissance africaine joue effectivement un rôle essentiel, mais, au-delà, j’attribue notre succès aux métiers porteurs qui sont les nôtres : le transport et la logistique. Ces métiers bénéficient de l’intensification des échanges, supérieure à la croissance elle-même, et d’un mouvement de conteneurisation en pleine phase de rattrapage en Afrique. Enfin, nous avons gagné des parts de marché à la fois en Afrique de l’Ouest, où notre implantation est plus ancienne, mais aussi en Afrique de l’Est et en Afrique australe, où nous bénéficions également d’un effet de rattrapage. Avec un quasi doublement de notre chiffre d’affaires et de notre activité en général, en cinq ans, en Afrique, notre croissance a été supérieure à celle des écono- mies africaines. Parmi les multiples activités que vous exercez sur le continent, la plus visible est la concession portuaire. Quoi de neuf dans cette branche ? Fin novembre, nous avons remporté l’appel d’offres accompagné par la Banque mondiale sur le terminal conteneurs du port de Freetown (Sierra Leone) qui nous opposait aux groupes APMT et ICTS. Ce contrat est d’une durée de vingt ans et porte sur un effort d’investissement de 95 millions d’euros. Qu’en attendez-vous ? Ce port a deux vocations. Il bénéficie de très bonnes configurations naturelles qui permettraient de développer les transbordements, car le pays est idéalement situé entre l’Europe, l’Amérique latine et « L’économie est en pleine phase de décollage » PROPOS RECUEILLIS PAR GRéGORY PLESSE RENCONTRES & REPORTAGES  Dominique Lafont LE GROUPE BOLLORé Activités Transport et logistique internationale Distribution d’énergie Terminaux et systèmes spécialisés Batteries Supercapacités et voitures électriques Films plastique Médias et communications Plantations Participations financières. Chiffre d’affaires 2009 6 milliards d’euros Résultat net 120 millions d’euros Nombre d’employés 33 010

Interview Dominique Lafont (Bolloré Africa Logistics) - Afrique Magazine - HS Business Avril 2011

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Directeur général de Bolloré Africa Logistics depuis 2007, Dominique Lafont révèle comment, plus forte après avoir surmonté la crise, la société a plus d’un projet dans ses cartons. Explications.

Le poids grandissant de l’Afrique dans le commerce mondial est une aubaine, mais aussi un espoir pour le groupe Bolloré, leader du transport et de la logistique sur le continent. D’après

Dominique Lafont, l’Afrique va dans la bonne direc-tion, malgré l’instabilité qui frappe certaines régions. Convaincu que le transport est la clé du développe-ment, il mise sur la densification de son réseau et la formation de cadres africains. Quant à l’intérêt crois-sant de la Chine pour la région, il représente, selon lui, une chance bien plus qu’une menace. Am : Malgré la récession mondiale, Bolloré Africa Logistics a continué d’enregistrer une forte crois-sance. Comment l’expliquez-vous ? 

Dominique Lafont : Pour nous, la crise a constitué une opportunité, car nos concurrents ont cru bien faire en réduisant ou en gelant leurs inves-tissements. À l’inverse, nous avons multiplié les ini-tiatives et accéléré nos projets d’investissements dans l’ensemble de nos activités, car nous étions persuadés que l’effet de la crise serait temporaire et atténué sur le continent africain.L’Afrique a été moins impactée que le reste du monde. Est-ce l’unique raison de votre réussite ?

La croissance africaine joue effectivement un rôle essentiel, mais, au-delà, j’attribue notre succès aux

métiers porteurs qui sont les nôtres : le transport et la logistique. Ces métiers bénéficient de l’intensification des échanges, supérieure à la croissance elle-même, et d’un mouvement de conteneurisation en pleine phase de rattrapage en Afrique. Enfin, nous avons gagné des parts de marché à la fois en Afrique de l’Ouest, où notre implantation est plus ancienne, mais aussi en Afrique de l’Est et en Afrique australe, où nous bénéficions également d’un effet de rattrapage. Avec un quasi doublement de notre chiffre d’affaires et de notre activité en général, en cinq ans, en Afrique, notre croissance a été supérieure à celle des écono-mies africaines.Parmi les multiples activités que vous exercez  sur le continent, la plus visible est la concession portuaire. Quoi de neuf dans cette branche ? 

Fin novembre, nous avons remporté l’appel d’offres accompagné par la Banque mondiale sur le terminal conteneurs du port de Freetown (Sierra Leone) qui nous opposait aux groupes APMT et ICTS. Ce contrat est d’une durée de vingt ans et porte sur un effort d’investissement de 95 millions d’euros.Qu’en attendez-vous ?

Ce port a deux vocations. Il bénéficie de très bonnes configurations naturelles qui permettraient de développer les transbordements, car le pays est idéalement situé entre l’Europe, l’Amérique latine et

« L’économie  est en pleine phase  de décollage »

proposrecueillispar GréGory PLEssE

rencontres & reportAges  

Dominique Lafont

LE GrouPE  BoLLoré

ActivitésTransport et logistique internationale Distribution d’énergie Terminaux et systèmes spécialisés Batteries Supercapacités et voitures électriques Films plastique Médias et communications Plantations Participations f inancières.

Chiffre  d’affaires 20096 milliards d’euros

résultat net120 millions d’euros

Nombre d’employés33 010

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l’Afrique australe. Nous souhaitons en outre qu’il soit un tremplin pour le développement du pays. Il peut devenir une sorte de locomotive à partir de laquelle on pourra travailler sur la fluidité du réseau logistique interne.

Au plan social, avoir du personnel sur lequel on investit en termes de formation et à l’égard duquel on développe des actions de protection sociale de haut niveau, cela permet également de tirer le pays vers le haut en lui proposant une référence à la fois profes-sionnelle et sociale de bon niveau.Vous vous êtes engagé au-delà de cet appel d’offres…

À la demande des autorités de la Sierra Leone, nous allons participer à une action de promotion du pays, organisée par les institutions internationales à Genève. Il est important d’expliquer à d’autres inves-tisseurs internationaux potentiels que nous avons confiance dans l’avenir du pays et que, à très court terme, nous y investirons des sommes importantes.

L’investissement étranger appelle l’investissement étranger, et cela correspond évidemment à notre inté-rêt bien compris. Plus la croissance sera forte, plus les investissements étrangers seront importants et plus les volumes augmenteront sur le port.Comment avancent les travaux sur le port de  Pointe-Noire, sur lequel vous vous êtes engagés à hauteur  

de 570 millions d’euros sur vingt-cinq ans ?Avant de parler des travaux, je voudrais dire

que le démarrage de la concession s’est fait dans de bonnes conditions. Toutes les actions de forma-tion, d’organisation et de rationalisation ont permis de redresser considérablement la productivité des services aux navires. Quant aux travaux, nous les avons engagés dès l’obtention de la concession, en avril 2009. Nous venons tout juste de lancer l’ex-tension des quais sur 270 mètres et à 15 mètres de profondeur. L’objectif est d’accueillir des navires de grande capacité, notamment les supertankers asiatiques, qui pourraient décharger à Pointe-Noire l’ensemble de leurs volumes à destination de toute l’Afrique centrale et du golfe de Guinée.Vous aviez également été sollicités pour participer  à la revitalisation du Chemin de fer Congo océan (CFCo) entre Brazzaville et Pointe-Noire…

Nous ne sommes pas demandeurs, mais nous avons en revanche tout intérêt à ce que le CFCO fonc-tionne bien. Il serait dommage pour notre conces-sion, après avoir investi plusieurs centaines de mil-lions d’euros, que nos actions soient annihilées par un chemin de fer ayant des difficultés à absorber la croissance des volumes vers Brazzaville puis Kins-hasa. Quand les autorités nous ont sollicités, nous avons répondu que nous pourrions apporter notre V

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expertise au CFCO ou, éventuellement, améliorer sa gestion, dans la mesure où nous pourrions nous appuyer sur un schéma global de réhabilitation des infrastructures et nous adosser à un groupe d’opé-rateurs économiques privés. Ce sont des opérations très lourdes pour un opérateur privé, qui l’exposent considérablement. Notre ouverture de principe doit être considérée comme une démarche responsable de notre part.Vous semblez plus soucieux que vos prédécesseurs de l’image du groupe en Afrique. Pensez-vous l’avoir améliorée ?

Je ne crois pas que notre image soit mauvaise. Nous avons des milliers de clients. Ils ne continue-raient pas à nous faire confiance si nous n’agissions pas de façon transparente. Ce dont le groupe a réel-lement souffert, c’est de travailler depuis longtemps en Afrique, continent qui, dans le passé, n’avait pas bonne réputation. Mais aussi d’avoir peut-être insuffi-samment communiqué pendant des années sur ce que nous faisions et d’avoir ainsi laissé un espace à toute une série d’acteurs qui nous ont gênés sur le terrain.Qu’en est-il de la formation de vos employés ?

Au cours de la dernière décennie, nous avons fait de gros efforts pour atteindre les standards internatio-naux, tant sur le plan de la qualité que de la sécurité. Ainsi, au cours des six derniers mois, 20 % de nos cadres ont reçu une formation. Nous organisons des séminaires en France ou en Afrique pour les cadres africains à haut potentiel, mais nous formons aussi les do ckers ou les cheminots. Nous avons ainsi été amenés à suppléer un certain nombre de carences des États africains. Nous avons par exemple créé une école de formation régionale en Côte d’Ivoire pour nos employés. Cela nous coûte cher, mais c’est un pari sur l’avenir qui ne peut être gagné qu’avec les Africains.Chez Bolloré Africa Logistics, quelle est la part  de cadres africains ?

Nous avons environ un millier de cadres, dont plus de 70 % sont africains. Au cours des deux der-nières années, nous avons intensifié la tendance en nommant des patrons africains à la tête de plusieurs de nos filiales. C’est le cas, par exemple, pour nos deux concessions ferroviaires. Au-delà, nous exer-çons une action vigoureuse pour nous assurer que nos comités de direction en Afrique sont de plus en plus d’origine africaine. Ce qui nous limite sur ce point, c’est le nombre de cadres ayant le profil requis. Nous accélérons donc nos actions de recrutement et de mobilité en interne. Cette politique porte ses fruits, mais j’aimerais la mener plus rapidement.En dehors des activités de concession, quels sont vos principaux objectifs ?

Ce sont toujours le développement de nouveaux

services de supply chain pour les grands opérateurs avec des objectifs panafricains. Ces grands opérateurs ont besoin de s’appuyer sur des services logistiques assez sophistiqués, un niveau de qualité international, un niveau de fiabilité uniforme d’un pays à l’autre et un niveau de couverture homogène. Cela correspond aux caractéristiques de notre réseau, présent dans 43 pays et disposant de plus de 250 filiales. Quels sont ces grands opérateurs avec lesquels vous travaillez ?

Nous nous sommes introduits en Égypte à la faveur d’un partenariat opérationnel avec Orascom. Nous avons créé une société logistique et d’infras-tructures à 50/50. Nous avons aussi signé un contrat actionnarial de supply chain avec le groupe de télécommunications Huawei sur l’Afrique de l’Est, l’Afrique australe et certains pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Nigeria.

Pour nous, tous ces grands groupes sont autant de clients potentiels ou déjà existants. Leurs domaines d’activité sont extrêmement diversifiés. Cela va de l’agriculture aux télécoms en passant par la construc-tion, les ONG, les Nations unies, les armateurs, les distributeurs, les miniers, les pétroliers, les flottes américaine et britannique en escale, les PME afri-caines…Vous avez cité Huawei. Que pensez-vous de l’intérêt des Chinois pour l’Afrique ?

C’est une très bonne chose. Cela fait partie des effets vertueux de la mondialisation. Ce faisant, les Chinois ont beaucoup amélioré l’attractivité de l’Afrique, dont nous bénéficions par ricochet. Nous parlions tout à l’heure des effets négatifs en termes d’image, du fait de travailler en Afrique. Il faut savoir qu’il y a une quinzaine d’années le simple fait de travailler en Afrique suscitait un mélange de com-passion, de dédain et de curiosité. En tant qu’opéra-teur privé, nous souffrions de la mauvaise image de l’Afrique. Aujourd’hui, le regard sur nous a changé, car l’image du continent a changé. Notamment parce que les Chinois s’y intéressent fortement.Quels sont les rapports du groupe Bolloré avec les Chinois ?

Ils sont bons. Nous avons fondé une filiale à Pékin et à Shanghai. J’y ai passé quinze jours en juillet der-nier, et j’ai été étonné de notre notoriété auprès des grands groupes. Notre expertise africaine les inté-resse. Nous sommes en partenariat avec Huawei, nous avons reçu, fin novembre, la visite du PDG de Sinohydro et, peu de temps avant, celle du PDG de China Merchant Group (CMC), premier opérateur portuaire en Chine. Il est désormais notre partenaire sur le terminal conteneurs du port de Lagos (Nigeria), à la place de l’israélien Zim. Je suis très intéressé par le

rencontres & reportAges  i  Dominique Lafont

BoLLoré  AFriCA  LoGistiCs  EN CHiFFrEs20 000  personnes dans 43 pays d’Afrique Premier  réseau  logistique intégré du continent 1,8 milliard  d’euros de chiffre d’affaires en 2009, près du tiers du chiffre d’affaires du groupe, en hausse annuelle de 7 % 200 millions d’euros d’inves tissement annuel en Afrique 10 concessions portuaires (le tiers de l’activité) : Lagos, Cotonou, Freetown, Pointe- Noire, Tema, Abidjan, Douala, Libreville, Lomé et la Pointe- des-Galets, à la Réunion

2 concessions ferroviaires : Camrail au Cameroun et Sitarail en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso 15 %  de l’activité générés par les contrats signés avec des industriels (Huawei, Orascom, Chevron…)

« Les investissements étrangers appellent les investissements étrangers : plus la croissance sera forte, plus ils seront importants. »

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développement de partenariats de ce type. La conju-gaison d’une offre française et d’une offre chinoise apparaît très complémentaire. Nous, Français, appor-tons notre expertise sur le terrain, notre savoir-faire portuaire, une certaine capacité à nous mouvoir et à nous épanouir en Afrique et avec les Africains ; CMC apporte sa propre expertise portuaire ainsi qu’une force de frappe financière non négligeable, un niveau élevé d’introduction et de crédibilité auprès des clients asiatiques et une image plus positive. Ces exemples doivent se multiplier. C’est la vocation de notre filiale en Chine.Ne craignez-vous pas qu’à terme ils se pas-sent de vous ?

Non, je ne suis pas inquiet. Les Chinois investissent dans les chemins de fer, mais peu dans le domaine portuaire. Nous avons en outre des atouts très sérieux qui ne se rat-trapent pas en quelques années. Les Chinois sont pragmatiques. Ils savent qu’ils gagneront du temps en travaillant avec nous. Mais je ne raisonne pas non plus sur cent ans…En revanche, les relations entre Chinois et Africains sont loin d’être au beau fixe…

Il y a deux raisons principales pour lesquelles les Africains sont déçus par les Chinois. Tout d’abord, l’insuffisance d’em-plois générés sur le marché local par les pro-jets et les investissements chinois en Afrique. Ensuite, il y a l’inquiétude du petit artisan, du petit entrepreneur privé africain, qui se voit concurrencé. Cela mis à part, pour ce qui est des investissements chinois en Afrique, je pense qu’un certain nombre de commentaires sont exagérés, car tout continent doit maintenir une certaine diversité dans ses relations commerciales avec le reste du monde.Comment vous positionnez-vous face aux échanges  croissants entre le continent et l’Amé-rique latine ?

Nous ne sommes qu’aux débuts de l’expansion brésilienne en Afrique. Nous réfléchissons donc au renforcement de notre implantation au Brésil, qui est aujourd’hui trop réduite. Je m’y intéresse depuis longtemps. J’avais d’ailleurs à l’époque encouragé Delmas à lancer une ligne entre le Brésil et l’Angola. Conseil que le repreneur de Delmas, la CMA-CGM, a mis en œuvre.Vous êtes optimiste pour l’avenir  économique de l’Afrique ?

Oui. Le continent est en pleine phase de décollage. Il est arrivé à maturité pour accélérer son dévelop-pement et il profite aussi d’un mouvement de glo-balisation qui favorise sa croissance interne. L’essor

des technologies de l’information a joué son rôle en connectant l’Afrique au reste du monde, en lui fai-sant prendre conscience aussi du fossé qu’il y avait à combler. Elles ont aussi généré un appétit de crois-sance et de progrès. À certains égards, elles favorisent l’émergence d’une opinion publique africaine. C’est un facteur incorporel de nature à accélérer le développe-ment du continent.Quels sont les régions les plus dynamiques ?

Selon moi, le rattrapage économique va se faire globalement. La croissance de certains pays africains – aux importantes ressources minières et pétrolières –

va tirer celle des autres. Le continent va connaître un afflux d’investissements qui va lui-même générer du désenclavement entre les pays et plus de coopération interrégionale. Les ports africains sont par exemple en train de se moderniser très rapidement. Par ailleurs, je discutais tout récemment avec un décideur d’un pays dépourvu de richesses minières ou pétrolières qui m’expliquait que c’était un avantage : ils étaient obli-gés de se concentrer sur l’essentiel, la matière grise, l’éducation, la productivité.

Le continent est en outre stimulé par la géné-ration montante, beaucoup plus connectée au reste du monde, soucieuse d’efficacité, d’enrichissement, d’amélioration du pouvoir d’achat. Cette nouvelle génération ne se contentera pas de vivre comme ses parents. Je ne vous dis pas que demain, tous les cli-gnotants seront au vert. Mais j’observe qu’un certain nombre de facteurs internes font bouger l’Afrique qui, conjugués à la globalisation considérable de ces dix dernières années, me font penser que la croissance du continent va s’accélérer.Au-delà de l’activité logistique, le groupe Bolloré, via sa filiale Havas, s’intéresse-t-il au marché de la c

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« Les investissements étrangers appellent les investissements étrangers : plus la croissance sera forte, plus ils seront importants. »

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publicité en Afrique ?Oui, Havas s’y intéresse, compte tenu des réserves

de croissance qu’on prévoit pour le continent. Le groupe Havas a fondé des filiales en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Sénégal, et je crois que les prochains objectifs sont le Nigeria et le Kenya.Ces derniers temps, les enlèvements d’expatriés se  multiplient. Avez-vous pris des dispositions par-ticulières ?

Pour tous ceux qui, comme nous, travaillent depuis longtemps ici, la sécurité est un élément fon-damental. Nous n’avons pas attendu l’aggravation de la situation dans certains pays du Sahel pour réagir. Nous avons des dispositifs pérennes qui me semblent efficaces. ❐