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Chapitre Introductif Le téléphone portable : objet d'étude pour les sciences sociales Introduction : Dans la société française, chaque jour, des millions d'individus échangent : des biens, des services, de la monnaie, certes, mais ils entre- tiennent aussi une multitude d'autres liens : échanges, discussions, coopération, conflits, relations de pouvoir. Les sciences sociales ont pour objet d'étudier divers aspects de la vie des hommes en société. Parmi elles, la science économique (ou économie), la socio- logie et la science politique nous intéressent plus particulièrement en SES. Nous allons dans ce chapitre introductif détailler les démarches et les concepts principaux de ces disciplines. Chaque partie du cours sera composée d'un exemple permettant de mettre à jour le vocabulaire essentiel à retenir (dans l'encadré ci-dessus). Ces exemples portent tous sur un même objet d'étude : le téléphone portable, afin de montrer que le croisement de ces disciplines scientifiques permet d'améliorer la compréhension d'un phénomène. 1 - Le téléphone portable : objet d'étude de l'économiste 1.1 - Des économistes pour quoi faire ? Vidéo : « Des économistes, pour quoi faire ? » : entretiens avec six économistes dans le cadre de l'exposition « économie, Krach, Boom, Mue ? » à la cité des sciences de La Villette jusqu'en janvier 2014. http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/economie-krach-boom-mue/paroles-economistes-role-economistes.html si ce lien ne fonctionne pas, essayez le suivant: http://www.universcience.tv/video-des-economistes-pour-quoi-faire--5643.html Nous allons nous pencher plus particulièrement sur quatre témoignages. Q1 - Complétez le tableau de la page suivante au cours de la diffusion de la vidéo 1ES1 – 2015-2016- lycée R. Descartes Chapitre introductif - version prof page 1/13 Ce que dit le Programme : On montrera que l’analyse économique n’est pas définie par un ensemble d’objets mais par le type de questions qu’elle soulève et par les approches et les méthodes qu’elle utilise pour y répondre, tant au niveau de l’acteur individuel (individu, entreprise) qu’au niveau de la société et des choix collectifs. On mettra en évidence les apports de la sociologie par rapport à la connaissance intuitive du monde social en confrontant les repré- sentations véhiculées par le sens commun et les résultats établis par les enquêtes sociologiques. On initiera les élèves au mode de raisonnement de la sociologie politique (rupture avec le sens commun, vigilance épistémologique, méthodologie quantitative et qualitative, etc.). Notions Science sociale, Science économique, rareté, choix indivi- duels et collectifs, incitations et contraintes, coût d’op- portunité, modèle, utilité, contrainte budgétaire, prix relatif, Sociologie, opinion, prénotion, objectivation, fait social, action sociale, corrélation, science politique, la/le politique, pouvoir, domination, légitimité, légiti- mation Objectifs du chapitre découvrir les démarches des trois principales sciences sociales mettre en œuvre ces démarches sur un exemple à partir d'un objet unique, montrer que les croisements de ces différentes disciplines enrichit l'analyse des phénomènes écono- miques et sociaux Plan du chapitre 1 - Le téléphone portable : objet d'étude de l'éco - nomiste .................................................................................................. 1 1.1 - Des économistes pour quoi faire ? ................... 1 1.2 - Exercice d'application : un modèle simplifié pour choisir son forfait de téléphone ................................ 3 1.3 - Les limites de cette démarche ......................... 5 2 - Le point de vue du sociologue sur les usages du portable ...................................................................................... 6 2.1 - Les objectifs et la méthodologie du sociologue...6 2.2 - Exercice d'application : comment la sociologie analyse-t-elle la diffusion du téléphone portable ? ....... 7 3 - le point de vue du politiste sur le dévelop - pement du portable ................................................................... 10 3.1 - Le portable et le politique : quels liens ? ......... 10 3.2 - Objets et outils de la science politique ............ 11

Intro - Le téléphone portable : objet d'étude pour les sciences … · 2015. 8. 30. · 1.2 - Exercice d'application : un modèle simplifié pour choisir son forfait de téléphone

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Page 1: Intro - Le téléphone portable : objet d'étude pour les sciences … · 2015. 8. 30. · 1.2 - Exercice d'application : un modèle simplifié pour choisir son forfait de téléphone

Chapitre IntroductifLe téléphone portable : objet d'étude pour les sciences sociales

Introduction :

Dans la société française, chaque jour, des millions d'individus échangent : des biens, des services, de la monnaie, certes, mais ils entre-tiennent aussi une multitude d'autres liens : échanges, discussions, coopération, conflits, relations de pouvoir. Les sciences sociales ontpour objet d'étudier divers aspects de la vie des hommes en société. Parmi elles, la science économique (ou économie), la socio-logie et la science politique nous intéressent plus particulièrement en SES.

Nous allons dans ce chapitre introductif détailler les démarches et les concepts principaux de ces disciplines. Chaque partie du courssera composée d'un exemple permettant de mettre à jour le vocabulaire essentiel à retenir (dans l'encadré ci-dessus). Ces exemplesportent tous sur un même objet d'étude : le téléphone portable, afin de montrer que le croisement de ces disciplines scientifiques permetd'améliorer la compréhension d'un phénomène.

1 - Le téléphone portable : objet d'étude de l'économiste

1.1 - Des économistes pour quoi faire ?

Vidéo : « Des économistes, pour quoi faire ? » : entretiens avec six économistes dans le cadre de l'exposition « économie, Krach,Boom, Mue ? » à la cité des sciences de La Villette jusqu'en janvier 2014.

http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/economie-krach-boom-mue/paroles-economistes-role-economistes.htmlsi ce lien ne fonctionne pas, essayez le suivant: http://www.universcience.tv/video-des-economistes-pour-quoi-faire--5643.htmlNous allons nous pencher plus particulièrement sur quatre témoignages.

Q1 - Complétez le tableau de la page suivante au cours de la diffusion de la vidéo

1ES1 – 2015-2016- lycée R. Descartes Chapitre introductif - version prof page 1/13

Ce que dit le Programme :

On montrera que l’analyse économique n’est pas définie par un ensemble d’objets mais par le type de questions qu’elle soulève etpar les approches et les méthodes qu’elle utilise pour y répondre, tant au niveau de l’acteur individuel (individu, entreprise) qu’auniveau de la société et des choix collectifs.

On mettra en évidence les apports de la sociologie par rapport à la connaissance intuitive du monde social en confrontant les repré-sentations véhiculées par le sens commun et les résultats établis par les enquêtes sociologiques.

On initiera les élèves au mode de raisonnement de la sociologie politique (rupture avec le sens commun, vigilance épistémologique,méthodologie quantitative et qualitative, etc.).

Notions

Science sociale, Science économique, rareté, choix indivi-duels et collectifs, incitations et contraintes, coût d’op-portunité, modèle, utilité, contrainte budgétaire, prix relatif, Sociologie, opinion, prénotion, objectivation, fait social, action sociale, corrélation, science politique, la/le politique, pouvoir, domination, légitimité, légiti-mation

Objectifs du chapitre

➢ découvrir les démarches des trois principales sciences sociales➢ mettre en œuvre ces démarches sur un exemple➢ à partir d'un objet unique, montrer que les croisements de ces

différentes disciplines enrichit l'analyse des phénomènes écono-miques et sociaux

Plan du chapitre

1 - Le téléphone portable : objet d'étude de l'éco-nomiste ................................................................................... . . . . . . . . . . . . . . . 1

1.1 - Des économistes pour quoi faire ?...................1 1.2 - Exercice d'application : un modèle simplifié pourchoisir son forfait de téléphone................................3 1.3 - Les limites de cette démarche.........................5

2 - Le point de vue du sociologue sur les usagesdu portable ................................................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2.1 - Les objectifs et la méthodologie du sociologue...6 2.2 - Exercice d'application : comment la sociologieanalyse-t-elle la diffusion du téléphone portable ?.......7

3 - le point de vue du politiste sur le dévelop-pement du portable ................................................. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

3.1 - Le portable et le politique : quels liens ?.........10 3.2 - Objets et outils de la science politique............11

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conomisteÉ Que font / qu'étudient les économistes Quels problèmes rencontrent-ils ?

F. Bourguignon, Directeur de l'école d'économie de Paris

Les économistes cherchent à comprendre lemécanisme, le fonctionnement de l'économie

Ils sont fortement critiqués lorsqu'ils se trompentou ne prévoient pas un phénomène comme lacrise de 2008

M-O. Strauss-Kahn, Directeurgénéral de la Banque de France

volution d'une société face à une É rareté desressources. Tirer les leçons de l'histoire ou de ses voisins. Construire des maquettes, des modèles. Traite des comportements humains.

Ne peut pas faire d'expériences Pas de lois immuables (les comportementshumains sont variés et changeants)

Agnès Benassy-Quéré Présidente déléguée du Conseil d'Analyse

conomique.É

Objectif = rechercheL'économie n'est pas une science : les réalitésévoluent « ce qui est vrai à un moment ne l'estplus le lendemain »

J-M Daniel, Professeur à l'Ecole supérieure de commerce de Paris.

L'économie est une science. « C'est un savoir et non pas une idéologie ».Les économistes ne prennent pas les décisions :ce sont les politiques : ils expliquent quellesseront les conséquences de telle ou telle décision.(ex : zone )€

Risque = tomber dans l'idéologie et ne plus êtreneutre ?

Bilan : Les économistes cherchent donc à expliquer ou prévoir l'activité économique à partir de modèles* (représentations simplifiéesde la réalité) construits sur des hypothèses.

M-O Strauss-Kahn évoque dans son entretien la rareté* des ressources. Q2 – Qu'est-ce que la rareté ? La rareté* existe lorsqu'il y a une tension entre les besoins des individus et les ressources disponibles pour les satisfaire. En économie,

un besoin est un manque qui peut être comblé par la consommation d'un bien ou d'un service. Q3 – Quelle est la conséquence de la rareté pour les agents économiques ? Les besoins humains sont illimités depuis celui de manger et boire à celui de partir en vacances. Certains besoins n'existent d'ailleurs

pas encore, c'est tout le travail des entreprises de les découvrir et les exploiter. Or les ressources disponibles pour les satisfaire sont limitéesvoire en voie de disparition pour certaines. Tout le monde veut se déplacer rapidement, en voiture par exemple, mais les ressources enpétrole pour ces voitures sont faibles.

Les ressources étant rares, les individus ont donc des choix à faire individuellement ou collectivement en répartissant lesressources selon des critères prédéfinis.

Les individus sont donc contraints de faire des choix* c'est-à-dire des arbitrages entre plusieurs solutions possibles dans cecontexte de rareté des ressources. Ces choix sont individuels (faits par un seul agent) ou collectifs c'est-à-dire faits par desgroupes d'individus.

Q4 – Si vous devez choisir entre deux solutions, comment faites vous ?On attend dans les réponses des élèves : je choisis ce qui me plaît le plus, ce qui me coûte le moins. Les choix se font en tenant compte de contraintes* (règle obligatoire qui réduit la capacité d'action) et d'incitations* c'est-à-

dire des dispositifs par lesquels les individus ont intérêt à adopter un comportement . Elles sont souvent pécuniaires mais peuventaussi relever de préférences individuelles.

Dans tous les cas, il faut faire apparaître un élément permettant de faire un choix, mais aussi le renoncement à quelques chose : choisira un coût d'opportunité* : ce à quoi un individu renonce lorsqu'il fait un choix.

On peut mesurer ce coût en bien-être ou en « utilité » mais on peut aussi le chiffrer en utilisant par exemple une échelle monétaire(monétiser les choix). Les économistes raisonnent donc en terme de coûts et d'avantages.

Q5 – En vous appuyant sur ces entretiens, et vos réponses précédentes, définissez la science économique.La science économique étudie donc les choix des agents économiques (consommer ou non, produire ou non …)

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Définition : La science économique est la science sociale qui étudie comment les ressources rares sont employées pour lasatisfaction des besoins humains. Elle s'intéresse à la production, à la répartition et à la consommation, ainsi qu'aux institu -tions qui encadrent ces opérations.

1.2 - Exercice d'application : un modèle simplifié pour choisir son forfait de téléphone

Nous allons ici reconstituer étape par étape la démarche, la méthode utilisée par un économiste pour analyser un problème.Le problème consiste à faire un choix d'un forfait de téléphone portable composé de SMS et de minutes d'appels

Q6 – Si vous aviez à faire le choix de Sam, quels éléments prendriez-vous en compte pour choisir le nombre de SMS et de minutesd'appels qui composeront votre forfait ?

On attend ici des élèves qu'ils parlent du budget total, des préférences de l'utilisateur, du coût de chacune des solutionsPlacer ici la notion de prix relatif* : rapport entre le prix d'un produit et celui d'un autre produit , en général considéré comme

référence : ici 1 SMS = 0,5 minute ou 1 minute = 2 SMS

tape 1. Construction de la droite de budget.É

Q7 - Notons X le nombre de minutes d'appel et Y le nombre de SMS consommés par Sam en un mois.Complétez le tableau suivant :

Nombre de minutes d'appels(X)

Prix total des appels (en )€

Nombre de SMS (Y)

Prix total des appels(en )€

Dépense totale de Sam(en )€

0 0 200 20 20

10 2 180 18 20

20 4 160 16 20

30 6 140 14 20

40 8 120 12 20

50 10 100 10 20

60 12 80 8 20

70 14 60 6 20

80 16 40 4 20

90 18 20 2 20

100 20 0 0 20

1ES1 – 2015-2016- lycée R. Descartes Chapitre introductif - version prof page 3/13

Document 1Prenez l’exemple de Sam qui a choisi de consacrer un revenu mensuel de 20 euros à sa consommation de téléphone portable. Il dépense

tout ce revenu entre appels et SMS, en cherchant à maximiser sa satisfaction personnelle. Nous supposerons que les appels sont vendues auprix de 0,2 euro la minute et les SMS sont vendus à l'unité au prix de 0,1 euro. Quels sont ses choix possibles ?

Quel que soit son choix, Sam sait que le coût de son panier de consommation ne peut pas excéder le montant d’argent qu’il peut dépenser.Autrement dit : dépense en appels + dépense en SMS revenu total.≤

Les consommateurs ont toujours un revenu limité qui impose une contrainte à ce qu’ils peuvent consommer. La contrainte illustrée parl’équation – d’après laquelle un consommateur doit choisir un panier de consommation qui ne coûte pas plus cher que son revenu total – estappelée contrainte budgétaire. C’est une manière simple de dire que les consommateurs ne peuvent pas dépenser plus que le revenu totaldont ils disposent. […]

La droite de budget représente toutes les combinaisons possibles de quantités de SMS et d'appels que Sam peut acheter s’il dépense tout sonrevenu. C’est également la frontière entre l’ensemble des paniers de consommation accessibles (les possibilités de consommation) et ceux quine sont pas accessibles. tant donné que les appels coûtent 0,2 euro la minute et les SMS 0,1 euro l'unité, Sam peut acheter 100 minutes d'apÉ -pels s’il dépense tout son revenu en appels ; il peut acheter 200 SMS s’il dépense tout son revenu en SMS.

Adapté d'un exemple de P. Krugman et R. Wells, Microéconomie, De Boeck Université, 2009.

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Nombre de sms

Nombre de minutes d'appels

20

40 60 80 100 120

40

60

80

100

120

140

160

180

200

220

20

Droite de budget : ensemble des paniers de consommation possibles et maximisant l'utilité de Sam

Zone des paniers impossibles car la dépense dépasse le budget

Q8- Représentez graphiquement en vert ci-dessous la droite reliant les points (X ; Y) de ce tableau, avec le nombre de minutesd'appels en abscisses et le nombre de SMS consommés en ordonnées. Que représente cette droite ?

Cette droite représente la contrainte budgétaire* de Sam: ensemble formé par le revenu du consommateur et les prix desproduits, qui sont des données pour lui (il n'agit pas sur ces variables = contrainte)

On parle de droite de budget

tape 2É : Choix d'une solution

Q9 – Placez sur le graphique le point A (80 ; 80). Ce choix de consommation (on parle de panier de consommation) est-il possible ?Pourquoi ?

Ce panier est impossible car si Sam achète 80 minutes et 80 SMS, il dépensera 16 + 8 = 24 soit plus que son budget maximum.€

Q10 – Hachurez sur le graphique la zone des paniers impossibles Tous les autres paniers sont-ils possibles ? Sont-ils tous optimauxpour Sam ?

• au dessus de la droite de budget : paniers impossibles hachurés car ils dépassent le budget initialement fixé• en dessous de cette droite, paniers possibles mais tout le budget n'est pas consommé : il peut encore améliorer son bien-être

Donc tous les paniers non hachurés sont possibles mais seuls les paniers présents sur la droite de budget sont optimaux, c'est-à-direqu'on ne peut pas trouver un meilleur panier compte tenu du budget de Sam, puisqu'il le dépense en intégralité.

Q11 – Comment Sam va-t-il choisir entre le panier B (20;160) et le panier C (80;40) qui sont tous les deux sur la droite de budget ?Les deux paniers sont tous les deux possibles et optimaux : en choisissant l'un ou l'autre il dépense tout son budget. Mais Sam a certai-

nement une préférence pour les appels ou les sms. Il retire une utilité plus grande avec l'un des deux produits. L'économiste considèreque Sam est capable de savoir ce qu'il préfère et d'attribuer une valeur au bien-être que lui procure chaque produit.

L'utilité* est la mesure du degré de satisfaction obtenue par la consommation d’un bien ou d’un service. On lui donneparfois un équivalent monétaire mais la plupart du temps c'est une valeur symbolique.

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A (80 ; 80) : panier impossible

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Sam va donc départager toutes les solutions possibles sur la droite de budget en fonction de ses préférences et de l'utilité totalequ'il retirera de la consommation des services.

N.B : même si les SMS lui procurent 2 fois plus de bien-être que les appels, ils ne va pas pour autant choisir un forfait 100% SMS car ilpeut avoir besoin des appels parfois : le coût d'opportunité serait ici très grand s'il abandonnait les appels.

Q 12 – Montrez que cet exercice a permis d'adopter la démarche d'un économiste.• On a émis des hypothèses quant au comportement du consommateur :

• on a postulé qu'il est rationnel• on a supposé qu’il cherche à maximiser sa satisfaction

• On a traduit la situation par une équation et une droite de budget : on l’a modélisée• On pourra utiliser le modèle pour étudier l’impact d’une évolution d'une variable simplement en la modifiant (exemple :

changement du prix relatif)

1.3 - Les limites de cette démarche

doc 3 page 25 et encadré « le saviez-vous » page 24 ( manuel hatier 2015) :Q13 – Qu'est ce que « l'homo œconomicus »C'est un ensemble d'hypothèses sur le comportement des agents économiques formulées par les économistes de l'école néoclassique

(dont le modèle utilisé ci-dessus est inspiré). Selon eux, tout individu est rationnel, c'est-à-dire qu'il agit de manière raisonné et réflé-chie, en ayant à a sa disposition toutes les données nécessaires : coûts et avantages, solutions possibles …

C'est un postulat, c'est à dire une « proposition que l'on demande d'admettre avant un raisonnement, que l'on ne peut démontrer etqui ne saurait être mise en doute » (dictionnaire Larousse)

Q14 – Quelle critique Jacques Généreux fait-il envers cet « homo œconomicus » ? Illustrez par des exemples précisSelon lui, dans la réalité, les individus ne sont pas des « calculateurs infaillibles » :

• ils font des erreurs (soit parce qu'ils n'avaient pas toutes les données du problème, soit parce qu'ils n'ont pas pris le temps deréfléchir). Exemple : se tromper en regardant un prix (comparer le prix du produit et non le prix au kg)

• ils agissent parfois sur des impulsions, de manière tout à fait irrationnelle. Exemple : c'est ce qu'ont bien compris les spécialistesdu marketing : l'individu peut être sensible au packaging, à l'odeur d'un produit, à des envies immédiates ...

• ils ne recherchent pas uniquement leur satisfaction personnelle : l'altruisme n'entre pas en ligne de compte dans le modèlenéoclassique. Exemple : payer plus cher un produit pour faire plaisir : les roses le jour de la fête des mères sont plus chères que lelendemain mais on les achète parce que c'est une convention sociale, ou simplement pour montrer son affection.

La méthode de l'économiste se veut donc scientifique mais est loin d'être infaillible, car elle repose sur des décisions humaines loind'être rationnelles (cf. les « comportements moutonniers » des marchés, les paniques boursières ...). L'analyse néoclassique s'est peu à peuimposée dans la science économique, mais elle n'est pas la seule.

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Ce qu'il faut retenir Complétez le texte avec les notions vues dans la partie 1Les ressources disponibles sont limitées pour satisfaire les besoins illimités des êtres humains, on parle de rareté. Les individus

sont donc contraints de faire des choix: lorsqu'ils utilisent une ressource, elle est définitivement perdue pour la satisfaction d'unautre besoin : c'est ce qu'on appelle le coût d'opportunité.

La science économique cherche donc à expliquer comment les individus font des choix en fonction des contraintes (budget,prix relatifs, disponibilité des ressources) qu'ils subissent et des incitations (satisfaction, rémunération ...) qu'ils reçoivent.

Pour expliquer les comportements des individus, les économistes ont construit des modèles (représentations simplifiées de laréalité) et émis des hypothèses : l'individu fait des choix qui maximisent son utilité (satisfaction procurée par la consommationd'un ensemble de biens et de services) selon un calcul rationnel du type coûts/avantages.

Mais les hypothèses et les postulats de ces modèles sont parfois remis en cause : les individus ne sont pas toujours rationnels,et ne calculent pas toujours les coûts et les avantages de telle ou telle décision. De plus, ce type de raisonnement n'expliquequ'une partie des comportements humains et ne peut pas être généralisé, par exemple à d'autres relations sociales (cf. chapitre 5)

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2 - Le point de vue du sociologue sur les usages du portable

2.1 - Les objectifs et la méthodologie du sociologue

Q15 – Qu'est ce qu'une société ?Une société est un groupe organisé d'individus, ayant établi des relations durables, et qui entretiennent des interactions

(action d'un individu sur l'autre et inversement). Ces individus ont établi et respectent des règles de vie commune. La vie en collectivitédésigne d'ailleurs un autre sens du mot. (passages en orange)

Q16 – Pourquoi, d'après les auteurs, le langage est-il un fait à « caractère social » ?Le langage est rendu nécessaire par la vie en société : des individus isolés n'ont pas besoin de construite un outil de communication, ou

alors uniquement pour faire fuir des prédateurs, alors que dans un groupe social, il faut communiquer et établir des règles précises pourceci : une grammaire, des mots, une syntaxe … ce sont des normes.

De plus ce langage est transmis par le groupe lors du processus de socialisation, et une personne qui voudrait créer son propre langageserait vite isolé (caractère intégrateur de la norme).

C'est parce qu'il y a « société » qu'il y a langage : le langage est donc un fait social* : une action, une pensée ou un sentimentextérieurs à l'individu et la société lui impose au cours des processus de socialisation et de contrôle social.

Q17 – Qu'étudie le sociologue ?Le sociologue se penche sur ce qui fait la spécificité du groupe par rapport à l'individu c'est-à-dire les phénomènes qui résultent des

relations entre les individus et non les individus eux mêmes : les faits sociauxDéfinition : La sociologie* est la science sociale qui étudie les relations entre individus au sein de la société. Elle s'inté -

resse aux manières de vivre et de penser ainsi qu'aux comportements et aux actions humaines.

1ES1 – 2015-2016- lycée R. Descartes Chapitre introductif - version prof page 6/13

Document 2Un premier fait est constant, c'est qu'il existe des sociétés, c'est-à-dire des agrégats d'êtres humains. Parmi ces agrégats, les uns sont durables,

comme les nations, d'autres éphémères comme les foules, les uns sont très volumineux comme les grandes églises, les autres très petits comme lafamille quand elle est réduite au couple conjugal. Mais, quelles que soient la grandeur et la forme de ces groupes et de ceux qu'on pourrait énumérer -classe, tribu, groupe professionnel, caste, commune – ils présentent tous ce caractère qu'ils sont formés par une pluralité de consciences individuelles,agissant et réagissant les unes sur les autres. C'est à la présence de ces actions et réactions, de ces interactions que l'on reconnaît les sociétés.

Or la question est de savoir si, parmi les faits qui se passent au sein de ces groupes, il en est qui manifestent la nature du groupe en tant que groupe,et non pas seulement la nature des individus qui les composent [...]. Y en a-t-il qui sont ce qu'ils sont parce que le groupe est ce qu'il est? A cettecondition, et à cette condition seulement, il y aura une sociologie proprement dite; car il y aura alors une vie de la société, distincte de celle quemènent les individus ou plutôt distincte de celle qu'ils mèneraient s'ils vivaient isolés.

Or il existe bien réellement des phénomènes qui présentent ces caractères, seulement il faut savoir les découvrir. […]Le langage est [un de ces] fait[s] dont le caractère social apparaît clairement : l'enfant apprend, par l'usage et par l'étude, une langue dont le vocabu -

laire et la syntaxe sont vieux de bien des siècles, dont les origines sont inconnues, qu'il reçoit par conséquent toute faite et qu'il est tenu de recevoir etd'employer ainsi, sans variations considérables. En vain essayerait-il de se créer une langue originale : non seulement il ne pourrait aboutir qu'à imitermaladroitement quelque autre idiome existant, mais encore une telle langue ne saurait lui servir à exprimer sa pensée; elle le condamnerait à l'isole -ment et à une sorte de mort intellectuelle.

Marcel Mauss et Paul Fauconnet « La sociologie, objet et méthode » ; Article « Sociologie » extrait de la Grande Encyclopédie,vol. 30Société anonyme de la Grande Encyclopédie, Paris, 1901

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Les problèmes rencontrées par l'analyse sociologique

Q18 – Recherchez qui est mile Durkheim.É

mile Durkheim (1858 – 1917) est considéré comme un des pères fondateurs de la sociologie. Il a ainsi été le premier à disposer d'uneÉ

chaire de sociologie en France, à l'université de Bordeaux en 1896. Il cherche avant tout à définir la sociologie comme une méthode(Les règles de la méthode sociologique, 1895) et ses recherches sont guidées par la problématique du lien social : comment les hommesforment-ils ensemble une société ? (De la division du travail social, 1893)

Q19 – Quel problème met-il en évidence dans ce document ? Donnez un exemple précisLe sociologue étudie la société mais … il en fait lui même partie, il est donc plein de prénotions* : vision spontanée et immédiate

de la réalité sociale, souvent fausse car subjective . On peut la rapprocher de la notion de préjugé même si ce dernier est plus unjugement spontané sans explication rationnelle.

Il a aussi une opinion* sur les faits qu'il étudie (Jugement, avis, sentiment qu'un individu ou un groupe émet sur un sujet, desfaits, ce qu'il en pense).

Ces prénotions, préjugés, opinions, peuvent donc fausser son analyse, en orientant son jugement des faits qu'il observe. Par exemple :si un sociologue étudie l'évolution des formes familiales, il peut être influencé par sa propre relation à la famille : selon qu'il est céliba-taire,marié avec des enfants, divorcé et dans une famille recomposée, il n'aura pas la même image de ces formes de familles, et sesopinions (religieuses, politiques …) sur la famille peuvent aussi l'influencer dans ses conclusions.

Q20 – Que doit-il faire pour que son analyse du social soit scientifique ?Le sociologue doit écarter ses prénotions, c'est-à-dire qu'il doit observer les faits sociaux* de l'extérieur, comme des « choses ».

L'objectivation* consiste à observer et analyser les faits sans se laisser guider par des sentiments ou le sens commun mais enutilisant des outils scientifiques. (objectivation : les faits sociaux sont des choses , des objets que l'on doit observer comme tels)

C'est pourquoi la méthode proposée par Durkheim s'appuie sur la comparaison plutôt que sur l'étude d'un fait social pris indépen-damment (méthode de comparaison) et sur la recherche des causes du fait social.

2.2 - Exercice d'application : comment la sociologie analyse-t-elle la diffusion du téléphone portable ?

Document 4 - Taux d'équipement des ménages en équipements multimédia en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et de l'âge

Q21 – Faites une phrase exprimant le sens de chacune des données soulignées dans le tableau

1ES1 – 2015-2016- lycée R. Descartes Chapitre introductif - version prof page 7/13

Document 3 Il faut écarter systématiquement toutes les prénotions ( ... ) Il faut donc que le sociologue, soit au moment où il détermine l'objet de ses

recherches, soit dans le cours de ses démonstrations, s'interdise résolument l'emploi de ces concepts qui se sont formés en dehors de la scienceet pour des besoins qui n'ont rien de scientifique. Il faut qu'il s'affranchisse de ces fausses évidences qui dominent l'esprit du vulgaire. (...)

Ce qui rend cet affranchissement particulièrement difficile en sociologie, c'est que le sentiment se met souvent de la partie. Nous nouspassionnons, en effet, pour nos croyances politiques et religieuses, pour nos pratiques morales bien autrement que pour les choses du mondephysique ; par suite ce caractère passionnel se communique à la manière dont nous concevons et dont nous expliquons les premières. […]

Les phénomènes sociaux sont des choses et doivent être traités comme des choses. ( ... ) Il nous faut donc considérer les phénomènessociaux en eux-mêmes, détachés des sujets conscients qui se les représentent ; il faut les étudier du dehors comme des choses extérieures ; carc'est en cette qualité qu'ils se présentent à nous.

mile DURKHEIM, É Les règles de la méthode sociologique, 1896, édition PUF 1977

En 2012, en %

Catégorie socioprofessionnelle

Agriculteurs exploitants 90,6 92,8 83,4 79,8Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 90,2 97,4 92,5 90,4

Cadres et professions intellectuelles supérieures 95,8 97,9 98,6 97,3Professions intermédiaires 92,0 97,8 96,5 93,9Employés 86,2 96,9 89,2 86,7Ouvriers (y c. ouvriers agricoles) 85,2 97,0 84,3 81,4Retraités 95,5 72,4 48,3 46,2Autres inactifs 83,6 73,0 52,5 50,8Ensemble 90,9 87,6 75,2 73,0Champ : ensemble des ménages en France métropolitaine.

Téléphone fixe

Téléphone portable

Micro-ordinateur

Connexion à Internet

Source : Insee, statistiques sur les ressources et les conditions de vie (SRCV-SILC 2012).

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En France, en 2012, 87,6% des ménages disposaient d'un abonnement de téléphone portable. La même année, sur 100 ménages dontle chef était ouvrier, 97 en moyenne avaient un téléphone portable.

Q22 – Quels écarts concernant l'équipement en portable pouvez vous relever dans ces deux documents ? Illustrez par des donnéesprécises.

On constate que les inactifs : retraités et autres, ont un taux d'équipement très inférieur à la moyenne : 72,5 % (en moyenne) contre87,6 % pour l'ensemble des ménages soit 10 points de % d'écart (rappeler les écarts en points)

Parmi les actifs, ce sont les cadres et PIS qui ont le taux d'équipement le plus élevé, les agriculteurs exploitants le plus faible taux, maisles écarts sont plus faibles : seulement 5 points entre AG et CPIS.

La différence principale est donc entre actifs et inactifs (plus de 20 points d'écart)Le taux d'équipement diminue régulièrement avec l'âge : les 16-24 ans sont poches d'un taux d’équipement de 100 % alors que le taux

d'équipement des plus de 60 ans ne dépasse pas 70 % (30 points d'écart)C'est exactement l'inverse pour le téléphone fixe , pour lequel le taux d'équipement augmente avec l'âge.Q23 – Comment peut-on expliquer les écarts constatés ?On peut donc penser à plusieurs facteurs explicatifs : le revenu (les ménages les plus aisés ont un taux d'équipement supérieur) et les

différences d'usage : les retraités ont vécu sans et peuvent avoir une mauvaise connaissance de la technologie, les cadres les utilisent auquotidien, en particulier professionnellement.

L'âge enfin semble être un facteur essentiel qui recoupe les données précédentes : les retraités, plus âgés, sont la population la moinséquipée en téléphones portables. Mais comme dit ci-dessus âge et usages sont fortement correlés.

Lorsque deux phénomènes évoluent en même temps (dans le même sens ou en sens inverse), on parle de corrélation, maisAttention corrélation ne veut pas dire causalité !! la causalité consiste à déterminer quelle est la variable explicative.

Cependant on peut remarquer que • les écarts sont assez faibles entre les CSP (et se réduisent au cours du temps, avec l'effet de saturation , même si les ménages de

cadres sont aujourd'hui multi-équipés.• d'autres explications existent pour le faible taux d'équipement des agriculteurs : faible accès au réseau dans les zones rurales etc.

Q24 – Pourquoi les usages du téléphone sont-ils différents d'une société à une autre ?Chaque société humaine édicte ses propres règles (normes) conformes à ses valeurs (principes). Le téléphone portable s'est donc diffusé

dans un contexte bien différent selon les pays : capacité à accepter les conversations privées en public, attachement à la nouveauté ou aucontraire à la coutume ou la tradition, liens familiaux …

Q25 – Comment le sociologue peut-il mettre en évidence ces différences ?Il doit procéder à des comparaisons et pour cela doit disposer de données qu'il recueillera par des enquêtes.

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Document 5 Si les technologies ont tendance à être mondiales, elles sont aussi des marqueurs de différences culturelles car les usages sont loin d'être

parfaitement homogènes. C'est le cas des téléphones mobiles notamment. Tout d'abord, on ne parle pas d'eux de la même manière selon l'en-droit d'où on en parle : on parle de Mobiles en Allemagne ou en Espagne pour désigner des appareils qui s'inscrivent dans l'itinérance ; onparle d'Handys, de K nnyk tä ä ou de Sho Ji, en Allemagne, Finlande et Chine pour désigner ses appareils qui tiennent dans la main, soulignantainsi leur fonctionnalité. Les Japonais parlent de Ketaï pour désigner ces appareils qu'on peut emporter avec soi. Les Cellular américainstraduisent une vision plus technologique. [...]

"La culture influe sur le mode de vie et le mode de vie influence la façon dont nous communiquons" , rappelle Vittorio Colao, le patron deVodafone. Les technologies sont "à la fois constitutives et construites par des facteurs historiques, sociaux et des contextes culturels", expliquel'anthropologue Mimi Ito, auteure d'un livre sur la sous-culture mobile au Japon. Pour elle, le boom des services mobiles au Japon, lancénotamment par l'i-mode est à relier au harcèlement social que subissent les adolescents : la société japonaise laisse peu de place pour lesconversations privées et l'usage du téléphone en public, même dans les transports en commun, y est très mal vu, quand il n'est pas puni par laloi. […] En 2009, les Japonais ne conversaient en moyenne que 133 minutes sur leur téléphone (bien moins que la moyenne mondiale etmême bien moins qu'en 2002, où ils conversaient 181 minutes en moyenne). Ils compensent par une frénésie textuelle : certains opérateursont des moyenne de quelque 1000 SMS par mois par abonnés ! "Pas étonnant que les adolescents de Tokyo aient été appelés la "génération dupouce".

Le Monde.fr, « La généralisation du téléphone mobile transforme-t-elle les comportements ? »15 janvier 2010

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Pour compléter – Les trois grandes méthodes en sociologie 1 - L'enquête par questionnaire : Elle a pour but de produire des données individuelles, standardisées, calibrées, c'est-à-dire avec la même

qualité: la conception du questionnaire, le test du questionnaire auprès de quelques personnes pour s'assurer de la qualité des questions, la passation duquestionnaire, la saisie des réponses et ses contrôles, le nettoyage de la base de données (des erreurs éventuelles) et l'analyse de cette base. [...]

L'enquêteur doit s'en tenir au texte du questionnaire sans rien y ajouter et noter les réponses données sans plus de commentaire. Le questionnaire est une série de questions. Ces questions peuvent être accompagnées de propositions de réponses, les « modalités », et sont alors

des « questions fermées » ; ou bien elles peuvent ne rien proposer et sont alors des « questions ouvertes ». 2 - L'entretien : Il est un instrument idéal pour produire « des récits », des« histoires » qui mêlent des faits précis, des anecdotes et les jugements,

les sentiments associés à ces événements. Au cœur de l'entretien, on retrouve donc à la fois une description fine de pratiques, de moments et le pointde vue des acteurs sur ceux-ci.

Le guide d'entretien est une série de thèmes à aborder dans la discussion avec la personne enquêtée. 3 - L'observation : Les descriptions comportent des faits bruts, mais aussi des ajouts interprétatifs sur le comportement des individus en présence

[...]. De façon minimale, l'observation consiste à « être présent », à «vivre avec » les personnes qui font l'activité qui intéressent l'enquêteur et cetteprésence suppose une permanence et une durée assez longue et rendre compte de ce qui se passe.

La grille d'observation est un document qui contient une série d'items en lien avec l'objet auxquels l'observateur doit prêter attention. D'après C. Giraud,« Les techniques d'enquête en sociologie », dans F. de Singly, Nouveau manuel de sociologie, Armand Colin, 2010.

Ce qu'il faut retenirComplétez le texte avec les notions vues dans la partie 2La sociologie étudie les relations entre individus en société. Pour cela elle doit mettre en évidence des comportements qui sont dus à la vie en société : les faits sociaux, puis chercher à

les expliquer. Cette démarche d'analyse (mettre en évidence puis expliquer) a été proposée par un des fondateurs de la socio-logie en France : mile Durkheim. Il s'agissait pour lui d'isoler ces faits sociaux, puis d’établir des corrélations permettant deÉ

comprendre comment le groupe agit sur le comportement des individus.Pour que cette démarche soit scientifique, il faut mettre en place tout un travail d'objectivation. En effet, le sociologue

étudie des sociétés dans lesquelles il évolue lui-même ou qu'il ne connaît pas (exemple : les sociétés dites « traditionnelles »étudiées par les anthropologues). Il a donc des prénotions, des préjugés ou des opinions sur les faits qu'il étudie qu'il doit s'ef-forcer de rejeter afin d'être le plus objectif possible.

Pour cela, il dispose d'outils comme : • des enquêtes statistiques sous la forme de bases de données ou de sondages (avec toute la rigueur que cela demande)• des enquêtes qualitatives : entretiens ; enquêtes par sondages, travail sur documents historiques• l'observation directe : c'est-à-dire une mise en situation

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3 - le point de vue du politiste sur le développement du portable

3.1 - Le portable et le politique : quels liens ?

Q26 - Comment justifie-t-on l'interdiction du téléphone au volant ?Raisons de sécurité, protection des citoyens. L’ tat se substitue aux individus lorsqu'ils n'adoptent pas les «É bons » comportements ou

pour protéger les autres des comportement dangereux.Q27 – Qui édicte les règles du code de la route ? Pourquoi ?Le code de la route est l'ensemble des lois et des règlement qui régissent l'utilisation des voies publiques par divers usagers. C'est donc

le gouvernement et le Parlement (pour les lois et les décrets) et les administrations publiques locales (pour les règlements de circulationlocaux) qui édictent ces règles.

Ces institutions disposent de la légitimité* (caractère de ce qui est reconnu et accepté par tous dans une société) : le Parlementou le conseil municipal parce qu'il ont été élus par des élections au suffrage universel, le gouvernement parce qu'il est nommé par lePrésident de la république, lui même élu au suffrage universel. Cette légitimité est fondée sur l'existence de règles de droit.

Ces institutions ont donc un pouvoir* : elle peuvent interdire ou obliger les individus à agir dans un sens qu'ils n'auraient pas forcé-ment adopté de leur propre chef (ce qui est en quelque sorte une privation de liberté). Et ce pouvoir est rendu légitime par le droit.

Q28 - Pourquoi les règles juridiques ont-elle évolué lorsque le téléphone portable s'est généralisé ? Des comportements nouveaux se sont développés, avec parfois de nouveaux danger pour les individus (accidents) ou alors des situa-

tions gênantes (cf règlement intérieur). Les normes ont donc été adaptées à ces nouveaux comportements, soit pour les accompagner,soit pour les encadrer.

Ce sont les pouvoirs publics qui font évoluer les normes. Ils le font car ils disposent de la légitimité politique.Lire le règlement intérieur ici (passages concernant le portable) et commenter ses évolutions

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Document 6 - L'introduction de nouvelles normes concernant le portable 6a extrait de bande dessinée←

6b – extraits du code la routeArticle R.412-6 « Tout conducteur doit se tenir constam-

ment en état et en position d'exécutercommodément et sans délai toutes lesmanœuvres qui lui incombent. Ses possibilitésde mouvement et son champ de vision nedoivent pas être réduits par le nombre ou laposition des passagers, par les objets transportésou par l'apposition d'objets non transparentssur les vitres. Le fait, pour tout conducteur, decontrevenir aux dispositions ci-dessus est punide l'amende prévue pour les contraventions dela deuxième classe. »

Le décret 2015-743 du 24 juin 2015concernant l’usage du téléphone mobile vientmodifier l'article R.412-6-1 :

«L’usage d’un téléphone tenu en main par leconducteur d’un véhicule en circulation estinterdit.

Est également interdit le port à l’oreille, parle conducteur d’un véhicule en circulation, de tout dispositif susceptible d’émettre du son, à l’exception des appareils électroniques correcteurs desurdité. [...]

Le fait, pour tout conducteur, de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l’amende prévue pour les contraventions de laquatrième classe. Cette contravention donne lieu de plein droit à la réduction de trois points du permis de conduire.»

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3.2 - Objets et outils de la science politique

Dans cette partie, je vous propose d'utiliser comme support de cours un article de Nicolas Rouillot, Diplômé de l'Institut d’ tudesÉ

Politiques de Paris et créateur du site le-politiste.com. Cet article est consultable dans son intégralité à l'adresse suivante : http://www.le-politiste.com/2011/04/introduction-la-science-politique.html

Les questions visent à vérifier votre compréhension de cet article et l'assimilation des notions qu'il définit. L'article en lui-mêmeconstitue votre cours, et devra être appris comme le reste du chapitre.

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La science politique est la discipline qui étudie les phénomènes politiques. Elle est le résultat de l’institutionnalisation progressive d’un ensemble dechamps du savoir (droit, économie, histoire, sociologie) lorsque ceux-ci s’intéressent plus spécifiquement à l’étude du pouvoir, si bien que l’on a puparler pendant longtemps de sciences politiques au pluriel. Il s’agit donc d’une discipline se situant au carrefour de plusieurs autres et dont lesméthodes d’analyse sont les mêmes que celles utilisées par les sciences sociales.

1/ L’objet de la science politique est l’étude des phénomènes politiques.

Cette définition nécessite cependant d’être explicitée. Les phénomènes politiques se caractérisent par une extrême diversité comme le montre lamultiplicité des acceptions du mot politique. L’anglais permet de faire des distinctions difficilement audibles en français.

Il faut distinguer : • la politique (politics) : désigne la vie politique, l’arène où les responsables politiques s’affrontent pour la conquête du pouvoir (par exemple,

s’engager en politique, faire de la politique) ; • la politique (policy) : renvoie aux programmes d’action mis en place par une institution pour atteindre des objectifs donnés (par exemple,

l’ tat qui met en œuvre des politiques sociales ou encore une entreprise qui définit une politique des ressources humaines) ; É

• le politique (polity) : l’emploi du masculin renvoie à celui qui gouverne, qui exerce des responsabilités dans la cité (polis en grec), quidétient le pouvoir.

La science politique étudie les phénomènes politiques compris comme ceux qui relèvent de ce troisième sens. L’existence de conflits réels ousupposés au sein d’une société est envisagée comme l’origine de l’intervention d’un tiers, le juge ou l’ tat, chargé d’arbitrer afin de garantir la cohéÉ -sion sociale. Cette régulation des conflits inhérents à la société explique la reconnaissance progressive d’un pouvoir détenteur du « monopole durecours à la violence légitime » (pour reprendre la définition de l’ tat donnée par Max Weber). É

L’objet de la science politique est donc le conflit et sa régulation par l’utilisation du pouvoir. Cela signifie qu’aucun problème de société n’est parnature politique mais que n’importe lequel est susceptible de le devenir pourvu qu'un groupe s'en saisisse. La question de l’avortement dans les années1970 ou celle du droit opposable au logement dans les années 2000 sont des exemples de problèmes de sociétés qui ont émergé grâce à la mobilisationd’acteurs. Mais encore faut-il que ces groupes acquièrent une visibilité suffisante. C'est là tout l'enjeu du politique. [...]

2/ La science politique partage avec les sciences sociales des méthodes d’investigation similaires qui se sont affinées au fil du temps.

L’histoire de la science politique montre une évolution des méthodes utilisées qui s’inscrit néanmoins dans une certaine continuité du point de vuede la rigueur de l'analyse. Les premiers penseurs politiques tels que Thucydide, Platon ou Aristote adoptent une attitude visant à établir les faits et àdéfinir les concepts avec un souci de rigueur significatif. A la Renaissance, Machiavel réalise une distinction fondamentale de la politique et de lamorale, et ouvre ainsi la voie à une réflexion sur les phénomènes politiques affranchie de considérations éthiques ou philosophiques.

Plus tard, Montesquieu et Tocqueville réalisent des voyages qui seront la source d’inspiration à des comparaisons entre les différents régimes poli -tiques. Dans L’Esprit des lois (1749), Montesquieu met au point sa célèbre théorie sur la séparation des pouvoirs qui repose sur l’observation desmœurs politiques. Quant à Tocqueville, dans De la démocratie en Amérique (1835-1840), il décrit et analyse le système politique américain, puisexpose les possibles dérives liberticides de la passion de l'égalité chez les hommes.

Les fondateurs de la science politique moderne apparaissent au début du XXe siècle, en même temps qu’émergent les sciences sociales. EmileDurkheim définit les bases du raisonnement scientifique en sciences sociales dans Les Règles de la méthode sociologique (1885). Dans Le savant et lepolitique, Max Weber se préoccupe de la neutralité axiologique, désignant par là, la nécessité pour le chercheur de se défaire de ses jugements devaleurs dans son travail de recherche. Weber mène également plusieurs travaux sur les modes de légitimation du pouvoir (il est à l’origine d’unethéorie sur les différentes formes de domination) [...]

Le fait majeur dans l’apparition des sciences politiques reste toutefois l’influence des chercheurs américains. Ces derniers, sous l’influence de latradition empiriste et utilitariste, réalisent d’importantes études de terrain qui contribuent à populariser la discipline et à l’ancrer dans le paysage dessciences sociales. Ils n'hésitent pas non plus à recourir aux statistiques et à l'usage des mathématiques. […]

Nicolas Rouillot, « Introduction à la science politique », www.le-politiste.com, 4 décembre 2011

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A – L'objet de la science politique Q29 – Quel est l'objet d'étude de la science politique.Le politiste va étudier les relations de pouvoir* entre les individus dans un groupe et la façon dont l'usage du pouvoir permet de

régler les conflits. Le politiste s’intéresse donc AU politique (au masculin ; en anglais : polity)Attention par pouvoir* on n'entend pas seulement la force, mais la capacité d'un individu ou d'un groupe à imposer sa volonté,

ses objectifs ou ses règles, y compris contre une volonté contraire, avec le recours éventuel à des moyens coercitifs.Q30 – À partir de cet article, donnez une définition simple de la science politique Définition : La science politique est la science sociale qui étudie les rapports de pouvoir* entre les individus et groupes.Le pouvoir est lié à la domination* : fait d'avoir les moyens matériels, institutionnels ou spirituels d'exercer le pouvoir sur

quelque chose ou d'imposer sa volonté à autrui.Toute institution cherche à faire reconnaître ses compétences, son statut ou le pouvoir qu'elle détient : on parle de légiti-

mation*.Q31 – Donnez un exemple de politique au féminin, et au sens de policy liée au portable.Politique d'aménagement du territoire (construction de pylônes ou subventions aux opérateurs) dans un objectif d'égalité d'accès entre

les citoyens quel que soit leur lieu d'habitation.

B - Les outils du politiste : Q32 – Relevez des similitudes entre les démarches de l'économiste, du sociologue et du politisteComme l'économiste ou le sociologue, le politiste utilise conjointement :

• des modèles explicatifs propres à la sociologie politique qui font appel à ◦ des idéaux types : modèles construits à partir d'observations qui accentue certains traits caractéristiques à des fins d'analyse◦ des typologies : méthodes de classement qui définit des critères importants et des points de repère (exemple : typologie des

régimes politiques chez Montesquieu…)• des enquêtes sur le terrain en observant un phénomène dans son environnement (un candidat en campagne …)• des outils empiriques tels que des sondages d'opinion, mais aussi les résultats détaillés des élections (par exemple pour étudier le

comportement électoral) ou des bases de données statistiquesLa volonté d'être objectif et d'adopter une démarche scientifique rigoureuse en essayant de s'affranchir du sens commun et de ses

propres opinions est aussi une caractéristique de toutes les sciences sociales.

Conclusion

A travers l'exemple du téléphone portable et surtout de sa diffusion très rapide au cours des vingt dernières années nous avons pumontrer que des phénomènes nouveaux sont apparus, qui doivent nous interroger, car ils sont des manifestations du changement social.L'arrivée des nouvelles technologies accélère la diffusion de l'information et modifie donc les comportements des individus en société.

Les sciences sociales ont pour vocation d'étudier ces changements : les comprendre, les expliquer et même les prévoir.Ainsi l'économiste construira des modèles pour analyser le fonctionnement du marché des téléphones : comment les individus font-ils

leurs choix ? Comment les consommateurs choisissent-ils leur téléphone en fonction de leur contrainte budgétaire ? Comment les entre-prises fixent-elles leur prix de vente en fonction de leur contrainte de coûts ?

Le sociologue cherchera à expliquer les nouveaux comportements liés à l'usage de ces nouvelles technologies qui peuvent modifier enprofondeur les relations entre individus, sans pour autant remettre en cause totalement les usages passés et les normes du groupe. Sontravail consistera en une observation la plus objective possible des faits afin d'en isoler les caractéristiques et les causes.

Enfin le politiste s'intéressera aux relations de pouvoir et à leur évolution. Ainsi, par exemple, les nouvelles technologies permettentaujourd'hui l'expression plus facile des minorités, y compris dans des pays en guerre (cf. révolutions arabes), ce qui change le rapport au

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Ce qu'il faut retenirComplétez le texte avec les notions vues dans la partie 3La science politique étudie les relations de pouvoir entre individus (le politique). Pour cela elle utilise des outils proches de ceux des autres sciences sociales (sociologie, économie) et cherche à adopter une

démarche rigoureuse de sélection des faits et d'analyse.

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pouvoir. L'usage généralisé des téléphones portables et les modifications des comportements qui en résultent peuvent amener à définir denouvelles politiques afin de protéger les citoyens (code de la route), les consommateurs (politique de la concurrence) ou de favoriserl'égalité territoriale (politique d'implantation de relais de téléphonie).

Mais c'est seulement dans le croisement de ces disciplines que l'on pourra comprendre un phénomène dans sa globalité. Les enjeuxéconomiques, sociaux et politiques sont souvent fortement corrélés et ne s’intéresser qu'à un de ces aspects est souvent réducteur.

Pour compléter ...

Livres et publications• Jacques Généreux, Introduction à l'économie, éditions du seuil, 1992, collection « Points économie », 2014• Jean-Michel Berthelot, La construction de la sociologie, PUF, collection quadrige, 2014• Jean-Claude Combessie, La méthode en sociologie, La découverte, collection Repères, 1996, dernière édition 2007• Philippe Braud, La science politique, PUF, collection « Que sais-je ? », 2001• François Dubet, A quoi sert vraiment un sociologue ?, Armand Colin, coll. « Dites-nous », 2011

Vous pourrez difficilement vous passer en 1ère et en terminale d'un bon dictionnaire de sciences économiques et sociales. Parmi eux,les plus clairs et proches du programme :

• Jean-Yves Capul, Olivier Garnier, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, éditions Hatier, dernière édition : 2015• Claude-Danièle Echaudemaison, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, éditions Nathan, dernière édition : 2014• BLED « sciences économiques et sociales », éditions Hachette, 2012

Sites internet • Définition et méthodologie de la science économique sur le site de l'encyclopédie Universalis en ligne :

http://www.universalis.fr/encyclopedie/economie-definition-et-nature-objets-et-methodes/• Le politiste, blog contenant de nombreuses fiches de synthèses sur les grandes questions abordées par la science politique :

www.le-politiste.com : • Un article sur l'impact du téléphone portable sur les adolescents et sur la démocratie. Bon exemple d'enquête en sciences

sociales, avec des extraits d'entretiens : Ling Richard, « L'impact du téléphone portable sur quatre institutions sociales. », éseaux 2/2002 (n° 112-113) , p. 276-312 : www.cairn.info/revue-reseaux-2002-2-page-276.htm

Vidéos : • L'intégralité de la vidéo vue dans le §1.1 : http://www.universcience.tv/video-des-economistes-pour-quoi-faire--5643.html• Plusieurs entretiens présentant le métier de sociologue : http://www.canal-u.tv/video/canal_socio/le_metier_de_sociologue.749

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