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CHAPITRE 7
Paludisme 7.1 Généralités
Le paludisme est unemaladie courante et potentiellementmortelle dans de nombreuses zones tropicales et subtropicales. Il existeactuellementplusd’unecentainedepaysetterritoiresoùilyaunrisquedetransmissiondupaludisme,quisontvisitésannuellementparplusde125millionsdevoyageursinternationaux.
Chaqueannée,denombreuxvoyageurscontractentlepaludismelorsqu’ilsserendentdansdespaysouterritoiresd’endémiepalustreetbienplusde10 000d’entreeuxtombentmaladesaprèsleurretourdansleurpaysd’origine.Maisenraisond’unesous‐notificationdescas,lechiffreexactpourraitêtreconsidérablementplusélevé.Pourlesvoyageursinternationauxserendantdansdespaysouterritoiresoùl’onobserveunetransmissionlocaledupaludismeetquiviennentdepaysoùlamaladienesetransmetpas,lerisquedecontracterlepaludisme et de subir ses conséquences est important car ils n’ont pas acquis d’immunité. Lesmigrants en provenance de pays etterritoires de transmission palustre qui habitentmaintenant dans des pays exempts de paludisme et qui retournent dans leur paysd’originepourrendrevisiteàleursamisouàleurfamillecourentaussiunrisqueenraisond’unebaissedel’immunitéoudel’absenced’immunité.
Ilsepeutquelespersonnesquicontractent lepaludismependant leurvoyageaientdumalàobtenirdessoinsmédicauxfiables.Lesvoyageursatteintsdepaludismeàleurretourdansunpaysexemptdepaludismesetrouventconfrontésàdesproblèmesparticuliers :lepersonnelmédicalneconnaîtpastoujoursbienlepaludisme,lediagnosticpeutêtretardifetlesantipaludiquesefficacesnesontpastoujourshomologuésoudisponibles,desortequelamaladieévolueversuneformegraveetcompliquée,avecuntauxdelétalitéélevé.
Une fièvre survenant chezunvoyageurdans les3moisaprèsqu’ilaquittéunpaysoù ilyaun risquedepaludismepeutconstitueruneurgencemédicalequidoitfairel’objetd’uneinvestigationdanslesplusbrefsdélaispourexclurelepaludisme.Danslescasoùilestimpossibled’accéderrapidementàunservicedediagnosticfiable,letraitementderéserved’urgenceestindiqué(voirplusloinlasection7.3.2).
7.1.1 Cause
LepaludismeestcauséparunprotozoaireparasitedugenrePlasmodium.LepaludismehumainestcauséparquatreespècesdifférentesdePlasmodium:P.falciparum,P.malariae,P.ovaleetP.vivax.
L’homme est occasionnellement infecté par des espèces de Plasmodium qui parasitent normalement les animaux, par exempleP.knowlesi.Aucuncasdetransmissionhomme‐moustique‐hommedecesformes« zoonosiques »depaludismen’aencoreétésignalé.
7.1.2 Transmission
Leparasitedupaludismeesttransmispardesmoustiquesfemellesdel’espèceAnopheles,quipiquentsurtoutentrelecoucheretleleverdusoleil.
7.1.3 Nature de la maladie
Lepaludismeestunemaladiefébrileaiguëdontlapérioded’incubationestd’aumoins7jours.Parconséquent,unemaladiefébrilesemanifestantmoinsde1semaineaprèslapremièreexpositionpossiblen’estpaslepaludisme.
La forme la plus grave est causée par P.falciparum. Elle présente des caractéristiques cliniques variables telles qu’une fièvre, desfrissons,descéphalées,desdouleursetfaiblessesmusculaires,desvomissements,unetoux,unediarrhéeetdesdouleursabdominales.D’autressymptômesliésàunedéfaillancepolyviscéralepeuventsurvenir(parexempleuneinsuffisancerénaleaiguë,unœdème,desconvulsionsgénéralisées,uncollapsuscardiovasculaire)conduisantaucomaetàlamort.Lespremierssymptômes,parfoisbénins,nesontpastoujoursfacilesàreconnaître.
Il est importantde songeraupaludismeà falciparumdans tous les casde fièvre inexpliquée commençantàunmomentquelconqueentre leseptièmejouraprès lapremièreexpositionpossibleàl’infectionetlafindutroisièmemois(oudavantagedansderarescas)après la dernière exposition possible. Toute personne présentant un épisode fébrile pendant cette période doit immédiatementconsulterpourobtenirundiagnosticetuntraitementefficaceetinformerlepersonnelmédicald’uneexpositionpossibleàl’infection.Lepaludismeàfalciparumpeutêtremortelsiletraitementdébuteau‐delàde24heuresaprèsl’apparitiondessymptômescliniques.
Lesjeunesenfants,lesfemmesenceintes,lessujetsimmunodéprimésetlespersonnesâgéesquivoyagentsontparticulièrementexposésaurisquedepaludismegrave.Chez la femmeenceintequin’apasacquisd’immunité, lepaludisme,notammentceluiàP.falciparum,accroîtlerisquededécèsdelamèreoudunouveau‐né,defaussecoucheetdemortinatalité.
Lepaludismehumainprovoquépard’autresespècesdePlasmodiumcausedessymptômesimportantsmaismetrarementendangerlavie desmalades.Des cas gravesdepaludismeàP.vivax ont été signalésdans lespopulations vivantdansdespays (sub)tropicaux àrisque.P.vivaxetP.ovalepeuventresterlatentsdanslefoie;desrechutesduesàcesformeshépatiquespersistantes(« hypnozoïtes »)peuvent survenir plusieurs mois, et parfois plusieurs années, après l’exposition. La chimioprophylaxie actuelle, à l’exception de laprimaquine,nepermetpasdelesprévenir.P.malariaepeutrester latentdanslesangpendantdenombreusesannées,maismettrèsrarementenjeulaviedusujet.
LepaludismeàP.knowlesiestprincipalementunproblèmedesantépubliquechezlespopulationsvivantoutravaillantdansdeszonesforestièresenAsieduSud‐Est.Cesdernièresannées,descassporadiquesdepaludismedesvoyageursàP.knowlesiontétésignalés.Despersonnespeuventêtreinfectéesparcette« plasmodiesimienne»quandellesséjournentdanslesforêtshumidesouàlalisièredecesforêts,danslazoneoùviventlessingeshôtesetlesmoustiquesvecteursdel’infection.CesforêtssetrouventauBrunéiDarussalam,auCambodge,enChine,enIndonésie,enMalaisie,auMyanmar,auxPhilippines,enRépubliquedémocratiquepopulairelao,àSingapour,enThaïlande et auVietNam. La plasmodie a un cycle évolutif de 24 heures, ce qui peut entraînerdes clochers fébriles quotidiens 9 à12jours après l’infection. Les symptômes sont parfois atypiques. Des défaillances organiques peuvent survenir et des cas mortelssporadiquesontétédécrits.Iln’existeniformeshépatiquespersistantesnirisquederechuteavecP.knowlesi.Lesvoyageursserendantdansleszonesforestièresd’AsieduSud‐Estoùdescasd’infectionàP.knowlesiontéténotifiéschezl’hommedoiventseprotégercontrelespiqûresdemoustiquesentrelecoucheretleleverdusoleiletprendreunechimioprophylaxie,lecaséchéant(voirlalisteparpays).
7.1.4 Répartition géographique
Lacartefigurantdanscechapitremontrelarépartitionactuelledupaludismedanslemonde :lalistedespaysetterritoirestouchéssetrouveàlafindecechapitreetdanslalisteparpays.Lerisquepourunvoyageurdecontracterlepaludismeestextrêmementvariabled’unpaysà l’autre,voired’unerégionà l’autredansunmêmepays.C’estun facteuràprendreencompte lorsqu’ondoitdéciderdesmesurespréventivesappropriées.
Danslaplupartdespaysetterritoiresàrisque,lepaludismenesetransmetpasdanslecentredesgrandesagglomérations,maiscen’estpasnécessairement lecasdansleszonespéri‐urbaines,nidansleszonesurbainesd’Afriqueet,dansunemoindremesure,d’Inde.Lerisque de paludisme est habituellement moindre aux altitudes supérieures à 1500 mètres mais, dans des conditions climatiquesfavorables, lamaladiepeutêtrecontractéejusqu’àprèsde3000mètres.Lerisqued’infectionpeutégalementvarierenfonctiondelasaison ;ilestmaximalàlafindelasaisondespluiesoupeudetempsaprès.
Iln’yaaucunrisquedepaludismedansdenombreusesdestinationstouristiquesd’AsieduSud‐Est,desCaraïbesetd’Amériquelatine.Lerisquedepaludismedanschaquepaysouterritoireestindiquédanslalisteparpays.
7.1.5 Risque pour les voyageurs
Pendantlasaisondetransmissiondanslespaysetterritoiresoùilyaunrisquedepaludisme,touslesvoyageursnonimmunsexposésaux piqûres demoustiques, notamment entre le coucher et le lever du soleil, sont exposés au risque de paludisme. Les voyageursprécédemmentsemi‐immuns,quiontperdutoutoupartiedeleurimmunitéparcequ’ilssontrestésaumoins6moisdansdespaysouzones sans risque, sont également vulnérables. Les enfants des personnes ayant migré vers des pays ou zones sans risque sontparticulièrementexposéslorsqu’ilsretournentdansdeszonesimpaludéespourrendrevisiteàdesamisouàdesproches.
LaplupartdescasdepaludismeàP.falciparumchezlesvoyageurssurviennentparcequ’ilssuiventmalleschémaprophylactiqueouneprennentpaslesmédicamentsvoulusnilesprécautionsnécessairescontrelespiqûresdemoustiques.Lesétudessurlecomportementdes voyageurs ontmontré que l’observance de la chimioprophylaxie peut être améliorée si les voyageurs sont informés du risqued’infectionetconvaincusdesbienfaitsdelaprévention.UnpaludismeàP.vivaxouàP.ovalepeutsedéclarertardivementendépitd’uneprophylaxieefficacecarcesparasitesprovoquentdesrechutesquelesmédicamentsactuellementrecommandésàtitreprophylactiquenepermettentpasd’éviter.
Lerisquedepaludismeestinégalementrépartidanslesendroitsoùlamaladieestrépandue.Lesvoyageursserendantdansdespaysouterritoiresoùlatransmissiondupaludismevarieselonlesrégionsdoiventserenseignersurlerisqued’infectiondansleszonesqu’ilsvont visiter. S’ils ne peuvent obtenir des informations précises avant de partir, il leur est recommandé de prendre les précautionsvouluespourlerisqueleplusélevérépertoriédanslepaysouterritoire.Cesprécautionspeuventêtreadaptéessilevoyageurobtientdavantaged’informationsàl’arrivée.Celavautenparticulierpourlespersonnesquivoyagentsacaudosdansdesendroitsreculésetquiserendentdansdeszonesoùlesinstallationsdesantésontdifficilesd’accès.Lesvoyageursquipassentlanuitdansdeszonesruralessontpeut‐êtrelesplusexposés.
7.2 Précautions
Lesvoyageursetlespersonnesquilesconseillentdoiventtenircomptedesquatregrandsprincipesdeprotectioncontrelepaludisme:
l Êtreconscientdurisque,connaître lapérioded’incubationet lesprincipauxsymptômes,etsavoirque lamaladiepeutsedéclarertardivement.
l Éviterlespiqûresdemoustiques,notammententrelecoucheretleleverdusoleil.
l Prendredesantipaludiques(chimioprophylaxie)sinécessaire,àintervallesrégulierspourempêcherlesaccèspalustresaigus.
l Solliciterimmédiatementundiagnosticetuntraitementencasdefièvresedéclarantaumoins1semaineaprèsl’arrivéedansunezoneoùilyaunrisquedepaludismeetjusqu’à3mois(dansderarescas,pluslongtempsencore)aprèsenêtrereparti.
7.2.1 Protection contre les piqûres de moustiques
Ondevraitexpliqueràtouslesvoyageursqueleurpremièrelignededéfensecontrelepaludismeestlaprotectionindividuellecontrelespiqûresdemoustiquesentre lecoucheret le leverdusoleil.Desmesuresdeprotectionconcrètessontdécritesauchapitre3,danslasection3.7.4,« Protectioncontrelesvecteurs ».
7.2.2 Chimioprophylaxie
Ilconvientdeprescrirelaposologiecorrectedel’antipaludiqueleplusappropriépourladestinationchoisie(voirlalisteparpaysetleTableau7.2).
Lesvoyageursetleursmédecinsdoiventêtreconscientsqu’aucuneprophylaxieantipaludiquen’assureuneprotectioncomplète,mais qu’une bonne chimioprophylaxie (observance du schéma recommandé) réduit nettement le risque demaladiemortelle. Il fautégalementtenircomptedespointssuivants :
l Laposologiepourlesenfantsdoitêtreadaptéeàleurpoids.
l l Laprisehebdomadairedechloroquinedoitcommencer1semaineavantl’arrivée.
l Laprisehebdomadairedeméfloquinedoitcommencerdepréférence2à3semainesavantledépartpourobteniruneconcentrationsanguineadéquateetpourdéceleravantlevoyageleseffetssecondaireséventuels,defaçonàenvisageruneautreprophylaxie,lecaséchéant.
Laprisequotidiennededoxycyclineoud’atovaquone‐proganildoitcommencer1à2joursavantl’arrivée(ouplustôts’ilfautvérifieravantledépartquelemédicamentestbientoléré).
l Touteprophylaxiedoitêtresuivieavecunerégularitéabsoluependanttoutleséjourdanslazoneoùilyaunrisquedepaludisme,etcontinuée pendant 4semaines après la dernière exposition possible à l’infection, car de nouveaux parasites peuvent encore êtrelibérés au niveau du foie pendant cette période. La seule exception est l’atovaquone‐proguanil, dont la prise peut être arrêtée1semaineaprèsleretourparcequelemédicamentagitcontrelesstadeshépatiquesprécoces(« schizonteshépatiques »).Toutefois,sitouteslesdosesquotidiennesd’atovaquone‐proguaniln’ontpasétépriseslorsdel’expositionaurisque,laprophylaxiedevraêtrepoursuiviependant4semainesaprèsleretour.
l Selonletypedepaludismerencontrédanslazonededestination,lesvoyageursdoiventêtreinformésdurisquedesurvenuetardived’unpaludismeàP.ovaleouP.vivax,enraisondesformeshépatiquespersistantesdecesparasites.
Selon le typede risque rencontréà l’endroitprécisdupaysoudu territoirevisité (voir la listeparpays), laméthodedepréventionrecommandée peut se borner à la seule prévention des piqûres de moustiques, ou à la prévention des piqûres associée à unechimioprophylaxieet/ouàuntraitementderéserved’urgence,commeindiquédansleTableau7.1(voirégalementleTableau7.2pourdesprécisionssurlesdifférentsmédicaments).
Touslesantipaludiquesontdescontre‐indicationsspécifiquesetdeseffetssecondaireséventuels.Lesréactionsindésirablesattribuéesà la chimioprophylaxie sont courantes,mais la plupart d’entre elles sontmineures et n’entravent pas les activités du voyageur. Lesréactions indésirables graves – définies commemettant apparemment en danger la vie dumalade, nécessitant ou prolongeant unehospitalisation,ouentraînantuneincapacitépersistanteouimportante–sontrareset,normalement,ellessontrepéréesdanslecadredelapharmacovigilance,unefoisquelemédicamentaétéutilisépendantuncertaintemps.Environ1voyageursur10000prenantuneprophylaxie par la méfloquine ou la chloroquine présente des troubles neuropsychiatriques graves (crise convulsive, psychose,encéphalopathie). Le risque d’effets secondaires associés au médicament doit être mis en balance avec le risque de paludisme,notammentdepaludismeàP.falciparum,etlescaractéristiqueslocalesdelapharmacorésistance.
Chacundesantipaludiquesestcontre‐indiquéchezcertainsgroupesetindividus,etlescontre‐indicationsdoiventêtrescrupuleusementrespectées (voir le Tableau 7.2) afin de réduire le risque de réactions indésirables graves. Les femmes enceintes, les personnesvoyageant avec de jeunes enfants et les personnes souffrant de maladies chroniques doivent demander l’avis d’un médecin. Toutvoyageur sous médication antipaludique qui présente des effets secondaires graves doit interrompre la prise du médicament etconsulter immédiatementunmédecin.Celas’appliqueenparticulieraux troublesneurologiquesoupsychologiquesapparaissant lorsd’untraitementprophylactiqueparlaméfloquine.Delégèresnausées,desvomissementsoccasionnelsoudessellesmollesnedoiventpasentraînerl’interruptiondelaprophylaxie,maisilconvientdedemanderl’avisd’unmédecinsilessymptômespersistent.
Chimioprophylaxie de longue durée L’observanceetlatolérabilitésontdesaspectsimportantsdelachimioprophylaxiepourlesvoyageursquiserontlongtempsexposésaurisqued’infectionpalustre.Ilexistepeud’étudessurlaprised’unechimioprophylaxiependantplusde6mois.
l Le risque d’effets secondaires graves liés à la prise prolongée de chloroquine à titre prophylactique est faible, mais il faut sepréoccuperdelatoxicitérétiniennede lachloroquineàpartird’unedosecumuléede100g.Toutepersonnequiapris300mgdechloroquineparsemainependantplusde5ansetquidoitpoursuivre laprophylaxiedevrait sesoumettre,deux foisparan,àunexamendedépistagedesmodificationsprécocesdelarétine(cetexamenseferaauboutde3anssilaposologiesuivieestde100mgparjour).
l Les données n’indiquent pas de risque accru d’effets secondaires graves en cas de prise prolongée de méfloquine lorsque cemédicamentaétébientolérépendantunecourtepériode.D’aprèslesdonnéespharmacocinétiques,laméfloquinenes’accumulepasencasdepriseprolongée.
l Les données disponibles sur la doxycycline en chimioprophylaxie de longue durée (c’est‐à‐dire pendant plus de 12 mois) sontlimitéesmaisrassurantes.Ondisposedepeudedonnéessurlapriseprolongéededoxycyclinechezlafemme,maisl’utilisationdecemédicamentestassociéeàunefréquenceaccruedescandidosesvaginales.
l L’associationatovaquone‐proguanilesthomologuéedanslespayseuropéensavecunerestrictionconcernantsaduréed’utilisation(quipeutallerde5semainesà1an) ;detellesrestrictionsnes’appliquentpasauxÉtats‐Unis.
7.3 Traitement
Undiagnosticprécoceetuntraitementappropriésontd’uneimportancevitale.Unprélèvementsanguindoitêtreeffectuécheztouslesvoyageurschezquil’onsoupçonneunpaludismeetunerecherchedeplasmodieseffectuéesansretardparunlaboratoireexpérimentéetfiable.Siaucunhématozoairen’esttrouvédanslepremierétalementdesang,unesériedeprélèvementssanguinsdoitêtreeffectuéetoutesles6à12heuresetexaminéetrèsattentivement.Lestestsdediagnosticrapidedupaludismepeuventêtreutilesdanslescentresdépourvus demicroscopes ou dont les services de laboratoire ne sont pas fiables. Lorsque l’analyse de laboratoire est retardée, lesmédecinsdoivententamerletraitementsilesindicateurscliniquesetlesantécédentsdevoyagefontcraindrelepaludisme.
Pourlesvoyageurstraitéscontrelepaludismedansdespaysoudeszonessansrisque,ilfautappliquerlesprincipessuivants :
l Lespatientsquin’ontpasacquisd’immunitésonttrèsexposésaupaludismeetàsesconséquences.
l Touslespatientschezquil’onsoupçonneunpaludismecliniquedevrontfairel’objetd’undépistagedupaludismedansuncentredediagnosticfiableparméthodemicroscopiqueouaumoyend’untestdiagnostiquerapide.Encasdedélaiprolongépourobtenirlesrésultatsdudiagnosticenlaboratoire,onmettraletraitementenrouteensefondantsurlesindicateurscliniquesetlesantécédentsdevoyage.
l Silepatientaprisunechimioprophylaxieantipaludique,onn’utiliserapaslemêmemédicamentpourletraitement.
l Ilfautêtreattentifàl’éventualitéd’uneco‐infectionàP.falciparumetàP.vivax.
Les associations antipaludiques suivantes conviennent pour le traitement du paludisme à falciparum non compliqué chez lesvoyageursderetourdansdespaysouzonessansrisque :
– artéméther‐luméfantrine– atovaquone‐proguanil– dihydroartémisinine‐pipéraquine– quinineplusdoxycyclineouclindamycine.
LetraitementdupaludismeàP.vivaxestlesuivant :
l L’associationdechloroquineetdeprimaquineestletraitementdechoixpourunecureradicale(c’est‐à‐direpourélimineràlafoislesstadessanguinethépatiquedel’infectionetprévenirainsilesreviviscencesetlesrechutes).
l On administrera de la dihydroartémisinine‐pipéraquine ou de l’artéméther‐luméfantrine en cas de paludisme à P.vivaxchloroquinorésistant. Si l’onnedisposepasde cesmédicaments,onpeututiliserde laquinine.Tous ces traitementsdoivent êtreassociésàdelaprimaquine.
l Ondoitrechercherunéventueldéficitenglucose‐6‐phosphate‐déshydrogénase(G6PD)avantdeprescriredelaprimaquinecontrelesrechutes.EncasdedéficitgraveenG6PD,laprimaquineestàproscrire.
l Encasdeco‐infectionàP.falciparumetàP.vivax,letraitementcontreP.falciparumsoigneraaussiengénérall’accèsàP.vivax.AprèsavoirrecherchéunéventueldéficitenG6PD,ilfautdonnerdelaprimaquinepourobtenirunecureradicaleetéviterlesrechutes.
La chimioprophylaxie et le traitement du paludisme à falciparum deviennent plus complexes car cette espèce est de plus en plusrésistanteauxdiversantipaludiques.Onnepeutplusutiliserlachloroquinepourprévenirettraiterlepaludismeàfalciparumchezlesvoyageurs.LarésistancedeP.vivaxà lachloroquineestencoreraremaisplus fréquentequ’auparavant.Desfoyersderésistanceà lachloroquine et des échecs de la prophylaxie ou du traitement du paludisme à P.vivax sontmaintenant observés dans 23 pays: enAfghanistan, en Bolivie, au Brésil, au Cambodge, en Chine, en Colombie, en Éthiopie, au Guyana, dans les Îles Salomon, en Inde, enIndonésie,àMadagascar,enMalaisie(Bornéo),auMyanmar,auPakistan,enPapouasie‐Nouvelle‐Guinée,auPérou,enRépubliquedeCorée,àSriLanka,enThaïlande,enTurquie,àVanuatuetauVietNam.DessouchesdeP.malariaerésistantesàlachloroquineontétésignaléesenIndonésie.
LesrechutesprovoquéesparP.ovalepeuventêtretraitéesparlachloroquineetlaprimaquine.LepaludismedûàP.malariaepeutêtretraitéparlachloroquineselonleschémaclassique,maisilnenécessitepasdecureradicaleparlaprimaquinecariln’entraînepaslaformationd’hypnozoïtes.
Lespersonnesqui,àleurretourdevoyage,présententunpaludismegraveàfalciparumdoiventêtreprisesenchargedansunservicedesoinsintensifsetilfautleuradministrerdel’artésunate(premierchoix),del’artémétheroudelaquinineparvoieparentérale.Sicesmédicaments ne sont pas disponibles, on administrera de la quinidine par voie parentérale en assurant un suivi clinique etélectrocardiographiquerigoureux.
À l’examenmicroscopique, les formesmatures deP.knowlesi peuvent être confondues avec P.malariae, tandis que ses formes enanneauressemblentàP.falciparum.LepaludismeàP.knowlesipeutêtretraitéparlachloroquineselonleschémaclassiqueouparlesantipaludiquesrecommandésencasdepaludismeàfalciparumnoncompliqué.L’étatcliniquedespatientsinfectésparP.knowlesipeutrapidementsedégrader.Unedéfaillancepolyviscéralepeut survenir.Le traitementdoitêtre lemêmequepour les formesgravesdepaludismeàfalciparum.
Un paludisme à P.knowlesi doit toujours être évoqué pour les patients chez qui l’examen microscopique a révélé un paludisme àP.malariaeetquiontvoyagédansdeszonesforestièresdel’AsieduSud‐Est,ycomprisdanscellesoùlepaludismen’estnormalementpasprésent.
Les posologies pour le traitement du paludisme non compliqué figurent dans le Tableau7.3. La prise en charge clinique des cas depaludismegraveestexpliquéeendétaildansd’autrespublicationsdel’OMS(voirlarubrique« Pourensavoirplus »enfindechapitre).
7.3.1 Traitement au cours d’un voyage
Toutepersonnequiprésenteunefièvre1semaineouplusaprèssonarrivéedansunezoneimpaludéedoitimmédiatementconsulterunmédecin ou un laboratoire spécialisé pour obtenir un diagnostic correct et un traitement sûr et efficace. En principe, les voyageurspeuvent recevoir une combinaison thérapeutique à base d'artémisinine (CTA), conformément à la politique nationale du pays danslequel ilssetrouvent.Lespolitiquesnationalesdetouslespaysetterritoiresàrisqueenmatièred’antipaludiquesfigurentsurlesitehttp://www.who.int/malaria/areas/treatment/drug_policies/fr/.
Étant donné lenombre croissant demédicaments contrefaits que l’onpeut trouverdans certains endroits d’endémiepalustre, il estconseilléauxvoyageursd’acheterdesmédicamentsantipaludiquesauprèsdesourcessûres.
7.3.2 Traitement de réserve d’urgence
Denombreuxvoyageurspourrontobtenirunebonneassistancemédicaledansles24heuresquisuiventl’apparitiondelafièvre.Ilestconseilléàceuxquisetrouventdansunendroitreculéoùilpeutêtredifficiled’obtenirrapidementdessoinsmédicauxd’emporteraveceuxdesantipaludiquesqu’ilspourronts’autoadministrer(«traitementderéserved’urgence»).
Letraitementderéserved’urgencepeutaussiêtreindiquépourlesvoyageursappartenantàcertainsgroupesprofessionnelsquifontfréquemmentdebrefsséjoursdansdespaysoudeszonesàrisquependantdenombreusesannées.Cesvoyageurschoisirontpeut‐êtrederéserverlachimioprophylaxiepourleszonesetlessaisonsàhautrisqueseulement.Cependant,ilsdoiventcontinueràprendredesmesuresdeprotectioncontrelespiqûresdemoustiquesetêtreprêtsàfairefaceàunaccèspalustre :ilsdoiventtoujoursemporteraveceuxdesantipaludiquespouruntraitementderéserved’urgence,consulterimmédiatementunmédecinencasdefièvreet,fauted’aidemédicalerapide,prendreletraitementderéserved’urgence.
Enoutre, le traitementderéserved’urgence–associéàuneprotectioncontre lespiqûresdemoustiques–peutparfoisêtre indiquépourlespersonnesquifontdebrefsséjoursd’unesemaineouplusdanscertaineszonesruralesreculéesoùlerisqued’infectionesttrèsfaible(voirlalisteparpays).
Des études sur l’utilisation des tests de diagnostic rapide ont montré que les voyageurs n’ayant pas été formés à leur utilisationéprouventdegrandesdifficultésàexécuteretàinterprétercestests,cequientraîneunnombreanormalementélevédefauxnégatifs.S’ilssontdequalitéeteffectuésparunpersonnelbien formé, les testsdediagnosticrapidesont fiablesetplusieursd’entreeuxsontperformants(voirhttp://apps.who.int/iris/bitstream/10665/77748/1/9789241504720_eng.pdf).
Lecomportementadoptéparlesvoyageursétantessentielpourqueletraitementderéserved’urgenceopère,lepersonnelmédicaldoitprendreletempsdebienl’expliquer.Lesvoyageursàquil’onaprescrituntraitementderéserved’urgencedoiventavoirreçuparécritdesinstructionsclairesetprécisesl’aidantàreconnaîtrelessymptômesetàsavoirquandetcommentprendreletraitement,quelssontses effets secondaires éventuels et qu’il peut arriverque la réponse au traitement soit insuffisante. Si plusieurs personnes voyagentensemble, la posologie individuelle en cas d’utilisation du traitement de réserve d’urgence doit être précisée. Pour les enfants, laposologie en fonction du poids doit être clairement indiquée.Les voyageursdoivent comprendreque l’autotraitement estunemesuredepremierssecoursetqu’ilsdoiventnéanmoinsconsulterunmédecindèsquepossible.
Engénéral,lesvoyageursquiemportentuntraitementderéserved’urgencedoiventobserverlesrecommandationssuivantes :
l Consulterimmédiatementunmédecinencasdefièvresurvenantauboutde1semaineouplusaprèsl’arrivéedansunezoneoùilyaunrisquedepaludisme.
l S’ilestimpossibledeconsulterunmédecinoudeposerundiagnosticdansles24heuressuivantl’apparitiondelafièvre,commencerletraitementderéserved’urgenceetconsulterdèsquepossibleunmédecinpouruneévaluationcomplèteetpourexclured’autrescausesgravesdefièvre.
l Nepastraiterlepaludismeprésuméaveclesmêmesmédicamentsqueceuxutiliséspourlaprophylaxie.
l La prise d’antipyrétiques pour d’abord faire baisser la fièvre diminue le risque de vomissement des antipaludiques. En cas devomissementsurvenantmoinsde30minutesaprèslaprisedumédicament,unedeuxièmedosecomplètedoitêtreprise.Encasdevomissement survenant entre 30 et 60 minutes après la prise, prendre une demi‐dose supplémentaire. Des vomissementsaccompagnésdediarrhéepeuventconduireàunéchecthérapeutiqueenraisond’unemauvaiseabsorptiondumédicament.
l Acheverletraitementderéserved’urgenceetreprendrelaprophylaxieantipaludique1semaineaprèslapremièredose.
l Lesmédicaments utilisés pour un traitement de réserve d’urgence sont en principe lesmêmes que ceux utilisés pour traiter lepaludismenoncompliqué(section7.3).Lechoixdesmédicamentsdépendradutypedepaludismequisévitdanslarégionvisitéeetde la chimioprophylaxie prise par le voyageur. L’association artéméther‐luméfantrine a été homologuée (au Royaume‐Uni et enSuisse)commetraitementderéserved’urgencepourlesvoyageurs.Laquinineconvientmoinsbiencarleschémathérapeutiqueestlongetcomplexeetleseffetssecondairesdose‐dépendants.Sil’onprenddelaquininecommetraitementderéserved’urgence,ilfautlaissers’écouleraumoins12heuresentreladernièredosedequinineetlareprisedelaprophylaxieparlaméfloquineafinderéduirelerisqued’interactionmédicamenteuse.Pourplusdeprécisionssurcesmédicaments,voirleTableau7.3.
7.3.3 Paludisme polypharmacorésistant
Lepaludismepolypharmacorésistantestunpaludismequirésisteauxmédicamentsdeplusdedeuxclasseschimiquesdifférentes.Letermeest leplussouventemployéquand,outre larésistancedeP.falciparumà lachloroquineetà lasulfadoxine‐pyriméthamine,sarésistanceàlaméfloquineet/ouàl’artémisinineaétésignalée.
Larésistanceà laméfloquine influesur lechoixde laprophylaxieetdu traitementderéserved’urgencepour lesvoyageurs;elleestactuellementsignaléeauCambodge,danslesud‐estduMyanmaretenThaïlande.Dansceszones,lechoixpourlaprophylaxieselimiteàla doxycycline et à l’atovaquone‐proganil. La résistance à l’artémisinine est sans incidence sur la prophylaxie, mais influe sur letraitement;elleestsignaléeauCambodge,auMyanmar,enThaïlande,auVietNamet,toutdernièrement,enRépubliquedémocratiquepopulaire lao. Dans ces pays, la seule option pour le traitement de réserve d’urgence est l’atovaquone‐proguanil. Localement, letraitement doit se faire aumoyendesCTA recommandées auniveaunational. Pour réduire le risquedepropagationdeplasmodiesrésistantes à l’artémisinine dans d’autres régions d’endémie du monde, tous les sujets impaludés s’étant rendus dans ces régionsdoivent être diagnostiqués et traités efficacement. L’adjonctiond’une seule dose orale deprimaquine (0,25mgdebase/kgdepoidscorporel) au traitement permettra d’accélérer l’élimination des gamétocytes de P.falciparum et, ce faisant, de réduire le risque detransmissionultérieuredansd’autreszonesd’endémie.Lepersonnelmédicaldoits’acquitterdesobligationsnationalesdedéclaration,enparticulierdescasdepaludismeàfalciparumimportésàlasuited’unvoyagedansleszonesindiquéesplushautoùl’onobserveunepolypharmacorésistance.
7.4 Groupes particuliers
Pourcertainsgroupesdevoyageurs,notammentlesjeunesenfants,lesfemmesenceintesetlessujetsimmunodéprimés,lesconséquencesdupaludismepeuventêtreparticulièrementgraves.Ilestdifficiledeformulerdesrecommandationspourcesgroupescarondisposededonnées limitées sur l’innocuité desmédicaments. Le cas particulier desmigrants originaires de pays ou de territoires d’endémie quihabitentdansdespaysexemptsdepaludismeetquiretournentdansleurpaysd’originepourrendrevisiteàleurfamilleetàleursamisestabordéauchapitre9.
7.4.1 Femmes enceintes
Chez une femme enceinte, le paludisme accroît le risque de décès maternel, de fausse couche, de mortinatalité et d’insuffisancepondéraleàlanaissancepouvantentraînerledécèsdunouveau‐né.
Ilestdéconseilléauxfemmesenceintesdeserendredansdeszonesdetransmissiondupaludisme.Silevoyagenepeutêtreévité,ilesttrèsimportantdesuivrelesrecommandationsci‐après.
Prévention des piqûres de moustiques pendant la grossesse Les femmes enceintes sont particulièrement sensibles aux piqûres de moustiques et doivent donc appliquer scrupuleusement lesmesuresdeprotection,notammentutiliserdesrépulsifsetdesmoustiquairesimprégnéesd’insecticide,enveillantànepasdépasserlesdosesrecommandéesdesrépulsifs.
Chimioprophylaxie pendant la grossesse Dans leszonesoù ilya transmissionexclusivedeP.vivax, lachloroquinepeutêtreutiliséeà titreprophylactique.Dans leszonesdetransmissiondeP.falciparum,laméfloquinepeutêtreadministréeàtitreprophylactiquependantledeuxièmeetletroisièmetrimestre,maissonutilisationn’estpasrecommandéependantlepremiertrimestrecaronapeud’informationssursoninnocuitépendantcettepériodedelagrossesse.Comptetenududangerqueprésentelepaludismepourlamèreetlefœtus,lesexpertsconviennentdeplusenplus que les voyages dans une zone de transmission de P.falciparum doivent être évités ou reportés pendant le premiertrimestre de la grossesse ; si c’est vraiment impossible, il faut prendre de bonnes mesures préventives, y compris untraitementprophylactiqueparlaméfloquine,s’ilestindiqué.Ladoxycyclineestcontre‐indiquéependantlagrossesse.Lesdonnéessur l’innocuité de l’atovaquone‐proguanil pendant la grossesse étant limitées, cette association n’est pas recommandée pendant lagrossesse.
Traitement pendant la grossesse Laclindamycineet laquininesontconsidéréescommesûres,mêmependantlepremiertrimestredelagrossesse ; lesCTApeuventêtreutiliséespourtraiterl’accèspalustresimpleaucoursdesdeuxièmeettroisièmetrimestres,etaucoursdupremiertrimestreuniquementsiaucun autremédicament approprié n’est disponible. La chloroquine peut être utilisée sans risque pour traiter le paludisme à P.vivaxpendantlagrossesse,maisl’administrationdeprimaquinepouréviterlesrechutesdoitêtrereportéeàlapériodesuivantl’accouchement.LesfemmesenceintestraitéescontreP.vivaxdoiventprendreuneprophylaxiehebdomadairedechloroquinejusqu’àl’accouchementpouréviterunerechutependantlagrossesse.
Le traitement recommandé en cas de paludisme à falciparum non compliqué au cours du premier trimestre de la grossesse estl’associationquinine+/‐clindamycine.Aucoursdesdeuxièmeettroisièmetrimestres, les traitementspossiblessont :uneCTA,selon lapolitiquenationale ;artésunate+clindamycine ;ouquinine+clindamycine.
Lesfemmesenceintesatteintesdepaludismeàfalciparum,notammentaucoursdesdeuxièmeettroisièmetrimestresdelagrossesse,sont davantage susceptibles que d’autres adultes de contracter une forme de paludisme grave, qui se complique souvent d’unehypoglycémieetd’unœdèmepulmonaire.Danslescasdepaludismegrave,lamortalitématernelleestd’environ50%,cequiestplusélevé que chez les autres adultes. Une mort fœtale et un travail prématuré sont fréquents. Les femmes enceintes atteintes depaludismegravedoiventrecevoirsansdélaiuntraitementantipaludiquecompletparvoieparentérale:l’artésunateestletraitementdeprédilection;s’iln’estpasdisponible,onadministreradel’artémétheroudelaquinine.Letraitementnedoitpasêtreretardé,ildoitêtremisenrouteimmédiatement.OntrouveradanslesTableaux7.2et7.3desinformationssurl’innocuitédesantipaludiquespendantl’allaitementausein.
7.4.2 Femmes pouvant tomber enceintes pendant ou après le voyage
Ellespeuventprendreuntraitementantipaludiqueàtitreprophylactique,maisferaientmieuxd’éviterunegrossessedurantlapériodeoùelles prennent le médicament, ainsi que pendant la semaine qui suit l’arrêt de la doxycycline, les 3semaines qui suivent l’arrêt del’atovaquone‐proguanil et pendant les 3mois qui suivent l’arrêt de laméfloquine. Si une femme tombe enceinte alors qu’elle est sousprophylaxieantipaludique,celaneconstituepasuneindicationd’interruptiondegrossesse.
7.4.3 Jeunes enfants
Lepaludismeà falciparumchezun jeuneenfantestuneurgencemédicale : ilpeutentraînerrapidement ledécès.Lespremierssymptômessontatypiquesetdifficilesàreconnaîtreetdescomplicationspotentiellementmortellespeuventsurvenirdanslesheuresquisuiventlessymptômesinitiaux. Il fautimmédiatementconsulterunmédecinsi l’enfantprésenteunemaladiefébrileaucoursdes3moisquisuiventunvoyagedansunpaysouunterritoired’endémiepalustre(voireplustard,dansdescasrares).Laconfirmationdudiagnosticaulaboratoiredoitêtreimmédiatementdemandéeetletraitementparunantipaludiqueefficacedoitêtreinstauréaussitôtquepossible.Chezlesnourrissons,onsuspecteraunpaludismemêmeencasdemaladienonfébrile.
Ilestconseilléauxparentsdenepasemmenerdesnourrissonsoudejeunesenfantsdansdeszonesoùilexisteunrisquedetransmissiondupaludismeàfalciparum.Silevoyagenepeutêtreévité,lesenfantsdoiventêtresoigneusementprotégéscontrelespiqûresdemoustiquesetrecevoirunechimioprophylaxieappropriée.Lesvoyageursaulongcoursetlesexpatriésdoiventadapter laposologiedutraitementprophylactiqueaufuretàmesurequel’enfantprenddupoids.
Prévention des piqûres de moustiques chez le jeune enfant Entre le coucher et le lever du soleil, les nourrissons resteront, dans la mesure du possible, sous une moustiquaire imprégnéed’insecticide. Il faut respecter scrupuleusement les instructions d’utilisation des fabricants de répulsifs, en prenant soin de ne pasdépasserlesdosesrecommandées.
Chimioprophylaxie pour le jeune enfant Lachloroquineet laméfloquinesontconsidéréscommecompatiblesavec l’allaitementausein.Lesnourrissonsallaitésauseinouaubiberondoiventrecevoirunechimioprophylaxie,carilsnesontpasprotégésparcellequesuit lamère.Laposologiepourlesenfantsseraadaptéeen fonctionde leurpoidset, aubesoin, lescomprimésserontécrasésetmixés.L’amertumedesmédicamentspeutêtremasquéepardelaconfitureoud’autresaliments.Lachloroquineestsansdangerpourlesnourrissonsetlesjeunesenfantsmaissonutilisationestdésormaistrèslimitéeenraisondelachloroquinorésistance.Laméfloquinepeutêtredonnéeauxnourrissonspesantplusde5kg.Àcausedumanquededonnées,l’associationatovaquone‐proguanilestgénéralementdéconseilléepourlaprophylaxiechezlesenfantspesantmoinsde11kg ;enBelgique,auCanada,auxÉtats‐UnisetenFrance,cetteassociationestprescriteàtitreprophylactiqueauxnourrissonspesantplusde5kg.Ladoxycyclineestcontre‐indiquéechezlesenfantsdemoinsde8ans.Lesantipaludiquesdoiventêtre conservés hors de la portée des enfants dans des récipients qu’ils ne peuvent pas ouvrir. La chloroquine est particulièrementtoxiqueencasdesurdosage.
Traitement pour le jeune enfant Lesenfantsatteintsd’unpaludismeàfalciparumaigudoiventfaire l’objetd’unsuivicliniqueattentifcarleurétatpeutrapidementsedétériorer. Il faut s’efforcer d’administrer le traitement par voie orale et veiller à ce qu’il ne soit pas rejeté. Pendant un séjour àl’étranger,onpeututiliserdesCTAcommetraitementdepremièreintention,conformémentàlapolitiquenationale.Pourletraitementderéserved’urgenceet lesvoyageursderetourchezeux, lespossibilitésdetraitementparvoieoralesont : l’associationartéméther‐luméfantrine (déconseillée pour les nourrissons pesantmoins de 5 kg en raison dumanque de données), l’association atovaquone‐proguanil(apparemmentsansdangerchezlesenfantspesantaumoins5kg,maislesdonnéesdisponiblessontlimitées),l’associationdihydroartémisinine‐pipéraquine(considéréecommesansdangerchezlesenfantspesantaumoins5kg)etl’associationdequinineetde clindamycine (sans danger,mais les données disponibles sur la clindamycine sont limitées). La quinine + doxycycline peut êtreadministréeauxenfantsde8ansetplus.L’administrationdutraitementparvoieparentéraleetl’hospitalisationsontindiquéespourlesjeunesenfantsquinepeuventpasbienavalerlescomprimés.
LachloroquinepeutêtreadministréeaujeuneenfantentoutesécuritépourtraiterunpaludismeàP.malariae,P.ovaleouP.vivax.L’âgeàpartirduquelonpeutinstaureruntraitementparlaprimaquinepouréviterlesrechutesestde1an.OntrouveradanslesTableaux7.2et7.3desinformationssurl’innocuitédesantipaludiquesutilisésàtitreprophylactiqueouthérapeutiquechezlejeuneenfant.
7.4.4 Voyageurs immunodéprimés
Lesvoyageursimmunodépriméssontexposésàunrisqueaccrudepaludismeetilestparticulièrementimportantpoureuxd’éviterlespiqûresdemoustiques et de suivre une chimioprophylaxie. Ils doivent obtenir des conseils personnalisés avant de partir. Le risqued’échecdutraitementantipaludiquepeutêtremajoréchez lespersonnesvivantavec leVIH/sida.Toutefois, les informationsdontondisposesontinsuffisantespourpouvoirmodifierlesschémasthérapeutiquesactuellementrecommandéspourcegroupeenparticulier(chapitre9).
Tableau 7.1 Type de prévention recommandée contre le paludisme
Risque de paludisme Type de prévention
Type A Risque très limité de transmission du paludisme Prévention des piqûres de moustiques seulement
Type B Risque de paludisme à P. vivax seulement Prévention des piqûres de moustiques et chimioprophylaxie par la chloroquine
a
Type C Risque de paludisme à P. falciparum, et résistance à la chloroquine et à la sulfadoxine‐pyriméthamine signalée
Prévention des piqûres de moustiques et chimioprophylaxie : atovaquone‐proguanil, ou doxycycline ou méfloquine (choisir le médicament en fonction des effets secondaires signalés et des contre‐indications)
a
Type D Risque de paludisme à P. falciparum, conjugué à une polypharmacorésistance signalée
Prévention des piqûres de moustiques et chimioprophylaxie : atovaquone‐proguanil, ou doxycycline ou méfloquine (choisir le médicament en fonction du type de pharmacorésistance signalée, des effets secondaires et des contre‐indications)
a,b
a Les personnes qui se rendent dans des zones rurales où le risque d’infection palustre est faible peuvent associer un traitement de réserve d’urgence à la prévention des piqûres de moustiques.
b Dans certaines zones où sévit un paludisme polypharmacorésistant, la chimioprophylaxie par la méfloquine n’est plus recommandée. Il s’agit du Cambodge, du sud‐est du Myanmar et de la Thaïlande.
Tableau 7.2 Utilisation des antipaludiques pour la prophylaxie chez les voyageurs
Nom générique Posologie Durée de la prophylaxie
Groupes particuliers
Principales contre‐indicationsa Observationsa Femmes enceintes Femmes allaitant au sein Enfants
Association
atovaquone‐
proguanil
(comprimés)
Une dose par jour. 11‐20 kg : 62,5 mg
d’atovaquone et 25 mg de proguanil
(1 comprimé pédiatrique) par jour
21‐30 kg : 2 comprimés pédiatriques
par jour
31‐40 kg : 3 comprimés pédiatriques
par jour
>40 kg : 1 comprimé pour adulte
(250 mg d’atovaquone et 100 mg de
proguanil) par jour
Commencer la veille du départ
et continuer pendant 7 jours
après le retour
Pas de données,
déconseillée
Pas de données,
déconseillée
Déconseillée chez les
enfants de moins de 11 kg car peu
de données disponibles
Hypersensibilité à l’atovaquone
et/ou au proguanil ; insuffisance rénale sévère
(clairance de la créatinine <30 ml/min).
À prendre avec des aliments et une boisson lactée pour
améliorer l’absorption. Homologuée dans les pays européens
pour un usage prophylactique avec une limitation de la durée
d’utilisation (allant de 5 semaines à 1 an).
La coadministration de rifampicine, de rifabutine, de
métoclopramide ou de tétracycline fait baisser la
concentration plasmatique de l’atovaquone. Peut interférer
avec le vaccin antityphoïdique vivant.
Chloroquine 5 mg base/kg par semaine
en une seule prise ou 10 mg
base/kg par semaine, en
6 prises quotidiennes
Posologie chez l’adulte :
300 mg base par semaine en
une seule prise ou 600 mg
base par semaine, en 6 prises
quotidiennes de 100 mg base
(1 jour par semaine
sans traitement)
Commencer 1 semaine
avant le départ
et continuer pendant
4 semaines
après le retour.
En cas de prise
quotidienne,
commencer la
veille du départ
Sans danger Sans danger Sans danger Hypersensibilité à la chloroquine ; antécédents
d’épilepsie ; psoriasis.
L’administration concomitante de chloroquine peut réduire la
réponse en anticorps suscitée par le vaccin antirabique
préparé en cellules diploïdes humaines et administré par voie
intradermique.
Doxycycline 1,5 mg (sel)/kg par jour.
Posologie chez l’adulte :
1 comprimé de 100 mg par jour
Commencer
la veille du départ et
continuer pendant
4 semaines après le retour
Contre‐indiquée Contre‐indiquée Contre‐indiquée chez les enfants
de moins de 8 ans
Hypersensibilité aux tétracyclines ;
dysfonctionnement hépatique.
La doxycycline rend la peau plus sensible aux coups de soleil.
Les personnes à la peau sensible doivent utiliser un écran
hautement protecteur et éviter une exposition directe et
prolongée au soleil, ou prendre un autre médicament. La
doxycycline doit être prise avec beaucoup d’eau pour éviter
une irritation de l’œsophage. Elle peut accroître le risque de
candidose vaginale.
Des études indiquent que la forme monohydratée du
médicament est mieux tolérée que l’hyclate.
Méfloquine 5 mg/kg par semaine
Posologie chez l’adulte :
1 comprimé de 250 mg par semaine
Commencer au moins
1 semaine (de préférence 2 à
3 semaines) avant le départ et
continuer pendant 4 semaines
après le retour
Déconseillée au premier
trimestre de grossesse en
raison du manque de données
(voir aussi aux pages 169 à 171
et les observations ci‐contre)
Sans danger Déconseillée chez les enfants de
moins
de 5 kg en
raison du
manque de données
Hypersensibilité à la méfloquine ; troubles
psychiatriques
(y compris dépressifs) ou
convulsifs ; antécédents de
maladie neuropsychiatrique
grave ; traitement concomitant par l’halofantrine ;
traitement par la méfloquine au cours des
4 dernières semaines.
Ne pas donner de méfloquine dans les 12 heures qui suivent
un traitement par la quinine. L’administration concomitante
de méfloquine et d’autres médicaments cardio‐actifs ne peut
se faire que sous surveillance médicale étroite. L’ampicilline,
la tétracycline et le métoclopramide peuvent augmenter la
concentration de la méfloquine dans le sang. Ne pas
administrer en même temps que le vaccin antityphoïdique
oral. Aux États‐Unis, la méfloquine est recommandée comme
option de chimioprophylaxie pour tous les trimestres de la
grossesse.
a On trouvera des informations complètes sur les contre‐indications et les précautions d’emploi dans la notice de conditionnement.
Tableau 7.3 Utilisation des antipaludiques pour le traitement du paludisme non compliqué chez les voyageurs
Nom générique Posologie
Groupes particuliers
Principales contre‐indicationsa Observationsa Femmes enceintes Femmes
allaitant au
sein
Enfants
Association artéméther‐
luméfantrine
(comprimés)
Cure de 3 jours consistant en 6 doses au total, prises au bout
de 0, 8, 24, 36, 48 et 60 heures
5‐14 kg : 1 comprimé (20 mg d’artéméther et 120 mg de
luméfantrine) par prise
15‐24 kg : 2 comprimés par prise
25‐34 kg : 3 comprimés par prise
≥35 kg : 4 comprimés par prise
Données limitées sur
l’utilisation pendant le
premier trimestre
Sans danger Sans danger chez les enfants de plus
de 5 kg
Hypersensibilité à l’artéméther
et/ou à la luméfantrine.
À prendre avec des aliments gras pour améliorer l’absorption.
Il existe aujourd’hui une forme galénique pédiatrique dispersible et aromatisée
qui facilite l’utilisation chez le jeune enfant.
Association atovaquone‐
proguanil (comprimés)
Une dose par jour pendant 3 jours consécutifs
5‐8 kg : 2 comprimés pédiatriques par jour (62,5 mg
d’atovaquone et 25 mg de proguanil par comprimé)
9‐10 kg : 3 comprimés pédiatriques par jour
11‐20 kg : 1 comprimé pour adulte par jour
(250 mg d’atovaquone et 100 mg de proguanil)
21‐30 kg : 2 comprimés pour adulte par jour
31‐40 kg : 3 comprimés pour adulte par jour
>40 kg : 4 comprimés pour adulte par jour
Pas de données,
déconseillée
Pas de données,
déconseillée
Apparemment sans danger chez les
enfants de plus de 5 kg mais peu de
données disponibles
Hypersensibilité à l’atovaquone et/ou au proguanil ;
insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine
<30 ml/min).
À prendre avec des aliments ou une boisson lactée pour améliorer
l’absorption.
La coadministration de rifampicine, de rifabutine, de métoclopramide ou de
tétracycline fait baisser la concentration plasmatique de l’atovaquone.
Peut interférer avec le vaccin antityphoïdique vivant.
Chloroquine 25 mg base/kg en prise quotidienne (10, 10 et 5 mg base/kg)
pendant 3 jours
Sans danger Sans danger Sans danger Hypersensibilité à la chloroquine ; antécédents
d’épilepsie ; psoriasis
Utiliser uniquement pour le paludisme à P. vivax, P. ovale, P. malariae ou P. knowlesi. L’administration concomitante de chloroquine peut réduire la réponse en anticorps suscitée par le vaccin antirabique préparé en cellules diploïdes humaines et administré par voie intradermique.
Clindamycine Moins de 60 kg : 5 mg base/kg 4 fois par jour pendant 5 jours
>60 kg : 300 mg base 4 fois par jour pendant 5 jours
Sans danger Sans danger Sans danger Hypersensibilité à la clindamycine ou à la lincomycine ;
antécédents de maladie gastro‐intestinale, en particulier
de colite ; atteinte hépatique ou rénale sévère.
Utilisée en association avec la quinine dans les zones où apparaît une
résistance à la quinine.
Dihydroartémisinine‐
pipéraquine
Une dose par jour pendant 3 jours consécutifs.
Dose visée = 4 mg/kg par jour de dihydroartémisinine et
18 mg/kg par jour de pipéraquine
Adultes >50 kg : 3 comprimés par jour pendant 3 jours
Données limitées sur
l’utilisation pendant le
premier trimestre
Sans danger Sans danger chez les enfants de plus
de 5 kg
Hypersensibilité à la dihydroartémisinine et/ou à la
pipéraquine
Doxycycline Adultes >50 kg : 800 mg sous forme de sel en 7 jours, à raison
de 2 comprimés (de 100 mg chacun) à 12 heures d’intervalle
le 1er jour, puis d’un comprimé par jour pendant 6 jours
Enfants à partir de 8 ans :
25‐35 kg : 0,5 comprimé par prise
36‐50 kg : 0,75 comprimé par prise
>50 kg : 1 comprimé par prise
Contre‐indiquée Contre‐indiquée Contre‐
indiquée chez les enfants de moins
de 8 ans
Hypersensibilité aux tétracyclines ; dysfonction
hépatique.
Utilisée en association avec la quinine dans les zones où apparaît une
résistance à la quinine.
Méfloquine 25 mg base/kg en dose fractionnée (15 mg/kg plus 10 mg/kg
à 6‐24 heures d’intervalle)
Déconseillée par le
fabricant au premier
trimestre de grossesse en
raison du manque de
données (voir les
observations).
Sans danger Déconseillée chez les enfants de
moins de 5 kg
Hypersensibilité à la méfloquine ; troubles psychiatriques
(y compris dépressifs) ou convulsifs ; antécédents de
maladie neuropsychiatrique grave ; traitement
concomitant par l’halofantrine ; traitement par la
méfloquine au cours des 4 dernières semaines.
La méfloquine est utilisée en association avec l’artésunate dans les
combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA). Ne pas donner de
méfloquine dans les 12 heures qui suivent la dernière dose d’un traitement par
la quinine. L’administration concomitante de méfloquine et d’autres
composés apparentés (par exemple quinine, quinidine et chloroquine) ne peut
se faire que sous surveillance médicale étroite, à cause du risque de toxicité
Nom générique Posologie
Groupes particuliers
Principales contre‐indicationsa Observationsa Femmes enceintes Femmes
allaitant au
sein
Enfants
cardiaque et d’un risque accru de convulsions ; la coadministration de
méfloquine et d’anti‐arythmiques, de bêtabloquants, d’inhibiteurs calciques,
d’antihistaminiques (inhibiteurs des récepteurs H1, notamment) et de
phénothiazines peut favoriser un allongement de l’espace Q‐T. L’ampicilline,
la tétracycline et le métoclopramide peuvent augmenter la concentration de la
méfloquine dans le sang. Aux États‐Unis, la méfloquine est recommandée
comme option thérapeutique pour tous les trimestres de la grossesse.
Primaquine 0,25 mg base/kg pris en mangeant une fois par jour pendant
14 jours. En Océanie et en Asie du Sud‐Est, la dose doit être
de 0,5 mg base/kg
Contre‐indiquée Contre‐indiquée Contre‐indiquée chez les enfants de
moins de 1 an
Déficit en G6PD ; polyarthrite rhumatoïde évolutive ;
lupus érythémateux ; affections qui prédisposent à la
granulopénie ; utilisation concomitante de médicaments
pouvant induire des troubles hématologiques.
Utilisée pour le traitement contre les rechutes d’infections à P. vivax et
P. ovale.
Quinine 8 mg base/kg 3 fois par jour pendant 7 jours Sans danger Sans danger Sans danger Hypersensibilité à la quinine ou à la quinidine ;
acouphènes ; névrite optique ; hémolyse ; myasthénie.
Utiliser avec prudence chez les personnes ayant un
déficit en G6PD et chez les patients présentant une
fibrillation auriculaire, des troubles de la conduction
cardiaque ou un bloc cardiaque. La quinine peut accroître
l’effet des sédatifs cardiaques. Utiliser avec prudence
chez les personnes prenant des bêtabloquants, de la
digoxine, des inhibiteurs calciques, etc.
Dans les zones où une résistance à la quinine apparaît, administrer en
association avec la doxycycline, la tétracycline ou la clindamycine. La quinine
peut provoquer une hypoglycémie, en particulier chez les enfants (malnutris),
les femmes enceintes et les sujets atteints de maladie grave.
a On trouvera des informations complètes sur les contre‐indications et les précautions d’emploi dans la notice de conditionnement.
7.5 Pays et territoires comprenant des zones impaludées
Ontrouveradanslalistequisuittouslespays/territoirespourlesquelslalisteparpaysfournitdesinformationssurlepaludisme.Danscertainsd’entreeux,onnerencontrelamaladiequedanscertaineszonesoujusqu’àunealtitudedéterminée.Dansdenombreuxpays,lepaludismeauncaractèresaisonnier.Certainsn’ontsignaléaucuncascesdernièresannées.Ontrouveracesprécisionsdanslalisteparpays,ainsiquedesinformationssurl’espècedeplasmodiesprédominante,lasituationdelarésistanceauxantipaludiquesetletypedepréventionrecommandé.
(* = risque de P. vivax seulement)
Afghanistan
AfriqueduSud
Algérie*
Angola
Arabiesaoudite
Argentine*
Azerbaïdjan*
Bangladesh
Belize
Bénin
Bhoutan
Bolivie(Étatplurinationalde)
Botswana
Brésil
BurkinaFaso
Burundi
CaboVerde
Cambodge
Cameroun
Chine
Colombie
Comores
Congo
CostaRica
Côted’Ivoire
Djibouti
Égypte
ElSalvador
Équateur
Érythrée
Éthiopie
FédérationdeRussie*
Gabon
Gambie
Géorgie*
Ghana
Grèce*
Guatemala
Guinée
Guinée‐Bissau
Guinéeéquatoriale
Guyana
Guyanefrançaise
Haïti
Honduras
ÎlesSalomon
Inde
Indonésie
Iran(Républiqueislamiqued’)
Iraq*
Kenya
Kirghizistan*
Libéria
Madagascar
Malaisie
Malawi
Mali
Mauritanie
Mayotte
Mexique
Mozambique
Myanmar
Namibie
Népal
Nicaragua
Niger
Nigéria
Oman
Ouganda
Ouzbékistan*
Pakistan
Panama
Papouasie‐Nouvelle‐Guinée
Paraguay*
Pérou
Philippines
Républiquearabesyrienne*
Républiquecentrafricaine
RépubliquedeCorée*
RépubliquedémocratiqueduCongo(précédemmentZaïre)
Républiquedémocratiquepopulairelao
Républiquedominicaine
RépubliquepopulairedémocratiquedeCorée*
République‐UniedeTanzanie
Rwanda
SaoTomé‐et‐Principe
Sénégal
SierraLeone
Somalie
Soudan
SriLanka
SudSoudan
Suriname
Swaziland
Tadjikistan
Tchad
Thaïlande
Timor‐Leste
Togo
Turquie*
Vanuatu
Venezuela(Républiquebolivariennedu)
VietNam
Yémen
Zambie
Zimbabwe
Pour en savoir plus Directivespourletraitementdupaludisme,2eédition.Genève,OrganisationmondialedelaSanté,2010.
Malariavectorcontrolandpersonalprotection:reportofaWHOStudyGroup.Genève,OrganisationmondialedelaSanté,2006(OMS,SériedeRapportstechniques,N°936).
Guidepratiquepourlapriseenchargedupaludismegrave,3eédition.Genève,OrganisationmondialedelaSanté,2013.
Ces documents sont disponibles sur le site Web du Programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS à l’adresse http://www.who.int/malaria.